Qu`est-ce l`économie sociale et solidaire ? De prime abord, il n`est

Transcription

Qu`est-ce l`économie sociale et solidaire ? De prime abord, il n`est
Régie du secteur socioculturel
Activité cinéma
Loriol sur Drôme
N°13 - AVRIL 2008
Qu’est-ce l’économie sociale et solidaire ?
De prime abord, il n’est pas facile de répondre
à cette question. Pourtant tout le monde
connaît Emmaüs, le Crédit Agricole ou la Fondation de France. L'économie sociale et solidaire désigne des acteurs économiques (des
groupements de personnes et non de capitaux)
et un ensemble de structures (associations,
mutuelles, ONG, fondations, entreprises d'insertion, banques, coopératives) qui interviennent dans de nombreux domaines, de l’écologie à l’aide à la personne en passant par la santé, le tourisme ou l’éducation.
Depuis 2003 et en particulier à la suite d’un
forum organisé à Eurre en novembre dernier,
la Communauté de Communes du Val de
Drôme (CCVD) cherche à promouvoir cette
façon nouvelle d’aborder l’économie. La
régie du secteur socioculturel s’associe à cette
démarche porteuse de sens à travers la projection ce jeudi d’un documentaire de T.
Nash intitulé « Who’s counting ». Le réalisateur nous invite à porter un regard nouveau sur
la justice, l’économie politique et la place des
femmes dans le monde… Ce documentaire
inaugure en quelque sorte une série de rendezvous dans les semaines à venir à Montoison,
Eurre et Saou autour d’une question plus complexe qu’il n’y paraît : … mais qu’est-ce que
la richesse ?
L’information et la réflexion ont certes leur
importance mais les Véronique Schlotter, la
responsable de ce programme, n’entend pas en
rester là. A l’automne 2008, le SOL verra le
jour. Cette monnaie « virtuelle » fonctionne
comme une carte de fidélité valable auprès
d’un réseau d’entreprises et de commerces qui
s’inscrivent dans le cadre de cette nouvelle
économie. Au fur et à mesure des achats effec-
tués, la carte est créditée d’un certain nombre de points qui permettent d’acquérir et/ou
d’échanger biens et services …
Mais pour échanger idées et points de vue, il
convient d’abord de passer par le cinéma
Espace(s), à Loriol, le jeudi 24 avril à
19h00 (entrée gratuite et programmes disponibles sur place).
Documentaire - 1996 - 94 min.- Documentaire réalisé par T. Nash.
WHO'S COUNTING est un long-métrage documentaire provocateur et pénétrant qui fourmille d'idées
novatrices : avec ironie et intelligence, à l'aide
d'exemples très concrets, Marilyn Waring y démystifie le langage économique pour faire émerger une
autre vision de l'économie - une vision qui peut
changer notre façon de vivre sur cette planète.
Vidéoprojection
Jeudi 24 avril
NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE
Who’s counting
19h00
Rencontre avec Marilyn Waring
Si vous êtes élu pour représenter le peuple,
vous devez être prêt, à tout moment, à démissionner pour vos principes. Cela n'est
pas un emploi à vie. Ca fait partie de votre
boulot de défendre vos principes, pas de
rester assis et d'attendre que les électeurs
vous sortent.
Quand Waring rejoignit le mouvement
grandissant contre la présence de navires
nucléaires dans des ports néo-zélandais, les
Etats-Unis violaient incontestablement un
traité néo-zélandais interdisant les installations nucléaires de toutes sortes dans les
limites de son territoire souverain. Le gouvernement qui avait été élu avec une majorité de seulement une voix fut forcé d'appeler à un vote rapide sur cette question. Waring, qui a voté contre son parti, a vu tomber son gouvernement. Alors que Waring
était perçue comme instigatrice, symbole et
championne de la bataille, le prix Nobel de
la paix fut attribué à David Lange, leader du
nouveau gouvernement. Un autre exemple
de l'invisibilité.
De sa maison dans la campagne de Nouvelle-Zélande, Waring a appris beaucoup des
Maoris qui ont vécu en harmonie avec leur
environnement depuis d'innombrables générations. Ils se voient eux-mêmes comme
partenaires de la terre, des autres et du futur.
Leur système était parfaitement cohérent,
économiquement et écologiquement, appris
des traditions des peuples indigènes. Pourquoi changer cela ? Pourquoi se conduire
d'une autre façon ?
Interview de Marilyn
Elle est entrée dans la vie publique très tôt, lorsqu'elle a été élue en 1975, l'année internationale
des femmes, en tant que plus jeune députée jamais élue au parlement de la Nouvelle-Zélande,
représentant une circonscription électorale agricole conservatrice dans la partie occidentale du
pays. Après avoir étudié la musique classique,
elle est venue à la politique électorale à contrecoeur, mais elle a rapidement assumé diverses
responsabilités politiques, la plus notable étant
celle de Présidente de la Commission nationale
des comptes publics, une expérience qui devait
être formatrice pour son travail postérieur sur
les sciences économiques.
En 1984, elle a quitté la politique sur une question de principe dans une démarche fortement
citoyenne qui a fait tomber le gouvernement ;
elle s'est retirée du parti au pouvoir sur la question de la Nouvelle-Zélande sans nucléaire, ce
qui a provoqué une élection d'urgence dans laquelle la même question s'est trouvée au centre
de la scène. L'élection devait être une victoire
retentissante pour les forces antinucléaires et
subséquemment la Nouvelle-Zélande est devenue le premier pays au monde se déclarant sans
nucléaire.
Waring a alors entrepris une grande étude sur le
rôle des femmes dans les sciences économiques, voyageant à travers le monde et les pays
en voie de développement. Sa recherche l'a
conduite à l'étude approfondie du système des
Nations Unies des comptes nationaux
(UNSNA) au siège social de l'ONU à New
York. C'est alors qu'elle a rencontré John Kenneth Galbraith qui l'a encouragée à écrire Si les
femmes comptaient.
Waring vit maintenant dans son ancienne circonscription électorale où elle élève des chèvres, et travaille sur un certain nombre de livres, y compris une collection d'essais sur ses
intérêts personnels et politiques. Elle est maître
de conférence en politique sociale et en travail
social à l'université de Massey en NouvelleZélande, et elle est également conférencière
dans d'autres universités dans l'ensemble de la
Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis. Elle a régulièrement travaillé en tant que consultante
pour des organismes comme l'Organisation des
Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le fond de développement des Nations-Unies pour la femme (UNIFEM).