LICENCE 2 ANNEE BASKET-BALL PERFORMANCE Un contrôle

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LICENCE 2 ANNEE BASKET-BALL PERFORMANCE Un contrôle
FSSEP de Lille 2 – Licence 2e année – Basket-ball pertormance
Cours de M. Muguet.- Contrôle terminal, premier semestre 2009-2010
LICENCE 2e ANNEE
BASKET-BALL PERFORMANCE
Un contrôle théorique et son corrigé
Cours de JP Muguet
FSSEP de Lille 2 – Licence 2e année – Basket-ball pertormance
Cours de M. Muguet.- Contrôle terminal, premier semestre 2009-2010
SUJET
Année universitaire 2009-2010
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LICENCE 2e ANNEE
CONTROLE DU 1er SEMESTRE
1e session - 10 décembre 2009
Epreuve UE 3.1 ECU 3.1.1.
Théorie liée à la pratique de performance
BASKET-BALL
Vous répondez dans n'importe quel ordre aux quatre questions ci-dessous, condition indispensable
pour avoir le droit de choisir une question bonus
1e QUESTION / 6
Analyse d'une étude du championnat d'Europe masculin 2003 remporté par la Lituanie ( feuille
annexe A). Une comparaison est opérée avec la France qui termine quatrième éliminée de la
qualification olympique par l'Italie (3e).
1. Quelle réflexion d'ordre méthodologique s'impose avant d'analyser?
2. Comparez les résultats des deux équipes sachant que tous les observateurs ont souligné la
qualité du jeu Lituanien. Commentez
3. En quoi les résultats des deux sont indicatifs de la performance en basket en général?
2e QUESTION / 6
Etude de deux expériences (feuille Annexe B)
a - 1ère expérience (tableau 1). Comparaison de certaines modalités de tirs à distance en jeu
(déplacement - réception –tir). entre des étudiants et des joueurs experts dans des conditions de tirs
identiques1. Le port d'un casque spécial a permis de mesurer en ms les durées du tenu de balle et de
fixation de la tête sur la cible. La moyenne des résultats est indiquée dans le tableau.
1. Traduisez en texte les chiffres du tableau.
2. Commentaires : que révèlent ces chiffres quant à la maîtrise technique du tir en jeu ?
b - 2e expérience (tableau 2). Idem avec lancer -franc2
3. Traduisez en texte les informations fournies par le graphe.
4. Commentaires : que révèlent ces chiffres quant à la maîtrise technique du tir de lancer
franc? Comment peuvent s’expliquer les différences entre les deux catégories de tirs ?
________
Bonus. Quelle réflexion vous inspire le fait que ces expériences ont été conduites en situations
artificielles (pas en match)?
1
G. Bosc, B. Grogeorge,. (2002). Le tir - L’anticipation segmentaire dans l’apprentissage de sa gestuelle.
Revue Basketball n°677, Novembre 2002
2
H. Ripoll, Stratégies oculo-motrices impliquées dans l'exécution des habiletés sportives de précision, in
Neurosciences du sport, coordonné par H Ripoll et G.Azémar, INSEP, 1987, p. 315.
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3e QUESTION / 4
Représentez schématiquement (bonhomme "fil de fer"), vu de profil, le haut du corps (tronc, tête,
membres supérieurs) typique d'un tireur à distance débutant et d'un tireur expert, alors que la balle est
à mi-parcours entre le joueur et la cible. Repères relatifs au corps propre obligatoires.
Comment s'expliquent les différences entre vos deux schémas?
___________
Bonus. Que veut dire l'affirmation qu'on lit dans le schéma de Degoute selon laquelle "l'ajustement et
le maintien postural " sont "la base de la réussite du mouvement."? . Illustrez avec le basket
4e QUESTION / 4
Proposez un exercice d'entraînement au tir à mi-distance (2 pts ext. raquette) et au contre.
Exercice à trois joueurs (schéma illustratif)
On suppose qu'on a affaire à des cadets qui possèdent les bases techniques du jump- shot et du contre.
On suppose aussi que c'est la première fois qu'ils font cet exercice. Dans cette mesure vous indiquerez
la progressivité de vos consignes
________
Bonus. Dans son ouvrage "Le sens du mouvement"1, Alain BERTHOZ présente deux propriétés du
cerveau :
"......une des plus remarquable consiste à ne pas avoir besoin de la totalité de l'information pour
identifier un souvenir même très complexe", l'autre" à continuer à voir le monde extérieur même si
tous les signaux nécessaires ne sont pas présents" (p 143)
Dites, en illustrant, pourquoi ces propriétés peuvent être précieuses pour jouer au basket. Leur
exploitation est-elle évidente?
1
Odile Jacob, 1997, 345 p.
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Annexe A Championnat d'Europe 20031
LITUANIE (1ére)
FRANCE (4e)
1
Extrait d'une étude de François Sence : L'adresse dans les tirs au basket-ball- analyse des situations de tirs
extérieurs – comparaison Lituanie –France, dans site : http://coachbob.free.fr/index.htm
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Annexe B
Intervalle de temps entre Durée totale du tir du Temps de fixation
le contact mains – balle et contact initial mains – de la tête sur la
la stabilisation de la tête ballon au lâcher
cible et %
en direction de la cible
non
900 ms
1284 ms
154 ms soit 12%
joueurs experts
entraînés
450 ms
900ms
475 ms soit 53%
étudiants
experts
Tableau 1 – Comparaison des modalités de stabilisation de la tête chez des joueurs de niveau différents
dans des tirs à distance en situation proche du jeu (déplacement, réception tir)
Tableau 2 - Comparaison des modalités de stabilisation de la tête entre des joueurs peu expérimentés et
experts en situation de lancer-franc
5
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CORRIGE
En italique : commentaires
1ere QUESTION
1 On suppose que les conditions de recueil des données sont fiables. Il faut que les règles
élémentaires de comparaison soient respectées, ce qui n'est pas le cas ici. Le fait que les
résultats de la Lituanie portent sur deux matchs, ceux de la France sur trois matchs interdit des
comparaisons terme à terme.
_______
Remarque : Le repérage de cette faiblesse méthodologique mettait à l'abri de constats non
fondés tels que : "la Lituanie tire plus que la France"!
Autres remarques possibles
a. pour la France il est dit qu'il s'agit des trois derniers matchs ; pour la
Lituanie la place des matchs n'est pas indiquée
b. Il est signalé que l'un des deux matchs de la Lituanie a lieu contre la
France ; on ne sait pas s'il en est de même pour la France dans l'un de ses
trois matchs. En l'occurrence c'est le cas (Russie, Lituanie et Italie).
2- La quantité de tirs n'étant pas significative, il est par contre possible de comparer les
pourcentages de tirs (d'autant plus que, aussi bien pour l'une que pour l'autre, les résultats
partiels affichés ici sont conformes aux résultats d'ensemble des deux équipes).
Les chiffres indiquent une supériorité de la Lituanie sur l'ensemble (tableau : total 46, 4 %
contre 35, 2 %) et dans les trois catégories de tirs (tableaux : colonnes 2 pts. int. 2 pts ext. et 3
points).
Les "fromages" illustrent la répartition différente des trois catégories de tirs entre les deux
équipes. La répartition plus équilibrée pour la Lituanie est un indicateur d'un jeu plus
dangereux et présentant plus d'incertitude puisque l'aire de jeu est exploitée de façon plus
variée.
3. Cette étude de deux équipes illustre des aspects de la performance en général en basket
a. Le pourcentage de réussite : l’adresse globale (qui ne dépasse pas 60%) et
l’importance de l’adresse relative (les meilleurs pourcentages de réussite
coïncident avec les résultats globaux)
b. l'importance d'une répartition des tirs pour espérer dominer (la survalorisation
des tirs de près (France) diminue l'incertitude (le jeu est moins surprenant si on
tire toujours au même endroit)
c. On pouvait noter aussi : la part des tirs à 2 points extérieurs raquette par
rapport à l'ensemble (14 % pour les deux) qui correspond à des chiffres
habituels. Les pourcentages de réussite en ce domaine de la Lituanie (bon : #
50 %) et de la France (médiocre # 30%) sont-ils à eux seuls indicateurs de
niveau et/ou de domination ? la question vaut d'être posée5.
5
JP Muguet, L'action de tir à mi-distance en basket-ball. Une approche technologique. Thèse, 2009, Rennes 2.
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2e QUESTION
Ici le problème consistait à écrire de façon synthétique
- 1ère expérience (tir en mouvement)
1. 'De l'entrée en contact avec la balle au lâcher le tir des joueurs experts dure moins
longtemps que chez les étudiants, (presque 2 fois moins, 1ère colonne) ; cependant les
experts stabilisent la tête plus tôt (1ère colonne) et plus longtemps (3e colonne)
2. deux indicateurs de maîtrise du tir sont ici mesurés :
a. la capacité à fixer le plus tôt et le plus longtemps possible la cible
b. La capacité à exécuter vite les mouvement requis (ici ceux de a, mais il est
évident que les autres mouvements du corps doivent être à l'unisson)
Rappel : "La technique n'est valable que dans la vitesse. Au ralenti, tout le monde
est capable de faire le geste technique. Mais le faire au summum de l'effort et de la
vitesse, ça oui, c'est être un vrai technicien"(Christian D'ORIOLA)6
- 2e expérience (lancer –franc)
3. Le tir des joueurs experts dure moins longtemps (1ères colonnes). Il en est de même pour
la stabilisation de la tête, du regard et du couple oculo-céphalique sur la cible
(respectivement 3es, 2es et 4es colonnes)
4. Le joueur expert qui a intériorisée la distance (standart) de tir a moins besoin de fixer la
cible dans la mesure où son geste est automatisé.
Explication de ce qui peut apparaître contradictoire entre les 2 expériences : les deux tirs sont
sur deux pôles moteurs : motricité téléocinétique pour le tir en jeu, motricité morphocinétique
pour le lancer franc (le rôle de la prise d'information visuelle y est nettement moins
important). Ces caractéristiques font du lancer franc un tir radicalement différent du tir en jeu,
qui implique d'opérer rapidement un changement de concentration durant le match.
L'hypothèse selon laquelle l'efficacité en lancer –franc dépend, pour une grande part, de la
capacité à maîtriser rapidement ce changement en cours de jeu peut-être formulée.
6
Un des plus grands escrimeurs Français du XXe siècle (plusieurs fois champion olympique : Melbourne
Helsinki, Rome. Interview, journal l'Equipe)
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3e QUESTION
Le problème consistait d'abord à représenter tous les éléments nécessaires (joueur, ballon
cible) sans en rajouter (en particulier il n'était pas demandé de représenter le train inférieur
ici) ; d'autre part il était demandé de dessiner les repères. A quelque rares exceptions près
cette consigne n'a pas été appliquée. C'est pourtant un élément important de compétence à
faire valoir pour un étudiant STAPS. A tout le moins elle permet d'éviter des erreurs
grossières comme celle qui consiste à positionner le joueur à la même hauteur que le cercle.
α
β
Figure 1 – représentation des tirs avec les repères (ligne horizontale passant par le cercle, verticale passant par le
cente de gravité, horizontale passant par les épaules, angle tronc / verticale (α), angle nuque tronc (β) )
- Pour le débutant le tir de loin est un exercice de force avant d’être un exercice de précision,
d’où la poussée avec tout le corps qui entraîne le déséquilibre avant. La vue est organisatrice,
d’où la trajectoire directe du ballon vers la cible et le regard qui suit le ballon (nuque vers
l’arrière). Après la poussée, qui se fait le plus souvent à deux mains simultanément, les bras
tombent (c’est la pesanteur qui « commande »)
- Pour les experts le tir est un exercice avant tout de précision. Ils sont organisés par la
représentation de la trajectoire (courbe) ; ils ont appris à stabiliser le tronc sur la verticale et
la tête (grâce au maintien du regard sur la cible).Un membre supérieur (main) lance, l’autre
sert de guide ; ils sont maintenus (posture) durant la trajectoire (ce qui permet une autoévaluation).
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4e QUESTION
Il y avait plusieurs réponses possibles. Il fallait bien lire les consignes : un exercice (et non
pas deux) à trois joueurs où le tir et le contre sont travaillés simultanément ; le but étant de
répéter des réponses de tir/contre. D'autre part il fallait que l'ensemble soit cohérent (par
exemple éviter l'erreur qui consiste à demander au tireur d'aller au rebond).
______
Un exemple d'exercice, d'après cours pratiques du jeudi matin, à partir de tir à 0° (à droite
ou/et à gauche) => obligation de tirer sans la planche. On suppose les joueurs de même niveau
Trois zones de référence (en grisé)
Trois rôles : tireur, contreur,
passeur décisif
contreur
tireur
1 passe à 2 et va au contre comme
partenaire (fig. 2)
2 passe à 3 et va au rebond (fig.3)
3 tir et replie (fig. 3)
passeur décisif
1
2
Reconstitution du dispositif
n°2 contreur
n°1 tireur
n°3 passeur décisif
Ca peut repartir
répétition : une dizaine de tirs
chacun au minimum à partir du
point 4 ci-dessous.
3
4
La demande d'une progressivité des consignes correspond à l'information donnée comme
quoi "c'est la première fois qu'ils font cet exercice".Il s'agissait d'indiquer comment on
pouvait progressivement faire entrer les joueurs dans un exercice complexe et inhabituel à
plusieurs titres pour eux. La grille de présentation (1-5) est celle proposée par Vandevelde
20037, reprise de Mérand).
1. Automatiser les tâches : rebondeur, passeur, contreur (d'abord partenaire simple
obstacle 2 pieds au sol), tireur, repli (NB. enchaînement inhabituel), à nouveau passeur
(décisif), rebondeur, etc.
2. Se concentrer sur l'enchaînement des actions : passe, course, arrêt, saut, demi-tour, etc,
3. S'appliquer à fonctionner par rapport aux zones (ne pas "rogner") et à respecter le timing
(ex attendre que le tireur soit prêt et en mouvement pour passer)
4. Se concentrer sur la qualité technique des réponses : préparation posturale du tireur, passe
décisive tendue à l'épaule, contre vertical tendu, etc.
5. Aller à ses limites (contre effectif possible et/ou aller vite, et/ou concours d’adresse).
7
Vandevelde, M. Education physique et basket-ball. Robert Mérand : un regard neuf sur l'activité de l'élève.
Editions Syllepse, 2007. Institut de recherche de la FSU, centre EPS et société, 214 p.
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BONUS
Bonus 2e question: Réflexions qu'inspirent le fait que ces expériences ont été conduites en
situation artificielle (pas en match).
Exemple de réponse d'après celle fournie par Valérie Labbé8 :
Dans les conditions de matchs logiquement on devrait retrouver la différence de vélocité entre
l'expert et le débutant ; par contre les résultats auraient certainement varié pour les experts.
En effet, des éléments internes et externes au match peuvent jouer un rôle sur les temps
observés, que ce soit dans les tirs à distance ou aux lancers francs. La pression lors du match
est incomparable à celle présente (ou non) lors de l'entraînement.
Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte pour le shot extérieur : la présence ou pas du
défenseur, la "pression" qu'il met à l'attaquant, la qualité de la passe, le chronomètre (moment
du tir par rapport aux 24 secondes), le déséquilibre éventuel, les consignes du coach, etc.
Il en est de même pour le lancer franc. Les conditions du match jouant un rôle parfois décisif :
les spectateurs peuvent perturber la concentration du joueur, l'enjeu du lancer franc aussi
(match serré ou non, en fin ou en début de match, etc.)
En conclusion, le fait que ces expériences ont été conduites en situations artificielles m'amène
à penser que les résultats auraient pu être tout autre en terme de temps lors d'un match, et
encore plus si celui-ci était à enjeu.
Remarque complémentaire (prof) : la "mesure" des résultats en match est évidemment un
problème redoutable (insoluble?) ....à suivre.
Bonus 3e et 4e question.
Les étudiants sont invités à consulter les textes d'où sont extraites les citations qui donnent un
aperçu des connaissances à s'approprier et des mises en relation à établir dans la suite des
études (Licence 3, master 1 et master 2)
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Joueuse de la ligue professionnelle féminine (Armentières)
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