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PARTIE I
INFORMATION GÉNÉRALE
Manuel terrestre de l’OIE 2005
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SECTION I.1.
CHAPITRES D’INTRODUCTION
CHAPITRE 1.1.1.
MÉTHODES D’ÉCHANTILLONNAGE
INTRODUCTION
Le point de départ des analyses au laboratoire d’une maladie animale consiste à collecter des
échantillons. Ce premier chapitre d’introduction s’intéresse à des principes généraux nécessaires à
l’échantillonnage, l’expédition et la conservation. Chacun des chapitres de ce Manuel terrestre,
consacrés aux différentes maladies, contient des informations spécifiques à l’échantillonnage de
chacune d’entre elles. Les échantillons peuvent être prélevés directement sur l'animal ou à partir de
l'environnement pour de multiples raisons telles que le diagnostic d'une maladie, la surveillance du
statut sanitaire, l’établissement d’un certificat sanitaire, le contrôle de l'efficacité d’un traitement ou
d'un vaccin. Les échantillons collectés doivent être appropriés aux buts de l'analyse et suffisants en
nombre et quantité pour permettre un résultat statistiquement valide. Les laboratoires d’analyses
exigent de recevoir des échantillons qui doivent arriver dans de bonnes conditions. Pour le
diagnostic des maladies, les échantillons de tissus doivent être représentatifs de ce que l’on
souhaite étudier et des lésions observées. Les échantillons doivent être prélevés avec soin afin de
ne pas perturber l'animal ou provoquer des lésions ; de même, aucun risque ne devra être généré
pour l'opérateur. Certains échantillons doivent être prélevés de manière aseptique, et un soin doit
être porté pour empêcher les contaminations croisées entre les échantillons.
Le prélèvement doit être conditionné avec soin, identifié et expédié au laboratoire par le moyen le
plus rapide, avec un contrôle approprié de la température. Il existe des réglementations spécifiques
pour le conditionnement et l’envoi des substances infectieuses, y compris les échantillons de
diagnostic, et celles-ci doivent être appliquées. Si un prélèvement doit être expédié dans un
laboratoire à l'étranger, ce laboratoire doit être consulté préalablement sur sa capacité à recevoir
l'échantillon et obtenir une autorisation d'importation. Tous les échantillons doivent être
accompagnés d’un courrier ou d’un formulaire d’expédition, qui contient le nom et l’adresse de
l’expéditeur, la source du matériel, l'historique, l’identification de l’animal, les échantillons
correspondant et les épreuves demandées.
A. Collecte des échantillons
Avant de collecter les échantillons, des précautions particulières doivent être apportées selon la raison pour
laquelle l’échantillonnage est demandé. Cela va déterminer la nature et le nombre d’échantillons devant être
prélevés pour valider les résultats d’analyse. Lorsque les échantillons sont prélevés sur un animal vivant, des
précautions particulières doivent être prises afin d’éviter à l’animal toute perturbation ou lésion. L’opérateur et ses
aides doivent également être à l’abri de tout risque. Il peut être nécessaire d’utiliser des systèmes de contention
de l’animal, voire des tranquillisants ou des anesthésiques. Quand du matériel biologique est prélevé, que ce soit
sur animal vivant ou mort, le risque de zoonose doit être pris en compte afin d’éviter des infections humaines (voir
également le Chapitre I.1.6., « La biosécurité au laboratoire de microbiologie vétérinaire »). Les examens post
mortem doivent être effectués dans des conditions d’asepsie autant que faire se peut. Une attention particulière
doit être portée pour éviter de contaminer l’environnement ou tout risque de dissémination d’une maladie via des
insectes ou des contages. En ce sens, des précautions doivent être prises pour l’évacuation correcte des déchets
d’animaux ou de tissus.
Manuel terrestre de l’OIE 2005
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Chapitre 1.1.1. — Méthodes d’échantillonnage
Une attention et un soin considérables doivent être exigés pour décider du choix des échantillons qui seront
envoyés au laboratoire. Les échantillons doivent être représentatifs de la maladie à étudier et des lésions
observées. Fréquemment, une combinaison d’échantillons de sang pour une analyse sérologique et de tissus
d’animaux morts ou euthanasiés pour une culture microbiologique et un examen histopathologique sera
demandée. Des recommandations concernant le transport sont décrites plus loin dans ce chapitre.
Les chapitres concernant les maladies, dans ce Manuel terrestre, donnent un guide pour les
échantillons qui doivent être prélevés, si bien que ces informations ne seront pas détaillées ici. De plus, des
procédure pour l’échantillonnage et l’expédition ont été formulées par des organismes nationaux et internationaux
(2, 4, 8, 11, 12). Ces publications fournissent des recommandations détaillées sur les échantillons spécifiques qui
doivent être prélevés sur des espèces différentes et sur une large variété de maladies suspectées. Elles donnent
également des informations sur les procédures post mortem, les listes de milieux adéquats, et les instructions sur
l’expédition des échantillons. Le laboratoire qui effectuera le(s) épreuve(s) doit être contacté s’il existe des
questions concernant le type d’échantillon qui doit être prélevé.
1.
Prélèvement d’échantillons sur animaux vivants
a)
Sang
Des prélèvements de sang peuvent être réalisés pour hématologie, pour mise en culture et/ou un examen
direct pour identifier des bactéries, virus ou protozoaires auxquels cas, on ajoutera un anticoagulant comme
l’acide tétra-acétique éthylène diamine (EDTA) ou de l’héparine. Si une sérologie est effectuée, l’échantillon
de sang sera réalisé sur tube sec pour coagulation. Du plasma peut également être utilisé dans certaines
analyses. L’échantillon de sang doit être prélevé le plus stérilement possible par ponction veineuse. On
utilisera chez les grands mammifères la veine jugulaire ou une veine de la queue. Les veines de la glande
mammaire ou des membres peuvent également être utilisées. La veine cave peut aussi être utilisée chez les
porcs. Chez les oiseaux, la veine alaire (veine brachiale) est généralement utilisée. Chez les petits animaux
de laboratoires, la veine auriculaire ou la veine rétro-orbitale peut être choisie pour obtenir un échantillon de
sang ou bien une ponction cardiaque peut être effectuée. L’échantillon de sang est prélevé au moyen d’une
seringue et d’une aiguille ou à l’aide d’une aiguille reliée à une pompe à vide au moyen d’une tubulure (cette
méthode n’est pas aisée pour les veines fines, mais donne de bons résultats pour les veines de gros
calibre). De petites quantités de sang peuvent être obtenues facilement par picotements avec une aiguille
triangulaire à pointe solide. La peau à l’endroit de la ponction veineuse sera rasée (ou plumée) puis
désinfectée avec de l’alcool à 70 % avant d’être séchée.
Pour les échantillons prélevés sur anticoagulant, il est nécessaire d’homogénéiser par agitation douce le
plus vite possible le prélèvement réalisé. Il peut être nécessaire de réaliser un frottis sur une lame de
microscope à l’aide de sang frais ; un frottis épais ou un frottis fin peuvent être préparés. Pour un échantillon
de sérum, le prélèvement est laissé à température ambiante (tout en étant protégé d’une température
excessive chaude ou froide) pendant 1 à 2 h jusqu’au début de la rétraction du caillot. Le caillot est retiré par
la suite avec une tige ou pipette stérile et le tube est conservé avec le sérum au réfrigérateur à 4°C. Après
plusieurs heures, ou une nuit, l’échantillon peut être centrifugé à 1 000 g pendant 10 à 15 min et le sérum
peut être décanté ou prélevé avec une pipette. Afin d’établir les variations du titre en anticorps, des
échantillons de sérum doivent être prélevés en double, souvent entre 7 et 14 jours d’intervalle. Une méthode
alternative à l’échantillonnage et le transport de sang destiné à un examen sérologique consiste à déposer
une goutte de sang sur un papier filtre. Le sang est séché à température ambiante et l’échantillon peut être
envoyé non réfrigéré. Le laboratoire doit être contacté pour s’assurer que cette méthode de collecte est
valide pour les épreuves à effectuer.
b)
Fèces
Au moins 10 g de fèces fraîchement émises doivent être sélectionnées. Les fèces destinées à un examen
parasitologique doivent remplir le tube et arriver au laboratoire en 24 h. Si les temps de transports risquent
de se prolonger dans un climat chaud alors les prélèvements doivent être envoyés sur de la glace ou
réfrigérés pour empêcher l’éclosion des œufs de parasites. Des récipients à bouchons vissés ou des sacs
plastiques stériles doivent être utilisés pour l’expédition ; il faut éviter d’utiliser des tubes avec des bouchons
de caoutchouc car les gaz générés peuvent provoquer une expulsion du bouchon, détruisant ainsi l’intégrité
de l’échantillon et contaminant les autres échantillons dans le paquet. Une méthode alternative qui est
parfois préférable, consiste à introduire dans le rectum (ou cloaque) un écouvillon en prenant soin que
l’écouvillon entre au contact de la muqueuse. L’écouvillon doit être visiblement recouvert de matière fécale,
mais même dans ce cas, l’échantillon n’est pas adapté pour un examen parasitologique. Ce type de
prélèvement doit être effectué avec prudence afin de ne pas blesser les petits animaux fragiles ou les
oiseaux ; de petits écouvillons sont commercialisés et doivent être utilisés. Les écouvillons peuvent être
transportés en milieu de transport approprié. Les fèces se conservent et se transportent très bien à 4°C.
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Manuel terrestre de l’OIE 2005
Chapitre 1.1.1. — Méthodes d’échantillonnage
c)
Peau
Lors de maladie produisant des lésions vésiculeuses, un prélèvement de 2 g de tissu épithélial affecté est
effectué aussi aseptiquement que possible et placé dans 5 ml d’un tampon phosphate à la glycérine ou dans
un milieu de transport pour virus (bouillon de tryptose tamponné avec du Tris) à pH 7,6. De même un
prélèvement de liquide de vésicules peut être effectué si celles-ci ne sont pas rompues ; si cela est possible,
le liquide des vésicules doit être aspiré avec une seringue et conservé séparément dans un tube stérile. Des
échantillons de poils ou de laine sont utiles pour la recherche d’acariens, de poux et les mycoses. Des
raclages cutanés profonds, en utilisant le fil d’une lame de scalpel sont utiles pour les acariens fouisseurs,
et, pour les oiseaux, les (racines) pointes des plumes peuvent être prélevées pour une détection d’antigènes
viraux lorsque la maladie de Marek est suspectée.
d)
Tractus génital et sperme
Des échantillons sont réalisés par lavage vaginal ou préputial, ou par écouvillonnage. Des écouvillonnages
du col utérin ou de l’urètre peuvent être réalisés. Des échantillons de sperme sont obtenus plus facilement
en utilisant un vagin artificiel ou une extrusion du pénis et une stimulation artificielle. La fraction riche en
sperme doit être présente dans l’échantillon et une contamination sera évitée par des lavages en solutions
antiseptiques. Un milieu de transport spécifique est souvent exigé.
e)
Œil
Un prélèvement de la conjonctive peut être réalisé en maintenant la paupière et en raclant délicatement la
surface. L’écouvillon est ensuite placé dans un milieu de transport. Un raclage peut être effectué sur une
lame de microscope. Les manches des écouvillons ayant un manche métallique sont pratiques pour prélever
suffisamment de cellules pour l’examen microscopique. Les sécrétions nasales et lacrymales
mucopurulentes sont rarement utiles.
f)
Jetage nasal (salive et liquide lacrymal)
Des échantillons peuvent être prélevés avec des écouvillons en dacron, en coton ou avec une gaze,
préférentiellement fixés sur une tige métallique car le bois n’étant pas flexible pourrait se rompre. Il peut être
utile d’humidifier préalablement l’écouvillon avec le milieu de transport. Les écouvillons doivent être en
contact avec les sécrétions pendant 1 min, puis ils sont placés dans un milieu de transport et envoyés
immédiatement au laboratoire à la température de 4°C. Des écouvillons à longs manches protégés pour
prélèvements nasopharyngés peuvent être utilisés lors de suspicion de quelques maladies virales.
g)
Lait
Des échantillons de lait doivent être prélevés après lavage et séchage de l’extrémité du trayon, mais les
antiseptiques doivent être évités à cette étape. Le premier jet de lait doit être éliminé et un tube est rempli
avec le lait qui est tiré par la suite. Un échantillon du réservoir de lait peut être utile dans certaines épreuves.
Le lait destiné à des épreuves sérologiques ne doit pas avoir été congelé, chauffé ou soumis à des
agitations violentes. S’il y a un certain délai dans l’expédition au laboratoire, des conservateurs peuvent être
ajoutés dans les échantillons de lait destinés à une analyse sérologique. Si cela est nécessaire, le lait
prélevé en vue d’une analyse bactériologique pourra être congelé.
2.
Prélèvement post mortem d’échantillons
Des échantillons de tissus provenant d’une grande variété d’organes peuvent être prélevés en post-mortem. Les
procédures détaillées pour effectuer un examen post mortem et la collecte d’échantillons sont décrites dans la
plupart des livres de pathologie ; un guide sur les procédures d’autopsie a été publié (10). Les techniques post
mortem sont également incluses dans quelques guides nationaux (2, 4, 8). Un résumé de ces procédures est
indiqué ci-dessous.
Le personnel travaillant en santé animale doit être entraîné selon les procédures correctes pour l’examen post
mortem des espèces animales sur lesquelles il travaille. L’équipement exigé dépendra de la taille et de l’espèce
animale, mais un couteau, une scie et un couperet seront nécessaires, ainsi qu’un scalpel, des pinces et des
ciseaux (y compris des ciseaux à pointe arrondie sur l’une des lames pour ouvrir les intestins). Une multitude de
récipients appropriés à la nature de l’échantillon exigé doivent être disponibles, avec des étiquettes et des
formulaires. Les récipients doivent être identifiés avec la date, le tissu et l’identité de l’animal. Des milieux
spéciaux peuvent être nécessaires pour le transport d’échantillons de terrain. L’opérateur doit porter des
vêtements de protection : une blouse, un tablier lavable, des gants et des bottes en caoutchouc. De plus, si les
maladies étudiées sont potentiellement zoonotiques, l’examen post mortem doit être effectué sous une hotte de
sécurité biologique ; si cela n’est pas possible, un masque efficace pour le visage et une protection des yeux
doivent être portés. Si la rage ou une encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) sont suspectées, il est
préférable de détacher la tête de l’animal.
Manuel terrestre de l’OIE 2005
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Chapitre 1.1.1. — Méthodes d’échantillonnage
Les prélèvements de tissu peuvent être réalisés pour une mise en culture microbiologique, parasitologique, une
étude biochimique, un examen histopathologique et/ou immunohistochimique et également pour la détection de
protéines ou d’acides nucléiques génomiques. La personne opérant le prélèvement de tissu doit être exercée aux
techniques d’autopsie et connaître suffisamment l’anatomie et la maladie étudiée pour sélectionner les bons
prélèvements d’organe et un échantillonnage des lésions les plus intéressantes. Chaque pièce de tissu doit être
placée dans un sac plastique séparé et parfaitement identifié et les écouvillons sont placés dans un récipient à vis
stérile. Des instruments stériles doivent être utilisés pour collecter les échantillons destinés à la culture
microbiologique et un soin particulier doit être porté pour éviter la contamination des tissus par le contenu
intestinal. Des désinfectants ne doivent pas être utilisés sur ou à proximité des tissus destinés à la culture
bactérienne ou l’isolement viral.
Les prélèvements peuvent être envoyés secs au laboratoire ou en milieu de transport pour bactérie ou virus en
fonction de l’examen exigé. Après la collecte, les échantillons pour examens microbiologiques doivent être
réfrigérés jusqu’à leur expédition. Si l’expédition ne peut être faite sous 48 h, les échantillons doivent être
congelés ; cependant, une conservation prolongée à –20°C peut nuire à l’isolement du virus. Pour l’histologie, des
cubes de tissus ayant une épaisseur d’au plus 0,5 cm et une longueur de 1 à 2 cm sont coupés et placés dans un
tampon à pH neutre contenant 4 à 10 % de formol ; le volume du fixateur doit être au moins égal à 10 fois le
volume de la pièce anatomique. Lors de suspicion de certaines maladies, il est nécessaire de réaliser de plus
larges prélèvements de tissu cérébral ; le cerveau est sectionné selon une coupe sagittale, la moitié est envoyée
fraîche sur de la glace, l’autre est conservée en tampon formol à 10 %. Dans le cas de tremblante,
d’encéphalopathie spongiforme bovine et d’autres EST, des détails concernant la collecte des échantillons sont
donnés dans les chapitres individuels de ces maladies dans ce Manuel terrestre. Les tissus fixés dans du formol
doivent être conservés et emballés séparément des tissus frais, du sang et des frottis. Lorsque les tissus sont
fixés, le formol peut être éliminé et, dans la mesure où ils sont conservés hydratés et protégés (par exemple en
les enveloppant dans des serviettes en papier imprégnées de formol, enfermés hermétiquement dans un flacon à
vis), ils peuvent être expédiés au laboratoire sans formol.
3.
Environnement et alimentation
Des échantillons peuvent être réalisés pour contrôler l’hygiène ou dans le cadre d’une enquête lors de maladies.
Des échantillons de l’environnement peuvent être prélevés à partir de la litière ou literie dépourvu de fèces ou
d’urine. Des prélèvements peuvent être pris à la surface des conduits de ventilation, des siphons et des
canalisations. Ce genre d’échantillonnage est particulièrement important dans les couvoirs, les centres
d’insémination artificielle et les abattoirs où des équipements spécialisés sont entretenus. Enfin des échantillons
peuvent être prélevés dans la nourriture des animaux, les abreuvoirs ou les grands récipients. L’eau sera
prélevée dans les abreuvoirs, les auges, les réservoirs ou dans les réserves naturelles ou artificielles.
4.
Les abeilles
Les abeilles adultes, mortes ou à l’agonie, peuvent être collectées à proximité des colonies. Les abeilles vivantes
doivent être tuées par le froid. Des échantillons de progénitures sont prélevés en enlevant un morceau de rayons
de couvain présentant des anomalies. Ces prélèvements doivent être emballés dans du papier et placés dans
une boîte pour être transportés au laboratoire.
B. TAILLE DE L’ÉCHANTILLON
Lorsque l’on étudie un cas clinique de maladie, les échantillons collectés doivent être représentatifs de la maladie
étudiée et des lésions observées. Lorsque l’on met en place un programme de surveillance et de contrôle en
santé animale, quelques règles statistiques générales d’échantillonnage doivent être utilisées. Des méthodes
d’échantillonnage sont nécessaires pour réaliser les enquêtes scientifiques spécifiées dans le Code sanitaire pour
les animaux terrestres (9). Il est possible de calculer combien d’animaux doivent être prélevés à partir du
troupeau ayant une certaine taille pour obtenir une probabilité de 95 % de détection de l’infection en partant d’un
certain pourcentage connu de la maladie. La formule suivante peut donner un chiffre approximatif mais un
programme d’échantillonnage spécifique pour l’enquête de surveillance prévue doit être basé sur des formules
complètes disponibles dans les références (1, 3) ou par l’utilisation d’un programme (FreeCalc) disponible sur
internet à l’adresse suivante: http://www.ausvet.com.au/content.php?page=res_software#freecalc.
Tous les exemples de calcul présentés dans les paragraphes suivants peuvent être effectués en utilisant
FreeCalc.
La formule ci-dessous permet de calculer la taille n de l’échantillon pour détecter au moins une infection avec une
épreuve présentant une sensibilité et une spécificité de 100 % ; où a est le niveau significatif et 1-a est le niveau
de confiance, p est la prévalence dans la population. Si la maladie est présente chez 5 % du troupeau qui a une
taille de 500 têtes, il sera nécessaire de prélever des échantillons sur 59 animaux pour obtenir avec une
probabilité de 95 % au moins un résultat positif, en supposant que la sensibilité et la spécificité de l’épreuve sont
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Manuel terrestre de l’OIE 2005
Chapitre 1.1.1. — Méthodes d’échantillonnage
de 100 %. Afin de prédire la prévalence de la maladie, il est important que les échantillons soient sélectionnés
dans la population par une procédure aléatoire. Comme la plupart des épreuves de diagnostic ne présentent pas
une sensibilité et une spécificité de 100 %, le nombre d’échantillons à collecter doit être ajusté en fonction de la
sensibilité et de la spécificité de l’épreuve qui sera utilisée (voir également Chapitre I.1.3., « Principes de
validation des épreuves de diagnostic des maladies infectieuses »).
ln (a)
n=
ln (1–p)
Dans l’exemple ci-dessus a = 0,05, 1–a = 95 %, p = 0,05 et n = 59
Si la sensibilité (Se) est inférieure à 100 %, la formule ci-dessus doit être modifiée de la façon suivante :
ln (a)
n=
ln (1–p.Se)
Dans l’exemple ci-dessus avec a = 0,05, p = 0,05, une spécificité (Sp) = 1 et Se = 0,95, un minimum de n = 62
animaux au lieu de 59 devront être analysés pour obtenir une probabilité d’au moins 0,95 de trouver un animal
positif. L’augmentation de la taille de l’échantillonnage de 59 à 62 est due à la diminution de la sensibilité de
l’épreuve de 1 à 0,95. Le graphique ci-dessous donne la taille minimale nécessaire pour trouver au moins un
animal positif pour plusieurs combinaisons de sensibilité et de prévalence à a = 0,05 et Sp = 1.
Si l’épreuve présente une spécificité inférieure à 1, les résultats positifs doivent être confirmés par une épreuve
ayant une spécificité supérieure. Si la prévalence est très faible et l’épreuve utilisée a une spécificité inférieure à
1, il est très possible qu’un résultat positif de l’épreuve soit un faux positif.
Figure 1: Taille minimale de l’échantillon nécessaire pour détecter une maladie avec une probabilité de 95 %
selon des combinaisons variables de sensibilité et de prévalence.
Manuel terrestre de l’OIE 2005
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Chapitre 1.1.1. — Méthodes d’échantillonnage
C. INFORMATIONS DEVANT ACCOMPAGNER L’ÉCHANTILLON
Il est essentiel que les échantillons individuels soient clairement identifiés avec des méthodes appropriées. La
signalisation doit pouvoir résister aux conditions d’utilisation, par exemple l’humidité ou la congélation (utiliser des
stylos marqueurs indélébiles). Les crayons ont tendance à déteindre et les étiquettes collées au plastique tombent
lorsque les emballages sont conservés à –70°C. Des informations décrivant le cas et son historique doivent
toujours accompagner les échantillons au laboratoire. Elles doivent être placées de façon optimale dans une
enveloppe plastifiée à l’extérieur du récipient d’expédition. Comme cela est souligné dans la section suivante sur
le transport des échantillons, ces informations doivent aussi figurer à l’intérieur du colis d’expédition. Les
indications ci-dessous sont des points qui doivent être signalés. Il est préférable de contacter le laboratoire de
réception pour déterminer s’il possède un formulaire de soumission qu’il souhaite recevoir avec l’échantillon ou s’il
a besoin d’autres informations.
i)
Nom et adresse du propriétaire/exploitant et géo localisation (latitude et longitude, si disponibles) où est
apparue la maladie avec numéros de téléphone et de fax ;
ii)
Nom, adresses postale et électronique, numéros de téléphone et de fax de l’expéditeur ;
iii)
Maladie(s) suspectée(s) et analyses demandées ;
iv)
Espèce animale, race, sexe, âge et identité de chaque animal prélevé ;
v)
Date à laquelle les échantillons ont été prélevés et envoyés ;
vi)
Liste des échantillons soumis avec les milieux de transport utilisés ;
vii)
Un historique complet sera utile au laboratoire et doit être inclus si possible. Quelques uns des points de
l’historique sont :
a)
Une liste et une description des animaux examinés et les résultats de l’examen post mortem ;
b)
Durée pendant laquelle les animaux malades sont restés à l’exploitation, s’il y a eu des arrivées
récentes, et leur origine ;
c)
Date du premier cas, des cas suivants ou des pertes, avec les références des précédentes
soumissions ;
d)
Description de l’étendue de l’infection dans le troupeau ou la bande ;
e)
Nombre d’animaux dans l’exploitation, nombre d’animaux morts, nombre d’animaux présentant une
manifestation clinique, leur âge, leur sexe et leur race ;
f)
Signes cliniques et durée en incluant la température des animaux malades, l’état de la bouche, des
yeux, des sabots, et des données concernant la production de lait ou d’œufs ;
g)
Type et norme d’élevage en décrivant le type d’alimentation, les toxiques possibles et les plantes
vénéneuses pouvant entrer en contact avec les animaux ;
h)
L’historique des voyages à l’étranger du propriétaire ou de l’introduction d’animaux provenant d’autres
pays ou régions ;
i)
Liste des médicaments éventuellement donnés et date de leur administration ;
j)
Calendrier de vaccination réalisé ;
k)
Autres observations sur la maladie et l’élevage.
D. EMBALLAGE ET TRANSPORT DES ÉCHANTILLONS
1.
Agrément d’expédition d’échantillons
Le laboratoire qui recevra les échantillons doit être contacté pour s’assurer qu’il a la capacité de faire l’analyse
demandée et de savoir s’il y a un emballage particulier ou des conditions d’expédition. Il est essentiel de prendre
contact avec le laboratoire de réception lorsque le matériel est destiné à un autre pays. Une licence spéciale
d’importation est habituellement exigée et doit être obtenue à l’avance pour tout produit biologique. Cette licence
doit être placée dans une enveloppe à l’extérieur du colis.
Les envois doivent être effectués en accord avec la réglementation des produits dangereux pour leur mode de
transport particulier. Pour les transports aériens, il s’agit des instructions techniques de l’Organisation
internationale de l’aviation civile (ICAO pour International Civil Aviation Organization) pour le transport en toute
sécurité des produits dangereux par voie aérienne. Elles sont reportées dans le Règlement de l’Association des
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Manuel terrestre de l’OIE 2005
Chapitre 1.1.1. — Méthodes d’échantillonnage
transports aériens internationaux (IATA pour International Air Transport Association) des Produits Dangereux qui
est l’interprétation des instructions de l’ICAO appliquée aux envois aériens (5, 6). L’expéditeur est responsable du
contrôle des variations des instructions pour s’assurer que les restrictions sont respectées.
2.
Transport des échantillons
Les échantillons doivent être transmis au laboratoire par la méthode la plus rapide disponible. S’ils peuvent arriver
au laboratoire en moins de 48 h, les échantillons sont envoyés réfrigérés. Si de la glace carbonique est utilisée,
les exigences supplémentaires concernant l’emballage doivent être respectées. Les substances infectieuses, qui
peuvent inclure les échantillons de diagnostic, ne sont pas autorisées en tant que bagage enregistré ou bagage à
main et doivent être envoyées en soute.
3.
Emballage
L’expéditeur doit s’assurer que les échantillons sont emballés afin d’arriver au laboratoire dans de bonnes
conditions et qu’il n’y a pas de pertes au cours du transport. La Réglementation des produits dangereux (DGR
pour Dangerous Goods Regulations) a des directives explicites pour l’emballage et l’envoi des échantillons de
diagnostic, par tous les moyens commerciaux de transports aériens (5, 6). Dans quelques pays, des directives
similaires s’appliquent aux envois terrestres et aux services postaux, mais ces directives doivent être vérifiées
avant l’envoi. Les directives pour le transport aérien sont détaillées dans les publications de l’IATA, qui sont
actualisées tous les ans. L’expéditeur doit connaître et suivre les procédures décrites dans la DGR actuelle. Ce
qui suit est un résumé de la réglementation au moment de la publication de ce Manuel terrestre révisé et ne peut
être utilisé comme un guide d’expédition. Les expéditeurs doivent également toujours vérifier la dernière version
de l’IATA DGR avant l’envoi d’échantillons. De plus, trois des directives nationales donnent des indications
explicites pour l’emballage et l’envoi d’échantillons et sont basées sur les exigences de l’IATA (2, 4, 8).
La DGR indique les procédures pour l’envoi de substances infectieuses, qui peuvent inclure les échantillons de
diagnostic. Les substances infectieuses sont définies dans la DGR comme des substances connues ou
raisonnablement supposées contenir des agents pathogènes. Les agents pathogènes sont définis comme des
microorganismes (incluant les bactéries, les virus, les rickettsies, les parasites, les champignons) ou des
microorganismes recombinants (hybride ou mutant) connus ou raisonnablement supposés être responsables de
maladies humaines ou animales.
L’IATA (5) a dressé la liste des exemptions à la Réglementation des produits dangereux1 :
•
3.6.2.2.3.1 Les substances qui ne contiennent pas de substances infectieuses ou les substances qui ne sont
pas susceptibles de causer des maladies chez l’humain ou l’animal ne sont pas soumises à cette
réglementation à moins qu’elles ne répondent aux critères d’inclusion dans d’autres classes de substances
réglementées.
•
3.6.2.2.3.2 Les substances contenant des microorganismes qui ne sont pas pathogènes pour les humains
ou les animaux ne sont pas soumises à cette réglementation à moins qu’elles ne répondent aux critères
d’inclusion dans d’autres classes de substances réglementées.
•
3.6.2.2.3.3 Les substances qui ont été traitées de telle sorte que les agents pathogènes ont été neutralisés
ou inactivés si bien qu’ils ne constituent plus un risque ne sont pas soumises à cette réglementation à moins
qu’elles ne répondent aux critères d’inclusion dans d’autres classes de substances réglementées.
•
3.6.2.2.3.4 Les échantillons environnementaux (cela inclut les échantillons de nourritures et d’eau), qui ne
sont pas considérés faire courir un risque significatif d’infection, ne sont pas soumis à cette réglementation à
moins qu’ils ne répondent aux critères d’inclusion dans d’autres classes de substances réglementées.
•
3.6.2.2.3.5 Les gouttes de sang séché, collectées par le dépôt d’une goutte de sang sur un matériel
absorbant, et le sang ou des composés de sang qui ont été collectés à des fins de transfusion ou de
préparation de produits sanguins destinés à des transfusions ou transplantations et tous les tissus ou
organes destinés à une utilisation en transplantation.
•
3.6.2.2.3.6 Les échantillons provenant de patients pour lesquels il y a une probabilité faible que des agents
pathogènes soient présents, ne sont pas soumis à cette réglementation si l’échantillon est transporté dans
1
Le texte qui suit et tous les textes officiels suivant relatifs à la Réglementation des Produits Dangereux sont des versions
traduites non officielle de la version anglaise qui seul fait foi et est disponible sur le site internet de l’IATA.
Manuel terrestre de l’OIE 2005
9
Chapitre 1.1.1. — Méthodes d’échantillonnage
un emballage prévenant toute fuite et sur lequel est inscrite la mention appropriée suivante : « Échantillon
humain sain » ou « Échantillon animal sain ». L’emballage doit remplir les conditions suivantes :
(a)
L’emballage doit être constitué de 3 éléments :
(1) d’un ou de plusieurs réceptacles étanche(s) (conditionnement primaire) ;
(2) d’un emballage secondaire étanche ; et
(3) enfin, entourant le tout, d’un emballage extérieur d’une résistance proportionnée au volume, au
poids et au transport envisagé, d’une surface minimale toutefois de 100 mm × 100 mm ;
(b)
Pour les liquides, il faut en outre prévoir un matériel absorbant entre le(s) réceptacle(s) et l’emballage
étanche, en quantité suffisante pour être capable d’absorber la totalité du contenu afin que durant le
transport, la substance liquide ne puisse jamais atteindre l’emballage extérieur en cas de libération ou
de fuite et que l’intégrité du matériel de bourrage ne soit jamais compromise ;
(c)
Lorsque, pour le conditionnement primaire, plusieurs réceptacles fragiles sont placés dans un unique
emballage secondaire, ceux-ci doivent être soit individuellement protégés soit séparés afin de prévenir
tout contact entre eux.
« Note : Pour déterminer si l’échantillon d’un patient a une faible probabilité de comporter des agents pathogènes
et cela dans le cadre de l’une des exemptions énumérées ci-dessus, le jugement d’un professionnel est
nécessaire. Ce jugement doit être basé sur une connaissance de l’historique médical, des symptômes et des
circonstances individuelles touchant à la source, humaine ou animale, et des conditions endémiques locales. Par
exemple, les échantillons qui peuvent être transportés sous ce paragraphe incluent ceux nécessaires pour
réaliser les tests sanguins ou d’urine permettant de surveiller le taux de cholestérol, la concentration sanguine de
glucose, des hormones ou des anticorps spécifiques de la prostate (PSA pour Prostate Specific Antibodies) ; les
tests permettant de surveiller les fonctions d’organes tels que le cœur, le foie ou les reins chez les humains ou les
animaux sans maladies infectieuses ; les tests pour surveiller les traitements médicamenteux, ou encore les tests
effectués dans le cadre d’une assurance ou d’un emploi qui sont réalisés pour vérifier la présence d’alcool ou de
certains médicaments ; les tests de grossesse ; les biopsies pour détecter un cancer, et les tests enfin pour
détecter des anticorps chez les humains ou les animaux. »
Il existe également des exceptions pour quelques produits biologiques et l’expéditeur de ces produits doit se
référer à la réglementation de l’IATA pour ces directives puisque quelques produits biologiques ne sont pas
exemptés. La définition de la DGR pour les produits biologiques est la suivante (5, 6) :
« Les produits biologiques sont dérivés d’organismes vivants. Ils sont fabriqués et distribués en accord avec
les directives des autorités gouvernementales nationales appropriées, qui peuvent avoir des directives de
licences spéciales, et sont utilisées soit pour la prévention, le traitement, ou le diagnostic de maladies
humaines ou animales, ou pour le développement, des sujets expérimentaux ou de recherche liés à cela. Ils
comprennent, mais n’y sont pas limités, les produits finis ou non finis tels que les vaccins. »
La DGR déclare que les substances infectieuses (comprenant les échantillons de diagnostic supposés contenir
des pathogènes animaux ou humains) sont désignées comme Catégorie A et B et assignées à UN 2814,
UN 2900 ou UN 3373.
La Catégorie A est définie comme une : « Substance infectieuse, qui est transportée dans une forme où
lorsqu’il y a une exposition, est capable de provoquer une invalidité permanente, une maladie grave ou
fatale chez des hommes ou animaux sains, les exemples des substances qui correspondent à ces critères
sont donnés dans les tableaux 1 et 2 ». Les substances infectieuses qui correspondent à cette définition
affectant les humains, incluant les agents zoonotiques, sont désignées UN 2814 et portent le nom
d’expédition de « Substance infectieuse, affectant l’Homme », celles qui affectent seulement les animaux
sont désignées UN2900 et reçoivent le nom d’expédition de « Substance infectieuse, affectant les
animaux ».
Les substances infectieuses envoyées à des fins de diagnostic qui ne répondent pas aux critères pour une
désignation par UN 2814 ou UN 2900 sont assignées à la Catégorie B et doivent être assignées à UN 3373 et
désignée comme « ÉCHANTILLONS DE DIAGNOSTIC ou ÉCHANTILLONS CLINIQUES ou SUBSTANCES
BIOLOGIQUES DE CATÉGORIE B ».
La DGR de l’IATA contient une liste indicative des pathogènes qui doivent être assignés à UN 2814 ou UN 2900
(Tableaux 1 et 2). Les agents pathogènes de cette liste ne peuvent pas être assigné à UN 3373 (5, 6).
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Manuel terrestre de l’OIE 2005
Chapitre 1.1.1. — Méthodes d’échantillonnage
Tableau 1. Substances infectieuses affectant les humains qui doivent être assignées à UN 2814
Bacillus anthracis (cultures uniquement)
Virus de l’encéphalite japonaise (cultures uniquement)
Brucella abortus (cultures uniquement)
Virus Junin
Brucella melitensis (cultures uniquement)
Virus de la maladie de la forêt de Kyasanur
Brucella suis (cultures uniquement)
Virus Lassa
Burkholderia mallei – Pseudomonas mallei –
Morves (cultures uniquement)
Virus Machupo
Burkholderia pseudomallei –
Pseudomonas pseudomallei (cultures uniquement)
Virus Marburg
Chlamydia psittaci – souches aviaires (cultures
uniquement)
Mycobacterium tuberculosis (cultures uniquement)
Clostridium botulinum (cultures uniquement)
Virus variole simien
Coccidioides immitis (cultures uniquement)
Virus Nipah
Coxiella burnetii (cultures uniquement)
Virus de la fièvre hémorragique Omsk
Virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo
Poliovirus (cultures uniquement)
Virus de la dengue (cultures uniquement)
Virus de la rage (cultures uniquement)
Virus de l’encéphalite équine Est (cultures uniquement)
Rickettsia prowazekii (cultures uniquement)
Escherichia coli, verotoxigénique (cultures uniquement)
Rickettsia rickettsii (cultures uniquement)
Virus de l’Ebola
Virus de la Vallée du Rift (cultures uniquement)
Virus Flexal
Virus de l’encéphalite verno-estivale russe (cultures
uniquement)
Francisella tularensis (cultures uniquement)
Virus Sabia
Virus Guanarito
Dysentérie causée par Shigella type 1 (cultures
uniquement)
Virus Hantaan
Virus de l'encéphalite à tiques (cultures uniquement)
Hantavirus causant une fièvre hémorragique accompagné
d’un syndrome rénal
Virus de la variole
Virus Hendra
Virus de l’encéphalite équine du Vénézuela (cultures
uniquement)
Virus de l’hépatite B (cultures uniquement)
Virus West Nile (cultures uniquement)
Virus de l’herpès B (cultures uniquement)
Virus de la fièvre jaune (cultures uniquement)
Virus d’immunodéficience humaine (cultures uniquement)
Yersinia pestis (cultures uniquement)
Virus de l’influenza aviaire hautement pathogène
(cultures uniquement)
Tableau 2. Exemples indicatifs d’agents pathogènes animaux interdits comme échantillons de diagnostic qui doivent
être expédiés comme substances infectieuses affectant les animaux (UN 2900)
Virus de la peste porcine africaine (cultures uniquement)
Virus de la peste des petits ruminants virus (cultures
uniquement)
Paramyxovirus aviaire de Type 1 – Virus de la Maladie
de Newcastle (cultures uniquement)
Virus de la peste bovine (cultures uniquement)
Virus de la peste porcine classique (cultures
uniquement)
Virus de la clavelée (cultures uniquement)
Virus de la fièvre aphteuse (cultures uniquement)
Virus de la variole caprine (cultures uniquement)
Virus de la dermatose nodulaire contagieuse (cultures
uniquement)
Virus de la maladie vésiculeuse du porc (cultures uniquement)
Mycoplasma mycoides – Péripneumonie contagieuse
bovine (cultures uniquement)
Virus de la stomatite vésiculeuse contagieuse (cultures
uniquement)
Tout agent pathogène nouveau ou émergent doit également être assigné à UN 2814 ou UN 2900.
La définition de l’IATA pour l’amplification en culture est la suivante :
Manuel terrestre de l’OIE 2005
11
Chapitre 1.1.1. — Méthodes d’échantillonnage
« Les cultures sont le résultat d’un procédé par lequel les agents pathogènes sont intentionnellement amplifiés ou
propagés. Cette définition n’inclut pas les prélèvements de patients humains ou animaux. »
« Les prélèvements de patients sont des matériels humains ou animaux, collectés directement sur des humains
ou animaux, incluant, mais non limités aux : excrétions, sécrétions, sang et ses constituants, les tissus et les
écouvillonnages de fluides tissulaires, et les parties de l’organisme étant transportées à des fins de recherche, de
diagnostic, d’activités d’investigation, de traitement de maladie et de prévention. »
Note : Les cultures d’organismes qui ne correspondent pas à la définition de substance infectieuse de Catégorie
A peuvent être transportées comme Substances Biologiques, Catégorie B.
Le diagramme suivant résume la classification des ÉCHANTILLONS DE DIAGNOSTIC ou ÉCHANTILLONS
CLINIQUES ou SUBSTANCES BIOLOGIQUES DE CATÉGORIE B.
La substance peut-elle contenir des microorganismes ?
Non
Oui
La substance n’est pas supposée être
responsable de maladies animales ou humaines
Oui
Exempt de matériels dangereux réglementés
- Envoyer dans un emballage étanche aux
fuites
Non
La substance peut-elle contenir des agents pathogènes pouvant
être responsables de maladies graves hautement transmissibles
chez l’homme ou l’animal et qui ne sont pas facilement traitées
ou prévenues, ou décrits dans le tableau 1 ou 2 ?
Non
Oui
La substance est-elle transportée à des fins de diagnostics ?
Oui
Expédier en tant qu’échantillon diagnostic (UN 3373)
Expédier en tant que substance infectieuse
(UN 2814 ou UN 2900)
Les animaux vivants ne doivent pas être utilisés pour transporter des substances infectieuses.
Les carcasses d’animaux présentant des agents pathogènes de la Catégorie A ou qui seraient assignés à la
Catégorie A en culture seulement, doivent être assignées à UN 2814 ou UN 2900 selon le groupement qui est le
plus appropriée. Les autres carcasses d’animaux présentant des agents pathogènes inclus dans la catégorie B
doivent être transportées en respectant les recommandations énoncées par l’Autorité Compétente.
L’emballage des substances infectieuses et des échantillons issus d’animaux suspectés d’une maladie sérieuse,
UN 2814 ou UN 2900, est décrit dans l’instruction d’emballage 620 ; une Déclaration d’Expédition de Produits
Dangereux doit être remplie et soumise avec ces échantillons. Il est également exigé que l’expéditeur reçoive une
instruction sur les procédures d’envoi approuvée par l’IATA pour les expéditions d’UN 2814 et UN 2900. En raison
de la complexité de ces instructions, l’expéditeur devra se référer à la réglementation de l’IATA pour plus
d’informations concernant les envois UN 2814 ou 2900 (5, 6).
L’autre groupe, l’UN 3373, concerne les « Échantillons de diagnostic ou les Échantillons cliniques ou les
Substances biologiques de catégories B». Cette catégorie présente un risque plus faible et les emballages
contenant ces échantillons doivent être étiquetés comme « Échantillons de diagnostic ou les Échantillons
cliniques ou les Substances biologiques de catégories B » ; une Déclaration de produits dangereux n’est pas
nécessaire. L’instruction d’emballage 650 de l’IATA donne les instructions pour l’emballage de substances
infectieuses assignées à UN 3373 et ce qui suit est un résumé de ces instructions d’emballage. Cependant, la
procédure complète, telle qu’elle est décrite dans la plus récente version de la Réglementation sur les produits
dangereux de l’IATA, doit être suivie (5, 6).
12
Manuel terrestre de l’OIE 2005
Chapitre 1.1.1. — Méthodes d’échantillonnage
i)
Les substances infectieuses assignées à UN 3373 « Échantillons de diagnostic » doivent être emballées
dans un emballage de bonne qualité, qui doit être suffisamment solide pour résister aux chocs et aux
chargements habituellement subis au cours des transports. L’emballage doit être construit et fermé afin
d’empêcher toutes pertes du contenu, qui peuvent survenir dans des conditions normales de transport.
ii)
L’emballage doit être constitué de 3 éléments :
•
•
•
iii)
Pour les substances liquides :
•
•
•
•
•
iv)
d’un réceptacle (conditionnement primaire) ;
d’un emballage secondaire ; et
d’un emballage externe rigide.
Le réceptacle doit être étanche aux fuites et ne doit pas contenir plus de 1 litre ; l’emballage secondaire
doit également être étanche aux fuites ;
Le premier réceptacle doit être entouré d’un matériel absorbant approprié afin d’absorber tout fluide ;
Si plusieurs premiers réceptacles sont utilisés, ils doivent être emballés individuellement ou séparés
pour éviter le contact ;
Le premier réceptacle ou le second emballage doivent résister, sans fuite, à un différentiel de pression
interne de 95 kPa dans une échelle de –40°C à +55°C (–40°F à 130°F) ;
L’emballage extérieur ne doit pas contenir plus de 4 litres. Cette quantité exclue la glace, la glace
carbonique, ou l’azote liquide utilisées pour maintenir les échantillons froids.
Pour les substances solides :
•
•
•
•
Le(s) premier(s) réceptacle(s) utilisé(s) pour des solides ne doit pas fuir (pas de perte de poudres) et
ne doit pas excéder la limite de poids de l’emballage extérieur ; l’emballage secondaire doit être
étanche aux fuites de poudres ;
Le premier réceptacle doit être entouré d’un matériel absorbant approprié afin d’absorber tout fluide
dans ce premier réceptacle ;
Excepté pour les emballages contenant des parties de corps, d’organes ou des corps entiers,
l’emballage externe ne doit pas contenir plus de 4 kg. Cette quantité exclue la glace, la glace
carbonique, ou l’azote liquide utilisées pour maintenir les échantillons froids ;
S’il y a un doute concernant la présence ou non d’un liquide résiduel dans le réceptacle primaire
pendant le transport alors un emballage adapté aux fluides, incluant le matériel absorbant, doit être
utilisé.
v)
Une liste détaillée du contenu doit être jointe entre l’emballage second et l’emballage externe.
vi)
Si l’expédition se fait à température ambiante ou plus, le premier réceptacle doit avoir des explications
claires assurant qu’il résiste aux fuites, telles qu’un bouchon résistant aux fuites, soudé par la chaleur ou un
bouchon à jupe. Si des bouchons à vis sont utilisés, ils doivent être soudés avec un parafilm ou un adhésif.
vii)
Des blocs pré-congelés ou de la glace carbonique peuvent être déposés autour du second emballage. Si de
la glace carbonique est utilisée, il doit y avoir un support interne pour maintenir le second emballage dans sa
position originale après que la glace carbonique se soit dissipée. L’emballage externe doit permettre la
libération du dioxyde de carbone. Il y a des recommandations particulières décrites dans la DGR en ce qui
concerne l’utilisation d’azote liquide.
viii) Les emballages contenant des échantillons de diagnostic ou cliniques ne nécessitent pas l’inscription de la
quantité nette sur l’emballage extérieur. Cependant, si de la glace carbonique est utilisée comme réfrigérant,
la quantité nette de glace carbonique doit être donnée.
ix)
Les réceptacles primaires et secondaires doivent être déposés dans un conteneur d’expédition avec un
matériel de matelassage approprié.
x)
L’emballage doit pouvoir résister à une chute test de 1,2 m (Il existe des exigences supplémentaires
concernant la résistance des emballages utilisés pour les échantillons UN 2900 et UN 2814).
xi)
La surface de l’emballage extérieur doit avoir au moins une dimension minimale de 100 mm x 100 mm.
xii)
Pour le transport, la marque 3373 doit être affichée sur la surface externe de l’emballage extérieur sur un
fond de couleur contrastée et doit être clairement visible et lisible. La marque doit avoir la forme d’un carré
disposé avec un angle de 45° (forme de diamant) et avec chaque coté d’une longueur d’au moins 50 mm,
Manuel terrestre de l’OIE 2005
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Chapitre 1.1.1. — Méthodes d’échantillonnage
l’épaisseur de la ligne doit être d’au moins 2 mm, et les lettres et nombres doivent faire au moins 6 mm de
haut. Le nom approprié d’envoi « Échantillon de Diagnostic », « Échantillon Clinique » ou « Substance
Biologique de catégorie B » en lettre d’au moins 6 mm de haut doit être inscrit sur l’emballage extérieur à
côté du symbole en forme de diamant.
4.
Formulaires d’expédition
Tous les formulaires d’expédition, y compris la licence d’importation et le formulaire de soumission doivent être
déposés dans une enveloppe attachée à l’extérieur du conteneur d’expédition. Les formulaires et les étiquettes
doivent être remplis comme cela est décrit dans la DGR et également placés à l’extérieur du paquet.
E. CONSERVATION DES ÉCHANTILLONS POUR UN STOCKAGE PROLONGÉ
Établir une collection d’échantillons pour une étude ultérieure peut s’avérer utile. Ceci peut inclure des cultures
(pour la comparaison avec de futurs isolats), des tissus ou des échantillons de sérum qui peuvent être utilisés
pour la validation de nouvelles méthodes et une collection de tissus fixés, ou de blocs de paraffine, pour de
futures analyses histologiques. La plus utile des collections est sans doute la conservation d’échantillons de
sérum. Ces échantillons stockés peuvent être utiles si une recherche rétrospective est faite pour comparer l’état
d’une maladie actuelle avec celui des cas précédents.
•
Banque de sérums
Les échantillons de sérums peuvent donner beaucoup d’informations à propos des animaux sur lesquels ils ont
été prélevés. Les échantillons peuvent être testés pour une variété de constituants tels que les immunoglobulines,
des traces d’éléments, de toxines, d’hormones et d’enzymes. Si une quantité suffisante d’échantillons de sérum a
été prélevée au hasard sur une population, des comparaisons valides peuvent être faites en fonction du sexe, de
l’âge, de la race et de la situation géographique. Les résultats de cette comparaison peuvent permettre
l’identification de groupes à haut risque, des priorités dans les vaccinations peuvent être établies, et des profils et
fréquences de maladies peuvent être déterminés (7).
Une banque de sérum est une collection référencée de sérums qui est stockée de telle sorte que les propriétés
immunologiques et biochimiques sont conservées. Les conditions de stockage et la manière de référencer sont
essentielles pour la réussite d’une banque sérologique. Chaque sérum doit être individuellement documenté et
identifié. La base de données doit contenir toutes les informations utiles sur l’origine de l’échantillon et les
résultats obtenus lors des tests. Des données supplémentaires pouvant être intéressantes, telles que les
conditions climatiques et la productivité des animaux peuvent être incluses. Des dossiers précis sont essentiels et
ils doivent être obtenus lorsque les échantillons de sang sont collectés. Le premier point essentiel est
l’identification complète de l’animal. Le nombre de renseignements enregistrés doit être approprié à la capacité de
l’opérateur, la précision étant plus importante que la quantité d’informations. Bien que le regroupement de sérum
diminue la documentation et l’espace de stockage, il doit si possible être évité, parce qu’il réduit considérablement
l’utilité du matériel. Une attention doit être portée pour que le sang soit prélevé de façon aussi aseptique que
possible, et la stérilité doit être maintenue pendant la préparation du sérum et toutes autres manipulations. Les
références de la banque de sérums doivent être bien organisées, et il est préférable de les conserver dans une
base de données informatique avec une sauvegarde appropriée. Une méthodologie a été suggérée et est décrite
en détail dans la référence 7.
Les sérums peuvent être stockés pour utilisation ultérieure pendant une certaine période de temps, ou peuvent
être gardés pour un stockage à long terme à des fins historiques. Ces deux types de fonctions doivent être
séparées. Les conditions de stockage doivent minimiser la perte des propriétés immunologiques et biochimiques
du sérum. Il existe trois méthodes : la congélation, le stockage à sec sur des disques de papier à température
ambiante et la lyophilisation. Pour une conservation à long terme de sérum par le froid, la température centrale
doit être maintenue en dessous de –60°C. La température la plus basse est la meilleure, mais c’est aussi la
plus coûteuse. L’azote (N2) en phase liquide est à –196°C, la vapeur d’azote est à –100°C et un congélateur ultrafroid maintient une température de –90°C. Quelques banques de sérum ont été maintenues à –20°C, mais les
sérums peuvent se détériorer et ne plus permettre la détection de quelques paramètres, particulièrement s’ils ont
été conservés longtemps à cette température. Les congélateurs ultra-froids doivent être équipés d’un système
d’alerte si la température remonte en raison d’un problème mécanique ou d’une coupure électrique. Un
générateur de secours est essentiel, ainsi qu’un espace froid de stockage alternatif si le transfert du contenu du
congélateur s’avère nécessaire. Le stockage sur disque de papier est une méthode simple et peu coûteuse, mais
elle ne permet le stockage que de petites quantités de sérum et le sérum élué n’est utilisable que pour un nombre
limité d’épreuves. Les disques doivent être gardés dans une atmosphère froide et sèche. Ils peuvent
probablement donner des résultats satisfaisants jusqu’à 5 ans. La lyophilisation est généralement considérée
comme la meilleure méthode de conservation à long terme des sérums. Si les conditions de congélation sont
14
Manuel terrestre de l’OIE 2005
Chapitre 1.1.1. — Méthodes d’échantillonnage
optimisées la perte des caractéristiques du sérum est minimisée. La lyophilisation nécessite un équipement
coûteux et demande également beaucoup de temps. Les flacons de lyophilisat doivent être conservés à 4°C.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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