Fonds des Nations Unies pour la Population

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Fonds des Nations Unies pour la Population
Fonds des Nations Unies
pour la Population
EVALUATION FINALE DU 7ème PROGRAMME DE COOPERATION NIGERUNFPA 2009-2013
RAPPORT FINAL
Equipe de l’Evaluation :
-
Dr. Alain BADJECK : Démographe, Consultant International, Team Leader, Santé et
Droits en matière de reproduction
-
Marthe DIARRA : Sociologue, Consultante nationale, Genre et Droits Humains
-
Aboubacar SOULEY, Socio-anthropologue, Expert Population et Développement
Niamey, Novembre 2012
Table des matières
1.1 OBJECTIFS DE L’EVALUATION
1.2 COUVERTURE DE L’EVALUATION
1.3 METHODOLOGIE ET PROCESSUS
1.4 METHODES DE COLLECTE DES DONNEES
1.5 EVALUATION DU SYSTEME DE SUIVI ET EVALUATION DU BUREAU
1.6 METHODES D’ANALYSE DES DONNEES
1.7 PROCESSUS DE L’EVALUATION
2.1 DEFIS EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT
2.2 ROLE DE L’ASSISTANCE EXTERNE
3.1 PROCESSUS DE PROGRAMMATION STRATEGIQUE
3.2 REPONSE DE L’UNFPA A TRAVERS LE PROGRAMME PAYS
3.3 STRUCTURE FINANCIERE DU PROGRAMME EN COURS
4.1 SANTE DE LA REPRODUCTION ET VIH/SIDA
4.2 POPULATION ET DEVELOPPEMENT
4.3 GENRE
5.1 MODALITES DE GESTION DU 7E PROGRAMME
5.2 CAPACITES DE GESTION DU BUREAU-PAYS
5.3 CAPACITES DE MISE EN ŒUVRE
5.4 FORCES ET FAIBLESSES DU PROGRAMME
5.5 LEÇONS APPRISES
6.1 ALIGNEMENT STRATEGIQUE INSTITUTIONNEL
6.2 ALIGNEMENT SYSTEMIQUE
6.3 CAPACITE DE REPONSE DE L’UNFPA
6.4 VALEUR AJOUTEE
7.2 CADRE DES RESULTATS
7.3 SUIVI DES INTRANTS ET DES ACTIVITES
7.4 SUIVI DES PRODUITS ET DES EFFETS
7.5 SUIVI DES HYPOTHESES ET DE RISQUES
7.6 RENFORCEMENT DES CAPACITES NATIONALES EN SUIVI ET EVALUATION
8.1 CONCLUSIONS
8.2 RECOMMANDATIONS
12
12
13
14
15
15
16
18
30
32
35
38
42
68
81
100
100
104
107
108
109
112
113
114
118
120
120
121
121
123
130
i
SIGLES ETABREVIATIONS
AFD : Agence française de développement
AGR : Activités génératrices de revenus
ANBEF : Association Nigérienne pour le bien être familial
APC : Approche par compétence
ASBC : Agent de santé à base communautaire
ASC : Agent de santé communautaire
AT : Assistant technique
BAD : Banque africaine de développement
BCEAO : Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest
BLU : Bande latérale unique
BM : Banque mondiale
BTP : Bâtiments et travaux publics
CA : Conseil d'administration
CCA : Common Country Assessments
CCM : Country Commodity Manager
CDI : Consommateurs de drogues injectables
CDMT : Cadre de dépenses à moyen terme
CEDEF : Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des
femmes
CHR : Centre hospitalier régional
CIPD : Conférence internationale sur la population et le développement
COAR : Country Office Annual Report
CPAP: Country Program Action Plan
CPD : Country Program Document
CPN : Consultation prénatale
ii
CSI : Centre de Santé intégré
CSRD : Conseil suprême pour le redressement de la démocratie
CV : Curriculum vitae
DD/PF/PE : Direction départementale de la promotion de la femme et de la protection de
l'enfant
DDP/RS : Direction départementale de la population et des réformes sociales
DEX : Direct Agency Execution
DGPP : Déclaration générale de politique de population
DH : Droits humains
DMU : Dispositif minimum d'urgence
DOS : Division for Oversight Services
DRP/RS : Direction régionale de la population et des réformes sociales
DRPF/PE : Direction régionale de la promotion de la femme et de la protection de l'enfant
DRSP : Direction. Régionale de la santé
DSME : Direction de la santé de la mère et de l'enfant
EDSN : Enquête démographique et de santé au Niger
EmEP : Éducation en matière d'environnement et de population
ENBC : Enquête nationale sur le bien être
ENSEA : Ecole nationale supérieure de l’électronique et de ses applications
ENSP : École nationale de santé publique
FAO : Food and Agriculture Organization (of United Nations)
FCFA : Franc de la communauté francophone d’Afrique
FFI : Femmes fistuleuses identifiées
FFP : Femmes fistuleuses opérées
GAR : Gestion axée sur les résultats
HD : Hôpital de district
IADM : Initiative de l’Allègement de la Dette Multilatérale
iii
IDH : Indice du développement humain
IEC/CCC : Information éducation communication / communication pour le changement de
comportement
IFORD : Institut de formation et de recherche démographiques
IFTIC : Institut de formation aux techniques de l'information et de la communication
IGN : Initiative genre Niger
IMIS : Integrated Management Information System
INS : Institut national de la statistique
ISF : Indice synthétique de fécondité
IST/VIH/SIDA : Infection sexuellement transmissible/syndrome d’immuno déficience
acquise
MCA : Millennium Challenge Account
MGF : Mutilations génitales féminines
MICS : Multi Indicators Clustery survey
MSP : Ministère de la santé publique
NEX : National Execution
NPO : National Program Officer
NPPP : National Professional Project Personnel
OAS : Organisation africaine de la santé
OCHA : Office for Coordination of Humanitarian Affair
OMD : Objectif du millénaire pour le développement
ONG : Organisation non gouvernementale
ONPPC : Office national des produits pharmaceutiques et chimiques
ONU : Organisation des Nations Unies
OSC : Organisation de la société civile
P&D : Population et développement
PAA : Projet paix Aïr Azawagh
PDC : Plan de développement communal
iv
PDDE : Programme décennal de développement de l'éducation
PDES : Plan de développement économique et social
PDS : Plan de développement sanitaire
PE : Partenaires d’exécution
PEH : Projet d’établissements hospitaliers
PF : Planification familiale
PIB : Produit intérieur brut
PNG : Politique nationale genre
PPTE : Pays pauvres très endettés
PRN : Présidence de la République du Niger
PRODOC : Programme Document
PTA : Programme de travail annuel
PTF : Partenaires techniques et financiers
QUIBB : Questionnaire unifié des indicateurs de base du bien être
REDATAM : REtrieval of DATA for small areas by Microcomputer
RGPH : Recensement général de la population et de l’habitat
RHCS : Reproductive Health Commodity Security
SAFEM : Salon international de l'artisanat pour la femme
SDR : Stratégie de développement rural
SDRP : Stratégie de développement accéléré et de réduction de la pauvreté
SE : Suivi-évaluation
SNIS : Système national d’information sanitaire
SNU : Système des Nations Unies
SONGES : Soutien aux organisations non gouvernementales du sud
SONIPHAR : Société nigérienne des industries pharmaceutiques
SONU : Soins obstétricaux et néonataux d'urgence
SONUB : Soins obstétricaux et néonataux d’urgence de base
v
SONUC : Soins obstétricaux et néonataux d’urgence complets
SP : Strategic Plan
SPD : Stratégies de population et développement
SR : Santé de la reproduction
SR/PF : Santé de la reproduction/planification familiale
SSB : Services sociaux de base
SSR : Santé sexuelle et reproductive
SSRAJ : Santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes
TDR : Termes de référence
UE : Union européenne
UEMOA : Union économique et monétaire ouest-africaine
UNCT : United Nations Country Team
UNDAF : United Nations Development Assistance Framework
UNEG : United Nations Evaluation Group
UNFPA : United Nations Population Fund
UNICEF : United Nations Children Fund
UNPD : United Nations program for development
USAID : United States Agency for International Development
USD : United States Dollar
VBG : Violence basée sur le genre
VIE : Volontaires pour l'intégration de l'éducation
VIH : Virus de l'immunodéficience acquise
VNU : Volontaire des Nations Unies
vi
Tableau 1 : Indicateurs démographiques et socio-économiques du Niger
Type de données
Données démographiques
Population totale
% de la population des femmes en âge de procréer
(15-49 ans)
% de la population de moins de 15 ans
% de la population de moins de 25 ans 64%
Taux de croissance démographique
% de la population rurale
% de la population urbaine
Densité de la population
% des femmes dans population totale
Indice synthétique de fécondité (ISF)
Taux de mortalité maternelle pour mille naissances
vivantes
Taux de mortalité infantile pour mille
Taux de mortalité infanto juvénile pour mille
Espérance de vie à la naissance
Indicateurs socio économiques de base
PIB par tête d’habitant (en milliards FCFA)
Taux de croissance du PIB réel
Taux de croissance économique
Année
Estimation
2012
2011
16274738 INS
21,56%
INS
2012
2012
2001
2012
2012
2012
2012
2006
2010
49,2%
10698918
3,3%
78,3%
21,7%
12,8
50,1%
7,1
554
INS
INS
INS
INS
INS
INS
INS
INS
INS
2010
2010
2011
63,2
130,5
58,8
INS
INS
INS
3004,4
2,1%
3,8%
INS
INS
INS
15%
SNIS
42,8%
ENBC III
17,1%
ENBC III
81,9%
INS
63,9%
INS
59,5%
INS
0,295
90,55%
UNPD
INS
2011
2011
20002010
Part du budget de l’Etat alloué aux dépenses de 2010
santé (en %)
2009Taux d’alphabétisation chez les hommes
2010
2009Taux d’alphabétisation chez les femmes
2010
2009Taux brut de scolarisation chez les garçons
2010
2009Taux brut de scolarisation chez les filles
2010
% Population vivant au-dessous du seuil de 2008
pauvreté monétaire
2011
IDH (Indice de développement Humain)
% de femmes enceintes ayant accompli au moins 1 2010
visite CPN
2010
% d’accouchements assistés
2010
Taux de prévalence contraceptive
Source
de
données
37,1%
INS
15% ou SNIS
16
vii
Structure du rapport d’évaluation du Programme pays
Le présent rapport de l’évaluation finale du 7ème Programme de coopération NIGER-UNFPA
comprend 8 chapitres et plusieurs annexes.
L’introduction constitue le 1er chapitre et présente le contexte de l’évaluation, ses objectifs et
sa couverture, la méthodologie, y compris les difficultés rencontrées et les contraintes liées à
cet exercice. Le chapitre 2 met en évidence les principaux défis auxquels le NIGER fait face
en termes de développement économique et social, notamment dans les domaines de la Santé
de la reproduction, de Population et Développement et de Genre.
Le chapitre 3 se concentre sur la réponse globale du système des Nations Unies aux défis du
développement du Niger, et met en exergue la réponse spécifique de l’UNFPA à travers son
programme de coopération avec le Niger, fondé sur les trois composantes : Santé de la
reproduction, Population et Développement, et Genre.
Le chapitre 4 présente les résultats de l’évaluation au niveau de chacun des trois domaines
d’intervention. Le chapitre 5 traite de la gestion du programme.
Le chapitre 6 se focalise sur le positionnement stratégique de l’UNFPA au Niger ; le chapitre
7 fait le bilan du système de suivi et évaluation, et le chapitre 8 présente les conclusions et
recommandations. Enfin, pour terminer, des documents de référence et des outils utilisés au
cours de cette évaluation sont présentés en annexes.
Remerciements
L’Equipe de l’évaluation exprime ses vifs remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin,
ont contribué au succès et à l'accomplissement de ce travail.
Ces remerciements s’adressent d’abord à la Représentante de l’UNFPA au Niger, Mme
Monique Clesca, pour ses avis compétents et ses conseils éclairés, qui ont permis aux
évaluateurs de travailler dans des bonnes conditions et d’atteindre les objectifs tels que définis
dans leurs termes de référence. L’équipe saisit la même occasion pour remercier tout le
personnel du bureau UNFPA-Niger pour son accueil et ses contributions à l’amélioration de
la qualité de ce rapport tant sur le plan du contenu que de la forme.
L’Equipe exprime sa grande reconnaissance à tous les partenaires d’exécution des ministères
impliqués dans la mise en œuvre du 7è programme, rencontrés à Niamey ou dans les régions
lors des visites sur le terrain, aux ONG, aux agences du SNU, pour leur disponibilité, leur
gentillesse, et leur grande connaissance à la fois du programme et du terrain.
Il est difficile d’oublier les autorités religieuses, coutumières, politiques et administratives,
tant au niveau central, décentralisé, qu’au niveau des communautés ; elles ont montré une
grande capacité d’écoute et de patience en consacrant leur temps aux entretiens avec la
mission, et en répondant aux questions de l’évaluation en toute liberté et franchise. Qu’ils
soient tous remerciés !
viii
Enfin, cette mission n’aurait pas pu se dérouler normalement sans l’aide et la disponibilité des
responsables d’antennes UNFPA placées dans les différentes régions du pays, et que l’Equipe
remercie chaleureusement.
ix
RESUME EXECUTIF
CONTEXTE
La présente évaluation finale vise à apprécier les résultats du 7è programme de coopération
entre le Gouvernement du Niger et l’UNFPA-Niger. Ce programme qui fait l’objet
d’évaluation, couvre une période allant de 2009 à 2013. Il a pour fondement les trois
domaines programmatiques de l’UNFPA : (i) santé de la reproduction (SR) ; (ii) population et
développement (P&D), et (iii) genre, et contribue aux effets UNDAF 2009-2013 suivants :
− effet UNDAF 2 : d’ici 2013, les populations vulnérables utilisent les services
sociaux de base (SSB) de qualité et participent à la maîtrise de la croissance
démographique ;
− effet UNDAF 3 : d’ici à 2013, les institutions nationales et locales gouvernent
démocratiquement dans le respect des droits humains, de l’équité de genre et
contribuent à la consolidation de la paix.
Le budget initial global du 7èmeprogramme s’élève à 26.8 millions USD, dont USD 16.5
millions USD de ressources régulières, et 10.3 USD d’autres ressources.
OBJECTIFS DE L’EVALUATION
L’évaluation du 7è programme visait à : (i) apprécier la pertinence, l’efficacité, l’efficience,
et la durabilité/impact des trois composantes (santé de la reproduction et droits en matière
de procréation, population et développement, genre), (ii) analyser la réponse stratégique de
l’UNFPA par rapport au contexte national ; (iii) apprécier le positionnement stratégique de
l’UNFPA au sein de la communauté des partenaires au développement nationaux et
internationaux grâce à ses avantages comparatifs ajoutés aux efforts du gouvernement visant
l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble de la population ; (iv) identifier les leçons
apprises en vue d’améliorer la gestion et la qualité du prochain programme.
Finalement, les résultats de l’évaluation serviront à éclairer les décisions sur les activités
relatives aux interventions entreprises dans le cadre du programme, dans un processus
participatif, à rendre possible l’apprentissage au sein même de l’UNFPA et des partenaires au
développement.
COUVERTURE DE L’EVALUATION
Le choix de la zone d’intervention est pertinent, parce qu’il est fondé sur : (i) les priorités
nationales ; (ii) les besoins et les réalités des populations locales, notamment leur niveau de
pauvreté élevé associé à une mortalité et à une fécondité élevées, et à la dégradation générale
de leurs conditions de vie ; (iii) la recherche de synergies avec les autres agences du Système
des Nations Unies (SNU) pour plus d’efficacité et de visibilité ; (iv) les leçons apprises du
6ème programme ; (v) le mandat de l’UNFPA par le développement des initiatives intégrées de
population et développement, genre, santé de la reproduction, y compris le VIH et le Sida,
dans toute la zone d’intervention.
Le programme a une couverture nationale pour tout ce qui concerne les stratégies et les
politiques, la mobilisation sociale, le repositionnement de la planification familiale (PF), la
prévention du VIH et des violences basées sur le genre (GBV).
1
L’évaluation a couvert les trois domaines programmatiques (Santé de la reproduction et droits
en matière de procréation, Population et Développement, Genre) exécutés dans les différentes
zones d’intervention, avec l’implication des partenaires d’exécution, des agences du SNU, des
organisations de la société civile, des communautés locales, sur la période allant de 2009 à
2013.
METHODOLOGIE ET PROCESSUS
La méthodologie adoptée pour évaluer le septième Programme de coopération Niger-UNFPA
2009-2013 était celle proposée et recommandée par la Branche de l’Evaluation (DOS) du
Siège de l’UNFPA. Celle-ci a été systématiquement appliquée à toutes les étapes du
processus, conformément aux directives telles que présentées dans le HANDBOOK et qui
ont servi de guide aux évaluateurs dans leur travail. Contrairement aux approches
méthodologiques passées, l’approche DOS vise à respecter les normes et standards
internationaux aujourd’hui en vigueur1.
CRITERES
ET QUESTIONS D’EVALUATION
Les évaluateurs ont eu comme tâche principale de procéder à la précision des questions
d’évaluation sur la base d’une matrice d’évaluation (proposée par DOS) et ont utilisé toute la
batterie d’outils contenus dans le HANDBOOK. La matrice d’évaluation fait partie des
outils principaux utilisés, car elle lie les questions aux critères relatifs à la pertinence, à
l’efficacité, à l’efficience et à la durabilité dans l’analyse des trois composantes du
Programme (SR, P&D, Genre).
Pour l’analyse du positionnement stratégique de l’UNFPA, trois critères ont été retenus :
l’alignement stratégique, la réponse et la valeur ajoutée.
Les questions relatives aux critères d’évaluation sont des questions standard qui ont été
adaptées au contexte nigérien.
UNFPA Policy - UNEG norms and code of conduct
1
2
PRINCIPALES CONCLUSIONS
Au niveau stratégique
La lutte contre la mortalité maternelle
et néonatale, la maîtrise de la croissance
démographique, demandent d’importants
investissements et d’actions fortes. Car, le
Niger est un véritable « laboratoire
démographique » où les problèmes de
population se posent avec une acuité
extrême et revêtent une dimension
exceptionnelle, dans un contexte socioculturel, religieux et politique complexe.
Dans un tel contexte, les approches
classiques pour faire face à la croissance
démographique et lutter contre la mortalité
maternelle et néonatale ne suffisent donc
plus. C’est pourquoi le programme a
innové en adoptant des stratégies porteuses
de changements et de durabilité, venues de
l’intérieur même des communautés. On
peut notamment citer parmi les « stratégies
du dedans » l’initiative des Ecoles des
Maris et des comités de soutien à la SR qui
ont contribué à améliorer significativement
les indicateurs de SR et de PF dans toutes
les régions, à faire prendre conscience des
effets négatifs d’une trop forte croissance
démographique dans la vie des individus,
des ménages et de la société, et des
questions liées au genre et aux jeunes et
adolescents.
Face à une croissance démographique
particulièrement forte et débridée,
l’UNFPA a fait un plaidoyer qui a donné
d’importants résultats en matière de prise
en compte des questions de population
dans la planification du développement au
Niger. Il a adopté une approche globale et
systémique de ces questions, étant entendu
que celles-ci sont avant tout des
phénomènes qui résultent de la pauvreté et
du manque de développement. Dans cette
approche
intégrée,
la
dynamique
démographique et le genre viennent en
support à la santé de la reproduction, et les
trois composantes s’enrichissent et se
renforcent mutuellement.
L’UNFPA a mis l’accent sur une
approche communautaire des questions
de population, notamment de celles liées à
la santé de la reproduction, à la
planification familiale, et au genre. Des
stratégies porteuses de changements ont été
mises en place ou fortement appuyées : les
Ecoles des Maris, les comités de soutien à
la santé de la reproduction, les centres amis
des jeunes ont contribué à l’augmentation
de la demande des services de SR/PF, au
rapprochement desdits services des
populations, et à leur utilisation par un
nombre croissant de femmes, de jeunes et
adolescents.
Grâce à un plaidoyer soutenu auprès du
gouvernement, des autorités politiques
et
administratives,
des
autorités
religieuses et coutumières, l’UNFPA a pu
placer à un niveau élevé le programme
d’action de la conférence internationale
sur la population et le développement
(CIPD). Sur le terrain, des actions sont
effectivement menées dans le cadre des
trois domaines programmatiques pour
atteindre les objectifs de la CIPD et les
OMD (parmi lesquels l’OMD 5 fait l’objet
d’une attention particulière).
Toutes les activités entreprises par
l’UNFPA au Niger découlent du Plan
Stratégique de l’UNFPA et des grandes
orientations du Gouvernement en
matière de développement et de lutte
contre la pauvreté. Elles mettent un accent
particulier sur les groupes vulnérables (les
femmes en âge de procréer, les mères, les
nouveau-nés, les jeunes et adolescents).
3
Des efforts considérables ont été déployés,
afin que ces groupes vulnérables aient tous
accès aux services de SR et de prévention
des IST/VIH/Sida de qualité, et qu’ils les
utilisent systématiquement.
Le programme a souffert du manque de
coordination au niveau central et
régional,
des
retards
dans
les
décaissements des fonds, de l’insuffisante
maîtrise des règles et procédures de
l’UNFPA par la partie nationale, du
manque de suivi et de supervision réguliers
sur le terrain, d’une insuffisante capacité
d’absorption des fonds, etc. Tout cela a
contribué, dans une certaine mesure, à
réduire relativement la performance du
programme.
Au cours de ce 7è programme, l’UNFPA
a joué un rôle actif au sein de la
coordination de UNCT, notamment au
sein des différents groupes techniques
(VIH/Sida, Genre, urgences humanitaires),
contribuant ainsi à améliorer la
coordination des agences du SNU au
niveau central. Au niveau régional,
notamment à Maradi où le SNU a mis en
place un programme conjoint, toutes les
personnes interrogées apprécient le rôle
joué par le Fonds surtout en ce qui
concerne la maîtrise de la croissance
démographique.
En termes de valeur ajoutée, l’UNFPA a
démontré qu’il avait quelque chose de plus
que les autres agences du SNU et
partenaires au développement dans ses
trois
domaines
programmatiques :
Population et Développement, Santé de la
reproduction/VIH/Sida, et Genre ; son
expertise technique en santé de la
reproduction et VIH/Sida, en collecte et
analyse des données, son plaidoyer
incessant sur les questions de population,
d’équité et d’égalité entre sexes, lui
accordent un statut unique par rapport aux
autres partenaires.
Dans beaucoup de cas, l’UNFPA est le
seul partenaire à intervenir directement :
collecte et analyse des données
(recensement général de la population et de
l’habitat),
réparation
des
fistules
obstétricales, etc.
Au niveau programmatique
o Santé de la reproduction et droits
en matière de procréation
Le programme a centré ses efforts sur
les
activités
d’IEC/CCC,
de
communication
sociale
et
communautaire,
de
plaidoyer,
à
l’intention des autorités politiques,
administratives, coutumières et religieuses.
Ces activités ont déclenché un vaste
mouvement social qui a entraîné une
transformation progressive des mentalités
vis-à-vis des questions de SR et des
IST/VIH/Sida, de violences basées sur le
genre, y compris de planification familiale.
Une attention particulière a été portée aux
jeunes et adolescents, grâce à l’appui à
l’éducation par les pairs et au
développement des compétences de vie
courante. Le nombre de centres amis des
jeunes a augmenté, de nombreux outils de
formation et de sensibilisation sur les
questions de SR, des IST/VIH/Sida et de
PF ont été élaborés et vulgarisés, y compris
des supports spécifiques aux jeunes.
Des stratégies telles que l’initiative de
l’Ecole des Maris, les comités de soutien à
la SR, les Distributeurs à Base
Communautaire (DBC), les centres amis
des jeunes, incluant des activités
d’IEC/CCC et de plaidoyer, ont contribué,
dans une approche commune, à
l’augmentation de la demande des services
4
de SR, de prévention des IST/VIH/Sida et
de PF.
Cette augmentation de la demande des
services de SR, de prévention
d’IST/VIH/Sida et de PF est aussi due à
la forte croissance démographique qui
exerce une forte pression sur tous les
secteurs sociaux, particulièrement sur le
secteur de la santé.
Le repositionnement de la PF a occupé
une place centrale dans ce 7è programme ;
l’accent a été mis sur l’accès des
populations vulnérables aux services de
SR, de soins obstétricaux et néonatals
d’urgence de première nécessité. A cet
égard, tout a été mis en œuvre, y compris
le renforcement des capacités des
structures nationales et des prestataires des
services publics et privés dans la prise en
charge des besoins des populations en SR
et dans l’offre desdits services, et la prise
en charge des cas de fistule obstétricale
(FO).
D’importants efforts ont été déployés pour
le développement et l’appui aux structures
de prise en charge des besoins spécifiques
des jeunes et adolescents en matière de
SSRAJ et de prévention des IST/VIH/Sida,
sans oublier l’appui à la lutte contre les
MGF, la collecte et l’analyse des données
en SR, le développement de l’offre de
services de dépistage volontaire du VIH,
l’intégration de l’enseignement de la SR
dans les écoles et la Faculté de Médecine
de Niamey.
L’ensemble des interventions ci-dessous
a contribué à l’amélioration des
indicateurs de SR et de PF dans toutes
les régions, et au rapprochement des
services des communautés.
Quant à la prise en charge des urgences
humanitaires, le programme a, entre
autres, dispensé des formations sur le
DMU en matière de SR, distribué les
différents kits aux populations pendant les
crises dont le Niger a fait l’objet au cours
de ces dernières années. En particulier,
l’UNFPA a apporté assistance aux
populations affectées par les inondations
(Niamey, Agadez et Zinder) et le choléra
(Maradi) à hauteur respectivement de US $
101 967 et US $ 6 202, soit au total US $
108 169.
o Population et développement
Au
niveau
de
Population
et
Développement, la coopération entre
l’UNFPA, le Gouvernement, et
avec
d’autres partenaires au développement, a
accru et amélioré la production des
données sur la population en contribuant,
d’une part, à la formation d’une masse
critique de compétences en matière de
collecte, d’analyse et de diffusion de
données sociodémographiques. Ce sont
environ 6 experts formés en statistiquedémographie à l’IFORD (Yaoundé),
plusieurs spécialistes formés dans les
domaines de la population, de la santé de la
reproductive et du genre.
Comme résultat majeur, la disponibilité
des données désagrégées pour le
développement a contribué à la
formulation des documents de politique et
de stratégies de développement de grande
qualité.
L’amélioration des connaissances dans
les domaines de la population a été un
levier pour une prise en compte des
questions de population, santé de la
reproduction et genre dans l’élaboration, la
mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des
cadres nationaux de développement. Ainsi,
le plaidoyer et le dialogue de politique ont
été continus pour une prise en compte
effective de la problématique des jeunes,
des adolescents et des femmes dans les
5
politiques et stratégies nationales de
développement.
Des études sur la pauvreté, la migration, la
planification familiale, le VIH, les
violences basées sur le genre et dans
d’autres domaines de la population ainsi
que des plateformes d’échanges comme
des ateliers de réflexion sur les questions
de population, santé de la reproduction et
genre, des publications sur les questions de
population, ont été appuyés par le
programme.
La politique nationale de population a
été adoptée il y a plusieurs années, mais
elle n’est pas mise en œuvre. Pourtant,
compte tenu de l’importance des questions
de population au Niger, la mise en œuvre
de cette politique nationale de population
deviendrait un précieux instrument pour la
prise en compte de la dynamique
démographique dans la planification du
développement, et donc favoriserait en
même temps la baisse de la croissance
démographique,
l’équilibre
entre
croissance démographique et croissance
économique.
o Genre
Le plaidoyer, l’appui technique et
financier du Programme Pays
ont
contribué à l’amélioration du cadre
juridique et institutionnel dans le domaine
du genre, y compris les violences basées
sur le genre.
Concernant le renforcement des
capacités en genre, le niveau régional ne
semble pas prendre le relais de la
formation, malgré l’existence des réseaux
de formateurs. La mission n’a pas recensé
des cas de formations tenues en dehors de
celles effectuées dans le cadre de
l’Initiative Genre Niger par défaut d’un
système de suivi à charge des régions avec
des indicateurs à faire progresser à ce
même niveau.
Depuis sa conception jusqu'aux actions,
le 7ème Programme a révélé un net
souci de respecter les cadres et
orientations nationales et internationales
en matière de genre, en priorisant la
concertation dans les milieux qui ont fait
preuve de plus de résistance au genre, entre
les différents partenaires étatiques et de la
société civile du niveau national, mais
aussi au niveau des régions pour prendre
en charge les diversités culturelles.
Le 7è programme a permis d’éveiller,
d’informer et de conscientiser la
population sur les violences basées sur le
genre et sur leurs conséquences néfastes.
Mais les activités de prise en charge sont
freinées par la mise en place d’un fonds
d’assistance judiciaire, et le système de
renseignement des indicateurs demeure
faible.
Le Programme a montré qu'il est
possible d'intervenir en genre en
respectant certaines conditions liées à :
i) la mise en œuvre par les véritables
acteurs des actions de l’Etat à travers le
MP/PF/PE, les services techniques, la
société civile et les acteurs locaux ; ii) la
mise au point d’une démarche concertée
des actions de développement tout en
prenant en compte la diversité culturelle.
L’UNFPA a appuyé un domaine très
sensible au Niger avec une grande
prudence et la mise en œuvre du
programme a montré qu’il est possible
d’aborder la question du genre, avec toutes
les catégories de populations, y compris les
maris, les ulémas, les jeunes.... L’UNFPA
a été le promoteur de la mise en œuvre
d’une approche genre qui concilie équité et
culture, mais aussi équité et paix dans une
concertation entre des acteurs bien ciblés.
Dans l’ensemble, au cours de cette
phase, le programme a réalisé de
nombreuses actions concrètes dans
divers domaines qui répondent toutes à
de réelles contraintes en matière de
genre. La capitalisation et la publication de
différentes bonnes pratiques, sous forme de
6
guides, de modules et de manuels, qui
retracent la démarche suivie, est la preuve
que le 7ème programme se positionne dans
le partage d’expérience et la recherche
continue d’une amélioration.
Mais certaines actions mises au point ont
dépassé trop vite le stade de la rechercheaction et de l'expérimentation et elles ont
pris une tournure de modèles à répliquer.
C'est le cas notamment de l’école des
maris
qui
reste
encore
une
expérimentation, en attendant de traiter la
question de sa viabilité et de sa pertinence
dans les autres régions.
Le volontariat a des limites évidentes
(les para juristes, les maris des écoles, les
clubs de jeunes défenseurs de droits, les
monitrices des centres de formation
professionnelle
pour la durabilité de
certaines actions) ; la nécessité s’impose de
rechercher des formules plus adéquates
dans les cultures locales qui seront basées
sur la reconnaissance sociale, ou des
systèmes effectifs de rémunération
adaptée.
o Suivi et Evaluation
En dépit des efforts considérables déployés
dans ce domaine, le système de suivi et
évaluation existant a rendu difficile la
mesure des résultats attendus. Les produits
du CPAP ont été plus ou moins bien
formulés, affectant ainsi la qualité des
indicateurs. Ceux-ci sont insuffisamment
SMART pour mesurer les résultats ; des
informations n’ont pas été régulièrement
collectées pour les renseigner ; ils n’ont
pas été utilisés pour le suivi. De même, le
suivi des risques et hypothèses n’est ni
régulier, ni systématique ou formalisé. Au
total, il y a une insuffisante culture de la
gestion axée sur les résultats. Les acteurs
impliqués dans la mise en œuvre du
programme ont encore, d’une manière
générale, une vision orientée vers les
activités et non vers les résultats.
PRINCIPALES
RECOMMANDATIONS
Au niveau stratégique :
Centrer
les priorités, éviter le
saupoudrage, ce qui permettra à
l’UNFPA de réduire le nombre de
partenaires d’exécution et de PTA à une
dimension gérable : Pour obtenir des
changements durables en termes de
comportements et de mentalités, l’UNFPA
doit entreprendre des interventions fortes, à
grand impact, et limiter le nombre de
petites activités qui ont une faible
influence sur la baisse de la croissance
démographique, de la mortalité maternelle
et néonatale. Cela veut dire qu’avec le peu
de moyens dont il dispose, le Fonds ne
peut être partout. Il doit davantage mettre
l’accent sur les acquis, sur les régions dont
les défis démographiques atteignent
réellement une dimension extrême, et sur
le renforcement des partenariats et la
décentralisation du programme. Il s’agit
de mettre l’accent sur les aspects dont
l’UNFPA est comptable, et cibler un
nombre restreint des structures d’après la
situation
géographique
et
socioéconomique des populations concernées.
Ceci permettra également au Fonds de
mieux mesurer ses interventions.
Poursuivre le plaidoyer auprès
du
Gouvernement, des autorités politiques,
administratives,
coutumières
et
religieuses, sur la maîtrise de la
croissance démographique, la lutte
contre la mortalité maternelle et
néonatale: Dans un pays où l’indice
synthétique de fécondité se situe autour de
7 enfants par femme, il est indispensable
7
que des stratégies soient adoptées pour une
maîtrise de cette fécondité à laquelle même
les femmes des communautés rencontrées
par la mission entendent contribuer. Dans
la partie sud de certaines régions comme
Zinder, il n’y a pratiquement plus de terres
cultivables pour tout le monde. On constate
que cette fécondité élevée va aussi de pair
avec une mortalité maternelle et néonatale
élevée.
Dans ce contexte, il faudra poursuivre les
campagnes de sensibilisation et de
mobilisation
à
l’endroit
de
la
population sur les violences sexuelles et
l’existence des opportunités de prise en
charge et amener les victimes à consulter
les services appropriés. Poursuivre le
développement des capacités dans les trois
domaines programmatiques : les capacités
sont la clé du développement. Le
développement durable ne se sous-traite
pas et ne peut être imposé de l’extérieur : il
exige capacités et leadership internes. Le
développement
des
capacités
fait
désormais partie des priorités de bon
nombre d’agences et de gouvernements.
C’est l’une des missions fondamentales de
l’UNFPA.
Mais si l’importance du développement
des capacités est reconnue, le choix des
stratégies fait débat. Pour certains, le
consensus apparent masque des désaccords
sur la formation en tant que stratégie. Pour
d’autres, le problème serait plus
fondamental : alors que de nombreux
programmes et projets de l’UNFPA ont
renforcé les capacités individuelles des
fonctionnaires, rares sont ceux qui ont eu
un impact tangible sur l’efficacité des
organisations en charge du développement
national (ministères et organismes publics).
Pour le prochain programme, l’UNFPA ne
pourra donc pas continuer à investir dans le
développement des capacités sans une
analyse des succès et des échecs du
développement
des
capacités
et
d’identification des stratégies efficaces.
Bâtir le futur programme sur les acquis
des programmes passés : le 7è
programme a obtenu beaucoup de résultats
qu’il faut continuer à valoriser, en
appuyant et développant davantage les
actions porteuses de changements et les
stratégies qui ont réussi.
Il est donc logique de se poser la question
de savoir quels sont les facteurs qui ont,
quand il s’est produit, favorisé le succès ou
les résultats obtenus. Comment les leçons
de ces succès peuvent-elles être répétées
dans des programmes futurs afin d’en
garantir le succès ?
L’objectif reste la valorisation des acquis
pour améliorer continuellement la qualité
des services et la viabilité des résultats à
long terme.
Redynamiser la cellule de coordination
globale du programme du Ministère du
Plan, de l’Aménagement du Territoire et
du Développement Communautaire : La
coordination globale du programme a été
l’un des échecs du cycle de programmation
actuel. Ce fait est déploré par tous ceux
que la mission a rencontrés et doit être
évité par le prochain programme. Car ce
manque de coordination pourrait signifier
que le Gouvernement ne prend pas ses
responsabilités pour veiller à la bonne mise
en œuvre de son propre programme. On
devra doter la cellule de coordination d’un
PTA COORDINATION pour lui permettre
d’assurer correctement ses missions de
suivi, de supervision et d’accompagnement
8
des partenaires d’exécution (PE) sur le
terrain.
Mettre un plus grand accent sur les
questions d’urgences humanitaires : La
composantes « urgences humanitaires » n’a
pas été très développée dans le 7è
programme. Il est en effet difficile de faire
la différence entre l’humanitaire et le
développement. L’UNFPA a été en
premier
associé
à
l’agenda
du
développement. Mais même si la
distinction entre institutions humanitaires
et institutions de développement reste
importante sur le plan de la coordination et
de l’efficacité, ce changement de contexte
a accru l’impact des crises humanitaires
sur la préservation des acquis du
développement concernant la santé
reproductive et d’autres aspects des points
essentiels du mandat de l’UNFPA.
Le
contexte actuel du Niger et
l’environnement sous-régional en font un
pays susceptible de connaître des crises
humanitaires de toute nature, notamment
les inondations et les crises alimentaires.
L’UNFPA doit donc être prêt à fournir
rapidement un appui approprié lors des
situations d’urgence, à mobiliser des
ressources extrabudgétaires pour ses
interventions dans le domaine de la
population et de la santé de la reproduction
dans les situations d’urgence.
Au niveau programmatique :
o Santé de la reproduction et droits
en matière de procréation
Compte tenu de l’état encore trop
fragile du Niger, le prochain programme
va continuer à mettre l’accent sur : (i) la
réduction de la morbidité, de la mortalité
maternelle et néonatale ; (ii) la prévention
immédiate et le traitement curatif des
fistules ; (iii) la planification familiale ;
(iv) la prévention des IST/VIH/SIDA,
notamment
chez les jeunes; (v)
l’amélioration de l’accès aux services de
SR, de prévention d’IST/VIH/SIDA et de
PF.
Plus spécifiquement, la mission
recommande de :
Poursuivre l’appui au développement
des services de santé de la reproduction,
de prévention des IST/VIH/Sida, et de
Planification familiale et à leur
utilisation : à travers: le plaidoyer, la
communication sociale et communautaire,
les réhabilitations, l’équipement des
maternités, les formations. La lutte contre
la fistule obstétricale (FO) et les
mutilations génitales féminines (MGF)
s’appuiera sur ces différentes actions et
stratégies.
Assurer la disponibilité permanente des
produits de SR et de PF, médicaments,
sang et dérivée de qualité : le plaidoyer en
faveur d’un plus grand engagement de tous
à la sécurisation des produits de santé de
la reproduction (SPSR) et de planification
familiale constituera l’un des points forts
du prochain programme. Il s’agira de
continuer à mettre l’accent sur l’accès
accru des populations aux produits de SR,
à renforcer les systèmes logistiques
existants, et contribuer à la réduction des
barrières à la SPSR.
Accélérer le remboursement des frais de
la gratuité des soins : À l’heure où la
communauté internationale réalise que les
Objectifs
du
Millénaire
pour
le
développement dans le domaine de la santé
ne seront manifestement pas atteints, les
enjeux d’un accès accru aux services de
soins et du financement de la santé dans les
pays les plus pauvres reviennent sur le
devant de la scène. A cet égard, le
Gouvernement du Niger a pris la bonne
option,
mais
les
difficultés
de
9
remboursement des frais de gratuité
commencent à hypothéquer la bonne
volonté politique de l’Etat.
Libérer à temps les fonds pour
permettre aux activités planifiées d’être
exécutées dans les délais requis : les
décaissements tardifs des fonds sont un
problème récurrent et structurel qui a
constamment perturbé la planification des
activités pendant toute la mise en œuvre de
ce programme. Dans ces conditions, la
qualité des résultats obtenus à la fin de ce
cycle de programmation s’en trouve dans
une certaine mesure affectée.
o Population et Développement
La mission recommande de :
Poursuivre la prise en compte de la
dynamique démographique et de ses
interrelations avec les besoins des
jeunes, y compris les adolescents, la
Santé sexuelle et reproductive, l’égalité
entre les sexes dans les politiques et
stratégies de développement : le huitième
programme continuera à renforcer les
capacités des institutions nationales et de la
société civile afin qu’elles soient outillées
pour prendre en compte les besoins des
jeunes/adolescents et des femmes en
SR/PF, égalité des sexes et autonomisation,
en lien avec la dynamique démographique.
Actualiser la politique nationale de
population et accélérer sa mise en
œuvre : Eu égard aux tendances
démographiques actuelles, et aux défis que
le Niger doit relever, la politique nationale
de population aurait pour objectif d’aider
le pays à mettre en œuvre des actions
intégrant la dynamique démographique,
pour établir un équilibre
entre la
croissance démographique et la croissance
économique, entre elle et le développement
durable.
Poursuivre le plaidoyer et le dialogue
des politiques pour l’élaboration de
politiques visant l’intégration de la
dynamique de population : le dialogue,
l’information et la sensibilisation des
populations sur les questions de
développement et de leur lien inextricable
avec la démographie est une autre
dimension qui permet d’aborder des
questions d’actualité comme la sécurité
alimentaire au Niger et les tendances
démographiques, et d’en tirer des leçons
pour la vie quotidienne des Nigériens.
o Genre
La mission recommande de :
Conduire
un
plaidoyer
pour
l’opérationnalisation du mécanisme de
suivi-évaluation de la mise en œuvre de
la PNG avec l’implication du Ministère de
la Population, de Promotion de la Femme
et de La Protection de l’Enfant, l’Unité de
Coordination des Programmes et Projets
SNU-Gouvernement, en harmonie avec le
mécanisme de suivi de la SDRP : Le suivi
de la Composante genre nécessite une
bonne appropriation nationale et la mise en
place d’un système de suivi-évaluation de
la PNG.
Mettre en place un fonds d’assistance
judiciaire pour faciliter les activités de
prise en charge des plaignantes qui
actuellement sont freinées par divers
coûts financiers liés au recours : les
femmes se retrouvent sans ressources
financières pour aller jusqu’au bout du
processus. La procédure s’arrête, les
problèmes demeurent avec des coûts
sociaux supplémentaires.
Rechercher un mécanisme pour faciliter
le suivi de la violence faite aux femmes
et aux enfants : une étude de faisabilité
devra permettre d’identifier le meilleur
ancrage du mécanisme, examiner les
conditions de son opérationnalisation et de
sa durabilité.
Dynamiser les cadres régionaux à
travers des plans d’action et des plans de
suivi de leurs activités qui peuvent être
aussi financées soit le programme
conjoint, soit par la mobilisation de
fonds sur place : des besoins au niveau
des régions, des départements et des
communes, en matière de renforcement de
capacités genre existent ainsi qu’un pool
10
de formateurs régionaux,
et des
dynamiques d’appui des institutions qui
sollicitent le renforcement des capacités ne
s’enclenchent pas.
Rechercher des formules plus adéquates
que le volontariat dans les cultures locales
qui seront basées sur la reconnaissance
sociale, ou des systèmes effectifs de
rémunération adaptée, pour la durabilité de
certaines actions : le travail effectué par les
volontaires prend de leur temps. Ils sont en
même
temps
ouvriers,
dockers,
conducteurs de taxi, tailleurs, etc. Les
rencontres, les séances d’animation
multiples ont un coût économique
(transport urbain, temps de travail…)
qu’ils ne peuvent supporter à long terme.
niveau du Bureau Pays ne peut plus
continuer à s’occuper en même temps de
la composante P&D ; il faut qu’il soit
libéré de cette tâche supplémentaire pour
se consacrer essentiellement au S&E pour
lequel il a été recruté, afin que les
performances du huitième programme
soient mieux suivies et mieux mises en
exergue.
o Suivi et Evaluation
La mission recommande de :
Replacer la fonction de planification, de
suivi et évaluation dans le cycle des
opérations du Bureau pays UNFPA
Niger : la présence d’un chargé de S&E
au Bureau UNFPA-Niger constitue un
grand atout pour la mise en place d’un
système de suivi et évaluation axé sur les
résultats plus formel, servant d’appui à la
programmation et à la gestion de
programmes et des activités appuyées par
l’UNFPA fondées sur des données
factuelles.
Appuyer la mise en place d’un système
d’information pour le recueil des
données sur le programme et dans les
domaines d’intervention de SR, P&D et
Genre : le système d’informations sera
soutenu par un mécanisme de gestion des
connaissances pour le partage des
informations et des résultats qui permette
et facilite la circulation des informations
aux différents niveaux.
Créer une Unité de Suivi & Evaluation
au niveau du Bureau Pays : le Suivi &
Evaluation est l’un des défis que le
prochain programme est appelé à relever.
Le chargé de programme du S&E au
11
1. CHAPITRE I : INTRODUCTION
La présente évaluation finale vise à apprécier les résultats du 7è programme de coopération
entre le Gouvernement du Niger et l’UNFPA-Niger. Ce programme qui fait l’objet
d’évaluation, couvre une période allant de 2009 à 2013. Il a pour fondement les trois
domaines programmatiques de l’UNFPA : (i) santé de la reproduction (SR) ; (ii) population et
développement (P&D), et (iii) genre, et contribue aux effets UNDAF 2009-2013 suivants :
− effet UNDAF 2 : d’ici 2013, les populations vulnérables utilisent les SSB de
qualité et participent à la maîtrise de la croissance démographique ;
− effet UNDAF 3 :d’ici à 2013, les institutions nationales et locales gouvernent
démocratiquement dans le respect des droits humains, de l’équité de genre et
contribuent à la consolidation de la paix.
Le budget initial global du 7èmeprogramme s’élève à 26.8 millions USD, dont USD 16.5
millions USD de ressources régulières, et 10.3 USD d’autres ressources.
1.1 OBJECTIFS DE L’EVALUATION
L’évaluation du 7è programme visait à : (i) apprécier la pertinence, l’efficacité, l’efficience,
et la durabilité/impact des trois composantes (santé de la reproduction et droits en matière
de procréation, population et développement, genre), (ii) analyser la réponse stratégique de
l’UNFPA par rapport au contexte national ; (iii) apprécier le positionnement stratégique de
l’UNFPA au sein de la communauté des partenaires au développement nationaux et
internationaux grâce à ses avantages comparatifs ajoutés aux efforts du gouvernement visant
l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble de la population ; (iv) identifier les leçons
apprises en vue d’améliorer la gestion et la qualité du prochain programme.
Finalement, les résultats de l’évaluation serviront à éclairer les décisions sur les activités
relatives aux interventions entreprises dans le cadre du programme, dans un processus
participatif, à rendre possible l’apprentissage au sein même de l’UNFPA et des partenaires au
développement.
1.2 COUVERTURE DE L’EVALUATION
Le choix de la zone d’intervention est pertinent, parce qu’il est fondé sur : (i) les priorités
nationales ; (ii) les besoins et les réalités des populations locales, notamment leur niveau de
pauvreté élevé associé à une mortalité et à une fécondité élevées, et à la dégradation générale
de leurs conditions de vie ; (iii) la recherche de synergies avec les autres agences du Système
des Nations Unies (SNU) pour plus d’efficacité et de visibilité ; (iv) les leçons apprises du
6ème programme ; (v) le mandat de l’UNFPA par le développement des initiatives intégrées de
population et développement, genre, santé de la reproduction, y compris le VIH et le Sida,
dans toute la zone d’intervention.
Le programme a une couverture nationale pour tout ce qui concerne les stratégies et les
politiques, la mobilisation sociale, le repositionnement de la planification familiale (PF), la
prévention du VIH et des violences basées sur le genre (GBV).
L’évaluation a couvert les trois domaines programmatiques (Santé de la reproduction et droits
en matière de procréation, Population et Développement, Genre) exécutés dans les différentes
zones d’intervention, avec l’implication des partenaires d’exécution, des agences du SNU, des
12
organisations de la société civile, des communautés locales, sur la période allant de 2009 à
2013.
1.3 METHODOLOGIE ET PROCESSUS
La méthodologie adoptée pour évaluer le septième Programme de coopération Niger-UNFPA
2009-2013 était celle proposée et recommandée par la Branche de l’Evaluation (DOS) du
Siège de l’UNFPA. Celle-ci a été systématiquement appliquée à toutes les étapes du
processus, conformément aux directives telles que présentées dans le HANDBOOK et qui
ont servi de guide aux évaluateurs dans leur travail. Contrairement aux approches
méthodologiques passées, l’approche DOS vise à respecter les normes et standards
internationaux aujourd’hui en vigueur2.
1.3 1 CRITERES
ET QUESTIONS D’EVALUATION
Les évaluateurs ont eu comme tâche principale de procéder à la précision des questions
d’évaluation sur la base d’une matrice d’évaluation (proposée par DOS) et ont utilisé toute la
batterie d’outils contenus dans le HANDBOOK. La matrice d’évaluation fait partie des
outils principaux utilisés, car elle lie les questions aux critères relatifs à la pertinence, à
l’efficacité, à l’efficience et à la durabilité dans l’analyse des trois composantes du
Programme (SR, P&D, Genre).
Pour l’analyse du positionnement stratégique de l’UNFPA, trois critères ont été retenus :
l’alignement stratégique, la réponse et la valeur ajoutée.
Les questions relatives aux critères d’évaluation sont des questions standard qui ont été
adaptées au contexte nigérien.
1.3.2 ECHANTILLONNAGE DES PARTIES PRENANTES
Les évaluateurs ont recueilli des informations auprès de la contrepartie nationale (Ministère
du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, Ministère de
la Santé Publique, Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la
Protection de l’Enfant, etc.), des organisations de la société civile, des agences du SNU, des
leaders communautaires, tous les partenaires clés et groupes cibles directement impliqués
dans la mise en œuvre du 7ème programme.
La méthodologie retenue pour le choix des sites était basée sur un choix raisonné. Le choix
des sites et des partenaires clés à rencontrer ont été arrêtés de commun accord et d’une
manière participative avec le Bureau de l’UNFPA-Niger, en impliquant les Directeurs
techniques, les Chefs de Divisions des ministères clés, les responsables d’ONG et d’autres
structures du niveau central et régional.
L’équipe de l’évaluation a procédé aussi à l’observation directe. Il s’agit d’une observation
systématique et pratique dans le cadre défini d’une évaluation, selon des règles précises et en
vue de tester des hypothèses. Elle est celle qui correspond le mieux aux principes
d’objectivité. L’observateur a un rôle de témoin. Il doit noter, enregistrer les faits tels qu’ils se
produisent.
La cartographie des parties prenantes est présentée en annexe. Elle a fait l’objet d’échanges
entre le Bureau UNFAPA et les consultants et a été adaptée aux réalités de terrain.
UNFPA Policy - UNEG norms and code of conduct
2
13
1.4 METHODES DE COLLECTE
DES DONNEES
Les évaluateurs ont procédé d’abord à une revue initiale des documents de base pour évaluer
la disponibilité des données et identifier les besoins complémentaires d’informations à
recueillir sous diverses formes. Ce préalable a permis de s’imprégner des réalités du
programme à travers un examen approfondi des termes de référence. Cette étape a été
fondamentale pour l’élaboration du rapport de conception.
1.4.1 RECONSTITUTION DE LA LOGIQUE D’INTERVENTION (CHAINE DES RESULTATS)
L’évaluation visait à apprécier les performances du programme à différents niveaux. Cet
exercice nécessitait de revisiter la conception même du programme, à savoir la théorie du
changement qui sous-tend la logique d’intervention. A ce propos, la chaine des résultats a été
revue en vue d’identifier à chaque niveau (inputs, stratégies, produits, etc.) les aspects à
investiguer, et au besoin définir les éléments d’appréciation des critères d’évaluation. Ces
derniers sont soit les indicateurs du CPAP (après analyse de leur pertinence), soit d’autres
facteurs qui sont en mesure d’informer sur la performance ou la qualité du programme.
1.4.2 TECHNIQUE ET OUTILS DE COLLECTE
Pour chaque catégorie d’acteurs, des techniques et outils de collecte ont été utilisés. La
collecte a été faite à trois niveaux : la revue documentaire, l’exploitation des données
secondaires et le recueil de données complémentaires auprès des informateurs clés (à travers
des entretiens individuels ou des discussions de groupe).
Pour la revue documentaire, les évaluateurs ont procédé à l’examen des
documents disponibles, en particulier les documents cadres et stratégies de développement,
plans sectoriels des ministères en lien avec les questions de population et développement,
genre et santé de la reproduction, y compris le VIH et le Sida.
Pour le recueil des données complémentaires, outre les interviews individuelles, il a été
organisé des focus groups, principalement avec les jeunes filles et garçons et les femmes en
vue de mesurer les changements induits par le programme sur les populations cibles. Ainsi,
par localité (notamment dans les régions), il était prévu d’organiser en moyenne 6 focus
groups (d‘environ 6-8 personnes) répartis de la manière suivante :
− 2 focus (homme et femme) pour la composante ‘’Genre’’ ;
− 2 focus pour les jeunes (filles et garçons) ;
− 2 focus (femmes) pour la composante ‘’SR/VIH/Sida’’.
En général, quatre principales catégories d’outils ont été utilisées : conformément aux
principes directeurs de DOS :
(i)
(ii)
(iii)
(iv)
les outils pour structurer ou organiser l’information, notamment la matrice
d’évaluation ;
les outils pour la collecte des données ;
les outils pour l’analyse des données ;
les outils pour examiner la qualité et l’efficacité du système de suivi et évaluation
du Programme.
Tous ces outils ont été utilisés pour collecter des données fiables et les analyser.
Globalement, le nombre de personnes rencontrées (y compris les groupes de femmes, de
jeunes et adolescents), s’élève à 280 ; sa répartition est donnée au tableau ci-après.
14
Tableau 2 : Répartition des personnes rencontrées par composante
Composante
Programme
Santé de la reproduction
Nombre
%
102
36,40
P&D
39
13,90
Genre
80
28,60
Autres
59
21,10
Total
280
100,00
Source : Données de l’évaluation
1.5 EVALUATION DU SYSTEME DE SUIVI ET EVALUATION DU BUREAU
Comme déjà indiqué plus haut, la mission a examiné le Système de suivi et évaluation du
Bureau en parcourant les aspects suivants :
−
−
−
−
−
évaluation des intrants et activités ;
évaluation des produits et des effets ;
évaluation des risques et hypothèses ;
intégration de l’évaluation dans le système de suivi et évaluation ;
renforcement des capacités nationales en matière d’évaluation.
Fiabilité et crédibilité des données
Les évaluateurs ont tout mis en œuvre pour évaluer la crédibilité et la fiabilité des données.
Aussi, pour les données secondaires utilisées, les sources sont généralement des enquêtes
nationales et des recherches où la rigueur méthodologique est attestée. Pour les données
primaires, elles proviennent des interviews et groupes de discussions menées par les
évaluateurs. Les approches et les outils ont été conçus de manière à assurer la collecte de
données de qualité. Par ailleurs, un processus de validation itératif et des recoupements entre
différentes catégories d’informateurs et le partage des données recueillies avec des personnes
ressources a été la stratégie utilisée pour réduire au maximum les incertitudes par rapport à
certaines affirmations.
1.6 METHODES D’ANALYSE DES DONNEES
L’approche utilisée pour l’analyse des données a privilégié un processus d’examen critique
des informations collectées sur le terrain et dans les documents. L’équipe d’évaluation a mis
en place un mécanisme itératif de validation des données basé sur le partage à l’interne et la
recherche de feedback avec les parties concernées. Cette étape de validation des données était
suivie systématiquement de la recherche des relations de cause à effet entre les interventions
du programme et les résultats observés en termes de changements sur les cibles. Pour ce faire,
la triangulation a été constamment utilisée pour confronter les informations, soit à travers les
différentes sources de données dans la mesure du possible, soit par les différentes techniques
utilisées pour parvenir à des résultats fiables en vue de répondre aux questions d’évaluation.
A cet effet, il a toujours été fait référence à la matrice d’évaluation.
Face aux contraintes évoquées ultérieurement, en particulier les problèmes de pertinence ou
d’inadéquation entre les indicateurs et les résultats qu’ils étaient censés mesurer d’une part, et
15
le manque de données appropriées pour procéder à certaines types d’analyse, notamment
l’évaluation de l’efficience, d’autre part, des approches ont été proposées et documentées.
Evaluabilité, contraintes et limites
La difficulté majeure rencontrée au démarrage de l’évaluation finale est le temps très limité
consacré à cet exercice. En conséquence, le temps imparti par exemple à la revue
documentaire a été considérablement réduit. Il n’y a pas eu cette « mise en condition » des
consultants, si nécessaire à ce genre d’entreprise.
En outre, la documentation sur les aspects financiers du programme n’a pas été rendue
disponible à temps. Heureusement, cette situation a été vite corrigée, car les évaluateurs ont
eu plus tard des séances de travail très fructueuses avec le service des Opérations qui leur a
fourni toute la situation budgétaire du programme jusqu’en 2012.
Au total, la collaboration avec le Bureau UNFPA Niger a été excellente. En dehors des
contraintes inhérentes à ce genre de travail, tout le personnel UNFPA a su encadrer l’équipe
de l’évaluation en lui fournissant les informations dont elle avait besoin.
1.7 PROCESSUS DE L’EVALUATION
Le processus de l’évaluation a démarré en septembre 2012 en suivant les étapes les suivantes :
•
Lettre d’information adressée au Gouvernement
Le Bureau de l’UNFPA-Niger a adressé une correspondance au Gouvernement l’informant
de la nécessité de l’évaluation finale du 7è programme de coopération Niger-UNFPA 20092013.
•
Mise en place d’une équipe de référence
A la suite de cette lettre d’information, le Gouvernement a mis en place une équipe de
référence pour assurer la bonne marche de l’évaluation à travers l’encadrement et
l’accompagnement des consultants.
L’équipe de référence était composée des représentants des ministères techniques et d’ONG
impliqués dans la mise en œuvre du 7è programme.
•
Recrutement des consultants
Le Gouvernement, avec l’appui de l’UNFPA a lancé un avis de recrutement des consultants.
Sur la base de leur CV et de leur expérience dans leurs domaines respectifs, ces consultants
ont été recrutés selon les règles et procédures en vigueur.
•
Briefing des consultants
Les évaluateurs ont eu une séance de travail avec le bureau de l’UNFPA. Au cours de cette
réunion de prise de contact, chaque chargé de programme a présenté la situation de la
composante dont il est responsable. A cette occasion, une cartographie des personnes et
structures à rencontrer sur le terrain au niveau central et décentralisé a été arrêtée de commun
accord avec le bureau de l’UNFPA.
•
Elaboration du rapport de conception
Compte tenu du temps très limité consacré à l’évaluation, les consultants ont entrepris aussitôt
après leur briefing la rédaction du rapport de conception ; ce qui leur a permis d’affiner leur
méthodologie et de mettre en place tous les outils nécessaires pour la collecte et l’analyse des
données.
16
Les différentes étapes de l’évaluation peuvent se résumer comme suit :
•
L’élaboration de l’agenda
Après le briefing l’équipe des consultants a élaboré un calendrier provisoire pour fixer les
différentes étapes de la mission ainsi que leurs échéances.
•
Revue documentaire
Elle a porté, d’une part, sur les documents et guides élaborés selon la nouvelle approche de
l’évaluation, et d’autre part, sur toute la documentation disponible concernant le programme
(documents de planification incluant le Plan stratégique de l’UNFPA et l’UNDAF), les PTA
et les différents rapports (PTA, rapports de formation, rapports de mission), et les documents
produits par le programme (études, outils, politiques et stratégies).
•
Collecte des données
La collecte des données a été réalisée auprès des partenaires techniques et financiers, des
partenaires d’exécution, des structures et équipes décentralisées, des infrastructures socio
sanitaires, des cibles bénéficiaires et des décideurs au niveau central et communautaire. Elle
s’est faite selon la spécialité de chaque consultant, mais en grande partie en équipe pour une
vision commune de l’ensemble de l’évaluation.
•
Rédaction et Présentation du rapport préliminaire
L’analyse des données collectées a permis à l’équipe de rédiger un rapport préliminaire à
présenter à l’UNFPA et à l’équipe de référence.
•
Intégration des observations, finalisation et soumission du rapport final
Les observations faites par les différents acteurs ont été intégrées pour la rédaction du rapport
final de la mission. Un rapport final unique comprenant toutes les composantes du programme
a été élaboré.
17
2. CHAPITRE II : CONTEXTE NATIONAL
2.1 DEFIS EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT
Situé en Afrique de l'Ouest, le Niger est un pays enclavé qui couvre une superficie de 1 267
000 km2. Il est limité au Nord par l'Algérie et la Libye, à l'Est par le Tchad, au Sud par le
Nigeria et le Bénin et à l'Ouest par le Burkina Faso et le Mali.
Il s’agit d’un pays fragile, trop régulièrement soumis à des problèmes d’insécurité
alimentaire ; le Niger est incontestablement celui qui les subit avec le plus d’acuité. Le pays
manque de services essentiels accessibles et de qualité comme la santé ou l’éducation. Il
connait aussi un taux de croissance démographique élevé, qui exacerbe la fragilité des
écosystèmes et de l’économie. De plus, des chocs répétés incluant les sécheresses, les criquets
pèlerins, les inondations, les épidémies et plus récemment une hausse importante des prix
mondiaux des denrées alimentaires, des matières premières et du pétrole sont des stress
récurrents dont la fréquence augmente. Ces chocs diminuent d’autant la résilience d’un
nombre croissant de personnes qui demeurent dans une logique de survie.
Les effets à long terme de la malnutrition sur la population infantile, et par conséquence sur
les générations successives, grèvent la capacité du pays à se développer. Ainsi, le Niger a
toujours besoin d’une assistance conséquente et soutenue pour atteindre les objectifs du
millénaire pour le développement, de réduction de la faim et de la mortalité maternelle et
infantile.
Sur le plan politique, le Niger a connu une succession de crises qui l’ont fragilisé dans tous
les domaines. La situation politique s’est déstabilisée lorsque l’ancien régime, après dix ans
de pouvoir, a voulu modifier la constitution qui prescrivait deux mandats non renouvelables.
La dissolution du parlement par décret le 26 mai 2009, de la cour constitutionnelle le 26 juin
2009, et la mise en place d’un Comité technique pour la rédaction d’une nouvelle
Constitution, ont fini par entraîner la chute du régime.
Ces évènements ont ravivé les tensions politiques, amenant l’armée à prendre le pouvoir le 18
février 2010. Ils ont été à l’origine de la création du Conseil suprême pour la restauration de la
démocratie (CSRD) et de la formation d’un gouvernement de transition qui a permis le retour
de la démocratie. Aujourd’hui, des efforts sont faits pour consolider cette démocratie,
favoriser l’instauration d’un Etat de droit, la promotion des libertés individuelles et
collectives. Depuis 2011, suite à des élections démocratiques et transparentes, le Niger a
renoué avec une vie constitutionnelle normale après le coup d’État du 18 février 2010. Ainsi,
le pays occupe la place qui lui convient au sein de la communauté internationale et coopère
désormais avec de nombreux partenaires techniques et financiers(PTF) qui sont revenus,
profitant de la paix retrouvée. L’Union européenne et plusieurs autres partenaires ont ainsi
annoncé la reprise progressive de leur aide.
Sur le plan économique, le Gouvernement a élaboré une Stratégie de Réduction de la
Pauvreté (SRP), pour servir de cadre de référence à toute aide au développement du pays. La
mise en œuvre de la SRP a donné des résultats probants, ce qui a permis au Niger d’atteindre
le point d’achèvement de l’Initiative pour les Pays Pauvres très Endettés (PPTE) en avril
2004, et d’être inscrit au Treshold Millenium Challenge Account 5MCA) des USA3 dont le
démarrage a effectivement eu lieu en 2008.
En dépit de ces nouvelles stratégies de développement préconisées dans la SRP, la pauvreté
n’a pas pour autant régressé d’une manière significative. C’est pourquoi l’Etat est allé encore
3
Ministère de l’Economie et des Finances : Enquête Nationale sur le Budget et la Consommation des Ménages (ENBC II) 2007/2008. Rapport sur les indicateurs sociaux. 18
plus loin en élaborant en 2007 une Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de
la Pauvreté (SDRP-2008-2012). Les plans d’action de la SDRP sont alignés sur les Objectifs
du Millénaire pour le Développement (OMD) à l’horizon 2015.
Selon les estimations de la Banque Africaine de Développement, la croissance du PIB a été
négative en 2009 (-1,2 %) ; les principales raisons en sont des conditions climatiques
défavorables conduisant à un repli de la production agricole. Elle a atteint 3,5 % en 2010
grâce à l’augmentation de la production d’uranium. S’agissant des finances publiques, le
déficit global, dons exclus, était de 9,8 % du PIB en 2009, en raison principalement des
besoins d’investissement dans la filière des mines. Les estimations situent le déficit global,
dons exclus, à 9,1 % du PIB en 2010 et à 8,8 % en 2011. Ce déficit global, dons compris, était
de 5,3 % du PIB en 2009 ; il est estimé à 2,8 % en 2010 et à 2,6 % en 2011, renforçant encore
la dépendance du Niger vis-à-vis de l’aide extérieure.
Sur le plan social, malgré des progrès importants accomplis pour améliorer les conditions de
vie des populations, beaucoup reste encore à faire, car les efforts de développement entrepris
par le gouvernement ne se traduisent pas par une réduction significative de la pauvreté4 . En
effet, la réduction de la pauvreté et l’atteinte des OMD supposent une croissance économique
forte et durable, de l’ordre de 7 % par an, compte tenu du taux de croissance démographique
estimé en 2011 à 3.3 %.
Tableau 3 : Répartition de la population selon le statut de pauvreté
Statut de pauvreté Effectif
Pourcentage
Non pauvre
4.789.222
37.9
Pauvre
7.837.841
62.1
Ensemble
12.627.063 100
A partir du tableau 3 ci-dessus, on constate
que les pauvres au Niger représentent 62,1 %
de la population. Autrement dit, 6 Nigériens
sur 10 sont pauvres, c'est-à-dire qui vivent
dans un « état de dénuement individuel ou
collectif qui place l’homme dans une
situation de manque ou
Source : Ministère de l’Economie et des Finances : Profil de pauvreté, QUIBB 2005, Rapport
d’analyse
d’insatisfaction de ses besoins vitaux essentiels »5.
Les données du tableau 3 sont utiles mais trop globales pour cerner la totalité de la réalité de
la pauvreté au Niger. D’où la nécessité de localiser les pauvres en fonction de leur lieu de
résidence pour mieux cibler les interventions visant à réduire ce phénomène au niveau de
chaque région.
Tableau 4 : Indices de pauvreté selon les régions
Régions
Agadez
Dosso
Maradi
P0
45,9
67.3
79,7
P1
16,1
28,8
35,1
P2
8,8
15,3
19,0
4
Ministère du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire : Plan de
Développement Economique et Social (PDS 2012-2015).
5
Ministère de l’Economie et des Finances : Profil de pauvreté, QUIBB 2005, Rapport d’analyse
19
Tahoua
Tillabéri
Zinder-Diffa
Niamey
45,9
68,9
63,1
27,1
14,5
26,8
23,0
7,2
6,2
13,9
11,3
2,8
Il ressort du tableau 4 que quel que soit l’indice
considéré, la région de Maradi est de loin celle qui est la
plus affectée par le phénomène de la pauvreté. Celle-ci
est plus intense que partout ailleurs : P1 (35,1 %), contre
28,8 % pour Dosso, 26,8 % pour Tillabéri, 23,0 % pour
Zinder-Diffa, 7,2 % pour Niamey, etc.
En outre, les différents indicateurs sociaux montrent que le Niger figure encore parmi les
pays à faible développement humain (IDH). Avec un IDH de 0.295, il occupe en 2011 le 184
è rang sur 185. En 2007, le PIB était de 1 850 milliards de FCFA (3,7 milliards d’US$), soit
270 US $ par personne et par an.
Source : Ministère de l’Economie et des Finances : Profil de pauvreté, QUIBB 2005, Rapport
d’analyse
Toute l’économie dépend du secteur agro-pastoral (40 %) qui est lui-même lié à des grandes
variations climatiques. Le secteur minier ne participe actuellement qu’à 4 % de la richesse
nationale produite.
Compte tenu du rôle capital joué par le secteur rural dans la réduction de la pauvreté et la
croissance agricole, le Niger a élaboré et adopté en 2011 la Stratégie de Développement Rural
(SDR) qui vise à réduire l’incidence de la pauvreté de 66% en 2006 à 52% à l’horizon 2015 et
à améliorer les conditions générales de vie des populations rurales. Dans cette stratégie, « une
attention particulière sera accordée aux principes de ciblages des ménages les plus vulnérables
et la systématisation de la prise en compte du genre dans toute sa dimension ainsi que les
autres groupes vulnérables que sont les enfants de 0 à 59 mois et les jeunes qui renoncent aux
aventures incertaines liées à l’exode et à l’immigration. »6
Dans la même perspective, l’Initiative 3N « Les Nigériens Nourrissent les Nigériens »
constitue un axe majeur du Programme du Président de la République pour la renaissance du
Niger ; elle vise à mettre fin au déficit chronique des produits vivriers et à l’insécurité
alimentaire. L’Initiative 3 N est bâtie sur les acquis de la Stratégie de Développement Rural
(SDR).
Dans le domaine de l’éducation, en dépit de tous les efforts consentis, le taux
d’alphabétisation, de l’ordre de 29 %, reste toujours très bas. Il est de 48,8 % en milieu urbain
et 22,3 % en milieu rural. Selon le milieu de résidence, c’est Niamey qui enregistre le taux le
plus élevé (71,2 %), tandis qu’Agadez urbain et Diffa ont respectivement des taux qui
atteignent 47,7 % et 36,9 %.
Au niveau primaire, le taux net de scolarisation a connu une certaine augmentation en passant
de 41 % en 2004/2005, à 44,4 % en 2009. Cette légère amélioration est le résultat des efforts
déployés par l’Etat pour atteindre les OMD en matière d’éducation. Mais de même qu’il
existe des disparités entre les différentes régions en matière d’éducation, de même il en existe
entre garçons (50,6 %) et filles (37,7 %) en ce qui concerne le taux net.
Au fur et à mesure qu’on avance vers les cycles supérieurs, la fréquentation scolaire devient
aussi faible. Ainsi, au niveau du secondaire, le taux net de scolarisation n’est que de 20,2 %
au niveau national. Il est de 40,3 % dans Niamey urbain, contre 10,2 % à Tahoua. Enfin, il
est de 25,2 % pour les garçons et de 15,5 % chez les filles.
6
Représentation de la FAO au Niger, Plan cadre des priorités à moyen terme de la FAO au Niger (2010-2013).
20
Parmi les causes qui peuvent expliquer ces faibles taux de scolarisation, on peut citer, entre
autres : le refus des parents d’envoyer leurs enfants à l’école, l’environnement socioculturel,
et les problèmes d’ordre économique.7
Dans le domaine de la santé, depuis l’indépendance, la politique sanitaire du Niger met
l’accent sur la médecine curative individuelle, la gratuité des soins, la médecine décentralisée
(avec les deux aspects curatif et préventif). En fait, il s’agissait de promouvoir une médecine
de masse et globale intégrant les
activités préventives, éducatives, curatives et
promotionnelles.
En adoptant cette approche globale de la médecine, le Niger a souscrit à de nombreuses
déclarations régionales et internationales, entre autres : la déclaration d’Alma Ata en 1978,
l’Initiative de Bamako en 1987, etc. Ce faisant, il entendait mettre en pratique l’article 11 de
la constitution du 09 Août 1999 qui stipule que « chacun a droit à la santé ».
Le gouvernement a entrepris une série de réformes parmi lesquelles il faut notamment citer :
l’instauration de la gratuité des soins (en 2006), la réforme hospitalière et l’élaboration des
Projets d’Etablissement Hospitaliers (PEH), le développement de la contractualisation (avec
l’élaboration d’une stratégie), la réforme du secteur pharmaceutique (avec la restructuration
de l’ONPPC et de la SONIPHAR), le développement de l’approche sectorielle (traduite par la
création du Fonds Commun financé par l’AFD, la Banque Mondiale, la Belgique et
l’UNICEF), l’élaboration et l’adoption de textes sur la SR, de la loi sur le SIDA, et sur la lutte
contre le tabagisme.
Le gouvernement s’est également engagé dans des stratégies et des actions importantes telles
que la feuille de route pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle, la
construction de centres Mères et Enfants dans les chefs-lieux des régions, l’élaboration du
programme national de sécurisation des produits de la santé de la reproduction, l’élaboration
d’un programme national anti-tabac, l’élaboration d’un programme d’Assurance Qualité et
d’une stratégie de la maintenance.
Au niveau national, bien que les ratios par habitant s’approchent des normes de l’OMS, la
faible disponibilité des services est doublée d’une inégale répartition du personnel médical sur
le territoire national. La majorité des médecins et autre personnel médical qualifié exerce
dans la capitale Niamey. On a en effet, la répartition suivante : un (1) médecin pour plus de
100 000 hts dans les régions de Tillabéry, Tahoua, Zinder et Dosso ; Niamey concentre
environ 33% des effectifs et près de 40% des sages-femmes ; seulement 13% des effectifs
professionnels travaillent en zone rurale (19% des infirmiers et 8% des sages-femmes, et
presqu’aucun médecin)8. L’insuffisance quantitative et qualitative du personnel médical
s’affiche clairement à la lumière de ces chiffres.
Quant à l’accessibilité physique et financière aux soins de santé, près de 50% de la
population du pays doivent parcourir plus de 5KM pour atteindre un centre de santé, et 15%
sont obligés de le faire sur une distance de 15km. Il faut aussi souligner la faible disponibilité
des soins obstétricaux et néonatals d’urgence de base (29 %) et des soins obstétricaux et
néonatals d’urgence complets (97 %), tant en ce qui concerne les centres de santé que des
hôpitaux de référence.
7
Ministère de l’Economie et des Finances : Enquête Nationale sur le Budget et la Consommation des Ménages.
Rapport sur les indicateurs sociaux, op. cit. page 82
8
Ministère de la santé, PDS 2011‐2015 21
Questions relatives à la santé de la reproduction
Les indicateurs de santé de la mère et de l’enfant dénotent une situation préoccupante. Le
taux de mortalité maternelle reste encore élevé ; il est passé de 700 décès maternels pour 100.
000 naissances vivantes en 1990, à 648 pour 100.000 naissances vivantes en 2006 et à 554 en
2010-. On est donc bien loin de l’atteinte de l’OMD 5 qui est de 175 décès maternels pour
100.000 naissances vivantes. Cette forte mortalité maternelle est liée en grande partie à
l’insuffisance de la couverture en soins prénatals, à l’insuffisance du personnel médical en
qualité et en quantité, et à certaines pesanteurs socioculturelles.
Il faut aussi noter que la proportion des accouchements assistés par un personnel qualifié a
légèrement augmenté, passant de 16% en 1990 à 17.7% en 2006 ; en 2008, elle est estimée à
21.9% (SNIS), et à 34.4% selon l’enquête nutrition survie réalisée en 2009. Le taux de
prévalence contraceptive des méthodes modernes qui était de 4% en 2005 et de 5% en 2006
(EDSN III), est passé à 16% en 2009.
Et parmi les déterminants les plus critiques de la mortalité maternelle figure en bonne place le
principe des trois retards :
− retard pour décider à recourir aux soins d'urgence ;
− retard pour atteindre un établissement de soins ;
− retard pour recevoir des soins de qualité dans l'établissement.
Quant à la mortalité infantile (enfants de moins de 1 an) et infanto-juvénile (enfants moins de
5 ans), elle reste également très élevée, malgré tous les efforts entrepris depuis des dizaines
d’années. Or, le taux de mortalité infantile est considéré comme un important indicateur du
niveau de développement d’un pays. Plus il est élevé, plus le pays est pauvre.
Les mariages d’enfants sont aussi très répandus. Le Niger a le taux le plus élevé au monde.
En effet, 75% des femmes de moins 18 ans sont mariées. Leur nombre varie en fonction du
lieu du lieu de résidence. Il est près de deux fois plus élevé en milieu rural (36,8%) qu’en
milieu urbain (19,5%). Ils sont encore plus élevés chez les femmes sans instruction (32,9%)
que chez celles ayant atteint un niveau d’instruction secondaire ou plus (6,1%). Ce
phénomène touche particulièrement les femmes des ménages les plus pauvres (22,6%) que
les femmes des ménages les plus riches (6,4%).
Les conséquences dramatiques de ce phénomène sont connues. En effet, les mariages
d’enfants exposent les adolescentes à de nombreux risques. Au Niger, la moitié des
adolescentes a au moins un enfant avant l'âge de 17 ans. . Il ne fait donc aucun doute que les
grossesses précoces chez des filles qui n'ont pas encore fini de se développer présentent des
risques graves pour la santé de la mère et de l'enfant, telles que les fistules obstétricales. C’est
la plus grande cause de mortalité chez cette tranche d’âge !
La fistule obstétricale est aussi un grave problème de santé publique. Elle est un véritable
produit de la pauvreté, parce qu’elle concerne avant tout les femmes pauvres, sans éducation,
vivant notamment dans les zones rurales. Elle est surtout un constat d’échec du système de
santé en même temps qu’elle est étroitement liée à la discrimination persistante à l’égard des
femmes. L’élimination progressive de ce phénomène dépend de plusieurs facteurs, en
particulier : le recours rapide et fréquent aux services et soins de santé, la réduction de la
pauvreté, l’éducation des filles et le respect des droits de la femme.
L’ampleur de la fistule au niveau national n’est pas suffisamment connue compte tenu du
caractère sensible de ce phénomène qui touche la vie intime des milliers de femmes. Une
Campagne de lutte contre les fistules, lancée en 2003, a mis l’accent sur la nécessité d’une
action coordonnée et globale et préconise la sensibilisation au problème à tous les niveaux, la
22
définition des besoins et la mise en place de stratégies nationales pour prévenir et traiter la
fistule et aider les femmes à se réinsérer dans leur communauté après leur opération. Cette
campagne a permis de faire connaître la fistule obstétricale et de faire comprendre qu’elle
peut être guérie comme toute autre maladie.
Aujourd’hui, l’UNFPA continue à appuyer le gouvernement au niveau national. Un
document de bilan et perspectives sur les fistules en 2012 dresse l’action de l’UNFPA dans le
cadre de la décentralisation du traitement, de la formation des équipes multidisciplinaires, de
l’équipement des centres de prise en charge pour opérer les patientes et la subvention du
traitement.
Les mutilations génitales féminines (MGF) constituent un autre problème crucial de santé
publique.
La situation la plus récente des MGF au Niger nous est fournie par une étude réalisée avec
l’appui de l’UNFPA : « L’élimination des mutilations génitales féminines/excision au Niger :
une évaluation rapide », publiée en 2012.
Il ressort des résultats de cette étude que les MGF sont une forme de discrimination à l’égard
des femmes, une violation extrême des droits des jeunes filles, des enfants et des femmes, qui
porte atteinte à l’intégralité physique de la victime.
Ce phénomène est tellement préoccupant que déjà en 1986, selon une étude réalisée avec
l’appui de l’UNICEF, sur 540 cas d’excision recensés dans les maternités de référence de
Niamey, 388 femmes sont de nationalité nigérienne. Ces études/enquêtes ont permis de cerner
l’ampleur du phénomène et d’identifier les zones et les ethnies concernées.
Selon l’Evaluation Rapide des MGF au Niger de 2012, et les enquêtes ESDN de 1998 et
2006, il y a dans ce pays quatre types de MGF définis par l’OMS :
−
−
−
−
l’excision circulaire du prépuce clitoridien ;
la clitoridectomie (pratiquées par les exciseuses) ;
l’ablation des membranes hyménales du nouveau-né (dangurya) ;
l’élargissement de l’orifice vaginal chez la jeune fille mariée précocement
(pratiquées par les barbiers traditionnels).
En 2003, l’adoption d’une loi interdisant la pratique des mutilations génitales féminines
(MGF) a été saluée par l’ensemble de la communauté internationale. Désormais l’État est
appuyé par bon nombre de partenaires au développement dans la lutte contre les pratiques
traditionnelles néfastes à la santé et au bien-être de la mère et de l’enfant. Le mot d’ordre
lancé par l’Etat était « Mutilations génitales féminines zéro d’ici 2015 ».
Selon le Bureau National de la Statistique, ce phénomène ne concernerait heureusement que
2,2 % des femmes nigériennes en 2006, contre 5,8 % en 1998. D’après le représentant du
Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) au Niger, il s’agit d’un progrès «
remarquable » qui pourrait devenir le premier pays ouest-africain à éradiquer cette pratique.
L’UNFPA a contribué à l’atteinte de ces résultats grâce à des activités de plaidoyer, de
sensibilisation, de formations des exciseuses et de barbiers traditionnels, et des étudiants
des Ecoles de Santé Publique.
Mais, selon l’Evaluation Rapide des MGF au Niger, ces résultats cachent d’importantes
disparités, car les taux de prévalence des MGF varient selon la région et l’ethnie : entre 30 et
80 % dans la région de Tillabéri ; 3,6 % à Niamey ; 65,8 % dans l’ethnie gourmantché ; 12,8
% chez les Peul ; 3,6 % chez les Zarma.
23
Dans le domaine de la planification familiale, les résultats de l'EDSN II et III obtenus
respectivement en 1998 et 2006, avaient révélé un niveau extrêmement bas d’utilisation des
méthodes contraceptives modernes (moins de 5 % parmi les femmes en union) doublé en
même temps d’un niveau élevé des besoins non satisfaits en matière de contraception (14 %
des femmes en union avaient des besoins non satisfaits en 1998, contre 16 % en 2006).
L’utilisation de la contraception suppose, au préalable, que l’homme ou la femme connaisse
au moins une méthode contraceptive. Selon EDSN-MICS III Niger 2006, les hommes
connaissent plus les méthodes contraceptives que les femmes : 94 % des hommes en union,
contre 72 % des femmes qui connaissent au moins une méthode quelconque ; pour les
méthodes modernes, les proportions sont respectivement de 91 % contre 68 %.
Par ordre d’importance, aussi bien les méthodes traditionnelles que les modernes les plus
connues sont le condom masculin (82 % pour l’ensemble des hommes et 84 % pour ceux qui
sont en union et 91 % parmi ceux qui ne le sont pas) ; la pilule (76 % des hommes en union
et 83 % de ceux qui ne le sont pas) ; et les injectables (72 % des hommes en union, et 73 %
pour les autres). Enfin, plus de la moitié des hommes en union connaissent la stérilisation
féminine (56 %) et plus d’un tiers le condom féminin (36 %).
En 2010, les résultats d'une enquête réalisée sur la prévalence contraceptive, indiquent que le
taux de la prévalence de la contraception moderne est de 16% au Niger. Certes, des progrès
ont été réalisés, mais on est encore loin des engagements pris par l’Etat relatifs aux OMD qui
visent une prévalence contraceptive de 25% d'ici 2015.
Selon EDSN-MICS III Niger 2006, il n’y a pas d’écart significatif entre les femmes en
matière de connaissance des méthodes contraceptives. Et quelle que soit la caractéristique
considérée, le niveau de connaissance reste aussi relativement élevé. En effet, la situation se
présente comme suit : en milieu rural (69 %), dans les régions de Diffa (53 %), Maradi (53 %)
et Zinder (64 %). En fonction du niveau d’instruction, le niveau de connaissance se répartit de
la manière suivante : 70 % pour les femmes sans instruction et 98 % pour celles qui ont un
certain niveau d’instruction.
Quant à l’utilisation des méthodes contraceptives, les résultats de l’EDSN-MICS III Niger
2006 montrent que plus d'une femme sur cinq (21 %) ont déjà utilisé au moins, une méthode
contraceptive à un moment quelconque de leur vie. La proportion des femmes utilisant les
méthodes traditionnelles est à peine plus élevée que celle des femmes qui utilisent les
méthodes modernes (12 % contre 11 %). Les principales méthodes modernes utilisées sont la
pilule (8 %), les injectables (3 %). En outre, 8 % des femmes seulement utilisent l’allaitement.
Les autres méthodes comme le condom masculin et féminin ne sont que très faiblement
utilisées. Seulement 0,3 % des femmes ont recours à la stérilisation.
Au Niger, les jeunes et adolescents de 10 à 24 ans représentent environ 29 % de la
population totale. Cette tranche d’âge constitue une cible vulnérable du fait de sa situation
intermédiaire entre l'enfance et l'âge adulte. Le manque d’encadrement approprié aux niveaux
familial, social et scolaire conduit les jeunes à adopter des comportements à risques dont ils
ne mesurent pas les conséquences. Dans le domaine de la sexualité, notamment, ils
bénéficient de très peu d’informations et leurs connaissances des méthodes contraceptives
modernes sont faibles.
En conséquence, les jeunes et adolescents sont exposés aux avortements provoqués avec des
graves conséquences sur leur vie. Entre 15 et 24 ans, il ne serait pas étonnant que le nombre
de décès de jeunes et adolescents (difficile à chiffrer faute d’enquête) atteigne des proportions
élevées. On sait que ces décès sont notamment dus aux complications des avortements
provoqués et à la fécondité précoce.
24
D'autre part, les jeunes /adolescents constituent un groupe à risque pour les IST/VIH/SIDA:
seulement 13 % des jeunes femmes de 15-24 ans, contre 16 % des jeunes gens de la même
tranche d’âge, ont une connaissance « complète » du sida. Cette proportion varie en fonction
du niveau d’éducation et du milieu de résidence. Ainsi, seulement 8 % de jeunes femmes sans
instruction ont une connaissance « complète » de la pandémie, et 8 % dans les zones rurales.9
Chez les jeunes et adolescents, les rapports sexuels sont également précoces et souvent sans
protection, ni utilisation de moyens de contraception. Selon les résultats de l’EDSN-MICS III
2006, 30 % de jeunes femmes de 15-19 ans ont eu leur premier rapport sexuel avant l’âge de
15 ans, contre 5 % des garçons de la même tranche d’âge. D’une manière générale, ces
premiers rapports ont lieu dans le cadre du mariage.
Malgré la menace permanente du VIH/Sida, seulement 2 % de jeunes femmes de 15-24 ans
utilisent le condom pendant leurs premiers rapports sexuels, contre 14 % chez les garçons de
la même tranche d’âge. Cette situation est sans doute due à la faible connaissance des moyens
de prévention et au faible pouvoir des femmes dans la capacité de négocier l’utilisation des
préservatifs.
La connaissance d’un endroit où on peut se procurer un condom et faire un test de dépistage
et la réalisation de ce test sont encore faibles. Ici encore, les hommes sont plus nombreux (28
%) que les femmes (9 %) à le savoir.
Cette situation s’explique en partie par le fait que les jeunes et adolescents restent confrontés
au faible accès des structures adaptées à la santé des jeunes et des adolescents avec possibilité
de dépistage et d’offre de services PF, surtout en milieu rural. Les problèmes d’accès sont
aggravés par le faible pouvoir d’achat des jeunes pour accéder à des services payants
(difficultés de demander aux parents tout ce qui concerne la sexualité).
Le faible niveau de connaissances du VIH/Sida chez les jeunes et adolescents doit aussi être
associé à leur faible accès à une information de qualité et en partie aux pesanteurs
socioculturelles qui freinent l’acception de la maladie avec ses causes et conséquences.
Enfin, une vue d’ensemble des questions liées au VIH/Sida fait ressortir la situation
suivante : passage du taux de séroprévalence de 0.87% en 2002 à 0.70% en 2006 ; 0.06 % en
2006 à 0.03 % en 2007 chez les femmes enceintes reçues à la 1ère visite de CPN ; passage du
nombre de malades sous ARV de 695 en 2005 à 2 846 en fin 2008. L’impact de la loi sur la
gratuité des soins, la thérapie par ARV, l'adoption d'une loi sur la prévention, la prise en
charge et le contrôle du VIH/sida, l’acceptation croissante du dépistage volontaire, sont des
facteurs décisifs qui ont entraîné les améliorations obtenues dans la lutte contre le sida au
Niger.
En 2010, la prévalence moyenne de l’infection à VIH chez les femmes enceintes en
consultation prénatale est de 3,5%. Certains groupes spécifiques sont particulièrement
touchés, notamment les Travailleuses de Sexe et leurs clients (29,5% et 13%), les
Consommateurs de Drogues Injectables (CDI). La prévalence chez les corps habillés
(Militaires et autres) est passée de 14% en 2002 à 9,5% en 2006 soit 2 fois celle des femmes
enceintes.
La réponse stratégique du gouvernement à tous ces problèmes de santé a été la mise en place
de la loi sur la santé de la reproduction, la loi portant interdiction des Mutilations Génitales de
la Femme et la loi portant protection des personnes en matière de VIH/SIDA.
9
EDSN-MICS III 2006
25
Questions relatives au genre
La récente décentralisation et le multipartisme offrent aux femmes une grande opportunité
pour leur entrée effective dans l’arène de la politique et pour leur affirmation sociale avec
l’adoption d’une loi sur les quotas 10 (LOI N°2000-008 du 07 juin 2000) qui semble avoir
produit un effet positif sur leur représentativité qui atteint :
− au sein du gouvernement le pourcentage jamais égalé de 23 %, même si, par ailleurs,
la loi stipule un seuil minimal de 25% ;
− au parlement, 11,5 % de femmes députées est tout aussi un pourcentage exceptionnel ;
− au niveau des 263 communes installées, 8 femmes maires, 26 premières adjointes et
20 deuxièmes adjoints pour la première mandature ; la seconde mandature n’a pas été
plus favorable. Mais il demeure possible que les présidences des commissions de
conseil leur ait offert plus d’opportunités pour exercer effectivement des rôles
importants dans la gestion communale, sans doute en lien avec les aspects sociaux
(affaires sociales, santé, éducation…).
Malgré les opportunités offertes, des faibles performances sont constatées dans la conquête
des postes politiques. La transition démocratique n’a pas encore changé la vision et la
perception collectives de l’exercice du pouvoir. La responsabilité politique des femmes devra
s’inscrire aussi sur la transformation des rapports qu’elles entretiennent avec leur
environnement social et culturel. La candidature d’une femme à la présidence de l’Etat est
sans un doute un acte qui marque un début de transformation dans la perception des enjeux
politiques pour les femmes.
Si l’engagement politique de tout individu est de transformer son environnement en fonction
d’objectifs et d’intérêts précis, les femmes auront retenu, de ces dernières années, que leur
propre engagement est nécessaire pour faire avancer leur droit à la citoyenneté et à l’égalité
effective ; la marche du 13 mai 1991 en est un exemple patent : Un engagement politique avec
une représentativité féminine significative ont manqué pour relever le défi de la démocratie
concernant l’égalité des sexes, la justice et l’équité sociale, le respect de l’autre…
De nombreux droits, mais peu de recours
Aujourd’hui trois sources de droits régissent la situation de la femme nigérienne : le droit
moderne ou code civil, le droit coutumier et le droit musulman. Il convient toutefois de noter
que les deux dernières sources sont caractérisées par des normes plutôt inégalitaires selon le
sexe. A titre illustratif, la dimension du patriarcat, la répudiation, la garde des enfants aux
hommes, les règles inégalitaires de l’héritage… Mais à cet effet, certains partenaires au
développement en collaboration avec l’UNFPA sont engagés dans un processus de précision,
de reprécision et d’authentification des pratiques islamiques et coutumières.
Le Niger, à travers ses institutions comme le Ministère de la Population, de la Promotion de la
femme et de la Protection de l’enfant, le Ministère de la Justice pour les lois et règlements
internes et le Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération pour les conventions
internationales, a conçu des textes et des lois pour fournir les mêmes droits aux hommes et
aux femmes, depuis son engagement dans une Politique Genre axée essentiellement sur le
redressement du déséquilibre des rapports entre les hommes et les femmes :
10
Loi nº 2000‐008 du 7 juin 2000, complétée par le décret nº 2001‐56/PRN/MDS/P/PF/PE du 28 février 2001 portant modalités d'application. 26
i.
notamment le texte fondamental de la République qu’est la Constitution, dispose
dans son article 8 : "La République du Niger….assure à tous l'égalité devant la loi
sans distinction de sexe, d’origine sociale, raciale, ethnique ou religieuse" ;
ii.
par ailleurs, le Niger a ratifié la Convention11 sur l'Elimination de toutes formes
de Discrimination à l'Egard des Femmes (CEDEF) avec des réserves qui la vident
quelque peu de sa substance (en rapport avec l’héritage par exemple…) ;
iii.
il a adopté en juin 2000 la loi instituant le système de quotas dans les fonctions
électives (10%), au gouvernement (25%) et dans l'administration12 ; le respect de
cette loi lors des dernières élections municipales a permis aux femmes rurales de
faire leur première entrée dans l’exercice du pouvoir.
Une avancée juridique des droits féminins s’observe, en dépit des obstacles culturels qui
consacrent certaines inégalités entre les statuts et les rôles sociaux selon les sexes ; les
femmes nigériennes demeurent protégées par l’essentiel des dispositions juridiques, tant au
plan politique, civil et socioéconomique.
L’existence de ce cadre juridique favorable ne le rend pas forcément opérationnel du fait que
la dénonciation par les victimes est vécue comme étant un acte de déshonneur pour la victime
et sa famille. Des efforts sont en cours pour faciliter les recours et procédures aux femmes.
Elles ignorent en majorité leurs droits, et n'arrivent pas à les revendiquer malgré les multiples
violences encourues. Mais, la problématique de la violence au Niger est méconnue dans son
ampleur, et le contexte social nie certaines formes de violences socialement acceptées (des
pratiques sociales comme les mutilations génitales, l’ablation de la luette, le mariage des
enfants avant 18 ans, la répudiation,… qui trouvent leur justification dans les traditions sont
difficiles à combattre) ; des travaux antérieurs ont tous déploré l’absence de données
quantitatives ; et en réponse, l’UNFPA appuie le cadre de concertation des intervenants en
matière de violence et l’INS à produire des informations fiables et de qualité.
En outre de nombreux changements s’observent au niveau des institutions étatiques, de la
société civile et des groupes de pression qui œuvrent ensemble pour inverser des tendances
défavorables au genre au sein des communautés, des ménages... afin de promouvoir un
développement plus équitable, plus juste et plus durable.
Le Niger amorce une aire de changements prometteurs, mais possibles avec la prise de
conscience et l’engagement des femmes elles-mêmes.
Questions relatives à population et développement
Un effectif de population en augmentation rapide : Le Niger a toutes les caractéristiques
démographiques d’un pays en développement qui se traduisent par une pyramide à la base très
large, signe d’une fécondité encore élevée et d’une mortalité relativement en baisse. Le
tableau ci-après donne l’évolution de cette population depuis 1905.
11
Le Niger a ratifié cette convention le 13 août 1999.
Loi nº 2000-008 du 7 juin 2000, complétée par le décret nº 2001-56/PRN/MDS/P/PF/PE du 28 février 2001 portant
modalités d'application.
12
27
Tableau 5 : Evolution de la population du Niger de 1905 à 2012
Année Effectif de la population Taux d’accrois
sement (%)
1905
1.075.000
ND
1960
2.876.000
1.8
1977
5.102.990
3.4
1988
7.251.626
3.4
2001
11.060.291
3.3
2012
16.274.738
3.3
En un siècle environ, les effectifs de la
population nigérienne ont été multipliés
par plus de seize (16). Très faibles au
départ, ils ont augmenté rapidement au
fil des années, au fur et à mesure que les
effets des progrès de la médecine se
faisaient sentir sur la baisse de la
mortalité.
Source : INS
Source : INS Niger
Une structure par âge très jeune : L’examen de la pyramide des âges ci-dessus révèle que la
population nigérienne est très jeune. Cette pyramide présente une base élargie qui se rétrécit
rapidement au fur et à mesure que l’on avance vers les âges élevés ; son allure rend compte
de la jeunesse de cette population.
En 2001, les moins de 25 ans représentaient 64 % de la population totale, alors que les 65 ans
et plus n’en représentaient que 3 %. Une telle structure par âge, conjuguée avec des facteurs
d’ordre socio-économique et culturel, est susceptible de rendre encore plus difficile la
satisfaction des besoins dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’emploi, du
logement, de l’accès à l’eau et assainissement, etc.
Le vieillissement de la population n’est donc pas pour aujourd’hui. Ceux qui appellent de tous
leurs vœux la transition démographique en Afrique attendront encore longtemps. Pour le
moment, il faut gérer cette force irrésistible qu’est cette dynamique démographique qui
engloutit chaque année au Niger des fragiles gains enregistrés en matière de développement.
L’allure de la pyramide des âges ci-dessus est à beaucoup d’égards très expressive. Elle nous
présente, face à face, le destin démographique actuel et futur du Niger, et nous interpelle tous.
Surtout, elle nous invite à réfléchir sérieusement sur la place que doit désormais occuper la
jeunesse dans la société nigérienne.
28
Une forte croissance démographique : le taux de croissance de la population, l’un des plus
forts de la sous-région ouest-africaine, reste très élevé depuis 1977 et varie entre 3.4 % et 3.3
%. Ainsi, le rajeunissement de la population et l’inadéquation entre accroissement
démographique et croissance économique qui en découle dans un contexte de grande
pauvreté est susceptible de créer un lourd handicap au développement du Niger.
Compte tenu des tendances actuelles, cette population va doubler dans 20 ans. Les projections
récentes de la population montrent que, dans le domaine de l’éducation par exemple, si le taux
de croissance démographique reste constant comme c’est le cas actuellement, le nombre
d’enfants à scolariser atteindra 2,3 millions en 2015, et 9,2 millions en 2050. Au cours de la
même période, le nombre d’enseignants passera de 55.445 à 184.397. S’agissant du personnel
de santé, il faudra prévoir 420 médecins en 2015, et 5.576 en 2050. En matière d’eau potable,
l’Etat sera appelé à créer au moins 1.300 points d’eau modernes par an.
Une fécondité particulièrement élevée : cette forte croissance démographique fait partie
intégrante d’un contexte de haute fécondité. En effet, l’indice synthétique de fécondité (ISF)
au Niger est de 7,1 enfants par femme ; il est de 7,4 en milieu rural et de 6 en milieu urbain.
La proportion de ces enfants âgées de 15 à 19 ans qui sont déjà mères ou enceintes pour la
première fois est de 39 % ; le taux de fécondité des adolescentes s’élève à 199 pour mille, et
le nombre idéal d’enfants pour les femmes âgées de 15 à 49 ans est de 8,8 enfants. L’âge
médian à la première union chez les femmes est de 15,5 ans. Cela veut dire que la moitié des
femmes du Niger en âge de procréer se marie en moyenne à 15.5 ans. Cela traduit aussi une
fois de plus la précocité du mariage dans ce pays.
Une population inégalement répartie : D’une manière générale, le Niger n’est pas
densément peuplé. Les résultats du recensement général de la population de 2001 révèlent au
niveau national une densité de 12,4 habitants/km². Celle-ci varie par région en fonction des
conditions climatiques. Elle est inférieure à 1 hab/km² dans la zone saharienne, et près de 100
hab/km² dans la zone soudanienne. Le sous-peuplement de certaines parties du pays pourrait
avoir comme conséquence la non exploitation pleine des ressources des zones concernées.
Une population en majorité rurale : Au Niger, le taux d’urbanisation est très faible et
n’atteint que 21 % en 20011 ; mais ce taux est en augmentation constante. En dehors de la
capitale Niamey, c’est la région désertique d’Agadez qui enregistre le taux d'urbanisation le
plus fort.
Des mouvements migratoires importants : L’économie du Niger dépend largement de
l’agriculture dont la part représente 41% du Produit Intérieur Brut (PIB). Mais le secteur
agricole fait face à de nombreux problèmes : désertification, ensablement du lit des cours
d’eau, érosions, sécheresses périodiques, invasions acridiennes, etc. A ces contraintes
naturelles s’ajoutent une forte croissance démographique, un faible revenu des ménages et des
mauvaises récoltes.
Les facteurs ci-dessus poussent les populations au départ, en particulier vers l’Europe , car «
Vivant dans un environnement aussi incertain et conscient de l’existence d’une probabilité
plus ou moins grande de voir ses conditions de vie se dégrader suite à un choc, le paysan
nigérien a naturellement appris à élaborer et à mettre en œuvre de multiples stratégies en vue
d’améliorer ses moyens d’existence. La migration est partie intégrante de ces stratégies de
gestion de risque. » (USAID, Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce contre la Famine, Rapport
spécial sur la Migration au Niger, 2011).
Au Niger, l’insuffisance de données sur les migrations (notamment sur l’émigration) rend
difficile la connaissance de l’ampleur de ce phénomène dans un pays qui est au centre de
toutes sortes d’échanges sous-régionaux et internationaux.
En effet, le pays est
29
géographiquement et historiquement un carrefour des échanges, et enregistre d’intenses
mouvements migratoires. Les travaux de Hamani Oumarou (Le rôle des ressortissants et des
migrants à Bambey face à la crise économique mondiale) déterminant l’ampleur de
l’émigration au Niger, ont montré que « le taux d’émigration calculé par REMUAO
représente 1,73% de la population totale correspondant à un effectif de 144 060 (REMUAO,
1997). En 2005, la Banque Mondiale a estimé le nombre d’émigrants à 437 844, soit 3,3% de
la population totale (Banque Mondiale 2008). Selon les estimations du Centre sur la
Migration, la Globalisation et la Pauvreté de l’Université de Sussex (Royaume Uni) basées
sur les recensements des années 1995 à 2005, il y a 3,5% de nigériens hors de leur pays, soit
496 773 émigrants internationaux. »
Malgré le manque de données complètes sur les transferts d’argent effectués par les émigrés
nigériens vers leur pays, la BCEAO estime que les envois d’argent ont été multipliés par 4
dans les pays de l’UEMOA (dont le Niger) entre 2000 et 2008. Pour le Niger cela a représenté
0,9% de son PIB. Ces chiffres ne tiennent pas compte des envois d’argents à travers les
circuits informels.
En 2006, les statistiques nationales de balance de paiement estiment à 14,4 milliards de FCFA
les envois d’argent à travers les canaux officiels par la diaspora nigérienne. D’aucuns pensent
que ce montant est loin de correspondre à la réalité, parce qu’il ne prend pas en compte les
envois informels d’argent aux familles et amis.
2.2 ROLE DE L’ASSISTANCE EXTERNE
L’évaluation de l’aide extérieure reçue chaque année par le Niger n’est pas chose facile. La
difficulté vient du fait que les sources d’informations chiffrées sont diverses, souvent
incomplètes, et exprimées dans des monnaies différentes. En outre, ces monnaies ne sont pas
stables, car elles évoluent selon les fluctuations des taux de change. La seule solution viable
consiste à s’en tenir uniquement à l’accroissement régulier des financements mis à la
disposition du pays par les bailleurs de fonds.
Pour mieux comprendre l’importance de l’aide extérieure au Niger, il faut se référer au
contexte économique et financier qui est la principale cause de la diminution très forte des
ressources budgétaires de l’État et de moins values fiscales et douanières. Parmi les causes de
la faible performance économique du pays, on peut notamment citer :
− la production agricole qui dépend des variations climatiques et ne peut satisfaire les
besoins d’une population en forte croissance ;
− la production de l’uranium qui est soumise à l’érosion des prix et à une évolution très
défavorable du marché mondial. Cela réduit considérablement les recettes à
l’exportation provenant de ce secteur ;
− le pays est fortement agricole mais ne produit pas des intrants agricoles qu’il est obligé
d’importer ;
− les entreprises privées nigériennes ont un champ d’action très limité, et font face à la
farouche concurrence avec les entreprises étrangères (les entreprises nigérianes
notamment).
Depuis plusieurs années déjà, quasiment toutes les stratégies économiques élaborées (2002,
2007 et 2012) et mises en œuvre reposent essentiellement sur la mobilisation des ressources ;
et les ressources d’origine externe y tiennent une place très importante. On peut donc dire
que « Le Niger est un pays très largement dépendant des bailleurs de fonds, et l’aide publique
au développement est l’une de leur assistance »13.
13
Nafiou (2009 : 226)
30
De l’indépendance (1960) aux années 1980, l’Etat, appuyé par ses partenaires au
développement, est demeuré très présent dans l’économie du pays, créant des « structures
d’exploitation dans la quasi-totalité des secteurs de l’économie pour augmenter la croissance
économique et créer des emplois »14. La dette publique est passée « de 25,6 millions d’euros
en 1972 à 83,5 millions d’euros à la fin des années 1980, soit une hausse de 226% en 8
ans »15. Et en dépit d’un déficit alimentaire majeur (sécheresse 1973-1974) et de la baisse des
recettes d’exportation de l’uranium, « le PIB a crû régulièrement passant de 274,4 millions
d’euros en 1975 à 817 millions d’euros en 1980, soit une augmentation de 298% »16.
Au tout début des années 1980, le Niger a ressenti les contrecoups de la sécheresse et de
l’amenuisement de la manne uranifère. Sa forte croissance démographique a fait reculer le
PIB par tête (135 euros en 1989) même si « le PIB total continuait à augmenter et totalisait
1012 millions d’euros ». La dette s’éleva à 279 millions d’euros en 1981, précipitant le pays
dans le cycle de l’ajustement structurel17. Dans le même temps, l’aide internationale connut
une certaine baisse due à des soubresauts politiques (1986 à 1992).
Le déficit budgétaire a été une constante de l’économie nigérienne de 1990 à 2000. Il a
toujours été financé par l’aide publique au développement (sous forme de dons, prêts et
financements exceptionnels). « La part des financements extérieurs s’est accrue de 56% en
1995 à 164,4% en 2006 sous l’effet de l’allègement de la dette dans le cadre de l’Initiative de
l’Allègement de la Dette Multilatérale (IADM et du programme PPTE »18. En 2011, l’aide
extérieure (net) représente 4,7% du PIB. Sur ce plan, elle est ainsi en baisse depuis 2006.
Quant aux envois des nigériens de l’extérieur, ils représentaient 13% de l’aide publique au
développement, et à peu près 75% des investissements directs étrangers réalisés dans la même
année (Guengant, 2009 : 20).
En moyenne, entre 2007 et 2011, les recettes totales de l’Etat se sont élevées à 536,68
milliards de FCFA l’an. Au cours de cette période, la part de l’assistance extérieure a tourné
autour d’une moyenne de 149,4 milliards de FCFA, soit 27,7% des recettes totales et dons
engrangés par le pays. En termes d’engagements, sur une moyenne de 595,38 milliards de
Fcfa dépensés par an, toujours entre 2007 et 2011, les ressources extérieures ont contribué
annuellement pour 25,4%.
Tableau 6 : Aperçu des contributions extérieures sur les opérations financières de l’Etat
entre 2007 et 2011 et l’ONU dans tout cela ? Voir la coordination, ils ont des chiffres
Années
2007
Recettes
455,6
totales et
dons
2008
2009
2010
2011
Moyenne
2007-2011
584
474,5
515,8
653,5
536,68
14
Grivel (2008 : 30)
Idem
16
Idem
17
L’ajustement structurel fut abandonné à partir des années 2000 pour laisser la place au concept de SRP ; la
toute première au Niger date de 2002, tandis que la seconde intervient en 2007. Depuis 2012 et l’avènement de la
7ème République, le Gouvernement nigérien est passé au PDES.
18
PDES 2012-2015 (2012 : 14)
15
31
Part
dons
des 146,6 32,2% 142
Dépenses
476,1
totales et
prêts nets
547,9
24,3% 110,9 23,4% 130,2 25,2% 217,3 33,3% 149,4 27,7%
609,9
584
759
595,38
Part
des 149,1 31,3% 136,8 25,0% 145,4 23,8% 117,7 20,2% 204,2 26,9% 150,6 25,4%
ressources
extérieures
Source : INS
L’assistance extérieure au Niger est surtout européenne et occidentale. Ainsi, entre 2006 et
2010, le pays a reçu des pays européens, des USA et du Canada, plus le Japon et la Corée, en
moyenne par an, 388°658°000 $ US. Les plus grands donateurs, entre 2006 et 2010, sont
l’Union Européenne (114 millions de dollars US en moyenne par an), la France (64,1 millions
de dollars US en moyenne par an), et les USA (51,5 millions de dollars US en moyenne par
an). Au total, les pays européens, les USA et le Canada, le Japon et la Corée, ont donné 322,5
millions de dollars US au Niger en 2006. Et leur contribution a atteint 531,6 millions de
dollars US en 2010.
Quant aux Nations Unies, l’appui qu’elles apportent au Niger constitue la plus vaste action
coordonnée et le plus grand effort de mobilisation en faveur du développement de ce pays.
Dans le cadre de l’UNDAF 2009 - 2013, le volume des ressources programmables se répartit
comme suit : 33,70% pour le domaine de coopération Développement durable, Sécurité
alimentaire et Environnement ; 50,60% pour le domaine de coopération Capital Humain,
Services Sociaux de Base et maîtrise de la croissance démographique et 15,70% pour le
domaine de coopération Gouvernance. Ces ressources sont utilisées dans le cadre des
programmes de pays des agences.
3. CHAPITRE III : REPONSE DU SYSTEME DES NATIONS UNIES/UNFPA
3.1 PROCESSUS DE PROGRAMMATION STRATEGIQUE
L’élaboration de l’UNDAF 2009-2013 a été précédée par la réalisation du Bilan commun de
pays (CCA) qui justifie les interventions du Système des Nations Unies (SNU) au Niger.
L’ensemble du processus a été placé sous le leadership du gouvernement avec la participation
des autres partenaires techniques et financiers et de la société civile. L’analyse diagnostique
de la situation du pays dans le cadre du CCA a été basée essentiellement sur les éléments
résultant de la Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP),
du rapport national récent sur les OMDs qui ont permis au Gouvernement de définir ses
priorités et ses stratégies de développement pour les prochaines années. Par conséquent, les
données et informations disponibles résultant de ces processus et provenant des systèmes
d’information nationaux ont été largement utilisées.
L’élaboration du CPD et du CPAP a été basée sur le CCA et le document UNDAF 2009-2013
mais également sur les politiques, programmes et stratégies nationaux.
Source : Bureau UNFPA Niger
32
Liens CPAP-CPD /UNDAF /Priorités
Nationales
OMD/CIPD/
Priorités Nationales
SDRP
UNDAF-Niger 2009-2013
Recommandations
Revue mi parcours
CPAP 2004-2007
CPD 2009-2013
Plan Stratégique
UNFPA 2008-2011
CPAP 2009-2013
Résultats
évaluation du
6ème
Programme
3.1.1 ALIGNEMENT DU CP 7 AUX CADRES STRATEGIQUES (UNFPA SP / UNDAF)
L’alignement du septième programme de coopération NIGER-UNFPA au Plan stratégique de
l’UNFPA et à l’UNDAF 2009-2013 est illustré par le diagramme des effets ci-après.
Il ressort de l’analyse de l’UNDAF, du Plan Stratégique de l’UNFPA et des produits du
CPAP que tous ces documents stratégiques s’inscrivent dans une même logique
d’intervention pour répondre efficacement aux multiples défis de développent mis en exergue
par l’analyse du contexte national au chapitre II.
Le diagramme des effets montre clairement comment les produits du CPAP s’articulent
harmonieusement avec les documents stratégiques qui fondent le septième cycle programme
de l’UNFPA au Niger, à savoir l’UNDAF 2009-2013 et le Plan Stratégique de l’UNFPA
2008-2011
33
Diagramme 1 : Diagramme des effets
Effets du Plan Stratégique
Composantes CP
Produits du CPAP
Intégration dynamique population dans politiques
Intégration dans les politiques et programmes en matière de population et développement
d
ti
é
t lié
bi
Intégration droits et besoins jeunes dans politiques
(1.2) La prise en compte des besoins des bénéficiaires dans les politiques et stratégies nationales
relatives à ‘éducation la santé et la démographie améliorée
Disponibilité données sur dynamique population,
Aptitudes des institutions à tenir compte des questions liées au PA de la CIPD dans
le cadre de la gestion axée sur les résultats et de la mise en œuvre, suivi
UNDAF
Population & Développement :
Genre, SR et VIH/sida (1.3)
Prise en compte des questions de population
émergentes(1.4)
Égalité sexes et droits des femmes et adolescentes, en
OMDs
: D’ici 2013, les populations vulnérables
utilisent les SSB de qualité et
Population & Développement :
Les populations vulnérables adoptent des comportements favorables à
l’utilisation des SSB et à la maîtrise de la croissance démographique
participent à la maîtrise de la
croissance démographique particulier droits en SR, intégrés dans politiques (3.1)
Promotion égalité sexes, droits SR et autonomisation femmes et
adolescentes par environnement socioculturel favorable à la
participation des hommes et élimination des pratiques néfastes (3.2)
Élargissement ripostes VBG par politiques, systèmes de
Les capacités des institutions nationales, locales et de la société civile pour la
prévention la prise en charge et la lutte contre la violation des droits
institutions
nationales et
Les stratégies sectorielles et les CDMT permettant la
réalisation des OMD et intégrant les principes des
locales
gouvernent
protection et application effective des lois (3.4) Système protection droits de l’hommeet mécanismes de
D’ici 2013, les
démocratiquemen
La participation au processus de prise de
décision et l’exercice du contrôle citoyen au
règlement des conflits) et mécanismes participatifs
Genre : D’ici à 2013 les
renforcés (3.3)
institutions nationales et
Promotion droits et demande de SSR et
intégration dans les politiques (2.1) Accroissement de l’accès à des services de santé
locales mettent en œuvre des
réformes visant la réalisation
maternelle de qualité (2.2)
La demande des services de SR, compris les IST/VIH/Sida, la PF, les soins de
santé maternelle, par les groupes vulnérables (femmes, jeunes) accrue
Accroissement accès individus et couples à des
services de PF de qualité (2.3)
L’accès aux services de santé sexuelle et reproductive de qualité intégrant les
Accroissement demande, accès et utilisation
services prévention VIH/IST, pour femmes,
jeunes et groupes vulnérables (2.4)
D’ici 2013, les
populations
vulnérables
utilisent les
SSB de qualité
Gestion des réponses aux crises et situation des conflits… améliorée
Santé de Reproduction :
et participent à
la maîtrisede la
croissance
34 3.2 REPONSE DE L’UNFPA A TRAVERS LE PROGRAMME PAYS
Beaucoup de contraintes mises en évidence dans le chapitre II continuent d’entraver l’atteinte
des objectifs de la CIPD et des OMD au Niger : mortalité et fécondité élevées, VIH/Sida,
violences basées sur le genre, niveau élevé de pauvreté, disparité dans la répartition du
revenu, politiques de développement inadéquates contribuant à renforcer les inégalités,
faiblesses des systèmes de santé et d’éducation. Tout cela va de pair avec la dégradation de
l’environnement, l’expansion du VIH/Sida, l’aggravation des violences basées sur le genre,
etc. C’est à cet ensemble de défis que l’UNFPA, à travers les différents programmes de
coopération avec le Niger, a voulu répondre en appuyant les efforts du Gouvernement dans sa
lutte contre la pauvreté, à travers les deux derniers programmes de coopération.
Dans le cadre de son mandat, l’UNPA coopère avec le gouvernement, les autres agences du
Système des Nations Unies (SNU) et les ONG, pour faire en sorte que le programme d’action
de la CIPD fasse partie intégrante des politiques, plans et programmes nationaux de
développement.
Tableau 7: Effets du programme passé et en cours
Composantes
programme
Santé
de
reproduction
du Effets du programme Effets du programme en cours
précédent (2004-2008)
(2009-2013)
la Accessibilité et utilisation
des services de santé de la
reproduction de qualité,
incluant les services de
santé
sexuelle
et
reproductive des jeunes
dans
les
zones
d’intervention
du
programme accrues.
Les populations vulnérables adoptent
des comportements favorables à
l’utilisation des SSB et à la maîtrise
de la croissance démographique.
Les institutions nationales assurent la
disponibilité, l’accessibilité et la
qualité de services sociaux de base.
Gestion des services de
SR au niveau central et
dans
les
zones
d’intervention renforcées.
Prévention du VIH/Sida
renforcée.
des
Population
et Utilisation
Développement/GENRE connaissances
des
interrelations
entre
population
et
développement et leur
intégration
dans
la
conception,
mise
en
œuvre, suivi et évaluation
des
politiques
et
programmes
de
développement améliorée.
Contribution
à
la
Les populations vulnérables adoptent
des comportements favorables à
l’utilisation des SSB et à la maîtrise
de la croissance démographique
Les institutions nationales assurent la
disponibilité, l’accessibilité et la
qualité de services sociaux de base.
Les institutions nationales et locales
mettent en œuvre des réformes qui
visent l’atteindre des Objectifs du
Millénaire (OMDs), la consolidation
35
réduction des inégalités et de la bonne gouvernance, la
iniquités entre hommes et prévention et gestion des crises et
femmes renforcée.
conflits dans le respect des droits
humains.
Genre
Les institutions nationales et locales
mettent en œuvre des réformes visant
la réalisation des Objectifs du
Millénaire (OMDs), la consolidation
de la démocratie et de l’Etat de Droit,
la prévention et la gestion des crises
et conflits, dans le respect des Droits
Humains.
Les
populations
participent
équitablement au processus de prise
de décision, exercent le contrôle
citoyen de l’action publique,
disposent et utilisent un service de
proximité efficace et de qualité.
Source : CPAP
Il ressort du tableau ci-dessus ce qui suit : (i) la Composante Genre dans le programme
précédent était intégrée à la Composante P&D, contrairement au programme en cours dans
lequel elle figure comme « composante autonome » ; (ii) la prise en compte du genre dans le
programme en cours comme « composante autonome » marque une évolution vers une plus
grande reconnaissance de cette dimension dans toutes les stratégies de développement. On
doit donc noter un passage qualitatif qui s’est opéré du programme précédent au programme
en cours.
En outre, les effets programme du programme en cours sont beaucoup plus explicites et
ambitieux. L’un d’entre eux vise clairement la maîtrise de la croissance démographique qui
constitue un obstacle majeur au développement du Niger. Le genre contribue aux effets
programme 1 et 2.
3.2.1 PROGRAMME PRECEDENT
Le programme passé (2004-2007/2008) a été élaboré au moment où le Niger faisait face à de
nombreux problèmes d’ordre économique et social. D’après le Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (DSRP) adopté par le gouvernement en 2002, près de 63 % de la
population vivaient en dessous du seuil de pauvreté. En matière d’indice de développement
humain (IDH), le pays était classé 174è sur 175, situation aggravée en 2003 par la crise
sociopolitique de la Côte d’Ivoire, et une croissance démographique sans précédent (3.1 %).
En dépit de ce contexte national défavorable, le sixième programme a pu atteindre des
résultats probants. Dans le domaine de la santé de la reproduction (SR), le concept de SR a été
progressivement intégré dans le système national de santé, ainsi que celui du paquet minimum
de services et des normes et procédures. Il y a eu une nette amélioration de la disponibilité et
de l’accessibilité des populations aux services de SR et de planification familiale, grâce au
36
renforcement des capacités du personnel, à la fourniture des équipements, des préservatifs et
contraceptifs aux structures sanitaires.
Le programme a mis en place un système d’assistance technique utilisant des experts
nationaux intégrés dans des équipes cadres de districts, pour assurer le suivi et la supervision.
L’approche « Maternité sans risques » a été mise en œuvre dans les zones d’intervention de
d’Agadez, Dosso, et Zinder. Dans l’ensemble, il y a eu une augmentation du taux des
consultations prénatales et postnatales, et d’accouchements assistés.
En ce qui concerne la SR des jeunes/adolescents, les trois Ministères clés, à leur tête le
Ministère de la Santé Publique, ont adopté une approche intersectorielle pour traiter des
questions de santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents. Des activités de
plaidoyer ont été menées tout au long de la mise en œuvre du programme, auprès des leaders
religieux et politiques en vue de créer un climat favorable à un plus grand accès des
populations aux services de Santé de la Reproduction et de prévalence de VIH/Sida. En
collaboration avec la Banque Mondiale, l’OMS et l’UNICEF, le programme a contribué à
l’élaboration du Plan à Moyen terme III du Programme National de Lutte contre le Sida et du
Plan stratégique de Communication.
Dans le domaine des Stratégies de Population et Développement (SPD), le programme a
contribué à mettre à la disposition du gouvernement des données sociodémographiques
fiables et utiles pour la planification du développement. L’UNFPA a été le chef de file dans la
réalisation du recensement de la population et de l’habitat de 2001. Il a renforcé les capacités
nationales en collecte et analyse des données, suivi et évaluation des politiques et des
programmes.
Dans le domaine du genre, le programme a appuyé le Ministère du Développement Social
dans la mise en place d’une Initiative Genre, avec un accent sur la formation en genre, genre
et droits, participation politique des femmes, intégration du genre dans les activités de SR et
la valorisation de l’éducation des filles.
3.2.2 PROGRAMME EN COURS
Le programme en cours 2009-2013 est bâti sur les acquis du programme précédent 20042007/2008. Il s’aligne sur les principaux cadres stratégiques suivants : la Stratégie de
Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP) qui est le principal cadre de
référence en matière de développement ; le Programme d’Action de la CIPD, les Objectifs du
Millénaire pour le Développement, le Plan Cadre des Nations Unies pour l’Aide au
Développement (UNDAF 2009-2013), le Plan Stratégique de l’UNFPA (2008-2011).
Le 7è programme s’inscrit dans la continuité du précédent et continue à avoir comme but la
lutte contre la pauvreté grâce à l’amélioration de l’accès des populations aux services sociaux
de base. Un accent particulier est mis sur la réduction de la mortalité maternelle et néonatale
par un accroissement de la demande des services de SR, y compris les IST/VIH/Sida, la
planification familiale, et les services de santé maternelle. Plusieurs stratégies sont
développées : (i) l’intensification des activités d’IEC/CCC, le plaidoyer, la mobilisation
sociale et communautaire ; (iii) l’appui technique aux structures de santé dans l’élaboration
des politiques et programmes de SR et de VIH/Sida ; (iv) l’appui à l’éducation des pairs ; (V)
l’appui à la recherche opérationnelle.
L’accès aux services de SR de qualité intégrant les IST/VIH/Sida, la PF, les services de santé
maternelle et la planification familiale Constitue également un volet important de la
composante SR, dans lequel la mise en œuvre des stratégies suivantes vont contribuer à
l’atteinte du produit 2 : (i) repositionnement de la planification familiale ; (ii) renforcement
des capacités des structures nationales dans la prévention et la prise en charge des
37
IST/VIH/Sida, des morbidités maternelles (notamment les complications obstétricales) et la
fistule ; (iii) l’enseignement de la SR dans les écoles de santé et à l’université de Niamey ; (iv)
le renforcement du partenariat avec les ONG, le secteur privé et les réseaux des jeunes.
Enfin, en matière de gestion des réponses aux crises et des situations de conflits, le
programme en cours continue de mettre l’accent sur le renforcement des capacités nationales
et l’élaboration d’un plan de contingence.
En Population et Développement, le 7è programme continue d’appuyer le gouvernement pour
intégrer les questions de population et les problèmes émergents liés aux sans abri, aux jeunes,
à la migration, à l’urbanisation et à l’environnement, dans les politiques et programmes
nationaux de développement.
Un accent particulier est également mis sur la prise en compte des droits des bénéficiaires
dans l’éducation, la santé et la démographie, et des questions spécifiquement liées à la CIPD
et aux OMD.
En ce qui concerne le genre, le 7è programme poursuit également le renforcement des
capacités des institutions nationales, locales, et de la société civile pour la prévention, la
prise en charge et la lutte contre la violation des droits humains.
Des stratégies sectorielles et les CDMT sont élaborés, pour permettre la réalisation des OMD
et l’intégration des principes des droits humains et de l’égalité des sexes dans les politiques et
programmes.
Une place importante est aussi accordée à la participation de la femme au processus de prise
de décision aux niveaux national et local.
3.3 STRUCTURE FINANCIERE DU PROGRAMME EN COURS
Comme déjà signalé au chapitre I, le budget global initial approuvé pour le 7è programme de
coopération Niger-UNFPA s’élevait à 26.8 millions dont 16.5 millions de fonds réguliers et
10.3 de fonds multi-bi pour la période 2009-2013.
Le tableau ci-dessous donne la situation du budget et des dépenses globaux couvrant la
période de 2009 à novembre 2012. La comparaison entre budget et dépenses montre que
jusqu’au mois de novembre 2012, le budget global n’a été consommé qu’à 64 %. Ce niveau
de consommation peut être considéré comme relativement satisfaisant, étant donné qu’il reste
encore au programme une année d’exécution (reste année 2013). En outre, il est ressorti des
entretiens avec le Bureau UNFPA qu’avec le lancement en cours de toutes les activités du
quatrième recensement de la population et de l’habitat, la consommation globale du budget
va probablement vite atteindre un niveau suffisamment élevé dans les prochaines semaines.
Tableau 8: Répartition du budget et des dépenses par source de financement 2009-2012
Source
Budget
Dépenses
%
Ressources
régulières
13.200.000
11.743.919
89
Autres ressources
32.482.085
17.73086
55
Ensemble
45.682.085
29.447.005
64
Source : Atlas COGNOS REPORT, novembre 2012
38
Au couurs de la période souss-revue, le budget glo
obal a conn
nu une évoolution régu
ulière et
enregisttré une augm
mentation de
d 44 % enttre 2009 et 2012, alors que les déppenses n’on
nt évolué
que trèss lentementt. Autremen
nt dit, le prrogramme n’a
n pas con
nsommé auussi rapidem
ment que
l’exigeaait la croisssance du bu
udget. A cett égard, less courbes du
u graphiquee ci-après montrent
m
cette lennte évolutioon des dépen
nses qui nee parviennen
nt pas à ratttraper le moouvement asscendant
du budgget. Le buddget augmeente, mais la consom
mmation ne suit pas. IIl y a là matière
m
à
réflexioon pour un programme
p
qui tire déjàà à sa fin.
EEvolution du budget ett des dépen
nses
30
0 000 000
25
5 000 000
Axis Title
20
0 000 000
Budget
15
5 000 000
Depense
10
0 000 000
5
5 000 000
2009
2010
22011
20
012
L’analyyse de la sttructure du
u budget ett des dépen
nses par composante
c
est égalem
ment très
instructiive. Les histogramm
mes ci-aprrès révèlen
nt les mêêmes insufffisances dans
d
la
consom
mmation des fonds.
POP & D
P
DEV 8 000 0000
7 000 0000
6 000 0000
5 000 0000
Budget
4 000 0000
Depense
3 000 0000
2 000 0000
1 000 0000
0
200
09
201
10
20111
201
12
Source : Atlas noveembre 2012
2
3
39
La situaation est pluus préoccup
pante pour lla composaante populattion et déveeloppement dont le
budget een 2012 estt conservé pratiquemen
p
nt intact, à cause
c
notam
mment des pprincipales activités
du receensement quui n’ont paas encore ddémarré. Cette
C
situatiion a nui cconsidérablement à
l’efficaccité et à l’effficience du
u programmee. Il faut la déloquer lee plus rapideement possiible.
GENR
RE
2 000 0
000
1 800 0
000
1 600 0
000
1 400 0
000
1 200 0
000
1 000 0
000
800 0000
600 0000
400 0000
200 0000
0
Budget
Depense
200
09
201
10
20111
201
12
Source : Atlas noveembre 2012
2
Les com
mposantes santé de la reproduction
r
n et le genree ont aussi des
d efforts à faire en teermes de
consom
mmation du budget, mêême si leur situation esst moins prééoccupante que celle de
d P&D.
Jusqu’en 2012, auu niveau du genre, buddget et dépeenses étaien
nt à peu prrès en équillibre. La
santé dee la reproduuction semblle avoir ellee aussi plus de mal à co
onsommer.
SANTE DE LA REP
PRODUC
CTION
7 000 0
000
6 000 0
000
5 000 0
000
4 000 0
000
Budget
3 000 0
000
Depense
2 000 0
000
1 000 0
000
0
200
09
201
10
20111
201
12
Source : Atlas noveembre 2012
2
4
40
PROJET
Le tableau ci-après est destiné à fournir en détails les budgets exécutés par projet dans Atlas, jusqu’en 2012. Il
donne une vue d’ensemble de l’exécution financière qui permet de faire des analyses plus affinées en ce qui
concerne la gestion budgétaire, en rapport avec ce qui est prévu dans les PTA.
Tableau 9 : Budgets exécutés par produit dans ATLAS (2009-2012) (source cognos report
nov. 2012)
TITRE
PROJETS
DES
Budget
Dépenses
RESOURCES
2009
2010
2011
2012
Total
2009
2010
2011
2012
Total
MAINSTREAMING
GENRE
ET REGULIERS
NER7G11A DROITS
HUMAINS DANS
MULTIBI
POLITIQUES
207 410
195 372
196 946
188 930
788 658
189 166
183 595
193 248
172 819 738 829
0
42 945
64 553
18 000
125 498
0
38 854
61 961
5 077 105 892
PARTICIPATION
FEMMES
ET REGULIERS
NER7G21A JEUNES A LA
PRISE
DE
MULTIBI
DECISION
100 857
145 753
200 564
85 636
532 810
78 915
131 986
188 888
73 572 473 361
301 689
128 085
704 431
948 738
2082 943
180 022
115 324
584 495
472 272 1352 114
144 744
123 459
161 489
263 066
429 692
86 498
94 204
129 237
218 390 309 939
406 078
463 111
342 946
324 309
1212 135
263 282
363 162
274 606
234 466 901 050
303 000
266 000
128 620
55 400
753 020
241 266
264 138
106 226
52 898 664 527
1225 146
1234 929
1344 590
776 802
4581 467
748 290
889 041
986 437
535 530 3159 298
1442 360
1221 134
1215 770
1104 199
4983 463
1432 944
1252 496
1139 824
855 299 4680 563
3423 472
2129 735
3234 659
1991 285
1839 410
1835 469
2358 165
100 400
121 030
145 800
195 401
562 631
97 192
105 446
142 332
107 518 344 969
82 600
1345 946
1946 281
2538 963
5913 790
77 768
723 952
1990 826
1383 569 2792 546
245 627
238 003
77 933
147 039
708 602
167 639
218 673
66 620
NER7P21A
DROITS
REGULIERS
HUMAINS
INTEGRES DANS
POLITIQUES
ET
AUTRES
STRATEGIES
0
22 348
21 398
43 746
0
22 218
21 442
291 477
569 428
861 521
873 787
2596 213
218 913
509 701
624 004
NER7P31A
CIPD/OMD
PRIS
EN
COMPTE REGULIERS
DANS
GESTION
AXEE
SUR
AUTRES
RESULTATS
0
23 825
33 151
6202 962
6259 938
0
20 727
19 632
QUESTIONS
EMERGENTES
POPULATION
INTEGREES
160 030
294 815
335 804
281 213
1071 862
138 526
267 686
330 364
199 317 935 894
NER7P41A
349 318
474 593
335 196
1159 107
820
415 097
205 799
621 716
8 786 217
9 042 522
11 353
663
44 584
727
5 762 660
7 453 781
9 426 117
PREVENIR
ET
COMBATTRE LES REGULIERS
NER7G41A VIOLENCES
FAITES
AUX
AUTRES
FEMMES
DEMANDE
NER7R11A SERVICES
ACCRUE
DE REGULIERS
SR
AUTRES
ACCES
AUX
SERVICES SR DE REGULIERS
NER7R21A
QUALITE
AUTRES
AMELIORE
APPROCHE
INTEGREE SR EN REGULIERS
NER7R22A SITUATION
DE
CRISE
AUTRES
AMELIOREE
REGULIERS
10779 151
7068 415
1035 371
125 649 578 581
43 660
562 835 1352 618
40 360
AUTRES
TOTAL COMPOSANTES
15 997
742
6 036 594 26 164 331
Source : Atlas
41
4. CHAPITRE IV : ANALYSE DES TROIS COMPOSANTES DU PROGRAMME
4.1 SANTE
ET DROITS EN MATIERE DE
PROCREATION
4.1.1 PERTINENCE
Question 1 : La formulation des résultats de la Composante SR (Produits et Effets) permetelle de répondre aux besoins prioritaires des femmes et des jeunes en matière de SR identifiés
dans le PDS, le Plan Stratégique 2008-2012 pour la Santé de la Reproduction des Adolescents
et Jeunes et du Plan Stratégique national de Lutte contre le VIH/Sida et les IST, l’UNDAF ?
Dans quelle mesure les indicateurs ont-ils été définis de manière à permettre la mesure des
progrès vers les résultats ? Dans quelle mesure la chaîne des résultats de la Composante SR
répond-elle à une logique d’intervention cohérente permettant de contribuer aux objectifs
stratégiques définis dans les cadres nationaux de développement sectoriels?
Adéquation avec les priorités du Gouvernement et les besoins des populations
Le but de la composante santé et droits en matière de reproduction est de « faire en sorte que
les plus démunis aient davantage recours aux services de santé de la reproduction. ». Dans
cette perspective, la composante s’inscrit parfaitement dans la vision du Gouvernement en
matière de santé, et prend en compte les besoins des populations, surtout les plus vulnérables
(femmes, jeunes/adolescents). Elle est aussi en droite ligne avec les
Plans de
Développement Sanitaire (PDS) 2005-2010, et le PDS 2011-2015, y compris la Stratégie de
Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP), les Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD), la Conférence Internationale sur la Population et le
Développement (CIPD), à laquelle il faut ajouter la Conférence de Beijing (1995). Enfin, cette
composante contribue à l’effet 2 de l’UNDAF 2009-2013 dont elle est en même temps
l’émanation.
Toutes les activités retenues dans le cadre de cette composante répondent aux préoccupations
du Gouvernement et aux besoins des populations puisqu’elles contribuent à réduire
effectivement la mortalité maternelle et néonatale, les IST/VIH/Sida, et permettent aux
populations les plus vulnérables et pauvres d’avoir un plus grand accès aux services sociaux
de base (notamment les services de SR et de prévention des IST/VIH/Sida).
En outre, la mise en œuvre de la composante SR a permis de rendre effectif le partenariat
entre le
Ministère de la Santé Publique, le Ministère de l’Education Nationale, le Ministère du Plan,
de l’Aménagement du territoire et du Développement Communautaire, le Ministère de la
population et de la Promotion de la Femme, les ONG et la société civile (association de
jeunes, femmes, confessions religieuses). Ce faisant, la composante a contribué à créer un
environnement de plus en plus favorable à la SR et a gardé toute sa pertinence.
La pertinence de la composante Santé de la Reproduction vue des bénéficiaires
L’évaluation a recueilli auprès de certaines parties prenantes leur perception de la pertinence
de la composante SR. Voici quelques réponses obtenues de ce bref sondage d’opinion :
A la question de savoir si la composante SR répondait encore aux priorités de l’Etat et aux
besoins des populations, un partenaire d’exécution affirmait que « Les défis rencontrés pour
accéder aux services de santé de la reproduction ont été reconnus depuis longtemps par les
populations. On peut affirmer que le programme qui a le mieux réussi à aborder les
problèmes de santé et de population a été la composante SR. »
42
Dans le cadre de la présente évaluation, 96 % des personnes qui ont participé aux entrevues
sur la SR et le VIH/Sida ont également répondu qu'il était nécessaire de maintenir les activités
entreprises dans le cadre de cette composante. Les 4 % restants ont reconnu la nécessité de les
maintenir en mentionnant toutefois que cette nécessité est moindre aujourd'hui qu'il y a dix
ans.
Les quatre principales raisons évoquées pour justifier la pertinence des activités de la
composante SR sont :
− l'importance de l'appui offert par cette composante aux populations situées dans les
zones rurales et éloignées
− l'importance de la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, et les
IST/VIH/Sida
− l’importance accordée aux jeunes/adolescents « fer de lance de la nation ».
− l’importance que la composante accorde à planification familiale et à la maîtrise de la
croissance démographique.
Pour beaucoup, la composante est utile « parce qu’elle est harmonisée aux priorités du
Gouvernement et aux besoins des populations » ; « elle est en concordance avec les besoins
des populations » ; « elle est nécessaire et utile », etc.
Les principaux informateurs ont confirmé presqu’à l’unanimité que la composante SR avait
un caractère unique par rapport aux autres.
Des produits
Parmi les différents niveaux de résultats (produits, effets, impact), les produits et leurs
indicateurs sont les plus immédiats et les plus cruciaux pour le programme, mais aussi les plus
problématiques. En passant en revue l’énoncé des trois produits de la Santé de la
Reproduction, le constat fait par l’évaluation est que ces produits sont formulés d’une manière
suffisamment claire. Cela veut dire qu’ils ne laissent aucune incertitude sur le type de
changement attendu. Cette clarification permet à toutes les parties prenantes du programme à
comprendre le produit de la même manière ; elle guide aussi le choix des indicateurs, car
toutes les parties savent quels changements ils recherchent.
Cependant dans la mise en œuvre, l’évaluation a constaté qu’au niveau de chaque produit, il y
avait une longue liste d’activités d’importance inégale, si bien que finalement, on ne sait plus
ce qui détermine l’apparition de changement, ou quelles activités sont nécessaires pour
conduire aux produits, et quels produits conduisent à la réalisation des effets du programme.
Ainsi la logique verticale du cadre logique (les relations de cause à effet) ne semble pas dans
certains cas bien explicite.
La tendance observée est une multiplication d’activités qu’on ajoute les unes aux autres,
parfois des activités non antérieurement planifiées. « En SR, il y a trop d’activités et trop
d’intervenants, c’est l’un des problèmes que rencontre la mise en œuvre de cette
composante », expliquait à la mission un partenaire d’exécution.
De la pertinence des indicateurs
Dans l’ensemble, les indicateurs définis dans le cadre de la composante santé de la
reproduction et VIH/Sida gardent toute leur pertinence dans la mesure où ils s’adressent aux
questions qui font partie intégrante des priorités du gouvernement et des préoccupations des
populations cibles. Cependant, la plupart de ces indicateurs ne permettent pas de quantifier
ou de décrire les changements et les progrès réalisés en vue d’atteindre les résultats (voir
chapitre 7). La mission rappelle, en effet, que les indicateurs sont très utiles pour fournir des
43
preuves démontrant jusqu’à quel point les résultats ont été atteints à la fin d’un programme
ou d’une période spécifique donnée. Les indicateurs peuvent être quantitatifs ou qualitatifs.
La plupart des données sur les indicateurs utilisés dans le cadre de la composante SR ne sont
pas totalement fiables et cohérents dans le temps, sensibles au progrès en vue d’atteindre les
résultats, réalisables et accessibles pour la collecte et l’analyse, et utiles dans la prise de
décision. D’une manière générale, cette situation est liée aux méthodes de collecte de
données. Quelles méthodes a-t-on choisies quand on sait que certaines sont plus coûteuses que
d’autres, et qu’il est important de s’assurer que les ressources et les compétences sont
disponibles pour utiliser ces méthodes de collecte de données ?
Le choix des indicateurs pertinents et réalistes est donc une entreprise cruciale. La pertinence
des indicateurs exige que l’on puisse répondre aux questions suivantes : (i) est-ce que nos
indicateurs évaluent bien ce que l’on veut évaluer ? (ii) nous permettront-ils d’identifier les
forces et faiblesses, et d’apporter, si nécessaire, les correctifs appropriés ?
Les indicateurs doivent être réalistes, cela veut dire que nous possédons déjà les bases de
données pour les établir ou les calculer ou que nous avons les moyens organisationnels
humains et financiers pour les établir à brèves échéances. Ceci renvoie à une série de
questions auxquelles il n’est pas toujours facile de répondre : où sont les données ? Qui peut
calculer les indicateurs ? Qui assurera les coûts de leur développement ?
CONCLUSION : La pertinence de la composante SR est évidente. Les interventions du
programme dans ce domaine sont en concordance avec les priorités nationales et répondent
aux besoins des populations vulnérables. L’énoncé des produits est assez clair, mais les
indicateurs pour la plupart ne sont pas suffisamment SMART pour mesurer le changement.
(Voir chapitre 7).
4.1.2 EFFICACITE
Question 2 : Les interventions réalisées ont-elles permis d’atteindre les catégories de
femmes et de jeunes (selon le sexe, l’âge et le milieu de résidence) visés par la Composante
SR du programme ? Dans quelle mesure les différents Produits de la Composante ont été
réalisés à travers les interventions mises en œuvre ? Ces interventions ont-elles permis
d’opérer les changements espérés ?
L’un des objectifs poursuivis par la composante SR du programme était de contribuer à
l’amélioration des conditions de vie des populations les plus démunies et vulnérables. Ainsi,
toutes les actions entreprises dans le cadre de cette composante ont consisté à faire bénéficier
cette catégorie spécifique de la population (les femmes, le nouveau-né, les jeunes et
adolescents) des services de santé de la reproduction, de prévention des IST/VIH/Sida, de
planification familiale de qualité dans toutes les zones d’intervention. Cet objectif a été
largement atteint au cours de ce 7è programme, comme on le verra en passant en revue les
trois produits.
Produit 1 : La Demande de services de SR y compris les IST/VIH-SIDA, la PF, les soins de
santé maternelle par les groupes vulnérables (les femmes, les jeunes), accrue.
L’atteinte des Objectifs de santé, plus particulièrement celui relatif à la réduction de la
mortalité maternelle, dépend en très grande partie de l’adéquation entre l’offre et la demande
44
de soins et services de santé. L’offre de service ne peut être renforcée que si la demande
augmente. Par exemple, un administrateur d’hôpital ne pourra décider d’augmenter le nombre
de lits de son hôpital que lorsque ceux-ci sont tous occupés. Le niveau d’utilisation des soins
et services de santé permet ainsi d’en mesurer la demande. En outre, le service est utilisé si les
bénéficiaires en ont perçu la qualité.
Stratégies pour atteindre le produit 1
Dans la mise en œuvre de cette composante santé et droits en matière de procréation, un
accent particulier a été mis sur l’intensification des activités de sensibilisation, d’IEC/CCC, de
plaidoyer, de mobilisation sociale et communautaire. Ainsi, l’UNFPA, en partenariat avec le
Ministère de la Santé Publique (MSP), le Ministère de la Jeunesse et le Ministère de la
Formation Professionnelle, les ONG et autres partenaires, a mené un travail déterminant qui a
notamment consisté à créer en milieu communautaire une plus grande demande pour les
services de SR et de PF, en informant et sensibilisant les leaders religieux, les chefs
traditionnels, les autorités politiques, et les communautés sur les avantages de la SR/PF.
C’est dans ce contexte de mobilisation des communautés et des leaders d’opinion que dans
toutes les zones d’intervention, la sensibilisation et le plaidoyer ont constamment porté sur
une meilleure compréhension des trois types de retard dans la prise en charge des soins
obstétricaux et néonatals d’urgence : (i) retard pour décider de recourir aux soins d’urgence ;
(ii) retard pour arriver à un établissement sanitaire ; (iii) retard pour recevoir effectivement
des soins de qualité une fois dans l’établissement. En effet, chacun de ces trois retards
correspond à un niveau de responsabilité : le premier cas de retard est du ressort de la famille
et de la communauté ; le second cas renvoie au fonctionnement inadéquat du système de
référence et le troisième cas interpelle directement la disponibilité et l’organisation des
structures sanitaires.
Renforcement des capacités des prestataires, des agents de santé et des structures
sanitaires
Le renforcement des capacités techniques et institutionnelles a joué un grand rôle dans
l’augmentation de la demande des services. L’UNFPA a apporté un appui technique et
financier à la formation des prestataires de santé (infirmiers chefs de poste, sages-femmes,
médecins chirurgiens) des régions sur la planification familiale, la technologie contraceptive,
l’accouchement assisté et soins obstétricaux d’urgence, les soins après avortement et la
gestion active de la 3ème phase de l’accouchement, etc.
A titre d’exemple, les formations fondamentales suivantes ont été organisées dans toutes les
zones d’intervention :
− formation des prestataires sur la CPNR ;
− formation des prestataires sur les SONU ;
− formation des agents de santé sur le DMU ;
− formation des agents de santé en technologie contraceptive, etc.
Dans le cadre du renforcement des capacités institutionnelles, le programme a aussi fourni du
matériel roulant (ambulances, motos) améliorant ainsi les conditions d’évacuation des
patientes vers les structures de référence des différentes régions, et luttant par conséquent
contre le 2è retard. Il a enfin permis d’équiper les structures de santé en matériel médical
(kits d’accouchement, appareils d’échographie, tables d’accouchement, tables d’examen
gynécologiques et lits complets de maternité, des ventouses électriques, des stérilisateurs
électriques) pour améliorer le suivi de la grossesse et les conditions d’accouchement dans les
structures de santé et la prise en charge précoce des complications obstétricales, et pour
améliorer la qualité et réduire le retard intra institutionnel.
45
Le programme a ainsi contribué à la fonctionnalité des structures de santé, réhabilité des
magasins des centres amis des jeunes, permis de rendre les salles d’accouchement et les
maternités plus attrayantes, où les femmes viennent de plus en plus en grand nombre parce
qu’elles se sentent en sécurité.
L’effet de la gratuité des soins
De l’avis de la plupart des principaux informateurs, la gratuité de certains soins instituée par
l’Etat a aussi eu un impact considérable dans l’augmentation de la demande. Un médecin chef
d’un Hôpital de District (HD) confirmait à la mission que, entre autres stratégies qui ont
impulsé la demande des services, « la gratuité des soins adoptée par le Gouvernement a
contribué à une forte augmentation de la demande de service », et par conséquent aussi à une
demande accrue des produits de SR et PF. Malheureusement, avec les problèmes de
remboursement de la gratuité, la disponibilité de ces produits n’est pas chose totalement
acquise, puisque certaines personnes interrogées se plaignent encore des ruptures de stocks.
L’effet de la croissance démographique sur la demande des services
En outre, presque toutes les régions bénéficiant de l’appui du programme connaissent des taux
de fécondité et de croissance démographique très élevés. Ces taux entraînent tout
naturellement une grande demande de services de santé et exercent sur l’ensemble du système
de santé des pressions extrêmement fortes. Eu égard à cette démographie galopante, le Chef
de Canton de KANTCHE de la Région de Zinder s’adressait ainsi à la mission : « La
croissance démographique annule tous les efforts que nous faisons pour que nos familles
jouissent des meilleures conditions de vie. Mon Canton est très petit, il n’y a pas beaucoup
d’espace et pourtant il est l’un des plus peuplés de Zinder. »
Autrement dit, la situation démographique des zones d’intervention est telle que la demande
des services reste difficile à satisfaire, compte tenu de la forte pression démographique sur les
structures de santé qui font face à une demande de plus en plus forte et à une faible capacité
d’accueil.
L’Initiative de l’ « Ecole des Maris »
Cette initiative vise surtout l’amélioration de la connaissance et de l’utilisation des services
de Santé de la Reproduction (SR) et de prévention des IST/VIH/Sida, par les communautés,
les leaders religieux, les autorités coutumières et politiques, afin d’accroitre la demande de
soins par les femmes, grâce à une forte implication de leurs maris. Les évaluateurs ont visité
ces « Ecoles » qui ont aujourd’hui acquis une réputation internationale.
Dans la Région de Zinder en particulier, l’UNFPA est en partenariat avec deux ONG
SONGES et ANBF qui apportent aux Ecoles des Maris un important appui technique et
financier. Aujourd’hui, en 2012, grâce à tous ces efforts conjugués, Maradi compte près de 46
Ecoles des Maris, et Zinder en compte environ 131. En faisant un simple calcul arithmétique,
on s’aperçoit vite que le nombre de « maris modèles » sortis jusqu’ici de ces « écoles » est
impressionnant. On estime en effet que le nombre d’hommes ayant été formés par leurs pairs
en vue d’autoriser leurs femmes à fréquenter les services de santé de la reproduction, de
prévention d’IST/VIH/Sida, s’élève en 2012 à 2114 membres. Ces hommes ont été formés par
des spécialistes sur différents aspects de la SR et du VIH/Sida (chirurgiens VNU, médecins
chefs de districts, sages-femmes VNU) pour servir de modèles aux autres, d’où l’appellation
de « maris modèles » qui leur a été conférée.
Par un effet de « boule de neige », l’initiative de l’Ecole des Maris a ainsi permis la création
d’un mouvement qui entraîne chaque année un nombre toujours plus élevé d’hommes qui
46
comprennent de mieux en mieux l’importance d’encourager leurs femmes à recourir aux
services de santé en cas de besoin. A Zinder, la mission a été informée qu’il y a eu des
voyages d’échange d’expérience des personnes venues d’autres pays (Burkina Faso en
particulier) ou d’autres régions du Niger pour s’en quérir de l’expérience des Ecoles des
Maris. Car, la contribution de cette stratégie dans la demande et la fréquentation des services
SR/PF a été très grande au cours de ce 7è programme.
Partout où la mission est passée, dans la Région de Zinder, les préfectures, les mairies, les
cantons, elle a été frappée par l’impact que les Ecoles des Maris ont eu dans tous les milieux
visités. Il y a une certaine unanimité sur l’énorme contribution que cette initiative a apportée
au produit 1 dans cette région.
Des activités de sensibilisation se sont multipliées pendant la mise en œuvre du programme,
les campagnes nationales sur le PF ont été organisées, ce qui a contribué à élargir l’accès des
populations aux services de PF.
Il est ressorti de nos entretiens avec les groupes de femmes que celles-ci avaient une bonne
connaissance de la PF et certaines n’ont pas hésité à déclarer qu’elles utilisaient des méthodes
modernes, non pas pour réduire la taille moyenne de la famille, mais pour que « l’utérus se
repose », pour « récupérer ses forces », « éviter les grossesses trop rapprochées », «avoir le
temps de mieux s’occuper des enfants », selon les propos recueillis auprès d’un groupe de
femmes rencontrées au CSI de Tchadoua dans le département d’Aguié, région de Maradi.
L’utilisation des services de santé de la reproduction et de prévention des IST/VIH/Sida a
augmenté au cours de la mise en œuvre du programme non seulement grâce aux stratégies
présentées plus haut (notamment l’Ecole des Maris en soutien à la gratuité des prestations),
mais aussi parce que, d’une manière générale, l’accueil s’améliore progressivement, et
l’environnement des centres de santé devient aussi plus attrayant. D’où le nombre croissant de
femmes qui viennent aux consultations prénatales ou qui vont accoucher dans une formation
sanitaire. Interrogées sur les raisons qui les poussaient à venir en consultation dans le centre
de santé, la plupart du groupe de femmes rencontrées au CSI de TCHADOUA répondent :
« c’est bien d’avoir un carnet de consultation, parce qu’au moment de l’accouchement on est
pris en charge, et on est plus en sécurité que d’accoucher à domicile » ; « en accouchant à
l’hôpital, on est bien propre, bien nettoyé ; on ne sent pas mauvais ».
Comités de soutien à la SR
L’UNFPA a appuyé la mise en place d’au moins 200 comités de soutien à la SR dans toutes
les régions qui sont des associations orientées sur les problèmes de SR, notamment : les
signes de danger liés à la grossesse et à l’accouchement, les avantages du suivi prénatal,
l’intérêt d’accoucher dans un milieu sécurisé et les avantages de l’espacement des naissances
pour éviter « le retard lié à la prise de décision » ou premier retard, la lutte contre les mariages
précoces, les migrations des jeunes filles, etc.
Les Comités de soutien à la SR s’appuient mutuellement pour achever les consultations
prénatales (CPN) dans leurs communautés, favoriser l’accouchement dans les structures de
santé et organiser les évacuations sanitaires. Mais il est ressorti des entretiens que la mission a
eus avec les partenaires d’exécution et les bénéficiaires, que certains comités fonctionnent
maintenant difficilement, faute de suivi et de moyens pour mener les activités. C’est le cas du
comité de soutien à la SR que la mission a rencontrée à l’Hôpital de District d’Agadez
47
Commune, constitué uniquement de femmes, parce que les hommes se sont découragés, faute
de motivation.
Distributaires à Base Communautaire (DBC)
Les DBC sont issus de la communauté, formés et équipés en matériel didactique. Dotés de
trousses avec les produits contraceptifs, ils ravitaillent en contraceptifs les femmes éloignées
des structures de santé.
L’UNFPA, avec l’appui des ONG, a formé dans toutes les régions un grand nombre de DBC
et relais religieux pour mener des activités de sensibilisation auprès des leurs communautés
respectives.
Au sein de leurs communautés, les DBC ont la capacité de faire le plaidoyer pour la
planification familiale, distribuer de pilules et de condoms, sensibiliser les femmes et les
jeunes/adolescents sur la santé reproductive, les IST/VIH/Sida, les mariages forcés et
précoces, etc.
Communication pour le changement de comportement chez les jeunes et adolescents
Le programme a contribué à susciter l’augmentation de la demande de services SR par
l’utilisation d’une gamme de produits IEC pour promouvoir une connaissance accrue en SR et
VIH/Sida chez les jeunes, les parents et les leaders communautaires, la promotion et
l’adoption de comportements responsables, l’augmentation de la demande de services de SR
chez les jeunes et adolescents.
C’est dans ce contexte que le programme a contribué à appuyer des Centres Amis des Jeunes
dans toutes les régions, en permettant la mise en place d’une infrastructure plurifonctionnelle
(composée de salles équipées pour les ateliers de formation, et la lecture). Les centres Amis
des jeunes permettent la sensibilisation sur diverses questions concernant leur vie, notamment
leur vie sexuelle et reproductive, en lien avec le VIH/Sida, les mariages forcés et précoces.
Dans cette perspective, des activités pour accroître la disponibilité de l’information axée sur
la promotion du changement de comportement en matière de SSRAJ et de VIH/Sida ont été
réalisées. On peut citer, entre autres, des activités de sensibilisation à l’intention des jeunes et
adolescents, plusieurs feuilletons radiophoniques, des sketchs, l’utilisation de la stratégie
multimédia, des séances de projection de films sur la SSRAJ.
Par le truchement de la Division SSRAJ, des formations des formateurs des jeunes pairs
éducateurs ont eu lieu pour renforcer leurs capacités à conduire des activités de sensibilisation
et de plaidoyer auprès des jeunes et adolescents.
Des thèmes ont été développés pour attirer l’attention des jeunes et adolescents sur certaines
questions les concernant particulièrement : le mariage précoce, la prostitution, les modes de
transmission et les moyens de protection contre les IST/VIH.SIDA, l’utilisation du condom,
les grossesses non désirées ; les conséquences des avortements.
Mais en dépit du contexte favorable au partage d’informations et à l’offre de services en Santé
de laReproduction aux Jeunes et Adolescents, des efforts restent à faire pour améliorer l’accès
à ces informations et services, dans la mesure où ces centres amis des jeunes sont plus ou
moins fonctionnels, alors qu’il faut continuer à les soutenir dans l’atteinte de leurs objectifs
de développement des actions éducatives et de sensibilisation pour le changement de
comportements, d’appui-conseil et d’orientation des jeunes et adolescents vers des choix
susceptibles de garantir leur épanouissement.
Il est ressorti des entretiens avec les populations que parmi les facteurs limitant la
fréquentation des centres de santé, figurent en premier lieu, le faible pouvoir d'achat des
48
ménages, particulièrement en zones rurales, les contraintes socioculturelles, les difficultés de
déplacement, les mauvaises relations avec le personnel, les longues attentes avant d’être servi.
En termes de résultats, toutes les stratégies développées dans le cadre de ce produit 1 ont
permis d’atteindre des résultats forts encourageants. Il s’agit à présent de consolider ces
acquis, de les compléter au besoin, notamment pour ce qui concerne la formation du
personnel, la recherche, et la participation communautaire. Ce sont ces éléments qui doivent
servir comme point de départ au développement du prochain programme.
S’il est reconnu qu’il faut beaucoup de temps pour changer de comportements en matière de
fécondité et de la croissance démographique, néanmoins, au cours de ses visites sur le terrain,
la mission a recueilli des témoignages faisant état d’une évolution des mentalités, des
connaissances et attitudes au sein des populations. Ces témoignages sont corroborés par les
propres constats de la mission elle-même. Par exemple, les chefs religieux (musulmans et
chrétiens), les préfets, les chefs de canton participent activement aux activités de
sensibilisation et sont très engagés en faveur de la réalisation des objectifs de la CIPD et des
OMD qui visent à améliorer la santé et le bien-être de la mère et de l’enfant, à encourager les
populations à fréquenter les centres de santé.
Selon les personnes interrogées aux niveaux central et régional, certains imams (hostiles au
départ) sont à présent suffisamment convaincus des avantages de l’espacement des naissances
et s’emploient à promouvoir cette pratique au sein de leurs communautés.
Les activités et les stratégies ci-dessus présentées ont permis de rapprocher les services de SR
et de prévention des IST/VIH des communautés et d’accroître la demande desdits services
par les femmes, les jeunes et adolescents. La mission a effectivement constaté que les
communautés visitées ont une bonne connaissance des signes de complications de la
grossesse dont l’identification est une des conditions indispensables pouvant conduire à la
référence des femmes enceintes.
Les fonds de solidarité qui se mettent en place sont en train de renforcer le système de
référence de la communauté vers les centres de santé ; les Ecoles de Maris, l’implication des
associations religieuses, des autorités traditionnelles et politiques sont en train de pousser bon
nombre de femmes à une meilleure acceptation de la planification familiale. Le service à base
communautaire a suscité beaucoup d’enthousiasme dans les communautés qui se sentent de
plus en plus impliquées dans les services de santé de base et responsabilisées pour leur
utilisation.
CONCLUSION : Au niveau de ce produit 1, la mise en œuvre des stratégies d’IEC/CCC,
plaidoyer, communication sociale et communautaire en matière de santé de la
reproduction/VIH/Sida, a permis d’augmenter la demande et consisté essentiellement à
rapprocher des services de la communauté. Des stratégies telles que l’initiative de l’Ecole des
Maris y ont joué un rôle déterminant en atténuant les barrières socioculturelles et en
entraînant les communautés et leurs membres à fréquenter davantage les centres de santé.
Pour être plus efficaces, les centres amis des jeunes, les comités de soutien à la SR, doivent
faire l’objet d’un accompagnement et d’un suivi continus.
49
PRODUIT 2 : L’accès aux services de santé sexuelle et reproductive de qualité intégrant les
IST/VIH-SIDA, les Soins de santé maternelle et la PF pour les populations vulnérables y
compris les femmes et les jeunes, accru
L’accès aux services de santé reste très limité au Niger. Comme déjà souligné au niveau du
produit 1, ce faible accès est souvent aggravé par certaines barrières liées à la tradition, aux us
et coutumes, au manque de moyens de transport, aux longues distances, à l’accessibilité
financière aux services. Dans certains cas, même si les services existent, ils ne sont pas
conformes aux normes et standards exigés par le Ministère de la Santé Publique.
Face à cette situation, le programme a réalisé une longue série d’activités visant l’atteinte de
ce deuxième produit. Comme dans le produit 1, plusieurs stratégies ont été développées ;
dans l’ensemble, elles ont été efficaces et ont permis d’obtenir les résultats essentiels
attendus :
Renforcement des capacités techniques et institutionnelles par les formations et les
équipements
En termes de formation, on peut citer comme exemple, l’octroi de bourses de formation à 14
médecins nigériens pour la maitrise en santé publique option santé de la reproduction à
l’Institut régional de Santé Publique de Ouidah, la formation en Europe de 2 médecins en
Procréation médicalement assistée, la formation de 9 formateurs nationaux et de 160
prestataires en SONU dans les régions d’Agadez, Zinder, Maradi, Dosso, Tillabrery, CUN,
Tahoua. L’assistance technique de proximité fait aussi partie du renforcement des capacités
techniques et du transfert de compétences.
Les différentes régions ont bénéficié de l’appui technique de l’UNFPA à travers ses 4
antennes régionales. Cette expertise de proximité est fort appréciée non seulement par
l’ensemble des Directions régionales de la santé publique, mais aussi par les populations
bénéficiaires elles-mêmes. Elle comprend aujourd’hui des chirurgiens VNU, des sagesfemmes VNU, des gestionnaires comptables, des assistants techniques, etc. Tous participent
au renforcement des capacités des prestataires et agents de santé et contribuent au transfert
des compétences.
Grâce à cette assistance technique de proximité, le programme a pu faire face à la fistule
obstétricale. A la tête de ce combat se trouve le Réseau pour l’Eradication de la Fistule (REF)
dont l’action sur le terrain est saluée par toutes les personnes rencontrées par la mission à
Niamey ou dans les Régions de Zinder, Maradi, Tahoua, etc. Le travail du REF et d’autres
associations sœurs a permis à des dizaines de femmes de retrouver leur dignité et leur honneur
au sein de leur communauté et de redevenir « utiles ». Les statistiques disponibles ne sont pas
suffisamment fiables pour donner une idée exacte de la situation et de son évolution dans le
temps. C’est pourquoi, il va falloir pour le prochain programme organiser la collecte
systématique d’informations et un système d’enregistrement approprié des femmes victimes
de FO identifiées, traités et guéries. Les données du tableau 10 ci-après n’en donnent qu’un
vague aperçu.
La mission a aussi constaté le travail remarquable réalisé par l’ONG SOLIDARITE
rencontrée à Zinder. Malheureusement, à l’heure actuelle, un des Chirurgiens qui opérait les
fistules dans le cadre de cette ONG vient de quitter définitivement Zinder pour Niamey,
laissant dernière lui un grand vide difficile à combler.
50
Tableau 10: Nombre de femmes fistuleuses identifiées, opérées et guéries
Année
Femmes
Femmes
Fistuleuses
Fistuleuses
Identifiées
Opérées (FOP
% Guérison
(FFI)
2009
956
586
71.50
2010
820
458
76.62
2011
641
540
88.92
2012
ND
ND
ND
Total
2417
1584
79.01
Source : Données du Réseau pour l’Eradication de la Fistule
Il faut encore souligner le travail remarquable du REF dont les activités réalisées visaient à :
(i) prévenir les nouveaux cas de FO ; (ii) rendre accessible, disponible, acceptable, la prise en
charge médicale et chirurgicale de qualité des patientes ; (iii) réinsérer économiquement et
socialement les femmes victimes de FO. La sensibilisation et l’implication des médias dans
les interventions menées par le REF pendant la mise en œuvre de ce 7è programme a
contribué à la promotion de la santé maternelle et des droits humains, bref, globalement, à
l’atteinte des objectifs de la CIPD.
L’implication des autorités traditionnelles, politiques et administratives, et des femmes
guéries de la FO dans la sensibilisation des populations, a permis une meilleure
compréhension de la FO au niveau des communautés, comme en témoigne l’augmentation du
nombre de fistuleuses qui demandent d’être admises dans les centres de prise en charge.
Hormis le renforcement des capacités des prestataires et agents de santé, les zones
d’intervention du programme ont aussi été dotées de lots d’équipements en matériels SONU
dont l’inventaire peut être fastidieux. Mais sur les fiches présentées à la mission figuraient,
entre autres : les kits AMIU, les concentrateurs d’oxygène, des ventouses électriques et
mécaniques, des kits de césariennes, etc.
Le programme a rendu plus disponibles des produits contraceptifs, des consommables pour
les laboratoires, le logiciel CHANNEL.
Quant à la disponibilité des produits contraceptifs, il est ressorti des entretiens avec les
partenaires d’exécution qu’elle a connu une amélioration au cours de la mise en œuvre du
programme. Dans l’ensemble, les ruptures de stocks ont été moins fréquentes. Seuls 3% de
points de prestations de services ont connu une rupture en contraceptifs en 2011 contre 100%
en 2007.
Dans le cadre du renforcement du système de référence, des actions d’une importance capitale
ont été entreprises, en vue de faciliter les évacuations vers les formations sanitaires
appropriées. Ainsi, à titre d’exemple, 8 ambulances ont été affectées aux districts sanitaires de
Téra, Doutchi, Loga, Mayahi, Gouré , Tanout, Tchirozérine et CHR Agadez. Les régions de
Tillabery, Agadez et Zinder ont bénéficié de 18 radios BLU. La collecte de sang étant d’une
nécessité vitale pour les différentes régions, le Centre régional de transfusion sanguine de
51
Tahoua a eu droit à un véhicule pour faciliter la collecte de sang au cours des sorties dans les
villages.
De même, en vue d’une supervision et d’une coordination efficace des activités sur le
terrain, 4 véhicules ont été affectés à la DSME, à la Coordination régionale de Niamey, et à la
DSRP de Dosso. Plusieurs districts sanitaires et Directions régionales de la santé, l’ONPPC,
ont été dotés d’équipements informatiques de qualité, dans le cadre de l’installation du
logiciel CHANNEL.
Les zones d’intervention du programme sont caractérisées par une forte croissance
démographique, et donc par une fécondité élevée et un nombre de jeunes et adolescents dont
le poids démographique est impressionnant. La nécessité d’encadrer cette jeunesse a donc
conduit le 7è programme sous-revu à prévoir des stratégies et des actions pour répondre à ses
besoins. Ainsi, 29 centres amis des jeunes ont été aménagés, et le programme a aussi
contribué à la formation de 25 prestataires des centres amis des jeunes dans les domaines
variés : counseling, technologie contraceptive, prise en charge syndromique des
IST/VIH/Sida, etc. A cela, il faut ajouter les activités de sensibilisation pour renforcer les
connaissances des jeunes et adolescents en matière de prévention des IST/VIH/Sida, et pour
les mettre en garde contre tout comportement à risque.
Comme il a déjà été souligné au niveau du produit 1, les jeunes et adolescents occupent
partout une place prédominante dans ce programme, parce leurs besoins sont transversaux.
Ainsi, pour faciliter leur accès aux services de SR et de prévention d’IST/VIH/Sida,
l’UNFPA, dans le cadre de ce produit, a contribué à la mise en place de 29 centres amis des
jeunes et à l’aménagement de : 12 CSI, 7 centres mixtes et 10 Centres d’Ecoute amis des
jeunes ; il a contribué à former 25 prestataires des centres amis des jeunes en Technologie
contraceptive, Counseling, prise en charge syndromique des IST et en Approche des jeunes.
Impulsion donnée au 7è programme par la sécurisation des produits de SR/PF
Le programme a contribué à développer et à mettre en œuvre des stratégies pour garantir des
approvisionnements essentiels en matière de planification familiale et de santé de la
reproduction. Il s’est engagé à relever le défi qui consiste à répondre aux besoins croissants
en contraceptifs, dont les préservatifs, et en autres produits essentiels de santé de la
reproduction, son objectif étant de « faire en sorte que chaque personne ait accès aux produits
SR/PF quand elle veut, là où elle se trouve, et au moment où elle le souhaite ». Ou encore, « Il
ne peut y avoir de sécurité des produits de santé de la reproduction que si les individus
peuvent choisir, obtenir et utiliser les produits de SR qu’ils désirent. »
Le programme a aussi contribué à créer un environnement favorable à la sécurisation des
produits de SR/planification familiale. Grâce en partie au plaidoyer mené par l’UNFPA, le
gouvernement, a créé une ligne budgétaire pour les médicaments essentiels, dont les produits
SR/PF. Le budget alloué à l’achat de ces produits est passé de 50 millions de FCFA en 2007,
à 200 millions en 20012.
La loi sur la santé de la reproduction en 2006 n’était pas jusque-là mise en œuvre. Mais
toujours grâce au plaidoyer continu mené par le Fonds, le décret d’application de ladite loi a
été promulgué en 2010 ; actuellement, l’UNFPA contribue à sa vulgarisation.
Tous ces efforts déployés dans le cadre du programme RHCS au Niger ont contribué à rendre
de plus en plus disponibles les produits SR/PF sur l’ensemble du territoire. Ainsi, de 100 %
de formations sanitaires qui avaient connu des ruptures de stock au cours des six derniers
mois, il n’en reste plus que 2,5 % en 2011 ! Des enquêtes ont été réalisées en 2006, 2008,
2010 et 2011 pour mesurer ces indicateurs, y compris le pourcentage des formations sanitaires
qui offrent au moins 3 méthodes contraceptives modernes.
52
Prop
portion d
de PPS n
n'ayant pas cconnuess de rup
pture de
e con
ntracepttifs 100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Propo
ortion de PPS sans
ruptu
ure contracep
ptifs
2008
2010
2011
Source : Global Performance Monitoring
M
Framework
k (Niger)
l constaterr à partir dde la figuree ci-dessus, en troiss ans seulem
ment, le
Commee on peut le
pourcenntage des foormations sanitaires qqui ne conn
naissent plus de rupturees au courss des six
dernierss mois a auggmenté d’un
ne manière impressionn
nante.
De mêm
me, les propportions dess formationns sanitairess qui ne con
nnaissent pllus les rupttures des
médicam
ments essenntiels est en
n hausse connstante depu
uis 2008 ; il
i en va de m
même de celles qui
offrent aau moins troois méthodees contracepptives modeernes (voir figure
f
ci-apprès).
Prop
portion de PPS offrantt au moinss trois m
méthodees mode
ernes de contracep
ption
100%
%
Proportion de PPS
offrant au moins trrois
odes moderne
es de
métho
contraaception
50%
%
0%
%
2008
2010
2011
En outre, il faut
signnaler l’inttégration
produits
dess
conntraceptifs dans la
des
gesstion
médiicaments
esssentiels.
du
L’uutilisation
loggiciel CHAN
NNEL a
conntribué à l’atteinte
l
dess résultats attendus
danns ce domaine. Elle
est de plus en plus
réppandue danss les 42
disttricts sanittaires et
les 8 réggions, où toout est désorrmais inform
matisé.
Au niveeau des disstricts, il y a eu des fformations sur la gesttion logistiqque et CHA
ANNEL,
technoloogie contraaceptive, ettc. ; elles visaient laa constitutiion d’une masse crittique de
prestataaires et ageents de santté ayant dees compétences requisses. Ainsi, au cours de
d ce 7è
5
53
programme, 5 personnes au moins par district ont été formées en gestion logistique et
CHANNEL.
D’une manière générale, le programme RHCS a permis la mobilisation d’importantes
ressources pour la composante santé de la reproduction et planification familiale. Il a
contribué à financer certaines activités, notamment les formations, l’achat des équipements,
les voyages d’étude, les activités dans le cadre des Ecoles des Maris.
En outre, le programme RHCS au Niger a aussi contribué à l’amélioration des conditions de
stockage des médicaments essentiels au niveau national, à créer un cadre d’échanges (avec
BM, OAS, BAD, MSD) qui a permis la mobilisation des ressources, pour : (i) la fourniture
des contraceptifs ; (ii) la formation du personnel en technologie contraceptive, gestion
logistique et CHANNEL, etc. ; (iii) la mise en place au niveau national des mécanismes de
contrôle de distribution des médicaments.
Le programme RHCS a aussi contribué à la réalisation d’un certain nombre d’études au cours
de la période de 2009-2011, entre autres : l’étude sur la prévalence contraceptive au Niger
(2010), l’évaluation des besoins en SONU (2010), l’enquête survie des enfants de 0-5 ans et
de la mortalité maternelle et infantile (2010), l’intégration de la SR et du VIH (2010), pour ne
citer que celles-là. C’est grâce à ces études et recherches qu’il a été possible de réactualiser les
données disponibles en matière de santé et d’élaboration de nouveaux indicateurs.
Repositionnement de la planification familiale
La Planification Familiale (PF) est l’une des dimensions centrales de ce deuxième produit.
Au regard des taux élevés de fécondité, il en découle d’énormes besoins non satisfaits en PF
qui maintiennent la mortalité maternelle et la pauvreté élevées dans les zones d’intervention
du programme.
Le gouvernement a toujours manifesté la volonté de donner à la PF une place importante dans
la lutte contre la mortalité maternelle, parce qu’il est désormais admis que la PF contribue au
bien-être de la famille et de la société. Cette volonté politique se traduit aujourd’hui par la
gratuité des produits de PF. Quelques faits significatifs le rappellent fort bien : en 1984, le
gouvernement a créé le Centre National de Santé Maternelle ; le Président Kountché lance en
1985 l’appel de Matamèye qui parle explicitement de la PF. La Direction de la Planification
Familiale est créée, puis en 2006, c’est le Ministère de la Santé Publique (MSP) qui est mis en
place, le tout suivi par un décret portant gratuité de la CPN, des soins des enfants de 0 à 5 ans,
ainsi que celle des produits contraceptifs.
Ainsi, le programme, en appuyant la gratuité des prestations préconisée par le Gouvernement,
a permis d’atteindre des résultats encourageants. La couverture en CPN s’est améliorée. Si la
couverture en SONUC est relativement bonne (97 %), celle en SONUB (29% en 2010.) est
très faible. Ces couvertures cachent des disparités entre régions et à l’intérieur de chaque
région. Il ressort des statistiques et documents consultés par la mission qu’environ 57 % des
hôpitaux de district pratiquent les SONUC.
Les données des tableaux qui suivent sont par ailleurs très éloquentes. Même si objectivement
beaucoup reste à faire, elles traduisent l’impact progressif des efforts déployés pour que la
situation de la mère et de l’enfant s’améliore d’une façon durable.
54
Tableau 11: Evolution par région du taux de couverture en consultation prénatale
(CPN) dans les zones d’intervention de l’UNFPA
Région
Taux de couverture en consultation prénatale (CPN)
2009
2010
2011
2012
Maradi
69.7
74.0
79.0
81.21
Zinder
82.63
89.7
90.65
92.5
Agadez
68.00
92.00
97.00
99.00
Dosso
93.00
92.32
93.04
94.00
Source : Données des DRSP
Taux de couverture en consultation prénatale
Pourcentage
120
100
2009
80
2010
60
40
2011
2012
20
0
Maradi
Zinder
Agadez
Dosso
Regions
Bien que les taux
d’accouchements
assistés
progressent dans
toutes les régions,
ils restent encore
très faibles. Il
ressort ainsi du
tableau ci-contre
que plus de 60 %
des
accouchements
ne sont pas assistés. Les progrès enregistrés pour qu’un médecin, un infirmier, une infirmière
ou une sage-femme soit présente au moment de l’accouchement, semblent avoir été
insuffisants pour avoir un impact significatif sur la mortalité maternelle et néonatale.
Tableau 122: Evolution par Région du taux d’accouchements assistés par un personnel
qualifié
Région
Taux d’accouchements assistés par un personnel qualifié
2009
2010
2011
2012
Maradi
20.71
26.63
33.50
ND
Zinder
21.66
22.00
30.36
34.33
Agadez
43.31
47.12
69.93
72.80
Dosso
23.02
27.00
30.00
ND
Source : Données des DRSP
55
Pourcentage
Quant à la planification familiale, les taux d’utilisation augmentent d’une manière
impressionnante dans toutes les régions. En effet, cette progression significative montre bien
que le programme a su
Taux d'accouchements assistés par un personnel
présenter la PF comme
qualifié
un droit humain et une
question
de
80
2009
développement tout en
60
2010
mettant en exergue les
40
2011
aspects sanitaires ; il a
20
2012
aidé à lutter contre les
0
mythes sur la PF, en
Maradi
Zinder
Agadez
Dosso
continuant à interpeller
Regions
les
partenaires
au
développement sur les engagements pris en faveur de la lutte contre la mortalité maternelle.
Il est désormais clair dans l’esprit des autorités coutumières et religieuses, des populations
bénéficiaires et des autorités politiques rencontrées, que la faible utilisation de la PF augmente
les risques liés à la maternité et expliquent en partie les taux élevés de morbidité et de
mortalité maternelle dans les différentes localités visitées par la mission. Il n’y a plus de gêne
à aborder ouvertement et publiquement les questions liées à la PF au niveau des institutions et
sur le terrain.
Alors que les préservatifs constituaient un sujet tabou il n’y a pas très longtemps, ils sont
vendus, à présent, librement dans les magasins, sur les étals de marché, ainsi que dans les
auberges et hôtels. À l’heure actuelle, l’achat et l’utilisation des préservatifs suscitent
nettement moins de stigmatisation.
Tableau 13: Evolution par région du taux d’utilisation de la planification familiale (en
%)
Région
Taux d’utilisation de la planification familiale (en %)
2009
2010
2011
2012
Maradi
15.00
18.70
25.80
26.20
Zinder
17.01
22.00
ND
ND
Agadez
26.00
31.00
27.00
25.00
Dosso
17.02
16.96
22.00
ND
Source : Données des DRSP
Taux d'utilisation de la planfication familiale
Pourcentage
40
2009
30
2010
20
2011
10
2012
0
Maradi
Zinder
Agadez
Regions
Dosso
Comme le montre le
tableau 12, les taux
d'accouchement
par
césarienne
(en
pourcentage de toutes les
naissances vivantes) ont
augmenté dans toutes les
zones d’intervention du
programme au cours des
56
cinq dernières années, même s’ils restent à des niveaux encore très bas. Cette augmentation
s'explique, entre autres, par la gratuité des prestations décidée par l’Etat.
Tableau 14: Evolution par région du taux de césarienne
Région
Taux de césarienne (en %)
2009
2010
2011
2012
Maradi
0.77
0.77
1.26
1.57
Zinder
0.81
0,88
0,76
0,90
Agadez
ND
ND
ND
ND
Dosso
0.77
0.85
2.00
2.07
Source : Données des DRSP
Si l'accouchement par
césarienne est évidemment
nécessaire dans certaines
2,5
circonstances,
ses
2
2009
avantages
par
rapport
à
1,5
2010
l'accouchement
vaginal
2011
1
pour un accouchement
2012
0,5
normal sans complications
0
continuent de faire l’objet
Maradi
Zinder
Agadez
Dosso
d’inquiétudes
dans
Regions
certaines
communautés.
Cette intervention chirurgicale est loin de convaincre certaines personnes interrogées à ce
sujet par la mission. En effet, presque toutes les s femmes interviewées pensent que
l’accouchement par césarienne « gâte le ventre de la femme », ou encore qu’un « bébé
accouché par césarienne n’est plus un bébé normal ». Ces réponses, apparemment sans
importance, méritent qu’on leur accorde une attention particulière, parce qu’elles mettent en
évidence la perception que les populations ont de cette pratique.
Pourcentage
Taux de césarienne
En guise de comparaison avec les autres pays, rappelons qu’aujourd’hui le taux de césarienne
est de 14 % en Suède, 21 % en France, de 28 % en Allemagne, 38 % en Italie, 47 % en
Chine. Le record se situe dans les cliniques privées du Brésil avec un taux de 80 %. Il s’agit
ici de « césariennes de confort »19, alors qu’elles sont pratiquées en Afrique pour des
raisons purement médicales. En Afrique, le taux de césarienne excède rarement 12 %.
Au total, la mission a constaté qu’un effort particulier a été mené au cours des quatre
dernières années visant à rendre accessibles les services chirurgicaux ayant un impact direct
sur la mortalité maternelle ; en effet, le taux de césariennes augmente et le plateau technique
chirurgical s’est nettement amélioré au sein des hôpitaux de district. Cependant, la question
de la qualité des services n’est pas encore mise à l’avant-garde et constitue un des risques
potentiels d’annulation de cet impact.
La mission a également noté que les comités de soutien à la SR, les Ecoles des Maris, les
centres amis des jeunes, etc., insuffisamment fonctionnels, constituent des bases solides du
19
Luc PERINO : « L’inflation des césariennes », in CHRONIQUE D’ABONNES, 2011
57
programme sur le terrain. Ils ont besoin de moyens et nécessitent d’être redynamisés. Elle a
constaté une assez bonne disponibilité des médicaments et consommables, des infrastructures
insuffisamment équipées et nécessitant pour certaines des travaux de réhabilitations ou de
reconstruction.
CONCLUSION: L’accès aux services de SR et de PF s’est nettement amélioré grâce aux
stratégies développées. Le projet RHCS a largement contribué à l’atteinte des résultats dans
le cadre de ce produit 2. La disponibilité continue des produits contraceptifs est devenue une
réalité, car les ruptures de stocks sont aujourd’hui moins fréquentes dans les centres de santé
qu’il y a quelques années. RHCS a aussi contribué à une distribution plus rationnelle des
médicaments essentiels au niveau national.
La gratuité des soins à la mère et aux enfants de moins de 5 ans, et celle des produits
contraceptifs est le signe manifeste de la volonté politique qui considère la lutte contre la
mortalité maternelle et néonatale comme une priorité nationale.
Même si des progrès non négligeables ont été enregistrés en matière de taux
d’accouchements assistés, de CPN, de césarienne, de PF, etc., beaucoup reste encore à faire.
Car nous sommes dans un domaine qui demande d’importants moyens et d’investissements.
PRODUIT 3 : Gestion des Réponses aux crises et situations de conflits impliquant les
institutions nationales et les organisations de la société civile prenant en compte la santé de la
reproduction, améliorée.
Au Niger, certains problèmes de santé sont fréquemment observés lors des crises
humanitaires : rougeole, maladies diarrhéiques (choléra, dysenterie…), infections respiratoires
sévères, paludisme. Des épidémies telles que la méningite, la fièvre jaune, l’hépatite virale et
la typhoïde se manifestent dans ces situations qui, par ailleurs, favorisent l’apparition de
problèmes psychiatriques et psychosociaux. Compte tenu de tous ces véritables défis, il ne fait
pas de doute que ce troisième produit de la santé de la reproduction devait jouer un grand rôle
dans ce 7è programme.
Les services en matière de santé de la reproduction diffèrent selon la phase traversée par les
bénéficiaires durant la crise humanitaire. Ainsi, les services initiaux minimums sont fournis
dans le cadre de secours d’urgence. Puis, à long terme, il y a une extension des services selon
une approche communautaire. Le « paquet minimum » en période d’urgence vise à prévenir et
à gérer les conséquences de la violence sexuelle (contraception d’urgence) et à planifier des
services de santé de la reproduction intégrés aux soins de santé primaire. Ils sont susceptibles
de contribuer à la réduction de la transmission du VIH/sida (conseils aux agents de santé et
distribution de condoms). De même, on privilégie la prévention de la morbidité et de la
mortalité néo-natale et maternelle (distribution de trousses d’accouchement).
58
Au cours de la mise en œuvre de ce
7è programme, en collaboration avec
les autres agences du SNU, les ONG
et
autres
partenaires
au
développement, l’UNFPA a apporté
son appui dans le domaine de la santé
de toute autre communauté. »
de la reproduction, pour répondre aux
Thoraya A. Obaid, Directrice Exécutive de l’UNFPA besoins des populations qui en
avaient besoin. Il s’est effectivement
investi dans l’action humanitaire, en
partenariat avec les autres agences du SNU comme OCHA, le Gouvernement, les
organisations de la société civile, etc.
« L’UNFPA reconnaît que tous les réfugiés et toutes
les personnes se trouvant dans des situations
d’urgence ont les mêmes droits fondamentaux,
notamment le droit à la santé en matière de
reproduction, que les membres
La mission a relevé dans le cadre de ce produit, qu’un Plan de Travail spécifique sur les
urgences avait été élaboré avec le concours de l’UNFPA et qu’il est régulièrement financé
depuis 2007. Partout, il est ressorti des entretiens avec les partenaires d’exécution et les
partenaires techniques et financiers que la PF jouait effectivement un rôle déterminant en cas
d’insécurité alimentaire, ce qui a d’ailleurs permis la mobilisation d’environ 6 millions
d’euros dans ce cadre.
L’UNFPA a apporté une réponse rapide aux situations d’urgence que le Niger a connues au
cours de ces dernières années, surtout pendant les inondations, les épidémies (choléra en
particulier), les crises alimentaires successives. A Agadez où la mission a rencontré certains
représentants des agences du SNU sur le terrain, ces derniers ont confirmé le rôle capital joué
par l’UNFPA pendant les crises libyennes et maliennes, face aux intenses déplacements des
populations fuyant la guerre. Il est ressorti des entretiens qu’au cours de cette période sousrevue, l’UNFPA a aussi contribué à l’élaboration des Plans de contingence Inter agences des
Nations Unies.
A la Direction Régionale de la santé Publique de Maradi, il a été rapporté à la mission que
l’UNFPA avait aussi contribué à l’élaboration de deux plans de contingence, et à la mise en
place des outils de suivi de la gestion des kits SR dans le contexte de crise humanitaire.
L’UNFPA a aussi apporté la réponse qu’il fallait aux conséquences des crises humanitaires,
notamment aux inondations, en apportant sa contribution par la fourniture aux régions
concernées du Niger des kits d’hygiène, des kits d'accouchements, des contraceptifs et autres
produits SR, l’appui à l’éducation sanitaire des populations, etc.
Ainsi, en termes de résultats globaux, toutes ces actions appuyées par l’UNFPA ont contribué
à améliorer les conditions d’existence de 17 624 personnes déplacées reparties comme
suit : 5 451 personnes vivant dans la Commune V de Niamey, 33 519 personnes vivant dans
la Commune de Zinder (5 villages) et dans les départements de Mirriah (4 villages), Gouré (1
village) et Magaria (1 village), et 15 326 personnes dans les localités d’Aderbissanat et
d’Ingall à Agadez.
En 2010, le programme a contribué au renforcement des capacités des différents acteurs pour
l’élaboration des plans de réponse dans le cadre du Dispositif Minimum d’Urgence (DMU) en
matière de santé de la reproduction ; la proportion de staff members formés en matière
d’urgences humanitaires est passée de 25% en 2009 à 42% en 2010. Grâce au Plaidoyer de
59
l’UNFPA, le Budget alloué aux urgences humanitaires a connu un accroissement de 4% en
2009 à 11% en 2010.
L’UNFPA a mobilisé, entre autres : (i) US$192 000 auprès du MDGs Fund PNUD/Espagne
pour appuyer la santé de la reproduction, (ii) US$ 2 269 000 auprès de l’Union Européenne
pour financer un programme d’appui à la gratuité des soins dans un contexte d’insécurité
alimentaire suivi de 4,5 millions en 2010. A cause de tous ces apports, la présence de
l’UNFPA s’est renforcée parmi les acteurs humanitaires lors de la commémoration de la
Journée Humanitaire des Nations Unies.
En 2011, 4,5 millions Euros ont été mobilisés avec l’Union Européenne pour confronter les
problèmes liés à la croissance démographique et à l’insécurité alimentaire.
Au total, il est important que la réponse aux crises humanitaires dans le contexte du Niger
marqué par une dynamique démographique particulièrement forte, prenne en compte ce
facteur qui est partout présent. La décentralisation même de cette réponse aux urgences
humanitaires doit être de plus en plus renforcée. La mission a constaté que le Dispositif
Minimum d’Urgence (DMU) a été adopté comme réponse de la SR aux urgences
humanitaires au sein des plans de contingence et des CAP. Un Plan de Travail spécifique pour
les urgences humanitaires a été élaboré dans le cadre de ce 7è programme.
De la rencontre de la mission avec les chefs d’antennes des agences du SNU (OCHA,
UNICEF) à Agadez, il est ressorti que dans le cadre du ONE UN le Fonds jouait un rôle
déterminant dans la réponse aux urgences humanitaires et que les autres agences attendaient
beaucoup de lui, car Agadez est un grand centre de flux migratoires impliquant d’énormes
défis en termes de santé de la reproduction et de VIH/Sida, de violences sexuelles, etc.
CONCLUSION : Au cours de la mise en œuvre de ce 7è programme, l’UNFPA a
pleinement exercé son leadership dans le domaine de la SR en situations d’urgence. Dans ce
domaine, il a notamment renforcé les capacités nationales et contribué à la mobilisation des
ressources. Cependant, l’insuffisance de ressources humaines ayant des compétences
requises, et la faible coordination des interventions SR en situation d’urgence apparaissent
comme des contraintes évidentes. D’où la nécessité de procéder au recrutement d’un
personnel chargé spécifiquement de la gestion des situations d’urgence, et de la prise en
compte de la SR dans les Documents de Réponses nationales (Plan d’urgence, Initiative
3N…).
4.1.3 EFFICIENCE
Question 3 : Les ressources mises en place et les interventions (activités) exécutées
étaient-elles réalistes, c’est-à-dire appropriées et adéquates pour réaliser les Produits
attendus du programme ? Dans quelle mesure les résultats obtenus justifient-ils les
ressources (humaines, financières, matérielles, politiques et organisationnelles) investies
? Existe-t-il des moyens plus efficaces tels que les partenariats, programme conjoint
pour réaliser de meilleurs résultats avec les ressources disponibles ?
Une appréciation de l’efficience d’un programme mesure la « productivité » des interventions
du programme. Elle évalue les résultats obtenus en relation avec les dépenses engagées et les
ressources utilisées par le programme durant une période de temps donnée.
60
Il s’agit en fait de vérifier si les produits effectifs ou attendus ont justifié les dépenses
engagées ; si les ressources ont été dépensées aussi économiquement que possible. En effet,
dans le cotexte actuel de crise économique, les rares ressources disponibles du programme
doivent être utilisées avec plus d'efficience, de transparence et de responsabilité.
La mesure de l’efficience est très complexe ; il est en effet difficile de démontrer dans quelle
mesure les résultats obtenus sont le fait d’une utilisation efficace des ressources. Cependant,
la notion de « temps » est fondamentale et déterminante dans la mesure de l’efficience.
L’analyse est centrée sur la relation entre la quantité, la qualité et la fourniture en temps
opportun des intrants, à savoir le personnel, les consultants, la formation, l’équipement et les
dépenses accessoires, et d’autre part, la quantité, la qualité et la fourniture en temps opportun
des produits.
Compte tenu de ce qui précède, les entretiens que la mission a eus avec les partenaires
d’exécution, notamment dans le domaine de la SR, ont permis de mettre en évidence certaines
défaillances en termes d’efficience. Sur le terrain, les partenaires d’exécution ont soulevé,
entre autres, deux problèmes majeurs qui ont affecté la qualité de l’efficience :
La signature tardive des Plans Annuels de Travail (PTA)
Les plans de travail annuels (PTA) ont toujours été signés chaque année avec deux, trois ou
quatre mois de retard. Cette situation a causé beaucoup de retard dans la mise à disposition
des ressources et le démarrage des activités programmées. Ainsi, au cours du 7è programme,
les PTA ont été signés aux dates et années suivantes :
−
−
−
−
en 2009 : le 30 avril ;
en 2010 : le 23 mars ;
en 2011 : le 9 mars ;
en 2012 : le 31 janvier.
Comme on peut le constater, des efforts considérables ont été faits pour réduire le retard dans
la signature des PTA. En 2012, les PTA ont été signés en fin janvier, ce qui dénote une
amélioration par rapport aux années passées.
Cependant, presque tous les partenaires d’exécution rencontrés sur le terrain ont fait
comprendre à la mission qu’en 2012, ils n’ont reçu aucun financement pour mener les
activités déjà programmées pour cette année. Tout « tourne au ralenti » disent-ils, et certains
n’hésitent pas à parler d’«année blanche ». Les Ecoles des Maris, les comités de soutien à la
SR, les centres Amis des Jeunes, etc., apparaissent essoufflés faute de suivi et
d’accompagnement. Sur le terrain, la mission a constaté les limites du bénévolat sur lequel
reposent la plupart de ces stratégies qui ont pourtant fait leur preuve, mais qui risquent de ne
plus fonctionner avec efficacité s’ils ne sont pas redynamisés.
En prenant l’exemple de la région d’Agadez, il s’est passé 3 mois en 2009 pour que la
deuxième demande d’avances aboutisse. En 2010, la première demande d’avances n’a pu
être accordée qu’en juillet, en 2011 c’est en avril, et en 2012, c’est au début du mois de mars.
Si chaque année la signature des PTA prend en moyenne 2 mois de retard, au bout de cinq
ans, le programme aura enregistré une perte de 10 mois en temps et en argent, ce qui
affecterait considérablement son efficience.
Mais les responsabilités de ces retards sont partagées. Le plus souvent, les partenaires
nationaux n’ont pas les capacités requises en matière de procédures de l’UNFPA. Beaucoup
éprouvent des difficultés à élaborer les fiches d’activités et à remplir les fiches des demandes
d’avances. Quand celles-ci sont mal remplies, elles sont aussitôt rejetées par la Direction
Technique au niveau de Niamey, puis renvoyées dans les régions pour correction. On assiste
61
donc à des va-et-vient interminables, sans oublier que les mêmes demandes sont transmises au
bureau de l’UNFPA qui peut à son tour les rejeter quand elles n’obéissent pas aux normes.
En outre, la Direction Technique attend toujours que toutes les demandes d’avances venant
des régions lui parviennent en même temps avant de commencer à les traiter. Cette manière
de procéder constitue aussi une autre source de blocages et pénalise tout le monde, car les
demandes d’avances doivent être traitées au fur et à mesure qu’elles arrivent à la Direction
Technique qui ne doit pas apparaître comme un goulot d’étranglement. Il ne faut pas attendre
que toutes les demandes soient rassemblées. Pour réduire les retards, les auteurs des
demandes d’avances mal présentées devraient recevoir de la Direction Technique un feedback
rapide les invitant à nouveau à présenter correctement les documents en question.
Inadéquation entre les Plans Annuels d’activités(PAA) et les Plans annuels de Travail
(PTA).
Parmi les causes qui réduisent aussi l’efficience du programme et donc de la composante
Santé de la Reproduction, figure-le manque d’harmonisation des deux cycles de
programmation, celui de l’Etat à travers le processus de l’élaboration des PAA, et celui de
l’UNFPA à travers l’élaboration des PTA.
L’élaboration des PAA se déroule en trois étapes :
− au niveau du département, elle se fait d’une manière participative, puisqu’à cet
exercice prennent part les leaders religieux et communautaires, les autorités
traditionnelles et politiques qui définissent ensemble les priorités et les besoins de leur
département. A l’issue de cette étape, un plan d’actions est élaboré et validé, puis
transmis aux autorités régionales ;
− au niveau des régions, les plans d’actions provenant des différents départements sont
rassemblés, étudiés, et après arbitrage, l’on n’en retient que les activités dites
pertinentes. Les experts nationaux de l’UNFPA participent à ce processus, et leur
tâche consiste à identifier les activités des PAA qui s’inscrivent dans le cadre du
mandat de l’UNFPA ;
− une fois les PAA validés au niveau régional, ils sont alors transmis à Niamey pour être
validés et soumis à d’autres arbitrages à l’issue desquels les PAA retenus sont signés
avant le 31 décembre de l’année concernée par le Gouvernement et les bailleurs de
fonds, parmi lesquels l’UNFPA.
Les experts nationaux n’ont donc pour rôle que d’identifier les activités qui peuvent être
financées par l’UNFPA. C’est à ce niveau que se situe une grande partie des difficultés : les
PTA élaborés quelques mois après par l’UNFPA ne prennent plus en compte une bonne
partie des activités des PAA considérées comme devant être financées par l’UNFPA. Ou
encore, certaines activités financées par l’UNFPA ne sont pas celles prévues dans les PAA.
Tout cela crée de nombreux tiraillements sur le terrain et met les experts UNFPA dans une
position inconfortable vis-à-vis des autres partenaires. Cette situation génère aussi des
facteurs de blocage qui contribuent à affaiblir l’efficience du programme et donc celle de la
composante SR.
Pour souligner combien cette inadéquation entre PAA et PTA était un véritable problème
pour le programme, un expert national UNFPA disait avec un certain dépit à la mission : « ce
qu’on met dans les PTA ne tient pas compte des PAA, alors que les PTA devraient
logiquement découler des PAA ».
62
L’apport de l’assistance technique de proximité
L’UNFPA a placé dans les régions des antennes gérées par des experts nationaux en SR. Il a
doté certaines structures sanitaires de médecins chirurgiens VNU, des sages-femmes VNU,
etc., pour contribuer au renforcement des capacités nationales. Ces experts nationaux jouent
un grand rôle dans l’amélioration de l’efficience du programme. Ils assurent la continuité des
activités sur le terrain, permettent au programme de prendre en compte les réalités locales,
participent à l’exercice de planification des activités avec les directions régionales de la santé
publique.
Adéquation entre les ressources mises en place et les résultats attendus
Globalement, l’évaluation a constaté qu’en dépit des retards enregistrés dans la mise à
disposition des fonds, des résultats significatifs ont été obtenus et justifiaient bien les
ressources engagées et le budget utilisé. Parfois, les résultats sont même allés bien au-delà de
ce qui était attendu.
Tableau 15: Répartition du budget prévu 2009-2012
Composante
2009
2010
2011
2012
SR
1 528 146
1 500 929
1 473 210
6 662 050
P&D
1 046 452
1 623 012
1 665 003
7 505 001
Genre
207 410
238 317
261 499
1 828 679
Total
4 492 655
6 198 019
6 021 478
22 036 348
Source : Atlas novembre 2012
A partir du tableau ci-dessus, on constate que par rapport aux autres composantes, la SR a
reçu entre 2010 et 2012 un peu moins de budget prévu que P&D à cause sans doute du
recensement, mais un peu plus que la composante genre.
Au cours de la période sous-revue, les taux d’exécution financière des fonds réguliers sont
restés toujours à un niveau plus élevé que ceux des fonds multi bi. La principale raison en est
que les fonds multi bi sont alloués à des interventions spécifiques exigées par certains
donateurs ; leur utilisation obéit aussi à des procédures strictes que ne maîtrisent pas souvent
les partenaires nationaux. Ces fonds sont difficiles à dépenser, contrairement aux fonds
réguliers utilisés pour les salaires, les achats et autres intrants, etc.
63
Taaux d'exxécution
n : Composnate
e SR
FONDS REGULIER;; 2
2009; 96%
FONDS REGULIER; 0; 101%
2010
FONDS MU
ULTI BI; 2009; 5
56%
FONDS REGULIER; 93%
2011; 9
FON
NDS MULTI BII; 2011; 82% FONDS REGU
ULIER; FONDS MULTTI BI; %
2012; 75%
%
2010; 73%
FONDSS MULTI BI; 20 12; 56%
ution de la SR sont reelativement faibles : 755 % pour les fonds
En fin 22012, les taaux d’exécu
régulierrs et 56 % pour les fond
ds multi bi.
Pour la composantte P&D, lees données n’étaient pas
p disponib
bles sur less fonds multi bi au
momentt de l’évaluuation. Maiis en 2012,, le taux d’’exécution financière ddes fonds réguliers
r
atteint 68 % en finn 2012. Aveec le lancem
ment officiel des activittés du quattrième recen
nsement,
la situattion devra s’améliorer pour
p
atteinddre un taux d’exécution
n plus élevéé.
6
64
FOND
DS REGULIER; Tau
x d'exéc
cution : Compo
osante PPop & D
Dev
FONDS MU
ULTI BI; 2010; 90%
2010; 888%
FON
NDS REGULIER
R; 2009; 75%
FONDSS REGULIER; 201
11; 80%
FONDS RREGULIER; FONDS MULT
TI BI; 20122; 68%
2011; 63%
%
FONDS M
MULTI BI; 2009;; 0%
FFONDS MULTII BI; 2012; 0%
FON
NDS REGULIER
R; Tau
ux d'exé
écution : Compo
osante GENRE FON
NDS REGULIER
R; 2011; 91%
FON
NDS REGULIER; 2009; 78%
2010; 88%
FONDS M
MULTI BI; 2010;; 82%
FONDS M
MULTI BI; 2011; 83%
FON
NDS REGULIER
R; 22012; 86%
FONDS M
MULTI BI; 2009; 63%
FONDS M
MULTI BI; 2012; 55%
La gran
nde capacitté de mobillisation dess ressourcess du Bureau UNFPA
Le Bureeau UNFPA
A Niger a montré unee grande caapacité de mobilisatioon de ressou
urces au
cours de ce 7è proogramme. Une
U stratégiie de mobilisation de ressources
r
a été élaborrée à cet
effet, m
mais son plann d’exécution n’est paas disponible. L’évaluaation des resssources mo
obilisées
par rappport aux préévisions mon
ntre la situaation suivan
nte en novem
mbre 2012 :
6
65
o Santé de la Reproduction (SR) : $ 18 297 287 mobilisés ; Prévisions : $ 6 941 960 ;
Taux de réalisation : 264 %.
o Population et Développement (P&D) : Total mobilisé : $7 815 435 ; Prévisions : $
1 191 600 ; Taux de réalisation : 656%.
o Genre : Total mobilisé : $2 241 193 ; Prévisions : $ 2 167 020 ; Taux de
réalisation :103%.
A la lumière de ces chiffres, on peut dire que la consommation du budget dépasse largement
les prévisions dans les trois composantes. Le record est battu par P&D (656%). Mais il faut
souligner que, d’une manière générale, la mobilisation des ressources n’est pas facile quand il
s’agit de P&D, et dans une certaine mesure, du Genre. Le quatrième recensement général de
la population et de l’habitat explique sans doute la situation exceptionnelle actuelle.
CONCLUSION : la signature tardive des PTA, les lourdeurs administratives, l’insuffisante
maîtrise des procédures de l’UNFPA par les partenaires d’exécution, ont considérablement
affecté l’efficience du 7è programme. Mais la mise en place d’un appui technique de
proximité par l’UNFPA a permis de réduire autant que possible certaines contraintes. Les
résultats obtenus sont de bonne qualité et justifient les ressources engagées et le budget
dépensé. Cependant, des efforts sont à faire pour augmenter le rythme de consommation du
budget. Les taux d’exécution financière des trois composantes sont encore relativement
faibles en fin 2012. On s’attend à ce qu’avec le lancement décisif des activités du RGPH4, le
taux global d’exécution financière atteigne un niveau plus élevé.
Le Bureau UNFPA NIGER a montré sa grande capacité à mobiliser les ressources au cours
de ce programme.
4.1.4 DURABILITE
Question 4 : Dans quelle mesure les résultats du programme ont-ils la chance d’avoir
des effets
durables après la cessation du programme et le retrait des ressources
externes ? En d’autres termes, est-il probable que les produits du programme seront
maintenus après le retrait du soutien externe ?
C'est en 1987, dans le rapport de la Commission Bründtland, « Notre avenir à tous, » que la
notion de « durabilité » s'est imposée en matière d'orientation progressiste. Le développement
durable y est inscrit comme étant « le développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins ».
Faire en sorte que la composante SR du programme en cours soit durable sous tous ses
aspects constitue une tâche énorme. Comment faut-il aborder la durabilité aux étapes de la
planification, de la conception, de l’exécution des activités? Comment devrait-on mesurer le
degré d'atteinte des résultats escomptés?
Bien que ces questions soient complexes et difficiles à cerner dans le cadre de cette
évaluation, la mission a constaté que le 7è programme a contribué à jeter les bases de la
durabilité de ses résultats. Un accent a été mis sur la durabilité dynamique qui se caractérise
66
par «l’utilisation ou l'adaptation des résultats du programme dans le contexte des régions du
Niger, et non sur la durabilité statique (un simple maintien des mêmes avantages).
La durabilité doit aussi tenir compte de la durée du programme. En effet, les interventions de
courte durée ne peuvent être durables : ce qui dure, ce sont les avantages (ou les effets
produits).
Renforcement des capacités et durabilité en santé de la reproduction
Le renforcement des capacités nationales comme facteur de durabilité dans le domaine de la
SR a été au cœur de ce septième programme. Cette stratégie a conduit à des résultats
probants, puisque les personnes formées sont devenues capables à faire un transfert de
connaissances que les populations bénéficiaires et les partenaires d’exécution apprécient dans
l’ensemble.
C’est pour asseoir cette durabilité que de nombreux séminaires ont été organisés à l’intention
des journalistes, des ONG, des leaders d’opinion, et des responsables d’organisations
féminines, comme prévu. Les préfets, les maires, les chefs de canton, les femmes, les jeunes
et adolescents ont reçu une formation dans le cadre d’ateliers d’information sur les
interrelations entre population et développement.
Les messages véhiculés au cours de ces séminaires et sessions de formation étaient adaptés
aux groupes cibles spécifiques. Ils s’inscrivaient dans le cadre du PDS (2011-2015) et avaient
trait également aux conséquences sociales et économiques de l’accélération de la croissance
démographique et du taux de fécondité élevé aux plans national, local, familial et individuel.
Les stratégies créatrices de la durabilité
La durabilité des résultats du programme à travers la composante SR est pratiquement un
acquis. Tant que les Directions Régionales de la Santé Publique, les Hôpitaux de District ont
un statut juridique permanent qui leur confère une autonomie opérationnelle et disposent de
cadres indépendants recrutés sur une base concurrentielle et d’un mécanisme viable pour la
supervision et le suivi des activités. En outre, leur excellente performance qui va en
s’améliorant, va continuer à attirer le financement des autres partenaires au développement
désireux d’apporter leur contribution à la lutte contre la mortalité maternelle et contre le
VIH/Sida.
Les faits indiquent également que le renforcement et la participation de la société civile, des
Ecoles des maris, des Comités de soutien à la SR, des Centres Amis des jeunes, ont permis
d’imprimer un certain élan au niveau local qui durera au-delà de tout investissement. Le
comportement des associations locales reflète leur habilitation et autonomie. Certaines d’entre
elles ont été créées et fonctionnent sans le soutien direct (continu) de l’UNFPA.
La durabilité des efforts visant à recueillir, diffuser et utiliser de façon efficace les données
démographiques et socio-économiques et SR/Genre dépendra, pour l’essentiel, de la mesure
dans laquelle le gouvernement parviendra à recruter un nombre suffisant de cadres et déployer
des efforts continus en vue de créer une demande pour ces produits, ainsi que de la pertinence
des messages concernant les questions de population.
Appropriation de la SR par les partenaires de mise en œuvre
La durabilité du programme SR repose enfin sur le fait que la SR est bien appropriée par les
partenaires de mise en œuvre et constitue l’axe stratégique le plus important du Plan de
Développement Sanitaire (PDS) tant au niveau des ressources humaines, matérielles et
financières que dans toutes les interventions considérées dans ce cadre comme des
interventions à haut impact sur la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.
67
CONCLUSION : Même après le retrait de l’assistance technique et financière extérieure, les
acquis en matière de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, de PF et de lutte contre
les IST/VIH/Sida, sont déjà inscrits dans la durabilité parce qu’ils constituent un véritable
« patrimoine national », grâce à la forte implication des structures de l’Etat, de la société
civile, et des ONG telles que ANBEF, LAFIA MATASSA, ANIMAS SUTURA, AFOUA,
SOLIDARITE, GAIPDS, SONGES, etc. A cela il faut ajouter la prise en main de ces acquis
par les autorités traditionnelles (Sultans et Chefs de Cantons), administratives et politiques
(Gouverneurs et Préfets). Enfin, l’appropriation de la SR par les partenaires d’exécution est
aussi un gage supplémentaire de durabilité.
4.2 POPULATION ET DEVELOPPEMENT
4.2.1 PERTINENCE
Question 1 : Dans quelle mesure les objectifs du CPAP sont-ils alignés aux objectifs de la
SDRP 2008-2012, de l’UNDAF et autres documents programmatiques nationaux et
internationaux ?
Eu égard à la formulation des résultats
La composante P&D a pris en compte les documents programmatiques des domaines
prioritaires de la SDRP 2008-2012 (remplacée par le PDES 2012-2015) ; sa pertinence est une
évidence notoire. En effet, le but même du 7ème Programme de Coopération entre le Niger et
l’UNFPA est « de contribuer à l’atteinte des objectifs du Gouvernement en matière de
réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations ». P&D
s’aligne donc totalement sur la SDRP 2008-2012 (PDES 2012-2015) qui, elle-même est "en
phase" avec la CIPD, les OMD, l’UNDAF 2009-2013, et le Plan Stratégique de l’UNFPA
(2008-2011).
Par ailleurs, les documents stratégiques sectoriels, tels que la SDR (agriculture), le PDS
(santé), la PNG (genre), la DGPP (population), le PDDE (éducation), etc., sont tout aussi
élaborés et validés avec l'appui technique et le concours financier des partenaires au
développement du pays, partenaires parmi lesquels se trouvent en bonne place le système des
Nations Unies. Ils empruntent donc, pour l'essentiel, aux grandes orientations internationales
souscrites par le Niger.
Enfin, d'autres référents sont mis à contribution dans l'élaboration du CPAP. Il s'agit de
l'UNDAF et de traités/conventions/déclarations d'envergure régionale et/ou internationale
adoptés par le Niger.
L’élaboration de la composante P&D a suivi un processus très participatif qui ne peut que
prendre en compte les priorités du Gouvernement : 1) réunion d’orientation pour la
formulation du CPAP sous la coordination du Ministère de l’Economie et des Finances
(MEF) et de l’UNFPA ; 2) mise en place des groupes de travail par composante ; 4)
consolidation des travaux des composantes et élaboration du projet du CPAP ; 5) transmission
pour observations du projet du CPAP aux partenaires (Gouvernement, SNU, partenaires de
mise en œuvre) ; 6) présentation du CPAP 2009-2013 au Gouvernement et signature par les
deux parties ; 7) mise en œuvre à partir de la date de signature.
Les domaines prioritaires retenus par la SDRP 2008-2012 sont : 1) la recherche d’une
croissance forte, diversifiée, durable et créatrice d’emplois [OMD 1 et 7] ; 2) l’accès équitable
68
aux services sociaux de qualité [OMD 1,2,3,4,5 et 6] ; 3) la maîtrise de la croissance
démographique ; 4) la réduction des inégalités et le renforcement de la protection sociale des
groupes vulnérables ; 5) le développement des infrastructures [OMD 1,2,3,4,5, 6 et 7] ; 6) la
promotion d’une gouvernance de qualité ; 7) la mise en œuvre efficace de la stratégie de
réduction de la pauvreté. Le PDES 2012-2015 comprend, quant à lui, 5 axes stratégiques à
savoir : 1) la création de conditions de durabilité d’un développement équilibré et inclusif20 ;
2) la consolidation de la crédibilité et de l’efficacité des institutions publiques ; 3) la sécurité
alimentaire et le développement agricole durable21 ; 4) la promotion d’une économie
compétitive et diversifiée pour une croissance accélérée et inclusive22 ; et, 5) la promotion du
développement social23.
En matière de P&D, le CPAP comporte 3 produits qui sont relatifs à l’intégration dans les
politiques et les programmes en matière de P&D des questions en lien aux sans-abri, à la
jeunesse, la migration, l’urbanisation et l’environnement ; la prise en compte des droits des
bénéficiaires dans les politiques et stratégies nationales relatives à l’éducation, la santé, et la
démographie ; et, le renforcement des aptitudes des institutions à tenir compte de certaines
dispositions telles que celles issues du Programme d’action de la CIPD, des OMD et de la
Déclaration de Paris. Traduits en termes d’objectifs spécifiques, le premier produit touche,
entre autres, à la sensibilisation autour des interrelations entre P&D, et au renforcement des
capacités de différents acteurs en matière de population et développement. Le produit 2
s’intéresse surtout aux questions de droits des bénéficiaires et d’éducation environnementale.
Enfin, le troisième produit a trait essentiellement au suivi et l’évaluation des stratégies,
politiques et programmes.
o Des produits
Les produits de la composante P&D sont, d’une manière générale, très approximativement
formulés, et leur rapport avec les stratégies et les activités qui leur sont associées n’est pas
évident.
Produit 1 : « Intégration dans les politiques et les programmes en matière de population et
développement des questions émergentes, liées aux problèmes des sans-abri, de la jeunesse,
de la migration et urbanisation, ainsi que de l’environnement, améliorée ».
Ce produit rassemble des thématiques très différentes : sans-abri, jeunesse, migration,
urbanisation, environnement ; il s’agit là d’un alignement désordonné des thèmes qu’un seul
produit ne peut contenir. Chacune des thématiques peut faire l’objet d’un seul produit.
20
Parmi les 4 objectifs poursuivis par cet axe, il y a, en deuxième place, « une meilleure maîtrise de la croissance
démographique ».
21
Les objectifs 3 et 4 retenus pour cet axe 3 du PDES 2012-2015 sont intéressants à relever : « l’amélioration de
la résilience des groupes vulnérables face aux changements climatiques, aux crises alimentaires et aux
catastrophes naturelles », et « l’amélioration de l’état nutritionnel des nigériens ».
22
Parmi les objectifs de l’axe 4 du PDES 2012-2015, retenons : « le développement des infrastructures de
transport et de communication » ; « le développement des secteurs productifs (hors secteur agro-sylvo-pastoral)
comme l’industrie, le BTP ou les mines » ; et « l’insertion économique des jeunes ».
23
Une dizaine d’objectifs spécifiques concernent le dernier axe du PDES 2012-2015. Les plus significatifs sont
relatifs à la promotion de la santé (n°1), la lutte contre les inégalités et le renforcement de l’équité du genre
(n°4), l’accès à l’eau potable et à l’assainissement (n°6), la promotion de la jeunesse (n°9), la lutte contre
VIH/SIDA (n°10).
69
On peut donc dire que la « faisabilité » du produit 2 n’est pas du tout évidente, ni pertinente.
Il est, par contre, possible de formuler ce produit dans un tout intégrant migration,
urbanisation, environnement.
Enfin, avec la mondialisation, les problèmes émergents se sont multipliés. D’où la nécessité
de préciser dans ce produit 1 ce qu’on entend par « questions émergentes », et celles qui sont
spécifiquement « liées aux problèmes des sans-abri, de la jeunesse, de la migration et de
l’urbanisation, de l’environnement ».
Produit 2 : « La prise en compte des droits des bénéficiaires dans les politiques et stratégies
nationales relatives à l’éducation, la santé, et la démographie améliorée ».
Ce produit aborde une thématique extrêmement complexe. En effet de quels bénéficiaires de
droits s’agit-il ? Peut-on compter aujourd’hui au Niger le nombre de politiques et stratégies
nationales relatives à l’éducation, à la santé, pour être en mesure de connaître celles qui
intègrent ces droits ? Que veut dire « améliorer la prise en compte » ? Que vient faire la
« démographie » dans ce produit ?
Toutes ces interrogations visent à démontrer le peu d’attention accordée à la formulation des
produits de ce 7è programme.
Produit 3 : « Aptitudes des Institutions à tenir compte des questions liées au Programme
d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, dans le cadre
de la gestion axée sur les résultats et de la mise en œuvre, du suivi et évaluation de la SDRP et
des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), conformément aux dispositions
de la Déclaration de Paris sur l’efficacités de l’aide au développement, renforcées ».
Ce produit 3 est un bon exemple de formulation vague, car les « questions liées au
Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement »,
aux OMD et à la Déclaration de Paris, sont immenses. Et alors que les deux précédents
produits ont chacun 4 stratégies, celui-ci n’en compte que 2. Cela dénote le peu d’attention
accordée à l’harmonisation des différents produits du CPAP.
En passant en revue les stratégies et les activités de ce produit, la mission a pensé que ce
troisième produit aurait pu être formulé tout simplement comme suit :
« La disponibilité des données sociodémographiques désagrégées par sexe est accrue et
améliorée dans toute la zone d’intervention. »
o Des indicateurs
Les indicateurs de P&D sont marqués des mêmes faiblesses que leurs produits (voir chapitre
7 pour plus de détails). L’absence de données de base est un problème récurrent et structurel.
En outre, les indicateurs sont essentiellement liés aux activités et ne traduisent pas le
changement. Quelques exemples :
-
« Nombre d’études en population et développement réalisées sur les questions
émergentes » ;
70
-
Nombre de documents de politiques et de stratégies intégrant
démographiques élaborés et mis en œuvre.
les questions
Ces deux indicateurs brillent, comme les produits auxquels ils sont rattachés, par leur
caractère extrêmement vague. Les « questions émergentes » ne sont pas clairement définies,
ni les « questions démographiques ».
71
CONCLUSION : Il y a un alignement quasi-total entre les objectifs de la composante P&D
et ceux de la SDRP 2008-201224 (puis du PDES 2012-2015) et du CPAP25. Mieux, la
préoccupation qui semble être partagée par tout le monde est la maîtrise de la croissance
démographique. Or, que ce soit au niveau politique ou au niveau des bénéficiaires (voir les
cas de Matamèye, Mirriah et Magaria visités par l’équipe d’évaluation), cette question ressort
parfaitement des besoins et aspirations exprimés par les populations. Cependant, la
formulation des produits et des indicateurs reste trop vague.
4.2.2 EFFICACITE
Question 2 : Dans quelle mesure les produits du CPAP ont-ils été atteints ou sont-ils
susceptibles d’être atteints (en termes de qualité et de quantité) ? Dans quelle mesure ils
permettent d’atteindre les différentes catégories de cibles (sexe, âge, milieu de
résidence) ?
Atteinte des différentes catégories de cibles (âge, sexe, milieu de résidence)
Grâce à la publication et à la diffusion des résultats du troisième Recensement Général de la
Population et de l’Habitat (RGPH 3), la population du Niger est mieux connue ainsi que sa
répartition par sexe et par âge, et par milieu de résidence. Cette répartition spatiale de la
population et sa structure permettent à toutes les politiques économiques et sociales de ce
pays de mieux cibler les groupes de population qui les intéressent et par conséquent de les
atteindre aisément et de répondre à leurs besoins spécifiques.
Les données du 3ème RGPH ont également permis d’actualiser l’ensemble des données
sociodémographiques et économiques du Niger, d’intégrer les besoins des populations les
plus vulnérables dans la planification du développement.
Atteinte des résultats (changements)
Les activités prévues dans les plans de travail annuels ont été pour l’essentiel réalisées.
D’une manière générale, les intrants ont été suffisamment réunis pour mener ces activités
dans le cadre de cette composante P&D. La plupart des activités ont été réalisées pour
atteindre les produits, et les produits ont contribué à l’atteinte des effets escomptés.
PRODUIT 1 : « Intégration dans les politiques et les programmes en matière de population et
développement des questions émergentes, liées aux problèmes des sans-abri, de la jeunesse,
de la migration et urbanisation, ainsi que de l’environnement, améliorée ».
«La participation de la population devient le problème central de notre époque» déclare le
PNUD dans son Rapport 1993 sur le développement humain. Il faudrait y ajouter: «et
l’intégration des questions de population dans la planification du développement est
l'instrument incontournable de lutte contre la pauvreté».
24
Création d’emplois, services sociaux de qualité, maîtrise de la croissance démographique, réduction des
inégalités, protection sociale des groupes vulnérables, développement des infrastructures, gouvernance de
qualité, mise en œuvre efficace.
25
Jeunesse, migration, urbanisation, environnement, droits des bénéficiaires, renforcement des capacités de
différents acteurs en matière de population et développement, éducation environnementale, suivi et l’évaluation
des stratégies, politiques et programmes.
72
En effet, au regard ce produit 1, les programmes de population n'exprimeront véritablement
leur potentiel que si les toutes les parties prenantes ont leurs capacités techniques renforcées
et partagent effectivement leurs connaissances, savoirs et techniques, et si elles sont motivées
et capables de prendre en compte les faits de population dans les politiques et stratégies de
développement. Tant que les programmes de développement n’intégreront pas les facteurs
démographiques dans leurs objectifs, aucun apport d'investissement, de technologie ou de
facteurs de production ne pourra, à lui seul, améliorer durablement les niveaux de vie des
populations.
Depuis la Conférence Internationale sur la Population et le développement (CIPD), la prise en
compte des questions de population dans toutes les stratégies de développement est, à plus
d'un titre, au cœur des préoccupations des Etats. Elle permet, par exemple, aux planificateurs,
dès l'étape de l'identification et de la formulation des programmes de développement, de
connaître et de prendre en compte les besoins nationaux et des populations cibles. C'est à
travers la maîtrise des interrelations population et développement que les bénéficiaires des
projets de développement en deviendront les principaux acteurs et assureront leur réussite.
C’est compte tenu de ce qui précède que de nombreuses activités ont été réalisées pour
atteindre le produit 1. La mission a retenu, entre autres, les activités ci-après qu’elle juge
pertinentes pour obtenir les résultats attendus.
− la réalisation et la diffusion de 4 numéros de Pop-Info (3000 exemplaires) ;
− le lancement des rapports 2009 et 2011 sur l’état de la population mondiale ;
− l’élaboration d’un rapport sur la contribution du Niger aux travaux préparatoires de la
Conférence Régionale Africaine sur la CIPD+15 ;
− l’analyse et la diffusion des volets statistiques 2003-2006 de l’état civil ;
− un rapport d’étude sur l’impact de la croissance démographique sur l’environnement ;
− l’état des lieux sur la prise en compte des questions de population, SR et genre dans
l’enseignement formel au Niger ;
− l’élaboration d’un programme de renforcement des capacités des institutions de
formation en P&D.
Sur le plan "sensibilisation et renforcement des capacités pour l’intégration des questions de
population dans les politiques et programmes, le produit 1 a vu :
− la vulgarisation de la DGPP par la diffusion de 4000 brochures ;
− la traduction en 3 langues nationales (Hausa, Zarma et Arabe) de la DGPP et sa
vulgarisation par la diffusion de 4800 exemplaires ;
− la vulgarisation des perspectives dérivées (2000 exemplaires diffusés) ;
− la participation à la célébration de 3 éditions (2009, 2010 et 2012) de la journée
mondiale de la population ;
− la formation de 61 jeunes dont 45 leaders et 16 pairs éducateurs âgés de 10-24 sur les
questions de P&D, genre, DH et SSRAJ ;
− la formation de 432 cadres dont 200 directeurs régionaux et 232 secrétaires généraux
des communes sur l’intégration des variables démographiques dans les plans
régionaux et communaux de développement ;
− la formation de 248 chefs traditionnels et 320 leaders religieux sur les interrelations
P&D, SR/PF et les stratégies et techniques d’IEC/CCC ;
− le renforcement de capacités pour 223 acteurs de la société civile sur les questions de
population.
73
S’agissant toujours de renforcement des capacités pour l’intégration des questions
démographiques dans les politiques, on note à l’actif du programme :
− une formation sur la GAR, l’IEC/CCC/Plaidoyer, la gestion des projets et P&D en
faveur de 8 cadres du MP/PF/PE ;
− la mise à disposition d’une CTP internationale pour appuyer la mise en œuvre des
activités d’IEC/CCC/Plaidoyer ;
− le financement de 8 fora régionaux sur les questions de Population (800 personnes
touchées) dans le cadre de l’appui à l’élaboration du plan stratégique d’intervention du
MP/PF/PE ;
− la mise en place des structures nationale, régionales et départementales de
coordination, S&E et appui à la mise en œuvre de la DGPP ;
− la mise à disposition du MP/PF/PE d’un véhicule de pool et 2 véhicules 4 X 4 dans le
cadre du renforcement des capacités de coordination de la mise en œuvre de la DGPP.
Mais, en dehors d’un rapport d’étude sur l’impact de la croissance démographique sur
l’environnement, la plupart des activités ci-dessus n’ont pas de lien direct avec les
questions émergentes mentionnées dans ce produit 1: notamment les questions liées aux
sans-abris, à la migration et à l’urbanisation.
Cependant, en termes de résultats, les activités entreprises dans le cadre de ce produit ont
permis aux partenaires de développement du Niger d’avoir accès aux nouveaux savoirs et
connaissances en matière de population et de développement. Les stratégies adoptées ont été
de puissants outils pour diffuser les idées et les méthodes nouvelles, en favorisant des
transferts de connaissances et de techniques. Les études et enquêtes réalisées ont également
été un instrument précieux pour encourager le travail d'équipe, ce qui a contribué à améliorer
la conduite des activités. Elles ont permis enfin d'obtenir le soutien des décideurs
institutionnels et des bailleurs de fonds.
CONCLUSION : Au total, même si les activités sont très concentrées à Niamey et que l’on
ne ressente guère la composante P&D en région, le produit 1 a été atteint grâce à la réalisation
de plusieurs supports/études/recherches pour le plaidoyer en faveur de l’intégration des
questions de population dans la planification du développement. Il faut ajouter l’élaboration
d’un programme de renforcement des capacités des institutions de formation en P&D, et le
renforcement de capacités pour plusieurs catégories d’acteurs étatiques et de la société civile
sur les questions de population. Le produit 1 a fortement contribué à la création d’un
environnement favorable sur les questions de population, SR/PF, genre/DH, car il a permis
l’amélioration des connaissances des cadres nationaux, la prise de conscience des autorités
politiques des défis démographiques et l’adhésion de la société civile à la maîtrise de la
croissance de la population.
Produit 2 : « La prise en compte des droits des bénéficiaires dans les politiques et stratégies
nationales relatives à l’éducation, la santé, et la démographie améliorée ».
Les stratégies conçues pour atteindre ce produit sont : 1) l’intégration et l’application de
politiques et de programmes tenant compte du Programme d’Action de la Conférence
Internationale sur la Population et le Développement, et dans ce cadre l’approche axée sur les
Droits de l’Homme ; 2) l’organisation de formation et de campagnes d’informations sur les
droits et besoins de la population en soins de santé de base ; 3) l’intégration des contenues
éducatifs relatifs aux questions de population et d’environnement dans la reforme en cours du
74
système éducatif et prenant en compte le Programme de la CIPD ; et, 4) l’élaboration d’un
plan de formation des éducateurs, selon l’approche basée sur les compétences en vue de
développer une masse critique de compétence pour promouvoir l’éducation Environnementale
et en matière de Population.
Sur les 4 stratégies, seulement les 2 dernières ont été réellement mises en œuvre. En effet,
au cours de ce 7è programme, l’accent a surtout été mis sur l’éducation en matière
d’environnement.
Une telle option se comprend dans la mesure où le Niger, pays sahélien, est confronté à la
problématique de dégradation progressive de ses ressources naturelles ajoutée à celle d’une
forte croissance démographique. Le pays est donc préoccupé d’asseoir une véritable politique
de développement durable au profit de sa communauté. Depuis près de 30 ans le pays est à la
recherche des solutions les mieux appropriées pour relever les nombreux défis qui se posent à
lui.
Les préoccupations relatives à la dégradation de l’environnement et à la forte croissance de la
population du Niger remontent aux années 70. Mais ce n’est qu’en 1983, pour les problèmes
de population, et en 1984, pour l’environnement, que les autorités en ont pris conscience et se
sont formellement engagés à faire face aux défis qui en découlent. L’Appel de Mataméye
(1985) qui a ressorti l’inadéquation entre le taux d’accroissement de la population et de la
production, l’insuffisance des terres cultivables et la rencontre de Maradi (1984) consacrée à
la lutte contre la désertification constituent la traduction tangible de cet engagement.
Au fil des années, des solutions ont été mises en perspective par l’élaboration des plans et des
politiques ; des actions ont été menées à travers des programmes et des projets. C’est dans
cette optique que des projets et programmes d’éducation en matière de Populations « EmP »
et d’éducation environnementale «EE» ont été initiés dans les années 1990. Ces deux
nouveaux domaines éducatifs ont développé des approches, des stratégies et des activités
variées pour promouvoir des réponses éducatives aux problèmes posés.
Pour contribuer à l’atteinte de ce produit, les principales activités suivantes ont été réalisées :
− production d’un document de Stratégie Nationale d’Éducation en matière
d’Environnement et de Population (EmEP) (2000 exemplaires réalisés et diffusés) ;
− élaboration de 8 modules de formation en EmEP selon l’APC ;
− formation de 229 encadreurs pédagogiques en EmEP et en APC ;
− élaboration d’un Programme d’Education en EmEP ;
− réalisation d’un Guide pédagogique et de manuels élèves des niveaux du cycle de
Base 1.
D’importants résultats ont été enregistrés, tant du point de vue des formations données aux
différents acteurs (formateurs, enseignants, éducateurs, encadreurs pédagogiques), que sur les
plans de la production de supports pédagogiques et de la sensibilisation et de la formation de
la population. Mais la portée novatrice de l’EE et de l’EmP a été fortement limitée par
l’insuffisance des ressources et de la faible intégration de leur contenu éducatif que de leur
méthode dans les programmes d’enseignement et de formation en vigueur.
75
CONCLUSION : le produit 2 s’est focalisé sur l’éducation en matière d’environnement et de
population. Ses résultats essentiels se situent donc à ce niveau seulement. Ainsi, l’on peut
affirmer que le programme a contribué à une meilleure connaissance des interrelations entre
population et environnement, et la mise à disposition d’un programme national
d’enseignement de l’EmEP. Mais, au total, il est difficile de dire dans quelle mesure ce
produit a été globalement atteint, puisque tous les aspects concernant les droits en matière
d’éducation et de santé n’ont pas été explicitement abordés (stratégies 1 et 2).
Produit 3 : « Aptitudes des Institutions à tenir compte des questions liées au Programme
d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, dans le cadre
de la gestion axée sur les résultats et de la mise en œuvre, du suivi et évaluation de la SDRP et
des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), conformément aux dispositions
de la Déclaration de Paris sur l’efficacités de l’aide au développement, renforcées ».
Come déjà indiqué en ce qui concerne la pertinence de ce produit qui est trop global, parce
qu’il embrasse toutes les « questions liées au Programme d’action de la Conférence
internationale sur la population et le développement, au suivi et évaluation de la SDRP et des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Quand on examine la nature des
activités liées à ce produit, on constate qu’il s’agit tout simplement ici de la collecte, du
traitement, de l’analyse et de l’exploitation des données ventilées par sexe pour la prise de
décisions , et de la « réalisation des grandes enquêtes sociodémographiques », comme stipulé
dans les 2 stratégies du produit dont l’énoncé reste très vague et ne fait pas ressortir
clairement ces éléments clés.
Effectivement, au cours des quatre années de mise en œuvre de cette composante, les activités
suivantes ont été réalisées :
−
saisie et l’analyse des volets statistiques 2003-2006 de l’état civil (diffusion du
rapport d’analyse en 500 exemplaires) ;
− édition et la mise à disposition des utilisateurs de dépliants et affiches murales relatifs
à la situation des indicateurs de la SDRP, des OMD, ainsi que le tableau de bord du
Gouvernement ;
− mise en place de mécanisme pour la collecte des données sur les VBG ;
−
réalisation d’une enquête socio comportementale et de séroprévalence du VIH dans le
basin du lac Tchad ;
− appui à l’opérationnalisation de 2 bases de données (Niger Info et IMIS) ;
− appui technique et logistique pour l’organisation de la cartographie censitaire et du
recensement pilote ;
− appui technique et financier à l’organisation de la 4ème EDSN (élaboration
questionnaire, travaux de cartographie et dénombrement des zones d’enquête, enquête
pilote et l’enquête principale).
Outre la production et la diffusion de données, le produit 3 a
renforcement des capacités. En effet :
également contribué au
− 3 cadres de l’INS ont bénéficié d’une formation dans le cadre de la conception et de
l’opérationnalisation de la base des données IMIS ;
76
− 15 autres cadres ont été formés sur l’utilisation de REDATAM + SP et 5 sur le
développement et hébergement ;
− 25 cadres des ministères techniques ont vu leur capacités renforcés pour l’utilisation
de la base de données Niger Info ;
− 4 cadres de l’INS ont bénéficié d’un renforcement des capacités dans le cadre de la
mobilisation des ressources, l’organisation et le traitement des données du RGPH
− l’INS a bénéficié de plusieurs appuis techniques pour l’élaboration des documents
techniques et d’une stratégie de communication pour le RGPH ;
− 11 étudiants dont (4 statisticiens et 7 démographes) ont bénéficié d’une prise en
charge de leurs bourses dans le cadre de leur formation (IFORD, ENSEA, ESAE).
En termes de résultats, le programme s’est fortement impliqué dans le 4ème RGPH. Ainsi, un
document de plaidoyer (PRODOC) pour la mobilisation des ressources du 4ème RGPH a été
rendu disponible. C’est dans ce cadre qu’une rencontre d’information a été organisée pour un
plaidoyer en faveur du financement de cette grande opération. Ces actions n’ont pas été vaines
car le financement du 4ème RGPH a déjà été bouclé (85,7% PTF et 14,3% Etat).
Les capacités techniques et institutionnelles de la structure en charge de l’organisation du
quatrième Recensement (l’INS) ont été renforcées. Les études et recherches, les enquêtes, ont
permis de faire le point sur l’état et la dynamique de population du Niger, et de ses liens avec
le développement.
CONCLUSION : De façon évidente, le produit 3 peut être considéré comme largement
atteint, même si à ce jour toutes les activités du RGPH (la collecte proprement dite) n’ont pas
encore démarré. Le produit a contribué à la création des conditions de production et diffusion
des données socio démographiques de qualité pour la planification, le S&E des politiques et
programmes de développement.
4.2.3 EFFICIENCE
Question 3 : Dans quelle mesure les résultats obtenus étaient en adéquation avec les
ressources utilisées par le programme ? Comment ont-elles été gérées pour atteindre les
produits ?
La composante P&D, c’est 15% du budget total du programme ; c’est nettement moins que la
composante SR (72% du budget du programme), et tout juste un peu plus que le genre (13%).
D’une manière générale, l’examen de l’efficience montre une certaine concordance entre les
résultats obtenus et les dépenses réalisées au cours de la mise en œuvre du programme.
Adéquation résultats-ressources
La composante a un fort accent "communication". Plaidoyer, IEC, sensibilisation, productions
audio et télé, nécessitent de gros moyens. Les changements attendus des populations font
beaucoup appel à ce domaine. De ce point de vue, les ressources de la composante
mériteraient d’être plus conséquentes. Et en regardant les résultats obtenus, le rapport entre
ces résultats et les moyens déployés est plutôt moyen. En dehors du volet "statistiques"
(NER7P31A) du programme pour lequel les ressources allouées sont plutôt réalistes,
appropriées et adéquates, les deux autres volets (NER7P41A et NER7P21A) n’ont, pas reçu
77
d’allocations à la mesure de ce qui était attendu comme effet significatif (changement de
comportement).
Adéquation entre ressources utilisées et résultats
L'efficience met ici en relation les résultats atteints (par exemple nombre de salles de classes
construites, de km de routes réalisées, de tonnes de produit, de personnes touchées...) avec les
ressources financières utilisées.
Dans sa plus simple expression, l'efficience indique à quel point une organisation utilise bien
ses ressources pour produire des biens et des services. L'efficience est donc un concept axé
sur les ressources (intrants), les biens et services (extrants) et le rythme auquel on utilise les
intrants pour produire ou offrir les extrants (productivité). Pour vraiment comprendre le
concept d'efficience, il faut comprendre les expressions intrants, extrants (aspects quantité et
qualité), productivité et niveau de service.
D’une manière générale, les ressources disponibles par rapport aux besoins ne sont jamais en
parfaite adéquation. Les écarts entre ressources et besoins non satisfaits ont toujours été très
grands. Dans le cas présent, on peut dire qu’en P&D les résultats ont été obtenus dans la
mesure du possible avec peu de ressources.
Justification des résultats et des ressources investies
Globalement, l’évaluation estime que les résultats obtenus dans le cadre de la composante
P&D correspondent bien aux moyens investis. Quel que soit le volet considéré
("interrelations", "statistique", "éducation"), les moyens utilisés justifiaient bien les résultats
obtenus. Les formations dispensées, les documents stratégiques élaborés et diffusés, et toutes
les études menées sont autant d’acquis qui montrent la pertinence des ressources allouées.
Des partenariats efficaces pour réaliser des meilleurs résultats
Le programme bénéficie des retombées d’un bon partenariat très développé avec, entre autres,
les coopérations danoise, canadienne et française, ainsi que l’UE. Le carnet d’adresses de
l’UNFPA est assez fourni et montre que l’organisation travaille déjà depuis bien longtemps
dans le fund raising. L’illustration de cet effort de l’UNFPA dans la mobilisation des
ressources est sans nul doute le bouclage rapide du financement du quatrième RGPH. Pour
une fois, peut-on dire, ce ne sont pas les moyens qui font retarder les activités ; ce sont de
simples décisions qui crispent la machine.
Dans le programme, la contribution la plus visible du Gouvernement demeure la mobilisation
et la mise à contribution de ses services et de leurs ressources humaines.
CONCLUSION : Les ressources (humaines, financières, matérielles) consacrées à la mise en œuvre de
cette composante, bien qu’insuffisantes compte tenu de l’immensité des besoins exprimés par les
populations des zones d’intervention du programme, ont permis l’atteinte des principaux résultats
attendus. P&D a bénéficié d’un budget important à cause du recensement général de la population et
de l’habitat dont les activités ont timidement commencé contribuant ainsi à ralentir le taux d’exécution
financière globale, et réduisant du coup l’efficience de la composante et du programme dans
78
4.2.4
DURABILITE
Question 4 : Dans quelle mesure les résultats du programme ont-ils la chance
d’avoir des effets
durables après la cessation du programme et le retrait des
ressources externes ? En d’autres termes, est-il probable que les produits du
programme seront maintenus après le retrait du soutien externe ?
Le programme soutient la politique gouvernementale, en totale harmonie avec des
orientations stratégiques majeures, de plus en plus standardisées à travers les pays en
développement. Les programmes précédents se sont inscrits et ceux à venir s’inscriront dans
la même dynamique, celle qui consiste à aider le pays à relever ses défis de développement
selon les priorités et les procédures que ce pays se fixe. De ce point de vue, les résultats du
programme ont beaucoup de chance d’avoir des effets durables, même après cessation des
activités et retrait des ressources externes. Les ressources humaines formées, les stratégies
opérationnelles implémentées et les synergies suscitées vont continuer à alimenter toutes les
politiques, outils et procédures du pays pour une meilleure gestion des activités.
Renforcement des capacités techniques et institutionnelles
C’est l’un des crédos de l’UNFPA : dans toutes les composantes, et particulièrement dans le
domaine P&D, le renforcement des capacités nationales, que ce soit les membres des services
de l’Etat ou les personnes qui animent les ONG et associations, a été au centre des stratégies
soutenues par l’UNFPA. Sur le plan de l’intégration des questions de population dans la
planification du développement, la formation des responsables des services étatiques (même
si ceux-là peuvent être très mobiles), et des leaders associatifs est un gage certain de
durabilité. De même, en matière de collecte et d’analyse de données sociodémographiques,
l’UNFPA a quasiment financé une bonne partie de la stratégie nationale de développement de
la statistique au Niger, renforçant du coup les compétences et les moyens de l’INS. C’est, là,
une intervention dont les effets seront solidement durables. Autre indice probant de durabilité,
c’est l’institutionnalisation progressive de l’éducation en matière de population et
d’environnement dans le système d’enseignement. Enfin, notons que l’essentiel des activités
sur le terrain est conduit par des actrices-teurs relèvant de l’Etat et des ONG/associations.
C’est dire que l’UNFPA a bâti son programme sur des bases pérennes.
Appropriation de politiques, des procédures et des outils
Déjà, par le simple fait de l’alignement aux politiques nationales, et donc à leurs différents
instruments (stratégies, procédures, méthodologies, outils, etc.), le programme se met en
situation de faciliter l’appropriation des concepts qu’il utilise pour décrire ses interventions.
Les partenaires nigériens du programme, qu’ils proviennent des structures publiques
(directions de ministères ou établissement public à caractère administratif) ou de la société
civile (chefs traditionnels, oulémas, ONG, etc.), se retrouvent parfaitement dans les
politiques, procédures et outils qui sont repris par l’UNFPA, en conformité avec les options
du pays. Et, tout au long du programme, de sa conception à son évaluation finale, ces
partenaires d’exécution ont participé activement à toutes les étapes.
Le seul bémol relevé par les partenaires sur le terrain concerne la maîtrise des règles et
procédures comptables et financières de l’UNFPA.
79
Exécution nationale (NEX), fondement de la durabilité
On ne le dira jamais assez, le renforcement de la partie nationale, notamment des services du
Gouvernement en charge directe des PTA, est une réalité vivace dans le programme. Ce qui
est poursuivi à travers ce renforcement, c’est aussi une forte responsabilité et appropriation.
« Le concept même d’exécution nationale désigne à la fois une modalité d’exécution et un
objectif de développement, sans doute le plus important de toute la politique de coopération
technique multilatérale ». Même si dans le programme objet de la présente évaluation finale,
des problèmes subsistent quant à la coordination nationale tutelle du programme, on peut
convenir que des efforts substantiels ont été consentis pour faire de l’exécution nationale un
puissant « facteur de changement et de durabilité ».
Organisations de la société civile (OSC), vecteurs des changements sociaux et de
durabilité
A ce niveau, l’implication des OSC, des chefs traditionnels et des oulémas est une constante à
l’UNFPA. Même si tout a tendance à venir de Niamey (forte centralisation des activités,
quasiment pas d’initiatives des OSC locales dans les régions), on ressent le travail de ces
partenaires de l’UNFPA jusqu’auprès des cibles bénéficiaires finaux. Le poids des OSC et
surtout leurs expériences et idées mobilisées lors de l’exécution des activités du programme
témoignent de leur rôle comme puissants vecteurs de changement.
Néanmoins, le monde des OSC est très varié. On y retrouve des organisations assez
développées, maîtrisant les problématiques et le terrain, parfois à l’origine de bonnes
pratiques qui sont récupérées et vendues par des organismes plus forts (ONG internationale,
agence des Nations Unies). On retrouve aussi des organisations très peu compétentes, loin des
critères minimaux de professionnalisme et de qualité. L’UNFPA gagnerait à renforcer les
OSC nationales qui "marchent". L’on gagnerait également énormément à impliquer et
encourager les OSC en région.
Participation communautaire responsable
L’engagement et la pleine participation des communautés est un outil fondamental de
réussite, et donc de pérennité des actions de développement. Cela est très évident sur les
questions de population où l’enjeu est beaucoup plus, et de loin, comportemental que
technologique. Sans adhésion des communautés, aucun progrès ne peut être accompli dans la
voie de la maîtrise de la fécondité.
La présence dans le programme des chefs traditionnels et des leaders religieux est un pas
important. La mise à contribution de relais type écoles des maris et autres comités de soutien
constitue également un moyen de promotion de la participation communautaire. Car, quelque
part, ce sont là tous des représentants des communautés. On peut aller plus loin et l’on doit
aller plus loin. Avec l’exercice et le temps, les multiples activités de commanditaires variés
auxquelles ils contribuent, chefs, oulémas et relais finissent souvent par se confondre
(auxiliairisation) à l’institution ou au programme qui les utilise et oublier ainsi les
communautés.
80
C ONCLUSION : le programme s’appuie bien sur des institutions solides et son dessein se
confond avec la vision et les visées gouvernementales. Ses stratégies de formation et de
renforcement de capacités et de compétences touchent à la fois les personnes et institutions de
l’Etat et les actrices-teurs de la société civile. Il reste à améliorer la coordination nationale,
imprimer au programme des empreintes régionales (locales) des réalités variées du Niger, et
mettre en place les leviers de la constitution d’une masse critique de compétences en matière
de population et développement.
4.3 GENRE
4.3.1 PERTINENCE
Question 1 : La formulation des résultats du programme (Produits et Effets) permet-elle
de répondre aux besoins prioritaires des cibles du programme (institutions et populations)
identifiés dans la Politique Nationale Genre (PNG), les conventions ratifiées par le Niger
en matière d’équité et d’égalité des sexes notamment la CEDEF, le Protocole de la Charte
Africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits de la femme en Afrique
et autres , l’UNDAF 2008-2012/2013 et la SDRP?
La pertinence de la Composante Genre est ici analysée en termes : i) d’alignement et
cohérence de la Composante Genre sur les documents cadres nationaux et
internationaux ; ii) et de prise en compte des besoins des populations cibles.
Cohérence de la composante Genre avec les politiques, orientations nationales et les
textes cadres internationaux :
La mise en œuvre de la Composante Genre est en cohérence avec la SDRP, et s’inscrit plus
spécifiquement dans le 4ème programme intitulé « Programme de responsabilisation des
couples et d’autonomisation économique des femmes qui a pour but de promouvoir l’égalité
et l’équité à travers le plaidoyer/sensibilisation sur les droits humains, la révision/adoption
et l’application des textes législatifs favorables à l’élimination de toutes les formes de
discriminations à l’égard des femmes. Ce programme cherche également à renforcer
l’autonomie économique des femmes, à travers leur accès à des postes politiques, de
responsabilités et la promotion des activités génératrices de revenus.
Un axe stratégique de la SDRP cible la réduction des inégalités et le renforcement de la
protection sociale des groupes vulnérables dont les femmes et adresse le redressement des
déséquilibres dans les secteurs de la formation, des activités administratives et des
responsabilités politiques pour réduire la vulnérabilité des groupes défavorisés.
La politique du Niger en matière de genre, explicitement définie dans la Politique Nationale
Genre (PNG)26 est largement prise en compte par le 7ème Programme qui considère le genre
comme :
26
La PNG est articulée autour de quatre leviers fondamentaux identifiés comme enjeux de l’équité et de l’égal accès des hommes et des femmes. Ces enjeux sont : −
la promotion équitable de la situation et de la position sociale de la femme et de l’homme au sein de la famille et dans la communauté ; −
la promotion équitable du potentiel et de la position de la femme et de l’homme au sein de l’économie du ménage et dans l’économie de marché ; −
la promotion de l’exercice équitable des droits et devoirs des femmes et des hommes et le renforcement de l’accès et de la position des femmes au niveau des sphères de décision ; −
l’amélioration de l’impact des interventions en faveur de l’équité et de l’égal accès des hommes et des femmes. 81
i)
non seulement un axe transversal pour les composantes SR, Population et
Développement et les procédures de gestion (budget, suivi désagrégé) ,
ii)
mais aussi, comme une composante à part entière facilitant ainsi la mise en œuvre
du programme dans les questions de genre et droits humains en termes de
changement de comportement favorable.
La composante Genre, cristallisant les autres composantes de par sa transversalité, fait du 7e
programme, un programme genre dès sa conception. En effet, la problématique genre du pays
avait été analysée dans le plan d’action du programme de pays (CPAP) et les défis adressés
par le présent programme correspondent véritablement aux enjeux importants que vivent les
femmes nigériennes.
Quatre années après son opérationnalisation, ce programme a permis d’implanter les bases
d’une action de longue durée à travers des actions de renforcement des capacités à différents
niveaux qui a débouché sur l’amorce d’une transformation favorable de la vision du genre
dans les autres composantes du programme.
La composante genre est en cohérence avec la PNG, dans la réalisation de l’axe stratégique 1,
« Institutionnalisation de l’approche genre à tous les niveaux », à travers les résultats 3 et 4 :
− les leaders d’opinion ont compris l’approche genre dans toutes ses implications
(sociale, économique et politique) et l’appliquent ;
− les acteurs de la société civile et communautaires se sont approprié les outils de
l’approche genre ;
− les femmes ont aussi compris les nombreux enjeux et droits qui sont les leurs et vivent
au quotidien des réponses favorables et adéquates à des préoccupations longtemps
demeurées sans appel.
En effet, dans la stratégie de mise en œuvre de ce programme, le ciblage du partenariat avec
des leaders communautaires (les chefs traditionnels, les ulémas, les ONG nationales, etc.) est
pertinent et a incontestablement participé au renforcement de leurs capacités en genre en
termes d’apprentissage, de transfert de connaissances genre et de promotion consciente de
nouvelles pratiques plus équitables auprès des populations.
La pertinence même de cette approche réside fondamentalement dans le choix fait d’une
approche qui concilie harmonieusement les questions de genre avec la recherche de
changement de comportement, malgré sa lenteur et les précautions énormes qu’elle requiert.
L’axe stratégique 3 de la PNG qui concerne « la Valorisation des potentialités des femmes
dans le développement » est aussi pris en compte. Le Programme contribue à la réalisation
des résultats du troisième objectif :
− les responsabilités familiales ne sont plus un obstacle au développement des activités
professionnelles des femmes ;
− les AGR des femmes sont valorisées et leur assurent une autonomie financière ;
− les femmes accèdent facilement aux services sociaux de base ;
− les femmes connaissent mieux leurs droits et les font valoir.
Dans l’ensemble, la composante Genre du 7ème Programme est en cohérence avec les
principaux documents de politique nationale et s’inscrit dans le cadre de l’atteinte de leurs
résultats. Ces mêmes résultats sus mentionnés adressent les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) qui mentionnent un objectif spécifique consacré à « la promotion de
l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.
Cette composante Genre prend en considération les instruments juridiques internationaux et
régionaux de protection des droits des femmes à travers la promotion des droits humains et la
82
lutte contre les violences basées sur le genre dans les politiques et programmes ; elle s’inscrit
clairement dans le cadre de la mise en œuvre de la CEDEF et de la Charte Africaine des
Droits de l’Homme et des Peuples : elle aborde la CEDEF telle que ratifiée par le Niger avec
ses insuffisances selon une option qui vise à lui restituer, dans la pratique, ses mesures
d’équité en la faisant mieux connaitre ; une reconsidération, de façon participative et
inclusive, par les parties prenantes y compris ses opposants est ciblée avec tact à travers la
construction d’un argumentaire islamique sur l’équité de genre plus favorable et socialement
acceptable ; en outre, il est capital de mentionner ici que cette composante traite la question de
la participation des femmes aux instances politiques conformément au Protocole, à la Charte
Africaine et à la déclaration solennelle des Chefs d’Etat en 2004 à Maputo en faveur de
l’égalité entre les hommes et les femmes dans les instances de décision et au niveau des
postes électifs à travers les appuis ciblés aux femmes engagées dans la politique au niveau
national.
Par ailleurs, la composante s’inscrit dans les directives adressées par la CEDEAO, qui invite
ses Etats membres à donner une importance particulière au renforcement des capacités
économiques des femmes et à la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle adresse
aussi les institutions étatiques et la société civile conformément aux évaluations périodiques
de Beijing+5 en 2000, de la CIPD+10 en 2004 et de Beijing+10 qui ont constaté un bilan
mitigé, obtenu en matière d’équité et d’égalité des sexes en raison notamment de
l’inadéquation des mécanismes nationaux en agissant sur différentes institutions étatiques à
des échelles différentes pour institutionnaliser le genre et placer ainsi les bases d’un
développement équitable et durable.
Dans le cadre du SNU, la composante est ancrée dans l’EFFET UNDAF 3 « D’ici 2013, les
institutions nationales gouvernent démocratiquement dans le respect des droits humains, de
l’équité de genre et contribuent à la consolidation de la paix. » Elle concourt à la réalisation
de deux effets Programme :
− effet programme 1 : «les institutions nationales et locales mettent en œuvre des
reformes visant la réalisation des OMD, la consolidation de la démocratie et de l’Etat
de Droit, la prévention et la gestion des crises et conflits, dans le respect des Droits
Humains. » Et
− effet programme 2 : «les populations participent équitablement au processus de prise
de décision, exercent le contrôle citoyen de l’action publique, disposent et utilisent un
service de proximité efficace et de qualité. »
Concernant le plan stratégique de l’UNFPA, cette composante constitue une dimension
essentielle par rapport aux droits en matière de SR.
Prise en compte des besoins des populations cibles :
La composante Genre répond aux besoins, tels que identifiés par la PGN des groupes
vulnérables particulièrement des femmes et des filles, en matière de :
− l’accès équitable aux services sociaux de base en ce qui concerne spécifiquement
la SR, l’éducation scolaire pour les filles et l’alphabétisation pour les femmes ;
− la protection des femmes et des filles contre les VBG et leur réinsertion
économique et sociale ;
− la participation des femmes aux instances de prise de décisions.
83
Question 2 : Les indicateurs élaborés à chaque niveau de la chaîne des résultats (intrants,
extrants, effets) et pour les hypothèses et risques étaient-ils pertinents, appropriés et
accessibles pour mesurer et suivre les progrès réalisés en matière d’équité et d’égalité de
Genre?
Pertinence et accessibilité des indicateurs
Un ou plusieurs indicateurs sont formulés pour mesurer et renseigner l’évolution des trois
produits de cette composante en termes
PRODUIT 2.1 : La participation au processus de prise
d’avancée ou d’atteinte de la valeur cible en fin
de décision et l’exercice du contrôle citoyen au niveau
national et local, via des mécanismes institutionnels et
de chaque année. Actuellement la valeur
juridiques opérationnels par les communautés et les
disponible au niveau du chargé de suivi remonte
OSC, notamment les femmes et les jeunes, renforcés.
à décembre 2011.
•
•
% des femmes au gouvernement
% des sièges occupés par les femmes au
parlement
Certains indicateurs sont renseignés une fois
pendant la vie du programme car ils sont liés au
processus électoral quinquennal : % des sièges
occupés par les femmes au parlement. Le second indicateur (% des femmes au gouvernement)
est renseigné périodiquement au gré des nominations gouvernementales.
Ces deux indicateurs doivent en principe dans le cadre de leur suivi donner lieu à des mesures
correctives en termes d’activités qui appuient favorablement leur évolution. L’application de
la loi sur les quotas devra servir de base : au moins 10% des femmes siègent comme
parlementaires ; et au moins 25% des femmes sont membres du gouvernement (valeurs
minimales mentionnées par la loi). Et le non respect de ces quotas qui ne sont par ailleurs pas
pris en charge à travers l’exécution d’une stratégie ou une activité dans le cadre logique
(exemple la diffusion de la loi sur les quotas au sein des partis politiques et les possibilités de
recours au tribunal offertes aux femmes lorsque le quota n’est pas respecté avec des appuis
des ONG et associations).
D’autres indicateurs conçus pour combler un vide de grande importance en matière de VBG,
sont de nature quantitative, suivis et
Produit 1 1 : les capacités des institutions nationales locales et de la
société civile pour la prévention, la prise en charge et la lutte contre la
renseignés
collectivement
chaque
violation des droits humains, notamment les violences faites aux femmes
trimestre par différents partenaires à
et aux enfants, y compris en situation d’urgence sont renforcées.
divers niveaux d’implication dans la
•
Nombre de cas de violation des droits humains
•
% des cas de violation des DH rapportés et pris en charge
mise en œuvre du produit ; ils
•
% des populations prises en charge pendant les situations de crise
permettent de disposer d’une situation
de référence en matière de violence
basée sur le genre. Des études spécifiques, très pertinentes, tiennent lieu d’étude de base et
facilitent l’appréciation des avancées qualitatives.
Produit 1.2 : Les stratégies sectorielles et les CDMT permettant la
réalisation des OMDs et intégrant les principes des droits humains et de
l’égalité des sexes, dans les domaines couverts par l’UNDAF,
disponibles
•
Nombre de politique et de stratégies y compris le CDMT élaborés
et tenant compte des principes relatifs aux droits humains et
principes relatifs à l’égalité des sexes
Cet indicateur est pris en charge par le
MP/PF/PE pour mesurer les évolutions
en matière de textes et de stratégies
sectorielles.
Tous les indicateurs n’ont pas de
limites temporelles même s’ils sont
annuellement renseignés pour certains ; ils ne comportent pas de ce fait une exigence en
termes de niveau d’évolution à atteindre en fin de phase pour les acteurs de mise en œuvre au
niveau des régions.
84
Les résultats visés par la composante étant essentiellement liés au changement de
comportement, des indicateurs qualitatifs auraient permis une meilleure appréciation des
nouvelles attitudes et de nouveaux comportements.
Question 3 : Dans quelle mesure la chaîne des résultats de la Composante Genre répondelle à une logique d’intervention cohérente permettant de contribuer aux objectifs
stratégiques définis dans les cadres nationaux de développement sectoriels?
Analyse de la chaîne de résultats par rapport à la logique d’intervention :
Les produits de la composante Genre sont essentiellement orientés vers le renforcement des
capacités techniques et institutionnelles en vue de réaliser des changements déterminés pour
la mise en œuvre de la PNG au niveau : i) des structures gouvernementales et institutions
nationales (ministères, directions régionales, directions départementales, conseils communaux
et services communaux) ; ii) et de la société civile, (ONG, associations, réseaux).
Des mécanismes sont mis en œuvre pour : i) lutter contre les violences basées sur le genre et
prendre en charge les victimes ; ii) lever les contraintes de l’accès équitable des femmes et des
enfants aux formations sanitaires ; iii) prévoir et prévenir l’enracinement des contraintes
actuelles auprès des jeunes.
L’analyse de la théorie de changement dans le cadre de la réalisation des produits exige
d’évaluer l’adéquation et la cohérence de la logique d’intervention du programme :
− le renforcement des structures nationales pour la mise en œuvre de la PNG (Produit
1.2), la structure gouvernementale en charge du genre, les points focaux genre dans les
ministères sectoriels, afin d’institutionnaliser le Genre dans les structures étatiques et
dans leurs activités lors de l’élaboration, la mise en œuvre, l’évaluation des politiques
et stratégies sectorielles ;
− le renforcement de capacités des Organisations Non Gouvernementales et
Associations (Produits 1.1) qui sont des partenaires du Programme pour la mise en
œuvre de la PNG en matière de prise en charge et la lutte contre la violation des droits
humains, notamment les violences faites aux femmes et aux enfants, pour porter les
plaidoyers ;
− La participation politique des femmes est un axe spécifique qui mérite des stratégies
spécifiques qui ne sont pas directement abordées dans ce programme pour concourir
de façon pertinente à la réalisation effective de la participation des femmes.
L’accent mis sur la structure gouvernementale en question (Direction Générale de la
Promotion de la Femme et du Genre) en tant qu’interface entre les partenaires impliqués dans
la promotion du genre et le mécanisme national (Ministère en charge du genre) se justifie par
ses missions de coordination technique, le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre de la
PNG, dans la droite ligne de la déclaration de Paris.
CONCLUSION : La formulation des résultats de la composante (Produits et de l’Effet) adressent directement la besoins prioritaires des femmes et des hommes, identifiés dans différents cadres nationaux de développement (PNG, SRDP et UNDAF), le Plan Stratégique de l’UNFPA 2008‐2012/13 et s’inscrivent dans les orientations données par les conventions ratifiées par le Niger en matière d’équité et d’égalité des sexes, notamment la CEDEF, le Protocole de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatifs aux droits de la femme en Afrique, le Programme d’Action de la CIPD et les recommandations de Beijing. 85
4.3.2 Efficacité
Question 4 : Les interventions réalisées ont-elles permis d’atteindre les cibles de la PNG
en particulier les différentes catégories (de sexe, d’âge et de milieu de résidence) de
femmes et de filles ciblées dans la Composante Genre du programme et de la PNG ?
Prise en compte des populations cibles
La PNG cible le redressement « des inégalités entre les hommes et les femmes qui
constituent un frein à la promotion des droits humains, à la réduction de la pauvreté, à la
croissance économique et au développement durable». Or, elle précise que la réalisation des
objectifs de développement durable exige la participation effective et égalitaire des hommes
et des femmes et ce, à tous les niveaux du processus de création et de redistribution des
richesses. En réponse à cette préoccupation, le 7ème Programme cible à travers la Composante
Genre, les institutions nationales et régionales et locales pour contribuer à une amélioration du
niveau de vie des populations vulnérables.
Les trois produits de la Composante Genre du CPAP 2009-2013 ont été mis en œuvre avec
plusieurs catégories d’acteurs :
− le Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de
l’enfant,
− des institutions nationales comme les DRP/PF/PE, l’Institut National de Statistiques
− les ONG nationales : ANDDH, SONGES, VIE et le Réseau d’Eradication des
Fistules ; et les ONG internationales : OXFAM-Québec et SWISSCONTACT
− les ONG et associations à caractère régional : ANBF, les réseaux des ulémas,
l’association des écoles coraniques.
− les communautés locales à travers des structures localisées avec ou sans
reconnaissance : les écoles des maris, les cliniques juridiques, les groupements des
femmes, les clubs des jeunes défenseurs des droits…
Toutes les actions ont respecté, dans leur mise en œuvre, le ciblage des femmes comme
bénéficiaires prioritaires en impliquant différentes catégories de femmes ou d’hommes
comme actrices et acteurs de cette mise en œuvre.
Dans quelle mesure les différents Produits de la Composante Genre : (i) Capacités
techniques et institutionnelles des structures de mise en œuvre de la PG (gouvernement,
société civile, ONG, privés) renforcées ; (ii) Capacités techniques, managériales et
matérielles des groupements féminins et mixtes renforcées pour leur autonomisation dans
les zones ciblées ; (iii) Mécanismes de lutte contre les violences basées sur le genre y
compris la prise en charge psychologique des victimes renforcés ; et (iv) Leadership
féminin est renforcé pour une meilleure participation aux instances de décision, ont été
réalisés à travers les interventions mises en œuvre ?
Cette partie traite globalement de l’atteinte des produits en termes de qualité et de quantité. La
mesure des indicateurs sera utilisée, mais elle sera étoffée par les différentes appréciations
sus-énoncées.
86
Produit 1 1 : les capacités des institutions nationales locales et de la société civile pour la
prévention, la prise en charge et la lutte contre la violation des droits humains,
notamment les violences faites aux femmes et aux enfants, y compris en situation
d’urgence sont renforcées.
Tableau 16: Lutte contre les violences basées sur le genre
Indicateurs
Départ 2009 2010 2011 2012
Nombre de cas de violation des droits humains
ND
% des cas de violation des DH rapportés et pris ND
en charge
% des populations prises en charge pendant les ND
situations de crise
102
128
20
3
femmes
Ce produit, même s’il comporte des indicateurs, vise l’établissement d’une situation de
référence qui n’existe pas, quant aux violences faites aux droits des femmes et des filles et
aux lois favorisant l’équité hommes / femmes. La présente évaluation ne cherchera donc pas à
évaluer la progression des indicateurs du tableau ci-dessus, mais devra faire le constat que des
chiffres existent aujourd’hui qui tentent de faire le point quant aux VBG. Les différents
intervenants en VBG se sont constitués en réseau et suivent la progression des VBG.
Actuellement, un mécanisme de lutte contre les violences basées sur le genre y compris la
prise en charge psychologique des victimes existe et est renforcé en place et lieu des
structures qui intervenaient de façon disparate. Le réseau regroupe environ 19 ONG et
associations au niveau national et quatre ministères dont le Ministère de la Population, de la
Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, le Ministère de la Santé Publique,
Ministère du Plan et de l’Economie, Ministère de la Jeunesse, du Sport et de la Culture. Un
Centre d'accueil pour la prise en charge des victimes de VBG est mis en place et est
opérationnel.
Le 7ème Programme a permis le renforcement de ce cadre de concertation à travers des actions
de renforcement de capacité. Des réunions semestrielles tentent de faire le point des
informations en matière de plaintes en VBG enregistrées par les différentes structures
régionales. Ce sont ces mêmes chiffres qui alimentent le système de suivi national. Mais il est
important de souligner que certains acteurs qui enregistrent les cas de violences de façon
systématique et qui constituent les lieux de recours les plus utilisés ne participent pas de façon
adéquate à renseigner les indicateurs.
Les systèmes de collecte mis en place au niveau de la police, de gendarmerie, des
associations religieuses et des sultanats reposent sur une personne centrale formée et chargée
des questions de gestion des conflits et violences ; mais sa volonté à collecter laisse à désirer
compte tenu de l’absence de gratification. La perte de deux registres (Police, Sultanat) à
Zinder a suffi pour mettre fin à la collecte des informations ; elle est un acte révélateur. Le
cadre de concertation régional ne semble pas non plus avoir trouvé une solution locale mais
espère l’arrivée d’un autre registre depuis Niamey.
Cette insuffisance au plan institutionnel a un effet réducteur de l’importance des cas de VBG
à enregistrer, dans ce processus d’établissement d’une situation de référence. A Tahoua lors
d’une mission de supervision, il a été noté plus de 700 cas de répudiations (et départs des
femmes) en une année, auprès d’un seul uléma.
87
L’indicateur « Nombre de cas de violation des droits humains » engage plutôt les ONG
membres du réseau ».
La complexité de renseigner ce produit réside dans la multiplicité et la diversité des acteurs
impliqués dans la collecte et le traitement des informations. Certaines données peuvent être
renseignées :
-
plusieurs fois, c'est-à-dire dans tous les lieux de recours visités (une même personne
commence le recours dans une association où elle est enregistrée ; puis elle arrive chez
le sultan et est enregistrée encore, et enfin à la police où elle est encore
enregistrée…) ;
-
ou une personne victime de violence peut ne pas du tout être enregistrée parce qu’elle
n’a pas fait recours du tout ; ou qu’elle s’est rendue au domicile de la personne
chargée de la conseiller et que cette dernière n’a pas comptabilisé son cas.
Dans la pratique, une non-adhésion des institutions non membres du cadre s’observe ; la perte
des registres n’est pas rare à leur niveau et lorsqu’elle intervient, tout effort de recenser les cas
de violences cesse ; cela dénote leur manque d’intérêt quant à la collecte des données.
Dans certaines régions le nombre de registres placés n’est pas maitrisé par le cadre de
concertation qui ne réclame pas les données collectées auprès de certains acteurs comme les
associations religieuses qui, elles aussi, attendent qu’il leur soit demandé ces informations ; et
à force d’attendre, des frustrations naissent de cette incompréhension et cela ne favorise pas
les relations de partenariat entre les différents acteurs et services de prise en charge des
femmes et enfants victimes de VBG.
La prise en charge psychologique des cas de VGB est en cours au niveau des associations et
ONG et qui tentent de réinsérer les victimes dans leurs familles. La majorité des cas de
plaintes sont des cas de violences domestiques et ces associations font de véritables actions de
négociations entre les conjoints. Mais la prise en charge économique et financière est moindre
compte tenu des moyens des structures et
Que dire de cette attitude ? Lors de la crise libyenne
du réseau. L’évolution de cet indicateur est
les interventions ici dans notre région ont concerné
fonction de la capacité technique et
essentiellement l’approvisionnement en aliments en
financière de ces structures « %, des cas de
tentes, etc ? La SR a complètement été oubliée dans
violation des DH rapportés et pris en
un lieu où les professionnelles de sexes ont afflué.
charge ».
Un uléma de la région de Agadez
La prise en compte des violences basées
sur le genre dans les urgences humanitaires
« % des populations prises en charge pendant les situations de crise ». Cet indicateur n’est
mesurable qu’en cas de crise et est en cours d’être renseigné dans la zone de Tillabéry avec un
cas de fistule et trois cas de mariages précoces dans le camp des refugiés maliens, même si la
collecte débutée par le cadre de concertation a pris fin en 2011. Un mécanisme national de
collecte devait prendre le relais.
En effet l’INS devrait dès début 2012 avoir mis en place un mécanisme national opérationnel.
Mais à la date actuelle l’activité est loin d’être terminée compte tenu de la surcharge de travail
concernant le recensement de la population. Le système de collecte des données est ainsi
bloqué et les données de base pour renseigner les indicateurs ne sont pas encore disponibles
concernant la problématique de la VBG
Une autonomisation régionale du cadre de concertation avec une structure dynamique animée
par un coordonnateur régional aurait pu permettre la réalisation du produit. Chaque ONG
envoie ses données à sa coordination nationale. Il n’existe pas de mise en commun des cas
88
enregistrés au niveau régional. Les échanges qualitatifs avec certaines de ces ONG, laissent
entrevoir qu’il existe de nombreux cas enregistrés par an et par structure et que le processus
de collecte d’informations est bien avancé.
Les 16 jours d’activisme constituent la période phare des activités, autour d’une campagne de
sensibilisation auprès d’une grande diversité de population (particulièrement dans les écoles
et les quartiers au niveau des groupements de femmes) et aussi des conférences et débats à la
radio. Dans l’ensemble, ces campagnes de sensibilisation demeurent peu efficaces car elles
sont annuelles et ne sont pas organisées certaines années (2011 à Zinder). Le cadre de
concertation reste aussi dépendant du niveau national : « à ce jour, nous sommes bien en
début du mois de novembre, mais nous ne savons pas si nous allons ou pas organiser des
campagnes de sensibilisations pour les 16 jours d’activisme, nous n’avons aucune
nouvelle du niveau national » (un membre d’un cadre de concertation régional).
L’autonomisation des cadres régionaux à travers un partenariat direct avec l’antenne régionale
de l’UNFPA ou la DRP/PF/PE et aussi une action de mobilisation de fonds complémentaires
par le cadre régional de concertation serait plus efficace.
Le renforcement des capacités des services de prise en charge des femmes et enfants victimes
de violences basées sur le genre comme la police, la gendarmerie, la garde nationale, la
chefferie traditionnelle et les agents de santé, les leaders religieux, les syndicats, a été une
activité basée sur une session de formation de deux agents par structure ; elle n’a pas
forcement été suffisante pour engendrer des changements, pas même en termes d’une
implication dans la collecte des données pour renseigner les indicateurs. Une formation ciblée
d’une même institution de prise en charge aurait sans doute été plus porteuse de changement
au sein dudit service.
Sur le plan médiatique, les activités ont aussi démarré avec la formation de journalistes. Les
autres actions prévues dans ce cadre comme le plaidoyer (adoption des instruments juridiques
ou levée des réserves sur la CEDEF) sont en cours avec la réflexion sur le projet de texte de la
loi concernant la répudiation. Un forum national a été organisé avec la participation du
MP/PF/PE.
Aujourd’hui trois cadres de concertation sont dynamiques, bien coordonnés, et exercent des
activités de façon efficace avec les populations : Zinder, Niamey et Tillabéry. Ce dynamisme
est sans doute en lien avec la mise en œuvre concomitante d’un autre avec « Campagne nous
pouvons ». La combinaison des deux stratégies pourrait orienter l’élaboration du programme
de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, dans le cadre de la stratégie
basée sur la mise en place d’un plan d’actions relatif aux politiques en faveur des femmes.
Promotion des droits humains
Le renforcement des capacités et la mise en place d’un para juriste (par clinique) par
département a donné lieu à des activités de sensibilisation sur le terrain qui se sont traduites
par l’accompagnement des plaignantes et plaignants vers les cliniques juridiques.
L’innovation portée par cette composante dans le programme de ANDDH, est la féminisation
des para juristes (par exemple 4 femmes sur les 9 du département de Zinder) qui ont jusqu’ici
été des hommes en grande majorité. L’appui complémentaire en matière d’assistance
judiciaire dans certaines cliniques a déclenché un plus grand recours au service de la justice
pour les violences extraconjugales.
Les femmes connaissent leurs droits, font
recours ; elles entament des procédures à la
justice mais, sont bloquées par les questions
financières.
Ce fait décourage les autres femmes qui
n’osent plus entreprendre inutilement des
procédures et porter à vie les couts sociaux
de la honte dans leur communauté.
Un membre du cadre de concertation La féminisation des parajuristes a facilité un plus
grand recours des cliniques par les femmes. Il ressort
des entretiens que les plaintes de ces dernières sont,
dans une très grande proportion, du domaine de la
89
violence conjugale. Ces violences domestiques sont plutôt traitées à l’amiable auprès des
instances traditionnelles de recours. Parmi le faible pourcentage des femmes qui osent aller au
niveau des services étatiques de recours, rares sont celles qui poursuivent la plainte jusqu'à
son aboutissement, et elles abandonnent les procédures engagées à cause des couts sociaux
très élevés qu’elles ne sont pas prêtes à endurer. Pour les plus courageuses, la barrière des
coûts financiers les arrêtent. De telles situations annulent les efforts de sensibilisation.
Une assistance judiciaire devra, comme prévue par le 7ème Programme, accompagner les
actions d’information en matière de DH et VBG.
L’intégration de l’approche Droits Humains dans les écoles à travers les Clubs des Jeunes
défenseurs des droits dans 35 établissements secondaires (5 établissements scolaires retenus à
Zinder, 4 à Agadez et 4 à Dosso), 10 à 15 élèves par écoles, supervisés par 2 enseignants,
organisent des séances de sensibilisation sur les différentes thématiques : scolarisation des
filles, mariage précoce, mariage forcé, droits des femmes, droits des enfants, gestion des
établissements, gestion des biens communs, droits de grève, droits des élèves, à travers des
activités théâtrales, de chants lors des soirées culturelles et des caravanes nationales.
Les filles sont celles qui rencontrent plus de difficulté à assurer leur assiduité dans les
activités du club en tant que jeunes défenseures de droits, du fait de la restriction exercée sur
leurs sorties par les parents. A Dosso, sur les 15 élèves du club, 4 filles ont dû abandonner les
activités sur la pression des parents.
Cette activité a produit des résultats probants en termes de meilleures connaissances de leurs
droits par les jeunes. Les élèves connaissent leurs droits dans les établissements concernés.
Le résultat visible est le comportement plus responsables des jeunes lors des grèves (demande
d’autorisation des grèves, moins de casse lors des marches mais plutôt des marches
pacifiques) ; les bagarres à l’école ont aussi diminué et produisent des nouveaux clients des
cliniques juridiques à Agadez ; les professeurs qui supervisent les clubs constituent de fait des
lieux de recours en cas de conflits élèves/élèves et élèves/professeurs. L’intégration des Droits
Humains dans les curricula est une option meilleure pour diffuser le droit que celle actuelle
qui consiste selon la volonté des enseignants superviseurs à donner priorité aux textes qui
traitent des droits humains dans l’enseignement du français.
Question 5 : Est-ce que des effets positifs ou négatifs, directs ou indirects, prévus ou non
se sont produits du fait de l’exécution des interventions de la Composante Genre du
Programme ? Ces interventions ont-elles permis d’opérer les changements espérés ?
Toutes ces stratégies engendrent des changements probants dans le cadre du produit :
− les intervenants en matière de VBG disposent d’un cadre de concertation
opérationnel ;
− des connaissances partielles en termes de connaissances de l’importance de la VBG
dans certaines régions ;
− les femmes vont avec plus de confiance vers les associations membres du cadre de
concertation des intervenants en matière de VBG pour dévoiler les violences qu’elles
vivent et y chercher des solutions ;
− un meilleur respect des devoirs citoyens est constaté auprès des jeunes qui observent
les règles dans l’organisation des manifestations estudiantines ;
− le partenariat est facilité entre les associations membres du cadre de concertation et les
institutions de prise en charge des femmes et enfants victimes de violences basées sur
le genre comme la police, la gendarmerie, la Santé ;
90
− les femmes reçoivent des appuis psychologiques précieux et sont guidées dans les
procédures pour porter plainte au niveau des structures compétentes de leur choix.
Tous les membres des cadres de concertation rencontrés lors des entretiens estiment qu’un
fonds d’assistance judiciaire rendrait encore plus efficace leurs activités en termes de
réduction de violences faites aux femmes. Mais dans le contexte actuel, le découragement
s’installe puisque les plaignantes sont freinées dans les procédures par les couts financiers liés
aux prestations dans le cadre de leur plainte. Les femmes rurales font encore moins recours
aux services des cliniques compte tenu du coût des déplacements vers les cliniques et vers les
services étatiques. Les cliniques reçoivent essentiellement les femmes des chefs lieux des
départements. Pour mieux étoffer les actions des parajuristes, il serait utile de chercher des
moyens pour faciliter la communication des cliniques avec les femmes rurales (radios rurales,
mais aussi moyens de déplacements des parajuristes vers les centres ruraux).
CONCLUSION : La mise en œuvre du produit 1.1 a permis de faire prendre conscience aux
différents acteurs de l’importance et des conséquences des différents types et formes de
violences basées sur le genre (soit 1097 personnes dont155 hommes, 88 femmes, 394filles,
460 garçons cessent de banaliser les violences et s’engagent à informer et sensibiliser les
membres de leur communauté).
Des rapports et études donnent des informations sur le phénomène.
Les leaders formés et informés ont pris la relève sur le terrain et présagent à moyen et à long
termes un changement dans les communautés sensibilisées (Un Centre d'accueil effectif pour
la prise en charge des victimes de VBG est mis en place, et opérationnel). Ce produit
contribue à la réalisation du Programme d’Action de la CIPD et des recommandations de
Beijing.
Produit 1.2 : Les stratégies sectorielles et les CDMT permettant la réalisation des OMDs
et intégrant les principes des droits humains et de l’égalité des sexes, dans les domaines
couverts par l’UNDAF, disponibles
Question 6 : Dans quelles mesures ces textes permettent la réalisation des OMDs et
intègrent les principes des droits humains et de l’égalité des sexes, dans les domaines
couverts par l’UNDAF.
Situation de référence de l’indicateur
Nombre de politiques et de stratégies dont les CDMT sont élaborés et intègrent les principes
des droits humains et de l’égalité des sexes
L’évaluation à mi parcours mentionne qu’en 2010 des avancées sont observées concernant
l’élaboration de textes : PNPF, Plan décennal de la PNG, CDMT, Manuel d’intégration du
genre dans les politiques et programmes, stratégie pour la budgétisation sensible au genre,
Plan d’action, manuel de budgétisation sensible au genre selon l’évaluation à mi parcours.
En 2011, la situation se caractérise par :
− adoption du plan décennale de mise en œuvre de la politique nationale genre ;
− révision de la politique nationale de la promotion de la femme pour prendre en
compte la dimension autonomisation de la femme ;
− élaboration du CDMT sectoriel PNG/ politique protection de l’enfant ;
− adhésion des ministères sectoriels au processus d’intégration du genre dans le budget
− un CDMT efficacement mis en œuvre ;
− plan d’action du REFAMP élaboré et mis en œuvre ;
91
− élaboration d’un plan stratégique pour le ministère de la Population, de la promotion
de la femme et de la protection de l’enfant ;
− développement d’une stratégie d’appropriation de la PNG ;
− définition d’une stratégie de formation des formateurs en genre tenant compte de
l’atelier de validation ;
− plan d’action issu de l’atelier de formation des cadres sur la budgétisation sensible au
genre et l’identification de deux ministères pilotes pour la budgétisation sensible au
genre.
En 2012, suite à un renforcement de capacité pour élaboration d’un CDMT genre qui prenne
en charge le CDMT concernant la promotion de la femme et protection de l’enfant (élaboré en
2010) et l’élaboration d’un CDMT genre concernant la population pour en faire un seul pour
le nouveau Ministère qui intègre les questions de population, un plan stratégique du
MP/PF/PE a été élaboré et mis en œuvre.
L’existence de ces textes assure la mise en œuvre de la PGN.
Question 7 : Quelle efficacité de la méthode de mise en œuvre de cette activité ? Quelle
contribution du FNUAP ?
Capacités techniques et institutionnelles des structures de mise en œuvre de la PGN
(gouvernement, société civile, ONG, privés) renforcées
Le renforcement de capacités des cellules Genre des ministères pour
l'institutionnalisation du genre et droits humains dans les politiques et programmes
Vingt et un (21) cellules genre existent ; 42 membres de ces cellules et cadres du ministère de
la Population, promotion de la femme et protection de l’enfant ont été formés à l’utilisation du
manuel d’institutionnalisation du genre dans les politiques et programmes. Aujourd’hui, 2
cellules sont très performantes : celle du Ministère de la santé et celle l’hydraulique qui font
appel aux cadres du MP/PF/PE pour les former et les appuyer en cas de besoin (exemple, dans
leur processus de budgétisation genre). Deux autres cellules de l’éducation et du commerce
sont aussi relativement dynamiques.
Le nouveau guide de l’élaboration des PDC a pris en charge l’intégration du genre avec
l’implication des cellules genre.
La stratégie développée est basée sur le mainstreaming genre au niveau de la Direction
Générale de Promotion de la Femme pour atteindre ce produit basé sur le renforcement des
capacités des hauts responsables de l’administration centrale, des régions et départements et
des communes, « afin d’institutionnaliser l’égalité des sexes, l’équité du traitement des deux
sexes et les principes relatifs aux Droits de l’Homme et d’en tenir compte lors de
l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques et stratégies
sectorielles ».
La démarche qui intègre la structure même du MP/PF/PE et ses procédures de travail assure
une certaine efficacité qui dérive de la nature même de cette démarche.
Le renforcement des capacités est basé sur la mise en place d’un noyau de formateurs et la
mise à leur disposition de nouveaux modules de formation en genre ; des noyaux régionaux
de 10 à 12 formateurs ont été mis en place qui à leur tour ont formé des noyaux
départementaux.
La mission d’évaluation n’a pas constaté des actions de renforcement des capacités par les
noyaux régionaux ou départementaux afin de multiplier le nombre de personnes formées dans
les régions ou les départements.
92
La contribution de l’UNFPA a permis d’assurer le renforcement de capacité des responsables
de l’administration centrale (régionaux et départementaux) et décentralisée (des maires, des
conseillers), des ONG pour une meilleure prise en compte du Genre dans la planification de
développement. Dans ce cadre aussi, la sensibilité au genre des maires a été un facteur
favorisant le même exercice lors des révisions des PDC. A Doutchi, un Maire qui a suivi la
formation a facilité la révision du PDC en respectant la prise en compte transversale du genre
et tout en prêtant une attention particulière aux intérêts des femmes et des filles.
La formation des acteurs chargés de la formulation, la mise en œuvre et le suivi évaluation
des PDC en intégration du Genre sur la base du guide27dans les PDC a été faite en 2010 et
2011 suivie d’une mise en pratique de la formation dans deux communes par an (En 2010
formation à Zinder : appui aux PDC de Gouna et de Zinder II et, en 2011 à Zinder I et
Magaria). Au Total 25 communes ont été formées.
Les départementaux réclament la formation en budgétisation genre pour compléter leur
expertise en Genre et planification, et une action plus spécifique pour faciliter l’intégration du
genre dans les PDC à travers la révision du Guide National d’Elaboration des PDC pour éviter
que les experts recrutés par les communes omettent la prise en compte du genre. Cette action
de formation a fait l’objet d’une évaluation en 2011 par l’IGN qui mentionne le manque de
mise en pratique des formations et la nécessité de recyclage.
Au niveau central, les acteurs formés mettent en pratique les formations reçues à travers la
révision des politiques sectorielles, l’élaboration des curricula de formation, les guides de
plaidoyer et les outils d’institutionnalisation de genre.
Intégrer le genre dans les enseignements de l’IFTIC et l’ENSP est un processus en cours
qui a récemment démarré avec deux sessions de formation en genre.
Question 8 : Est-ce que des effets positifs ou négatifs, directs ou indirects, prévus ou
non se sont produits du fait de l’exécution des interventions de la Composante
Genre du Programme ? Ces interventions ont-elles permis d’opérer les
changements espérés ?
− Une intégration plus efficace du genre dans les cadres nationaux d’orientation
(politiques, stratégies, programmes et projets) devra contribuer à améliorer le
fonctionnement du mécanisme de coordination intersectorielle en matière de genre.
− On assiste à un début de la prise en compte du genre au niveau déconcentré dans les
PDC.
CONCLUSION : La mise en œuvre de ce produit a permis de disposer de cadres assurant la
participation équitable des femmes dans tous les domaines de vie communautaire. A travers
ce produit, le Bureau Pays a contribué à la prise en compte des spécificités des droits de la
femme en matière des droits humains.
Produit 2.1 : La participation au processus de prise de décision et l’exercice du contrôle
citoyen au niveau national et local, via des mécanismes institutionnels et juridiques
opérationnels par les communautés et les OSC, notamment les femmes et les jeunes,
renforcés
27
Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant -IGN et UNFPA,
Manuel pour l’institutionnalisation du Genre dans les Organisations, les Politiques et les Programmes, 133
pages, décembre 2010.
93
Question 9 : Leadership féminin renforcé pour une meilleure participation des femmes
aux instances de décision, a été réalisés à travers les interventions mises en œuvre ?
Les indicateurs qui sous-tendent ce produit sont contenus dans le tableau ci-dessous
Tableau 17: Situation des indicateurs
Indicateurs
Cible 2009
% des femmes au gouvernement
Pourcentage de femmes six (6) femmes sur 26
au
gouvernement Ministres soit 23,08%
21,18% en 2009
(cible 2013 : 30%)
Indicateurs en 2011
(limite minimale selon la loi= 25%)
% des sièges occupés par les femmes Pourcentage de sièges 15 femmes sur 113
au parlement
occupés par les femmes députés soit 13.27% en
au parlement = 9,73%
2011
(cible 2013 : 25%)
(limite minimale selon la loi = 10%)
Malgré l’existence de la loi sur les quotas, il reste beaucoup à faire. Le quota des femmes est
plus ou moins proche de la limite inférieure prévue par la loi et loin d’atteindre les prévisions
de 30% au gouvernement et 25% au parlement (Données MP/PF§PE). La participation des
femmes s’améliore, certes, mais demeure encore faible au niveau de ces instances de prise de
décisions.
Les principaux facteurs qui ont contribué à l’atteinte de ce produit sont :
L’appui aux journées commémoratives
Parmi les journées commémoratives, figure la célébration de la journée de la femme le 13
mai, avec la réalisation d’activités de communication pour un changement de comportement
autour des questions d’interrelations population et développement et la promotion des droits
de la femme, de l’éducation, de la VBG, des droits des enfants des personnes vivant avec un
handicap.
L’appui au Réseau des Femmes Ministres et Parlementaires Africaines – section du
Niger pour la promotion de l’agenda des femmes et du leadership féminin qui assure la
formation et l’information des femmes leaders pendant les périodes électorales et lors de
grandes rencontres féminines (Safem)
Une large visée en termes de renforcement des capacités en genre
Les DRP/PF/PE ont assuré dans le cadre de l’IGN, la tenue de plusieurs prêches à travers les
groupements des ulémas hommes et femmes en Genre et Islam sur la base de l’argumentaire
islamique sur l’équité de genre, révisé28 et des guides de prêches validés ; la formation des
formateurs a concerné les noyaux régionaux, départementaux et commence en 2012 à
atteindre les communes, conformément à la mise en œuvre des recommandations du Forum
international sur l’équité genre dans un contexte islamique. La majorité des ulémas
rencontrés estiment être confiants lors des prêches compte tenu de la cohérence du contenu de
la formation avec l’Islam.
28
Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant -IGN et UNFPA,
Argumentaire islamique sur l’Equité de Genre, 36 pages, décembre 2006
94
L’appropriation du contenu de l’argumentaire est effective avec les ulémas et est en cours
d’évolution avec la population qui écoute les prêches.
Le mariage des enfants de moins de 18 ans demeure la
Comment accepter une limitation de l’âge
question la plus difficile à défendre sur le plan de
de mariage pour une fille Lorsque le
l’Islam et la moins acceptée par les ulémas rencontrés
Coran permet à un père de marier sa fille
aussi bien hommes que femmes. Mais dans l’ensemble,
à sa naissance. Mais il dit aussi que la
ces prêches ont touché un grand nombre de femmes et
fille retrouvera son époux quand elle sera
d’hommes et de jeunes du fait de l’utilisation des
« femme ». Et tout le débat se situe à ce
niveau : quand est-elle vraiment une
medias publics, privés et communautaires et ont eu un
femme ?
impact important en termes de couverture. L’intérêt
qu’ils suscitent amène les partisans et les opposants à
Un uléma membre du groupement
d’Agadez
prendre part à l’écoute et nombreux sont ceux et celles
qui adhérent en termes de positionnement. Le
changement de comportements les plus perceptibles concernent la scolarisation des filles,
mais aussi les questions de SR. La planification familiale fait encore l’objet de quelques
controverses, mais nombreux sont les jeunes couples qui l’adoptent surtout dans les zones de
fort taux de saturation foncière.
Au niveau des communautés rurales, les émissions radios, les caravanes avec l’implication
des leaders religieux hommes et femmes sont réalisées dans toutes les régions en vue de faire
des plaidoyers pour la prise en compte des droits des femmes dans la gestion des ménages et
des communautés. La mobilisation des populations et leur participation dans les débats
témoignent de l’intérêt qu’elles portent aux thèmes abordés.
Les acquis enregistrés sont le renforcement des capacités des leaders religieux, leur
appropriation de fait des argumentaires islamiques, afin d’assurer l’animation des prêches
équitables dans les villages, par la radio, des productions de cassettes audio et leur
rediffusion dans les médias.
L’Ecole des maris, exercice des droits des femmes à la SR, animation des pairs par les
pairs sur la responsabilisation des hommes
Cette stratégie est en matière de genre la preuve tangible que l’implication des hommes peut
constituer une opportunité pour la promotion de certains
Nos maris se sentent eux-mêmes
aspects dans la condition de vie des femmes. L’école des
responsables de nos choix quant à la
maris a dans le cadre de ce programme permis aux
SR. Le mien a fixé la boite des pilules
face à mon tapis de prière et chaque
femmes de jouir effectivement de leur droit en matière de
soir il s’assure que je me suis vraiment
SR ; et les résultats engendrés par cette stratégie dans la
servie.
région de Zinder, ne sont plus à démontrer (voir analyse
chiffrée de l’augmentation de la fréquentation des
Une femme de Magaria
formations sanitaires par les femmes composante SR). Les
femmes constituent les premières bénéficiaires de cette stratégie, mise en œuvre par les
hommes.
Les résultats atteints sont bien au delà des attentes et les femmes déclarent les bienfaits en
termes prise en charge sanitaire à temps et de la grande responsabilisation des maris sur le
plan de SR. La dynamique engendre un grand engouement auprès des hommes et des femmes
des localités concernées.
La région de Zinder est passée de 11 à 141 écoles des Maris au cours de cette phase.
Actuellement, 131 écoles sont opérationnelles. Dans les autres régions, Dosso, Maradi, et
Tahoua, le processus est en cours d’implantation avec des maris identifiés et en formation
95
pour certains, mais qui n’ont pas encore commencé leurs activités. Le processus de
renforcement des coachs et des superviseurs est aussi en cours. C'est un début de
généralisation qui est amorcé.
L’appui à la promotion socio économique des femmes et des filles
Question 9 : Dans quelle mesure ces résultats ont contribué, le cas échéant,
l’amélioration des conditions juridiques, institutionnelles et économiques pour la
promotion des droits des femmes et des filles et pour favoriser l’équité et l’égalité entre
les sexes, aux Effets UNDAF, aux objectifs de la PNG ainsi qu’aux résultats du Plan
stratégique de l’UNFPA et des OMDs ?
Est-ce que des effets positifs ou négatifs, directs ou indirects, prévus ou non se sont
produits du fait de l’exécution des interventions de la Composante Genre du
Programme ? Ces interventions ont-elles permis d’opérer les changements espérés ?
Le programme a appuyé la promotion socio-économique et le leadership féminin des femmes
à travers deux volets :
− le renforcement des capacités des associations régionales et nationales ;
− l’appui à l’opérationnalisation des Centres de Formation et de Promotion de la Femme
à travers l’équipement des centres de référence au niveau des six régions et formation
des monitrices (formation en cuisine et formation en couture).
La progression des indicateurs de santé
Les écoles de maris constituent une stratégie basée sur l’animation des pairs par les pairs, qui
vise à lever la contrainte principale qui freine la fréquentation des centres de santé par les
femmes dans les communautés où la claustration des femmes et le contrôle des sorties des
femmes s’exercent comme à Zinder et Maradi. Dans ces localités, la hausse de la
fréquentation des centres est due à l’école des maris (quand on compare les chiffres avant et
après l’avènement de ces écoles). La gratuité des soins ne suffit pas pour lever cette contrainte
sociale, comme à Agadez, Dosso.
Dans d’autres localités, la différence, en termes de fréquentation des centres de santé entre les
zones avec écoles des maris et celles qui ne sont pas aminées par ces écoles, n’est pas
significative : et il est probable que dans ces zones où la mortalité maternelle est élevée, le
facteur « gratuité de soins » ait eu un impact aussi favorable.
La fréquentation des mères aux centres d’alphabétisation et des filles à l’école
L’alphabétisation des femmes couplée avec la radio communautaire renforce les capacités
des femmes rurales en matière de leadership et d’autonomisation. L’alphabétisation des
femmes est en hausse et engendre aussi une hausse de la scolarisation des filles. Les
inscriptions augmentent, mais le maintien des filles à l’école est toujours une contrainte que le
7ème Programme aborde de face à travers les actions combinées des ulémas, des services
techniques et des associations des femmes dans le cadre de la promotion du genre, de
l’éducation et de la formation des femmes.
CONCLUSION : Ces résultats contribuent à l’amélioration des conditions institutionnelles et
économiques pour la promotion des droits des femmes et des filles et pour favoriser l’égalité
dans l’accès aux services publiques ; ils contribuent de ce fait aux Effets UNDAF, aux
objectifs de la PNG ainsi qu’aux résultats du Plan stratégique de l’UNFPA et des OMDs. Cet
apport serait encore davantage plus fort si au niveau des régions la même dynamique se
poursuivait avec la formation d’autres institutions par les noyaux de formateurs régionaux.
96
4.3.3 EFFICIENCE
Question 10 : Les ressources mises en place et les interventions (activités) exécutées
étaient-elles réalistes, c’est-à-dire appropriées et adéquates pour réaliser les Produits
attendus de la Composante et contribuer à la réduction des disparités socioculturelles ?
Dans quelle mesure les résultats obtenus justifient-ils les ressources (humaines,
financières, matérielles, politiques et organisationnelles) investies ?
Les PTA constituent la base de planification annuelle des activités à entreprendre avec les
partenaires. Ils sont élaborés sur la base des demandes de fonds de chaque partenaire.
Les PTA sont généralement signés au cours du second trimestre et les fonds mis à disposition
des partenaires un mois plus tard.
Le déblocage tardif des fonds engendre aussi des retards dans l’exécution des activités, ce qui
affecte l’efficience du programme. Les partenaires d’exécution au niveau régional se trouvent
sous pression pour réaliser en 7 mois des activités planifiées sur 12 mois. Les relations entre
partenaires des régions et du niveau central souffrent donc de tensions et de malentendus dus
à ces retards de décaissements qui étranglent littéralement la mise en œuvre du programme.
Cette situation réduit de façon drastique la qualité des actions, de même que leur niveau de
réussite en termes de portée positive sur les bénéficiaires. L’arrêt des activités en décembre
est ressenti au niveau des populations. Certains partenaires se refusent d’engager leurs fonds
propres pour les démarrer en début d’année sans aucune convention avec l’UNFPA.
Niveau de réalisation des stratégies et activités retenues par la composante Genre
Le cheminement méthodologique tel que conçu au départ n’a pas eu de déviations majeures.
Toutefois :
− certaines activités n’ont pas pu être menées pour des raisons de temps et/ou
administratives : formation en budgétisation genre, équipements nécessaires pour
certaines activités (hangars, nattes etc), fonds d’assistance judiciaire, équipement des
femmes formées dans les centres de promotion professionnelle ;
− pour des raisons procédurales (signature tardive des PTA), plusieurs partenaires n’ont
pas pu démarrer leurs activités à temps ;
− l’arrêt brusque de la collaboration avec ANBF sans explication peut porter préjudice
aux activités déjà menées à Zinder qui constitue la région phare des écoles de maris.
Ce malentendu avec l’ANBF de Zinder n’a pas permis la mise en œuvre des activités
en 2012. Cela est dû au fait que la présidente de l’ANBF n’a pas accepté les termes de
transfert des ressources à travers SONGES qui est le partenaire habilité à recevoir les
fonds destinés aux activités des Ecoles des Maris.
Dans l’ensemble, la mise en œuvre des stratégies et activités est efficiente car le programme a
testé au cours de la phase précédente de nouvelles stratégies comme l’école des maris qui
entre dans sa phase de développement.
En cette fin de phase, aucune action n’est inscrite en recherche action et la composante Genre
dispose de stratégies et d’activités (bonnes pratiques) choisies parmi les plus pertinentes et les
plus porteuses déjà testées par les partenaires.
Analyse Coûts des interventions
La composante a bénéficié de 2 535 905 $US. Ce modeste budget a été géré avec rationalité
et conformément aux procédures en vigueur. Dans l’ensemble, les taux d’exécution des
97
budgets annuels sont relativement bas, surtout en ce qui concerne le fonds multi bi dont
l’utilisation est plus exigeante.
Il y a une progression d’année en année des taux annuels d’exécution, due à une meilleure
maitrise des procédures par les partenaires nationaux. Un effort en termes de renforcement de
capacité avait été fait par le MP/MF/PE pour accompagner des partenaires sur demande dans
la mise en application des procédures.
CONCLUSION
:La mission a pu constater que malgré son budget modeste, la composante a
atteint des résultats probants en termes d’efficience et ses stratégies novatrices ont fait l’objet
de voyages d’étude (écoles des maris de Zinder) ; diverses et importantes productions ont été
réalisées et disséminées ; plusieurs outils et supports de communication (argumentaires,
Guides, module de formation, Etudes et recherches, film, etc.) ont été produits et vulgarisés :
on peut donc parler d’efficience. Les actions menées auprès des communautés comme le
renforcement des capacités ou la sensibilisation/animation, requièrent des moyens humains,
matériels et financiers qui ne sont pas visibles, mais qui ont déjà engendré des changements
de comportements importants.
Les partenaires apprécient la flexibilité qui caractérise l’utilisation des fonds en termes de
réorientation possible vers des activités jugées plus pertinentes, plus adaptées au contexte du
Niger.
4.3.4 DURABILITE
Question 11 : Dans quelle mesure les interventions en matière de renforcement des capacités,
ont-elles contribué à améliorer les performances du programme dans la Composante Genre ?
La Composante Genre comporte des interventions qui ont permis de poser les fondements
d’une durabilité des résultats:
Renforcement des capacités techniques et institutionnelles
L’analyse des produits de la Composante genre montre que celle-ci intègre les éléments de
durabilité, notamment à travers le renforcement de capacité en genre des acteurs de mise en
œuvre de la PNG des niveaux national, régional, communal et communautaire dans le cadre
de formations de formateurs régionaux et communaux, de partenariat avec une société civile
organisée pour porter les questions de VBG et de plaidoyer, des formations des pairs par les
pairs pour aborder les catégories des acteurs les plus résistants au Genre.
L’existence de nombreux formateurs à différentes échelles du pays constitue un facteur de
diffusion de messages invitant à de nouvelles pratiques favorables à l’équité.
Sur le plan institutionnel, l’appui au cadre de concertation des intervenants en matière de
violences au niveau national et des les huit régions, l’implication d’une grande diversité
d’acteurs et le respect du principe de subsidiarité est un facteur de prise en charge totale de la
VBG et évite tout conflit de compétence dans la mise en œuvre entre les différentes
institutions et organisations.
Sur le plan juridique, la disponibilité des textes juridiques pouvant régir les cas de violences et
l’argumentaire islamique sur l’équité de genre est un gage de durabilité des actions du
programme sur le terrain. La relecture des textes nationaux régissant la violence et
l’élaboration d’un document islamique sur la violence peuvent contribuer à l’amélioration du
cadre juridique.
Le programme a permis aux femmes, aux hommes et aux jeunes de connaitre leurs droits
humains ; il a aussi appuyé l’émergence d’un cadre de la société civile spécialisée dans la
défense des droits humains pour contribuer à porter des plaidoyers sur les questions brulantes.
98
Question 12 : Dans quelle mesure les partenaires et bénéficiaires des interventions
du programme dans le domaine du Genre se sont-ils approprié les politiques,
procédures et outils développés par l’UNFPA dans la mise en œuvre du
programme ? Les structures impliquées sont-elles capables et désireuses de
poursuivre les activités du programme elles-mêmes ? Les interventions de la
Composante ont-elles inclus une stratégie de sortie visant à permettre la
continuation des activités à la fin du programme?
Stratégie de sortie visant à permettre la continuation des activités à la fin du
programme
Les capacités de la partie nationale ont été renforcées dans le but de la doter d’outils
nécessaires en termes de modules de formation, de bonnes pratiques en termes de stratégies
pour l’intégration du genre dans les politiques et programmes.
Mais la maîtrise de ces outils demande encore beaucoup plus d’efforts en matière de
renforcement de capacités à tous les niveaux, afin que le genre soit pris en compte d’une
manière transversale dans la planification du développement au Niger.
Question 13 : Dans quelle mesure les cibles du programme pourront-elles continuer à
bénéficier des résultats obtenus ? Les conditions nécessaires à la durabilité des résultats
du programme en considérant les aspects de pérennité programmatique, institutionnelle et
financière sont-elles en place ?
Les stratégies visant la continuation des activités à la fin du Programme
Malgré toutes les stratégies développées, il ne sera pas aisé aux structures impliquées dans la
composante de poursuive seules les activités ; Il faudra encore beaucoup de volonté politique,
des moyens en ressources humaines et financières, une plus grande implication des ONG, des
leaders religieux et communautaires non seulement dans toutes les interventions, mais aussi
dans la prise de décisions.
Les acquis en matière de genre sont encore trop fragiles. Le contexte socioculturel ne favorise
pas encore suffisamment l’égalité et l’équité entre sexes. Des efforts restent à faire à tous les
niveaux et dans tous les domaines.
L’implication de plusieurs acteurs basée sur le volontariat (maris des écoles, les parajuristes,
le fonctionnement cadre de concertation) limite la durabilité de leur participation dans le
temps.
CONCLUSION : La société civile dispose de cadres et d’outils de travail et pourra dans un
contexte juridique amélioré par la révision genre de certains textes porter durablement les
actions initiées par le programme.
Le programme a mis à la disposition du gouvernement et développé un nombre important de
stratégies et d’outils permettant la prise en compte de la dimension genre dans les politiques
et programmes nationaux de développement. L’appropriation des concepts et de tous ces
outils par les partenaires nationaux, grâce au renforcement des capacités techniques et
institutionnelles, sont des fondements mêmes de la durabilité. Il s’agit de renforcer chaque
année ces acquis, pour qu’ils fassent partie intégrante du développement humain durable, et
contribuent efficacement à la réduction des inégalités de genre au Niger.
99
5. CHAPITRE V : GESTION DU PROGRAMME
5.1 MODALITES DE GESTION DU 7E PROGRAMME
Le 7ème programme est exécuté selon trois modalités : (i) National Execution (NEX) ou
Exécution Nationale, qui se réfère à l’exécution par une entité nationale (gouvernementale,
para-étatique, etc.) ; (ii) Exécution par une Organisation non Gouvernementale (ONG) soustraitant avec l’UNFPA ; et (iii) Exécution directe qui se fait par l’entremise de l’UNFPA
(Direct Execution ou DEX).
La modalité NEX qui requiert le transfert direct des fonds aux partenaires est utilisée lorsque
les autorités nationales ont la capacité requise d’assurer la gestion technique et financière des
activités du programme. L’exécution des activités du programme exige que l’institution
nationale, jouant le rôle de partenaire de mise en œuvre, assume la responsabilité de la gestion
financière et matérielle afin d’obtenir les résultats attendus, ait l’obligation de rendre compte
en toute transparence.
Par ailleurs, la modalité NEX vise plusieurs objectifs : (i) permettre le renforcement des
capacités des institutions nationales ou des partenaires de mise en œuvre en matière de gestion
financière ; (ii) permettre la culture de la gestion axée sur les résultats et l’habitude de rendre
compte ; (iii) promouvoir l’appropriation nationale.
La modalité DEX s’applique quand les activités nécessitent une technicité, une expertise
sectorielle ou des capacités de gestion spécifiques, ou quand le gouvernement n’a pas de
capacités substantives ou de gestion.
Ces différentes modalités ont été appliquées dans le cadre du 7è programme ; elles sont
contenues dans le CPAP 2009-2013 : remise d’espèces sur la base d’un plan de travail
(PTA) ; paiements directs aux fournisseurs, sur la base de demandes signées par le
responsable désigné du partenaire d'exécution. Au cours de la mise en œuvre du programme,
l’application de ces modalités d’exécution s’est opérée sans aucun problème majeur.
D’après les informations obtenues par la mission, une micro-évaluation est actuellement en
cours pour identifier les partenaires potentiels de mise en œuvre. Ceux qui seront retenus à
l’issue de cette micro-évaluation sont supposés remplir les conditions nécessaires pour gérer
leurs PTA d’une manière responsable.
5.2 CAPACITES DE GESTION DU BUREAU-PAYS
D’une manière générale, l’évaluation a fait le constat que la gestion du programme est
satisfaisante. Les règles et procédures de l’UNFPA sont respectées d’après les documents
consultés et les entretiens que la mission a eus avec les différentes parties concernées. Il y a
eu bon usage des ressources humaines et financières.
Jusqu’ici le bureau pays a montré des grandes capacités de gestion, bien que l’effectif de son
personnel soit insuffisant par rapport aux tâches à accomplir et aux nombreux défis à relever.
Sur un effectif de 42 personnes, un peu plus de la moitié travaille dans les régions (y compris
Niamey).
En conséquence, la ligne de démarcation entre exécution par le Gouvernement et exécution
par l’UNFPA est souvent confuse. Le staff du bureau pays est insuffisant, si bien qu’il est
inondé de tâches que les partenaires nationaux d’exécution devraient accomplir. Le problème
est aggravé par le taux élevé de rotation du personnel du côté de la partie nationale. Par
exemple, l’insuffisance des effectifs fait que le chargé du suivi et évaluation, tâche
100
particulièrement harassante, soit aussi responsable de la composante P&D. Il assume
donc à la fois deux fonctions distinctes, avec le risque d’une très grande dispersion. Le staff
est ainsi très sollicité, tant à l’intérieur du bureau qu’à l’extérieur.
Il y a une assez bonne circulation de l’information au sein du bureau et avec les partenaires.
La division du travail est loin d’être un compartimentage des rôles, puisqu’il y a partage
délibéré et systématique de l’information.
Tableau 18: Staff actuel de l’UNFPA
BSB
1
2
3
4
5
6
7
PROGRAMME
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
Titre/Fonction
Representative
Assistant
Representative
IT
Knowledge
Sharing Specialist
Administrative
Associate
Finance Associate
Personnel Assistant
to Representative
Senior Driver
Titre/Fonction
RHCS Advisor
NPO SR
NPO SR
NPO Genre & Droits
Humains
NPO SR
NPO
Suivi/Evaluation
NPO Communication
& Plaidoyer
Assistant
Program Associate
Program Associate
Logistics Associate
Secretary
Driver
Procurement
Associate
NPPP
Genre
&
Droits Humains
NPPP
Communication &
Plaidoyer
NPPP SR - Agadez
Région
Niamey
Niamey
Affectation
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Niamey
Bureau UNFPA
Niamey
Bureau UNFPA
Niamey
Niamey
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Niamey
Région
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Bureau UNFPA
Affectation
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Niamey
Niamey
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Niamey
Bureau UNFPA
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Niamey
Bureau UNFPA
Niamey
Bureau UNFPA
Agadez
DRSP Agadez
101
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
Volontaires NU
42
43
44
45
NPPP SR - Dosso
Assistante Technique
SR - Dosso
Gestionnaire
Comptable Maradi
NPPP/AT
SR
Tillabéry
Gestionnaire
Comptable RGP/H
NPPP SR - DSME
NPPP Pop. & Dév. –
MP/PF/PE
Gestionnaire
Comptable - DSME
Expert en Passation
des Marchés RGP/H
Assistante Technique
SR - Maradi
Assistante Technique
SR - Mirriah
Assistante Technique
SR - Zinder
Assistante Technique
SR - Zinder
Gestionnaire
Comptable - Zinder
NPPP SR - Zinder
Assistante Technique
SR - Zinder
NPPP/AT
SR
Tahoua
Dosso
Dosso
DRSP Dosso
DRSP Dosso
Maradi
DRSP Maradi
Tillabéry
DRSP Tillabéry
Niamey
INS – RGP/H
Niamey
Niamey
Min. Santé - DSME
Ministère Population
Niamey
Min. Santé – DSME
Niamey
INS – RGP/H
Maradi
DRSP Maradi
Mirriah
Zinder
District
Sanit.
Mirriah
District Sanit. Gouré
Zinder
District Sanit. Tanout
Zinder
DRSP Zinder
Zinder
Zinder
DRSP Zinder
Magaria
Tahoua
DRSP Tahoua
Chirurgien
– Zinder
Matameye
Sage-Femme
- Zinder
Matameye
Chirurgien - Gouré
Zinder
Sage-Femme
- Agadez
Agadez
District
San.
Matameye
District
San.
Matameye
District Sanit. Gouré
Hôpital
District
Agadez
Face aux multiples défis auxquels il fait face au Niger, parmi lesquels figure en première
place la maîtrise de la croissance démographique, le bureau-pays doit renforcer l’effectif de
son personnel au niveau central, actualiser le cadre de ses compétences, à la fois les
compétences de base et les compétences fonctionnelles. Les efforts devraient tendre vers
l’augmentation des capacités de gestion et de leadership du personnel.
Déjà, dans le présent CPAP 2009-2013, il avait été prévu que compte tenu de l’évolution du
contexte du Niger, il fallait que le bureau pays s’adapte aux tendances présentes en renforçant
ses capacités par un renouvellement de personnel : « UNFPA étoffera les effectifs chargés du
102
programme en fonction de la typologie révisée des bureaux de pays et des besoins…. Pour
certains domaines pointus…. une expertise internationale sera requise… ».
La nécessité de créer au sein du bureau-pays des bonnes conditions d’apprentissage apparaît
donc comme une urgence, notamment dans des domaines tels que les questions humanitaires,
la planification, le suivi et l’évaluation de programmes axés sur les résultats, etc. Il y a donc là
un véritable défi à relever en termes de ressources humaines, renforçant la capacité du bureau
pays à élever plus haut le débat sur les questions de population (dynamique démographique,
genre, santé de la reproduction, jeunes/adolescents).
Enfin, le bureau a démontré sa grande capacité à trouver des solutions aux problèmes de
gestion financière, au lieu que celles-ci viennent toujours du Siège. Ainsi, au cours de la mise
en œuvre du 7ème programme, s’est posé avec acuité aux partenaires d’exécution le problème
de gestion financière et logistique des plans de travail annuels (PTA). En effet, surtout dans
le domaine de la SR, d’importantes sommes d’argent et de matériels sont mises à la
disposition de ces partenaires pour l’exécution de leurs différentes activités dans les délais
prévus et pour qu’ils rendent régulièrement compte. Or, les différents rapports attendus
(FACE, FORM D, FORM E, FORM C) arrivent toujours en retard et pleins d’erreurs tant
dans la forme que dans le fond. Pour surmonter ces difficultés, le service des Opérations
du bureau UNFPA-Niger a développé et mis en place un logiciel appelé ASFA qui traite
de toutes ces questions de gestion et permet de ressortir sans erreur tous les rapports
financiers produits. L’utilisation de ce logiciel rend la gestion des OFA plus fluide et
contribue à leur diminution, le taux d’erreur et le délai de traitement des avances se trouvent
par conséquent réduits.
Le logiciel ASFA a été installé au bureau de l’UNFPA-Burkina Faso pour aider à résoudre les
mêmes problèmes auxquels les partenaires d’exécution sont confrontés quotidiennement dans
la gestion de leurs plans de travail annuels.
Ci-dessous, pour exemple, un écran de sortie de l’application :
103
5.3 CAPACITES DE MISE EN ŒUVRE
Une expertise nationale de qualité
L’appui technique a été systématiquement utilisé par le programme à travers le recrutement
des VNU, des consultants nationaux et internationaux dans plusieurs domaines : SR, RHCS,
VIH/SIDA, collecte et analyse des données, Document de stratégie de réduction de la
pauvreté (DSRP), CCA/UNDAF, Genre, etc.
En fait, outre l’appui technique classique (expert/consultant), un autre type d’assistance a été
privilégié : une assistance à travers des séminaires et ateliers de renforcement des capacités
des acteurs dans divers domaines (cf. CPAP) ; l’appui au quotidien des chargés de
programmes de l’UNFPA aux partenaires d’exécution et de mise en œuvre
lors de
l’élaboration de divers documents relatifs au programme et dans la compréhension des
règles et procédures relatives au financement des activités, à la sous-traitance avec des
institutions de la place ainsi qu’au recrutement des consultants nationaux pour conduire
certaines activités.
Une grande mobilité des cadres
Le 7ème programme a aussi été affecté par une grande mobilité des cadres de l’administration
centrale. Nombreux sont les PE rencontrés qui disent être « nouveaux dans le programme »,
et qui sont prêts à repartir dès qu’une nouvelle opportunité s’offre à eux. La recherche d’un
« emploi meilleur qui paie » continue, même si l’on en possède déjà un. Il faut beaucoup de
temps à ces nouveaux venus dans le programme pour qu’ils se familiarisent avec les règles et
procédures de gestion en vigueur dans les programmes appuyés par l’UNFPA. Il faut
recommencer les formations ; chaque année on assiste au même scenario, ce qui n’est ni
104
facile pour l’UNFPA, ni facile pour l’Etat, car il est difficile dans ces conditions de constituer
une masse critique stable de compétences en population et développement, genre et santé de
la reproduction.
Cette situation n’est pas spécifique au Niger. Elle est le propre des pays fragiles ou en
développement, où les compétences techniques nationales sont encore insuffisantes pour
accompagner le développement des pays. Elles sont de toutes parts sollicitées et en train de
chercher constamment de nouvelles offres d’emploi. Certains estiment d’ailleurs que
travailler dans un programme de coopération comme celui du Niger-UNFPA est un surcroît
de travail « qui ne leur rapporte rien. »
Des règles et procédures insuffisamment maîtrisées
L’analyse a montré qu’en dépit des formations organisées sur les règles et procédures, il y
avait encore beaucoup à faire dans ce domaine. Suite à ces constats, l’évaluation propose la
continuité de la présence des Assistants Administratifs et Financiers pour renforcer le transfert
de compétences aux responsables nationaux.
Partout où la mission est passée, les parties prenantes ont exprimé leur besoin de formation
non seulement sur les règles et procédures de l’UNFPA, mais aussi dans leurs domaines
respectifs de compétences. Les centres des amis des jeunes, les comités de soutien à la SR,
certains groupes de femmes rencontrées lors des causeries sur la SR, les médecins, etc.,
souhaitent des recyclages et même des formations continues afin que leurs capacités soient
renforcées et leurs connaissances améliorées.
Des ressources matérielles et humaines limitées
D’une manière générale, le matériel et les équipements offerts dans le cadre de la composante
SR aux structures partenaires d’exécution sont, pour la plupart, en très mauvais état. Mais ils
ont contribué à améliorer l’offre et la qualité de services, notamment dans les CSI et
maternités que la mission a visités.
L’évaluation a constaté l’insuffisance de moyens logistiques (véhicules/motos) des
partenaires d’exécution et de mise en œuvre pour couvrir les vastes espaces de la zone
d’intervention et mener des activités régulières de supervision. A cela s’ajoutent les ruptures
constantes des matériels de bureau, la vétusté de matériels informatiques et autres matériels de
première nécessité. Autant d’éléments qui ne favorisent pas la collecte d’informations, la
constitution des bases de données, l’élaboration des rapports de synthèse par les partenaires
d’exécution et de mise en œuvre.
Mais le programme qui ne peut pas tout faire, a cependant contribué à la mise à disposition
d’un important lot d’équipements et de matériel divers pour toutes les composantes : (i)
matériel roulant pour la réalisation des activités de supervision, (ii) matériel roulant
(ambulances) pour la gestion des urgences sanitaires, (iii) matériel informatique, en appui
institutionnel pour la réalisation et le suivi des activités, (iv) produits contraceptifs pour la
planification familiale, (v) médicaments essentiels pour la gestion des accouchements et des
urgences obstétricales et la prise en charge des IST, (vi) équipements et divers matériels pour
les activités d’information et de communication.
En termes de ressources humaines, l’évaluation a aussi constaté lors des visites sur le terrain
l’insuffisance du personnel qualifié surtout dans le domaine de la santé de la reproduction, y
compris le VIH/Sida. C’est pour faire face à cette pénurie de personnel que le programme a
recruté des experts UNFPA dans les antennes régionales pour appuyer la mise en œuvre et la
supervision des activités relatives aux volets SR, VIH, et SIDA. Plus spécifiquement, ceux-ci
105
sont chargés de la planification et de la coordination de ces activités, de la gestion
opérationnelle, du suivi et évaluation et du renforcement des capacités.
Une coordination globale du programme faible
Dans le CPAP, il est clairement stipulé que « le Ministère de l’Economie et des Finances
(MEF) et l’UNFPA organiseront chaque année la revue annuelle du Programme Pays. La
revue annuelle sera l’occasion, sur la base du CPD et du CPAP, « d’examiner les rapports de
suivi-évaluation annuels, de valider les orientations stratégiques annuelles du Programme de
Pays, et d’approuver les programmes de travail et les budgets annuels. » Ce rôle est
aujourd’hui dévolu au Ministère du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du
Développement Communautaire.
Comme on peut le constater, la gestion du programme avait été placée à un niveau élevé de
l’administration au moment de sa conception, puisqu’il est prévu dans le CPAP la création
d’un cadre de concertation présidé par le Secrétaire Général du Ministère de l’Economie et
des Finances « avec comme membres les Secrétaires Généraux des Ministères concernés ».
Leur tâche principale était de suivre de près la mise en œuvre du programme, de proposer des
ajustements en cas de besoin, et de le faire une fois par an.
Il avait également été prévu la création d’un cadre technique de coordination par composante,
appelé à se réunir chaque trimestre, à élaborer les Plans de Travail Annuels (PTA), valider les
rapports de suivi-évaluation de la composante, préparer la revue annuelle de la composante.
La Direction technique nationale de chaque composante était chargée du bon fonctionnement
de chaque cadre technique de coordination. Il s’agit de : la DSME pour la composante SR, la
Direction de la Population pour la composante P&D et la Direction de la Promotion de la
Femme et de la Protection de l’Enfant pour la composante Genre. Ajoutons qu’il était
également prévu dans le CPAP que les directions techniques nationales seraient appuyées
dans leur travail par les équipes techniques des PTA, et par les Assistants techniques mis à la
disposition du programme par l’UNFPA.
Aux niveaux régional et départemental, les mêmes dispositifs et mécanismes de coordination
devaient être mis en place : les DRSP et des Équipes cadres de district pour la composante
SR ; les DRP/RS et DDP/RS pour la composante P&D, et les DRPF/PE et DD/PF/PE pour la
composante Genre.
Au vu de ce qui précède, la mission a constaté sur le terrain et à partir des entretiens qu’elle a
eus avec les différentes parties prenantes, que les mécanismes de coordination mis en place au
niveau des différentes composantes du programme ont généralement bien fonctionné. Les
Directions techniques nationales des différentes composantes ont normalement joué leur rôle,
ainsi que leurs équipes techniques des PTA et les assistants techniques mis à leur disposition,
dont la qualité de l’expertise est d’ailleurs fort appréciée partout où la mission est passée.
Mais la mission a aussi constaté que la coordination globale, assurée par le Ministère du Plan,
de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, ne s’est pas
véritablement impliquée dans la mise en œuvre de ce 7è programme. Et, pourtant, elle avait
un rôle capital à jouer : (i) organiser des revues trimestrielles, semestrielles, et annuelles, (ii)
organiser la signature et la validation des PTA ; (iii) effectuer des missions de suivi et de
supervision sur le terrain ; (iv) jouer le rôle d’interface entre le Gouvernement et l’UNFPA ;
(v) recevoir, analyser et transmettre à l’UNFPA les différents rapports d’activités de toutes les
composantes du programme, (vi), rendre compte régulièrement des progrès accomplis dans la
mise en œuvre des activités du programme au Ministre du Plan et au Représentant ou à la
Représentante de l’UNFPA.
106
La revue à mi-parcours du programme l’avait aussi noté : en effet, la coordination générale du
programme n’a organisé jusqu’ici aucune visite conjointe de terrain, aucune revue
semestrielle avec les composantes du programme entre 2009-2011. « L’absence de
coordination générale du programme, disait un partenaire d’exécution, risque d’être
interprétée comme un manque d’intérêt du Gouvernement vis-à-vis de son propre
programme ». Dans les régions, les Directions régionales du Plan de l’Aménagement du
Territoire et du Développement Communautaire ignorent tout du 7è programme.
5.4 FORCES ET FAIBLESSES DU PROGRAMME
5.4.1 LES FORCES
Parmi les forces de ce 7è programme identifiées par la mission figurent, entre autres :
- Un engagement politique particulièrement fort à l’égard des questions de population
(dynamique démographique, santé de la reproduction, VIH/Sida, genre) qui s’est manifesté
par l’adoption de plusieurs instruments ou déclarations relatifs à l’intégration de la variable
population dans les plans et programmes de développement.
- A tous les niveaux, une prise de conscience de plus en plus grande des conséquences
négatives de la forte croissance démographique sur les conditions de vie des familles :
décideurs, politiciens, leaders d’opinion, leaders religieux et organisations de la société
civile, sont impliqués dans le combat pour la maîtrise de cette croissance démographique.
- L’engagement du Gouvernement, de l’UNFPA, des partenaires techniques et financiers à
appuyer la collecte des données démographiques, économiques et sociales, pour une meilleure
définition des objectifs du développement et de suivi de la mise en œuvre des politiques,
programmes et projets de développement.
- Le renforcement des capacités techniques et institutionnelles pour une meilleure
pérennisation des acquis du programme à travers la formation d’une masse critique de
personnel qualifié mise à la disposition des centres de santé intégrés (CSI).
- Le programme a montré sa grande capacité à contribuer à la réalisation d’une longue série
d’études et d’enquêtes, afin d’actualiser les données et de les mettre à la disposition de la
planification du développement. Les résultats de ces études et enquêtes permettent
aujourd’hui de connaître les grandes tendances en matière de population et développement,
genre et santé de la reproduction. L’UNFPA a travaillé en synergie avec les autres agences
du SNU pour réaliser la plupart de ces études.
- Le programme a su orienter le renforcement des capacités vers une acquisition réelle des
compétences par la formation continue, démontrant aussi sa capacité à négocier avec les
Ecoles et l’université pour que la SR et la SSRAJ fassent l’objet des modules de formation.
- Une autre force de ce 7è programme réside dans la contribution qu’il apporte au Système
National d’Information Sanitaire (SNIS) pour améliorer certains indicateurs et le système de
traitement de données. Le plaidoyer fait par l’UNFPA dans ce domaine vise la prise en
compte dans le SNIS des tranches d’âge 10-14 ans, 15-19 ans, 20-24 ans, qui constituent
l’ensemble de la population des jeunes et adolescents.
- C’est le 7è programme qui a opérationnalisé le concept de l’Ecole des Maris (à partir d’une
étude réalisée à Zinder), et qui est en train de plaider pour la gratuité des soins soit élargie aux
accouchements, pour un souci d’efficacité et d’équité.
5.4.2 Les faiblesses
Parmi les faiblesses de ce 7è programme identifiées par la mission figurent, entre autres :
107
- Une faible coordination du programme tant au niveau central qu’au niveau décentralisé. La
cellule de coordination du Ministère du Plan et de l’Aménagement du Territoire ne s’est
pratiquement pas impliquée dans la mise en œuvre du programme.
- Beaucoup de lenteurs dans le décaissement des fonds : cette situation, dénoncée par
l’ensemble des partenaires d’exécution, a contribué à de nombreux blocages et à la non
réalisation d’un nombre d’activités planifiées, ce qui a considérablement réduit l’efficience et
l’efficacité du programme.
- Un certain manque de synergie entre le niveau central et le niveau régional a beaucoup nuit à
la bonne exécution du programme, dans la mesure où il y a une tendance à tout décider à
partir de Niamey, sans tenir compte de l’avis et des priorités des régions.
- A ces faiblesses il faut aussi ajouter : la faible maîtrise par les différents acteurs de
l’approche par la Gestion axée sur les résultats, l’insuffisance de données de référence,
l’insuffisance de culture statistique comme outil d’aide à la décision.
- Une insuffisante décentralisation du programme : c’est dans les régions que s’exécutent la
plupart des activités. Il est souhaitable que les régions soient encore plus responsabilisées en
termes de gestion et de mise en œuvre du programme si l’on veut obtenir des résultats
durables.
5.5 LEÇONS APPRISES
A l’issue de cette évaluation, la mission a retenu, entre autres, les leçons suivantes :
1. L’implication des hommes dans la sensibilisation de proximité autour de la santé
maternelle est incontournable dans les stratégies de réduction de mortalité maternelle. Toute
stratégie de communication doit cibler les hommes autant que les femmes.
2. Le message sur la SR, le VIH/Sida et la PF est mieux reçu quand il est relayé par les
leaders religieux et communautaires.
3. En matière de sensibilisation sur les questions de population, de SR et de genre, il y a
complémentarité entre Imams, agents de santé, et relais communautaires.
4. Bon nombre d’activités programmées ont souffert de la volatilité et de l’instabilité des
financements. Le manque permanent de continuité des financements est une cause importante
de l’échec des interventions, de la réduction de leur champ d’action ou de leur arrêt précoce.
5. La participation des communautés (appropriation locale) à la mise en œuvre du
programme améliore de façon significative l’impact des interventions.
6. Les activités de sensibilisation, d’IEC/CCC, de communication sociale et communautaire
bien menées contribuent à augmenter la demande des services de santé de la reproduction, de
prévention d’IST/VIH/Sida et à améliorer leur accès par les populations.
7. Les « stratégies du terroir », comme l’initiative de l’Ecole des Maris, rencontrent plus de
succès que d’autres.
8. Le manque de coordination a été identifié comme un obstacle majeur à la bonne
performance du 7è programme. Les programmes les mieux conçus posent comme préalable
l’existence des mécanismes de coordination efficaces.
108
9. En termes de durabilité, lorsqu’un programme s’étale sur le long terme, les bénéficiaires
aux capacités renforcées sont en mesure de prendre en main la gestion dudit programme une
fois le cycle d’activités terminées.
Cependant, le plus souvent, les interventions suivent une approche urgentiste et ne se
déploient au maximum que quelques années. Dans ces conditions, les populations ne pouvant
s’être encore approprié le programme, le manque de suivi après la fin des activités condamne
tout simplement la pérennisation des résultats.
10. L’insuffisance de données de référence pour les indicateurs clés et d’un plan de suivi et
d’évaluation hypothèque les opportunités d’assurer le suivi et d’affiner la performance et
l’impact des efforts en matière de population, de genre, de SR et de lutte contre le VIH/Sida.
6. CHAPITRE VI : POSITIONNEMENT STRATEGIQUE DE L’UNFPA
6.1 ALIGNEMENT STRATEGIQUE INSTITUTIONNEL
Question 1 : Dans quelle mesure le programme respecte-t-il les orientations du Plan
Stratégique, en particulier le développement des capacités, l’attention accordée aux
groupes défavorisés et vulnérables, le soutien à la jeunesse et la promotion de la
coopération sud-sud ?
6.1.1 DEVELOPPEMENT DES CAPACITES
Le développement des capacités sous différentes formes a été au cœur des préoccupations du
7è programme, tant au niveau central (Ministères de la santé publique, du Plan et de
l’Aménagement du Territoire, de la Population et de la Promotion de la Femme, etc.), qu’au
niveau décentralisé (ONG locales, leaders d’opinion, autorités politiques et coutumières…).
Au niveau central, le développement des capacités s’est surtout traduit par l’appui technique
apporté par le programme à l’élaboration des documents de politiques et stratégies.
L’UNFPA a aussi recruté des experts nationaux et consultants pour appuyer le programme au
niveau central et régional dans les trois thématiques programmatiques, et créé des antennes
régionales pour une assistance technique de proximité. Des chirurgiens VNU, des sagesfemmes VNU contribuent à leur tour au transfert des compétences pour améliorer la qualité
des soins. L’UNFPA est donc conscient que cet appui technique n’est pas une substitution,
mais un moyen de renforcer les capacités du staff local.
Le renforcement des capacités s’est également traduit par de nombreux ateliers de formation
dans des domaines très variés. En voici quelques exemples portant sur :
−
−
−
−
−
−
−
−
Les Audits cliniques de décès maternels
Le Dispositif Minimum d’Urgence (DMU)
Les SONU
La gestion logistique et Channel
Les Soins après Avortement
La technologie contraceptive
L’intégration des questions de population dans la planification du développement
La prise en compte de la dimension genre dans les politiques et programmes
Ces formations ont couvert toutes les zones d’intervention du programme. Au niveau central,
le développement des capacités a surtout concerné les cadres des ministères partenaires et
autres institutions de l’Etat. Il s’agit notamment du renforcement des capacités techniques des
109
cadres dans leurs différents domaines de compétence. Au niveau régional, la population cible
visée par les formations était constituée d’ONG, de leaders d’opinion, des autorités
religieuses, coutumières, politiques, administratives..
En décembre 2011, l’UNFPA a contribué à l’élaboration d’un programme de renforcement
des capacités des institutions de formation sur les questions de population et développement,
de santé de la reproduction et de genre.29 L’objectif de ce programme « est de contribuer à
l’amélioration de la prise en compte de l’enseignement des questions de population dans les
curricula d’enseignement des établissements à travers l’élaboration d’un programme de
renforcement des capacités des institutions de formation sur les questions de population et
développement … »
6.1.2 GROUPES VULNERABLES (JEUNES, FEMMES, PERSONNES AGEES)
Le CPAP 2009-2013 a pour but de promouvoir l’accès des populations vulnérables aux
services de SR et de PF et leur utilisation par les mêmes populations. En effet, dans le
domaine de la santé de la reproduction, de la planification familiale et du genre, des activités
spécifiques ont été programmées et exécutées au niveau central et régional. Elles visaient
toutes à faire sortir ces groupes de la pauvreté ou de l’exclusion sociale. Le cas le plus
frappant est celui des femmes atteintes de fistules qui « retrouvent le bonheur d’être femmes
au sein de leur communauté ». C’est aussi le cas des jeunes filles et femmes victimes de
violences sexuelles, des jeunes et adolescents sans emploi, qui ont pu bénéficier de l’appui et
des conseils du programme, en adoptant des comportements sains et responsables en matière
de sexualité.
Ainsi, des dizaines de femmes, d’enfants et de jeunes, ont pu recouvrer leurs droits
fondamentaux bafoués soit par leurs familles, soit par leurs communautés. Voici ci-après
quelques exemples d’activités exécutées en faveur des populations vulnérables au cours du 7è
programme :
29
UNFPA : Programme de renforcement des capacités des institutions de formation sur les questions de
population et développement, de santé et de genre, décembre 2011
110
Tableau 19 : Activités exécutées par Région en faveur des populations vulnérables
Régions
Activités
Maradi
•
Réhabilitation de la maternité du
CHR, et construction de trois
maternités dans les CSI type
•
Organisation
des
caravanes
régionales de plaidoyer sur la SR
•
Organisation des collectes mobiles de
sang au niveau des structures de santé
•
Production de l’hymen des femmes
victimes de fistules.
•
Mise en place de kits de césarienne
dans les HD et maternité de référence
•
Affectation d’une équipe chirurgicale
à Mirriah et Chirurgiens VNU et SF
aides chirurgiennes à gouré et à
Tanout
•
Tenue de deux audits cliniques
internes sur la prise en charge des
complications obstétricales.
ƒ
Réalisation de 212 Césariennes
ƒ
Dotation des CSI en contraceptifs
ƒ
Organisation
des
séances
de
sensibilisation des matrones et des
ASC sur leur rôle en matière
d’accouchement
(orientation
et
référence) en milieu urbain et rural.
Zinder
Agadez
Dosso
La nature même de ces activités montre le caractère fragile et vulnérable des populations
visées par le programme.
6.1.3 COOPERATION SUD-SUD
La coopération sud-sud est prônée par le Plan stratégique de l’UNFPA comme un moyen
efficace d’échanges en termes de technologie, de science, de ressources humaines et de
connaissances entre pays en développement. La coopération Sud-Sud consiste, pour les pays
en développement, à travailler ensemble pour trouver des solutions aux défis communs en
matière de développement. Mais le CPAP 2009-2013 ne fait nulle part allusion à cette voie
qui s’offre au Niger pour accélérer son développement.
Cependant, même en l’absence d’une véritable stratégie de coopération sud-sud, beaucoup a
été fait par le programme. Le staff du bureau Niger-UNFPA a pu participer à de nombreux
ateliers organisés à l’extérieur du pays. Quelques exemples suffisent pour le confirmer :
111
− Une partie du staff du bureau du Niger a participé en 2012 à Dakar, à un atelier
régional de renforcement des capacités du staff des bureaux et de leurs partenaires
nationaux sur le partage de connaissances en matière de développement de documents
de programme pays.
− L’UNFPA Congo a sollicité en 2009 et obtenu du bureau UNFPA-Niger que son
chargé de programme suivi-évaluation fasse un voyage d’étude à Niamey ;
− En 2012, le Chargé de suivi et évaluation du bureau UNFPA-Niger a participé à un
séminaire international de formation sur le traitement de données à l’aide du logiciel
statistique SPSS. L’objectif du séminaire était le renforcement des capacités des
participants sur les techniques de traitement de données d’enquêtes en vue d’améliorer
leurs activités de suivi et évaluation de programmes et projets.
− Dans le cadre des échanges entre bureaux-pays de l’UNFPA, l’Assistante de l’Unité
de programme du bureau UNFPA-Niger a effectué en 2012 une mission d’échange
d’expériences sur le traitement des dossiers portant sur le traitement des dossiers, la
gestion documentaire et d’archivage.
− Le Conseiller technique en sécurisation des produits de SR a participé en 2012 à la
formation des formateurs sur Channel & CCM, organisée par le bureau sous-régional
de Dakar.
− Deux membres de l’Assemblée Nationale, une femme et un homme, ont participé à
Tunis en 2012 à la Conférence des Ministres de la Santé et des Ministres des Finances
relative à « optimisation des ressources, soutenabilité et redevabilité pour la santé :
Dialogue haut niveau entre les Ministres de la santé et les Ministres des Finances et de
la santé pour atteindre les OMD et au-delà. » L’objectif de cette conférence était de
renforcer.
− Un membre du Bureau UNFPA-Niger a appuyé le bureau pays de la République
Centrafricaine dans le cadre du programme RHCS.
6.2 ALIGNEMENT SYSTEMIQUE
Question 2 : Dans quelle mesure l’UNFPA a-t-il favorisé les complémentarités et
évité la duplication d’activités au sein au sein de l’Equipe pays du SNU ? Dans
quelle mesure la mise en œuvre du programme est-elle demeurée en conformité avec
l’UNDAF ?
6.2.1 AU SEIN DE L’EQUIPE PAYS
Au cours du 7è programme, l’UNFPA a contribué à animer les échanges et faciliter les
synergies au sein de l’équipe de Pays. Cela s’est réalisé à travers le suivi de la mise en œuvre
des activités du Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement
(UNDAF), la promotion de programmes conjoints entre les agences du SNU et les principaux
partenaires.
L’Equipe Pays au sein de laquelle participe activement l’UNFPA se réunit régulièrement sur
une base mensuelle afin de convenir des stratégies à mettre en œuvre et des impulsions
nécessaires afin d’accompagner les autorités nationales dans la mise en œuvre de leurs
priorités de développement nationales.
6.2.2 L’UNFPA
DANS LE DELIVERING AS ONE
112
La contribution de l’UNFPA au processus de réforme des Nations Unies est encore plus
visible dans le « Delivering as One » ou Unis dans l’action. C’est dans ce cadre que le Fonds
a activement soutenu le Programme conjoint de Maradi sur la santé de la mère en
collaboration étroite avec l’OMS. Dans ce programme, le volet des infrastructures est confié
à l’UNFPA, alors que celui des équipements (ambulances notamment) revient à l’OMS. Ces
volets sont en train d’être exécutés : le processus d’appel d’offres est terminé, reste la
sélection d’un cabinet appelé à suivre les travaux de construction. L’UNFPA et les autres
agences, notamment l’OMS, travaillent aussi en synergie dans la lu lutte contre les fistules
obstétricales.
On peut aussi mentionner le programme conjoint Genre (considéré comme un programme
pilote) auquel participent l’OMS, l’UNFPA, et l’UNICEF. Chaque agence y contribue en
fonction de ses priorités et de son mandat.
Avec l’OMS, l’UNICEF, l’ONUSIDA et la Banque Mondiale, l’UNFPA est membre du
Groupe « Harmonisation pour la Santé en Afrique » qui vise l’accélération de l’atteinte de
l’OMD 5.
La collecte et l’analyse des données, en général les grandes enquêtes d’envergure nationale ou
régionale, constitue un autre domaine d’étroite collaboration entre l’UNFPA et l’UNICEF. Il
existe d’ailleurs au sein de UNCT un groupe inter agence de suivi et évaluation. Devinfo a
été mis en place grâce à un effort commun regroupant l’UNICEF, le PNUD et l’UNFPA.
Bientôt, ce sera la mise en place du Censusinfo.
L’UNICEF est en train de s’inspirer de l’expérience de l’Ecole des Maris, une stratégie
développée par l’UNFPA, afin d’y intégrer « les pratiques familiales essentielles ». Parmi
les huit pratiques concernées figure la planification familiale.
Dans le Delivering As One, l’UNFPA travaille enfin avec les autres agences, notamment
l’UNICEF, l’OUNSIDA, le PNUD dans les domaines du VIH/Sida, des jeunes, de la lutte
contre la mortalité maternelle (une évaluation des besoins SONU a été récemment réalisée
avec l’appui de plusiers agences).
6.3 CAPACITE DE REPONSE DE L’UNFPA
Question 3 : Dans quelle mesure le Bureau de l’UNFPA a-t-il été capable de
répondre aux changements intervenus dans les besoins et priorités nationales ?
Le produit 3 du 7è programme est essentiellement consacré à la gestion des situations
d’urgence. Et dans le cadre dudit produit, l’évaluation a noté l’efficacité et la rapidité avec
laquelle le Fonds a répondu aux crises alimentaires et aux épidémies (choléra) qui ont touché
le Niger ces dernières années. Toutes les personnes rencontrées par la mission reconnaissent
que l’UNFPA a été partout présent et au moment où il le fallait, apportant toujours les
solutions appropriées en situations de crise.
Il faut notamment relever qu’en même temps, le Fonds a appuyé les partenaires nationaux à
travers des formations afin qu’ils puissent utiliser de façon autonome les moyens disponibles
en SR lors d’urgences humanitaires. Ces formations ont permis aux PE d’acquérir des
reflexes et des compétences pour qu’ils se familiarisent avec l’environnement d’urgence, avec
les infrastructures, les outils et équipements en période de crise ou de post crise.
L’UNFPA a donc montré sa capacité de dépêcher sans délai son appui et du personnel vers les
zones affectées. En effet, lors d'une situation d'urgence humanitaire, l'aide concrète apportée
aux populations affectées par une situation de crise représente souvent un premier pas vers la
protection et la réhabilitation à long terme.
113
6.4 VALEUR AJOUTEE
Question 4 : Dans quelle mesure les résultats des différentes composantes du programme
auraient-ils pu être obtenus sans le soutien de l’UNFPA ? Comment la valeur ajoutée de la
coopération au développement de l’UNFPA est-elle perçue par les partenaires nationaux ?
Quels sont les principaux avantages comparatifs de l’UNFPA dans le pays en comparaison
avec d’autres agences du SNU ?
La plupart des personnes interrogées au cours de cette évaluation connaissent l’UNFPA et son
mandat. Elles connaissent les compétences et le savoir-faire du Fonds, et donc ses avantages
comparatifs par rapport aux autres agences, dans trois domaines :
6.4.1 COLLECTE ET ANALYSE DES DONNEES
C’est le domaine de compétences de l’UNFPA qui est le plus connu. Le Fonds apparaît
comme l’agence la seule capable à conduire des opérations de collecte de grande envergure,
en l’occurrence, les recensements, parce qu’elle dispose de toute l’expertise nécessaire dans
ce domaine. Pour ces personnes interrogées, les recensements de la population et de l’habitat
revêtent une importance fondamentale pour l'élaboration des politiques et la planification du
développement, et constituent un des fondements de la bonne gestion des affaires publiques.
Il va donc de soi que l’UNFPA soit leader dans tout ce qui concerne la collecte des données
(enquêtes et recensements). Dans le cadre du 7è programme, les préparatifs du 4è
recensement ont déjà démarré. L’assistance de l’UNFPA couvre l’ensemble d’éléments d’une
haute technicité nécessitant un renforcement des capacités dans les domaines de la
cartographie, de la collecte, du traitement, de l’analyse et de la diffusion des données.
6.4.2 SANTE DE LA REPRODUCTION
En matière de santé de la reproduction, les personnes interrogées reconnaissent que l’UNFPA
est la seule agence qui apporte une touche particulière à cette question, en mettant un accent
particulier sur :
− Planification familiale
− Soins prénatals, accouchement sans risques et soins postnatals
− Prévention de l'avortement et gestion de ses conséquences
− Traitement des infections de l'appareil génital
− Prévention, soins et traitement des infections sexuellement transmissibles, dont le
VIH
− Information, éducation et conseils, sur la sexualité humaine et la santé reproductive
− Prévention de la violence à l'égard des femmes, soins aux victimes de la violence et
autres mesures visant à éliminer les pratiques traditionnelles nuisibles
− Aiguillages appropriés pour un diagnostic plus complet et la gestion des affections cidessus.
Autant de domaines dans lesquels l’UNFPA excelle, en partenariat avec un large éventail de
partenaires. On peut dire que l'importance de l'accès universel à la santé reproductive est l’une
des grandes orientations de la philosophie de l’UNFPA.
6.4.3 GENRE
Dans le domaine du genre, l’UNFPA se distingue des autres agences du SNU et partenaires au
développement par le plaidoyer efficace qu’il mène auprès du gouvernement, des autorités
114
politiques et administratives, des parlementaires, des autorités religieuses et traditionnelles,
pour promouvoir l’égalité et l’équité entre sexes.
Outre les actions menées en appui dans le cadre de ce 7è Programme, l’UNFPA s’est illustré
par son engagement dans la lutte contre les violences sexuelles en entraînant dans ce combat
tous les intervenants du domaine (Gouvernement, ONG nationales et internationales, agences
du Système des Nations Unies, partenaires bilatéraux). En sa qualité de lead agence en
matière de genre, l’UNFPA a aidé à la mobilisation de ressources substantielles. Des actions
de plaidoyer menées en partenariat avec le Réseau des Femmes Ministres et Parlementaires
(REFAMP) ont contribué à l’adhésion des plus hautes autorités du pays à la lutte contre les
violences à l’égard des femmes, les violences sexuelles en particulier.
Grâce à l’appui de l’UNFPA, le Niger dispose aujourd’hui d’une Feuille de Route pour la
réduction de la mortalité maternelle et d’un Plan de Sécurisation des Produits de SR, en même
temps qu’il adhère aux recommandations de la Conférence de Maputo. Ces instruments
définissent le cadre d’intervention des donateurs par rapport aux besoins exprimés par le pays.
L’UNFPA est la seule agence du SNU capable de mener un tel plaidoyer dans le cadre de la
promotion de l’égalité et de l’équité entre sexes.
115
7. CHAPITRE VII : EVALUATION DU SYSTEME DE SUIVI ET EVALUATION
En termes de suivi et évaluation, le défi à relever pour le prochain programme sera de
rationaliser les indicateurs, en améliorer la pertinence, la spécificité et la mesurabilité, et
simplifier le cadre de résultats. L’évaluation a noté que des efforts louables ont été faits dans
ce sens au cours du 7è programme. Elle a constaté l’existence de Plans annuels de suivi et
évaluation du programme (2009- 2013). Le bilan de la mise en œuvre de ce Plan annuel de
suivi et évaluation est globalement satisfaisant. Il existe aussi une matrice de suivi des
indicateurs mise à jour chaque année.
Le constat de la mission est aussi que : (i) les rapports de suivi-évaluation des composantes
sont soumis sur une base trimestrielle pour chaque Composante à la Coordination du
Programme et à l’UNFPA ; (ii) les revues annuelles du programme sont organisées pour
évaluer les progrès réalisés et les difficultés rencontrées ; (iii) les partenaires d’exécution
élaborent avant les revues des rapports de suivi évaluation techniques et financiers pour être
validés par les Comités Techniques de Suivi des effets du Programme Pays.
En ce qui le S&E dans le cas de la SR, les données utilisées sont générées par le système
national d’information sanitaire.
7.1 Mécanismes et outils
Pour tout résumer, les mécanismes, outils de planification et de suivi et évaluation du 7ème
programme de coopération se présentent comme suit :
•
−
−
−
−
Au niveau des composantes du programme :
Des réunions de coordination trimestrielles
Des rapports trimestriels, semestriels et annuels d’activités
Des missions conjointes de terrain
Des revues annuelles des composantes
•
−
−
−
−
−
−
Au niveau du programme :
Des réunions de coordination semestrielles
Des revues annuelles
Des missions conjointes de terrain
Des rapports annuels
Une base de données de suivi du programme
Une évaluation à mi-parcours du programme, et une évaluation finale du programme
Après vérification par la mission, il s’avère que bon nombre d’outils sont disponibles comme
le montre le tableau ci-dessous.
116
Tableau 20 : Disponibilité des outils du S&E
Outil
Disponibilité
Plan de Travail Annuel
Disponible
Plan de Travail Trimestriel
disponible
Rapport de suivi du PTA
disponible
Rapport de visite de terrain
disponible
Rapport de progrès (niveau Produit)
disponible
Rapport de
programme)
progrès
(consolidé
du
Rapport Annuel du Bureau (COAR)
disponible
Disponible
Source : Bureau pays Niger, section Suivi&E
Il ressort par ailleurs du bilan du S&E du 7è programme que beaucoup d’activités ont été
réalisées dans ce domaine. Le tableau ci-après en donne un aperçu.
Tableau 3: Etat de mise en œuvre des activités au 31/12/2010
Catégorie
Nombre
d’activités
programmées
Etat de mise en œuvre des activités au 31/12/2010
Réalisée
Nbre
En cours
réalisation
Tx (%)
Nbre
de Non réalisée
Tx (%)
Nbre
Tx (%)
Enquête/Etude
08
06
75
02
25
00
0,00
Système S&E
12
11
91,67
00
0
01
8,33
Evaluations
06
05
83,33
01
16,67
00
0,00
Revues/réunions
coordination
08
07
87,5
01
12,5
00
0,00
Missions/Visites
40
40
100
00
0
00
0,00
Renforcement
des capacités
17
17
100
00
0
00
0,00
Total
91
86
94,50
04
4,40
01
1,10
Source : Bureau pays Niger, section Suivi&E, « Bilan de la mise en œuvre du Plan de suivi et
évaluation du programme (2011) ».
Mais en dépit de ce nombre impressionnant d’activités, il faut dire que les rapports devraient
être encore plus analytiques, axés sur les résultats, et que bon nombre de partenaires
d’exécution ne sont pas suffisamment imprégnés de la culture de la gestion axée sur les
résultats.
117
7.2 CADRE DES RESULTATS
L’évaluation de la qualité des indicateurs du CPAP, déjà abordée dans l’analyse de la
pertinence de la composante SR, met en évidence une insuffisance dans leur formulation,
d’une manière générale.
Dans le cas de la composante SR, par exemple, pour les produits 1 et 2, on a les indicateurs
suivants :
Produit 1 : Demande de services de SR y compris les IST/VIH-SIDA, la
PF, les soins de santé maternelle par les groupes vulnérables (les femmes,
les jeunes), accrue
‐
% Pourcentage des complications directes prises en charge par
des soins obstétricaux d’urgence complets
‐
% de jeunes ayant une connaissance « complète » du VIH/SIDA par
sexe
Produit 2 : L’accès aux services de santé sexuelle et reproductive de qualité
intégrant les IST/VIH-SIDA, les Soins de santé maternelle et la PF pour les
populations vulnérables y compris les femmes et les jeunes, accru
‐
Pourcentage des comités de santé opérationnels
‐
Nombre/% de comités de soutien à la Santé de la reproduction
opérationnels
En effet, un indicateur, de nature quantitative ou qualitative, constitue un moyen simple et
fiable de mesurer ou d’informer des changements liés à une intervention de développement.
Or, les indicateurs ci-dessus ne sont pas formulés de manière à traduire un changement.
Il en va de même de la plupart des indicateurs du CPAP. Quel changement, par exemple,
traduit le « pourcentage (%) des complications directes prises en charge par des soins
obstétricaux » tel qu’il est formulé ?
Voici quelques exemples d’indicateurs qui traduisent le changement :
‐
% de comités de soutien à la SR formés qui sont capables d’expliquer aux maris le
principe des 3 retards.
Autrement dit, il ne suffit pas que le comité de soutien soit opérationnel ; il faut qu’il serve à
quelque chose.
‐
% de jeunes ayant une connaissance « complète » du VIH/SIDA par sexe, qui se
servent effectivement de leurs connaissances acquises après formation dans des
causeries éducatives.
Autrement dit, à quoi serviraient leurs connaissances s’ils ne les utilisent pas ?
Ces indicateurs, en outre, sont dits indicateurs sans cible. Mais la formulation des indicateurs
avec cible est certainement plus utile à l’échelle d’une activité et d’un résultat dans un cadre
logique. Exemple d’indicateur comprenant une cible :
‐
500 points de prestation de services pour 1,5 million de personnes en âge de procréer
dans les trois districts de … (nom des districts) offrant les services de santé
maternelle et des services préventifs et curatifs, aussi bien que des entretiens-conseils,
des activités de communication de groupe et des matériels.
118
S’agissant des produits, certains sont trop globaux et manquent de précision, en dehors peutêtre de ceux de la composante SR. Voici un exemple de produit de la composante genre qui
embrasse dans sa formulation plusieurs éléments à la fois :
‐
« Aptitudes des institutions à tenir compte des questions liées au Programme d’action
de la Conférence internationale sur la population et le développement, dans le cadre de
la gestion axée sur les résultats et de la mise en œuvre, du suivi et évaluation de la
SDRP et des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), conformément
aux dispositions de la Déclaration de Paris sur l’efficacités de l’aide au
développement, renforcées. »
La BRANCHE EVALUATION DE DOS a élaboré une grille destinée à apprécier la qualité
des indicateurs des CPAP des programmes pays. Cette grille a été utilisée dans les évaluations
des programmes pays du Cameroun et de Bolivie. La mission l’a aussi appliquée à
l’évaluation finale du programme pays du Niger, et a abouti au constat consigné dans le
tableau ci-après.
Tableau : caractéristique du cadre des résultats du programme pays Niger.
Le manque d’une vision axée sur les résultats se caractérise par :
Une vague formulation des produits
Dans certains cas, les produits sont formés
comme des effets et réciproquement. Par
exemple, l’utilisation des services ne devrait
pas se retrouver au niveau des produits, mais
des effets. On n’oublie souvent que
l’UNFPA n’est comptable que des produits et
non des effets où il est plus difficile de
s’attribuer un résultat, parce qu’il y a
beaucoup d’intervenants à ce niveau
Une faible formulation des indicateurs
Si un produit est mal formulé, les indicateurs
qui lui sont associés seront aussi mal
formulés. La plupart des indicateurs contenus
dans le CPAP 2009-2013 sont des indicateurs
de processus et non de résultats ; ils ne
permettent pas de mesurer le changement.
Une grande imprécision dans la répartition Un bon système de suivi et évaluation doit
des tâches en matière de collecte de données préciser qui doit collecter telle ou telle
information ; qui doit l’envoyer et à qui elle
doit être envoyée ; selon quelle fréquence,
dans quel format et pour quel sujet ? si ces
questions fondamentales ne trouvent pas de
réponse, le cadre des résultats du CPAP
risque de ne pas être un outil très utile.
Excessif focus sur les dépenses du budget et L’insuffisante culture de la gestion axée sur
sur les intrants et les activités
les résultats chez les parties prenantes dans
ce 7è programme se traduit par le fait que
l’on met plus l’accent sur les intrants et les
activités que sur les résultats (produits, effets,
impact). Or, les activités ne sont que des
119
interventions
de
développement
qui
transforment les intrants en produits ! on
assiste parfois à une longue comptabilité
d’activités qu’on présente comme des
résultats. Certes, les activités sont
indispensables pour atteindre le produit, mais
elles ne doivent pas se substituer aux
résultats (produit. Effet, impact).
7.3 SUIVI DES INTRANTS ET DES ACTIVITES
Face à une coordination globale du programme faible, le 7è programme a développé des
mécanismes efficaces qui lui ont permis de faire un suivi approprié des ressources et des
activités. Le suivi des ressources et budgets a été régulièrement fait par le bureau pays ; un
circuit d’analyse des demandes de financement est mis en place au niveau du bureau,
permettant un contrôle des décaissements. Les réunions hebdomadaires des opérations et du
programme sont organisées et permettent un suivi régulier de l’exécution des budgets.
Si la coordination globale du programme avait normalement fonctionné, des mécanismes de
suivi de l’exécution des activités et des budgets auraient été également encore plus efficaces,
et permis une plus grande amélioration de la performance du programme.
Sur le terrain, des rencontres ave les partenaires d’exécution et autres parties prenantes, il est
ressorti que ce manque de coordination globale a nui au suivi des intrants et des budgets de la
part de la partie nationale.
7.4 SUIVI DES PRODUITS ET DES EFFETS
Le suivi des produits et des effets fait partie des obligations et grands principes de la gestion
axée sur les résultats. Il suppose une conception rigoureuse du programme, un cadre des
résultats robuste et des indicateurs pertinents et sensibles, c'est-à-dire capables de renseigner
tout changement observable au niveau des résultats attendus (produits, effets directs, impact).
Sur la base du cadre de suivi et évaluation du CPAP du 7è programme, l’analyse des produits
et des effets du programme fait ressortir certaines lacunes déjà mises en évidence par
l’évaluation à mi-parcours, notamment la formulation des produits.
La mission a constaté que les partenaires d’exécution (PE) raisonnaient encore plus en termes
d’activités qu’en termes de résultats. Or, à l’UNFPA comme dans toutes les agences des
Nations Unies, en matière de planification, de budgétisation, d’établissement de rapports
d’évaluation et d’audit, on met davantage l'accent sur ce qui a été finalement obtenu comme
résultat que sur la comptabilité des activités.
Les PE ont encore tendance à mettre l’accent sur la gestion des inputs (apports) et des
interventions (activités) sans être toujours en mesure de faire la démonstration des résultats
atteints d’une façon crédible et pleinement satisfaisante pour les contribuables, les donateurs
et les autres acteurs. Ceux-ci ont des préoccupations claires et légitimes : ils veulent savoir
quel usage est fait de leurs ressources et si ces dernières font vraiment la différence dans la vie
des bénéficiaires.
Conformément à cette évolution vers l’obligation redditionnelle des résultats, les principes de
la gestion axée sur les résultats sont particulièrement à l’honneur dans la Déclaration de
Paris de 2005 sur l’efficacité de l’aide au développement et réaffirmés dans le Programme
d'action d'Accra en 2008.
120
7.5 SUIVI DES HYPOTHESES ET DE RISQUES
Dans un contexte comme celui du Niger, le 7è programme aurait pu accorder une attention
particulière à la formulation des hypothèses et des risques. Le concept d’hypothèse renvoie
aux conditions qui sont nécessaires pour garantir que les activités planifiées produiront les
résultats attendus, et que la relation logique de cause à effet entre les différents résultats se
vérifiera conformément à l’attente.
Plus précisément, une hypothèse est une façon de gérer un avenir incertain lorsque plusieurs
options se présentent. Dans sa forme la plus simple, une hypothèse correspond à la décision
d’agir comme si une option donnée était certaine et donc que les autres n’auraient aucune
chance d’arriver. Nous pourrions par exemple pu prendre comme hypothèse que les PTA
allaient être désormais signés en janvier, ou que les décaissements des fonds ne
connaîtront plus de retard, etc.
Mais qu’arrive-t-il lorsque notre hypothèse de départ est fausse? Dans la plupart des cas, il y
aura un effet sur l’atteinte des produits du CPAP, effet souvent négatif, car nous avons
tendance à supposer que les évènements suivront nos attentes. Or, le 7è programme a connu
des perturbations qui n’ont pas été prévues.
Le concept de risque détermine le degré de probabilité que les conditions nécessaires pour
obtenir les résultats attendus ne soient pas remplies. L’analyse des risques permet d’identifier
les facteurs potentiels de risque et les stratégies pour les surmonter. Or, il ressort de
l’évaluation que pour le 7è programme en cours, rien n’a été fait dans ce sens : les hypothèses
n’ont pas été formulées et aucune analyse des risques n’a eu lieu.
Personne ne peut prévoir l’avenir avec précision ; c’est bien pour cela que nous avons
besoin du management des risques. Certaines contraintes présentées dans l’analyse de
l’efficience de la composante santé de la reproduction auraient pu être évitées s’il y avait eu
au moment de la conception du programme une bonne analyse des hypothèses et des risques.
7.6 RENFORCEMENT DES CAPACITES NATIONALES EN SUIVI ET EVALUATION
L’UNFPA a mis un accent sur le renforcement des capacités des partenaires d’exécution du
7è programme. Cependant, les différents acteurs rencontrés par la mission s’interrogent sur
les effets et impacts des actions qu’ils mènent dans le cadre de ce programme. En effet, bien
que des efforts soient faits, il existe peu de données empiriques sur l’impact de ces
interventions de l’UNFPA en termes d’amélioration des conditions de vie des populations
vulnérables et de la résolution de leurs problèmes concrets.
Le renforcement des capacités en suivi et évaluation renvoie aux actions en matière de
formation,, de sensibilisation , de voyages d’études, etc., organisées à l’attention des
partenaires d’exécution du programme, afin de leur donner les outils et les compétences
nécessaires à l’accomplissement de leurs activités. Mais la question du renforcement des
capacités est complexe parce qu’elle comporte plusieurs aspects (techniques, informationnels,
etc.) et se situe à plusieurs nivaux (les individus, les groupes, les organisations,
l’environnement social). Elle rend compte aussi des limites des approches conventionnelles de
Suiv-Evaluation (à savoir les rapports semestriels et annuels, les rapports d’audit financiers,
les revues à mi-parcours des programmes, les évaluations externes, les fiches d’évaluation des
formations, etc.) dans le domaine du renforcement des capacités. En effet, ces approches ne
permettent pas le plus souvent de cerner les effets et impacts des actions réalisées sur le
terrain.
L’analyse des documents et les échanges que l’Equipe de l’évaluation a eus avec des
personnes impliquées dans la mise en œuvre du 7è programme sur le renforcement des
121
capacités en suivi et évaluation, permet de faire un double constat. D’une part, les résultats
des approches classiques de Suivi-Evaluation ne sont pas suffisamment exploités à cause,
entre autres, de la non diffusion des rapports à l’ensemble des parties prenantes, des lacunes
dans l’organisation des restitutions, d’une conception réductrice voire négative du
suivi/évaluation par certains partenaires d’exécution (PE).
D’autre part, les outils de Suivi-Evaluation les plus utilisés ne mettent pas l’accent sur la
question des effets et impacts des actions réalisées. Les raisons sont aussi multiples : la non
inscription du Suivi-Evaluation des effets comme priorité dans les programmes, le coût élevé
des enquêtes approfondies, la rigidité des procédures de certains bailleurs de fonds, l’absence
d’outils méthodologiques pertinents et la complexité des approches réellement participatives.
D’où l’urgence, selon les personnes rencontrées, d’approfondir les réflexions sur des
meilleures approches d’évaluer l’impact des programmes afin d’améliorer les interventions
de l’UNFPA dans ce domaine. Il en va de la durabilité des appuis de l’UNFPA.
CONCLUSION : Les principales contraintes du système de suivi et évaluation de ce
programme sont, entre autres, l’insuffisante culture des parties prenantes en gestion axée sur
les résultats, une formulation approximative des produits, et des indicateurs, l’insuffisante
attention accordée à l’orientation des actions vers l’atteinte des résultats. La présence d’un
chargé de S&E au bureau pays va permettre de combler ces lacunes.
122
8. CHAPITRE VIII : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
8.1 CONCLUSIONS
8.1.1 AU NIVEAU STRATEGIQUE
Conclusion 1 : La lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, la maîtrise de la
croissance démographique, demandent d’importants investissements et d’actions fortes. Car,
le Niger est un véritable « laboratoire démographique » où les problèmes de population se
posent avec une acuité extrême et revêtent une dimension exceptionnelle, dans un contexte
socio-culturel, religieux et politique complexe.
Dans un tel contexte, les approches classiques pour faire face à la croissance démographique
et lutter contre la mortalité maternelle et néonatale ne suffisent donc plus. C’est pourquoi le
programme a innové en adoptant des stratégies porteuses de changements et de durabilité,
venues de l’intérieur même des communautés. On peut notamment citer parmi les « stratégies
du dedans » l’initiative des Ecoles des Maris qui ont contribué à améliorer significativement
les indicateurs de SR et de PF dans toutes les régions, à faire prendre conscience des effets
négatifs d’une trop forte croissance démographique dans la vie des individus, des ménages et
de la société, et des questions liées au genre et aux jeunes et adolescents.
Conclusion 2 : Face à une croissance démographique particulièrement forte et débridée,
l’UNFPA a fait un plaidoyer qui a donné d’importants résultats en matière de prise en compte
des questions de population dans la planification du développement au Niger. Il a adopté une
approche globale et systémique de ces questions, étant entendu que celles-ci sont avant tout
des phénomènes qui résultent de la pauvreté et du manque de développement. Dans cette
approche intégrée, la dynamique démographique et le genre viennent en support à la santé de
la reproduction, et les trois composantes s’enrichissent et se renforcent mutuellement.
Conclusion 3 : L’UNFPA a mis l’accent sur une approche communautaire des questions de
population, notamment sur celles liées à la santé de la reproduction et planification familiale,
et au genre. Des stratégies porteuses de changements ont été mises en place ou fortement
appuyées : les Ecoles des Maris, les comités de soutien à la santé de la reproduction, les
centres amis des jeunes ont contribué à l’augmentation de la demande des services de SR/PF,
au rapprochement desdits services des populations, et à leur utilisation par un nombre
croissant de femmes, de jeunes et adolescents.
Conclusion 4 : Grâce à un plaidoyer soutenu auprès du gouvernement, des autorités
politiques et administratives, des autorités religieuses et coutumières, l’UNFPA a pu placer à
un niveau élevé le programme d’action de la conférence internationale sur la population et le
développement (CIPD). Sur le terrain, des actions sont effectivement menées dans le cadre
des trois domaines programmatiques pour atteindre les objectifs de la CIPD et les OMD
(parmi lesquels l’OMD 5 fait l’objet d’une attention particulière).
Conclusion 5 : Les questions de genre ont, elles aussi, fait l’objet d’une attention particulière
dans le cadre de dialogue et de politique, en concordance avec le Plan stratégique 2008-2011,
qui invite à centrer cette thématique sur les droits en matière de santé sexuelle et reproductive.
123
Le genre est ainsi abordé dans le 7è programme comme un pilier de la SR, à l’instar de la
composante population et développement.
Conclusion 6 : Toutes les activités entreprises par l’UNFPA au Niger découlent du Plan
Stratégique de l’UNFPA et des grandes orientations du Gouvernement en matière de
développement et de lutte contre la pauvreté. Elles mettent un accent particulier sur les
groupes vulnérables (les femmes en âge de procréer, les mères, les nouveau-nés, les jeunes et
adolescents). Des efforts considérables ont été déployés, afin que ces groupes vulnérables
aient tous accès aux services de SR et de prévention des IST/VIH/Sida de qualité, et qu’ils les
utilisent systématiquement.
L’UNFPA a également mis au centre de ses préoccupations le développement des capacités
comme recommandé par le Plan Stratégique. Au niveau central et régional, des formations ont
été dispensées à l’ensemble des parties prenantes, et le transfert des connaissances aux unes et
autres a été systématiquement pratiqué, en même temps que l’assistance technique de
proximité dans l’ensemble des districts sanitaires appuyés par le programme. Le rôle joué par
les médecins chirurgiens VNU, les sages-femmes VNU, les médecins responsables des
antennes UNFPA, est inestimable et salué par les populations bénéficiaires de cet appui, les
autorités politiques, coutumières et religieuses. On ne peut compter le nombre d’ateliers de
formations que le programme a organisés au cours de ces quatre dernières années dans les
domaines de la santé de la reproduction , du VIH/Sida, du genre, de population et
développement, afin de développer les capacités nationales dans ces différentes thématiques.
En ce qui concerne la coopération sud-sud, bien que le programme n’ait pas développé une
stratégie spécifique, beaucoup a été cependant fait. Le staff du Bureau UNFPA Niger a
participé à de nombreuses rencontres internationales, à des ateliers régionaux et sousrégionaux ; des échanges ont eu lieu entre le Bureau du Niger et les autres Bureaux d’Afrique
de l’Ouest et du Centre.
Conclusion 7 : Au cours de ce 7è programme, l’UNFPA a joué un rôle actif au sein de la
coordination de UNCT, notamment au sein des différents groupes techniques (VIH/Sida,
Genre, urgences humanitaires), contribuant ainsi à améliorer la coordination des agences du
SNU au niveau central. Au niveau régional, notamment à Maradi où le SNU a mis en place
un programme conjoint, toutes les personnes interrogées apprécient le rôle joué par le Fonds
surtout en ce qui concerne la maîtrise de la croissance démographique.
A Agadez où la mission a eu une rencontre avec les agences du SNU travaillant sur le terrain
(UNICEF, OCHA…), la contribution de l’UNFPA aux urgences humanitaires est aussi fort
appréciée dans cette région soumise à d’intenses déplacements de population, à la menace du
VIH/Sida, et à l’insécurité.
Conclusion 8 : Le programme a apporté une réponse rapide aux situations d’urgence,
notamment dans des zones d’intervention comme Maradi, Zinder ou Agadez. Cette capacité
de réponse est appréciée par l’ensemble des partenaires au développement travaillant dans le
cadre de l’assistance humanitaire. L’UNFPA a investi dans les formations, l’élaboration des
plans de contingence, la fourniture aux régions concernées du Niger des kits d’hygiène, des
kits d'accouchements, des contraceptifs et autres produits SR, contribuant aussi à l’éducation
sanitaire des populations.
Conclusion 9 : En termes de valeur ajoutée, l’UNFPA a démontré qu’il avait quelque chose
de plus que les autres agences du SNU et partenaires au développement dans ses trois
domaines
programmatiques :
Population
et
Développement,
Santé
de
la
124
reproduction/VIH/Sida, et Genre ; son expertise technique en santé de la reproduction et
VIH/Sida, en collecte et analyse des données, son plaidoyer incessant sur les questions de
population, d’équité et d’égalité entre sexes, lui accordent un statut unique par rapport aux
autres partenaires.
Dans beaucoup de cas, l’UNFPA est le seul partenaire à intervenir directement : collecte et
analyse des données (recensement général de la population et de l’habitat), réparation des
fistules obstétricales, etc.
Conclusion 10 : Enfin, le programme a souffert du manque de coordination au niveau central
et régional, des retards dans les décaissements des fonds, de l’insuffisante maîtrise des règles
et procédures de l’UNFPA par la partie nationale, du manque de suivi et de supervision
réguliers sur le terrain, d’une insuffisante capacité d’absorption des fonds, etc. Tout cela a
contribué, dans une certaine mesure, à réduire relativement la performance du programme.
8.1.2 AU NIVEAU PROGRAMMATIQUE
™ Conclusions dans le domaine de la santé de la reproduction et droits en matière
de procréation
Conclusion 1 : Dans le domaine de la santé de la reproduction, le programme a centré ses
efforts sur les activités d’IEC/CCC, de communication sociale et communautaire, de
plaidoyer, à l’intention des autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses.
Ces activités ont déclenché un vaste mouvement social qui a entraîné une transformation
progressive des mentalités vis-à-vis des questions de SR et des IST/VIH/Sida, y compris de
planification familiale. Tout le monde a contribué à la réduction de l’influence de certaines
barrières socio-culturelles et religieuses qui empêchent les femmes, les jeunes et les
adolescents de fréquenter les services de SR, de prévention des IST/VIH/Sida et de PF :
Gouverneurs de Région, Préfets, Maires, Chefs de canton, leaders religieux et
communautaires, chacun a joué efficacement son rôle.
Conclusion 2 : En même temps, de nombreuses formations ont été dispensées aux partenaires
de mise en œuvre. Pour mémoire, on peut citer, entre autres, des formations dans : (i) les
audits cliniques de décès maternels ; (ii) le Dispositif Minimum d’urgence (DMU) ; (iii) les
SONU ; (iv) la gestion logistique et CHANNEL ; (v) les soins après avortement.
Une assistance technique de proximité a été systématiquement pratiquée à travers le
recrutement des experts nationaux, des chirurgiens VNU, des sages-femmes VNU, pour un
transfert de compétences et de connaissances au niveau central et périphérique.
Conclusion 3 : Une attention particulière a été portée aux jeunes et adolescents, grâce à
l’appui à l’éducation par les pairs et au développement des compétences de vie courante. Le
nombre de centres amis des jeunes a augmenté, de nombreux outils de formation et de
sensibilisation sur les questions de SR, des IST/VIH/Sida et de PF ont été élaborés et
vulgarisés, y compris des supports spécifiques aux jeunes.
Conclusion 4 : Des stratégies telles que l’initiative de l’Ecole des Maris, les comités de
soutien à la SR, les DBC, les centres amis des jeunes, incluant des activités d’IEC/CCC et de
125
plaidoyer, ont contribué, dans une approche commune, à l’augmentation de la demande des
services de SR, de prévention des IST/VIH/Sida et de PF.
Cette augmentation de la demande des services de SR, des IST/VIH/Sida et de PF est aussi
due à la forte croissance démographique qui exerce une forte pression sur tous les secteurs
sociaux, particulièrement sur le secteur de la santé.
Conclusion 5 : Le repositionnement de la PF a occupé une place centrale dans ce 7è
programme ; l’accent a été mis sur l’accès des populations vulnérables aux services de SR, de
soins obstétricaux et néonatals d’urgence de première nécessité. A cet égard, tout a été mis en
œuvre, y compris le renforcement des capacités des structures nationales et des prestataires
des services publics et privés dans la prise en charge des besoins des populations en SR et
dans l’offre desdits services, et la prise en charge des cas de fistule obstétricale (FO).
D’importants efforts ont été déployés pour le développement et l’appui aux structures de prise
en charge des besoins spécifiques des jeunes et adolescents en matière de SSRAJ et de
prévention des IST/VIH/Sida, sans oublier l’appui à la lutte contre les MGF, la collecte et
l’analyse des données en SR, le développement de l’offre de services de dépistage volontaire
du VIH, l’intégration de l’enseignement de la SR dans les écoles et la Faculté de Médecine de
Niamey.
L’ensemble des interventions ci-dessous a contribué à l’amélioration des indicateurs de SR et
de PF dans toutes les régions, et au rapprochement des services des communautés.
Conclusion 6 : S’agissant de la prise en charge des urgences humanitaires, le programme a,
entre autres, dispensé des formations sur le DMU en matière de SR, distribué les différents
kits aux populations pendant les crises dont le Niger a fait l’objet au cours de ces dernières
années. En particulier, l’UNFPA a apporté assistance aux populations affectées par les
inondations (Niamey, Agadez et Zinder) et le choléra (Maradi) à hauteur respectivement de
US $ 101 967 et US $ 6 202, soit au total US $ 108 169.
L’UNFPA a également mobilisé, entre autres : (i) US$192 000 auprès du MDGs Fund
PNUD/Espagne pour appuyer la santé de la reproduction, (ii) US$ 2 269 000 auprès de
l’Union Européenne pour financer un programme d’appui à la gratuité des soins dans un
contexte d’insécurité alimentaire et 4,5 autres millions en 2010.
Conclusion 7 : Il y a eu un certain manque de suivi des interventions du programme sur le
terrain. Certaines activités commencent, et quelques mois après, elles sont interrompues soit
par manque de moyens, soit par manque d’encadrement. On assiste alors à un relâchement
que la mission a constaté, par exemple, dans certains centres amis des jeunes complètement
démunis qui voient chuter la courbe de leur fréquentation ; c’est le manque de continuité dans
l’action qui en est la principale cause. Certains partenaires d’exécution disent n’avoir rien
reçu de l’UNFPA depuis deux ou trois ans.
Les changements de comportements et de mentalités dans les domaines de SR, VIH/Sida et
PF s’inscrivent dans le long terme et nécessitent des actions vigoureuses, continues et
durables. Ils ne peuvent être obtenus avec des activités ponctuelles et sans impact sur les
conditions de vie des populations.
126
Conclusion 8 : Le programme a formé un grand nombre de prestataires et agents de santé
dans les différents aspects de la SR/VIH/Sida, et de planification familiale, ce qui a contribué
à l’amélioration des services et à l’accroissement de leur fréquentation. Mais la mise en
pratique de ces connaissances et de ces compétences se heurte au fait que les structures
sanitaires où doivent s’exercer lesdites compétences n’ont pas souvent suffisamment
d’équipements, de matériels, de produits et médicaments. A cela s’ajoute l’absence de
supervision et de suivi pour identifier les difficultés, le type de matériels, d’équipements et de
produits qui pourraient manquer, en vue de les remplacer à temps et d’améliorer la qualité des
services. La maintenance des équipements et des appareils est l’une des grandes faiblesses des
structures sanitaires visitées par la mission.
Conclusion 9 : La composante SR, plus que les autres composantes du programme, est
fortement implantée dans les régions où de nombreuses activités sont réalisées. Mais le
programme n’a pas réussi à éviter totalement la tentation du saupoudrage. Il comporte de
nombreuses sous-activités difficiles à rattacher à un produit spécifique. On se retrouve à la fin
avec une série d’activités qui ne semblent pas avoir un lien clair avec celles qui sont prévues
dans le PTA.
Conclusion 10 : Le rôle joué par les Directions Techniques n’est pas non plus suffisamment
clair, par rapport à celui de leurs Divisions respectives. On attribue aux Directions Techniques
des lourdeurs, des blocages et des retards dans le traitement des dossiers, notamment ceux
concernant les demandes d’avances de fonds. Plutôt que de servir d’interface entre l’UNFPA
et les partenaires d’exécution, elles sont considérées par de nombreux intervenants comme un
goulot d’étranglement.
Cette contrainte exercée par les Directions Techniques paralyse les activités sur le terrain et
décourage même les bonnes volontés qui sont privées de ressources et des moyens de travail,
parce que les fonds ne sont pas débloqués à temps. Toute la programmation et la chaîne des
résultats s’en trouvent ainsi perturbées. On ne peut imaginer le préjudice que peut subir un
programme lorsque les activités programmées ne sont pas réalisées à temps.
™ Conclusion dans le domaine de Population et Développement
Conclusion 1 : Au niveau de Population et Développement, la coopération entre l’UNFPA, le
Gouvernement, et avec d’autres partenaires au développement, a accru et amélioré la
production des données sur la population en soutenant d’une part, la formation dune masse
critique de compétence en matière de collecte, d’analyse et de diffusion de données
sociodémographiques. Ce sont environ 6 experts formés en statistique-démographie à
l’IFORD (Yaoundé), plusieurs spécialistes formés dans les domaines de la population, la
santé reproductive et le genre.
Comme résultat majeur, la disponibilité des données désagrégées pour le développement a
contribué à la formulation des documents de politique de développement
Conclusion 2 : L’amélioration des connaissances dans les domaines de la population a été un
levier pour une prise en compte des questions de population, santé de la reproduction et genre
dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des cadres nationaux de
développement. Ainsi, le plaidoyer et le dialogue de politique ont été soutenus pour une prise
en compte effective de la problématique des jeunes, des adolescents et des femmes dans les
politiques et stratégies nationales de développement.
Conclusion 3 : Des études sur la pauvreté, la migration, la planification familiale, le VIH, les
violences basées sur le genre et dans d’autres domaines de la population ainsi que des
plateformes d’échanges comme des ateliers de réflexion sur les questions de population, santé
127
de la reproduction et genre, des publications sur les questions de population, ont été appuyés
par le programme.
Conclusion 4 : Actuellement, la phase du 4è recensement de la population est fortement
appuyée par l’UNFPA tant sur le plan technique que financier. Cet appui contribue à
l’élaboration des documents techniques (document de projet, document de plaidoyer,
questionnaire), du chronogramme et du budget ainsi que le démarrage de la cartographie.
Conclusion 5 : La politique nationale de population a été adoptée il y a plusieurs années, mais
elle n’est pas mise en œuvre. Pourtant, compte tenu de l’importance des questions de
population au Niger, la mise en œuvre de cette politique nationale de population deviendrait
un précieux instrument pour la prise en compte de la dynamique démographique dans la
planification du développement, et donc favoriserait en même temps la baisse de la croissance
démographique, l’équilibre entre croissance démographique et croissance économique.
™ Conclusion dans le domaine du genre
Conclusion 1 : Le plaidoyer, l’appui technique et financier du Programme Pays ont
contribué à l’amélioration du cadre juridique et institutionnel dans le domaine du genre y
compris les violences basées sur le genre. Avec l’appui du programme pays 2008-2013, le
Niger dispose :
− un plan décennal de mise en œuvre de la politique nationale genre.
− une politique nationale de la promotion de la femme révisée pour prendre en compte
la dimension autonomisation de la femme.
− un CDMT sectoriel PNG/ Politique protection de l’enfant.
− un CDMT mis en œuvre
− un plan d’action du REFAMP élaboré et mis en œuvre
− un plan stratégique pour le ministère de la Population, de la promotion de la femme et
de la protection de l’enfant ;
− une stratégie d’appropriation de la PNG
− un Plan d’action issu de l’atelier de formation des cadres sur la budgétisation sensible
au genre et l’identification de deux ministères pilotes pour la budgétisation sensible au
genre.
En outre, le ministère a défini une stratégie de formation des formateurs en genre tenant
compte de l’atelier de validation ; des ministères sectoriels adhèrent au processus
d’intégration du genre dans le budget.
Conclusion 2: Concernant le renforcement des capacités en genre, le niveau régional ne
semble pas prendre le relais de la formation, malgré l’existence des réseaux de formateurs. La
mission n’a pas recensé des cas de formations tenues en dehors de celles effectuées dans le
cadre de l’Initiative Genre Niger par défaut d’un système de suivi à charge des régions avec
des indicateurs à faire progresser à ce même niveau.
Conclusion 3 : Depuis sa conception jusqu'aux actions, le 7ème Programme a révélé un net
souci de respecter les cadres et orientations nationales et internationales en matière de genre,
en priorisant la concertation dans les milieux qui ont fait preuve de plus de résistance au
genre, entre les différents partenaires étatiques et de la société civile du niveau national, mais
aussi au niveau des régions pour prendre en charge les diversités culturelles.
Le 7è programme a permis d’éveiller, d’informer et de conscientiser la population sur les
violences basées sur le genre et sur leurs conséquences néfastes. Mais les activités de prise en
charge sont freinées par la mise en place d’un fonds d’assistance judiciaire, et le système de
renseignement des indicateurs demeure faible.
128
Conclusion 4 : Le Programme a montré qu'il est possible d'intervenir en genre en respectant
certaines conditions liées à : i) la mise en œuvre par les véritables acteurs des actions de
l’Etat à travers le MP/PF/PE, les services techniques, la société civile et les acteurs locaux ; ii)
la mise au point d’une démarche concertée des actions de développement tout en prenant en
compte la diversité culturelle.
L’UNFPA a appuyé un domaine très sensible au Niger avec une grande prudence et la mise
en œuvre du programme a montré qu’il est possible d’aborder la question du genre, avec
toutes les catégories de populations, y compris les maris, les ulémas, les jeunes.... L’UNFPA a
été le promoteur de la mise en œuvre d’une approche genre qui concilie équité et culture, mais
aussi équité et paix dans une concertation entre des acteurs bien ciblés.
Conclusion 5 : Le partenariat avec des organisations expérimentées a facilité la mise en
œuvre du programe en termes de réalisation des activités dans le temps, malgré les retards
dans le décaissement des fonds, et a permis des prestations de qualité dont les produits sont
des bonnes pratiques partagées.
Conclusion 6: Dans l’ensemble, au cours de cette phase, le programme a réalisé de
nombreuses actions concrètes dans divers domaines qui répondent toutes à de réelles
contraintes en matière de genre. La capitalisation et la publication de différentes bonnes
pratiques, sous forme de guides, de modules et de manuels, qui retracent la démarche suivie
est la preuve que le 7ème programme se positionne dans le partage d’expérience et la recherche
continue d’une amélioration.
Mais certaines actions mises au point ont dépassé trop vite le stade de la recherche-action et
de l'expérimentation et elles ont pris une tournure de modèles à répliquer. C'est le cas
notamment de l’école des maris qui reste encore une expérimentation, en attendant de traiter
la question de sa viabilité et de sa pertinence dans les autres régions.
Conclusion 7 : Le volontariat a des limites évidentes (utilisation des para juristes, des maris
des écoles, des clubs de jeunes défenseurs de droits, des monitrices des centres de formation
professionnelle pour la durabilité de certaines actions) ; la nécessité s’impose de rechercher
des formules plus adéquates dans les cultures locales qui seront basées sur la reconnaissance
sociale, ou des systèmes effectifs de rémunération adaptée.
™ Conclusion dans le domaine du suivi et évaluation
Conclusion 1 : En dépit des efforts considérables déployés dans ce domaine, le système de
suivi et évaluation existant a rendu difficile la mesure des résultats attendus. Les produits du
CPAP ont été plus ou moins bien formulés, affectant ainsi la qualité des indicateurs. Ceux-ci
sont insuffisamment SMART pour mesurer les résultats ; des informations n’ont pas été
régulièrement collectées pour les renseigner ; ils n’ont pas été utilisés pour le suivi. De même,
le suivi des risques et hypothèses n’est ni régulier, ni systématique ou formalisé. Au total, il y
a une insuffisante culture de la gestion axée sur les résultats. Les acteurs impliqués dans la
mise en œuvre du programme ont encore, d’une manière générale, une vision orientée vers
les activités et non vers les résultats.
129
8.2 RECOMMANDATIONS
8.2.1 AU NIVEAU STRATEGIQUE
Recommandation
1:
Poursuivre
le Priorité 1
développement des capacités et prendre
systématiquement en compte les résultats de la
prochaine micro évaluation visant un meilleur
choix de partenaires d’exécution.
UNFPA
UNDP
(Basée sur conclusion 6)
Les capacités sont la clé du développement. Le développement durable ne se sous-traite pas et
ne peut être imposé de l’extérieur : il exige capacités et leadership internes. Le développement
des capacités fait désormais partie des priorités de bon nombre d’agences et gouvernements.
C’est l’une des missions fondamentales de l’UNFPA.
Mais si l’importance du développement des capacités est reconnue, le choix des stratégies fait
débat. Pour certains, le consensus apparent masque des désaccords sur la formation en tant
que stratégie. Pour d’autres, le problème serait plus fondamental : alors que de nombreux
programmes et projets de l’UNFPA ont renforcé les capacités individuelles des
fonctionnaires, rares sont ceux qui ont eu un impact tangible sur l’efficacité des organisations
en charge du développement national (ministères et organismes publics).
Au cours du prochain programme, l’UNFPA ne peut donc continuer à investir dans le
développement des capacités sans une analyse des succès et des échecs du développement des
capacités et d’identification des stratégies efficaces.
Recommandation 2 : Redynamiser la cellule de Priorité 1
coordination globale du programme du
Ministère du Plan, de l’Aménagement du
Territoire et du Développement Communautaire
(Basée sur conclusion 10)
UNFPA
Gouvernement
La coordination globale du programme a été l’un des échecs du cycle de programmation
actuel. Ce fait est déploré par tous ceux que la mission a rencontrés et doit être évité au
prochain programme. Car ce manque de coordination pourrait signifier que le Gouvernement
ne prend pas ses responsabilités pour veiller à la bonne mise en œuvre de son propre
programme. On devra doter la cellule de coordination d’un PTA pour lui permettre
d’assurer correctement ses missions de suivi, de supervision et d’accompagnement des
PE sur le terrain.
130
Recommandation 3 : Centrer les priorités, Priorité 1
éviter le saupoudrage, ce qui permettra à
l’UNFPA de réduire le nombre de partenaires
d’exécution et de PTA à une dimension gérable
(Basée sur conclusion 1)
UNFPA
Pour obtenir des changements durables en termes de comportements et de mentalités,
l’UNFPA doit entreprendre des interventions à grand impact et limiter le nombre de petites
activités qui ont une faible influence sur la baisse de la croissance démographique, de la
mortalité maternelle et néonatale. Cela veut dire qu’avec le peu de moyens dont il dispose, le
Fonds ne peut être partout. Il doit davantage mettre l’accent sur la décentralisation du
programme, car c’est dans les régions, les villages et les communautés que s’opèrent de
véritables changements.
Recommandation 4 : Poursuivre le plaidoyer Priorité 2
auprès
du Gouvernement, des autorités
politiques, administratives, coutumières et
religieuses, sur la maîtrise de la croissance
démographique dont les conséquences sur les
conditions de vie des populations les plus
pauvres sont plus que jamais préoccupantes.
(Basée sur conclusion 4)
UNFPA
Dans un pays où l’indice synthétique de fécondité se situe autour de 7 enfants par femme, il
est indispensable que des stratégies soient adoptées pour une maîtrise de cette fécondité à
laquelle même les femmes des communautés rurales entendent contribuer. Dans la partie sud
de certaines régions comme Zinder, il n’y a pratiquement plus de terres cultivables pour tout
le monde.
Il faudra poursuivre les campagnes de sensibilisation à l’endroit de la population sur les
violences sexuelles et l’existence des opportunités de prise en charge et les amener à consulter
les services appropriés.
Recommandation 5 : Dans le cadre de Priorité 3
l’assistance technique de proximité et du
renforcement des capacités, revoir le rôle des
experts nationaux placés dans les antennes
UNFPA afin qu’ils aient une vision plus intégrée
et globale du programme pays dans les régions
en allant au-delà des seuls aspects SR (Basée
sur conclusion 6)
UNFPA
En effet, selon leurs termes de référence (TDRs), les experts nationaux UNFPA placés au
niveau des antennes dans les régions sont exclusivement mandatés à appuyer les directions
131
régionales de la santé publique. Ces experts nationaux sont donc exclusivement dépendants de
la santé et n’ont pas la possibilité de suivre ce qui se passe au niveau des deux autres
composantes, population et développement genre. En conséquence, les composantes
population et développement, et genre sont très faiblement représentées sur le terrain, dans les
régions.
8.2.2 Au niveau programmatique
™ Santé de la reproduction
Compte tenu de l’état encore trop fragile du Niger, le prochain programme va continuer
à mettre l’accent sur : (i) la réduction de la morbidité, de la mortalité maternelle et
néonatale ; (ii) la prévention immédiate et le traitement curatif des fistules ; (iii) la
planification familiale ; (iv) la prévention des IST/VIH/SIDA, notamment chez les jeunes; (v)
l’amélioration de l’accès aux services de SR, de prévention d’IST/VIH/SIDA et de PF.
Recommandation
1:
Poursuivre
le Priorité 1
développement des services de santé de la
reproduction, de prévention des IST/VIH/Sida,
et de PF: plaidoyer, communication sociale et
communautaire, réhabilitations, équipement des
maternités, formations, lutte contre la FO et les
MGF (Basée sur conclusion 1)
UNFPA
Gouvernement
L’UNFPA poursuivra son appui au changement des comportements et des perceptions des
populations vis-à-vis des questions de SR, de prévention d’IST/VIH/Sida et de PF et
contribuera à influencer les politiques, les décisions, et le financement des activités dans ces
domaines, afin de rendre encore plus accessibles les services de SR aux populations
vulnérables.
Il est en effet important d’appuyer systématiquement les politiques et les stratégies qui
influencent significativement la santé reproductive des groupes vulnérables, notamment celle
des femmes, des jeunes et adolescents pour soutenir, chez ces derniers, une transition sûre et
responsable à l’âge adulte.
Recommandation 2 : Assurer la disponibilité Priorité 1
permanente des produits, médicaments, sang et
dérivée de qualité: supervision des pharmacies
des Districts, utilisation du logiciel gestion
MEG, renforcement des capacités de production
et de distribution du sang. (basée sur
conclusion 5)
UNFPA
Gouvernement
Faire du plaidoyer en faveur d’un plus grand engagement à la sécurisation des produits de
santé de la reproduction (SPSR) et de planification familiale constituera l’un des volets
importants du prochain programme. oblige à cibler de manière adéquate les messages de
plaidoyer. Il s’agira de continuer à mettre l’accent sur l’accès accru des populations aux
produits de SR, le renforcement des systèmes logistiques existants, la réduction des barrières
à la SPSR, etc.
132
Le problème de la disponibilité du sang dans les structures sanitaires s’est posé au cours des
visites de la mission sur le terrain. Il serait donc souhaitable que la sécurité transfusionnelle
soit désormais étendue à toutes les structures sanitaires de référence, communautaires, par la
création de mini-banques de sang.
Recommandation 3 : Intensifier la lutte contre Priorité 2
les maladies faisant l’objet de surveillance
intégrée: réunions transfrontalières, Fonds
Régional de Gestion des Épidémies. (Basée sur
conclusion 6)
UNFPA
Gouvernement
Les maladies et les épidémies ne respectent pas les frontières. Il faut donc mettre en place un
mécanisme de surveillance efficace dans les régions couvertes par le programme, et
déboucher sur des lignes directrices en réponse aux flambées incessantes de maladies telles
que les épidémies mortelles de choléra, la méningite, la rougeole, les fièvres hémorragiques
virales, etc.
Compte tenu de son contexte actuel, il importe que le Niger investisse des ressources
humaines et matérielles dans le renforcement des capacités affectées aux systèmes de santé
publique visant à détecter et confirmer les menaces pour la santé publique et à réagir
rapidement pour prévenir les maladies, les décès et les handicaps inutiles.
Recommandation
4:
Accélérer
le Priorité 3
remboursement des frais de la gratuité des soins
(basée sur conclusion 5)
Gouvernement
La politique de la gratuité des soins a contribué à un moment donné à un plus grand accès des
populations les plus vulnérables aux services de santé de la reproduction et de PF. Mais
presque tous les partenaires d’exécution interrogés par la mission ont mis l’accent sur le faible
taux de remboursement des frais de gratuité. Malgré les dispositions prises pour améliorer
cette situation, la gestion des factures qui s’accumulent reste problématique. L’enthousiasme
suscité par ce beau geste du gouvernement vis-à-vis des populations vulnérables a commencé
à baisser, et engendre déjà beaucoup de frustrations.
À l’heure où la communauté internationale réalise que les Objectifs du Millénaire pour le
développement dans le domaine de la santé ne seront manifestement pas atteints, les enjeux
de l’accès accru aux services de soins et du financement de la santé dans les pays les plus
pauvres reviennent sur le devant de la scène. A cet égard, le Gouvernement du Niger a pris la
bonne voie, mais les difficultés de remboursement des frais de gratuité risquent de tout
remettre en cause.
Intrinsèquement politique au plus haut niveau de l’État, la décision d’instaurer la gratuité des
soins pour les populations les plus vulnérables remet totalement en question un système de
financement basé sur la tarification des soins, qui s’est révélé insatisfaisant du fait de
l’iniquité qui en découle, obligeant à repenser à la fois le rôle des institutions publiques de
santé et celui des acteurs internationaux du développement.
133
Recommandation 5 : Libérer à temps les fonds Priorité 3
pour permettre aux activités planifiées d’être
exécutées dans les délais requis (Basée sur
conclusion 10)
UNFPA
Gouvernement
Les retards de décaissement des fonds ont été soulignés comme un facteur qui a
considérablement entravé la bonne exécution du programme sur le terrain. Ils ont perturbé
toute la planification des activités. D’où la difficulté de montrer comment les produits ont pu
être atteints alors que les intrants et les interventions n’étaient pas livrés en temps opportun.
Recommandation 6 : Renforcer le système de Priorité 3
référence et contre référence (Basée sur
conclusion 5)
UNFPA
Les résultats de l’évaluation montrent que le système de référence et contre référence est
apprécié aussi bien par les personnels de santé que les usagers interrogés. Pour ceux-ci, le
système permet d’améliorer la qualité de l’offre de soins. Il est perçu par les différents acteurs
(prestataires et patients) comme un système permettant de renforcer les compétences
techniques des personnels de santé et qui peut faciliter l’accès des populations à des soins de
santé à moindre coût.
En dépit de ces appréciations positives, l’évaluation a relevé l’existence de limites relatives à
la fonctionnalité du système. Les références fonctionnent, bien que des insuffisances relatives
aux compétences des personnels de santé et au plateau technique aient été mentionnées
notamment par des prestataires de soins. Quant aux contre références, elles présentent
d’énormes difficultés de fonctionnement, ce qui ne permet pas le partage de l’information
médicale lié au patient entre la formation sanitaire d’origine et celle de la référence. Des
actions sont alors nécessaires pour contribuer à l’amélioration du système afin d’offrir des
prestations de qualité.
™ Population et Développement
Recommandation 1 : Poursuivre la prise en Priorité 1
compte
UNFPA
en compte de la dynamique démographique et
ses interrelations avec les besoins des jeunes, y
compris les adolescents, la SSR, l’égalité entre
les sexes dans les politiques et stratégies de
développement.
(Basée sur conclusion 1)
Tout en accordant une priorité accrue à l’amélioration de la santé maternelle, le prochain
programme devra s’appuyer sur la dynamique de population pour appréhender les besoins des
femmes et des jeunes en matière de santé de la reproduction, l’égalité de genre et les droits
humains.
134
Le 8è programme continuera à renforcer les capacités des institutions nationales et de la
société civile afin qu’elles soient outillées pour mener un plaidoyer et le dialogue de politique
en faveur du positionnement stratégique des besoins des jeunes et des femmes en SR/PF,
égalité des sexes et autonomisation.
Recommandation 2 : Actualiser la politique Priorité 2
nationale de population et accélérer sa mise en
œuvre.(Basée sur Conclusion 5)
UNFPA
Eu égard aux tendances démographiques actuelles, et aux défis que le Niger doit relever, la
politique nationale de population aurait pour objectif d’aider le pays à mettre en œuvre des
actions intégrant la dynamique démographique, pour établir un équilibre entre la croissance
démographique et la croissance économique. Elle viserait, plus spécifiquement, à promouvoir
un accès équitable pour tous à une éducation de base, à la formation professionnelle, à
l’emploi et la santé de la reproduction.
Recommandation 3 : Poursuivre le plaidoyer et Priorité 1
le dialogue des politiques pour l’élaboration de
politiques visant l’intégration de la dynamique
des populations en lien avec les besoins des
jeunes (y compris les adolescents), la santé en
matière de procréation, l’égalité entre les sexes,
l’accès aux soins de santé maternelle, à la
planification familiale.
UNFPA
(Basée sur Conclusion 5)
Le dialogue, l’information et la sensibilisation des populations sur les questions de
développement et du lien didactique incontestable existant entre la Santé de la reproduction et
la Sécurité Alimentaire au Niger, apparaît de plus en plus nécessaire, quand on sait le Niger
est souvent victime de crises alimentaires répétées.
Recommandation 4 : Renforcer la coordination Priorité 1
générale du programme de coopération NigerUNFPA
UNFPA
(Basée sur Conclusion 5)
Le 7è programme a beaucoup souffert du manque de coordination aux niveaux central et
régional. Le moment est venu pour que la structure du Ministère du Plan, de l’aménagement
du territoire et du développement communautaire reprenne sa mission de coordination. On
devrait lui donner la responsabilité de gestion d’un PATA.
Recommandation 5 : Poursuivre l’appui au Priorité 2
RGPH
UNFPA
(Basée sur Conclusion 5)
Le recensement de la population nigérienne va permettre d'avoir de nouvelles statistiques qui
vont faciliter la mise en œuvre des politiques, plans et programmes de développement. En
135
effet, cette opération est très importante pour le Niger, car pour un Pays qui aspire à
l’émergence, la décentralisation de la prise de décisions et de la fourniture de services au
niveau local exige des informations objectives et détaillées pour l’élaboration des politiques,
la mobilisation de ressources et le suivi des réalisations.
™ GENRE
Recommandation 1 : Conduire un plaidoyer pour Priorité Gouvernement
l’opérationnalisation du mécanisme de suivi-évaluation de la 1
et Bureau Pays
mise en œuvre de la PNG avec l’implication du Ministère de la
UNFPA
Population, de Promotion de la Femme et de La Protection de
l’Enfant, l’Unité de Coordination des Programmes et Projets
SNU-Gouvernement, en harmonie avec le mécanisme de suivi
de la SDRP. (Basée sur Conclusion 1)
Le suivi de la composante genre nécessite une bonne appropriation nationale et la mise en
place d’un système de suivi-évaluation de la PNG. Ce mécanisme de suivi pourra être arrimé
avec les mécanismes déjà existants pour plus d’efficacité.
Recommandation 2 : Mettre en place un fonds Priorité 1
d’assistance judiciaire pour faciliter les activités
de prise en charge des plaignantes qui
actuellement sont freinées par divers coûts
financiers liés au recours.
UNFPA
(Basée sur conclusion 2)
Les femmes, conscientes des violences qu’elles vivent, connaissent les procédures de recours
pour trouver des solutions. Et lorsqu’elles s’acheminent dans cette voie, malgré les couts
sociaux qu’elles endurent, se retrouvent sans ressources financières pour aller jusqu’au bout.
La procédure s’arrête, les problèmes demeurent avec des couts sociaux en plus.
Recommandation
3:
Rechercher
un Priorité 1
mécanisme pour faciliter le suivi des violences
faites aux femmes et aux enfants ; une étude de
faisabilité devra permettre d’identifier le
meilleur ancrage du mécanisme, examiner les
conditions de son opérationnalisation et de sa
durabilité.
UNFPA
(Basée sur conclusion 2)
Le système de renseignement par les réseaux des intervenants en matière de violence a fait la
preuve de son efficacité mais avec de nombreuses failles. L’INS qui devrait prendre le relais
avec un mécanisme de suivi de la violence depuis le début 2012 n’a pas encore donné de
résultats utilisables.
136
Recommandation 4 : Dynamiser les cadres Priorité 1
régionaux à travers des plans d’action et des
plans de suivi de leurs activités qui peuvent être
aussi financées soit par le programme conjoint,
soit par la mobilisation de fonds sur place.
(Basée sur conclusion 3)
UNFPA Bureau
pays UNFPA et
Ministère de la
Population de la
Promotion de la
Femme et de
Protection
de
l’Enfant.
Des besoins au niveau des régions, des départements et des communes, en matière de
renforcement des capacités existent ainsi qu’un pool de formateurs régionaux ; les
dynamiques d’appui des institutions qui sollicitent le renforcement des capacités ne
s’enclenchent pas. De même pour les 16 jours d’activisme, le réseau des intervenants en
matières de violence attendent que l’appui vienne de Niamey… cette attitude devra changer
grâce à une plus grande responsabilisation des cadres régionaux.
Recommandation 5 : Rechercher des formules Priorité 1
plus adéquates (que le volontatriat), dans les
cultures locales qui seront basées sur la
reconnaissance sociale, ou des systèmes effectifs
de rémunération adaptés, pour la durabilité de
certaines actions (Basée sur conclusion 7)
UNFPA Bureau
pays UNFPA et
Ministère de la
Population de la
Promotion de la
Femme et de
Protection
de
l’Enfant.
Le travail effectué par les volontaires prend de leur temps. Ils sont en même temps ouvriers,
dockers, conducteurs de taxi, tailleurs, etc. Les rencontres, les séances d’animation multiples
ont un coût économique (transport urbain, temps de travail…) qu’ils ne peuvent supporter à
long temps.
Recommandation 6 : Soutenir le développement des Priorité Bureau pays
partenariats multiformes avec différentes organisations en vue 3
UNFPA
et
de faciliter les questions de mobilisation de ressources
Ministère de la
nécessaires à la promotion de l’égalité de genre et de la VBG.
Population de
la Promotion
(Basée sur Conclusion 3)
de la Femme et
de Protection
de l’Enfant.
Le développement de partenariat avec d’autres organisations internationales ou nationales
sera bénéfique aux transferts d’expertise et à la mobilisation de ressources. Il est important
d’en tenir compte dans le futur programme de coopération, et de conduire un plaidoyer pour
organiser un cadre partenarial à partir du cadre de dépenses à moyen terme.
137
SUIVI ET EVALUATION
Recommandation 1 : Replacer la fonction de Priorité 1
planification, de suivi et évaluation dans le cycle
des opérations du bureau pays UNFPA Niger.
UNFPA
(Basée sur Conclusion 1)
L’UNFPA a développé des politiques et procédures en matière de planification stratégique
(CPD et CPAP) et opérationnelle (PTA) ainsi que des outils de suivi et évaluation et de
reporting régulièrement actualisés dans l’optique de renforcer l’efficacité des programmes
qu’il appuie.
La présence d’un chargé de S&E au Bureau UNFPA-Niger constitue un grand atout pour la
mise en place d’un système de suivi et évaluation axé sur les résultats plus formel, servant
d’appui à la programmation et à la gestion de programmes et des activités appuyées par
l’UNFPA fondées sur des données factuelles :
•
Application systématique des procédures et outils de suivi et évaluation par le staff du
programme.
•
Renforcement des capacités techniques en S&E au niveau du staff du bureau et des
partenaires d’exécution.
Recommandation
2:
Promouvoir
la Priorité 3
formulation de programmes basée sur l’évidence
avec des cadres de résultats robustes, et la
culture du suivi et évaluation orientée sur les
résultats. (Basée sur Conclusion 1)
Bureau
pays
UNFPA,
SRO/ARO,
SIEGE
Pour une mise en œuvre et un suivi et évaluation efficaces du programme, il est recommandé
d’améliorer la formulation des produits et des indicateurs du CPAP du prochain programme
de coopération, suivant les principes de la GAR, et de viser un nombre réaliste de cibles et de
produits conformément aux orientations et aux résultats stratégiques de l’UNFPA (Plan
stratégique révisé) et des priorités nationales.
Il s’agira également d’élaborer une stratégie de suivi et évaluation pour le 8è programme et un
plan de suivi et évaluation (identification des activités majeures, leur programmation et leur
budgétisation, et le partage des responsabilités) actualisé annuellement sur la base du niveau
de mise en œuvre du programme. La stratégie de suivi et évaluation devra promouvoir le
partenariat avec les autres organisations du SNU, les ONG et les institutions de recherche et
de formation.
138
Recommandation 3 : Appuyer les partenaires Priorité 2
d’exécution de chaque composante pour mettre
en place un système de suivi évaluation
opérationnel afin de faciliter le suivi des
activités et des indicateurs programmatiques.
(Basée sur Conclusion 1)
UNFPA
Les partenaires d’exécution ont urgemment besoin d’un renforcement de capacités en suivi et
évaluation, afin qu’ils développent une véritable culture en gestion axée sur les résultats.
C’est toute la mise en œuvre du programme qui s’en trouvera améliorée.
Recommandation 4 : Appuyer la mise en place Priorité 1
d’un système d’information pour le recueil des
données sur le programme et dans les domaines
d’intervention de SR, P&D et Genre. (Basée sur
Conclusion 1)
UNFPA
Le système d’informations sera soutenu par un mécanisme de gestion des connaissances pour
le partage des informations et des résultats qui permette et facilite la circulation des
informations aux différents niveaux.
Recommandation 5 : Créer une Unité de Suivi Priorité 1
& Evaluation au niveau du Bureau Pays. (Basée
sur Conclusion 1)
UNFPA
Le Suivi & Evaluation est l’un des défis que le prochain programme est appelé à relever. Le
chargé de programme du S&E au niveau du Bureau Pays ne peut plus continuer à s’occuper
en même temps de la composante P&D ; il faut qu’il soit libéré de cette tâche supplémentaire
pour se consacrer essentiellement au S&E pour lequel il a été recruté, afin que les
performances du huitième programme soient mieux suivies et mieux mises en exergue.
Le système de S&E du Bureau Pays devra s’aligner sur le S&E national (PDS) dont la mise
en œuvre nécessitera l’élaboration d’un manuel de procédures ayant pour objectif : (i) la
description et la définition des outils et méthodes de gestion devant permettre son exécution ;
(ii) la clarification de toutes les relations fonctionnelles du cadre organisationnel mis en place
à cet effet et devant permettre la mise en œuvre des Programmes. Enfin, ce manuel
constituera un document de référence pour tous les opérateurs (secteurs, ONG, Société
Civile…) y compris l’UNFPA, appelés à appuyer et à intervenir dans les Programmes.
Au total, ce manuel de procédures aidera tous les intervenants à :
- assurer une gestion opérationnelle efficace des programmes à leur niveau respectif;
- rendre compte des succès et des échecs enregistrés dans l’application des orientations et
l’utilisation des outils de l’intervention (stratégie, démarches, outils) afin de les ajuster si
nécessaire;
- procéder à chaque niveau de l’exécution où ils interviennent, à une analyse commune et
critique de l’expérience en cours et d’en tirer les enseignements pour améliorer la qualité de
leurs interventions, leur collaboration, leurs stratégies et politiques.
139
ANNEXES
140
ANNEXE 1 : Termes de référence Evaluation finale du 7eme Programme Pays de
coopération NIGER-UNFPA 2009-2013
1. INTRODUCTION
Conformément à sa lettre de mission qui est de « utiliser les données de population dans la
formulation des politiques et des programmes visant à réduire la pauvreté et pour faire en
sorte que toutes les grossesses soient désirées, que tous les accouchements soient sans
danger, que tous les jeunes soient protégés du VIH/SIDA que toutes les filles et toutes les
femmes soient traitées avec dignité et respect », le Fonds des Nations Unies pour la
Population (UNFPA), sur la base des priorités du nationales, a élaboré en 2008, le 7ème
programme de coopération avec le Niger pour la période 2009-2013.
Ce Programme a pour but de contribuer à l’atteinte des objectifs du gouvernement en matière
de réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations. A cette fin
et en collaboration avec les autres partenaires au développement, le Programme
développement, en phase avec le Plan d’Action de la CIPD, les Objectifs du Millénaire pour
le Développement, le Plan Stratégique de l’UNFPA (2008-2011) et le Plan Cadre des Nations
Unies pour l’Aide au Développement (UNDAF 2009-2013 est aligné sur la Stratégie de
Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP) 2008-2012 qui représentait le
principal cadre de référence en matière de développement économique et social.
Le Programme de Pays Niger–UNFPA, basé sur la Gestion Axée sur les Résultats et
l’approche Droits Humains, la Sensibilité culturelle et le Genre comporte, conformément au
plan stratégique 2008-2011 trois composantes, à savoir : i) Population et Développement, ii)
Genre et Egalité iii) Santé et Droit en matière de procréation.
La mise en œuvre du programme se fait à travers des plans annuels de travail élaborés d’un
commun accord avec les partenaires de mise en œuvre et fait l’objet chaque année, d’une
revue, afin d’établir le bilan des réalisations au niveau de chacune des composantes, identifier
les difficultés de mise en œuvre et formuler des recommandations visant à améliorer l’atteinte
des résultats. A travers ces revues, sont tirés nombre d’enseignements qui fournissent un
éclairage quant aux progrès réalisés vers l’atteinte des résultats attendus.
Les politiques et normes en matières de suivi et évaluation du programme au niveau de
UNFPA commandent de réaliser une évaluation finale au cours de la quatrième année en vue
de disposer d’un éclairage sur les réalisations et les résultats obtenus.
2. CONTEXTE :
La mise en œuvre du programme a été faite dans un contexte de stabilité politique jusqu’en 2010,
suivie de crises alimentaires consécutives en 2009/2010 et 2011/2012, de troubles sociaux et
politiques ayant abouti au renversement de régime en place en mars 2010 et l’installation de
nouvelles autorités démocratiquement élues en avril 2011, après une transition militaire de douze
mois.
i
L’évaluation finale du programme dont il est question se déroule donc à un moment où le pays
s’est doté de nouvelles autorités démocratiquement élues qui se sont installées et ont décliné de
nouvelles priorités dont certaines ne sont pas prises en compte dans le programme de coopération
2009-2013 et dans un contexte marqué par l’adoption d’un Plan Stratégique UNFPA révisé en
septembre 2011 pour la période 2012-2013.
L’évaluation du programme sera conduite par une équipe mixte composée d’un(e) consultant(e)
international(e) et de deux consultant(e)s nationaux/les spécialisé(e)s dans au moins l’un des
domaines d’intervention de UNFPA.
3. OBJECTIFS ET ETENDUE DE L’EVALUATION
Le but de l’exercice est de mener une évaluation finale indépendante du programme de
coopération 2009-2013 dont les résultats devront servir dans le cadre de l’élaboration du 8ème
programme de coopération 2014-2019, l’objectif général étant de disposer d’éléments
d’appréciation sur les progrès réalisés et résultats obtenus dans le cadre de la mise en œuvre
du 7ème Programme de Coopération NIGER-UNFPA, eu égard aux ressources prévues et
mobilisées et eu égard aux résultats escomptés. De ce point de vue, l’évaluation finale du
Programme portera sur les effets et les produits des trois composantes définies dans le CPAP
2009-2013.
De manière spécifique les objectifs de l’évaluation visent à :
-
Apprécier la Pertinence, l’Efficacité, l’Efficience ainsi que la Durabilité du
Programme ;
Analyser les Progrès globaux et par composante ;
Analyser les Ressources financières (prévues, mobilisées et exécutées) ;
Apprécier la Synergie et le Partenariat développés au cours de la mise en œuvre du
Programme, et le niveau d’appropriation nationale ;
Apprécier le type et la qualité du Renforcement des Capacités fait dans le cadre de la
mise en œuvre du Programme ;
Faire une analyse critique du Mécanisme de Coordination et de Suivi et Evaluation du
Programme mis en place ;
Apprécier le degré et la qualité de la documentation des bonnes pratiques et résultats ;
Apprécier le fonctionnement du Programme sur le terrain ;
Dégager les points forts et les points faibles du Programme, ainsi que les leçons
apprises ;
Formuler des Recommandations visant à consolider les acquis et à améliorer la mise
en œuvre du programme tenant compte des nouvelles priorités du Gouvernement et de
UNFPA, pour la période 2012-2013.
4. QUESTIONS DE L’EVALUATION
L’analyse des résultats identifiera les défis et stratégies pour les interventions futures d
UNFPA. L’ensemble de critères énumérés ci-dessous sera appliqué pour l’appréciation
des résultats. Il s’agit de :
ii
a) Par domaine d’intervention
Pertinence: Quel est le dégrée de pertinence des domaines d’intervention en rapport
avec les priorités nationales ? Est-ce que le programme a ciblé les stratégies
appropriées permettant d’atteindre les résultats escomptés en s’adaptant au contexte
dans lequel le programme évolue? Quelles sont les insuffisances relevées en rapport
avec la planification du Programme.
Efficacité: Le Programme a –t-il accomplit ses objectifs visés et les résultats
escomptés tels que planifiés? Les cibles visées des indicateurs des résultats escomptés
ont-elles été atteintes ? Quelles sont les forces et faiblesses du Programme ? Quels
sont les résultats inattendus qui sont observés ? Le Programme doit il poursuivre son
chemin comme tel ou quelles sont les stratégies à réviser pour le prochain
programme ?
Efficience: Quel a été le degré de qualité de l’utilisation des ressources aussi bien
financières qu’humaines en rapport avec les résultats obtenus ? Quelles autres actions
faudrait-il entreprendre pour améliorer l’efficience et l’utilisation des ressources dans
le contexte spécifique du programme ?
Durabilité : Le Programme incorpore t-il des stratégies pertinentes existantes et des
mesures de développement des capacités afin de garantir la pérennisation des actions
au-delà de l’intervention? Y-a-t-il des conditions et mécanismes qui ont été mis en
places pour assurer l’appropriation du programme par les bénéficiaires ?
b) Positionnement stratégique de UNFPA
L’évaluation appréciera le positionnement stratégique d’UNFPA aussi bien par rapport
aux perspectives de l’organisation que par rapport aux priorités de développement du
Niger. Ceci inclura : i) une analyse de la place et des niches de d’intervention de UNFPA
dans les stratégies et politiques nationales pour UNFPA(prise en compte des groupes
vulnérables comme les adolescents et les jeunes, les femmes) ; ii) les stratégies utilisées
par l’UNFPA en vue de renforcer sa position dans la sphère de développement du Niger
et de se maintenir dans ses principaux domaines d’intervention (P&D, SR et Egalité de
Genre) ; iii) Apprécier l’appui aux politiques et les actions de plaidoyer menées en
direction des autres parties prenantes.
L’évaluation analysera un ensemble de critères relatif au positionnement stratégique de
UNFPA, comme énuméré ci-dessous:
L’alignement : Quel est le degré d’alignement du programme avec le plan stratégique
2008-2011 de UNFPA ? Quel est le degré d’alignement du Programme par rapport au
cadre stratégique de développement du Niger ? Comment le Bureau de UNFPA a-t-il
efficacement collaboré avec les autres agences du SNU ?
Capacité de réponse aux urgences : Dans quelle mesure le bureau pays a-t-il été
capable de répondre aux changements intervenus dans le contexte et les besoins
nationaux ? Quel a été l’efficacité du bureau pays dans les réponses/solutions
apportées aux besoins spécifiques du Niger ? Quel a été le degré d’anticipation du
bureau pays par rapport aux réponses aux changements de situation, contexte à travers
iii
ses trois domaines d’interventions? Quel(s) a(ont) été(s) la/les opportunité(s) ratées
dans la planification du Programme ?
Valeur ajoutée : Quel a été le degré avec lequel le programme pays a apporté un plus
par rapport aux interventions du SNU et autres agence de développement?
N.B : Il convient de souligner que les questions ci-dessus feront l’objet d’une
discussion plus approfondie entre l’équipe d’évaluation et le groupe de référence
avant leur formulation définitive au cours de la phase du démarrage.
5. APPROCHE METHODOLOGIQUE DE L’EVALUATION
L’évaluation sera guidée par les principes suivants :
•
•
une approche participative garantissant l’implication des parties prenantes
principales du programme dans l’exercice d’évaluation ;
une approche conjointe associant étroitement le bureau Pays et des représentants
de la partie nationale au sein du groupe de référence chargé de suivre le
déroulement de l’évaluation.
L’équipe d’évaluation proposera la méthodologie de leur travail (échantillonnage, type
d’analyse et outils/guides et supports de collectes.)
6. Code d'éthique pour la conduite des évaluations de l'UNEG/UNFPA
1. Les évaluations des activités appuyées par l’UNFPA ont besoin d'être indépendantes,
impartiales et rigoureuses. Chaque évaluation doit clairement contribuer à l'apprentissage et la
reddition de comptes. Ainsi les évaluateurs doivent faire preuve d'intégrité personnelle et
professionnelle et être guidés par la convenance dans la conduite de leurs missions.
2.
L’équipe d'évaluation / évaluateurs:
1.
Pour éviter les conflits d'intérêts et de pressions induites, les évaluateurs doivent être
indépendants, ce qui implique que les membres d'une équipe d'évaluation ne doivent pas
avoir été directement responsables de la politique / programmation, la conception ou la
gestion globale de l'objet de l'évaluation, ni s'attendre à y être associés dans un proche
avenir. Les évaluateurs ne doivent avoir aucun intérêt direct et doivent avoir la pleine
liberté de mener leur travail d'évaluation de manière impartiale, sans effets négatifs
potentiels sur le développement de leur carrière. Ils doivent être capables d'exprimer leur
opinion de manière libre.
Les évaluateurs doivent protéger l'anonymat et la confidentialité des informateurs
individuels. Ils devraient fournir un préavis maximal, minimiser les contraintes de temps,
avoir un respect envers les gens et leur droit de ne pas s'engager. Les évaluateurs doivent
respecter le droit des gens à fournir des informations en toute confiance, et doivent veiller
à ce que les informations sensibles ne puissent pas être remontées à la source. Les
évaluateurs ne devraient pas évaluer les individus, et doivent équilibrer l’évaluation des
fonctions de gestion au regard de ce principe général.
Les évaluations peuvent parfois faire découvrir des preuves d'actes répréhensibles. De
tels cas doivent être signalés discrètement à l'organe compétent de gestion l’évaluation.
2.
3.
iv
4.
5.
Les évaluateurs devraient être sensibles aux croyances, aux us et coutumes et agir avec
intégrité et honnêteté dans leurs relations avec toutes les parties prenantes.
Conformément à la Déclaration universelle des droits de l'homme, les évaluateurs doivent
être sensibles et tenir compte des questions relatives à la discrimination et à l'égalité des
sexes. Ils devraient éviter d'offenser la dignité et le respect de soi des personnes avec
lesquelles ils entrent en contact dans le cadre de l'évaluation. Sachant que l'évaluation
pourrait affecter négativement les intérêts de certaines parties prenantes, les évaluateurs
doivent procéder à l'évaluation et communiquer son objectif et les résultats d'une manière
qui respecte clairement «la dignité et l'estime de soi » les parties prenantes.
Les évaluateurs sont responsables de la clarté, de la précision et de l’équité dans la
rédaction et/ou la présentation orale des limites de l'étude, des résultats fondés sur des
preuves, des conclusions et recommandations.
3. Pour plus de détails sur l'éthique et l'indépendance de l'évaluation, Se référer aux lignes
directrices et les normes d’éthique pour l'évaluation dans le système des Nations Unies de
l’UNEG :
http://www.unevaluation.org/search/index.jsp?q=UNEG+Ethical+Guidelines
http://www.unevaluation.org/papersandpubs/documentdetail.jsp?doc_id=21
ANNEXE 2 : LISTE DES DOCUMENTS CONSULTES
-
Document SDRP 2008-2012,
Plan Cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement (UNDAF 2009-2013)
Programme de Pays Niger–UNFPA (2009-2013)
Plan d’Action du Programme de Pays 2009-2013 (CPAP)
AWPs 2009, 2010, 2011
Rapports annuels des AWPs 2009, 2010 et 2011
Rapports des revues annuelles 2009, 2010 et 2011 du programme
Plan de mobilisation des ressources
Plan Stratégique UNFPA 2012-2013
Etats d’exécution financiers 2009, 2010 et 2011
Plan de Sécurisation des Produits SR (2007-2010/2012-2015)
Rapports annuels d’étapes des AWPs 2009, 2010 et 2011
Rapports d’activités des ONGs/Associations (ONDPH, GAIPDS, ACTN, RNCCC)
Rapports revues annuelles 2009, 2010 du Programme
Rapports revues à mi parcours des composantes 2011
Rapports d’études et évaluations thématiques réalisées au cours de 2009, 2010 et 2011 :
o SR :
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Rapport d’évaluation du Plan National de Sécurisation des Produits SR ;
Rapport d’évaluation de la feuille de route pour l’accélération de la
réduction de la mortalité maternelle ;
Rapport d’étude sur l’enquête Survie mortalité maternelle ;
Rapport d’évaluation des besoins en SONU ;
Rapport sur l’enquête prévalence contraceptive ;
Rapport enquête sur les indicateurs GPRHCS
v
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Rapport sur l’enquête CAP du Programme SSRAJ ;
Rapport sur l’évaluation rapide du Programme SSRAJ ;
Rapport sur l’analyse de situation de l’intégration SR et VIH ;
Rapport sur l’enquête cartographie PF ;
o P&D :
ƒ Rapport d’étude sur l’impact de la croissance démographique sur
l’Environnement au Niger ;
ƒ Rapport d’étude sur la prise en compte des questions de population, Santé
de la reproduction, et genre dans l’enseignement formelle au Niger ;
ƒ Rapport d’étude sur le Programme de renforcement des capacités des
institutions de formations sur les questions de Population et
développement, de Santé de la Reproduction et de Genre ;
o Genre :
ƒ Rapport de l’évaluation à mi parcours du Programme de bonne
Gouvernance (PABEG) ;
ƒ Rapport d’étude sur l’identification des indicateurs et mise en place du
mécanisme de collecte des données sur les VBG ;
ƒ Rapport d’étude sur le Droit à la Santé ;
ƒ Rapport de l’évaluation des cellules genre des Ministères ;
ƒ Rapport de l’évaluation des formations des Ulémas sur le Genre ;
ƒ Rapport de l’étude sur le rôle des institutions traditionnelles et religieuses ;
dans la promotion des droits des femmes ;
ƒ Rapport du Forum international sur l’Ecole des Maris ;
ƒ Rapport sur l’évaluation interne des Ecoles des Maris (EdM) ;
ƒ Rapport analyse d’une stratégie de l’UNFPA pour un partenariat avec les
hommes dans la promotion de la santé de la reproduction (véronique
Duchène, fev 2012)
ƒ Act Forum international sur l’équité de genre dans un contexte islamique
ƒ Manuel pour l’institutionnalisation du genre dans les organisations, les
politiques et Programmes
ƒ Matrice de Planification et de Suivi des Indicateurs du Programme de
Coopération UNFPA-Niger 2009-2013 (mise à jour 2011).
vi
ANNEXE 3 : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES
Nom et prénom(s)
Mrs. Monique Clesca
Hassane Ali
Moustapha Askia
Fonction
Representative
Assistant Representative
IT Knowledge Sharing
Specialist
Hamani Souley
Administrative Associate
Fatima Goukoye
Finance Associate
Dr Mohamed Dicko
RHCS Advisor
Dr Mariama D. Pascal
NPO SR
Dr
Hassane
Boukary NPO SR
Doudou
Issa Sadou
NPO Genre & Droits
Humains
Dr Abdou Aboubacar
NPO SR
Issa Abdoul Razaou
NPO Suivi/Evaluation
Lieu
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
Bureau UNFPA
2. SANTE DE LA REPRODUCTION
Nom et Prenom
Dr Abdou Illa
Mr Souley Harouna
Ousseïni Hassane
Mr Seïddi Djibrill
Dr Diakité Oumarou
Equipe
Dr Toga Maîdagi
Dr Abari EZZei
Dr Kalla Idi
Mme Adam Falmata
Mme
Hameya
Hadiza
Mme Inti Fatimatou
Mme
Karidjo
Mamata
Mr Abdoulmoumine
Anoutab
Mme Imeran Barira
Mohamed Ali
Maïga
Elessa
Dr Abdoulkarim
Fonction
Médecin Chef
Resp. épidémiologiste
Gestionnaire
Major
Resp d’Antenne
Resp Antenne
Directeur Regional
MCD
VNU/SR (sage femme)
Major
PF Nut
Resp.
Directeur Régional
Directeur reg adjointe
Resp Antenne
Resp
Resp.
Resp. Antenne
Assistante
Dr Garba Djibo
Directeur Régional
Dr Elidja
Directeur régional Adjt
Mme
Abdoulaye Chef SR
Rabi
Structure
Hôpital District
HD
HD
CSI urbain
UNFPA
DRSP
UNFPA
DRSP
CSI urbain
CSI urbain
CSI
Localité
Loga
Loga
Loga
Loga
Dosso
Dosso
Agadez
Agadez
Agadez Commune
Agadez Commune
Dagmanet/Agadez
District Sanitaire
Agadez
Centre ami des Gagmanet/Agadez
Jeunes
DRDJSC
Agadez
DRPF/PE/PP
Unicef
OCHA
Sécurité/SNU
UNFPA
UNFPA
DRSP
DRSP
DRSP
Agadez
Agadez
Agadez
Agadez
Zinder
Zinder
Zinder
Zinder
Zinder
vii
Dr Hamadou Idrissa
S.A. Abdoulkader
Dr Lamine Sako
Dr Yerima Bako
Mme Rhissa Beya
Hadiza Nani
Mme Doubou Ouma
Tiémogo
Dr Issoufou Yahaya
Mme
Kouboura
Abba Moussa
Mr Alat Mogaskia
Mr le SG
Mr Mahama Bachir
Abdou
ELH.
Moutari
Moussa
Mme Amadou Aïssa
Dioffo
Dr Doulla
Dr Idrissa Monkaïla
Dr Manzo Zaneidou
Mr
Doula
Mahamamadou
Mme
Zoulahatou
Mato
Dr.Manzo Adamou
Médecin chef
Chef de Canton
VNU/Chirurgien
MCD
Sage
femme
VNU /AT/SR
VNU/SF/aide chirurgien
CSI
Canton
HD
HD
HD
Matamèye/Zinder
Kantché/matamèye
Matamèye
Matamèye
Matamèye
HD
Matamèye
Médecin chef
AT/SR/VNU
HD
HD
Mirriah/ZR
Mirriah/ZR
Préfet
Secrétaire Général
Maire
Préfecture
Préfecture
Commune
Mirriah/ZR
M/ZRirriah
Mirriah/ZR
Chef de Canton
Canton
Mirriah/ZR
Resp/serv /Reproduction DRSP
Maradi
Médecin chef
Directeur Régional
Directeur Régional/adjt
Resp . Antenne
HD
DRSP
DRSP
UNFPA
Mayahi
Maradi
Maradi
Maradi
AT/SR
UNFPA
Maradi
Ministère
Population
M.
Soumana Directeur Général de la Ministère
Adamou
Population
Population
M. Koba Idrissa
Ministère
Population
Mme SANDA
Division PF
Ministère
Population
Dr. DIALLO
Division PF
Ministère
Population
Dr ADAMA Kemou Chef Division PF
Ministère
Population
Mme ABIBA
Communicatrice Cellule Ministère
IEC
Population
Mme
DIALLO
Ahoua
Mme
MOUSSA
Mariama
Mme TIOMBIANO
Binta
Dr Ousmane
Directeur Technique SR
Cellule IEC
Coordinatrice REF
Chef Division SSRAJ
DSME
Ministère
Population
Ministère
Population
Ministère
Population
Ministère
Population
de
la Niamey
de
la Niamey
de
la Niamey
de
la Niamey
de
la Niamey
de
la Niamey
de
la Niamey
de
la Niamey
de
la Niamey
de
la Niamey
de
la Niamey
viii
Dr.
Mahamadou MCD
Moctar
Dr. Abdou Haladou MCD,
Adjoint
Directeur
M. Oumarou Danlao Régional du Plan
M. BICHIR Ibrahim Pairs éducateurs
DRSP
Aguié
Tessaoua
Maradi
En fonction
DRSP
Direction Régionale
du Plan
Centre Ami des
Jeunes
Centre Ami des
Jeunes
Centre Ami des
Jeunes
Centre Ami des
Jeunes
CSI
Kantche
En fonction
DRSP
Zinder
En fonction
DRSP
Zinder
Expert
Zinder
Médecin
Programme
Décentralisation
Centre Ami des
Jeunes de
Centre Ami des
Jeunes de Mirriah
Centre Ami des
Jeunes de Mirriah
Centre Ami des
Jeunes de Mirriah
CSI Ami des Jeunes
Membre
Ecole des Maris
Mirriah
Vice-présidente
ONG Solidarité
Zinder
Médecin
Médecin
ONG Solidarité
ONG Solidarité
OCHA
Zinder
Niamey
Agadez
UNICEF
Agadez
Chef
SAF DRSP
Dosso
Médecin
Chef
antenne Dosso
UNFPA
SPIS DRSP
Dosso
DRS
Dosso
M.
SAADE
Sanoussi
M.
ABDOUL
Rachidinoussa
Melle
Fadjimata
Mahamadou
Mme
BACHIR
Hamitou
Dr.
ELISHA
Sanoussi
Mme
ABDOULAYE Rab
Mme Maman Rabi
SIDIKOU
M. BISSADIMANI
Pairs éducateurs
M. MOUSTAPHA
Abdou
M.
Tassirou
Laminou
M.
Laouali
Ousmane
Dr.
Abdousalam
Ibra
M. Salissou Malam
Sadi
Mme
Adja
Hadizatou
IBRAHIM
Dr. HAMED
Dr. LUCIEN
Représentant
régional
Représentant
Régional
M.
Ousseni
bdoulaye
Dr Diakite Oumarou
Pair éducateur
Pairs éducateurs
Pairs éducateurs
Pair éducateur
Pair éducateur
Pair éducateur
M. Amadou Idé
Chef
M. Ibrah Souley Chef
Soumbourou
Aguié
Aguié
Aguié
Aguié
Mirriah
Mirriah
Mirriah
Mirriah
Mirriah
ix
Mme Bello Zeinatou
Zakou Dosso Tahur
M. Yagi Mai Aiki
Sidi
Mme
Hassoumi
Zeinabou
M. Djibo Abdou
PF/nutrition
Assistant Log/UNICEF
CRI
BSR
Chef
DRSP
DRSP
DRSP
DRSP
SGRH
Dosso
Dosso
Dosso
Dosso
Dosso
Chef
SHP/ES
Dosso
3. Population et Développement/GENRE (1)
Prénoms et noms
Dr Azaratou Inoussa
Dr Harakoy Aissata Ly
Sani Oumarou
Soumana Adamou
Idé Djermakoye
Soumaila Mamadou
Statut/fonction
DG Promotion de la femme
Directrice santé de la mère et
de l’enfant
DEDS, INS
DG Population
Coordonateur ONDPH
Chargé
de
programmes
ONDPH
Groupement Islamique
ANDDH
Coordinateur SongES-Niger
Coordonateur, VIE
Ibrahim Yahaya
Wali Boubacar
Haidara Mohamed
Ali Abdoulaye
Amadou
Hadijatou
Coordinatrice Cellule EmEP
Aboubacar
Responsable volet Population
Tahirou Salifou
et développement, Cellule
EmEP
Responsable volet EauIbrahim Amadou
Hygiène-Assainissement,
Cellule EmEP
Yayé Saidou
DG Plan
Gestionnaire
Antenne
Hamadou Doulla
UNFPA Maradi
At. SR, Antenne UNFPA
Zoulahatou Mato
Maradi
Dr Idrissa Mounkaila
DRSP Maradi
Hajiya Maimouna Magagi
DRPPFPE Maradi
Idrissa Dan Inna
DR Statistique Maradi
Président
Collectif
Liman Mahaman Manirou
associations
islamiques
Salifou
Maradi
Liman Almou Antoma
Président AIN Maradi
Responsable Foyer CNSS
Sani Amina
Maradi
Responsable Service social
Hajiya Sadou Habi
CNSS Maradi
Idrissa Dan Ina
INS
Localité
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Niamey
Maradi
Maradi
Maradi
Maradi
Maradi
Maradi
Maradi
Maradi
Maradi
Maradi
x
Garba Bakoye
Mohamed Abdoulaye
Almoustapha Hassane
Michel Kabalissa
Idrissa Harouna
Groupe de femmes
Dr Abdoulkarim Maiga
Dr Garba Djibo
Salissou Rabo Oubandawaki
Abdou Harouna
Boubacar Salaou
Salissou Zakari
Souley Elhaj Sani
Abdoulaye Hassane
Midou Amadou
Ibro Ala
Assistant social, Service
social CNSS Maradi
Responsable
Antenne
ANIMAS-SUTURA
Comptable
Antenne
ANIMAS-SUTURA
Coordonateur
PCMProgramme Conjoint Maradi
Expert
national
en
planification PCM
Utilisatrices des services de
la SR
Responsable
Antenne
UNFPA
DRSP Zinder
DRJSC Zinder
DRJ Zinder
Directeur adjoint INS
SG SOS/FEVVF Zinder
Mari modèle, Sabon Gari,
Canton de Bande
Mari modèle, Babban Sarari,
Canton de Bande
Président ACTREN Zinder
Directeur adjoint DRPPFPE
Zinder
Maradi
Maradi
Maradi
Maradi
Maradi
Maradi-Tchadoua
Zinder
Zinder
Zinder
Zinder
Zinder
Zinder
Dan Tchiao
Dan Tchiao
Zinder
Zinder
4. Population et Développement/Genre (2)
Nom et prénom
Mamane Mariama
Issoufou Gambo
Fonction
Cheffe division Promotion de
la femme, DRPPFPE Zinder
Vice Président ANDDH
Zinder
Trésorier ANDDH Zinder
Conseillère ANDDH Zinder
Présidente ANDDH Zinder
Hassane Magaji
Sanoussi Hajiya Salmata
Ibrahim Aichatou
Aboubacar
Mahaman
SG ANDDH Zinder
Moustapha
Presidente antenne régionale
Aichatou Lawali
de ANBEF
Liman Malam Oumarou
Leader association islamique
Mari
modèle,
bénévole
Moustapha Abdou
Centre d’écoute des jeunes
Mirriah
Bénévole Centre d’écoute
Moussa Nazir
des jeunes Mirriah
Malama Madina
Présidente Union des écoles
Localité
Zinder
Zinder
Zinder
Zinder
Zinder
Zinder
Zinder
Zinder
Mirriah
Mirriah
Zinder
xi
Dr Abari Ezé
Abdoulmoumin Anoutab
Imeran Barira
Dr Toga Maïdagi
Idi Labaran
Maïga Ibrahim
Mohamed Ali Ag Hamana
Moctar Saley
Idrissa Moussa
Fizazi Liman Ahar
Salou Bakar
Alkassoum Mato
Dr Diakité Oumarou
Ousseini
Abdou Idé
Bako Maman
Amadou Adamou
Adamou Zeinabou
Houssei Abdou
Hassane Seini
Djibrina Nalokoyo
Rakiatou Ali Soumaila
Anifa Soumana
Abdou Sahirou
Gali
coraniques du Niger
DRSP Agadez
DRJSC Agadez
Directrice
adjointe
DRPPFPE Agadez
Responsable
Antenne
UNFPA Agadez
Directeur adjoint DRFPE
Agadez
OCHA Agadez
UNICEF Agadez
UNDSS Agadez
Trésorier ANDDH Agadez
Président AIN Agadez
Président ANDDH Agadez
ANDDH,
Parajuriste
Commune Agadez
Responsable
Antenne
UNFPA Dosso
SAF, DRSP Dosso
Président ANDDH Dosso
Conseiller ANDDH Dosso
DRPPFPE Dosso
SG Association Djamayat
Nassirata-Dini Dosso
CES
Dosso,
formatrice
élèves jeunes défenseurs
CES Dosso, formateur élèves
jeunes défenseurs
DDPPFPE Matankari, ancien
DDPPFPE Loga
REFEN Dosso, Présidente
cadre de concertation
Chargé de programme VBG,
Oxfam
Chargé de Programme CFPF,
Swisscontact
… MP/PF/PE
Agadez
Agadez
Agadez
Agadez
Agadez
Agadez
Agadez
Agadez
Agadez
Agadez
Agadez
Agadez
Dosso
Dosso
Dosso
Dosso
Dosso
Dosso
Dosso
Dosso
Dosso
Dosso
Niamey
Niamey
Niamey
xii
Annexe 4 : Cartographie des parties prenantes
Région
NIAMEY
Santé
de
la P&D
Genre
reproduction (SR)
- MP/PF/PE
- OMS
- Groupe Thématique
Genre
et
Droits
- Ministère du Plan
- ONUSIDA
Humains du Système
de l’aménagement
- UNICEF
des Nations Unies :
du
Territoire
et
du
- PNLS
président UNICEF
développement
- PNUD
Communautaire
SWISSCONTACT
- Ministère Santé
(MPAT/DC)
- SONGES
Publique
Institut
National
de
- OXFAM QUEBEC
- Ministère
la Statistique
- Direction Générale de
Population,
Cellule
la Promotion de la
Promotion
EmEP/Ministère
Femme et du Genre au
Femme
et
de
l’Education
MP/PF/PE
Protection
National (MEN)
- Ministère
de
la
Enfant
Ministère
de
justice/direction
des
(MP/PF/PE)
l’Intérieur
droits de l’homme et
- Ministère
de l’action sociale
Association
Jeunesse
&
Nigérienne
des - Association
Sport
Chefs
Nigérienne de défense
- ANBEF
Traditionnels
des droits de l’homme
- Lafia Matassa
(ACTN)
(ANDDH)
- OXFAM
- Groupement des - CONIPRAT
- SONGES
Associations
- Association
Islamiques pour le
Chefs
développement
Traditionnel
Economique
et
(ACTN)
Social (GAIPDS)
- Groupement des
- Organisation
Associations
Nigérienne pour le
Islamiques pour
Développement à
le
la
base
du
développement
potentiel
Humain
Economique et
(ONDPH-Niger)
Social
Réseau
des
(GAIPDS)
chercheurs
en
- Faculté
des
P&D
Sciences de la
- Réseau National
Santé
des
Communicateurs
pour
un
Changement
de
Comportement
(RNCCC)
xiii
AGADEZ
-
TAHOUA
-
ZINDER
-
-
-
MARADI
-
ANIMAS
SUTURA
DRSP
CRLCS
OBSERVATOI
RE
RELIGIEUX
DRJS
DRFP/E
UNICEF
PNUD
PAM
DRSP
CRLCS
OBSERVATOI
RE
RELIGIEUX
DRJS
DRFP/E
CENTRE AMIS
DES JEUNES
« ADER 2025 »
UNICEF
PNUD
PAM
Gouvernorat de
Zinder
Direction
régional de la
Santé publique
(DRSP)
Direction
régionale
MP/PF/PE
(DRP/PF/PE)
Direction
régionale
jeunesse (DRJ)
Animas Sutura
SONGES
DRSP
de
Maradi
District
Sanitaire
d’Aguié
District
Sanitaire
de
Madarounfa
District
-
DRPPF/PE
OBSERVATOIRE
RELIGIEUX
-
DRPPF/PE
OBSERVATOIRE
RELIGIEUX
-
DRPPF/PE
OBSERVATOIRE
RELIGIEUX
-
DRPPF/PE
OBSERVATOIRE
RELIGIEUX
-
Direction Régional
de la Population,
Promotion de la
femme, Protection
Enfant
-
Direction Régional
de la Population,
Promotion de la
femme, Protection
Enfant
xiv
DOSSO
Sanitaire
de
Tessaoua
- District
Sanitaire
de
Guidan
Roumdji
- District
Sanitaire
de
Dakoro
- District
Sanitaire
de
Mayahi
- District
Sanitaire
de
Maradi
Commune
- CHR de Maradi
- ONG SONGES
- ONG ANIMAS
SUTURA
- Radio
Communautaire
de Gabi
- Radio
Communautaire
de Mayahi
- Radio
Communautaire
de Tessaoua
- Radio
Communautaire
d’Aguié
- Radio
Communautaire
de Kornaka
- Radio
Communautaire
Garkuwa
OMS
UNICEF
PAM
FC
VEDDN
Plan Niger
DRSP
CRLCS
DRJS
DRFP/E
ANBEF
DREN
-
DRFP/E
UNICEF
Direction Régional
de la Population,
Promotion de la
femme, Protection
Enfant
UNICEF
Plan Niger
DRFP/E
ANBEF
xv
TILLABER
Y
-
OXFAM
-
Direction Régional
de la Population,
Promotion de la
femme, Protection
Enfant
xvi
ANNEXE 5 : Matrice d’évaluation
CRITERIA
EVALUATION
QUESTIONS
WHAT TO CHECK
COMPONENT 1: ANALYSIS BY FOCUS AREAS
RELEVANCE
Reproductive To what extent are Check whether reproductive
Health
the objectives of the health services for refugee
reproductive health populations are incorporated in
focus area of the UNFPA
supported/funded
2008-2012 CPAP activities, plans, and programmes;
adapted to the needs and the geographical consistency
of the population?
of the programme vis-à-vis the
needs and problems of the target
groups.
To what extent are
the objectives of the
reproductive health
focus
area
component in line
with the priorities
of the national
policies
and
programmes?
Check
whether
UNFPA
programme is in line with the
national
reproductive
health
strategy and programmes; and
especially, whether the current
UNFPA strategy in terms of
family planning is appropriate
vis-à-vis the new national
reproductive health strategy.
DATA SOURCES
DATA
METHODS
COLLECTION
Target beneficiary groups.
Local health authorities’ staff
Annual Work Plans
Study of relevant documentation
Contingency plan for the
refugees in the Northern
Region.
National
Family
Health
Survey
Comparative
analysis
of
programming documents
Target beneficiary groups.
Local health authorities’ staff
National Health Policy and
Reproductive Health Strategy
2005-2015
Comparative analysis National
Personnel at the Ministry of Family Health Survey – country
Public Health
programme objectives
Laws and by-laws
Sector
programme
documents
Semi-structured interviews
Gender
Equality
To what extent are
the
intervention
strategies of the
gender
equality
focus area of the
2008-2012 CPAP
adapted
to
the
country’s ethnic and
cultural diversity?
To what extent are
the objectives of the
gender
equality
focus
area
component in line
with the priorities
of the national and
international policy
frameworks?
Check whether gender equality
objectives and approaches of the
current CPAP take account of
regional diversity in terms of
ethnicity and culture. Check
whether
UNFPA
country
programme objectives correspond
to need according to the National
Family Health Survey.
Check whether the objectives of
International
Conference
on
Women, CEDAW, UNDAF and
the Strategic Plan of UNFPA are
reflected
in
UNFPA
programming documents.
Population
& To what extent are Check to what extent the priority
Developm the objectives of the areas of the Growth and
Target beneficiary groups.
Local authority personnel.
National
Family
Health Group discussions
beneficiaries
Survey
Ministry
of
indigenous
communities
Sector
programme
documents
Annual Work Plans
with
final
ICPD and CEDAW progress
reports
UN agencies locally involved
in reproductive health issues
(UNFPA,
WHO,
UN
Women, UNDP).
National Health Policy and
Health Sector Strategy 20052015
Personnel at the Ministry of
Public Health and Ministry of
Gender
Laws and by-laws
Growth and Employment Study of relevant documentation
Strategy Paper
ent
EFFECTIVENESS
Reproductive Health
Employment Strategy Paper have National
Development
been included in CPAP objectives Strategy
and interventions.
Annual Work Plans
Personnel at the Ministry of
Planning and Development
Check the balance between and at the Ministry of Social
policy-level and project-level Affairs
initiatives. Check whether the Civil society organizations
three pilot interventions in the Laws and by-laws
To which extent CPAP have been appropriately
CPAP
planned designed for scale-up and
interventions
are replication.
appropriately
designed to reach
the goals of the
National
Development Plan
in terms of better
service provision to
citizens
through
evidence-based
planning
of
policies?
CPAP aligned to
the objectives in the
Growth
and
Employment
Strategy
Paper
documents
and
responding to the
national priorities?
To what extent Check degree of completion of
were the excepted outputs planned in the CPAP
outputs
of
the against indicators.
CPAP
achieved
CPAP M&E Framework
indicators
CPAP M&E Plan progress
reports
Comparative analysis between
policy and programming documents
Semi-structured interviews
Group discussions with civil society
organisations
Gender Equality
(both in terms of Check whether there is evidence National Statistics Bureau
quantity
and that completed outputs are figures
contributed to planned outcomes. Demographic Health Survey
quality)?
data for 2010
Check especially whether there Personnel at the Ministry of
have been significant changes in Health at central, provincial
marginalised populations i.e. poor at district levels.
women in both rural and urban Progress reports of the
To what extent settings, women affected by Ministry of Health
Beneficiary
groups
/
were the targeted HIV/AIDS, young girls.
communities
groups
of
UNDAF progress reports /
beneficiaries
mid-term review
reached by UNFPA
Implementing partners
support?
Quarterly
and
annual
implementation
progress
reports
UNICEF annual reports and
evaluations
UNFPA country office staff
Country
Office
Annual
Are
these
Reports
beneficiaries taking
Previous evaluations
advantage
of
benefits from the Check degree of completion of CPAP M&E Framework
intervention
outputs planned in the CPAP indicators
supported?
against indicators.
CPAP M&E Plan progress
reports
Check especially the degree of National Statistics Bureau
Study of documentation
Comparative analyses of the value
of CPAP indicators (targets versus
actual values)
Semi-structured interviews
Group discussions to asses the
Population
Development
geographical and demographic
coverage of gender activities i.e.
whether all provinces and health
districts
targeted
by
the
interventions have effectively and
Have there been equally benefitted from the
any
unintended interventions.
effects, positive or
negative, direct or Check whether the fact that
indirect?
UNFPA is the only agency
operating in the Southern region
has led to any intended
displacement effects e.g. other
agencies deciding not to intervene
in the area.
&
Check degree of completion of
outputs planned in the CPAP
against indicators.
quality of the outputs
figures
Beneficiary
groups
/
communities
Implementing partners
Quarterly
and
annual
implementation
progress
reports.
United Nations Development
Fund for Women (UNIFEM)
reports and evaluations
UNFPA country office staff
Country
Office
Annual
Reports
Previous evaluations
CPAP M&E Framework
indicators
CPAP M&E Plan progress
reports
Check whether the achievement Implementing partners
of the outputs at national level is Quarterly
and
annual
followed by an effective use at implementation
progress
provincial level.
reports.
Personnel at the Ministry of
Planning and Development at
central and provincial levels.
UNFPA country office staff
Country
Office
Annual
Reports
Previous evaluations
EFFICIENCY
Reproductive Health
To what extent did
the
intervention
mechanisms
(financing
instruments,
administrative
regulatory
framework,
staff,
timing
and
procedures) foster
or
hinder
the
achievement of the
programme
outputs?
To what extent
were
activities
managed
in
a
manner to ensure
the delivery of
quality outputs?
SUSTAINABILITY
Reproductive Health
Check whether administrative and
financial procedures allow for
smooth,
accountable
and
responsive
management
of
financial and human resources.
Check whether there have been
deviations to the planned budgets
in all areas, and whether
workflows have been smooth or
whether
there
have
been
bottlenecks.
Analyse
repercussions on activities and
outputs.
Check in particular the role and
contribution of soft-activities in
producing the outputs.
Atlas records
Country office information
management systems
Annual Work Plans
Country Office Standard
Progress Reports (SPR)
Implementing
partner
quarterly and annual progress
reports
Donors (providing funding to
UNFPA country office)
Implementing partners
Beneficiary
groups/communities
UNFPA country office staff
Study of documentation
Comparative analyses of planned
and actual expenditure and activities
Semi-structured interviews
Check deviations from planned
activities (newly added activities,
cancelled activities) and their
consequences on the quantity and
quality of the outputs.
Check in particular to what extent Beneficiary
groups
/ Study of documentation
Do interventions in
the
focus
area
incorporate
exit
strategies?
the
government
and
implementing partners have the
financial means for continued
support in maintenance of
facilities,
procurement
of
medicines and conducting followthrough
refresher
training
sessions. Assess whether UNFPA
has taken any mitigating steps
and whether there might be
problems in this regard.
Check if the current changes in
the legislative framework for
gender (Gender Act) will have
any implications in terms of
sustainability, and assess what
UNFPA is doing to offset
potential adverse consequences in
this regard.
To which extent has
the UNFPA been
able to support its
partners and the
beneficiaries
in
& developing
capacities
that
ensure
the
Assess in particular whether
factors ensuring ownership were
factored in the design of
interventions in the context of the
country’s vast ethnic diversity.
Check what measures and coping
strategies have been taken to
minimise the adverse effects of
To what extent are
the benefits likely
to continue beyond
program
termination?
Gender Equality
Population
Development
Were the activities
and
outputs
designed taking into
account a handover
to local partners?
communities
Line ministries’ personnel
Provincial
and
local
authorities
Semi-structured interviews
Implementing partners
UNFPA country office staff
CPAP
Annual Work Plans
Previous evaluations
Group discussions with target
beneficiaries and local authorities
durability
outputs,
eventually
outcomes?
of the country’s traditional high staff
and turnover in the Ministry of
Planning and Development and
provincial authorities.
COMPONENT 2: ANALYSIS OF THE STRATEGIC POSITIONING
STRATEGIC ALIGNMENT
Corporate dimension To what extent is Check whether the country office
the implementation prioritised intervention strategies
of
the
country targeted at the most vulnerable,
programme aligned disadvantages, marginalised and
with
UNFPA excluded population groups in
Strategic
Plan line with the stipulations of the
dimensions? (And UNFPA Strategic Plan? If not,
in particular with why?
special attention to Check whether support of southdisadvantaged and south cooperation is done in a
vulnerable groups rather ad-hoc manner or through
and the promotion the enhanced use of local
of
south-south capacities and as a means to share
cooperation?
best practices.
Also check whether south-south
cooperation related indicators are
included in the CPAP results’
framework
or
any
other
management tool.
CPAP
CPD
UNFPA Strategic Plan
All the information collected
when
assessing
the
effectiveness criterion
Ministry
Relations
of
External
Study of documentation
Semi-structured interviews
Systemic dimension30
UNDAF, UNDAF mid-term
review
CPD, CPAP
AWP
Resident Coordinator
Resident Coordinator Annual
Report
UN organisations: UNICEF,
UN
Women,
WHO,
Check what are the main UNAIDS and UNDP.
coordination mechanisms and Donors
their quality. In the event of Line Ministries
inadequate
coordination
check
the
To what extent is mechanisms,
the UNFPA CO implications for UNFPA strategic
coordinating with positioning.
other UN agencies
in the country,
particularly in the
event of potential
overlaps?
To what extent is
the
country
programme,
as
currently
implemented,
in
line
with
the
UNDAF? Are there
any mismatches? If
so, what measures
have been adopted
to
reverse
the
situation?
Check whether the CPAP is in
line with the UNDAF and also
whether UNDAF fully reflect the
interests, priorities and mandate
of the UNFPA in the country If
any aspects have not been
included, find out the reasons
why.
30
Optional, depending on whether there are enough resources (man-days) to undertake this assessment.
Study of documentation
Semi-structured interviews
Focus group with representatives of
UNICEF, UN Women, WHO,
UNAIDS and UNDP.
RESPONSIVENESS
To what extent has
the CO been able to
respond to changes
in national needs
and priorities or to
shifts caused by
crisis or major
political
changes
and to specific adhoc urgent requests
of partner country
counterparts? What
was the quality of
the response?
Check in particular the speed and Beneficiary
timeliness of the response.
groups/communities
Has the response
capacity of the
country
office
experienced
any
repercussions
in
terms of major
deviations
in
planned
resource
Check the degree of flexibility in
redirecting funds and adapting Other UN organisations
objectives and interventions in
light of urgent requests.
Semi-structured interview
Check whether the scale of the
response was adequate in relation
to the magnitude of the demands. Senior management in line
ministries
and
national
Check especially the balance government counterparts
Focus group
between
short-term
responsiveness and long-term
development
objectives Implementing partners
embedded in UNFPA corporate
mandate: has responsiveness
implied deviations to the UNFPA
Donors
mandate?
allocations and in
terms
of
maintaining
the
coherence of the
country programme
as set forth in the
then CPAP?
ADDED VALUE
What is the added
value of UNFPA in
the
development
partners’
country
context as perceived
by
national
stakeholders?
In case the added value is not
tangible or recognized, find out
the reasons why. In case there is a
tangible added value, examine the
main
UNFPA
comparative
strengths in the country –
particularly in comparison to
other
United
Nations
organisations, and find out
What are the main whether they are due to UNFPA
corporate
features
or
are
UNFPA
explained by specific aptitudes of
comparative
strengths in the the country office.
country
–
particularly
in
comparison to other Check whether there is evidence
UN agencies? Are of possible substitution or
they a result of displacements effects on the
Beneficiary
groups/communities
Semi-structured interview
Senior management in line
ministries
and
national Focus group
government counterparts
Implementing partners
Donors
Other
United
organisations
Nations
UNFPA corporate
features or are they
explained by the
specific features of
the CO?
Has UNFPA had
any
intended
substitution
or
displacement
effects at national,
provincial or local
level? If so, what is
the magnitude of
such effect and
what
are
their
repercussions?
private sector, civil society
organisations, academia, specific
government bodies and other
development partners in the
country, including other United
Nations organisations.
Annexe 6 : Outils
OUTILS SANTE DE LA REPRODUCTION
Interview des informateurs clés (Partenaires d’Exécution)
Date /_____/_____/_____/
Institution :
_____________________________________________________________________
Personne(e)
___________________________________________________________
interviewée(s)
Pertinence
1. Disposez-vous d’un exemplaire du programme 2009-2013 ?
2. Quelle a été votre contribution dans l’élaboration du programme 2009-2013
___________________________________________________________________________
____
3. Quelles sont les cibles touchées par les interventions du programme qui relèvent de
votre domaine ?
___________________________________________________________________________
_______
Efficacité
4. Qu’est ce qui a été fait par le programme pour l’atteinte des résultats (produits) qui vous
concernent et quels ont été les changements obtenus?
Efficience
5. Que pensez-vous de la mise à disposition des ressources (humaines, matérielles,
financières) pour la mise en œuvre de ce 7è programme?
___________________________________________________________________________
_______
6. Comment jugez-vous les procédures administratives et de gestion financière du
programme ?
___________________________________________________________________________
_______
7. Dans le cadre de la mise en œuvre, quels partenariats ou collaboration avez-vous
développé pour optimiser l’atteinte des résultats ?
___________________________________________________________________________
_______
Durabilité
8. Quels effets le Renforcement des capacités peut avoir sur la durabilité ?
___________________________________________________________________________
_______
9. Que pensez-vous de l’appropriation des actions mises en œuvre ?
___________________________________________________________________________
_______
10. Les politiques, outils et procédures développées par le programme sont-elles
appliquées ou utilisées ? Et comment ?
___________________________________________________________________________
_______
11. Quelles stratégies ont été développées et mises en place pour assurer la continuité des
activités sur le terrain ?
___________________________________________________________________________
_______
Alignement stratégique
Capacité de réponse
12. Quels changements importants dans les besoins et priorités nationales en matière de
SR VIH ont été observés au cours de la période du programme (depuis 2009) ?
___________________________________________________________________________
_______
13. Quelles réponses ont été apportées par l’UNFPA en période d’urgences humanitaires
? Quel rôle a joué l’UNFPA pendant les inondations et les crises alimentaires ?
___________________________________________________________________________
_______
Valeur ajoutée
14. Parmi tous les partenaires de la SR, que fait de façon spécifique, l’UNFPA par rapport
aux autres ?
___________________________________________________________________________
_______
15. Quelles auraient pu être les conséquences sur l’atteinte des résultats en SR & VIH en
général, en l’absence de l’UNFPA ?
___________________________________________________________________________
_______
16. Quelle est votre opinion sur le programme ?
___________________________________________________________________________
_______
Cadre institutionnel de gestion et Système de suivi et évaluation du programme
17. Que pensez-vous des rencontres de coordination dans le cadre du programme ?
(Régularité, qualité du contenu, prise de décision)
___________________________________________________________________________
_______
18. Quelle influence le mécanisme de gestion a pu avoir sur la réalisation des activités ?
___________________________________________________________________________
_______
19. Quels ont été les succès et obstacles rencontrées dans la gestion du programme ?
___________________________________________________________________________
_______
20. Que pensez-vous du système de suivi et d’évaluation ? (Y a-t-il un dispositif
permettant de colleter les informations sur la mise en œuvre, Rapports, collecte des
données pour les indicateurs de suivi, études.etc….)
___________________________________________________________________________
_______
21. Quelles décisions sont prises au vue des résultats des indicateurs ?
___________________________________________________________________________
_______
Rapports disponibles ?
___________________________________________________________________________
_______
Données statistiques disponibles ? Indicateurs de suivi du programme ?
Synthèse
En résumé qu’est-ce qui a donné des résultats tangibles dans ce programme ou cours de la
période sous-revue ?
___________________________________________________________________________
_______
Qu’est-ce qui a moins bien marché ?
___________________________________________________________________________
_______
Quelles sont vos suggestions pour le futur programme ?
___________________________________________________________________________
_______
Focus groupes femmes utilisatrices de SR VIH
Pertinence
1. Quels sont les problèmes en matière de santé de la reproduction que vous rencontrez
ici
• CPN/Accouchements ?
• Soins et suivi des enfants ?
• Planification familiale ?
• Avortements ?
• IST/VIH/Sida ?
• Autres ?
2. Quels sont selon vous ceux qui paraissent les plus importants et vous tiennent à cœur?
3. Le programme SR en cours couvre-t-ils ces besoins importants?
4. Qu’est-ce qui manque ?
Efficacité
5. Depuis quand fréquentez-vous ce centre ?
6. Quelle appréciation faites-vous des prestations qui y sont menées y compris au niveau
communautaire?
7. Qu’est-ce qui a changé dans l’offre des services au niveau de ce centre ou dans les
structures environnantes depuis 2009?
8. Quels changements significatifs les actions mises en œuvre ont pu avoir sur vousmême ou sur la communauté ?
9. Quelles difficultés rencontrez-vous pour avoir accès aux services de SR ?
10. Quelle est votre opinion sur la poursuite des activités sans le soutien de l’UNFPA?
11. Quelles sont vos suggestions pour améliorer l’offre des services de SR de qualité aux
femmes ?
Focus groupes jeunes et adolescents (filles et garçons) utilisateurs de SR VIH
Pertinence
1. Quels sont les problèmes en matière de santé de la reproduction que vous
rencontrez ici ?
• Grossesses précoces ?
• Avortements ?
• IST/VIH/Sida ?
• Harcèlement sexuel ?
• Autres ?
2. Quels sont selon vous ceux qui paraissent les plus importants et vous tiennent à
cœur?
3. Le programme SR en cours et les services qui vous sont offerts, couvrent-t-ils ces
besoins importants?
4. Qu’est-ce qui manque ?
Efficacité
5. Depuis quand fréquentez-vous ce centre ?
6. Quelle appréciation faites-vous des prestations qui y sont menées y compris au
niveau communautaire?
7. Qu’est-ce qui a changé dans l’offre des services au niveau de ce centre ou dans les
structures environnantes depuis 2009?
8. Quels changements significatifs les actions mises en œuvre ont pu avoir sur vousmêmes ou sur la communauté ?
9. Quelles difficultés rencontrez-vous pour avoir accès aux services de SR et VIH?
10. Comment comptez-vous poursuivre les activités dans l’avenir ?
GUIDES D’ENTRETIEN : POPULATION ET DEVELOPPEMENT
Questions introductives : Rôle de la cellule de Coordination du Ministère du Plan, de
l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire :
‐
Quel est exactement le rôle du Ministère du Plan, de l’Aménagement du Territoire et
du Développement Communautaire en ce qui concerne la prise en compte des
questions de population dans la planification du développement ?
‐ Y a-t-il d’autres Directions qui sont intéressées par ces questions ? Si oui, lesquelles ?
‐ Quel type d’appui recevez-vous de l’UNFPA ?
Interview approfondie conduisant à une série de questions :
•
‐
‐
‐
Rôle et objectifs de l’organisation :
Décrivez nous brièvement le rôle que joue votre structure au sein du Ministère d Plan
Intégrez-vous les questions de population dans vos politiques, plans et programmes de
développement ? si oui, comment le faites-vous ? sinon pourquoi ? quelles difficultés
rencontrez-vous ? Que proposez-vous pour surmonter ces difficultés ?
Quel est le niveau de votre collaboration avec les ministères clés comme la Santé,
l’Education, la Promotion de la Femme ?
‐
‐
‐
‐
•
‐
‐
‐
‐
‐
•
‐
‐
‐
‐
•
‐
‐
‐
‐
‐
•
‐
‐
‐
‐
‐
‐
•
‐
‐
‐
Quels changements avez-vous constatés en matière de prise en compte des questions
de population en ce qui concerne les méthodologies, l’intérêt manifesté par les cadres
des différents ministères sectoriels ?
Avez-vous reçu une formation dans ce domaine ?
Quelles sources en matière de population utilisez-vous pour obtenir des données ?
sont-elles accessibles et de bonne qualité ?
De quel type d’appui avez-vous prioritairement besoin ?
Connaissance du programme par l’organisation
Parlez-nous un peu du programme de coopération Niger-UNFPA 2009-2013
D’une manière générale, êtes-vous satisfaits/non satisfaits de ce programme ?
Quel a été le niveau de votre implication dans la conception dudit programme ?
Quels sont ses points forts et points faibles ?
Quels sont les aspects du programme qui ont posé le plus de problèmes ? Pourquoi ?
Connaissance du programme à travers ses activités, ses produits, ses indicateurs
et ses effets
Quels changements notables y a-t-il eu entre le programme précédent et le programme
actuel ?
Quels indicateurs ont été utilisés pour suivre les progrès vers l’atteinte des résultats ?
Ces indicateurs sont-ils pertinents et aptes à mesurer les résultats ?
Y a-t-il eu des changements majeurs au Niger qui aient pu affecter le programme ?
Suivi et Evaluation
Comment vous organisez-vous pour suivre le programme ? Qui fait quoi ?
Utilisez-vous les indicateurs du CPAP ?
Comment sont collectées les données sur les indicateurs et mises à votre disposition ?
Quelle a été l’utilité de ces indicateurs ?
Que suggérez-vous pour améliorer la situation ?
Contribution de l’UNFPA
Quels sont les principaux objectifs de votre institution en matière de population et
développement ?
Quelle a été la contribution de l’UNFPA vis-à-vis desdits objectifs ?
A votre avis, quels sont les aspects de P&D sur lesquels une attention particulière doit
être portée ?
En dehors de l’UNFPA, y a-t-il d’autres organisations qui travaillent avec vous dans le
domaine de population et développement ?
Quelle est la valeur ajoutée de l’UNFPA par rapport aux questions de population et
développement en tenant compte de ce que font les autres partenaires ?
A votre avis, qu’est-ce que l’UNFPA peut faire, et qu’est-ce qu’il n’est pas capable de
faire ?
Forces et faiblesses de la coordination du 7è programme
A votre avis, quelles sont les forces et faiblesses de la coordination globale du
programme ?
Quels sont les aspects de P&D qui demandent à être renforcés ?
Quel rôle doit jouer l’UNFPA en matière de renforcement des capacités ?
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Durabilité
Les produits et les effets obtenus sont-ils susceptibles de perdurer après le
programme ?
Les partenaires nationaux sont-ils prêts à poursuivre les mêmes activités après le
programme ? En sont-ils capables et en ont-ils les moyens ?
Perspectives
Comment voyez-vous le prochain programme en termes de stratégies, de produits,
d’indicateurs, d’effets ?
Que pensez-vous de l’utilisation des résultats de cette évaluation finale ?
Compte tenu de la situation politique et économique actuelle du Niger quels
changements prévoyez-vous pour qu’ils soient pris en compte dans le prochain
programme ?
GUIDE A L’INTENTION DES INSTITUTIONS BENEFICIAIRES
Questions introductives :
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En tant que institution bénéficiaire, pourquoi vous intéressez-vous au domaine de
population et développement ?
• Quel rôle jouez-vous exactement dans ce domaine et de quel appui bénéficiezvous de la part de l’UNFPA ?
Interview approfondie sur la base d’une série de questions :
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Connaissance de l’organisation
Description du rôle de l’organisation
Dans quelle mesure prend-elle en compte les questions de population dans la
planification du développement ? pourquoi ?
Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Y a-t-il eu des formations sur l’intégration des questions de population ?
Quelles sources de données sont-elles utilisées ? sont-elles satisfaisantes et facilement
accessibles ?
Quels sont les besoins prioritaires dans la prise en compte des questions de
population ? quel appui souhaité ?
Comprendre le programme
Parlez-nous du 7è programme Niger-UNFPA 2009-2013
D’une manière générale, êtes-vous satisfaits des résultats de ce programme ? si oui,
pourquoi ? sinon, pourquoi ?
Quel intérêt en tirez-vous ?
Quels sont les aspects les plus positifs du programme ? pourquoi ?
Quels sont les problèmes majeurs qui se sont posés au programme ?
Quels sont les facteurs externes qui ont influencé la mise en œuvre du programme ?
Visibilité de l’UNFPA
Quelle a été la contribution de l’UNFPA à l’atteinte des objectifs fixés dans le cadre
de population et développement ?
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Ces objectifs étaient-ils alignés par ordre de priorité ?
D’autres donateurs travaillent-ils pour les mêmes objectifs ?
Quels sont les principaux défis auxquels UNFPA fait face ? d’après-vous, comment
peut-il faire pour les surmonter ?
Forces et faiblesses de l’institution
A votre avis, quels ont vos forces et vos atouts ?
Quels sont les aspects que vous voudriez voir améliorés ?
Comment l’UNFPA peut-il vous y aider ?
Durabilité
Pensez-vous que les résultats obtenus pourront perdurer après le programme ?
Les partenaires nationaux pourront-ils assurer la relève ? en auront-ils les moyens ?
Perspectives
Comment voyez-vous le prochain programme en termes de stratégies, de produits,
d’indicateurs, d’effets ?
Que pensez-vous de l’utilisation des résultats de cette évaluation finale ?
Compte tenu de la situation politique et économique actuelle du Niger quels
changements prévoyez-vous pour qu’ils soient pris en compte dans le prochain
programme ?
Outils Genre
Les groupements de femmes (Questionnaire individuel)
Questions générales
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Identification de l’interviewée ( profession, situation matrimoniale)
Quels sont les problèmes de genre qui existent dans votre communauté ?
Quelles dispositions ont été prises pour régler ces problèmes de genre ?
Depuis quand travaillez-vous avec l’UNFPA ?
Pertinence
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•
Quelles actions avez-vous déjà menées avec l’UNFPA dans le cadre de ce
programme ?
Ces actions répondent-elles à vos besoins prioritaires ? Pourquoi ?
Efficacité
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•
Quels sont les changements ces actions ont-elles apporté dans votre environnement
familial et socioéconomique ?
Les interventions du programme ont-elles incité d’autres actions dans votre
environnement ? Lesquelles ?
Ces nouvelles actions ont apporté quels changements dans votre environnement
familial et socioéconomique ?
Efficience
•
Avez-vous reçu des équipements ?
•
Quels types d’équipements avez-vous reçu ?
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Quelle utilité en avez-vous fait ?
•
Quelle appréciation pouvez-vous faire par rapport à la performance de ces
équipements ?
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Avez-vous bénéficié d’autres ressources de la part de l’UNFPA ?
Durabilité/Pérennité
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Avez-vous bénéficié des formations de la part de l’UNFPA?
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Quels ont été les thèmes qui ont été abordés ?
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Votre appréciation par rapport à la formation ?
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Comment se fait le suivi au niveau de vos activités ? Avec quelle périodicité ?
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Forces et faiblesses de votre collaboration avec l’UNFPA
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Suggestions pour une meilleure collaboration avec l’UNFPA
Les groupements de femmes (Focus group)
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Identification du groupement (Année de création, existence de textes juridiques,
existence de compte d’épargne, nombre de membres par sexe)
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Quels sont les problèmes de genre qui existent dans votre communauté ?
•
Quelles dispositions ont été prises pour régler ces problèmes de genre ?
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Depuis quand travaillez-vous avec l’UNFPA ?
Pertinence
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Quelles actions avez-vous déjà menées avec l’UNFPA ?
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Ces actions répondent-elles à vos besoins prioritaires ? Pourquoi ?
Efficacité
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Quels sont les changements ces actions ont apporté dans votre environnement familial
et socioéconomique ?
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Les actions de l’UNFPA ont-elles incités d’autres actions dans votre environnement ?
Lesquelles ?
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Ces nouvelles actions ont apporté quels changements dans votre environnement
familial et socioéconomique ?