lien - Académie d`Aix
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30 28 6 SOMMAIRE 19 46 22 50 6 ITINERARI Sienne aux mille visages 12 BREV’ITALIA 16 ATTUALITÀ La volpe a guardia del pollaio Una “ripassata” all’Italia di oggi Centrali sicure? Non in Italia 20 STAMPA La Padania “Federalismo, giù le spese e le tasse” 22 SOCIETÀ - Benito Mussolini, un revenant encombrant - “Italians” I nuovi emigrati 28 COSTUMI - Deus ex « Macchina » à l’italienne - Un grand prix de Formule 1 dans les rues de Rome 30 CINEMA Les plus belles années de la comédie italienne 36 EMIGRAZIONE Fani et Raffaello 44 LINGUA Sorpresa: il dialetto è giovane 46 ITALIANO ESPRESSO 50 PERSONAGGIO Gianmaria Testa 52 AGENDA Libri - Musica - Cinema - Cultura EDITORIALI UN ’un côté les Bleus, toujours entraînés par Silvio Berlusconi. De l’autre, les rouges et leur nouveau coach : Pierluigi Bersani. Les deux équipes entrent sur le terrain ovationnées par leurs tifosi hystériques. Dans chaque camp, c’est à celui qui criera le plus fort. L’ambiance est électrique dans le stade. Dès le coup d’envoi, coté bleu, Cicchitto et La Russa décochent les premières offensives face à des rouges qui adoptent d’emblée un catenaccio, avec des lignes assez hautes pour jouer le hors jeu dans lequel tombent systématiquement Gasparri et Bossi. En dehors de la pelouse, l’agitation est totale, les supporters s’insultent entre eux. Berlusconi en colère enfile son numéro 9. Le maillot fétiche. Encore une fois, le coach entre en scène, mais avec son équipe qui propose un style brouillon face à un adversaire Correspondant permanent de Radio France en Italie - Cet éditorial a été mis sous presse avant le résultat des éléctions régionales. bien regroupé en défense autour de son but, il se dit qu’il est le seul espoir de victoire. Dès son premier ballon, toute la défense des rouges monte et Berlusconi se retrouve hors-jeu. Les juges de ligne lèvent systématiquement leurs drapeaux. L’entraîneur-joueur des bleus hurle au scandale et au harcèlement, vilipende ces juges de touche sectaires à l’esprit étroit. Les bleus sont les plus offensifs. Nouveau débordement de Berlusconi qui prend le contrôle des opérations. Berlusconi sur l’aile droite face à Di Pietro. Berlusconi à terre. Faute. L’arbitre sort le carton jaune pour Di Pietro qui n’est pas d’accord. « Berlusconi a plongé » hurle Di Pietro, « il a triché, je ne l’ai pas touché. Il a plongé tout seul ». Sur le banc rouge, Bersani silencieux demande à son défenseur de garder la tête froide et de se concentrer sur le match. Di Pietro reste obsédé par l’idée que Berlusconi a payé l’arbitre. On voit d’ailleurs les deux hommes se serrer la main. Le JEAN A. GILI RIRE, RIRE, RIRE… MÊME SI C’EST D’AMERTUME © Coll. La Cinémathèque de Toulouse D ans l’histoire du cinéma italien, la comédie occupe une place centrale, et cela depuis le temps du muet. Dans les années soixante soixante-dix, elle s’inscrit dans une notion de genre si précise qu’elle reçoit le label de comédie « à l’italienne ». Sous cette appellation se cache une forme très élaborée de comédie de mœurs dans laquelle le dosage de drôlerie et de sérieux repose sur une subtilité d’agencement qui fait cohabiter l’humour, voire le grotesque, avec la satire sociopolitique. Cette cohabitation est le fruit d’un long processus de mûrissement qui commence dans les années trente et qui se développe parallèlement au néoréalisme, avant de prendre le relais du mouvement dans les années cinquante lorsque que celui-ci est étranglé par les pouvoirs publics et les décideurs économiques. Exemple de cinéma engagé sous les dehors du divertissement, Historien du cinéma la comédie associe les meilleurs cinéastes, scénaristes, comédiens, pour donner de l’Italie un portrait souvent cruel, avec ses comportements rétrogrades, ses injustices sociales, ses antagonismes régionaux, ses dérapages politiques, sa criminalité organisée. Ainsi, à côté des cinéastes de référence de la cinématographie italienne, les auteurs de comédies, Dino Risi, Luigi Comencini, Mario Monicelli, Pietro Germi, Ettore Scola – pour ne citer que les plus célèbres – constituent aujourd’hui les meilleurs guides pour découvrir la société italienne, en saisir les paradoxes, les travers, les dérives, les aberrations. Au pays de Berlusconi, revoir Le Fanfaron ou Les Monstres, La Grande Pagaille ou L’Argent de la vieille, Le Pigeon ou Un bourgeois tout petit petit, Divorce à l’italienne ou Ces messieurs dames, Nous nous sommes tant aimés ou La Terrasse, aide à comprendre un pays finalement plus énigmatique qu’on ne le pense, un pays qui L es temps sont vraiment sombres pour l’information en Italie. Après les mesures de censure qui ont frappé certaines émissions de télévision, fait sans précédent en Italie, l’enjeu n’est plus seulement l’indépendance de la presse, depuis longtemps mise sous séquestre par un pouvoir boulimique et omniprésent. Cette indépendance, au fond, n’est pas différente de celle du troisième pouvoir qu’est la magistrature, indispensable à l’établissement des contrôles et des équilibres, sans lequel la démocratie se détériore en tyrannie de la majorité. Au moment même où je m’adresse à vous dans cet éditorial, l’Italie est en train de voter pour les élections régionales. Jamais climat politique n’a été plus décadent, dans tous les sens du terme. Un métier, celui de journaliste, que Walter Lippmann, analyste politique américain, peut-être le plus grand maître de nous tous qui sommes des scribouillards de journaux, a bien mis en lumière. par bien des aspects, au-delà des préjugés et des a priori, résiste à une approche superficielle. Le programme de la Cinémathèque de Toulouse (voir page 35) , riche des classiques du genre – La marche sur Rome et Parfum de femme de Dino Risi, Brancaleone s’en va aux croisades de Mario Minicelli, Affreux sales et méchants d’Ettore Scola, Mariage à l’italienne de Vittorio De Sica –, propose aussi des découvertes d’œuvres anciennes (Les Années difficiles de Luigi Zampa, Pain amour et fantaisie de Luigi Comencini) ou des prolongements récents (Mediterraneo de Gabriele Salvatores, Johnny Stecchino et Le Monstre de Roberto Benigni), une occasion inespérée de parcourir le genre dans tout l’arc de son développement. ROCCO FEMIA L’INFORMATION, LES FAITS, AVANT TOUT public venu là pour assister à un beau match ne voit aucune séquence de jeu, aucun sens tactique, peu d’inspiration. Des passes manquées, un match heurté, et des actions interrompues par des hors-jeu, des tacles sévères, des indignations simulées, des protestations. Le public ne cache pas sa déception : « Jouez au lieu de vous insulter, jouez bon sang !». Sur la pelouse, on continue de parler et de prendre à parti ses propres supporters pour qu’ils donnent de la voix et montrent la voie. Mais le jeu ne reprend pas. Sauf miracle de voir un match s’emballer avec de belles phases de part et d’autre, on se dirige vers une victoire étriquée qui ne satisfera que les ultras du camp vainqueur. En attendant, les gens désertent le stade. © Eric Catarina © AGN / Infophoto D ÉRIC VALMIR Directeur de la publication et de la rédaction de RADICI « Le plus important - disait-il -, est de rendre l’opinion toujours plus responsable vis-à-vis des faits ». Il disait aussi : « Il n’est pas de liberté dans une communauté à qui il manque l’information grâce à laquelle elle peut découvrir et démasquer le mensonge. » Oui, c’est vrai : au fond, l’enjeu n’est pas la liberté d’opinion. Le mal ne consiste pas tant à éradiquer une idée particulière. « Ce qui est vraiment fatal, c’est de supprimer les informations » (Lippmann, Liberty and the News, 1920). Pour cette raison, quiconque fait ce métier a toujours été séduit par la devise de la BBC : Put the news first, l’information, les faits, les témoins avant tout. Certes, dans aucun pays démocratique le journalisme n’est parfait. Mais aujourd’hui plus que jamais, en Italie, il est singulièrement imparfait. Sans une information indépendante adossée aux faits et à leurs témoins, il ne peut exister de fonctionnement démocratique et l’agression dont celle-ci a été victime ces dernières semaines est un des signes majeurs qui définissent la non-démocratie de Berlusconi. Altérer l’information en prenant possession des médias, c’est désinformer méthodiquement les citoyens, qui voteront sans savoir pour qui ils votent et pour quoi ils votent. C’est là que réside la vraie atteinte que porte le Président du Conseil à la souveraineté du peuple. Il ne reste qu’à souhaiter une prise de conscience rapide de la part, non seulement des Italiens, mais aussi de l’Europe, qui pour l’instant, de façon absurde, se contente de regarder. Cette classe dirigeante est le vrai tremblement de terre, elle est le cyclone italien, qui a révélé l’inaptitude, le mépris à l’égard des pauvres gens (surtout immigrés), l’arrogance et la corruption du gouvernement et de sa Protection civile. Pour le journalisme italien, c’est un moment de vérité, d’introspection, et, espérons-le, de ressaisissement. Nous saisirons alors toute la vérité des mots de Joseph Pulitzer : « Une opinion publique bien informée est notre Cour Suprême ». © Joseph Caterina AIR DE MATCH DE FOOT POUR LES RÉGIONALES ITALIENNES RADICI - 5 ITINERARI Sienne ’est une entreprise ardue pour qui n’est pas Siennois de naissance mais seulement d’adoption de pénétrer au plus profond de l’âme de cette ville. Sienne, belle et solennelle, dans son habit médiéval, splendide et intact, fascine mais ne se livre pas aisément. Celui qui y passe ou qui y séjourne longuement s’aperçoit bien vite qu’il est victime d’un sortilège faisant naître des sentiments contrastés d’amour et de haine à son égard. Et les habitants, ces Siennois orgueilleux et fiers, semblent être en proie au même enchantement, qui les rend viscéralement amoureux d’elle, rétifs à l’abandonner, ou affligés d’une nostalgie incurable quand ils sont contraints de s’en éloigner. La ville, harmonieusement assise sur trois collines dont les pentes délicates s’unissent pour former une des plus belles places d’Europe, vit suspendue dans son passé. Il suffit d’en admirer la silhouette de loin, avec sa Torre del Mangia et le campanile de la cathédrale qui dominent la campagne environnante, afin de se rendre compte, comme aux mille visages par Luisa Carretti Fière, médiévale, ville d’art et de culture immergée dans la campagne toscane. Sienne Portrait d’un lieu gardien d’un passé riche et fascinant. l’affirmait déjà Federigo Tozzi, écrivain siennois tourmenté du début du vingtième siècle, de cette immobilité qui a préservé la ville des transformations inhérentes à la modernité. Et la naissance de nouveaux quartiers en dehors des remparts, quasiment intacts, n’a pas affaibli le rôle du centre historique, patrimoine de l’Unesco, aujourd’hui encore cœur de la vie citadine. Ci-dessus, à gauche La basilique San Domenico, au fond la cathédrale Santa Maria Assunta et son campanile. Page de gauche, la Torre del Mangia. Ci-dessous, la Piazza del Campo, avec à gauche le Palazzo Pubblico. Chaque Siennois vit intensément le lien qui l’unit avec l’histoire de la ville et adhère sans condition à la vie © Gabric69 - Fotolia.com Suite p. 9 © Synth_maniac - Fotolia.com TOSCANE © Luisa Carretti C RADICI - 7 ITINERARI Sienne et la banque Monte dei Paschi, une coexistence heureuse et séculaire qui les a rendues l’une synonyme de l’autre. Les Siennois l’appellent affectueusement « Babbo Monte » (Papa Mont) ou plus amicalement « il Monte », en témoignage d’une forte symbiose existant depuis sa fondation en 1472 du rôle de premier plan qu’elle a joué dans l’économie et l’essor artistique et culturel de la ville. Une sorte de concitoyenneté d’excellence, aimée et respectée de tous les Siennois, parce qu’aujourd’hui encore un grand nombre d’entre eux y est encore employée. C’est le « Monte », avec sa Fondation, qui finance, souvent de concert avec la Commune et la Province, des projets de promotion du territoire, de sauvegarde du patrimoine artistique, de volontariat, de recherche scientifique, d’éducation… C’est toujours le « Monte », avec ses filiales, qui diffuse le nom, l’histoire et la culture de la ville dans le monde entier. La banque Monte dei Paschi a d’abord été le Monte Pio, une institution laïque créée par le conseil général de la République siennoise pour donner aux pauvres la possi- 8 - RADICI bilité d’emprunter de l’argent avec un taux d’intérêt minime. L’institut de bienfaisance est assez rapidement devenu une véritable banque capable de soutenir financièrement l’économie de la ville. En effet, c’est en 1624, quand le Grand Duc reçoit les demandes des agriculteurs, des éleveurs et des commerçants, que le Monte Pio devient le Monte dei Paschi (les rentes des pâturages de la zone de la Maremme en Toscane constituaient la garantie du nouvel institut). À partir de ce moment, son histoire est faite de richesse, d’expansions territoriales et de développements, mais aussi d’implication directe de la population siennoise dans l’administration de l’institut, contrôlée par des gouvernements qui se sont succédés jusque dans les années trente du vingtième siècle. Les administrateurs étaient élus par la communauté civile parmi les nobles locaux qui ont su préserver dans la gestion l’esprit de bienfaisance, mais aussi un réel intérêt pour l’art, qui a transformé le siège le plus prestigieux de la banque, la Rocca Salimbeni, avec l’église San Donato attenante, en un véritable musée abritant les œuvres majeures de l’art figuratif siennois. des anciennes institutions que sont l’Université et la banque Monte dei Paschi, principales sources de richesse depuis des siècles. Parce que Sienne est une ville privilégiée et aisée, au sommet des classifications depuis des années pour la qualité de vie et des services, qui a su se valoriser et faire de son immobilité une force, devenant l’une des destinations touristiques les plus convoitées. L’atteindre demande quelques efforts, les moyens de transport rapides et efficaces faisant défaut. Mais une nature quasiment non contaminée, préservée des constructions sauvages et des pôles industriels polluants, ainsi qu’une gastronomie, autre secteur porteur de l’économie de la province, riche d’excellents vins et de plats simples issus de la tradition paysanne, offrent une récompense proportionnée à l’effort. Mais ce n’est pas tout. Vivre à Sienne ou simplement la visiter signifie se plonger dans un passé qui est plus vivant que le présent et qui ne peut que surprendre car la ville possède une âme aux multiples facettes. L’âme laïque, civile et politique par exemple, est gardée depuis des siècles par la Piazza del Campo et par le Palazzo Pubblico. C’est sur cette place que les Siennois se sont retrouvés pendant des siècles pour le marché hebdomadaire, désormais installé autour de la Fortezza Medicea, et pour participer au Palio qui animait et qui anime toujours la vie citadine. Cette place en forme de coquillage épouse les irrégularités du sol, sans interventions traumatiques ni exagérations, et sa division en neuf parties, Ci-dessus, la Piazza del Campo. Ci-dessous, vue de Sienne du haut de la Torre del Mangia. ordonnée par le Gouvernement des Neuf, répond aux contraintes urbanistes qui définissaient, par des lois, les règles de conception des façades, des fronts architecturaux et des différents espaces afin d’en uniformiser et d’en aligner le périmètre. © D.R. © Monte dei Paschi x5 Un millénaire signé Monte dei Paschi © Stock.xchng ITINERARI RADICI - 9 ITINERARI © Stock.xchng x2 ITINERARI Ci-dessus, la fresque d’Ambrogio Lorenzetti, symbole de Sienne, il Buono e Cattivo Governo. Page de droite, le Palio. Ci-dessous, fresque de l’église Santissima Annunziata se trouvant dans le complexe de l’ancien hopital de Santa Maria della Scala. En 1289, le même Gouvernement ordonna la construction du Palazzo Pubblico pour en faire le centre de la 10 - RADICI vie citadine et le symbole de la liberté politique. Une position stratégique fut judicieusement choisie pour la construction de cet édifice, exactement au centre, à l’endroit même du point de fuite vers lequel converge le regard de quiconque avance sur la place, dominé par le campanile laïc de la Torre del Mangia, garant de l’ordre et de la justice. L’âme laïque se mêle intimement à l’âme religieuse de la commune qui, souhaitant voir se dresser une cathédrale dans la ville, suivit avec attention sa construction, achevée vers la moitié du XIIIe siècle. Les citoyens dédièrent la ville à la Vierge et voulurent célébrer Sainte Catherine en lui offrant un sanctuaire, aujourd’hui gardien de sa mémoire. Sienne est riche d’églises, des plus petites de quartier à la cathédrale, la plus imposante, mais aussi de monastères et de couvents. Son histoire religieuse reste fortement liée à l’édifice grandiose de la cathédrale, il Duomo, où est retracée une grande partie de l’histoire de l’art italien, notamment dans le domaine de la sculpture. Nicola Pisano, Duccio da Buoninsegna, Beccafumi, Donatello, Michelangelo Buonarroti ne sont que quelques-uns des artistes qui ont laissé en ce lieu des traces de leur génie. Mais Sienne reste surtout terre d’art, d’artistes et de culture. Des institutions politiques comme le Gouvernement des Neuf, religieuses comme l’établissement Santa Maria della Scala, financières comme la banque Monte dei Paschi et même les particuliers, les familles les plus importantes de la ville, ont été les principaux commanditaires de fresques, de sculptures et de palais. Simone Martini avec sa Maestà, Ambrogio Lorenzetti avec la fresque symbole de Sienne, il Buono e Cattivo Governo, Duccio da Buoninsegna, et bien d’autres encore, ont contribué à transformer la ville en un précieux patrimoine pour l’histoire de l’art italien. Citons le cas singulier de l’établissement Santa Maria della Scala, un des premiers exemples de refuge et d’hôpital, dont la fonction n’a pris fin que dans la seconde moitié du XXe siècle. Pendant des siècles, les malades ont pu y admirer depuis leur lit les fresques de Vecchietta, de Domenico Bartolo et de Priamo della Quercia, illustrant les fonctions d’assistance de l’institution au XVe siècle. L’établissement Santa Maria della Scala, né de la volonté des chanoines du Duomo, aujourd’hui devenu un complexe muséal, maintient vivante une autre âme de la ville, celle d’une cité charitable qui a fait de la Via Francigena son artère principale, en accueillant pèlerins, malades et pauvres à toutes les époques. Reste enfin l’âme la plus importante, à laquelle les Siennois sont très attachés, et qu’ils n’aiment guère partager : le Palio, célèbre course de chevaux, rituel social de masse qui se perpétue depuis des siècles avec la même force et qui représente un singulier mélange de paganisme et de religiosité. Une âme inviolable, protégée par le Consortium de tutelle du Palio de Sienne qui veille sur l’image de la manifestation, une âme rythmée par la vie des Contrade, regroupements culturels de quartiers médiévaux de la ville reconnus ici comme des institutions aussi importantes que la Commune et la Province. Un lieu transversal fréquenté par les familles, les jeunes, les vieux, où le sens d’appartenance à une communauté soudée par l’amour de son quartier fait que tous ses membres sont unis et solidaires entre eux. Quant à la devise inscrite sur l’arc de la Porta Camollia, au nord de la ville, elle synthétise l’identité de Sienne et de ses habitants : Cor magis tibi sena pandit (Sienne t’ouvre un cœur plus grand que la porte que tu franchis). L.C. Les musiques de Sienne Si les ruelles de Sienne étaient une portée, quelles notes accueilleraient-elles ? Celles d’un chant grégorien, direz-vous, en pensant à la nature médiévale de la cité. Vous serez en revanche étonnés de découvrir que cette petite ville du centre de l’Italie accueille deux centres musicaux qui n’ont rien à voir avec la musique médiévale. Le premier est l’Académie Musicale Chigiana, temple de la musique classique fondée en 1932 par le Comte Guido Chigi Saracini, amoureux de la musique mais aussi compositeur et musicien, qui l’a dotée de son magnifique palais le Palazzo Chigi Saracini. Parmi les autres activités de l’Académie Chigiana, on peut citer l’organisation d’une série de concerts intitulée Micat in Vertice et du concours de composition international Alfredo-Casella. Le deuxième est la Fondation Sienna Jazz, Académie nationale de Jazz, depuis 30 ans lieu d’expérimentation, de formation et de perfectionnement pour les musiciens de jazz, et bien sûr de concerts. Diverses mais complémentaires, ces deux institutions représentent le fleuron de la ville avec des cours qui attirent des enseignants et des élèves du monde entier et une politique active de conservation et d’étude du patrimoine musical. La ville ne vit donc pas uniquement au rythme des tambours du tout de même incontournable Palio, course de chevaux qui a lieu deux fois par an, le 2 juillet pour le Palio di Provenzano, et le 16 août pour le Palio dell’Assunta. RADICI - 11 B R E V ’ I TA L I A B R E V ’ I TA L I A A cura della redazione © D.R. È morto Emilio Lavazza Presidente dell’omonima società produttrice di caffé, Emilio L a v a z z a aveva 78 anni. Sotto di lui l’azienda diventò leader nel settore. È stato uno straordinario capitano d’industria che ha dato all’azienda cinquant’anni di conduzione esemplare. Risale al 1955 l’inizio della sua carriera nell’azienda familiare, fondata nel 1895 dal nonno Luigi. Alla morte del padre Giuseppe nel 1971, viene nominato amministratore delegato e nel 1979 assume la presidenza. Sotto la sua guida, la Lavazza è diventata la più grande azienda monoprodotto italiana, con una quota pari al 48% del mercato e ha iniziato l’espansione internazionale in Europa e nel mondo. Resteranno indimenticabili i due slogan della campagna pubblicitaria: “Eh sì, il caffè è un piacere. Se non è buono che piacere è?”; “Oh, è Lavazza… Più lo mandi giù, più ti tira su…”. risalire a una quota mandare giù tirare su remonter à une part (ici) avaler remonter (qqn) QUANDO ERAVAMO PIÙ MAGRI Negli anni ’60 c’erano meno palestre, non c’era ancora la dittatura del fitness che vediamo oggi, eppure eravamo più magri. I tassi di obesità, secondo una ricerca del National Health Department inglese, sono schizzati dal 2% al 24% della popolazione adulta. Secondo gli studiosi, i motivi di questa enorme discrepanza sono due. Il primo è che nel 1967 (anno di un sondaggio analogo a quello condotto oggi) lo stile di vita era più attivo, c’erano meno automobili, si andava al lavoro in bicicletta o a piedi. Il secondo è una questione di norme sociali. In una società con il 2% di obesi, si era più invogliati a non ingrassare che in un contesto in cui una persona su quattro è in sovrappeso. Il contesto influenza il nostro stile di vita, ma siamo sempre noi ad avere l’ultima parola su quello che mangiamo o su quanto esercizio fisico facciamo. la palestra schizzare una discrepanza invogliare a il sovrappeso la salle de sport jaillir ; (ici) monter en flèche une différence, un écart donner l’envie de le surpoids 400 anni fa: il cannocchiale di Galileo L’inizio di marzo di 400 anni fa, precisamente il primo marzo 1610, rappresenta un momento cruciale nella storia dell’astronomia, e non solo. Galileo Galilei, professore all’Università di Padova, riceve il nulla osta alla pubblicazione del suo libro, Siderus Nuncius, dove annuncia al mondo che la Terra non è al centro dell’Universo. Le osservazioni astronomiche, rese possibili dal suo cannocchiale, dimostrano che la Luna ha le montagne e non è una sfera perfetta. Che Giove ha 4 satelliti che gli girano attorno, e che la Via Lattea non è una nuvola lattiginosa ma è formata da una miriade di stelle. La Santa Inquisizione, che autorizzava ogni 12 - RADICI libro prodotto negli Stati cristiani, non fa obiezione: o non avevano avuto voglia di andare a fondo nella lettura, o non avevano capito le implicazioni rivoluzionarie del manoscritto. Il libretto diventa subito un best seller. Copie partono per ogni angolo d’Europa, e una va a Praga, all’astronomo imperiale Keplero. Galileo gli manda anche un cannocchiale: vuoi vedere che Keplero abbia voglia di dare un’occhiata? Keplero guarda e scrive: “Hai vinto, Galileo”. l’inizio il cannocchiale Giove manda Le début la lunette astronomique Jupiter envoyer Anche il vino doc è alla spina Per ridurre i rifiuti, dopo la vendita nei supermercati del detersivo alla spina il Piemonte lancia ora il vino doc alla spina. La bottiglia si acquista la prima volta e poi si riporta al punto di vendita per il riutilizzo. L’iniziativa è della Regione Piemonte, che punta a salvaguardare in questo modo l’ambiente e a far risparmiare ai consumatori. Il progetto prevede l’installazione di distributori di vini doc nei supermercati e negli ipermercati piemontesi delle catene Carrefour, Conad e Panorama. Gli imballaggi in vetro, come le bottiglie, rappresentano circa il 9% dei rifiuti urbani prodotti in un anno in Piemonte. E da indagini di mercato risulta che più del 50% del vino venduto ogni anno in Italia è venduto nella grande distribuzione. Con questo progetto, si offrirà ai cittadini la possibilità di fare acquisti ambientalmente più sostenibili. Il distributore funziona solo con le bottiglie fornite dal sistema, che si acquistano per un euro. Riconoscendole, la macchina eroga l’esatta quantità di vino prevista. L’etichetta, emessa automaticamente, servirà anche per il pagamento alla cassa. doc (denominazione di origine controllata) detersivo alla spina puntare a risparmiare l’indagine l’acquisto l’ambiente sostenibile riconoscendole erogare AOC le détergeant, la lessive au robinet, à la pression viser à économiser l’enquête l’achat l’environnement durable en les reconnaissant distribuer 2666 paia di collant per Palazzo Madama OGM IN ITALIA: È POSSIBILE Al Senato della Repubblica italiana, servono calze e collant. Sulla Gazzetta ufficiale dell’Unione Europea è stato pubblicato un bando di gara per la fornitura di uniformi, abiti, camicie e accessori per Palazzo Madama*. Servono, tra l’altro, 336 cravatte, 444 papillon, 4445 paia di calze, 2666 collant. Il fornitore verrà scelto, ovviamente, seguendo il criterio “del prezzo più basso”. Valore stimato dell’appalto: un milione di euro. Serpeggia il timore dei lavoratori del Senato di ritrovarsi a “indossare abiti prodotti in Cina”. Noi ci chiediamo: ma chi indosserà 2666 paia di collant? Gli agricoltori biologici protestano contro il via libera dato con una sentenza all’arrivo degli OGM (organismi geneticamente modificati) nel nostro Paese. Il vicepresidente di un’associazione friulana di imprenditori agricoli che vuole l’introduzione delle biotecnologie sarà il primo a seminare mais ogm in Italia, con la sola condizione che si tratti di una varietà iscritta al catalogo comune. La sentenza del Consiglio di Stato autorizza il ministero delle Politiche agricole a rilasciare permessi alla semina. Secondo gli operatori del biologico, questa sentenza avrebbe trascurato l’impegno delle decine di migliaia di agricoltori che in Italia coltivano con metodo biologico i propri terreni, a favore dell’ambiente e della salute delle persone. Non dimentichiamo che l’Italia è uno dei paesi più avanzati nella produzione di alimenti biologici. * Siège de la chambre du Sénat de la République italienne. le calze un bando di gara un appalto serpeggiare il timore un paio les bas, les collants un appel d’offre un marché public serpenter ; s’insinuer la crainte une paire il via libera rilasciare trascurare l’impegno le feu vert délivrer négliger l’engagement RADICI - 13 B R E V ’ I TA L I A (litt.) l’enfant la copropriété la nounou futur du verbe volere la crèche qui seront chargées de mis a part l’opinion favorable Si consolino i genitori che1 non sanno dove “piazzare” il proprio pargolo durante il giorno, quando sono al lavoro: in tutta Italia, arrivano le baby-sitter di condominio. Vale a dire, tate professioniste che, per chi vorrà, sostituiranno gli asili nido. Signore e ragazze, che verranno incaricate dalle regioni di accogliere nelle loro case fino a un massimo di cinque bambini da zero a tre anni. È la proposta ministro delle Pari Montebelluna: affitti dimezzati per i bamboccioni A Montebelluna, in provincia di Treviso, nasce il primo bando dell’Azienda per l’edilizia territoriale, dedicato ai Peter Pan1 del terzo millennio, ormai conosciuti come i bamboccioni2 d’Italia, quelli con il curriculum pieno e le tasche vuote, costretti a dormire con mamma e papà. Per loro affitti dimezzati e la speranza di poter fare finalmente le valigie. In base a questa legge comunale i giovani che hanno meno di 36 anni, residenti in sette comuni dell’area di Montebelluna, che non sono riusciti a lasciare la dimora di mamma, potranno presentare domanda per l’assegnazione di uno dei sei appartamenti messi a disposizione dal Comune. E sono proprio due mamme le due anime di questa legge, il sindaco (democratico) di Montebelluna Laura Puppato e la presidente (leghista) dell’Azienda per l’edilizia territoriale di Treviso Liviana Scattolon. 1 NdR : En reference au mythe de Peter Pan ou de l’enfant qui ne veut pas grandir... I bamboccioni sont les jeunes adultes habitant encore chez leurs parents, sans perspective d’en partir. Le terme est devenu fameux après que le ministre de la Fonction Publique Renato Brunetta l’a utilisé publiquement. 2 Opportunità, Mara Carfagna, che le chiama Tagesmutter (“mamme di giorno”), e ha messo da parte 10 milioni di euro per formarne 700. Il progetto – già in voga in Trentino – sembra raccogliere consensi al femminile. Tra le future tate, anche donne straniere. A condizione che abbiano un regolare permesso di soggiorno. L’agroalimentare italiano certificato mette a segno altri punti importanti in Europa. Sono state ben 19 le nostre specialità che nel corso del 2009 hanno ottenuto il riconoscimento ufficiale dell’Unione europea: 9 Dop (Denominazione d’origine protetta) e 10 Igp (Indicazione geografica protetta). Grazie a questa performance, il Belpaese per Dop e Igp raggiunge quota 193, seguita ormai a distanza dalla Francia con 167 e dalla Spagna con 126. Ecco le ultime conquiste: 3 del Lazio (Abbacchio Romano Igp, Castagna di Vallerano Dop, Nocciola Romana Dop) e uno ciascuna per le regioni: Veneto (Radicchio di Verona Igp), Emilia Romagna (Aceto Balsamico di Modena Igp), Marche (Ciauscolo Igp), Sicilia (Pagnotta del Dittaino Dop) e Sardegna (Zafferano di Sardegna Dop). Un primato di qualità che rafforza la nostra produzione agroalimentare. mettere a segno il riconoscimento l’abbacchio il ciauscolo (ciavuscolo) 14 - RADICI l’edilizia costringere in base a il sindaco le secteur du bâtiment contraindre sur la base de le maire SCRITTORE ALBERTO RONCHEY BELLUNO, UN PRETE “SINTETICO” - GIORNALISTA - MINISTRO DELLA CULTURA (ROMA 1926- ROMA 2010) “RACCONTARE AI GIORNALISTI STRANIERI LA POLITICA ITALIANA NON È SEMPLICE. BISOGNA PRIMA DI TUTTO CERCARE DI NON RIDERE”. Que se consolent les parents qui... ITALIA IN TESTA PER PRODOTTI DOP la pagnotta del Dittaino l’affitto le loyer dimezzare diminuer de moitié il bando (l’avis de) concours 1 IPSE DIXIT © stock.xchng il pargolo il condominio la tata vorrà l’asilo nido che verranno... ...incaricate di messo da parte il consenso © Stock.xchng © Fotolia Baby sitter di condominio marquer la reconnaissance l’agneau de lait saucisson à chair molle que l’on peut tartiner miche de pain dont la croûte est épaisse et la mie de couleur jaune pâle Donazione organi: il consenso sarà sulla carta d’identità La lunga storia della dichiarazione della volontà di donare i propri organi dopo la morte è cominciata in Italia 22 anni fa. Forse, ha trovato la soluzione con un emendamento che se approvato obbligherà ad indicare sulla carta d’identità se si vuole essere o meno donatori di organi. Il documento d’identità «deve contenere l’indicazione del consenso oppure del rifiuto della persona cui si riferisce a donare i propri organi in caso di morte». Questo è l’ultimo capitolo di un dibattito cominciato nel febbraio 1988, quando il principio del silenzio-assenso debuttò in parlamento. Un provvedimento rimasto però1 sulla carta. Nel frattempo ha funzionato l’articolo 23 della legge 91, sulla base del quale il cittadino può esprimere la volontà di donare. Finora un milione di persone hanno espresso la loro volontà. Se questo emendamento verrà approvato2 potrebbe dare una forte spinta alle donazioni. A questo proposito, l’Italia si colloca tra i primi in Europa nel settore dei trapianti, con 21 donatori per milione di abitanti. E voi? Donatori o no? 1 però : (ici) « cependant » (però a un usage plus large que « mais ») 2 i propri se approvato (VB + ) o meno l’assenso il provvedimento la spinta collocare il trapianto Cari colleghi siate sintetici: state attenti all’orologio e non dilungate la vostra omelia oltre gli otto minuti. A lanciare questo singolare invito alla concisione è l’arciprete della cattedrale di Belluno, monsignor Rinaldo Sommacal, dalle pagine del bollettino parrocchiale di febbraio-aprile 2010. Secondo l’arciprete, infatti, nonostante la Diocesi bellunese possa contare su preti preparati, originali ed efficaci, in alcuni casi qualcuno dovrebbe guardare di più l’orologio perché, scrive, «dopo i primi otto minuti è difficile aumentare o mantenere l’attenzione dell’assemblea». Insomma, visto che la soglia d’attenzione dei fedeli non è illimitata, meglio una parola in meno che una di troppo. «Io dico sempre che preparazione è sinonimo di brevità – spiega don Rinaldo – oltretutto più si dilatano i tempi della predicazione, più si rischia di distruggere quanto è stato detto. Con le nostre omelie, infatti, è già una conquista riuscire a lasciare nel fedele una piccola idea di fondo sulla quale possa riflettere autonomamente una volta tornato a casa». Cosa dire? Forse non ha torto. In fondo un messaggio efficace non ha bisogno di troppe parole. Si cet amendement est approuvé. ses (quand le sujet est « on ») s’il est approuvé ou non l’assentiment la mesure la poussée placer la transplantation dilungare oltre a lanciare.. è... dalle pagine il bollettino parrocchiale nonostante... ...la diocesi possa... oltretutto quanto è stato detto prolonger au-delà de C’est... qui a lancé... depuis les pages le bulletin paroissial bien que... ...le diocèse puisse... surtout ce qui a été dit RADICI - 15 AT T U A L I T À AT T U A L I T À Febbraio 1992, febbraio 2010, 18 anni separano queste due date. Con la prima ha inizio quella che passerà alla storia come l’epoca di Tangentopoli. L’Italia sprofonda in basso ed un’intera classe politica sarà delegittimata. Febbraio 2010, città di Milano, stesso luogo, stessa situazione, un assessore all’urbanistica, Milko Pennisi, viene arrestato in flagrante delitto di corruzione mentre intasca una tangente di 5000 euro (la sola?) da un imprenditore che chiedeva un appalto. Ieri come oggi, a sinistra come a destra, è un susseguirsi di scandali e corruzioni. E se amministratori di destra vengono presi con le mani nel sacco, quelli di sinistra (vedi il caso della regione Puglia) sono arrestati per abuso di poteri. Piccolo passo indietro… per capire meglio e non farsi fregare. di Rocco Femia La volpe a guardia del pollaio i quante prove hanno bisogno gli italiani per rendersene conto? Quando il 17 febbraio del 1992 fu arrestato Mario Chiesa, non era certo la prima volta che veniva arrestato un pubblico amministratore in flagranza di tangente. Scoppiò Mani Pulite1 e con essa emerse che la corruzione era un fenomeno diffuso. Un pò come quando si va a raccolta D 16 - RADICI di funghi, quando ne trovi uno e lo metti nel sacco, di solito nei dintorni ce ne sono molti altri. Le circostanze storiche permisero di risalire al sistema che c’era dietro. Nell’Italia di quegli anni erano finiti i soldi e gli imprenditori non potevano più pagare un sistema politico che non riusciva a dare più niente in cambio. L’Europa di Maastricht, con i suoi vincoli fece il resto, impedendo allo Stato di fare altri debiti per mantenere la spesa pubblica con l’acquisto di beni e servizi. Alla bancarotta, l’Italia fu costretta svalutare la lira con la conseguente uscita dal sistema monetario europeo. Oggi la spesa continua a crescere dilatando il debito con la scusa della crisi internazionale, con la differenza però che 18 anni fa la crisi era solo Quando suonavano italiana e non si poteva dare la colpa almeno i mandolini agli altri. Un’altra differenza tra il 1992 ed E come risponde il Parlamento? oggi, era il fatto che prima almeno i Facendosi le leggi a sua immagine e partiti scaricavano i soggetti che veni- somiglianza. Dimenticando che il privano arrestati, descrivendoli come mato, in uno Stato di diritto, appartiemariuoli isolati, singole mele marce. ne alla legge e che non si cambiano le Oggi invece li difendono anche quan- regole contro la Costituzione. do finiscono nei guai, nel tentativo di L’ultima legge approvata in questi preservare un sistema che fa ormai giorni ad uso e consumo dei “soliti acqua da tutte le parti. Questa attuale noti” è il “legittimo impedimento” arroganza dei politici nell’occupare il che permetterebbe al Primo ministro e potere e diventata proporzionale alla ai ministri di non presentarsi davanti debolezza e alle guerre clandestine ad un giudice qualora fossero indagache si combattono al loro interno. Da ti. A cosa serve allora l’articolo 3 sinistra a destra beninteso. E intanto della Costituzione, quello che parla sono sempre più lontani dalla gente. del principio di eguaglianza? Nel 1992 con Qualcuno può Mani Pulite entrò obiettare dicendo Se nel 1992 la corruzione in crisi il partito che un politico non costava agli italiani come strumento di deve essere bloc5 miliardi di euro all’anno, aggregazione del cato da un procesche è già una somma consenso. Oggi ad so soprattutto se da capogiro, oggi i miliardi aggregare è l’inpoi magari dovesse sono diventati formazione, o risultare innocente. 40 per la Banca Mondiale meglio la disinforÈ vero. Ma si e 60 per la Corte dei Conti. mazione che i citdimentica una cosa tadini sono costretti a sorbirsi. essenziale, che i processi si fanno Almeno venti anni fa i giornali e appunto per stabilire se uno è colpele televisoni raccontavano i fatti, e i vole o innocente. Lo si sa dopo, non fatti superavano i commenti perché prima. E poi i processi spesso evidenparlavano da soli; oggi i fatti vengono ziano fatti che dovrebbero bastare e nascosti, filtrati e manipolati da un avanzare perché l’imputato si metta sistema mediatico totalmente control- da parte. lato. Il commento fuorviante prevale In Italia raramente un politico sulla cronaca vera, relegata nei tele- viene mandato a casa, nemmeno se giornali in posizioni marginali per beccato con le mani nel sacco, nemconsentire di parlar di altre cose, meno se condannato in via definitiva. quasi sempre futili. E non è raro che per la strada qualcuLe sole cifre denunciate dalla no vi venga a dire: “Embè? Così fan Banca Mondiale e dalla Corte dei tutti. Tutti rubano”. A ben vedere, Conti fanno tremare. Se nel 1992 la risiede proprio in questo atteggiamencorruzione costava agli italiani 5 to poco adulto e maturo, la causa per miliardi di euro all’anno, che è già cui questa gentaglia si serve del poteuna somma da capogiro, oggi i miliar- re e continua a prendere mazzette. di sono diventati 40 per la Banca Perché dovrebbero smettere se il Mondiale e 60 per la Corte dei Conti. popolo è cieco e lo permette? Qualcuno si chiederà, ma è possibile Berlusconi, a dire il vero, è solo la che si ruba di più, così tanto di più? punta dell’iceberg, il prodotto più Forse anche più di quanto risulti dalle riuscito di un sistema che vede un’instatistiche. La corruzione ha assunto tera classe dirigente, a destra e a sinisormai caratteristiche simili a quelle tra, brillare per inettitudine. Quando il Cavaliere con la consueta faccia tosta della mafia, fra cui la sommersione. promette l’inasprimento della lotta alla corruzione, fa sorridere ed appare sempre di più come una volpe a guardia di un pollaio. Ecco perché all’estero, è sempre più difficile difendere quest’Italia qui. A questo proposito, a volte si sente dire, anche per scherzare : “…italiani! mafia, spaghetti e mandolino”. Hanno torto marcio, io di mandolini non ne vedo più. R.F. Mani Pulite (« Mains Propres ») est le nom d’une opération judiciaire lancée en 1992 contre la corruption du monde politique italien et qui a abouti à la disparition de partis comme la Démocratie chrétienne (DC) et le Parti socialiste italien (PSI). Le système de corruption et de pots-de-vin ainsi découvert fut baptisé Tangentopoli (de tangente, « pot-de-vin », et de poli, « ville » en grec). 1 l’assessore intascare l’appalto il fungo di solito nei dintorni il vincolo il debito scaricare il mariuolo (napolitain) (italen : mariolo) marcio la debolezza sorbire superare nascosto fuorviante tremare rubare la sommersione ad uso e consumo l’impedimento l’imputato beccare qlc con... ...le mani nel sacco embè? (napolitain) la mazzetta cieco la faccia tosta l’inasprimento la volpe il pollaio avere torto marcio le conseiller municipal empocher l’adjudication le champignon d’habitude aux alentours (ici) la contrainte la dette (ici) larguer, abandonner le brigand, le filou pourri la faiblesse supporter dépasser caché fallacieux trembler voler (ici) l’économie souterraine à usage l’empêchement l’accusé prendre qqn les... ...mains dans le sac et alors ? (ici) pot-de-vin aveugle le culot, le toupet (ici) le durcissement le renard le poulailler avoir entièrement tort RADICI - 17 S TA M PA LENTE I TA L I A N A APPENDICITE La Padania est l’organe de presse de la Ligue du Nord, fondé par Umberto Bossi en 1996. DOPO LE ACCUSE DEL PRESIDENTE DELLA CAMERA “Federalismo, giù le spese e le tasse” Igor Iezzi 28 febbraio 2010 I 20 - RADICI del Corriere della Sera Giovanni Sartori. Il tentativo, ieri come oggi, sembra quello di ostacolare il percorso di approvazione del federalismo spacciandolo per qualcosa che non è. A stretto giro di posta risponde il ministro alla Semplificazione che ha seguito personalmente il dossier sul federalismo fiscale.4 Secondo l’esponente della Lega Nord “Gianfranco Fini sbaglia, perchè in tutto il mondo il Federalismo ha portato ad una diminuzione della spesa pubblica con la conseguente possibilità di ridurre la pressione fiscale o aumentare la qualità dei servizi”. In Italia, invece? “A costare – replica Calderoli – non è il federalismo ma il falso federalismo o quello mancato che ha trasferito il potere di spesa sul territorio ed ha ulteriormente accentrato le entrate che, attraverso la leva del trasferimento dal centro alla periferia, ha creato la massima deresponsabilizzazione e la non trasparenza dei meccanismi di spesa”. In Italia tutti possono spendere e spandere tanto poi arriva il “centro” che con i soldi della Padania tappa i buchi e i deficit. La sinistra, con la sua riforma del Titolo V della Costituzione, ha aggravato ulterior- Roberto Calderoli est secrétaire national de la Ligue du Nord, ministre de la « Simplification normative » : Son rôle au gouvernement est de réduire le nombre de lois, dans un souci affiché de clarté, d’effficacité et d’économies. 1 2 En Italie le Parlement peut permettre au Gouvernement d’émettre des décrets qui ont valeur de loi, dans des conditions strictes quant au contenu du texte et au délai dans lequel il doit être publié. Cette procédure est notamment utilisée lorsqu’il s’agit d’établir un texte unique, un code : des formats qu’il est difficile d’élaborer dans le cadre parlementaire. Le Gouvernement, sur délégation du Parlement, est en train de préparer la réforme dite du « fédéralisme fiscal ». Calderoli: costa la sua mancanza? una riforma che ha portato benefici ovunque sia stata applicata. l federalismo ha aumentato le spese, dice Gianfranco Fini. Ma quando mai, è vero proprio il contrario, là dove c’è il vero federalismo, e quindi non ancora in Italia, le spese sono diminuite insieme alla pressione fiscale, risponde Roberto Calderoli.1 Ancora una volta il presidente della Camera accende la miccia per nuove polemiche interne alla maggioranza. Il Governo sta attuando la legge delega2 sul Federalismo fiscale che il Parlamento è riuscito ad approvare con un’azione e un impegno bipartisan. L’ex leader di Alleanza Nazionale coglie l’occasione per puntare il dito contro un ipotetico federalismo che nel nostro Paese ancora non c’è.3 Intervenendo a Milano ad un convegno dell’associazione “Libertiamo”, il fondatore del Popolo delle Libertà ha sostenuto che il federalismo ha moltiplicato il livello delle decisioni e i costi. Dobbiamo parlare anche di queste cose visto che stiamo discutendo del federalismo fiscale. In realtà le cose sono molto diverse da quanto superficialmente detto da Fini che rilancia argomentazioni che in passato erano già state usate dall’editorialista senso stretto, sarà il codice delle autonomie che chiarirà i ruoli dei vari livelli di governo per capire chi fa cosa”, spiega il ministro parlando della Riforma che sta andando in porto. Polemiche inutili, in sostanza. Anche perchè sono basate su un clamoroso errore: il nostro Paese non è ancora uscito dal centralismo che lo ha messo in ginocchio, il federalismo lo si sta costruendo mattone dopo mattone grazie all’impegno della Lega e di Umberto Bossi. (...) 3 « Un fédéralisme qui dans notre pays n’existe pas encore ». 4 Officiellement, le ministre en charge des « Réformes pour le fédéralisme » est Umberto Bossi. Mais force est de constater que celui-ci se tient en retrait et s’évertue à ne pas trop lier son nom à l’action du Gouvernement Berlusconi. quando mai mente il sistema. “Proprio per questo – sottolinea il ministro – abbiamo dato avvio al Federalismo Fiscale che portando le entrate al livello del territorio renderà il cittadino più consapevole, mettendolo nella situazione di sapere quanto paga, a chi e perchè e giudicando così, in modo appropriato, gli amministratori locali”. Il federalismo fiscale, aggiunge subito Calderoli, è solo il primo “tassello”. Questo poi andrà completato con la Camera del territorio. Ora tutto è lasciato alla Conferenza Unificata dove prevalgono i livelli di governo che si mettono insieme per l’assalto alla diligenza. “Altro tassello fondamentale, anche se non è federalismo in comment ça, quand a-t-il vu cela insieme a avec la miccia la mèche attuare mettre en œuvre bipartisan qui traverse les clivages ce qui a été dit par quanto detto da spacciare qsa per faire passer qch pour un représentant un esponente se tromper sbagliare avec en conséquence la conseguente... la possibilité ...possibilità Ce n’est pas A costare non... le fédéralisme ...è il federalismo qui coûte cher raté mancato ultérieurement ulteriormente les recettes le entrate de toute façon après tanto poi dare avvio, avviare lancer (fig.) un élément un tassello andrà completato devra être complété même si anche se P adania. Ce nom est celui d’un pays imaginaire. Vous ne le trouverez pas dans Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter ou une autre épopée de ce genre, mais dans les discours des membres de la Ligue du Nord (nom officiel : Lega Nord per l’Indipendenza della Padania). Né au début des années 90 comme fédération de ligues régionales autonomistes du nord de l’Italie (Liga Vèneta, Lega Lombarda, Piemont Autonomista, etc.), ce parti a rapidement accédé au pouvoir national grâce à une alliance avec Silvio Berlusconi (1994). Jalouse de sa spécificité, la Lega s’est cependant avérée intransigeante et s’est retirée du premier gouvernement Berlusconi, provoquant sa chute. L’épisode est connu sous le nom de ribaltone » (litt. « grand « retournement »). Suivit une dizaine d’années de vaches maigres pour la Lega, dont le discours se radicalise et dont les pratiques virent au folklore (« cérémonies » à Venise où le drapeau italien est abaissé et remplacé par le drapeau portant le « Soleil des Alpes », cérémonies païennes au cours desquelles les dirigeants recueillent l’eau du fleuve Pô à sa source – au pied du Monviso, à l’ouest du Piémont –, célébration de mariages selon un rite pseudo-celtique, etc.) Puis, au cours des années 2000, et particulièrement avec le troisième gouvernement Berlusconi en fonction depuis 2008, la Lega s’est à nouveau affirmée comme un acteur majeur sur le plan national. Ouverte à des collaborations avec des formations du sud de l’Italie comme le Movimento per le Autonomie (Sicile), avec lequel elle partage quelques intérêts, elle poursuit son chemin avec toujours les mêmes chevaux de bataille : réduire la pression fiscale sur les entrepreneurs du Nord (dont l’argent serait dilapidé par le gouvernement de Rome au profit de catégories sociales et de régions moins méritantes), lutter contre l’immigration et l’insécurité (systématiquement assimilées), réduire les gaspillages publics... Un programme que l’on qualifierait aujourd’hui de « populiste » et qui permet à la Lega de flirter avec les 10 % aux élections nationales, avec des pics approchant la majorité absolue dans quelques places fortes, notamment en Lombardie, comme Bergame ou Lecco, mais aussi en Vénétie, avec Trévise. C’est à Trévise que le maire Giancarlo Gentilini fait souvent parler de lui pour ses coups d’éclat. Régulièrement réélu D’INGRANDIMENTO par Thomas Nispola depuis 1994, celui que l’on surnomme Lo Sceriffo a imprimé sa marque sur la ville, donnant un aperçu de ce que pourrait être une gestion du territoire à la charge exclusive de la Lega. Il est depuis 2007 imité par Flavio Tosi, maire de Vérone. Aujourd’hui requinquée, installée au gouvernement alors qu’elle conchie le pouvoir central (l’un de ses principaux paradoxes), la Lega Nord réussit même à s’implanter dans des régions du centre, y compris l’Émilie-Romagne et la Toscane, traditionnellement « rouges ». On a pu remarquer que l’article ci-contre prend comme point de départ des déclarations du Président de la Chambre des députés, ancien néo-fasciste (!), Gianfranco Fini (cf. RADICI n° 46 p. 20), selon qui le fédéralisme coûterait cher à l’Italie. La réponse de la Lega, à travers la voix de Roberto Calderoli : il n’y a pas encore de fédéralisme, et c’est justement parce qu’il n’y en a pas que l’on gaspille de l’argent. L’occasion, en passant, de vous rappeler que les léguistes détestent tout ce qui ressemble à un fasciste, et vice versa. À part la défiance vis-à-vis de l’étranger, beaucoup de thèmes divisent en effet les deux mouvements, et seuls les talents de Silvio Berlusconi leur permettent de cohabiter au gouvernement : centralisme romain contre fédéralisme, État fort et social contre État minimum, légalisme affiché contre poujadisme, etc. Si le débat sur le fédéralisme fiscal peut sembler technique, il conditionne en fait la plupart des autres thèmes chers au parti de Bossi : ayant désormais renoncé dans les faits à l’indépendance du Nord de l’Italie, la Lega souhaite que la richesse produite au Nord serve au Nord, comme le veulent les gens du Nord. Tout est résumé dans le bon vieux slogan léguiste « Padroni a casa nostra ». Au-delà de ses bravades, la Lega Nord, si elle n’est certainement plus un parti hors-système et devra tôt ou tard faire les comptes de cela avec son électorat, est en tout cas symptomatique du problème identitaire italien, des discordances entre l’esprit localiste de la péninsule et le principe étatique, des peurs liées à la mondialisation et à l’éloignement du pouvoir... Pour ma part, je vois la Lega Nord un peu comme les amygdales de l’Italie, et à ceux qui ne partagent pas ses opinions je me permettrais de souffler l’idée, plutôt que de se focaliser sur l’ablation, de chercher à comprendre ce qui a provoqué l’inflammation... Car la Lega Nord n’a pas le monopole des boucs émissaires. RADICI - 21 SOCIETÀ SOCIETÀ “Italians” I nuovi emigrati par Thomas Nispola Beppe Severgnini, journaliste et écrivain né à Crema en Lombardie, a longtemps vécu à l’étranger, ce qui lui a permis de développer un regard distancié et toujours affectueux sur son pays natal. Autour de son blog se sont retrouvés beaucoup d’Italiens expatriés de par le monde et qu’il a eu l’occasion de rencontrer lors de ses voyages. Il a ainsi pu dresser un « état des lieux » de cette nouvelle émigration, qu’il nous a présentée lors d’un entretien à Marseille. uand Beppe Severgnini, la cinquantaine juvénile, se présente à nous à L’Institut italien de culture (IIC) de Marseille, sa simplicité et sa gentillesse sont telles qu’il faut faire un petit effort pour se figurer que c’est bien autour de lui que des milliers d’Italiens de par le monde se sont réu- Q 22 - RADICI nis le temps d’une pizza. Journaliste, il a longtemps écrit pour le magazine britannique The Economist, et a été correspondant à Londres et à Washington pour différents journaux italiens. Il enseigne également, et donne cette année un cours à l’école de journalisme Walter Tobagi de l’Université de Milan. Auteur de différents livres sur l’esprit italien (signalons notamment en français « Comment peut-on être Italien ? » publié en 2007 chez Gallimard) il a créé en 1998 le blog « Italians » sur le site internet du Corriere della Sera. Cet espace virtuel qui proposait un point de vue à la fois italien et distancié sur la vie de la Péninsule est bien vite devenu le lieu de rencontre et de prise de parole des Italiens à l’étranger, dont les contributions affluent chaque jour (plus de 40 000 messages reçus, douze lettres publiées quotidiennement, auxquelles Severgnini répond systématiquement.) Le 18 octobre 1999, c’est la première « pizza Italians », organisée à Londres, qui réunit les amis du blog présents dans la capitale anglaise. Suivront 99 autres rendez-vous, dans toutes les plus grandes villes du monde mais aussi dans des endroits plus inattendus – comme la pizza du 3 juin 2008 à Kaboul – avant de partager la centième pizza le 5 février 2010, avec, exception à la règle, un retour à Londres pour boucler la boucle. Nous avons rencontré Beppe Severgnini le 25 février dernier, à l’occasion de la cent unième « pizza », une pizza marseillaise, qui a fait suite à une rencontre à l’IIC de la ville. Témoin privilégié de l’état de la nouvelle émigration italienne, il nous a présenté les différentes catégories d’ « Italians » qu’il lui a été donné de rencontrer lors de ses pérégrinations, une classification imagée et inspirée par des personnages historiques ou littéraires emblématiques. Nous en retiendrons que l’essentiel de l’émigration italienne est heureuse, choisie, et est l’œuvre de « Marco Polo », c’est-à-dire d’individus majoritairement jeunes qui voyagent pour découvrir, pour apprendre, pour s’améliorer. Certains resteront durablement à l’étranger, notamment s’ils rencontrent l’amour (le phénomène existe partout, mais c’est en Europe occidentale qu’il est diffusé de façon particulièrement équilibrée entre hommes et femmes ; la façon la plus avancée et concrète de faire l’Europe... et les petits Européens) ou s’ils créent une « tête de pont » pour les émigrés à venir (professeurs qui fondent des laboratoires de recherche, entrepreneurs qui ouvrent une activité, etc.). En plus de types numériquement moins importantes et universelles (mégalomanes, philanthropes...), une autre catégorie est hélas significative et symptomatique. Il s’agit des « Montecristo », ceux qui fuyent l’Italie parce que le pays leur est devenu insupportable. Des étudiants refusant les arrangements en vigueur dans certains établissements, les bourses de recherche attribuées sur des critères douteux, les signatures de complaisance, le système des postes réservés aux proches des « barons » de l’Université. Des travailleurs qualifiés de 35 ans qui n’acceptent plus de se voir proposer uniquement des stages non-rémunérés. Les Montecristo prennent la clé des champs, et qu’on ne leur parle plus de l’Italie, pour quelques années en tout cas. Tornerò Pour quelques années, car tous ces expatriés, quel que soit le motif de leur départ, pensent à revenir en Italie, il n’y a aucun doute là-dessus : les Italiens sont le peuple « con le radici » par excellence. « L’Italia è una mamma che non ti molla mai », selon les propres termes de Severgnini. Les Italiens ne se détachent pas de leur « italianité », l’existence même du forum « Italians » en est une preuve. Alors que les ressor- tissants d’autres nations prennent leur expérience à l’étranger comme une occasion de se comporter d’une façon inenvisageable chez eux, laissant de côté le civisme, les Italiens à l’étranger renoncent au cynisme qui étouffe si souvent la bonne volonté dans la péninsule. Quand ils sont à l’étranger, les Italiens n’ont plus un rapport aussi désinvolte à l’illégalité, ils s’habituent et acceptent les règles en vigueur. Et ils ne se désintéressent pas des sujets qui concernent la mère patrie. Ils se désolent, ils se mettent en colère, ils se désespèrent : ils éprouvent en tout cas des sentiments, toujours préférables à l’indifférence. Cela pourra surprendre mais, cette émigration relevant presque toujours d’un choix, on n’hésite pas à revenir sur ses pas. C’est ce qu’a fait le jeune professeur Francesco Stellacci, spécialiste des nanotechnologies qui, alors qu’il brillait au M.I.T. de Harvard il y a quelques mois de cela, a confié à Severgnini qu’il ne voulait pas que ses enfants grandissent en petits Américains, que l’italien soit pour eux une langue secondaire, l’Italie un pays lointain, imaginé. Qu’il souhaitait qu’ils grandissent au moins en petits Européens. Depuis février dernier Franco Stellacci dirige le Centre européen de nanomédecine de Milan... Le « retour des cerveaux » est possible, et passe aussi par le cœur. Car l’Italie manque, et malgré les petits environnements italianisés que les expatriés arrivent à recréer à l’étranger, rien ne vaut le grand bain du Belpaese. Severgnini explicite cela avec une image gastronomique : je ne peux pas me nourrir que de Baci Perugina1, « a un certo punto mi devo mangiare un piatto di pastasciutta ». Et donc revenir à la grande table de l’Italie. « L’immersione totale è necessaria, non si può fare finta di essere in Italia in un paese in cui se chiedi un cappuccino dopo cena te lo danno. » Comment cela ? Et les Little Italy, elles n’existent pas ? L’autre vague d’émigration italienne, la grande vague de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, n’offre-t-elle pas un substrat aux nouveaux arrivés ? Hélas, c’est là toute une autre histoire : les jeunes Italiens et leurs cousins américains, australiens ou brésiliens, se ressemblent, ont des intérêts communs, mais vivent bien souvent dans des réaRADICI - 23 COSTUMI COSTUMI Deus ex « Macchina » à l’italienne © MCphoto / Blickwinkel / Infophoto par Eve Mongin* Ça va faire un peu cliché, je sais, mais il fallait bien en parler un jour : en Italie, on aime les voitures. De luxe ou pas, vintage ou pas vintage, Fiat ou pas Fiat. ombien de hurlements hystériques ou de crises d’apoplexie ai-je provoqués en « effleurant » avec ma (vieille) portière la voiture (rutilante) de mon voisin de parking ou combien de fois aije été doublée sur l’autoroute par un petit bolide, à peine aperçu dans mon rétroviseur... La macchina (la voiture) est reine en Italie, pays qui peut se vanter d’avoir le plus grand nombre de voitures en Europe. En 2007, il atteignait le chiffre record d’un peu plus de 50 millions pour une population d’environ 60 millions de personnes, soit presque une voiture par habitant, nouveaux-nés et vieillards compris. La hausse du prix de l’essence, la crise, les embouteillages, la pollution C 28 - RADICI (inquinamento), les interdictions d’accès dans les centres historiques, rien n’y fait, nos cousins transalpins restent accros à leur macchina, fréquentant peu les transports publics, même pour de courts trajets (la moyenne des déplacements en voiture est de 4 km !). L’Italie est le second marché derrière l’Allemagne pour les achats de voitures et il s’en vend près de 2 millions par an, bien que la production annuelle locale n’atteigne que 500 000 unités. Rome compte presque autant de voitures que d’habitants, les embouteillages et les voitures garées en triple file étant le pain quotidien des Romains. La seule Lombardie bat le record national, avec presque 8 millions de automobili. Les VIP de la politique ne sont pas en reste : ici pas de velib’ médiatique pour arriver au Palazzo Chigi (ndr : siège de la présidence du Premier ministre), on préfère un chauffeur. Ce n’est pas pour rien si le parc de voitures officielles (les fameuses auto blu, de préférence de marque étrangère) atteint près de 625 000 unités (en leasing ou de propriété) que se répartissent État, communes, régions, provinces, sociétés à capitaux publics, etc... Il n’y en a que 63 000 en France, 56 000 en Grande-Bretagne ou 42 000 en Espagne! Et last but not least, le clou du clou : selon un récent article assez édifiant de Vincenzo Borgomeo dans le quotidien La Repubblica, l’Italie est le second marché au monde pour la vente des Lamborghini et des Ferrari, le troisième pour les Mercedes et BMW, battue seulement par l’Allemagne et les États-Unis. Rien que l’année dernière, en Italie, 260 000 voitures « de luxe » ont trouvé acquéreur, parmi lesquelles 620 Ferrari, 151 Lamborghini, 180 000 Mercedes, Audi, BMW, etc. Sachant que (a) le prix de ces voitures est en moyenne de 100 000 euros, que (b) seuls 0,18 % des Italiens déclarent un revenu brut de plus de 200 000 euros et que (c) moins d’1% dit gagner plus de 100 000 euros (dont la moitié sont de « simples » salariés), le journaliste s’interroge sur la quadrature du cercle… Cherchez l’erreur ! En attendant, le fisc s’active... E.M. * Eve Mongin est avocat, vit et travaille depuis de nombreuses années en Italie. Retrouvez ses chroniques hebdomadaires dans le blog qu’elle tient sur le site internet du quotidien Libération : http://andiamo.blogs.liberation.fr/mongin/. Un grand prix de Formule 1 dans les rues de Rome par Eric Valmir ’abord, on croit que c’est un gag ! Ensuite, on se dit que c’est un projet qui ne devrait pas voir le jour ! Et puis, on s’aperçoit que c’est un projet qui verra certainement le jour en 2012 et pour sept années au minimum. Il ne reste que deux autorisations (une formalité ?) : celles de l’Automobile Club d’Italie et de la Fédération Internationale de l’Automobile. Le reste est partagé entre l’optimisme des partisans et la colère des écologistes. Le conseil municipal romain était divisé sur la question. Maurizio Flamini vient d’annoncer que le contrat stipulant la création du Grand Prix de Rome de Formule 1 en 2012 pour sept années avec une possibilité de cinq années renouvelables venait d’être signé. Une information confirmée par Bernie Ecclestone, le patron de la Formule 1. Son grand projet pour relancer la cote de popularité des grands prix est d’installer les courses au cœur des cités historiques du monde. D Gianni Alemanno, le maire de Rome (Pdl) est ravi. C’était aussi son projet. La Formule 1 procurera des revenus non négligeables pour la capitale italienne… Les écologistes et les archéologues protestent, arguant que le taux de pollution déjà important menace les sites historiques… Mais l’argument ne dissuade pas les porteurs du projet… Évidemment, il n’est pas question de rouler sur les pavés du Trastevere ou de planter les stands de ravitaillement aux abords de la place Saint Pierre… même si le projet initial prévoyait de contourner le Colisée avant de filer le long des Termes de Caracalla. Fuori. Idée refusée. Le circuit sera donc dans le quartier de l’EUR, au sud de Rome avec un axe sur la Cristoforo Colombo et la via delle Tre Fontane. Un tracé de 4 km 600… L’EUR voulait être la vitrine architecturale de l’Italie fasciste, construite dans les années 30 pour les besoins de l’Exposition Universelle de 1942 qui n’eu jamais lieu. Le quartier a été utilisé pour accueillir les Jeux Olympiques en 1960. On y trouve la PalaLottomica, un complexe réunissant palais des congrès, salle de concerts, vélodrome, piscine olympique, quartier d’affaires et de loisirs… Avec tout de même 10 000 habitants qui ne voient pas d’un bon œil l’arrivée d’un grand prix de Formule 1 sous leurs fenêtres. En ce qui concerne les deux autorisations, celles de la FIA et de l’Automobile Club d’Italie, la procédure doit prendre plusieurs mois. On sera fixé avant l’été… Mais pour partisans et opposants au sein du Conseil Municipal, c’est comme si c’était fait. Le seul obstacle était Monza, mais ce grand prix ne sera pas supprimé… Le calendrier F1 aurait donc deux courses italiennes au programme en 2012. La Formule 1 à Rome, c’était le grand rêve d’Enzo Ferrari. E.V. RADICI - 29 CINEMA CINEMA Les plus belles années lus qu’un véritable courant, comme peuvent l’être le western ou le thriller, le terme définit une période plutôt gaie et insouciante où étaient produites surtout des comédies allègres avec le leitmotiv de la satire des mœurs de la vie italienne. Au rayon des produits italiens typiques que propose l’histoire du cinéma, la comédie occupe toujours une place de choix. Qu’on l’appelle « comédie italienne » ou « comédie à l’italienne » importe peu en définitive puisqu’il s’agit bien d’un genre nettement délimité dans le temps – grosso modo entre 1950 et 1980 – avec ses interprètes fétiches et ses auteurs attitrés. La marque de fabrique est immédiatement reconnaissable grâce à ce mélange si particulier de critique sociale et de joie de vivre, d’amertume et de décontraction. Mais, à travers ces scènes où le rire cache parfois les larmes, ne peut-on pas déceler aussi le portrait d’un pays qui n’en finit pas de douter de lui-même et qui, bon gré mal gré, est contraint de revenir sur certaines de ses illusions les plus chères ? Cette Italie colorée, bruyante, pittoresque, dont la vie prend souvent ici les allures d’un jeu, offre en spectacle au reste du monde le grand théâtre de ses ambiguïtés. P de la comédie italienne Photos Cinémathèque de Toulouse © Collections La Cinémathèque de Toulouse par Pierre Cadars changements dans la société italienne au cours de la seconde moitié du XXe siècle, c’est véritablement celui de la comédie. Pierre Cadars nous fait savourer l’apport de ce nouveau genre, miroir d’une époque historique où les problèmes de l’Italie contemporaine sont traités avec la « drôlerie la plus débridée ». Retour sur image à l’occasion d’une importante rétrospective que la Cinémathèque de Toulouse consacre du 1er avril au 15 mai au cinéma italien de ces années-là… 30 - RADICI © Collections La Cinémathèque de Toulouse S’il est un genre cinématographique qui a rendu compte, de manière crédible, des Dans l’étude qu’il a consacré en 1983 à La comédie italienne (éditions Henri Veyrier), Jean A. Gili a défini très précisément ce qu’a été l’historique du genre et ce qui en fait l’originalité. À propos du Pigeon (I soliti ignoti, de Mario Monicelli – 1958) qu’il considère comme un « film charnière », il note cette évolution vers un type bien particulier de comédie « qui n’hésite plus à traiter des sujets dramatiques en termes comi- Ci-dessus, Totò et Aldo Fabrizi dans « Gendarmes et voleurs » de Mario Monicelli, 1951. Page de gauche, Lea Massari et Alberto Sordi dans « Une vie difficile » de Dino Risi, 1961. En bas, « Les années difficiles » de Luigi Zampa, 1947. ques et à mélanger la drôlerie la plus débridée avec le désespoir le plus noir, qui n’hésite pas non plus à mettre en scène les problèmes de l’Italie contemporaine ». C’est sous cet angle-là que la comédie conserve à nos yeux, outre sa verve incomparable, une évidente valeur de témoignage sur la société de l’après fascisme. En fait, ce découpage dans le temps mérite d’emblée d’être nuancé car la comédie italienne n’est pas apparue ex nihilo sur les écrans. Elle a bénéficié d’un substrat vieux de plusieurs siècles en reprenant l’héritage de la commedia dell’arte et d’un théâtre dialectal longtemps florissant. Divertissement et critique sociale y constituaient déjà le plus explosif des mélanges. Dès les tout débuts du spectacle cinématographique, des films de courte durée ainsi que des séries occupent ce créneau, même s’il RADICI - 31 Ci-dessus, « Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini, 1953. Page de droite, « Le pigeon » de Mario Monicelli, 1958. En, bas, « Les Jeunes maris » de Mauro Bolognini, 1958. y manque l’essentiel : la parole. Avec l’arrivée du parlant, une comédie « de boulevard » peut régner sans problème, à la condition bien sûr – censure fasciste oblige – de rentrer ses griffes et de ne pas critiquer ouvertement le pouvoir en place. Luxe bourgeois, musique douce, intrigues sans épaisseur et exotisme mesuré composent le menu ordinaire de ce cinéma d’évasion, pas si différent d’ailleurs de celui que l’on rencontre au même moment dans plusieurs pays européens. La guerre et ses tristes lendemains vont vite faire tomber ces décors en trompe-l’œil parfaitement interchangeables. Dès 1942, Quatre pas dans les nuages (Quattro passi fra le nuvole d’Alessandro Blasetti) repose sur un ancrage bien plus marqué dans la réalité. Vers la même époque, des interprètes tels que Totò, Erminio Macario, Gilberto Govi ou Aldo 32 - RADICI Fabrizi défendent des dialectes qui viennent heureusement pervertir la langue de bois officielle. Comédien adulé, Vittorio De Sica passe de l’autre côté de la caméra pour s’orienter, avec le concours de Cesare Zavattini, vers des sujets où le noir l’emporte nettement sur le rose et le blanc des années précédentes. Ainsi le « néoréalisme » naissant rajoute-t-il une dimension sociale à la plupart des films de divertissement qui se tournent alors. Les décors sont moins factices et les visages paraissent plus vrais dans les comédies populistes signées par Renato Castellani, Luigi Zampa ou Carlo Borghesio. Mais il faut attendre les années cinquante pour que, profitant pleinement de la présence de nouveaux réalisateurs, de nouveaux scénaristes et de nouveaux acteurs, la comédie italienne pose véritablement ses marques. Elle n’est pas un banal démarcage de la comédie américaine, encore florissante, et elle abandonne petit à petit les ambiances trop locales pour toucher à des problèmes universels. Où qu’il soit dans le monde, le spectateur peut trouver dans ces films matière à réfléchir sur lui même et sur ce qui l’entoure. Juste retour aux temps glorieux de la Commedia dell’arte et de l’Opera buffa ! Les trois volets de « Pain, amour… » et la série des Don Camillo ne sont pas les plus représentatifs de cette évolution, même si l’on peut trouver ici où là – dans Pain, amour et fantaisie (Pane amore e fantasia de Luigi Comencini – 1953) par exemple – des notations très justes sur la vie des villages et les oppositions entre le Nord et le © Collections La Cinémathèque de Toulouse CINEMA © Collections La Cinémathèque de Toulouse CINEMA Mezzogiorno. Bien plus intéressante est la série des Poveri (Poveri ma belli, Belle ma povere, Poveri milionari) que réalise Dino Risi entre 1956 et 1958. On y devine, au même titre que dans I vitelloni (de Federico Fellini – 1953) les premiers indices d’un changement de société, dans laquelle les plus jeunes se retrouvent en porte-à-faux par rapport à leurs aînés et où les temps présents se teintent de couleurs plus grises. Cette mélancolie traverse en particulier deux films de Mauro Bolognini : Les amoureux (Gli innamorati – 1955) et Les jeunes maris (Giovani mariti – 1958, sur un scénario de Pier Paolo Pasolini). Dans son ouvrage de référence, Jean A. Gili accorde une place importante à la série de films « mosaïques » réalisés alors par Luciano Emmer sur des scénarios de Sergio Amidei. Dimanche d’août (Domenica d’agosto – 1950) en est le meilleur exemple. Il propose « la radiographie d’une société saisie dans un des moments où elle s’exprime avec le plus d’authenticité ». Cette approche multiple de plusieurs personnages qui restent à Rome ou vont se baigner à Ostie prend à plus d’un moment les allures d’un documentaire. Dans ce tableau d’une capitale en vacances, la précision du trait et la charge comique de certaines séquences retrouvent l’esprit du dessin satirique, si vivant depuis toujours en Italie. Une telle filiation avec les publications humoristiques se reconnaît d’ailleurs dans nombre de comédies italiennes, surtout par le biais de certains scénaristes mais aussi à travers le jeu de plusieurs de ses interprètes. En 1958, Le pigeon se situe à la confluence de ces différents courants qui, au cours de la décennie suivante, vont irriguer une partie importante de la production. Au générique, on trouve des têtes d’affiche aussi importantes que Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, Memmo Carotenuto, Renato Salvatori, Totò ou Claudia Cardinale. Les scénaristes sont Age et Scarpelli, tandem gagnant de toutes les comédies à succès de ces années-là. Suso Cecchi d’Amico, présente auprès des cinéastes majeurs de cette époque (Visconti, Antonioni, Comencini…) les accompagne. Le metteur en scène, Mario Monicelli, après avoir été assistant et scénariste, est devenu depuis 1949 l’un des spécialistes de ce cinéma de divertissement qui, avec Le pigeon, acquiert une nouvelle envergure. L’histoire est RADICI - 33 CINEMA CINEMA Ci-contre, « Brancaleone alle crociate » de Mario Monicelli, 1970. 1976) ou La terrasse (La terrazza 1979), Ettore Scola apparaît comme le meilleur porte parole de cette génération, née à l’époque du fascisme, qui ensuite a certainement cru aux « lendemains qui chantent » et qui soudain s’aperçoit qu’elle a perdu ses principaux repères. Plusieurs films à sketches – genre toujours autant prisé en Italie à cette époque – sont bâtis autour des mêmes thèmes, qu’il s’agisse de Signore e signori, buonanotte (de Comencini, Loy, Magni, Monicelli et Scola – 1976) qui trace un portrait au vitriol des fondements de la société italienne, ou des Nouveaux monstres (I nuovi mostri, de Monicelli, Risi et Scola – 1977) qui dénonce les hypocrisies les plus tordues d’individus sans foi ni loi. Plus que jamais le dessin satirique a basculé dans la caricature vengeresse. Pouvait-on aller plus loin sans se couper d’une frange importante de spectateurs ? À son âge d’or, la comédie italienne avait su conserver un certain ton de légèreté. Elle égratignait sans chercher à blesser, en offrant à son public un miroir à peine déformé. Tout a changé en En bas, « Le fanfaron », de Dino Risi, 1962. 34 - RADICI monstres (I mostri – 1963) ou Vedo nudo (1969) offrent sur ce point une galerie fort réjouissante d’obsédés et de névrosés en tout genre. Pour leur donner vie, scénaristes et réalisateurs disposent alors d’une équipe exceptionnelle de comédiens, à l’intention desquels ces personnages plus vrais que nature sont composés sur mesure. Vittorio Gassman, Alberto Sordi, Ugo Tognazzi ou Nino Manfredi apparaissent comme les rois incontestés de ce genre qui, grâce aussi à eux, s’exporte partout dans le monde. Dans les films que tourne alors Pietro Germi (Divorzio all’italiana, Sedotta e abbandonata, Signore e signori, L’immorale), plusieurs tabous ancestraux, à commencer par ceux qui touchent à la sexualité, sont allégrement remis en cause. Les événements qui se déroulent partout dans le monde autour de 1968 ainsi que le basculement de l’Italie dans ce que l’on appellera les « années de plomb » vont accuser plus encore la tendance contestataire, voire misanthrope, de la comédie. Sexualité exacerbée, injustices sociales, impasses de la société de consommation ou remise en cause des valeurs traditionnelles sont au cœur de la plupart des sujets. Les équipes n’ont guère changé, mais leur discours ne s’embarrasse plus désormais d’embellissements superflus. Si le rire est toujours bien présent, il n’a plus rien de léger car l’heure n’est guère à l’optimisme béat. Les films phare des années soixante-dix portent souvent en eux le poids des désillusions. Avec Nous nous sommes tant aimés (C’eravamo tanto amati -1974), Affreux, sales et méchants (Brutti, sporchi e cattivi - Voici les films en programmation à la Cinémathèque de Toulouse Du 1er avril au 15 mai Pour toute information : La Cinémathèque de Toulouse 69, rue du Taur - 31000 Toulouse Tél.: 05 62 30 30 15 www.lacinemathequedetoulouse.com La Marche sur Rome (La marcia su Roma) Dino Risi Le Grand Embouteillage (L’ingorgo – una storia impossibile) Luigi Comencini La Voce della luna Roberto Benigni Mariage à l’italienne (Matrimonio all’italiana) Vittorio De Sica L’Argent de la vieille (Lo scopone scientifico) Luigi Comencini Le Monstre (Il mostro) Roberto Benigni Divorce à l’italienne (Divorzio all’italiana) Pietro Germi Parfum de femme (Profumo di donna) Dino Risi Johnny Stecchino Roberto Benigni Les Années difficiles (Anni difficili) Luigi Zampa Pain, amour et fantaisie (Pane, amore e fantasia) Luigi Comencini Les Russes ne boiront pas de Coca-Cola (Italian Secret Service) Luigi Comencini Ces Messieurs-Dames (Signore e signori) Pietro Germi Mediterraneo Gabriele Salvatores Affreux, sales et méchants (Brutti, sporchi, cattivi) Ettore Scola Brancaleone s’en va-t-aux croisades (Brancaleone alle crociate) Mario Monicelli Les Monstres (I mostri) Dino Risi Le Pigeon (I soliti ignoti) Mario Monicelli © Collections La Cinémathèque de Toulouse celle d’un groupe de délinquants anonymes, au demeurant fort sympathiques, que les aléas de la vie poussent à dévaliser le coffre-fort d’un montde-piété. Leur échec est à la mesure de leurs rêves impossibles. Par son origine géographique comme par sa raison sociale, chacun d’entre eux incarne un « type » bien défini, à l’image d’un pays où la débrouillardise est aussi un sport national. Par la suite, Monicelli poussera plus loin encore cet esprit satirique avec des films tels que La grande guerra (1959), L’armata Brancaleone (1966) ou Brancaleone alle crociate (1970), tout en revisitant l’histoire, fût-elle la plus brûlante, avec un humour décapant. L’autre grand nom de la comédie italienne est alors Dino Risi qui, après avoir abandonné la psychiatrie pour le septième art, se spécialise dans la description de plus en plus acerbe de personnages hauts en couleurs. Ils ne représentent que trop bien la caricature d’une société italienne confrontée à un monde sans pitié. Le fanfaron (Il sorpasso – 1962), Les © Collections La Cinémathèque de Toulouse x2 Page de doite, « Affreux, sales et méchants » de Ettore Scola, 1976. l’espace de quelques années. À côté de quelques vétérans qui tournent encore des films de grande qualité (Luigi Comencini en offre plusieurs exemples), de nouveaux réalisateurs de talent apportent un souffle nouveau à un genre qui s’éloigne à grands pas de la comédie, telle qu’elle s’était imposée vingt ou trente ans auparavant. Aussi bien Nanni Moretti que Roberto Benigni créent des personnages, qu’ils interprètent eux-mêmes. Ils ont en commun un certain génie de l’absurde ainsi qu’une inadaptation foncière à la société dans laquelle ils vivent. Avec eux, un nouveau chapitre s’ouvre incontestablement dans l’histoire du cinéma italien. Mais alors que les comédies de Mario Monicelli, Ettore Scola ou Dino Risi parvenaient à tracer de troublants portraits de groupe sur fond d’Italie en pleine mutation, Moretti et Benigni se retrouvent les plus souvent seuls dans un environnement résolument hostile. Comme le proclame douloureusement Canio, à la fin d’I Pagliacci, l’opéra de Leoncavallo : la commedia è finita!. P.C. Le Fanfaron (Il sorpasso) Dino Risi Une Vie difficile (Una vita difficile) Dino Risi La Grande Guerre (La grande guerra) Mario Monicelli Les Nouveaux Monstres (I nuovi mostri) Dino Risi, Mario Monicelli, Ettore Scola RADICI - 35 EMIGRAZIONE T Fani et Raffaello par Claude Nori Photographe, écrivain, Claude Nori est l’auteur de plusieurs ouvrages ayant pour thème son adolescence et la nostalgie de l’Italie (L’été dernier, Vacances à l’italienne, Stromboli, Un été italien…). Ses parents, qui firent partie de la vague d’émigration de l’après-guerre, ouvrirent à Toulouse dès la fin des années quarante une épicerie puis un restaurant où se retrouvaient tous les gourmets et les Italiens fraîchement débarqués dans le Sud-Ouest de la France. C’est dans cette atmosphère que Claude a grandi, baigné de saveurs, de parfums et de chansons... ous les matins, la cafetière avec le petit homme noir se met à siffler et du plus profond de ses entrailles, l’Italie commence à bouillonner avant de distiller dans la cuisine ce parfum inimitable d’arabica, de robusta et d’enfance heureuse. Il caffé è pronto! j’entends encore la voix de maman et je perçois nettement la petite tasse en faïence qu’elle déposait délicatement au pied de mon lit pour me réveiller. Aujourd’hui, bien sûr, elle n’est plus là, mais elle ne me quitte jamais. Dans mon bureau, elle pose en compagnie de mon père dans une photographie en noir et blanc, placée dans un cadre juste derrière mon ordinateur. Il s’agit d’une image que j’avais prise sur la terrasse de notre appartement un dimanche matin, dans un état de forte émotion. Alors que mon pouce appuyait sur le déclencheur, j’eus l’intuition que ce cliché leur survivrait, devenant ainsi pour moi un lien privilégié avec cet au-delà où ils ne manqueraient pas de se cacher à mon regard pour l’éternité. Si quelques larmes matinales (que par pudeur je tente de cacher à ma femme Isabelle) viennent mouiller mes paupières, je me console en pensant que je demeure grâce à eux le figlio unico, ce vitellone attardé préservant l’indolence et la joie de vivre qu’ils m’ont transmis. Un héritage créatif dans lequel l’opéra, les chansons, la gastronomie, le sens de la famille et la sensibilité à fleur de peau sont certainement une belle marque de cette italianité qui ne cesse de m’habiter. Mais il est temps de raconter leur histoire qui est aussi celle d’un lieu qui marqua les Toulousains et les Italiens de la ville, une épicerie puis un restaurant sur la petite place de la Trinité où coule une fontaine quasi florentine. Un lieu qui fit mon bonheur et celui des fines bouches de la région. Juste après la Libération, la vague des transalpins qui avaient émigré vers le Sud-Ouest commençait à s’intégrer et sa jeunesse, loin de former une communauté fermée sur ellemême, venait enrichir la population locale. Les macaronis, surnom dont quelques crétins avaient affublé les Italiens, tiraient bien leur épingle du jeu et commençaient à briller par leur élégance naturelle, leur débrouillardise, leur sens des affaires et cette réputation de séducteurs qui leurs venait de quelques mielleux acteurs de cinéma. Les grands boulevards brillaient de concours de Bel canto, de bals populaires dont de braves types du Sud gominés sortaient souvent victorieux, les yeux au ciel et des trémolos dans la gorge. toujours pour miraculeux : une histoire d’amour dont Fani et Raffaello furent les protagonistes. Fani, ma mère (elle adorait par coquetterie cette fantaisie orthographique provenant d’une mauvaise écriture sur la feuille d’état civil), tenait donc avec son père Thémistocle une alimentation qui par ces temps de restriction particulièrement difficiles assura la survie de la tribu qui comptait pas moins de quatre sœurs et deux frères. Je l’imagine encore maman, la belle quarantaine, les mains sur les hanches, pulpeuse et souriante, un tablier blanc serré à la taille, posant devant la devanture ! Elle attendait de pied ferme ses clients, qui de tout le Mais c’est autour d’une table et d’un plat typique dont les régions abondent que l’Italie s’exprimait le mieux jusque dans les ruelles de la ville à travers les odeurs et les chants repris en chœur par toute la famille en fin de repas. Je suis ainsi né dans ce jus, dans cette marmite frémissante où les exilés trouvent leur réconfort et se forgent leur identité, de la rencontre de deux familles originaires de la Vénétie, les Martinotto et les Nori, que Cupidon attira vers une ville rose afin que s’accomplisse ce que je tiens Ci-dessus, repas de famille, 1951. Page de gauche, la photo de Fani et Raffaello prise par Claude vers 1972, qui se trouve sur son bureau. grand Sud-Ouest accouraient après des heures d’expédition sur les petites routes défoncées du Gers, du Lot ou de la Haute- Garonne pour se charger de toutes les victuailles censées assurer leurs besoins pour plusieurs semaines ! Les Martinotto venaient de Sustinenza, un hameau à peine signalé sur les cartes, tout près de RADICI - 37 EMIGRAZIONE EMIGRAZIONE Casaleone, et où il y a quelque temps encore on pouvait acheter chez un authentique charcutier des saucissons à l’huile succulents qui macéraient dans des bocaux d’huile d’olive. Propriétaire terrien depuis des générations, gérant une exploitation agricole avec une certaine indolence, commerçant lorsqu’il le fallait, le grand-père Thémistocle s’était mis en tête de s’expatrier en France dans le SudOuest, sollicité par d’habiles bonimenteurs qui faisaient le tour de l’Italie pour vanter les mérites d’une délocalisation et promettaient d’offrir sur place pour trois fois rien des terres cultivables et rapidement rentables. Il envoya en éclaireur son frère dont il perdit la trace puis, un beau jour de 1925, la famille au grand complet arriva à Léguevin, un bourg d’une centaine d’habitants, perdu dans une forêt dense peuplée de chênes, de pins et châtaigniers. Mais la terre de mauvaise qualité et les difficultés de recrutement des ouvriers obligèrent rapidement un repli vers le centre historique de Toulouse. Pour une famille nombreuse de huit personnes étrangères, la quête d’un logement fut particulièrement difficile. Finalement, la famille s’installa dans un grand appartement au premier étage d’un immeuble de la rue Vélane auquel on accédait par un imposant escalier en bois. Les Nori, que l’on ne s’y trompe pas, venaient de Lonigo près de Vicenza, une famille de commerçants. Ce nom à consonance japonaise est en effet une algue verte très utilisée dans l’île du Soleil Levant pour la fabrication des sushi et des makis qui sont furieusement à la mode, de sorte que j’ai du mal quelquefois à expliquer que je suis d’origine italienne d’autant plus que mon père et mon grandpère avaient les yeux bridés ! Eux aussi émigrèrent à Toulouse au début de la guerre. Papa, mince, un côté Humphrey Bogart, stylé, borsalino légèrement penché sur le côté, costume croisé à rayures gravit les échelons pour devenir maître d’hôtel dans les palaces de la ville et principale- 38 - RADICI ment au Lutétia, non loin de la gare Matabiau. Signe particulier, il adorait traverser les larges avenues en moto à toute vitesse, le bas des pantalons serrés dans des pincettes en fer jusqu’au jour où un dérapage incontrôlé le laissa à moitié mort, les intestins à vif. À peine remis, il s’embourgeoisa en achetant avant tout le monde une voiture, une Simca je ne sais plus quoi, de couleur noire, dans laquelle il trimballait toute la famille pour des piqueniques dominicaux qui tournaient autour d’un mémorable pasta e fagioli de sa fabrication que l’on mangeait froid dans des gamelles. Un de ses frères, Fermetto, ouvrit un restaurant La Gondole qu’il rendit célèbre en demandant aux clients un billet de 10 francs qu’il perçait d’une punaise avant de l’envoyer d’un coup de pouce magique se coller au plafond rejoindre d’autres billets qui formaient une sorte de tapisserie surréaliste. L’autre frère, Nino, se lança dans la chaussure et fit les beaux jours du fameux club de tennis, le TOEC, participant à des finales nationales dans sa spécialité, le double mixte. Maintenant le décor est planté. L’attraction principale est la promenade qu’effectuent les quatre sœurs Martinotto lorsqu’elles déambulent sur les boulevards en se tenant par le bras, surtout les jours fériés, le pas décidé, fières d’exhiber un large éventail de personnalités, de tempéraments et de beautés. Il y en a pour tous les goûts depuis la plus jeune, vingt ans peut-être, jusqu’à la plus âgée trente, trente-cinq ans, dans le style Scarlett O’Hara, Louise Brooks ou Anna Magnani. Pour les hommes, c’est une sorte de symphonie exotique, une parade joyeuse qui exhibe rires, chuchotements et petites moqueries. Pas étonnant qu’elles se fassent remarquer par les Toulousains de pure souche mais aussi et surtout par les Italiens qui retrouvent dans cette apparition un peu de leur pays, un espoir, une ivresse bienfaisante. Ils tentent de saisir leurs regards, les effleurent, font les intéressants et certains même se permettent quelques compliments, sifflent pour marquer leur admiration sur leur passage et leur demande de quelles villes elles viennent : Sei romana? Milanese o piemontese? Il était donc normal que Nando, jeune diplomate des Pouilles, ou Fulvio, accordéoniste dans un orchestre de variété, mes futurs oncles, ou mon père Raffaello, aient été de ceux-là. Le passage d’une robe légère en été ou d’un épais manteau en laine grossière en hiver suivis d’une danse au Ramier le long de la Garonne changea leurs vies à tout jamais. Papa tomba immédiatement amoureux de maman qui portait Ci-dessus, un pique-nique avec la famille Martinotto,1961. Page de gauche, Fani devant son épicerie. Ci-dessous, Raffaeolo sur sa moto, 1931. RADICI - 39 EMIGRAZIONE une coupe à la garçonne, de sa frange qui descendait en triangle entre ses sourcils et de ses belles joues qui exprimaient un certain appétit de la vie. Il se rendit plusieurs fois dans l’épicerie qu’entre-temps mon grandpère Thémistocle avait achetée pour apercevoir Fani, lui faire les yeux doux et des compliments en effleurant ses mains lorsqu’elle lui tendait un morceau de parmesan empaqueté, un sachet de spaghettis ou de belles olives dans un bocal. Cependant, maman, grande lectrice de romans-photos, rêvait d’un prince charmant, d’une sorte de Cheikh Blanc qui l’enlèverait à son quotidien pour d’autres rivages. Ci-dessus, la promenade des sœurs Martinotto. Page de droite, Fani et Raffaello sur la Côte d’Azur pour leur voyage de noces. Et puis, elle n’avait pas envie de se marier. Elle préférait demeurer dans un état intermédiaire et refusa poliment les invitations de papa, lequel finalement épousa une artiste, une peintre avec laquelle il vécu quelques années avant qu’elle ne meure précocement d’une maladie fulgurante. Le deuil passé, Raffaello n’eut plus qu’une idée en tête, revoir Fani. 40 - RADICI EMIGRAZIONE Il apprit par un de ses frères qu’elle était seule et espérait qu’elle fut libre. Ainsi, un bel après-midi, affublé de son costume, un bouquet de fleurs à la main, il se rendit à l’épicerie pour lui demander officiellement sa main devant son père et une cliente qui applaudit avec fougue l’événement, une certaine Madame Candelotto qui me raconta la scène. Maman, qui approchait la quarantaine, touchée par cet homme encore meurtri par le décès de sa femme, se dit que le prince était sans doute devant elle et accepta. Ils se marièrent en 1947. Papa, abandonnant son emploi au Lutétia, avait pris la place de Thémistocle en rachetant le magasin. Il prenait en charge l’achat des marchandises et la manutention, maman s’occupant plus précisément de la caisse, mais tous les deux préservaient un contact direct avec la clientèle. Je vins au monde le 4 février 1949, aimé et adulé, usant mes petits mocassins derrière le comptoir, toujours prêt à recevoir dans ma bouche des miettes de fromage, des tranches de mortadelle, une olive par ci, une câpre par là comme un oiselet attendant la becquée dans son petit nid douillet. Les Italiens arrivaient des villages environnants et en rentrant de l’école j’étais pris dans un chahut de dialectes et un tourbillon de personnages époustouflants qui me faisaient tourner la tête et enflammaient mon imaginaire. Je les vois encore repartir, la galerie sur le toit de la voiture débordante de marchandises de première nécessité et que l’on ne trouvait nulle part ailleurs : formes de parmesan, cartons de pâtes qui se vendaient au détail sans oublier les sacs entiers de polenta (farine de maïs) et les tonneaux de boyaux pour la fabrication des saucissons qui empestaient l’atmosphère. Les tracas administratifs et douaniers étaient énormes et papa se débattait pour obtenir les différentes denrées suffisamment à l’avance et en grande quantité. Maman râlait parce que la cave, la réserve et petit à petit notre maison entière, étaient envahies de marchandises posées les unes sur les autres, créant ainsi des stalagmites qui exhalaient une odeur âcre et tenace. L’épicerie était devenue une sorte de petit territoire italien, le lieu de rencontre, la joyeuse taverne où mes oncles, mes tantes et mes cousins venaient se ravitailler, se ressourcer et se lancer dans des discussions sans fin dont ma mère – « une bagolona » selon mon père –, assurait l’intensité. Mon parrain, Antonio Garzia, qui avait épousé une sœur de papa, un petit Napolitain intrépide qui chantait tous les matins en réveillant tout le quartier était devenu champion de France de pétanque avec sa triplette composé d’amis du Mezzogiorno. D’autres parents nous avaient rejoints, les Busato s’étaient installés du côté de Pibrac, de vastes terres où l’on élevait des poulets et où nous nous retrouvions pour de grandes fêtes champêtres dominicales ou pour tuer le cochon. Papa organisait des échappées dans les fermes alentours où s’étaient installés des Italiens pour avoir la chance encore de manger des œufs frais, de la véritable coppa, de trouver des zucca pour remplir les tortellini ou des racines de raifort (il rafano, ou il cren) avec lesquelles on confectionnait une sorte de moutarde qui piquait les yeux pour accompagner il bollito (pot-au-feu). La famille s’agrandissait, on se mariait, les cousins se multipliaient, les mélanges s’effectuaient dans la douceur. On réussissait surtout dans la chaussure, le commerce, la mécanique ou le corps diplomatique. Des prénoms exotiques me tenaient en alerte alors que la déferlante des yéyés et du rock and roll envahissait la France et mon tournedisque Teppaz de couleur rose : Romano, Nino, Rino, Mariella, Marcella, Ada, Riscatto, Giancarlo, Renzo, Renato, Peppino, Rocco, Fermeto, Guido… Au milieu des années soixante, mes parents, lesquels entre-temps s’étaient portés acquéreurs avec un oncle de la vieille bâtisse où se trouvait l’épicerie, procédèrent à sa démolition et construisirent un immeuble. Ils décidèrent d’ouvrir un restaurant que papa nomma immédiatement le Vérona en hommage à sa région natale mais surtout aux fameuses arènes qui chaque année au mois d’août accueillaient une saison lyrique mondialement connue. En dignes ambassadeurs, nous étions invités chaque année à assister aux opéras de Verdi ou de Puccini dans une version cinémascope et grand spectacle avec troupeaux d’éléphants et une foule de figurants qui gesticulaient, dansaient et chantaient sous le ciel étoilé pour des drames et des histoires auxquelles je ne comprenais rien. Au moment des duos d’amour, des milliers de mouchoirs faisaient leur apparition sur les gradins, et maman, les larmes Claude Nori nous fait partager deux recettes intemporelles, qui ravissaient les hôtes du Verona, et que vous pourrez perpétuer chez vous. Foie de veau à la vénitienne Pour 4 personnes - 600 g de tranches de foie de veau découpées en lanières - 2 oignons finement émincés - 4 cuillérées à soupe de vinaigre de vin - persil haché - farine - 2 feuilles de laurier - sel et poivre du moulin - 6 cuillérées d’huile d’olive Faites revenir doucement les oignons dans l’huile jusqu’à ce qu’ils commencent à dorer. Pendant ce temps, farinez les lanières de foie de veau et ajoutez-les dans la poêle en augmentant le feu ; laissez-les cuire 2 minutes en les retournant. Elles doivent être croustillantes à l’extérieur et encore tendres et juteuses à l’intérieur. Poursuivez la cuisson, salez, poivrez puis ajoutez le vinaigre et le persil haché. Papa accompagnait souvent ce plat de petites pommes de terre sautées avec de l’ail et du romarin. Frittelle di baccalà Pour 4 personnes En entrée ou pour accompagner un ombretta (vin blanc) en apéritif. - 500 g de baccalà ( morue) préalablement déssalée au moins pendant deux jours en changeant l’eau plusieurs fois. - 2 œufs - 2 cuillérées à soupe de farine - 1 cuillérée à soupe de lait - persil ou ciboulette haché - poivre noir du moulin - huile d’olive - quartiers d’un citron Émiettez la morue en vous assurant que toutes les arêtes ont été retirées puis mélangez avec les œufs, la farine, le lait, la ciboulette et un peu de poivre. Prélevez des portions de pâte avec une cuillère à soupe et faites-les cuire dans l’huile bouillante jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées. Égouttez-les sur du papier absorbant et servez-les aussitôt en les arrosant avec les quartiers de citron. RADICI - 41 EMIGRAZIONE Ci-dessus, Fani et Claude bébé,1949. En bas, Raffaello chantant au restaurant. coulant lentement sur son visage irradié par l’émotion, me serrait fort la main pendant que papa fredonnait les airs célèbres du bout des lèvres. Une fois par an, la troupe de la Scala de Milan, qui passait au Théâtre du Capitole pour une série de représentations à Toulouse, faisait une escale au restaurant pour un repas mémorable qui se terminait toujours par des chansons à travers lesquelles chacun entraînait les autres dans sa région natale. Il y avait toujours un moment où papa, poussé par l’assemblée, devait exécuter le traditionnel O Sole Mio de sa petite voix fluette, une main serrée contre son cœur. Le restaurant ne désemplissait pas car la formule inventée par mon père était unique et le public toulousain, à peine habitué aux pizzas, découvrait pour la première fois la véritable cuisine italienne. Surtout celle du nord, de la Vénétie, de l’Émilie-Romagne et de la Toscane avec sa profusion de risottos aux cèpes, de foies de veaux à la Vénitienne, de cotechino, de polenta et de baccalà. Sans oublier les pâtes fraîches que papa tirait chaque matin d’une machine toute neuve – importée directement – et qu’il déclinait à toutes les sauces avec une 42 - RADICI mention spéciale pour les lasagnes al forno qui se tenaient droites dans l’assiette comme un gâteau, fermes et crémeuses à la fois. Chaque après-midi, il nonno Thémistocle, à plus de 90 ans, se rendait à bicyclette, place Esquirol, au Père Léon où il prenait une bière. Toujours droit comme un stoccafisso, avec son chapeau et son costume, il y passait plusieurs heures, fumant et mâchant son toscan tout tordu, à observer amusé du coin de l’œil cette jeunesse qui l’entourait, vestige d’un autre monde qui allait disparaître. De loin, à travers les vitres, je l’observais quelquefois avec mélancolie, hésitant à le déranger. Mais par-dessus tout, j’étais déjà ailleurs. Mes pensées me portaient vers Paris où j’avais l’intention de tenter quelque chose dans la photographie artistique. Je sentais bien que papa avait quelque chose d’important à me dire sinon pourquoi m’aurai-il entraîné au Jardin des Plantes parmi les ours, les singes, les phoques et les chèvres ? Assis sur un banc, face à une statue qui représentait un couple nu et enlacé que je pris longtemps pour Juliette et Roméo, il me demanda si je voulais prendre la suite du restaurant qui marchait très bien afin de lui donner un nouveau souffle. J’avais 24 ans et le cœur brisé de ne pouvoir poursuivre ainsi ce qui était pour lui l’œuvre de toute une vie. Je ne refusais pas catégoriquement, mais il comprit parfaitement la situation et mis plus tard tout son amour à encourager et à soutenir ma passion qui demeura toutefois pour lui bien mystérieuse. En janvier 1974, le Vérona fut vendu et devint La Perle d’Orient, un restaurant asiatique qui inaugurait une autre émigration de masse et l’émergence d’un nouveau continent. C.N. Photos : © Coll. privée Claude Nori LINGUA LINGUA Sorpresa: il dialetto è giovane a grande maggioranza degli italiani conosce almeno un dialetto (87%) senza grandi differenze di genere, area geografica o età. Il suo utilizzo come lingua principale non è però altrettanto diffuso: solo il 9% di chi conosce almeno un dialetto – il 14% tra gli anziani – lo usa anche con gli sconosciuti. L’uso del dialetto è invece più comune in ambito familiare e amicale (34%), soprattutto tra i residenti delle regioni del Nord Est (48%), che tendono a utilizzarlo indifferentemente nei due ambiti. Un intervistato su tre, comunque, non lo utilizza e, nel caso, lo fa solo raramente. È da sottolineare come l’uso del dialetto riguardi anche i più giovani. Magari anche solo con singole frasi o locuzioni alternate all’italiano e/o all’inglese, in una sorta di contaminazione linguistica. Il dialetto risulta comunque un valore da trasmettere alle generazioni future (79%). In tal senso, l’ipotesi di introdurne lo studio nelle scuole è valutata favorevolmente dalla maggioranza degli intervistati, a patto che la scelta sia facoltativa. N.P. L di Nando Pagnoncelli - Presidente Ipsos La metà dei ragazzi sotto i 30 anni lo usa in famiglia e con gli amici. E per molti andrebbe studiato a scuola. Ecco i risultati di un sondaggio dell’istituto IPSOS. Article publié avec l’aimable concession du magazine VANITY FAIR. andrebbe studiato altrettanto riguardare valutare a patto che il faudrait l’étudier autant concerner juger à condition que SONDAGGIO Lei conosce almeno un dialetto? sì no 87% 13% E quando lo parla, di solito? Anni 18-30 31-44 45-54 54-64 65 e oltre 3% 6% 9% 13% 14% In famiglia e con gli amici intimi 47% 29% 30% 28% 39% Solo in famiglia 12% 11% 18% 12% 10% Solo con amici intimi 12% 15% 7% 10% 7% Raramente/mai 22% 38% 34% 35% 30% 5% 1% 2% 2% 0% Sempre Non sa, non indica Ha intenzione di tramandare il suo dialetto a figli e/o nipoti? © Chlorophylle - Fotolia.com sì, lo sto facendo/l’ho già fatto sì, lo farei no non so 44 - RADICI 45% 34% 20% 1% Sarebbe favorevole a introdurre lo studio del dialetto nelle scuole? sì, facoltativo sì, obbligatorio no non so 56% 8% 35% 1% Alemanno, guardiolo, bisiacco e le 10 mila “lingue” d’Italia Quanti dialetti ci sono in Italia? Per Francesco Avolio, autore di Lingue e dialetti d’Italia (Carocci), potrebbero essere oltre 8 mila, come i Comuni, se non 10 mila. L’Atlante mondiale delle lingue in pericolo, dell’Unesco, ne riconosce invece 31, equiparandoli a lingue. Di queste, 4 sono seriamente in pericolo (il croato-molisano, il greco in Calabria e Puglia, l’altissimo alemanno in Valle d’Aosta e il guardiolo in Calabria) e 5 a rischio (veneto, siciliano, napoletano, bavarese dell’AltoAdige e alto alemanno valdostano e piemontese). Anche lo stato italiano riconosce a due dialetti lo status di lingua: il sardo e il friulano. Poi ci sono i dialetti “stranieri”: il catalano in provincia di Sassari e l’albanese in Calabria e in Sicilia. Secondo l’ultimo rapporto Istat (2006), il dialetto è usato soprattutto al Sud, dove il 70% della popolazione lo parla in famiglia, contro una media nazionale sotto il 50%, in particolare in Calabria (74,4%). Al centro solo Marche (56%) e Umbria (52,6%) sono sopra la media, così come al Nord solo Veneto e provincia di Trento (rispettivamente 69,9% e 64,1%). Mentre le regioni più ostili sono Toscana (l’83,9% parla solo italiano) e Liguria (68,5%). Proprio il 4 febbraio scorso, il Consiglio regionale del Friuli-Venezia Giulia ha approvato una legge per “la valorizzazione dei dialetti di origine veneta” (triestino, bisiacco, gradese, maranese, muggesano, liventino, istriano, dalmata e veneto goriziano-pordenonese-udinese). E anche all’ultimo festival di Sanremo sono stati riammesse le canzoni in dialetto. Ma solo Nino D’Angelo ne ha approfittato, con Jammo Jà, in napoletano. Simona Verrazzo equiparare ammettere assimiler, rapprocher admettre RADICI - 45 I TA L I A N O E S P R E S S O Italiano espresso Lingua, cultura e curiosità L’italiano in cucina La pastiera napoletana a cura di Linda Mantovani Esercizio 1 ••• Perché si dice È una piccola parolina che gli italiani usano per indicare l’immenso desiderio che qualcosa di tanto sperato possa davvero realizzarsi. “Hai una macchina nuova? Allora hai vinto al lotto?”, ecco una domanda alla quale potremmo rispondere con “Magari!”. Oltre che come esclamazione di entusiasmo e gioia, magari può anche essere usato come avverbio con il significato di “perfino”, “addirittura”, “forse”. Un “Non so se gli uffici sono aperti oggi: provo a telefonare lo stesso, magari È una parola che indica qualcosa di estremamente piccolo e sottile, ma intorno alla quale si costruiscono molti modi di dire e proverbi. Si tratta del pelo! Scopriamo insieme alcune delle numerose espressioni che contengono questo vocabolo. Cercare il pelo nell’uovo significa essere molto minuziosi e scrupolosi nel compiere un’analisi o nell’emettere una critica nei confronti di qualcosa, di qualcuno o di una situazione. Es. “Sei terribile, cerchi sempre il pelo nell’uovo: anche quando non ci sono difetti, tu devi trovarne uno!”. Cavarsela/ salvarsi per un pelo significa evitare di poco una catastrofe o un problema. Es. “La professoressa stava per interrogarmi: me la sono cavata per un pelo, grazie al suono della campanella!”. In genere, un pelo o per un pelo, come nell’espressione precedente, sono usati per indicare delle differenze minime tra due oggetti o due situazioni o delle quantità minime di tempo e di spazio. Es. “Questa gonna mi sembra un pelo più corta dell’altra” - “Lo scatolone è entrato per un pelo nel portabagagli” - “Ho perso il treno per un pelo, accidenti!” – “Ti rendi conto che stavamo per fare un incidente? C’è mancato un pelo!”. Non avere peli sulla lingua significa esprimersi con estrema franchezza e sincerità senza avere alcun timore di risultare sgradevoli o scortesi. Es. “Certo che Marta non ha 46 - RADICI “Magari!” esempio di questo uso: “Ho finito il burro: prova a chiedere ai vicini, magari loro possono prestarcene un po’”. Magari non ha un vero e proprio equivalente in francese, quindi vi proponiamo qui di seguito alcuni esempi per aiutarvi a capire meglio il senso e l’uso di questa espressione. ••• Modi di dire - Completate la ricetta. mi rispondono”. “Franco non si rende conto della fortuna che ha, magari fossi al suo posto!”. “Come sei abbronzato, rientri dalle vacanze?” – “Magari, mi sono solo addormentato al sole in giardino!”. “Non fidarti di Elisa, lei magari ti dirà che non ne sa niente di questa storia”. “Se andiamo al cinema, ti va di venire con noi? – “Magari! Fatemi sapere, ci sarò di sicuro!” proprio peli sulla lingua: dice sempre quello che pensa, senza alcuna diplomazia”. Si dice che qualcuno ha il pelo sullo stomaco quando è capace di non farsi scrupoli nell’esprimere giudizi difficili o imbarazzanti o nel cercare di ottenere quello che desidera. Avere il pelo sullo stomaco significa anche far prova di freddezza, insensibilità e spregiudicatezza. Es. “Luigi ha avuto proprio un bel pelo sullo stomaco a chiedere a Elena di fare il turno di notte proprio ora che la sua bimba è ammalata!”. Lisciare il pelo a qualcuno significa cercare di entrare nelle sue grazie, di ottenere il suo appoggio o il suo consenso riempiendolo di elogi e complimenti, non per forza sinceri. Es. “Guarda Giulio come sta lisciando il pelo al capo: sono certa che sarà lui ad andare a New York per la riunione!”. Fare il pelo e il contropelo a qualcuno significa sottoporlo a una critica dura e severa. L’espressione richiama la maniera di farsi la barba seguendo i due versi del pelo con due passate di rasoio. Es. “Luca mi ha fatto il pelo e il contropelo a proposito della mia storia con Silvia! Dopo la nostra conversazione ero proprio giù di morale”. Per finire, il lupo perde il pelo ma non il vizio è un proverbio utilizzato molto spesso per dire che è impossibile cambiare la natura di qualcuno e che questa, prima o poi, viene sempre fuori. Es. “Luca è ripartito all’attacco con quella bionda. È proprio vero che il lupo perde il pelo, ma non il vizio!”. Ingredienti per il ripieno: - 300 g di grano già cotto - 400 ml di latte - 1 cucchiaio di strutto o di burro - 315 g di zucchero - 400 g di ricotta di pecora - 5 uova - 50 g di acqua di fiori d’arancio o millefiori - 2 limoni - 150 g di cedro, zucca e altri canditi misti (tagliati a cubetti) - 150 g di zucchero a velo Ingredienti per la pasta esterna: - 500 g di farina - 3 uova - 200 g di zucchero - 200 g di strutto o di burro - La buccia grattugiata di un limone … = trova la parola mancante Preparare la pasta … (1) e lasciarla _ _ _ _ sare (2) in frigorifero fino al momento dell’uso (almeno 30 minuti). Mettere a cuocere, a fuoco lento, il grano con il latte, lo strutto o il burro e un cucchiaio di zucchero. …(3) cuocere fino a … (4) il composto avrà ass_ _ _ _ (5) un aspetto cremoso. Lasciare raffreddare completamente. Mettere la ricotta in una ciotola abbastanza _ _ _iente (6) e lavorarla con un cucchiaio di legno o passandola al _ _ _ _ _verdura (7) in modo … (8) renderla cremosa. Aggiungere 300 g di zucchero e lavorare ancora. Aggiungere i cinque tuorli e i tre albumi montati a neve ben … (9), la buccia grattugiata dei limoni, l’acqua di millefiori e i canditi tagliati a cubetti. Unire quindi la crema di grano e mescolare _ _ _ _ _ iormente (10). Stendere quindi la pasta frolla portandola ad uno spes_ _ _ _ (11) di circa tre millimetri e metterla in una _ _ glia (12) bassa, che avrete precedentemente imbur _ _ _ _ (13) e infarinato. Versare il ripieno sullo strato di pasta e con la pasta rimanente formare delle striscioline da disporre a forma … (14) griglia sul ripieno (come per una crostata). Mettere in forno, in posizione piuttosto bassa, a circa 150 gradi e lasciare cuocere per un pa_ _ d’ore. Una volta cotta, lasciare la pastiera nel forno caldo e aperto affinché si raffred _ _ (15). Quando sarà fredda, spolverare con zucchero a velo e consumare dopo uno o due giorni. Una varia_ _ _ (16), tipica della costiera sorrentina, consiste nell’aggiungere della crema pasticcera al ripieno. significato 1 Esercizio 2 I bisensi sono delle parole che hanno una stessa grafia, ma due significati completamente diversi. Qui di seguito ne trovate alcuni esempi: provate a indicare il secondo significato oltre al primo, più comune e noto, che abbiamo già inserito. Attenzione: alcuni vocaboli, possono avere anche più di due significati. _ = trova la lettera mancante lama boa razza capitale fattura ancora mandarino riso barba squadra lira fine significato 2 animale da soma serpente specie, gruppo città principale ricevuta, conto avverbio di tempo agrume alimento in chicchi peluria del viso gruppo vecchia moneta italiana conclusione RADICI - 47 I TA L I A N O E S P R E S S O I TA L I A N O E S P R E S S O Soluzioni esercizi: Test 1. In che periodo Antonio Ligabue si è affermato come uno dei principali esponenti della pittura italiana? 6. Chi è Luciano Ligabue, artista contemporaneo molto celebre in Italia? Cruciverba Pasqua e Pasquetta 2. Di quale disciplina sportiva Patrizio Oliva è stato campione olimpico nel 1980? a. Pugilato b. Scherma c. Sci di fondo 3. Chi è l’autore del romanzo Io non ho paura? a. Nicola Ammaniti b. Giorgio Faletti c. Alberto Bevilacqua 7. È un bravissimo attore e regista teatrale e cinematografico italiano… a. Gabriele Santoro b. Gabriele Lavia c. Gabriele Muccino 8. Se visitate piazza Prato della valle, in quale città d’Italia vi trovate? 4. Quale numero bisogna comporre per chiamare i Vigili del fuoco in Italia? a. Torino b. Como c. Padova a. 1115 b. 115 c. 15 5. Cosa significa l’espressione piangere sul latte versato? a. Rimpiangere qualcosa b. Diventare tristi per una disgrazia c. Dimenticare di fare la spesa 48 - RADICI 9 2 3 4 5 6 7 8 11 10 12 Completate il seguente brano scegliendo la parola giusta tra le due alternative proposte tra parentesi. a. Metà ottocento b. Fine ottocento c. Novecento 1 13 Esercizio 3 a. Un pittore b. Un attore c. Un cantante 9. Se qualcuno vi chiede un cerino, di cosa ha bisogno? a. Di una candela b. Di un fiammifero c. Di un accendino 10. Come si chiama il ciclo scolastico che viene dopo le scuole elementari e le medie? a. Liceo b. Scuola superiore c. Istituto professionale Esercizio 1 1. Frolla – 2. Riposare – 3. Lasciar / Far 4. Quando 5. Assunto – 6. Capiente 7. Passaverdura 8. Da – 9. Ferma 10. Ulteriormente – 11. Spessore – 12. Teglia 13. Imburrato – 14. Di – 15. Raffreddi – 16. Variante Dopo Natale, Pasqua è forse la ricorrenza più sentita e _____ (animata/celebrata) in Italia. È una festa che ricorda la passione e la Resurrezione di Cristo e la sua data cambia di anno _____ (in/per) anno. Il giorno dei festeggiamenti, infatti, cade la prima domenica _____ (prima/dopo) i quaranta giorni di quaresima. La domenica di Pasqua è preceduta dalla domenica delle _____ (foglie/palme). Come per la _____ (gran/più) parte delle altre feste celebrate lungo la Penisola, Pasqua è vissuta come un momento di ritrovo immancabile per famiglie e gruppi di amici. Rispetto al Natale, anzi, per i festeggiamenti _____ (pasquali/pasquini) ci si sente autorizzati ad “abbandonare” la famiglia per divertirsi tra amici. Un detto celebre recita tra l’altro “Natale con i tuoi e Pasqua con chi _____ (puoi/vuoi). Oltre al giorno di Pasqua _____ (reale/vero) e proprio, gli italiani amano soprattutto festeggiare il lunedì dell’Angelo, noto anche come lunedì di Pasquetta. In questo giorno si è _____ (usi/soliti) partire per una gita di gruppo con amici o parenti e organizzare un picnic con gli _____ (avanzi/alimenti) del pranzo pasquale. 14 15 18 19 22 23 25 16 17 20 21 Esercizio 3 celebrata – in – dopo – palme – gran – pasquali vuoi – vero – soliti – avanzi. 24 27 26 Esercizio 2 Lama: oggetto tagliente (es. lama di coltello). Boa: galleggiante. Razza: grande pesce con pinne a forma di ali. Capitale: somma di denaro, ma anche principale / essenziale. Fattura: incantesimo / stregoneria, ma anche realizzazione di un prodotto. Ancora: ormeggio di nave o barca. Attenzione, l’accento cambia per i due significati: ancóra per l’avverbio, àncora per l’ormeggio. Mandarino: dignitario cinese. Riso: risata. Barba: noia. Squadra: strumento da disegno di forma triangolare. Lira: antico strumento musicale. Fine: scopo. Soluzioni test: 1. c 28 - 2. a - 3. a - 4. b - 5. a - 6. c - 7. b - 8. c - 9. b - 10. b. 29 30 31 32 Soluzione del cruciverba di RADICI n°47 33 1 M 34 35 2 A 8 I A 10 U L C O C A O 36 13 15 18 37 B L L A C 2. Artigiano che lavora il legno. 9. Mucchio, _ _m_ _so. 11. Fiume che scorre in Veneto. 12. Artista e artigiano che costruisce strumenti a corda. 14. Importante agenzia stampa italiana. 15. L’Accademia della …è una prestigiosa istituzione linguistica italiana. 18. Rumore, colpo o fuoco d’artificio. 20. La temperatura si può misurare in _ ra_i centigradi. 21. I vegetariani non mangiano la ca_ _e. 22. Il fe _ _ _ va battuto finché è caldo (proverbio). 23. “… vieni anche tu con noi, non fare il pigro!” 24. Dopo il nono, c’è il _ _ _imo. 25. “A presto e cerchiamo di non p_rder_i di vista questa volta!” 26. “Forza, date_ _ una mossa, altrimenti arriviamo in ritardo!” 27. Un _ _on_ _ _ è qualcuno che ha il mio stesso nome. 29. “Scusi, _ _ _ _ _ _be dirmi l’ora?” 32. Lo _ _ _ _to è una riduzione del prezzo. 33. La parte interna o farcitura di una torta. 34. Il _ _ g _ _ ie_ e lavora alla dogana. 36. “_ _ _ n _ i, è aperto, entri pure”. 37. Giacomo…, politico socialista assassinato nel 1924. I E A A S T 28 I T C M 30 ORIZZONTALI F R 25 32 … = trovare la parola mancante I I A E R G D A L U 5 F E C C T O L O A G R E E I E L A I R I 14 17 O A T A L D 20 T O T E M O E N 29 R A O 31 A N 32 E A 22 O 26 7 F I O S L 6 O 16 S 19 D 9 11 C 4 I C 24 27 _ = trovare la lettera mancante B O 21 I 23 N 3 P N O C E E VERTICALI 1. Abitante della Calabria. 2. …Coppi, celebre ciclista italiano. 3. _ _ _ r_ _ ta, tutt’altro che concreta. 4. L’_ _ _ _ entro è il punto di massima intensità di un terremoto. 5. …Gaber è stato un grande cantautore italiano. 6. Sigla della città di Napoli. 7. È la più grande associazione italiana dei donatori di sangue. 8. “Le tue scarpe starebbero benissimo col mio abito, puoi prestar_ _ le?” 10. Isola delle Baleari. 13. Così si chiama la moneta cartacea. 16. Sigla della città di Udine. 17. Città lombarda, celebre per il Torrone e per Ugo Tognazzi. 19. Cose, vicende accadute oggi. 24. “Ho ricevuto un tuo messaggio in cui mi …(da dire) che avresti fatto tardi”. 26. Sigla della città di Verona. 28. “Ho _i _ ch_ _ _o le carte, giochiamo?” 30. Il _ _ _ dot_ o è un altro nome della moltiplicazione. 31. Altro nome della penna. 34. “Venite anche voi … Mario stasera?” 35. “ _ _ tenda in linea, le passo subito l’avvocato”. RADICI - 49 PERSONAGGIO MUSICA Mina Gianmaria Testa Mongolfiere di musica, di poesia… e di buon senso. Intervista raccolta da Elrik Fabre-Maigné* Il suo pittore preferito? Van Gogh senza alcun dubbio. Qual è il poeta che ama di più? Per il passato, Ugo Foscolo, per il presente, Cesare Pavese e Pier Paolo Pasolini. © P. Soriani Le canzone italiane e francesi che le piacciono di più? Mi sono innamorato di te di Luigi Tenco e Avec le temps di Léo Ferré. (ndr. : Gianmaria Testa a enregistré F à Léo, un hommage à Ferré). Il fait partie de ces rares auteurs-compositeurs-interprètes dont la voix et la poésie nous prennent « à bras le cœur ». Même si l’on ne comprend pas l’italien. Nous l’avons rencontré à l’occasion d’un récent concert, pour une discussion franche et inspirée autour d’une bonnne bouteille de vin. ato in una modesta famiglia del Piemonte, capostazione a Cuneo per 25 anni, da tempo ormai solca le strade d’Europa e particolarmente della Francia per cantare la sua poesia del quotidiano. Il 5 febbraio scorso lo abbiamo incontrato alla Sala Nougaro, su quella stessa scena che lo accolse per la prima volta a Toulouse nel 1996. Imbarcati insieme a tutta la sala nelle N 50 - RADICI sue mongolfiere di musica, per un’odissea sul mediterraneo dei nostri cuori, luoghi magici dove abbiamo incontrato belle italiane, polveri di stelle, gente arrabbiata di tenerezza, … e migranti alla ricerca di un lavoro. Quale è il suo compositore preferito? Haydn per il passato e Ravel per l’epoca contemporanea. Se non dovesse vivere in Piemonte, dove deciderebbe di mettere radici? In America latina. Mio fratello che ha molto viaggiato soggiornando per molto tempo in Equador mi ha spesso vantato la bellezza di questi paesaggi e la dolcezza della gente. L’Italia va male, almeno ad ascoltare la stampa: gli italiani vanno sempre bene? Onestamente, non so cosa succede agli italiani. Eccoli per tre volte eleggere un uomo che sta massacrando una nazione, peraltro ancora giovane (ndr. L’unité d’Italie s’étant faite en 1861), una giovane democrazia. Per essere indulgenti ho come l’impressione che siano in uno stato confusionale. Ma bisogna essere veramente malati per votare uno come Berlusconi, che con i suoi alleati della Lega Nord, fa leva sul lato peggiore del genere umano, l’odio dell’altro, dello straniero, dell’extracomunitario. Allora, che facciamo di questa gente? Li eliminiamo? A questo proposito, come è possibile che l’Italia, che ha conosciuto una delle più forti ondate migratorie del XX secolo, possa reagire in questa maniera all’affluenza di immigrati sul suo territorio? Il popolo italiano è quello, tra i popoli d’Occidente, che ha avuto la percentuale più alta di gente che ha emigrato. Dopo varie generazioni c’è oggi un’altra Italia fuori dall’Italia. Le più grandi città italiane, a parte Milano, Napoli, Roma e Torino, oggi sono all’estero. A San Paolo in Brasile, ci sono più italiani che a Bologna, a Toronto più che a Firenze… Oggi c’è gente che cerca di sopravvivere venendo da noi per cercare lavoro; e gli italiani ci scopriamo più razzisti degli altri. È colpa di questo governo che fa leva sul sentimento di paura, votando leggi disastrose, mostruose, come quella dei “respingimenti”. Non passa un giorno che, in barba al diritto internazionale, i nostri militari respingono i passeggeri di queste scialuppe di fortuna, di queste navi di miseria, senza verificare se possono o meno essere accolti in Italia. Rischiando in questo modo di condannare alcuni di loro a morte sicura, in Libia per esempio. Se una maggioranza di 53% di italiani approva questa ignominia, grazie anche alla disinformazione, vuol dire che siamo in una democrazia con un “d” minuscola. La canzone impegnata, può essere ancora un punto di riferimento in mezzo a questo turbine di parole che nascondono molto più di quello che vorrebbero mostrare? Paco Ibanez mi diceva che durante la dittatura in Cile, dei prigionieri politici si riconfortavano reciprocamente cantando Palabras par Julia. Viva Paco ! Viva la canzone! La musica è un linguagggio internazionale e la canzone ha il privilegio di bucare anche i muri più spessi, di comunicare un’emozione. La musica può essere un punto di riferimento se diventa socialmente utile quando dimentichiamo il suo autore, e la si canta per un piacere comune o come sostegno ad una manifestazione. Non scrivo mai con l’idea che una canzone possa cambiare il mondo, ma affinché i mei figli non dimentichino da dove vengono. Bisogna che ognuno faccia la sua parte agendo e militando. NUOVO DISCO DI INEDITI Sony Per festeggiare i 70 anni della Tigre di Cremona, la Sony pubblicherà in vinile tutti e 14 gli album usciti tra il 1994 e il 2007. Inoltre a meno di un anno dall’uscita nello scorso mese di ottobre di Facile, Mina torna con un nuovo disco di inediti. Ancora nessun dettaglio sul titolo dell’album. Mina ha abbandonato le scene dal 1978, ritirandosi a vita privata, pur continuando tuttavia ad incidere dischi, a condurre programmi radiofonici, a collaborare con alcune riviste e quotidiani, ed a prestare la sua voce in alcuni spot. Nel corso della sua carriera ha inciso più di 1.000 brani e ha venduto oltre 100 milioni di dischi. In vendita dal 14 maggio Malika Ayane Dacci un poema o una poesia che hai particolarmente apprezzato? Si, certamente. Si tratta di Naufragi di Erri de Luca “Nei canali di Otranto e Sicilia migratori senz’ali, contadini di Africa e di oriente affogano nel cavo delle onde. Un viaggio su dieci s’impiglia sul fondo, il pacco dei semi si sparge nel solco scavato dall’ancora e non dall’aratro. La terraferma Italia è terrachiusa. Li lasciamo annegare per negare.” (da Opera sull’acqua e altre poesie). Buon viaggio, Gianmaria, e a presto. E.F.M. u Son dernier disque : « Solo dal vivo » 2009, Le Chant du Monde Variété www.gianmariatesta.com * Elrik Fabre-Maigné réalise le « Magazine musical de toutes les couleurs » chaque vendredi sur Radio Présence Midi-Pyrénées, fait des lectures à haute voix, et crée des Concerts poétiques ou littéraires : en 2010, « Je me révolte, donc je suis ! » (Discours pour silences à venir) et en 2009, « Femmes que j’aime » (Florilège de la Poésie Féminine en France). arrabbiato in barba a impigliarsi l’aratro (arare) en colère, enragé à la barbe de s’accrocher, rester pris la charrue (labourer) GROVIGLI Sugarmusic Scoperta l’anno scorso a Sanremo, ha vinto quest’anno il premio della critica. Ecco ora il titolo del CD Grovigli, 11 canzoni inedite tra cui l’ennesimo contributo di Paolo Conte che non solo le affida Chiamami adesso, ma addirittura duetta con lei in uno strepitoso Little Brown Bear. E aggiunge una nuova definizione alla voce di Malika: “Una volta ti avevo detto che era carica di spezie, adesso vi aggiungo il calicantus, che fiorisce d’inverno, un profumo che ti porta lontano”. Nell’album ci sono anche un duetto con Cesare Cremonini in Believe in love e il pezzo cantato per il Festival, Ricomincio da qui, e riaffiora dalla memoria quella poesia di Prevert che racconta un addio. Il pezzo di Sanremo, infatti, descrive i disagi di una coppia che ormai poco si sopporta. La Compagnia Sacco De Ceriana POLYPHONIES VOCALES DE LIGURIE Buda Record À Ceriana, village situé dans les Préalpes ligures de la vallée de San Remo, se perpétue une tradition musicale très riche et très particulière qui se distingue, dans sa forme la plus significative, par une polyphonie à trois voix : deux, plus aiguës, sont des voix de solistes, alors que la troisième, plus grave, est constituée d’un bourdon réalisé par un nombre assez conséquent de chanteurs. Les membres de la Compagnia Sacco défendent la tradition avec passion, sensibilité et intelligence, en préservent la part la plus fragile, les chants les plus authentiques et perpétuent cette musique avec enthousiasme, sans en violer l’essence. Sortie le 1er mars 2010 RADICI - 51 A AGENDA CHIARELETTERE Ecco perché senza immigrati saremmo perduti Il libro di Riccardo Staglianò svela l’ipocrisia di un paese che ha sempre più bisogno di immigrati, ma li esclude dal quotidiano relegandoli a pure comparse. GRAZIE Chiarelettere, 225 pp., 14,60€. L’autore: Riccardo Staglianò è giornalista de “la Repubblica”. Nel 2001 ha vinto il Premio Ischia di giornalismo, sezione giovani. È autore anche di BILL GATES. UNA BIOGRAFIA NON AUTORIZZATA (Feltrinelli, 2000) e L’IMPERO DEI FALSI (Laterza, 2006). Per Chiarelettere ha pubblicato con Raffaele Oriani I CINESI NON MUOIONO MAI (2008) e MISS LITTLE CHINA, che accompagna l’omonimo documentario di Riccardo Cremona e Vincenzo de Cecco (2009). 52 - RADICI Fuori d’Italia nessuno capisce questa intolleranza da parte di un popolo che pure ha conosciuto l’émigrazione sulla propria pelle... Siamo stati colpiti da una grave amnesia selettiva. Tutti gli esseri umani tendono a rimuovere i ricordi negativi, noi lo abbiamo fatto con la nostra emigrazione, una delle più imponenti del secolo scorso. Così, al posto della naturale solidarietà tra gente che ha conosciuto lo stesso destino, abbiamo preferito la paura verso chi ci ricordava come eravamo. Una paura professionalmente alimentata da una classe politica in malafede. Come conciliare allora la tanto declamata sicurezza richiesta dai cittaddini e le necessità di un paese che ha bisogno di manodopera immigrata? Aldo Cazzullo Francesco Jori Sandro Veronesi L’ITALIA DE NOANTRI Come siamo diventati tutti meridionali DALLA LIGA ALLA LEGA Storia, movimenti, protagonisti TERRAIN VAGUE “Noantri” è la parola chiave dell’Italia di oggi. Può indicare il clan mafioso, la famiglia, il campanile, il partito, la corporazione, la curva da stadio. Un paese frammentato quello dipinto dal giornalista Aldo Cazzullo. Eppure un paese mai così uguale dal Piemonte alla Sicilia: unificato dall’egemonia di Roma e del Mezzogiorno. Aldo Cazzullo parte dalla sua città, Alba in Piemonte, dove ancora trent’anni fa “i miei nonni non avrebbero mai mangiato una pizza”, e dove ora si vive di turismo quasi come a Taormina. E dalla sua terra, le Langhe, il viaggio prosegue nella Roma dei Palazzi, capitale de noantri, simbolo di un’Italia sempre più romanocentrica. Racconta come i nuovi italiani, i figli degli immigrati, stiano scalzando gli italiani “veri”, che hanno sempre meno voglia di lavorare. Francesco Jori è senza dubbio uno dei massimi esperti del “fenomeno Lega Nord”. Un fenomeno che comincia con un corso di lingua e cultura veneta, e che sul finire degli anni settanta si trasferisce sul campo della politica. Parte da lì il percorso di quel nuovo soggetto che oggi, a trent’anni dal suo esordio elettorale (le europee del 1979), si propone come il partito più vecchio d’Italia: quantomeno nella ragione sociale, considerando che tutti gli altri, nel traumatico passaggio tra la prima e la seconda Repubblica, hanno mutato denominazione, assetto, struttura. Il libro ripercorre il cammino verso la Lega Nord che oggi si presenta come punto di riferimento dell’elettorato settentrionale, che è riuscita a sfondare anche sotto il Po, nelle classiche zone rosse, che è partner strategico nell’alleanza di governo di centrodestra. Editore Mondadori – 176 p. – 18 € Intervista raccolta da Rocco Femia - illustrazione di FRICCA GRAZIE è il titolo del suo libro. Certamente rivelatore. Veramente senza gli immigrati saremmo perduti? Perché una quantità impressionante di lavori che loro fanno verrebbe meno. E si tratta di lavori essenziali per il funzionamento della nostra vita. Immaginate una giornata in cui la babysitter non si presenta a guardare i bambini e la mamma (o il papà) non può andare a lavoro sino a quando non trova una sostituta. Poi, una volta arrivata in ufficio, lo trova impraticabile perché gli addetti alle pulizie non sono passati. Finalmene in mensa, non può mangiare perché i lavapiatti srilankesi hanno fatto sciopero. Opta quindi per una “caprese” al bar vicino ma manca la mozzarella perché i sikh hanno incrociato le braccia e anche i pomodori perché i marocchini che li raccolgono si sono stancati di lavorare per due lire. E così via. Nel libro racconto una giornata italiana, ora per ora, con tanti mestieri fatti ormai in gran parte da immigrati senza i quali lo stile di vita cui siamo abituati sarebbe costretto a passi indietro di decenni. LIBRI Facendo rispettare la legge, senza inventarsi reati grotteschi come quello di clandestinità che ha il solo effetto di assimilare delle persone a bestie braccate che, essendo diventate ricattabili in tutto, hanno molte più probabilità di finire nell’illegalità, soprattutto nel mondo del lavoro. Così facendo non si aumenta la sicurezza dei cittadini, ma si dà una mano agli sfruttatori, alle mafie che controllano i cantieri e così via. Con risultati mostruosi come i clandestini che non si fanno curare ai pronto soccorso per paura di essere denunciati. Quali sono gli scenari futuri? Dal 1994 i demografi del Cnr denunciano un rischio estinzione se non facciamo entrare almeno 300 mila immigrati all’anno. Il decreto flussi del 2008 era invece di 170 mila persone. Siamo un paese sempre più vecchio, con un tasso di fertilità tra i più bassi del mondo, abbiamo bisogno di loro. Ne abbiamo bisogno oggi per far funzionare l’Italia. Ne abbiamo bisogno domani per poter andare in pensione. Secondo i calcoli della Caritas Migrante, gli immigrati ci danno 6 miliardi di euro in tasse e prendono invece servizi per circa 700 milioni. Ci guadagniamo molto, insomma. Invece di render loro la vita difficile dovremmo facilitargliela, con leggi migliori che rendano più semplice mettersi in regola (che prima di essere un favore a loro, lo è al nostro fisco). Se siamo diventati incapaci di usare il cuore, basterebbe farsi i conti in tasca per accorgersi di quanto sono diventati indispensabili. venire meno la sostituta l’adetto alle pulizie la mensa incrociato stancarsi di rimuovere il ricordo il reato ricattabile se dégrader la remplaçante l’agent de nettoyage la cantine croisé se lasser de (ici) refouler le souvenir le délit que l’on peut faire chanter Riccardo Staglianò ci farà scoprire, in un reportage che pubblicheremo nel prossimo numero di RADICI, i risvolti del fenomeno immigrati in Italia. Un dossier intenso e soprattutto documentato, con fatti alla mano. Le prove testimoniali che è necessario affrontare diversamente la realtà dell’immigrazione in Italia se vogliamo continuare ad essere un paese normale... Marsilio editore – 144 p. – 16 € Traduction de Dominique Vittoz Grasset – 231 p. – 17 € Deux mondes différents mais parallèles se font face dans l’Italie des années 60. D’une part le Chantier, quartier des basfonds où les habitants survivent en marge du boum économique. C’est dans ce quartier que Salvatore, enfant des rues échappé de l’orphelinat, trouvera refuge et fera la connaissance du vieil Omero, qui lui ouvre sa porte, de Rase-Mèche qui, à la mort du vieil homme, l’initie à ses activités et de Pampa, autre gamin des rues. De l’autre côté du chemin : les enfants trouvés de l’orphelinat, placés sous l’autorité du Père Spartacus, ancien missionnaire intégriste qui souhaite ériger, un sanctuaire marial fait d’engrenages et de néons, grâce au magot d’un petit malfrat repenti. Veronesi est l’auteur de Chaos Calme. CINEMA Ferzan Ozpetek Renato De Maria DVD Pietro Germi (1959) MINE VAGANTI LA PRIMA LINEA MEURTRE À L’ITALIENNE Italie 2010 Italie, Belgique 2009 Due fratelli, interpretati da Alessandro Preziosi e Riccardo Scamarcio, cui l’anziano padre vuole lasciare la guida di un pastificio. Un fulmine a ciel sereno: uno di loro che dichiara la propria omosessualità e viene cacciato di casa. È questa la trama di Mine vaganti, ultimo film di Ferzan Ozpetek che ha voluto a fianco a sé, per la seconda volta dopo Un giorno perfetto, la giovane attrice siciliana Nicole Grimaudo, nel film è Alba, ragazza problematica, amica d’infanzia di uno dei due fratelli gay di cui si scopre innamorata, ma senza speranza. Il film che fa rinascere la commedia all’italiana in aprile sarà - unico italiano - in concorso al Frameline di New York, il festival di Robert De Niro. Venise, 3 janvier 1982. Sur le chemin qui le mène vers la prison de Rovigo, Sergio se remémore ses débuts dans la clandestinité, les débats fiévreux et engagés avec ses camarades, puis le passage à la lutte armée au sein de Prima Linea, l’une des principales cellules terroristes d’extrêmegauche. Il se rappelle surtout sa rencontre avec Susanna, la femme qu’il aime, avec qui il a partagé les mêmes idéaux et qu’il s’apprête à faire libérer dans ce qui fut l’une des plus audacieuses et des plus violentes évasions de ces « années de plomb ». Sortie en France le 14 avril. Titre original : Un maledetto imbroglio Langue : italien - Sous-titres : français. Éditeur : Carlotta Films Dans un immeuble bourgeois de Rome, un vol a été commis chez un personnage douteux peu enclin à aider la police. Bientôt, sur le même palier, une femme respectable, qui consacre son temps d’épouse délaissée et sans enfants aux œuvres de bienfaisance, est assassinée dans son appartement. Son cadavre est découvert par sa jeune bonne, Assunta. Celle-ci, très attachée à sa patronne, pleure sincèrement sa disparition. Une histoire de crime mais aussi une étude de mœurs. Un classique du genre. Deux autres films de Pietro Fermi, Signore e Signori (Ces Messieurs Dames) sorti en 1965, et Il Ferroviere (Le Disque rouge) sorti en 1959, sont également disponibles en DVD chez le même éditeur. RADICI - 53 AGENDA AGENDA CULTURALE EN FRANCE â TOULOUSE Exposition photographique : â PARIS Sicilia, uomini e paesaggi Une programmation en deux volets sur la Sicile Vittorio De Seta, rétrospective À partir de 1954, Vittorio De Seta tourne dix documentaires sur la vie des paysans, pêcheurs, bergers et mineurs en Sicile, en Sardaigne et dans les îles Éoliennes. Son premier long-métrage, Banditi a Orgosolo (1961), est une mise en fiction de la réalité sarde. Panorama du documentaire en Sicile Outre les films programmés qui composent un portrait de la Sicile, de ses hommes et de ses paysages, — Tonnara de Francesco Alliata, Idea di un’isola Sicilia de Roberto Rossellini, Noto, Mandorli, Vulcano, Stromboli, Carnevale de Michelangelo Antonioni, Li mali mistieri, Col cuore fermo Sicilia de Gianfranco Mingozzi…, ce panorama propose des témoignages sur la vie quotidienne, artistique, sociale et politique de cette terre. Des conférences, organisées au Jeu de Paume et à l’Institut culturel italien de Paris autour du cinéma, de la littérature et des arts vivants permettront d’évoquer la Sicile d’hier et d’aujourd’hui. Du 20 avril au 6 juin 2010 Jeu de Paume 1, place de la Concorde - 75008 Paris tél. 01 47 03 12 50 â TOULOUSE Projet Cook’n Roll de l’artiste Don Pasta Daniele De Michele, alias Don Pasta, nous propose son nouveau spectacle autour de la cuisine : Cook’n Roll. Don Pasta, DJ économiste, passionné de gastronomie, a uni ses passions et ses connaissances autour de Cook’n Roll, un spectacle qui allie cuisine, texte, musique et vidéo ; un spectacle où la nourriture n’est qu’un moyen pour entreprendre un discours plus vaste sur l’écologie ou sur l’immigration. Ce projet a été lauréat du label Toulous’up mis en place par la Ville de Toulouse pour repérer et soutenir des artistes audacieux et novateurs. Le 17 mai 2010 L’Usine - 6 imp.Marcel Paul - 31170 Tournefeuille Tél. 05 61 07 45 18 - www.donpasta.com 54 - RADICI Le patrimoine de Bologne à Toulouse Il Compianto, célèbre mise au tombeau en terre cuite de Niccoló dell’Arca dans l’église Santa Maria della Vita de Bologne. Mise en lumière et en images par les photographies d’Andrea Samaritani. Jusqu’au 25 avril 2010 Chapelle des Carmélites rue du Périgord, Toulouse â MARSEILLE Exposition : Famiglia che vai frigo che trovi par Ambra Zeni - Mercredi 19 mai à 19h00 : vernissage de l’exposition. Comment a changé la société italienne dans ces dernières années ? Ambra Zeni répond à cette question dans son enquête photographique, un voyage à travers les changements alimentaires de la société italienne actuelle. - Mercredi 19 mai à 18h00 : conférence de Donatella Caprioglio sur l’évolution de la famille et des habitudes alimentaires ainsi que sur les changements des rapports parents-enfants. Présentation de son livre Vai ma resta ancora (Va-t’en, mais reste encore). Du 19 au 28 mai 2010 Istituto Italiano di Cultura di Marsiglia 6, rue Fernand Pauriol - 13005 Marseille tél. 04 91 48 51 94 (Du 1er au 5 juin 2010 – à Montpellier) â LYON Assises Internationales du Roman Invités : Roberto Alajmo et Erri De Luca Roberto Alajmo, écrivain et journaliste, collabore à la RAI et au quotidien La Repubblica. Un cœur de mère (Rivages 2005) et Fils de personne (Rivages 2007) ont été publiés en France. Profondément encrés dans la réalité sicilienne, ses livres nous révèlent, par leur thématique et les différents registres linguistiques, un écrivain italien au talent certain. Erri De Luca, écrivain napolitain, a notamment remporté en 2002 le Prix Femina étranger pour son livre Montedidio. L’œuvre de De Luca est profondément autobiographique et évoque ses expériences personnelles et s’inspirant souvent du cadre napolitain qui a nourri son enfance. Du 24 au 28 mai 2010 Conçues et organisées par Le Monde et la Villa Gillet Aux Subsistances 8 bis quai Saint Vincent – Lyon 1er Programme détaillé : www.villagillet.net EN ITALIE â AOSTA Mimmo Paladino Exposition : Il segno e la forma En réunissant ici plus d’une trentaine de créations graphiques, et une dizaine de sculptures, cette exposition donne au public l’occasion d’admirer une sélection significative illustrant deux aspects de la vaste production de l’artiste. Paladino utilise les images liées à ses origines méditerranéennes, mais il s’en sert pour les amener au niveau de la fable ou de la métaphores capables d’évoquer réflexions et suggestions. Jusqu’au 2 mai 2010 Aosta, Centro Saint-Benin Via Festaz, 27, Aosta tél. 0165/272687 â GEMONA DEL FRIULI Exposition : Cinecittà da Peressutti a Fellini Gemone rend un hommage à l’enfant du pays, Gino Peressutti, architecte qui a projeté Cinecittà à Rome. Cinecittà est au cœur de l’exposition qui propose projets, photographies, films, articles, documents divers et affiches originales de films tournés dans la ville italienne du cinéma par les plus grands réalisateurs. Du 10 avril au 26 septembre 2010 Palazzo Elti Via Bini, Gemona del Friuli RADICI Revue d’actualité, culture et langue italiennes RADICI est un bimestriel édité par EDITALIE sarl - 10, rue Espinasse 31000 Toulouse - France Tél. 05 62 17 50 37 Fax 05 61 53 10 14 www.radici-press.net Photos de couverture : Sienne (Fotolia) Comédie italienne (Cinémathèque de Toulouse) Fanni e Raffaello (Claude Nori) Italians (Fricca) DIRECTEUR de la PUBLICATION et de la REDACTION Rocco FEMIA - Tél. 05 62 17 50 37 [email protected] SECRÉTARIAT de RÉDACTION Delphine BURATTO - Tél. 05 62 17 50 37 [email protected] ONT COLLABORÉ A CE NUMÉRO : Jean GILI (Editoriale) Eric VALMIR (Editoriale et Attualità) Luisa CARRETTI (Itinerari) Mario TOZZI (Attualità) Eve MONGIN (Società) Thomas NISPOLA (Società et Stampa) Pierre CADARS (Cinema) Nando PAGNONCELLI (Lingua) Simona VERRAZZO (Lingua) Claude NORI (Emigrazione) Linda MANTOVANI (Italiano Espresso) Elrik FABRE-MAIGNÉ (Personaggio) [email protected] ILLUSTRATIONS pour RADICI : © FRICCA http://rododentro.blogspot.com EMIGRATION SOUS LA DIRECTION DE : Laure TEULIERES et Frédéric SPAGNOLI Nous remercions pour son aimable soutien la revue VANITY FAIR (pour les articles de Mario Tozzi, Nando Pagnoncelli et Simona Verrazzo). TRADUCTIONS : Delphine BURATTO Hélène RUIZ PRIMATIVO Donata VILLANI CONCEPTION GRAPHIQUE & MAQUETTE: Sophie SALLIER STAGIAIRE EN COMMUNICATION : Marc-Henri MAISONHAUTE WEBMASTER : LOGZINE - www.logzine.com IMPRESSION : STIN Imprimerie 41, rue Georges Ohnet - 31200 Toulouse N° CPPAP : 0112 K 82171 Dépôt légal à parution