Les Grands débats, en partenariat avec le CNL
Transcription
Les Grands débats, en partenariat avec le CNL
LES RENDEZ-VOUS DU FESTIVAL GRANDS DÉBATS LES GRANDS DÉBATS EN PARTENARIAT AVEC LE CENTRE NATIONAL DU LIVRE QUI FÊTE CETTE ANNÉE 70 ANS DE CRÉATION LITTÉRAIRE COLÈRE NOIRE Phénomène littéraire de l’année 2015 aux ÉtatsUnis, Ta-Nehisi Coates signe un essai somptueux, en forme d’adresse à son fils, pamphlet contre une Amérique blanche maintenant son hégémonie par l’asservissement et la violence. Une rencontre avec Pascal Blanchard. ►Sam. 11h, Maupertuis HENRY CORBIN (1903-1978) Un immense philosophe à découvrir. Un passeur entre deux mondes, Orient et Occident. Un chercheur qui invitait à renverser sans trembler nos catégories mentales, et oser penser enfin les puissances d’une « imagination créatrice ». Pour l’évoquer, Christian Jambet, qui fut son élève et occupe aujourd’hui la chaire d’études islamiques à l’École des Hautes études, Souad Ayada, philosophe, Seymus Daegtekin, écrivain et poète, qui interprétera quelques poèmes du philosophe soufi Ibn Arabi, Abdennour Bidar, philosophe et producteur à France Culture, les écrivains Atiq Rahimi et Michel Le Bris qui, tous deux, ont été profondément marqués par sa pensée (voir page 15). ►Sam. 14h, Maupertuis L’ORIGINE DE LA VIOLENCE Sociale, politique, militaire, quotidienne : Colum McCann, dans Treize façons de voir plonge au cœur de la violence ; Charles Robinson plonge dans l’abîme de la « Cité des Pigeonniers », William Boyle a grandi dans un quartier de Brooklyn dont il restitue magistralement la dureté, Mohamed Sarr nous entraîne dans une ville aux mains des islamistes. Quatre approches du mystère de la violence et du pouvoir de la littérature de contenir celle-ci. De plus intime, à l’occasion de petits-déjeuners ou d’apéros du soir, aux grandes après-midi thématiques mêlant débats, lectures et films, rencontres, cafés littéraires, Saint-Malo, le temps du festival, bourdonne comme une ruche. Parce que la littérature est une fête, une école de liberté, un bonheur partagé. Impossible de tout citer, ailleurs que dans la grille horaire ! Quelques moments cependant, importants, à la salle Maupertuis, le petit auditorium du Palais du Grand large. ner quand notre modernité, aussi, se dit transhumanité, intelligence artificielle, robots, porte des étoiles, changement de notre rapport à la nature et à l’animal ? Boualem Sansal signe une fable orwellienne, Matthias Politycki imagine un XXe siècle en péril de sombrer dans un Moyen-Âge futuriste, Rosa Montero construit un monde complexe, futuriste, et Jean-Marc Ligny s’affirme comme un des plus grands écrivains actuels de SF. ►Sam. 17h30, Maupertuis DU GOUVERNEMENT DIVIN Christian Jambet, très loin du tohu-bohu des « experts », est des plus grands spécialistes aujourd’hui de l’Islam, à la réputation mondiale. Il publie Du gouvernement divin : comment au sein de l’Islam pense-t-on le gouvernement des hommes au regard de la Révélation ? Avec Christian Jambet, Michel Le Bris, Abdennour Bidar et Souad Ayada. ►Dim. 10h, Maupertuis AUTOUR DU PRIX GANZO DE POÉSIE En ouverture une rencontre « Ensemble, la poésie » avec Yvon Le Men et Emmanuel Lepage à Maurepas, Thierry Renard à Vénissieux, Seyhmus Dagtekin à Paris. Puis la remise du prix Ganzo de poésie, à une poétesse de première grandeur. Anise Koltz. La matinée se terminera par un hommage à la collection Poésie/Gallimard, pour ses 50 ans d’existence. ►Dim. à partir de 11h15, Maupertuis LES SOCIOLOGUES SONT-ILS DEVENUS FOUS ? IMAGINAIRE, POÉSIE ET POUVOIR Hubert Haddad, Michel Le Bris et Christiane Taubira On voudrait à toute force nous réduire au statut de « producteurs » et de « consommateurs ». Toute contestation est supposée s’y réduire. Les crises que nous traversons seraient d’abord économiques, puis, par ricochet, sociales et politiques. Ce que nous dit la poésie serait peut-être ceci : qu’il est aussi en chacun une dimension de grandeur, de liberté, qui le fonde en son humanité – à laquelle le reste s’ordonne. Et que la crise, précisément, tient à ce qu’on veut l’ignorer. ►Dim. 17h30, Maupertuis Paul Berman, Pascal Bruckner, Pascal Blanchard, Fawzia Zouari, Nathalie Heinich, Fethi Benslama Une ligne rouge a été franchie par la « fatwa » lancé dans les colonnes du Monde par un collectif de sociologues contre Kamel Daoud, accusé d’avoir mis en cause, à propos de Cologne, la relation aux femmes dans le monde musulman. Une ligne rouge franchie, qui révèle crûment un impensé jusque-là en lisière qui n’a de « scientifique » que l’arrogance des signataires. Nous interpelle ce climat d’excommunication Le clivage est si profond, ici, qu’il valait, avons-nous pensé, un grand débat. Non pas en forme de punching-ball mais de réflexion, depuis des expériences différentes. Nous en avons tous besoin. CERVANTES, SHAKESPEARE : L’ÂME AUSSI DE L’EUROPE ►Dim. 14h, Maupertuis ►Lun. 10h, Maupertuis NÉGRITUDE, CRÉOLITÉ, IDENTITÉ. AUJOURD’HUI DES PIÈGES ? LE RETOUR DU RELIGIEUX François Laroque, Jean Canavaggio et Michel Le Bris Ils sont de ces figures, comme Dante, Rabelais, Goethe, Hugo dont il nous semble qu’ils incarnent l’âme même de l’Europe – une idée qu’il n’est pas inutile de creuser tant on oublie que l’Europe à travers les âges fut d’abord cela : une culture. Europe baroque, Europe des Lumières, Europe romantique, flamboiement de la Mitteleuropa : comment avons-nous pu les oublier ? Comment avons-nous pu construire l’Europe après-guerre en oubliant cette prodigieuse aventure intellectuelle ? Cervantès, Shakespeare : une certaine idée de l’Europe. ROMAN-MONDE Bob Shacochis, Miquel De Palol, Laurent Genefort Il est des romans dont il nous semble à les lire qu’ils veulent embrasser le monde en son entier – non par le biais du reportage, mais dans un embrasement d’imaginaire, en inventant de nouvelles formes, en créant des mondes. Et la littérature ne déploie jamais aussi évidemment ses puissances que lorsque s’établit ainsi entre monde réel et monde imaginé un rapport d’incandescence… ►Lun. 14h, Maupertuis PENSER L’ISLAMISME Pascal Ory, Paul Berman, Fethi Benslama Comprendre, ou penser ? Ce n’est peut-être pas exactement la même chose. Comprendre, étymologiquement, c’est intégrer en soi – ce que garde en lui le langage populaire « faut le comprendre, le petit gars » (suivent les causes, sociales le plus souvent). En ce sens-là, oui, comprendre c’est (disons, un peu) excuser. Si nous croyons que nous sommes déterminés par le social, que nous sommes mus par des causes, alors, oui, ce sont les causes qui sont bien sûr coupables (donc nous, pour être clairs). Pour penser, au contraire, comme pour voir, trop de proximité nuit : penser suppose la mise à distance. Deux attitudes différentes. Et si l’on s’efforçait de penser l’islamisme ? ►Lun. 15h30, Maupertuis GARDIENS DU SENS DES MOTS Alfred Alexandre, Roland Brival, Makenzy Orcel et Evains Wêche Alfred Alexandre, romancier martiniquais, dresse un constat critique : les discours de la négritude puis de la créolité, nés comme contrecultures, feraient obstacle à l’émergence d’une littérature renouvelée, rompant avec le « questionnement identitaire dans lequel elle est enfermée ». Il revendique un retour au récit, délaissé dit-il au profit du travail sur la langue par ses prédécesseurs, « poètes déguisés en romanciers » (Édouard Glissant, Patrick Chamoiseau). Jean Birnbaum, Jean-Claude Carrière, Michel Le Bris, Fethi Benslama, Abdennour Bidar Nous nous croyons irréligieux en diable, même si nous cédons aux modes, aux idéologies – sans même comprendre que c’est cela, le religieux. Qui peut parfaitement se proclamer athée – à preuve, le communisme. En sorte que nous nous trouvons aujourd’hui à peu près démunis devant les intégrismes. Et si nous reprenions les choses au commencement ? Entre savoir et croire, il faut choisir, dit-on – mais de quel ordre, dans ce cas, l’imaginaire ? Orlando Luis Pardo Lazo, Dany Laferrière, Lyonel Trouillot Vaclav Havel le rappelait sans cesse : la responsabilité première des écrivains, face aux totalitarismes, est d’être les gardiens du sens des mots. Cette manière insidieuse qu’avait le pouvoir en place de renverser le sens des mots en son inverse, d’appeler liberté l’oppression, « programme d’entente et de concorde entre les peuples » l’épuration ethnique, etc. C’est aussi de lutter contre l’acceptation de mots tabous, qu’on laisse s’installer ici même, (« stigmatisation », « islamophobie » etc.), qui sont autant d’intimations à ne plus penser – à se taire… ►Dim. 15h45, Maupertuis ►Lun. 11h30, Maupertuis ►Lun. 16h45, Maupertuis GRANDS PRIX « LITTÉRATURE MONDE » Pour la troisième année consécutive, nous décernerons à Saint-Malo, les deux prix, français et étranger, lancés conjointement par l’AFD (Agence Française de Développement) et le festival, pour porter encore plus loin notre idée de « littérature monde ». Avec un jury composé de : Boualem Sansal, Nancy Huston, Atiq Rahimi, Jean Rouaud, Paule Constant, Dany Laferrière, Michel Le Bris, et présidé par Ananda Devi. LA SÉLECTION Prix Littérature-monde Makenzy Orcel L’ombre animale (Zulma) Catherine Poulain Le Grand Marin (L’Olivier) Carole Martinez La Terre qui penche (Gallimard) Hyam Yared Tout est halluciné (Fayard) Jean Hatzfeld Un papa de sang (Gallimard) Prix Littérature-monde étranger Bob Shacochis, La femme qui avait perdu son âme (Gallmeister), traduit de l’américain par François Happe Ondjaki, Les Transparents (Métailié), traduit du portugais (Angola) par Danielle Schramm A. Igoni Barrett, Love is power, ou quelque chose comme ça (Zulma), traduit de l’anglais (Nigeria) par Sika Fakambi ►L’annonce des nouveaux lauréats aura lieu le samedi au Café littéraire à 14h, et se prolongera par une matinée « littérature-monde » le lundi à l’Auditorium, à partir de 11h. ►Sam. 15h45, Maupertuis L’EFFET SCIENCE-FICTION L’amorce d’un phénomène qui pourrait s’avérer aussi riche que fut la vogue de littérature « noire » dans les années 70 : voici que les écrivains de littérature générale se tournent vers la S.F. pour dire l’inconnu de ce qui vient. Faut-il s’en étonp 34 p 35