Article de Miruna 1ère ES - Lycée Français Anna de Noailles
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Article de Miruna 1ère ES - Lycée Français Anna de Noailles
Des spationautes français au lycée français Anna de Noailles Il était neuve heure cinq. Quelques minutes étaient déjà passées depuis que les astronautes Michel Tognini et Jean-Pierre Haigneré devaient arriver. Et tout le monde les attendait avec impatience. La salle était pleine, comme pour la première d’un film hollywoodien attendu, mais ici c’était différent: les acteurs seraient en face de nous, en chair et en os. Les élèves des classes de 5ème, présents dans la salle, parlaient de devoirs, de contrôles, des films qu’ils avaient regardés le weekend passé, mais tous leurs yeux étaient cependant fixés sur la porte à gauche, pour immortaliser l’instant lorsque nos astronautes allaient entrer dans la salle. Et au moment où l’on s’y attendait le moins, la porte de la salle s’est ouverte, doucement et timidement. Un par un, à grands pas, Michel Tognini, et Jean-Pierre Haigneré, entrèrent dans la salle, en regardant les enfants assis sur le côté, désormais fascinés par leur présence. Dès les premiers instants, j’ai remarqué qu’ils étaient habillés dans les uniformes bleus de l’ESA (European Space Agency). Gracieusement/Triomphalement ils entrèrent dans la salle, et levèrent leurs mains pour saluer le public. Vous pourriez penser que tout cela est un grand cliché, mais ce fut-là, à cet instant, que j’ai vu mon rêve, et celui de dizaines d’élèves dans la salle, s’accomplir. Comme dans un film, plusieurs personnages me passèrent par la tête: Yuri Gagarin, le premier homme dans l’espace, Alan Shepard, le premier américain dans l’espace, John Glenn le premier américain qui a été en orbite autour de la terre, Neil Armstrong, le premier homme qui a marché sur la lune, Valentina Tereshkova et Sally Ride, les premières femmes dans l’espace, mais aussi d’autres noms, beaucoup trop nombreux pour les énumérer ici. L’étincelle de ma curiosité envers ce monde si mystérieux et palpitant, fut allumée de nouveau. Les deux astronautes sont montés sur la scène, et après une courte description de leur parcours passionnant, Jean-Pierre Haigneré a pris la parole pour nous expliquer ce qui l’a mené vers cette carrière: « Notre vocation est née il y a quelques années » dit-il avec humour. « Je suis née en 1948, Michel en ‘49, donc il faut vous replacer dans un contexte où on était encore dans ce qu’on appelait la Guerre Froide. Nous sommes devenus militaires, parce que c’était un contexte qui correspondait probablement à l’époque, mais aussi qui correspondait à nos rêves. En tant que militaires nous avons été l’un et l’autre aviateur et pilote de chasse. ». M. Tognini et M. Haigneré ont eu à peu près le même parcours, ils ont une formation d’ingénieurs, puis ils sont devenus officiers, pilots de chasse, pilote d’essais et finalement astronautes. Pour continuer sur la naissance de sa passion pour l’inconnu, M. Haigneré poursuit par nous conseiller deux de ses lectures préférées : Tintin et les œuvres de Jules Verne. « C’était le rêve à notre époque où la science et la technologie amenaient le progrès et nous donnaient alors une liberté qui permettait de visiter l’autre espace ». M. Haigneré et M. Tognini nous ont présenté ensuite quelques photos prises durant leurs missions dans l’espace qui ont eu lieu en 1993 et 1999 pour M. Haigneré, et en 1992 et 1999 pour M. Tognini. Par la suite, Michel Tognini nous a parlé non seulement de la fameuse fusée Soyuz, qui a décollé de Baikonur, au Kazakhstan presque 2000 fois, et qui a également fait décoller Gargarin en 1961, mais aussi de la vie quotidienne dans l’espace. De la nourriture lyophilisé (60% des aliments qu’ils ont au bord), aux sacs de couchage, ils ont fait le tour de tous les éléments qui constituent la vie journalière d’un astronaute. Il nous rappel aussi l’importance primordiale du sport, car après un programme strict de sport dans l’espace1 , les astronautes reviennent sur Terre d’habitude en meilleure forme qu’au moment où ils sont partis en mission. Des informations très intéressantes et plus techniques sur la station MIR, les activités extravéhiculaires, la descente sur Terre ont suivi dans leur discours, sans omettre les méthodes de communication avec la Terre. La rencontre a été ensuite suivie par les questions des élèves, qui ont été beaucoup trop nombreuses pour le temps limitée qu’on avait à disposition avec les astronautes. Les questions étaient diverses et variées, montrant en effet leur enthousiasme. Une élève a demandé s’il 1 À cause de la microgravité, où la pesanteur est quasi inexistante, l’astronaute subit une perte de masse musculaire et de densité osseuse, 2 heures de sport par jour sont nécessaires dont une heure sur le tapis roulant, et l’autre sur vélo ergomètre. est difficile de se tenir debout une fois arrivé sur Terre. Alors M. Haigneré, faisant un court bilan de nos cours de physique, répondit : « En orbite on a une particularité […] qu’on appelle l’apesanteur. Le poids est lié à la gravitation universelle, et donc étant très proche de la Terre, à 400 km à peu près, on reste sous l’action gravitationnelle de la Terre. Ce poids existe, mais il ne s’exerce plus. […] On est en chute libre, et le fait d’être en chute libre fait qu’on ne ressent plus son corps, on n’est plus plaqués contre le sol ou le plafond. […] Une des particularités physiologiques, c’est que dès qu’on est en apesanteur, l’oreille interne qui donne le sens de l’équilibre, ne fonctionne plus. Et inversement, quand on revient sur Terre, on retrouve ce sens de l’équilibre, le fonctionnement de l’oreille interne, mais très progressivement. Et donc, effectivement, quand on revient sur Terre pour la première fois, on tient debout, mais […] on chaloupe un tout petit peu. Ça c’est parce que l’oreille interne n’est pas complètement opérationnelle, […] et c’est malgré tout un des systèmes perturbé dans le corps humain mais qui retrouve sa fonctionnalité rapidement […], au bout de trois jours, contrairement aux os, ou aux muscles. » Questionné sur la durée des entrainements, M. Haigneré nous fait part de son entrainement qui a débuté en janvier 1991, en tant que doublure de Michel Tognini (on entraine toujours deux équipages). Michel Tognini a volé en 1992 et M. Haigneré ajoute avec humour : « Je l’ai vu décoller et j’étais un peut triste que tout s’arrête pour moi […], mais j’ai volé en 1993. » Ainsi pour répondre à la question, on remarque qu’entre la sélection des deux astronautes en 1985, et le premier entrainement, six années sont passées, or entre le premier entrainement et le premier vol, 2 ans sont passés, et finalement, sur une période entre 1991 et 1999, quatre entrainements ont eu lieu, ainsi que deux vols spatiaux. Pour tous ceux qui sont intéressées à devenir spationautes, voici un exemple de parcours, plus précisément celui de Michel Tognini : baccalauréat de mathématiques, Maths sup’, Maths spé’, l’école de l’air etc., et des examens passés chaque année pour monter en grade en tant que pilote. Pour conclure avec le cas de M Tognini, entre l’école de l’air et la sélection, seulement 15 ans sont passés ! Mais si vous ne voulez pas être militaire, ou si vous avez déjà choisi un bac ES, ou L, ne vous inquiétez pas car M. Haigneré nous rappelle avec optimisme que : « Il ne faut pas être militaire, ou pilote de chasse, super héros comme nous pour voler dans l’espace. On a besoin de tout : bientôt il y aura besoin de spécialistes en droit, de journalistes, d’écrivains. Nous sommes convaincus que très bientôt les hommes s’installeront quelque part, sur la Lune, comme on s’est installé au sud de l’Antarctique. Chaque fois qu’il y a une communauté humaine, ce genre d’activités s’ouvre pour des spécialités professionnelles extrêmement larges, beaucoup plus larges que ce qu’on peut penser. ». Une des dernières questions semblait parfaite pour clore cette belle rencontre : Quelle est votre partie préférée dans l’espace. M Haigneré dit : « C’est beaucoup de sacrifice et un grand espoir. C’est un métier, et c’est un rêve en même temps. On fait cela en étant conscient de participer à une activité utile pour le progrès, pour le développement de l’humanité, pour l’avenir […], mais il y a aussi l’expérience personnelle. Aller dans l’espace c’est une expérience absolument unique parce qu’on est dans un univers qui a si peu de rapport avec la vie normale, et, en même temps c’est si excitant. Et je pense que le moment le plus donc par dire : « Au moment où vous êtes dans la fusée, vous sentez les vibrations et vous savez que vous allez y aller, et que cette fois-ci personne ne prendra mon rêve ! C’est le moment le plus excitant pour nous ! » C’est ainsi qu’une heure est passé, sous le regarde fasciné d’autant d’élèves, mais aussi d’adultes, qui se rappelaient peut être d’un désir ou d’un rêve cachée de leur enfance. M. Haigneré et M. Tognini nous ont tous invités sur scène pour collecter un petit souvenir de cette belle rencontre : les dédicaces de ces deux hommes exceptionnels. La journée reprit ensuite son cours habituel, mais nous nous rappellerons à chaque fois, en passant devant la salle de spectacle, des beaux instants de magie et de mystère qui se sont passés ici, au lycée Français Anna de Noailles, un mercredi de mai. Miruna, élève de 1ère ES important c’est la première fois que l’on entend les vibrations de la fusée au moment du premier décollage, et qu’on se dit : cette fois-ci ça y’est ! Je me souviens la première fois que j’ai vu une fusée, je l’ai vu disparaitre dans le ciel, et je me suis dit : il y a deux catégories d’hommes. Ceux qui regardent et ceux qui vont franchir le bleu du ciel. C’est comme ca qu’est venu en moi le désir absolu de faire partie de la deuxième catégorie. ». Ce qu’il nous rappel c’est aussi l’incertitude totale de pouvoir véritablement voler, à cause d’un problème médical dépisté lors des visites médicales fréquentes pendant toute la durée de l’entrainement, qui pouvait annuler votre chance de poursuivre la mission. Il continue