Les rues de Pantin, Nicolas Leclere Qui n`a jamais vécu cette

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Les rues de Pantin, Nicolas Leclere Qui n`a jamais vécu cette
Les rues de Pantin, Nicolas Leclere Les rues de Pantin Qui n'a jamais vécu cette expérience ? Se retrouver dans une ville parfaitement inconnue, et marcher. Dans le cas de Kogo, cinéaste japonais de passage à Paris, il ne sera pas question de se perdre mais plutôt de se chercher. Les rues arpentées d'une ville de proche banlieue sont autant de chemins à explorer. Une architecture qui paraît venue d'ailleurs devient le prétexte à une rencontre avec une historienne improvisée de la révolution industrielle. Car le parcours choisi par Kogo pour se trouver, est parsemé de détours. Ici, interviennent les éléments perturbateurs : les accointances de Kogo. Elles, ne passent pas par quatre chemins. Elles ont des exigences envers lui et comptent bien profiter de sa présence à Paris pour les lui rappeler. Tous le connaissent si bien qu'ils dédaignent la prétendue raison de sa venue : une conférence sur l'échec en littérature et au cinéma. De toute évidence, il est très bien placé pour en parler. Mais cela ne le dédouane en rien de ses responsabilités. L'échappée tentée par Kogo est des plus compromises. Il essaye tant bien que mal de la relancer. Une véritable parenthèse à ré-­‐enchanter sans cesse. Pour cela, il pourra compter sur la voisine de l'ami qui le loge. Cet ami le met d'ailleurs en garde quant à cette femme, sur un ton semi-­‐humoristique. Il pose son veto. Kogo n'en a cure. Il se cherche, est avide de sensations et se décide à un grand saut dans une difficile idylle. La femme, une journaliste, commence par se refuser à lui, se jouer de lui. Leur rencontre est un travail de tissage aussi minutieux qu'éphémère. Et c'est au fil des rues qu'une véritable trame va se dégager. Ici, reviendra la tour météo à l'architecture si singulière. Une vue imprenable, un coin de verdure et le baiser deviennent inéluctables. De cette idylle, ils ont été au bout. Mais ses responsabilités aussi l'ont rattrapé. À peine arrivé, on l'a reconnu. Il est alors assailli par ceux qu'il souhaite éviter. À croire que ce voyage était un jeu dangereux. Perdu pour perdu, il accepte un rendez-­‐vous avec un producteur à qui il doit un projet pour lequel il est très en retard. Loin de s’imaginer ce que ce producteur lui a préparé, il se retrouve face à Lou Castel, acteur italien qu'il admire. De nouveau, il fuit. De nouveau, ses responsabilités le rattrapent. Dans le même temps, une jeune femme le croise alors qu'il rentre chez lui pour fuir ce rendez-­‐vous qui a pris les traits d'une embuscade. Elle le suit jusqu'au lieu où il dort. Une fois encore, Kogo a à subir l'inverse de ce qu'il désire. On apprendra plus tard qu'il lui arrive de suivre des femmes en s'interrogeant sur leur destination. Cette jeune femme n'en a jamais fait partie. Alors Kogo se tapit. Attendant que la tempête s'éloigne. Attendant une météo plus clémente, comme venue d'ailleurs. Car si Les rues de Pantin paraissent dépouillées au premier coup d’œil, nul ne peut deviner quelle richesse l'attend au prochain tournant. Kevin Bantsimba Des rues familières de Pantin, surplombée par la tour-­‐soucoupe de Romainville, servent de fil à cette histoire d’errance de personnages entre réalité et rêves. Sur fond de valse en si mineur de Chopin (thème musical unique qui clôturera le film), Kogo, japonais de Normandie, débarque à Pantin pour retrouver son ami Yann, qui doit l’héberger le temps de préparer une conférence sur « l’échec en art, littérature et cinéma ». Est-­‐ce un prétexte, est-­‐ce la vérité ? C’est ce que le film va mettre en perspective. Tout commence par une confusion que fait Kogo qui doit retrouver Yann, chez lui, au 6 rue Jacquard. D’un Jacquard au Jacquard, inventeur du métier à tisser, est l’incident qui lui fait croiser la route de Patricia, jeune femme étrange toute en bleu froid, qui lui compte l’histoire du « bon » Jacquard et lui fixe un rendez-­‐vous le lendemain. Cette première rencontre d’une femme est la première d’autres à venir, réelle ou rêvée. Dans le froid, les couleurs et les sons sourds de l’hiver, dans les rues de Pantin contrastant avec des intérieurs chauds, Nicolas Leclere nous invite à suivre la fuite de Kogo (le montage d’un film qu’il n’arrive pas à finir), guidé par le hasard des rencontres, désirées ou fuies (son rendez-­‐vous dans Paris avec le mystérieux M et l’apparition de Lou Castel), voire rêvées de femmes singulières qui n’en feraient qu’une ? Cette inspiration n’est pas sans rappeler les films de Hong Sang-­‐Soo (les rencontres du hasard, la scène où ils boivent). Un bien attachant moment servi par des comédiens impeccables. Isabelle Schlauder Kogo, cinéaste Japonais cherche l'adresse de son ami qui doit l'accueillir à Pantin. Pendant deux jours, nous déambulons avec lui à travers les rues de la ville, la tour météo, devenant un point d'ancrage. Mais que se passe-­‐t-­‐il pendant deux jours qui méritent d'en faire un moyen métrage ? On voit Kogo dérangeant l'excentrique Patricia dans son travail puis faisant la cour à la blonde Alice et enfin fuir une troisième jeune femme dont on n'aura à peine retenu le nom. On voit Kogo mentir à son producteur à qui il promet de finir le montage d'un film et à son ami à qui il explique devoir animer une conférence sur « l'échec dans l'art ». On voit enfin Kogo sur le point de s'endormir devant un film où un homme lit un poème et en cette fin de soirée, je lutte pour ne pas en faire de même... Il faut ajouter que le jeu distant de l'acteur incarnant Kogo peine à nous convaincre ou du moins à entrer en empathie avec son personnage. Le regard neuf porté sur une ville familière sauve le film d'un désintérêt manifeste : ainsi la tour météo devient une soucoupe volante, les petites maisons côtoient les cités jardins, le parc, le cimetière, les cafés, l'église, les vestiges d'un passé industriel illustrent la belle richesse d'une banlieue trop souvent caricaturée. Hajer Horri Déambulations d’un Japonais dans les rues de Pantin pendant quelques jours d’hiver, temps long d’un piéton qui observe, au pied de la Tour signal sur la colline. Fascinante soucoupe volante, de différents points de vue. Très contemplatif, il s’arrête, s’assoie, hume l’ambiance. Errance dans le labyrinthe des rues pantinoises avec les homonymes des communes voisines. Flou troublant, Kogo cherche la maison d’un ami qui l’héberge pour son séjour, est-­‐
il là pour une conférence, pour échapper à des contraintes de création, réalisation d’un film ? Enigmatique personnage qui prend des jeunes femmes en filature pour sortir de son histoire, l’une insiste, une autre tente d’expliquer le métier Jacquard, relations structurelles entre habit, habitat, s’en suivent des discussions étonnantes, surréalistes. Alice séduite par son regard, le sourire, sa voix, tente de cerner cet original ! D’abord comprendre le thème de son intervention sur « l’échec en art ou art de l’échec » ses mensonges, demi-­‐mensonges. Toujours surprenant il avoue essayer de semer les fantômes, évitement d’explications, précisions, à la recherche de … Atmosphère jamais glauque, mais froide, ciel d’hiver, arbres dénudés, créent un décor inquiétant, désolé. De beaux instants d’intimité dehors, la nuit, ombres et lumières sur les personnages, près du bois. Dans le bureau-­‐bibliothèque quelques moments étranges avec les nouvelles en trois lignes F. Fénéon. Sublime lecture par L. Castel dans le sous-­‐sol, près de la machine à laver, du « désespoir à jambes » de Gherasim Luca !! Devant le personnage enfermé obstinément, poursuivi par Suzanne. Atmosphère intimiste, les visages sont filmés avec attention, lueur des lampes, du feu, reflets dans les vitres. Beaucoup de tendresse, de sensualité, de lenteur, de silences dans les dialogues, qui nous entrainent vers un univers décalé, dans l’attente. Les dernières images l’entraînent, seul, dans l’indifférence des rues parisiennes, éternel passager, fuyant … On applaudit au prix d’interprétation masculine à Hiroto Ogi avec une réserve, de temps en temps, quelques phrases à peine audibles. Belle parenthèse onirique avec ce Japonais insaisissable, rêvant d’ailleurs. Odile Jarrier Dans ce moyen-­‐métrage de 59 mns, Nicolas Leclère nous entraine dans le dédale des rues de Pantin à travers le personnage de Kogo. Kogo cinéaste japonais peine à trouver l’adresse de son ami Yann à Pantin. Yann l’héberge quelques jours afin qu’il puisse préparer une conférence autour de l’échec en art. Au gré de ses rencontres, la plupart du temps féminines, Kogo est perturbé dans ses projets. Avec Patricia dessinatrice à ses heures perdues qu’il rencontre par hasard devant la Tour météo, le spectateur semble être introduit dans un monde parallèle. Après un échange lourd de reproches, Kogo, lui confie qu’il a pris la Tour météo pour une « soucoupe volante ». Patricia évoque la Tour Eiffel en référence à sa tenue. Le réalisateur a-­‐t-­‐il voulu nous faire comprendre que Pantin s’est appropriée la Tour des Lilas comme Paris la Tour Eiffel ? Cette tour météo semble également agir sur les personnages tel un aimant et le spectateur est à même de sentir son magnétisme. Assis dans un café à proximité de l’Eglise, Kogo s’aperçoit qu’une femme l’observe alors qu’elle feigne discuter avec l’une de ses voisines. Elle porte sur la tête une toque rehaussée d’une queue de renard. Comme envoûté par son charme, Kogo sort précipitamment du café en vue de lui parler mais elle disparait de son champ de vision. Kogo finira par la retrouver le soir même chez Yann qui la présentera comme sa locataire et maîtresse. Celui-­‐ci n’hésite pas à mettre en garde Kogo s’il tente de séduire Alice. Puis il y a la confrontation avec Suzanne, son ex-­‐fiancée, à laquelle Kogo tente de se soustraire en se terrant sous la trappe de son salon. Suzanne le rattrape et flaire sa présence à l’intérieur. Elle menace tout comme Yann, Kogo de s’en prendre à lui avec une hache. Est-­‐ce volontaire de la part du réalisateur, que le spectateur perçoive dans le personnage de Kogo un pantin de bois qu’on tenterait de désarticuler s’il ne se conformait pas aux ordres de ses marionnettistes ? Il serait tentant de voir en lui un Pinocchio lorsqu’il avoue à Alice, que la conférence qu’il s’apprête à donner n’est qu’un mensonge. Cette conférence n’est en réalité qu’un subterfuge, dont Kogo se sert pour fuir ses obligations professionnelles. Nicolas Leclère, à travers les péripéties amoureuses de Kogo invite à la redécouverte de la ville de Pantin qui semble dénaturée, tant ses rues sont désertes. Nicolas Leclère a certainement voulu démontrer que la ville de Pantin continue de fasciner et de surprendre les étrangers de passage à Paris. Rim Touili Kogo, cinéaste japonais cherche l'adresse de son ami qui doit l'accueillir à Pantin. Pendant deux jours, nous déambulons avec lui à travers les rues de la ville, la tour météo, devenant un point d'ancrage. Mais que se passe-­‐t-­‐il pendant deux jours qui méritent d'en faire un moyen métrage ? On voit Kogo dérangeant l'excentrique Patricia dans son travail puis faisant la cour à la blonde Alice et enfin fuir une troisième jeune femme dont on n'aura à peine retenu le nom. On voit Kogo mentir à son producteur à qui il promet de finir le montage d'un film et à son ami à qui il explique devoir animer une conférence sur « l'échec dans l'art ». On voit enfin Kogo sur le point de s'endormir devant un film où un homme lit un poème et en cette fin de soirée, je lutte pour ne pas en faire de même... Il faut ajouter que le jeu distant de l'acteur incarnant Kogo peine à nous convaincre ou du moins à entrer en empathie avec son personnage. Le regard neuf porté sur une ville familière sauve le film d'un désintérêt manifeste : ainsi la tour météo devient une soucoupe volante, les petites maisons côtoient les cités jardins, le parc, le cimetière, les cafés, l'église, les vestiges d'un passé industriel illustrent la belle richesse d'une banlieue trop souvent caricaturée. Hajer Horri On ne perd que ce que l'on possède. Ce film d'ambiance interroge les rencontres humaines et comment se tissent nos liens. Sur fond de Chopin, l'hiver et Noël comme contextes, nous suivons Kogo à travers Pantin, les différentes relations qu'il mène, poursuit, repousse. D'origine japonaise, le héros passe quelques jours à Paris pour présenter une conférence sur l'échec en art en littérature et au cinéma. Logé par un ami, Yann, il se trompe de rue et découvre alors Patricia, styliste, qui, comme Kogo, s'intéresse à un élément du paysage de la petite couronne : la tour météo de Romainville. Un moyen de se donner rendez-­‐vous et de poursuivre la route, un prétexte aussi pour mener une autre histoire avec une journaliste rencontrée chez Yann. Bien joué, techniquement réussi, nous suivons le chassé-­‐croisé d'un homme, un peu fuyant sur sa trajectoire de vie mais assez attachant. Baptiste Une bouche du métro. Un appel. Suzanne ? Un plan sur un bout de papier. Kogo, cinéaste japonais, débarque à Pantin pour donner une conférence sur l’échec en art. Il erre dans la ville, au fil des rencontres, suivant une tour ressemblant à une soucoupe volante ou une femme coiffée d’une toque. Kogo est de ceux qui aiment marcher sans but et préfèrent le voyage à la destination. A partir de ce postulat simple, Nicolas Leclère créé une galerie de personnages, principalement féminins, touchant et décalés, comme cette femme au manteau Tour Eiffel. Chacune des trois femmes qui croisent le chemin de Kogo, « expert en filatures », révèle peu à peu un grain de douce folie. Couronné au Festival Côté Court, Les Rues de Pantin, est un court plutôt long puisqu’à une minute seulement du seuil fatidique du long métrage. Le film a souvent été comparé au cinéma du Coréen Hong Sang-­‐soo, pour son aspect épuré laissant une importante place à l’émergence des sentiments. Comme lui, Nicolas Leclere filme au plus près les émotions de trentenaires un peu perdues. L’errance de Kogo manque cependant d’une certaine magie par l’image, souvent grise, et souffre par moment de jeux d’acteurs bancaux. Nomade traversant la vie de sédentaires, Kogo apparaît comme oisif au milieu de personnes toujours occupées. Eternel indécis, il nous rappelle que c’est grâce aux rencontres a priori anodines que la vie scintille. Le film possède finalement les mêmes attraits que ce personnage qui, comme le fera remarqué une des femmes croisées, « arrive toujours à être surprenant ». Camille DEVY Les rues de Pantin nous plonge dans l’errance d’un cinéaste japonais, Kogo, qui se retrouve chez un ami à Pantin. Ce film aux accents Rohmériens vient bousculer les clichés sur les japonais en nous présentant un héros proche d’Oblomov. On traverse avec lui l’énergie du désespoir avec des pointes d’humour et des dialogues parfois savoureux. On pourra reprocher quelques longueurs mais l’humanité désinvolte et politiquement incorrecte de Kogo dans Les rues de Pantin apporte un vent de fraicheur inattendu. Qui vaut le coup d’œil. Claire LOISEAU C’est avec une valse de Chopin mi-­‐joyeuse mi-­‐triste que commence doucement le film. La valse sera d’ailleurs la seule musique en dehors des klaxons et autres bruits assourdis autour de l’Eglise de Pantin. L’histoire se déroule tout aussi tranquillement, à travers une alternance de plans fixes et de balades urbaines dans des rues souvent vides. Se déroulent alors les jeux de l’amour et du hasard, des rencontres, un aimable marivaudage, une variation pantinoise de l’éternel jeu de la séduction… KOGO, le personnage principal, est un jeune cinéaste d’origine japonaise venu à PARIS pour un prétendu colloque. Un quiproquo l’amène à arpenter les rues de Pantin et du Pré Saint-­‐
Gervais à la recherche de la maison de son ami Ian qui peut l’héberger. Prétexte ou pas, ce colloque sur « L’échec dans l’art » est un sujet quelque peu masochiste qu’il utilise sans vergogne pour se poser en créateur incompris. Car Kogo, quoique charmant, est un peu poseur, et un peu menteur, et un peu lâche… Déambulant, attentif à ce qui l’entoure, il croise des femmes, les regarde. Un simple regard l’allume, peut suffire à enflammer son imagination. Va-­‐t-­‐il les rechercher, ou les fuir ? Ces petites histoires de flirt n’ont pas d’âge, ne sont pas vraiment datées, elles pourraient se dérouler dans les années 60 de la Nouvelle Vague s’il n’y avait le téléphone portable de notre héros qui le ramène à la réalité. En effet, les personnages ont un style, un langage, des préoccupations assez classiques d’intellos, et les rues et quartiers sont ceux d’avant les grands chantiers qui vont transformer Pantin et Le Pré en annexes de Paris, en un 21ème district. Qui est vraiment KOGO ? C’est pour chercher à le savoir que la blonde Alice lance ses premières escarmouches, que s’ébauche peut-­‐être une histoire d’amour, sous les auspices bienveillants de la soucoupe volante de l’antenne météo locale, et sous une envolée de notes de piano. Le spectateur peut se laisser séduire par l’atmosphère littéraire ou par l’intrigue qui se noue petit à petit sous ses yeux, comme il peut parfois trouver le temps un peu long… Hélène CABEKE Un homme originaire d’Asie déambule dans les rues de Pantin à la recherche de la rue Jacquart. A une lettre près, il va s’apercevoir qu’il s’est trompé d’adresse : il doit se rendre rue Jacquard. Cette fausse piste sera l’un des thèmes récurent de ce court métrage. Le personnage est en réalité un cinéaste japonais, de passage à Paris durant quelques jours. Il s’appelle Kogo et doit donner une conférence sur l’échec en art. Tout au long du film, les références à Hong Sang Soo, le Rohmer coréen, vont se succéder. Même personnage principal, même gout pour les longues scènes de bavardage. Mais surtout la même confrontation à de multiples figures féminines. Avec aussi cette difficulté à les conquérir et à aller au bout de ses désirs. La première rencontre est pour le moins insolite. Kogo découvre une femme assise sur un tabouret au milieu d’une rue. Elle dessine la tour météo de Romainville dont elle s’est éprise. Il s’approche mais elle ne souhaite pas être dérangée. Débute malgré tout un échange étrange au cours duquel on apprendra que cette femme fabrique des vêtements en lien avec l’architecture. Et qu’elle porte une robe bleue en référence à la tour Eiffel. La scène est pleine de charme et se terminera par la promesse de se revoir. Promesse non tenue bien évidemment. D'autres rencontres vont suivre. Comme cette femme portant une toque sur sa tête. Kogo croit d'abord reconnaitre celle précédemment rencontrée. Il l'a suit dans le rue mais découvre qu'il s'agit de la locataire de son ami qui l’héberge. Ce dernier le mettra en garde de ne pas s'en approche car elle risque de le couper en morceau ! Kogo ne pourra s'empêcher d'en tomber amoureux. Il finira même par l'embrasser, contre un arbre, au cours d'une balade pour aller voir cette fameuse soucoupe volante plantée sur une colline. Fausse piste encore une fois puisqu’il s'agira d'un rêve. Nicolas Leclere prend un malin plaisir à nous égarer. Son personnage est pour le moins insaisissable. Il semble en permanence à la recherche d'une femme comme une branche sur laquelle s'accrocher. Les longues scènes dialoguées en témoignent avec à chaque fois, une attente, une tension qui se créée. Mais il les fuit tout autant. C'est ainsi qu'il se cache dans une cave pour éviter une troisième femme qui l'a poursuivi jusqu'à chez lui. Tout comme il fuira un rendez vous professionnel lorsqu'il découvrira que Lou Castel en sera l'invité surprise. Autre scène cocasse. Le film, qui à une minute près aurait pu basculer dans la catégorie des longs métrages, dresse le portrait d’un homme attachant mais surtout proche du désespoir et perdu. La mise en scène circulaire reflète une absence de trajectoire. Kogo avouera lui-­‐même qu'il ne va participer à aucune conférence. Il a simplement lu le thème de l'échec en art dans un livre et pense qu'un jour il sera abordé en public. L'on peut même s'interroger s'il est de passage à Paris ou s’il n’y habite pas vraiment. L'intrigue est irrésolue comme le personnage. Nicolas LOUIS Kogo, est un cinéaste japonais de passage à Paris pour un colloque sur l’échec en art. En d’autres termes, les tribulations d’un Japonais à Pantin, apparemment en situation d’échec professionnel et amoureux ? Prétexte au film d’aborder le thème difficile du cinéma qui veut parler de cinéma, de littérature. Propos intellectuels, jeux avec le feu …De surcroît évoquer l’échec au cinéma dans un premier film semble sans doute un clin d’œil et la prise de risque à souligner est courageuse… On reste dubitatif sur l’interprétation des comédiens, hormis la fille à la toque assez crédible. On appréciera la présence de la ville de Pantin, véritable personnage en soi qui peut révéler un sentiment de nostalgie pour ceux qui entretiennent un lien fort avec cette ville … Quand la tentative de l’effet de mise en abîme du cinéma dans le cinéma frôle surtout l’ennui du spectateur … Samia DJEDAI