Rayonnement térahertz. Intérêt et application à l`étude des systèmes
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Rayonnement térahertz. Intérêt et application à l`étude des systèmes
TECHNOLOGIE APPLIQUÉE GUILHEM GALLOT1 Rayonnement térahertz. Intérêt et application à l’étude des systèmes biologiques RÉSUMÉ Le rayonnement térahertz, situé entre le domaine micro-onde et infrarouge, d’accès longtemps délicat, a bénéficié ces dernières années d’importants progrès dus pour beaucoup aux lasers modernes femtosecondes. Cette gamme de fréquences se caractérise par des interactions spécifiques avec la matière qui peuvent être mises à profit en spectroscopie et en imagerie dans les domaines de la physique, de la chimie et des sciences du vivant. L’imagerie térahertz des systèmes biologiques s’est récemment développée. Elle utilise la sensibilité particulière du rayonnement térahertz avec l’eau et les ions en solution. Un couplage avec des techniques d’imagerie en champ proche permet d’améliorer considérablement la résolution des images obtenues. Des mesures sur des systèmes biologiques complexes comme le neurone sont ainsi possibles. MOTS-CLÉS Rayonnement térahertz, spectroscopie, microscope champ proche, solutions ioniques. Terahertz radiation. Interest and application to the study of biological systems SUMMARY Imagerie age The terahertz radiations, located between the microwaves and the infrared ranges, have long been a challenging domain, but have benefited recent progress from modern femtosecond lasers.This frequency range shows specific interaction with the matter, used in spectroscopy and imaging in physics, chemistry and biology. Recently was developed the terahertz imaging of biological systems, based on the high sensitivity of the terahertz radiation with water and solvated ions. Near field imaging techniques greatly improve the spatial resolution, and studies of complex biological systems such as neurons are now at hand. KEYWORDS Terahertz radiation, spectroscopy, near field microscope, ionic solutions. I - Introduction Le domaine des ondes térahertz est situé entre les domaines micro-onde et infrarouge (entre 0,1 et 5 THz, soit entre 3 000 et 60 μm ou encore entre 3,3 et 166 cm-1), Il est resté longtemps l’une des régions les moins étudiées du spectre électromagnétique et ceci est encore plus notable dans le domaine de l’imagerie. De fait, il était jusqu’à récemment difficile de générer et de détecter le rayonnement térahertz. Cependant, ces difficultés sont progressivement surmontées, notamment par l’utilisation de cycles électromagnétiques ultra-courts utilisant l’optique non linéaire ou des dispositifs à photo-conducteurs. En particulier, la spectroscopie térahertz dans le domaine temporel est l’une des techniques les plus intéressantes pour l’imagerie dans cette partie du spectre (1). De nombreuses techniques d’imagerie sont actuelle- ment disponibles pour observer un objet en deux ou trois dimensions. L’imagerie par rayons X possède de nombreux avantages, qui ont contribué à l’imposer comme un outil indispensable dans le domaine de la médecine et du diagnostic. Cependant, les rayons X sont ionisants, et donc présentent un danger pour les organismes vivants. La résolution spatiale n’est pas directement limitée par la diffraction, mais par la diffusion Rayleigh, à quelques dizaines de microns. De plus, de nombreux matériaux, en particulier les tissus biologiques mous, sont indiscernables en imagerie par rayons X. Lorsqu’un haut contraste est nécessaire, l’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM), qui est principalement sensible à la concentration en eau des matériaux, est souvent utilisée. Mais la résolution spatiale est limitée à environ 0,5 mm. D’autres techniques, comme la Tomographie par Émission de Positron (TEP) ou l’échographie présentent également d’autres formes de contraste. On peut enfin citer les 1 Laboratoire d’Optique et Biosciences – Ecole Polytechnique – CNRS UMR7645 – INSERM U696 – 91128 Palaiseau Cedex – E-Mail : [email protected] SPECTRA ANALYSE n° 263 • Septembre - Octobre 2008 47 TECHNOLOGIE APPLIQUÉE Comparaison d’une image visible (gauche) de tissus sains et malades, avec une image THz (droite). L’image visible ne permet pas de différentier les deux types de tissus. Par contre, les tissus cancéreux (d1 et d3) et les parties saines (n1 et n2.) réagissent différemment au. Au milieu, les histogrammes correspondent à l’absorption THz moyenne dans différentes zones saines et malades [d’après (2)]. Time Poste Pulse (Mean) Figure 1 1,0 1,0 0,90 0,9 n1 d1 0,8 d2 4 mm 0,6 d1 d2 n1 Area description nouvelles techniques de l’optique, comme la tomographie optique cohérente (OCT), ou les imageries multiphotoniques, qui possèdent une très bonne résolution spatiale, mais peu de profondeur de pénétration (quelques mm). Les caractéristiques spectroscopiques uniques des radiations térahertz ouvrent de nouvelles perspectives dans le domaine de l’imagerie. Avec une très faible énergie par photon (4 meV à 1 THz), elles sont sans danger pour les milieux biologiques (2). Compte tenu de leur longueur d’onde, une résolution de quelques centaines de microns est attendue. Mais un couplage avec des techniques de champ proche permet, comme nous le verrons, de briser la limite classique de la diffraction et d’obtenir une bien meilleure résolution. Les champs d’application de l’imagerie térahertz sont vastes et progressent fortement. Les premières mises en œuvre de cette technique dans le domaine des sciences du vivant ont concerné le domaine biomédicale avec des applications dans le domaine de l’étude des cancers de la peau (2), la détection des caries dentaires ou encore le diagnostic des brûlures. La Figure 1 illustre l’application des THz à la détection de tumeurs non visibles optiquement. L’utilisation d’un système d’endoscopie pourrait également permettre la visualisation des cancers de l’œsophage et de l’intestin. Des études plus fondamentales concernent également la spectroscopie des molécules biologiques. Les fréquences THz reflètent les vibrations basse fréquence des atomes constituant les grosses molécules biologiques comme l’ADN, et dépendent de leur conformation. A titre d’exemple, la détection de ces modifications est mise à profit pour développer de nouvelles générations de biopuces (3). L’imagerie térahertz reprend les principales caractéristiques de la spectroscopie térahertz. Le contraste spécifique du térahertz, associé à la résolution spatiale, permet à l’imagerie térahertz d’ouvrir de nouvelles perspectives dans le domaine du diagnostic biologique, mais aussi dans le contrôle de la qualité, ou l’identification d’objets cachés. SPECTRA ANALYSE n° 263 • Septembre - Octobre 2008 0,70 n2 0,7 II - Les principes de l’imagerie térahertz 48 0,80 n2 0,60 0,50 1. Extension des propriétés spectroscopiques De nombreux matériaux possèdent des spectres d’absorption caractéristiques en térahertz. C’est en particulier remarquable pour les gaz ou les flammes, dont le spectre rovibrationnel térahertz donne une véritable «empreinte digitale». Dans les solides, ce sont les résonances structurelles comme les phonons qui vont modeler le spectre térahertz. Dans les liquides, l’élargissement inhomogène étant très important, ce sont essentiellement des structures très larges et moins représentatives que l’on rencontrera. L’eau joue un rôle fondamental en imagerie térahertz. L’eau absorbe fortement dans toute la gamme térahertz, par exemple à 0,5 THz, une atténuation par un facteur deux est obtenue pour une épaisseur d’environ 45 μm seulement. Cette absorption sera fortement mise à profit en imagerie. Les zones contenant des quantités variables d’eau présenterons ainsi un fort contraste. C’est en particulier le cas en biologie, où par exemple la graisse et les dents sont moins riches en eau que les tissus. Les ions d’importance biologique fournissent également un bon contraste pour l’observation des cellules excitables comme les neurones. Enfin, les métaux absorbent très fortement les ondes térahertz. Quelques dizaines de nanomètres suffisent à les bloquer. Les ondes térahertz sont donc particulièrement adaptées pour le contrôle des circuits électroniques, ou pour les questions liées à la sécurité comme la détection des armes ou des explosifs. 2. La spectroscopie térahertz dans le domaine temporel Le principe de génération des ondes térahertz est présenté sur la Figure 2A. Une impulsion femtoseconde est focalisée sur une antenne composée de lignes semi-conductrices, auxquelles on applique une tension continue : un plasma électron–trou est ainsi optiquement généré. Il s’ensuit une accélération des porteurs sous l’effet du champ statique, et la génération d’une onde électromagnétique très brève dans la région térahertz. Après propagation, ces impulsions sont focalisées sur une antenne dipolaire. Cette antenne agit comme un interrupteur photoconducteur, piloté par une seconde impulsion femtoseconde qui génère un courant proportionnel au champ électrique instantané de l’impulsion térahertz. En faisant varier le retard entre les deux impulsions optiques, on mesure ainsi le profil temporel du champ électrique de l’onde. L’utilisation d’une transformée de Fourier numérique Technologie appliquée Rayonnement térahertz. Intérêt et application à l’étude des systèmes biologiques Figure 2 (A) (B) Objet Ouverture Echantillon Hacheur Emetteur Détecteur Onde Térahertz Champ lointain Retard Laser femtoseconde Champ proche Ouverture permet le passage au domaine fréquentiel. On réalise ainsi des mesures spectroscopiques très précises sur une vaste gamme de fréquence térahertz (entre 0,1 et 5 THz actuellement). Un avantage majeur de l’imagerie térahertz, comparativement à l’optique, repose sur le fait que la taille des sondes champ proche est environ 500 plus importante ce qui rend celles-ci beaucoup faciles à réaliser. III - La résolution spatiale IV - Principes d’un microscope térahertz La nature électromagnétique des ondes térahertz font que celles-ci sont en principe limitées en concentration par la diffraction, comme pour la microscopie optique classique. La taille minimale de focalisation limitée par la diffraction est de l’ordre de grandeur de la longueur d’onde. Typiquement, on sera ainsi limité à une résolution de 300 μm pour une fréquence de 1 THz, ce qui est suffisant pour bon nombre d’applications. Les premières démonstrations datent de 1995 (4), où une feuille d’arbre et un circuit intégré semi-conducteur ont été imagés avec une résolution de l’ordre du mm. Pour bon nombre d’applications cependant, cette résolution n’est pas suffisante. L’introduction du champ proche permet alors de s’affranchir de la barrière de la diffraction. 1. L’imagerie en champ proche Depuis cette démonstration de nombreux efforts ont porté sur l’amélioration de la résolution spatiale, avec en particulier le développement de techniques de champ proche, où des résolutions inférieures à λ/100 ont été reportées. Le principe du champ proche est le suivant : on place devant l’objet à étudier une ouverture ou une pointe de taille inférieure à la longueur d’onde, qu’on appelle une sonde champ proche. L’onde térahertz incidente se fractionne sur cette sonde champ proche, ce qui augmente fortement la fréquence spatiale de l’onde, et donc la résolution. L’interaction en champ proche entre l’onde térahertz, la sonde et l’objet se fait cependant au détriment de la quantité de lumière transmise. Un compromis entre la résolution spatiale (taille de la sonde) et la quantité de signal transmise doit être trouvé en fonction du rapport signal caractérisant la mesure. Le principe d’un microscope térahertz est finalement assez semblable à celui d’un microscope classique. Un dispositif optique (lentille ou miroir focalisant) concentre les ondes térahertz sur l’objet à étudier. Actuellement, une grande majorité des dispositifs est basée sur le spectromètre dans le domaine temporel décrit précédemment, et qui a pour avantage de posséder une très grande sensibilité et de pouvoir détecter de faibles contrastes. Le principe de fonctionnement d’un tel microscope est présenté par la Figure 2. A) Principe d’un microscope térahertz. Il est basé sur un spectromètre dans le domaine temporel piloté par un laser femtoseconde dont le principe est le suivant. Le rayonnement térahertz provenant de l’émetteur est dirigé vers l’échantillon par un miroir parabolique, puis vers le détecteur. La modulation du faisceau térahertz par un hacheur permet l’utilisation d’une détection synchrone. L’échantillon est placé au point de focalisation du faisceau térahertz, puis déplacé pour obtenir une image. B) Disposition de l’échantillon derrière l’ouverture et distribution du champ électromagnétique dans l’ouverture 1. Différentes techniques en champ proche Dans le cas d’un dispositif à champ proche, il suffit d’ajouter devant l’objet à étudier une ouverture ou une pointe de taille inférieure à la longueur d’onde. Différents dispositifs de microscopie en champ proche sont présentés par la Figure 3. Dans tous ces dispositifs, la résolution est déterminée par la taille caractéristique de la sonde placée à côté de l’échantillon, et on collecte l’ensemble de la lumière transmise. Une première solution consiste à placer une ouverture de taille inférieure à la longueur d’onde (figure 3A). Si l’échantillon se trouve devant l’ouverture, aucun signal n’est transmis. On peut également utiliser un dispositif complémentaire consistant en une petite surface de métal bloquant l’onde térahertz (figure 3B). Théoriquement, la modulation obtenu par ces deux dispositifs est identique, le premier fonctionnant sur fond noir. C’est le principal avantage de ce dispositif, qui optimise le rapport signal/bruit car le bruit de fond est minimisé. Certains dispositifs utilisent également une pointe (figure 3C), reproduisant les techniques de SPECTRA ANALYSE n° 263• Septembre - Octobre 2008 49 TECHNOLOGIE APPLIQUÉE (B) champ proche développées dans le visible et le proche infrarouge. 2. Champ proche et contraste de champ proche Une fois des images obtenues, se pose la question de l’extraction des informations uniquement relative à l’échantillon. En d’autres termes, il faut connaître avec précision l’influence de l’objet (ouverture ou pointe) sur la résolution et plus généralement la correspondance entre l’image obtenue et l’échantillon réel (5). Les images de l’échantillon obtenues en champ proche sont le résultat complexe de l’interaction entre l’objet, de taille inférieure à la longueur d’onde, et l’échantillon. Dans des conditions strictes de champ proche, c’est-à-dire lorsque l’objet et l’échantillon sont très proches l’un de l’autre, des effets d’interaction mutuelle font que la modélisation du système se révèle très compliquée. Si maintenant l’échantillon est très éloigné, la transmission à travers l’échantillon s’obtient facilement par effet de masque, mais les effets du champ proche disparaissent et l’on perd la résolution. Toutefois, il existe une région intermédiaire entre le champ proche véritable et le champ lointain, qui permet de concilier les deux avantages : c’est la zone de contraste de champ proche. Pour des distances situées typiquement entre la moitié et le cinquième de la longueur d’onde, il est possible de modéliser la transmission à travers l’échantillon par un effet de masque, tout en gardant une précision inférieure à la longueur d’onde. Un exemple de reconstitution d’un neurone en trois dimensions a ainsi été obtenu en utilisant le contraste crée par la différence d’absorption des différents ions biologiques, en particulier le potassium et le sodium, entre l’intérieur et l’extérieur d’un neurone (6). La Figure 4 montre l’image tridimensionnelle reconstituée en zone de contraste de champ proche. Des mesures dynamiques sont également possibles, ce champ d’application est illustré, par exemple, par l’étude des battements de muscles cardiaques de grenouille, avec une résolution de 10 ms (7). 3. Imagerie par balayage Les dispositifs d’imagerie peuvent être utilisée dans un nombre important de configurations différentes afin d’acquérir une image. La première idée consiste à réaliser un balayage temporel total de façon à obtenir le spectre complet de la portion d’échantillon analysé. L’avantage est bien sûr d’obtenir toutes les informations spectroscopiques. Le contraste de l’image proviendra alors de la sélection d’une ou de plusieurs zones spectrales bien choisies. 50 SPECTRA ANALYSE n° 263 • Septembre - Octobre 2008 Figure 3 (C) Dispositifs mis en œuvre en microscopie térahertz champs proche. (A) ouverture; (B) masque ; (C) pointe. Malheureusement, le temps nécessaire à cette mesure est souvent assez long, et limite ainsi le nombre de points disponibles pour reconstituer l’image, surtout si l’objet varie dans le temps. On devra donc souvent se résoudre à ne balayer qu’une petite zone temporelle, ou bien tout simplement à garder le retard constant. On mettra alors à profit la variation de temps de parcours (déphasage) de l’impulsion térahertz dans l’échantillon, selon une approche assez similaire à ce qui est réalisé dans le domaine de l’OCT. Les premières images térahertz ont été obtenues par simple balayage de l’objet dans le faisceau, transformant la transmission à travers l’objet en pixels. Il existe un nombre important de sources de contrastes utilisables : l’amplitude totale transmise à un retard fixé, le retard du maximum de cycle térahertz, ou encore le déphasage d’une composante spectrale particulière. L’une des clés de réussite de l’imagerie térahertz est la vitesse d’acquisition de l’image. L’utilisation de pots vibrant permet par exemple de balayer une série de retards et donc de calculer rapidement des composantes spectrales. Ces dispositifs peuvent être simplifiés par l’utilisation de détecteurs à photoconducteurs couplés à une fibre optique ce qui permet de délocaliser la source laser femtoseconde et la ligne à retard. Il est également possible d’imager l’objet en réflexion, en particulier si celui-ci se révèle trop épais ou trop absorbant pour être correctement traversé par les ondes térahertz. Dans ce cas, il est nécessaire d’utiliser des algorithmes de reconstruction pour estimer la forme et la structure de l’objet réfléchissant. Figure 4 Reconstitution en trois dimensions de la section d’un neurone par imagerie térahertz à contraste ionique (5). 150 115 100 114 50 Position [μm] (A) 113 0 112 -50 111 -100 110 -150 0 200 400 600 50 0 -50 800 1000 Posit -150 -100 ion [μ [μm] m] Position 100 150 109 Technologie appliquée Rayonnement térahertz. Intérêt et application à l’étude des systèmes biologiques V - Perspectives et conclusion Il serait très profitable de pouvoir réaliser une image térahertz à l’aide de véritables détecteurs à deux dimensions. Malheureusement, de tels détecteurs sont encore très délicats à mettre au point. Parmi les technologies existantes, on peut citer les détecteurs électrooptiques associés à une caméra CCD, les détecteurs continus dédiés à l’astronomie, mais aussi les systèmes basés sur des photomixers à électrons chauds HEB (Hot Electron Bolometer). Il est également possible de faire tourner l’échantillon dans le faisceau térahertz, dans des expériences de tomographie. Des algorithmes complexes permettent alors de reconstituer l’objet en trois dimensions à partir d’une succession d’images à deux dimensions. Il a également été démontré que cette technique permettait de conserver les données spectroscopiques. La principale limitation concerne les échantillons fortement diffractant qui sont pour l’instant mal reconstitués par les algorithmes. La résolution actuelle est d’environ 4 mm. Compte tenu de l’absorption des térahertz par l’eau, les principaux développements de l’imagerie térahertz dans le secteur biomédicale ont concerné l’odontologie et la dermatologie avec notamment dans ce dernier domaine la détection des cancers de la peau. Un champ d’application bien plus vaste pourrait s’ouvrir avec le développement d’une imagerie à distance qui nécessite l’utilisation de guides de lumière térahertz analogues à des endoscopes. De nombreuses pistes sont à l’étude avec l’utilisation de guides d’onde métalliques ou des fibres en saphir. Les fibres à cristaux photoniques ont également suscité beaucoup d’intérêt car elles sont susceptibles de fournir des fibres aux propriétés uniques, comme par exemple une très grande bande passante, tout en étant souples et peu absorbantes. L’imagerie térahertz apparaît aujourd’hui comme une technique attractive caractérisée par un potentiel d’application notable dans les domaines de la biologie et de la médecine. Elle se révèle complémentaire aux autres techniques d’imagerie en offrant certaines sources de contrastes uniques. Son développement accru en dehors des laboratoires nécessite encore une diminution du coût et la taille des installations térahertz. BIBLIOGRAPHIE (1) COUTAZ JL, L’optoélectronique térahertz, EDP Sciences, 2008. (5) MASSON JB, GALLOT G., True near field versus contrast near field imaging, Opt. Exp., 2006, 14, 11566. (2) WOODWARD RW, WALLACE VP, PYE RJ, COLE BE, ARNONE DD, LINFIELD EH et PEPPER M, Terahertz Pulse Imaging of ex vivo Basal Cell Carcinoma, J. Invest. Derm., 2003, 120, 72-78. (6) MASSON JB, SAUVIAT MP, MARTIN JL, GALLOT G., Ionic contrast terahertz near field imaging of axonal water fluxes, Proc. Nat. Acad. Sci. USA, 2006, 103, 4808-4812. 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