Communications, infrastructure et systèmes de transport dans le
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Communications, infrastructure et systèmes de transport dans le Nord canadien : Progrès récents et lacunes résiduelles au niveau des connaissances et perspectives de recherche Commission canadienne des affaires polaires Le 31 mars 2014 Contenu • • • • • Résumé et méthodologie Aperçu Progrès récents Lacunes en matière de connaissances et perspectives de recherche Bibliographie Résumé et méthodologie Voici un résumé des gains, des lacunes et des perspectives en matière de recherche sur les systèmes de transport, d’infrastructure et de communications que la Commission canadienne des affaires polaires a constatés dans le cadre de son mandat, qui est de surveiller l’évolution du savoir polaire et d’en faire rapport aux Canadiens ainsi qu’à la collectivité internationale. Ce résumé porte sur le Nord canadien, soit le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut, le Nunavik et le Nunatsiavut, durant la période de sept ans commençant par l’Année polaire internationale de 2007. Les observations suivantes sont réparties en deux volets distincts, le premier étant les progrès récents et le second, les lacunes en matière de connaissances et perspectives de recherche. Elles ont été recueillies dans le cadre d’entrevues semi-structurées auprès de praticiens et de chercheurs experts en la matière, et complétées et validées par les pairs et la documentation parallèle. 1 Aperçu • • • • L’infrastructure, soit les réseaux d'adduction d'eau, les réseaux d’assainissement des eaux usées, les écoles, les hôpitaux, les centres communautaires, les aéroports, les routes et l’infrastructure maritime font partie des priorités clés du Nord (Forum des ministres responsables du développement du Nord, 2010). En effet, elle sert non seulement à encourager et à soutenir le développement économique, mais est également essentielle pour la prestation des services et le mouvement des personnes et des biens, notamment les denrées alimentaires, l’énergie, les matériaux de construction et autres fournitures (Gouvernement du Yukon et coll., 2008; Forum des ministres responsables du développement du Nord, 2010). Cette réalité prévaut tout particulièrement dans les collectivités plus petites et plus éloignées qui dépendent de l’accès par voies bateau ou avion (Gouvernement du Yukon et coll., 2008). Bon nombre de collectivités nordiques n'ont pas l’infrastructure nécessaire, n’ont peut-être pas toujours accès à l’eau potable dont elles ont besoin et ne disposent pas toujours de méthodes d’évacuation des eaux usées, qui peuvent être affectées par le changement climatique (Martin et coll., 2007; Goldhar et coll., 2012; Gunnarsdóttir et coll., 2013). En outre, une infrastructure inadéquate peut remettre en question la durabilité des collectivités nordiques plus petites en raison de divers facteurs, notamment un coût de la vie élevé, la difficulté à trouver le personnel de bureau nécessaire, un accès inadéquat aux soins de santé et à l’éducation et la difficulté à attirer et à soutenir des activités de développement économique. Dans le Nord, l’infrastructure des communications et les services de télécommunications revêtent une importance cruciale dans des secteurs tels que les activités gouvernementales, les interventions en cas d’urgence, le développement économique, l’éducation, les soins de santé ainsi que la prestation d’autres services (Administration régionale Kativik et Société Makivik, 2010; Imaituk, 2011; Fiser, 2013). Or, pour ce qui est du niveau des services de communication, le fossé entre le Nord et le Sud du Canada ne cesse de se creuser (Imaituk, 2011). Il y a en effet un manque de largeur de bande abordable, de fréquentes pannes de courant et des problèmes d'échelle (Administration régionale Kativik et Société Makivik, 2010; Imaituk, 2011; Fiser, 2013). On déplore également une couverture géographique inadéquate dans certaines régions, y compris le long de nombreuses routes du Yukon et des T.N.-O. (Imaituk, 2011). Pour ce qui est des transports, le Yukon dépend des routes, des routes d’hiver et du transport aérien; les Territoires du Nord-Ouest, pour leur part, dépendent des routes, des routes d’hiver ainsi que du transport ferroviaire, aérien et maritime; quant au Nunavut, au Nunavik et au Nunatsiavut, ils dépendent surtout des voies aériennes et maritimes (Gouvernement du Yukon et coll., 2008; Administration régionale Kativik et Société Makivik, 2010; Goldhar et coll., 2012). Des méthodes de transport plus localisées, telles que les embarcations, les véhicules tout-terrain (VTT) ou les motoneiges, servant à se déplacer entre les collectivités et à accéder aux zones de chasse, sont, quant à elles, affectées par le changement climatiques (Ford et coll., 2010; Bolton et coll., 2011). 2 • • • • En raison du recul de la glace de mer, il est possible que le transport des marchandises, le tourisme et les activités de mise en valeur des ressources entraînent une augmentation du trafic maritime, ce qui aurait des conséquences sur l’infrastructure des transports, l’environnement maritime et la capacité d'intervention d'urgence nécessaire à la sécurité humaine et à la gestion des catastrophes environnementales (Évaluation de l’impact du changement climatique dans l’Arctique, 2004; Gouvernement du Yukon et coll., 2008; Prowse et coll., 2009; Smith et Stephenson, 2012). Une grande partie de l’infrastructure existant dans le Nord, dont les bâtiments, les réseaux de transport et les infrastructures municipales, est sous-développée et vieillissante et doit être réparée et/ou agrandie, d’une part, pour pouvoir répondre aux besoins actuels et futurs, plus particulièrement pour encourager et maintenir les activités de mise en valeur des ressources et, d’autre part, pour réduire l'ampleur de la détérioration. Des mises à niveau s’imposent également pour assurer la conformité avec des normes et des règlements nouveaux et changeants (par ex., sécurité et sûreté) (Gouvernement du Yukon et coll., 2008). À titre d’exemple, de nombreuses pistes d’aéroport du Nord canadien, désuètes et non pavées, sont inadaptées à la nouvelle génération d’avions plus efficaces et plus économiques (Weber, 2013). Le financement des grands projets d’infrastructure dépend fréquemment de subventions fédérales (Forum des ministres responsables du développement du Nord, 2010). Dans les petites collectivités où les débouchés d’emploi sont limités, il est difficile d’instaurer des droits d’utilisation susceptibles de couvrir les coûts de construction et d’entretien d’infrastructures communautaires dont les frais d’investissement sont élevés (par ex. les stades), surtout si ces droits en limitent l’accessibilité. De plus, les coûts liés à l’infrastructure et aux besoins en recherche et développement connexes dépassent souvent les fonds disponibles. Des pratiques médiocres en termes de conception, de construction et d’entretien des infrastructures qui n’ont pas été correctement adaptés à l’environnement nordique, parfois en raison d’un manque de connaissance des conditions du pergélisol, engendrent des problèmes d’affaissement, aggravés par le réchauffement climatique (Allard et coll., 2012). Dans de nombreuses régions nordiques, on a compté sur le pergélisol, la neige et la glace pour assurer la stabilité des infrastructures, ou on n'y a pas accordé l’attention nécessaire (Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, 2009). C’est pourquoi, au vu des conséquences sur la conception, l’exploitation et l’entretien des infrastructures, il est essentiel de connaître la situation actuelle et future de l’environnement du Nord canadien ainsi que les répercussions connexes de façon à correctement adapter les infrastructures en place ou planifiées ainsi que les activités connexes (Instanes, 2005; Prowse et coll., 2009). En ce qui a trait à l’infrastructure, la détérioration du pergélisol, la hausse des températures, l'évolution des profils de précipitations, les conditions climatiques extrêmes, les inondations, les changements liés au débit des cours d’eau, la disparition de la glace de mer, l’érosion côtière et les feux de friches sont des problèmes importants (Gouvernement du Yukon et coll., 2008; Allard et coll., 2012). Le changement des tendances des glaces de mer et l’élévation du niveau 3 • • • des mers entraînent une augmentation de la probabilité de vagues de tempête susceptibles d’endommager les infrastructures côtières (Instanes, 2005; Gouvernement du Yukon et coll., 2008). Les compétences limitées et la dispersion de petites populations sur un vaste territoire entraînent des problèmes de capacité. Les techniques de construction et de réparation risquent de ne pas être transmises localement et il est difficile d’adopter de nouvelles technologies, car les coûts d'entretien connexes peuvent parfois se révéler plus importants que les avantages. Il est également difficile d’obtenir les services de personnes qualifiées et expérimentées pour planifier, construire, exploiter et entretenir les infrastructures dans le Nord (Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, 2009). En raison du coût élevé des matériaux, du manque de capacité et de l’usure accélérée provoquée par une utilisation intense et par la rigueur de l'environnement nordique, il est difficile de bien entretenir les infrastructures. Plus particulièrement, les petites collectivités éloignées peuvent avoir de la difficulté à obtenir les fonds nécessaires à l’entretien, ce qui peut entraîner un report des travaux et, de ce fait, une plus grande détérioration des infrastructures (Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, 2009; Forum des ministres responsables du développement du Nord, 2010). On compte souvent sur les travaux de recherche et développement d’institutions du Sud, qui peuvent être inappropriés et difficilement applicables à un contexte nordique. C’est important de trouver des solutions adaptées à l’infrastructure nordique par une approche holistique et des consultations communautaires, ainsi qu’en tenant compte des contingences culturelles, sanitaires, sociales, économiques et environnementales afin de promouvoir la durabilité. Progrès récents • Dans son rapport de 2009, Adaptation de l’infrastructure du Nord canadien au changement climatique, la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (TRNEE) a mis en lumière les risques du changement climatique sur l’infrastructure nordique et indiqué à cet égard plusieurs résultats clés, dont l’interaction limitée entre les intervenants (y compris les scientifiques, les concepteurs, les constructeurs et les décideurs) lors de la définition des problèmes et de l’application des solutions, l’inadaptation des normes et des codes nationaux au contexte nordique, les lacunes en matière de données et d’information nécessaires à la gestion éclairée des risques (e.g. prévision des effets du changement climatique et de la demande d’infrastructures), ainsi que le manque de capacité pour évaluer les risques liés au changement climatique et y faire face (Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, 2009). C’est pourquoi le Conseil canadien des normes supervise l’Initiative de normalisation des infrastructures du Nord avec le soutien d’Affaires autochtones et Développement du Nord Canada pour assurer la prise en compte des effets du changement climatique lors de l’élaboration des codes et des normes. Dans le cadre de cette initiative, le Groupe CSA élaborera des normes dans les quatre domaines suivants : la conception, l’installation et l’entretien des fondations à thermosyphon, le changement des charges de neige sur les toits, la 4 • • • • • gestion des effets de la détérioration du pergélisol sur les bâtiments existants et l’élaboration de plans de drainage communautaires (Conseil canadien des normes, 2012; Groupe CSA, 2012). Lors de l’évaluation de certaines installations des territoires ayant des fondations à thermosyphon à courbe de température plate en raison du risque de fonte du pergélisol (I. Holubec Consulting, 2008) et de l’autoroute T.N.-O. 3 (BGC Engineering, 2011), on a appliqué le protocole d’ingénierie du Comité sur la vulnérabilité de l’ingénierie des infrastructures publiques, qui est un outil/une procédure d’évaluation des risques mis au point en 2008, pour aider à prévoir la nature, l’ampleur, et la probabilité des changements et des événements climatiques à venir afin de déterminer les mesures d’adaptation nécessaires (Ingénieurs Canada, 2013). On a émis, entre autres, certaines recommandations : fournir la documentation initiale nécessaire à la réalisation des activités de surveillance et des études à venir et préparer des directives pour faciliter la collecte des données ainsi que la conception, la construction, l’exploitation, l’entretien et la surveillance des fondations à thermosyphon (I. Holubec Consulting, 2008; BGC Engineering, 2011). Dans son rapport de 2010 sur les infrastructures, les membres du Forum des ministres responsables du développement du Nord (FMRDN) ont non seulement mis en lumière les besoins prioritaires en matière d’infrastructure, p. ex travaux routiers, eaux et eaux usées, électricité et services à large bande, mais ont également donné un aperçu des défis en matière d’infrastructure, des pratiques exemplaires et des sources de financement actuelles et potentielles pour les initiatives liées à l’infrastructure. Ils ont aussi relevé que l’établissement de relations avec la collectivité, la planification à long terme ainsi que la participation du secteur privé et les partenariats avec ce secteur constituent des pratiques exemplaires en matière de développement et d’entretien des infrastructures (Forum des ministres responsables du développement du Nord, 2010). On comprend mieux les processus de détérioration du pergélisol et les facteurs qui aggravent ou accélèrent ces processus. En outre, on a également étudié certaines méthodes d’adaptation en termes de techniques de construction, d'aménagement du territoire et de prestation des services municipaux. Par exemple, la collectivité Salluit, au Nunavik, a bénéficié de ces initiatives dont les leçons retenues pourront éventuellement être appliquées à d’autres collectivités aux prises avec des problèmes de détérioration du pergélisol (Ressources naturelles Canada, 2007; Allard et coll., 2012). Dans certaines collectivités du Yukon, du Nunavut et du Nunavik, on a entrepris l’établissement de cartes des risques et de topographie du terrain, y compris une caractérisation du pergélisol et une cartographie des couches superficielles, pour soutenir l’adaptation et la planification collectives des infrastructures (Kennedy et Kinnear, 2010; LeBlanc et coll., 2011; Gibéryen et Allard, 2011). Le programme Arctique en développement et Adaptation au pergélisol en transition (ADAPT) prévoit, entre autres, l’élaboration d’un cadre intégré sur la science des systèmes de pergélisol dont l’objectif est de prendre en compte les effets des changements liés au pergélisol et aux chutes de neige sur le sol et l’eau en vue 5 • • • • • • • d’éclairer des stratégies d’adaptation en matière de développement durable et de techniques sur pergélisol (Université Laval, 2011). Amorcé en 2012, le programme sur le pergélisol mené sur cinq ans à Arquluk a pour objectif de trouver des solutions rentables pour la conception et l’entretien des routes, des pistes d’atterrissage et des voies ferrées construites sur le pergélisol. Ce programme doit servir à mieux comprendre les facteurs qui contribuent à la détérioration du pergélisol en raison des systèmes de transport, à améliorer les techniques de repérage du pergélisol fragile et à créer des outils techniques pour faciliter la conception et la gestion des infrastructures (Collège du Yukon, 2012). En termes de sciences du bâtiment, on a testé, à Whitehorse (Yn), des panneaux isolants sous vide (PIV) près de dix fois plus éco-énergétiques que les matérieux isolants traditionnels de façon à pouvoir en adapter une version à l’environnement arctique. Les premiers résultats ont révélé une diminution de la perte thermique (Conseil national de recherches, 2011). Le gouvernement des T.N.-O. publie régulièrement des rapports sur l’eau de boisson, où il donne un aperçu des initiatives en cours concernant la qualité de l’eau de boisson, ainsi que des informations sur les systèmes d'adduction d’eau des collectivités. Par exemple, en 2010, des membres de collectivités, de groupes et de gouvernements autochtones, d’ONG environnementales et d’universités ainsi que les gouvernements fédéral et territorial ont formé le partenariat sur la rivière des Esclaves et son delta (Slave River and Delta Partnership) en vue de mener une évaluation des vulnérabilités et d’identifier les priorités en matière de surveillance (Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, 2011). Des recherches menées dans deux collectivités du Nunatsiavut ont permis de mettre en lumière la nécessité de surveiller la qualité de l’eau et les conditions météorologiques. On a également relevé que les eaux lacustres étaient plus contaminées que les eaux courantes et qu’il fallait régulièrement désinfecter les contenants servant à conserver l’eau (Martin, 2008). Des recherches effectués au Nunavik et au Nunatsiavut ont permis de mieux comprendre la relation entre la météorologie, la qualité de l’eau et l’apparition d’infections gastro-intestinales, de mieux sensibiliser la population aux risques associés à la consommation d’eau non traitée et de mettre en lumière la nécessité, d’une part, d’améliorer la capacité de gestion et de contrôle des sources et des systèmes de traitement d’eau publics et privés et, d’autre part, de recueillir systématiquement des informations de base par la participation communautaire (Martin et coll., 2007; Harper et coll., 2011). Dans un rapport de 2009, Ecology North présente les résultats d’une évaluation des effets potentiels du changement climatique sur les réseaux d'adduction d'eau et d’épuration des eaux usées des T.N.-O. et propose des moyens de renforcer la capacité d’adaptation des collectivités des T.N.-O. à cet égard, soit, entre autres, en évaluant la vulnérabilité de certains lieux et en mettant en place des programmes de surveillance des eaux de source, des eaux usées et des sites d’enfouissement sanitaire (Ripley, 2009). Le Centre for Alternative Wastewater Treatment a examiné la capacité d’épuration des eaux usées des terres humides dans six collectivités de la région de Kivalliq, au 6 • • • Nunavut, y compris leur rendement et leur efficacité ainsi que la façon dont fonctionneraient des terres humides contstruites par l’homme dans un environnement arctique, de façon à éclairer la création de modèles techniques. Certains des gains les plus importants de cette initiative comprennent la définition d’une période de traitement optimale pour les eaux usées de la région, une meilleure compréhension du rendement de ces systèmes afin d’éclairer les rapports de conformité et l’élaboration de normes réglementaires; la création d’un projet pilote de terres humides à Baker Lake (Nt) et le développement du logiciel de modélisation d'un marais à écoulement souterrain SubWet 2.0 en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement, pour aider les décideurs à établir le modèle et la dimension des terres humides destinées à l’épuration des eaux usées dans l’Arctique (Programme des Nations Unies pour l’environnement, s.d.; Centre for Alternative Wastewater Treatment, 2013). L’Université Dalhousie et le gouvernement du Nunavut mènent jusqu’en 2015 un programme de recherche sur la gestion des eaux usées municipales qui comprend des programmes de surveillance environnementale dans six collectivités. L'objectif est d’examiner les systèmes d’épuration actuels (lagunes et terres humides), ainsi que les risques pour la santé humaine et l'environnement, afin de déterminer des approches de gestion des eaux usées conformes au nouveau Règlement sur les effluents des systèmes d’assainissement d’Environnement Canada (qui comprend les normes nationales de rendement) et de guider l’élaboration de normes d'épuration des eaux usées pour le Nord canadien (Krkosek et coll., 2012; Jamieson et Krkosek, 2013). Le rapport Cold Regions Engineering 2012: Sustainable Infrastructure Development in a Changing Cold Environment recense en détails les connaissances récemment acquises en matière de génie civil (géotechnique, transports, pavage, structure, rivières et ports et gestion des eaux) dans les régions froides (Morse et Doré [éd.], 2012). Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont récemment lancé des initiatives de recherche importantes pour améliorer les connaissances relatives au pergélisol, aux facteurs qui influencent sa stabilité et aux méthodes de construction appropriées sur du pergélisol instable. Ces travaux de recherche, réalisés dans le cadre de simulations à l’aide de modèles numériques, d’expériences en laboratoire et/ou d’expérience sur le terrain, permettent d’éclairer les méthodes d’amélioration du rendement et de la durabilité de l’infrastructure. Face aux effets du changement climatique sur les infrastructures, on a mis en place certaines mesures de surveillance et d’adaptation. Au vu des problèmes de fondations causés par la détérioration du pergélisol, par exemple, le ministère des Travaux publics et des Services des T.N.-O. a installé une série de thermistances sous les installations jugées à haut risque afin de surveiller les températures au sol et de faciliter le suivi du mouvement des bâtiments. Le ministère des Transports du Québec a mis en place un programme de surveillance et des projets de recherche connexes afin de comprendre, de prévoir et de quantifier les effets de la fonte du pergélisol sur les infrastructures du Nunavik et d’élaborer des techniques d’adaptation et de stabilisation appropriées (Boucher et Guimond, 2012). À cet égard, on a entrepris 7 • • des expériences avec plusieurs techniques sur une partie de l’autoroute de l’Alaska pour évaluer la possibilité de réduire ou d’empêcher la fonte du pergélisol sous les voies d’accès. Plusieurs de ces techniques, y compris des conduites de convection d’air, une digue de convection de l’air et un pare-soleil, se sont, jusqu’ici, révélées efficaces (Coulombe et coll., 2012; M-Lepage et Doré, 2012). On a produit un certain nombre de guides pour faire connaître les pratiques exemplaires. Par exemple, dans les Lignes directrices pour le développement et la gestion des infrastructures de transport dans les régions de pergélisol, l’Association des transports du Canada dresse la synthèse des pratiques exemplaires pour aider ceux qui participent au développement, à la planification, à la conception, à la construction, à l’entretien et à la réfection des infrastructures de transport dans les régions à pergélisol (Association des transports du Canada, 2010). Le ministère des Travaux publics et des Services des T.N.-O. a, pour sa part, publié Good Engineering Practice for Northern Water and Sewer Systems et Good Building Practice for Northern Facilities pour aider les personnes chargées de la conception, de la construction et de l’exploitation des infrastructures dans un contexte nordique et encourager l’utilisation de méthodes et de matériaux éprouvés tout en favorisant un meilleur rendement des bâtiments ainsi que l’utilisation des nouvelles technologies (Travaux publics et Services – Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, 2004 et 2011). Les auteurs du Rapport de l’évaluation de l’infrastructure des communications dans l’Arctique publié en 2011 examinent les questions et les défis associés à la connectivité dans l’Arctique canadien, y compris le manque de choix des consommateurs, l’assurance d’une couverture géographique adéquate, la nécessité de suivre le rythme des changements technologiques, l'écart grandissant entre les niveaux de services et les coûts connexes encourus à cet égard aussi bien entre les régions du Nord qu’entre le Nord et le Sud du Canada, et, finalement, les lacunes en matière de ressources humaines. Ils se penchent également sur les stratégies utilisées par les organismes de réglementation et ses gouvernements d’autres compétences, telles que l’établissement d’un niveau de service minimum. Ils ont aussi recommandé de s’engager à respecter une parité de service et des normes de connectivité minimales pour les collectivités de l’Arctique et de veiller à que les modèles d’investissement soient tels que la concurrence entre les services permette et encourage le choix et l’innovation (Imaituk, 2011). En 2014, le groupe de travail sur les systèmes de communication et d’information dans le Nord (SCIN) a commandé le rapport intitulé Northern Connectivity: Ensuring Quality Communications pour élaborer un plan d’exécution afin de mettre en œuvre les recommandations du Rapport de l’évaluation de l’infrastructure des communications dans l’Arctique en vue d’améliorer la qualité des services de communication dans le Nord en fonction des besoins des utilisateurs, de l’infrastructure et des technologies du réseau, de la rentabilité et des retombées économiques. Les auteurs du rapport recommandent un débit cible minimum pour les services à large bande, l’instauration de normes de services pour les gouvernements, les entreprises et les ménages du Nord, ainsi qu’un débit de téléchargement de 9Mbps et un débit de téléversement de 1,5 Mbps dans les territoires. Ils ont ensuite proposé quatre 8 • • • • options de base (ou réseaux de base) ainsi que des estimations de coûts pour les services de tiers fournisseurs chargés de l’exploitation, de l’entretien et de la vente des services. À cet égard, ils ont découvert qu’il serait probablement nécessaire de verser une prime de rendement financier à un tiers fournisseur de services ainsi que des subventions annuelles récurrentes à chaque ménage à faible revenu (Nordicity, 2014). Dans un rapport de 2013, le Centre pour le Nord a examiné les options à long terme concernant la connectivité dans le Nord du Canada. À cet égard, il a, entre autres, recommandé d’augmenter les investissements en capital, de remédier au problème de capacité en matière de TI, d’améliorer la diversité et la redondance du réseau, d’examiner la pertinence d’une subvention pour les services à large bande résidentiels, d’étudier soigneusement les conséquences des décisions réglementaires sur les entreprises titulaires et leurs concurrents en ce qui a trait à leurs investissements dans les réseaux de nouvelle génération, de créer du contenu de nature plus autochtone et d’offrir un plus grand soutien en vue de favoriser l’acquisition de connaissances informatiques (Fiser, 2013). Réalisée de porte à porte en 2009-2010, l’enquête sur les besoins de logements au Nunavut, qui comprenait des questions liées à l’accès Internet et aux services téléphoniques résidentiels a permis d’obtenir des renseignements plus complets concernant l’adoption des services à large bande au Nunavut (Bureau des statistiques du Nunavut, 2010). En 2011, on a entrepris une évaluation des retombées socioéconomiques des services à large bande pour établir une base de référence à partir de laquelle il serait possible de mesurer les retombées socioéconomiques de l’accès aux services à large bande au Nunavut (Strategic Networks Group, 2012). La Nunavut Broadband Development Corporation a entrepris une analyse des besoins pour mieux connaître les besoins personnels et professionnels actuels et futurs de services à large bande et éclairer son plan d’affaires à cet égard dans le territoire. Pour ce qui est des besoins personnels, elle a constaté que bien que les gens utilisent Internet pour obtenir des services bancaires en ligne ainsi que pour recevoir et soumettre des informations gouvernementales, peu de gens s’en servent pour communiquer en Inuktitut ou pour partager leurs connaissances culturelles. Pour ce qui est de l’utilisation d’Internet à des fins professionnelles, elle a découvert que la collaboration documentaire est un outil clé utilisé pour échanger de l’information et augmenter la capacité, que le transfert de gros fichiers est courant et qu’il faut offrir un soutien plus ciblé pour appuyer l’ensemble des stratégies de marketing et le développement des capacités connexes. Elle a également relevé que les gens ne possédaient pas les connaissances nécessaires pour assurer l’efficacité de la planification et de l’utilisation des services à large bande par satellite (Nunavut Broadband Development Corporation, 2008). Des chercheurs ont mené des études de cas pour examiner les effets des technologies de l’information et des communications (TIC) sur le capital social des collectivités autochtones, notamment le réseau Qiniq au Nunavut. Ils ont constaté que la façon dont les réseaux de TIC communautaires se développent et se mettent en place peuvent influencer le capital social d’une collectivité et que la propriété et 9 • • • • • la mise en œuvre des réseaux de TIC par la collectivité sont essentielles à la réussite de la mise en œuvre. Ils ont également mis en lumière l’importance du rôle du gouvernement, notamment en ce qui concerne l’offre d’un financement fiable et adéquat et l’établissement d’une législation qui uniformise les règles du jeu pour les entreprises communautaires et les entreprises privées (Mignone et Henley, 2009). McMahon et coll. ont examiné l’utilisation des services à large bande dans les collectivités inuites et les collectivités des Premières Nations dans les domaines de la santé et du bien-être, de l’éducation, de la culture et des langues, ainsi que du développement économique et du gouvernement, y compris les projets communautaires et les initiatives gouvernementales en matière de services à large bande. Ils ont relevé des problèmes concernant les initiatives gouvernementales existantes, par exemple un manque de soutien vis-à-vis des initiatives communautaires, l’utilisation de modèles de financement à court terme propres à un projet donné et les façons dont il est possible de soutenir les premières étapes de création de l’infrastructure des services à large bande (par ex., le développement de la connectivité et de l’infrastructure des services à large bande en fonction des besoins et du contexte des collectivités locales), dont la prise en compte des contingences des collectivités éloignées et le soutien de la participation locale (McMahon et coll., 2010). Fiser a examiné la distribution des services à large bande disponibles (absence d’infrastructure de services à large bande, services à large bande ou accès internet résidentiel limités) et des modèles de gestion d’accès (entreprise tiers, entreprise autochtone, entreprise sociale autochtone ou autorité des Premières Nations) dans les collectivités nordiques et autochtones. En plus des entreprises de services locaux titulaires et d’autres tiers fournisseurs commerciaux, il a constaté que les entreprises sociales autochtones jouaient un rôle important dans certaines régions autochtones nordiques et éloignées perçues comme des zones de service à coût élevé (Fiser, 2010). On a réalisé une étude pour mieux comprendre la faisabilité d’un réseau à haute vitesse au Nunavik, notamment le coût et les délais d’exécution; à cet égard, on a conclu que les technologies utilisables étaient un réseau de fibres optiques sous-marin, un réseau de tours à micro-ondes et un réseau satellitaire à haute vitesse. On également découvert qu’au Nunavik, un réseau à haute vitesse était faisable et serait plus rentable que le réseau actuel (Salter Global Consulting Incorporated, 2013). On a étudié la faisabilité d’un réseau à fibres optiques au Nunavut; pour ce faire, on a examiné, entre autres, les technologies disponibles, les points d’atterrissage et les retombées potentielles, y compris les effets socio-économiques, ainsi que les modèles de partenariats publics-privés en regard des recommandations faites sur la mise en place et le financement du réseau (Salter Global Consulting Incorporated, 2012). Un étude servant à examiner la faisabilité de l’établissement d’une liaison de fibres optiques à haute vitesse entre Fort Simpson et Inuvik (T.N.-O.), puis de son extension à Tuktoyaktuk (T.N.-O.), a révélé que ce projet était techniquement faisable, moyennant le financement gouvernemental nécessaire, et pouvait ouvrir la 10 • • • • • • voie à une contribution du secteur privé et à des retombées positives connexes en matière de développement socio-économique (Salter Global Consulting Incorporated, 2011). En 2008, les gouvernements territoriaux ont conjointement publié Northern Connections: A Multi-Modal Transportation Blueprint for the North (relier le Nord : un plan de transport combiné pour le Nord) dans lequel ils offrent un aperçu du système de transport actuel et des défis connexes en parallèle d’une vision relative au développement d’une infrastructure des transports future susceptible de soutenir le développement économique et de relier les collectivités nordiques (Gouvernement du Yukon et coll., 2008). Dans son rapport Northern Assets: Transportation Infrastructure in Remote Communities de 2011, le Centre pour le Nord précise les enjeux et les secteurs stratégiques concernant l’infrastructure des transports dans le Nord et sur lesquels d’autres recherches s’imposent (Bristow et Gill, 2011). L’Arctic Maritime and Aviation Transportation Infrastructure Initiative (AMATII), réalisée sous l’égide du groupe de travail pour le développement durable du Conseil de l’Arctique, comprend l’évaluation de la situation actuelle de l’infrastructure maritime et aéroportuaire de l’Arctique afin de déterminer les besoins futurs en matière de développement des collectivités et de mise en valeur des ressources et les capacités de recherche et sauvetage et d’intervention en cas de catastrophe environnementale en vue de cerner les lacunes existantes et d’élaborer des lignes directrices concernant l’utilisation efficace et priorisée des ressources pour combler ces lacunes (Institute of the North, 2011). En 2011, Transports Canada a commandé une evaluation des systèmes de transport dans le Nord afin d’évaluer et de mesurer la demande en matière de systèmes de transport maritime, transport dans les eaux intérieures et transport routier, ainsi que de systèmes de transport aérien de fret et de passagers au cours des 20 prochaines années, et les améliorations nécessaires à cet égard pour soutenir le développement dans le Nord (Prolog Canada, 2011). On a entrepris des recherches dans les T.N.-O. pour planifier la construction (commencée en 2013) d’une route toutes saisons d'Inuvik à Tuktoyaktuk, y compris une analyse économique et une évaluation des risques. Les rapports connexes sont disponibles sur le site Web du Ministère des Transports du T.N.-O., de même que le rapport final préparé par le Conseil d’examen des répercussions environnementales (OERE) au sujet des répercussions biophysiques et socio-économiques (Ministère des Transports – Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, s.d.). Transports Canada a créé un réseau d’experts sur l’infrastructure des transports dans le Nord et un réseau d’experts sur les transports dans les eaux arctiques. Composés d’experts des secteurs gouvernemental, universitaire et privé, ces réseaux servent à promouvoir le partage de l’information, à favoriser et à faciliter la collaboration entre les chercheurs et les praticiens du Nord et à cerner les besoins prioritaires. Ils constituent également une source de conseils pour les projets potentiels à appuyer dans le cadre de l’Initiative sur l’adaptation des transports dans le Nord (IATN) de Transports Canada, qui prévoit des subventions et des contributions pour faciliter la collecte de données de référence et la modélisation de 11 • • • • • données pour l’infrastructure des transports, les évaluations de la vulnérabilité face au changement climatique, les initiatives de renforcement des capacités ainsi que l’évaluation et l’essai d’outils, de technologies et de pratiques exemplaires (Transports Canada, 2012a et b). On a examiné d’autres modes de transport (Bristow et Gill, 2011). Par exemple, Prentice et coll. ont étudié et documenté la possibilité d’utiliser des dirigeables pour transporter des cargaisons et des passager dans le Nord du Canada; ils ont relevé qu’il faudrait, pour ce faire, améliorer la technologie connexe (Prentice et coll., 2005). On a également estimé que les dirigeables pourraient servir à appuyer la gestion et la recherche fauniques (Dick et Gallagher, 2005). Brooks et Frost ont examiné et comparé les services d’expédition à l’intention de collectivités arctiques éloignées du Nunavut et du Groenland et les pratiques de gestion connexes pour trouver des moyens de permettre aux ministères gouvernementaux et aux exploitants de bateaux commerciaux d’offrir des services de façon plus rentable. Ils ont constaté que ce qui actérisait les services de fret au Nunavut, c'est une approche plus fragmentée et un manque d’investissement. À cet égard, ils ont estimé qu’il fallait éliminer le droit d’importation temporaire des bateaux pour essayer d’encourager de nouveaux investissements en matière de transport maritime intérieur et, de ce fait, abaisser les coûts d’investissement des bateaux et les tarifs de fret pour le Nunavut (Brooks et Frost, 2012). En 2009, le Groupe de travail sur la Protection de l’environnement marin arctique du Conseil de l’Arctique a, dans son Évaluation de la navigation maritime dans l’Arctique, permis de mieux comprendre l’utilisation actuelle et future des navires dans l’Océan Arctique et les conséquences connexes éventuelles aussi bien sur l’homme et que sur l’environnement, ainsi que l’infrastructure maritime nécessaire à cet égard. Parmi les conclusions clés de cette évaluation, mentionnons le manque d’infrastructure maritime, le fait que les coûts et les retombées positives associés à l’augmentation du transport maritime seront probablement inégalement répartis et l’existence de nombreux effets environnementaux éventuels, y compris les émissions des bateaux, le déversement d’hydrocarbures et la perturbation de la migration de mammifères marins, qui risque d’affecter les pratiques de chasse (Conseil de l’Arctique, 2009). Lasserre et Pelletier ont examiné l’intérêt des entreprises qui assurent le transport maritime dans l’Arctique pour mieux comprendre dans quelle mesure le trafic maritime augmentera ou non avec la fonte de la glace de mer. Ils n’ont constaté que peu d’intérêt de la part des entreprises à cet égard, mais un intérêt raisonnable des entreprises d’expédition en vrac en termes de transport de destination (Lasserre et Pelletier, 2011). Dans son livre blanc Oil Spills in Arctic Waters publié en 2012, qui comprend un inventaire de 203 projets de recherche concernant les déversements d’hydrocarbures dans l’Arctique, la United States Arctic Research Commission a relevé qu’on a entrepris des recherches fondamentales concernant le comportement et le devenir du pétrole dans les eaux couvertes de glace qui pourraient servir à éclairer les recherches appliquées et les concepts techniques pour diminuer le risque de déversement d’hydrocarbures et élaborer de meilleures techniques 12 • • d’intervention et de récupération pour faire face à ce type de catastrophes (United States Arctic Research Commission, 2012). Dans son rapport Behaviour of oil and other hazardous and noxious substances (HNS) spilled in Arctic waters (BoHaSA) de 2011, le Groupe de travail chargé du Programme prévention des urgences, de protection civile et d’intervention, souligne ce que l’on sait du comportement des substances nocives et dangereuses (SND) dans les eaux arctiques en termes de transport, de production et d’entreprosage du pétrole et des SND, les risques de déversement de ces subtsances, ainsi que les incidents survenus, notamment le comportement des hydrocarbures déversés et les mesures d’intervention prises à cet égard (Singsass et Lewis, 2011). Dans sa publication, Avoiding the next Titanic: Are we ready for a major maritime incident in the Arctic?, le Conseil national de recherches met en lumière certains des travaux effectués pour examiner et tester dans quelle mesure l’équipement de protection thermique et les mesures de prévention, tels que les radeaux et les embarcations de sauvetage ainsi que les combinaisons d’immersion sont adaptés afin de fixer les critères minimums requis pour assurer la mise en œuvre sécuritaire des services de sauvetage et éclairer l’élaboration d’outils de prévision des services de sauvetage (Boileau et coll., 2010). Les gouvernements, les universités et les entreprises, au Canada et à l'étranger, ont entrepris des travaux pour examiner l’équipement de protection thermique et les mesures de prévention afin d’améliorer la sécurité et d’éclairer les règlements afférents. À cet égard, ils réalisent, entre autre, des tests de combinaisons sur des mannequins thermosensibles et des humains ainsi qu’une expérience physiologique servant à déterminer le temps pendant lequel il est possible de résister en eau froide afin de simuler des scénarios de sauvetage (Mak et coll., 2011). Lacunes en matière de connaissances et perspectives de recherches • • • On a besoin de données et de prévisions plus précises pour éclairer la planification, la conception, la construction, l’entretien et l’exploitation des infrastructures (Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, 2009; Ford et coll., 2010; Bolton et coll., 2011; Bristow et Gill, 2011; Allard et coll., 2012), de meilleures données de référence (par ex., concernant les pratiques d’entretien, les zones routières problématiques, etc.), et des mesures de surveillance permanente pour mieux cerner et évaluer les effets du changement climatique et des pratiques humaines sur les infrastructures et évaluer l’efficacité des mesures d’intervention et des efforts d’adaptation (Prowse et coll., 2009; BGC Engineering, 2011). On a besoin de plus de données de référence accessibles, complètes et à jour concernant les températures au sol pour appuyer la conception des infrastructures et surveiller les effets du réchauffement climatique sur le pergélisol (I. Holubec Consulting Inc., 2008). Il faut, d’une part, une évaluation continue de la vulnérabilité actuelle et future des infrastructures en tenant compte des prévisions climatiques et de l’utilisation et des pratiques humaines et, d’autre part, des recherches pour éclairer une approche de gestion fondée sur les risques (par ex., évaluation des risques sur la santé humaine ou l'environnement en termes de probabilité et d’ampleur des répercussions) en 13 • • • • • • vue de dégager et de prioriser les options d’investissement appropriés (par ex., mise à niveau; ajustement des pratiques d’entretien etc.) susceptibles d’optimiser les ressources (I. Holubec Consulting Inc., 2008; Bolton et coll., 2011; Bristow et Gill, 2011; BGC Engineering, 2011; Allard et coll., 2012). Il faut impérativement mener d’autres recherches appliquées pour cerner les mesures pratiques que les planificateurs, les constructeurs ainsi que le personnel affecté à l’entretien et à l’exploitation peuvent utiliser pour adapter les infrastructures actuelles et futures en fonction des connaissances acquises sur la demande actuelle et prévue en matière d’infrastructure et des conséquences du changement de l’environnement nordique (Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, 2009). D’autres recherches s’imposent pour mieux comprendre les effets des activités humaines sur le pergélisol et améliorer les méthodes de détection et de caractérisation du pergélisol vulnérable à ces effets, afin de soutenir la planification de l’infrastructure nécessaire au développement et au fonctionnement des collectivités en réduisant les effets sur le pergélisol. Il faut également élaborer de meilleures cartes du pergélisol et mieux caractériser le pergélisol pour soutenir la planification de l’infrastructure (Allard et al., 2012), l’évaluation des risques et les plans d’adaptation pour les collectivités dont l’infrastructure repose sur le pergélisol. Il faut aussi d’autres recherches pour améliorer les méthodes de conception, de construction et d’entretien en vue de réduire les effets des activités humaines dans les environnements de pergélisol vulnérables. Il faut trouver et mettre à l'essai des solutions d’enveloppes de bâtiment peu coûteuses et éconergiques, ainsi que des technologies et des outils rentables et adaptés aux climats froids qui soient durables dans les conditions nordiques (tels que des instruments permettant de conserver le sol gelé) et, de ce fait, permettent l’adaptation de l’infrastructure et des activités au changement climatique. Il serait bon d’étudier les pratiques exemplaires des autres pays circumpolaires en planification, conception, exploitation, entretien et adaptation de l’infrastructure et des transports, ainsi que la mesure dans laquelle elles s’appliqueraient au Nord canadien. Plusieurs groupes/organisations des T.N.-O. qui ont participé à un atelier organisé en 2011 par le Programme de surveillance des effets cumulatifs dans les T.N.-O. ont cité comme priorités de recherche la qualité de l’eau et les effets connexes des activités de mise en valeur des ressources sur l’eau (Programme de surveillance des effets cumulatifs des T.N.-O., 2011). Il faut mener de plus amples recherches sur les questions de santé publique liées à la qualité de l’eau de boisson et à l'innocuité de l’eau en général dans le Nord canadien. Il faut continuer de surveiller les infrastructures, notamment les réseaux d’adduction d'eau et d’épuration des eaux, susceptibles d’influer sur la santé des gens (Parkinson et Berner, 2009). Il faut mieux surveiller les sources d’eau de boisson et les systèmes de traitement des eaux (aussi bien publics que privés), ainsi que les eaux usées et les lixiviats des décharges, recueillir plus systématiquement des données de référence en sollicitant la participation des collectivités et réaliser 14 • • • • • • • • • d’autres évaluations de vulnérabilité au changement climatique des sites (Martin et coll., 2007; Ripley, 2009; Harper et coll., 2011; Allard et coll., 2012). Il faut trouver et évaluer d’autres options de gestion des déchets solides dans un environnement nordique changeant en tenant compte d’aspects tels que les capacités de stockage des déchets et ses effets et l’interaction entre le pergélisol et les déchets solides, ainsi que l’ampleur des effets connexes (Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, 2009). D’autres activités de recherche et développement s’imposent pour cerner et mettre à l'essai, à l’intention de petites collectivités éloignées, des stations d'épuration des eaux usées simples et résistantes qui comprennent des procédés de compostage et et utilisent un système de congélation pour améliorer l'épuration (Gunnarsdóttir et coll., 2013). En outre, il faut faire d’autres recherches pour mieux comprendre l’utilisation des terres humides pour l'épuration des eaux usées dans l’environnement arctique afin d’éclairer l’élaboration de lignes directrices de conception et d’utilisation (Wootton et Yates, 2010). Il faut élaborer des pratiques exemplaires pour la prestation rentable des services municipaux dans les régions isolées et éloignées et au climat rigoureux. Il y a la possibilité d’examiner les conséquences de la densité de l’infrastructure sur la qualité de vie, l’entretien et l’exploitation des infrastructures ainsi que les rapports de financement et les affectations (par ex., financement de base par opposition à financement par habitant). Il y a la nécessité d’examiner les conséquences culturelles, sociales et collectives de l’infrastructure liée au développement économique, ainsi que la nécessité de trouver des approches pour optimiser l’infrastructure liée au mise en valeur des ressources et l’intégrer à l’infrastructure des services (Université Laval, 2012). On a besoin d’autres données sur le nombre des ménages autochtones et nordiques abonnés au service Internet haute vitesse/à large bande pour mieux comprendre l’accès (Fiser, 2010). Il y a aussi la nécessité de réaliser d’autres recherches pour mieux comprendre les facteurs qui influencent l’adoption de ce service dans les collectivités et entre celles-ci. D’autres recherches s’imposent pour mieux comprendre comment mettre en place et développer les technologies de l’information et des communications dans les collectivités autochtones et élaborer des pratiques exemplaires à cet égard. Pour ce faire, il faut examiner plus en détail le rôle des réseaux collectifs et les relations de pouvoir entre les divers intervenants, y compris ceux des secteurs public et privé, pour éclairer les politiques, les initiatives et les programmes communautaires à cet égard (Mignone et Henley, 2009). D’autres recherches s'imposent pour mieux comprendre les effets de la connectivité, y compris les retombées sociales, culturelles et économiques, afin d’éclairer la mise en place de TIC et l’élaboration d’initiatives de développement et d’encourager d’autres investissements à cet égard (Mignone et Henley, 2009; Université Laval, 2012). Il faut dresser un inventaire des projets et des services en matière de connectivité dans le Nord pour partager les pratiques exemplaires et les leçons retenues dans ce domaine (Imaituk, 2011). 15 • • • • • • • • • Il faut réaliser un examen des autres moyens de communication pan-arctiques à long terme avec les gouvernements territoriaux, provinciaux et autochtones intéressés et en collaboration avec le gouvernement fédéral (Salter Global Consulting Incorporated, 2012). Il faut continuer à examiner et à documenter les utilisations créatives actuelles des services de télécommunication et des outils connexes dans le Nord. Il y a un besoin de faire d’autres recherches pour examiner l’application de la technologie pour la protection et la promotion des langues. Il faut mener d’autres recherches sur les voies municipales (par ex., des façons rentables de gérer la poussière dans les T.N.-O., des pratiques de construction routière appropriées aux collectivités à faible niveau de précipitations, mais aux conditions météorologiques d’une intensité exceptionnelle, etc.). Il faut faire d’autres recherches pour évaluer l'évolution des conditions associées à l’exploitation des routes hivernales, y compris les conditions et la gestion des glaces de rivière/lac, la configuration du terrain et les conditions hydrologiques associées au transport terrestre hivernal (Prowse et coll., 2011; BGC Engineering, 2011). Il faut un cadre de travail pour faciliter l’analyse quantitative de l’ensemble des avantages et des coûts du cycle de vie complet de l’investissement et de la mise en œuvre des infrastructures de transport dans le Nord, par exemple la réduction des coûts liés à l’offre dans les soins de santé et l’éducation (Bristow et Gill, 2011). Des innovations et des recherches s’imposent pour trouver d’autres technologies de transport possibles (par ex., véhicules plus légers que l’air, dirigeables dans l’Arctique) et d’autres axes routiers, tels que le transport par barges ou des routes toutes saisons (Prentice et coll., 2005; Prowse et coll., 2009 et 2011; Bristow et Gill, 2011). Par exemple, ce qui concerne l’utilisation de dirigeables dans le Nord canadien, il faut d’autres recherches pour établir la mesure dans laquelle ils peuvent servir à transporter régulièrement des biens et des personnes, mettre à l'essai et homologuer leur utilisation dans les climats froids et augmenter leur capacité de transport (Dick et Gallagher, 2005). Il faut mener des recherches pour mieux comprendre le rôle et les responsabilités des secteurs public et privé en ce qui a trait au développement et à l’entretien des systèmes de transport dans le Nord (Bristow et Gill, 2011). Lors de son évaluation du transport maritime dans l’Arctique dont le rapport a été publié en 2009, le Groupe de travail sur la Protection de l’environnment marin arctique du Conseil de l’Arctique a relevé un certain nombre de domaines nécessitant une attention particulière, dont de meilleures données graphiques et cartographiques pour les routes maritimes pour une meilleure sécurité de la navigation, l’examen de l’utilisation de l’environnement marin arctique par les Autochtones, des recherches plus poussées des effets du transport maritime sur les mammifères marins et l’élaboration de pratiques exemplaires et de technologies pour les navires afin de diminuer les émissions actuelles et futures de GES, de NOx, Sox et de particules en suspension, des recherches pour améliorer l’acquisition, l’analyse et le transfert en temps réel de l’information liée à la météorologie, à l’océanographie, aux glaces de mer et aux icebergs pour soutenir les activités de recherche et de sauvetage et le développement continu d’un système complet de 16 • • • • • • • • sensibilisation en matière de trafic maritime afin de faciliter la gestion des activités (Conseil de l’Arctique, 2009, Protection des de l’environnement marin arctique, 2011; Ministère des Transports – Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, 2012). Dans un rapport de 2013, le Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique, Conservation de la flore et de la faune arctiques, et Groupe de travail sur le développement durable ont précisé les secteurs maritimes qui revêtent une importance écologique et culturelle cruciale, soit, entre autres, la mer de Beaufort, le centre de l’Océan Arctique, l’archipel Arctique canadien, le Complexe de la baie d’Hudson et la région de la baie de Baffin et du détroit de Davis pour éclairer la mise en œuvre de mesures de protection (Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique, Conservation de la flore et de la faune arctiques, et Groupe de travail sur le développement durable, 2013). Il faut réunir plus de données cartographiques/hydrographiques et de données de cartographie des fonds marins à jour et conformes aux normes modernes, car elles sont essentielles à la sécurité de la navigation liée au réapprovisionnement et aux activités de transport maritime nécessaires au développement économique des collectivités (Wright, 2012). En ce qui a trait aux répercussions du traffic maritime sur les mammifères marins, il faut pousser les recherches sur les effets du bruit, des routes maritimes et du moment du passage des navires sur la répartition et le comportement des mammifères marins (Huntington, 2009). Il y a une nécessité de faire d’autres recherches pour accroître l’efficience, la sécurité et la fiablité du transport maritime. D’autres recherches s’imposent pour définir plus préciséement les questions liées au transport maritime dans l’Arctique afin d’aider les décideurs à mettre au point des interventions ciblées. Il faut actualiser et améliorer les données sur les conditions marines dans l’Arctique, telles que la qualité/quantité de la glace et l’utilité relative des couloirs de navigation à certaines périodes de l’année, du fait que les données actuelles sont incomplètes et datent de 30 ans. Il faut d’autres recherches pour mieux éclairer les normes et les règlements relatifs aux futures activités de transport maritime et d'exploitation en mer et faire en sorte que celles-ci soient bien adaptées au niveau de risque connexe pour la santé humaine et l'environnement (Chircop, 2009; Conseil de l’Arctique, 2009). Dans son livre blanc Oil Spills in Arctic Waters de 2012, l’Arctic Research Commission des É.-U. met en lumière la nécessité de mener d’autres recherches pour améliorer les mesures d’intervention et leur efficacité et l’évaluation des dommages en cas de déversement d’hydrocarbures. Elle recommande également d’autres recherches sur la délimitation et la réduction des risques de déversement, les technologies d’intervention en cas de déversement de pétrole, les outils de gestion des données ainsi que le devenir et les effets sur l’environnement des hydrocarbures déversés (United States Arctic Research Commission, 2012). Dans son rapport Behaviour of oil and other hazardous and noxious substances (HNS) spilled in Arctic waters (BoHaSA) de 2011, le Groupe de travail chargé du Programme de prévention des urgences, de protection civile et d’intervention 17 • • souligne un certain nombre de lacunes concernant le comportement des substances nocives et dangereuses dans les eaux de l’Arctique, y compris la nécessité d’élaborer d’autres technologies d’intervention en cas de déversement d’hydrocarbures, telles que celles qui incluent des techniques de détection à distance (Singsass et Lewis, 2011). Il y a une nécessité de réaliser d’autres recherches pour mieux comprendre les caractéristiques de la glace pluriannuelle. D’autres recherches s’imposent pour préciser la formation dont ont besoin les équipages de navires en termes de mesures d’évacuation et de survie, ainsi que le type et le niveau de la protection thermique nécessaire pour les personnes évacuées (Boileau et coll., 2010). Il y a aussi une nécessité de déterminer les réponses de régulation thermique et les temps d’exposition par lieu géographique jusqu’au sauvetage. 18 Bibliographie Administration régionale Kativik et Société Makivik. (2010). Plan Nunavik. Westmount, Qc: Institut culturel Avataq. Allard, M., Lemay, M., Barrett, M., Sheldon, T., et Brown, R. (2012). From Science to Policy in Nunavik and Nunatsiavut: Synthesis and recommendations. Dans: M. Allard et M. Lemay (Eds.), Nunavik and Nunatsiavut: From science to policy. An Integrated Regional Impact Study (IRIS) of climate change and modernization. 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