Compte rendu de stage autour de " TAG " (pdf - 460 Ko)
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SAISON 2013-2014 2013 LES ACTES DU STAGE T AU THÉÂTRE ! JANVIER 2014 PÔLE PUBLIC ET MÉDIATION MÉDIA Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique, Atlantique, est un EPCC subventionné par le Département de Loire-Atlantique Loire Atlantique en coopération avec la Ville de Nantes et la Région des Pays de la Loire. Il reçoit le soutien de l’État – Préfet de la Région Pays de la Loire – Direction régionale des affaires culturelles – dans le cadre du programme scènes conventionnées. SOMMAIRE Bilan de la première partie du parcours ................................................................. 3 TAG, qu’est-ce que c’est ?....................................................................................... 7 À crocs et à cris ........................................................................................................ 8 TAG, un feuilleton théâtral aux multiples entrées ............................................... 11 Autres pistes de travail pour approcher la pièce TAG ........................................ 17 L’après-spectacle : de l’émotion à l’analyse ........................................................ 19 Compte-rendu réalisé par le pôle public et médiation du Grand T, avec la collaboration de Lucie Lemarchand. 2 BILAN DE LA PREMIÈRE PARTIE DU PARCOURS Avec Catherine Le Moullec, coordonnatrice théâtre académique LE PARCOURS D’ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE Le parcours d’éducation artistique et culturelle initié par les ministères de l’Éducation Nationale et de la Culture et de la Communication se met en place petit à petit dans les établissements scolaires (cf. CR « T au Théâtre ! » de septembre 2013). Voici un rappel des 3 piliers qui composent ce parcours : - les connaissances (sur le domaine artistique rencontré) : ici, métiers du théâtre, histoire du théâtre, histoire des lieux… - les rencontres : ici, avec le spectacle vivant, avec l’œuvre d’art, avec les artistes (en amont et en aval de la représentation), avec des techniciens, avec un lieu (les différents espaces théâtraux de représentation, intimes ou non, ne procurent pas le même type d’émotions). - la pratique (elle permet de donner le goût de l’art) : donner un aperçu en classe entière avec possibilité d’élargir la pratique en atelier ou en-dehors de l’établissement scolaire (atelier de théâtre de la Ville, Conservatoire, groupe théâtre de l’Amicale laïque, option théâtre au lycée…). Un « Guide pour la mise en œuvre du parcours d’éducation artistique et culturelle » a été rédigé par le Ministère de l’Éducation Nationale (cf. annexe 1). Il est consultable en ligne sur le site de l’Académie de Nantes : http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/1389307852674/0/fiche___actualite/&RH=CULT Ce guide rappelle les fondamentaux du parcours d’éducation artistique et culturelle, ainsi que ses buts éducatifs. Des moyens pour le mettre en œuvre sont proposés afin de construire un projet suivi. Ne pas hésiter à se référer à ce document comme support d’argumentation auprès des chefs d’établissements et des parents d’élèves si vous souhaitez monter ce type de parcours. Le guide ouvre des perspectives d’évolution du parcours sur les 4 années du collège par exemple. Voir dans le « Guide pour la mise en œuvre du parcours d’éducation artistique et culturelle » (p.46) : « Le théâtre de la cité » exemple de projet artistique et culturel. (Annexe 1) D’autres sources riches en outils à exploiter dans le cadre de ce parcours : • Le site éduthèque (ressources pédagogiques, culturelles et scientifiques, pour les enseignants) : http://www.edutheque.fr/accueil.html On y trouve des liens vers des sites utiles dans la cadre de l’art et la culture à l’école : Antigone, la BnF, le Louvre, le Centre Pompidou, l’ina… Par ailleurs, pour les enseignants souhaitant monter un atelier de pratique artistique dans leur établissement, les dossiers de demande sont à télécharger sur le site académique (action culturelle) et à renvoyer avant le 18 mars : http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/79140031/0/fiche___pagelibre/ DOSSIERS DE CANDIDATURES « Collèges au théâtre en Loire-Atlantique » a changé de nom à la rentrée 2013-14 pour devenir « T au Théâtre ! ». Une rotation des établissements inscrits dans le dispositif a été mise en place ramenant la participation à 4 années. Des dossiers de candidatures sont donc envoyés tous les ans (courant février) dans chaque établissement de Loire-Atlantique via le Conseil général. 3 Les collèges actuellement inscrits n’ont pas besoin de postuler à nouveau : votre inscription est effective pour 4 ans à compter de l’entrée dans le dispositif. Pour les collèges sortants, il est demandé d’attendre un an après la sortie avant de postuler à nouveau. Le système de rotation des collèges se fera au fur et à mesure, en fonction du nombre de candidatures reçues et des territoires concernés. STAGE AUTOUR DES FONDAMENTAUX DE L’ÉCOLE DU SPECTATEUR Nous vous rappelons que ce stage est obligatoire pour les enseignants intégrant nouvellement le dispositif « T au Théâtre ! ». Il permet à l’ensemble des enseignants d’acquérir un discours commun autour de la pratique théâtrale (notions et termes) et de travailler autour d’exercices simples et facilement transposables en classe. Les personnes ne s’étant pas présentées en octobre dernier seront donc réinscrites sur cette demijournée de formation l’année prochaine. BILAN DE PRÉSENTS Le spectacle Le sujet - thèmes d’actualité qui ont trouvé de l’écho chez les élèves ; pour certains c’était l’occasion de se rendre compte qu’ils pouvaient s’intéresser davantage à l’actualité nationale et internationale, d’être dans une distanciation intéressante face au monde qu’ils vivent. - sujets variés, sources de nombreux échanges (aliénation par le travail, violence du monde...), abondance de thèmes. - en lien avec leur quotidien. e - abordables pour des 4 , car variés (humour, poésie et réflexion philosophique). - engagement appréciable (notamment le thème des migrants). - parfois un peu trop subtil pour des ados. Le jeu des comédiens - excellent (mélange des arts et des univers). - investissement visible, dynamisme sur scène. - des artistes complets et généreux. - très professionnels, une grande maîtrise. - le site de la compagnie a été apprécié, surtout pour le teaser qui est très bien réalisé et qui est un très bon support excellent pour l’Histoire des Arts. La scénographie - Très bien, très riche : permet de montrer que le théâtre peut occuper un lieu de diverses manières. - bric-à-brac suggestif, ouvrant l’imaginaire, poétique. - surprenant mais enrichissant. - des trouvailles qui relancent le rythme du spectacle. - du « faux éclaté ». - la scénographie était parfois le point de départ d’une scène : très intéressant de mettre cela en lumière avec les élèves. - récupération et détournement d’objets très appréciés. - le moment du dessin sur scène a été ressenti comme émouvant. La forme du spectacle - grande créativité, - surprenant, - originale, multiple, - dynamique, sans temps mort, 4 - kaléidoscope, l’œil est attiré partout, - un côté magique, - surprenant pour les élèves qui se sont posé beaucoup de questions, - multiplicité des moyens d’expression, fluidité, - part d’improvisation appréciable, - la musique en direct est un atout, e - de part cette diversité, peut-être plus abordable par des 4 , - rythme rapide bien apprécié, - le chapiteau a permis une belle proximité avec le public, - cette forme particulière a permis de déconstruire les représentations des élèves quant au théâtre, - beaucoup de retours sur le début du spectacle. La formation Réinvestissement des activités proposées lors du stage (travaux réalisés avec les élèves) - stage jugé très riche en activités à réutiliser, à la portée des élèves ; le défilé de mode burlesque a eu beaucoup de succès. Un établissement dit avoir manqué de temps pour finaliser la petite forme. - atelier d’écriture (zapping inspiré par l’actualité). - échauffement en percussions sur corps (3 dont 1 dit que cela a été difficile à mettre en place mais cela a bien plu aux élèves) et zapping (3). - petites formes à partir des retours sur le spectacle (body rythme). - travail à partir de l’affiche (2) (+1 écriture d’un dialogue entre les 4 personnages). - écriture d’une charte du spectateur. - utilisation du carnet de bord. - portrait chinois. - rédaction (après lecture) d’un article de presse. - le travail de chœur, les déplacements dans différents lieux, le thème de la gare. - le travail avec les objets (valise et foulards). - un établissement a trouvé les petites formes « trop risquées » et a choisi de présenter de nouvelles affiches ou bandes-annonces (travail en lien avec l’Histoire des Arts jugé très intéressant). - travail sur le texte fashion rap. - travail sur le collage en arts plastiques. e Rencontres avant spectacle pour les 4 Rencontres jugées positives (même avec des classes difficiles) ; importance du fait que ce soit un « spectacle vivant contemporain » et pas un « classique ». - artistes qui ont bien su se mettre à la portée des élèves, très à l’écoute. - Momette a su séduire les élèves par sa sincérité et son authenticité, un des techniciens était plus en retrait. - intérêt de connaître les compétences de chacun dans la troupe. - importance de savoir en amont si la rencontre se fera avec des techniciens et non des comédiens afin de préparer les élèves. - Rencontre avec un régisseur technique bien appréciée. - Importance des retours sur les formes présentées. Pourquoi pas un échange plus sous forme d’une pratique théâtrale ? Rencontres après - échanges fructueux, intéressants, riches. - « merci aux comédiens pour leur générosité, leur disponibilité pour expliquer et répondre à toutes les questions ». e - élèves impliqués (parfois les 3 plus inhibés...), questions variées. - éclaircissements bienvenus : surtout sur la critique sociale pour des élèves qui ne suivent pas toujours l’actualité. 5 - envisager un travail théâtral avec les comédiens. - manque de temps pour préparer les élèves. e - classes de 3 qui ont pu montrer des petites formes inspirées de la ressource. Organisation générale - Rien à signaler (5), parfait, très bien organisé (juste un collège a eu des soucis de communication, programmes, calendriers...). - contact chaleureux avec l’équipe du Grand T. - beaucoup d’infos diffusées et de documents à compléter mais des rappels qui sont les bienvenus ! - En attente de plus de pistes pour travailler l’interdisciplinarité (histoire-géo, anglais). - trop de temps écoulé parfois entre le spectacle et la rencontre après. - retrouver les indications de mise en scène données par les comédiens lors du stage. - attente un peu longue au théâtre avant le spectacle. - calendrier très serré en début d’année : effectifs des classes connus qu’à la fin de la première semaine de rentrée. - le fait de pouvoir choisir nos jours de stage en interne est apprécié. Autres commentaires « Une question : où sont passées les annexes 1 et 2 sur la body percussion (annoncées page 13 du CR) ? » « Nous les profs avons adoré le spectacle ! Le retour élèves était super positif, ils ont aimé le mélange des genres ! » « Les élèves ont pris plaisir à évoluer devant les acteurs. Quand on parle du présent, même en grammaire, ils font référence à la pièce. » « Pour une initiation au spectacle, ce n’était ni trop ambitieux, ni trop mièvre ou enfantin comme nous craignions. » « Bon choix comme première ouverture sur le théâtre. » « Les élèves ont été surpris ou gênés qu’il n’y ait pas d’histoire, mais l’intérêt d’un tel spectacle est justement de les ouvrir à autre chose. » e e « Un vrai succès pour les 4 , les 3 sont restés plus dans la retenue, peur de s’exprimer ou de n’avoir pas compris le sens. » « Le document l’après spectacle est une mine ! » « Proposer un spectacle à partir d’un texte patrimonial lors d’une prochaine programmation. » 6 TAG, QU’EST-CE QUE C’EST ? Avec Catherine Le Moullec e TAG : « série théâtrale rock en 3 épisodes poético-trash ». Lecture de la 4 de couverture (cf. annexe 2), des titres des 3 épisodes et de leurs personnages. Anne Contensou, le metteur en scène de TAG, a choisi de travailler avec cinq interprètes (quatre comédiens et un musicien). TAG est une commande d’écriture passée par la compagnie Bouche Bée à Karin Serres. Son intérêt réside en grande partie dans le fait que le texte a été pris en charge par un auteur vivant. L’autrice (comme Karin Serres se désigne) a pu suivre le processus de création au plateau et en adapter son écriture. Le travail de mise en scène s’est déroulé sur deux années. Anne Contensou, passionnée de romans noirs, est partie du constat qu’il existait peu de textes policiers pour le théâtre (genre pourtant très présent dans le roman, au cinéma ou dans les séries TV). Or, les grandes tragédies (Sophocle, Shakespeare…) mêlent plein de registres et constituent notamment d’excellents policiers ou polars ! Elle a donc décidé de passer une commande de genre à Karin Serres. Cette dernière souhaitait travailler le feuilleton, genre qu’elle a déjà beaucoup pratiqué (fictions radiophoniques lues notamment sur France Culture mais très peu éditées). Le feuilleton est un objet très particulier. Ici, il se décline en trois épisodes, nous rappelant alors le format de la série. Les opus sont indépendants les uns des autres mais forment tout de même une grande enquête. Chaque épisode a été éprouvé face à des classes de collégiens par le biais de lectures théâtralisées. Chacun a donc sa propre valeur, son intrigue propre. Le format de la trilogie s’est vite avéré être une grosse contrainte en termes de programmation (lourdeur des 3 épisodes à présenter sur 3 soirées). Afin de s’adapter aux besoins des salles de théâtre, la compagnie a alors mis en scène une intégrale plus courte (2h avec entracte) en conservant deux épisodes, le premier étant un condensé des épisodes 1 et 2 et le troisième reprenant l’épisode 3. Dans le cadre de l’opération « T au Théâtre ! », afin de respecter les contraintes de planning de chacun des établissements, les élèves assisteront au premier épisode (durée : 1h05). Chacun pourra cependant découvrir s’il le souhaite l’intégrale de la pièce en se déplaçant en soirée (gratuité sur présentation du carnet de bord – il est fortement conseillé de réserver en amont !). La compagnie a pour souhait de susciter l’envie chez les spectateurs d’aller voir la suite et fin de l’enquête. L’une des particularités du projet réside également dans la mise en place de quatre bandes-annonces théâtralisées, à jouer devant les classes en amont du projet, écrites par Karin Serres (cf. annexe 3). Chacun des teasers dure environ 10 minutes. Les quatre comédiens possèdent chacun une bandeannonce associée à l’un des personnages qu’il interprète (Guiseppe, Christel, Dark Jean-Marc et Trois points). Ces petites formes seront jouées durant les rencontres avant la représentation dans les classes. Anne Contensou sera présente sur la quasi-totalité des rencontres et sera accompagnée d’un des comédiens. Pour rappel : il est possible, lors des rencontres en bord de scène, de présenter une petite forme sur le plateau. 7 À CROCS ET À CRIS Avec Aurélia Garnier et Catherine Gicquiaud, coordinatrices théâtre départementales ÉCHAUFFEMENTS ET ENTRÉE DANS L’UNIVERS DU POLAR 1) Présentations : « le blaze » En cercle, faire le noir. Chacun son tour, braquer une lampe torche sur son visage : se présenter en donnant son prénom et s’inventer un surnom, ou « blaze ». Ex. : « Aurélia, dite Rara » / « Valérie, dite Touille » / « Sylvie, dite Vivi » / « Catherine, dite Kate » / « Manuela, dite Speedy » / « Raphaëlle, dite Noucky »… Possibilité d’utiliser également l’acronyme anglais « a.k.a » pour « also known as ». Prendre le temps d’improviser un « blaze ». Puis recommencer un deuxième tour plus rythmé, plus énergique : essayer de colorer son surnom grâce à l’intonation. 2) Prise de possession du plateau Objectif : écoute et concentration. Entrer dans l’univers de TAG. Sur fond musical de type polar (cf. annexe 4). Marcher sur le plateau, occuper l’espace, équilibrer la répartition. Marcher sans se regarder. S’imprégner de la musique, de la pénombre et de son blaze (qui commence à dessiner un personnage). Le meneur : « Des tags ont envahi la ville, des lettres de sang : tout le monde se demande qui a pu commettre ça et pourquoi ? »… Commencer à se regarder de manière menaçante, jauger l’autre en se questionnant. Puis, au signal du meneur, s’arrêter et fermer les yeux. Le meneur passe parmi le groupe : être attentif aux bruits (sons de bombe à peinture, « sss », « sshhh »), aux odeurs, aux mouvements, aux pas… Puis le meneur réveille certains « endormis » qui vont l’aider à créer ce climat de peur. Les autres restent sur place, les yeux fermés, et restent attentifs aux sons, aux déplacements, à la présence des autres, aux frôlements. Les « éveillés » font de légers bruits (papier plastique froissé, cannette qui se tord, ciseaux qui s’ouvrent et se referment, sons métalliques de couverts, chuchotements, pieds qui tapent…), changent de rythme dans leurs déplacements, essaient de faire réagir les « endormis » en les frôlant, les touchant, etc. Arrêt. Les « endormis » ouvrent les yeux. Puis inverser les rôles. Impressions : ambiance inquiétante, angoissante, sensation d’être encerclé, déstabilisant… 3) Le jeu de l’assassin Objectif : exercice de concentration. Alimenter le jeu. Sur un fond musical crispant. Utilisation des lampes-torches. Prendre possession de l’espace en s’imprégnant de l’ambiance. S’observer les uns les autres, puis poser un regard non amical, voire inquisiteur. Puis introduire des cibles : un « braqueur » suit une « victime » du regard, la prend pour cible sans qu’elle s’en aperçoive. Quand la proie est trouvée, ne pas la lâcher : la suivre à la trace comme si vous étiez son ombre. On doit sentir la peur monter et la menace s’approcher. Penser au stress, à l’urgence de quitter les lieux. S’arrêter, puis échanger un regard entre la victime et le braqueur. 8 Puis, petit à petit, sans prononcer une seule parole, le groupe convient d’une même cible. Allumer sa torche et, tout en marchant, diriger le faisceau lumineux dans le dos de la « victime ». Quand l’animateur éteint toutes les lumières (noir sec), éteindre toutes les lampes-torches : la cible se met alors à crier ! NB : dans la pièce TAG, on ressent la présence permanente d’une dualité des personnages… PRATIQUE THÉÂTRALE AUTOUR DE TAG 1) Light painting Objectif : créer un « tag de lumière » en associant geste et lumière. En groupe de 5-6, à la manière du light painting, essayer de trouver une phrase gestuelle à partir de la lumière d’une lampe-torche. Comme un prolongement du corps, engager le corps en lien avec les mots donnés. Distribuer à chaque groupe une suite de mots à tagger (cf. annexe 5) : « ∴ Blon Kila Dark Kaï Plic-ploc » Chaque groupe fait une proposition d’enchaînement, une phrase corporelle (chaque proposition corporelle correspondant à un mot). Possibilité d’introduire un fil rouge, un rappel entre les mots. Présenter sa forme collective. Puis enchaîner tous les groupes ensemble. NB : La lumière possède une place importante dans le spectacle. Cet exercice est un bon moyen de symboliser cela. L’utilisation du light painting comme système de faux graff est facile à exploiter en classe. http://www.youtube.com/watch?v=RAe30VG5CI4 2) L’hommanimalité : « la bête qui est en nous » ! Objectif : travail corporel sur la transformation de l’homme en animal. En cercle. S’échauffer rapidement le corps et marcher dans l’espace. D’un seul coup, des raidissements s’emparent d’une partie du corps (épaule, cou, genou, dos…). Un force se saisit du corps malgré lui. La marche est de plus en plus lente et difficile. Les raidissements sont de plus en plus prononcés : ils vous forcent à vous arrêter. Ce phénomène est surprenant. Vocaliser les raidissements, la douleur, la surprise ou l’incompréhension (« aahh » / « aïe ! » / « ouh »…). Penser à équilibrer la présence sur le plateau. L’être humain doit rester prédominant. Il résiste à la transformation, mais de plus en plus difficilement. Regarder son corps, prendre son temps… mais les raidissements reviennent ! Apprivoiser cette transformation, l’accompagner par le souffle. Puis, sur place, travailler sur le masque (baisser les lumières pour moins se voir) : le visage se transforme, il se raidit. Le masque devient animal : raidissement de la mâchoire accompagné d’un son guttural. Puis s’arrêter : mastiquer. Repartir en accompagnant une partie du corps. Essayer de se rassembler en chœur. Travailler sur le masque du visage et les sons. On aborde ici la notion de l’image qui se transforme d’un coup : le chœur crée la meute. L’animalité monte petit à petit et avance pour venir « chiquer » les spectateurs. Faire des sons animaux (aboiements par exemple). L’image créée donne la sensation d’être face à une meute de chiens, comme un passage du chien domestique au chien sauvage. 9 NB : les images du personnage Ulk ou du clip Thriller de Michael Jackson peuvent aider les élèves à visualiser cette métamorphose. 3) L’aboiement Penser à un chien et essayer de trouver un aboiement qui lui correspondrait, dans un climat de terreur. Commencer en groupe par un petit rire de sorcière, dans le museau. Puis travailler les résonnances du visage : « mmmh » / « baaah » / « bêêê » / « gningnin » / « crrr » / « rrff » / « aaouuuuh ». Sur une lumière baissée, chacun cherche son aboiement. 4) L’aboiement amplifié Marcher en regardant les autres et en conservant son attitude canine. Au signal d’arrêt du meneur, un premier comédien vient expérimenter son aboiement au micro situé en avant-scène. Ainsi de suite. Puis se répartir en deux colonnes : une à cour, l’autre à jardin. Un micro est disposé devant chaque colonne, en avant-scène. Chacun son tour, au micro, vient donner son aboiement. 5) La meute Objectif : créer un chœur sonore autour de l’animal. Former deux meutes. En chœur, face à face à jardin et cour, une battle entre les chiens de la ville et les « fight dogs », chiens errants bagarreurs, se met en place (sonorisée au micro si possible). Un er nd combat d’aboiements se lance : le 1 chœur aboie en menaçant son ennemi, le 2 lui répond. Un chef de meute lance des aboiements de plus en plus forts : la tension doit monter crescendo. Astuce : pour constituer un chœur facilement, former un rond dans lequel tout le monde se met à l’intérieur. Il est important de bien sentir ses camarades, de respirer ensemble. 6) Les didascalies sonores : bruits de nuit et bruits de zone Objectif : imaginer une bande-son du spectacle. En cercle, assis. À partir des didascalies sonores de la pièce (cf. annexe 6), réaliser une bande-son : tapoter les doigts au sol pour reconstituer un son de pluie, caresser le sol en ajoutant des « sshh », des « aahh », des « oouuhh » pour s’approcher du son du vent, griffer le sol pour symboliser la mer, taper du pied délicatement pour reconstituer des bruits de pas… Possibilité d’ajouter des objets de bruitages (verres en plastique, fourchettes…). NB : Les sons et les indices sonores sont des éléments très importants dans TAG. 7) Petite forme finale Former 3 groupes. Chacun devra présenter une petite forme de quelques minutes, avec un début et une fin (une entrée et une sortie). Chaque groupe travaille avec un matériau différent (cf. annexes 4-56-7-8) : Groupe 1 – Les didascalies sonores : s’amuser avec les micros pour retranscrire le climat sonore indiqué (possibilité de lire les didascalies). Groupe 2 – Le chœur humain et chien : cinder le groupe ou rassembler humains et chiens, possibilité de dire le texte ensemble ou de se le répartir. Générique très rythmique donc s’autoriser plein de fantaisies ! Groupe 4 – La liste des personnages / les répliques : associer une réplique à un personnage et former une petite forme. Réutiliser tous les matériaux vus précédemment : light painting, sons, masques, aboiements... 10 Variante : il est aussi possible de réaliser le même exercice en intégrant les consignes des 3 groupes ensemble. TAG, UN FEUILLETON THÉÂTRAL AUX MULTIPLES ENTRÉES Avec Anne Contensou, metteur en scène de TAG À partir de la liste des personnages lue en début de journée, se questionner sur les éléments qui restent en mémoire : beaucoup de personnages, des personnes ordinaires mais contrastées, présence de chiens, mélange des langues, étrangeté du personnage « sœur-frère »… L’échange met en lumière un univers déjanté, populaire, une distribution qui à l’air de représenter une société mixte, qui montre une dichotomie entre le monde civilisé et le monde sauvage. L’univers évoque le polar et plus précisément une sous-famille du polar dit « de flics ». L’intrigue semble classique (une histoire de meurtre). Les personnages sont stéréotypés, inspirés des caricatures des séries télévisuelles (personnage croqués à la manière de la BD). Le langage est familier. Présence de l’univers fantastique : les morts sont présents, les chiens parlent. Carnets de création de Karin Serres Karin Serres est une autrice très intuitive : lorsqu’elle se lance dans un défi d’écriture, elle ne possède aucune idée de la forme que va prendre sa création, ni de l’histoire qu’elle va raconter. L’embryon de sa création littéraire réside dans des images mentales qu’elle se crée et s’efforce de retranscrire dans des carnets. Très graphiques et plastiques, ces derniers sont composés de différents matériaux : collages d’images, notes, croquis, etc. Il existe une histoire derrière chaque planche : l’auteur commente, recolle au fur et à mesure que sa vision se précise. Karin Serres est issue de l’univers des arts plastiques : elle a suivi initialement une formation aux Beaux Arts. Elle est également scénographe et costumière. Cela explique donc l’urgence qu’elle ressent à réaliser des planches pour ébaucher la pièce ou le roman qu’elle écrit. Karin Serres a suivi ce même processus pour la création de TAG, pour lequel elle a réalisé un carnet par épisode (cf. annexes 9). Anne Contensou a observé ses carnets au début de la création du spectacle, puis s’en est rapidement écartée afin de ne pas se laisser trop influencer par les images (le théâtre ne possède pas les mêmes codes de représentation). Il aurait été impossible de recréer à l’identique les visions de l’auteur. 1) Décryptage des carnets À partir des extraits des carnets de TAG, prendre une minute en binôme pour décrypter une planche et formuler des hypothèses objectives : quels personnages sont représentés, les couleurs dominantes, la signification des notes manuscrites, le nom des personnes s’il y en a, les ponctuations, les images… Faire un tour de table et essayer de lier entre elles les planches, de trouver des récurrences, des thématiques communes : à partir de ce grand puzzle, quelle histoire se dessine ? De nombreux liens existent entre les planches. On y distingue notamment les personnages qui seront définitivement présents dans la pièce finale. Tout le noyau familial principal de l’histoire y est construit. Partage d’impressions : « la couleur verte revient souvent » / « images morbides » / « plein de bouts de vie mis bout à bout » / « personnages fantomatiques » / « regard d’une mère qui contrôle tout » / « restaurant routier » / « 7 langues : attention ! » / « lâcher la bride » / « impression du gars de la rue » / « griffes et T-shirt déchiré » / « l’enfant-chien ? » / « énergie / « quand Christelle va-t-elle à la 11 baraque à frite ? » / « combat de boxe » / « énergie de l’écriture et de la ponctuation » / « orange sanguine » / « goût du sang » / « un jeune homme et une dame âgée qui se laissent couler » / « glauque » / « semble être la fin » / « décor urbain autour d’une gare, peut-être désaffectée ou abandonnée » / « présence de rails et d’une 4 voies » / « mur de tags » / « immeuble sombre » / « chiens » / « pont » / « changer de peau » / « revenir à zéro, tout nouveau tout beau » / « skatepark » / « forêt » / « arbre particulier avec brouillard » / « texte écrit sur les lieux de la peur (zombies, mortsvivants) » / « portrait ancien d’une petite fille » / « impression qu’elle traverse le temps » / « féminin » / « cou et buste d’une femme » / « regard inquiétant d’une femme » / « chien de lumière » / « le passé est très présent » / « mise en garde contre une malédiction surnaturelle et familiale » / « présence de Lady Di et Al Fayed » / « notion de l’alcoolisme avec la présence d’une cannette de bière » / « personnage d’Estelle » / « oui, elle est complètement givrée » / « déguisée en indien » / « tenue de danse » / « photographie d’un spectacle » / « corps renversé : en équilibre ou déséquilibre ? » / « silhouette, ombre » / « présence inquiétante » / « mur tagué avec les 3 points » / « moustache, pipe, casquette »… Deux mondes se détachent de ces planches : celui des humains et celui des chiens. Un personnage lie ces deux univers : l’enfant-chien. On observe également un jeu entre le patronyme et l’espace (« forest »). Et un jeu sur deux zones : la forêt et le milieu urbain. Rapport à l’Italie : nouvel horizon. Où est le père ? Ambiguïté des sexes. Les chiens de lumière : est-ce une secte ? Une bande baptisée ainsi ? Qui est Kate ? Photo ancienne : feu-maman ? Beaucoup de pistes en vrac ont ici été données. En classe, s’amuser en affichant tous les l’enquête au mur. à jouer au détective éléments de 2) Les pièces à conviction Réunir des objets-clés présents dans le spectacle : les mettre dans des sacs plastiques (type congélation), à la manière de pièces à conviction et les étiqueter en indiquant l’épisode, la scène et le lieu où ils ont été retrouvés. « Objet n°1 : trouvé dans Partie 1, scène 1, près d es pompes funèbres » : bombe de peinture rouge. Quel rapport faire avec le spectacle ? Le rouge évoque le sang. La bombe de peinture, le tag. Quel délit a pu avoir lieu ? Cette bombe a-t-elle été utilisée dans le seul but de tagger ? Est-ce une arme possible ? Pourquoi près des pompes funèbres ? A-t-elle été laissée sur place suite à une fuite ? Il s’agit de la scène d’exposition : l’enquête débute donc avec cet objet ! 12 « Objet n°3 : trouvé dans Partie 2, scène 38, près du camion buvette » : une paire de gants en plastique blanc, propres. Est-ce un objet laissé par des criminels ? Par la police ? Ont-ils servi pour ne pas laisser d’empreintes ? Pour se protéger de la peinture ? Appartenaient-ils au propriétaire du camion buvette ? Tous les lieux trouvés sur les planches se rejoignent au camion buvette (lieu à la marge). « Object n°2 : trouvé dans Partie 1, scène 23, près des rails et du train » : des paillettes dorées. Objet mystérieux : est-ce un symbole ? Représentent-elles la lumière évoquée précédemment ? De la poussière d’or ? Est-ce une allusion au monde des paillettes ? Lien avec la professeur de danse ? Une robe déchirée ? Lien avec le train brûlé ? Cet indice est déroutant car il sort de l’univers ambiant. « Objet n°4 : trouvé dans Partie 2, scène 19, sous le matelas de Christel » : couteau de cuisine. Est-ce parce que ce personnage a peur ? Parce qu’il souhaite tuer quelqu’un ? On constate qu’il est propre (pas de traces de sang) : va-t-il servir à tuer ? Toutes ces pièces à conviction représentent des fils à tirer autour de l’histoire de TAG. Elles donnent des informations et des hypothèses, sans concrétiser l’enquête. Le travail sur les objets dans le cadre du polar fonctionne très bien. 3) Lecture de la scène « Qui kill ? » (épisode 1 – scène 3) (cf. annexe 10) Cet extrait est issu d’une scène-clé dans la trame de l’histoire de TAG. Faire une lecture tournante du texte et la commenter. Qu’apprend-t-on ? Le lecteur découvre ici comment la mère de Giuseppe et de Christel est morte, ainsi que le secret qui pèse autour de cette mort : il y a 30 ans, Giuseppe, enfant, rentre de l’école et trouve sa mère assassinée, dans un bain de sang avec 8 lettres bombées sur le mur. Le chien n’a rien dit. Petit rappel sur TAG Trente ans après la mort de sa mère, Giueseppe Ensam découvre un matin devant sa porte les mêmes lettres taguées sur un mur. Deux enquêtes vont donc avoir lieu en parallèle : celle de l’assassinat de sa mère (celle du passé) et celle de ce tag (celle du présent). L’épisode 1 est conçu comme une enquête individuelle mais qui prend place dans une grande enquête résolue à l’épisode 2 (celle du meurtre de la mère). Cette scène 3 est fondatrice du point de vue narratif. Il est intéressant de la lire avec les élèves, d’autant plus que l’enchaînement des scènes est très rapide et que celle-ci arrive tôt dans le spectacle. On y découvre aussi la composition de l’écriture de Karin Serres (clés sur l’histoire et sur 13 l’identité dramaturgique de TAG : mélange du réel (présent) et du rêve (passé), de l’homme et du chien)). On peut ici s’interroger sur les choix de mise en scène : comment montrer sur un plateau à la fois le rêve de Giuseppe, qui crée un flash-back, et un chien qui parle ? Présence également des chiens de lumière et des « fight dogs » : s’agit-il vraiment de chiens ? Ne seraient-ils pas une métaphore de l’humain ? Présence d’une agressivité. 4) Note sur la présence canine Les adolescents sont capables de décrypter la pièce seuls. Mais il est nécessaire de préparer en amont de la venue au spectacle la question de la présence canine et du fantastique. Ces derniers éléments n’appartiennent pas à la représentation ordinaire qu’ils se font du théâtre : il est donc important de les y préparer. Pourquoi avoir choisi d’introduire des animaux parlants ? Au fur et à mesure des épisodes, la présence canine est de plus en plus importante : elle symbolise la transformation de l’humanité. Karin Serres souhaitait questionner les contours de l’humanité (obscurité, violence, manque…). Elle s’intéresse tout particulièrement au « pas de côté » de l’humain. Pour elle, passer par la confrontation à l’animal lui permet d’interroger l’humanité-animale : de l’humain ou de l’animal, lequel a le plus d’humanité ? Qui est le plus profond ? Empathie, remords, questionnement : tout se mêle et le spectateur ne sait plus qui est le chien ou qui est l’homme. Afin de retranscrire la présence animale sur le plateau, les comédiens ont expérimenté à toutes sortes d’attitudes mais ont finalement opté pour la position debout, verticale, qui s’approche le plus de celle de l’homme. Un élément de costume (une chapka symbolisant les oreilles de chien) a été choisi pour différencier les chiens des personnages humains. La mise en scène s’est donc davantage attardée sur l’attitude que sur le costume. Pourquoi avoir choisi le chien ? Pour sa proximité avec l’homme. C’est son « plus fidèle compagnon », le témoin de la vie de son maître. C’est un animal sauvage qui a été domestiqué. 5) Atelier d’écriture : portrait de chien Objectif : approcher le personnage-chien. Tirer au sort une image de chien. Ce dernier sera le vôtre. Faire connaissance avec lui : est-il gentil ? Agressif ? Lent ? Rapide ? Aime-t-il le contact avec l’homme ou avec les autres chiens ? Est-il affectueux ? Est-il énergique ? Mou ? Qu’aime-t-il manger ? Faire ? Écrire son portrait en suivant ces étapes : 1. Compléter la phrase : « Moi, ce que j’adore faire, c’est… », 2. Compléter la phrase : « Moi, ce qui me fait le plus peur, c’est… ». 3. Nommer son chien et donner sa race (ou l’inventer si on ne la connaît pas). 4. Transcrire sur papier son aboiement, son bruit canin, en onomatopées (couinement, grognement, appel à la lune, gémissement…). Puis trouver un élément de costume parmi les vêtements mis à disposition (écharpes, bonnets, foulards, gants, chapeaux, cravate…) qui le caractériserait. Choisir un seul attribut. Sans montrer la photo de son chien, lire son portrait au groupe et donner son aboiement. Puis dévoiler la photo. Le portrait écrit aura nourri l’imaginaire de l’élève avant de passer sur le plateau, il aura donc de la matière pour incarner son personnage-chien. Exemples : « Moi, ce que j’adore faire, c’est courir le plus vite possible aux côtés de mon maître. J’aime sentir le vent qui fait voler mes oreilles, les muscles bandés qui me font avancer. Moi, ce qui 14 me fait le plus peur, c’est juste que mon maître aille plus vite que moi et me laisse derrière lui. Je l’aime mon maître. Dexter, épagneul breton. Whouff, whouff ! » « Moi, ce que j’adore faire, c’est draguer les gonzesses ! Avec ma mèche au vent, j’ai un style fou. C’est ce que me dit ma mère. Moi, ce qui me fait le plus peur, c’est de choper des dégueulasseries sur les poils, en bas des pattes. Surtout l’hiver. Ça fait pas classe… Mike, un « kislapet nain ». Yep, yep, yep !! » « Moi, ce que j’adore faire, c’est m’étaler sur le tapis du salon, dos à la cheminée, mes oreilles tombantes me cachant des regards. Moi, ce qui me fait le plus peur, ce sont les insectes, grouillant, rampant jusqu’à ma truffe. Sherlock, basset. Roauk ! » Aller plus loin : des familles de chiens se dessinent. Organiser alors des rencontres ou constituer des chœurs entre pairs. Il est aussi possible de transcrire cet exercice avec des photos d’humains. NB : les élèves ne sont pas toujours volontaires pour jouer. Cet exercice est intéressant car il leur permet de composer un premier personnage via l’écriture et l’élément de costume : la voix et le corps s’engagent un peu, le jeu vient petit à petit. 6) Entrer dans l’interaction TAG est composé de scènes brèves, donc de changements de plateau très rapides (d’où, notamment, l’économie de costumes). Les comédiens s’aident les uns les autres à enfiler leurs costumes, parfois même directement sur le plateau. Ils sont alors contraints d’entrer dans le personnage avant même d’être totalement habillés. Exercice : en demi-cercle, les costumes en tas au centre de la pièce. Un premier personnage-chien entre dans l’espace de jeu et interprète son personnage. Il lance alors un appel à la meute : un des membres vient le revêtir d’un vêtement approprié. Ce costume l’aidera à devenir chien. Cette action doit instaurer le jeu : créer un moment de connivence entre le chien central et celui qui vient l’habiller (mésentente, copinage…). 7) L’après spectacle : comment imaginer la suite ? La grande enquête de TAG n’est pas résolue au terme du premier épisode. Mettre alors les élèves en position d’enquêteur : s’amuser à imaginer la suite et tenter de résoudre la grande enquête sur le meurtre de Feue Maman. À partir d’une photo d’une des scènes de l’épisode 2 (cf. annexe 11), élaborer des hypothèses. Ici, scène d’un enterrement : que peut-on en dire ? où et quand cela se passe-t-il ? qui reconnait-on ? On 15 y reconnait Giuseppe (côté cour), un cercueil, de la pluie… Est-ce un flash-back de l’enterrement de Feue Maman ? Est-ce une exhumation (ambiance fantastique, surnaturelle) ? Est-ce un nouveau meurtre ?... Cette scène d’enterrement nous livre un indice : quelqu’un va être enterré au début de l’épisode 2. Puis accompagner cette photo d’une nouvelle pièce à conviction : « Objet n°5 : trouvé Partie 2, scène 3, sur le cadavre noyé dans la fontaine » : une paire de mitaines noires. Cet élément de costume est présent dans l’épisode 1 : il permet donc d’identifier le personnage concerné. Pourquoi est-il mort ? Qui était-il ? Qu’a-t-il pu se passer entre temps ? Quel lien faire ? Afin d’aller plus loin et de pousser l’investigation, composer à l’écrit un résumé de l’épisode 2. Il est aussi possible d’en imaginer la bande-annonce (ou teaser) ou le « previously » (« précédemment dans TAG » à la manière des séries TV), à partir du théâtre-image. Une petite forme pourra alors être proposée lors de la rencontre après spectacle. 16 AUTRES PISTES DE TRAVAIL POUR APPROCHER LA PIÈCE TAG Cf : Annexe 12 Pistes HDA Entrée par les Arts Plastiques • Le Light painting : à mi-chemin entre la peinture et la photographie, cette technique consiste à utiliser un temps d'exposition long dans un environnement sombre en y déplaçant une source de lumière ou en bougeant l'appareil photo pour créer des traces de lumières. Cf. vidéo Youtube « Lichtfaktor – DENZEN » et tutoriels. http://www.youtube.com/watch?v=RAe30VG5CI4 • • Présence dans la ville : à Nantes avec les anneaux de Buren et l’artiste light-graff Julien Breton qui s’y produit bientôt. La photographie, le cinéma, la bande-dessinée : l’esthétique du noir & blanc. TAG est inspiré de la BD Sin City, comics de Franck Miller adapté au cinéma par Franck Miller et Robert Rodriguez (référence visible au niveau de la scénographie et de la reproduction de la pluie). Œuvres de Street Art : cf. diaporama en annexe 13, bibliographie en annexe 14 et ses origines en annexe 15. Entrée par la musique • • • Travail sur les voix sonorisées. Musique live sur le plateau qui donne le tempo. Slam : cf. générique de la pièce. Entrée par la Physique-Chimie • Traitement de la lumière : notion de la diffraction (sensation intéressante pour le spectateur) + forte présence de l’électricité (are électrique). Entrée par les Lettres • • • • Histoire du roman policier : Quels sont les ancêtres du polar, quels sont les ingrédients du polar ? Schéma narratif (la fausse piste). Le polar à travers différentes époques : du roman à tiroirs aux formes plus contemporaines (la BD notamment). Cf. les conseils d’écriture pour son premier roman policier (caractéristiques de l’enquêteur, fausses pistes…). Comment la science a-t-elle nourri le roman policier ? Cf bibliographie sur le polar en annexe 16. Bibliographie indicative de BD policières : Blacksad (« Artic Nation » en particulier, univers animal et manichéen) La série XIII (pour la notion de fausse piste notamment) Agatha Christie (moins laborieux en format BD) L’Étrangleur (BD au format journal berlinois) Léon Mallet (plus classique, noir & blanc) Le Décalogue (histoires à rebours) Entrée par l’Histoire-Géographie 17 • • • Les mouvements de population sur le territoire : exode rural, regroupements dans des villescités dortoirs, émergence de banlieues, éloignement du cœur de ville. Architecture urbaine (barres d’immeubles). Idée du regroupement et de l’isolement des individus : conflit de la masse et de l’individualité. Géographie d’une ville e Faire du lien avec le polar social du XIX siècle et l’Histoire du feuilleton : extraits de journaux d’époque (feuilletons, littérature populaire…). Emergence dans la presse. Cf. annexe 11 (pistes Histoire des Arts) Aller plus loin : logiciel d’enregistrement et de mixage Audacity : téléchargeable gratuitement sur internet, il permet d’enregistrer, de mixer en multipistes. Possibilité de l’utiliser pour réaliser une bande-son, des bruitages (aboiements de chiens). Possibilité de créer des effets d’écho ou de réverbération dans l’onglet « effets ». Cette bande-son peut être utilisée pour le jeu. 18 L’APRÈS-SPECTACLE : DE L’ÉMOTION À L’ANALYSE Avec Catherine Le Moullec Aujourd’hui, beaucoup d’enseignants participant à l’opération « T au Théâtre ! » sont à l’aise avec la préparation en amont du spectacle. Or, à la lecture des bilans de « Collèges au théâtre en LoireAtlantique », Catherine Le Moullec et l’équipe du Grand T ont constatées que l’après-spectacle et la lecture de la représentation n’avaient jamais été encore travaillés dans ce cadre. Plusieurs clés de travail sont donc à explorer pour mettre en cohérence la représentation, dégager un sens critique et construire une critique. Ce travail permet d’aller au-delà du ressenti de spectateur et de comprendre la démarche artistique. Compétences à développer : permettre aux élèves de s’exprimer, puis d’argumenter et d’être capables de situer l’objet artistique (comparaisons, liens avec l’Histoire des Arts…). L’objectif serait, à l’avenir, de toujours intégrer les spectacles vus dans la liste des objets étudiés dans l’enseignement de l’Histoire des Arts, en faisant des liens entre disciplines. Dans le cadre de cet atelier de formation, les enseignants ont visionné des extraits de captations de pièces de théâtre (Cendrillon de Joël Pommerat et Paroles gelées de la compagnie Air de Lune : deux e des spectacles proposés en soirée dans le cadre du parcours des 3 de « T au Théâtre ! »). Attention : l’expérience de la rencontre avec le spectacle vivant et celle de la captation vidéo sont tout à fait différentes. Une vidéo donne dès l’origine un point de vue singulier lié aux choix de prises de vues, aux zooms etc. Au théâtre, chaque spectateur a sa propre perception du spectacle : pour des raisons concrètes (certains voient davantage le décor car ils sont plus loin de la scène, d’autres au contraire voient les détails des expressions des comédiens) ou pour des raisons plus sensorielles propres à chacun... L’exploitation de ces vidéos s’approche de la méthode d’analyse dramaturgique initiée par Michel Vinaver : pour entrer dans l’univers et l’écriture d’une œuvre, il suffit de s’appuyer sur un fragment de celle-ci. Il part de l’analyse précise d’un extrait pour comprendre le fonctionnement entier d’une œuvre, permettant ainsi d’extrapoler sur cette dernière. Les 3 temps de l’après-spectacle : • La remémoration : dire ce que l’on a ressenti (facilité ou non). • L’expression : rassembler le maximum d’éléments sur le spectacle, notamment à travers le jeu. • L’analyse : la construction de la lecture de la représentation. Conseil : s’appuyer sur l’ouvrage En scène ! (VD’AURIA Pascale, En scène ! Gulfstream, 2012), sorte d’agenda du spectateur (abécédaire) qui est une bonne aide de contextualisation pour l’Histoire des arts au collège. Les exercices de pratique ont pour but de raviver les souvenirs de l’élève et de reconstruire la représentation en groupe. En effet, tout le monde n’en garde pas les mêmes souvenirs : un travail collectif va permettre de faire émerger le maximum de détails sur le spectacle (décor, jeu, musique, costumes, etc.). 19 1) ÉCHAUFFEMENT Sur le plateau, commencer par une marche dans l’espace de façon à mobiliser le comédien. Marche dynamique. Bien regarder autour de soi. Au « top » du meneur, changer de direction (repartir dans la direction par laquelle chacun est venu). Faire des demi-tours légers, monter sur ses orteils. Rester dans le rythme après les changements de direction. Le meneur lance plusieurs « top », avant de ne plus en donner du tout : changer de direction à sa guise. S’arrêter sur place. Inspirer profondément et ralentir à l’expiration (garder les yeux ouverts). Et repartir. Les paquets Objectifs : travailler le vocabulaire du plateau, de la scène et apprendre à se connaître en groupe. Marcher. Au « top », se regrouper très vite selon la consigne donnée. Exemple : se regrouper par initiale de prénoms et proclamer son prénom, par établissement et le nommer, par décade, par goût (sucré / salé, amateurs de comédies / de théâtre dramatique, etc.). Ceux qui sont seuls, restent seuls. Cela permet de vite négocier où chacun se situe. Il faut être à l’écoute du groupe et communiquer pour se rassembler. Par exemple, pour les initiales, annoncer la sienne bien fort afin que les autres se situent, même chose pour l’âge… Aller plus loin : au « top », le meneur lance : « je veux des paquets (et non des lignes) de sportifs à cour et de non-sportifs à jardin ! » / « je veux en fond de scène cour les introvertis et les extravertis en avant-scène jardin ». Jouer les traits de caractère, donner à voir au spectateur. Le passage d’énergie En cercle, le meneur annonce la lettre “A”. Par le regard, il passe le relais à son voisin de droite qui continue l’alphabet, ainsi de suite… Le meneur peut lancer l’alphabet avec une autre lettre dans un autre sens. Les lettres se croisent. Pour compliquer davantage, lancer un chiffre. Alterner les sens de rotation de lettres et des chiffres. Qui c’est ? Objectif : travailler l’écoute et les variations. Marcher dans l’espace. Attention à se contraindre à ne pas être dans l’automatisme ! Le meneur, au centre du plateau, lance « qui c’est ? » et les autres lui répondent en chœur : « c’est toi ! ». Puis un comédien pose la même question, ainsi de suite. Contrainte : donner une intonation particulière que les autres devront imiter. Tout le monde est à l’arrêt et montre du doigt le premier comédien. Puis, tout en conservant les différentes intonations, celui qui demande « qui c’est ? » désigne du doigt une personne qui devra lui répondre en lui donnant son prénom et en l’associant à une rime en lien avec « Roi » ou « Reine ». Exemple : « C’est Nathalie, la reine des spaghettis » / « C’est Etienne, le roi des comédiennes » / « C’est Séverine, la reine des Marylines » / « C’est Gwénaël, le roi des sarouels » / C’est Karine, la reine des tartines »… Cette dernière personne reprendra l’intonation du meneur. Les duos Sur fond musical lent. Marcher. Petit à petit, rejoindre quelqu’un et marcher épaule contre épaule, proche, sans se toucher. Introduire des arrêts, des tours, des marches-arrières, des accélérations… Bien conserver la tête haute, le regard au lointain : se grandir. 20 2) LE TRAVAIL SUR L’APRÈS-SPECTACLE Après visionnage des captations de Cendrillon et Paroles gelées. Le spectacle en un mot En cercle. Se replonger dans l’extrait de Cendrillon. Un comédien donne le premier mot en lien avec le spectacle qui lui vient en tête (vu, entendu, ressenti…) et le donne à un autre qui lance son mot à son tour. Ainsi de suite. Exemples : « Hôpital » / « blanc » / « montre » / « petite » / « loupe » / « froid » / « abruti » / « geste » / « triste » / « vitre » / « dur » / « fenêtre » / « langage des signes » / « mourir » / « jaune » / « silence » / « sombre » / « portable » / « danse » / « belle-mère » / « mime » / « lumière » / « nuage »… Rassembler le plus de souvenirs possibles : ça doit aller très vite. Faire des associations entre certains mots si on le souhaite, possibilité d’en répéter. La grande traversée Objectif : exprimer les ressentis et activer sa mémoire du spectacle. Constituer deux lignes face à face : une cour, l’autre à jardin. Lorsque deux comédiens face à face croisent leurs regards, ils sortent de leur ligne respective par l'arrière et vont rejoindre le début du couloir (formé par les 2 lignes). Regard mutuel et avancée de concert jusqu'à l'avant-scène. Arrêt. Prise de parole : énoncer un « je me souviens… » ou un « j’ai vu… » / « j’ai entendu… ». Ne pas hésiter à créer du sous-texte. Dès qu'un binôme est face au public, un second se prépare à l'arrière. Possibilité d’accélérer le mouvement pour faire défiler les prises de parole. Faire varier le rythme et l'énergie. À partir de cet exercice, les phrases commencent à prendre vie : la situation créée donne du sens. Exemples : « J’ai entendu le souffle d’une mère. » / « J’ai entendu une voix étrangère » « J’ai vu des jeunes filles plus très jeunes. » / « J’ai vu des nuages. » « J’ai vu une mère mourante. » / « J’ai entendu des « sshhh ». » « J’ai entendu « espèce d’abruti » ». / « J’ai vu une femme pas vraiment amoureuse. » Le cercle des critiques : « j’ai aimé, je n’ai pas aimé » Former des duos. En cercle. Une personne avance dans le cercle et annonce un souvenir du spectacle en utilisant la formule « j’ai aimé » ou « je n’ai pas aimé ». Son partenaire rebondit en développant sa réflexion. Exemples : • « J’ai aimé la scène burlesque de l’arrivée du père et de la fille dans la maison de verre » → « Elle / Il a aimé la scène burlesque de l’arrivée du père et de la fille dans la maison de verre car c’était une note d’humour bienvenue après la scène dramatique de la mort de la mère. » • « J’ai aimé les gestes chorégraphiques du personnage au début de la pièce. » → « Il / Elle a aimé les gestes chorégraphiques du personnage au début de la pièce, car ils étaient vraiment énigmatiques… » • « J’ai aimé la main tendue de la maman pour sa fille. » → « Il / Elle a aimé la main tendue de la maman pour sa fille parce que c’était une main douce, blanche, pleine d’amour. » Il faut défendre son opinion et celui de son binôme. Ne pas hésiter à prendre son temps, à rester dans le cercle pour développer le souvenir, qu’il soit bon ou mauvais. Cet exercice permet d’aller encore un peu plus loin, de peaufiner le souvenir. Il est intéressant à réutiliser pour analyser et faire ressortir les éléments centraux de la pièce (mise en lien). 21 À savoir : le réveil du corps est très important, il permet de se replacer dans l’ambiance du spectacle vu et de se concentrer (travail sur la respiration et le relâcher du corps). Il permet de brasser à la fois des émotions (personnelles et voulues par le metteur en scène) et des éléments de scénographie. Par ailleurs, les exercices « Je me souviens » et le « cercle des critiques » peuvent aussi être réalisés autour d’une table. Dans tous les cas, il faut noter les souvenirs qui restent et ressurgissent. Pour aider à la remémoration, l’enseignant peut guider la séance en posant des questions plus pointues. Ex : Y avait-il de la musique ? Qu’avez-vous remarqué à tel endroit, à tel moment ? Il est également possible, les yeux fermés, de se remémorer toute la soirée du spectacle, comme une expérience (sorte de relaxation guidée par l’animateur) : « Rappelez-vous, c’était vendredi soir à Quai des Arts… ». Commencer par revoir son arrivée au théâtre (comment est le lieu ? que voit-on en premier ? y avait-il du monde ? des affiches ?), puis l’entrée dans la salle (où est-on placé ? à côté de qui est-on assis ?), puis le plateau (que voit-on sur scène avant que la pièce ne commence ? Choisi un objet qui te semble important et fais-en le tour...). Se rappeler quelles étaient les premières et les dernières images du spectacle. Enfin, l’animateur dirigera les jeunes vers une scène en particulier (les faire focaliser). D’AUTRES EXERCICES ET PISTES DE TRAVAIL Analyse et lecture chorale En 3 groupes : 1. Inventaire de la lumière et de ses effets 2. inventaire des costumes 3. inventaires des objets et accessoires / ou des éléments de décors Faire une liste objective, soumise ensuite à l’ensemble des groupes par un rapporteur. Puis, si cette liste était un article qui rendait compte du spectacle, quel titre lui donner ? Présenter le tout en lecture chorale, sans interprétation : lire l’inventaire. Et faire compléter la liste aux spectateurs s’ils pensent à d’autres éléments. Exemple : inventaire des objets et accessoires : le sac à dos, le téléphone portable, la valise, le lit, l’ampoule, l’armoire, l’album photos, la couverture. Quel titre donner ? « Presque rien ». Les objets sont peu présents et servent à dire l’essentiel. Ils sont très symboliques (sens concentré sur la montre de Cendrillon). Les choix d’objets sont donc très signifiants. Un choix minimal pour dire beaucoup… La petite forme théâtrale Créer une petite forme, statique ou animée. Par exemple, rejouer une image du spectacle en faisant une phrase gestuelle. Possibilité de combiner la phrase gestuelle avec une lecture chorale en simultané. Cet exercice peut-être utile pour présenter une petite saynète devant les comédiens lorsqu’ils se déplacent dans l’établissement. La contrainte du temps ne nous a permis que d’essayer quelques exercices. Vous trouverez toutes les pistes de l’après-spectacle et des méthodologies pour l’analyse de la représentation, qui est la phase ultime et nécessaire du parcours autour d’un spectacle, dans la ressource mise en ligne sur le site du Grand T ou de l’action culturelle du rectorat. 22 PÔLE LE PUBLIC ET MÉDIATION CONTACTS : Manon Albert 02 28 24 28 08 [email protected] Caroline Urvoy 02 28 24 28 17 [email protected] LE GRAND T BP 30111 44001 Nantes Cedex 01 Tél 02 28 24 28 24 Fax 02 28 24 28 38 De nombreuses pistes ou ressources pédagogiques sont à votre disposition sur le site du Grand T à la rubrique « Pour les enseignants ». Rendez-vous vous sur : http://www.leGrand randT.fr/ressources/pistes -daccompagnement daccompagnement 23