Lancement de la campagne « Familles d`Accueil » Conférence de

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Lancement de la campagne « Familles d`Accueil » Conférence de
Lancement de la campagne « Familles d’Accueil »
Conférence de presse du vendredi 27 novembre 2015
Intervention du Ministre de l’Aide à la Jeunesse,
Rachid MADRANE
Mesdames, Messieurs,
Chers journalistes,
Vous vous en souvenez, j’avais annoncé dès mon entrée en fonction que
je ferais de l’accueil familial une priorité et que je lancerais une
grande campagne de recrutement pour sensibiliser le public et
l’encourager à se porter candidat à l’accueil d’un enfant en difficulté ou en
danger. Promesse tenue donc ! J’ai pu dégager des moyens dans le cadre
d’un budget très serré pour les Familles d’accueil.
Je suis donc très heureux d’être devant vous ce matin pour vous présenter
la grande campagne tout public qui va être lancée dès lundi notamment
sur les antennes de la RTBF.
Pourquoi ai-je voulu faire de l’accueil familial une priorité ? Parce que je
suis convaincu que, lorsque nous devons retirer momentanément un
enfant de son milieu familial, la mesure la plus douce – ou en tout cas
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la plus sécurisante, la moins traumatisante – c’est généralement le
placement en famille d’accueil. Et cela quelle que soit par ailleurs la
qualité du travail que nos services d’accueil ou d’aide éducative
réalisent.
Dans le cadre de l’Aide à la Jeunesse, lorsque les pouvoirs publics doivent
intervenir, parce qu’un jeune est dans une situation problématique - vous
le savez c’est la philosophie du décret de l’Aide à la Jeunesse : ils
privilégient toujours l’accompagnement des familles, sur base volontaire.
Mais certains parents rencontrent des difficultés à assurer la prise en
charge de leur enfant et à répondre à ses besoins sur le plan affectif,
éducatif ou social : si la situation le nécessite, pour le bien du jeune, il
faut parfois l’extraire momentanément de son milieu familial.
Cela se fait alors soit dans le cadre de l’aide acceptée (les parents
consentent à ce que leur enfant soit hébergé ailleurs que chez eux) soit
dans le cadre de l’aide contrainte (l’enfant est hébergé ailleurs suite à une
décision d’un juge, même si les parents ne sont pas d’accord).
Dans ces situations, la mesure la plus douce – ou a priori la moins
traumatisante – est le placement en famille d’accueil.
La Convention internationale des droits de l’enfant recommande
d’ailleurs
elle-même
de
privilégier
l’accueil
familial
par
rapport
à
l’hébergement en institution résidentielle.
J’ai d’ailleurs présenté récemment au secteur un projet de réforme du
décret relatif à l’aide à la jeunesse, qui fait actuellement l’objet d’une
concertation, et dans lequel nous avons tenu pour la première fois à
affirmer ce principe : si l’enfant doit être retiré de son milieu familial, il
faut d’abord donner la préférence aux ressources familiales du jeune et
ensuite, si celles-ci n’offrent pas de solution, envisager de confier le
jeune à un accueillant familial
établissement approprié.
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ou, en dernier recours, à un
Je l’ai dit, cela ne remet pas du tout en cause la qualité du personnel qui
travaille dans nos institutions, qui est qualifié, qui est chaleureux, mais qui
ne peut évidemment pas, pour des raisons qu’on comprend bien, nouer
avec tous les enfants qui lui sont confiés des relations aussi intimes qu’on
peut le faire au sein d’une famille.
Pour vous donner des chiffres, environ 4.700 jeunes sont confiés
chaque année à une famille d’accueil : trois quarts dans leur
famille élargie – chez leurs grands-parents, leur oncle, leur tante,… - et
un quart dans ce qu’on appelle une famille d'accueil "externe" ou
encore une famille d’accueil « sélectionnée ».
Or, la demande de prise en charge en famille d’accueil est importante et
nous manquons de familles prêtes à s’engager dans cette belle aventure
humaine, parce que cette démarche est encore insuffisamment
connue.
Accueillir un enfant en difficulté, c’est l’aider à grandir, à se
construire. C’est offrir un cadre familial stable et sécurisant à des
enfants dont les parents ne peuvent assurer l’éducation au quotidien.
C’est remplir une mission pour une durée incertaine : on ne sait pas
pour combien de temps on s’engage. En effet, le placement n’est pas
destiné à durer, même si parfois il est nécessaire que l’enfant reste
pendant une longue période éloigné de ses parents. Il faut toujours garder
à l’esprit, qu’être famille d’accueil, ce n’est pas adopter !
Alors oui, c’est une mission exigeante, ce n’est pas toujours un long
fleuve tranquille, on ne va pas se mentir, mais quelle est la vie de
famille qui l’est ? Quel est la famille où tout est rose ? Je suis moi-même
papa et issu d’une famille nombreuse et je sais que ce n’est pas toujours
facile !
Mais être famille d’accueil, c’est surtout un geste de solidarité fort
envers un enfant en difficulté, envers une famille qui est dans une période
difficile où elle a besoin d’aide.
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De plus, les familles d’accueil sont accompagnées et soutenues par
des spécialistes (psychologue, assistants sociaux…) à qui elles peuvent
faire appel dès qu’elles l’estiment nécessaire.
C’est aussi une démarche qui est ouverte à tous. C’est un des grands
principes que je veux rappeler au travers de la campagne.
Familles avec ou sans enfants, personnes seules ou en couple,
homoparentales : tout le monde peut devenir famille d’accueil.
Plus que la composition familiale, la situation sociale, l’âge, l’origine
culturelle, c’est la dynamique qui importe.
Il faut avoir une ouverture d’esprit, être disponible pour l’enfant
comme tout parent, le soutenir dans ses contacts avec sa famille
d’origine, pouvoir lui expliquer son histoire et répondre à ses
questions.
Alors, comment faire pour sensibiliser le public et inciter les
familles à se porter candidates ?
Il faut faire connaître l’accueil familial et valoriser l’engagement des
familles qui se sont lancées dans cette aventure, c’est l’objectif de cette
campagne, j’y reviendrai tout de suite.
C’était l’objet aussi de la Journée des Familles d’Accueil que j’ai
lancée pour la première fois le 15 mai dernier et qui doit devenir un
événement récurrent. J’ai voulu à travers cette journée mettre les familles
d’accueil à l’honneur, parce que le projet de se constituer en famille
d’accueil est un engagement personnel et citoyen fort, qui mérite d’être
mis en lumière. Parce que ces familles jouent un rôle crucial pour de
nombreux enfants en difficulté et que j’espère que leur exemple va inciter
d’autres familles à entreprendre cette belle démarche.
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Je vous lance d’ailleurs un appel, à vous journalistes, pour que vous
mettiez ce thème à l’agenda de vos médias. C’était une première, je suis
fier de l’avoir initié mais il faut maintenant faire connaître cette date, et
ça, c’est votre job à vous !
De notre côté à nous, pouvoirs publics, qui faisons appel à ces familles
pour accueillir des enfants en difficulté, nous devons faire en sorte qu’elles
ne soient – pas trop – confrontées à des tracasseries administratives
et leur faciliter la vie pour rendre l’accueil plus attractif.
Dès mon entrée en fonction, je me suis attaqué à différents chantiers pour
rendre la vie des familles plus facile. C’était une véritable demande de leur
part. Et une exigence de ma part !
Je l’ai fait, d’une part, au travers d’une simplification administrative
au bénéfice des familles d’accueil et des services qui les accompagnent.
Parmi les aménagements intervenus ou en cours de réalisation, je citerai
rapidement:
-
La réduction du délai de sélection des familles (de 9 à 6 mois)
-
L’harmonisation du processus de sélection des familles, parce
qu’il est important que tout le monde soit traité de la même façon,
quel que soit le service de placement auquel vous vous adressez
-
La signature d’un seul document valable un an pour certaines
démarches qui demandent l’autorisation des parents
-
Une
simplification
administrative
en
matière
de
frais
et
d’indemnités
Ces simplifications vont alléger considérablement le quotidien des familles.
Les nombreux témoignages que j’ai reçus m’encouragent à continuer dans
ce sens.
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La campagne média
J’en viens maintenant à la campagne média proprement dite que
nous menons en collaboration avec la Fédération des services de
placement familial et la RTBF avec qui nous avons travaillé pour la
réalisation de microprogrammes. Et, je tiens ici à les en remercier ! Merci
donc à Monsieur Philippot d’avoir accepté de soutenir cette campagne.
Tout d’abord, je tiens à préciser que cette campagne de recrutement qui
démarre lundi sera pérennisée tout au long de la législature.
C’est une campagne de fond, qui va être menée sur la durée. C’est très
important de maintenir la sensibilisation, le secteur sera toujours en
recherche de familles d’accueil. Il ne s’agit donc pas d’une campagne
« one shot » mais bien d’une campagne qui sera relancée à
intervalle régulier.
Cette campagne qui démarre lundi se décline, vous allez le voir, au
travers de différents supports.
Avec quel objectif ?
Le simple remplacement des familles qui quittent le processus chaque
année nous impose de trouver une cinquantaine de nouvelles
familles.
Mais au-delà de ce simple turn-over - qui n’est pourtant déjà pas facile à
assurer, il faut être honnête - si nous voulons accroître sensiblement les
possibilités d’accueil familial et limiter quelque peu les placements en
institutions résidentielles, c’est du double de familles que nous avons
besoin. Je serais un Ministre heureux si nous parvenions à recruter 100
à 150 nouvelles familles par an.
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Comment ?
Comme je le disais tout à l’heure, une des difficultés que nous
avons à recruter de nouvelles familles est que l’accueil familial est
encore
souvent
méconnu
ou
qu’il
peut
susciter
une
série
d’interrogations.
C’est pourquoi, j’ai tenu à ce que cette campagne soit à la fois
pédagogique et à la fois qu’elle soit basée sur des témoignages, sur du
vécu.
Parce que les personnes qui sont le plus à même d’avoir une parole juste
sur l’accueil sont les parents d’accueil et les enfants accueillis eux-mêmes,
il
était
très
témoignages,
important
pour
à
mes
appuyer
yeux
la
de
pouvoir
construction
de
recueillir
la
leurs
campagne
de
sensibilisation.
Les axes de cette campagne sont donc :
-
Sensibilisation
-
Valorisation
-
Incitation
Pour cela, nous avons décliné différents outils :
-
Une nouvelle identité graphique
-
Des microprogrammes télévisés diffusés sur la RTBF à une heure de
grande écoute
-
Un nouveau Site Internet
-
Un dépliant,
-
Une affiche,
-
Une page Facebook
-
En ce qui concerne l’identité graphique, nous avons tout d’abord
élaboré un nouveau logo et un nouveau slogan. Je vous laisse
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découvrir le logo sur l’écran derrière moi. Pour le slogan, il s’agit de
« Famille d’accueil, une aventure humaine formidable ».
-
Concernant les microprogrammes télévisés, 20 microprogrammes
de +/- 1’30 ont été réalisés dans le cadre d’une convention avec la
RTBF. Ils seront diffusés de manière quotidienne, du lundi au
vendredi, sur la Une, à 18h25 (juste avant « On n’est pas des
pigeons ») de la fin novembre à la mi-décembre et à 19h25 juste
avant le JT) pendant 15 jours en janvier. Je vous laisse d’ailleurs
maintenant découvrir en primeur 3 d’entre eux qui seront
diffusés à partir de lundi prochain.
-
Nous
avons
également
voulu
moderniser
le
site
Internet
www.lesfamillesdaccueil.be, qui garde donc la même adresse mais
qui a été entièrement repensé, restructuré, relooké, pour offrir une
information claire et la plus complète possible.
-
Je cède maintenant la parole à mon collaborateur Stephan qui va
vous expliquer le contenu du site.
-
Enfin, 100.000 dépliants et 10.000 affiches (format A2) seront
également diffusés pour sensibiliser le grand public à l’accueil
familial. La diffusion se fera dans le milieu scolaire, médical
(hôpitaux,
maisons
médicales,
cabinets
médicaux)
ou
associatif. Ils seront également mis à la disposition des différents
services de placement familial de la Fédération Wallonie-Bruxelles,
chargés de faire la sélection des familles d’accueil, en vue de leur
diffusion. Les dépliants et affiches se trouvent dans vos fardes de
presse.
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-
Une
page
Facebook
(https://www.facebook.com/Les-familles-
daccueil-1566100393640599/?fref=ts)
Vous trouverez dans vos dossiers de presse respectif une clé USB
sur laquelle se trouve le logo, les 3 microprogrammes que vous
venez de voir ainsi que l’affiche et le dépliant en haute définition.
Mesdames, Messieurs,
Je ne vais pas être plus long. Toutes les familles qui accueillent des
enfants ou des jeunes en témoignent : c’est une aventure prenante
mais magnifique.
On ne devient évidemment pas famille d’accueil du jour au lendemain.
C’est une démarche qu’on mûrit, c’est un choix qu’il faut peser. Mais
j’espère qu’en faisant mieux connaître l’accueil au travers de la grande
campagne que nous lançons, nous allons amener des gens de tout profil à
envisager l’aventure. Nous avons vraiment besoin d’eux.
Avant de clôturer cette conférence, je tiens à remercier la Fédération
des services de placement familial pour leur collaboration, la RTBF
pour le travail fourni sur les microprogrammes et particulièrement
Monsieur Daniel Bruyère et Madame Murielle Lombaerts ainsi que tous
ceux qui ont contribué à l’élaboration de cette campagne qui je l’espère
portera ses fruits.
Je vous remercie pour votre attention.
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