Alain Le Tutour. Ce Breton qui drive Enghien
Transcription
Alain Le Tutour. Ce Breton qui drive Enghien
PORTRAIT Le Télégramme Photo Yves Madec Alain Le Tutour, 54 ans, vit un rêve éveillé. Le Morbihannais, qui tenait, il y a peu, les rênes des haras d’Hennebont (56), est le nouveau régisseur du prestigieux hippodrome d’Enghien (Val d’Oise). Mardi 12 novembre 2013 Alain Le Tutour. Ce Breton qui drive Enghien Parcours Entré aux Haras nationaux de Blois (Loir-et-Cher) en 1985, Alain Le Tutour a intégré, en 1997, le Haras national de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) puis celui d’Hennebont, en 1998. De 2000 à 2008, il a présenté un numéro dans tous les galas du Cadre noir de Saumur (Maine-et-Loire), à l’étranger comme en France. 134 ans d’histoire Inauguré en 1879, l’hippodrome est situé à un kilomètre d’Enghien-les-Bains, à cheval sur les communes de Soisy-sous-Montmorency et Eaubonne, dans le Val-d’Oise. Il peut accueillir 20.000 spectateurs, dont 3.000 en tribune. Il a déjà accueilli un prix d’Amérique en 1945, 1946 et 1947. Comme tout passionné, Alain Le Tutour est intarissable. Et rien ne l’arrête ! Malheur à qui ne suit pas le rythme de celui qui trépignait avant même notre arrivée, fier de présenter son nouveau jouet. « C’est un boulot passionnant sur un site prestigieux, j’ai beaucoup de chance. Jamais je n’aurais pensé, un jour, être à la tête d’un tel monument. J’ai toujours aimé les courses », se délecte-t-il. C’est parti pour deux heures de présentation, à allure soutenue. Avec 46 hectares de superficie et d’imposants bâtiments, il en faut du souffle pour ne pas lâcher. « Ici, c’est la piste inclinée de 1.300 m. Là, la pelouse. Elle doit être parfaite et nécessite pas moins de 24 personnes après chaque course pour reboucher les trous à la main ». Suivent les vestiaires, la centaine de boxes, les vastes couloirs et pièces décorés d’immenses tableaux historiques, les salles de paris, celle de la balance. « Certains s’appuient avec le dos pour peser moins lourd, mais quelqu’un surveille », souligne-t-il, malicieusement. Cinquante-neuf réunions à l’année Rien n’est oublié. Pas même sa maison de fonction, superbe et postée à l’entrée, ni le garage sous une tribune annexe où sont parqués la dizaine de tracteurs et autres véhicules d’entretien. Dix-huit employés sont sous sa coupe. Chiffre qui monte à 150 les jours de courses. Enghien organise 40 réu- nions de trot par an et dix-neuf d’obstacles. Ce qui en fait l’un des plus importants hippodromes de France, après Vincennes. Comment le Breton, originaire de Baud (56), a-t-il fait pour se retrouver à la tête d’une telle institution ? Son expérience aux haras d’Hennebont a attiré les regards. « J’ai été approché par un cabinet qui travaillait pour la Société d’encouragement du cheval français. Au début, je n’écoutais que d’une oreille car il était question d’un complexe sportif sur Paris. Mais quand on m’a évoqué Enghien, alors là, nous n’avons pas réfléchi longtemps avec ma femme. C’est la preuve que les Haras nationaux sont très réputés. Je suis parti à regret, j’avais des projets. Comme monter une académie équestre. Hennebont m’a beaucoup aidé et m’a appris à être un homme de cheval ». « On ne fait pas le malin » Exit pantalon, bottes et casque. « En un an, j’ai mis plus de costumes et de cravates que dans toute ma vie ». Ne comptez pas sur lui pour dévoiler son budget. « Gros », lâche-t-il. Ni le montant des paris. Des millions d’euros à chaque réunion, probablement. « C’est un autre monde, vingt fois plus grand que les haras d’Hennebont. Cela a même été un choc les premiers mois. Tout est si grand. Je peux vous dire qu’on ne fait pas le malin. Il faut penser à tout. Le régisseur doit être présent et très discret. Et si la piste n’est pas bonne, il va l’entendre ». Il peut aussi « l’entendre » si elle est bonne, à en juger les propos flatteurs d’un certain Jean-Michel Bazire. « Enghien, une piste parfaite. Personne ne s’est plaint de l’état. C’est la première fois depuis longtemps. Cela a été un véritable plaisir d’évoluer sur cet anneau. Sous la responsabilité du régisseur Alain Le Tutour, les employés étaient très à l’écoute », écrivait, ainsi, le prestigieux entraîneur driver dans le Paris-Turf du mois d’août. « J’étais très content pour l’équipe », commente sobrement l’intéressé. En hauteur les jours de courses Les jours de courses, vous ne le trouverez pas dans les beaux salons ou auprès des riches propriétaires ou parieurs, voire des people. Le Breton prend de la hauteur, perché sur la passerelle de la tribune principale. Près des commissaires. « Si un cheval tombe, en accord avec le directeur de course, on peut sonner l’alerte et stopper l’épreuve. Je ne suis jamais tranquille tant que la réunion n’est pas terminée ». Paradoxalement, il manque quelque chose à son bonheur : un cheval. Les siens sont restés en Bretagne et à Enghien, en dehors des courses, il n’y en a pas sur le site. « Mais je vais réparer cela, je compte bien en acheter un ». YVES MADEC n lumière vos initiatives loca Mettez e l es ! Associations, établissements scolaires du Morbihan, PARTICIPEZ AU CONCOURS ! Près de 100 000€ de prix ! Dossier de candidature en agences ou sur www.breizh-banque.com Dépôt avant le 15 janvier 2014 Le réglement des Trophées de la Vie Locale est disponible sur le site breizh-banque.com ou auprès de la SCP Bordron-Depasse-Le Provost-Bethuel, huissiers de justice 9,rue Paul Helleu à Vannes Tél. : 02 97 54 24 13. Crédit Agricole du Morbihan - Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel - Société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit - Siège social Avenue de Kéranguen 56956 Vannes Cedex 9 - 777 903 816 RCS Vannes Société de courtage d’assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurance sous le n° 07.022.976 www.ca-morbihan.fr Crédit photo : fotolia.com