Mort d`un policier, Nicolas Sarkozy promet des fusils à pomp

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Mort d`un policier, Nicolas Sarkozy promet des fusils à pomp
Mort d'un policier, Nicolas Sarkozy promet des fusils à
pompe
MARSEILLE (Reuters) - Un policier abattu fin novembre lors d'une fusillade avec
des malfaiteurs à Vitrolles (Bouches-du-Rhône) est décédé jeudi, a annoncé le
président Nicolas Sarkozy, qui a assisté à ses derniers instants à l'hôpital Nord
de Marseille.
Selon des syndicalistes de la police, le chef de l'Etat a par ailleurs promis aux
responsables des forces de sécurité des Bouches-du-Rhône de doter les brigades
anticriminalité (Bac) de fusils à pompe - une revendication des policiers de
terrain.
Avant d'évoquer la crise de la zone euro devant le congrès du Parti populaire
européen, qui réunit les formations de droite de l'Union européenne, il a ainsi
mis à profit ce déplacement dans une ville régulièrement théâtre de faits divers
sanglants pour évoquer un de ses thèmes de prédilection, la sécurité, à cinq mois
de l'élection présidentielle de 2012.
"Je viens d'apprendre la mort du fonctionnaire de police Eric Lales, abattu
froidement par des délinquants sans scrupules. Il laisse une jeune femme veuve
et deux petites filles orphelines", a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion d'une heure
à l'hôtel de police de Marseille.
Il était allé auparavant au chevet du policier à l'hôpital Nord de Marseille.
"C'étaient ses derniers instants de vie", a précisé Nicolas Sarkozy.
Eric Lales, 37 ans, membre de la Bac d'Aix-en-Provence, était entre la vie et la
mort après avoir été touché à la tête et l'abdomen le 28 novembre, lors d'une
fusillade qui a suscité une vive émotion parmi les policiers, choqués par
l'utilisation d'armes de guerre pour un simple vol de produits surgelés.
DES FUSILS À POMPE POUR LES BAC
Le policier blessé participait à une course poursuite pour tenter d'intercepter
quatre malfaiteurs soupçonnés de piller des entrepôts de la région marseillaise.
Selon des participants à la réunion de jeudi, Nicolas Sarkozy a promis d'équiper
d'ici la fin de l'année les Bacs des Bouches-du-Rhône de 150 fusils à pompe - un
par équipe.
Cette mesure sera ensuite étendue au reste de la France, ont rapporté les mêmes
sources.
"C'est important pour la sécurité des policiers parce que c'est dissuasif", a
expliqué à Reuters David-Olivier Reverdy, délégué régional du syndicat
Alliance police nationale.
"Mais on ne se focalise pas que sur les fusils à pompe. On a aussi demandé
le gel de la réduction des effectifs au ministère de l'Intérieur et le recentrage
des activités des policiers sur leur coeur de métier", a-t-il ajouté.
Les syndicats ont aussi demandé des peines plancher pour les criminels qui
s'attaquent à des policiers ou des gendarmes.
Selon un syndicaliste, Nicolas Sarkozy a promis une étude avec les
constructeurs automobiles sur le renforcement des pare-brise des véhicules de
patrouille.
"Je souhaite que nos compatriotes saisissent cette occasion dramatique (la mort
d'Eric Lales) pour réfléchir à l'extrême dangerosité du métier de policier et de
gendarme, au soutien qu'il faut leur apporter et à la compréhension que nous
devons avoir pour la très grande difficulté du métier qui est le leur", a déclaré le
chef de l'Etat.
Il a promis que tout serait mis en oeuvre pour que les meurtriers d'Eric Lales
soient jugés et condamnés "à la hauteur de ce qu'ils ont commis".
Avant de se rendre au congrès du PPE, Nicolas Sarkozy a rencontré au Stade
Vélodrome des dirigeants de l'Olympique de Marseille pour évoquer avec eux
les arrestations d'auteurs présumés d'agressions à domicile contre des
footballeurs.