Effet de la variété d`olivier et des caractéristiques physicochimiques
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Effet de la variété d`olivier et des caractéristiques physicochimiques
Revue Ezzaitouna 12 (1), 2011 EFFET DE LA VARIETE D’OLIVIER ET DES CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DE LA DRUPE SUR LE TAUX D’INFESTATION PAR LA MOUCHE DE L’OLIVE, BACTROCERA OLEAE (DIPTERA, TEPHRITIDAE) Faten Mraicha et Mohieddine Ksantini Résumé La mouche de l’olive, Bactrocera oleae, est considérée comme le phytophage le plus dangereux pour l’oléiculture des pays du bassin méditerranéen. Les larves sont capables de causer d’importants dégâts. L’étude du comportement de la mouche de l’olive a été réalisée en 2008 dans la station expérimentale de Taous de l’Institut de l’Olivier sur 3 variétés d’olive de table (Meski, Picholine et Manzanille) et 3 variétés d’olive à huile (Chemlali, Chetoui et Koronieki). Les résultats montrent des différences d’infestation par B. oleae pour les variétés étudiées ; avec un niveau plus élevé pour la Meski avec une moyenne d’infestation des fruits de 27٪. Par contre, la variété Picholine, est la moins infestée (4٪). Concernant les variétés à huile (Chemlali, Chetoui, et Koronieki), l’infestation n’a pas dépassé le seuil économique de 10٪. Les propriétés physiques et chimiques des fruits contribuent dans l’infestation ; le diamètre des fruits est un facteur déterminant. Par ailleurs les teneurs en eau et le pourcentage de matière grasse sont plus importants pour les variétés d’olive de table. Mots clés: Bactrocera oleae, variétés d’olivier, infestation, poids, volume, teneur en matière grasse, taux d’humidité. ------------------------------------------------------------------------------------------EFFECT OF THE VARIETY OF OLIVE AND PHYSICOCHEMICAL CHARACTERISTICS OF THE DRUPE ON THE RATE OF INFESTATION BY THE OLIVE FLY, BACTROCERA OLEAE Abstract Bactrocera oleae is considered as the most dangerous herbivore for olive growing countries of the Mediterranean basin. The larvae are capable of causing significant damage. Studying the behavior of the olive fly was conducted in 2008 in the experimental station of the Taos of the Olive Institute for three varieties of table olives (Meski, Picholine and Manzanilla) and three varieties of olive oil (Chemlali, Chetoui, and Koronieki). The results show differences of infestation by B. oleae, with a higher level for Meski with an average of 1 27% fruit infestation. . However, the Picholine cultivar is the least infested (4%). Regarding oil varieties (Chemlali, Chetoui and Koronieki) the fruit infestation has exceeded the economic threshold (10%). The physical and chemical properties of fruit contribute in the acceptance of infestation. Fruit diameter is a key factor. Moreover, the water content and the percentage of fat are more important for the varieties of table olives. Key words: Bactrocera oleae, olive varieties, infestation, weight, volume, fat content, moisture content. ------------------------------------------------------------------------------------------I. Introduction Bactrocera oleae, diptère Tephritidae communément connu comme mouche de l’olive, est considéré comme le phytophage le plus dangereux pour l’oléiculture des pays du bassin méditerranéen (Neuenshwander et al ., 1986). Les larves de B. oleae sont capables de causer des dégâts dans la plupart des oliveraies de la méditerranée, région qui produit environ 98٪ de l’huile d’olive et 83٪ des olives de table de la production mondiale. Pour les olives destinées à la conserverie, toute piqûre constitue un défaut rendant le fruit impropre à sa commercialisation en raison des critères rigides concernant la qualité de l’olive. Et pour les olives destinées à l’huilerie, il y a trois types de dégâts : la chute, avant la récolte des fruits attaquée, la destruction directe de la pulpe par les larves, et la diminution de l’huile provenant des fruits attaqués (Arambourg, 1986 ; Ochando et Reyes, 2000; Delrio, 1979). On sait bien dans quelle mesure l’abondance, la diffusion et la capacité de reproduction de la mouche peuvent varier notablement en fonction des divers facteurs qui caractérisent les agro systèmes oléicoles, notamment les facteurs climatiques, édaphiques, agronomiques, la communauté biotique, les variétés d’olivier et les pratiques culturales. Il existe de nombreuses recherches sur les facteurs de régulation de la densité de population du diptère mais rares sont les études qui concernent l’influence que peuvent avoir les variétés d’olivier sur l’abondance de la mouche sur le terrain, bien que, comme cela a été mis en évidence, les caractéristiques physico-chimiques de la drupe peuvent modifier le comportement de ponte des adultes (Girolami et al., 1982 ; Kombargi et al., 1998). Cet aspect écologique de l’interaction trophique olivier / Bactrocera devrait en revanche faire l’objet d’une attention particulière dans la mesure où la différence de susceptibilité à l’infestation selon les cultivars et l’évolution de leurs fruits dans le temps sur le plan nutritionnel modifient les performances de la mouche dans l’environnement dans lequel elle vit et se reproduit. Certaines variétés ont montré beaucoup de susceptibilité à la mouche de l’olive par rapport aux autres surtout les variétés de table, en raison du volume des fruits (Rice, 2000). L’attaque par B.oleae dépend de 2 plusieurs facteurs comme la mobilité des adultes, l’existence d’ennemis naturels, la variété d’olivier, la production des arbres et les conditions climatiques (Spanedda et al., 2006). La ponte des Tephritidae peut être stimulée par des composés chimiques provenant des fruits visités, c’est le cas de Rhagoletis cerasi L. (Haisch et Levinson, 1980). En ce qui concerne B.oleae, la ponte est stimulée par des substances intervenant dans la biochimie de l’Oléoeuropeine, glucoside phénolique de l’olivier. B.oleae peut aussi être attirée par la couleur de la plante (Girolami et Cavalloro, 1973). Les stimulants physiques et chimiques contribuent à induire la ponte (Prokopy et Haniotakis, 1976). Dans ce travail, nous avons étudié l’effet de la variété d’olivier et les caractéristiques physicochimiques de la drupe sur le taux d’infestation par B.oleae, en début de saison. Les objectifs de cette étude sont (a) dégager l’effet variétal sur le taux d’infestation par la mouche de l’olive au début de l’infestation et (b) étudier l’influence des caractéristiques physico-chimiques de la drupe d’olive sur l’infestation. II. Matériels et Méthodes 1. Biotope d’étude: Taous C’est une unité d’expérimentation agricole de 126 ha appartenant à l’institut de l’olivier de Sfax. Elle est localisée à 26 km du centre ville sur la route menant vers Kairouan. Cette unité située dans une région semiaride, renferme des plantations d’olivier, d’amandier et de pistachier. En plus, elle est équipée d’une station météorologique. La parcelle d’étude est composée d’oliviers conduits en mode intensif (7 X 7 m), plantée en avril 2001, irriguée avec un système goutte à goutte. Ainsi, on dispose d’un mélange variétal très riche. Les cultivars étudiés dans ce travail sont: Chemlali, Chetoui et Koronieki (variétés à huile) et Meski, Picholine et Manzanille (variétés de table). 2. Contrôle des populations des adultes Ce contrôle a été effectué à l’aide de 5 pièges Macphail appâtés avec du di-ammonium phosphate (DAP) dilué à 3٪. Les pièges sont suspendus à hauteur d’homme dans la canopée et sont espacés de 72m. Le relevé des captures se fait régulièrement chaque semaine. Le suivi de l’évolution de l’activité ovarienne est assuré par la collecte et la dissection de 30 femelles prises au hasard dans les gobes. La technique de dissection consiste à mettre à nu l’appareil génital interne de la femelle en vue de noter l’état de développement physiologique des ovaires. Selon leur maturité physiologique, 5 stades sont ainsi différenciés : stade 1, composé des ovaires jeunes ; stade 2, ovaires en cours de croissance ; stade 3, ovaires contenant des œufs murs ; stade 4, ovaires en cours de résorption ; stade 5, ovaires vides. 3 3. Infestation des olives L’échantillonnage a porté sur cinq arbres pour chaque variété, sur ces 5 oliviers, un total de 25 fruits est prélevé par arbre dans tout le pourtour de la canopée en prenant les fruits au hasard, ce qui donne un échantillon hebdomadaire de 750 fruits. Les échantillons sont examinés en laboratoire, sous loupe binoculaire, en notant le nombre de fruits infestés par B.oleae. 4. Réceptivité des fruits Les différents paramètres physicochimiques suivants ont été traités pour déterminer le facteur le plus important nécessaire à l’attaque par la mouche de l’olive. Le diamètre du fruit est mesuré à l’aide d’un pied à coulisse de précision (0,01mm) et le poids moyen d’un fruit est obtenu en pesant 100 fruits de chaque variété étudiée. De même, le volume du fruit a été déterminé en soutirant le volume final de l’eau dans un tube gradué (précisant 0.1 ml) contenant le fruit objet de la mesure par le volume initial. Quant à la teneur en matière grasse, la détermination de ce paramètre a été réalisée sur des prises de 50 fruits frais préalablement pesés et séchés sous une température de 105°C. Le poids sec des olives est communiqué à l’appareil à l’aide d’une balance qui lui est branché. La valeur affichée par l’appareil représente la teneur en matière grasse par rapport au poids sec. Celle exprimée par rapport au poids frais est déterminée par la formule: MG / poids frais (%) = [(MG/poids sec ٪) x poids sec] / poids frais Finalement, le taux d’humidité des olives est calculé par la formule suivante : Taux d’humidité (%)= (poids frais – poids sec) x 100 / poids frais 5. Analyse Statistique Les données obtenues dans cette étude ont fait l'objet d'une analyse de variance ANOVA (Tests F et Duncan) avec le logiciel SPSS sous interface Windows (version 13.0) à P < 0,05 afin de révéler des différences significatives pour chaque paramètre. 4 M/ G/ J III. Résultats et discussion 1. Contrôle des populations des adultes 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 08 20 0/ /1 02 08 20 9/ /0 02 08 20 8/ /0 02 08 20 7/ /0 02 08 20 6/ /0 02 08 20 5/ /0 02 08 20 4/ /0 02 Fig. 1: Evolution des captures des adultes de B .oleae à Taous en 2008. M/G/J: La moyenne de capture par Gobe et par jour. Les captures moyennes montrent la présence des populations imaginales à partir de la mi-mai jusqu’au mois d’août. Cette présence s’accroît au début du mois de Juin (27,65 mouche / gobe/ jour), puis le nombre chute à la fin du mois de Juillet et reste faible à la fin de la saison. En effet, il peut y avoir 2 générations en été pourvu que les températures ne dépassent les 30 Cْ ou que n’interviennent des journées de sirocco (Jarraya et al, 1986). Dans cette zone oléicole, la présence de cultivars d’olive précoces et tardifs peut donc influencer de manière notable la dynamique des populations de mouche avec des répercussions inévitables sur l’évolution de l’infestation du diptère. 1.1. Activité ovarienne des femelles de B.oleae La dissection des femelles de la mouche de l’olive joue un rôle essentiel dans la prévention du risque d’infestation surtout lorsque le stade 3 (ovaires avec œufs murs) est présent ou la mouche est apte à pondre (Arambourg, 1986). (Figure 2). 5 Ov.en croi Ov.avec W Ov.res orb Ov.vide 30 20 10 0 28 /0 5/ 20 08 04 /0 6/ 20 08 11 /0 6/ 20 08 18 /0 6/ 20 08 25 /0 6/ 20 08 02 /0 7/ 20 08 09 /0 7/ 20 08 16 /0 7/ 20 08 23 /0 7/ 20 08 30 /0 7/ 20 08 06 /0 8/ 20 08 13 /0 8/ 20 08 20 /0 8/ 20 08 27 /0 8/ 20 08 % Evolution des ovaires Ov.jeune 100 90 80 70 60 50 40 Fig. 2: Evolution des ovaires des femelles de B.oleae capturées dans les gobes La figure 2 montre l’évolution de la maturité ovarienne des femelles de B. oleae. A la fin du mois de mai, les femelles possèdent des ovaires en croissance (94%). A la fin de la première décade de juin 60% de la population de B. oleae contient des œufs matures d’où l’on signale l’importance des dégâts pouvant accompagner cette période; ensuite la proportion d’ovaires avec des œufs matures demeure faible, on observe une augmentation des ovules résorbés à la fin de la saison. 2. Influence de la variété sur l’infestation 2.1. Pourcentage d’infestation 100 Chem lali Mes ki Koroneiki Picholine Chetoui Manzanille %d'infestation 90 80 70 60 50 40 30 20 10 10 /0 6/ 20 08 24 /0 6/ 20 08 08 /0 7/ 20 08 22 /0 7/ 20 08 05 /0 8/ 20 08 19 /0 8/ 20 08 02 /0 9/ 20 08 16 /0 9/ 20 08 30 /0 9/ 20 08 0 Fig. 3: Evolution des piqûres stériles par B .oleae sur les variétés d’olive à Taous en 2008. 6 La figure 3 illustre l’évolution des taux d’infestation (stérile et fertile) sur les variétés d’olive à Taous pendant la période d’étude. Concernant les piqûres stériles, les variétés de table sont plus attractives pour les mouches. Celles à olives relativement charnues et plus précoces sont plus sensibles. En effet, le niveau le plus élevé est observé pour la variété Manzanille durant les mois Juin et Juillet avec les pourcentages 20.8% et 56% respectivement. Par contre l’infestation stérile est maximale sur la variété Meski durant le mois d’août ; où le nombre des ovaires résorbés est le plus élevé durant cette période. Par contre le niveau de l’infestation pour la variété Chetoui (variété à huile) est le plus important par rapport aux cultivars Koroneiki et Chemlali. Généralement, les variétés de table qui ont une teneur importante d’eau sont plus susceptibles que les autres variétés (variété à huile). En Grèce, la variété Koroneiki (olive de petite taille) reçoit moins d’infestation par la mouche que la variété Tsounati (variété à gros fruit) (Michelakis, 1980). 100 Chemlali Koroneiki Chetoui Meski Picholine Manzanille 90 % d'infestation 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Fig. 4: Evolution des piqûres fertiles par B .oleae sur les variétés à Taous en 2008 Pour les attaques fertiles, les résultats montrent que l’attaque est très importante sur les variétés de table. En effet, les pourcentages d’infestation relevés le 10 juin atteignent sur la Meski, la Manzalline et la Picholine 88.8%, 38.4% et 18.4% respectivement, (figure 4). A ces attaques précoces échappe toutefois la variété à huile. En fin, sur les variétés à huiles, les fruits attaqués par les piqûres fertiles sont insignifiants et atteignent sur la variété Chetoui 0,8 % le 10 Juin, et un maximum de 6.22% au 6 août pour 7 la même variété. Sur les variétés à huile, l’infestation ne dépasse pas le seuil économique (10%), quand ces variétés sont cultivées avec les variétés de table. L’analyse statistique (Test ANOVA) a démontré que la variété Meski est plus sensible aux attaques de B. oleae en comparaison avec les autres variétés (Manzanille et Picholine). 2.2. Réceptivité des fruits (Caractéristiques physico-chimiques de la drupe d’olive) A. La taille du fruit L’évolution des classes de la taille des fruits examinés au début de l’infestation (le 3 juin 2008) est récapitulée aux Tableaux I et II. Tab. I: les classes des diamètres des fruits des variétés d’olive de table à Taous 2008 Diamètre des Le diamètre minimal fruits Piqûre Stérile Piqûre Fertile Meski 10,75 11,29 Manzanille 10.12 11 Picholine 10.09 9.49 Moyenne des diamètres (mm) 11.544 10.821 9.915 Pourcentage d'infestation 27 6 4 Pour toutes les variétés de table, les fruits infestés montrent le diamètre le plus élevé. Ainsi, la variété Meski qui présente le plus grand diamètre est la plus infestée ; suivi de la Manzanille et enfin la Picholine. Par ailleurs, les fruits des variétés à huile ne sont pas réceptifs à une dimension de 9 mm, cas de la variété Chetoui, et une dimension de 7 mm, cas de variété Koronieki et Chemlali. Ces résultats sont en désaccord avec les études précédentes. Ainsi, (Jarraya, et al., 1986) ont rapporté que les fruits de la variété Chemlali sont réceptifs à une dimension de 6,5 mm. Il paraît que dans des parcelles d’olivier ayant plusieurs variétés, les adultes de la mouche, se dirigent vers les gros fruits comme les variétés de table. (Neuenschwander, et al., 1986). Tab. II: Les classes des diamètres des fruits des variétés à huile à Taous (03/06/2008) Variétés d'olive à huile Diamètre (mm) Chetoui Chemlali Koroneiki 5 - 5,5 0 1 5 5,5 – 6 0 45 31 6 - 6,5 1 47 49 6,5 - 7 11 7 15 7 - 7,5 33 0 0 7,5 - 8 33 0 0 8 - 8,5 20 0 0 8,5 -9 2 0 0 8 B. La moyenne des poids du fruit et la moyenne de volume d’un fruit des variétés Tab. III: La moyenne du poids et volumes des fruits des variétés de table Picholine Volume Poids (gr) (ml) sain 1069,48 0,96 Piqûre Stérile 1261,7 1 Piqûre Fertile 1165,59 0,93 Meski Manzanille Poids Volume Poids Volume (gr) (ml) (gr) (ml) 1451,41 1,4 1083,65 0,98 1574,03 1,53 1468,6 0,96 1299,375 1,56 1335,8 1,2 Le tableau III montre que le poids et le volume des fruits d’olive de table n’ont pas d’influence significative sur la réceptivité des attaques de la mouche de l’olive. On peut noter que les fruits de la variété Meski plus gros sont plus attaqués que ceux des autres variétés. Plusieurs auteurs ont signalé que si l’infestation est modérée, B.oleae pond de préférence dans des olives de grande taille et si elle est élevée, les fruits de taille et poids inférieurs sont également attaqués (Vita et Barbera, 1976 ; Cirio et Gheradini, 1981). le moyenne du Poids des fruits (mg) L’analyse statistique (Test Anova) a révélé que les paramètres étudiés (diamètre, taille et poids) n’ont aucun effet sur le pourcentage d’infestation par la mouche de l’olivier. 500 Poids… 400 300 200 100 0 Chetoui koroneiki Chemlali Fig. 5: Les moyennes du poids et du volume des fruits des variétés à huile La Figure 5, montre qu’a l’instar des variétés à huile, les fruits de la variété Chetoui qui sont plus gros sont plus attaqués par la mouche de l’olive que les variétés Koroneiki et Chemlali. (Figures 3, 4) 9 C. Teneur en matière grasse, et teneur en eau (Taux d’humidité) Tab. IV: La variation du teneur en eau et le pourcentage de matière grasse par poids frais des variétés de l’olive au début de l’infestation (le 3 Juin 2008). Teneur en % de matière Taux eau/fruit (g) grasse d'infestation % Meski 0,8 0,38 27 Picholine 0,67 0,41 6 Manzanille 0,58 0,66 4 Chetoui 0,28 0,15 0 Koroneiki 0,17 0,19 0 Chemlali 0,11 0,31 0 A partir des observations des résultats du tableau IV, la teneur en eau chez la variété Meski (plus réceptive à la mouche) est égale à 0,8 et le pourcentage de la matière grasse est de 0,38. On peut donc supposer qu’il y a une relation positive entre la teneur en eau et l’infestation et une relation négative avec le pourcentage de matière grasse. Concernant les variétés à huile, les valeurs des deux paramètres n’atteignent pas des valeurs suffisantes pour la réceptivité des œufs des femelles de cet insecte. Conclusion D’après nos résultats, il semble qu’il y a une différence d’infestation entre les variétés étudiées. En été, les adultes se dirigent vers les variétés précoces. En plus, seuls les fruits les plus développés sont les plus sensibles à la mouche de l’olive dans le cas des variétés de table. D’un autre côté, les caractéristiques physicochimiques des différentes variétés d’olivier (drupe) ont une influence sur le taux d’infestation par B. oleae. Généralement, les drupes les plus susceptibles aux attaques de cet inceste sont celles issues des cultivars qui présentent des fruits de grosse taille et qui reçoivent une alimentation plus favorable pour les larves (Teneur en eau, et pourcentage de matière grasse). Les résultats de ce travail de recherche devraient ouvrir des perspectives d’étude intéressantes aux experts en écologie pour approfondir les divers aspects de l’interaction trophique entre l’olivier et Bactrocera oleae, aux experts en agronomie pour réaliser de nouvelles installations d’oliveraies plus résistantes à la mouche et en utilisant des arbres pièges en remplacement de traitement de couverture dans le cadre d’un système de lutte intégrée. 10 Références bibliographiques - Aramburg Y., (1986) Traité d`entomologie oléicole. Ed Cons.Oleic. INT. (COI) Madrid . 115-148. - Cirio U. et Gherardini P. (1981). Dispersione delle va e intracompetitività larvale in Dacus oleae (GMEL). Atti XII Congr. Naz. Ital. Entomol. Roma 1980. p 475 - Delrio, G. (1979). Production losses and oil deterioration due to olive fly infestation in N. W. Sardinia. OILB/ SROP Bulletin, 2, 136- 137. Girolami V., Cavalloro R. (1973). Metodi cromotropici per indagina di popolazion delgi adulti di Dacus oleae. 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