M. Tarallo chancelle sous la fausse incrédulité du président

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M. Tarallo chancelle sous la fausse incrédulité du président
20/LE MONDE/VENDREDI 11 AVRIL 2003
SOCIÉTÉ
Interrogé sur ses « dépenses personnelles », M. Tarallo Démantèlement d’un réseau
de trafiquants de drogue dans
chancelle sous la fausse incrédulité du président
L’ancien numéro deux d’Elf a dû justifier de l’utilisation de quelque 300 millions de francs
et préciser ses liens avec le président du Gabon, Omar Bongo, son « mandant »
M. Desplan à propos de l’appartement du quai d’Orsay dont M. Tarallo vient de lui expliquer que « le propriétaire de fait, c’est le président Bongo, le propriétaire de droit, c’est
moi ». Cette « sorte de copropriété »
entre MM. Tarallo et Bongo n’en
finit pas d’étonner le président.
« L’acquisition est à votre nom et à
celui de votre épouse, Colette, qui a
priori ne devrait être pour rien dans
cette affaire. Cela aurait pu poser des
problèmes successoraux un peu
lourds. » « J’étais marié sous le régime
de la communauté, et à mon âge, je
n’allais pas changer de contrat. C’est
la raison, monsieur le président. »
« Bien. M. Bongo personnellement,
ou ses proches, ont-ils séjourné dans
cet appartement ? » « Le fait, euh, ne
s’est pas produit », répond M. Tarallo. « Et vous-même, y avez-vous séjourné ? » « Oui, tout à fait. » « Cela
peut paraître un peu étonnant : le
président Bongo n’y va pas, mais vous
vous y allez ! », souligne M. Desplan.
« Quand le président Bongo vient à
Paris, il est de notoriété publique qu’il
descend au Crillon », précise M. Tarallo. « Mais quand on achète un
appartement, on n’a qu’une idée en
tête, c’est de pendre la crémaillère ! »,
s’exclame le président.
« Je l’ai reçu plusieurs fois dans cet
appartement », s’empresse d’indi-
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12e journée
d’audience
UNE POINTE de dureté, un zeste
d’ironie glacée percent de temps à
autre sous la courtoisie avec laquelle le président, Michel Desplan,
s’adresse à André Tarallo. Après
Alfred Sirven, c’était au tour de l’ancien numéro deux d’Elf de répondre, mercredi 9 avril, de ses « dépenses personnelles » à hauteur de plus
de 300 millions de francs, susceptibles selon l’accusation de constituer
un recel d’abus de biens sociaux.
« Cette affaire est un peu étonnante,
à vrai dire », remarque ici M. Desplan. « Vous ne répondez pas à la
question », s’agace-t-il, là. « Tout de
même, le tribunal est surpris », observe-t-il ailleurs. M. Tarallo feint de
ne rien remarquer de la distance
incrédule qui sourd de ces remarques et répond d’un ton modeste et
respectueux.
Invité dès le début de l’audience à
s’exprimer sur les faits qui lui sont
reprochés, M. Tarallo s’en tient à la
version qu’il a toujours défendue
lors de l’instruction : les dépenses
engagées ne l’ont pas été pour lui,
mais pour son « mandant », le président du Gabon, Omar Bongo. A partir de 1990, explique-t-il, « le président Bongo, dont j’étais très proche,
craint de devoir quitter le pouvoir et
même peut-être le Gabon. C’est ainsi
qu’il lui est venu l’idée de constituer
une sorte de recours, de… – il hésite
sur le choix du mot – de caisse
d’épargne en cas de malheur, qui
devait être tout à fait confidentielle ».
De cette période, date, selon l’ancien M. Afrique d’Elf, cette décision
du président gabonais de lui confier
la gestion de ses fonds. M. Tarallo,
qui est donc simultanément président d’Elf Gabon et conseiller personnel d’Omar Bongo, ouvre à cet
effet en Suisse des comptes dont
il est l’ayant droit économique.
« Aviez-vous un accord écrit sur cette
mission de conseil et étiez-vous rémunéré pour cela ? », demande M. Desplan. « Euh, un accord écrit, ce n’est
pas la culture. » « On peut comprendre. Et votre rémunération ? » « Euh,
de l’ordre de 5 à 10 millions de francs
par an. »
« Très bien, le tribunal a saisi vos
explications », souligne le président
avant d’en venir aux dépenses sur
les biens immobiliers : un appartement de 400 m2, quai d’Orsay à
Paris, acquis pour 14 millions de
francs, auquel s’ajoutent 27 millions
de francs « de travaux qui ont dû être
de grande ampleur » ; une villa de
1 300 m2 construite sur un terrain de
13 hectares en Corse, à Bonifacio,
pour plus de 65 millions de francs. A
chacune de ces acquisitions, une partie importante des fonds provient
des comptes suisses que M. Tarallo
gère au nom de M. Bongo.
« Le président Bongo avait vraiment confiance en vous », relève
quer M. Tarallo. « Plus exactement,
c’est lui qui vous recevait chez lui, corrige le président. Bien. Vous pouvez
vous asseoir. Nous allons parler de la
villa corse de Calalonga. » Il lit.
Il n’en finit pas de lire. « Située
dans une zone géographique privilégiée bénéficiant d’une large vue sur
les îles Cavalo et Maddalena, ainsi
que d’une large perspective sur la
mer Méditerranée, la propriété
« Euh, un accord
écrit, ce n’est pas
la culture »
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s’ouvre par un portail à doubles ventaux avec vidéocode. (…) Le revêtement est en pierre de Venise, en terres
cuites du XVIIIe siècle et en granit
rose, avec un appareillage à joints
secs (…), toutes les grilles de protection sont en bronze. (…) Elle est dotée
d’une salle de bains avec balnéothérapie, d’une piscine de 160 m2, d’un jardin d’agrément formant grand parc,
planté d’arbres, d’une petite superficie de vigne et d’un gazon spécialement conçu pour résister au soleil.
L’extradiction de M. Auchi examinée à Londres
La demande française d’extradition visant le milliardaire anglais d’origine
irakienne Nadhmi Auchi a été examinée, mardi 8 avril, par la justice britannique. Des commissions occultes lui auraient été versées dans le cadre de
l’affaire Elf, en marge du rachat de la compagnie Ertoil, en Espagne, en 1991.
Arrêté le 31 mars à Londres sur commission rogatoire des autorités françaises, le sexagénaire a été laissé en liberté en échange d’une caution de
50 000 livres (72 600 euros). Le passeport de M. Auchi, président-fondateur
de la General Mediterranean Holding – un conglomérat privé (bâtiment,
hôtellerie, loisirs…) domicilié au Luxembourg –, a été confisqué par Scotland
Yard. Soulignant l’« extrême longueur » de la procédure française, son avocat, David Corker, a demandé que M. Auchi puisse voyager sans entrave, surtout en Jordanie et au Liban. Le juge, Timothy Workman, a prolongé sa mise
en liberté jusqu’à la prochaine audience, le 20 mai. D’ici là, s’il veut sortir du
royaume, Nadhmi Auchi devra prévenir la police 24 heures à l’avance et lui
remettre son passeport au lendemain de son retour. – (Corresp.)
Elle a été estimée à une valeur de
152 millions de francs par l’expert.
Bon. M. Tarallo, vous avez indiqué à
l’instruction que cette villa avait été
conçue pour votre mandant. Ce serait
une sorte de fondation pour les relations entre la France et le Gabon. »
Au ton acide du président,
répond cette fois une voix fatiguée
et comme triste. « C’est une des villas les plus photographiées, les plus filmées. Chaque fois que j’allume la télévision, je vois ma villa. » « Vous dites
“ma” villa ? », sursaute M. Desplan.
« C’est ma villa. Elle est construite en
Corse, à Bonifacio. Je suis corse, je
suis bonifacien. C’est en effet un beau
coin de bord de mer et j’ai parfaitement respecté la loi littoral. » « La loi
littoral ne vous est pas reprochée,
M. Tarallo », précise le président.
« J’avais le projet de continuer ma
relation entre la France et l’Afrique,
poursuit M. Tarallo. L’extrême sud
de la Corse me semblait être assez
bien situé pour cela. Sinon, je ne
l’aurais pas fait construire ainsi. »
« Vous voulez dire qu’elle aurait été
plus modeste ? », s’enquiert M. Desplan. « Tout à fait modeste ». « Cette
sorte de fondation franco-africaine
a-t-elle vu le jour ? » « Ce projet a été
interrompu. »
« Monsieur le procureur, vous avez
des questions ? » Il en a. De l’une des
chemises colorées qui recouvrent
son pupitre, Hervé Robert exhibe
une liste de factures, acquittées là
encore à partir des comptes dont
les fonds sont réputés appartenir
à M. Bongo. Leur montant n’a rien
à voir avec ceux dont on vient
de parler : 140 000 francs de plombier, 50 000 francs de peintre,
111 000 francs de menuisier, 41 000
francs de maçon. Mais, précise
M. Robert, « il s’agit de travaux effectués dans un appartement acquis par
votre fils, Jacques ». M. Tarallo accuse le coup. Le président le regarde
et se tait.
Pascale Robert-Diard
L’ex-directeur du comité de probation de Strasbourg
condamné à 30 mois de prison pour « agression sexuelle »
METZ
de notre correspondant
Le tribunal correctionnel de
Metz (Moselle) a condamné, mercredi 9 avril, l’ancien directeur du
comité de probation de Strasbourg
(Bas-Rhin) à trente mois d’emprisonnement, dont dix-huit ferme,
pour « agressions sexuelles par personne ayant autorité ».
Patrick Forestier, 52 ans, devra
verser 7 500 euros de dommages et
intérêts à l’un des trois détenus
qui l’avaient accusé d’avoir abusé
de son statut de chef de service de
l’administration pénitentiaire pour
obtenir des faveurs à caractère
sexuel, entre 1997 et 1999. Il était
chargé, de par son poste, d’intervenir en prison et au dehors, où il
surveillait l’application de mesures
alternatives à l’incarcération.
L’affaire avait éclaté il y a quatre
ans à la suite d’un courrier adressé
au garde des sceaux par plusieurs
travailleurs sociaux. De nombreux
témoignages, souvent contradictoires, avaient été réunis durant
l’instruction. « Si l’on avait besoin
d’argent, il suffisait de passer à la
casserole. Je me suis laissé faire parce
que j’avais peur pour ma semiliberté : il [Patrick Forestier] avait
le bras long. J’ai dû subir une dizaine
de fellations », avait dénoncé un
détenu. « Tout en m’effleurant et en
me caressant, il me laissait entendre
que mes grâces ne tenaient qu’à un
fil », avait accusé un autre.
Jusqu’au bout, le prévenu a cla-
mé son innocence. « On a matérialisé une rumeur », s’était défendu
Patrick Forestier à l’audience du
27 mars. « Un détenu est une personne vulnérable, on peut tout lui
faire dire en fonction de ses intérêts
immédiats », avaient renchéri ses
avocats, Mes Thierry Lévy et Dominique Boh-Petit.
Le parquet avait requis trois ans
de prison, dont la moitié assortie du
sursis. « Forestier pouvait aussi bien
faire révoquer une libération conditionnelle que procurer travail et
logement aux probationnaires, avait
estimé le substitut Raphaël Weissmann. En usant de l’appât et de la
menace, il a trahi leur confiance. »
Nicolas Bastuck
2 374 adultes demandent
le baptême cette année
Les dessous du clone
Par Jacques Testart
*
IMMIGRATION :
l’Europe organise la clandestinité
*
Dix maîtres pour les médias américains
Egalement au sommaire :
Dossier spécial guerre en Irak (10 pages) – A Gaza,
un autre front – Grandes manœuvres françafricaines
en Côte d’Ivoire – Les paramilitaires au cœur du terrorisme
d’Etat en Colombie – Quand les paysans servent de cobayes
– Personne ne veut des OGM, sauf les industriels – Etc.
NUMÉRO D’AVRIL 2003
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LE NOMBRE d’adultes qui demandent le baptême représente
« un flux constant qui traduit la vitalité de la foi chrétienne », affirme le
Service national du catéchuménat
de la Conférence des évêques de
France. Cette année, 2 374 adultes
vont être baptisés, la plupart au
cours de la vigile pascale, cérémonie célébrée dans les églises au
soir du samedi 19 avril, veille de
Pâques. Ce chiffre, rendu public
jeudi 10 avril, est en légère augmentation : 2 334 personnes ont
reçu le baptême en 2002. L’Eglise
catholique accompagne actuellement 9 200 catéchumènes (des
adultes qui se préparent à recevoir
le sacrement de l’entrée dans la vie
chrétienne) pendant une durée
moyenne de deux ans.
Les données fournies par le Service national du catéchuménat permettent de tracer un profil type
des futurs baptisés. 70 % sont des
femmes. 60 % ont entre 25 et
40 ans. Les plus de 40 ans représentent seulement 15 % des impétrants et les 18-24 ans, 25 %. La
grande majorité vient d’un milieu
urbain (83 %). Environ 20 % d’en-
tre eux sont d’origine étrangère,
en majorité d’Afrique et d’Asie.
Du point de vue des catégories
socioprofessionnelles, 25 % sont
employés du privé ou de la fonction publique et 22 % ouvriers ou
agents de service. Les membres
des professions libérales ne sont
que 9 %.
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Jeunes, urbains, actifs, de catégories sociales modestes : ces futurs
baptisés diffèrent sensiblement de
la sociologie traditionnelle du
catholicisme. L’enquête montre
que la plupart d’entre eux sont
issus de familles sans religion
(36 %) ou de tradition chrétienne
(35 %). 6 % viennent de familles
musulmanes, 3 % de religions
orientales et 1 % du judaïsme.
Selon les responsables catholiques, ces adultes viennent « frapper à la porte de l’Eglise au terme
d’une rencontre, d’un événement ou
d’un contact, même fortuit, avec le
christianisme. Par exemple, la
lecture de l’Evangile. »
Xavier Ternisien
une boîte de nuit parisienne
Le Folie’s Pigalle a été fermé pour deux mois
TROIS employés du Folie’s Pigalle, une boîte de nuit techno du
9e arrondissement
de
Paris,
devaient être présentés, mercredi
9 avril, au juge d’instruction
Claude Choquet au terme d’une
garde à vue de quatre jours.
Le préfet de police, Jean-Paul
Proust, a par ailleurs ordonné mardi la fermeture du Folie’s Pigalle
pour deux mois, en raison de manquements aux règles de sécurité.
Ces mesures judiciaires et administratives sont la conséquence de
l’intervention spectaculaire de la
police à l’intérieur de l’établissement, dimanche 6 avril, dans le
cadre d’une enquête sur un réseau
de trafiquants de drogues œuvrant
au sein de l’université de Censier
(Paris-III-Sorbonne nouvelle) et de
plusieurs discothèques parisiennes.
Vingt fonctionnaires de la brigade des stupéfiants, assistés de
soixante-dix policiers de la brigade
anticriminalité (BAC) de nuit de
Paris, ont pénétré par surprise,
dimanche, à 5 heures, au Folie’s
Pigalle. Douze personnes ont été
placées en garde à vue, dont sept
ont été remises en liberté dès le lendemain et deux mercredi.
Les policiers ont saisi 354 cachets
d’ecstasy abandonnés par leurs propriétaires sur le sol et sous les banquettes, ainsi que 7 flacons contenant du GHB, aussi appelé « la drogue du violeur » car il désinhibe et
provoque un trou de mémoire chez
la victime.
Près de 800 grammes de résine
de cannabis ont en outre été
retrouvés dans la cave à alcools,
dont la porte est en temps normal
cadenassée et dont l’accès est
réservé au personnel.
Selon les premiers éléments de
l’enquête, les chefs du réseau rémunéraient certains videurs et barmen afin que ces derniers leur assurent un monopole de vente à l’intérieur du Folie’s Pigalle. Les dealers
étrangers à ce système étaient soit
expulsés, soit dénoncés, explique-t-on de source policière. « A la
direction, on peut simplement reprocher un défaut de surveillance de ses
employés », affirme un enquêteur.
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L’essentiel du réseau avait été
démantelé le 28 février. Après
trois mois de repérages et de filatures, la brigade des stupéfiants
avait interpellé douze jeunes qui
avaient établi leurs quartiers dans
l’enceinte de Censier pour y vendre des drogues (Le Monde du
5 mars). Les enquêteurs avaient
retrouvé à leur domicile de petites
quantités de cocaïne, de cannabis
et de GHB. Les douze hommes,
mis en examen pour infraction à la
législation sur les stupéfiants, s’approvisionnaient aux Pays-Bas.
Les policiers avaient ensuite
concentré leurs investigations vers
le Folie’s Pigalle en raison des liens
avérés – établis grâce à des écoutes téléphoniques – entre certains
membres du personnel de la boîte
et les revendeurs de l’université.
Piotr Smolar
Démontage d’antennes de
téléphone dans les Yvelines
DES antennes-relais de téléphonie mobile installées sur le toit d’une
école élémentaire de Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines) ont commencé à
être démontées, mercredi 9 avril, après la découverte de cas suspects
de cancer chez des enfants. La mairie de Saint-Cyr-l’Ecole affirme
dans un communiqué que la décision a été prise « au nom du principe
de précaution et pour la sécurité des habitants. » Les opérations de
démontage engagées par les opérateurs Orange et SFR doivent se
poursuivre jusqu’à la fin de la semaine. Le 13 mars, le tribunal administratif de Versailles avait estimé valable la demande de démantèlement
de ces installations. Le fonctionnement de ces antennes avait déjà été
suspendu par les deux opérateurs après les résultats d’une enquête
sanitaire qui avait retenu huit cas suspects de cancer.
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CRIMINALITÉ ORGANISÉE : le président de la République, Jacques Chirac a jugé mercredi 9 avril, lors du conseil de ministres, que
le projet de loi sur la criminalité organisée de Dominique Perben, qui
sera examiné du 21 au 27 mai par l’Assemblée nationale, était « équilibré » et marquait « une nouvelle étape » dans « l’indispensable modernisation de la justice ».
a IMMIGRATION : le président sénégalais, Abdoulaye Wade, estime que la France ne « traite pas bien ses compatriotes qui sont en
situation irrégulière ». Il demande que la France « prévienne » des cas
d’expulsions, afin que « les autorités sénégalaises puissent venir chercher [s]es compatriotes et les rapatrier d’une façon normale », dans un
entretien au quotidien La Croix, jeudi 10 avril. « Ce ne sont pas des
voyous. Ils venaient simplement chercher du travail. Je n’accepte pas
qu’ils soient ramenés au pays par charters, comme du bétail. C’est une
question de dignité », a déclaré M. Wade.
a PRISONS : la fouille générale organisée dans la maison centrale
et dans le centre de détention de Clairvaux (Aube), mercredi 9 avril,
n’a permis que des saisies modestes (cannabis en faible quantité,
70 euros d’argent liquide et de 75 à 100 litres d’alcool artisanal). L’un
des pavillons de la centrale, où sont habituellement détenus 75 condamnés, est actuellement vide après une mutinerie qui s’était terminée, en février, par un assaut mené par 130 gendarmes et CRS, sans faire de blessés.
a SANTÉ : Une information judiciaire a été ouverte par le parquet
de Paris, le 4 avril, à la suite d’une plainte déposée par les parents
d’un hémophile tunisien, décédé en juin 1989, à l’âge de 19 ans, qui
aurait été traité en 1986 avec des produits sanguins non chauffés contaminés par le virus du sida et exportés par l’Institut Mérieux. Confiée
à la juge d’instruciton Marie-Odile Bertella-Geffroy, le 7 avril, l’information judiciaire a été ouverte contre X pour « homicide involontaire
par violation délibérée d’une obligation de sécurité ou exposition à un risque d’une particulière gravité ».
a TRANSPORTS : les abonnés du TGV Paris-Lille, qui refusaient
depuis deux mois de présenter leur titre de transport aux contrôleurs de la SNCF, afin de protester contre les fréquents retards sur cette ligne, ont obtenu compensation et devaient suspendre leur action
jeudi 10 avril. Dans une lettre d’engagement adressée le 9 avril au collectif des « abonnés mécontents du TGV Nord », qui revendique plus
de 600 adhérents, la SNCF propose d’accorder 120 euros à tous les
abonnés pour les retards subis entre décembre 2002 et février 2003.
a FAIT DIVERS : deux étudiants ont violé une jeune femme après
avoir versé dans son verre un produit stupéfiant, le GHB, plus connu sous le nom de « drogue du violeur », le 7 mars, à Besançon (Doubs).
Placés en garde à vue, mardi 8 avril, après les résultats d’analyses, les
deux étudiants ont reconnu les faits. Le parquet du tribunl de Besançon
a ouvert une information judiciaire, les deux jeunes hommes ont été
incarcérés.
a Deux Bordelais ont été condamnés, l’un à quatre mois, l’autre à
un mois de prison ferme, fin février, pour avoir tué un caniche à
coups de couteau. Ce jugement a été rendu public, mercredi 9 avril
par la Société protectrice des animaux (SPA) du Sud-Ouest afin qu’il
« serve d’exemple à tous ceux qui croient que l’on peut impunément s’en
prendre aux animaux ».
a