La moule Ifremer

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La moule Ifremer
Basse-Normandie
www.ifremer.fr/envlit/region/basse_normandie
La moule
Nom scientifique : Mytilus edulis
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Les différents métiers qui ciblent cette espèce
Avec l’huître creuse et la palourde, la moule est l’une des trois espèces de mollusques élevées en
Normandie. L’exploitation des gisements naturels est réalisée à la drague par les plus gros bateaux,
essentiellement le long de la Côte Est du département de la Manche ou au râteau à main à partir des petits
doris présents le long de la côte du Calvados ou encore, à la main, par des pêcheurs à pied professionnels.
Les moules, pêchées par les doris ou à pied, sont généralement de petite taille, et sont le plus souvent
destinées au reparquage en Baie des Veys ou à la purification dans des établissements agréés.
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La distribution et la biologie de l’espèce
Seules deux espèces de moules sont présentes en Europe. La moule "bleue" étudiée ici est la seule
que l’on trouve en abondance sur les côtes de Basse-Normandie. Sur les côtes européennes, son aire de
répartition va de la latitude de Bergen au sud du Portugal, en incluant la totalité de la Mer Baltique. Cette
espèce vit de la limite supérieure des hautes mers jusqu’à une trentaine de mètres de profondeur. La moule
est fixée par son byssus sur le substrat. Elle se nourrit de particules planctoniques et de matière organique
dissoute présentes dans l’eau de mer.
Les moules sont des mollusques à sexe séparés. L’âge de la première
reproduction est atteint très tôt, vers 6 à 8 mois quand les conditions sont
favorables. La fécondation a lieu dans l’eau de mer et donne naissance à
une larve véligère* (photo ci-contre) qui reste pélagique pendant une durée
de 3 à 5 semaines en fonction de la température de l’eau. Au moment de la
métamorphose, la jeune moule tombe sur le fond et se fixe. Le
comportement grégaire des larves et leur attitude passive face à la violence
des courants expliquent la formation des gisements naturels qui
apparaissent au niveau des platiers côtiers. Compte tenu de ce comportement, il est très probable qu’en
Baie de seine, les différents gisements constituent une seule et même entité de gestion biologique dont la
gestion devrait être globalisée. La croissance de la moule est rapide et la pêche repose sur des individus
âgés pour la plupart de deux ans seulement.
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Caractéristiques des apports (Fig. 1 et 2)
La caractéristique principale des apports de moules de pêche est incontestablement son instabilité. Le
principal gisement français est situé au Nord-Est de Barfleur et a fourni jusqu’à 20 000 tonnes annuellement.
La faiblesse du stock sur ce gisement en 2003 et 2004 a entraîné une interdiction de pêche prise par arrêté
préfectoral, ce qui a conduit la flottille de dragueurs à exploiter les petits gisements dispersés le long de la
côte du Calvados et au large du département de la Seine Maritime.
Fig. 1 : Principaux quartiers de débarquement de moule de pêche
(en tonnes x 100 - données de 1993-1995)
* larve pélagique muni d'un velum (nom latin qui signifie voile)
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Fig. 2 : Origine des apports de moule de pêche en Manche (données de 1993-1995)
Les fluctuations des débarquements apparaissent sur la figure 3 ci-dessous (données officielles
Affaires Maritimes, relevés Comité Local des Pêches Est Cotentin et d’estimations)
30000
Tonnage(T)
25000
Gisements fermés
20000
15000
10000
5000
1996
1994
1992
1990
1988
1986
1984
1982
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Fig. 3 : Apports annuels en moules (quartiers de Caen et de Cherbourg)
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Le gisement de Barfleur est actuellement en pleine reconstitution et les dernières prospections
réalisées par le CRPMEM de Basse Normandie (Comité Régional des Pêches Martimes et des Elevages
Marins) et l’IFREMER ont permis d’en dresser une carte précise (Fig.4 ci-dessous).
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Saisonnalité de la pêche (Fig. 3)
La saisonnalité de la pêche des moules est liée à son cycle sexuel mais également à la pression du
marché, très demandeur. Historiquement, l’ouverture des gisements mouliers intervient de la fin avril à la mijuin, en fonction de la demande commerciale, les moules n’étant pas encore à un niveau optimal de qualité.
Ces gisements ferment en cours d’automne en relation avec les rendements et la baisse de qualité du
produit.
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Réglementation des captures
Les différents gisements font l’objet soit de prospection pour ceux situés en eaux profondes (cas des
gisements de la Côte Est du Cotentin), soit d’inspections par la Commission de Visite des gisements
naturels pour ceux situés sur estran (cas des gisements du Calvados) qui décide de l’opportunité d’une
ouverture à la pêche professionnelle et des dates de celle-ci. Des quotas journaliers, par pêcheur, peuvent
être alloués pour chaque gisement en fonction de leur richesse.
La pêche amateur et la pêche professionnelle sont régies par les mêmes règlements (Arrêté N°
193/2004 du 7 juillet 2004 –Direction Générale des Affaires Maritimes de Haute Normandie).
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