Proliférations tumorales cutanées à mastocytes chez le chat : à
Transcription
Proliférations tumorales cutanées à mastocytes chez le chat : à
Proliférations tumorales cutanées à mastocytes chez le chat : à propos de cinq cas D. FRITZ1*, CL. HOPFNER2, J.C. GUILHOT-CHRÉTIEN3 et E. CARRÉ4 Laboratoire C.A.L., 2 Rue des Bas Trévois, 10000, Troyes. Hôpital des Hauts clos.10000 Troyes. 3 13 rue de Mulhouse, 90000, Belfort. 4 1 Rue des grands-champs, 41130, Selles sur Cher. 1 2 * Auteur chargé de la correspondance. Remerciements : Au Dr C. Georges du L.A.P.V Amboise. RÉSUMÉ SUMMARY L’étude de cinq cas de tumeurs cutanées à mastocytes rencontrées chez le chat montre les similitudes et les différences avec les entités décrites en médecine humaine. Le premier cas se présentait classiquement sous la forme d’une masse sous-cutanée unique, la cytologie a mis en évidence des cellules mastocytaires normales et d’autres partiellement dégranulées avec une forte anisocytose. Le deuxième cas concernait un jeune chat souffrant de petits nodules prurigineux siégeant sur la tempe, d’évolution bénigne. Le troisième cas se caractérisait par l’apparition d’une masse cutanée sur le membre antérieur droit, d’aspect histopathologique histiocytaire. L’évolution a été marquée par une récidive nodulaire et par l’apparition de plaques érythrodermiques pour finalement donner des métastases viscérales fatales. Le quatrième cas correspondait à l’évolution d’une maladie systémique à cellules mastocytaires (MSCM) avec expression cutanée secondaire. Enfin le cinquième cas mimait de nombreux petits adénomes sébacés prurigineux et l’histopathologie a révélé qu’il s’agissait de petits mastocytomes cutanés muriformes. Cutaneous mast cell proliferations in cats : about five cases. By D. Fritz, Cl. Hopfner, J.C. Guilhot-Chrétien and E. Carré. Mots-clés : Chat - tumeurs - mastocytes - mastocytomes mastocytose cutanée - mastocytose systémique - mastocytes histiocyte-like. Keywords : Cat, tumors, mast cells, mast cell tumors, cutaneous mastocytosis, systemic mastocytosis, histiocyte-like mast cells. Introduction Présentation des cinq cas de tumeurs cutanées Les tumeurs cutanées à mastocytes représentent environ 2 à 15 % des tumeurs cutanées chez le chat et 7 à 21% chez le chien [3,8,14,15,16,20,24,26,27,32]. Quelques études signalent l’atteinte simultanée cutanée et viscérale (non métastatique) dans 44% voir 50% des cas [7]. Ces chiffres paraissent surestimés. Néanmoins on s’accorde généralement pour penser que la forme cutanée se développe habituellement indépendamment de la forme systémique. Lorsque les deux formes sont rencontrées, l’atteinte cutanée semble se développer en premier suivie par la forme viscérale métastatique [1,3,7,8,20,26,27,29,33]. Elles se présentent soit sous forme infiltrative (plaques érythémateuses) mal délimitées tant cliniquement qu’histologiquement, soit sous forme nodulaire unique ou multiple [2,3,6,8,14,15,16,33] parfaitement circonscrite. Les formes infiltratives sont rencontrés chez l’homme et le chat, alors que chez le chien, les formes nodulaires sont majoritaires [29]. Chez ce dernier, les mastocytomes sont classées en grades (I à III) du moins agressif au plus agressif, en fonction de l’aspect cellulaire. A chaque grade est attaché un pronostic et une thérapeutique adaptée. Chez le chat, cette classification a été abandonnée du fait de l’absence de corrélation entre grade et pronostic [3,4,20,21,27,33]. La présente étude rapporte cinq cas de tumeurs cutanées à mastocytes chez le chat. Revue Méd. Vét., 2005, 156, 1, 3-10 The study of five cases of cutaneous mast cell tumors in cats showed the similarities and the differences with the diseases described in humans. The first case showed a typical unique sub-cutaneous mass; cytology revealed normal mast cells and also partially degranulated mast cells associated with marked anisocytosis. The second case was a young adult cat with small pruritic benign nodules located on the temple. The third case was characterized by the development of a histiocytic-type cutaneous mass on the right forelimb; the cat then developped recurrent nodular tumors and erythrodermic plates, and in the end lethal visceral metastases. The fourth case was typical of systemic mast cell disease (SMCD) associated with secondary skin tumors. Finally, the fifth case showed numerous small pruritic sebaceous adenomas; histopathology revealed that these nodules were small cutaneous muriform mastocytomas. Ces patients ont été présentés à la consultation pour l’apparition de nodules cutanés pour 3 cas (cas n°2, n°3, n°5) ; les autres cas l’ont été pour apathie et anorexie (cas n°1 et n°4). Les échantillons sanguins ont été collectés sur tube EDTA. Les ponctions spléniques, médullaires ou cutanées ont été réalisées après aspiration à l’aiguille fine. Les étalements ont été colorés au May-Grünwald-Giemsa (M.G.G). Les biopsies ostéo-médullaires ainsi que les exérèses de nodules cutanés ont été réalisées sous anesthésie générale. Les biopsies ostéo-médullaires ont été effectuées avec un trocart de Jamshidi (taille 11) au niveau de la crête iliaque, puis placées dans du formol à 10%. Elles ont été décalcifiées puis incluses en paraffine ou en résine synthétique, coupées à 1 µm d’épaisseur et colorées à l’hématéine-éosine (H.E), au M.G.G pour l’examen cytologique et anatomopathologique. Une coloration argentique (Gomori) a été effectuée pour le dépistage d’une éventuelle fibrose. Les pièces d’exérèses de nodules cutanés ont été placées dans du formol à 10%, incluses en paraffine. Les coupes sur lames ont été colorées à l’ H.E et au MGG. 4 CAS N°1 Un chat européen âgé de quatorze ans suivi depuis un mois pour insuffisance rénale a été représenté en consultation car son état général s’aggravait rapidement avec apathie et anorexie. L’examen clinique a révélé une masse sous-cutanée non dépilée à l’encolure, une pâleur des muqueuses, une déshydratation intense, l’absence d’organomégalie et d’adénopathie. Les examens biologiques ont montré une anémie normochrome, normocytaire, hyporégénérative (réticulocytes : 45 109/L ; v.u.>80 . 109/L pour anémie régénérative), une leucopénie légère (4600. 109/L ; v.u. :5000-17000. 109/L), la numération plaquettaire étant normale. La cytoponction de la masse tumorale a mis en évidence la présence de mastocytes présentant une anisocytose avec dégranulation partielle. Ces anomalies ont été confirmées par l’examen anatomopathologique. L’état de santé du chat a été stable pendant six semaines grâce à un traitement symptomatique (prednisolone,1mg/kg/jour) puis son état s’est dégradé de nouveau rapidement, amenant son décès. Le propriétaire n’a pas souhaité d’exploration hématologique plus poussée, ni permis l’autopsie. CAS N° 2 Un chat européen âgé de trois ans a été présenté à la consultation pour deux nodules alopéciques d’environ 1 à 2 mm de diamètre, situés au-dessus de l’œil gauche, présents depuis plusieurs mois (figure 1). D’après le propriétaire, le chat se grattait souvent. Le jour de l’exérèse chirurgicale, un nodule était lésé par le grattage. L’examen des pièces d’exérèses a mis en évidence une population mastocytaire dense (> 20 cellules / champ microscopique au grossissement 400) infiltrant surtout le derme profond, prenant l’aspect d’une zone nodulaire mal délimitée, avec une légère fibrose (figure 2) confirmée par l’ectasie vasculaire. Les mastocytes étaient étirés, polygonaux, rarement ronds, la plupart granuleux, avec néanmoins une population de type « histiocytaire » sans granulation. Il n’y a pas eu de récidive durant les cinq années suivantes. CAS N°3 Une chatte tricolore âgée de treize ans a été présentée à la consultation pour une tumeur de 2.5 x 1 cm sur l’avant-bras droit. La masse était dépilée, luisante, l’épiderme adhérent au tissu sous-jacent (figure 3). Celle-ci évoluait depuis environ un an. L’animal était en bon état général et ne présentait aucune organomégalie ni adénopathie. L’exérèse a été pratiquée. Le chat était FeLV et FIV négatif, présentait une leucopénie et aucun mastocyte n’était visible sur le frottis sanguin. Après exérèse, la cicatrisation se fit par seconde intention sans aucun problème, compte tenu de la perte de substance cutanée. Sur un calque de la tumeur, on a observé la présence de rares mastocytes granuleux mais surtout de cellules rondes présentant une chromatine fine et peignée, un cytoplasme légèrement basophile contenant quelques granules azurophiles d’assez gros volume (figure 4). L’analyse anatomopathologique a montré un ensemble de cellules d’aspect histiocytaire avec fibrose en travées perpendiculaires (hématéine-éosine), ainsi que la présence d’une infiltration mastocytaire non négligeable. L’hypothèse de mastocytome « de type histiocytaire » a été retenue sur les critères suivants : une infiltration par des mastocytes granuleux (supérieure à 20 par champ microscopique au grossisse- FRITZ (D.) ET COLLABORATEURS ment 400), la présence de cellules d’allure histiocytaire présentant des granules cytoplasmiques azurophiles dont l’aspect de la chromatine nucléaire n’était pas en faveur de cellules histiocytaires classiquement décrites. Six mois plus tard, l’animal a été représenté pour récidive locale sous la forme d’un nodule de 0.5 cm de diamètre et de 3 mm de d’épaisseur, situé à l’extrémité proximale du lieu de chirurgie et de cinq plaques érythrodermiques (figure 5). L’examen anatomopathologique du nodule et de deux plaques cutanées a confirmé les premiers résultats (figure 6). La microscopie électronique a mis en évidence un ensemble de cellules pourvues de structures sécrétrices identifiables, l’appareil de Golgi était très important dans toutes les cellules et les noyaux parfois encochés. Il y avait des cellules sans granule, des cellules avec de rares granules peu denses mais homogènes (granules immatures primaires ?), enfin des cellules avec des granules denses en proportion variable. L’animal a reçu de la prednisolone à raison de 1 mg / kg / j. En quelques semaines, les plaques érythrodermiques restantes ont régressé. Le propriétaire n’a donné aucune nouvelle pendant 5 mois et a interrompu rapidement le traitement. Revenu à la consultation, il nous a rapporté la présence de petites plaques disséminées sur le corps et l’existence d’un nouveau nodule localisé sur la babine supérieure gauche et entouré d’une zone érythrodermique de 3 cm de diamètre. L’animal a reçu une injection de corticoïde retard (diacétate de triamcinolone, 10 mg SC), le propriétaire ne souhaitant plus donner de comprimés. Les lésions ont ainsi été stabilisées, l’érythrodermie a disparu. L’animal a été représenté deux mois plus tard pour renouveller le traitement. Le propriétaire a relaté des phases d’asthénie marquée, un appétit capricieux. L’animal était amaigri, les muqueuses pâles. Il n’y avait pas d’adénopathie mais une splénomégalie importante. Les examens complémentaires ont été refusés par le propriétaire, l’animal a reçu une nouvelle injection de corticoïde retard, cette fois sans réponse clinique. L’animal resta anorexique. Il a été euthanasié huit jours plus tard à la demande de son propriétaire. A l’autopsie, on a observé une hépatomégalie et une splénomégalie, l’absence d’ascite. Les organes abdominaux (foie, rate, reins, pancréas) et thoraciques (poumons, médiastin) étaient parsemés de nodules blanchâtres aux contours irréguliers. Les ganglions étaient indemnes, sans hypertrophie. Il s’agissait donc d’une maladie cutanée nodulaire avec érythrodermie ayant évolué en 13 mois avec métastases viscérales. Les examens anatomopathologiques ont confirmé l’hypothèse clinique de mastocytome cutané de type histiocytaire. Le calque splénique présentait une infiltration massive supérieure à 60 % par des mastocytes granuleux, et des cellules morphologiquement identiques à celles de la tumeur cutanée, rappelant les mastocytes histiocyte-like faiblement granuleux voire dépourvus de granules. L’histologie splénique a révélé une infiltration massive de la pulpe rouge avec persistance de quelques follicules lymphoïdes ainsi que son envahissement par des cellules atypiques géantes agranuleuses (figure 7) et par des cellules de taille intermédiaire avec granules résiduels. L’examen des nodules tumoraux organiques a montré des cellules atypiques d’aspect plus ou moins histiocytaire, des cellules géantes de même aspect que celles précédemment décrites ainsi que des cellules mastocytaires. Revue Méd. Vét., 2005, 156, 1, 3-10 PROLIFERATIONS TUMORALES CUTANÉES À MASTOCYTES CHEZ LE CHAT 5 CAS N° 4 Une chatte âgée de 11 ans, de race européenne, a été présentée à la consultation pour amaigrissement, vomissements intermittents évoluant depuis 15 jours. Son état général était malgré tout correct, la température corporelle normale. Les muqueuses étaient pâles ; on a observé une splénomégalie marquée, l’absence d’adénopathie. Le diagnostic de maladie systémique à cellules mastocytaires (MSCM) a été établi en excluant une extension mastocytaire médullaire massive, après réalisation de l’hémogramme, du splénogramme, du myélogramme et de la biopsie ostéo-médullaire. Après splénectomie, l’animal a reçu une chimiothérapie de type Cotter (prednisolone 1mg/kg/j, vincristine 0.75mg/m2, cyclophosphamide 200mg/m2). Après huit mois de traitement, les propriétaires, las, ont souhaité simplement poursuivre une corticothérapie de confort puis ont cessé tout traitement au bout de cinq mois. Dix mois plus tard, l’animal a été représenté avec un gros nodule ulcéré d’environ 3 cm de diamètre sur le flanc gauche, de nombreux petits nodules dans la cavité buccale et sur le voile du palais. L’analyse anatomopathologique de l’exérèse d’un nodule a confirmé l’extension cutanée de la maladie, avec infiltration massive du derme profond et superficiel par des mastocytes granuleux entraînant la disparition de toutes les structures cutanées annexielles. L’hémogramme était normal, la mastocytémie était de 2 %. L’animal a été euthanasié après un peu plus de deux années d’évolution, l’autopsie n’a pas été permise. CAS N°5 Un chat européen à poils mi-long, âgé d’environ 10 ans a été présenté à la consultation pour l’apparition depuis quelques mois de nombreux groupes de 2 à 3 formations nodulaires coalescentes prurigineuses, sur le tronc, les flancs, ressemblant à de petits adénomes sébacés [27]. Leur taille variait de 3 à 10 mm de diamètre. Elles étaient de couleur blanchâtre et dépilées ; quelques-unes étaient ulcérées et recouvertes d’une petite croûte. L’exérèse de quelques masses a été pratiquée. Le propriétaire a refusé tout traitement complémentaire et l’animal n’a pas été revu. .Après exérèse, la nature mastocytaire des néoformations a été confirmée. Elles étaient nodulaires sans limites franches, avec présence de travées de collagène épaisses réalisant soit un cloisonnement total soit partiel, responsable de l’aspect macroscopique muriforme des tumeurs. L’infiltration était dermique superficielle et profonde. Les mastocytes étaient granuleux, avec une anisocytose et une anisocaryose. Il y avait peu de mitoses. Discussion Chez l’homme et le chat, plusieurs formes cutanées de maladie à cellules mastocytaires non nodulaires ont été relatées dans la littérature. Revue Méd. Vét., 2005, 156, 1, 3-10 TABLEAU I.—Correspondance entre les classifications de Parwaresch et al. et de Travis d’après Lorthalory [12]. FORMES RENCONTRÉES CHEZ L’HOMME. Comme nous venons de l’entrevoir la séparation stricte des formes cutanées et systémiques est parfois difficile car il existe de nombreuses interactions cliniques entre les formes cutanées et systémiques. En effet comme le montre le tableau I récapitulatif de LORTHALARY [12], il existe deux classifications des affections mastocytaires chez l’homme. L’auteur établit la correspondance entre les travaux de PARWARESCH, HORNY, LENNERT, et TRAVIS [9,10,22,28]. On rencontre : • les mastocytoses cutanées dans lesquelles PARWARESCH [22] place l’urticaire pigmentaire et le mastocytome localisé encore appelé naevus mastocytaire. • la mastocytose généralisée comprenant : - la mastocytose systémique selon Parwaresch avec atteinte cutanée, séparée en mastocytose indolente et en mastocytose systémique avec hémopathie selon TRAVIS [28]. - la mastocytose maligne sans atteinte cutanée (appelée par Travis, mastocytose systémique agressive). - La leucémie mastocytaire que Parwarech associe à la mastocytose maligne dans le contexte de mastocytose généralisée. Travis en fait une entité à part, petite différence d’appréciation car le fait de la placer à part peut laisser supposer que la leucémie mastocytaire peut survenir en dehors du contexte de mastocytose maligne, ce que Parwaresch ne semble pas retenir puisqu’il précise que la leucémie mastocytaire a été identifiée dans 14 cas sur 38 cas de mastocytose maligne [22]. • Le sarcome mastocytaire. Celui-ci est individualisé dans chaque classification. Très peu de cas ont été décrits [22]. Dans le cadre des mastocytoses cutanées on décrit : • L’urticaire pigmentaire qui est caractérisé par l’apparition de macules ou de maculopapules brun rouge sur la peau, irritables par frottement. La plupart du temps, les lésions cutanées apparaissent avant la puberté et disparaissent à la puberté. C’est plutôt une affection de l’enfant. Il y a souvent érythrodermie [22] avec présence de bulles et vésicules sous épidermiques. Lorsque l’urticaire pigmentaire apparaît à 6 l’âge de l’adolescence ou à l’âge adulte, il n’y a pas de régression spontanée et cette affection cutanée entre dans le cadre plus large des mastocytoses systémiques avec atteinte cutanée (ou mastocytose indolente de Travis). L’urticaire pigmentaire n’est plus qu’un symptôme d’une affection plus importante et ne présente plus le même pronostic que l’urticaire pigmentaire simple de l’enfant. Malgré tout, l’histologie est parfois proche et l’on a tendance à décrire les différentes lésions anatomopathologiques en spécifiant les âges des individus atteints. Ainsi les formes maculo-papulaires, nodulaires, ou en plaques se rencontrent principalement chez l’enfant et l’adulte (donc atteint de mastocytose systémique), la forme nodulaire large n’étant rencontrée que chez l’enfant. La forme érythrodermique diffuse (encore appelée parfois mastocytose cutanée diffuse) se rencontre dès l’enfance, mais avec une forte fréquence d’atteinte organique, rarement responsable d’évolution fatale, bien que plusieurs cas aient été signalés. Cette forme rentre dans le cadre des mastocytoses systémiques indolentes et associe prurit au frottement, bulles et vésicules. La forme maculeuse télangiectasique décrite uniquement chez l’adulte, présente une légère télangiectasie avec peu ou pas de prurit au frottement. Dans la forme maculo-papulleuse et télangiectasique, les mastocytes infiltrent le tiers supérieur du derme, et la périphérie des vaisseaux. La plupart des mastocytes sont atypiques, étirés, effilés, facilement confondus en fibrocytes ou histiocytes [22] par un œil non averti ; cela nécessite l’utilisation de colorations spécifiques. Dans les formes nodulaires multiples, nodulaire unique large, en plaques, les mastocytes miment l’agrégat tumoral. L’infiltrat peut s’étendre dans le derme entier et même l’hypoderme. Les mastocytes en couches denses, sont plutôt cuboïdes qu’étirés ou pointus, et sont suffisamment typiques pour éviter les colorations spécifiques. Dans la forme diffuse, l’infiltrat dermique superficiel est en bandes denses, les cellules d’aspect uniforme avec noyau rond ou ovale et un cytoplasme distinct. Les polynucléaires éosinophiles sont présents sauf dans la forme télangiectasique, la pigmentation est augmentée grâce à l’accroissement du nombre de mélanocytes dans la membrane basale. On rencontre fréquemment une acanthose avec infiltration épidermique par des mastocytes (exocytose). En conclusion, la forme maculopapulaire est la plus fréquente de l’enfant, parfois même présente chez le nourrisson [22]. Peu d’enfants présentent la forme érythrodermique diffuse, avec, dans ce cas, 70 % de persistance après la puberté. Dans 30 % des cas, cette forme débute à l’âge adulte. L’aspect de l’infiltrat plus ou moins superficiel, plus ou moins dense, compte tenu de la clinique, fera alors rechercher une extension organique associée, de façon à exclure ou non une mastocytose systémique avec atteinte cutanée. • Le mastocytome localisé ou naevus mastocytaire appartient aussi à la mastocytose cutanée. Ce mastocytome bénin [22] se présente sous forme de multiples petits nodules cutanés sur la tête, le tronc, les extrémités, généralement de FRITZ (D.) ET COLLABORATEURS quelques millimètres de diamètre, présents à la naissance ou plus tardivement dans la vie. Quelques cas ont été relatés. Il s’agit d’amas délimités de cellules mastocytaires, infiltrant tout le derme et parfois l’hypoderme graisseux. Cytologiquement, ils sont polygonaux ou cuboïdes, l’aspect fusiforme pointu n’est généralement pas décrit dans ces lésions. Le diagnostic fait appel à l’ensemble des colorations spécifiques. La régression spontanée est fréquente, la chirurgie est la technique de choix. Parmi les mastocytoses généralisées, on décrit : • Mastocytose systémique avec atteinte cutanée. Elle associe les lésions cutanées de l’urticaire pigmentaire et une atteinte systémique. Elle est aussi appelée mastocytose indolente lorsque cette entité n’est pas associée à une hémopathie (Travis). Selon les auteurs, l’atteinte cutanée est constante [22] ou fréquente [28]. Les ganglions sont infiltrés dans 39% des cas, le foie et la rate dans 60 % des cas [10,22]. La moelle osseuse l’est dans 93 %, justifiant le recours à la biopsie ostéo-médullaire pour le diagnostic. La polyadénopathie n’est présente que chez un tiers des patients ayant une atteinte ganglionnaire. On observe des signes digestifs dans 35 % des cas. Il y a prédominance sexuelle, les hommes étant plus souvent atteints. Le diagnostic est tardif après une période longue de troubles divers. La période pré-diagnostique [7] peut atteindre 141 ± 139 mois. L’âge moyen de début est de 31 ± 22 ans, il est de 43 ± 21 ans au moment du diagnostic. L’évolution est longue, jusqu’à 40 ans. Cette description correspond donc à la mastocytose systémique indolente de Travis qui décrit dans le même contexte les mastocytoses systémiques avec hémopathies associées comme syndrome myélo-prolifératif chronique, myélo-dysplasie, leucémie myélo-monocytaire, lymphome malin. Dans ce cas, le pronostic de la mastocytose généralisée est celui de l’hémopathie. • On décrit ensuite la mastocytose maligne sans atteinte cutanée ou mastocytose systémique agressive [22,28]. Elle survient sur des individus plus âgés, en moyenne 53 ans (54 ± 15 ans). Elle est de diagnostic très rapide, dès le début de la maladie et d’issue rapidement fatale. Il n’y a pas de prédisposition sexuelle. D’emblée, la maladie touche plusieurs organes. La rate est atteinte dans 95 % [22], la moelle osseuse dans 92 %, le foie dans 84 % et les ganglions dans 76% des cas. L’absence d’atteinte cutanée est considérée comme un facteur péjoratif. La topographie des infiltrations organiques par des mastocytes dans les mastocytoses généralisées est identique ; pour les formes agressives, les amas sont plus massifs, plus destructeurs pour le tissu périphérique ; les cellules étant atypiques, plus tourmentées que dans les formes non agressives. • Classé à part, le sarcome mastocytaire très rarement décrit avec ou sans atteinte cutanée. Il s’agit d’une tumeur nodulaire composée par des cellules mastocytaires atypiques, dont la granulation est immature. Avec un fort index mitotique, il est très invasif et métastatique pour le cas décrit [12, 22]. On pourrait vraisemblablement le comparer au mastocytome cutané de grade III du chien. Revue Méd. Vét., 2005, 156, 1, 3-10 PROLIFERATIONS TUMORALES CUTANÉES À MASTOCYTES CHEZ LE CHAT Formes rencontrées chez le chat Chez le chat, parmi les formes nodulaires, la bibliographie fait état de deux groupes tumoraux. Les tumeurs présentant des mastocytes granuleux habituels et les tumeurs à mastocytes de type histiocytaire, quasiment agranuleux et donc de diagnostic plus difficile si l’on n’est pas prévenu de l’existence d’une telle entité [2,3,4,6,7,8,11,13,20,27,33]. Les atteintes nodulaires composées de mastocytes granuleux se présentent soit sous forme unique (75% des cas), soit sous forme multiple (25% des cas) répartie sur tout le corps [3,7,27]. L’âge de survenue s’étale de 4 à 17 ans. Il ne semble pas y avoir de prédispositions sexuelle ni raciale. Les cas 1 et 5 appartiennent à cette catégorie tumorale ; le cas n°1 prenant l’aspect nodulaire unique et le cas n°5 revêtant un aspect extérieur peu commun en mimant de multiples petits adénomes sébacés. L’apparence histologique classique permet un certain pronostic. Un index mitotique bas et peu d’atypies cellulaires sont de bon pronostic et permettent de classer la tumeur comme bénigne, par contre une anisocytose marquée, un pléomorphisme nucléaire, et un index mitotique élevé sont associés à des tumeurs ayant récidivées localement ou pouvant donner des métastases [33]. Une autre forme nodulaire est décrite par CHASTAIN en 1988 [4]. Elle touchait les jeunes chatons de moins de 8 semaines. Elle se présentait sous forme de multiples petits nodules (1 à 15) d’un diamètre de 3 à 5 mm. Ils étaient fermes, roses, alopéciques et présentaient parfois une fine croûte. Ils étaient localisés à la tête, notamment le front et les tempes. La biopsie a mis en évidence des cellules polygonales et des cellules étirées, pointues, avec un noyau basophile et un nucléole indistinct, aucune figure de mitose, un cytoplasme éosinophile au contour mal délimité. La coloration de May-Grünwald-Giemsa permit la mise en évidence des granulations métachromatiques pour la moitié des cellules, identifiant comme cellules mastocytaires les cellules polygonales, les cellules étirées mimant des histiocytes lors d’une coloration Hématoxyline-éosine (H.E). L’infiltration par les polynucléaires éosinophiles était diffuse et les polynucléaires neutrophiles rares. Le traitement à base de triamcinolone en crème ne semble pas avoir eu d’effet significatif sur la rapidité de la disparition des lésions, qui disparurent par ailleurs spontanément en 2 à 4 mois. Il classa cette tumeur comme un mastocytome bénin de type histiocytaire. Cette forme semble atteindre uniquement les jeunes individus. Dans le cas décrit, l’infiltration est dermique profonde et hypodermique, les structures annexielles superficielles ne semblent pas détruites sur le cliché présenté [4]. Or pour WILCOCK [33], l’infiltration dans les formes de type histiocytaire est hypodermique et il réserve ce terme aux néoplasies mastocytaires totalement agranuleuses, ce qui n’est pas le cas puisque si les mastocytes prennent parfois des aspects étirés, polygonaux, ils restent granuleux et métachromatiques pour au moins moitié d’entre eux. Selon cet auteur [33], la forme agranuleuse nécessiterait la confirmation en microscopie électronique. Notre cas n° 2 répond à la description clinique et anatomoRevue Méd. Vét., 2005, 156, 1, 3-10 7 pathologique de Chastain, et selon nous, peut être placé parmi les formes nodulaires bénignes de mastocytome cutané mais pas dans les mastocytomes de type histiocytaire, pour les raisons évoquées précédemment. De même, on ne peut les placer dans les naevi mastocytaires du fait de l’absence de mastocytes histiocyte-like et du type d’infiltration mastocytaire dans ces naevi. Le cas n°2 et les cas décrits par Chastain pourraient par contre, être comparés aux formes nodulaires uniques larges de l’urticaire pigmentaire de l’enfant, avec des mastocytes de formes typiques et d’aspect histiocytaire, fusiformes. L’infiltrat est dermique et hypodermique chez l’enfant, il est dermique profond et hypodermique chez le chaton, tous deux sont de pronostic favorable. Malgré tout notre chat est de race européenne et non siamoise et son âge est nettement supérieur aux cas relatés par Chastain, et il n’y a pas eu régression spontanée. Par contre, les formes nodulaires de mastocytomes de type histiocytaire semblent réservées au chat. Pour le cas n°3, les éléments en faveur d’une tumeur à mastocytes histiocyte-like sont, outre la localisation surtout aux extrémités (patte) et extension à la tête et au tronc dans une moindre mesure, la présence de cellules d’allure histiocytaire avec granules immatures azurophiles et une infiltration par des mastocytes granuleux supérieure à vingt cellules par champs microscopique au grossissement 400 (critères personnels). Enfin l’érythrodermie et les nodules régressant sous corticothérapie, semblent exclure une tumeur du type histiocytaire pure [19,23]. De même la présence de cellules géantes multinuclées (figure 7), nucléolées dans plusieurs sites, avec une érythrophagocytose massive, des amas d’hémosidérine cytoplasmique, évoque une origine mastocytaire [11]. En effet, on retrouve des phénomènes d’érythrophagocytose décrits dans certaines maladies systémiques à cellules mastocytaires [17,18,25,32]. Néanmoins, à défaut d’une étude en microscopique électronique plus précise, cela n’est qu’une hypothèse possible. Les seuls arguments en défaveur [33] sont l’âge de l’animal (13 ans) et sa race européenne et non siamoise. Pour WILCOCK [33], cette forme touche préférentiellement les individus de race siamoise de moins de 4 ans. Cette tumeur a un pronostic favorable et peut régresser spontanément. Il considère généralement que l’infiltration est hypodermique avec présence de nombreux éosinophiles et lymphocytes. Il y a peu de granulations et elles sont orthochromatiques. Le cas n°3 est donc particulier car il ne répond qu’imparfaitement aux critères présents dans la littérature. Aussi bien au niveau de l’âge, de la race, du type d’infiltration dermique et hypodermique dans la première exérèse et dans les récidives. La forme histiocytaire décrite par Wilcock est bénigne et régresse spontanément, ce qui ne correspond pas à l’évolution fatale de notre cas. Peut-on parler pour ce cas de mastocytome de type histiocytaire malin ou atypique pour autant? En ce qui concerne les atteintes tumorales non nodulaires, on a observé chez les chats de race Sphinx et Devon [6,26,27,30,33] l’équivalent de l’urticaire pigmentaire de l’homme, la pigmentation en moins. L’appellation d’urticaire semble donc la plus appropriée. L’animal présentait des 8 papules confluentes en plaques érythémateuses prurigineuses, voire croûteuses, diffuses sur le corps, mais siégeant essentiellement sur le ventre, les membres, et le cou. Cette forme semble bien identifiée dans cette race. Chez l’homme, on retrouve une infiltration mastocytaire d’intensité variable avec acanthose légère et une exocytose épidermique mastocytaire. L’hyperpigmentation de la couche cellulaire basale n’est présente que chez l’homme. Néanmoins, d’autres cas seront nécessaires pour parfaire l’approche de cette entité afin de préciser s’il existe comme chez l’homme un risque de persistance à l’âge adulte, voire éventuellement d’extension organique et médullaire rappelant ainsi les mastocytoses systémiques de PARWARESCH [22] ou les mastocytoses systémiques indolentes de Travis [28,12,13] chez l’Homme, ce qui n’a pas été observé jusqu’à présent chez le chat. Une autre forme cutanée non nodulaire a été décrite par BROWN [2]. Il s’agit d’une chatte âgée d’un an qui présentait des lésions papulo-croûteuses, prurigineuses, dépilées, évoluant depuis neuf mois, ayant débuté à l’oreille. Elles s’étendirent progressivement vers le nez puis gagnèrent l’ensemble de la tête et du corps. Les lésions sont érythémateuses, excoriées, lichéinifiées. Il y avait une polyadénopathie modérée. L’examen histopathologique révéla la présence de très nombreux mastocytes dermiques sur toutes les sections, les mastocytes étant parfois bi- ou trinucléés. On notait quelques mitoses. L’invasion mastocytaire était dermique superficielle et dermique profonde. L’aspiration ganglionnaire et le frottis sanguin révélèrent la présence de mastocytes. Le myélogramme n’était pas envahi. L’absence de réponse aux corticoïdes, le prurit intense amèneront l’euthanasie de l’animal. L’examen nécropsique permettra de confirmer la mastocytose cutanée avec métastase ganglionnaire sans atteinte splénique, ni médullaire, ni organique. Brown émit l’hypothèse d’une ressemblance avec la mastocytose cutanée diffuse de l’enfant avec, bien sûr, quelques différences. Il nous semble assez difficile d’établir une similitude avec ce qui est décrit chez l’Homme. Rappelons que chez l’enfant, cette maladie appartient aux urticaires pigmentaires et se présente sous la forme érythrodermique diffuse avec une forte fréquence d’atteinte organique (absente dans le cas présenté...). Elle associe du prurit au frottement, aux bulles et vésicules. Elle est rarement fatale, bien que quelques cas aient été signalés. Enfin, le cas n°4 résultait de l’extension cutanée terminale d’une maladie systémique à cellules mastocytaires. Le myélogramme a montré une infiltration modérée par des mastocytes (12%), avec conservation des lignées médullaires, confirmée par la biopsie ostéomédullaire qui a mis en évidence la position paratrabéculaire des mastocytes, décrite chez l’homme dans les maladies systémiques à cellules mastocytaires [5,9,10,12,13,22,28,31], non décrite chez l’animal. Il n’y avait pas de fibrose. Cet aspect est rare et c’est en général l’atteinte cutanée qui est décrite avec extension systémique secondaire et non l’inverse. Conclusion Les maladies à cellules mastocytaires sont responsables de très nombreux tableaux cliniques. Cellule hématologique, FRITZ (D.) ET COLLABORATEURS elle montre un tropisme polyvalent tantôt hématologique pur avec l’expression de maladies systémiques, tantôt cutanées. Entre ces deux entités, des ponts cliniques sont observés avec essentiellement un passage des formes cutanées vers les formes systémiques mais aussi avec des extensions cutanées de formes systémiques beaucoup plus rarement décrites. Quel en est le déterminisme, s’agit-il de la même population cellulaire réagissant à différents stimuli ou s’agit-il de plusieurs sous populations au comportement différent ? On retrouve cela avec d’autres cellules hématologiques comme les lymphocytes et les granulocytes dans une moindre mesure. Enfin établir le diagnostic de maladie à mastocytes nécessite la prise en compte du comportement polyvalent possible de cette cellule afin de rechercher toutes les extensions tissulaires et ainsi de caractériser au mieux la maladie, afin d’y apporter si ce n’est un traitement curatif, au moins un pronostic plus précis et une thérapeutique ayant pour but une survie de la meilleure qualité qui soit. Références 1. — BELL A., MASON K., MITCHELL G., MILLER R. : Visceral and cutaneous Mast Cell Neoplasia in a cat. Aust Vet Pract., 1994, 24, 8691. 2. — BROWN C.A., CHALMERS S.A. : Diffuse cutaneous mastocytosis in a cat. Vet Pathol., 1990, 27, 366-369. 3. — BUERGER R.G, SCOTT D.W. : Cutaneous mast cell neoplasia in cats : 14 cases (1975-1985), J.Am.Vet.Med.Ass., 1987, 190, 14401444. 4. — CHASTAIN C.B., MARGARET MS, TURKA M, O’BRIEN D. : Benign cutaneous mastocytomas in two litters of siamese kitten, J. Am. Vet. Med. Ass., 1988, 193, 959-960. 5. — FRISCH B, LEWIS S.M, BURKHARDT R, BARTL R. : Biopsy pathology of bone and bone marrow, Raven press, New York, 1985, 238-239. 6. — GUAGUERE E, LANNELUC B, DEGORCE-RUBIALES F. : Urticaire pigmentaire chez un chat sphinx : traitement par la ciclosporine. Proceeding 14ème journées annuelles du GEDAC., 1999, 1113 juin. 7. — GULLEDGE L., BOOS D. : Cutaneous and visceral Cell Tumors in a cat. Case Report. Feline Practice., 1997, 25, 13-15. 8. — HOLZINGER E.A. : Feline cutaneous mastocytomas, Cornel Vet., 1973, 63, 87-93. 9. — HORNY HP.,KAISERLING E, CAMPBELL M, PARWARESCH MR. : Liver findings in generalized mastocytosis., Cancer., 1989, 63, 562-538. 10. — HORNY HP., PARWARESCH MR, LENNERT K.: Bone marrow findings in systemic mastocytosis. Hum Path., 1985, 16, 808-814. 11. — JOHNSON TO, SCHULMAN FY, LIPSCOMB TP, YANTIS LD. : Histopathology and biologic behavior of pleomorphic cutaneous mast cell tumors in fifteen cats. Vet Pathol., 200, 39, 452-457. 12. — LORTHOLARY O, ANDONIN J, LE TOURNEAU A, DIEBOLD J.: Le mastocyte et sa pathologie (1ère partie). Nosologie et physiopathologie des hyperplasies et proliférations mastocytaires. Ann. Pathol., 1991, 11,18-24. 13. — LORTHOLARY O, ANDONIN J, LE TOURNEAU A, DIEBOLD J.: Le mastocyte et sa pathologie (2ème partie). Histopathologies des mastocytoses. Ann. Pathol., 1991, 11, 92-100. 14. — MACY D.W. : Darier’s sign associated with a cutaneous mast cell tumor in a cat with multiple neoplasm, J.Small Anim. Pract., 1988, 29, 567-602. 15. — MACY D.W.: Canine and feline mast cell tumors: biologic behavior, diagnosis and therapy. Seminar in Veterinary Medecine and Surgery, Small Animal., 1986, 1, 72-83. 16. — MACY D.W. : The incidence caracteristic and clinical management of skin tumors of cat. J. Am .Anim. Hosp. Ass., 1981, 17, 1126-1134. 17. — MADWELL BR., GUNN C, GRIBBLE DH.: Mast cell phagocytosis of red blood cells in a cat. Vet. Path., 1983, 20, 638-640. 18. — MADEWELL BR, MUNN RJ, PHILIPPS LP.: Endocytosis of erythrocytes in vivo and particulate substances in vitro by feline neoplastic mast cells. Can. J. Vet. Res., 1987, 51, 517-520. Revue Méd. Vét., 2005, 156, 1, 3-10 PROLIFERATIONS TUMORALES CUTANÉES À MASTOCYTES CHEZ LE CHAT FIGURE 1.—Cas n°2, deux nodules érythémateux, 1 à 2 mm de diamètre, situés sur la tempe. 9 FIGURE 5.—Cas n°3, nodule sur antérieur droit avec plaques érythrodermiques (flèches). FIGURE 2.—Cas n°2, coupe transversale d’un nodule cutané, MGG x 160, infiltration par des mastocytes granuleux de formes rondes, étirés (flèche blanche) et par des mastocytes histiocytes-like (flèches noires). FIGURE 6.—Cas n°3 : coupe transversale d’une plaque érythrodermique, MGG x 160, infiltration par quelques mastocytes granuleux et nombreux mastocytes de type histiocytaire. FIGURE 3.—Cas n°3, mastocytome de type histiocytaire sous la forme d’un nodule dépilé sur le bras droit. FIGURE 7.—Cas n°3 : rate, MGG x 1000, cellule géante avec érythrophagocytose (flèche blanche), hémosidérine intracytoplasmique (flèche noire). FIGURE 4.—Cas n°3, calque tumoral, MGG x 1000, deux cellules mastocytaires de morphologie histiocytaire hypogranuleuse et agranuleuse. Revue Méd. Vét., 2005, 156, 1, 3-10 10 19. — MOORE P.F. : Systemic histiocytosis of bermese mountain dogs. Vet Path., 1984, 21, 554-563. 20. — MULLER K G, KIRK R.W, SCOTT D. Mast cell tumors. In : Small animal dermatology, 4ème édition, W.B. Saunders Company, 1989, 899-904. 21. — MOLANDER-MCCRARY H., HENRY CJ, TYLER JW, BUSS MS.: Cutaneous mast cell tumors in cats : 32 cases (1991-1994), J. Am Anim. Hosp. Assoc., 1998, 34, 281-284. 22. — PARWARESCH M.R., HORNY H-P AND LENNERT K. : Tissue mast cells in health and disease. Pathol. Res. Pract., 1985, 179, 439461. 23. — ROSIN A. ET MOORE PF. :Malignant histiocytosis in bermese mountain dogs, J.Am.Vet.Med.Ass., 1986, 188, 1041-1045. 24. — REYNOLDS H.A., MACY DW.:The incidence caracteristic and clinical management of skin tumors of cats. J. Am .Anim. Hosp. Ass., 1981, 17, 1126-1134. 25. — SCHULMANN A. : Splenic mastocytosis in a cat. California veterinary journal, 1987, 3, 17-18. 26. — SCOTT D.W. : Epidermal mast cells in cats, Vet Dermatol., 1990, 1, 65-69. FRITZ (D.) ET COLLABORATEURS 27. — SCOTT D.W., MILLER W.H., GRIFFIN C.E. : Neoplastic and nonneoplastic Tumors In : Small Animal Dermatology, Mast cell Tumor, W.B Saunders Company, 6th edition, Philadelphia, 1322-1330. 28. — TRAVIS W.D., CHING-YAN L., LUNG T.Y., BERGTRALH E.J., SWEE G.R. : Significance of systemic mast cell disease with associated hematologic disorders. Cancer., 1988, 62, 965-972. 29. — TYRRELL D., DAVIS R.M. : Progressive neurological signs with systemic mastocytosis in a dog. Aust Vet J., 2001, 79, 106-108. 30. — VITALE C.B., IHRKE P.J., OLIVRY T., STANNARD A.A. : Case report : feline urticaria pigmentosa in three related Sphinx cats. Vet. Derm., 1996, 7, 227-233. 31. — WEBB A.T., CHING-YANG L., LUNG T.Y. : Systemic mast cell disease: a clinical and hematologic disorder. Cancer., 1982, 49, 927938. 32. — WELLER R.E. : Systemic mastocytosis and mastocytemia in a cat, clinical report. Modern Vet. Practice., 1978, january, 41-43. 33. — WILCOCK B.P. YAGER J.A, ZINK M.C. : The morphology and behaviour of feline cutaneous mastocytomas, Vet. Pathol., 1986, 23, 320-324. Revue Méd. Vét., 2005, 156, 1, 3-10