Le grand frisson de l`oiseau noir - Montagnes

Le grand frisson de l'oiseau noir - Montagnes Neuchâteloises - Actualités - Arcinfo - site de L'Express, L'Impartial et de Canal Alpha
Régions
22.05.15 10:33
Montagnes neuchâteloises
22.05.2015, 00:01 - Montagnes neuchâteloises
Actualisé le 22.05.15, 05:59
Le grand frisson de l'oiseau noir
LA CHAUX-DU-MILIEU
Pour sa deuxième soirée, le Corbak a toujours la niak.
Qu'on se le dise, La Chaux-du-milieu, ce n'est pas vraiment la porte à côté pour un Vaudois ou un Genevois. Et
pourtant, comme un mirage dans le parking improvisé du village, les plaques d'immatriculation ne mentent pas. Le
littoral lémanique a bel et bien fait le déplacement. Le festivalier, interloqué, se pince. Il ne rêve pas. Et il est
encore tôt.
Papier à musique
Première étape de tout "musicos" qui se respecte, le bar. Ici, les effluves de choucroute se mélangent, non sans
une certaine audace, aux parfums sucrés des jeunes bénévoles qui s'affairent derrière le comptoir. Leur motivation
est à l'image des nombreuses boissons houblonnées qui passent de mains en mains sans discontinuer: fraîche et
agréable.
La partition est millimétrée. Tout comme celle de Fraissinet. Chanteur, pianiste ou guitariste, il semble hypnotiser
la foule compacte. Sa main, gantée de noir, s'élance sur les touches. Pas un bruit dans la fosse. Alors qu'il entonne
une chanson de Barbara, "Dis, quand reviendras-tu?", on ressent toutefois un frisson parcourir les nuques
dénudées des auditeurs.
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On entend d'ici les mauvaises langues. Certes, La Brévine n'est pas loin, mais ici, le frisson est autre que
météorologique.
Sans fausse note
Une tempête, une vraie, c?est celle qui ébouriffe le badaud dans le sillage des petites mains du Corbak. "Je dois
vite aller chercher de l'eau" , lance le premier au second qui, suant, transporte une tireuse à bière à bout de bras.
Les chefs d'orchestres, ce sont eux.
Ils dirigent avec aisance la mélodie légère et enivrante du Corbak, celle des amoureux qui s'embrassent, et des
applaudissements qui claquent.
GARDER L'EQUILIBRE
En avril dernier, le Corbak Festival et toutes les associations culturelles de La Chaux-du-Milieu avaient
adressé une lettre musclée au Service de la consommation et des affaires vétérinaires du canton de
Neuchâtel (Scav). L'objet de leurs réclamations? Le nouveau règlement d'exécution des lois sur la
police du commerce qui prévoyait notamment un travail administratif plus important ainsi qu'une
augmentation des taxes (notre édition du 11 avril). De quoi littéralement tuer nombre de
manifestations. Deux semaines plus tard, le Conseil d'Etat rectifiait le tir en retardant le début de
l'application du règlement, modifié, à 2016 (notre édition du 29 avril).
Quelques nuits blanches
"On respire un peu", sourit Yvan Heger, président du Corbak Festival. " Toute la difficulté, c'est de
garder un équilibre financier alors que les entrées d'argent n'augmentent pas forcément, au contraire
des taxes qui s'élèvent toujours plus" , poursuit-il.
Avec un budget d'environ 400 000 francs, dont 65% couverts par les sponsors, le festival ne se
positionne pas dans la même catégorie que des grosses structures type Paléo ou Montreux Jazz
Festival. "C'est tout le challenge: proposer une affiche attractive tout en restant à notre taille" ,
soutient le président. "Mais oui, c'est un défi qui nous fait passer quelques nuits blanches!" Autre
contrainte pour la manifestation chaulière? La taille de la salle. La halle du collège de La Chaux-duMilieu peut ainsi contenir 750 places, mais pas au-delà. "On a bien la Taverne et l'espace off dont la
capacité est bien plus importante mais concrètement pour les concerts, on a un seuil maximum fixe" ,
explique Yvan Heger.
Heureusement, le Festival peut compter sur la collaboration des sociétés locales. Comme ce
restaurant qui, sans rechigner, s'est engagé à venir servir près de 80 plats de pâtes à 22 heures
mercredi soir. LGL
CROASSEMENTS
MINOU Si les festivaliers se retrouvent avec un chat noir et blanc leur tournicotant dans les pieds,
qu'ils se rassurent. Il ne s'agit que de la chatte de David Rosselet, membre du comité. "Elle s'ennuie
à la maison alors elle me rejoint au festival" , raconte son maître. "Et sitôt que je la ramène, elle
revient directement." L'ancien chat de l'organisateur connaissait apparemment les mêmes tendances
festivalières.
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GLOUGLOU Ce n'est pas au Corbak que le festivalier risque de se dessécher le gosier. Pour preuve,
lors de la première soirée, mercredi, le bar principal, censé fermer à minuit, s'est vu contraint de
rouvrir son frigo. "La caisse était faite, le cadenas posé sur la porte, mais les clients, eux, ne
semblaient pas vouloir en finir", lance Julia, la responsable bénévole dudit troquet, qui a peu dormi.
Par LUCIEN CHRISTEN
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