La famille: la famille recomposée revisitée

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La famille: la famille recomposée revisitée
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La famille recomposée revisitée
le milieu des années 1980, notre expérience personnelle de la recomposition familiale nous a incités à nous
intéresser au sujet. Malgré l’expansion qu’avait prise le
phénomène, nous avions l’impression de faire face à un vide.
Visher et Visher, pionniers américains en la matière, avaient heureusement quelques écrits derrière eux, mais il n’y avait pratiquement rien au Québec. Quant à la recherche empirique sur la question, elle était noyée dans le bassin de la littérature portant sur
les effets négatifs du divorce. Bref, rien de particulièrement encourageant pour un couple en manque de repères et désireux de
réussir l’entreprise.
Peu à peu, nous avons développé des lignes directrices pour
le grand public et pour les intervenants. Lorsque nous avons partagé nos premières idées, elles ont été accueillies avec scepticisme par certains mais avec grand soulagement par d’autres. De
fait, le message était porteur d’espoir en la possibilité d’un dénouement satisfaisant pour les enfants autant que pour les
adultes, ce qui tranchait avec le modèle déficitaire qui prédominait à l’époque. Or, aujourd’hui, malgré l’évolution des connaissances et des mentalités, le tableau comporte des similitudes et
la famille recomposée nous paraît demeurer à l’arrière-plan. C’est
pourquoi nous souhaitons mettre en relief certains biais nuisibles
et proposer une vue plus inclusive.
1976. Par la suite, le taux continue à grimper, mais de façon
moins marquée.
Si près d’un mariage canadien sur deux se solde aujourd’hui
par un divorce, on a tendance à surestimer le nombre de familles
monoparentales et recomposées car, comme le soulignent
St-Jacques et Parent (2002), on néglige le fait qu’une bonne proportion des couples séparés n’ont pas d’enfant. Ainsi, la famille
intacte demeure prédominante, quoiqu’en régression. D’après
l’Institut de la statistique du Québec, ce type représente 73,6 %
de toutes les familles en 1995, contre 69,4 % en 1998. En parallèle, la proportion de familles recomposées passe de 8,6 % à
10,4 % pour les mêmes années, tandis que celle des familles monoparentales bouge de 17,8 % à 20,3 %. Notons toutefois que le
nombre d’enfants touchés par la recomposition reste difficile à
préciser car les statistiques officielles ne tiennent pas nécessairement compte des familles recomposées autour d’un parent non
gardien.
S’il continue à toucher de plus en plus d’enfants québécois,
le phénomène des nouvelles structures familiales reste aussi en
mouvement. Ainsi, nous avons graduellement vu apparaître dans
nos clientèles des problématiques reliées à l’homosexualité d’un
parent. En parallèle, la littérature clinique (Beausoleil, 1999 ;
Susset et Boulanger, 1995) a commencé à en faire état et, plus
récemment, les médias se sont emparés du sujet. Une popularité
grandissante des gardes au père (Statistiques Canada, recensements de 1986, 1991, 1996) et des gardes partagées semble
aussi s’installer bien que les dernières soient plus difficiles à répertorier, même si les deux formules demeurent marginales. En
concomitance avec l’expansion et la mouvance, des voix cherchent à se faire entendre, associations de pères séparés, de secondes épouses, de parents gais.
D’hier à aujourd’hui
Où en est la recherche ?
L’expansion de la famille recomposée contemporaine est directement reliée à l’augmentation des ruptures conjugales, ce qui lui
confère un caractère nouveau comparativement à celle des
siècles antécédents où le veuvage la motivait. D’après Statistique
Canada (1983), le taux de divorce a commencé à grimper aux
alentours de la Première Guerre mondiale, et sa progression a été
quasi constante jusqu’à la fin des années 1960. L’émancipation
de la femme et l’allongement de l’espérance de vie comptent
parmi les facteurs explicatifs. En 1968, la législation canadienne
du divorce s’ajuste à ce mouvement ; avec comme toile de fond le
nouveau droit à l’épanouissement personnel propre aux années
1970, l’assouplissement de la loi provoque une augmentation
spectaculaire du taux, qui passe de 13 % en 1967 à 40 % en
Plus souvent qu’autrement, la littérature portant sur les effets du
divorce a dressé un bilan négatif bien que nuancé. Sans en élaborer les détails, les recensements récents continuent d’aller dans
le même sens, mais ils brossent un tableau de moins en moins
contesté. Ainsi, selon Jutras (1999) et Malo (1995), le résultat
des recherches publiées depuis la fin des années 1980 montre
que la rupture continue d’engendrer des difficultés. Surtout présentes dans les deux ans qui la suivent, mais pouvant persister
par la suite, elles sont vécues avec un degré d’intensité qui diffère
selon les individus. Même si une majorité d’adultes et d’enfants
s’adaptent progressivement à leur nouvelle situation de vie, et
bien que l’ampleur des difficultés soit souvent plus restreinte
qu’on ne l’avait envisagée dans les premières recherches, une
Par
Francine Fortier, M. PS.
Gerry Marino, M. PS.
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minorité significative d’individus sont affectés négativement. Un
fait est aussi nouvellement reconnu : pour certains enfants du divorce, les répercussions peuvent ressurgir à des moments cruciaux, comme le passage à l’adolescence et à l’âge adulte, ou
même ultérieurement dans la trajectoire de vie. Plus près de
nous, le constat d’impacts négatifs à long terme par Wallerstein
et al. (2000) sur une célèbre cohorte d’enfants suivis depuis
1971 (Wallerstein et Kelly, 1980) va dans ce dernier sens, amenant les auteurs à conclure que les parents devraient éviter de divorcer pour épargner leurs enfants.
À l’instar de Jutras (1999), nous pensons qu’il est imprudent
de tirer des conclusions définitives, car la recherche est loin d’avoir
livré tous ses résultats et dit son dernier mot. De fait, nous ne bénéficions pas encore du recul nécessaire pour évaluer l’impact à
long terme dans les cohortes d’enfants ayant vécu la rupture dans les
Les spécificités de la
années 1980 et 1990, soit à une
famille recomposée,son époque où le phénomène était
devenu plus courant. En outre, la recherche n’est pas encore parvenue
cheminement typique,
à démêler les effets découlant d’un
dysfonctionnement antécédent à la
les grands enjeux et
rupture de ceux qui sont suscepdilemmes auxquels elle
tibles d’être imputés à ses suites. À
notre avis, le genre de conclusion
est confrontée sont
tirée par Wallerstein et al. (2000) ne
peut que faire ressurgir d’anciens
aujourd’hui bien connus
préjugés, ceux associés au divorce
vu comme un fléau social, nécessaiet devraient rester des
rement dommageable aux enfants.
En outre, ces conclusions ont-elles
repères essentiels pour
réellement plus de chance d’avoir
tout intervenant appelé un impact que le discours tenu par
le clergé québécois à l’époque où
àtravailler auprès
l’avènement des méthodes contraceptives transformait le paysage fadecette clientèle.
milial du Québec ?
Au-delà de la polémique concernant les effets du divorce, la recherche a pris des voies prometteuses. Dans l’espoir d’expliquer les différences et d’atténuer
les répercussions négatives pour l’enfant, elle a identifié certains
facteurs de risque et de protection. La pauvreté des familles monoparentales dirigées par la mère et le désinvestissement parallèle
du père retient, par exemple, une partie de l’attention (Cloutier
et al., 2001 ; Malo, 1995). Le maintien des contacts avec chacun
des parents est vite apparu comme étant favorable à l’enfant,
débouchant sur le concept de coparentalité prôné dès 1980 par
Wallerstein et Kelly et continuant d’obtenir bonne presse par
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chez nous (Cloutier et al., 2001 ; Conseil de la famille, 1995).
Enfin, les conflits persistants entre les parents sont aujourd’hui
vus comme étant le plus grand prédicteur d’inadaptation de l’enfant (Malo, 1995 ; Garrity et Baris, 1994).
L’avancement de la recherche s’est traduit, au Québec, par
l’adoption de nouvelles politiques : attribution de la garde conjointe aux parents, dans le sens où chacun continue à détenir
l’autorité parentale indépendamment des arrangements de
garde, perception automatique des pensions alimentaires et fixation de barèmes, obligation pour les parents séparés de tenter de
régler leurs différends par la voie de la médiation.
On le voit, la recherche s’est vivement intéressée au sort des
enfants après la rupture, mais elle s’est peu penchée, comme tel,
sur la recomposition. Tel que rapporté par Jutras (1999), une
nouvelle union contribuerait à améliorer la vie d’un parent
séparé en aplanissant surtout ses difficultés financières avec les
problèmes qui en découlent, mais elle ne corrigerait pas nécessairement la situation de l’enfant qui se voit confronté à de nouvelles exigences d’adaptation.
Avantages et limites des conceptions actuelles
Dans un contexte où les nouvelles structures familiales se répandent, le Conseil de la famille (1995) nous met en garde
contre le danger de les banaliser, en les voyant comme normales
parce que plus courantes. De fait, si les vieux préjugés ne se sont
pas nécessairement éteints ou s’ils risquent d’être ravivés par
l’apparition de nouveaux phénomènes, un biais inverse est
parfois présent.
Parallèlement au changement des mentalités et à l’expansion du phénomène, les enfants d’aujourd’hui qui vivent dans de
nouvelles structures familiales sont probablement moins susceptibles que leurs prédécesseurs de se sentir marginaux. En outre,
les écoles et les intervenants qui les aident cernent mieux leurs
difficultés et sont plus en mesure de contribuer à les soulager.
Malgré tout, il serait illusoire de croire que la démarginalisation
enlève les douleurs et les vicissitudes associées aux bouleversements familiaux. Ainsi, la rupture est et restera une expérience
douloureuse, tandis que la recomposition continuera d’apporter
son lot de défis et de difficultés.
Ceux-ci ont été amplement documentés dans la littérature à
caractère clinique auquel nous renvoyons le lecteur (Germain,
Fortier, Marino, St-Jacques et Parent, Visher et Visher). Ainsi, les
spécificités de la famille recomposée, son cheminement typique,
les grands enjeux et dilemmes auxquels elle est confrontée sont
aujourd’hui bien connus et devraient rester des repères essentiels
pour tout intervenant appelé à travailler auprès de cette clientèle. Par ailleurs, certains de nos écrits (Marino et Fortier, 1999,
1990) ont présenté la normalisation comme un outil thérapeu-
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tique puissant. Pour éviter le piège de la banalisation, il importe
de bien comprendre le sens de ce concept qui consiste à appliquer à la famille recomposée des normes qui lui sont propres, et
non à assimiler à la normalité le processus de recomposition.
Si les écrits cliniques ont contribué à baliser les relations entre
les membres de la cellule recomposée, le rapport avec l’autre maisonnée a, de son côté, beaucoup moins retenu l’attention. Pourtant, ce rapport constitue un motif de consultation fréquent. Tributaire d’une première famille, la nouvelle cellule hérite des troubles
non résolus du passé et vient en même temps modifier radicalement le paysage antérieur. Or il semble qu’avec l’état actuel des
connaissances on ne soit pas encore parvenu à prendre en ligne de
compte les ramifications diverses liées à ces considérations.
Focalisant sur l’intérêt de l’enfant, les préoccupations se sont
surtout concentrées sur ce qu’il advient à la cellule initiale, laissant dans l’ombre le cas de la famille recomposée. La persistance
des liens biologiques et le maintien du niveau socioéconomique
antécédent à la rupture sont regardés comme les enjeux à protéger, se reflétant dans des lois qui ont un impact sur la nouvelle
cellule, sans qu’on tienne compte de ses besoins et de ses réalités
propres.
Au cœur de la vision contemporaine, la coparentalité apparaît comme le modèle à privilégier puisqu’il rompt le moins possible avec le passé. Comportant indéniablement l’avantage d’assurer à l’enfant une certaine continuité, il incite le nouveau
couple à tenir compte des besoins d’une progéniture antérieure
et il l’empêche d’évacuer l’autre parent, ce qui n’était pas nécessairement le cas dans les recompositions datant d’avant les
années 1980. Toutefois, le modèle n’élimine pas les excès
contraires, qui ne sont pas plus à l’avantage du petit. On voit
ainsi des parents s’allier à leur enfant pour faire obstacle au nouveau projet amoureux, ou s’évertuer à nuire aux liens secondaires
qui tentent de se tisser. Dans une conjoncture où l’ancien couple
parental apparaît comme détenant la seule légitimité et où le
nouveau conjoint et ses enfants sont pratiquement relégués à un
statut de citoyen de seconde zone, ces situations ne sont pas si
exceptionnelles.
Bien qu’ayant comme intention initiale de protéger l’enfant,
la coparentalité peut aussi avoir un revers en fournissant davantage d’occasions de conflit, entrant ainsi en compétition avec un
autre important facteur de protection. La réalité n’est effectivement pas toujours à la hauteur de l’idée, d’autant que la théorie,
si elle nous dicte de demeurer des parents, peut entraîner de la
confusion car elle reste floue quant à la façon d’y parvenir.
Pistes et repères
Dans notre travail auprès des familles recomposées, nous avons
trouvé utile d’exploiter le concept de binucléarité (Ahrons et Rod-
gers, 1987) car nous avons constaté qu’il permettait de nuancer
la conception contemporaine en rendant mieux compte des réalités associées aux transformations post-rupture. Une bonne
partie des problèmes rencontrés par la famille recomposée dans
son rapport avec l’autre maisonnée nous est effectivement apparue comme étant reliée à sa structure binucléaire. La situation de
recomposition implique un minimum de deux transitions qui souvent se chevauchent, et parfois même coïncident. La première,
soit celle de la rupture, force la réorganisation des liens et des
rôles autour de deux noyaux familiaux auxquels l’enfant participe à différents degrés, dépendamment des arrangements de
garde. Lorsque survient la seconde, soit celle de la recomposition, liens et rôles doivent être à nouveau réaménagés en vue
d’intégrer des acteurs, en l’occurrence le nouveau conjoint et, le
cas échéant, ses enfants.
Dans les familles binucléaires,
La vie en famille
qu’elles soient monoparentales ou recomposées, on se plaint souvent de subir
de l’ingérence, du contrôle, voire du har- binucléaire comporte
cèlement, avec pour prétexte le bien-être
des exigences:elle
de l’enfant ; tantôt victime, tantôt persécuteur, on cherche à dicter à l’autre
demande du
milieu sa conduite, on souligne ses insuffisances et ses défaillances ou on le
discernement et de la
blâme pour des difficultés rencontrées
avec l’enfant. Derrière ce tableau se
souplesse,impose de
cache parfois le deuil non résolu de la
renoncer à une partie
première union, mais il ne faut pas négliger l’importance d’autres facteurs.
On voit ainsi des luttes reliées à des de son propre pouvoir
facteurs de personnalité ou à des proet oblige la tolérance
blématiques particulières comme l’alcoolisme ou la violence : tantôt, elles
des différences.
sévissaient déjà du temps de la première union et elles ont motivé la rupture, tantôt le contexte de la séparation les a provoquées ou les
a aggravées. De façon plus commune, le manque de repères
adaptés à la vie en famille binucléaire ouvre aussi la porte à
des attentes irréalistes, comme celle de perpétuer l’ancien partage des responsabilités ou celle de voir l’autre milieu comme
son propre prolongement. Or la cellule initiale ne peut fonctionner comme avant car les deux foyers deviennent des entités
distinctes possédant chacune sa trajectoire et ses priorités, ne
pouvant donc se calquer sur l’autre non plus que se mettre à sa
disposition.
La question du genre n’est pas nécessairement étrangère
à ces diverses luttes. Dans son étude portant sur 12 couples
d’ex-conjoints partageant la garde, Côté (2000) décèle des
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éléments sexués dans l’interprétation des conflits et dans les
stratégies utilisées par les protagonistes. Dans nos pratiques respectives, nous faisons un constat similaire. Mais par-delà ces
particularités, l’harmonie des rapports et la santé respective des
deux foyers repose, à notre avis, sur l’établissement et le respect
de frontières claires. La recomposition rend cette nécessité
encore plus évidente car elle heurte de plein fouet l’exclusivité
réservée jusque-là à l’ancien couple parental, éloignant davantage de la cellule initiale. Si la différenciation entre les deux
noyaux n’a pu s’effectuer, l’arrivée de nouveaux acteurs aura tôt
fait de la susciter car la survie de la cellule recomposée en
dépend en partie.
Les frontières à ériger sont de deux types. Le caractère perméable de la première rend possible la persistance de la coparentalité, facilite la circulation de l’enfant entre les deux noyaux
et stimule la participation des deux maisonnées à des événements spéciaux. Mais au contraire de cette dernière, la deuxième
frontière doit être étanche, ayant pour but de préserver l’intimité,
l’espace relationnel et l’individualité propre à chacun des milieux.
Ainsi, les frontières définissent un territoire commun et deux espaces privés, à l’intérieur desquels anciens et nouveaux acteurs
trouvent leur place.
Dans La nouvelle famille (Marino et Fortier, 1990), nous
avons prôné l’autonomie dans l’interdépendance, la voyant
comme une des conditions indispensables à la réussite de la famille recomposée, car si l’ancien couple parental conserve indéniablement sa place, le nouveau couple se doit de régner sur le
territoire qui lui appartient. Les observations comparables de
Côté (2000) renforcent cette conviction. L’auteur met clairement
en évidence que les parents en garde physique partagée tiennent
à leur autonomie, qu’ils perçoivent la non-ingérence de l’ex-conjoint comme un gage d’équilibre entre les deux noyaux et que le
cloisonnement des deux milieux est une des conditions de succès
de cette formule de garde.
Nous avons voulu proposer dans cet article une vue qui
tienne compte de l’ensemble des enjeux associés aux transformations post-rupture, incluant ceux qui concernent la famille recomposée, dont les besoins nous paraissaient négligés. Il n’en demeure pas moins que la vie en famille binucléaire comporte des
exigences : elle demande du discernement et de la souplesse,
impose de renoncer à une partie de son propre pouvoir et oblige
la tolérance des différences. Si ce sont là des qualités que certains possèdent d’emblée et que d’autres pourront acquérir, il restera toujours des individus qui, aux prises avec des problèmes
personnels, demeureront peu réceptifs aux repères qui leur sont
proposés.
Dans le même ordre d’idées, certaines situations méritent
d’être regardées et traitées de façon singulière. C’est le cas, par
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exemple, de l’aliénation parentale, de la violence domestique et
des abus sexuels. De tels problèmes existent indépendamment
de la structure familiale ; les confondre avec les aléas des transformations post-rupture ne fait qu’obscurcir leur véritable nature,
nous empêchant de limiter les dégâts pour l’enfant et pour sa famille.
Francine Fortier est psychologue en pratique privée et Gerry Marino est psychologue au
CLSC Lamater, où il œuvre au sein de l’équipe de santé mentale auprès des enfants et des
familles.
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