Dossier de presse - Fondation Émile

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Dossier de presse - Fondation Émile
Dossier de presse
ANA SOKOLOVIĆ
Lauréate du prix Serge-Garant 2015
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Communiqué
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Ana Sokolović
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Notice biographique
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Catalogue des œuvres
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Mot de la lauréate
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Éloge de Ana Sokolović
texte de Réjean Beaucage, président du jury
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La composition du jury de 2015
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Le règlement du prix Serge-Garant
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Notes biographiques sur Serge Garant
et quelques réflexions du compositeur sur la musique
Information : Manon Gagnon 514 214-0124 / [email protected]
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
pour diffusion immédiate
ANA SOKOLOVIĆ
LAURÉATE DU PRIX SERGE-GARANT 2015
Montréal, mercredi 25 novembre 2015 — La Fondation Émile-Nelligan est heureuse d’annoncer que la
compositrice Ana Sokolović a été choisie lauréate du prix Serge-Garant 2015. Une bourse de 25 000 $ lui a
été remise lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à la Chapelle historique du Bon-Pasteur, le mardi 24
novembre, à 17 h 30.
Le jury se composait cette année de Réjean Beaucage, travailleur culturel, du musicologue Jonathan
Goldman, de la mezzo-soprano Marie-Annick Béliveau, de la pianiste Brigitte Poulin et du compositeur et
lauréat du prix Serge-Garant 2012, André Hamel.
Au cours de la cérémonie, le président du jury, Réjean Beaucage, a salué l'exceptionnelle qualité de
l'ensemble de l'œuvre de la 9e lauréate du prestigieux Prix Serge-Garant par ces mots : « À travers
l'intégration de ses propres racines et la transposition de son identité personnelle dans une culture vivante et
universelle, qui est aussi la nôtre, Ana Sokolović compose une musique qui nous rejoint, nous, à Montréal,
mais aussi nous, à Toronto, et nous, à Aix-en-Provence, ou à Belgrade. »
Suivant le règlement du prix, celui-ci est attribué à un citoyen canadien né au Québec et résidant ou non au
Québec, ou encore à un citoyen canadien qui n'est pas né au Québec, mais qui y réside depuis au moins dix
ans.
La composition musicale est définie par ce règlement comme « toute forme de création sonore ». Ce prix
est décerné tous les trois ans à un artiste pour l'ensemble de son œuvre, à un moment quelconque de sa
carrière.
Depuis 1979, la FONDATION ÉMILE-NELLIGAN a remis plus de 1 425 000,00 $ à 62 lauréats et
lauréates d’ici œuvrant dans le domaine de la musique contemporaine, des arts visuels et de la littérature.
Rappelons que La FONDATION ÉMILE-NELLIGAN est une société sans but lucratif, créée en 1979 à
l'instigation de Gilles Corbeil, neveu d'Émile Nelligan, en vue d'honorer la mémoire du poète et d'aider les
arts et les lettres.
Le conseil d'administration de la Fondation se compose de Michel Dallaire, Marie-Andrée Beaudet et
Michel Gonneville. La Fondation gère également d'autres prix parmi les plus importants au Québec : le prix
Émile-Nelligan, décerné à un poète de moins de 35 ans (7 500 $), le prix Ozias-Leduc en arts visuels, doté
d'une bourse de 25 000 $ et le prix Gilles-Corbeil qui est, quant à lui, un prix en littérature accompagné
d'une bourse de 100 000 $.
– 30 –
Source : Manon Gagnon
Téléphone : 514 214-0124 ; www.fondation-nelligan.org ; [email protected]
En collaboration avec la Chapelle historique du Bon-Pasteur
La Fondation Émile-Nelligan
Ana Sokolović
Lauréate du prix Serge-Garant 2015
Notice biographique
Montréalaise d’adoption depuis maintenant 20 ans, la compositrice d’origine serbe Ana Sokolović
est bercée dans l’art dès sont plus jeune âge. Elle étudie le ballet classique avant de faire ses premières armes
en théâtre et en musique. Elle entreprend des études universitaires en composition auprès de Dusan Radić à
Novi Sad et Zoran Erić à Belgrade, puis complète une maîtrise au côté de José Evangelista à l’Université de
Montréal au milieu des années 1990. La fascination de la compositrice pour les différentes formes
d’expression artistique teinte son travail. À la fois riche et ludique, sa musique plonge l’auditeur dans un
univers imagé, souvent inspiré du folklore des Balkans et de ses rythmes festifs et asymétriques. Grâce au vent
nouveau qu’insufflent ses compositions, elle ne tarde pas à faire sa marque dans le paysage musical
contemporain au Québec et au Canada, mais également à l’échelle internationale.
Au fil des ans, commandes et prix se multiplient pour Ana Sokolović. Pièces pour orchestre, voix et
formations de chambre, opéras et musiques de scène composent aujourd’hui son répertoire. De 1995 à
1998, elle obtient trois prix au Concours des jeunes compositeurs de la Fondation SOCAN. Elle reçoit en
1999 le premier prix du Concours national des jeunes compositeurs de Radio-Canada dans la catégorie
musique de chambre, ainsi que le grand prix toute catégorie. En 2005, elle obtient le Prix Joseph S. Stauffer du
Conseil des Arts du Canada puis, en 2007, le Conseil québécois de la musique lui décerne le Prix Opus du
compositeur de l’année. En 2008, elle remporte le Prix Jan V. Matejcek lors du Gala annuel de la SOCAN,
récompense qu’elle recevra à nouveau en 2012. En 2009, elle se mérite le prestigieux Prix du Centre national
des Arts à Ottawa qui comprend commandes, résidences et enseignement sur une période de cinq ans. À
l’été 2012, son opéra SVADBA-WEDDING, commande et création de Queen of Puddings Music Theatre,
reçoit six nominations lors des prix Dora Mavor Moore et remporte finalement les honneurs dans la
catégorie Outstanding New Musical/Opera. L’opéra entame dès lors une tournée au Canada et en Europe
qui se poursuivra jusqu’en 2015.
La Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) profitait récemment du 20e anniversaire
de l’arrivée d’Ana Sokolović au Québec pour célébrer son œuvre. « En raison de l’envergure, de la diversité
et de la qualité de son œuvre; en raison aussi de l’originalité de sa démarche, de son dynamisme, de sa
crédibilité auprès des institutions les plus reconnues et de sa sensibilité aux publics de tous âges »*, le comité
La Fondation Émile-Nelligan
artistique de la société choisi à l’unanimité de lui consacrer la troisième édition de sa Série Hommage. La
série, déployée sur la saison 2011-2012, rencontre des sommets de participation. Artistes et organismes
canadiens répondent avec enthousiasme à l’appel lancé. Plus de 200 événements ont lieu de l’est à l’ouest du
pays en son honneur.
Ana Sokolović vient de recevoir une commande de la prestigieuse Canadian Opera Company, dont la
première est prévue pour la saison 2019/20. Le livret La Reine-Garçon, originalement écrit pour le théâtre par
l’un des plus importants dramaturges québécois, Michel Marc Bouchard, et qui a pour thème la reine suédoise
du XVIIe siècle Christine, sera adapté à l’opéra par l’auteur.
Ana Sokolović est professeur de composition à l’Université de Montréal.
www.anasokolovic.com
La Fondation Émile-Nelligan
Catalogue des œuvres
« Ana Sokolović a développé un langage musical d’une originalité frappante
et d’un accomplissement technique remarquable. Dans plusieurs de ses
œuvres, elle explore de façon très personnelle le folklore des Balkans qu’elle
visite à travers le filtre des polyrythmies de Stravinsky, des pulsions
envoûtantes de certaines musiques pop et du dynamisme de plusieurs
musiques africaines. Son discours direct et raffiné s’impose comme l’une des
plus vivifiantes réussites de la nouvelle musique canadienne. » - SMCQ
Le répertoire d’Ana Sokolović comprend des œuvres pour soliste jusqu’au grand orchestre, en passant par les
musiques de scène.
SOLO OU DUO
City Songs (2012) pour violon et piano 15′
Commande de Olga Ranzenhofer
Création à la Chapelle historique du Bon-Pasteur, Montréal, le 31 mars 2012
Violon : Frédéric Bednarz – Piano : Louise Bessette
Prelude and fugue for GG (2007) pour piano 6’
Commande de la CBC
Création au concert Tribute to Glenn Gould, Glen Gould Studio, Toronto, 25 septembre 2007
Piano : Christina Petrowska-Quilico
Prélude et Toccate (2006) pour alto et piano 10’
Commande de Jutta Puchammer
Création au 4e Congrès International d’alto, Montréal, 7 juin 2006
Alto : Jutta Puchhammer-Sédillot – Piano : Élise Desjardins
Vez (2005) pour violoncelle 8’
Commande de Yegor Dyackhov
Création dans la série Virtuosi, Winnipeg, le 27 novembre 2005
Violoncelle : Yegor Dyachkov
Mesh (2004) pour clarinette en mib 10’
Commande de Lori Freedman
Création au Music Garden, Toronto, 26 août 2004
Clarinette : Lori Freedman
Chant (2003) pour violon et piano 4’
Commande des Jeunesses Musicales pour Concours International du violon
Création à la salle Wilfrid Pelletier, PdA, Montréal, 6 juin 2003
Soliste : Diana Galvydyte
Danses et interludes (2002) pour piano 14’
Commande de Marc Couroux
Création à la Chapelle historique du Bon-Pasteur, Montréal, 31 mars 2006
Piano : Brigitte Poulin
City Songs (2001) pour violon et piano 15’
Commande de Olga Ranzenhofer
La Fondation Émile-Nelligan
Cinque danze per violino solo (1998) pour violon 15’
Commande de Julie-Anne Derome
Création à la salle Tudor, Montréal, 11 février 1999
Trois études (1997) pour piano 8’
Création à la Chapelle historique du Bon Pasteur, Montréal, 29 février 1998
Piano : Marc Couroux
Ambient V (1995) pour deux violons 10’
Création au concert CECO, UdM, salle Claude Champagne, Montréal, 23 janvier 1995
Violons : Milan Milisavljević et Mariusz Monczak
Berceuse (1987) pour deux pianos 10’
Création à la tribune des jeunes compositeurs, Academie de Belgrade, Serbie, mai 1988
Pianos : Svetlana Krstić et Ana Sokolović
VOCALE
ASAP 4 SATB (2012)
Pour choeur 10′
Commande de Soundstreams
Création au Koerner Hall, Toronto, le 11 novembre 2012
Direction Kaspar Putnins
SVADBA-WEDDING (2010)
Opéra pour six voix féminines a capella 60’
Commande de The Queen of Puddings Music Theatre
Création au Berkeley Street Theatre, le 24 juin 2011
Laura Albono, Carla Huhtanen, Andrea Ludwig, Shannon Mercer, Krisztina Szabo et Jacqueline Woodley
Directeurs musical et artistique : Dáirine Ní Mheadhra & John Hess / Directeur : Michael Cavanagh
Dring, dring (2010)
Pour 2 sopranos, 1 mezzo, 1 baryton 8’
Commande de Soundstreams
Création au Koerner Hall, Toronto, le 20 octobre 2010
Virginia Hatfield, Eve-Lyn de la Haye, Krisztina Szabo, Giles Tomkins
Love Songs (2008)
Mono-opéra pour voix féminin seule 40’
Commande de The Queen of Puddings Music Theatre
Création au Richard Bradshaw Amphitheatre, Canadian Opera Company
Toronto, le 25 mars 2008
Lauren Philips
In Paradisum (2008)
Pour soprano et orgues 6’
Commande de Daniel Turp
Création à l’Église Saint-Léon-de-Westmount, Montréal le 19 mars 2008
Natalie Choquette et Lucienne L’Heureux-Arel
The Midnight Court (2005)
Opéra de chambre/dix voix et six instruments 70’
(4 sopr., 3 mezzos, tenor, 2 barytons, cl., acc., 2 perc., vln., cb.)
Commande de The Queen of Puddings Music Theatre
Création à Harboroufront Centre, Toronto, le 11 juin 2005
The Queen of Puddings Music Theatre, direction Dáirine Ní Mheadhra
Tanzer Lieder (2004)
Version soprano et piano 15’
La Fondation Émile-Nelligan
Création à la salle François Bernier, Sainte-Irénée, le 26 août 2005
Ingrid Smithüsen et Brigitte Poulin
Tanzer Lieder (2004)
Soprano, flûte, violoncelle et piano 15’
Commande du trio Phoenix
Création à la salle Redpath, Montréal, le 8 février 2005
Ingrid Smithüsen et trio Phœnix
Shower Song (2001)
Pour soprano, guitare éléctrique et percussion 11’
Commande de Bradyworks
Création à la salle Oscar Peterson, Montréal, le 16 mars 2002
Annie Tremblay, Tim Brady et Phillip Horsney
Six voix pour six reines /Six voices for sirens (2000)
Pour six voix féminines 15’
Commande de The Queen of Puddings Music Theatre
Création au Maurier Theatre Centre, Toronto, du 15 au 18 juin 2000
Queen of Puddings Music Theatre, direction Dairine ni Mheandhra
Pesma (1996/2005)
Pour mezzo soprano, flûte, 2 clarinettes, piano, violon, alto et violoncelle 15’
Commande de l’Ensemble contemporain de Montréal
Création par l’ECM, Église St. Jean-Baptiste, Montréal, le 9 mai 2007
Michèlle Motard, direction Véronique Lacroix
INSTRUMENTAL / CHAMBRE
…and I need a room to receive five thousand people with raised
glasses…or…what a glorious day, the birds are singing « halleluia »… (2014)
Pour quinze instruments : flûte, hautbois, clarinette, clarinette basse, basson,
cor, trompette, trombonne, percussion, piano, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse 15’
Commande du Turning Point Ensemble
Création par Turning Point Ensemble au Telus Studio, Cahn Centre for the Performing Art, Vancouver, CB,
le 29 mars 2014
Direction : Owen Underhill
Commedia dell’arte III (2013)
Quatuor à cordes
Commande du Quatuor Anima
Création à Hochschule Hanns Eisler, Berlin (Allemagne), le 8 novembre 2013
Prix Boris Pergamenschikow (musique de chambre)
Commedia dell’arte II (2012)
Quatuor à cordes
Commande du Quatuor Bozzini
Création à l’Agora de la danse, Montréal, les 24, 25 et 26 octobre 2012
dans le cadre de Une idée sinon vraie…, nouvelle création du danseur/chorégraphe Marc Boivin en collaboration avec
le Quatuor Bozzini et Ana Sokolović
Hymne pour le 60e anniversaire du centre d’arts d’Orford (2011)
Versions pour : Piano, six pianos, quatuor à cordes, orchestre à cordes et percussion, quintette à vent et piano, six
violes de gambe, orchestre 3′
Commande du Centre d’art d’Orford
Création à la Salle Gilles-Lefevbre, Orford, le 2 juillet 2011
Quintette à vent d’Orford
La Fondation Émile-Nelligan
Viva la musica! (2011)
Harmonie et choeur d’enfant 4′
Commande du Centre de musique canadienne au Québec et Fameq
Création au Congrès de la Fameq, Auditorium Face, Montréal, le 18 novembre 2011
Serbian Tango (2011)
Violon, accordéon, contrebasse et piano 4′
Commande de Soundstreams
Création au Koerner Hall, Toronto, le 29 novembre 2011
Lara St. John, Joseph Petric, Dave Young et Serouj Kradjian
Girandole des danses imaginaires (2010)
Violon solo, 7 cordes et piano 13’
Commande d’Angèle Dubeau et La Pietà
Création au Palais Montcalm, Québec, le 1er avril 2011
Commedia dell’arte I (2010)
Quatuor à cordes 8’
Commande de Banff International String Quartet Competition
Création au Eric Harvie Theatre, centre Banff, le 3 septembre 2010
Cecilia String Quartet
Concerto pour basson et sept cordes graves (2009)
Basson, 4 vcl. 3 cb. 12’
Commande de Stéphane Lévesque
Création au congrès international de l’anches doubles, Adrian Boult Hall, Birmingham,
Angleterre, le 23 juillet 2009
Stéphane Lévesque et Sinfonia de Birmingham, dir : Richard Laing
In Between (2008)
Gamelan et quatuor à cordes 17’
Commande de Evergreen Gamelan
Création au Scotia Festival, Halifax, le 5 juin 2008,
Evergreen Club Gamelan with Jonathan Crow, Marc Fewer, Douglas Mc Nabey and Denise Djokic
Portrait parle (2006)
Trio avec piano 14’
Commande du trio Fibonacci
Création à la Chapelle historique de Bon Pasteur, Montréal, le 2 février 2006
Julie-Anne Derome, Gabriel Pryn and André Ristić
Toke (2005)
Orchestre à cordes 15’
Commande de Manitoba Chamber Orchestra
Création Westminster United Church, Winnipeg, le 28 février 2006
MBO direction Tuomas Ollila
Nocturne au petit cirque (2003)
Accordéon et trio à cordes 15’
Commande de Joseph Petric et trio Adaskin
Création au Ottawa Chamber Festival, Ottawa, le 31 août 2006
Joseph Petric et trio Adaskin (Steve Larson vla., Marc Fraser vcl., Jonathan Swartz vln.)
Ciaccona (2002)
Clarinette, trompette, piano, deux percussion, violon et contrebasse 15’
Commande de Arraymusic
Création au studio Glenn Gould, Toronto, le 15 novembre 2002
Direction : Henry Kucharzyk
La Fondation Émile-Nelligan
Chansons à boire (2001)
Quintette à vent 15’
Commande du quintette à vents Penthaèdre
Création à la salle Marie-Stéphane, Montréal, le 11 janvier 2002
Nonet (2001)
Version huit flûtes et piano 5’
Concert au Cinquième Salle, Place des Arts, Montréal, le 6 février 2003
L’ensemble de flûtes Alizé, direction Véronique Lacroix
Nonet (2001)
Huit cordes et piano 5’
Commande de Soundstreams
Création au studio Glenn Gould, Toronto, le 8 mai 2001
Direction : Gary Koulecha
Il diverimento barocco (1999)
Violon, clavecin et ensemble à cordes 13’
Commande de l’Orchestre baroque de Montréal
Création à la salle Pierre Mercure, Montréal, le 4 novembre 1999
Direction : Joël Tiffault
Blanc dominant (1998)
Pour quatuor à cordes 15’
Commande du quatuor Molinari
Création mai 1998
Géométrie sentimentale (1997)
Pour flûte, hautbois, clarinette, basson, cor, trompette, trombonne,
percussion, piano, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse 15’
Commande de l’Ensemble contemporain de Montréal
Création par l’ECM à la salle Pierre Mercure, Montréal, le 5 mai 1998
Direction : Véronique Lacroix
Jeu des portraits (1996)
Pour flûte, hautbois, clarinette, basson, cor, trompette, trombonne, 2 percussion, piano14’
Commande de la Société de musique contemporaine du Québec
Création à la salle Pierre Mercure, Montréal, le 14 novembre 1996
Direction : Walter Boudreau
Cinq locomotives et quelques animaux (1996)
Pour flûte, clarinette, basson, cor, percussion, violon, alto, violoncelle 15’
Commande de l’Ensemble contemporain de Montréal
Création par l’ECM à la salle Redpath, Montréal le 13 avril 1996
Direction : Véronique Lacroix
Für Alisa (1995)
Pour flûte, piano, violoncelle, percussion et bande 7’
Création à la Chapelle historique du Bon Pasteur, événement Montréal DADA,
le 14 décembre 1995
Valérie Gratton, James Darling, Vincent Dhavernas
Secret de polichinelle (1995)
Pour clarinette, violon, violoncelle et piano 10’
Création à la Chapelle historique du Bon Pasteur, Montréal, le 25 mai 1995
Marie-André Chevrette, Annie Gadbois, David Veilleux, Anne-Lise Longuemare
La Fondation Émile-Nelligan
ORCHESTRAL
Golden Slumbers Kiss Your Eyes (2015)
Pour contre-ténor, choeur et orchestre
2222/2210 piano, harpe, timp., 2 percussions, cordes, 25′
Commande du Centre National des Arts, dédié à la mémoire de Mario Bernardi, premier directeur musical de
l’orchestre du CNA
Première à la Salle Southam du CNA, le 19 novembre 2015
Contre-ténor : David D.Q. Lee
Cantata Singers d’Ottawa, Capital Chamber Choir, Ewashko Singers
Chef de choeur : Laurence Ewashko
Direction : Johannes Debus
Uvertira (2013)
2222/4220 piano, harpe, 2 percussions, cordes, 5′
Commande de l’Orchestre Philharmonique de Belgrade pour souligner son 90e anniversaire
Création à la Salle Kolarac, Belgrade (Serbie), 15 novembre 2013
Direction : Cristian Mandeal
Ringelspiel (2013)
2222/2220 2 percussion, cordes, 15′
Commande de l’Orchestre de Centre National des Arts
Création à la Salle Southam du CNA, le 15 mai 2013
Direction : Ainars Rubikis
Concerto pour orchestre (2007)
3332/4230 2 percussion, tmp., cordes, 15’
Commande de l’Orchestre symphonique de Montréal
Création à la Salle Wilfrid-Pelletier, le 11 avril 2007
Direction : Kent Nagano
Chant (2002)
Violon et orchestre, 4’
Commande des Jeunesses Musicales pour Concours International du violon
Création à la Salle Wilfrid-Pelletier, Montréal, 6 juin 2003
Soliste : Diana Galvydyte et l’OSM
Oro (2001)
Quatuor à cordes et orchestre (3333/4331 arpe, piano, 3 perc., cordes), 16’
Commande de l’Orchestre symphonique de Montréal,
Création au Théâtre Maisonneuve, L’OSM au présent, Montréal, le 19 avril 2001
Soliste : Quatuor Molinari – Direction : Charles Dutoit
Nine Proverbs (1999)
2222/2220 arpe, piano, 2 percussion, cordes, 17’
Commande de l’Esprit Orchestra
Création à la Salle Jane Mallett Theatre, Toronto, le 31 mai 2000
Directon : Alex Pauk
Appel (1990)
3333/4330 arpe, piano, percussion, cordes, 10’
Création par l’Orchestre symphonique de Québec, lecture des jeunes compositeurs,
le 27 octobre 1994
Direction : Denys Bouliane
La Fondation Émile-Nelligan
MUSIQUE DE SCÈNE / FILM
3e page après le soleil (2013)
Musique pour film d’animation 5’56″
Un film de Théodore Ushev
ONF/NFB
Pfff (2012)
Musique pour film d’animation (Hothouse) 01′
Un film de Rosalina Di Sario
Reverie.exe (2010)
Musique pour film d’animation (Hothouse) 01′
Un film de Wen Zhang
Veronika (2010)
Musique pour un court-métrage 10′
Un film de Nancy Barić
Suites cruelles (2007)
Musique pour un spéctacle de danse 60’
Compagnie de danse Cas Public, chorégraphie Hélène Blackburn
Miloš et Kiš (2005)
Musique pour un film court métrage 15’
Un film de Nancy Barić
Création au Rendez-vous du cinéma québecois, Montréal, le 21 février 2006
Bouba (2000)
Conte musical pour deux acteurs et neuf instruments 55’
Commande de la SMCQ jeunesse, texte Marie Décary
Création à la salle Pierre Mercure, Montréal, le 7 décembre 2000
Courage mon amour (1999)
Musique pour un spéctacle de danse 25’
Compagnie de danse Cas Public, chorégraphie Hélène Blackburn
Anatomie (1996)
Musique pour un spéctacle de danse 60’
Compagnie de danse de Brune, chorégraphie Lynda Gaudreau
Pepeljuga ide na žur (1992)
Musique pour un spéctacle pour les jeunes 50’
Seljak se ženi (1990)
Musique pour un spectacle de marionettes 40’
La Fondation Émile-Nelligan
Discographie
Nouvelle musique montréalaise vol.II (SNE-639-CD)
Ambient V pour deux violons
Julie-Anne Derome, Silvia Mandolini
Nouveaux territoires (ATMA ACD 2 2229)
Géométrie sentimentale, pour quinze instruments
ECM direction Véronique Lacroix
Jeu des portraits, disque monographique
(CMCCD 11406 WRC8-7914)
Ciaccona, Cinq locomotives et quelques animaux,
Jeu des portraits, Géométrie sentimentale
ECM, direction Véronique Lacroix
Centredisque CMC / Espace Musique
Édifices naturels (qb CQB 0805)
Danses et interludes, pour piano, Brigitte Poulin
So You Want to Write a Fugue (CMCCD 13208)
Prelude and fugue for gg, pour piano
Christina Petrowska-Quilico
Odusia (EGEA SCA 138, Italie)
Vez, pour violoncelle seul, Mario Brunello
Figment (OXINGALE 138, OX2016)
Vez, pour violoncelle seul, Matt Haimovitz
5x3, Centrediscs/Centredisques, CMCCD 15710
Portrait Parle, pour trio avec piano, Trio Fibonacci
La Fondation Émile-Nelligan
ALLOCUTION D’ANA SOKOLOVIĆ
Lauréate du Prix Serge-Garant 2015
Montréal, le 24 novembre 2015.
Chers membres de la Fondation Émile-Nelligan, chers membres du jury.
Recevoir le Prix Serge-Garant de la Fondation Nelligan est un grand honneur pour moi.
Je suis arrivée au Canada en 1992. Ayant été acceptée d’une façon rapide, chaleureuse et
généreuse par la communauté québécoise, j’ai pu étudier et commencer ma vie d’adulte en faisant la chose
que j’aime le plus au monde : créer. Aujourd’hui à l’âge mûr, je suis privilégiée de pouvoir travailler à ce que
j’aime et de pouvoir en vivre; ce que je n’aurais pas pu faire dans mon pays natal.
Dès mon arrivée, j’ai été impressionnée par la qualité des artistes dans tous les domaines
artistiques, en commençant par la musique, les arts visuels, la littérature, le théâtre, la danse. J’étais
également séduite par une chose qui m’était inconnue auparavant : la diversité stylistique et la grande
liberté d’expression. J’ai pu rapidement prendre connaissance d’artistes comme Émile Nelligan, et j’ai été
conquise dès le premier poème, et comme Serge Garant, qui m’a beaucoup apporté, même après sa mort,
grâce à sa musique, mais aussi grâce à ses écrits et à ses nombreuses émissions de radio en rediffusion que
j’ai eu la chance d’écouter à la chaine culturelle de Radio-Canada.
Paradoxalement, malgré cette effervescence artistique, nous sommes aujourd’hui tous témoins
d’une situation de plus en plus morose dans le support artistique des médias et, encore plus tragiquement,
dans l’éducation. L’accès à l’éducation musicale de base n’est toujours pas accessible à tous les enfants, et je
souligne ici mes mots sur « l’éducation musicale de base ». Je ne vais pas vous parler de toutes les
importantes recherches qui ont prouvés l’importance de l’enseignement de la musique au plus jeune âge
pour l’apprentissage et la réussite des matières scolaires.
Par un accès à une chorale dès l’enfance par exemple, les enfants apprennent la base d’une
société démocratique et non anarchique, ils développent un sens de la communauté et non le seul
individualisme… des valeurs qui nous sont chères, mais dont on risque de perdre la trace peu à peu.
Sans cette base, nous ne pouvons pas espérer que nos jeunes puissent oser rêver, qu’une fois
adultes, ils deviendront des créateurs. Ce que ce pays m’a offert à moi, à une immigrante, pourra-t-il
continuer à l’offrir aux nouvelles générations?
La Fondation Émile-Nelligan
La musique, comme les autres arts, enseigne non pas seulement le beau : elle enseigne la
démocratie, le respect, l’humanisme et l’esprit communautaire, mais elle accroît aussi une chose archi
importante qu’on oublie dans ce monde moderne pressé : elle fait naître l’imagination. Sans imagination, le
monde n’aurait pas pu ni exister ni évoluer, sans imagination on n’aurait pas pu aller explorer l’espace ni
faire des progrès scientifiques. L’imagination se cultive et se développe. C’est, pour utiliser le vocabulaire à
la mode, un bon investissement et il serait, par exemple, très bienvenu dans le monde de la politique.
J’aimerais enfin souligner que c’est justement par
la culture et les arts qu’une société se
distingue d’une autre. Les différentes langues, les différents dialectes sont comme des épices : sans eux
l’humanité serait fade. Chaque culture dans le monde, se définissant par les arts, doit continuer à
développer sa spécificité tout en s’intégrant dans la grande culture universelle. Nous avons en quelque
sorte, un devoir moral de cultiver la langue française tout en gardant les particularités du français
québécois, soigner notre littérature, créer l’opéra, le théâtre, composer des œuvres pour orchestre ou
solistes, peindre, sculpter ou faire le septième art.
J’accepte ce prix avec une grande humilité et je tiens à conclure avec ce souhait que je vous ai
présenté avec toute la naïveté palpitante que je possède : que l’on comprenne comme
société
l’importance de l’art, et commençons à offrir une éducation musicale de base dans toutes les écoles
primaires. De mon côté, je ferai tout mon possible pour faire comprendre, aux gens qui devraient le
comprendre, l’importance de cette démarche sociale.
J’espère de tout mon cœur que mon travail contribuera à bâtir l’héritage culturel de ce pays et
que les nouvelles générations pourront en profiter pleinement et fièrement.
Merci.
La Fondation Émile-Nelligan
ÉLOGE D'ANA SOKOLOVIĆ
Texte de Réjean Beaucage
président du jury
Je voudrais d'abord, au nom de mes collègues du jury et en mon nom personnel, remercier Michel
Gonneville, qui a pensé à nous réunir pour le jury de cette 9e édition du Prix Serge-Garant. Il y avait sur ce
jury un compositeur, un musicologue, deux interprètes et votre humble serviteur, un « travailleur culturel ».
Il a été question lors de nos discussions du plaisir que c'était de devoir explorer nos discothèques
respectives dans les jours précédant la séance qui a mené au choix de la lauréate, non pas pour le travail, mais
pour le simple plaisir de revenir sur des œuvres pas écoutées depuis trop longtemps, pour le plaisir de
redécouvrir des œuvres oubliées, enfin, pour le plaisir d'écouter de la musique.
Cependant, tout en savourant ce plaisir, on devait quand même se demander qui mériterait, en
2015, d'être récompensé pour « l'ensemble de son œuvre ». C'est une grande question, et bien sûr, les
propositions étaient multiples, mais, malgré tout, l'unanimité s'est faite assez rapidement. Si elle s'est faite
rapidement, ce n'est pas parce qu'après huit éditions le bassin de lauréats potentiels est réduit, bien au
contraire, et nos discussions ont porté sur beaucoup de gens dont les noms, à n'en pas douter, reviendront
encore lors des prochaines éditions du Prix...
À propos de la musique de la lauréate, les membres du jury ont souligné sa puissante expressivité,
évoquant une musique inspirante qui donne du plaisir à ses interprètes et qui satisfait tous les publics, de
l'amateur au spécialiste, tant elle conjugue l'intellect à l'émotion et tant elle semble vivre dans le feu de
l'action.
Ce n'est pas étonnant que le nom d'Ana Sokolovic ait rapidement rallié l'unanimité au sein de ce
jury du Prix Serge-Garant et, à vrai dire, ce qui est étonnant, c'est peut-être qu'il ne l'ait pas fait avant!
Ana Sokolović est arrivée au Québec, depuis Belgrade, en 1992. J'ai eu l'occasion de suivre en
observateur le développement fulgurant de sa carrière et j'ai eu le plaisir de la rencontrer quelques fois pour
des entretiens. Je me souviens d'avoir été assez impressionné, lors de notre premier entretien en 2003, par le
parcours de cette artiste qui était passée par le ballet, le théâtre et le piano avant de se tourner définitivement
vers la composition.
Les choses allaient bien pour Ana Sokolović lorsque je l'ai rencontrée en 2003; depuis 1996 elle
avait déjà reçu plusieurs commandes d'œuvres de l'Ensemble Contemporain de Montréal, de la SMCQ, puis
du Quatuor Molinari, de la violoniste Julie-Anne Derome, de l'Orchestre baroque de Montréal, ou du Esprit
Orchestra.
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Elle avait déjà écrit en 1996 une première pièce, à la demande de l'Ensemble contemporain de
Montréal, pour un instrument qui allait devenir très important dans son catalogue : la voix humaine. Un
instrument si important qu'elle offrait en 2001 au quintette à vent Pentaèdre des Chansons à boire, qu'elle
écrivait pour la violoniste Olga Ranzenhofer ses City Songs et qu'elle composait aussi la même année pour
l'ensemble Bradyworks une Shower Song.
En 2003, lorsque je la rencontrais, c'était pour un article annonçant qu'elle devait écrire la pièce
imposée au Concours International de Montréal des Jeunesses Musicales, qui était cette année-là consacré au
violon - sa pièce allait s'intituler Chant.
Sa musique connaissait donc déjà depuis les années 90 un grand succès, et la compositrice
l'expliquait seulement en disant « ma musique s'écoute bien ».
C'est vrai qu'elle s'écoute bien, la musique d'Ana Sokolović, et qu'elle provoque l'unanimité. Elle
s'écoute si bien qu'elle s'écoute sous toutes les formes, dans un conte musical pour jeune public à la SMCQ
ou dans un Concerto pour orchestre à l'OSM, dans un spectacle de marionnette ou dans un film d'animation,
dans un spectacle de danse ou dans un opéra a capella. Et si elle s'écoute bien, c'est peut-être aussi parce
que la compositrice elle-même écoute sa propre voix.
Toujours en 2003, elle me disait: « Ce qui est sûr, c’est qu’ici, je suis bien; j’ai même retrouvé mes
origines. » Elle ajoutait que son directeur de maîtrise, à son arrivée à Montréal, José Evangelista, l'avait
beaucoup aidé en ce sens en l'encourageant à faire la musique qu'elle avait envie de faire. Et comme on n'est
jamais plus universel que lorsque l'on est personnel, en effet, la musique d'Ana Sokolović s'écoute bien.
C'est peut-être aussi parce que la compositrice n'impose rien à ses auditeurs ; en 2006, dans un
portrait d'elle que rédigeait Isabelle Picard pour la revue Circuit, Ana Sokolović disait: « Je ne souhaite pas que
les images de l'auditeur coïncident avec les miennes. J'espère susciter sa curiosité et, surtout, son
imagination. »
10 ans avant, en 1996, la Société de musique contemporaine du Québec avait commandé à Ana
Sokolović une œuvre, intitulée Jeu de portraits, qui rendait hommage, entre autres, à Serge Garant. En 20112012, la SMCQ, dont Serge Garant a été l'un des cofondateurs, saluait l'excellence du travail d'Ana Sokolović
à travers une centaine de concerts présentés dans la cadre de sa Série hommage et, point culminant de cette
année extraordinaire, en avril 2012, la ministre de la Culture du gouvernement du Québec, Christine StPierre, déclarait Ana Sokolović « trésor national ».
À travers l'intégration de ses propres racines et la transposition de son identité personnelle dans une
culture vivante et universelle, qui est aussi la nôtre, Ana Sokolović compose une musique qui nous rejoint,
nous, à Montréal, mais aussi nous, à Toronto, et nous, à Aix-en-Provence, ou à Belgrade.
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C'est pourquoi nous avons choisi à notre tour de saluer l'exceptionnelle qualité de l'ensemble de
l'œuvre d'Ana Sokolović en lui attribuant le Prix Serge-Garant 2015.
Bravo !
La Fondation Émile-Nelligan
LE JURY DU PRIX SERGE-GARANT 2015
Réjean Beaucage, président du jury
Auteur, journaliste et directeur général Réseaux des arts médiatiques
Marie-Annick Béliveau
Mezzo-soprano
Jonathan Goldman
Bandonéoniste et musicologue
André Hamel
Compositeur, professeur en composition et en formation auditive au Cégep MarieVictorin et lauréat du prix Serge-Garant 2012
Brigitte Poulin
Pianiste
La Fondation Émile-Nelligan
Réjean Beaucage, PRÉSIDENT DU JURY
Après être passé par le baccalauréat en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal, Réjean
Beaucage s’est tourné simultanément vers la musique, en tant que batteur autodidacte, et vers la radio,
principalement à CIBL-FM, où il a été recherchiste, metteur en ondes, réalisateur et animateur de 1985 à
2002 — Il est le récipiendaire d’un prix OPUS du Conseil québécois de la musique pour la série d’émissions
radiophoniques AnémixinémA/Zone sonore, catégorie « Production médiatique de l’année 1996-1997 ».
Également attiré par le journalisme écrit, il collabore régulièrement, depuis mai 2001, à l’hebdomadaire
montréalais Voir et on a pu lire ses contributions dans La Scena Musicale, Circuit ou Improjazz (France), parmi
plusieurs autres magazines et revues. On lui doit une Histoire de la Société de musique contemporaine du
Québec (Septentrion, 2011). Il est directeur général de la société de concerts Réseaux des arts médiatiques,
qui produit le festival AKOUSMA.
Marie-Annick Béliveau
« la voix sublime de Marie-Annick Béliveau sort du lot et nous dévoile une interprétation
sensuelle, insolente, d'un poète qu'elle incarne avec passion » dap-opera, France
Marie-Annick Béliveau s’est démarquée dans le paysage musical au fil des années par la richesse de sa
voix et ses aptitudes musicales et dramatiques exceptionnelles.
Plus d’une trentaine d’œuvres ont été composées pour elle. La saison prochaine, elle créera des
œuvres de Rachel Burman, Thomas Whitman, chantera les Chants du Capricorne de Scelsi et Atlantide de
Brégent.
Originaire de Québec, Marie-Annick Béliveau a fait ses études auprès de Jan Simons, Marie Daveluy et
Bruce Mather. Elle est directrice adjointe du Camp Musical Père Lindsay et assistante à la direction artistique
de Chants Libres.
Quelques moments marquants de son parcours : la création de Lost de Fausto Romitelli avec le NEM
à Royaumont, du Catalogue de Bombes Occidentales de André Ristic avec l’ECM, Wo Bist Du, Licht! de
Vivier avec la SMCQ et le Kammerorchester de Münich, l’opéra Rimbaud, la parole libérée de Marco PérezRamirez à l’Opéra National de Montpellier, et l’immense Étoile Libre de Michelle Boudreau, pour voix seule
et traitement électronique.
Jonathan Goldman
Jonathan Goldman est bandonéoniste et musicologue. Son arrangement du Double Concerto
Hommage à Liège d’Astor Piazzolla est paru chez Éditions Henry Lemoine (France) en 2002. Entre 2003 et
2007 il a dirigé le quintette Sweatshop Tango, réalisant l’album De la Main à la Boca, qui se produit
notamment au Festival de Jazz de Montréal. Depuis 2006, il joue ponctuellement avec Quartango, devenant
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membre permanent en 2012. En 2015, l'album qu'il a réalisé avec Quartango, Encuentro, a valu un prix Juno
et un prix Opus.
Entre 2007 et 2013, il s’est installé à Victoria (Colombie-Britannique) afin d’intégrer le département de
musique de l’Université de Victoria à titre de professeur de musicologie. En 2008, il a joué la partie de
bandonéon dans la suite de l’Opéra de quat’sous de Kurt Weill avec l’Orchestre symphonique de Vancouver.
La même année, il a participé à un concert de tango réalisé par Radio-Canada à Regina (Saskatchewan), en
compagnie de la pianiste de renom Linda Lee Thomas et du trio True Jive Pluckers.
En 2009, il a interprèté la partie de bandonéon solo de la Misa Tango de Luis Bacalov, accompagné
par l’orchestre et le chœur de l’Université de Victoria. Depuis 2013, il est professeur agrégé de musicologie à
la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Jonathan Goldman joue régulièrement avec ParaTango, un
duo qu’il crée avec Linda Lee Thomas.
André Hamel
Né en 1955, André Hamel vit à Montréal et est actif en tant que compositeur depuis le milieu des
années 80. Il s’intéresse autant à la création qu’à ses conditions de production. Membre du comité artistique
de la SMCQ depuis 2000, il a été actif au sein de plusieurs organismes parmi lesquels Codes d’Accès (dont il
fut un des membres fondateurs), le Conseil québécois de la musique et le Centre de Musique canadienne. Il
fait également partie du collectif Espaces sonores illimités (ESI) . André Hamel a vu ses œuvres exécutées ici
et à l’étranger. On lui a également attribué plusieurs prix et distinctions parmi lesquels le prestigieux prix de
composition Serge-Garant (Fondation Émile-Nelligan, 2012). Le spectacle multidisciplinaire Urnos, pour lequel
il a entièrement écrit la musique, fut récompensé par un prix Opus en 2010-11 et son disque, La trilogie du
presto (Atma), fut en nomination, également pour un prix Opus, en 2006-07. En juin 2007, son octuor de
saxophones, À huit, était choisi parmi les œuvres recommandées à la Tribune internationale des compositeurs
de l’Unesco. Du 1e juillet au 31 décembre 2003, André Hamel a bénéficié d’une résidence au Studio du
Québec à New York. Il a participé ces dernières années à plusieurs projets collectifs d’envergure dont la
reprise du spectacle multidisciplinaire Urnos (MNM 2011), l’événement Spatio lumino présenté par ESI
(MNM 2011), le jardin sonore le Sonarium (Flora, CMC — 2006), les projets collectifs la Symphonie des
Éléments (MNM 2005), Fanfares (FIMAV, ESI — 2005) ainsi que la Symphonie du Millénaire (SMCQ — mai
2000). André Hamel est présentement enseignant en composition et en formation auditive au Cépeg MarieVictorin à Montréal.
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Brigitte Poulin
La pianiste montréalaise Brigitte Poulin est reconnue autant comme soliste, chambriste,
qu’accompagnateur/coach et pédagogue. Son répertoire englobe toutes les époques: de l’invention du piano
jusqu’à sa déconstruction. Partisane de toutes les musiques et en particulier, de la musique des 20e et 21e
siècles, elle a commandé et créé plus d’une quarantaine d’œuvres pour piano, piano préparé et différents
ensembles de musique de chambre.
Elle s’est produite à des festivals tels que La Biennale de Venise, Milano Musica, Ars Musica de Bruxelles,
Les Flâneries musicales de Reims, le Xenakis Projects of the Americas, New York, York Late Music Festival,
Brighton’ Adur Arts Forum, June in Buffalo, le festival international de musique de chambre d’Ottawa, SoundAxis de
Toronto, Open Ears de Kitchener, Festival international du Domaine Forget, ainsi qu’aux festivals MNM et
MusiMars de Montréal. Elle a joué comme membre des ensembles Bradyworks, Chants libres, Continuum,
l’Ensemble contemporain de Montréal, l’Orchestre Symphonique de Montréal, l’Ensemble Appassionata, et la
Société de musique contemporaine du Québec.
Brigitte Poulin est membre-fondateur d’Ensemble Transmission, un sextette (sans chef) dédié à la
performance des œuvres importantes du répertoire moderne et contemporain. De plus, elle compte parmi
ses fréquents collaborateurs la violoniste Silvia Mandolini, la soprano Ingrid Schmithüsen et le pianiste Jean
Marchand.
Pianiste-accompaganateur et coach engagée, Brigitte collabore avec les professeurs et élèves des
classes de cordes aux Universités McGill, de Montréal ainsi qu’à l’Académie d’été du Domaine Forget.
Ses enregistrements sur disques incluent entre autres : R Murray Schafer / 3 Solos (Brady
Works/Centredisques), et son propre CD Édifices Naturels: œuvres nouvelles pour piano de
compositeurs canadiens (Dame / collection qb).
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RÈGLEMENT DU
PRIX SERGE-GARANT
1.
Le Prix Serge-Garant consiste en une somme de vingt-cinq mille dollars canadiens (25 000 $).
2.
Il est décerné à tous les trois ans et l’a été pour la première fois à l’automne 1991.
3.
Il ne peut être décerné qu’à un compositeur citoyen du Canada né au Québec et résidant ou non au
Québec, ou à un compositeur citoyen du Canada ayant sa résidence principale au Québec depuis au
moins dix ans, quoique n’y étant pas né.
4.
Le Prix Serge-Garant est un prix de composition musicale. « Composition musicale » s’entend ici de
toute forme de création sonore. Le choix du lauréat détermine par le fait même l’extension que ce
jury reconnaît aux mots « création sonore » et sa décision, à ce point de vue, est réputée conforme
au règlement.
5.
Le prix n’est pas décerné pour une composition en particulier, mais pour l’ensemble de l’œuvre du
compositeur à un moment quelconque de sa carrière. Seule la valeur de l’œuvre sera prise en
considération dans les discussions du jury et dans le choix qu’il fera du lauréat. Toute autre
considération sera jugée non pertinente et le jury devra n’en tenir aucun compte.
6.
Nul ne peut se proposer lui-même pour le prix, ni être proposé par quelqu’un d’autre. Le jury
n’examinera que les propositions émanant de ses propres membres.
7.
Le prix est accordé à un individu, quelles que soient les collaborations dont il a pu bénéficier.
Cependant, il peut être décerné à un groupe compositeur du Québec, si tel groupe existe encore au
moment de la décision du jury.
8.
Le prix n’est décerné qu’à une seule personne ou à un seul groupe. Il n’y aura donc pas notamment
de désignation ex aequo.
9.
Toute composition musicale dont voudrait tenir compte le jury doit exister sous forme écrite et
imprimée, ou sous forme d’enregistrement, ou encore en manuscrit.
10.
Une personne ou groupe ne peut obtenir le prix qu’une seule fois.
11.
On ne peut décerner le prix à titre posthume, à moins que la personne ne soit décédée après le jour
où le jury a pris la décision la désignant comme lauréate.
12.
Toute personne qui est ou a été membre du Conseil d’administration de la Fondation Émile-Nelligan
perd de ce fait le droit d’obtenir le prix.
13.
Aucun membre du jury ou son groupe ne peut être choisi comme lauréat pour l’année où ce jury est
en fonction, même s’il cesse d’en être membre avant que la décision ne soit prise.
14.
Le jury se compose de cinq personnes nommées par le Conseil d’administration de la Fondation, mais
ne faisant pas partie de celui-ci. Le Conseil nomme aussi tout successeur, advenant la démission, le
remplacement ou l’incapacité d’agir d’un ou plusieurs membres du jury. Le quorum du jury est de
trois.
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Notes biographiques sur Serge Garant
Serge Garant est né à Québec en 1929. Entre 1946 et 1950, il étudia le piano avec Sylvio Lacharité et
Yvonne Hubert, l’harmonie avec Paul Robidoux et la composition avec Claude Champagne. Puis, comme
auditeur, il suivit à Paris les cours d’analyse d’Olivier Messiaen. De ce dernier, il a beaucoup appris, surtout que
« la musique n’est pas seulement le fruit de l’instinct, mais qu’elle doit être contrôlée par l’intelligence ». Il
travailla aussi le contrepoint avec Andrée Vaurabourg-Honegger et rencontra Stockhausen et Boulez.
Garant, qui, en 1954, organisa à Montréal le premier concert de musique contemporaine auquel il
participa avec François Morel et Gilles Tremblay, fut le premier compositeur canadien à introduire la bande
magnétique dans une pièce musicale, avec Nucléogame en 1955 et il fit un premier essai de l’aléatoire en 1959
avec les Pièces pour quatuor à cordes. Serge Garant fut l’un des fondateurs de la Société de musique
contemporaine du Québec (SMCQ), le plus vieil organisme de ce genre au pays, qu’il dirigea de sa fondation
en 1966 jusqu’en 1986.
Cette expérience lui permit d’éviter les « pièges d’écriture » et il sut obtenir ce qu’il voulait de ses
musiciens en utilisant la notation la plus simple et la plus claire possible.
En tant que professeur à la Faculté de musique de l’Université de Montréal (à partir de 1967), et dans
son rôle d’animateur de l’émission Musique de notre siècle au réseau MF de Radio-Canada (1969-1985),
Serge Garant n’a jamais cessé de travailler à l’avancement de la musique actuelle. Parmi ses œuvres les plus
importantes, on remarque Phrases II, Offrandes II, Cage d’oiseau et chant d’amours qui lui valurent le Prix JulesLéger.
À la suite de sa mort en 1986, Pierre Boulez lui rendit cet hommage : « Je reconnais en Serge Garant
le compagnon des premières heures, qui s’est voué avec une totale générosité à la cause de la musique
contemporaine. Il ne s’est pas contenté de décider et de choisir pour lui, mais ayant pris cette décision quant
à lui-même, basée sur une réflexion et sur une fraternité, il a tenu à faire partager ses points de vue qu’il
considérait, à juste titre, comme les mieux adaptés à notre temps, comme les plus susceptibles de donner des
territoires nouveaux à la musique, territoires dont elle a sans cesse besoin. »
Répertoire des compositeurs agréés, Centre de musique canadienne, 1989.
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QUELQUES RÉFLEXIONS DE SERGE GARANT
SUR LA MUSIQUE
… Je souhaite que la musique canadienne trouve son Borduas bientôt. Nous avons besoin de quelques
révoltés qui n’hésitent pas à tout casser, qui vomissent la stagnation et le culte des idoles qu’on nomme «le
respect des traditions», et qui imposent, plutôt que l’amour pleurnicheur du passé, l’amour de la matière
vivante.
Le Québec libre, no.1, 1959.
… Je souhaite que les jeunes à leur tour nous évitent de nous scléroser. La musique a des possibilités
innombrables; elle n’est jamais immobile. Un musicien ne peut rester étranger à son évolution. Où sont les
jeunes musiciens de chez-nous qui nous en avertiront?
Ici Radio-Canada, culture information, Vol. 1, no.2, mai-juin 1966.
Quoi que retienne l’histoire musicale du Québec de notre aventure, on nous accordera du moins que nous
avons réussi à créer un climat favorable à l’éclosion d’œuvres nouvelles. Je crois que les jeunes sentent que
notre intérêt pour eux n’est pas une feinte. Nous croyons en eux. C’est à cause de cette foi que nous n’avons
pas cru nécessaire de faire des compromis devant leurs productions. Nos exigences sont les mêmes envers
eux qu’envers leurs aînés: seule doit compter la qualité de l’œuvre.
Que nous nous soyons trompés parfois, cela est certain. Le contraire serait inquiétant puisque nous
prétendons aimer le risque. Qu’importent les erreurs de parcours: ce qui compte, c’est la continuité d’une
démarche. Continuité dont on voit mal qu’elle eût été possible sans un minimum de lucidité et d’exigences.
Programme de la SMCQ, 9 décembre 1976, (10e anniversaire).
L’audace se situe ailleurs que dans ces pseudo-improvisations génératrices d’atmosphère parfois sympathiques
mais que l’on retrouve à satiété dans la musique pop d’aujourd'hui. C’est peut-être justement ici que se situe
l’establishment, dans cette musique qui emprunte maintenant au pop supposément avancé les trucs que celuici a, de toutes façons, empruntés sans vergogne à Stockhausen ou à la musique électronique.
Musique de notre siècle, Radio-Canada, 1976.
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L’aventure de la création est essentiellement solitaire… l’œuvre prend corps quand je commence à lutter
avec les problèmes techniques qu’elle soulève… problèmes que je dois résoudre avec le plus de science, le
plus d’élégance et le plus d’authenticité possibles.
À ce moment naît l’œuvre que même le compositeur ne soupçonne pas.
Il est vrai que je parle toujours de problèmes techniques. Pour moi, l’émotion existe, mais j’ai horreur d’en
parler; c’est fondamental, bien sûr, sinon une œuvre ne respire pas. Seulement le compositeur ne doit pas s’en
soucier vraiment.
S’il a quelque chose à dire, s’il réussit à faire une œuvre qui, au niveau formel, est cohérente, qui, au niveau de
l’écriture musicale, est intelligente et sans trop de maladresse, et s’il a la technique, ce qu’il porte en lui de plus
secret va pouvoir s’exprimer. Mais ce n’est pas en s’attachant à l’émotion de surface, superficielle et apparente
qu’on livre le meilleur de soi-même. La partie la plus intéressante d’un être, c’est toujours ce qu’il y a de plus
secret, de plus profond.
L’émotion doit naître de cette magie mystérieuse qui se produit quand les problèmes techniques sont si bien
résolus qu’on ne peut imaginer qu’il y en ait eu.
Entrevue avec Pierre Rolland, in Anthologie de la musique canadienne, RCI 1978.
Si j’avais un conseil à donner à un jeune compositeur aujourd'hui, je lui dirais : Ne t’occupe pas de la mode,
fais la tienne.
Entrevue avec Marie-Thérèse Lefebvre, 17 juillet 1986.
Les extraits ont été choisis par Marie-Thérèse Lefebvre et sont tirés de son livre Serge Garant et la
révolution musicale au Québec, Louise Courteau éditrice, Montréal 1986.