A1 – Mur en pierre hourdée taillée dressée

Transcription

A1 – Mur en pierre hourdée taillée dressée
Arts de bâtir:
A1 – Mur en pierre hourdée taillée dressée
Pays:
Portugal
PRÉSENTATION
Emprise Géographique
Définition
Mur en pierre hourdée taillée dressée
- Utilisation d'une scie ou d'un ciseau
permettant un dressage fin et des arêtes
rectilignes.
- 4, 5, 6 faces.
- Lit de pose et lit d'attente.
- Appareil assisé et réglé.
- Pose à bain soufflant ou lit réglé (sans
calage, ou avec cale ou coin de pose et
coulis).
Milieu
Dans l’espace MEDA, on constate qu’on utilise la pierre taillée dressée dans tous les milieux : urbain, rural, en montagne, en plaine et en bord de mer.
Par sa qualité de mise en œuvre, et ses performances, elle est souvent considérée comme une technique noble, plutôt urbaine que rurale. Sa
présence est généralement courante.
Au Portugal, la pierre taillée dressée es t couramment utilisée en plaine, en milieu rural et urbain.
Illustrations
Vues générales :
Vues de détail :
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
1/9
A1 Portugal – Mur en pierre hourdée taillée dressée
PRINCIPE CONSTRUCTIF
Fondations
Illustrations
La recherche du « bon sol » (roche, pudding) est un préalable pour le constructeur.
Si la roche affleure, le mur prend directement appui dessus. Sinon, tous les pays creusent
une fouille en rigole peu profonde (~ 50 cm) et pratiquement jamais supérieure à 1 m. Sa
largeur peut être égale à l’épaisseur du mur en élévation mais elle peut aussi attei ndre
jusqu’à 2 fois maximum cette épaisseur. La combinaison de 2 facteurs : largeur de la fouille et
type de matériaux qui la remplissent, sont les deux autres réglages d’adaptation au terrain.
Les matériaux, toujours pierreux, qui garnissent la fouille sont le plus souvent liés au mortier.
Si leur module est petit, la fouille est plus large.
En outre, plusieurs pays signalent la construction à neuf sur des ruines, employées dans ce
cas comme fondation.
Au Portugal, pour les constructions en pierre taillée dressée, un terrassement et une
fondation s'avèrent nécessaires.
Matériaux constructifs
Nature -Dureté
Pour construire en pierre taillée dressée, on évite l'emploi de pierres qui se délitent, et on
utilise en priorité les pierres facile à tailler c omme le calcaire, utilisé par tous les pays étudiés.
Il est en principe semi -dur, en moyenne autour de 5 (en l’absence de norme commune sur la
dureté, on a considéré une échelle de 1 à 10 comme suit : craie = 1, marbre = 7 à 8, granite =
10). Après le calcaire dominant, on trouve le basalte (vallée du Jourdain au Proche-Orient), le
granite (France) et enfin le grès (Espagne, France, Tunisie).
Au Portugal, pour les constructions en pierre taillée dressée, on utilise le calcaire tendre (tuf),
d'une dureté év aluée entre 4 et 5.
Modules
Tous les modules sont rencontrés. Ainsi, sur l’espace régional, les longueurs des blocs
varient de 12 à 80 cm, leur hauteur d’assise de 8 à 40 et leur profondeur de 15 à 60. De blocs
de moins de 2 litres à des blocs de près de 100 litres l’écart est considérable. Les plus gros
blocs de pierres taillées/dressées 6 faces ne sont pas toujours manuportables. On observe
générallement la corrélation suivante : gros module, pierre tendre et peu dense (Israël = 80 x
30 x 40, dureté 3), petit module, pierre plus dure et plus lourde.
Au Portugal, pour les constructions en pierre taillée dressée sont estimées : En longueur,
environ 50 cm ; En hauteur d’assise, entre 20 et 30 cm ; En profondeur, environ 30 cm.
Principe constructif :
Matériaux – carrières de pierre
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
2/9
A1 Portugal – Mur en pierre hourdée taillée dressée
PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
Hourdage
Illustrations
Mise en œuvre
Les murs en pierres taillées dressées sont toujours hourdés.
Les compositions généralement rencontrées sont : chaux + sable (parfois + gravier ou +
tuileau ou + poudre de pierres broyées), terre + paille, terre seule.
Au Portugal, les maçonneries en pierre taillée dressée sont hourdées au mortier de chaux.
Liant - Nature
Les deux liants utilisés pour la mise en œuvre des pierres taillées dressées dans l’ensemble
des pays étudiés sont soit la chaux, soit - plus rarement - la terre.
Au Portugal, le liant utilisé pour le mortier de hourdage des pierres taillées dressées est la
chaux.
Agrégat - Nature
Les agrégats ajoutés sont le sable, mais aussi le gravier, le tuileau et la paille grossièrement
ou finement hachée.
Au Portugal, l'agrégat ajouté aux liants du mortier de hourdage des pierres dressées est le
sable.
Principe constructif : Mise en oeuvre
Agrégat - Granulométrie
La granulométrie de ces agrégats varie selon leur nature de 0-3 mm à 0-6 mm , et jusqu'à 12
mm en Israël et en Jordanie.
Au Portugal, la granulométrie du sable utilisé pour le mortier de hourdage des pierres
dressées varie de 0 à 3 mm.
Dosage
Un volume de mortier contient de 15 % à 50 % de liant (chaux ou terre).
L’usage des mortiers gras (40 % à 50 % de liant dans le mélange) est en relation avec
l’agrégat : si un seul type est employé et qu’il est fin, le dosage en liant augmente.
Exceptionnellement, on ajoute un deuxième, voire un troisième type d’agrégat pour amaigrir
les dosages (20 % à 33 %); dans ce cas, la courbe granulométrique est plus savante et elle
assemble des éléments fins (poudre de pierre, cendres), moyens (sables, tuileau) et gros
(graviers, paille hachée). Cette science de la composition de la charge inerte optimise l’emploi
du liant en en consommant moins.
Au Portugal, le dosage renseigné pour le mortier de hourdage des pierres dressées est de 1
volume de liant pour 2 volumes d'agrégat.
Outils
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
3/9
A1 Portugal – Mur en pierre hourdée taillée dressée
PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
Epaisseur et dimensions
Cette technique constructive conduit à élever des murs minces –25 (exceptionnel) à 45cm, – et des murs épais –45 à 100– voire 120 cm. Dans le
premier cas, les pierres apparentes sur chaque face du mur sont imbriquées les unes dans les autres (une longue, une courte). Dans le cas des
murs épais, les parements de chaque face sont séparés par une fourrure intermédiaire de remplissage. Elle est faite, selon les cas , de petits
éléments de même nature, de tout venant minéral (déchets de taille, de carrière, cassons de briques etc…) ou de mortier seul. Parfois, une
boutisse liaisonne plus efficacement les deux parements par endroits.
Il arrive que le mur se démaigrisse dans l’élévation des étages. Ce type de mur traditionnel permet d’élever des édifices de hauteur significative
(16 m et plus). Les épaisseurs correspondantes varient de 10 % (60 cm pour 6 m de haut) à 50 % (75 cm pour 15 m de haut). Jusqu’à 4 niveaux,
60 cm suffisent, au-delà on trouve des épaisseurs de 80 à 120 cm. On ne dépasse pas les 6 niveaux en construction courante.
Les grandes hauteurs sont réservées à l’habitat des milieux urbains.
Au Portugal, cette technique constructive conduit à élever des murs à un parement simple variant entre 25 cm minimum et 30 cm maximum.
L’épaisseur se maintient dans la maison sur deux niveaux. Les assemblages de la maçonnerie sont bloqués et ajustés avec de la pierre calcaire
plus dure et plus petite (écailles). La hauteur maximum des constructions en pierre taillée dressée est de 4 m juqu'au faîte en zone rurale, de 8 à
10 m jusqu'au faîte en zone urbaine. La typologie de l'habitat en pierre taillée dressée est caractérisée au Portugal par des volumes de un niveau.
As p e c t d e f i n i t i o n
Quatre solutions pour l'aspect de finition: mur nu brut de construction, mur simplement badigeonné, mur enduit en totalité et mur enduit et
badigeonné. Hormis le Portugal, l'ensemble des pays indique que la maçonnerie en pierre taillée dressée - homogène et régulière -reste le plus
souvent apparente, tout au moins pour sa face extérieure.
La décision de l’aspect de finition procède de deux intentions.
L’une d’ordre esthétique qui, selon qu’elle recherche ou non la régularité et de l’homogénéité du parement, conduira à laisser brut, à peindre ou à
enduire. L’autre intention est d’ordre fonctionnel. Elle cherche à protéger le parement en y rapportant un enduit. Le dispositif observé aujourd’hui
n’est pas nécessairement original, il a pu varier dans le temps par des campagnes de ravalement liées à l’entretien ou à la mode.
Au Portugal, les maçonneries en pierre taillée dressée sont généralement destinées à être protégées par un enduit à la chaux souvent revêtu par
la suite, d'un badigeon à la chaux blanc et/ou coloré.
Outils
Outre les outils traditionnels du maçon (gabelle avec truelle, marteau, brosse, plomb, chasse, têtu, broche, taloche,…), les outils traditionnels du
tailleur de pierre sont nécessaires à la préparation des pierres. Parallèlement, des outils de levage (louve, mouflette, pinces, leviers…), des coins
et des colles d'épaisseur sont associées à la mise en œuvre du mur.
Au Portugal, plusieurs outils spécifiques sont renseignés pour l’extraction des pierres et leur coupe respective dans la carrière: “Cércias” – pour
marquer les blocs, Pic de carrier – pour la coupe verticale; Hoyau – pour la base.
Métiers
Dans chaque pays, les maçons savent construire ce type de mur. Cependant, cette technique est la spécialité du tai lleur de pierre, qui sait
dresser 6 faces. Parfois, un premier opérateur taille les blocs en carrière et le maçon les pose.
Au Portugal, ce sont le maçon et le tailleur de pierre qui construisent simultanément les murs en pierre taillée dressée.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
4/9
A1 Portugal – Mur en pierre hourdée taillée dressée
PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
P e r f o r m a n c e s T h e r m i q u e - Acoustique
Pour la construction en pierre taillée dressée pour laquelle le calcaire est le plus communément utilisé (suivi du basalte, du grès, du granite), les
performances thermiques et acoustiques sont renseignées comme étant bonnes à très bonnes par l’ensemble des pays étudiés.
L’ingéniosité des constructeurs mettant au point des dispositifs de ventilation et faisant varier, en fonction de la nature du matériau utilisé,
l’épaisseur et donc la masse des murs leur donnant ainsi la plus grande inertie possible, a naturellement cherché à obtenir le maximum de confort
thermique pour les habitations, les écarts de température entre les saisons chaude et froide, le jour et la nuit étant souvent très importants en
Méditerranée.
Cette même masse est favorable à la qualité acoustique.
Au Portugal, les performances thermiques et acoustiques des constructions en pierre taillée dressée sont jugées bonnes.
Pathologie de vieillissement
Liée au matériau et aux conditions climatiques :
Pour la construction en pierre taillée dressée, la pathologie est beaucoup liée à celle de la pierre utilisée, plus ou moins poreuse et donc plus ou
moins sensible aux attaques de l'eau et des sels. De manière générale, infiltrations d’eau pluviale et remontées capillaires semblent être les
principales causes des désordres ou des dégradations constatés : altération du mortier de jointoiement, dislocations ponctuelles de la
maçonnerie, alvéolisation dans la zone d'évaporation pour les pierres poreuses. Les autres formes d'humidité qui dégradent les maçonneries sont
peu évoqués par le partenariat, notamment les phénomènes de rejaillissement en pied de mur et de condensation.
De plus, la carence de vérification de l’état des canalisations d’eau, des réseaux d’évacuation des eaux usées, des puits, des citernes sont
signalés comme facteurs aggravants.
Liée à la technique :
Aucune pathologie de vieillissement liée spécifiquement à la technique de construction en pierre taillée dressée n’a été signalée. En cas de défaut
de boutisse avec poussée de voûte, on peut cependant assister à la séparation des deux rangs de moellons.
Au Portugal, la pathologie la plus fréquente est la désagrégation de l’enduit extérieur, qui expose les blocs de tuf aux intempéries, provoquant
l’érosion de la pierre. Vu leurs caractéristiques intrinsèques, tendres et peu résistants à l’eau et au vent, ces blocs de tuf doivent être
constamment protégés.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
5/9
A1 Portugal – Mur en pierre hourdée taillée dressée
PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
DESCRIPTION DE MISE EN OEUVRE
Au Portugal : mur en pierre de taille calcaire
Les carrières d’extraction se développent en terrasse où les ouvriers, au moyen des “cércias” marquent les blocs, qu’ils séparent, en se servant,
pour les faces verticales d’un pic de petite taille et pour les bases, d’un hoyau, espèce de pioche à lame étroite. Les unités alors de forme
régulière, sont terminées avec l’appareilleur, de forme semblable à la pioche, mais à lame large. L’extraction de chaque élément prend entre 15 et
20 minutes. Un calcaire tendre et compact - le tuf - se prête à l’extraction immédiate en parallélépipèdes réguliers, d’environ 0.50 m de long sur
0.30 m de large et de hauteur variable entre 0.20 et 0.30 m, selon la convenance de l’extraction.
La construction commence dans la fondation avec le même type de maçonnerie en tuf. Cette construction en blocs de tuf est rapide et durable.
Tandis que les maçons, partant des angles, placent une rangée, les manœuvres ou les apprentis y déposent dessus et en hauteur les blocs qui
constitueront la rangée suivante. Les éléments sont posés avec du mortier et les espaces remplis avec de petites pierres
Pour la construction des jambages, les constructeurs de la région se servent de vergues, de briques en hauteur ou plus récemment de poutres en
béton.
Les murs sont enduits et peints à la chaux, ainsi le tuf n’imprime pas de caractère spécial à la construction, bien que l’on note dans les solutions
trouvées une rigidité résultant de la configuration des blocs.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
6/9
A1 Portugal – Mur en pierre hourdée taillée dressée
OUVRAGES ASSOCIÉS
Angles et piliers
Illustrations
Angles : Traitement possible dans la technique, en utilisant les mêmes matériaux
De manière générale, aucun traitement spécifique des angles n’a été relevé pour les
constructions en pierre taillée dressée. On constate le plus souvent que la maçonnerie des
angles est renforcée par la mise en œuvre en chaînage de blocs d’un module supérieur à
celui utilisé pour les murs.
Parfois, ils sont un peu plus soigneusement taillés de manière à obtenir des faces plus
régulières pour leur assurer une meilleure assise et une arête vive pour marquer l’angle droit.
Une pierre de même ou d’une autre nature que celle des murs mais plus dure est quelquefois
employée. Ce changement de matériau permet également de rencontrer une préoccupation
esthétique en jouant avec le contraste des couleurs entre la maçonnerie des murs et des
angles.
Lorsque les constructions sont protégées par un enduit, l’angle peut aussi être figuré par une
tonalité ou une finition différente de cet enduit. Des éléments décoratifs (colonnette, pierre
sculptée,…) y sont parfois intégrés.
En milieu urbain, il est fréquent que les angles des murs de rez -de-chaussée soient
chanfreinés à 45° ou arrondis de manière à faciliter la circulation dans les ruelles très étroites.
Au Portugal, sur le plan constructif, les blocs des angles se superposent en rangée, décalés
sans être saillants. Les modules de pierre de tuf sont recouverts avec un enduit de chaux et
sable. L’angle est nettement marqué comme pilastre en relief dans l’enduit de chaux et sable,
peint et différencié ensuite à la chaux pigmentée.
Piliers : Traitement possible dans la technique, en utilisant les mêmes
matériaux
La pierre taillée utilisée pour les murs permet généralement la construction de piliers.
Toutes les variantes sont rencontrées: dans les modules des blocs, dans la section
quadrangulaire ou ronde, en pleine pierre ou parement+fourrure. L'épaisseur d'un pilier est
rarement inférieure à 30/35 cm.
Au Portugal, la technique de la pierre taillée dressée permet la construction de piliers, mais
avec des modules (blocs de Tuf) de dimensions différentes.
Ouvrages associés :
Traitement des angles et des ouvertures
La Baie et son encadrement
Linteaux et arcs
Le linteau et l'arc sont partout présents dans l’espace MEDA.
On rencontre plusieurs types de linteaux : 1- Simple, pierre monolithe plus ou moins bien
taillée, parfois sculptée, pièce de bois brute ou dressée. Il franchit la largeur de la baie et
s’appuie sur les jambages. 2- Fractionné, arc appareillé en pierre ou en briques.
Il peut être surmonté d’une décharge en arc (ou exceptionnellement en bâtière) composée de
plusieurs éléments en pierre ou en brique qui reportent les charges supérieures sur les
jambages.
Pratiquement chaque pays exploite trois solutions : le linteau d'une seule pièce (pierre ou
bois), avec ou sans arc de décharge, l'arc en éléments fractionnés, courbe ou plat. Dans
quelques cas, les linteaux sont mixtes, en pierre sur la face extérieure du mur, en bois sur sa
face intérieure.
Dans quelques pays comme Chypre, France, Grèce et Portugal, on observe la présence de
linteaux en brique de terre cuite appareillés avec ou sans arc de décharge. La Jordanie et la
Palestine renseignent uniquement la pierre comme matériau utilisé pour les linteaux.
Au Portugal, dans les constructions en pierre taillée dressée, les linteaux sont : 1. simples, en
bois avec arc de décharge ou en béton sans arc de décharge; 2. fractionnés, en briques sans
arc de décharge.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
7/9
A1 Portugal – Mur en pierre hourdée taillée dressée
OUVRAGES ASSOCIÉS (Suite)
La Baie et son encadrement
Illustrations
Jambages
Les jambages sont le plus souvent montés dans le cours du mur, avec le même matériau et la
même technique. Ils sont constitués d’un ou plusieurs éléments en pierre, soigneusement
taillés avec des arêtes vives, harpés ou non, quelquefois moulurés ou sculptés, saillants ou
non par rapport au nu de la maçonnerie. Organe structurel, le jambage est parfois constitué
de pierre de meilleure dureté, voire d'une pierre d'une autre nature. Changements de
matériau et par conséquent de couleur sont sans doute aussi une préoccupation d'ordre
esthétique.
Un enduit couvrira plus rarement la maçonnerie d’encadrement de la baie pour l’architecture
(Portugal).
Au Portugal, dans les constructions en pierre taillée dressée, les jambages sont matérialisés
en relief avec un mortier à la chaux, souvent coloré différemment à cet endroit.
Appuis
Les appuis non saillants sont les plus communément rencontrés. Plusieurs pays ont observé
et précisé l’illustration d’appuis saillants également.
Au Portugal, dans les constructions en pierre taillée dressée, les seuils sont saillants.
Dimensions
La technique de construction en pierre taillée dressée n’impose aucune contrainte spécifique
de dimensionnement pour les baies.
Le percement se présente le plus souvent sous forme d’un rectangle vertical.
Ses dimensions peuvent varier en largeur de 10 cm minimum à 200 cm maximum et en
hauteur, de 15 cm à 300 cm maximum.
Du trou de ventilation jusqu'à la porte charretière, le rapport largeur/hauteur est de 1/2 à 1/8
jusqu’à parfois 2.
Au Portugal, dans les constructions en pierre taillée dressée, les dimensions des percements
varient de 80 à 100 cm maximum en largeur et de 90 cm à 210 cm maximum en hauteur.
Eléments associés
La Baie et son encadrement: vue générale
Dans l’espace MEDA, plusieurs pays décrivent des volumes en encorbellement accrochés
aux façades. Des balcons, parfois ajouts tardifs, des contreforts, des grillages saillants, des
galeries de circulation au 1er étage des habitations, des dépassements de troncs, supports de
plancher ou de toiture, des gargouilles au travers des acrotères sont les principaux éléments
associés cités par les pays partenaires.
Au Portugal, aucun élément associé spécifique n’a été renseigné pour les constructions en
pierre taillée dressée.
L i a i s o n m u r -t o i t u r e
Dans l’espace MEDA, de manière générale, lorsque la toiture est à versants, les murs
gouttereaux en pierre taillée dressée sont protégés par le dépassement de longueur variable
de la toiture (chevrons, planches en bois supportant le matériau de couverture).
Presque partout, on signale des corniches débordantes, souvent en pierre moulurée, mais
aussi en tuiles (génoise) ou en briques de terre cuite.
Pour les toitures plates, soit le mur se prolonge par un acrotère plus ou moins haut, ajouré ou
non, clôturant ainsi la toiture-terrasse, soit l’enduit de protection de la toiture retombe sur la
partie supérieure des murs extérieurs, soit un système permettant d’éloigner l’eau de pluie des
murs est mis en place.
Au Portugal, la liaison mur-toiture des constructions en pierre taillée dressée est généralement
traitée avec une corniche est construite en deux rangées de briques, enduite et peinte à la
chaux.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
8/9
A1 Portugal – Mur en pierre hourdée taillée dressée
USAGE, EVOLUTION ET TRANSFORMATION
Usage
Types de bâtiments
La technique du mur en pierre taillée dressée est surtout utilisée pour l'architecture de commande, religieuse, militaire, maisons nobles et
bourgeoises, ou hôtels particuliers. Selon les régions, la disponibilité et la dureté de la pierre locale facilitent l'usage de cette technique pour
l'ensemble des bâtiments d’habitation et leurs annexes
Au Portugal, la technique de la pierre taillée dressée est utilisée pour les maisons en Tuf.
Période d’apparition de la technique / Période d’emploi de la technique – Usage contemporain ou disparu
Cette technique est employée depuis l’Antiquité, période pendant laquelle elle a été largement diffusée. Elle reste employée de nos jours,
notamment pour la restauration de certains édifices historiques .
Au Portugal, la technique du mur en pierre taillée dressée a probablement été employée à partir du XVIIIeme siècle, avec un fort développement à
la fin du XIX ème siècle jusqu’aux années 50/60 du XXeme siècle. Sa pratique a aujourd'hui disparue.
Raisons de la disparition ou de la modification de la technique
Les motifs évoqués pour sa disparition sont le plus fréquemment, l’apparition de nouveaux matériaux jugés plus performants au niveau de leur
mise en œuvre, un coût très élevé des matériaux et de la main d’œuvre qualifiée. Peu sollicitée, celle-ci se raréfie en entraînant dans ce
processus la disparition du savoir-faire.
Au Portugal, l’apparition de nouveaux matériaux et de techniques constructives entraîna la fermeture des carrières et la disparition des tailleurs de
pierres. Dans les constructions existantes on note la tendance suivante: maintien de la volumétrie et de l’expression architecturale, avec de petits
agrandissements sur la zone arrière en matériaux modernes.
E v o l u t i o n / T r a n s f o r m a t i on
Les matériaux
Dans une certaine mesure - loin de la technique originale - , les pierres taillées dressées sont remplacées, sur les circuits commerciaux, par les
blocs agglomérés coulés (parpaings de ciment, de béton cellulaire, de terre cuite). Ils sont de modules identiques avec des pièces spécifiques
pour les traitements d'angle, linteaux et autres particularismes. Ils sont assemblés sur un rang de largeur variable avec des raidisseurs en béton
armé. Dans certains cas et notamment au Proche-Orient, on fait aussi appel aux placages pour imiter l’aspect de la technique traditionnelle.
Au Portugal, la maçonnerie en tuf et les enduits en chaux et sable sont remplacés par une maçonnerie en brique creuse et les enduits en mortier
à base de ciment. La chaux de production artisanale est remplacée par la chaux de production industrielle.
Les aspects techniques
Peu d'outillage pour la mise en œuvre. Actuellement, on constate l'utilisation de moyens mécaniques supplémentaires pour la manutention,
l'approvisionnement (transport, levage) et le gâchage du mortier par bétonnière. La méthode de pose des matériaux modernes est semblable
Au Portugal, la construction de murs porteurs en maçonnerie de pierre de tuf est remplacée par des structures en béton (pilier, poutre, plaque) qui
réutilisent parfois les murs anciens, mais comme murs de remplissage pour la nouvelle structure.
Evaluation des matériaux et des techniques de remplacement
- Fiables pour la conservation de structure si les matériaux utilisés sont en mesure de supporter les charges. Les résistances varient selon les
types de matériaux (ciment / terre cuite / béton cellulaire), largeurs, creux ou pleins. Pareil pour la transformation.
- Le coût économique est largement inférieur à la maçonnerie de pierre taillée dressée.
- Selon les matériaux choisis, on a des différences importantes en ce qui concerne les pouvoirs d'isolation thermique. Pareil avec les largeurs.
Possibilité de mettre en œuvre en même temps l'isolation thermique.
- Au niveau esthétique, la technique de remplacement par des blocs modernes contraste avec l'épure des bâtiments en pierre de taille soignés et
montrés comme tels à nu, elle-même ne pouvant fonctionner que si la maçonnerie est ensuite enduite. Par ailleurs, on peut rencontrer un
problème d'épaisseur à respecter, visible dans les percements (baies et portes).
- Sur la construction neuve, en particulier l'habitat individuel pavillonnaire, ces techniques de remplacement sont les plus pratiquées.
Au Portugal, ces matériaux et techniques de remplacement sont jugés insatisfaisants et inadéquats pour le bâti ancien. L’incompatibilité
structurelle sysmique de la structure en béton avec le mur en pierre existant contribuerait à la destruction de celui-ci.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
9/9