Cinéma et jeux vidéo
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Cinéma et jeux vidéo
Grospixels 064/03/Sunday 10h40 Cinéma et jeux vidéo Quand le cinéma explore l’univers du jeu vidéo. Par : Djib, Laurent, Maze, Phil, JC. Les jeux vidéo tiennent aujourd’hui une place importante dans nos vies, à tel point qu’ils font régulièrement l’objet d’analyses sociologiques. Devenant toujours plus réalistes dans leur représentation d’aventures et d’univers virtuels, ils offrent une alternative tentante à la réalité. On ne s’étonnera donc pas de les retrouver dans d’autres formes artistiques, en tant que thème principal ou simple source d’inspiration. Le cinéma s’interesse depuis longtemps aux jeux vidéo, et inversement. Cela va de la simple récupération commerciale d’un concept vendeur, à des expérimentations plus audacieuses. De nombreux films se sont vus adaptés en jeux vidéo. Des jeux vidéo ont fait l’objet d’adaptations cinématographiques. Ce sont là les applications les plus directes du phénomène, et nous les verrons plus loin. Il existe en revanche, et ils sont rares, des films qui traitent de la thématique propre aux jeux vidéo. Leur approche est parfois conceptuelle, plus souvent critique, et dans certains cas purement mercantile. Tron - 1982 De Steven Lisberger, avec Jeff Bridges, David Warner http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 1 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 Tron est l’essai le plus réussi en matière de fusion cinéma / jeu vidéo. Son cas est traité à part, dans un autre article. WarGames - 1983 De John Badham, avec Matthew Broderick, Dabney Coleman http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 2 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 John Badham est un réalisateur éclectique, oeuvrant depuis ses début dans les années 70 dans la comédie, la science-fiction, le film d’action ou le drame avec un talent certain. En général, ses films obtiennent un bon succès commercial. WarGames, avec plus de 80 millions de dollars de recettes et plusieurs nominations aux oscars, est un des plus grands moments de sa carrière. Il faut dire que le film a créé l’évènement, surtout lorsque des experts ont déclaré au moment de sa sortie que ce qui y était montré était possible, voire même probable. L’histoire est celle de David Lightman (Matthew Broderick), un lycéen surdoué qui ne brille pas par ses résultats à l’école, mais se montre très brillant et ambitieux dès qu’il se trouve devant le clavier de son ordinateur. Désireux d’infiltrer les ordinateurs de son lycée afin de modifier ses notes, il se lance dans le hacking depuis sa chambre, et tombe par hasard sur un programme nommé WOPR, qui ressemble à un jeu de stratégie guerrière. David se prend au jeu, et déclare la guerre à son adversaire virtuel, mais il ne sait pas qu’en réalité, il s’est connecté à l'ordinateur central du Pentagone, dont le programme de gestion des missiles nucléaires a été développé sur la base d'un jeu, et vient de déclencher un réel conflit nucléaire mondial, le WOPR ayant retrouvé le comportement pour lequel son intelligence artificielle avait développée, celui d'un joueur entété que rien n'arrête dans sa volonté de gagner la partie. Aussitôt, le FBI enquête, remonte jusqu’à David et l’arrête. Avec l’aide de Jennifer, il parvient à s’évader, et se met en quête de retrouver le professeur Stephen Malkin, concepteur du programme WOPR, afin de l’aider à inverser le processus. L’armée et le FBI poursuivent David et Jennifer alors que le compte à rebours avant le lancement des premiers missiles est commencé, et que s’egrènent une à une les DEFCON (« defensive condition », de DEFCON 4 à DEFCON 1), procédures d’entrée en guerre progressive des USA. Comme souvent dans la filmographie de John Badham, le scénario part d’un sujet grave pour aboutir à un spectacle efficace, mais sans autre prétention que de divertir et générer un bon suspense sur fond de haute (pour l’époque) technologie. C’est surtout flagrant dans la dernière partie du film, ou l’ordinateur est filmé comme une sorte de monstre doté d’une conscience propre. Le film ne fait qu’effleurer le thème des jeux vidéo, à travers le wargame que le héros pense jouer http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 3 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 au début du film. Néanmoins, le hacking, plus directement montré du doigt, a joué un rôle important dans le développement des jeux vidéo dans les années 70. On peut voir dans le personnage de David une parabole sur l’irresponsabilité de certains joueurs qui sous-estiment la portée de ce qui se passe dans les jeux vidéo qu’ils pratiquent, et un avertissement, sujet souvent abordé au cinéma, sur les dangers d’une société où l’ordinateur contrôle tout. La scène d'ouverture du film indique clairement que ce thème sera traité, puisqu'on y voit les membres les plus influents de l'Etat-Major américain décider en réunion que le programme WOPR, pour être efficace, doit pouvoir remplir sa mission sans que l'Homme puisse le stopper (en découle sa suppression de toutes ses procédures d'arrêt d'urgence, ce qui permet au reste du scénario de ne pas trop sombrer dans l'illogisme). John Badham oblige, tout ceci se termine bien, et Matthew Broderick, dont c’est le premier rôle au cinéma, restera après ce film un des adolescents préférés des Américains, au point d’incarner un personnage à 90% identique dans Ferris Bueller's Day Off. Nightmares (En plein cauchemar) - 1983 De Joseph Sargent, avec Emilio Estevez, Lance Henricksen. Nightmares est un film fantastique divisé en 4 segments indépendants, comme il s’en est produits beaucoup dans les années 80, sauf que cette fois, le lien entre les différentes histoires racontées est plus que ténu (elles sont simplement toutes voulues effrayantes comme des cauchemars). Le réalisateur, Joseph Sargent, a connu une carrière en dents de scie, dont le sommet est The Taking of Pelham 123 (Les Pirates du Métro) (1974), un excellent thriller avec Walter Matthau. Pour ce qui est de ces Nightmares, qui semblent fortement inspirés par la série Twilight Zone, intéressons nous au deuxième segment, intitulé The Bishop of Battle. JJ.Coley (Emilio Estevez) est un adolescent typiquement eighties, qui porte un pull sans manche et un walkman vissé sur la tête. C’est aussi un as pour les jeux d’arcade, et il s’adonne par moments à l’arnaque au billard pour financer sa passion. Dans sa salle d’arcade http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 4 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 favorite, un jeu intitulé The Bishop of Battle lui resiste. Comme tous les joueurs du coin, il ne parvient pas à franchir le 12e niveau, alors que, selon les rumeurs, le jeu en comporte 13. Après s’être fait expulser par le patron de la salle d’arcade à l’heure de la fermeture, il essuie la colère de ses parents en rentrant chez lui suite à un bulletin scolaire peu reluisant. Obsédé par le jeu, et n’ayant pas grand chose à perdre, il rompt le couvre feu imposé par ses parents, s’échappe de sa chambre par la fenêtre, comme on le fait toujours dans les films Américains, et entre par effraction dans la salle d’arcade pour en finir avec le Bishop. Comme on est dans un film fantastique, on se doute que ce fameux 13e niveau cache quelque chose de maléfique. En fait, lorsqu’il y arrive, JJ se retrouve confronté à une puissance diabolique, qui symbolise peut-être ses propres démons, et met vraiment sa vie en jeu dans la partie. Que doit on voir dans cette courte digression horrifique sur le thème de Tron ? Pas grand chose, sinon le travail d’un scénariste (Jeffrey Boam, célèbre à Hollywood) peu inspiré. Le principal charme de la chose réside surtout dans les graphismes vectoriels bien vintage du jeu en question, et la présence d’un Emilio Estevez (fils de Martin Sheen, et frère de Charlie Sheen) débutant. Evidemment, se passionner pour un jeu vidéo au point de ne plus penser à autre chose, de ne plus travailler à l’école, de devenir associal, c’est un risque que peuvent courir certains adolescents, mais là, la chose est illustrée sans grande imagination et même sans conviction. The Last Starfighter - 1984 De Nick Castle (Dennis la Menace, et co-scénariste de New York 1997), avec Lance Guest (Les dents de la mer 4, Halloween 2, et l’épisode de X-files n°18 de la saison 2 en 1993) C’est l’histoire d’Alex Rogan, un jeune Américain qui vit dans un camping familial d’un coin perdu des Etats Unis. Il fait l’admiration de tous les jeunes du camping car il détient tous les meilleurs scores du jeu vidéo Starfighter, la seule vraie distraction que l’on peut trouver dans le coin. Lorsqu’il parvient enfin a terminer le jeu, un alien vient http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 5 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 à sa rencontre pour lui proposer d’empêcher l’invasion de la galaxie par d’autres méchants aliens. La borne d’arcade, n’était en fait qu’un moyen de sélectionner un ou des humains ayant les réflexes suffisants pour combattre dans un vrai combat spatial. Comme il s’ennuie à mourir, Alex accepte et bien sûr réussit à contrer l’invasion grâce à ses talents de gamer. Pour l’époque, le film contenait des effets spéciaux tout a fait honorables (C’est d’ailleurs, juste après Tron, le deuxième film utilisant de véritables images de synthèses). De plus, l’idée de base étant très intéressante, il aurait été difficile d’en faire un nanar total (sauf peut-être si on l’avait confiée a Spielberg, mais à l’époque il faisait encore des bons films) Bref, c’est un film divertissant qui disserte sur l’utilisation des compétences d’un gamer pour sauver le monde (oui, parce que pour trouver un job ou pour payer ses impôts ça ne sert a rien, mais là je ne vous apprends rien). L’intérêt provient essentiellement du fait que pour la première fois dans l’histoire du cinéma, on est en présence d’un jeune passionné de jeux vidéo qui sert à quelque chose ! Pour résumer, je dirais que si l’idée n’avait pas été mise au service d’un film a petit budget et Américain, de surcroît, il y avait matière à développer des scénarii intéressants. Malgré tout, le résultat est divertissant, et on pardonnera les faiblesses de réalisation en tenant compte du risques que présentait l’idée de départ et la fraîcheur de celle-ci. A noter qu’une rumeur prétendit qu’Atari avait financé le film. Elle s’explique par la publicité pour le jeu VCS adapté du film qui figure dans le générique final. Brainscan - 1994 De John Flynn, avec Edward Furlong, Frank Langella http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 6 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 Andrew Kevin Walker est un scénariste surdoué (Seven, 8mm, Sleepy Hollow) dont l’oeuvre dénonce avec force et sans concession la déliquescence du monde moderne. Flirtant souvent avec le conservatisme le plus nauséabond (voir 8mm et son final franchement dispensable), il s'efforce de soulever des questions brûlantes et sait mieux que personne en tirer des histoires imprévisibles et abouties sur le plan narratif. Brainscan est le premier de ses scénarii à avoir été porté à l’écran, par John Flynn, cinéaste spécialisé dans le thriller (Echec à l’organisation, Haute sécurité avec Stallone), dont c’est le premier essai en matière de fantastique. Le film traite des jeux vidéo par la biais d’une fable horrifique, et les montre d’un doigt moralisateur comme un des principaux facteurs favorisants, avec la musique et le cinéma, de la violence chez les jeunes. Michael (Edward Furlong) est un adolescent toumenté, peu intéressé par ses études, qui passe son temps à écouter du hard-rock, regarder des films d’horreur ou épier sa voisine avec une longue vue, quand il ne s’abrutit pas sur son ordinateur avec des jeux violents. Tout un programme. Sa dernière trouvaille en la matière, Brainscan, est un jeu hyperréaliste ou le Trickster, sorte de croquemitaine à la Freddy Krueger, l’invite à laisser ses pulsions meutrières l’envahir. En quête de sensations nouvelles, Michael va de plus en plus loin dans le jeu. Pendant ce temps, une série de meurtres sanguinaires secoue la http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 7 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 population de son village. Peu à peu, Michael commence à se demander s’il n’est pas lui même l’auteur des meurtres, sous influence directe du Trickster... Ce dernier, qui se rapproche visuellement d’un Keith Richards (à peine) zombifié (son apparence, lourde de sens, se situe donc entre la culture rock et celle des films d’horreur), fera quelques sorties dans le monde réel en cours de film, allant même jusqu’à dévorer le corps de Michael dans une scène de cauchemar à la symbolique poids-lourd. Les jeux vidéo sont ils violents ? Certes. Sont ils subversifs ? Au vu de certains titres (Soldier of Fortune, Kingpin, Grand Theft Auto, Carmageddon) on est en droit de le penser, mais il ne faudrait pas sous-estimer la capacité de discernement des joueurs, aussi jeunes soient-ils. De plus, ce que les ennemis des jeux vidéo oublient souvent, c’est justement qu’on y joue pour laisser un peu la réalité de côté et connaître des situations impensables au quotidien. Les censurer reviendrait à supprimer une possibilité de vivre l’interdit par procuration, sans conséquences matérielles directes. Peut-être certains seraient-ils alors tentés de passer à l’acte... mais ce n'est certes pas ce que pensent Andrew Kevin Walker et John Flynn, qui se gardent bien par ailleurs d'étaler leur (très) éventuelle culture vidéoludique. Brainscan défend une thèse intéressante, mais qui mériterait une argumentation plus aboutie, et une mise en image plus neutre. Il s’agit d’un pur film d’horreur, du même genre que ceux qu’il dénonce, puisque les meutres sont bien gores, filmés sans aucun recul. Le Trickster, quant à lui, semble briguer une place dans la liste des monstres humanoïdes célèbres du fantastique, aux côtés de Michael Myers, Freddy Kruger ou Jason Vorhees. On a tout de même echappé au jeu vidéo inspiré du film (qui n’a guère brillé au box office et s’est http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 8 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 limité à une sortie vidéo en Europe malgré une présentation au festival Fantastic’Arts de Gerardmer). Par la suite, Andrew Kevin Walker se montrera encore plus réactionnaire dans 8 mm, même si mis entre les mains d’un metteur en scène appropriés (comme David Fincher ou Tim Burton), ses scénarios sont devenus d’une efficacité et d’une profondeur rares. On l’attend au tournant de son futur et fort prévisible passage à la réalisation. Le Cobaye - 1992 De Brett Leonard, avec Pierce Brosnan, Jeff Fahey. Le fantôme de Tron hante ce film qui, contrairement à son inspirateur, à remporté un énorme succès pour un budget initial relativement modeste. Le cobaye (The Lawnmower Man, soit « l’homme qui tond la pelouse ») s’inspire vaguement d’une courte nouvelle de Stephen King, si vaguement d’ailleurs que l’écrivain a exigé le retrait de son nom du générique. Jobe (Jeff Fahey) est un pelouses. Le docteur Angelo par l’armée, expérimente connecter un ordinateur à l’intelligence, et se propose http://www.grospixels.com/site/cine.php simple d’esprit qui vit de la tonte de (Pierce Brosnan), un scientifique employé un programme informatique visant à un cerveau humain pour en améliorer de tester son invention sur Jobe. Jobe Page 9 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 accepte, et le voilà parti pour un voyage dans un monde fantasmagorique, le CyberBoogie, où même la plus jolie fille du village saute au cou de CyberJobe, son double virtuel. Tout se passe bien, et le docteur Angelo constate que l’expérience semble rendre Jobe plus intelligent et sûr de lui. Peu à peu, l’expérience dérape. Jobe est devenu surdoué et se connecte tout seul à l’ordinateur, en cachette. A chaque séance, il devient plus intelligent, et acquiert le pouvoir d’influer sur la matière, pouvant ainsi désintégrer des êtres vivants par la force de sa volonté. Des idées de vengeance sur ceux qui l’ont humilié autrefois lui viennent, et sa soif de pouvoir est sans limite. Il est temps pour le Dr Angelo d’éliminer CyberJobe, quitte à ce que la pauvre Jobe (hem...pardon) y laisse la vie. La fin du film fait de CyberJobe une incarnation du mal absolu, désireux et capable de se répandre à tous les systèmes informatiques de la planète pour accroître son pouvoir. On a beaucoup parlé du Cobaye, en raison de ses images de synthèses très impressionnantes (réalisées entre autres par les Angel Studios au moyen d’un logiciel nommé Scenix), en grande quantité, et totalement générées par ordinateur, contrairement à celles de Tron. Lorsque Jeff Fahey apparaît sous la forme d’un personnage robotique revêtant son visage, comme les personnages du film de Steven Lisberger, c’est cette fois une animation en motion capture que l’on voit (et pas un trucage traditionnel), même si les décors ne sont souvent guère plus évolués. C’est aussi le film qui a révélé Pierce Brosnan au grand public. Les jeux vidéo n’y sont directement évoqués qu’au cours d’une ou deux scènes, mais le visuel des séquences se déroulant dans le CyberBoogie s’en inspirent grandement. On retiendra surtout ce film pour son succès commercial (par opposition à Tron et The Last Starfighter), qui prouve que la période de sa sortie trouve enfin un public preneur de type d’imagerie synthétique. Les jeux vidéo, qui ont déjà à l’époque un succès considérable, ne sont certainement pas étrangers à la chose, et on ne tardera plus à voir apparaître les gros hits du « Silicon Graphics Cinema » que sont Toy Story et Antz. Une suite, Le Cobaye 2 – Cyberspace, a tenté de poursuivre l’expérience, en vain. Nirvana - 1997 http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 10 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 De Gabriele Seigner Salvatores, avec Christophe Lambert, Emmanuelle Notre totof international est un concepteur de jeux vidéo très connu et recherché qui met la main à la pâte pour sauver son jeu infecté par un méchant virus ! Attention, pas le virus tout bête qui fait passer l'écran de votre PC à la couleur azur profond, (selon nos sources tenant à rester secrète le virus précédemment cité proviendrait de Redmond aux USA) mais une bébette qui donne vie et conscience au caractère principal du jeu (heureusement que ce n'était pas Lara Croft...), et veut en finir avec son monde virtuel... Voila, le hic c'est que le héros ne veux pas de Prozac mais une solution plus radicale que nous appellerons débrancher la prise. Depuis que son amour est partie en fumée lors du dernier opus en date du jeu dont il est le héros, le vide dans son coeur est plus grand que le plus profond des abîmes... Donc, forcément, il n'a pas trop envie de sauver le monde (et tous ceux qui ont déjà subi une rupture aussi radicale le comprendront aussi) http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 11 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 Voila pour l'histoire que je trouve plutôt sympa... par contre le film....... Nirvana n'est pas réalisé, comme on pourrait logiquement s'y attendre, en images de synthèse mais plutôt à la façon d'un jeu en FMV (voir l'excellentissime article sur la série des Gabriel Knight si vous ne savez pas ce que c'est), vue à la première personne et tout le tintouin... 1ére déception... Pour ce qui est de Christophe(r) Lambert, je trouve que depuis Face à Face il joue comme une pantoufle, mais ceci n'est qu'un avis personnel que je partage avec vous en ayant au préalable mis mon armure rutilante de preux chevalier (celle avec le heaume qui protège bien la tête vous pouvez y aller...)... Bon, pour conclure le souvenir lointain et de surcroît loin d'être impérissable de ce film, je dirais que cela peut être agréable à voir si l'on ne s'attend pas à un film sur les jeux vidéo, car là on parle plutôt de la philosophie de manipulation du personnage qui lui aussi peut penser et est un être vivant qui souffre et... Bon en bref c'est à voir, car les idées sont sympa mais je réitére, tout comme pour Existenz (qui ressemble beaucoup à Nirvana soit dit en passant) je n'ai pas accroché.... Existenz – 1999 De David Cronenberg, avec Jennifer Jason Leigh et Jude Law Avec Existenz, David Cronenberg s'attaque aux thèmes des jeux vidéo, du virtuel avec son style si particulier. On y retrouve tous les ingrédients qui on fait la renommée du cinéaste canadien : altération de la réalité, obsession de la mutation du corps, des biotechnologies, sexualité trouble.... Mais à l'inverse de ses précédents films, http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 12 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 Cronenberg y apporte une certaine légèreté, une insouciance bref une approche ludique qui à contribué à la réputation de film "mineur". Mais un film est-il mineur parce que le ton y est plus ludique et drôle alors même qu'il est très réussi ? Allegra est la conceptrice d’un nouveau genre de jeu, Existenz, qui jette le joueur en plein cœur de la réalité du jeu. Lors de la présentation de sa création, Allegra échappe à une tentative d’assassinat. Elle fuit avec un stagiaire en marketing,Ted Pikul, qu'elle prend pour son garde du corps emportant avec elle son pod contenant l'unique exemplaire d'Existenz, bien déterminée à replonger dans le jeu avec Ted. Le film n'est pas un prétexte à des effets spéciaux délirants comme certains film qui ont voulu recréer l'univers des jeux-vidéo. Bien au contraire David Cronenberg avec son sens de la mise en scène et de l'économie de moyen parvient à recréer un univers virtuel très cohérent sans jamais faire de référence à la technologie vidéo. Cependant l'ambiance d'un virtuel ludique est très réussie. En effet on y retrouve quelques gimmicks que les habitués de jeux d'aventures connaissent bien, des personnages qui répètent les mêmes textes, des mots qui déclenchent certains évènements et font avancer le jeu, des indices devant susciter l'intérêt du joueur, bref des petites références au gameplay des jeux d'aventures sont bien présents dans l'intrigue. Allegra et Ted Pikul se retrouvent plongés alternativement dans l'univers virtuel et le monde réel, essayant d'échapper à leurs meurtriers poursuivants et avançant dans l'intrigue du jeu.Très vite, à l'instar de Ted Pikul, le spectateur est désorienté : où commence le jeu et où se finit la réalité ? http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 13 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 David Cronenberg Quand aux futures consoles imaginées par cronenberg, il s'agit de "pod" en chair flasque à moitié biologique qui une fois reliés par une sorte de cordon ombilical au "gameport" du joueur (à la base de la moelle épinière) lui permettent de se plonger dans un univers virtuel. La console devenant bien plus qu'un simple objet, un véritable petit animal dont l'utilisateur doit prendre extrêmement soin. Les joueurs deviennent "accros" au monde virtuel où ils vivent des expériences plus intense que leur existence réelle..... Un futur lointain ? Existenz présente donc une réflexion originale et ludique des mondes virtuels issues des jeux vidéo. Gamer – 2001 De Zack Fishman, avec Said Taghmaoui, Arielle Dombasles La contribution Française au genre... Zack Fishman s’appelle en réalité Patrick Lévy, mais c’est le pseudo qu’il utilise en tant que gamer, alors il l’a repris pour réaliser ce film qui se propose de décrire le monde des jeux vidéo d’aujourd’hui sur le ton du divertissement tout public, approche bancale dont le cinéma français abuse lorsqu'il s'agit d'oeuvrer dans le film de genre. http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 14 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 Tony (Said Taghmaoui) est un jeune beur qui parle en verlan, adore les jeux vidéo et effectue quelques menus larcins pour le compte d’un certain Albert, mais il ne faut pas lui en vouloir, car les jeux vidéo lui ont certainement fait perdre la notion de réalité. Un soir, il est arrêté pendant un braquage avec son ami Rico, et il écope de huit mois de prison. Il met à profit cette période d’enfermement pour réfléchir à un concept révolutionnaire de jeu vidéo. A sa sortie, il propose l’idée à un éditeur représenté par la très caricaturale Valérie Fisher (Arielle Dombasle). Celle-ci a bien sûr l’intention de lui faucher son idée et de la faire fructifier sans qu’il en tire aucun bénéfice... Gamer est un pur produit marketing, calibré, fait par et pour des fans de jeux vidéo. Les scènes d’actions sont filmées à la manière des poursuites et des bastons telles qu’on peut les observer sur l’écran lors d’un partie de Driver ou Soul Calibur (une idée qui, hors-contexte et uniquement dans le cas des combats, s'avèrera beaucoup plus payante dans Le Pacte des Loups de Christophe Gans), et le film comporte son lot d’images de synthèses de bonne facture réalisées par le studio Mc Guff Images (Les Visiteurs, Doberman). On regrettera simplement que la vision de cet univers qui est ici proposée se limite à celle qu’en ont les plus fanatiques des joueurs (et encore, on se demande s’il en existe qui le soient à ce point). Les jeux vidéo ne sont que ce que l’on peut en observer sur une partie limitée du catalogue Playstation 1ère génération, les éditeurs de jeux sont des gros pleins de frics qui se fichent de leurs clients et des développeurs….On évitera de s’attarder sur le fait que le personnage principal semble sorti d’une célèbre émission de marionnettes satirique. Le marketing à la Française étant ce qu’il est, Gamer fut un bide complet à sa sortie en salle. Autant pour ceux qui attendent une évocation intéressante de l’univers des jeux vidéo dans un film bien de chez nous. Avalon - 2001 De Mamuro Oshii, avec Malgorzata Foremniak et Wladyslaw Kowalski Dans un futur proche, Avalon est le nom d’un jeu illégal qui permet à beaucoup d’échapper temporairement à une vie sans avenir dans une ville minable. Certains joueurs arrivent même à subsister grâce à http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 15 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 l’argent gagné lors des parties. Face à l’hyper réalisme d’Avalon, il arrive que lorsqu’un joueur meure dans le jeu, son esprit ne le supporte pas et son cerveau s’en trouve détruit. On les appelle les non-revenus... Ash est une joueuse très douée, d’autant qu’elle joue toujours en solo alors que la plupart forment des équipes pour réussir les différentes missions du jeu. Un jour, elle apprend l’existence d’un niveau caché, particulièrement dangereux, et dont personne n’a jamais pu « revenir », la classe special A ou "classe réelle". Malgré ce que pas mal de personnes ont cru au départ –notamment à cause d’une bande annonce très rythmée montrant beaucoup de combats- Avalon n’est pas du tout un film à l’action soutenue. Et si dans un premier temps, on peut penser que le rythme lent est incompatible avec l’univers souvent sans temps mort d’un jeu vidéo, il est dans le cas présent parfaitement adapté au sujet : les longs plans fixes qui parsèment le film n’arrivent qu’en dehors du jeu. On sent que les joueurs s’ennuient en dehors de leur monde virtuel, tout est fade, flou, les scènes dans la vraie vie semblent se répéter, même les paroles de la chanson que l’on peut entendre quand le personnage est hors du jeu ne sont qu’une ode à Avalon (l’île de légende). Précisons quand même que si cette vision de la vie des joueurs que dépeint Oshii semble assez pessimiste de prime abord, elle se justifie par l’histoire et n’est donc pas moralisatrice. Les allusions au monde du jeu vidéo sont nombreuses et amenées de manière naturelle (on évite de lourdes explications inutiles) : le film commence sur le chargement d’une map style nid d’abeilles, à la façon des wargames. Les joueurs ont des points d’expérience, ils sont mages, voleurs, guerriers, forment des équipes ou jouent en solo, etc. Autant de codes que tout joueur connaît bien et que tout néophyte peut assimiler assez facilement. Les effets spéciaux sont très nombreux (la quasi totalité des scènes en est pourvue) mais ils se font aisément oublier, il n’y a pas de surenchère visuelle et tout tourne autour du sujet initial. http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 16 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 Autrement dit nous sommes en présence d’un film qui n’a pas été réalisé uniquement pour des fans de pixels, et on peut tout à fait l’adorer (ou le détester), et ce indépendamment du fait que l’on soit ou non un dingue de Jeux vidéo. Oshii utilise cet univers comme un instrument pour raconter une vraie histoire sans pour autant reléguer le jeu vidéo à un simple prétexte. Ce film est, de ce point de vue du moins, l’un des plus réussis sur le sujet. Côté défauts, on parle souvent de l'effet "photoshop" du filtre sépia appliqué au film en post production, qui fausse les images. Mais en y réfléchissant on peut aussi voir le fait que cette imperfection apparait surtout dans Avalon (le jeu décrit dans le film) ou ce qui s'y référencie, et que l'effet "filtre typique d'un ordinateur" se justifie de lui-même, sauf dans la "classe réelle", où l'effet sépia a totalement disparu. Quant à l'aspect pédant du film, et bien franchement Avalon n'est pas plus prétencieux que l'autre oeuvre connue d'Oshii, Ghost in the Shell (pas moins non plus, remarquez). L'auteur continue son exploration des sciencefictionesques rapports entre les humains et les non humains (robots ou personnages virtuels) en préférant systématiquement la seconde catégorie, et son chien, aussi. Resurrection of the Little Match Girl - 2002 (alias Sung nyang pal yi so nyeo yi jae rim) De Sung Woo http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 17 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 < Pas de descripstion pour le moment > Conclusion Au vu de cette anthologie de films dont la qualité d'ensemble est discutable, il apparait que les jeux vidéo ne sont pas porteurs de concepts cinématographiques révolutionnaires. Même David Cronenberg s'est fendu d'une oeuvre mineure (dans sa filmographie) en abordant le thème, et les autres titres énumérés sont, inutile de l'expliquer vu leur renommée minime, anecdotiques. Le problème résiste pour l'instant à tous ces réalisateurs et scénaristes pourtant très compétents : comment concilier l'aspect ludique, voire futile, des jeux vidéo, et l'ambition d'un scénario dont on ne veut pas qu'il fasse fuir les amateurs de jeux vidéo (premier public visé le plus souvent), ni les amateurs de pur divertissement. Comment se conformer à la conception créative d'un jeu vidéo, basée sur l'évasion et l'irréalité, tout en proposant une histoire et des personnages suffisamment crédibles, auxquels le spectateur puisse s'identifier. La question reste posée... Cliquez ici pour réagir à cet article sur le forum Votre avis nous intéresse http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 18 sur 19 Grospixels 064/03/Sunday 10h40 Aucun avis exprimé sur cet article http://www.grospixels.com/site/cine.php Page 19 sur 19
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