lien - Académie d`Aix

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lien - Académie d`Aix
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SOMMAIRE
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46
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50
6
ITINERARI
Sienne aux mille visages
12
BREV’ITALIA
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ATTUALITÀ
La volpe a guardia del pollaio
Una “ripassata” all’Italia di oggi
Centrali sicure? Non in Italia
20
STAMPA
La Padania
“Federalismo, giù le spese e le tasse”
22
SOCIETÀ
- Benito Mussolini, un revenant encombrant
- “Italians” I nuovi emigrati
28
COSTUMI
- Deus ex « Macchina » à l’italienne
- Un grand prix de Formule 1 dans
les rues de Rome
30
CINEMA
Les plus belles années
de la comédie italienne
36
EMIGRAZIONE
Fani et Raffaello
44
LINGUA
Sorpresa: il dialetto è giovane
46
ITALIANO ESPRESSO
50
PERSONAGGIO
Gianmaria Testa
52
AGENDA
Libri - Musica - Cinema - Cultura
EDITORIALI
UN
’un côté les Bleus, toujours entraînés par Silvio Berlusconi.
De l’autre, les rouges et leur nouveau coach : Pierluigi
Bersani. Les deux équipes entrent sur le terrain ovationnées par
leurs tifosi hystériques. Dans chaque camp, c’est à celui qui
criera le plus fort. L’ambiance est électrique dans le stade. Dès
le coup d’envoi, coté bleu, Cicchitto et La Russa décochent les
premières offensives face à des rouges qui adoptent d’emblée
un catenaccio, avec des lignes assez hautes pour jouer le hors
jeu dans lequel tombent systématiquement Gasparri et Bossi. En
dehors de la pelouse, l’agitation est totale, les supporters s’insultent entre eux. Berlusconi en colère enfile son numéro 9. Le maillot fétiche. Encore une fois, le coach entre en scène, mais avec
son équipe qui propose un style brouillon face à un adversaire
Correspondant permanent de Radio France en Italie - Cet éditorial a été mis sous presse avant le résultat des éléctions régionales.
bien regroupé en défense autour de son but, il se dit qu’il est le
seul espoir de victoire. Dès son premier ballon, toute la défense
des rouges monte et Berlusconi se retrouve hors-jeu. Les juges de
ligne lèvent systématiquement leurs drapeaux. L’entraîneur-joueur
des bleus hurle au scandale et au harcèlement, vilipende ces
juges de touche sectaires à l’esprit étroit.
Les bleus sont les plus offensifs. Nouveau débordement de
Berlusconi qui prend le contrôle des opérations. Berlusconi sur
l’aile droite face à Di Pietro. Berlusconi à terre. Faute. L’arbitre sort
le carton jaune pour Di Pietro qui n’est pas d’accord. « Berlusconi
a plongé » hurle Di Pietro, « il a triché, je ne l’ai pas touché. Il a
plongé tout seul ». Sur le banc rouge, Bersani silencieux demande
à son défenseur de garder la tête froide et de se concentrer sur le
match. Di Pietro reste obsédé par l’idée que Berlusconi a payé
l’arbitre. On voit d’ailleurs les deux hommes se serrer la main. Le
JEAN A. GILI
RIRE, RIRE, RIRE…
MÊME SI C’EST D’AMERTUME
© Coll. La Cinémathèque de Toulouse
D
ans l’histoire du cinéma italien, la comédie occupe une place
centrale, et cela depuis le temps du muet. Dans les années
soixante soixante-dix, elle s’inscrit dans une notion de genre si précise qu’elle reçoit le label de comédie « à l’italienne ». Sous cette
appellation se cache une forme très élaborée de comédie de mœurs
dans laquelle le dosage de drôlerie et de sérieux repose sur une subtilité d’agencement qui fait cohabiter l’humour, voire le grotesque,
avec la satire sociopolitique. Cette cohabitation est le fruit d’un long
processus de mûrissement qui commence dans les années trente et
qui se développe parallèlement au néoréalisme, avant de prendre le
relais du mouvement dans les années cinquante lorsque que celui-ci
est étranglé par les pouvoirs publics et les décideurs économiques.
Exemple de cinéma engagé sous les dehors du divertissement,
Historien du cinéma
la comédie associe les meilleurs cinéastes, scénaristes, comédiens, pour donner de l’Italie un portrait souvent cruel, avec ses
comportements rétrogrades, ses injustices sociales, ses antagonismes régionaux, ses dérapages politiques, sa criminalité organisée. Ainsi, à côté des cinéastes de référence de la cinématographie italienne, les auteurs de comédies, Dino Risi, Luigi
Comencini, Mario Monicelli, Pietro Germi, Ettore Scola – pour ne
citer que les plus célèbres – constituent aujourd’hui les meilleurs
guides pour découvrir la société italienne, en saisir les paradoxes,
les travers, les dérives, les aberrations.
Au pays de Berlusconi, revoir Le Fanfaron ou Les Monstres, La
Grande Pagaille ou L’Argent de la vieille, Le Pigeon ou Un bourgeois tout petit petit, Divorce à l’italienne ou Ces messieurs dames,
Nous nous sommes tant aimés ou La Terrasse, aide à comprendre
un pays finalement plus énigmatique qu’on ne le pense, un pays qui
L
es temps sont vraiment sombres pour l’information en Italie.
Après les mesures de censure qui ont frappé certaines émissions de télévision, fait sans précédent en Italie, l’enjeu n’est plus
seulement l’indépendance de la presse, depuis longtemps mise
sous séquestre par un pouvoir boulimique et omniprésent. Cette
indépendance, au fond, n’est pas différente de celle du troisième
pouvoir qu’est la magistrature, indispensable à l’établissement
des contrôles et des équilibres, sans lequel la démocratie se
détériore en tyrannie de la majorité.
Au moment même où je m’adresse à vous dans cet éditorial, l’Italie
est en train de voter pour les élections régionales. Jamais climat
politique n’a été plus décadent, dans tous les sens du terme.
Un métier, celui de journaliste, que Walter Lippmann, analyste
politique américain, peut-être le plus grand maître de nous tous
qui sommes des scribouillards de journaux, a bien mis en lumière.
par bien des aspects, au-delà des préjugés et des a priori, résiste à une
approche superficielle.
Le programme de la Cinémathèque de
Toulouse (voir page 35) , riche des
classiques du genre – La marche sur
Rome et Parfum de femme de Dino
Risi, Brancaleone s’en va aux croisades de Mario Minicelli, Affreux
sales et méchants d’Ettore Scola, Mariage à l’italienne de Vittorio
De Sica –, propose aussi des découvertes d’œuvres anciennes
(Les Années difficiles de Luigi Zampa, Pain amour et fantaisie de
Luigi Comencini) ou des prolongements récents (Mediterraneo de
Gabriele Salvatores, Johnny Stecchino et Le Monstre de Roberto
Benigni), une occasion inespérée de parcourir le genre dans tout
l’arc de son développement.
ROCCO FEMIA
L’INFORMATION,
LES FAITS, AVANT TOUT
public venu là pour assister à un beau
match ne voit aucune séquence de
jeu, aucun sens tactique, peu d’inspiration. Des passes manquées, un
match heurté, et des actions interrompues par des hors-jeu, des tacles
sévères, des indignations simulées,
des protestations. Le public ne cache pas sa déception : « Jouez
au lieu de vous insulter, jouez bon sang !». Sur la pelouse, on continue de parler et de prendre à parti ses propres supporters pour
qu’ils donnent de la voix et montrent la voie. Mais le jeu ne reprend
pas. Sauf miracle de voir un match s’emballer avec de belles
phases de part et d’autre, on se dirige vers une victoire étriquée
qui ne satisfera que les ultras du camp vainqueur.
En attendant, les gens désertent le stade.
© Eric Catarina
© AGN / Infophoto
D
ÉRIC VALMIR
Directeur de la publication et de la rédaction de RADICI
« Le plus important - disait-il -, est de rendre l’opinion toujours plus
responsable vis-à-vis des faits ». Il disait aussi : « Il n’est pas de
liberté dans une communauté à qui il manque l’information grâce
à laquelle elle peut découvrir et démasquer le mensonge. »
Oui, c’est vrai : au fond, l’enjeu n’est pas la liberté d’opinion. Le
mal ne consiste pas tant à éradiquer une idée particulière. « Ce
qui est vraiment fatal, c’est de supprimer les informations »
(Lippmann, Liberty and the News, 1920). Pour cette raison, quiconque fait ce métier a toujours été séduit par la devise de la BBC :
Put the news first, l’information, les faits, les témoins avant tout.
Certes, dans aucun pays démocratique le journalisme n’est parfait.
Mais aujourd’hui plus que jamais, en Italie, il est singulièrement
imparfait. Sans une information indépendante adossée aux faits et
à leurs témoins, il ne peut exister de fonctionnement démocratique
et l’agression dont celle-ci a été victime ces dernières semaines
est un des signes majeurs qui définissent la non-démocratie de
Berlusconi. Altérer l’information en prenant possession des
médias, c’est désinformer méthodiquement les citoyens, qui voteront sans
savoir pour qui ils votent et pour quoi ils
votent. C’est là que réside la vraie
atteinte que porte le Président du
Conseil à la souveraineté du peuple.
Il ne reste qu’à souhaiter une prise de
conscience rapide de la part, non seulement des Italiens, mais
aussi de l’Europe, qui pour l’instant, de façon absurde, se
contente de regarder. Cette classe dirigeante est le vrai tremblement de terre, elle est le cyclone italien, qui a révélé l’inaptitude,
le mépris à l’égard des pauvres gens (surtout immigrés), l’arrogance et la corruption du gouvernement et de sa Protection civile.
Pour le journalisme italien, c’est un moment de vérité, d’introspection, et, espérons-le, de ressaisissement. Nous saisirons alors
toute la vérité des mots de Joseph Pulitzer : « Une opinion publique bien informée est notre Cour Suprême ».
© Joseph Caterina
AIR DE MATCH DE FOOT
POUR LES RÉGIONALES ITALIENNES
RADICI - 5
ITINERARI
Sienne
’est une entreprise ardue pour
qui n’est pas Siennois de naissance mais seulement d’adoption de pénétrer au plus profond de
l’âme de cette ville. Sienne, belle et
solennelle, dans son habit médiéval,
splendide et intact, fascine mais ne se
livre pas aisément. Celui qui y passe
ou qui y séjourne longuement s’aperçoit bien vite qu’il est victime d’un
sortilège faisant naître des sentiments
contrastés d’amour et de haine à son
égard. Et les habitants, ces Siennois
orgueilleux et fiers, semblent être en
proie au même enchantement, qui les
rend viscéralement amoureux d’elle,
rétifs à l’abandonner, ou affligés
d’une nostalgie incurable quand ils
sont contraints de s’en éloigner.
La ville, harmonieusement assise
sur trois collines dont les pentes délicates s’unissent pour former une des plus
belles places d’Europe, vit suspendue
dans son passé. Il suffit d’en admirer la
silhouette de loin, avec sa Torre del
Mangia et le campanile de la cathédrale
qui dominent la campagne environnante, afin de se rendre compte, comme
aux mille visages
par Luisa Carretti
Fière, médiévale, ville d’art et de culture
immergée dans la campagne toscane.
Sienne
Portrait d’un lieu gardien
d’un passé riche et fascinant.
l’affirmait déjà Federigo Tozzi, écrivain
siennois tourmenté du début du vingtième siècle, de cette immobilité qui a
préservé la ville des transformations
inhérentes à la modernité. Et la naissance de nouveaux quartiers en dehors
des remparts, quasiment intacts, n’a pas
affaibli le rôle du centre historique,
patrimoine de l’Unesco, aujourd’hui
encore cœur de la vie citadine.
Ci-dessus, à gauche La basilique San
Domenico, au fond la cathédrale Santa
Maria Assunta et son campanile.
Page de gauche, la Torre del Mangia.
Ci-dessous, la Piazza del Campo,
avec à gauche le Palazzo Pubblico.
Chaque Siennois vit intensément
le lien qui l’unit avec l’histoire de la
ville et adhère sans condition à la vie
© Gabric69 - Fotolia.com
Suite p. 9
© Synth_maniac - Fotolia.com
TOSCANE
© Luisa Carretti
C
RADICI - 7
ITINERARI
Sienne et la banque Monte dei
Paschi, une coexistence heureuse
et séculaire qui les a rendues l’une
synonyme de l’autre. Les Siennois
l’appellent
affectueusement
« Babbo Monte » (Papa Mont) ou
plus amicalement « il Monte », en témoignage d’une
forte symbiose existant depuis sa fondation en 1472 du
rôle de premier plan qu’elle a joué dans l’économie et
l’essor artistique et culturel de la ville. Une sorte de concitoyenneté d’excellence, aimée et respectée de tous les
Siennois, parce qu’aujourd’hui encore un grand nombre
d’entre eux y est encore employée. C’est le « Monte »,
avec sa Fondation, qui finance, souvent de concert avec
la Commune et la Province, des projets de promotion du
territoire, de sauvegarde du patrimoine artistique, de
volontariat, de recherche scientifique, d’éducation…
C’est toujours le « Monte », avec ses filiales, qui diffuse
le nom, l’histoire et la culture de la ville dans le monde
entier.
La banque Monte dei Paschi a d’abord été le Monte Pio,
une institution laïque créée par le conseil général de la
République siennoise pour donner aux pauvres la possi-
8 - RADICI
bilité d’emprunter de l’argent avec
un taux d’intérêt minime. L’institut
de bienfaisance est assez rapidement devenu une véritable banque
capable de soutenir financièrement
l’économie de la ville. En effet, c’est
en 1624, quand le Grand Duc reçoit les demandes des
agriculteurs, des éleveurs et des commerçants, que le
Monte Pio devient le Monte dei Paschi (les rentes des
pâturages de la zone de la Maremme en Toscane constituaient la garantie du nouvel institut). À partir de ce
moment, son histoire est faite de richesse, d’expansions
territoriales et de développements, mais aussi d’implication directe de la population siennoise dans l’administration de l’institut, contrôlée par des gouvernements qui se
sont succédés jusque dans les années trente du vingtième siècle. Les administrateurs étaient élus par la communauté civile parmi les nobles locaux qui ont su préserver dans la gestion l’esprit de bienfaisance, mais aussi un
réel intérêt pour l’art, qui a transformé le siège le plus
prestigieux de la banque, la Rocca Salimbeni, avec
l’église San Donato attenante, en un véritable musée abritant les œuvres majeures de l’art figuratif siennois.
des anciennes institutions que sont
l’Université et la banque Monte dei
Paschi, principales sources de
richesse depuis des siècles. Parce que
Sienne est une ville privilégiée et
aisée, au sommet des classifications
depuis des années pour la qualité de
vie et des services, qui a su se valoriser et faire de son immobilité une
force, devenant l’une des destinations
touristiques les plus convoitées.
L’atteindre demande quelques
efforts, les moyens de transport rapides et efficaces faisant défaut. Mais
une nature quasiment non contaminée, préservée des constructions sauvages et des pôles industriels polluants, ainsi qu’une gastronomie,
autre secteur porteur de l’économie
de la province, riche d’excellents vins
et de plats simples issus de la tradition paysanne, offrent une récompense proportionnée à l’effort.
Mais ce n’est pas tout. Vivre à
Sienne ou simplement la visiter signifie se plonger dans un passé qui est
plus vivant que le présent et qui ne
peut que surprendre car la ville possède une âme aux multiples facettes.
L’âme laïque, civile et politique par
exemple, est gardée depuis des siècles par la Piazza del Campo et par le
Palazzo Pubblico. C’est sur cette
place que les Siennois se sont retrouvés pendant des siècles pour le marché hebdomadaire, désormais installé
autour de la Fortezza Medicea, et
pour participer au Palio qui animait et
qui anime toujours la vie citadine.
Cette place en forme de coquillage
épouse les irrégularités du sol, sans
interventions traumatiques ni exagérations, et sa division en neuf parties,
Ci-dessus, la Piazza del Campo.
Ci-dessous, vue de Sienne
du haut de la Torre del Mangia.
ordonnée par le Gouvernement des
Neuf, répond aux contraintes urbanistes qui définissaient, par des lois, les
règles de conception des façades, des
fronts architecturaux et des différents
espaces afin d’en uniformiser et d’en
aligner le périmètre.
© D.R.
© Monte dei Paschi x5
Un millénaire signé Monte dei Paschi
© Stock.xchng
ITINERARI
RADICI - 9
ITINERARI
© Stock.xchng x2
ITINERARI
Ci-dessus, la fresque d’Ambrogio
Lorenzetti, symbole de Sienne,
il Buono e Cattivo Governo.
Page de droite, le Palio.
Ci-dessous, fresque de l’église
Santissima Annunziata se trouvant
dans le complexe de l’ancien hopital
de Santa Maria della Scala.
En 1289, le même Gouvernement
ordonna la construction du Palazzo
Pubblico pour en faire le centre de la
10 - RADICI
vie citadine et le symbole de la
liberté politique. Une position stratégique fut judicieusement choisie
pour la construction de cet édifice,
exactement au centre, à l’endroit
même du point de fuite vers lequel
converge le regard de quiconque
avance sur la place, dominé par le
campanile laïc de la Torre del
Mangia, garant de l’ordre et de la
justice.
L’âme laïque se mêle intimement
à l’âme religieuse de la commune
qui, souhaitant voir se dresser une
cathédrale dans la ville, suivit avec
attention sa construction, achevée
vers la moitié du XIIIe siècle. Les
citoyens dédièrent la ville à la Vierge
et voulurent célébrer Sainte Catherine
en lui offrant un sanctuaire,
aujourd’hui gardien de sa mémoire.
Sienne est riche d’églises, des
plus petites de quartier à la cathédrale, la plus imposante, mais aussi
de monastères et de couvents. Son
histoire religieuse reste fortement liée
à l’édifice grandiose de la cathédrale,
il Duomo, où est retracée une grande
partie de l’histoire de l’art italien,
notamment dans le domaine de la
sculpture. Nicola Pisano, Duccio da
Buoninsegna, Beccafumi, Donatello,
Michelangelo Buonarroti ne sont que
quelques-uns des artistes qui ont
laissé en ce lieu des traces de leur
génie.
Mais Sienne reste surtout terre
d’art, d’artistes et de culture. Des
institutions politiques comme le
Gouvernement des Neuf, religieuses
comme l’établissement Santa Maria
della Scala, financières comme la
banque Monte dei Paschi et même
les particuliers, les familles les plus
importantes de la ville, ont été les
principaux commanditaires de fresques, de sculptures et de palais.
Simone Martini avec sa Maestà,
Ambrogio Lorenzetti avec la fresque
symbole de Sienne, il Buono e
Cattivo Governo, Duccio da
Buoninsegna, et bien d’autres encore,
ont contribué à transformer la ville en
un précieux patrimoine pour l’histoire
de l’art italien. Citons le cas singulier
de l’établissement Santa Maria della
Scala, un des premiers exemples de
refuge et d’hôpital, dont la fonction
n’a pris fin que dans la seconde moitié du XXe siècle. Pendant des siècles,
les malades ont pu y admirer depuis
leur lit les fresques de Vecchietta, de
Domenico Bartolo et de Priamo della
Quercia, illustrant les fonctions d’assistance de l’institution au XVe siècle.
L’établissement Santa Maria
della Scala, né de la volonté des chanoines du Duomo, aujourd’hui
devenu un complexe muséal, maintient vivante une autre âme de la ville,
celle d’une cité charitable qui a fait de
la Via Francigena son artère principale, en accueillant pèlerins, malades
et pauvres à toutes les époques.
Reste enfin l’âme la plus importante, à laquelle les Siennois sont
très attachés, et qu’ils n’aiment
guère partager : le Palio, célèbre
course de chevaux, rituel social de
masse qui se perpétue depuis des siècles avec la même force et qui représente un singulier mélange de paganisme et de religiosité. Une âme
inviolable,
protégée
par
le
Consortium de tutelle du Palio de
Sienne qui veille sur l’image de la
manifestation, une âme rythmée par
la vie des Contrade, regroupements
culturels de quartiers médiévaux de
la ville reconnus ici comme des institutions aussi importantes que la
Commune et la Province. Un lieu
transversal fréquenté par les familles, les jeunes, les vieux, où le sens
d’appartenance à une communauté
soudée par l’amour de son quartier
fait que tous ses membres sont unis
et solidaires entre eux.
Quant à la devise inscrite sur l’arc
de la Porta Camollia, au nord de la
ville, elle synthétise l’identité de
Sienne et de ses habitants : Cor
magis tibi sena pandit (Sienne t’ouvre un cœur plus grand que la porte
que tu franchis).
L.C.
Les musiques
de Sienne
Si les ruelles de Sienne étaient une
portée, quelles notes accueilleraient-elles ? Celles d’un chant
grégorien, direz-vous, en pensant
à la nature médiévale de la cité.
Vous serez en revanche étonnés
de découvrir que cette petite ville
du centre de l’Italie accueille deux
centres musicaux qui n’ont rien à
voir avec la musique médiévale. Le
premier est l’Académie Musicale
Chigiana, temple de la musique
classique fondée en 1932 par le
Comte Guido Chigi Saracini,
amoureux de la musique mais
aussi compositeur et musicien, qui
l’a dotée de son magnifique palais
le Palazzo Chigi Saracini. Parmi les
autres activités de l’Académie
Chigiana, on peut citer l’organisation d’une série de concerts intitulée Micat in Vertice et du concours
de
composition
international
Alfredo-Casella. Le deuxième est
la
Fondation
Sienna
Jazz,
Académie nationale de Jazz,
depuis 30 ans lieu d’expérimentation, de formation et de perfectionnement pour les musiciens de jazz,
et bien sûr de concerts. Diverses
mais complémentaires, ces deux
institutions représentent le fleuron
de la ville avec des cours qui attirent des enseignants et des élèves
du monde entier et une politique
active de conservation et d’étude
du patrimoine musical.
La ville ne vit donc pas uniquement
au rythme des tambours du tout de
même
incontournable
Palio,
course de chevaux qui a lieu deux
fois par an, le 2 juillet pour le Palio
di Provenzano, et le 16 août pour le
Palio dell’Assunta.
RADICI - 11
B R E V ’ I TA L I A
B R E V ’ I TA L I A
A cura della redazione
© D.R.
È morto
Emilio Lavazza
Presidente
dell’omonima
società produttrice
di
caffé, Emilio
L a v a z z a
aveva
78
anni. Sotto di
lui l’azienda
diventò leader nel settore. È stato uno straordinario capitano d’industria che ha dato all’azienda cinquant’anni di
conduzione esemplare. Risale al 1955 l’inizio della sua
carriera nell’azienda familiare, fondata nel 1895 dal nonno
Luigi. Alla morte del padre Giuseppe nel 1971, viene
nominato amministratore delegato e nel 1979 assume la
presidenza. Sotto la sua guida, la Lavazza è diventata la
più grande azienda monoprodotto italiana, con una quota
pari al 48% del mercato e ha iniziato l’espansione internazionale in Europa e nel mondo. Resteranno indimenticabili i due slogan della campagna pubblicitaria: “Eh sì, il
caffè è un piacere. Se non è buono che piacere è?”; “Oh,
è Lavazza… Più lo mandi giù, più ti tira su…”.
risalire a
una quota
mandare giù
tirare su
remonter à
une part
(ici) avaler
remonter (qqn)
QUANDO ERAVAMO
PIÙ MAGRI
Negli anni ’60 c’erano meno palestre, non
c’era ancora la dittatura del fitness che
vediamo oggi, eppure eravamo più magri. I
tassi di obesità, secondo una ricerca del
National Health Department inglese, sono
schizzati dal 2% al 24% della popolazione
adulta. Secondo gli studiosi, i motivi di
questa enorme discrepanza sono due. Il
primo è che nel 1967 (anno di un sondaggio analogo a quello condotto oggi) lo stile
di vita era più attivo, c’erano meno automobili, si andava al lavoro in bicicletta o a
piedi. Il secondo è una questione di norme
sociali. In una società con il 2% di obesi, si
era più invogliati a non ingrassare che in un
contesto in cui una persona su quattro è in
sovrappeso. Il contesto influenza il nostro
stile di vita, ma siamo sempre noi ad avere
l’ultima parola su quello che mangiamo o
su quanto esercizio fisico facciamo.
la palestra
schizzare
una discrepanza
invogliare a
il sovrappeso
la salle de sport
jaillir ;
(ici) monter en flèche
une différence, un écart
donner l’envie de
le surpoids
400 anni fa: il cannocchiale di Galileo
L’inizio di marzo di 400 anni fa, precisamente il primo marzo 1610, rappresenta un
momento cruciale nella storia dell’astronomia, e non solo. Galileo Galilei, professore
all’Università di Padova, riceve il nulla osta
alla pubblicazione del suo libro, Siderus
Nuncius, dove annuncia al mondo che la
Terra non è al centro dell’Universo. Le osservazioni astronomiche, rese possibili dal suo
cannocchiale, dimostrano che la Luna ha le
montagne e non è una sfera perfetta. Che
Giove ha 4 satelliti che gli girano attorno, e
che la Via Lattea non è una nuvola lattiginosa ma è formata da una miriade di stelle.
La Santa Inquisizione, che autorizzava ogni
12 - RADICI
libro prodotto negli Stati cristiani, non fa obiezione: o non avevano avuto voglia di andare a
fondo nella lettura, o non avevano capito le
implicazioni rivoluzionarie del manoscritto. Il
libretto diventa subito un best seller. Copie
partono per ogni angolo d’Europa, e una va a
Praga, all’astronomo imperiale Keplero.
Galileo gli manda anche un cannocchiale:
vuoi vedere che Keplero abbia voglia di dare
un’occhiata? Keplero guarda e scrive: “Hai
vinto, Galileo”.
l’inizio
il cannocchiale
Giove
manda
Le début
la lunette astronomique
Jupiter
envoyer
Anche il vino doc è alla spina
Per ridurre i rifiuti, dopo la vendita nei supermercati del detersivo alla spina il Piemonte
lancia ora il vino doc alla spina. La bottiglia
si acquista la prima volta e poi si riporta al
punto di vendita per il riutilizzo. L’iniziativa è
della Regione Piemonte, che punta a salvaguardare in questo modo l’ambiente e a far
risparmiare ai consumatori.
Il progetto prevede l’installazione di distributori di vini doc nei supermercati e negli
ipermercati piemontesi delle catene
Carrefour, Conad e Panorama. Gli imballaggi in vetro, come le bottiglie, rappresentano
circa il 9% dei rifiuti urbani prodotti in un
anno in Piemonte. E da indagini di mercato
risulta che più del 50% del vino venduto
ogni anno in Italia è venduto nella grande
distribuzione. Con questo progetto, si offrirà
ai cittadini la possibilità di fare acquisti
ambientalmente più sostenibili. Il distributore funziona solo con le bottiglie fornite dal
sistema, che si acquistano per un euro.
Riconoscendole, la macchina eroga l’esatta
quantità di vino prevista. L’etichetta, emessa automaticamente, servirà anche per il
pagamento alla cassa.
doc (denominazione
di origine controllata)
detersivo
alla spina
puntare a
risparmiare
l’indagine
l’acquisto
l’ambiente
sostenibile
riconoscendole
erogare
AOC
le détergeant, la lessive
au robinet, à la pression
viser à
économiser
l’enquête
l’achat
l’environnement
durable
en les reconnaissant
distribuer
2666 paia di collant
per Palazzo Madama
OGM IN ITALIA:
È POSSIBILE
Al Senato della Repubblica italiana, servono
calze e collant. Sulla Gazzetta ufficiale
dell’Unione Europea è stato pubblicato un
bando di gara per la fornitura di uniformi,
abiti, camicie e accessori per Palazzo
Madama*. Servono, tra l’altro, 336
cravatte, 444 papillon, 4445
paia di calze, 2666 collant. Il
fornitore verrà scelto,
ovviamente, seguendo il criterio “del
prezzo più basso”.
Valore stimato dell’appalto: un milione di euro. Serpeggia
il timore dei lavoratori del Senato di ritrovarsi a “indossare abiti prodotti in Cina”. Noi ci chiediamo: ma chi
indosserà 2666 paia di collant?
Gli agricoltori biologici protestano contro il via
libera dato con una sentenza all’arrivo degli
OGM (organismi geneticamente modificati)
nel nostro Paese. Il vicepresidente di un’associazione friulana di imprenditori agricoli che
vuole l’introduzione delle biotecnologie sarà il
primo a seminare mais ogm in Italia, con la
sola condizione che si tratti di una varietà
iscritta al catalogo comune. La sentenza del
Consiglio di Stato autorizza il ministero delle
Politiche agricole a rilasciare permessi alla
semina. Secondo gli operatori del biologico,
questa sentenza avrebbe trascurato l’impegno delle decine di migliaia di agricoltori che in
Italia coltivano con metodo biologico i propri
terreni, a favore dell’ambiente e della salute
delle persone. Non dimentichiamo che l’Italia
è uno dei paesi più avanzati nella produzione
di alimenti biologici.
* Siège de la chambre du Sénat de la République italienne.
le calze
un bando di gara
un appalto
serpeggiare
il timore
un paio
les bas, les collants
un appel d’offre
un marché public
serpenter ; s’insinuer
la crainte
une paire
il via libera
rilasciare
trascurare
l’impegno
le feu vert
délivrer
négliger
l’engagement
RADICI - 13
B R E V ’ I TA L I A
(litt.) l’enfant
la copropriété
la nounou
futur du verbe volere
la crèche
qui seront chargées de
mis a part
l’opinion favorable
Si consolino i genitori che1 non
sanno dove “piazzare” il proprio pargolo durante il giorno, quando sono
al lavoro: in tutta Italia, arrivano le
baby-sitter di condominio. Vale a
dire, tate professioniste che, per chi
vorrà, sostituiranno gli asili nido.
Signore e ragazze, che verranno
incaricate dalle regioni di accogliere
nelle loro case fino a un massimo di
cinque bambini da zero a tre anni. È
la proposta ministro delle Pari
Montebelluna:
affitti dimezzati
per i bamboccioni
A Montebelluna, in
provincia di Treviso,
nasce il primo bando
dell’Azienda
per
l’edilizia territoriale,
dedicato ai Peter
Pan1 del terzo millennio, ormai conosciuti come i bamboccioni2 d’Italia, quelli con il curriculum pieno e le tasche vuote, costretti a
dormire con mamma e papà. Per loro affitti dimezzati e
la speranza di poter fare finalmente le valigie. In base a
questa legge comunale i giovani che hanno meno di 36
anni, residenti in sette comuni dell’area di Montebelluna,
che non sono riusciti a lasciare la dimora di mamma,
potranno presentare domanda per l’assegnazione di
uno dei sei appartamenti messi a disposizione dal
Comune. E sono proprio due mamme le due anime di
questa legge, il sindaco (democratico) di Montebelluna
Laura Puppato e la presidente (leghista) dell’Azienda
per l’edilizia territoriale di Treviso Liviana Scattolon.
1
NdR : En reference au mythe de Peter Pan
ou de l’enfant qui ne veut pas grandir...
I bamboccioni sont les jeunes adultes habitant encore
chez leurs parents, sans perspective d’en partir.
Le terme est devenu fameux après que le ministre de la Fonction
Publique Renato Brunetta l’a utilisé publiquement.
2
Opportunità, Mara Carfagna, che le
chiama Tagesmutter (“mamme di
giorno”), e ha messo da parte 10
milioni di euro per formarne 700. Il
progetto – già in voga in Trentino –
sembra raccogliere consensi al femminile. Tra le future tate, anche
donne straniere. A condizione che
abbiano un regolare permesso di
soggiorno.
L’agroalimentare italiano certificato mette a
segno altri punti importanti in Europa. Sono
state ben 19 le nostre specialità che nel corso
del 2009 hanno ottenuto il riconoscimento ufficiale
dell’Unione
europea:
9
Dop
(Denominazione d’origine protetta) e 10 Igp
(Indicazione geografica protetta). Grazie a questa performance, il Belpaese per Dop e Igp raggiunge quota 193, seguita ormai a distanza
dalla Francia con 167 e dalla Spagna con 126.
Ecco le ultime conquiste: 3 del Lazio
(Abbacchio Romano Igp, Castagna di
Vallerano Dop, Nocciola Romana Dop) e uno
ciascuna per le regioni: Veneto (Radicchio di
Verona Igp), Emilia Romagna (Aceto
Balsamico di Modena Igp), Marche (Ciauscolo
Igp), Sicilia (Pagnotta del Dittaino Dop) e
Sardegna (Zafferano di Sardegna Dop). Un primato di qualità che rafforza la nostra produzione agroalimentare.
mettere a segno
il riconoscimento
l’abbacchio
il ciauscolo (ciavuscolo)
14 - RADICI
l’edilizia
costringere
in base a
il sindaco
le secteur du bâtiment
contraindre
sur la base de
le maire
SCRITTORE
ALBERTO
RONCHEY
BELLUNO,
UN PRETE “SINTETICO”
- GIORNALISTA - MINISTRO DELLA CULTURA (ROMA 1926- ROMA 2010)
“RACCONTARE
AI GIORNALISTI STRANIERI
LA POLITICA ITALIANA NON È SEMPLICE.
BISOGNA
PRIMA DI TUTTO CERCARE DI NON RIDERE”.
Que se consolent les parents qui...
ITALIA IN TESTA
PER PRODOTTI DOP
la pagnotta del Dittaino
l’affitto
le loyer
dimezzare diminuer de moitié
il bando
(l’avis de)
concours
1
IPSE DIXIT
© stock.xchng
il pargolo
il condominio
la tata
vorrà
l’asilo nido
che verranno...
...incaricate di
messo da parte
il consenso
© Stock.xchng
© Fotolia
Baby sitter di condominio
marquer
la reconnaissance
l’agneau de lait
saucisson à chair molle
que l’on peut tartiner
miche de pain dont la croûte
est épaisse et la mie
de couleur jaune pâle
Donazione organi:
il consenso sarà
sulla carta d’identità
La lunga storia della dichiarazione della volontà di
donare i propri organi dopo la morte è cominciata in
Italia 22 anni fa. Forse, ha trovato la soluzione con un
emendamento che se approvato obbligherà ad indicare sulla carta d’identità se si vuole essere o meno
donatori di organi. Il documento d’identità «deve
contenere l’indicazione del consenso oppure del rifiuto della
persona cui si riferisce a donare i propri organi in caso di morte».
Questo è l’ultimo capitolo di un dibattito cominciato nel febbraio
1988, quando il principio del silenzio-assenso debuttò in parlamento. Un provvedimento rimasto però1 sulla carta. Nel frattempo ha
funzionato l’articolo 23 della legge 91, sulla base del quale il cittadino può esprimere la volontà di donare. Finora un milione di persone hanno espresso la loro volontà. Se questo emendamento
verrà approvato2 potrebbe dare una forte spinta alle donazioni. A
questo proposito, l’Italia si colloca tra i primi in Europa nel settore
dei trapianti, con 21 donatori per milione di abitanti. E voi? Donatori
o no?
1
però : (ici) « cependant » (però a un usage plus large que « mais »)
2
i propri
se approvato
(VB + ) o meno
l’assenso
il provvedimento
la spinta
collocare
il trapianto
Cari colleghi siate sintetici: state attenti
all’orologio e non dilungate la vostra omelia
oltre gli otto minuti. A lanciare questo singolare invito alla concisione è l’arciprete della
cattedrale di Belluno, monsignor Rinaldo
Sommacal, dalle pagine del bollettino parrocchiale di febbraio-aprile 2010.
Secondo l’arciprete, infatti, nonostante la
Diocesi bellunese possa contare su preti
preparati, originali ed efficaci, in alcuni casi
qualcuno dovrebbe guardare di più l’orologio perché, scrive, «dopo i primi otto minuti
è difficile aumentare o mantenere l’attenzione dell’assemblea».
Insomma, visto che la soglia d’attenzione
dei fedeli non è illimitata, meglio una parola
in meno che una di troppo. «Io dico sempre
che preparazione è sinonimo di brevità –
spiega don Rinaldo – oltretutto più si dilatano i tempi della predicazione, più si
rischia di distruggere quanto è stato detto.
Con le nostre omelie, infatti, è già una conquista riuscire a lasciare nel fedele una piccola idea di fondo sulla quale possa riflettere autonomamente una volta tornato a
casa». Cosa dire? Forse non ha torto. In
fondo un messaggio efficace non ha bisogno di troppe parole.
Si cet amendement est approuvé.
ses (quand le sujet est « on »)
s’il est approuvé
ou non
l’assentiment
la mesure
la poussée
placer
la transplantation
dilungare
oltre
a lanciare.. è...
dalle pagine
il bollettino parrocchiale
nonostante...
...la diocesi possa...
oltretutto
quanto è stato detto
prolonger
au-delà de
C’est... qui a lancé...
depuis les pages
le bulletin paroissial
bien que...
...le diocèse puisse...
surtout
ce qui a été dit
RADICI -
15
AT T U A L I T À
AT T U A L I T À
Febbraio 1992, febbraio 2010,
18 anni separano queste due date.
Con la prima ha inizio quella che passerà
alla storia come l’epoca
di Tangentopoli. L’Italia sprofonda
in basso ed un’intera classe politica
sarà delegittimata. Febbraio 2010,
città di Milano, stesso luogo, stessa
situazione, un assessore all’urbanistica,
Milko Pennisi, viene arrestato in flagrante
delitto di corruzione mentre intasca
una tangente di 5000 euro (la sola?)
da un imprenditore che chiedeva
un appalto. Ieri come oggi, a sinistra
come a destra, è un susseguirsi
di scandali e corruzioni.
E se amministratori di destra vengono
presi con le mani nel sacco, quelli
di sinistra (vedi il caso della regione
Puglia) sono arrestati per abuso di poteri.
Piccolo passo indietro… per capire meglio
e non farsi fregare.
di Rocco Femia
La volpe a guardia del pollaio
i quante prove hanno bisogno
gli italiani per rendersene
conto? Quando il 17 febbraio
del 1992 fu arrestato Mario Chiesa,
non era certo la prima volta che veniva arrestato un pubblico amministratore in flagranza di tangente. Scoppiò
Mani Pulite1 e con essa emerse che la
corruzione era un fenomeno diffuso.
Un pò come quando si va a raccolta
D
16 - RADICI
di funghi, quando ne trovi uno e lo
metti nel sacco, di solito nei dintorni
ce ne sono molti altri. Le circostanze
storiche permisero di risalire al sistema che c’era dietro. Nell’Italia di
quegli anni erano finiti i soldi e gli
imprenditori non potevano più pagare
un sistema politico che non riusciva a
dare più niente in cambio. L’Europa
di Maastricht, con i suoi vincoli fece
il resto, impedendo allo Stato di fare
altri debiti per mantenere la spesa
pubblica con l’acquisto di beni e servizi. Alla bancarotta, l’Italia fu
costretta svalutare la lira con la conseguente uscita dal sistema monetario
europeo.
Oggi la spesa continua a crescere
dilatando il debito con la scusa della
crisi internazionale, con la differenza
però che 18 anni fa la crisi era solo
Quando suonavano
italiana e non si poteva dare la colpa
almeno i mandolini
agli altri.
Un’altra differenza tra il 1992 ed
E come risponde il Parlamento?
oggi, era il fatto che prima almeno i Facendosi le leggi a sua immagine e
partiti scaricavano i soggetti che veni- somiglianza. Dimenticando che il privano arrestati, descrivendoli come mato, in uno Stato di diritto, appartiemariuoli isolati, singole mele marce. ne alla legge e che non si cambiano le
Oggi invece li difendono anche quan- regole contro la Costituzione.
do finiscono nei guai, nel tentativo di L’ultima legge approvata in questi
preservare un sistema che fa ormai giorni ad uso e consumo dei “soliti
acqua da tutte le parti. Questa attuale noti” è il “legittimo impedimento”
arroganza dei politici nell’occupare il che permetterebbe al Primo ministro e
potere e diventata proporzionale alla ai ministri di non presentarsi davanti
debolezza e alle guerre clandestine ad un giudice qualora fossero indagache si combattono al loro interno. Da ti. A cosa serve allora l’articolo 3
sinistra a destra beninteso. E intanto della Costituzione, quello che parla
sono sempre più lontani dalla gente.
del principio di eguaglianza?
Nel 1992 con
Qualcuno può
Mani Pulite entrò
obiettare dicendo
Se nel 1992 la corruzione
in crisi il partito
che un politico non
costava agli italiani
come strumento di
deve essere bloc5 miliardi di euro all’anno,
aggregazione del
cato da un procesche è già una somma
consenso. Oggi ad
so soprattutto se
da capogiro, oggi i miliardi
aggregare è l’inpoi magari dovesse
sono diventati
formazione,
o
risultare innocente.
40 per la Banca Mondiale
meglio la disinforÈ vero. Ma si
e 60 per la Corte dei Conti.
mazione che i citdimentica una cosa
tadini sono costretti a sorbirsi.
essenziale, che i processi si fanno
Almeno venti anni fa i giornali e appunto per stabilire se uno è colpele televisoni raccontavano i fatti, e i vole o innocente. Lo si sa dopo, non
fatti superavano i commenti perché prima. E poi i processi spesso evidenparlavano da soli; oggi i fatti vengono ziano fatti che dovrebbero bastare e
nascosti, filtrati e manipolati da un avanzare perché l’imputato si metta
sistema mediatico totalmente control- da parte.
lato. Il commento fuorviante prevale
In Italia raramente un politico
sulla cronaca vera, relegata nei tele- viene mandato a casa, nemmeno se
giornali in posizioni marginali per beccato con le mani nel sacco, nemconsentire di parlar di altre cose, meno se condannato in via definitiva.
quasi sempre futili.
E non è raro che per la strada qualcuLe sole cifre denunciate dalla no vi venga a dire: “Embè? Così fan
Banca Mondiale e dalla Corte dei tutti. Tutti rubano”. A ben vedere,
Conti fanno tremare. Se nel 1992 la risiede proprio in questo atteggiamencorruzione costava agli italiani 5 to poco adulto e maturo, la causa per
miliardi di euro all’anno, che è già cui questa gentaglia si serve del poteuna somma da capogiro, oggi i miliar- re e continua a prendere mazzette.
di sono diventati 40 per la Banca Perché dovrebbero smettere se il
Mondiale e 60 per la Corte dei Conti. popolo è cieco e lo permette?
Qualcuno si chiederà, ma è possibile Berlusconi, a dire il vero, è solo la
che si ruba di più, così tanto di più? punta dell’iceberg, il prodotto più
Forse anche più di quanto risulti dalle riuscito di un sistema che vede un’instatistiche. La corruzione ha assunto tera classe dirigente, a destra e a sinisormai caratteristiche simili a quelle tra, brillare per inettitudine. Quando il
Cavaliere con la consueta faccia tosta
della mafia, fra cui la sommersione.
promette l’inasprimento della lotta
alla corruzione, fa sorridere ed appare
sempre di più come una volpe a guardia di un pollaio.
Ecco perché all’estero, è sempre più
difficile difendere quest’Italia qui. A
questo proposito, a volte si sente dire,
anche per scherzare : “…italiani!
mafia, spaghetti e mandolino”. Hanno
torto marcio, io di mandolini non ne
vedo più.
R.F.
Mani Pulite (« Mains Propres ») est le nom
d’une opération judiciaire lancée en 1992
contre la corruption du monde politique italien
et qui a abouti à la disparition de partis comme
la Démocratie chrétienne (DC) et le Parti
socialiste italien (PSI). Le système de
corruption et de pots-de-vin ainsi découvert
fut baptisé Tangentopoli (de tangente,
« pot-de-vin », et de poli, « ville » en grec).
1
l’assessore
intascare
l’appalto
il fungo
di solito
nei dintorni
il vincolo
il debito
scaricare
il mariuolo
(napolitain)
(italen : mariolo)
marcio
la debolezza
sorbire
superare
nascosto
fuorviante
tremare
rubare
la sommersione
ad uso e consumo
l’impedimento
l’imputato
beccare qlc con...
...le mani nel sacco
embè? (napolitain)
la mazzetta
cieco
la faccia tosta
l’inasprimento
la volpe
il pollaio
avere torto marcio
le conseiller municipal
empocher
l’adjudication
le champignon
d’habitude
aux alentours
(ici) la contrainte
la dette
(ici) larguer,
abandonner
le brigand, le filou
pourri
la faiblesse
supporter
dépasser
caché
fallacieux
trembler
voler
(ici) l’économie
souterraine
à usage
l’empêchement
l’accusé
prendre qqn les...
...mains dans le sac
et alors ?
(ici) pot-de-vin
aveugle
le culot, le toupet
(ici) le durcissement
le renard
le poulailler
avoir entièrement tort
RADICI - 17
S TA M PA
LENTE
I TA L I A N A
APPENDICITE
La Padania est l’organe de presse de la Ligue du Nord, fondé par Umberto Bossi en 1996.
DOPO LE ACCUSE DEL PRESIDENTE DELLA CAMERA
“Federalismo, giù le spese e le tasse”
Igor Iezzi
28 febbraio 2010
I
20 - RADICI
del Corriere della Sera Giovanni
Sartori. Il tentativo, ieri come oggi,
sembra quello di ostacolare il percorso
di approvazione del federalismo spacciandolo per qualcosa che non è.
A stretto giro di posta risponde il
ministro alla Semplificazione che ha
seguito personalmente il dossier sul
federalismo fiscale.4 Secondo l’esponente della Lega Nord “Gianfranco
Fini sbaglia, perchè in tutto il mondo il
Federalismo ha portato ad una diminuzione della spesa pubblica con la conseguente possibilità di ridurre la pressione fiscale o aumentare la qualità dei
servizi”. In Italia, invece? “A costare –
replica Calderoli – non è il federalismo
ma il falso federalismo o quello mancato che ha trasferito il potere di spesa sul
territorio ed ha ulteriormente accentrato le entrate che, attraverso la leva del
trasferimento dal centro alla periferia,
ha creato la massima deresponsabilizzazione e la non trasparenza dei meccanismi di spesa”. In Italia tutti possono
spendere e spandere tanto poi arriva il
“centro” che con i soldi della Padania
tappa i buchi e i deficit. La sinistra, con
la sua riforma del Titolo V della
Costituzione, ha aggravato ulterior-
Roberto Calderoli est secrétaire national de la
Ligue du Nord, ministre de la « Simplification
normative » : Son rôle au gouvernement est de
réduire le nombre de lois, dans un souci
affiché de clarté, d’effficacité et d’économies.
1
2
En Italie le Parlement peut permettre au
Gouvernement d’émettre des décrets qui ont
valeur de loi, dans des conditions strictes
quant au contenu du texte et au délai dans
lequel il doit être publié. Cette procédure est
notamment utilisée lorsqu’il s’agit d’établir un
texte unique, un code : des formats qu’il est
difficile d’élaborer dans le cadre parlementaire.
Le Gouvernement, sur délégation du
Parlement, est en train de préparer
la réforme dite du « fédéralisme fiscal ».
Calderoli: costa la sua mancanza? una riforma che ha portato benefici
ovunque sia stata applicata.
l federalismo ha aumentato le
spese, dice Gianfranco Fini. Ma
quando mai, è vero proprio il contrario, là dove c’è il vero federalismo,
e quindi non ancora in Italia, le spese
sono diminuite insieme alla pressione
fiscale, risponde Roberto Calderoli.1
Ancora una volta il presidente della
Camera accende la miccia per nuove
polemiche interne alla maggioranza. Il
Governo sta attuando la legge delega2
sul Federalismo fiscale che il
Parlamento è riuscito ad approvare
con un’azione e un impegno bipartisan. L’ex leader di Alleanza Nazionale
coglie l’occasione per puntare il dito
contro un ipotetico federalismo che
nel nostro Paese ancora non c’è.3
Intervenendo a Milano ad un convegno dell’associazione “Libertiamo”, il
fondatore del Popolo delle Libertà ha
sostenuto che il federalismo ha moltiplicato il livello delle decisioni e i
costi. Dobbiamo parlare anche di queste cose visto che stiamo discutendo
del federalismo fiscale. In realtà le
cose sono molto diverse da quanto
superficialmente detto da Fini che
rilancia argomentazioni che in passato
erano già state usate dall’editorialista
senso stretto, sarà il codice delle autonomie che chiarirà i ruoli dei vari livelli di governo per capire chi fa cosa”,
spiega il ministro parlando della
Riforma che sta andando in porto.
Polemiche inutili, in sostanza.
Anche perchè sono basate su un clamoroso errore: il nostro Paese non è
ancora uscito dal centralismo che lo
ha messo in ginocchio, il federalismo
lo si sta costruendo mattone dopo
mattone grazie all’impegno della
Lega e di Umberto Bossi. (...)
3
« Un fédéralisme qui dans notre pays
n’existe pas encore ».
4
Officiellement, le ministre en charge des
« Réformes pour le fédéralisme » est Umberto
Bossi. Mais force est de constater que celui-ci
se tient en retrait et s’évertue à ne pas trop lier
son nom à l’action du Gouvernement Berlusconi.
quando mai
mente il sistema. “Proprio per questo –
sottolinea il ministro – abbiamo dato
avvio al Federalismo Fiscale che portando le entrate al livello del territorio
renderà il cittadino più consapevole,
mettendolo nella situazione di sapere
quanto paga, a chi e perchè e giudicando così, in modo appropriato, gli
amministratori locali”.
Il federalismo fiscale, aggiunge
subito Calderoli, è solo il primo “tassello”. Questo poi andrà completato
con la Camera del territorio. Ora tutto
è lasciato alla Conferenza Unificata
dove prevalgono i livelli di governo
che si mettono insieme per l’assalto
alla diligenza. “Altro tassello fondamentale, anche se non è federalismo in
comment ça,
quand a-t-il vu cela
insieme a
avec
la miccia
la mèche
attuare
mettre en œuvre
bipartisan
qui traverse
les clivages
ce qui a été dit par
quanto detto da
spacciare qsa per faire passer qch pour
un représentant
un esponente
se tromper
sbagliare
avec en conséquence
la conseguente...
la possibilité
...possibilità
Ce n’est pas
A costare non...
le fédéralisme
...è il federalismo
qui coûte cher
raté
mancato
ultérieurement
ulteriormente
les recettes
le entrate
de toute façon après
tanto poi
dare avvio, avviare lancer
(fig.) un élément
un tassello
andrà completato devra être complété
même si
anche se
P
adania. Ce nom est celui d’un
pays imaginaire. Vous ne le trouverez pas dans Le Seigneur des
Anneaux, Harry Potter ou une autre épopée de ce genre, mais dans les discours
des membres de la Ligue du Nord (nom
officiel : Lega Nord per l’Indipendenza
della Padania). Né au début des années
90 comme fédération de ligues régionales autonomistes du nord de l’Italie (Liga
Vèneta, Lega Lombarda, Piemont
Autonomista, etc.), ce parti a rapidement
accédé au pouvoir national grâce à une
alliance avec Silvio Berlusconi (1994).
Jalouse de sa spécificité, la Lega s’est
cependant avérée intransigeante et
s’est retirée du premier gouvernement
Berlusconi, provoquant sa chute.
L’épisode est connu sous le nom de
ribaltone
»
(litt.
«
grand
«
retournement »). Suivit une dizaine d’années de vaches maigres pour la Lega,
dont le discours se radicalise et dont les
pratiques virent au folklore (« cérémonies » à Venise où le drapeau italien est
abaissé et remplacé par le drapeau portant le « Soleil des Alpes », cérémonies
païennes au cours desquelles les dirigeants recueillent l’eau du fleuve Pô à
sa source – au pied du Monviso, à
l’ouest du Piémont –, célébration de
mariages selon un rite pseudo-celtique,
etc.)
Puis, au cours des années 2000, et particulièrement avec le troisième gouvernement Berlusconi en fonction depuis
2008, la Lega s’est à nouveau affirmée
comme un acteur majeur sur le plan
national. Ouverte à des collaborations
avec des formations du sud de l’Italie
comme le Movimento per le Autonomie
(Sicile), avec lequel elle partage quelques intérêts, elle poursuit son chemin
avec toujours les mêmes chevaux de
bataille : réduire la pression fiscale sur
les entrepreneurs du Nord (dont l’argent
serait dilapidé par le gouvernement de
Rome au profit de catégories sociales et
de régions moins méritantes), lutter
contre l’immigration et l’insécurité (systématiquement assimilées), réduire les
gaspillages publics...
Un programme que l’on qualifierait
aujourd’hui de « populiste » et qui permet à la Lega de flirter avec les 10 % aux
élections nationales, avec des pics
approchant la majorité absolue dans
quelques places fortes, notamment en
Lombardie, comme Bergame ou Lecco,
mais aussi en Vénétie, avec Trévise.
C’est à Trévise que le maire Giancarlo
Gentilini fait souvent parler de lui pour
ses coups d’éclat. Régulièrement réélu
D’INGRANDIMENTO
par Thomas Nispola
depuis 1994, celui que l’on surnomme Lo
Sceriffo a imprimé sa marque sur la ville,
donnant un aperçu de ce que pourrait
être une gestion du territoire à la charge
exclusive de la Lega. Il est depuis 2007
imité par Flavio Tosi, maire de Vérone.
Aujourd’hui requinquée, installée au
gouvernement alors qu’elle conchie le
pouvoir central (l’un de ses principaux
paradoxes), la Lega Nord réussit même
à s’implanter dans des régions du centre, y compris l’Émilie-Romagne et la
Toscane, traditionnellement « rouges ».
On a pu remarquer que l’article ci-contre
prend comme point de départ des déclarations du Président de la Chambre des
députés, ancien néo-fasciste (!),
Gianfranco Fini (cf. RADICI n° 46 p. 20),
selon qui le fédéralisme coûterait cher à
l’Italie. La réponse de la Lega, à travers
la voix de Roberto Calderoli : il n’y a pas
encore de fédéralisme, et c’est justement parce qu’il n’y en a pas que l’on
gaspille de l’argent. L’occasion, en passant, de vous rappeler que les léguistes
détestent tout ce qui ressemble à un fasciste, et vice versa. À part la défiance
vis-à-vis de l’étranger, beaucoup de thèmes divisent en effet les deux mouvements, et seuls les talents de Silvio
Berlusconi leur permettent de cohabiter
au gouvernement : centralisme romain
contre fédéralisme, État fort et social
contre État minimum, légalisme affiché
contre poujadisme, etc.
Si le débat sur le fédéralisme fiscal peut
sembler technique, il conditionne en fait
la plupart des autres thèmes chers au
parti de Bossi : ayant désormais
renoncé dans les faits à l’indépendance
du Nord de l’Italie, la Lega souhaite que
la richesse produite au Nord serve au
Nord, comme le veulent les gens du
Nord. Tout est résumé dans le bon vieux
slogan léguiste « Padroni a casa nostra ».
Au-delà de ses bravades, la Lega Nord,
si elle n’est certainement plus un parti
hors-système et devra tôt ou tard faire
les comptes de cela avec son électorat,
est en tout cas symptomatique du problème identitaire italien, des discordances entre l’esprit localiste de la péninsule et le principe étatique, des peurs
liées à la mondialisation et à l’éloignement du pouvoir... Pour ma part, je vois
la Lega Nord un peu comme les amygdales de l’Italie, et à ceux qui ne partagent pas ses opinions je me permettrais
de souffler l’idée, plutôt que de se focaliser sur l’ablation, de chercher à comprendre ce qui a provoqué l’inflammation... Car la Lega Nord n’a pas le monopole des boucs émissaires.
RADICI - 21
SOCIETÀ
SOCIETÀ
“Italians”
I nuovi emigrati
par Thomas Nispola
Beppe Severgnini, journaliste et écrivain né à Crema en Lombardie, a longtemps vécu à
l’étranger, ce qui lui a permis de développer un regard distancié et toujours affectueux sur
son pays natal. Autour de son blog se sont retrouvés beaucoup d’Italiens expatriés de par
le monde et qu’il a eu l’occasion de rencontrer lors de ses voyages. Il a ainsi pu dresser
un « état des lieux » de cette nouvelle émigration, qu’il nous a présentée lors d’un entretien à Marseille.
uand Beppe Severgnini, la cinquantaine juvénile, se présente
à nous à L’Institut italien de
culture (IIC) de Marseille, sa simplicité
et sa gentillesse sont telles qu’il faut
faire un petit effort pour se figurer que
c’est bien autour de lui que des milliers
d’Italiens de par le monde se sont réu-
Q
22 - RADICI
nis le temps d’une pizza. Journaliste, il
a longtemps écrit pour le magazine britannique The Economist, et a été correspondant à Londres et à Washington
pour différents journaux italiens. Il
enseigne également, et donne cette
année un cours à l’école de journalisme
Walter Tobagi de l’Université de
Milan. Auteur de différents livres sur
l’esprit italien (signalons notamment
en français « Comment peut-on être
Italien ? » publié en 2007 chez
Gallimard) il a créé en 1998 le blog
« Italians » sur le site internet du
Corriere della Sera. Cet espace virtuel
qui proposait un point de vue à la fois
italien et distancié sur la vie de la
Péninsule est bien vite devenu le lieu
de rencontre et de prise de parole des
Italiens à l’étranger, dont les contributions affluent chaque jour (plus de
40 000 messages reçus, douze lettres
publiées quotidiennement, auxquelles
Severgnini répond systématiquement.)
Le 18 octobre 1999, c’est la première « pizza Italians », organisée à
Londres, qui réunit les amis du blog
présents dans la capitale anglaise.
Suivront 99 autres rendez-vous, dans
toutes les plus grandes villes du monde
mais aussi dans des endroits plus inattendus – comme la pizza du 3 juin
2008 à Kaboul – avant de partager la
centième pizza le 5 février 2010, avec,
exception à la règle, un retour à
Londres pour boucler la boucle.
Nous avons rencontré Beppe
Severgnini le 25 février dernier, à l’occasion de la cent unième « pizza », une
pizza marseillaise, qui a fait suite à une
rencontre à l’IIC de la ville.
Témoin privilégié de l’état de la
nouvelle émigration italienne, il nous
a présenté les différentes catégories
d’ « Italians » qu’il lui a été donné de
rencontrer lors de ses pérégrinations,
une classification imagée et inspirée
par des personnages historiques ou littéraires emblématiques. Nous en
retiendrons que l’essentiel de l’émigration italienne est heureuse, choisie,
et est l’œuvre de « Marco Polo »,
c’est-à-dire d’individus majoritairement jeunes qui voyagent pour découvrir, pour apprendre, pour s’améliorer.
Certains resteront durablement à l’étranger, notamment
s’ils
rencontrent
l’amour (le phénomène
existe partout, mais c’est en
Europe occidentale qu’il est
diffusé de façon particulièrement équilibrée entre hommes et femmes ; la façon la
plus avancée et concrète de
faire l’Europe... et les petits
Européens) ou s’ils créent
une « tête de pont » pour les
émigrés à venir (professeurs
qui fondent des laboratoires
de recherche, entrepreneurs
qui ouvrent une activité,
etc.). En plus de types numériquement moins importantes et universelles (mégalomanes, philanthropes...), une
autre catégorie est hélas
significative et symptomatique.
Il
s’agit
des
« Montecristo », ceux qui fuyent
l’Italie parce que le pays leur est
devenu insupportable. Des étudiants
refusant les arrangements en vigueur
dans certains établissements, les bourses de recherche attribuées sur des critères douteux, les signatures de complaisance, le système des postes réservés aux proches des « barons » de
l’Université. Des travailleurs qualifiés
de 35 ans qui n’acceptent plus de se
voir proposer uniquement des stages
non-rémunérés. Les Montecristo prennent la clé des champs, et qu’on ne
leur parle plus de l’Italie, pour quelques années en tout cas.
Tornerò
Pour quelques années, car tous
ces expatriés, quel que soit le motif
de leur départ, pensent à revenir en
Italie, il n’y a aucun doute là-dessus :
les Italiens sont le peuple « con le
radici » par excellence. « L’Italia è
una mamma che non ti molla mai »,
selon les propres termes de
Severgnini. Les Italiens ne se détachent pas de leur « italianité », l’existence même du forum « Italians » en
est une preuve. Alors que les ressor-
tissants d’autres nations prennent
leur expérience à l’étranger comme
une occasion de se comporter d’une
façon inenvisageable chez eux, laissant de côté le civisme, les Italiens à
l’étranger renoncent au cynisme qui
étouffe si souvent la bonne volonté
dans la péninsule. Quand ils sont à
l’étranger, les Italiens n’ont plus un
rapport aussi désinvolte à l’illégalité,
ils s’habituent et acceptent les règles
en vigueur. Et ils ne se désintéressent
pas des sujets qui concernent la mère
patrie. Ils se désolent, ils se mettent
en colère, ils se désespèrent : ils
éprouvent en tout cas des sentiments,
toujours préférables à l’indifférence.
Cela pourra surprendre mais, cette
émigration relevant presque toujours
d’un choix, on n’hésite pas à revenir
sur ses pas. C’est ce qu’a fait le jeune
professeur Francesco Stellacci, spécialiste des nanotechnologies qui,
alors qu’il brillait au M.I.T. de
Harvard il y a quelques mois de cela,
a confié à Severgnini qu’il ne voulait
pas que ses enfants grandissent en
petits Américains, que l’italien soit
pour eux une langue secondaire,
l’Italie un pays lointain, imaginé.
Qu’il souhaitait qu’ils
grandissent au moins en
petits Européens.
Depuis février dernier
Franco Stellacci dirige le
Centre européen de nanomédecine de Milan... Le
« retour des cerveaux »
est possible, et passe
aussi par le cœur.
Car l’Italie manque,
et malgré les petits environnements italianisés
que les expatriés arrivent
à recréer à l’étranger, rien
ne vaut le grand bain du
Belpaese.
Severgnini
explicite cela avec une
image gastronomique : je
ne peux pas me nourrir
que de Baci Perugina1,
« a un certo punto mi
devo mangiare un piatto
di pastasciutta ». Et donc
revenir à la grande table de l’Italie.
« L’immersione totale è necessaria,
non si può fare finta di essere in Italia
in un paese in cui se chiedi un cappuccino dopo cena te lo danno. »
Comment cela ? Et les Little Italy,
elles n’existent pas ? L’autre vague
d’émigration italienne, la grande
vague de la fin du XIXe et du début du
XXe siècle, n’offre-t-elle pas un substrat aux nouveaux arrivés ? Hélas,
c’est là toute une autre histoire : les
jeunes Italiens et leurs cousins américains, australiens ou brésiliens, se ressemblent, ont des intérêts communs,
mais vivent bien souvent dans des réaRADICI - 23
COSTUMI
COSTUMI
Deus ex « Macchina » à l’italienne
© MCphoto / Blickwinkel / Infophoto
par Eve Mongin*
Ça va faire un peu cliché, je sais, mais il fallait bien en parler un jour : en Italie, on aime les voitures. De luxe ou pas,
vintage ou pas vintage, Fiat ou pas Fiat.
ombien de hurlements hystériques ou de crises d’apoplexie ai-je provoqués en
« effleurant » avec ma (vieille) portière la voiture (rutilante) de mon voisin de parking ou combien de fois aije été doublée sur l’autoroute par un
petit bolide, à peine aperçu dans mon
rétroviseur...
La macchina (la voiture) est reine
en Italie, pays qui peut se vanter
d’avoir le plus grand nombre de voitures en Europe. En 2007, il atteignait
le chiffre record d’un peu plus de 50
millions pour une population d’environ 60 millions de personnes, soit
presque une voiture par habitant, nouveaux-nés et vieillards compris.
La hausse du prix de l’essence, la
crise, les embouteillages, la pollution
C
28 - RADICI
(inquinamento), les interdictions
d’accès dans les centres historiques,
rien n’y fait, nos cousins transalpins
restent accros à leur macchina, fréquentant peu les transports publics,
même pour de courts trajets (la
moyenne des déplacements en voiture
est de 4 km !). L’Italie est le second
marché derrière l’Allemagne pour les
achats de voitures et il s’en vend près
de 2 millions par an, bien que la production annuelle locale n’atteigne que
500 000 unités.
Rome compte presque autant de
voitures que d’habitants, les embouteillages et les voitures garées en triple file étant le pain quotidien des
Romains. La seule Lombardie bat le
record national, avec presque 8 millions de automobili.
Les VIP de la politique ne sont pas
en reste : ici pas de velib’ médiatique
pour arriver au Palazzo Chigi (ndr :
siège de la présidence du Premier
ministre), on préfère un chauffeur. Ce
n’est pas pour rien si le parc de voitures officielles (les fameuses auto blu,
de préférence de marque étrangère)
atteint près de 625 000 unités (en leasing ou de propriété) que se répartissent État, communes, régions, provinces, sociétés à capitaux publics, etc...
Il n’y en a que 63 000 en France,
56 000 en Grande-Bretagne ou 42 000
en Espagne!
Et last but not least, le clou du
clou : selon un récent article assez
édifiant de Vincenzo Borgomeo dans
le quotidien La Repubblica, l’Italie
est le second marché au monde pour
la vente des Lamborghini et des
Ferrari, le troisième pour les
Mercedes et BMW, battue seulement
par l’Allemagne et les États-Unis.
Rien que l’année dernière, en
Italie, 260 000 voitures « de luxe »
ont trouvé acquéreur, parmi lesquelles
620 Ferrari, 151 Lamborghini,
180 000 Mercedes, Audi, BMW, etc.
Sachant que (a) le prix de ces voitures est en moyenne de 100 000
euros, que (b) seuls 0,18 % des
Italiens déclarent un revenu brut de
plus de 200 000 euros et que (c)
moins d’1% dit gagner plus de
100 000 euros (dont la moitié sont de
« simples » salariés), le journaliste
s’interroge sur la quadrature du cercle… Cherchez l’erreur ! En attendant, le fisc s’active...
E.M.
* Eve Mongin est avocat, vit et travaille depuis
de nombreuses années en Italie. Retrouvez
ses chroniques hebdomadaires dans le blog
qu’elle tient sur le site internet du quotidien
Libération :
http://andiamo.blogs.liberation.fr/mongin/.
Un grand prix de Formule 1
dans les rues de Rome
par Eric Valmir
’abord, on croit que c’est un
gag ! Ensuite, on se dit que
c’est un projet qui ne devrait
pas voir le jour ! Et puis, on s’aperçoit
que c’est un projet qui verra certainement le jour en 2012 et pour sept
années au minimum. Il ne reste que
deux autorisations (une formalité ?) :
celles de l’Automobile Club d’Italie et
de la Fédération Internationale de
l’Automobile. Le reste est partagé entre
l’optimisme des partisans et la colère
des écologistes. Le conseil municipal
romain était divisé sur la question.
Maurizio Flamini vient d’annoncer
que le contrat stipulant la création du
Grand Prix de Rome de Formule 1 en
2012 pour sept années avec une possibilité de cinq années renouvelables venait
d’être signé. Une information confirmée
par Bernie Ecclestone, le patron de la
Formule 1. Son grand projet pour relancer la cote de popularité des grands prix
est d’installer les courses au cœur des
cités historiques du monde.
D
Gianni Alemanno, le maire de
Rome (Pdl) est ravi. C’était aussi son
projet. La Formule 1 procurera des
revenus non négligeables pour la capitale italienne… Les écologistes et les
archéologues protestent, arguant que le
taux de pollution déjà important
menace les sites historiques… Mais
l’argument ne dissuade pas les porteurs du projet…
Évidemment, il n’est pas question
de rouler sur les pavés du Trastevere ou
de planter les stands de ravitaillement
aux abords de la place Saint Pierre…
même si le projet initial prévoyait de
contourner le Colisée avant de filer le
long des Termes de Caracalla. Fuori.
Idée refusée. Le circuit sera donc dans
le quartier de l’EUR, au sud de Rome
avec un axe sur la Cristoforo Colombo
et la via delle Tre Fontane. Un tracé de
4 km 600…
L’EUR voulait être la vitrine
architecturale de l’Italie fasciste,
construite dans les années 30 pour les
besoins de l’Exposition Universelle
de 1942 qui n’eu jamais lieu. Le quartier a été utilisé pour accueillir les
Jeux Olympiques en 1960. On y
trouve la PalaLottomica, un complexe
réunissant palais des congrès, salle de
concerts, vélodrome, piscine olympique, quartier d’affaires et de loisirs…
Avec tout de même 10 000 habitants
qui ne voient pas d’un bon œil l’arrivée d’un grand prix de Formule 1
sous leurs fenêtres.
En ce qui concerne les deux autorisations, celles de la FIA et de
l’Automobile Club d’Italie, la procédure doit prendre plusieurs mois. On
sera fixé avant l’été… Mais pour partisans et opposants au sein du Conseil
Municipal, c’est comme si c’était fait.
Le seul obstacle était Monza, mais
ce grand prix ne sera pas supprimé…
Le calendrier F1 aurait donc deux courses italiennes au programme en 2012.
La Formule 1 à Rome, c’était le
grand rêve d’Enzo Ferrari.
E.V.
RADICI - 29
CINEMA
CINEMA
Les plus belles années
lus qu’un véritable courant,
comme peuvent l’être le western ou le thriller, le terme
définit une période plutôt gaie et
insouciante où étaient produites surtout des comédies allègres avec le
leitmotiv de la satire des mœurs de la
vie italienne.
Au rayon des produits italiens
typiques que propose l’histoire du
cinéma, la comédie occupe toujours
une place de choix. Qu’on l’appelle
« comédie italienne » ou « comédie à
l’italienne » importe peu en définitive
puisqu’il s’agit bien d’un genre nettement délimité dans le temps – grosso
modo entre 1950 et 1980 – avec ses
interprètes fétiches et ses auteurs attitrés. La marque de fabrique est immédiatement reconnaissable grâce à ce
mélange si particulier de critique
sociale et de joie de vivre, d’amertume
et de décontraction. Mais, à travers
ces scènes où le rire cache parfois les
larmes, ne peut-on pas déceler aussi le
portrait d’un pays qui n’en finit pas de
douter de lui-même et qui, bon gré
mal gré, est contraint de revenir sur
certaines de ses illusions les plus chères ? Cette Italie colorée, bruyante,
pittoresque, dont la vie prend souvent
ici les allures d’un jeu, offre en spectacle au reste du monde le grand théâtre de ses ambiguïtés.
P
de la comédie italienne
Photos Cinémathèque de Toulouse
© Collections La Cinémathèque de Toulouse
par Pierre Cadars
changements dans la société italienne au cours de la seconde moitié du XXe siècle, c’est
véritablement celui de la comédie. Pierre Cadars nous fait savourer l’apport de ce nouveau
genre, miroir d’une époque historique où les problèmes de l’Italie contemporaine sont traités
avec la « drôlerie la plus débridée ». Retour sur image à l’occasion d’une importante
rétrospective que la Cinémathèque de Toulouse consacre du 1er avril au 15 mai au cinéma
italien de ces années-là…
30 - RADICI
© Collections La Cinémathèque de Toulouse
S’il est un genre cinématographique qui a rendu compte, de manière crédible, des
Dans l’étude qu’il a consacré en
1983 à La comédie italienne (éditions
Henri Veyrier), Jean A. Gili a défini
très précisément ce qu’a été l’historique du genre et ce qui en fait l’originalité. À propos du Pigeon (I soliti
ignoti, de Mario Monicelli – 1958)
qu’il considère comme un « film
charnière », il note cette évolution
vers un type bien particulier de comédie « qui n’hésite plus à traiter des
sujets dramatiques en termes comi-
Ci-dessus, Totò et Aldo Fabrizi dans
« Gendarmes et voleurs »
de Mario Monicelli, 1951.
Page de gauche, Lea Massari et Alberto Sordi
dans « Une vie difficile » de Dino Risi, 1961.
En bas, « Les années difficiles »
de Luigi Zampa, 1947.
ques et à mélanger la drôlerie la plus
débridée avec le désespoir le plus
noir, qui n’hésite pas non plus à mettre en scène les problèmes de l’Italie
contemporaine ». C’est sous cet
angle-là que la comédie conserve à
nos yeux, outre sa verve incomparable, une évidente valeur de témoignage sur la société de l’après fascisme.
En fait, ce découpage dans le
temps mérite d’emblée d’être nuancé
car la comédie italienne n’est pas
apparue ex nihilo sur les écrans. Elle
a bénéficié d’un substrat vieux de
plusieurs siècles en reprenant l’héritage de la commedia dell’arte et d’un
théâtre dialectal longtemps florissant.
Divertissement et critique sociale y
constituaient déjà le plus explosif des
mélanges. Dès les tout débuts du
spectacle cinématographique, des
films de courte durée ainsi que des
séries occupent ce créneau, même s’il
RADICI - 31
Ci-dessus, « Pain, amour et fantaisie »
de Luigi Comencini, 1953.
Page de droite, « Le pigeon »
de Mario Monicelli, 1958.
En, bas, « Les Jeunes maris »
de Mauro Bolognini, 1958.
y manque l’essentiel : la parole.
Avec l’arrivée du parlant, une comédie « de boulevard » peut régner sans
problème, à la condition bien sûr –
censure fasciste oblige – de rentrer
ses griffes et de ne pas critiquer
ouvertement le pouvoir en place.
Luxe bourgeois, musique douce,
intrigues sans épaisseur et exotisme
mesuré composent le menu ordinaire
de ce cinéma d’évasion, pas si différent d’ailleurs de celui que l’on rencontre au même moment dans plusieurs pays européens. La guerre et
ses tristes lendemains vont vite faire
tomber ces décors en trompe-l’œil
parfaitement interchangeables. Dès
1942, Quatre pas dans les nuages
(Quattro passi fra le nuvole
d’Alessandro Blasetti) repose sur un
ancrage bien plus marqué dans la réalité. Vers la même époque, des interprètes tels que Totò, Erminio
Macario, Gilberto Govi ou Aldo
32 - RADICI
Fabrizi défendent des dialectes qui
viennent heureusement pervertir la
langue de bois officielle. Comédien
adulé, Vittorio De Sica passe de l’autre côté de la caméra pour s’orienter,
avec le concours de Cesare Zavattini,
vers des sujets où le noir l’emporte
nettement sur le rose et le blanc des
années précédentes. Ainsi le « néoréalisme » naissant rajoute-t-il une
dimension sociale à la plupart des
films de divertissement qui se tournent alors. Les décors sont moins factices et les visages paraissent plus
vrais dans les comédies populistes
signées par Renato Castellani, Luigi
Zampa ou Carlo Borghesio. Mais il
faut attendre les années cinquante
pour que, profitant pleinement de la
présence de nouveaux réalisateurs, de
nouveaux scénaristes et de nouveaux
acteurs, la comédie italienne pose
véritablement ses marques. Elle n’est
pas un banal démarcage de la comédie américaine, encore florissante, et
elle abandonne petit à petit les
ambiances trop locales pour toucher
à des problèmes universels. Où qu’il
soit dans le monde, le spectateur peut
trouver dans ces films matière à
réfléchir sur lui même et sur ce qui
l’entoure. Juste retour aux temps glorieux de la Commedia dell’arte et de
l’Opera buffa !
Les trois volets de « Pain,
amour… » et la série des Don
Camillo ne sont pas les plus représentatifs de cette évolution, même si
l’on peut trouver ici où là – dans
Pain, amour et fantaisie (Pane amore
e fantasia de Luigi Comencini –
1953) par exemple – des notations
très justes sur la vie des villages et les
oppositions entre le Nord et le
© Collections La Cinémathèque de Toulouse
CINEMA
© Collections La Cinémathèque de Toulouse
CINEMA
Mezzogiorno. Bien plus intéressante
est la série des Poveri (Poveri ma
belli, Belle ma povere, Poveri milionari) que réalise Dino Risi entre 1956
et 1958. On y devine, au même titre
que dans I vitelloni (de Federico
Fellini – 1953) les premiers indices
d’un changement de société, dans
laquelle les plus jeunes se retrouvent
en porte-à-faux par rapport à leurs
aînés et où les temps présents se teintent de couleurs plus grises. Cette
mélancolie traverse en particulier
deux films de Mauro Bolognini : Les
amoureux (Gli innamorati – 1955) et
Les jeunes maris (Giovani mariti –
1958, sur un scénario de Pier Paolo
Pasolini). Dans son ouvrage de référence, Jean A. Gili accorde une place
importante à la série de films
« mosaïques » réalisés alors par
Luciano Emmer sur des scénarios de
Sergio Amidei. Dimanche d’août
(Domenica d’agosto – 1950) en est le
meilleur exemple. Il propose « la
radiographie d’une société saisie
dans un des moments où elle s’exprime avec le plus d’authenticité ».
Cette approche multiple de plusieurs
personnages qui restent à Rome ou
vont se baigner à Ostie prend à plus
d’un moment les allures d’un documentaire. Dans ce tableau d’une capitale en vacances, la précision du trait
et la charge comique de certaines
séquences retrouvent l’esprit du dessin satirique, si vivant depuis toujours en Italie. Une telle filiation avec
les publications humoristiques se
reconnaît d’ailleurs dans nombre de
comédies italiennes, surtout par le
biais de certains scénaristes mais
aussi à travers le jeu de plusieurs de
ses interprètes.
En 1958, Le pigeon se situe à la
confluence de ces différents courants
qui, au cours de la décennie suivante,
vont irriguer une partie importante de
la production. Au générique, on
trouve des têtes d’affiche aussi importantes que Vittorio Gassman,
Marcello Mastroianni, Memmo
Carotenuto, Renato Salvatori, Totò ou
Claudia Cardinale. Les scénaristes
sont Age et Scarpelli, tandem gagnant
de toutes les comédies à succès de ces
années-là. Suso Cecchi d’Amico, présente auprès des cinéastes majeurs de
cette époque (Visconti, Antonioni,
Comencini…) les accompagne. Le
metteur en scène, Mario Monicelli,
après avoir été assistant et scénariste,
est devenu depuis 1949 l’un des spécialistes de ce cinéma de divertissement qui, avec Le pigeon, acquiert
une nouvelle envergure. L’histoire est
RADICI - 33
CINEMA
CINEMA
Ci-contre, « Brancaleone alle crociate »
de Mario Monicelli, 1970.
1976) ou La terrasse (La terrazza 1979), Ettore Scola apparaît comme
le meilleur porte parole de cette
génération, née à l’époque du fascisme, qui ensuite a certainement
cru aux « lendemains qui chantent
» et qui soudain s’aperçoit qu’elle a
perdu ses principaux repères.
Plusieurs films à sketches – genre
toujours autant prisé en Italie à cette
époque – sont bâtis autour des
mêmes thèmes, qu’il s’agisse de
Signore e signori, buonanotte (de
Comencini, Loy, Magni, Monicelli
et Scola – 1976) qui trace un portrait
au vitriol des fondements de la
société italienne, ou des Nouveaux
monstres (I nuovi mostri, de
Monicelli, Risi et Scola – 1977) qui
dénonce les hypocrisies les plus tordues d’individus sans foi ni loi. Plus
que jamais le dessin satirique a basculé dans la caricature vengeresse.
Pouvait-on aller plus loin sans se
couper d’une frange importante de
spectateurs ? À son âge d’or, la
comédie italienne avait su conserver
un certain ton de légèreté. Elle égratignait sans chercher à blesser, en
offrant à son public un miroir à
peine déformé. Tout a changé en
En bas, « Le fanfaron », de Dino Risi, 1962.
34 - RADICI
monstres (I mostri – 1963) ou Vedo
nudo (1969) offrent sur ce point une
galerie fort réjouissante d’obsédés et
de névrosés en tout genre. Pour leur
donner vie, scénaristes et réalisateurs
disposent alors d’une équipe exceptionnelle de comédiens, à l’intention
desquels ces personnages plus vrais
que nature sont composés sur mesure.
Vittorio Gassman, Alberto Sordi, Ugo
Tognazzi ou Nino Manfredi apparaissent comme les rois incontestés de ce
genre qui, grâce aussi à eux, s’exporte
partout dans le monde. Dans les films
que tourne alors Pietro Germi
(Divorzio all’italiana, Sedotta e
abbandonata, Signore e signori,
L’immorale), plusieurs tabous ancestraux, à commencer par ceux qui touchent à la sexualité, sont allégrement
remis en cause.
Les événements qui se déroulent
partout dans le monde autour de
1968 ainsi que le basculement de
l’Italie dans ce que l’on appellera les
« années de plomb » vont accuser
plus encore la tendance contestataire, voire misanthrope, de la comédie. Sexualité exacerbée, injustices
sociales, impasses de la société de
consommation ou remise en cause
des valeurs traditionnelles sont au
cœur de la plupart des sujets. Les
équipes n’ont guère changé, mais
leur discours ne s’embarrasse plus
désormais d’embellissements superflus. Si le rire est toujours bien présent, il n’a plus rien de léger car
l’heure n’est guère à l’optimisme
béat. Les films phare des années
soixante-dix portent souvent en eux
le poids des désillusions. Avec Nous
nous sommes tant aimés (C’eravamo
tanto amati -1974), Affreux, sales et
méchants (Brutti, sporchi e cattivi -
Voici les films en programmation
à la Cinémathèque de Toulouse
Du 1er avril au 15 mai
Pour toute information :
La Cinémathèque de Toulouse
69, rue du Taur - 31000 Toulouse
Tél.: 05 62 30 30 15
www.lacinemathequedetoulouse.com
La Marche sur Rome
(La marcia su Roma) Dino Risi
Le Grand Embouteillage
(L’ingorgo – una storia impossibile)
Luigi Comencini
La Voce della luna
Roberto Benigni
Mariage à l’italienne
(Matrimonio all’italiana) Vittorio De Sica
L’Argent de la vieille
(Lo scopone scientifico) Luigi Comencini
Le Monstre
(Il mostro) Roberto Benigni
Divorce à l’italienne
(Divorzio all’italiana) Pietro Germi
Parfum de femme
(Profumo di donna) Dino Risi
Johnny Stecchino
Roberto Benigni
Les Années difficiles
(Anni difficili) Luigi Zampa
Pain, amour et fantaisie
(Pane, amore e fantasia) Luigi Comencini
Les Russes ne boiront pas de Coca-Cola
(Italian Secret Service) Luigi Comencini
Ces Messieurs-Dames
(Signore e signori) Pietro Germi
Mediterraneo
Gabriele Salvatores
Affreux, sales et méchants
(Brutti, sporchi, cattivi) Ettore Scola
Brancaleone s’en va-t-aux croisades
(Brancaleone alle crociate) Mario Monicelli
Les Monstres
(I mostri) Dino Risi
Le Pigeon
(I soliti ignoti) Mario Monicelli
© Collections La Cinémathèque de Toulouse
celle d’un groupe de délinquants anonymes, au demeurant fort sympathiques, que les aléas de la vie poussent
à dévaliser le coffre-fort d’un montde-piété. Leur échec est à la mesure
de leurs rêves impossibles. Par son
origine géographique comme par sa
raison sociale, chacun d’entre eux
incarne un « type » bien défini, à
l’image d’un pays où la débrouillardise est aussi un sport national. Par la
suite, Monicelli poussera plus loin
encore cet esprit satirique avec des
films tels que La grande guerra
(1959), L’armata Brancaleone (1966)
ou Brancaleone alle crociate (1970),
tout en revisitant l’histoire, fût-elle la
plus brûlante, avec un humour décapant. L’autre grand nom de la comédie italienne est alors Dino Risi qui,
après avoir abandonné la psychiatrie
pour le septième art, se spécialise
dans la description de plus en plus
acerbe de personnages hauts en couleurs. Ils ne représentent que trop bien
la caricature d’une société italienne
confrontée à un monde sans pitié. Le
fanfaron (Il sorpasso – 1962), Les
© Collections La Cinémathèque de Toulouse x2
Page de doite, « Affreux, sales et méchants »
de Ettore Scola, 1976.
l’espace de quelques années. À côté
de quelques vétérans qui tournent
encore des films de grande qualité
(Luigi Comencini en offre plusieurs
exemples), de nouveaux réalisateurs
de talent apportent un souffle nouveau à un genre qui s’éloigne à
grands pas de la comédie, telle
qu’elle s’était imposée vingt ou
trente ans auparavant. Aussi bien
Nanni Moretti que Roberto Benigni
créent des personnages, qu’ils interprètent eux-mêmes. Ils ont en commun un certain génie de l’absurde
ainsi qu’une inadaptation foncière à
la société dans laquelle ils vivent.
Avec eux, un nouveau chapitre s’ouvre incontestablement dans l’histoire du cinéma italien. Mais alors
que les comédies de Mario
Monicelli, Ettore Scola ou Dino Risi
parvenaient à tracer de troublants
portraits de groupe sur fond d’Italie
en pleine mutation, Moretti et
Benigni se retrouvent les plus souvent seuls dans un environnement
résolument hostile. Comme le proclame douloureusement Canio, à la
fin d’I Pagliacci, l’opéra de
Leoncavallo : la commedia è
finita!.
P.C.
Le Fanfaron
(Il sorpasso) Dino Risi
Une Vie difficile
(Una vita difficile) Dino Risi
La Grande Guerre
(La grande guerra) Mario Monicelli
Les Nouveaux Monstres
(I nuovi mostri)
Dino Risi, Mario Monicelli, Ettore Scola
RADICI - 35
EMIGRAZIONE
T
Fani et Raffaello
par Claude Nori
Photographe, écrivain, Claude Nori est l’auteur de plusieurs ouvrages
ayant pour thème son adolescence et la nostalgie de l’Italie
(L’été dernier, Vacances à l’italienne, Stromboli, Un été italien…).
Ses parents, qui firent partie de la vague d’émigration de l’après-guerre,
ouvrirent à Toulouse dès la fin des années quarante une épicerie
puis un restaurant où se retrouvaient tous les gourmets
et les Italiens fraîchement débarqués dans le Sud-Ouest
de la France. C’est dans cette atmosphère que Claude
a grandi, baigné de saveurs, de parfums et de chansons...
ous les matins, la cafetière
avec le petit homme noir se
met à siffler et du plus profond
de ses entrailles, l’Italie commence à
bouillonner avant de distiller dans la
cuisine ce parfum inimitable d’arabica, de robusta et d’enfance heureuse. Il caffé è pronto! j’entends
encore la voix de maman et je perçois
nettement la petite tasse en faïence
qu’elle déposait délicatement au pied
de mon lit pour me réveiller.
Aujourd’hui, bien sûr, elle n’est plus
là, mais elle ne me quitte jamais.
Dans mon bureau, elle pose en compagnie de mon père dans une photographie en noir et blanc, placée dans
un cadre juste derrière mon ordinateur. Il s’agit d’une image que j’avais
prise sur la terrasse de notre appartement un dimanche matin, dans un état
de forte émotion. Alors que mon
pouce appuyait sur le déclencheur,
j’eus l’intuition que ce cliché leur survivrait, devenant ainsi pour moi un
lien privilégié avec cet au-delà où ils
ne manqueraient pas de se cacher à
mon regard pour l’éternité.
Si quelques larmes matinales (que
par pudeur je tente de cacher à ma
femme Isabelle) viennent mouiller
mes paupières, je me console en pensant que je demeure grâce à eux le
figlio unico, ce vitellone attardé préservant l’indolence et la joie de vivre
qu’ils m’ont transmis. Un héritage
créatif dans lequel l’opéra, les chansons, la gastronomie, le sens de la
famille et la sensibilité à fleur de peau
sont certainement une belle marque
de cette italianité qui ne cesse de
m’habiter.
Mais il est temps de raconter leur
histoire qui est aussi celle d’un lieu
qui marqua les Toulousains et les
Italiens de la ville, une épicerie puis
un restaurant sur la petite place de la
Trinité où coule une fontaine quasi
florentine. Un lieu qui fit mon bonheur et celui des fines bouches de la
région.
Juste après la Libération, la vague
des transalpins qui avaient émigré
vers le Sud-Ouest commençait à s’intégrer et sa jeunesse, loin de former
une communauté fermée sur ellemême, venait enrichir la population
locale. Les macaronis, surnom dont
quelques crétins avaient affublé les
Italiens, tiraient bien leur épingle du
jeu et commençaient à briller par leur
élégance naturelle, leur débrouillardise, leur sens des affaires et cette
réputation de séducteurs qui leurs
venait de quelques mielleux acteurs
de cinéma. Les grands boulevards
brillaient de concours de Bel canto,
de bals populaires dont de braves
types du Sud gominés sortaient souvent victorieux, les yeux au ciel et des
trémolos dans la gorge.
toujours pour miraculeux : une histoire d’amour dont Fani et Raffaello
furent les protagonistes.
Fani, ma mère (elle adorait par
coquetterie cette fantaisie orthographique provenant d’une mauvaise
écriture sur la feuille d’état civil),
tenait donc avec son père Thémistocle
une alimentation qui par ces temps de
restriction particulièrement difficiles
assura la survie de la tribu qui comptait pas moins de quatre sœurs et deux
frères. Je l’imagine encore maman, la
belle quarantaine, les mains sur les
hanches, pulpeuse et souriante, un
tablier blanc serré à la taille, posant
devant la devanture ! Elle attendait de
pied ferme ses clients, qui de tout le
Mais c’est autour d’une table et
d’un plat typique dont les régions
abondent que l’Italie s’exprimait le
mieux jusque dans les ruelles de la
ville à travers les odeurs et les chants
repris en chœur par toute la famille en
fin de repas.
Je suis ainsi né dans ce jus, dans
cette marmite frémissante où les exilés trouvent leur réconfort et se forgent leur identité, de la rencontre de
deux familles originaires de la
Vénétie, les Martinotto et les Nori,
que Cupidon attira vers une ville rose
afin que s’accomplisse ce que je tiens
Ci-dessus, repas de famille, 1951.
Page de gauche, la photo de Fani et
Raffaello prise par Claude vers 1972,
qui se trouve sur son bureau.
grand Sud-Ouest accouraient après
des heures d’expédition sur les petites
routes défoncées du Gers, du Lot ou
de la Haute- Garonne pour se charger
de toutes les victuailles censées assurer leurs besoins pour plusieurs
semaines !
Les Martinotto venaient de
Sustinenza, un hameau à peine
signalé sur les cartes, tout près de
RADICI - 37
EMIGRAZIONE
EMIGRAZIONE
Casaleone, et où il y a quelque temps
encore on pouvait acheter chez un
authentique charcutier des saucissons
à l’huile succulents qui macéraient
dans des bocaux d’huile d’olive.
Propriétaire terrien depuis des générations, gérant une exploitation agricole
avec une certaine indolence, commerçant lorsqu’il le fallait, le grand-père
Thémistocle s’était mis en tête de
s’expatrier en France dans le SudOuest, sollicité par d’habiles bonimenteurs qui faisaient le tour de
l’Italie pour vanter les mérites d’une
délocalisation et promettaient d’offrir
sur place pour trois fois rien des terres
cultivables et rapidement rentables. Il
envoya en éclaireur son frère dont il
perdit la trace puis, un beau jour de
1925, la famille au grand complet
arriva à Léguevin, un bourg d’une
centaine d’habitants, perdu dans une
forêt dense peuplée de chênes, de pins
et châtaigniers. Mais la terre de mauvaise qualité et les difficultés de recrutement des ouvriers obligèrent rapidement un repli vers le centre historique
de Toulouse. Pour une famille nombreuse de huit personnes étrangères, la
quête d’un logement fut particulièrement difficile. Finalement, la famille
s’installa dans un grand appartement
au premier étage d’un immeuble de la
rue Vélane auquel on accédait par un
imposant escalier en bois.
Les Nori, que l’on ne s’y trompe
pas, venaient de Lonigo près de
Vicenza, une famille de commerçants.
Ce nom à consonance japonaise est en
effet une algue verte très utilisée dans
l’île du Soleil Levant pour la fabrication des sushi et des makis qui sont
furieusement à la mode, de sorte que
j’ai du mal quelquefois à expliquer
que je suis d’origine italienne d’autant plus que mon père et mon grandpère avaient les yeux bridés ! Eux
aussi émigrèrent à Toulouse au début
de la guerre. Papa, mince, un côté
Humphrey Bogart, stylé, borsalino
légèrement penché sur le côté, costume croisé à rayures gravit les échelons pour devenir maître d’hôtel dans
les palaces de la ville et principale-
38 - RADICI
ment au Lutétia, non loin de la gare
Matabiau.
Signe particulier, il adorait traverser les larges avenues en moto à toute
vitesse, le bas des pantalons serrés
dans des pincettes en fer jusqu’au jour
où un dérapage incontrôlé le laissa à
moitié mort, les intestins à vif. À
peine remis, il s’embourgeoisa en
achetant avant tout le monde une voiture, une Simca je ne sais plus quoi,
de couleur noire, dans laquelle il trimballait toute la famille pour des piqueniques dominicaux qui tournaient
autour d’un mémorable pasta e
fagioli de sa fabrication que l’on mangeait froid dans des gamelles. Un de
ses frères, Fermetto, ouvrit un restaurant La Gondole qu’il rendit célèbre
en demandant aux clients un billet de
10 francs qu’il perçait d’une punaise
avant de l’envoyer d’un coup de
pouce magique se coller au plafond
rejoindre d’autres billets qui formaient une sorte de tapisserie surréaliste. L’autre frère, Nino, se lança
dans la chaussure et fit les beaux jours
du fameux club de tennis, le TOEC,
participant à des finales nationales
dans sa spécialité, le double mixte.
Maintenant le décor est planté.
L’attraction principale est la promenade qu’effectuent les quatre sœurs
Martinotto lorsqu’elles déambulent
sur les boulevards en se tenant par le
bras, surtout les jours fériés, le pas
décidé, fières d’exhiber un large éventail de personnalités, de tempéraments
et de beautés. Il y en a pour tous les
goûts depuis la plus jeune, vingt ans
peut-être, jusqu’à la plus âgée trente,
trente-cinq ans, dans le style Scarlett
O’Hara, Louise Brooks ou Anna
Magnani. Pour les hommes, c’est une
sorte de symphonie exotique, une
parade joyeuse qui exhibe rires, chuchotements et petites moqueries. Pas
étonnant qu’elles se fassent remarquer
par les Toulousains de pure souche
mais aussi et surtout par les Italiens
qui retrouvent dans cette apparition un
peu de leur pays, un espoir, une
ivresse bienfaisante. Ils tentent de saisir leurs regards, les effleurent, font
les intéressants et certains même se
permettent quelques compliments, sifflent pour marquer leur admiration sur
leur passage et leur demande de quelles villes elles viennent : Sei romana?
Milanese o piemontese?
Il était donc normal que Nando,
jeune diplomate des Pouilles, ou Fulvio,
accordéoniste dans un orchestre de
variété, mes futurs oncles, ou mon père
Raffaello, aient été de ceux-là. Le passage d’une robe légère en été ou d’un
épais manteau en laine grossière en
hiver suivis d’une danse au Ramier le
long de la Garonne changea leurs vies à
tout jamais. Papa tomba immédiatement amoureux de maman qui portait
Ci-dessus, un pique-nique avec
la famille Martinotto,1961.
Page de gauche, Fani devant son épicerie.
Ci-dessous, Raffaeolo sur sa moto, 1931.
RADICI - 39
EMIGRAZIONE
une coupe à la garçonne, de sa frange
qui descendait en triangle entre ses
sourcils et de ses belles joues qui exprimaient un certain appétit de la vie.
Il se rendit plusieurs fois dans
l’épicerie qu’entre-temps mon grandpère Thémistocle avait achetée pour
apercevoir Fani, lui faire les yeux doux
et des compliments en effleurant ses
mains lorsqu’elle lui tendait un morceau de parmesan empaqueté, un
sachet de spaghettis ou de belles olives
dans un bocal. Cependant, maman,
grande lectrice de romans-photos,
rêvait d’un prince charmant, d’une
sorte de Cheikh Blanc qui l’enlèverait
à son quotidien pour d’autres rivages.
Ci-dessus, la promenade
des sœurs Martinotto.
Page de droite, Fani et Raffaello sur la Côte
d’Azur pour leur voyage de noces.
Et puis, elle n’avait pas envie de se
marier. Elle préférait demeurer dans un
état intermédiaire et refusa poliment
les invitations de papa, lequel finalement épousa une artiste, une peintre
avec laquelle il vécu quelques années
avant qu’elle ne meure précocement
d’une maladie fulgurante.
Le deuil passé, Raffaello n’eut
plus qu’une idée en tête, revoir Fani.
40 - RADICI
EMIGRAZIONE
Il apprit par un de ses frères qu’elle
était seule et espérait qu’elle fut libre.
Ainsi, un bel après-midi, affublé de
son costume, un bouquet de fleurs à la
main, il se rendit à l’épicerie pour lui
demander officiellement sa main
devant son père et une cliente qui
applaudit avec fougue l’événement,
une certaine Madame Candelotto qui
me raconta la scène. Maman, qui
approchait la quarantaine, touchée par
cet homme encore meurtri par le décès
de sa femme, se dit que le prince était
sans doute devant elle et accepta.
Ils se marièrent en 1947. Papa,
abandonnant son emploi au Lutétia,
avait pris la place de Thémistocle en
rachetant le magasin. Il prenait en
charge l’achat des marchandises et la
manutention, maman s’occupant plus
précisément de la caisse, mais tous les
deux préservaient un contact direct
avec la clientèle.
Je vins au monde le 4 février 1949,
aimé et adulé, usant mes petits mocassins derrière le comptoir, toujours prêt
à recevoir dans ma bouche des miettes
de fromage, des tranches de mortadelle, une olive par ci, une câpre par là
comme un oiselet attendant la becquée
dans son petit nid douillet. Les Italiens
arrivaient des villages environnants et
en rentrant de l’école j’étais pris dans
un chahut de dialectes et un tourbillon
de personnages époustouflants qui me
faisaient tourner la tête et enflammaient mon imaginaire.
Je les vois encore repartir, la galerie sur le toit de la voiture débordante
de marchandises de première nécessité et que l’on ne trouvait nulle part
ailleurs : formes de parmesan, cartons
de pâtes qui se vendaient au détail
sans oublier les sacs entiers de
polenta (farine de maïs) et les tonneaux de boyaux pour la fabrication
des saucissons qui empestaient l’atmosphère. Les tracas administratifs et
douaniers étaient énormes et papa se
débattait pour obtenir les différentes
denrées suffisamment à l’avance et en
grande quantité. Maman râlait parce
que la cave, la réserve et petit à petit
notre maison entière, étaient envahies
de marchandises posées les unes sur
les autres, créant ainsi des stalagmites
qui exhalaient une odeur âcre et
tenace. L’épicerie était devenue une
sorte de petit territoire italien, le lieu
de rencontre, la joyeuse taverne où
mes oncles, mes tantes et mes cousins
venaient se ravitailler, se ressourcer et
se lancer dans des discussions sans fin
dont ma mère – « une bagolona »
selon mon père –, assurait l’intensité.
Mon parrain, Antonio Garzia, qui
avait épousé une sœur de papa, un
petit Napolitain intrépide qui chantait
tous les matins en réveillant tout le
quartier était devenu champion de
France de pétanque avec sa triplette
composé d’amis du Mezzogiorno.
D’autres parents nous avaient
rejoints, les Busato s’étaient installés
du côté de Pibrac, de vastes terres où
l’on élevait des poulets et où nous
nous retrouvions pour de grandes
fêtes champêtres dominicales ou pour
tuer le cochon. Papa organisait des
échappées dans les fermes alentours
où s’étaient installés des Italiens pour
avoir la chance encore de manger des
œufs frais, de la véritable coppa, de
trouver des zucca pour remplir les tortellini ou des racines de raifort (il
rafano, ou il cren) avec lesquelles on
confectionnait une sorte de moutarde
qui piquait les yeux pour accompagner il bollito (pot-au-feu).
La famille s’agrandissait, on se
mariait, les cousins se multipliaient,
les mélanges s’effectuaient dans la
douceur. On réussissait surtout dans
la chaussure, le commerce, la mécanique ou le corps diplomatique. Des
prénoms exotiques me tenaient en
alerte alors que la déferlante des
yéyés et du rock and roll envahissait
la France et mon tournedisque Teppaz de couleur rose :
Romano, Nino, Rino, Mariella,
Marcella, Ada, Riscatto, Giancarlo,
Renzo, Renato, Peppino, Rocco,
Fermeto, Guido…
Au milieu des années soixante,
mes parents, lesquels entre-temps
s’étaient portés acquéreurs avec un
oncle de la vieille bâtisse où se trouvait l’épicerie, procédèrent à sa
démolition et construisirent un
immeuble. Ils décidèrent d’ouvrir un
restaurant que papa nomma immédiatement le Vérona en hommage à sa
région natale mais surtout aux fameuses arènes qui chaque année au mois
d’août accueillaient une saison lyrique mondialement connue. En dignes
ambassadeurs, nous étions invités
chaque année à assister aux opéras de
Verdi ou de Puccini dans une version
cinémascope et grand spectacle avec
troupeaux d’éléphants et une foule de
figurants qui gesticulaient, dansaient
et chantaient sous le ciel étoilé pour
des drames et des histoires auxquelles
je ne comprenais rien. Au moment
des duos d’amour, des milliers de
mouchoirs faisaient leur apparition
sur les gradins, et maman, les larmes
Claude Nori nous fait partager deux
recettes intemporelles, qui ravissaient les
hôtes du Verona, et que vous pourrez perpétuer chez vous.
Foie de veau à la vénitienne
Pour 4 personnes
- 600 g de tranches de foie de veau
découpées en lanières
- 2 oignons finement émincés
- 4 cuillérées à soupe de vinaigre de vin
- persil haché
- farine
- 2 feuilles de laurier
- sel et poivre du moulin
- 6 cuillérées d’huile d’olive
Faites revenir doucement les oignons dans
l’huile jusqu’à ce qu’ils commencent à
dorer. Pendant ce temps, farinez les
lanières de foie de veau et ajoutez-les
dans la poêle en augmentant le feu ; laissez-les cuire 2 minutes en les retournant.
Elles doivent être croustillantes à l’extérieur
et encore tendres et juteuses à l’intérieur.
Poursuivez la cuisson, salez, poivrez puis
ajoutez le vinaigre et le persil haché.
Papa accompagnait souvent ce plat de
petites pommes de terre sautées avec de
l’ail et du romarin.
Frittelle di baccalà
Pour 4 personnes
En entrée ou pour accompagner un
ombretta (vin blanc) en apéritif.
- 500 g de baccalà ( morue) préalablement
déssalée au moins pendant deux jours en
changeant l’eau plusieurs fois.
- 2 œufs
- 2 cuillérées à soupe de farine
- 1 cuillérée à soupe de lait
- persil ou ciboulette haché
- poivre noir du moulin
- huile d’olive
- quartiers d’un citron
Émiettez la morue en vous assurant que
toutes les arêtes ont été retirées puis
mélangez avec les œufs, la farine, le lait, la
ciboulette et un peu de poivre. Prélevez
des portions de pâte avec une cuillère à
soupe et faites-les cuire dans l’huile bouillante jusqu’à ce qu’elles soient bien
dorées. Égouttez-les sur du papier
absorbant et servez-les aussitôt en les
arrosant avec les quartiers de citron.
RADICI - 41
EMIGRAZIONE
Ci-dessus, Fani et Claude bébé,1949.
En bas, Raffaello chantant au restaurant.
coulant lentement sur son visage irradié par l’émotion, me serrait fort la
main pendant que papa fredonnait les
airs célèbres du bout des lèvres.
Une fois par an, la troupe de la
Scala de Milan, qui passait au Théâtre
du Capitole pour une série de représentations à Toulouse, faisait une
escale au restaurant pour un repas
mémorable qui se terminait toujours
par des chansons à travers lesquelles
chacun entraînait les autres dans sa
région natale. Il y avait toujours un
moment où papa, poussé par l’assemblée, devait exécuter le traditionnel O
Sole Mio de sa petite voix fluette, une
main serrée contre son cœur.
Le restaurant ne désemplissait pas
car la formule inventée par mon père
était unique et le public toulousain, à
peine habitué aux pizzas, découvrait
pour la première fois la véritable cuisine italienne. Surtout celle du nord,
de la Vénétie, de l’Émilie-Romagne
et de la Toscane avec sa profusion de
risottos aux cèpes, de foies de veaux à
la Vénitienne, de cotechino, de
polenta et de baccalà. Sans oublier les
pâtes fraîches que papa tirait chaque
matin d’une machine toute neuve
– importée directement – et qu’il
déclinait à toutes les sauces avec une
42 - RADICI
mention spéciale pour les lasagnes al
forno qui se tenaient droites dans l’assiette comme un gâteau, fermes et
crémeuses à la fois.
Chaque après-midi, il nonno
Thémistocle, à plus de 90 ans, se rendait à bicyclette, place Esquirol, au
Père Léon où il prenait une bière.
Toujours droit comme un stoccafisso,
avec son chapeau et son costume, il y
passait plusieurs heures, fumant et
mâchant son toscan tout tordu, à
observer amusé du coin de l’œil cette
jeunesse qui l’entourait, vestige d’un
autre monde qui allait disparaître. De
loin, à travers les vitres, je l’observais
quelquefois avec mélancolie, hésitant
à le déranger. Mais par-dessus tout,
j’étais déjà ailleurs. Mes pensées me
portaient vers Paris où j’avais l’intention de tenter quelque chose dans la
photographie artistique.
Je sentais bien que papa avait
quelque chose d’important à me dire
sinon pourquoi m’aurai-il entraîné au
Jardin des Plantes parmi les ours, les
singes, les phoques et les chèvres ?
Assis sur un banc, face à une statue
qui représentait un couple nu et enlacé
que je pris longtemps pour Juliette et
Roméo, il me demanda si je voulais
prendre la suite du restaurant qui marchait très bien afin de lui donner un
nouveau souffle. J’avais 24 ans et le
cœur brisé de ne pouvoir poursuivre
ainsi ce qui était pour lui l’œuvre de
toute une vie. Je ne refusais pas catégoriquement, mais il comprit parfaitement la situation et mis plus tard tout
son amour à encourager et à soutenir
ma passion qui demeura toutefois
pour lui bien mystérieuse. En janvier
1974, le Vérona fut vendu et devint La
Perle d’Orient, un restaurant asiatique
qui inaugurait une autre émigration de
masse et l’émergence d’un nouveau
continent.
C.N.
Photos : © Coll. privée Claude Nori
LINGUA
LINGUA
Sorpresa: il dialetto è giovane
a grande maggioranza degli italiani conosce almeno un dialetto (87%) senza grandi differenze di genere, area geografica o età. Il suo utilizzo come lingua principale non è però
altrettanto diffuso: solo il 9% di chi conosce almeno un dialetto – il
14% tra gli anziani – lo usa anche con gli sconosciuti. L’uso del dialetto è invece più comune in ambito familiare e amicale (34%),
soprattutto tra i residenti delle regioni del Nord Est (48%), che tendono a utilizzarlo indifferentemente nei due ambiti. Un intervistato
su tre, comunque, non lo utilizza e, nel caso, lo fa solo raramente.
È da sottolineare come l’uso del dialetto riguardi anche i più giovani. Magari anche solo con singole frasi o locuzioni alternate
all’italiano e/o all’inglese, in una sorta di contaminazione linguistica. Il dialetto risulta comunque un valore da trasmettere alle generazioni future (79%). In tal senso, l’ipotesi di introdurne lo studio
nelle scuole è valutata favorevolmente dalla maggioranza degli
intervistati, a patto che la scelta sia facoltativa.
N.P.
L
di Nando Pagnoncelli - Presidente Ipsos
La metà dei ragazzi sotto i 30 anni lo usa in famiglia e con gli amici. E per molti andrebbe
studiato a scuola. Ecco i risultati di un sondaggio dell’istituto IPSOS.
Article publié avec l’aimable concession du magazine VANITY FAIR.
andrebbe studiato
altrettanto
riguardare
valutare
a patto che
il faudrait l’étudier
autant
concerner
juger
à condition que
SONDAGGIO
Lei conosce almeno un dialetto?
sì
no
87%
13%
E quando lo parla, di solito?
Anni
18-30
31-44
45-54
54-64
65 e oltre
3%
6%
9%
13%
14%
In famiglia e con
gli amici intimi
47%
29%
30%
28%
39%
Solo in famiglia
12%
11%
18%
12%
10%
Solo con amici intimi
12%
15%
7%
10%
7%
Raramente/mai
22%
38%
34%
35%
30%
5%
1%
2%
2%
0%
Sempre
Non sa, non indica
Ha intenzione di tramandare il suo dialetto a figli e/o nipoti?
© Chlorophylle - Fotolia.com
sì, lo sto facendo/l’ho già fatto
sì, lo farei
no
non so
44 - RADICI
45%
34%
20%
1%
Sarebbe favorevole a introdurre lo studio del dialetto nelle scuole?
sì, facoltativo
sì, obbligatorio
no
non so
56%
8%
35%
1%
Alemanno, guardiolo,
bisiacco e le 10 mila
“lingue” d’Italia
Quanti dialetti ci sono in Italia? Per
Francesco Avolio, autore di Lingue e
dialetti d’Italia (Carocci), potrebbero
essere oltre 8 mila, come i Comuni, se
non 10 mila. L’Atlante mondiale delle
lingue in pericolo, dell’Unesco, ne
riconosce invece 31, equiparandoli a
lingue. Di queste, 4 sono seriamente
in pericolo (il croato-molisano, il greco
in Calabria e Puglia, l’altissimo alemanno in Valle d’Aosta e il guardiolo in
Calabria) e 5 a rischio (veneto, siciliano, napoletano, bavarese dell’AltoAdige e alto alemanno valdostano e
piemontese). Anche lo stato italiano
riconosce a due dialetti lo status di lingua: il sardo e il friulano. Poi ci sono i
dialetti “stranieri”: il catalano in provincia di Sassari e l’albanese in Calabria
e in Sicilia. Secondo l’ultimo rapporto
Istat (2006), il dialetto è usato soprattutto al Sud, dove il 70% della popolazione lo parla in famiglia, contro una
media nazionale sotto il 50%, in particolare in Calabria (74,4%). Al centro
solo Marche (56%) e Umbria (52,6%)
sono sopra la media, così come al
Nord solo Veneto e provincia di Trento
(rispettivamente 69,9% e 64,1%).
Mentre le regioni più ostili sono
Toscana (l’83,9% parla solo italiano) e
Liguria (68,5%). Proprio il 4 febbraio
scorso, il Consiglio regionale del
Friuli-Venezia Giulia ha approvato una
legge per “la valorizzazione dei dialetti di origine veneta” (triestino, bisiacco, gradese, maranese, muggesano,
liventino, istriano, dalmata e veneto
goriziano-pordenonese-udinese). E
anche all’ultimo festival di Sanremo
sono stati riammesse le canzoni in
dialetto. Ma solo Nino D’Angelo ne ha
approfittato, con Jammo Jà, in napoletano.
Simona Verrazzo
equiparare
ammettere
assimiler, rapprocher
admettre
RADICI - 45
I TA L I A N O E S P R E S S O
Italiano espresso
Lingua, cultura e curiosità
L’italiano in cucina
La pastiera napoletana
a cura di Linda Mantovani
Esercizio 1
••• Perché si dice
È una piccola parolina che gli italiani
usano per indicare l’immenso desiderio
che qualcosa di tanto sperato possa
davvero realizzarsi. “Hai una macchina
nuova? Allora hai vinto al lotto?”, ecco
una domanda alla quale potremmo
rispondere con “Magari!”. Oltre che
come esclamazione di entusiasmo e
gioia, magari può anche essere usato
come avverbio con il significato di
“perfino”, “addirittura”, “forse”. Un
“Non so se gli uffici sono aperti oggi:
provo a telefonare lo stesso, magari
È una parola che indica qualcosa di estremamente piccolo e
sottile, ma intorno alla quale si costruiscono molti modi di dire
e proverbi. Si tratta del pelo! Scopriamo insieme alcune delle
numerose espressioni che contengono questo vocabolo.
Cercare il pelo nell’uovo significa essere molto minuziosi e scrupolosi nel compiere un’analisi o nell’emettere
una critica nei confronti di qualcosa, di qualcuno o di una
situazione. Es. “Sei terribile, cerchi sempre il pelo nell’uovo: anche quando non ci sono difetti, tu devi trovarne uno!”.
Cavarsela/ salvarsi per un pelo significa evitare di
poco una catastrofe o un problema. Es. “La professoressa
stava per interrogarmi: me la sono cavata per un pelo, grazie al suono della campanella!”.
In genere, un pelo o per un pelo, come nell’espressione precedente, sono usati per indicare delle differenze
minime tra due oggetti o due situazioni o delle quantità
minime di tempo e di spazio. Es. “Questa gonna mi sembra
un pelo più corta dell’altra” - “Lo scatolone è entrato per un
pelo nel portabagagli” - “Ho perso il treno per un pelo, accidenti!” – “Ti rendi conto che stavamo per fare un incidente?
C’è mancato un pelo!”.
Non avere peli sulla lingua significa esprimersi con
estrema franchezza e sincerità senza avere alcun timore di
risultare sgradevoli o scortesi. Es. “Certo che Marta non ha
46 - RADICI
“Magari!”
esempio di questo uso: “Ho finito il
burro: prova a chiedere ai vicini, magari loro possono prestarcene un po’”.
Magari non ha un vero e proprio
equivalente in francese, quindi vi proponiamo qui di seguito alcuni esempi
per aiutarvi a capire meglio il senso e
l’uso di questa espressione.
••• Modi di dire
- Completate la ricetta.
mi rispondono”.
“Franco non si rende conto della fortuna che ha, magari fossi al suo posto!”.
“Come sei abbronzato, rientri dalle
vacanze?” – “Magari, mi sono solo
addormentato al sole in giardino!”.
“Non fidarti di Elisa, lei magari ti dirà
che non ne sa niente di questa storia”.
“Se andiamo al cinema, ti va di venire
con noi? – “Magari! Fatemi sapere, ci
sarò di sicuro!”
proprio peli sulla lingua: dice sempre quello che pensa,
senza alcuna diplomazia”.
Si dice che qualcuno ha il pelo sullo stomaco quando è capace di non farsi scrupoli nell’esprimere giudizi difficili o imbarazzanti o nel cercare di ottenere quello che
desidera. Avere il pelo sullo stomaco significa anche far
prova di freddezza, insensibilità e spregiudicatezza. Es.
“Luigi ha avuto proprio un bel pelo sullo stomaco a
chiedere a Elena di fare il turno di notte proprio ora che la
sua bimba è ammalata!”.
Lisciare il pelo a qualcuno significa cercare di entrare
nelle sue grazie, di ottenere il suo appoggio o il suo consenso riempiendolo di elogi e complimenti, non per forza sinceri.
Es. “Guarda Giulio come sta lisciando il pelo al capo: sono
certa che sarà lui ad andare a New York per la riunione!”.
Fare il pelo e il contropelo a qualcuno significa sottoporlo a una critica dura e severa. L’espressione richiama
la maniera di farsi la barba seguendo i due versi del pelo
con due passate di rasoio. Es. “Luca mi ha fatto il pelo e il
contropelo a proposito della mia storia con Silvia! Dopo la
nostra conversazione ero proprio giù di morale”.
Per finire, il lupo perde il pelo ma non il vizio è un
proverbio utilizzato molto spesso per dire che è impossibile
cambiare la natura di qualcuno e che questa, prima o poi, viene
sempre fuori. Es. “Luca è ripartito all’attacco con quella bionda.
È proprio vero che il lupo perde il pelo, ma non il vizio!”.
Ingredienti per il ripieno:
- 300 g di grano già cotto
- 400 ml di latte
- 1 cucchiaio di strutto o di burro
- 315 g di zucchero
- 400 g di ricotta di pecora
- 5 uova
- 50 g di acqua di fiori d’arancio o millefiori
- 2 limoni
- 150 g di cedro, zucca e altri canditi misti
(tagliati a cubetti)
- 150 g di zucchero a velo
Ingredienti per la pasta esterna:
- 500 g di farina
- 3 uova
- 200 g di zucchero
- 200 g di strutto o di burro
- La buccia grattugiata di un limone
… = trova la parola mancante
Preparare la pasta … (1) e lasciarla _ _ _ _ sare (2) in frigorifero
fino al momento dell’uso (almeno 30 minuti). Mettere a cuocere, a
fuoco lento, il grano con il latte, lo strutto o il burro e un cucchiaio
di zucchero. …(3) cuocere fino a … (4) il composto avrà ass_ _ _
_ (5) un aspetto cremoso. Lasciare raffreddare completamente.
Mettere la ricotta in una ciotola abbastanza _ _ _iente (6) e lavorarla con un cucchiaio di legno o passandola al _ _ _ _ _verdura
(7) in modo … (8) renderla cremosa. Aggiungere 300 g di zucchero e lavorare ancora.
Aggiungere i cinque tuorli e i tre albumi montati a neve ben … (9),
la buccia grattugiata dei limoni, l’acqua di millefiori e i canditi
tagliati a cubetti. Unire quindi la crema di grano e mescolare _ _ _
_ _ iormente (10).
Stendere quindi la pasta frolla portandola ad uno spes_ _ _ _ (11)
di circa tre millimetri e metterla in una _ _ glia (12) bassa, che
avrete precedentemente imbur _ _ _ _ (13) e infarinato.
Versare il ripieno sullo strato di pasta e con la pasta rimanente formare delle striscioline da disporre a forma … (14) griglia sul ripieno (come per una crostata).
Mettere in forno, in posizione piuttosto bassa, a circa 150 gradi e
lasciare cuocere per un pa_ _ d’ore. Una volta cotta, lasciare la
pastiera nel forno caldo e aperto affinché si raffred _ _ (15).
Quando sarà fredda, spolverare con zucchero a velo e consumare
dopo uno o due giorni.
Una varia_ _ _ (16), tipica della costiera sorrentina, consiste nell’aggiungere della crema pasticcera al ripieno.
significato 1
Esercizio 2
I bisensi sono delle parole che
hanno una stessa grafia, ma
due significati completamente
diversi. Qui di seguito ne trovate alcuni esempi: provate a
indicare il secondo significato
oltre al primo, più comune e
noto, che abbiamo già inserito.
Attenzione: alcuni vocaboli,
possono avere anche più di
due significati.
_ = trova la lettera mancante
lama
boa
razza
capitale
fattura
ancora
mandarino
riso
barba
squadra
lira
fine
significato 2
animale da soma
serpente
specie, gruppo
città principale
ricevuta, conto
avverbio di tempo
agrume
alimento in chicchi
peluria del viso
gruppo
vecchia moneta italiana
conclusione
RADICI - 47
I TA L I A N O E S P R E S S O
I TA L I A N O E S P R E S S O
Soluzioni esercizi:
Test
1. In che periodo Antonio
Ligabue si è affermato
come uno dei principali
esponenti della pittura
italiana?
6. Chi è Luciano Ligabue,
artista contemporaneo
molto celebre in Italia?
Cruciverba
Pasqua e
Pasquetta
2. Di quale disciplina
sportiva Patrizio Oliva
è stato campione olimpico
nel 1980?
a. Pugilato
b. Scherma
c. Sci di fondo
3. Chi è l’autore del
romanzo Io non ho paura?
a. Nicola Ammaniti
b. Giorgio Faletti
c. Alberto Bevilacqua
7. È un bravissimo attore e
regista teatrale e cinematografico italiano…
a. Gabriele Santoro
b. Gabriele Lavia
c. Gabriele Muccino
8. Se visitate piazza Prato
della valle, in quale città
d’Italia vi trovate?
4. Quale numero bisogna
comporre per chiamare i
Vigili del fuoco in Italia?
a. Torino
b. Como
c. Padova
a. 1115
b. 115
c. 15
5. Cosa significa
l’espressione piangere
sul latte versato?
a. Rimpiangere qualcosa
b. Diventare tristi per una
disgrazia
c. Dimenticare di fare
la spesa
48 - RADICI
9
2
3
4
5
6
7
8
11
10
12
Completate il seguente
brano scegliendo la parola
giusta tra le due alternative
proposte tra parentesi.
a. Metà ottocento
b. Fine ottocento
c. Novecento
1
13
Esercizio 3
a. Un pittore
b. Un attore
c. Un cantante
9. Se qualcuno vi chiede un
cerino, di cosa ha bisogno?
a. Di una candela
b. Di un fiammifero
c. Di un accendino
10. Come si chiama il ciclo
scolastico che viene dopo
le scuole elementari e le
medie?
a. Liceo
b. Scuola superiore
c. Istituto professionale
Esercizio 1
1. Frolla – 2. Riposare – 3. Lasciar / Far
4. Quando 5. Assunto – 6. Capiente
7. Passaverdura 8. Da – 9. Ferma
10. Ulteriormente – 11. Spessore – 12. Teglia
13. Imburrato – 14. Di – 15. Raffreddi – 16. Variante
Dopo Natale, Pasqua è forse
la ricorrenza più sentita e
_____ (animata/celebrata) in
Italia. È una festa che ricorda
la passione e la Resurrezione
di Cristo e la sua data cambia
di anno _____ (in/per) anno. Il
giorno dei festeggiamenti,
infatti, cade la prima domenica _____ (prima/dopo) i
quaranta giorni di quaresima.
La domenica di Pasqua è preceduta dalla domenica delle
_____ (foglie/palme).
Come per la _____ (gran/più)
parte delle altre feste celebrate lungo la Penisola,
Pasqua è vissuta come un
momento di ritrovo immancabile per famiglie e gruppi di
amici. Rispetto al Natale, anzi,
per i festeggiamenti _____
(pasquali/pasquini) ci si sente
autorizzati ad “abbandonare”
la famiglia per divertirsi tra
amici. Un detto celebre recita
tra l’altro “Natale con i tuoi e
Pasqua con chi _____
(puoi/vuoi). Oltre al giorno di
Pasqua _____ (reale/vero) e
proprio, gli italiani amano
soprattutto festeggiare il
lunedì dell’Angelo, noto anche
come lunedì di Pasquetta. In
questo giorno si è _____
(usi/soliti) partire per una gita
di gruppo con amici o parenti
e organizzare un picnic con gli
_____ (avanzi/alimenti) del
pranzo pasquale.
14
15
18
19
22
23
25
16
17
20
21
Esercizio 3
celebrata – in – dopo – palme – gran – pasquali
vuoi – vero – soliti – avanzi.
24
27
26
Esercizio 2
Lama: oggetto tagliente (es. lama di coltello).
Boa: galleggiante.
Razza: grande pesce con pinne a forma di ali.
Capitale: somma di denaro, ma anche principale
/ essenziale.
Fattura: incantesimo / stregoneria, ma anche
realizzazione di un prodotto.
Ancora: ormeggio di nave o barca. Attenzione,
l’accento cambia per i due significati: ancóra per
l’avverbio, àncora per l’ormeggio.
Mandarino: dignitario cinese.
Riso: risata.
Barba: noia.
Squadra: strumento da disegno di forma triangolare.
Lira: antico strumento musicale.
Fine: scopo.
Soluzioni test: 1. c
28
- 2. a - 3. a -
4. b - 5. a - 6. c - 7. b - 8. c - 9. b - 10. b.
29
30
31
32
Soluzione del cruciverba
di RADICI n°47
33
1
M
34
35
2
A
8
I
A
10
U
L
C O
C
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O
36
13
15
18
37
B
L
L A
C
2. Artigiano che lavora il legno.
9. Mucchio, _ _m_ _so.
11. Fiume che scorre in Veneto.
12. Artista e artigiano che costruisce strumenti a corda.
14. Importante agenzia stampa italiana.
15. L’Accademia della …è una prestigiosa istituzione linguistica
italiana.
18. Rumore, colpo o fuoco d’artificio.
20. La temperatura si può misurare in _ ra_i centigradi.
21. I vegetariani non mangiano la ca_ _e.
22. Il fe _ _ _ va battuto finché è caldo (proverbio).
23. “… vieni anche tu con noi, non fare il pigro!”
24. Dopo il nono, c’è il _ _ _imo.
25. “A presto e cerchiamo di non p_rder_i di vista questa volta!”
26. “Forza, date_ _ una mossa, altrimenti arriviamo in ritardo!”
27. Un _ _on_ _ _ è qualcuno che ha il mio stesso nome.
29. “Scusi, _ _ _ _ _ _be dirmi l’ora?”
32. Lo _ _ _ _to è una riduzione del prezzo.
33. La parte interna o farcitura di una torta.
34. Il _ _ g _ _ ie_ e lavora alla dogana.
36. “_ _ _ n _ i, è aperto, entri pure”.
37. Giacomo…, politico socialista assassinato nel 1924.
I
E A
A
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28
I
T
C M
30
ORIZZONTALI
F R
25
32
… = trovare la parola mancante
I
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A
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F
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C
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_ = trovare la lettera mancante
B
O
21
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23
N
3
P N
O
C
E
E
VERTICALI
1. Abitante della Calabria.
2. …Coppi, celebre ciclista italiano.
3. _ _ _ r_ _ ta, tutt’altro che concreta.
4. L’_ _ _ _ entro è il punto di massima intensità di un terremoto.
5. …Gaber è stato un grande cantautore italiano.
6. Sigla della città di Napoli.
7. È la più grande associazione italiana dei donatori di sangue.
8. “Le tue scarpe starebbero benissimo col mio abito, puoi
prestar_ _ le?”
10. Isola delle Baleari.
13. Così si chiama la moneta cartacea.
16. Sigla della città di Udine.
17. Città lombarda, celebre per il Torrone e per Ugo Tognazzi.
19. Cose, vicende accadute oggi.
24. “Ho ricevuto un tuo messaggio in cui mi …(da dire) che
avresti fatto tardi”.
26. Sigla della città di Verona.
28. “Ho _i _ ch_ _ _o le carte, giochiamo?”
30. Il _ _ _ dot_ o è un altro nome della moltiplicazione.
31. Altro nome della penna.
34. “Venite anche voi … Mario stasera?”
35. “ _ _ tenda in linea, le passo subito l’avvocato”.
RADICI - 49
PERSONAGGIO
MUSICA
Mina
Gianmaria Testa
Mongolfiere di musica, di poesia…
e di buon senso.
Intervista raccolta da Elrik Fabre-Maigné*
Il suo pittore preferito?
Van Gogh senza alcun dubbio.
Qual è il poeta che ama di più?
Per il passato, Ugo Foscolo, per il
presente, Cesare Pavese e Pier Paolo
Pasolini.
© P. Soriani
Le canzone italiane e francesi che
le piacciono di più?
Mi sono innamorato di te di Luigi
Tenco e Avec le temps di Léo Ferré.
(ndr. : Gianmaria Testa a enregistré
F à Léo, un hommage à Ferré).
Il fait partie de ces rares auteurs-compositeurs-interprètes dont
la voix et la poésie nous prennent « à bras le cœur ». Même si
l’on ne comprend pas l’italien. Nous l’avons rencontré à l’occasion d’un récent concert, pour une discussion franche et inspirée
autour d’une bonnne bouteille de vin.
ato in una modesta famiglia
del Piemonte, capostazione a
Cuneo per 25 anni, da tempo
ormai solca le strade d’Europa e particolarmente della Francia per cantare
la sua poesia del quotidiano.
Il 5 febbraio scorso lo abbiamo incontrato alla Sala Nougaro, su quella
stessa scena che lo accolse per la
prima volta a Toulouse nel 1996.
Imbarcati insieme a tutta la sala nelle
N
50 - RADICI
sue mongolfiere di musica, per
un’odissea sul mediterraneo dei nostri
cuori, luoghi magici dove abbiamo
incontrato belle italiane, polveri di
stelle, gente arrabbiata di tenerezza,
… e migranti alla ricerca di un lavoro.
Quale è il suo compositore preferito?
Haydn per il passato e Ravel per
l’epoca contemporanea.
Se non dovesse vivere in Piemonte,
dove deciderebbe di mettere
radici?
In America latina. Mio fratello che ha
molto viaggiato soggiornando per
molto tempo in Equador mi ha spesso
vantato la bellezza di questi paesaggi
e la dolcezza della gente.
L’Italia va male, almeno ad ascoltare la stampa: gli italiani vanno
sempre bene?
Onestamente, non so cosa succede
agli italiani. Eccoli per tre volte eleggere un uomo che sta massacrando
una nazione, peraltro ancora giovane
(ndr. L’unité d’Italie s’étant faite en
1861), una giovane democrazia. Per
essere indulgenti ho come l’impressione che siano in uno stato confusionale. Ma bisogna essere veramente
malati per votare uno come
Berlusconi, che con i suoi alleati della
Lega Nord, fa leva sul lato peggiore
del genere umano, l’odio dell’altro,
dello straniero, dell’extracomunitario.
Allora, che facciamo di questa gente?
Li eliminiamo?
A questo proposito, come è possibile che l’Italia, che ha conosciuto una delle più forti ondate
migratorie del XX secolo, possa
reagire in questa maniera all’affluenza di immigrati sul suo territorio?
Il popolo italiano è quello, tra i
popoli d’Occidente, che ha avuto
la percentuale più alta di gente
che ha emigrato. Dopo varie generazioni c’è oggi un’altra Italia fuori
dall’Italia. Le più grandi città italiane, a parte Milano, Napoli, Roma
e Torino, oggi sono all’estero. A
San Paolo in Brasile, ci sono più
italiani che a Bologna, a Toronto
più che a Firenze… Oggi c’è gente
che cerca di sopravvivere
venendo da noi per cercare lavoro;
e gli italiani ci scopriamo più razzisti degli altri.
È colpa di questo governo che fa
leva sul sentimento di paura,
votando leggi disastrose, mostruose, come quella dei “respingimenti”. Non passa un giorno che,
in barba al diritto internazionale, i
nostri militari respingono i passeggeri di queste scialuppe di fortuna,
di queste navi di miseria, senza
verificare se possono o meno
essere accolti in Italia. Rischiando
in questo modo di condannare
alcuni di loro a morte sicura, in
Libia per esempio. Se una maggioranza di 53% di italiani approva
questa ignominia, grazie anche
alla disinformazione, vuol dire che
siamo in una democrazia con un
“d” minuscola.
La canzone impegnata, può
essere ancora un punto di riferimento in mezzo a questo turbine
di parole che nascondono molto
più di quello che vorrebbero
mostrare?
Paco Ibanez mi diceva che
durante la dittatura in Cile, dei prigionieri politici si riconfortavano
reciprocamente
cantando
Palabras par Julia. Viva Paco !
Viva la canzone! La musica è un
linguagggio internazionale e la
canzone ha il privilegio di bucare
anche i muri più spessi, di comunicare un’emozione.
La musica può essere un punto di
riferimento se diventa socialmente
utile quando dimentichiamo il suo
autore, e la si canta per un piacere
comune o come sostegno ad una
manifestazione. Non scrivo mai
con l’idea che una canzone possa
cambiare il mondo, ma affinché i
mei figli non dimentichino da dove
vengono. Bisogna che ognuno faccia la sua parte agendo e militando.
NUOVO DISCO
DI INEDITI
Sony
Per festeggiare i 70 anni
della Tigre di Cremona, la Sony pubblicherà in
vinile tutti e 14 gli album usciti tra il 1994 e il
2007. Inoltre a meno di un anno dall’uscita nello
scorso mese di ottobre di Facile, Mina torna
con un nuovo disco di inediti. Ancora nessun
dettaglio sul titolo dell’album. Mina ha abbandonato le scene dal 1978, ritirandosi a vita privata, pur continuando tuttavia ad incidere
dischi, a condurre programmi radiofonici, a collaborare con alcune riviste e quotidiani, ed a
prestare la sua voce in alcuni spot. Nel corso
della sua carriera ha inciso più di 1.000 brani e
ha venduto oltre 100 milioni di dischi.
In vendita dal 14 maggio
Malika Ayane
Dacci un poema o una poesia
che hai particolarmente apprezzato?
Si, certamente. Si tratta di Naufragi
di Erri de Luca
“Nei canali di Otranto e Sicilia
migratori senz’ali,
contadini di Africa e di oriente
affogano nel cavo delle onde.
Un viaggio su dieci s’impiglia sul fondo,
il pacco dei semi si sparge nel solco
scavato dall’ancora e non dall’aratro.
La terraferma Italia è terrachiusa.
Li lasciamo annegare per negare.”
(da Opera sull’acqua e altre poesie).
Buon viaggio, Gianmaria, e a
presto.
E.F.M.
u Son dernier disque :
« Solo dal vivo »
2009, Le Chant du Monde Variété
www.gianmariatesta.com
* Elrik Fabre-Maigné réalise le « Magazine
musical de toutes les couleurs » chaque
vendredi sur Radio Présence Midi-Pyrénées,
fait des lectures à haute voix, et crée des
Concerts poétiques ou littéraires : en 2010,
« Je me révolte, donc je suis ! » (Discours
pour silences à venir) et en 2009, « Femmes
que j’aime » (Florilège de la Poésie
Féminine en France).
arrabbiato
in barba a
impigliarsi
l’aratro (arare)
en colère, enragé
à la barbe de
s’accrocher,
rester pris
la charrue (labourer)
GROVIGLI
Sugarmusic
Scoperta l’anno scorso a
Sanremo, ha vinto quest’anno il premio della critica.
Ecco ora il titolo del CD Grovigli, 11 canzoni
inedite tra cui l’ennesimo contributo di Paolo
Conte che non solo le affida Chiamami adesso,
ma addirittura duetta con lei in uno strepitoso
Little Brown Bear. E aggiunge una nuova
definizione alla voce di Malika: “Una volta ti
avevo detto che era carica di spezie, adesso vi
aggiungo il calicantus, che fiorisce d’inverno,
un profumo che ti porta lontano”. Nell’album ci
sono anche un duetto con Cesare Cremonini in
Believe in love e il pezzo cantato per il Festival,
Ricomincio da qui, e riaffiora dalla memoria
quella poesia di Prevert che racconta un addio.
Il pezzo di Sanremo, infatti, descrive i disagi di
una coppia che ormai poco si sopporta.
La Compagnia
Sacco De Ceriana
POLYPHONIES
VOCALES DE
LIGURIE
Buda Record
À Ceriana, village situé dans les Préalpes ligures de la vallée de San Remo, se perpétue une
tradition musicale très riche et très particulière
qui se distingue, dans sa forme la plus significative, par une polyphonie à trois voix : deux,
plus aiguës, sont des voix de solistes, alors
que la troisième, plus grave, est constituée
d’un bourdon réalisé par un nombre assez
conséquent de chanteurs. Les membres de la
Compagnia Sacco défendent la tradition avec
passion, sensibilité et intelligence, en préservent la part la plus fragile, les chants les plus
authentiques et perpétuent cette musique avec
enthousiasme, sans en violer l’essence.
Sortie le 1er mars 2010
RADICI - 51
A
AGENDA
CHIARELETTERE
Ecco perché senza immigrati saremmo perduti
Il libro di Riccardo Staglianò svela l’ipocrisia di un paese che ha sempre più bisogno di immigrati, ma
li esclude dal quotidiano relegandoli a pure comparse.
GRAZIE
Chiarelettere,
225 pp., 14,60€.
L’autore:
Riccardo Staglianò
è giornalista de
“la Repubblica”. Nel 2001
ha vinto il Premio Ischia
di giornalismo, sezione
giovani. È autore anche
di BILL GATES. UNA
BIOGRAFIA NON
AUTORIZZATA (Feltrinelli,
2000) e L’IMPERO DEI
FALSI (Laterza, 2006).
Per Chiarelettere ha
pubblicato con Raffaele
Oriani I CINESI NON
MUOIONO MAI (2008)
e MISS LITTLE CHINA,
che accompagna
l’omonimo documentario
di Riccardo Cremona e
Vincenzo de Cecco (2009).
52 - RADICI
Fuori d’Italia nessuno capisce questa intolleranza da parte di un popolo che pure ha conosciuto l’émigrazione sulla propria pelle...
Siamo stati colpiti da una grave amnesia selettiva.
Tutti gli esseri umani tendono a rimuovere i ricordi
negativi, noi lo abbiamo fatto con la nostra emigrazione, una delle più imponenti del secolo scorso.
Così, al posto della naturale solidarietà tra gente
che ha conosciuto lo stesso destino, abbiamo preferito la paura verso chi ci ricordava come eravamo. Una paura professionalmente alimentata da
una classe politica in malafede.
Come conciliare allora la tanto declamata
sicurezza richiesta dai cittaddini e le necessità
di un paese che ha bisogno di manodopera
immigrata?
Aldo Cazzullo
Francesco Jori
Sandro Veronesi
L’ITALIA DE NOANTRI
Come siamo diventati
tutti meridionali
DALLA LIGA ALLA LEGA
Storia, movimenti,
protagonisti
TERRAIN VAGUE
“Noantri” è la parola
chiave dell’Italia di oggi.
Può indicare il clan
mafioso, la famiglia, il campanile, il partito, la corporazione, la curva da stadio.
Un paese frammentato
quello dipinto dal giornalista Aldo Cazzullo. Eppure un paese mai
così uguale dal Piemonte alla Sicilia: unificato dall’egemonia di Roma e del
Mezzogiorno. Aldo Cazzullo parte dalla sua
città, Alba in Piemonte, dove ancora
trent’anni fa “i miei nonni non avrebbero mai
mangiato una pizza”, e dove ora si vive di
turismo quasi come a Taormina. E dalla sua
terra, le Langhe, il viaggio prosegue nella
Roma dei Palazzi, capitale de noantri, simbolo di un’Italia sempre più romanocentrica.
Racconta come i nuovi italiani, i figli degli
immigrati, stiano scalzando gli italiani “veri”,
che hanno sempre meno voglia di lavorare.
Francesco Jori è senza dubbio uno dei massimi esperti
del “fenomeno Lega Nord”.
Un fenomeno che comincia
con un corso di lingua e cultura veneta, e che sul finire
degli anni settanta si trasferisce sul campo della politica. Parte da lì il percorso di quel nuovo soggetto che oggi, a trent’anni dal suo esordio
elettorale (le europee del 1979), si propone
come il partito più vecchio d’Italia: quantomeno nella ragione sociale, considerando
che tutti gli altri, nel traumatico passaggio tra
la prima e la seconda Repubblica, hanno
mutato denominazione, assetto, struttura. Il
libro ripercorre il cammino verso la Lega
Nord che oggi si presenta come punto di riferimento dell’elettorato settentrionale, che è
riuscita a sfondare anche sotto il Po, nelle
classiche zone rosse, che è partner strategico nell’alleanza di governo di centrodestra.
Editore Mondadori – 176 p. – 18 €
Intervista raccolta da Rocco Femia - illustrazione di FRICCA
GRAZIE è il titolo del suo libro. Certamente
rivelatore. Veramente senza gli immigrati
saremmo perduti?
Perché una quantità impressionante di lavori che
loro fanno verrebbe meno. E si tratta di lavori
essenziali per il funzionamento della nostra vita.
Immaginate una giornata in cui la babysitter non si
presenta a guardare i bambini e la mamma (o il
papà) non può andare a lavoro sino a quando non
trova una sostituta. Poi, una volta arrivata in ufficio, lo trova impraticabile perché gli addetti alle
pulizie non sono passati. Finalmene in mensa, non
può mangiare perché i lavapiatti srilankesi hanno
fatto sciopero. Opta quindi per una “caprese” al
bar vicino ma manca la mozzarella perché i sikh
hanno incrociato le braccia e anche i pomodori
perché i marocchini che li raccolgono si sono stancati di lavorare per due lire. E così via. Nel libro
racconto una giornata italiana, ora per ora, con
tanti mestieri fatti ormai in gran parte da immigrati
senza i quali lo stile di vita cui siamo abituati
sarebbe costretto a passi indietro di decenni.
LIBRI
Facendo rispettare la legge, senza inventarsi reati
grotteschi come quello di clandestinità che ha il solo
effetto di assimilare delle persone a bestie braccate
che, essendo diventate ricattabili in tutto, hanno
molte più probabilità di finire nell’illegalità, soprattutto nel mondo del lavoro. Così facendo non si
aumenta la sicurezza dei cittadini, ma si dà una
mano agli sfruttatori, alle mafie che controllano i
cantieri e così via. Con risultati mostruosi come i
clandestini che non si fanno curare ai pronto soccorso per paura di essere denunciati.
Quali sono gli scenari futuri?
Dal 1994 i demografi del Cnr denunciano un rischio
estinzione se non facciamo entrare almeno 300
mila immigrati all’anno. Il decreto flussi del 2008
era invece di 170 mila persone. Siamo un paese
sempre più vecchio, con un tasso di fertilità tra i più
bassi del mondo, abbiamo bisogno di loro. Ne
abbiamo bisogno oggi per far funzionare l’Italia. Ne
abbiamo bisogno domani per poter andare in pensione. Secondo i calcoli della Caritas Migrante, gli
immigrati ci danno 6 miliardi di euro in tasse e prendono invece servizi per circa 700 milioni. Ci guadagniamo molto, insomma. Invece di render loro la
vita difficile dovremmo facilitargliela, con leggi
migliori che rendano più semplice mettersi in regola
(che prima di essere un favore a loro, lo è al nostro
fisco). Se siamo diventati incapaci di usare il cuore,
basterebbe farsi i conti in tasca per accorgersi di
quanto sono diventati indispensabili.
venire meno
la sostituta
l’adetto alle pulizie
la mensa
incrociato
stancarsi di
rimuovere
il ricordo
il reato
ricattabile
se dégrader
la remplaçante
l’agent de nettoyage
la cantine
croisé
se lasser de
(ici) refouler
le souvenir
le délit
que l’on peut faire chanter
Riccardo Staglianò ci farà scoprire, in un reportage che pubblicheremo nel prossimo numero di RADICI, i risvolti del fenomeno
immigrati in Italia. Un dossier intenso e soprattutto documentato, con fatti alla mano. Le prove testimoniali che è necessario affrontare diversamente la realtà dell’immigrazione in Italia se vogliamo continuare ad essere un paese normale...
Marsilio editore – 144 p. – 16 €
Traduction de Dominique Vittoz
Grasset – 231 p. – 17 €
Deux mondes différents mais parallèles
se font face dans
l’Italie des années 60.
D’une part le Chantier,
quartier des basfonds où les habitants
survivent en marge du boum économique. C’est dans ce quartier que
Salvatore, enfant des rues échappé de
l’orphelinat, trouvera refuge et fera la
connaissance du vieil Omero, qui lui
ouvre sa porte, de Rase-Mèche qui, à
la mort du vieil homme, l’initie à ses
activités et de Pampa, autre gamin
des rues. De l’autre côté du chemin :
les enfants trouvés de l’orphelinat, placés sous l’autorité du Père Spartacus,
ancien missionnaire intégriste qui souhaite ériger, un sanctuaire marial fait
d’engrenages et de néons, grâce au
magot d’un petit malfrat repenti.
Veronesi est l’auteur de Chaos Calme.
CINEMA
Ferzan Ozpetek
Renato De Maria
DVD
Pietro Germi (1959)
MINE VAGANTI
LA PRIMA LINEA
MEURTRE À L’ITALIENNE
Italie 2010
Italie, Belgique 2009
Due fratelli, interpretati da Alessandro
Preziosi e Riccardo
Scamarcio, cui l’anziano padre vuole
lasciare la guida di
un pastificio. Un fulmine a ciel sereno:
uno di loro che
dichiara la propria omosessualità e
viene cacciato di casa. È questa la
trama di Mine vaganti, ultimo film di
Ferzan Ozpetek che ha voluto a fianco a
sé, per la seconda volta dopo Un giorno
perfetto, la giovane attrice siciliana
Nicole Grimaudo, nel film è Alba, ragazza problematica, amica d’infanzia di uno
dei due fratelli gay di cui si scopre innamorata, ma senza speranza.
Il film che fa rinascere la commedia
all’italiana in aprile sarà - unico italiano
- in concorso al Frameline di New York,
il festival di Robert De Niro.
Venise, 3 janvier 1982. Sur
le chemin qui le
mène vers la
prison
de
Rovigo, Sergio
se remémore
ses
débuts
dans la clandestinité, les débats fiévreux et
engagés avec ses camarades, puis
le passage à la lutte armée au sein
de Prima Linea, l’une des principales cellules terroristes d’extrêmegauche. Il se rappelle surtout sa
rencontre avec Susanna, la femme
qu’il aime, avec qui il a partagé les
mêmes idéaux et qu’il s’apprête à
faire libérer dans ce qui fut l’une
des plus audacieuses et des plus
violentes évasions de ces « années
de plomb ».
Sortie en France le 14 avril.
Titre original : Un maledetto imbroglio
Langue : italien - Sous-titres : français.
Éditeur : Carlotta Films
Dans un immeuble bourgeois de Rome, un vol a été
commis chez un personnage douteux peu enclin à
aider la police. Bientôt, sur
le même palier, une femme
respectable, qui consacre
son temps d’épouse délaissée et sans
enfants aux œuvres de bienfaisance, est
assassinée dans son appartement. Son
cadavre est découvert par sa jeune
bonne, Assunta. Celle-ci, très attachée à
sa patronne, pleure sincèrement sa disparition. Une histoire de crime mais aussi une
étude de mœurs. Un classique du genre.
Deux autres films de Pietro Fermi, Signore
e Signori (Ces Messieurs Dames) sorti en
1965, et Il Ferroviere (Le Disque rouge)
sorti en 1959, sont également disponibles
en DVD chez le même éditeur.
RADICI - 53
AGENDA
AGENDA CULTURALE
EN FRANCE
â TOULOUSE
Exposition photographique :
â PARIS
Sicilia, uomini e paesaggi
Une programmation en deux volets sur la
Sicile
Vittorio De Seta, rétrospective
À partir de 1954, Vittorio De Seta tourne
dix documentaires sur la vie des paysans, pêcheurs, bergers et mineurs en
Sicile, en Sardaigne et dans les îles
Éoliennes. Son premier long-métrage,
Banditi a Orgosolo (1961), est une mise
en fiction de la réalité sarde.
Panorama du documentaire en Sicile
Outre les films programmés qui composent un portrait de la Sicile, de ses hommes et de ses paysages, — Tonnara de
Francesco Alliata, Idea di un’isola Sicilia
de Roberto Rossellini, Noto, Mandorli,
Vulcano, Stromboli, Carnevale de
Michelangelo Antonioni, Li mali mistieri,
Col cuore fermo Sicilia de Gianfranco
Mingozzi…, ce panorama propose des
témoignages sur la vie quotidienne, artistique, sociale et politique de cette terre.
Des conférences, organisées au Jeu de
Paume et à l’Institut culturel italien de
Paris autour du cinéma, de la littérature et
des arts vivants permettront d’évoquer la
Sicile d’hier et d’aujourd’hui.
Du 20 avril au 6 juin 2010
Jeu de Paume
1, place de la Concorde - 75008 Paris
tél. 01 47 03 12 50
â TOULOUSE
Projet Cook’n Roll
de l’artiste Don Pasta
Daniele De Michele, alias Don Pasta,
nous propose son nouveau spectacle
autour de la cuisine : Cook’n Roll. Don
Pasta, DJ économiste, passionné de gastronomie, a uni ses passions et ses
connaissances autour de Cook’n Roll, un
spectacle qui allie cuisine, texte, musique
et vidéo ; un spectacle où la nourriture
n’est qu’un moyen pour entreprendre un
discours plus vaste sur l’écologie ou sur
l’immigration. Ce projet a été lauréat du
label Toulous’up mis en place par la Ville
de Toulouse pour repérer et soutenir des
artistes audacieux et novateurs.
Le 17 mai 2010
L’Usine - 6 imp.Marcel Paul - 31170 Tournefeuille
Tél. 05 61 07 45 18 - www.donpasta.com
54 - RADICI
Le patrimoine
de Bologne à Toulouse
Il Compianto, célèbre mise au tombeau
en terre cuite de Niccoló dell’Arca dans
l’église Santa Maria della Vita de
Bologne. Mise en lumière et en images
par les photographies d’Andrea
Samaritani.
Jusqu’au 25 avril 2010
Chapelle des Carmélites
rue du Périgord, Toulouse
â MARSEILLE
Exposition : Famiglia
che vai frigo che trovi
par Ambra Zeni
- Mercredi 19 mai à 19h00 : vernissage
de l’exposition.
Comment a changé la société italienne
dans ces dernières années ? Ambra
Zeni répond à cette question dans son
enquête photographique, un voyage à travers les changements alimentaires de la
société italienne actuelle.
- Mercredi 19 mai à 18h00 : conférence
de Donatella Caprioglio sur l’évolution de
la famille et des habitudes alimentaires
ainsi que sur les changements des rapports parents-enfants. Présentation de
son livre Vai ma resta ancora (Va-t’en,
mais reste encore).
Du 19 au 28 mai 2010
Istituto Italiano di Cultura di Marsiglia
6, rue Fernand Pauriol - 13005 Marseille
tél. 04 91 48 51 94
(Du 1er au 5 juin 2010 – à Montpellier)
â LYON
Assises Internationales
du Roman
Invités : Roberto Alajmo et Erri De Luca
Roberto Alajmo, écrivain et journaliste,
collabore à la RAI et au quotidien La
Repubblica. Un cœur de mère (Rivages
2005) et Fils de personne (Rivages 2007)
ont été publiés en France. Profondément
encrés dans la réalité sicilienne, ses livres
nous révèlent, par leur thématique et les
différents registres linguistiques, un écrivain italien au talent certain.
Erri De Luca, écrivain napolitain, a
notamment remporté en 2002 le Prix
Femina étranger pour son livre
Montedidio. L’œuvre de De Luca est profondément autobiographique et évoque
ses expériences personnelles et s’inspirant souvent du cadre napolitain qui a
nourri son enfance.
Du 24 au 28 mai 2010
Conçues et organisées par
Le Monde et la Villa Gillet
Aux Subsistances
8 bis quai Saint Vincent – Lyon 1er
Programme détaillé : www.villagillet.net
EN ITALIE
â AOSTA
Mimmo Paladino
Exposition :
Il segno e la forma
En réunissant ici plus d’une trentaine de
créations graphiques, et une dizaine de
sculptures, cette exposition donne au
public l’occasion d’admirer une sélection
significative illustrant deux aspects de la
vaste production de l’artiste. Paladino
utilise les images liées à ses origines
méditerranéennes, mais il s’en sert pour
les amener au niveau de la fable ou de la
métaphores
capables
d’évoquer
réflexions et suggestions.
Jusqu’au 2 mai 2010
Aosta, Centro Saint-Benin
Via Festaz, 27, Aosta
tél. 0165/272687
â GEMONA DEL FRIULI
Exposition : Cinecittà
da Peressutti a Fellini
Gemone rend un hommage à l’enfant du
pays, Gino Peressutti, architecte qui a
projeté Cinecittà à Rome. Cinecittà est
au cœur de l’exposition qui propose projets, photographies, films, articles, documents divers et affiches originales de
films tournés dans la ville italienne du
cinéma par les plus grands réalisateurs.
Du 10 avril au 26 septembre 2010
Palazzo Elti
Via Bini, Gemona del Friuli
RADICI
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Nous remercions pour son aimable soutien la revue
VANITY FAIR (pour les articles de Mario Tozzi, Nando
Pagnoncelli et Simona Verrazzo).
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