004 2011 07 09 CR Conseil national Mouvement Démocrate

Conseil national du Mouvement Démocrate
du 9 juillet 2011
Deux points à l’ordre du jour de ce Conseil national :
- Débat de politique générale
- Débat sur le Règlement intérieur national
Débat de politique générale organisé en deux parties : allocution de François Bayrou, puis débat
avec l’ensemble des Conseillers nationaux.
Allocution de François Bayrou
Un indicateur important pour mesurer l’état de la France nous est donné par le commerce
extérieur : au mois de mai 2011, déficit de 7,5 milliards d’€uros ; au mois d’avril, déficit de 7,2
milliards d’€uros. Accélération, due à la chute des exportations et l’augmentation des importations,
qui traduit le manque de compétitivité des produits français.
Aucune des deux majorités potentielles n’est en mesure d’assumer le contrat social nécessaire
pour maintenir le niveau de vie et de service de la société.
La courbe du commerce extérieur s’est infléchie en 2003. Bénéficiaire en 2001/2002, elle est
déficitaire de 5 milliards d’€uros en 2004, de 7 milliards d’€uros en 2007… Il n’existe pas à gauche
une majorité capable de mener la politique nécessaire sur ce point
Alors que la France accuse un déficit de 80 milliards, l’Allemagne affiche un excédent de 150
milliards ; ce résultat est dû à la création de conditions politiques de rigueur et à une coalition du
centre-droit et du centre-gauche. La France est déficitaire à l’égard de tous les pays de la zone €uro,
sauf la Grèce. Il faut proposer un chemin politique qui réponde à cette urgence.
Une solution fausse serait de fermer les frontières. Mais il faut exiger la loyauté dans les
échanges, par exemple à l’égard de la Chine qui sous-évalue sa monnaie.
La situation politique actuelle est préoccupante. Projet et démarche politique doivent aller
ensemble. La droite propose des solutions injustes et la gauche des solutions irréalistes, alors que se
posent des questions cruciales pour notre société :
- question cruciale de l’éducation,
- question liée à l’énergie avec le dilemme réchauffement de la planète / sortie du nucléaire,
- problème de la santé et de la dépendance,
- question de l’immigration, sachant qu’il n’y a pas d’intégration sans emploi,
- question de la sécurité.
Des erreurs flagrantes ont été commises : les 35h par la gauche, le bouclier fiscal à droite. Elles
sont la conséquence d’un abus de pouvoir, parce qu’il n’y a pas d’équilibre de pouvoir, pas de liberté
de pouvoir, à cause de la dépendance du Parlement par rapport au Gouvernement. Or, face aux deux
grands partis, l’addition des minorités représente plus de la moitié du corps électoral.
La situation de la France est délicate, aussi fragile que celle de l’Espagne et de la Grèce. D’où
l’importance de notre mobilisation.
Débat avec l’ensemble des Conseillers
L’éducation
Un défi à relever est celui de la formation de nos élites ; nous sommes dans une situation de
divorce entre l’intelligence et la pratique.
Il faut se démarquer du discours actuel sur les rythmes scolaires ; le véritable problème est
celui de la transmission des savoirs.
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De : Conseillers nationaux Midi-Pyrénées |
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du 9 juillet 2011
Face au problème de la transmission, le Centre manque de crédibilité.
L’éducation doit prendre en compte les élèves, les professeurs et les parents : ils sont tous
également concernés.
L’intégration est en panne parce que l’éducation est en panne. La question de l’éducation est
prioritaire.
Marielle de Sarnez
La réforme des rythmes scolaires est indispensable et à mettre en relation avec la transmission
des savoirs.
L’économie
Nous sommes dans une situation de désindustrialisation.
Les chambres de commerce et les chambres des métiers coûtent très cher pour un service
rendu faible. Ne serait-il pas nécessaire de les fusionner ?
Le débat sur les salaires et sur les 35h n’est pas pertinent. Le problème est celui des
entreprises. Il faut avoir des plans d’aide et des plans de subventions, diriger le rôle des banques.
Les PME ne connaissent pas toujours les subventions possibles, d’où la nécessité de leur
proposer des aides dans leur recherche.
Il est nécessaire de réindustrialiser la France, mais sans accuser les pays émergeants. Il est
nécessaire de créer une gouvernance économique mondiale pour un rééquilibrage entre les pays.
Il faut créer un modèle original pour faire tourner l’économie. Les chiffres de l’emploi sont à
revoir. Le problème du chômage des seniors est entier et est à mettre en parallèle avec la réforme
des retraites qui ne manque pas d’intérêt.
François Bayrou
Il faut en terminer avec le vocabulaire de rigueur, qui est synonyme de coupes claires. Il faut
créer une dynamique pour asseoir le niveau de vie actuel sur la création d’entreprises ; ne pas être
primitifs, mais créatifs. Cette dynamique ne peut être bâtie que sur des sources de richesses fiables
(compétences, savoir-faire, formation, innovation…)
Le principal reproche que l’on peut faire aux 35h est celui de sa mise en œuvre sans
concertation avec les partenaires sociaux. En Allemagne, la réduction a fait l’objet d’accords de
branche.
Cependant, le problème des 35h n’est pas fondamental. Le temps de travail n’est pas la
variable d’ajustement. Mais, ce qui est important, ce sont les contraintes normatives, l’imposition
excessive des PME. Le consommateur doit être informé sur la localisation de la fabrication de ce qu’il
achète.
C’est à l’intérieur de la zone €uro que nous sommes en déséquilibre.
Il faut soutenir ce qui marche, aider ce qui est moyen, reconquérir ce qui n’existe plus.
Robert Rochefort
Nous avons trois adversaires, la droite, la gauche, et l’organisation technocratique du système.
L’énarchie, qui se caractérise par le fait de savoir tout, se manifeste dans une attitude d’arrogance et
de mépris. A l’origine, les énarques avaient pour ambition de servir l’Etat, puis entrer dans les
grandes entreprises, maintenant entrent dans la finance.
Les chambres des métiers et du commerce sont des réseaux à maintenir pour les petites
entreprises.
En Allemagne, les ¾ des automobiles vendues sont fabriquées en Allemagne. En France, le
rapport est inverse. Il faut mener de front une réforme à l’allemande et éviter le creusement des
inégalités. L’important est de redonner de l’espoir.
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L’écologie
Il faut reprendre la main sur les questions écologiques : les énergies, la relocalisation de
l’emploi.
Yann Wehrling
Les enjeux environnementaux sont importants. On assiste à une perte de cohérence des
grands partis, de l’écologie modérée avec l’écologie radicale représentée par Eva Joly. C’est une
chance pour le MoDem. Le travers de l’écologie est d’enfoncer des portes ouvertes et d’être contre
tout : ils se font entendre sur les sujets d’opposition. Ils croient qu’ils ont une rente avec leur
étiquette, ce qui pose la question de leur crédibilité.
Les enjeux énergétiques : ne pas trop dépendre du nucléaire, avec l’échéance de 2050. Nous
avons beaucoup de solutions devant nous ; il faut se montrer réaliste.
Les problèmes de société
Il faut faire appel à la conscience des gens, avoir une exigence de rigueur pour promouvoir la
justice sociale et faire des propositions de relance.
On commet une erreur sur la grille de lecture de la société de la société en pensant lutte des
classes. La segmentation du corps social a évolué, avec un déclassement des classes moyennes et la
constitution d’un groupe important d’exclus. Le système éducatif est inadapté à la réalité sociale.
Il faut prendre en compte les précaires de notre société, les différentes minorités.
L’indicateur du chômage est à revoir, la délinquance à prendre en compte différemment. La
segmentation des problèmes paralyse l’action, et provoque un rejet du politique. Les deux leviers
d’action sont l’économie et l’éducation. Comment résonner cela dans le quotidien ?
Il faut prendre en compte le problème des logements, la disparition des subventions...
La situation des prisons est inquiétante. Plus de la moitié des détenus a un niveau scolaire
d’une classe de 6ème. Les conditions de travail en milieu carcéral sont déplorables : pas de couverture
maladie, des rémunérations du travail très faibles. On se trouve confronté également à un problème
de surpopulation carcérale et des moyens humains insuffisants.
Comment financer la dépendance ? Résoudre le problème des médecins ?
François Bayrou
Pour répondre aux problèmes de société, nous devons faire des promesses crédibles.
Marielle de Sarnez
Une réponse aux problèmes de la surpopulation carcérale réside dans un plus grand recours
aux travaux d’intérêt général et une révision de l’échelle des peines.
Les institutions politiques, les échéances électorales
Un questionnement sur nos institutions s’impose. Elles sont bloquées depuis les années 80,
soumises à une mauvaise gouvernance. Un simple lifting suffit-il ou faut-il remettre en cause les
institutions de la 5ème République dans laquelle le Président de la République a une trop grande
importance ?
On assiste à un rejet complet du politique. Comment obtenir un réveil politique ?
Comment répondre à tous les défis sans majorité à l’Assemblée Nationale ? Se pose le
problème de notre identité et des alliances.
L’élection présidentielle mobilise beaucoup de monde. Dans le même temps on constate un
divorce entre la population et les élus.
Le défi semble plus compliqué qu’en 2007 : l’extrême droite et l’extrême gauche sont plus
structurées.
Il faut opérer un changement de l’état d’esprit, travailler à une méthodologie du changement.
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François Bayrou
L’élection présidentielle est une question de personne, dans laquelle l’attitude des militants
est importante. Les gens ne votent pas parce que cela ne sert à rien. Ils voteront à l’élection
présidentielle s’ils pensent que cela sert à quelque chose. On se trouve confronté à une
méconnaissance des instances représentatives. De plus, l’élection présidentielle est une heure de
vérité face aux questions qui se posent dans notre société.
Le révélateur des primaires d’Europe-Ecologie est la position dominante du noyau dur. Au parti
socialiste, François Hollande représente l’aile modérée et Martine Aubry les radicaux. Seule une
majorité centrale peut répondre aux attentes des gens. Notre style de campagne dépendra des
propositions de la droite et de la gauche.
Pour les législatives, la situation sera à voir, département par département.
L’important est qu’il faut un projet qui change les majorités.
Marielle de Sarnez
Il est nécessaire de réformer l’organisation des pouvoirs. En même temps se pose la question
européenne, avec une crise profonde de l’Europe de la solidarité, une crise de la politique migratoire.
Sur le plan intérieur, des affrontements inutiles empêchent de réformer le pays. Nous devons
être un mouvement rassembleur, développer notre capacité à rassembler. Pour cela, il faut faire
bouger nos propres frontières, être un parti d’ouverture.
François Bayrou
Il faut constituer une banque de données des compétences personnelles et opérationnelle des
Conseillers nationaux.
Nous devons apparaître sous le signe de l’ouverture et de la capacité à rassembler.
Règlement intérieur national
Marc Fesneau présente les modifications apportées au règlement intérieur national, modifications
introduites dans un but de simplification. Un exemplaire a été remis aux adhérents.
François Bayrou demande à ce que nous mobilisions un maximum de personnes pour participer à
l’Université de Rentrée qui sera une étape, suite à la montée en puissance durant l’été, et dans le
lancement de la campagne présidentielle.
Compte rendu établi par les Conseillers Nationaux de Midi-Pyrénées (Collège des adhérents) :
Dominique CALONNE, Marie-Agnès ESPA, Ludovic GATE, Christian-Emmanuel GRAU, Michel
LEVIAUX, Henriette RELAIX, Rudi SORDES et Françoise WEBER.
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