papier Label Rouge fraise

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papier Label Rouge fraise
Label Rouge fraise
Ciflorette et Gariguette,
le défi de la qualité
Pas moins de 4 ans auront été nécessaires à l’Association interprofessionnelle de la
fraise de Lot-et-Garonne (AIFLG) pour obtenir le Label Rouge fraise. C’est une
première, puisqu’il n’existait pas pour ce fruit. Dorénavant la Ciflorette et la Gariguette
peuvent ramener leur fraise et se targuer d’avoir décroché le précieux sésame. Gage
de qualité, ce label devrait booster les ventes lot-et-garonnaises. L’annonce de la
bonne nouvelle et le lancement de la saison ont eu lieu le 10 avril chez les Zanuttigh,
exploitation Campillot à Damazan.
Image : Dominique Sellier
Le Lot-et-Garonne est le premier producteur de fraises en France avec 12 000 tonnes par an.
L’une est joufflue et porte sa collerette près du corps, l’autre est plutôt ventrue avec une
collerette ébouriffée. Malgré leur style différent, elles ont toutes les deux choisi de se vêtir
d’une robe rouge tachetée. Brillantes, parfumées, fondantes et juteuses, Ciflorette et
Gariguette ont séduit la Commission nationale des labels.
C’est officiel depuis fin mars, ces fraises bien de chez nous peuvent désormais afficher le
logo Label Rouge. Il s’agit d’une première puisque cette certification n’a jamais été donnée à
une fraise. « Le Label Rouge est courant dans la filière viande : bœuf, pintade, poulet,
agneau… Par contre, seulement quelques fruits le possèdent : kiwi, chasselas, reineclaude… et plus loin de chez nous : ananas et litchi. Notre travail est enfin récompensé. Mais
cela n’a pas été facile » se souvient Philippe Bouin, le président de l’AIFLG. « C’est une
épopée que nous venons de vivre, le défi de la qualité » ajoute Guy Saint-Martin, viceprésident du Conseil général et vice-président du Conseil régional (représentant Alain
Rousset, président de la Région Aquitaine) en charge de l’agriculture.
Tâtées, senties, décortiquées, observées sous toutes les coutures, Ciflorette et Gariguette
en ont vu de toutes les couleurs. L’épreuve a été difficile et les deux belles ont passé les
tests avec succès. Cependant, toutes les fraises de ces variétés ne seront pas mises dans le
même panier, ou plus précisément dans la même barquette. « La labellisation se fait à la
parcelle. Il faut répondre à un cahier des charges des plus stricts » précise Sylvie Zanuttigh,
heureuse productrice qui s’engage à respecter les critères imposés. « La fraise doit avoir un
taux de sucre minimum. Le fruit doit être homogène, brillant, de coloration bien parfaite et
chaque lot doit être bien présenté. Des contrôles sont faits sur place par une personne
qualifiée de l’exploitation et plus ponctuellement par un certificateur » précise Philippe
Blouin. Les ramasseurs sont formés pour reconnaître la fraise Label des autres, mais aussi
pour la ranger dans la barquette. « Elle fait 250 g et les fraises sont quasiment rangées au
cordeau les unes à côté des autres sur une seule couche. Le ramasseur ne doit jamais
toucher la robe rouge » explique Philippe Zanuttigh.
Image : Dominique Sellier
La barquette de fraises Label rouge pèse 250 g. Les fruits sont bien rangés en une seule
couche.
Concurrencer les fraises espagnoles
Pour lui, les fraises n’ont plus de secret. Il en produit depuis 25 ans sur son exploitation de
Campillot à Damazan. Sur 60 hectares (kiwi vert et jaune, maïs, blé, tabac, aubergine,
piment, tomate, courgette, poivron, melon…), 4,5 sont consacrés au fruit rouge : Gariguette,
Ciflorette, mais aussi Mara des bois, Charlotte et Darselect. « En choisissant de faire de la
culture en jardin suspendu (hors-sol), j’utilise moins de pesticides car le fruit ne touche pas le
sol et il n’est pas attaqué par les parasites. » Le traitement chimique n’intervient jamais en
phase de récolte. Autre spécificité, les serres ont un double plastique pour faire des
économies d’énergie. « La déperdition de chaleur est moindre ». 80 % de la consommation
en eau proviennent des eaux de pluie qui sont stockées dans une « piscine », terme utilisé
dans le jargon maraîcher. Après avoir été analysée, elle est enrichie de suppléments nutritifs
indispensables aux fraisiers. Dans ces conditions favorables, il est clair que les fraises
présentent des aspects qualitatifs et quantitatifs non négligeables.
Annonçant les beaux jours, la fraise est très attendue par les consommateurs. En 2008,
68 % des foyers français en ont achetée. « La saison 2009 a pris du retard. Le début
d’année a été difficile avec la tempête Klaus. » Les tunnels ont souffert et les fruits aussi. Il a
fallu « rebâcher » l’outil de travail. « C’est du passé. On est reparti, murmure pudiquement
Philippe Zanuttigh. Cette année, il y aura certainement moins de rendement. Les plants ont
été stressés. » Car les belles rouges aiment leur confort et sont habituées aux serres
chaudes. Vent et froid ne sont pas pour elles. Alors, Sylvie et Philippe attendent beaucoup
de la labellisation. « Le produit sera valorisé. On espère se démarquer des fraises
d’Espagne et du Maroc. » Car depuis l’adhésion de l’Espagne à l’Europe en 1986, la
concurrence est rude avec ce pays. D’ailleurs, dans les années 1970, le Lot-et-Garonne
produisait 40 000 tonnes de fraises par an. Aujourd’hui, la production est de 12 000. « En
travaillant pour la qualité de la fraise, vous les producteurs, vous travaillez pour le
département, pour son image. » Pierre Camani, président du Conseil général, ajoute que ce
label est désormais un avantage pour la fraise locale.
Ainsi, la labellisation de la Ciflorette et de la Gariguette devrait permettre à la fraise lot-etgaronnaise de se faire connaître et de gagner des parts de marché. Gage de qualité
supérieure, ce label orientera sans aucun doute le choix du consommateur.
Production de fraises en 47
Le Lot-et-Garonne est le premier producteur de fraises en France, avec une production
globale de 12 000 tonnes par an, soit plus d’un quart de la production nationale (28 %). En
2007, il y avait près de 680 producteurs pour une surface totale d’exploitation d’environ 475
ha. La création en 1998 de l’AIFLG a permis de structurer la filière en mettant en place
plusieurs actions :
une politique variétale : diminution du nombre de variétés (de 16 à 6)
une définition unique du produit avec un seul type d’agréage
un cahier des charges, validé par un organisme certificateur
une innovation technique avec une production sous tunnel et hors sol pour une
meilleure qualité
un étalement de la production afin d’augmenter la durée de l’offre.
Image : Dominique Sellier
Plus de 80 personnes ont participé à la « fête de la fraise ». Elus, producteurs de fraises,
professionnels de la filière...
Le Conseil général soutient la filière fraise
De cette même époque, le Conseil général a apporté son soutien à la filière en accordant à
l’AIFLG une enveloppe de 286 600 € pour la période 1998-2003, et une autre de 102 000 €
pour la période 2004-2008 (soit 20 400 € par an). L’actuelle majorité a souhaité maintenir les
aides apportées et a même revalorisé le budget alloué puisqu’en 2009, elle a débloqué
25 000 €. Cette démarche accompagne également l’obtention du Label Rouge pour les
variétés Gariguette et Ciflorette.
Enfin, le Département participe à la promotion de la fraise au travers de différentes actions
mises en place en partenariat avec l’Apfelso (Association professionnelle des fruits et
légumes du Sud-Ouest).
L’AIFLG peut également compter sur le soutien de la Région Aquitaine. En effet, via l’AAPRA
(Association Aquitaine de promotion agroalimentaire), la Région alloue un budget global de
30 000 € consacré uniquement à la communication.