Éléments sur la passementerie - Conservatoire du Patrimoine

Transcription

Éléments sur la passementerie - Conservatoire du Patrimoine
Éléments sur la passementerie
Les tissus des vêtements liturgiques ainsi que les draps d’autel, les couvertures de pupitre ou
les rideaux d’arche sainte sont ornés de galons, de dentelle en fil métal et d’éléments de
passementerie. La plupart des grandes villes, Strasbourg bien évidemment, mais aussi Lyon,
Nüremberg, Vienne, … accueillait des artisans passementiers qui produisaient des rubans, des
galons, des torsages utilisés autant, sinon plus pour les uniformes, les vêtements civils, les
tisus d’ameublement.
Le réseau de ces entreprises réserve quelques surprises. Après un XVIIIe siècle préindustriel,
durant lequel l’atelier semble rester la règle, voici qu’apparaissent des industries qui disposent
de métiers de type Jacquart et qui utilisent le système des cartes perforées pour la transmission
des indications de façon à la machine.
À Freiberg, plusieurs entreprises dans le domaine du texte : la firme Thiele & Steinert domine
avec environ 1500 ouvriers vers 1804. Elle produit des galons, des rubans, de la dentelle
mécanique en fil métal. Sa production est vendue dans toute l’Allemagne et en Europe,
profitant de l’expansion du réseau de chemin de fer après 1850.
Page d’un catalogue (Musterbuch) de l’entreprise
Dietrich de Freiberg, 2e moitié du XIXe siècle –
Stadtmuseum Freiberg.
Au début du XXe siècle, une autre industrie saxonne est présente au-delà des frontières : la
firme Benedict et Cie, implantée à Freiberg, à Nüremberg et à Lyon. Elle fabrique des rubans
et de la massementerie, vendus tant aux faricants d’ornements religieux qu’aux costumiers de
théâtre.
© Association pour la conservation du patrimoine religieux en Alsace, 2012
www.patrimoine-religieux-alsace.eu
En-tête de l’entreprise Benedict & Cie, 1913 (Archives de Strasbourg, factures, non coté).
Ces entreprises ne sont pas seules : à Paris, la passementerie est bien implantée, avec plusieurs
ateliers (notamment au Faubourg Saint-Antoine). A Bâle, la tradition rubannière est prospère
depuis le XVIIIe siècle jusqu’à la fin du XXe. Il est donc bien difficile, dans l’état actuel de la
recherche, d’établir les circuits particuliers de commercialisation de ces produits qui servent à
rehausser l’éclat des ornements présents dans les églises et les synagogues.
Benoît Jordan
© Association pour la conservation du patrimoine religieux en Alsace, 2012
www.patrimoine-religieux-alsace.eu