Lire l`article entier paru dans BIZZ du 1er mars 2012

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BIZZ COACHING
L’In t ernat IonaL CoaCh Feder at Ion (ICF) dévoILe
L e s r é s u Ltat s d e s o n é t u d e
Plus pros, les coaches?
Le coaching a le vent en poupe.
C’est ce qu’affirme l’ICF au
terme d’une étude mondiale
menée sur le métier de coach.
Oui mais... l’accès à la profession
n’étant toujours pas réglementé,
il y a encore «à boire et à
manger» dans le secteur.
Quid en Belgique?
GE T
CAMILLE VAN VYVE
oilà déjà plusieurs années
que le terme « coach » a
quitté la seule sphère sportive. Aujourd’hui, quiconque
souhaitant «augmenter ses
performances » – que ce soit dans le
contexte privé ou professionnel – peut
faire appel à un coach. Et pourquoi pas
un psy, d’abord? «Bien que leurs outils
soient assez similaires, la démarche est
très différente, souligne Damien
Colmant, président d’ICF Belgium.
Alors que le psychothérapeute cherche
à expliquer le pourquoi des choses, à
guérir des pathologies par le biais
notamment de retours en arrière, la
mission du coach se situe dans le présent, ici et maintenant. Il s’agit de mettre le coaché en action afin qu’il atteigne
ses objectifs. D’ailleurs, une mission de
coaching commence toujours par la défi-
V
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nition d’objectifs précis.» Autre aspect
important du rôle du coach: l’apprentissage de l’autonomie. «Contrairement
au consultant qui propose des solutions,
le coach amène son client à les identifier et à les mettre en œuvre lui-même.»
Une mission fort louable, effectivement.
Et à laquelle de plus en plus de professionnels s’essaient. Mais avec quel degré
de professionnalisme?
Forte croissance du secteur
en Belgique
Si au niveau mondial, l’ICF totalise
environ 20.000 membres, en Belgique,
ils ne sont «que» 200 à y être affiliés.
Mais la tendance est à la hausse. «Ces
deux dernières années, le nombre
d’adhérents a augmenté de 50 %, note
Damien Colmant, et l’étude de l’ICF
prévoit, pour le marché belge, une aug-
mentation de coachés de l’ordre de 83%,
contre 76% au niveau mondial.» Pourquoi tant d’engouement chez nous ?
«Sans doute parce que le marché y est
moins mature que dans les pays anglosaxons. Le Belge découvre encore le
coaching: il sera intéressant de voir si
les missions démarrées aujourd’hui
s’inscrivent dans le long terme.» Si l’attrait grandissant du coaching est sans
doute en partie imputable à la promotion des institutions qui l’encadrent
– l’ICF mais aussi, chez nous, l’European Coaching Association (ECA) – il
résulte aussi d’un accroissement du
nombre d’écoles accréditées et de la
popularité de ce type d’accompagnement dans les entreprises. La morosité
économique actuelle et la pression sur
le marché de l’emploi n’y sont sans
doute pas non plus étrangères, «même
si l’impact de ces facteurs est difficilement mesurable», précise Damien Colmant.
Vers un accès à la profession?
Le grand problème du secteur, c’est
le manque de garde-fous qui encadrent
la profession de coach. Car aujourd’hui,
n’importe qui peut se prétendre coach.
L’affiliation à l’ICF n’est, d’ailleurs, soumise à aucun contrôle: «La motivation
et le paiement d’une cotisation sont les
deux seules barrières à l’entrée pour
l’instant, mais cela va changer», affirme
Damien Colmant. A partir du 1er avril,
l’ICF ne considérera effectivement
comme membres éligibles – et ce au
niveau mondial – que les coaches pouvant faire preuve d’un minimum de 60
heures de formation dans une école
accréditée. Une étape supplémentaire
dans la professionnalisation du métier,
dont l’ICF se veut être un important
moteur. «Il s’agira d’un préalable à la
25
MILLIONS D’EUROS
C’est ce que représente le marché
belge du coaching, selon l’étude
commandée par l’ICF. au niveau
mondial, le secteur rapporterait plus
d’1,5 milliard d’euros.
Pourquoi les Belges font-ils appel à un coach?
• Améliorer les relations interpersonnelles et la communication (70% des
demandes)
• Planifier une évolution personnelle (40%)
• Planifier une évolution ou une transition de carrière (37%)
• Renforcer l’estime et la confiance en soi (35%)
• Améliorer le fonctionnement d’une équipe (28%)
certification, pour laquelle nous avons
mis en place un important dispositif.»
Ainsi, à l’ICF, il existe trois niveaux de
certification: ACC (accredited certified
coach), PCC (professional certified coach)
et MCC (master certified coach), chaque
niveau exigeant un nombre minimum
d’heures de formation et de pratique.
«Le dernier niveau implique également
une évaluation par des pairs. Cette
forme d’auto-contrôle est propre à notre
fédération, et garantit encore un peu
plus le respect de standards de qualité,
formalisés dans une liste de 11 compétences-clé – dont font notamment partie l’écoute et la faculté de construire
un climat de confiance – et un code
déontologique qui régit, entre autres,
les questions de confidentialité et de
respect des engagements contractuels
entre coach et coaché.»
Mais l’ICF souhaite aller encore plus
loin, et a d’ailleurs fait reconnaître, en
2011, la profession de coach par la Commission européenne. «La définition du
métier est désormais acquise mais nous
militons pour que le cadre soit plus clair
encore, par le biais d’un accès à la profession, par exemple, suggère le président de l’antenne belge. Mais ceci nécessite un important travail de lobbying,
qui ne dépend pas que de l’ICF.»
Qui sont ces coaches?
L’étude, commandée par l’ICF à PwC,
donne un aperçu intéressant du profil
des coaches. Ainsi, en Belgique, 80 %
d’entre eux ont plus de 36 ans et 40%
ont entre 46 et 55 ans, ce qui prouve un
certain niveau d’expérience. De même,
76 % ont une formation universitaire
ou assimilée. Et si chez nous, les coachés sont aussi bien des hommes que
des femmes, les coaches, eux, appartiennent pour 63% à la gent féminine.
Comme si l’écoute et l’empathie étaient
des caractéristiques venant plutôt de
Venus que de Mars. Allons bon. z
Bien choisir son coach
En attendant que l’accès à la profession soit réglementé, il convient de faire
preuve de vigilance au moment de choisir son coach. En la matière, Damien
Colmant donne les conseils suivants:
• Préférez un coach certifié;
• N’hésitez pas à en rencontrer plusieurs avant de faire un choix définitif:
puisqu’il s’agit de s’engager dans une relation relativement intime, l’affinité est
un critère de choix essentiel;
• Enquérez-vous de leurs tarifs, car il n’existe aucun barème. En général, les
coaches de l’ICF demandent entre 80 euros et 100 euros la séance d’une
heure ;
• Demandez à signer un «contrat de coaching» dans lequel vous et le coach
vous engagez sur une démarche et des objectifs à atteindre.
DAMIEN COLMANT, président de l’ICF
Belgium, milite pour un accès à la
profession de coach.
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