sun tunnels - Cindy Tardiou
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sun tunnels - Cindy Tardiou
SUN TUNNELS de Nancy Holt Tardiou Cindy Espaces Utopiques Licence 3 Info Com Groupe 2 SUN TUNNELS Nancy Holt PRESENTATION Les «Sun Tunnels» (1973 - 1976) de Nancy Holt caractérisent une installation de 4 tubes de béton situés aux Etats-Unis dans le désert de l’Utah, lieu isolé du reste du monde (la ville la plus proche étant à 60km), avec un horizon lointain, de manière à avoir une vue complète du ciel. Les tubes sont disposés en X, alignés de face par paire, et orientés dans l’axe du soleil, en fonction des solstices. Ainsi, durant les jours antérieurs et postérieurs du 21 juin (solstice d’été) et du 21 décembre (solstice d’hiver), les levers et couchers de soleil sont visibles dans l’alignement des tubes nord-est, sud-ouest et nord-ouest, sud-est. D’autre part, les tubes sont percés de trous de différents diamètres représentant les motifs de quatre constellations célestes (le dragon, Persée, la Colombe et le Capricorne) dans chaque tube. On peut alors voir grâce à la lumière du soleil ou de la lune les constellations se refléter dans les tunnels. L’objectif pour Nancy Holt est de capter les variations de la lumière du soleil, afin de placer le spectateur dans une position contemplative et méditative, et de faire l’expérience de la perception. En quoi cette oeuvre s’inscrit dans, par et pour la question d’utopie ? Par cette analyse, je vais démontrer que l’oeuvre a pour origine la quête d’un lieu idéal, s’incrit dans un dispositif utopique et a pour objectif une réflexion utopique personnelle. 1 LE VOYAGE ET LA QUÊTE D’UN LIEU IDEAL L’utopie est dérivé du grec «topos» (lieu), précédé de la lettre «u» (sans), ce qui signifie «sans lieu, absence de lieu». Dès lors, l’utopie est une illusion puisqu’elle désigne un lieu qui n’existe pas. L’utopie se rattache ainsi à l’idée d’impossible, mais paradoxalement, Thomas Moore, à l’origine du terme, le voyait comme un élargissement du possible, et l’existence d’autres modes de vie possible. On parle également d’utopie comme étant «la poursuite d’une chimère», donc il existe un certain paradoxe entre un monde inaccessible mais pourtant que l’on souhaite poursuivre, entre une illusion et une réalité potentielle. Ainsi, progressivement dans l’histoire, l’utopie devient un monde vers lequel on tend, qu’on aspire, un dépassement de soi et une recherche de nous-même. En quoi l’œuvre s’inscrit à l’origine par la question d’utopie ? La pousuite d’un lieu idéal Nancy Holt, artiste plasticienne du 20e siècle qui s’intéresse au Land Art, s’inscrit totalement dans la notion d’utopie et tout d’abord par cette recherche de soi et du lieu idéal vers lequel elle aspire pour élaborer son œuvre. L’artiste va en effet consacrer près de 2 ans à la recherche de ce lieu, ayant déjà l’idée en tête. Selon elle, l’endroit est unique et non reproductible. Elle explique d’ailleurs «Les Sun Tunnels peuvent uniquement exister à cet endroit particulier, le travail s’est développé à partir de son emplacement.» La recherche d’un lieu idéal fait partie de la notion d’utopie et s’intègre à l’expérience de l’œuvre. On recherche quelque chose qui nous échappe, un monde parallèle qui pose une réflexion sur ce que l’on est. Cette notion de dépassement de soi fait partie d’un des principaux sujets de l’œuvre. Certains artistes se consacrent d’ailleurs entièrement à cette recherche et engagent une réflexion sur la temporalité de leur existence, par le biais de la trace qu’ils laisseront dans leurs parcours. C’est le cas de Richard Long, «A line made by Walking» ¹, qui retranscrit physiquement cette trace, mais aussi Hamish Fulton est ses «artistic walks» ², où la marche est l’expérience même de l’œuvre, un potentiel de transformation et de dépassement de soi. C’est le principe même expliqué par Hegel et le schéma existentiel ³ : l’introduction d’une forme dans la nature ne vise pas simplement à produire un objet mais aussi à prendre conscience de soi-même, et en cela, l’homme, contrairement à la nature, existe 2 fois puisqu’il se reconnaît en soi et pour soi : il prend conscience de luimême comme esprit théoriquement, par introspection, mais aussi par son action sur son environnement. L’introduction d’une forme humaine dans la nature permet de transformer une extériorité à partir d’une intériorité, la trace laissant à l’individu la possibilité de s’observer et de se retrouver comme capacité à transformer le réel. L’idée d’une trace est également suggérée dans l’oeuvre : la trace est mémorielle, induit un vécu, un ressenti en amont de l’arrivée face à l’œuvre, et ce vécu s’illustre par un voyage personnel, d’introspection. ¹ Photographie N&B issue d’une performance, 37,5 x 32,4cm, 1967, Tate Modern, Londres ² «Into a Walk Into Nature», in Land and Environnmental Art, 2001 ³ «Phénoménologie de l’Esprit», 1807, Chap IV, La conscience de soi 4 5 Huile sur toile, 139,1 x 374,6cm, 1897-1898, Musée des Beaux-Arts de Boston, Etats-Unis Conte philosophique, première parution en 1796 Le processus d’accès à l’oeuvre : le voyage L’utopie s’accroche à l’idée d’un voyage vers un au-delà que l’on ne connaît pas encore et que l’on aimerait connaître, et c’est exactement ce que Nancy Holt cherche à développer. Puisque le lieu est isolé du reste du monde, les spectateurs souhaitant accéder à l’œuvre vont devoir parcourir un itinéraire inconnu, reculé, ce qui n’est pas un hasard. L’artiste cherche en effet à procurer au spectateur le même sentiment qu’elle a eu en cherchant son lieu idéal. En cela, l’œuvre de Nancy Holt ne se caractérise pas seulement par sa présence physique mais par le processus permettant d’y accéder : on parle d’ailleurs de pèlerinage. Les spectateurs voulant accéder à cette œuvre sont aussi des voyageurs qui doivent traverser une partie du désert, trouver le lieu qui n’est pas très accessible, ce qui demande un effort personnel. Et puisqu’il s’agit d’une œuvre de Land Art, le principe des Sun Tunnels repose sur une expérience de déterritorialisation : sortir de son territoire pour aller sur l’œuvre, où le trajet fait partie de l’expérience de l’œuvre. Ainsi, rien qu’en amont, l’œuvre permet au spectateur d’accéder à une certaine perception et un ressenti personnel : chacun se fera sa propre idée de l’œuvre en fonction du parcours qu’il aura réalisé pour y accéder. Ce travail de Nancy Holt illustre en quelque sorte les procédés du voyage initiatique : une quête permettant un apport d’expériences et de connaissances. Le thème du voyage est donc particulièrement présent, et Paul Gauguin suggérait également cette notion de voyage initiatique. Par exemple, à travers l’œuvre «D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ?» 4, il représente la nature tahitienne. A travers ce tableau, peint à Tahiti, Gauguin nous fait également accéder à l’œuvre par un ressenti. Le spectateur se projete ainsi dans un lieu paradisiaque, perdu et lointain où l’on y fait la découverte de l’île, une des principales caractéristiques de l’utopie. En quête d’un profond renouveau existentiel, Gauguin se retrouvera sur une terre encore protégée et pure, où les habitants vivent en harmonie avec la nature. Aussi, l’artiste parvient à suggérer dans son tableau les principes fondamentaux de l’existence humaine et de ses évolutions, ses expériences, de sa naissance à sa mort. En cela, l’œuvre suggère également un processus. La nature tahitienne est également représentée comme une utopie dans «Supplément au Voyage de Bougainville» de Denis Diderot 5. Par le dialogue fictif entre les personnages A et B, on assiste à un discours philosophique qui remet en question la société occidentale, en présentant la vision d’un lieu idéalisé, hors de portée, où s’établit un paradoxe entre l’accessible et l’inaccessible, l’illusion et le réel, ce que l’on tend à accéder mais dont la réalisation pose avant tout la question d’un choix. 2 SUN TUNNELS : DISPOSITIF ET PAYSAGE UTOPIQUE L’œuvre Sun Tunnels s’inscrit dans une catégorie historique de l’histoire de l’art où la question d’utopie est particulièrement intéressante : le Land Art. Les œuvres de Land Art sont in situ: ce ne sont pas des lieux habituels d’exposition, et l’on se sert de la forme artistique pour réintroduire l’art dans la nature, en représentant l’homme dans son interaction avec celle-ci. Les œuvres sont souvent monumentales, processuelles et changent notre perception de la nature. Mais surtout, Le Land art, par sa réintroduction de formes dans la nature permet une réflexion sensible, une expérience complète et une conscience de son rapport à la nature. L’œuvre de Nancy Holt comme je l’ai expliqué précédemment, permet déjà une réflexion en amont, avec l’expérience de déterritorialisation, mais cette réflexion se produit également grâce à l’expérience reterritorialisation, où l’on éprouve un sentiment particulier, un ressenti au moment de l’arrivée sur l’œuvre et après. Comment s’effectue cette expérience de reterritorialisation ? En quoi l’œuvre s’inscrit-elle pour la question d’utopie? La contemplation esthétique d’un paysage Lorsque l’on arrive devant l’installation de Nancy Holt, on accède à une contemplation et un rapport esthétique à la nature, et plus particulièrement au désert. C’est une nature immense, hostile et les 4 tubes de bétons, qui prennent la fonction d’abris, vont encore plus mettre en avant le rapport immersif de la nature. L’artiste par l’introduction de ces formes dans cette nature contribue à un art perceptuel. En effet, Nancy Holt va profondément changer notre perception du désert, car l’installation suggère plusieurs points de vue. Elle explique en effet que vu de loin, la structure semble très grande, puis lorsque l’on se place au centre de l’œuvre, notre espace perceptif s’ouvre et la vision se prolonge et enfin lorsque l’on se trouve à l’intérieur des tubes, l’environnement est clôturé et le paysage vient s’encadrer à chaque extrémité. En regardant depuis l’intérieur d’un tunnel, on accède à un point de vue particulier du désert et l’impression d’une submersion, d’un écrasement encore plus intense. Cette recherche de points de vue multiples est également présente dans l’œuvre « Spiral Jetty » du mari de l’artiste, Robert Smithson 6. Sous la forme d’une spirale, le spectateur est immergé dans l’œuvre mais il faut plusieurs points de vue pour comprendre comment celle-ci s’organise, ce qui participe aussi au processus d’immersion et l’impression d’écrasement. A l’intérieur des tunnels, la nature est délimitée, unifiée sous un regard esthétique comme paysage. On est attiré par l’horizon au loin, et cela fait inévitablement référence à l’horizon esthétique unifié dans les représentations artistiques en peinture. Par cette contemplation, l’installation de Nancy Holt nous renvoie aux principes d’esthétisation de la nature : d’un rapport pragmatique, l’homme est passé à un rapport esthétique par l’invention du paysage et de la perspective (structure d’une illusion de profondeur en fixant un point de vue idéal). Le point de fuite dans l’installation est pour sûr le soleil, au centre du cadre, vision utopique d’une recherche d’un idéal. Les lignes du paysage semblent en effet converger vers un point de fuite central, tout comme la fresque du peintre Raphaël, «L’école d’Athènes» 7, où dans une perspective linéaire, sont représentés en point de fuite les philosophes Platon et Aristote, afin de montrer la place centrale de l’Homme et de la connaissance. Les principes de construction d’une représentation picturale sont donc bien les mêmes dans l’installation. Ce procédé d’esthétisation de la nature, Anne Cauquelin en fait référence dans son livre «L’invention du paysage» 8. Elle explique que la nature s’est transformée progressivement en paysage à travers la notion de perspective et de cadrage, qui permet de contenir l’immensité de la nature, ainsi qu’à travers l’utilisation d’au moins 2 des 4 éléments (eau, air, feu et terre) pour participer à la poétique du paysage. Les Sun Tunnels sont clairement une représentation du procédé de perception du paysage, par le cadrage, et par la confrontation du ciel et de la terre. Ainsi, à travers la notion de paysage, la nature est vue comme un modèle, une source d’inspiration, avec une conscience profonde de son appartenance, mais paradoxalement, il y a la conscience d’une finitude, d’une coupure, de par cette impression, d’écrasement. Ce paradoxe a déjà été pris en compte par les peintres romantiques, qui n’hésitaient pas à opposer l’homme à la nature, comme pour le tableau de Friedrich, «Le voyageur contemplant une mer de nuage» 9 . La toile montre le sentiment qu’éprouve l’Homme face à cette immensité qui le dépasse, son désir de fusion, de s’élever tout en sentant une fragilité face à son infinie petitesse. De plus, Nancy Holt cherche à faire de la nature le milieu et le matériau de l’expérience esthétique, puisque les 4 tubes de béton s’intègrent parfaitement dans le paysage, les matériaux étant les mêmes que ceux du terrain auquel ils appartiennent. Ce procédé démontre davantage que la nature est prise pour modèle et est source d’harmonie. On peut citer pour référence «l’Igloo de Giap», de Mario Merz 10. Construit avec des sacs plastiques remplis de terre, et par son inscription en spirale, Merz établit un rapport entre l’homme et la nature, l’abri et la forme organique. L’installation de Nancy Holt est d’une manière vue comme un tableau, une « fenêtre ouverte sur le monde », avec une construction d’un paysage identique aux toiles classiques, idéalisées. Mais bien plus qu’une contemplation d’un paysage, par la confrontation entre le ciel et la terre, l’artiste cherche à faire prendre conscience au spectateur son appartenance au Cosmos. Une interface entre un paysage intérieur et extérieur En découvrant enfin le lieu, Nancy Holt fut prise d’un sentiment très profond de communion avec l’endroit. Ce site immense, intemporel et désertique car reculé de l’homme, fut une révélation pour elle. C’est d’ailleurs cette idée de communion qui est à la base de l’expérience de l’œuvre, l’installation proposant au spectateur une nouvelle expérience du désert et des particularités spatiales et temporelles du lieu. L’artiste, en insérant ces tunnels dans la nature, modifie grandement le paysage en le questionnant. L’œuvre est englobante et se réfère au ciel, à la cosmologie, permettant une réflexion ainsi qu’un comportement méditatif. Cet effet est obtenu par l’orientation des 4 tubes, où lorsque l’on pénètre à l’intérieur d’un tube, l’image observée est à la fois celle d’un paysage mais aussi la projection de l’espace, représenté par les tâches de lumières projetées grâce aux trous disposés sur les buses et qui définissent les constellations. En cela, l’œuvre à un rapport à la temporalité puisque le spectateur, afin de comprendre le dispositif, devra rester un certain temps pour constater les transformations des formes et figures des ombres, des couleurs dues aux mouvements de la lumière de la lune et du soleil, offrant des fragments de paysage. Série de photos depuis un des tunnels, Nancy Holt, 1976 Ce rapport au temps fractionné dans le paysage ressemble fortement au travail de Fong Qi Wei dans sa série «Time is a dimension» 11. Egalement influencé par les variations du soleil, il assemble ses clichés pris à différents moments de la journée en une seule photo. L’objectif est le même : à travers un point de vue multiple et esthétique, le temps nous est représenté physiquement, permettant de le percevoir d’une manière différente, sous plusieurs formes ou couches. Le rapport au temps est donc indissociable à l’environnement auquel il est rattaché. Nancy Holt parle de « temps universel » puisqu’il existe une ambivalence entre la temporalité présente par les variations de la lumière, et un aspect intemporel du paysage environnant. En effet, le sol n’ayant certainement jamais été foulé auparavant, on prend conscience de la Terre comme étant une planète, et de son rapport à l’espace, donc d’une dimension cosmique du temps qui nous dépasse. Grâce à ce dispositif complexe et bien pensé, l’artiste cherche alors à faire de l’œuvre l’expérience de la perception : le spectateur appréhende l’œuvre par son implication physique, sa découverte au niveau visuel et sensitif, lui permettant de stimuler son système perceptif, et donc de prendre conscience de luimême. 6 7 8 9 10 11 12 Aussi, l’artiste va chercher à produire l’effet inverse de la relation du ciel à la terre : ce n’est plus le ciel qui sert de projection pour voir les étoiles mais les tunnels (donc la Terre) qui vont permettre de projeter les étoiles grâce aux trous, par la lumière du soleil ou de la lune. On peut donc en déduire que l’artiste voyait son œuvre comme une sorte de médiateur réunissant le ciel et la Terre, mythe de l’homme et de son désir de conquête, de découverte, de liberté. L’installation cherche aussi à réunir 2 états psychiques : le fait d’être conscient de sa présence sur Terre mais aussi le fait de prendre en compte l’univers comme d’une présence infiniment plus grande, non négligeable. L’artiste établit un rapport à l’espace et offre une nouvelle lecture du paysage dans son installation tout comme l’artiste James Turrell et ses constructions architecturales nommées «Skyspace» 12. Ce concept consiste à faire un cadre au plafond au sein d’une pièce close, attirant le spectateur vers le ciel, qui devient véritablement un «tableau» à contempler. Les Skyspaces sont destinés, tout commes les Sun tunnels, à faire l’expérience de la perception, du temps qui passe, de notre relation au monde, entre un paysage intérieur et extérieur. CONCLUSION L’installation est donc une interface, crée un lien entre le paysage intérieur, et le paysage extérieur, entre soi et le monde, entre une réalité que l’on connaît et un autre, un ailleurs infini et indescriptible qui nous fascine et que l’on tend à connaître, on peut ainsi parler d’une réflexion utopique. J’ai choisi cette oeuvre car je la trouve captivante, immersive, dans laquelle je peux me projeter facilement pour trouver des points communs avec mes objecifs personnels et professionnels. Cette oeuvre m’évoque le futur, et reflète bien le désir d’aventure, de découverte que peut offrir le voyage, permettant d’en ressortir enrichi, ce qui correspond à mes motivations dans le cadre de mon stage en Angleterre, qui je l’espère, sera riche en nouvelles expériences et opportunités profitables. Enfin, en terme d’objectifs à long terme, je souhaiterais si possible m’orienter vers un master à l’étranger, et d’une manière générale, voyager à travers le monde, et je trouve en cela l’oeuvre de Nancy Holt très évocatrice, métaphore d’un besoin de renouveau, d’une ouverture vers de nouveaux horizons. Installation de Land Art au Grand Lac Salé, 1970, Salt Lake City, Utah Fresque du Palais du Vatican, 440 x 770cm, 1509-1512, Chambre de la Signature Enquête philosophique, p.101 , 2004 Huile sur toile, 94,4 x 74,8cm, 1818, Kunsthalle de Hambourg, Allemagne Sculpture d’art contemporain, 120 x 200cm, 1968, Centre Pompidou, Paris Série de photographies, dès 2013, Institute for the Future Gallery, Palo Alto, Californie Série d’oeuvres architecturales, 1970, Etats-Unis Installation de Land Art 4 tubes de béton (22 tonnes) 6m de long sur 2,5m de diamètre Great Salt Desert, Utah, Etats-Unis 1973 - 1976