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Volume 110 Supplé ment 1 Juillet 2010 ISSN 0020-7292 GYNECOLOGY OBSTETRICS International Journal of Accès Universel à la Santé Reproductive : Les Opportunités pour Prévenir les Avortements à Risque et Combler les Lacunes Critiques en la Matière Initiative de la FIGO pour la Prevention des Avortements à Risque Official publication of FIGO The International Federation of Gynecology and Obstetrics Editeurs : Anibal Faúndes et Dorothy Shaw International Federation of Gynecology and Obstetrics (FIGO) Officers President: Vice-President: President-Elect: Past-President: Honorary Treasurer: Honorary Secretary: G. Serour (Egypt) T. Maruo (Japan) S. Arulkumaran (UK) D. Shaw (Canada) W. Holzgreve (Germany) I. Fraser (Australia) FIGO Chief Executive H. Rushwan (Sudan/UK) Executive Board Argentina Australia & New Zealand Brazil Canada Chile China Costa Rica Finland N.C. Garello C. Tippett N.R. de Melo A.B. Lalonde E. Suarez Pacheco J. Lang G.M. Larios S.E. Grénman France Germany Ghana Italy Japan Lebanon Malaysia Mexico B. Carbonne W. Jonat E. Yao Kwawukume F. Petraglia K. Ochiai A. Adra A.A. Yahya E.C. Morales Palestine Paraguay South Africa Spain Taiwan Turkey United Kingdom Venezuela S.S. Jaber A. Acosta A.B. Koller J. Bajo Arenas H.-D. Tsai I.M. Itil T. Falconer R. Perez D’Gregorio International Editions and Collaborations IJGO India Editor-in-Chief: Editorial Office: E-mail: IJGO China Editor-in-Chief: E-mail: Dr Rohit V. Bhatt ([email protected]) Medical Communication Network A-39, South Extension–2 New Delhi 110 049, India [email protected] Dr Zhenyu Zhang Department of Ob/Gyn Chaoyang Hospital No. 8 Baijiazhung Rd Chaoyang District Beijing, 100020 China [email protected] Giornale Italiano di Ostetricia e Ginecologia Scientific Editor: Dr A.R. Genazzani Managing Editor: Andrea Salvati Editorial Office: CIC Edizioni Internazionali s.r.l, Corso Trieste 42, 00198 Rome, Italy E-mail: [email protected] For information about FIGO: The Secretariat of FIGO is at FIGO House, Suite 3, Waterloo Court, 10 Theed Street, London, SE1 8ST UK. Tel: +44 20 7928-1166 Fax: +44 20 7928-7099 E-mail: [email protected] Website: www.figo.org All enquiries concerning FIGO may be sent to the Honorary Secretary at that address. Volume 110, Supplément 1 (2010) Accès Universel à la Santé Reproductive : Les Opportunités pour Prévenir les Avortements à Risque et Combler les Lacunes Critiques en la Matière – Initiative de la FIGO pour la Prévention des Avortements à Risque Editeurs : Anibal Faúndes Dorothy Shaw Amsterdam • Boston • London • New York • Oxford • Paris • Philadelphia • San Diego • St. Louis International Journal of GYNECOLOGY & OBSTETRICS Editor: T. Johnson (USA) Editor Emeritus: J. Sciarra (USA) Associate Editor: W. Holzgreve (Germany) P. Serafini (Brazil) M. Hammoud (USA) Managing Editor: C. Addington (UK) Honorary Editor: H. Kaminetzky (USA) Honorary Associate Editor: L. Hamberger (Sweden) Associate Editors Symposia and Supplements: G. Benagiano (Italy) Ethical and Legal Issues in Reproductive Health: R. Cook (Canada) B. Dickens (Canada) Averting Maternal Death and Disability Program: J. Fortney (USA) FIGO Staging of Gynecologic Cancer: S. Pecorelli (Italy) Contemporary Issues in Women’s Health: R. Adanu (Ghana) Evidence Based Obstetrics and Gynecology: L. Keith (USA) Surgery and Technology: A. Advincula (USA) D. Fenner (USA) K. Reynolds (USA) Statistical Consultant: A. Vahratian (USA) Editorial Office: FIGO Secretariat, FIGO House Suite 3 - Waterloo Court, 10 Theed Street, London, SE1 8ST, UK Tel: +44 20 7928 1166 Fax: +44 20 7928 7099 E-mail: [email protected] SOMMAIRE Volume 110, Supplément 1 Juillet 2010 EDITORIAL A. Faúndes, D. Shaw Brésil, Canada Accès universel à la santé reproductive : les opportunités pour prévenir les avortements à risque et combler les lacunes critiques en la matière 1 Pour citer cet article, utilisez le titre en anglais avec sa référence originale : Faúndes A, Shaw D. Universal access to reproductive health : Opportunities to prevent unsafe abortion and address related critical gaps. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S1–2. D. Shaw Canada Initiative de la FIGO pour la prévention des avortements à risque 3 L’avortement à risque est une cause importante mais négligée de mortalité maternelle. Une initiative internationale de prévention a été entreprise, avec la mise en œuvre de diverses interventions au travers de plans d’action collaborateurs à l’échelle nationale. Pour citer cet article, utilisez le titre en anglais avec sa référence originale : Shaw D. The FIGO initiative for the prevention of unsafe abortion. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S17–9. R.J.I. Leke, M. Padilla de Gil, L. Távara, A. Faúndes Cameroun, El Salvador, Pérou, Brésil Groupe de travail de la FIGO sur la prévention des avortements à risque : mandat et déroulement 6 Le mandat du groupe de travail de la FIGO consiste à réduire les avortements à risque en limitant les grossesses non désirées et en améliorant l’accès à des services d’avortement sans risque et à des soins après avortement. Pour citer cet article, utilisez le titre en anglais avec sa référence originale : Leke RJI, Padilla de Gil M, Távara L, Faúndes A. The FIGO Working Group on the Prevention of Unsafe Abortion: Mandate and process for achievement. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S20–4. F. Mirembe, J. Karanja, E. Osman Hassan, A. Faúndes Ouganda, Kenya, Egypte, Brésil Objectifs et activités proposés par les pays dans sept régions du monde pour la prévention des avortements à risque 11 Les buts et les objectifs des plans d’action nationaux sont appropriés pour atteindre l’objectif de réduire les avortements à risque et pour en améliorer les conséquences. Pour citer cet article, utilisez le titre en anglais avec sa référence originale : Mirembe F, Karanja J, Osman Hassan E, Faúndes A. Goals and activities proposed by countries in seven regions of the world toward prevention of unsafe abortion. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S25–9. S. Zaidi, E. Osman Hassan, S. Hodorogea, R.J.I. Leke, L. Távara, M. Padilla de Gil Pakistan, Egypte, République de Moldova, Cameroun, Pérou, El Salvador Organisations internationales et ONG : un exemple de collaboration internationale pour améliorer la santé des femmes par la prévention des avortements à risque S. Hodorogea, R. Comendant République de Moldova Prévention des avortements à risque dans les pays d’Europe Centrale et de l’Est et d’Asie Centrale 16 La collaboration entre les sociétés membres de la FIGO, les ministères de la santé et les organisations internationales a joué un rôle essentiel pour contribuer à prévenir les avortements à risque et leurs conséquences. Pour citer cet article, utilisez le titre en anglais avec sa référence originale : Zaidi S, Osman Hassan E, Hodorogea S, Leke R, Tavara L, Padilla de Gil M. International organizations and NGOs: An example of international collaboration to improve women’s health by preventing unsafe abortion. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Supp 1):S30–3. Des efforts collaborateurs importants des gouvernements, des associations professionnelles et de donateurs internationaux sont nécessaires pour réduire le nombre et les conséquences des grossesses non désirées en Europe Centrale et de l’Est et en Asie Centrale. Pour citer cet article, utilisez le titre en anglais avec sa référence originale : Hodorogea S, Comendant R. Prevention of unsafe abortion in countries of Central Eastern Europe and Central Asia. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Supp 1):S34–7. 20 A. Faúndes, S. Zaidi Brésil, Pakistan Prévention des avortements à risque : analyse de la situation actuelle et tâche à venir Le niveau de mise en œuvre des plans d’action dans chaque pays a été évalué et les obstacles aux progrès ainsi que les facteurs facilitants ont été identifiés et sont désormais utilisés pour guider les activités futures. Pour citer cet article, utilisez le titre en anglais avec sa référence originale : Faúndes A, Zaidi S. Prevention of unsafe abortion: Analysis of the current situation and the task ahead. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S38–42. 24 International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S1–S2 (Traduction) 1 EDITORIAL Accès universel à la santé reproductive : les opportunités pour prévenir les avortements à risque et combler les lacunes critiques en la matière Anibal Faúndes a , Dorothy Shaw b, * a b Investigateur principal, Centre de recherche sur la santé reproductive de Campinas (CEMICAMP), Campinas, Sao Paolo, Brésil Professeur clinique, Département de gynécologie/obstétrique, Université de Colombie britannique, Vancouver, Colombie Britannique, Canada Lorsque les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ont été adoptés en 2000, ils ont omis d’inclure des cibles pour l’accès universel à la santé reproductive, bien que cela ait été formulé et convenu lors de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD), qui s’était tenue au Caire en 1994, et dans le Programme d’action de la CIPD [1]. Heureusement, de nombreux gouvernements, organisations non gouvernementales (ONG) et autres organisations, dont la Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique (FIGO), ont reconnu cette omission et commencé à appeler à un engagement accru, politique et financier, envers les services de santé reproductive. Les OMD sont tous reliés les uns aux autres, mais 3 d’entre eux, les OMD 4, 5 et 6, sont reconnus comme étant spécifiques à la santé, et initialement l’OMD 5 était de réduire la mortalité maternelle de trois-quarts entre 1990 et 2015 [2]. Ses indicateurs étaient le ratio de mortalité maternelle et la proportion de naissances assistées par un personnel qualifié. Sur la base des preuves existantes, les obstétriciens, gynécologues et autres experts en santé avaient bien conscience que cette réduction de la mortalité maternelle était impossible à atteindre d’ici à 2015 sans régler d’autres questions liées, comme les besoins non satisfaits de contraception et la santé reproductive des adolescents. En outre, le VIH/SIDA en Afrique subsaharienne est devenu un contributeur majeur à la mortalité maternelle en plus de la mortalité infantile par transmission verticale, reliant dès lors entre eux tous les OMD en matière de santé. Après des années de pression de la communauté mondiale, l’Assemblée Générale des Nations Unies de 2006 a finalement accepté la cible visant à assurer l’accès universel à la santé reproductive d’ici 2015 comme élément supplémentaire de l’OMD 5, également connu sous le nom de cible 5b. Les indicateurs pour la cible 5b incluent le taux de prévalence de la contraception ; le taux de natalité chez les adolescentes ; le taux de couverture des soins prénatals (au moins une visite et au moins 4 visites) ; et les besoins non satisfaits en planification familiale [3]. L’avortement à risque est un problème qui se limite presque entièrement aux femmes les plus marginalisées du monde et qui a été la cause de mortalité maternelle la plus négligée alors qu’elle est responsable d’au moins 13 % des décès [4,5]. On estime par ailleurs * Auteur correspondant: Dorothy Shaw, MBChB, FRCSC, Professeur clinique, Département de gynécologie/obstétrique, Université de Colombie britannique, Vancouver, Colombie Britannique, Canada. Tel. : +1 604 822 5821, fax : +1 604 822 6061. Adresse e-mail: [email protected] (D. Shaw). à 5 millions le nombre de femmes qui sont hospitalisées chaque année pour le traitement des complications des avortements, telles que les hémorragies et les septicémies [4,5]. Au cours du triennium de la FIGO qui s’est achevé lors du XIXe congrès mondial de la FIGO en 2009, une Initiative pour prévenir les avortements à risque et leurs conséquences a été approuvée par le comité exécutif de la FIGO lors d’un symposium effectuée en 2007, à l’initiative du président de la FIGO. Le groupe de travail et les termes de référence ont été décidés et Anibal Faúndes a été désigné, à l’unanimité du comité exécutif de la FIGO, comme président du groupe de travail. L’Initiative a attiré de nombreuses agences collaboratives à l’échelle internationale et nationale pour soutenir les plans d’action mis en œuvre dans les pays des associations membres de la FIGO ou dans les territoires alignés avec les gouvernements nationaux. Reconnaissant la contribution des avortements à risque à la mortalité maternelle et leur relation avec d’autres lacunes critiques identifiées, un atelier pré-congrès de l’Alliance mondiale pour la santé des femmes s’est tenu et ses membres ont convenu que les cibles supplémentaires pour l’OMD 5 devraient fournir aux experts internationaux et aux gynécologues/obstétriciens un contexte de discussion approprié sur la manière dont ils pourraient identifier puis combler les lacunes critiques dans l’accès universel à la santé reproductive (OMD 5b). Il s’agirait dans ce cas d’ajouter les thèmes importants que sont la santé sexuelle et reproductive des adolescents ainsi que les services contre le VIH et les services de santé sexuelle et reproductive à la prévention des avortements à risque, avec discussion des domaines de préoccupation qui se recoupent lors de l’atelier pré-congrès. Le rapport de l’atelier pré-congrès triennal de la FIGO a toujours été publié afin de diffuser les recommandations importantes des groupes de travail d’experts de l’Alliance mondiale pour la santé des femmes, coprésidés par l’Organisation Mondiale de la Santé et la FIGO. Le rapport de l’atelier pré-congrès élaboré par Mbizvo et Zaidi, publié dans ce Supplément, a été adopté par l’Assemblée Générale de la FIGO en octobre 2009. Ce Supplément saisit également l’occasion de présenter l’Initiative majeure de la FIGO pour la prévention des avortements à risque et de leurs conséquences, lancée en 2007 et financée par un généreux donneur, en associant la large discussion conduite par l’Alliance mondiale pour la santé des femmes lors de son atelier pré-congrès et les présentations du XIXe congrès de la FIGO axées plus spécifiquement sur les plans d’action à l’échelle nationale et les réalisations de l’Initiative acquises à ce jour. Les recommandations de l’atelier pré-congrès appuient clairement les approches actuelles qui établissent des liens © 2010 Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique. Publié par Elsevier Ireland Ltd. Tous droits réservés. 2 A. Faúndes, D. Shaw / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S1–S2 (Traduction) puissants entre la santé reproductive et les interventions contre le VIH et prennent en compte le contexte plus général de la vie des jeunes femmes et jeunes filles désavantagées par leur sexe. Lors du XIXe congrès de la FIGO, une déclaration commune de la FIGO, de l’Association internationale de pédiatrie (IPA) et de la Confédération internationale des sages-femmes (ICM) sur la santé reproductive des adolescents et la grossesse adolescente a été rendue publique lors d’une conférence de presse, venant compléter l’atelier pré-congrès [6]. Les contributions du groupe de travail sur la prévention des avortements à risque sont à ce stade encourageantes malgré des progrès quelque peu hétérogènes parmi les 43 sociétés membres participantes. Les plans d’action ont généralement inclus une amélioration de l’accès à la contraception, des soins post-avortement et une amélioration de l’accès à l’avortement dans les limites de la loi. La possibilité de partager les succès et les difficultés au travers d’ateliers régionaux a été clairement bénéfique, de même que les visites des coordinateurs régionaux aux projets nationaux. Il est remarquable de constater le degré de collaboration et de détermination de nos collègues qui sont souvent confrontés quotidiennement aux conséquences tragiques des avortements à risque et des besoins non satisfaits de contraception. Les rapports futurs de mise en œuvre des plans d’action seront essentiels pour comprendre les meilleures pratiques susceptibles de conduire au succès. Conflit d’intérêt Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêt à déclarer. Références [1] Summary of the ICPD Programme of Action. Available at: http://www.unfpa.org/ icpd/summary.cfm#intro. Last accessed March 14, 2010. [2] Millennium Development Goals. Available at: http://www.un.org/millenniumgoals/. Last accessed March 14, 2010. [3] United Nations. The Millennium Development Goals Report 2008. Available at: http://www.un.org/millenniumgoals/2008highlevel/pdf/newsroom/mdg %20reports/MDG_Report_2008_ENGLISH.pdf. last accessed March 14, 2010. [4] Guttmacher Institute. Facts on induced abortion worldwide, The Alan Guttmacher Institute and WHO, October 2009. Available at: http://www. guttmacher.org/pubs/fb_IAW.html. Last accessed December 29, 2009. [5] Sedgh G, Henshaw S, Singh S, Åhman E, Shah IH. Induced abortion: rates and trends worldwide. Lancet 2007;370:1338–45. [6] ICM, FIGO, IPA. Joint Statement on Adolescent Reproductive Health and Adolescent Pregnancy. Available at: http://www.figo.org/files/figo-corp/JT%20statement %20on%20Adolescents%20-%20Sept%202009.pdf. Accessed March 15, 2010. International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S17–S19 (Traduction) 3 Initiative de la FIGO pour la prévention des avortements à risque Dorothy Shaw * Département de Gynécologie-Obstétrique, Université de Colombie Britannique, Vancouver, Colombie Britannique, Canada I N F O S A R T I C L E Mots clés : Contraception Mortalité maternelle Santé reproductive Grossesse non planifiée/non désirée Avortement à risque R E S U M E L’avortement à risque est un problème de santé publique reconnu qui contribue de manière significative à la mortalité maternelle. Au moins 13 % de la mortalité maternelle sont dus aux avortements à risque, la plupart étant pratiqués chez des femmes pauvres et marginalisées. La Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique (FIGO) a lancé une initiative en 2007 pour prévenir les avortements à risque et leurs conséquences, en s’appuyant sur ses propres travaux réalisés pour d’autres causes majeures de mortalité maternelle. Un groupe de travail a été mis en place, avec des collaborateurs de nombreuses organisations internationales, et des termes de référence ont donné l’orientation du comité exécutif de la FIGO quant aux interventions possibles ayant fait leurs preuves. Au total, 54 associations membres de la FIGO, représentant près de la moitié des sociétés membres, ont demandé à participer à l’initiative, et 43 d’entre elles ont par la suite élaboré des plans d’action qui sont spécifiques à leur pays et font intervenir le gouvernement national et de multiples collaborateurs. Les gynécologues-obstétriciens ont démontré l’importance de l’initiative par un niveau d’engagement sans précédent dans les efforts pour réduire la mortalité et la morbidité maternelle dans le pays et par l’échange d’expériences au niveau régional. © 2010 Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique. Publié par Elsevier Ireland Ltd. Lors de mon discours inaugural de 2006 en tant que Présidente de la Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique (FIGO), parmi d’autres points importants, j’avais déclaré que la prévention de la mortalité maternelle due aux avortements à risque allait être l’une de mes priorités au cours de mes 3 années de présidence de la Fédération, une priorité sur laquelle je m’étais convaincue que la FIGO pouvait et devait travailler en collaboration avec ses associations membres [1]. J’avais pleinement conscience des sensibilités potentielles et de la nature controversée de cette question mais, au vu des preuves, c’était une démarche logique pour la FIGO, l’organisation constituée de médecins se consacrant aux soins des femmes enceintes, de se concentrer sur les interventions prioritaires connues pour réduire le poids de la mortalité maternelle. La FIGO a une longue histoire d’efforts consacrés à la réduction du poids de la mortalité maternelle dans le monde. Le président Mahmoud Fathalla avait mis les projecteurs sur les responsabilités sociales de la FIGO en 1997, avec l’Initiative pour une maternité sans risque, mise en œuvre dans 6 pays et soulignant ce rôle. Au cours des 3 années qui ont précédé ma désignation à la présidence de la FIGO, le nouveau comité de la FIGO pour une maternité sans risque et la santé du nouveau-né avait initié 12 autres projets pour sauver la vie des femmes et de leurs nourrissons. Par ailleurs, le président Acosta avait conduit une initiative pour la prévention * Auteur correspondant: Dorothy Shaw, MBChB, FRCSC, Professeur clinique, Département de gynécologie/obstétrique, Université de Colombie britannique, Vancouver, Colombie Britannique, Canada. Tel. : +1 604 822 5821, fax : +1 604 822 6061. Adresse e-mail: [email protected] (D. Shaw). de l’hémorragie du post-partum [2,3]. Tous ces efforts vont se poursuivre, en utilisant les preuves ainsi que les priorités nationales et les partenariats pour en assurer la durabilité. L’avortement à risque, problème de santé publique responsable d’au moins 13 % du demi-million de décès liés chaque année à la grossesse, est logiquement et naturellement venu s’ajouter, sur la base de preuves, aux principaux facteurs contributifs qui influencent la mortalité maternelle sur lesquels la FIGO concentre ses efforts [1,4– 6]. Chaque année, environ 46 millions d’avortements provoqués sont pratiqués dans le monde et près de 20 millions d’entre eux le sont dans des conditions à risque [4–6]. Parmi eux, 97 % sont pratiqués dans des pays à faibles ressources en Amérique Latine, en Afrique et en Asie du Centre-Sud. On estime à 68 000 le nombre de femmes qui meurent à la suite d’un avortement à risque et à 5 millions le nombre de femmes hospitalisées chaque année dans le monde pour le traitement des complications d’avortements, telles que les hémorragies et les septicémies [4–6]. L’avortement à risque est un problème qui se limite presque entièrement aux femmes les plus marginalisées du monde et qui a été la cause de mortalité maternelle la plus négligée [4–6]. Nombre de nos sociétés membres ont demandé le soutien de la FIGO dans leurs efforts pour prévenir cette tragédie, reconnaissant les coûts humains inacceptables et les coûts pour les systèmes de santé inutilement confrontés à la prise en charge de femmes très lourdement atteintes à la suite d’un avortement à risque qui aurait pu être évité. Un travail important a aussi été fait à l’échelle régionale sur l’avortement à risque au travers du comité de la FIGO sur les droits sexuels et reproductifs des femmes, avec des contributions de nos sociétés membres. Un atelier de la FIGO, tenu © 2010 Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique. Publié par Elsevier Ireland Ltd. Tous droits réservés. 4 D. Shaw / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S17–S19 (Traduction) à Pretoria en 2006, a fait de l’avortement à risque et du VIH/SIDA des priorités pour la région de l’Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud. Le rapport de cet atelier a été essentiel dans le résultat de la session spéciale de la Conférence des ministres de la santé de l’Union africaine qui s’est tenue au Mozambique en septembre 2006 et qui était axée sur l’accès universel aux services intégrés de santé en matière de sexualité et de reproduction en Afrique [1]. Lorsque les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ont été adoptés en 2000, ils ont omis d’inclure des objectifs pour l’accès universel à la santé reproductive. Heureusement, de nombreux gouvernements, organisations non gouvernementales et autres organisations, dont la FIGO, ont reconnu cette omission et commencé à appeler à un engagement accru, politique et financier, envers les services de santé reproductive. Après des années de pression de la communauté mondiale, l’Assemblée Générale des Nations Unies de 2006 a finalement accepté l’objectif visant à assurer l’accès universel à la santé reproductive comme élément supplémentaire de l’OMD 5, afin de réduire la mortalité maternelle des trois-quarts d’ici à 2015. Il a fallu 2 années de plus pour cela soit réellement formalisé et mis en œuvre [7]. En ce qui concerne les preuves, il a été clairement montré que les lois restrictives sur l’avortement augmentent la mortalité maternelle [6]. Les taux d’avortement les plus élevés sont enregistrés dans les pays sans accès légal à l’avortement et avec un accès limité à la contraception [6,8]. Les taux d’avortement les plus faibles du monde sont enregistrés dans des pays comme la Belgique où les jeunes gens sont éduqués, où il y a une éducation sexuelle complète à l’école et l’accès à des services de contraception et d’avortement gratuits ou bon marché [6,8]. Plusieurs interventions pour faire face au problème de l’avortement à risque et de ses complications sont bien connues. Il s’agit des interventions suivantes : (1) Prévention primaire : promotion de la contraception et de l’éducation à la sexualité pour réduire l’incidence des grossesses non désirées ; (2) Prévention secondaire : promotion de pratiques d’avortement sans risque pour réduire le recours à l’avortement à risque ; (3) Prévention tertiaire : soins après avortement et prise en charge des complications de l’avortement ; et (4) Prévention des avortements à répétition chez une même femme par la dispensation de conseils et de services en matière de contraception immédiatement après l’avortement. Si plusieurs pays à ressources élevées ont adopté ces méthodes pour obtenir des réductions significatives de la morbidité et de la mortalité maternelle attribuable aux avortements, de nombreux pays à ressources élevées et à faibles ressources sont loin d’avoir adopté ces interventions qui peuvent réduire le coût humain élevé des avortements à risque. Les gynécologues et les obstétriciens sont les acteurs majeurs de la décision d’adopter ou non ces stratégies et de la mise en œuvre des interventions clés. La FIGO compte un grand nombre de sociétés membres (124 en 2010) et elle a la capacité d’influencer les gynécologues et les obstétriciens pour qu’ils adoptent un comportement qui protège la santé et les droits des femmes. Compte tenu du tribut de souffrance et de mort que font payer aux femmes les avortements à risque, il est du devoir de la FIGO, comme de chacune de ses sociétés membres, de favoriser les interventions connues pour réduire ce problème. Peu après mon entrée en fonctions à la présidence de la FIGO, j’ai appelé à une retraite du comité exécutif de la FIGO afin de discuter et de prendre des décisions sur le travail de la Fédération au cours des 3 années de mon mandat. Au cours de cette réunion, il a été décidé de créer un groupe de travail pour traiter de la prévention des avortements à risque et de leurs conséquences. Des termes de référence pour le groupe de travail ont été proposés par les membres du comité sur la base des propositions et recommandations antérieures : • • • • • • • • • Comprendre dans quelle mesure les avortements à risque font courir aux femmes des pays/territoires membres de la FIGO des risques de santé ainsi que les facteurs influençant la politique et la délivrance de services qui doivent être pris en compte pour réduire la taille du problème ; Construire un consensus national et international pour surmonter les contraintes en proposant des méthodes ayant fait leurs preuves pour réduire le poids des avortements à risque ; Renforcer la sensibilisation des gynécologues-obstétriciens à leurs obligations éthiques afin d’accroître l’accès des femmes aux méthodes et aux solutions ayant fait leurs preuves pour réduire le poids des avortements à risque ; Développer des analyses de situations sur les avortements à risque dans les pays et territoires membres de la FIGO ; Organiser des ateliers nationaux afin d’élaborer des plans d’action pour réduire les avortements à risque sur la base des résultats des analyses de situations ; Organiser des ateliers régionaux afin de développer la collaboration entre pays et territoires ; Suivre la mise en œuvre des plans nationaux/régionaux pour réduire le poids des avortements à risque ; Identifier les domaines de collaboration et d’engagement potentiels entre les gynécologues-obstétriciens et d’autres acteurs de la société civile afin de promouvoir et de développer l’accès des femmes à des avortements sans risque et à des services après avortement ; et Elaborer, en consultation avec les organisations alliées telles que la Fédération internationale de la parenté planifiée (IPPF), la Confédération internationale des sages-femmes (ICM), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et l’Ipas, des déclarations, des papiers de position exposés de positionnement, des lignes directrices et des documents de politique sur les thèmes suivants : – Education et informations basées sur des preuves fournies aux femmes ; – Sensibilisation aux méthodes de contraception ayant fait leurs preuves (en collaboration avec d’autres associations professionnelles, telles que les associations de sages-femmes et d’infirmières) ; – Responsabilisation des femmes ; – Documentation et obtention de données sur l’avortement à risque propres à chaque pays, nécessaires pour mener des actions spécifiques dans les différents pays et territoires ; – Plaidoyer de la FIGO auprès des sociétés nationales et plaidoyer des sociétés nationales auprès de leurs décideurs locaux et de leurs communautés locales ; – Promotion d’une formation pré-service aux méthodes de prise en charge des avortements à risque et des complications des avortements à risque et décentralisation de ces procédures en direction des prestataires de niveau intermédiaire ; – Echange d’expériences sur l’avortement entre pays et territoires membres de la FIGO. Ce groupe de travail devrait être international, multiculturel et, si possible, pluridisciplinaire. Idéalement, ses membres devraient provenir de pays avec des expériences différentes en matière d’avortement, depuis des pays qui ont toujours eu une législation libérale en matière d’avortement jusqu’à des pays ayant toujours eu différentes formes de restrictions en matière d’avortement en passant par des pays ayant abandonné une législation restrictive pour une législation plus libérale. Cela encouragera l’échange d’informations et d’opinions au sein du groupe, tandis que le groupe devra encourager la diversité d’opinions en son sein. D. Shaw / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S17–S19 (Traduction) Les membres du comité ont recommandé d’inviter le professeur Anibal Faúndes, du Brésil, à présider le groupe de travail, sur la base de son expérience antérieure en tant que président du comité de la FIGO sur les droits sexuels et reproductifs des femmes. Son rôle devrait notamment être de contribuer à façonner les activités du groupe de travail et de participer à la préparation d’une proposition de projet à envoyer à un donateur pour obtenir un éventuel financement des activités du groupe. Le projet a été élaboré en étroite collaboration entre la présidence de la FIGO, le personnel de la FIGO et le président du groupe de travail. Le but du projet était de contribuer à la réduction de la mortalité et de la morbidité maternelle associée aux avortements à risque au travers de 3 mécanismes : la réduction des grossesses non planifiées/non désirées ; l’amélioration de l’accès à des services d’avortement sans risque (là où l’avortement est légal) ; et l’amélioration de la qualité et de l’accès aux soins après avortement (y compris la contraception après avortement), dans environ 50 pays sélectionnés où le problème des grossesses non planifiées et des avortements à risque est important. Le projet a été lancé en se guidant sur les termes de référence et en s’appuyant sur le réseau des sociétés de gynécologie-obstétrique affiliées à la FIGO, compte tenu notamment du rôle important que jouent les gynécologues et les obstétriciens pour identifier les problèmes cités ci-dessus et leurs solutions. En outre, la FIGO a recherché et obtenu la collaboration d’autres institutions ayant des objectifs et des actions à l’échelle mondiale similaires, telles que l’IPPF, l’OMS, l’UNFPA, l’Ipas, le Conseil de la population, EngenderHealth, parmi d’autres. Au niveau national, le projet a nécessité l’implication des ministères de la santé, rendue possible par les relations étroites existant entre les membres des sociétés de gynécologie-obstétrique et les agences gouvernementales. La première activité du projet a été une invitation de la présidente de la FIGO à toutes les sociétés membres à participer à cette initiative, en donnant la priorité aux pays avec un taux d’avortements provoqués de 30 pour 1000 femmes âgées de 15 à 44 ans ou un taux d’avortements à risque de 10 pour 1000 femmes. Cette lettre était également signée du directeur général de l’IPPF et elle a été envoyée à toutes les associations membres de l’IPPF pour leur demander de collaborer à cette initiative de la FIGO. A partir de là, le groupe de travail a pris la responsabilité d’accomplir les tâches mentionnées dans les termes de référence. Les 3 articles qui suivent dans ce Supplément décrivent la façon dont les membres du groupe de travail se sont organisés et ont exécuté leur mandat. Au début de l’initiative, 54 sociétés membres, dont près de la moitié étaient des associations membres de la FIGO, 5 ont confirmé leur participation dans les délais et 43 d’entre elles participent aujourd’hui activement à la mise en œuvre des plans d’action nationaux, en collaboration avec leurs gouvernements et diverses organisations nationales et internationales et ONG. Ce niveau d’implication et de réalisation de la part des associations membres et du groupe de travail valide la décision prise en 2007 par le comité exécutif de la FIGO de faire de l’initiative pour la prévention des avortements à risque une priorité. Remerciements La FIGO est redevable envers les correspondants de ces 43 sociétés pour leur travail bénévole efficace et le temps précieux qu’ils ont généreusement consacré pour contribuer à l’amélioration de la santé et du bien-être des femmes les plus démunies dans leurs communautés respectives. Par ailleurs, le leadership et l’engagement du directeur du projet, le professeur Anibal Faúndes, ont été essentiels dans les succès significatifs obtenus à ce jour et méritent notre reconnaissance. Conflit d’intérêt L’auteur n’a aucun conflit d’intérêt à déclarer. Références [1] Shaw, D. A vision for FIGO. Int J Gynecol Obstet 2007;97:82–5. [2] Lalonde A, Daviss BA, Acosta A, Herschderfer K. Postpartum hemorrhage today: ICM/FIGO initiative 2004–2006. Int J Gynecol Obstet 2006;94(3):243–53. [3] Moyo NT, Liljestrand J, International Federation of Gynecology and Obstetrics (FIGO). Emergency obstetric care: impact on emerging issues. Int J Gynecol Obstet 2007;98(2):175–7. [4] Sedgh G, Henshaw S, Singh S, Åhman E, Shah IH. Induced abortion: estimated rates and trends worldwide. Lancet 2007;370:1338–45. [5] Guttmacher Institute. Facts on induced abortion worldwide, The Alan Guttmacher Institute and WHO, October 2009. Available at: http://www. guttmacher.org/pubs/fb_IAW.html. Accessed December 29, 2009. [6] World Health Organization. Unsafe abortion: global and regional estimates of incidence of unsafe abortion and associated mortality in 2003. 5th ed. Geneva: WHO; 2007. Available at: http://www.searo.who.int/LinkFiles/Publications_ Unsafe_Abortion.pdf. Accessed December 26, 2009. [7] United Nations. The Millennium Development Goals Report 2008. Available at: http://unstats.un.org/unsd/mdg/Resources/Static/Products/Progress2008/MDG_ Report_2008_En.pdf. Accessed March 14, 2010. [8] International Planned Parenthood Federation. Death and Denial: Unsafe Abortion and Poverty. London: IPPF; January 2006. Available at: http://www. ippf.org/NR/rdonlyres/8D4783F5-D516-47D3-8B34-61F6D510202A/0/Death_ Denial_unsafe_abortion_poverty.pdf. Accessed December 23, 2009. 6 International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S20–S24 (Traduction) Groupe de travail de la FIGO sur la prévention des avortements à risque : mandat et déroulement Robert J.I. Leke a, *, Marina Padilla de Gil b , Luis Távara c , Anibal Faúndes d idaProfesseur titulaire de gynécologie-obstétrique et consultant international en santé reproductive, Université de Yaoundé 1, Cameroun. Président de la Société des Gynécologues-Obstétriciens du Cameroun b Ancien chef du programme de santé reproductive, Institut de sécurité sociale, El Salvador c Professeur titulaire de gynécologie-obstétrique (à la retraite), Université nationale Federico Villarreal, Lima, Pérou. Président du comité d’éthique, Collège médical du Pérou d Investigateur principal, Centre de recherche en santé reproductive (CEMICAMP), Campinas, Brésil I N F O S A R T I C L E Mots clés : Sociétés membres de la FIGO Avortement provoqué Plan d’action Analyse de situation Avortement à risque R E S U M E Le groupe de travail de la Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique (FIGO) sur la prévention des avortements à risque et de leurs conséquences a reçu pour mandat de contribuer à réduire le nombre de femmes qui doivent recourir à l’avortement provoqué ainsi que la morbidité et la mortalité maternelle associée aux avortements à risque par la réduction des grossesses non désirées, l’amélioration de l’accès à des services d’avortement sans risque et l’amélioration de la qualité et de l’accès aux soins après avortement, y compris la contraception après avortement. Une proposition de projet a été préparée et approuvée par un donateur anonyme, finançant une structure et dirigée par un coordinateur général, le président du groupe de travail, avec 6 coordinateurs régionaux et 1 coordinateur régional adjoint, plus 43 points de contact nommés par les sociétés participantes. Une analyse de situation des avortements provoqués/à risque a été préparée dans chaque pays par les points de contact avec le soutien technique de l’Institut Guttmacher et un plan d’action a été élaboré sur la base des résultats de l’analyse. L’analyse de situation et les plans d’action ont été discutés lors de 7 ateliers régionaux qui se sont tenus entre juin et août 2008. Cinquante-quatre sociétés membres ont nommé un point de contact, 48 ont participé aux ateliers régionaux et 43 ont obtenu l’approbation d’un plan d’action par leurs gouvernements et leurs sociétés respectives. Les plans d’action sont actuellement en phase d’application, avec la collaboration d’un certain nombre d’organismes et d’organisations nationales et internationales. © 2010 Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique. Publié par Elsevier Ireland Ltd. 1. Introduction Le précédent article de ce Supplément décrit l’initiative adoptée par la Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique (FIGO) visant à jouer un rôle dominant dans la prévention mondiale des avortements à risque [1]. L’un des mécanismes utilisés pour parvenir à ce but a été la création d’un groupe de travail de la FIGO sur la prévention des avortements à risque et de leurs conséquences. Cet article se concentre sur le rôle joué par ce groupe de travail pour appliquer le mandat reçu du comité exécutif de la FIGO et sur la procédure utilisée pour mettre en œuvre ce mandat. Le mandat était de contribuer à réduire le nombre de femmes qui doivent recourir aux avortements provoqués et de réduire la morbidité et la mortalité maternelle associée aux avortements à risque au travers de 3 mécanismes : la réduction des grossesses non planifiées/non désirées ; l’amélioration de l’accès à des services d’avortement sans risque ; et l’amélioration de la qualité et de * Auteur correspondant: Robert J.I. Leke, Université de Yaoundé, Cameroun. Tél. : +237 77 70 8393/2201 3791. Adresse e-mail: [email protected] (R.J.I. Leke). l’accès aux soins après avortement (y compris la contraception après avortement). Le président du groupe de travail a reçu la mission de définir la structure et le champ de l’initiative ; de préparer une proposition de projet afin d’obtenir un soutien financier pour les activités du groupe de travail ; de travailler avec les sociétés membres après la remise de l’invitation initiale par le président de la FIGO ; de demander aux sociétés ayant accepté de participer à l’initiative de désigner des points de contact ; et d’établir des mécanismes efficaces pour aider les sociétés membres à préparer une analyse de la situation de l’avortement provoqué et à risque dans leurs pays respectifs. Après quoi, le groupe de travail devrait aider les sociétés participantes et leurs partenaires locaux à compléter une analyse de situation et à élaborer un plan d’action pour répondre aux problèmes identifiés dans l’analyse, mobiliser des ressources et tenter d’obtenir l’implication du gouvernement du pays concerné et la collaboration d’organisations et d’organismes ayant des mandats similaires. Le processus qui s’en est suivi pour transformer le mandat en actions est décrit ici de manière plus détaillée. © 2010 Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique. Publié par Elsevier Ireland Ltd. Tous droits réservés. R.J.I. Leke et al. / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S20–S24 (Traduction) 2. Activités préliminaires 2.1. Définition des priorités pour travailler avec les sociétés membres et nommer les points de contact A l’époque, la FIGO comptait 113 sociétés membres, nombre d’entre elles dans des pays où l’avortement à risque est quasiment inexistant ou ne représente pas un problème de santé publique. Bien que toutes les sociétés membres aient été invitées à participer, on pensait que seules les sociétés de pays dans lesquels les taux de grossesses non planifiées et d’avortements provoqués et à risque sont élevés seraient intéressées à participer. Etant donné que l’un des objectifs ultimes de cette initiative de la FIGO était de réduire la morbidité et la mortalité maternelle résultant des avortements à risque, la priorité a été donnée aux pays dans lesquels le taux d’avortements provoqués est supérieur à 30 pour 1000 femmes âgées de 15 à 44 ans ou le taux d’avortements à risque est supérieur ou égal à 10 pour 1000 femmes. Cinquantequatre sociétés membres ont accepté de participer au projet et ont pris l’engagement de réaliser une étude de situation. 2.2. Analyse de situation : élaboration de recommandations et recherche d’un soutien technique pour les pays Conformément au mandat du comité exécutif de la FIGO, la première action à mener par chacune des sociétés membres ayant accepté de participer à l’initiative consistait à réaliser une analyse de la situation de l’avortement à risque dans chaque pays [2]. Cette analyse permettrait de proposer des interventions pour faire face aux problèmes identifiés et rechercher des solutions. Il était donc essentiel d’inclure dans l’analyse de situation tous les facteurs susceptibles d’affecter l’ampleur et l’importance du problème de l’avortement à risque dans chaque pays. Il a donc été décidé de travailler en consultation avec un groupe de collègues dotés d’une expérience internationale afin de définir les problèmes à inclure dans l’analyse. Cette consultation s’est tenue à New York le 17 mai 2007 et son principal résultat a été une l’élaboration d’une liste centrale avec une longue liste des items à inclure dans l’analyse de situation de chaque pays. Les listes portent sur 5 thèmes principaux : les grossesses non désirées et leurs causes ; les données sur les avortements à risque ; les soins et le coût des complications résultant des avortements à risque ; les conséquences des avortements à risque ; et la situation juridique prévalant dans chacun des pays. Ces thèmes centraux sont cités à l’Annexe A. Il est apparu clairement que si certaines sociétés affiliées étaient suffisamment équipées pour pouvoir réaliser elles-mêmes une analyse de situation de leur pays, nombre d’entre elles étaient incapables de le faire. Par conséquent, la collaboration d’autres organisations travaillant sur le même problème pouvait être essentiel au succès de cette initiative. De plus, sachant qu’aucun plan ne pourrait réussir sans l’implication du gouvernement du pays en question, ces analyses devaient être préparées en collaboration avec le ministère de la santé du pays. La FIGO a également demandé l’assistance technique de l’Institut Alan Guttmacher (AGI), une organisation qui a réalisé des études sur l’avortement provoqué et à risque dans le monde. Certaines des données incluses dans la liste des items nécessaires à un bon diagnostic de la situation actuelle de l’avortement à risque étaient déjà disponibles à l’échelle internationale pour de nombreux pays ; ces données n’étaient toutefois pas facilement accessibles pour le point de contact de ce projet. L’AGI a reçu la liste des items à inclure dans l’analyse de situation et pris l’engagement de fournir aux pays les données publiées et non publiées disponibles dans ses propres bases de données ou dans celles de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) [3,4]. Les données disponibles dans d’autres sources 7 internationales et locales ont également été incluses dans l’analyse [5,6]. 2.3. Régions impliquées, coordinateurs régionaux et membres du groupe de travail Les sociétés membres des pays prioritaires ayant accepté de participer à cette initiative de la FIGO étaient situées en Amérique Latine, en Afrique de l’Ouest et centrale, en Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud, en Afrique du Nord/Est de la Méditerranée, en Asie du Sud-Sud-est et en Europe de l’Est et du Centre. Il a donc été décidé de rechercher la collaboration de membres sélectionnés pour faire office de coordinateurs dans chacune de ces 6 régions. Les responsabilités des coordinateurs régionaux seraient les suivantes : (1) participer à une réunion du groupe de travail et contribuer au débat sur la manière de garantir le succès du programme de prévention des avortements à risque ; (2) susciter une rencontre des parties intéressées dans chaque pays, avec la société membre de la FIGO, le ministère de la santé et d’autres agences gouvernementales, des sociétés affiliées ou les bureaux nationaux de l’IPPF, de l’Ipas, de l’UNFPA, de l’OMS et d’autres organisations, si possible ; (3) suivre les activités des sociétés nationales de gynécologie-obstétrique souhaitant participer à cette initiative en les aidant à réaliser l’analyse de situation et à superviser et soutenir la mise en œuvre du plan d’action ; (4) organiser un atelier régional qui devrait se tenir au cours du premier semestre 2008 ; (5) collaborer avec la FIGO et les sociétés membres et gouvernements nationaux afin d’identifier les partenaires et les donneurs possibles pour mettre en œuvre le plan d’action dans chaque pays ; (6) veiller à la mise en œuvre du plan d’action en conduisant des visites de monitorage ou en accompagnant le processus par téléphone ou e-mail ; et (7) produire deux comptes rendus d’avancement, l’un avant la fin 2008 et l’autre avant septembre 2009. Sur la base des responsabilités énumérées ci-dessus, il a été défini que les coordinateurs régionaux devaient satisfaire aux exigences suivantes : (1) être un gynécologue ou obstétricien ayant l’expérience de la prévention des avortements à risque et de leurs complications ; (2) être bien connu dans son pays et sa région ; (3) avoir de bonnes relations interpersonnelles ; et (4) être disponible pour voyager et visiter d’autres pays de la région. Après consultation avec les informateurs clés et aussi sur la base des contacts personnels du président du groupe de travail et du président de la FIGO, les personnes suivantes ont été invitées à assumer le rôle de coordinateurs régionaux et elles ont accepté de relever le défi : le Dr Luis Távara (Pérou) pour l’Amérique Latine ; le Dr Robet Leke (Cameroun) pour l’Afrique de l’Ouest et centrale ; le Dr Florence Mirembe (Ouganda) pour l’Afrique de l’Est, du CentreEst et du Sud ; le Dr Ezz El Din Osman Hassan pour l’Afrique du Nord/l’Est de la Méditerranée ; le Dr Shahida Zaidi pour l’Asie du Sud-Sud-est ; et le Dr Stelian Hodorogea pour l’Europe de l’Est et du Centre. Ces mêmes personnes ont été invitées à participer au groupe de travail. De plus, le Dr Kristina Gemzell (Suède) et le Dr Tim Johnson (Etats-Unis) ont été invités à être membres du groupe de travail en tant que représentants de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord, les régions du monde avec les taux d’avortements à risque les plus bas, et ils ont accepté. Etant donné que 18 pays d’Amérique Latine étaient impliqués dans le projet, cette région a été divisée en deux zones distinctes : Amérique du Sud et Amérique Centrale/Caraïbes. Un coordinateur régional adjoint pour l’Amérique Latine a été nommé, avec pour responsabilité principale d’apporter un soutien aux sociétés membres dans les pays d’Amérique Centrale et des Caraïbes. Les sociétés de Suède, du Canada et des Etats-Unis étaient également intéressées à participer à cette initiative car elles étaient 8 R.J.I. Leke et al. / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S20–S24 (Traduction) préoccupées par les taux relativement élevés d’avortements provoqués dans leurs pays ; toutefois, l’ampleur de la tâche dans les pays prioritaires n’a pas permis l’inclusion de ces 3 pays à revenu élevé et à faible taux d’avortement à risque. 2.4. Structure du projet La structure du projet a été élaborée avec l’aide du siège de la FIGO, qui a donné des conseils de politique générale ainsi qu’un soutien administratif et financier. Le président du groupe de travail a répondu au comité exécutif de la FIGO et a également assumé le rôle de coordinateur général du projet avec un soutien administratif et d’un secrétariat séparé de son bureau de Campinas, São Paulo, Brésil. Le coordinateur général travaille principalement au travers des 6 coordinateurs régionaux et du coordinateur général adjoint pour l’Amérique Centrale et les Caraïbes, qui lui rend compte directement. Et enfin, la base de la structure était constituée des 54 points de contact, chacun nommé par l’une des sociétés membres participantes. Bien qu’une communication directe ait occasionnellement eu lieu entre le bureau central ou le coordinateur général et les points de contact, cette correspondance a toujours été adressée en copie au coordinateur régional concerné, qui était chargé de superviser les sociétés membres de sa région. 2.5. Recherche de l’approbation du projet et de l’aide financière d’un donateur anonyme Avec l’aide du siège de la FIGO, le président du groupe de travail était chargé de préparer une proposition de projet à soumettre à un donateur anonyme afin d’obtenir un soutien financier. Le projet devait être mis en œuvre en deux phases. La première phase consistait initialement à réaliser l’analyse de situation du problème, sur la base de la liste d’items décrite ci-dessus. Les points de contact et les sociétés médicales étaient chargés de cette activité. Les résultats des analyses de situation, qui devaient être discutés et ratifiés ultérieurement dans le cadre d’un atelier national, constituaient la base d’un plan d’action censé répondre aux problèmes identifiés dans l’analyse. Ce plan devait être préparé en coordination avec des responsables du ministère de la santé et des représentants des organismes, garantissant ainsi sa mise en œuvre. Les deux documents devaient de nouveau être présentés lors d’un atelier régional où les points de contact et un représentant du ministère de la santé de chaque pays, en plus des partenaires, devaient s’engager à mettre en œuvre les plans d’action. La seconde phase du projet devait consister à mettre en œuvre les plans d’action dans chaque pays participant. Le projet prévoyait qu’environ 50 pays accepteraient de participer à l’initiative et prépareraient un plan d’action et que, dans 70 % de ces cas, le plan d’action serait approuvé par la société locale et le gouvernement du pays. La proposition a été soumise le 1er août 2007 et, après une discussion et une révision actives, les activités ont été approuvées pour commencer le 1er novembre 2007. Le financement de la structure décrite ci-dessus était garanti, y compris le coût des visites de monitorage et des autres formes de communication, la tenue des ateliers régionaux, la formation aux médias des membres du groupe de travail et des responsables de la FIGO, les réunions du groupe de travail, la présentation des activités du projet et des résultats de l’atelier pré-congrès devant se tenir immédiatement avant le congrès de la FIGO, au Cap, Afrique du Sud, en octobre 2009, et la publication de l’expérience dans un Supplément de l’International Journal of Gynecology and Obstetrics (IJGO). Aucun fonds n’a été alloué au financement des plans d’action. 3. Processus d’exécution du projet approuvé 3.1. Phase 1 Comme décrit ci-dessus, la première phase a débuté par l’envoi de courriers officiels aux sociétés membres de la FIGO les invitant à participer à l’initiative, la priorité étant donnée aux sociétés représentant des régions avec des taux élevés d’avortements à risque ou provoqués. Cinquante-quatre sociétés membres ont accepté de participer au projet, 9 en Amérique du Sud, 9 en Amérique Centrale et aux Caraïbes, 7 en Afrique de l’Ouest et centrale, 7 en Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud, 6 en Afrique du Nord/Est de la Méditerranée, 8 en Asie du Sud-Sud-est et 8 en Europe de l’Est et Centrale. Le coordinateur général et les coordinateurs régionaux ont maintenu un contact fréquent avec les points de contact et, parfois, avec les partenaires locaux et les représentants du gouvernement afin d’encourager et d’aider à la préparation de l’analyse de situation. L’Institut Alan Guttmacher a nommé Mme Elena Prada pour aider à la préparation de l’analyse. Des tableaux contenant les données disponibles à l’époque au niveau international, avec la liste des items à inclure dans l’analyse, ont été fournis. Les points de contact, les responsables du ministère de la santé et les partenaires ont recueilli les données qui n’étaient disponibles qu’au niveau local. A quelques exceptions près, des ateliers nationaux ont été conduits avec la participation d’au moins 10–50 personnes dans le but de parvenir à un accord sur l’analyse de situation et la préparation d’un plan d’action pour répondre aux problèmes identifiés dans l’analyse. L’étape suivante a consisté à organiser et à tenir 7 ateliers régionaux au cours desquels les analyses de situation et les plans d’action de chaque pays de la région ont été présentés et discutés. Ces ateliers ont été tenus entre juin et août 2008. Les partenaires et les organismes collaborateurs potentiels ont été invités et ont eu l’espace nécessaire pour commenter ces deux documents et contribuer à leur préparation. Sur les 54 sociétés ayant accepté de participer et ayant nommé un point de contact, 50 ont réalisé une analyse de situation et 48 ont participé à l’atelier régional. Toutefois, seuls 43 de ces 48 pays ont eu leur plan d’action approuvé à la fois par la société nationale de gynécologie-obstétrique et par le gouvernement et ont ainsi pu passer à la seconde phase de mise en œuvre de leurs plans : 8 en Amérique du Sud, 8 en Amérique Centrale et dans les Caraïbes, 5 en Afrique de l’Ouest et centrale, 7 en Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud, 5 en Afrique du Nord/Est de la Méditerranée, 6 en Asie du Sud-Sud-est et 4 en Europe de l’Est et Centrale. La figure 1 résume les activités de la première phase, qui s’est terminée par un atelier régional impliquant toutes les sociétés participantes, au cours duquel l’engagement a été pris de mettre en œuvre les plans d’action. 3.2. Phase 2 : mise en œuvre des plans d’action La responsabilité principale de la mise en œuvre du plan d’action relevait des points de contact, qui pouvaient compter sur l’aide du coordinateur régional, l’engagement du gouvernement national et la collaboration des organisations internationales œuvrant dans le pays et dans la région pour garantir la mise en œuvre du plan d’action. Au cours des ateliers nationaux et régionaux, il est apparu clairement que les objectifs des plans d’action définis dans l’initiative coïncidaient avec ceux des ministères de la santé et de nombreuses organisations internationales et étaient complémentaires les uns des autres. La collaboration avec ces organisations internationales a été un élément clé pour garantir le succès de la mise en œuvre des plans d’action. R.J.I. Leke et al. / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S20–S24 (Traduction) 9 la FIGO ; il s’agit bien plutôt de plans d’action nationaux visant à prévenir les avortements provoqués et à risque et leurs conséquences [5]. Toute institution intéressée par tel ou tel aspect des plans d’action, dans tel ou tel pays, est la bienvenue pour contribuer aux plans même si cette contribution est mineure. Nous n’entrerons pas ici plus en détail dans ce sujet car un autre article de ce Supplément est entièrement consacré à la collaboration internationale [7]. 4. Commentaires et conclusion Figure 1. Composantes de la phase 1. Les coordinateurs régionaux, et dans certains pays le coordinateur général, ont maintenu une communication par e-mail constante avec les points de contact, en recourant à la communication téléphonique en cas d’échec de la communication par e-mail, pour des raisons techniques ou autres. Des visites de monitorage ont été faites dans les pays par les coordinateurs régionaux dans l’objectif de stimuler la mise en œuvre des plans d’action et de promouvoir la coordination avec les organisations partenaires. Ces visites, qui étaient un élément important de la phase de mise en œuvre, avaient été faites auprès de 75 % environ des sociétés participantes au moment de ce rapport, comme le montre le tableau 1. Une autre composante importante de la phase de mise en œuvre a été la tenue d’ateliers de suivi, dont l’objectif était d’évaluer les progrès réalisés dans l’exécution des plans d’action, de proposer des solutions pour surmonter les obstacles identifiés au cours de la mise en œuvre, d’identifier de nouvelles opportunités de collaboration et d’assurer la coordination avec les partenaires intéressés. Les ateliers de suivi pour les 7 régions se sont tenus en juillet et août 2009, avec la participation de 41 sociétés membres. Un pays d’Amérique Centrale et un pays d’Asie du Sud-Sud-est n’ont pas pu être présents, mais se sont engagés à poursuivre la mise en œuvre du projet. La principale différence entre cette seconde série d’ateliers régionaux et la première a été l’espace et l’importance plus grands accordés aux organisations internationales et aux organismes collaborant déjà aux plans d’action des pays ou ayant le potentiel de collaborer avec ces plans, y compris un espace spécial réservé pour le dialogue entre les organismes et les pays. Le résultat a été le soutien à certaines activités, l’ajout de nouvelles activités aux plans d’action et l’arrêt de certaines activités jugées irréalistes à ce moment-là. On a bien pris soin d’insister sur le fait que les plans d’action n’appartiennent pas aux sociétés de gynécologie-obstétrique ou à Tableau 1 Nombre de pays ayant accueilli des visites de monitorage, par région Région Nb. de pays Amérique du Sud Amérique Centrale et Caraïbes Afrique de l’Ouest et centrale Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud Afrique du Nord et Est de la Méditerranée Asie du Sud-Sud-est Europe de l’Est et Centrale Total 6/8 7/8 5/5 5/7 5/5 2/6 2/4 32/43 (74 %) Le but de cette initiative de la FIGO sur la prévention des avortements à risque et de leurs conséquences, notamment de réduire le nombre de femmes obligées de recourir aux avortements provoqués et de prévenir la morbidité et la mortalité maternelle associée aux avortements à risque, est également le but des sociétés membres, des gynécologues et des obstétriciens ainsi que de leurs gouvernements. Cette initiative de la FIGO s’est déjà révélée bénéfique pour les pays impliqués, car elle a non seulement contribué à réduire les avortements à risque et à améliorer la santé des femmes, mais elle a aussi stimulé la collaboration et des actions coordonnées entre les sociétés médicales, les ministères de la santé et les nombreux organismes travaillant dans le domaine du planning familial. Le projet ne peut toutefois pas d’ores et déjà être considéré comme un succès car de nombreux pays ne font que commencer à le mettre en œuvre et certains ont pris du retard. L’impact total du projet ne sera connu que dans quelques années et il dépendra de la continuité de l’engagement de la FIGO et de chacune des sociétés membres participantes et de leurs gouvernements respectifs. Un autre article de ce Supplément commente précisément l’avenir de l’initiative et les défis qui restent à relever [8]. La générosité et l’engagement des nombreuses personnes impliquées à titre bénévole dans ce projet sont notre principale garantie de son succès final. Remerciements Les auteurs tiennent à remercier les coordinateurs régionaux de l’initiative FIGO sur la prévention des avortements à risque pour leur collaboration, les Dr Florence Mirembe (Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud), Ezzeldin Osman Hassan (Afrique du Nord et Est de la Méditerranée), Shahida Zaidi (Asie du Sud-Sudest) et Stelian Hodorogea (Europe de l’Est et Centrale) pour les informations fournies sur leurs régions respectives et qui sont incluses dans cet article. Conflit d’intérêt Les auteurs n’on aucun conflit d’intérêt à déclarer. Références [1] Shaw D. The FIGO initiative for the prevention of unsafe abortion. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S17–9. [2] Leke RJ: The tragedy of induced abortion Sub-Saharan Africa. In: Boniface T, editor. Contemporary issues in maternal health care in Africa. Luxemberg: Harwood Academic Publishers; 1994. p. 281–92. [3] Sedgh G, Henshaw S, Singh S, Ahman E, Shah IH. Induced abortion: estimated rates and trends worldwide. Lancet 2007;370:1338–45. [4] World Health Organization. Unsafe abortion: Global and regional estimates of the incidence of unsafe abortion and associated mortality in 2003. 5th edition. Geneva: WHO; 2007. [5] Leke RJI. Commentary on unwanted pregnancy and Abortion complications in Cameroon. Int J Gynecol Obstet 1989;(Suppl. 3):33–35. [6] Molina R, Pereda C, Cumsille C. Prevention of pregnancy in high-risk women: community intervention in Chile. In: Mundigo AI, Indriso C, editors. Abortion in the developing world. New Delhi: Vistaar Publications; 1999. p. 57–77. [7] Zaidi S, Hassan EO, Hodorogea S, Leke R, Mirembe F, Tavara L, Gil M. International organizations and NGOs. An example of international collaboration 10 R.J.I. Leke et al. / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S20–S24 (Traduction) to improve women’s health by preventing unsafe abortion. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S30–3. [8] Faúndes A, Zaidi S. Prevention of unsafe abortion: Analysis of the current situation and the task ahead. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S38–42. Avortement à risque • Avortements à risque : analyse de situation Incidence [C] Quelles sont les données disponibles concernant l’ampleur et l’importance du problème de l’avortement à risque ? [C] • Source des données [C] • Disponibilité du misoprostol. Est-il enregistré/autorisé, dans quelles indications ? Canaux de distribution, coût ? [L] Liste des items essentiels à extraire, soit centralement [C] soit localement [L]. Qualité des soins fournis aux femmes qui consultent pour des complications d’avortement Annexe A Grossesses non désirées • • Incidence des grossesses non désirées [C] Groupes vulnérables (réfugiés, populations déplacées internes, jeunes femmes, femmes séropositives, populations rurales, etc.) [C] Interventions pour prévenir les grossesses non désirées et les avortements provoqués • • La formation donnée aux médecins et autres professionnels de santé suit-elle les méthodes recommandées par l’OMS pour le traitement de rétentions post abortum ? [L] • Le pays applique-t-il la recommandation de l’OMS ? [L] Conséquences des avortements à risque • • Information et services de contraception, y compris contraception en urgence Mortalité maternelle liée à l’avortement [C] Y a-t-il un mécanisme établi pour surveiller et évaluer la morbidité et la mortalité maternelle résultant des avortements à risque à l’échelle nationale ? [L] Situation juridique de l’avortement et cadre réglementaire • Taux de prévalence global et par méthode [C] • Quelles méthodes sont distribuées gratuitement ou à des prix subventionnés au travers de réseaux de santé publics ou privés dans le pays ? [L] • Quelles données sont disponibles sur l’accès aux méthodes des jeunes gens, des femmes célibataires et d’autres groupes marginalisés (ruraux, indigènes, réfugiés, personnes déplacées internes) [L] • Normes internationales [C] Lois nationales [C] • Cadre réglementaire ; éléments clés [C] • Fourniture de services d’avortements légaux • La loi est-elle respectée pour chaque indication légale ? [L] Quel est l’accès des jeunes gens, des femmes célibataires et des autres groupes marginalisés (ruraux, indigènes, réfugiés) aux services d’avortement légaux ? [L] • La formation donnée aux médecins et aux prestataires de niveau intermédiaire suit-elle les méthodes d’avortement légal recommandées par l’OMS ? [L] • Le pays applique-t-il la liste des médicaments essentiels recommandée par l’OMS, qui comprend la mifépristone/misoprostol et la liste des méthodes essentielles de l’OMS et de l’UNFPA, qui inclut l’aspiration manuelle intra-utérine (AMIU) ? Ces méthodes sont-elles utilisées ? [L] • Les recommandations du comité d’éthique de la FIGO sont-elles reconnues et suivies par la société de gynécologie-obstétrique ? [L] • Education sexuelle complète • Y a-t-il des programmes gouvernementaux d’éducation sexuelle complète ? [L] • Qui les programmes d’éducation sexuelle touchent-ils ? Touchent-ils les jeunes déscolarisés ? [L] • La formation donnée aux professeurs pour qu’ils enseignent l’éducation sexuelle est-elle suffisante et adéquate ? [L] Protection sociale des femmes enceintes et des mères d’enfants en bas âge • Les emplois des femmes enceintes sont-ils protégés par la loi pendant la grossesse et après l’accouchement et pendant combien de temps ? [L] • La loi est-elle appliquée ? [L] Dans les situations de législation restrictive • Avortement • Incidence [C] Fiabilité des données [C] • Sources des données [C] • Les femmes sont-elles poursuivies et emprisonnées après un avortement provoqué ? [L] • Quelles sont les conséquences pour les médecins et les autres professionnels de santé ? [L] • Les professionnels de santé sont-ils poursuivis et emprisonnés pour avoir pratiqué des avortements provoqués ? [L] International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S25–S28 (Traduction) 11 Objectifs et activités proposés par les pays dans sept régions du monde pour la prévention des avortements à risque Florence Mirembe a , Joseph Karanja b , Ezzeldin Osman Hassan c , Anibal Faúndes d, * a Département de Gynécologie/Obstétrique, Faculté de médecine de l’Université Makerere, Kampala, Ouganda Département de Gynécologie/Obstétrique, Université de Nairobi, Nairobi, Kenya Société égyptienne de gynécologie/obstétrique, Le Caire, Egypte d Centre de recherche en santé reproductive de Campinas (CEMICAMP), Campinas, SP, Brésil b c I N F O S A R T I C L E Mots clés : Interventions Plans d’action Prévention Variabilité régionale Avortement à risque R E S U M E Cet article décrit les objectifs et les activités inclus dans les plans d’action nationaux pour la prévention des avortements à risque. Bien qu’avec une large variabilité, tous ces plans sont conformes à l’intention de l’initiative de contribuer à réduire le nombre de femmes ayant des grossesses non planifiées et des avortements provoqués, ainsi que la morbidité et la mortalité maternelle associée aux avortements à risque. Les interventions proposées peuvent être classées en 5 groupes : (1) travailler à améliorer les politiques nationales par l’obtention et la diffusion de données exactes sur l’avortement, basées sur des preuves, et sensibiliser les décideurs politiques et les professionnels de santé aux questions relatives à l’avortement à risque ; (2) réduire le nombre de grossesses non planifiées/non désirées en augmentant l’utilisation de méthodes contraceptives modernes, en introduisant ou en améliorant l’éducation sexuelle et en améliorant les services de santé reproductive conviviaux pour les adolescents ; (3) rendre les avortements provoqués plus sûrs en mettant à disposition des services d’avortement adéquats, dans toute la mesure permise par les lois nationales, et en favorisant l’accès à l’avortement sans risque ; (4) améliorer les soins après avortement, y compris la contraception après avortement ; et (5) réduire la nécessité de recourir à l’avortement en travaillant à faciliter le processus d’adoption. Les proportions des plans qui incluent chacune de ces interventions sont décrites, ainsi que certaines différences régionales. © 2010 Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique. Publié par Elsevier Ireland Ltd. 1. Introduction Les questions relatives à la santé et aux droits sexuels et reproductifs continuent à peser lourdement sur de nombreux pays, notamment dans les régions du monde à faibles ressources. La FIGO, dans ses efforts pour améliorer la santé des femmes, continue à aider les nations pour qu’elles obtiennent l’accès universel à des services intégrés de santé sexuelle et reproductive [1]. La FIGO a fait de la question de l’avortement à risque un axe prioritaire de ses efforts pour améliorer la santé des femmes et réduire la morbidité et la mortalité maternelle. Les articles précédents de ce Supplément ont décrit pourquoi la FIGO a pris la décision de travailler dans le monde entier pour prévenir les avortements à risque et leurs conséquences, la mise en place d’un groupe de travail de l’initiative et son mandat et le processus suivi pour atteindre les objectifs de la FIGO [2,3]. Nous décrivons dans cet article la diversité des objectifs et des activités que les pays ont inclus dans leurs plans d’action. En dépit de l’importante variabilité entre pays et régions, tous ces plans sont conformes à l’intention générale de l’initiative, à savoir contribuer à réduire le nombre de femmes avec des grossesses non planifiées qui recourent à l’interruption volontaire de grossesse ainsi que réduire la morbidité et la mortalité maternelle associée aux avortements pratiqués dans des conditions à risque. Tenant compte des circonstances propres à chaque nation, les plans d’actions ont été élaborés par les équipes des différents pays sur la base de l’étendu et de la variété de leurs besoins. Chaque pays a eu toute latitude pour adapter les objectifs généraux de la FIGO à ses propres besoins et n’a pas été tenu de tout recommencer s’il avait déjà des stratégies en place ; au contraire, les pays ont été encouragés à examiner leurs plans nationaux actuels afin d’identifier les lacunes et les possibilités d’amélioration. Dans le même temps, les plans et objectifs ont reconnu le rôle des différents acteurs et collaborateurs dans le cadre de leurs programmes nationaux de santé reproductive. De plus, chaque plan a fixé des indicateurs pour suivre l’avancement de chacune des interventions proposées. * Auteur correspondant: Dr. Anibal Faúndes, Center of Research on Reproductive Health of Campinas (CEMICAMP), P.O. Box 6181, 13.083-970 - Campinas, SP, Brésil. Tel. : +55 19 3289 2856 ; fax : +55 19 3289 2440. Adresse e-mail: [email protected], [email protected] (A. Faúndes). © 2010 Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique. Publié par Elsevier Ireland Ltd. Tous droits réservés. 12 F. Mirembe et al. / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S25–S28 (Traduction) 2. Résultats 2.1. Objectifs et activités inclus dans les plans d’action des 43 pays choisis Les interventions proposées par les pays font parti des interventions dont l’efficacité pour la réduction des avortements à risque est déjà connue. Un coup d’œil général aux plans d’action des 43 pays permet de distinguer 5 objectifs généraux. Travailler à améliorer les politiques nationales par l’obtention et la diffusion de données exactes sur l’avortement, basées sur des preuves, et sensibiliser les décideurs politiques et les autres autorités, ainsi que les professionnels de santé, aux questions relatives à l’avortement à risque. Réduire le nombre de grossesses non planifiées/non désirées en augmentant la prévalence d’utilisation de méthodes contraceptives modernes, en introduisant ou en améliorant l’éducation pour un comportement sexuel responsable, ainsi qu’en améliorant les services de santé reproductive conviviaux pour les adolescents. Rendre les avortements provoqués plus sûrs en mettant à disposition des services d’avortement adéquats, dans toute la mesure permise par les lois nationales, et en favorisant l’accès à l’avortement sans risque. L’objectif étant de s’assurer que les lois et réglementations facilitent l’accès à l’avortement dans les limites acceptables pour la société concernée. Améliorer les soins après avortement en introduisant des technologies plus efficaces et plus sûres, une meilleure interaction prestataire/client et l’inclusion de la contraception après avortement. Réduire la nécessité de recourir à l’avortement en travaillant à faciliter le processus d’adoption. Les interventions visant à réduire le nombre de grossesses non planifiées/non désirées sont les interventions les plus fréquemment incluses dans les plans d’action. L’augmentation de la prévalence d’utilisation d’une contraception moderne est présente parmi les objectifs et les activités des plans d’action de plus de 85 % des pays et la promotion ou l’introduction d’une éducation sexuelle est incluse dans les plans d’action de près de 50 % des pays. L’introduction ou l’amélioration de programmes de santé sexuelle et reproductive conviviaux pour les adolescents est incluse dans les plans d’action de moins de 10 % des pays (tableau 1). Les interventions visant à améliorer la politique nationale en matière de prévention des avortements à risque et de leurs conséquences sont aussi fréquemment incluses dans les plans d’action des pays. L’information et la sensibilisation des décideurs politiques, des autorités nationales et des professionnels de santé est incluse dans 70 % des plans d’action ; en rapport avec cet aspect, la nécessité d’obtenir davantage de données concernant Tableau 1 Principaux objectifs et objectifs détaillés inclus dans les plans d’action des 43 pays Objectifs Travailler à améliorer les politiques nationales Sensibiliser les décideurs politiques/les autorités Obtenir des données plus nombreuses et de meilleure qualité sur l’avortement Réduire le nombre de grossesses non planifiées/non désirées Augmenter la disponibilité (prévalence d’utilisation) d’une contraception moderne Favoriser/introduire l’éducation sexuelle Introduire/améliorer les services de santé sexuelle/reproductive conviviaux pour les adolescents Rendre les avortements provoqués plus sûrs Mettre à disposition des services d’avortement adéquats Plaider en faveur d’un meilleur accès à l’avortement sans risque Améliorer les soins après avortement Introduire/améliorer les soins intégrés après avortement Réduire la nécessité de recourir à l’avortement en facilitant l’adoption Faciliter le processus d’adoption Nb. (%) 30 (70) 18 (42) 37 (86) 21 (49) 4 (9) 26 (60) 9 (21) 28 (65) 5 (12) l’avortement, notamment basées sur des preuves, est un objectif présent dans 42,5 % des plans d’action (tableau 1). Rendre les avortements provoqués plus sûrs est inclus dans les plans d’action de plus de la moitié des pays : la mise à disposition de services d’avortement adéquats dans le cadre de la loi nationale est un objectif dans 60 % des plans d’action et le plaidoyer en faveur d’un meilleur accès à l’avortement sans risque est inclus dans 20 % des plans d’action des pays. Près des deux tiers des pays ont inclus l’introduction ou l’amélioration des soins intégrés après avortement dans leurs plans d’action. Et enfin, l’objectif de faciliter le processus d’adoption est inclus dans les plans d’action de 12,5 % des pays, en particulier ceux de l’Amérique du Sud. Les objectifs inclus dans les plans d’action, pays par pays, et par région, sont résumés dans les tableaux de l’Annexe A. 2.2. Différences régionales dans les objectifs et les activités inclus dans les plans d’action Si les pays ont des objectifs et des activités similaires, il existe certaines différences régionales concernant certains des objectifs (tableau 2). L’objectif de sensibiliser les décideurs politiques, les autorités et les professionnels de santé est inclus dans plus de la moitié des plans d’action des pays dans toutes les régions. En Europe de l’Est et Centrale (EEC), cet objectif est présent dans les plans d’action des 4 pays participants. L’objectif d’obtenir des données plus nombreuses et de meilleure qualité est inclus dans les plans d’action de plus de la moitié des pays d’Amérique Centrale et des Caraïbes (AC&C) et des pays d’Asie du Sud/Sud-est (ASSE) uniquement. En revanche, il n’est présent que dans 1 des 5 pays et 1 des 4 pays respectivement en Afrique de l’Ouest et centrale (AOC) et en EEC. L’objectif d’améliorer l’accès à des méthodes contraceptives modernes afin de réduire le besoin non satisfait en matière de contraception est présent dans les plans d’action de tous les pays en Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud (AECS), AOC et EEC, et dans tous les pays sauf un dans les autres régions, à l’exception de l’Afrique du Nord/Est de la Méditerranée (ANEM), où seuls 2 des 5 pays ont inclus cet objectif dans leurs plans d’action. L’objectif de promouvoir ou d’introduire une éducation sexuelle complète est présent dans plus de la moitié des plans d’action des pays d’AC&C, AOC et ASSE. En revanche, cet objectif est inclus dans les plans d’action de seulement 1 des 5 pays et 1 des 4 pays respectivement en ANEM et EEC. L’objectif d’introduire ou d’améliorer les services de santé sexuelle et reproductive conviviaux pour les adolescents a été quasiment oublié. Il a été inclus dans les plans d’action d’un seul pays en ANEM, AOC, AECS et ASSE et absent dans les 3 autres régions. L’objectif de mise à disposition de services d’avortement adéquats, dans toute la mesure permise par la loi, est inclus dans les plans d’action de plus de la moitié des pays de toutes les régions, à l’exception de l’AOC et de l’ANEM, où seuls les deux cinquièmes des pays ont inclus cet objectif. Tous les pays d’AECS ont inclus cet objectif. Le plaidoyer en faveur d’un meilleur accès à l’avortement sans risque n’est pas souvent inclus dans les plans d’action. Le tiers des pays d’Amérique du Sud (AS) et d’ASSE a inclus cet objectif ; en revanche, aucun des pays d’ANEM ne l’a inclus. L’objectif d’introduire ou d’améliorer des soins intégrés de qualité après avortement est inclus par plus de la moitié des pays dans 5 des 7 régions et par près de la moitié dans les deux autres régions (AOC et AECS). Et enfin, la stratégie visant à prévenir l’avortement en facilitant le processus d’adoption du bébé non désiré est incluse dans quelques uns des plans d’action, mais seulement dans des pays d’AS et d’AC&C. 13 F. Mirembe et al. / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S25–S28 (Traduction) Tableau 2 Proportion de pays ayant inclus des objectifs spécifiques dans leurs plans d’action, en fonction de la région Objectifs AS AC&C AOC AECS ANEM ASSE EEC Total Sensibiliser les décideurs politiques/les autorités Obtenir des données de meilleure qualité sur l’avortement Accroître l’accès à une contraception moderne Favoriser/introduire l’éducation sexuelle Introduire/améliorer les services de santé sexuelle et reproductive conviviaux pour les adolescents Mettre à disposition des services d’avortement adéquats Plaider en faveur d’un meilleur accès à l’avortement sans risque Introduire/améliorer les soins intégrés après avortement Faciliter le processus d’adoption 5/8 3/8 7/8 3/8 5/8 6/8 7/8 6/8 3/5 1/5 5/5 3/5 5/7 2/7 7/7 3/7 4/5 3/5 2/5 1/5 4/6 2/6 5/6 4/6 4/4 1/4 4/4 1/4 30/43 18/43 37/43 21/43 0/8 3/8 3/8 6/8 2/8 0/8 4/8 1/8 7/8 3/8 1/5 2/5 1/5 2/5 0/5 1/7 7/7 1/7 3/7 0/7 1/5 2/5 0/5 3/5 0/5 1/6 5/6 2/6 4/6 0/6 0/4 3/4 1/4 3/4 0/4 4/43 26/43 9/43 28/43 5/43 Abréviations : AS, Amérique du Sud ; AC&C, Amérique Centrale et Caraïbes ; AOC, Afrique de l’Ouest et centrale ; AECS, Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud ; ANEM, Afrique du Nord/Est de la Méditerranée ; ASSE, Asie du Sud/Sud-est ; EEC, Europe de l’Est et Centrale. 3. Discussion La priorité donnée aux interventions conduisant à une réduction des grossesses non planifiées/non désirées est conforme aux recommandations faites lors de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement, qui s’est tenue au Caire, en 1994, et qui disaient : “Tous les gouvernements et toutes les organisations intergouvernementales et non gouvernementales appropriés sont instamment priés . . . de s’attaquer aux conséquences sanitaires de l’avortement à risque, considéré comme un problème majeur de santé publique et de réduire le recours à l’avortement grâce à des services de planification familiale élargis et améliorés” [4]. A une exception près, tous les pays ou tous les pays sauf un dans chaque région ont inclus dans leurs plans d’action l’objectif d’augmenter la prévalence d’utilisation d’une contraception moderne afin de réduire le besoin non satisfait en matière de contraception. Il est curieux que les 6 pays qui ont omis cet objectif ne sont pas nécessairement ceux avec un besoin moins satisfait en matière de contraception. L’Argentine et le Nicaragua, par exemple, sont des pays avec des taux d’avortements provoqués élevés, indiquant l’absence d’accès facile à une contraception efficace, mais ils n’ont pas inclus l’élargissement et l’amélioration des services de planification familiale dans leurs plans d’action ; l’une des raisons de cette omission pourrait être que les auteurs des plans d’action ont compris que des efforts suffisants en direction de cet objectif avaient déjà été faits et qu’il était inutile d’inclure cet élément. Il est toutefois réconfortant de voir que tous les pays d’AECS et d’AOC, qui sont parmi les régions avec les taux d’avortements à risque les plus élevés [5], ont inclus cet objectif dans leurs plans d’action. La faible proportion de pays ayant inclus l’éducation à un comportement sexuel responsable et des services de santé reproductive conviviaux pour les adolescents est décourageante, montrant qu’il existe toujours une réticence à accepter que les jeunes gens aient une activité sexuelle et que si ces jeunes gens ne sont pas éduqués pour être responsables et qu’il n’ont pas accès à la protection, les jeunes filles continueront à avoir des grossesses non planifiées, des avortements et à subir les conséquences d’une maternité précoce [6]. Il s’agit d’un domaine dans lequel de nombreux plans d’action pourront être actualisés dans un proche avenir. L’intervention pour améliorer l’accès à l’avortement sans risque, dans toute la mesure permise par la loi, est incluse par 60 % des pays. Si tous les pays suivaient les recommandations du plan d’action du Caire, à savoir que : “Dans les circonstances où l’avortement n’est pas contraire à la loi, l’avortement doit être sans risques”, seuls les pays où l’avortement est illégal en toutes circonstances (Chili, Nicaragua, Honduras, Salvador, République dominicaine) auraient dû omettre cet objectif [7]. Nous n’avons pas de bonne hypothèse pour expliquer la raison de cette omission par les 12 autres pays, en dehors de la difficulté culturelle à traiter de la question de l’avortement ou de la notion erronée selon laquelle rendre l’avortement plus sûr encouragera le recours à l’avortement provoqué comme mesure de régulation de la fécondité. Le plaidoyer en faveur d’un meilleur accès à l’avortement sans risque est encore moins souvent inclus dans les plans d’action. Comme les plans devaient être approuvés par les gouvernements, il est compréhensible que cet objectif n’ait pas pu être inclus s’il n’y avait pas de politique nationale officielle dans ce sens. Il est satisfaisant de voir que près des deux tiers des pays ont inclus l’objectif d’introduire ou d’améliorer les soins intégrés après avortement. Cela reflète la recommandation de la Conférence du Caire selon laquelle : “Dans tous les cas, les femmes doivent pouvoir accéder à des services de qualité, en mesure de gérer toute complication découlant de l’avortement. Le conseil postavortement, l’éducation et les services de planification familiale doivent être promptement offerts, ce qui permettra d’éviter la répétition des avortements.” Là encore, il n’y a pas de bonne raison qui justifierait pourquoi cet objectif n’est pas inclus dans les plans d’action de tous les pays. Les obstacles que certaines femmes rencontrent pour “accéder à des services de qualité, en mesure de gérer toute complication découlant de l’avortement” pourraient être un facteur très important pour déterminer le ratio de mortalité maternelle liée à l’avortement dans nombre de pays participants [8]. Par conséquent, il serait conseillé que les interventions visant à améliorer les soins après avortement deviennent à l’avenir partie intégrante des plans d’action de tous les pays. En outre, la FIGO a récemment publié une déclaration sur la Contraception post-avortement, avec la Confédération internationale des sages-femmes, le Conseil international des infirmières et l’Agence des Etats-Unis pour le développement international. La déclaration recommande vivement la fourniture de conseils et de services de planification familiale post-avortement et se termine par : “Les médecins, les sages-femmes et infirmières jouent un rôle particulier en plaidant en faveur des femmes qui ont subi un avortement et en faisant en sorte que des services de qualité en matière de planification familiale post-avortement soient mis en place et assurés” [9]. L’inclusion de cette recommandation sensible dans les plans d’action est l’une des tâches restantes de cette initiative de la FIGO, si l’on considère que la contraception après avortement est un outil puissant pour réduire le nombre d’avortements provoqués et à risque. L’inclusion d’interventions pour réduire la nécessité de recourir à l’avortement en facilitant le processus d’adoption dans quelques pays seulement d’Amérique Latine pourrait être influencée par les responsables de l’Eglise catholique. Leur absence dans d’autres régions pourrait être influencée par le rejet culturel du concept d’adoption. On peut conclure que les buts et objectifs des plans d’action des 43 pays participant à cette initiative de la FIGO sont appropriés pour atteindre l’objectif de réduire les avortements provoqués et à risque et pour en améliorer les conséquences. Cela ne signifie toutefois pas qu’il n’y ait pas de place pour des améliorations. 14 F. Mirembe et al. / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S25–S28 (Traduction) Aucun des plans n’est immuable et, de fait, de nouveaux objectifs ont été ajoutés après les derniers ateliers régionaux et le dialogue avec les agences collaboratrices, tandis que certains autres ont été abandonnés car irréalistes. Il s’agit d’un processus dynamique où les moyens peuvent changer, mais où l’objectif final de réduction des grossesses non désirées, des avortements à risque et de la souffrance humaine qui en résulte ne le peut pas. Remerciements Les auteurs tiennent à remercier les coordinateurs régionaux pour l’initiative de la FIGO sur la prévention des avortements à risque pour leur collaboration, les Dr Luis Távara (Amérique du Sud), Marina Padilla (Amérique Centrale et Caraïbes), Shahida Zaidi (Asie du Sud-Sud-est) et Stelian Hodorogea (Europe de l’Est et Centrale), pour les informations fournies sur leurs régions respectives et qui sont incluses dans cet article. Conflit d’intérêt [2] Shaw D. The FIGO initiative for the prevention of unsafe abortion. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S17–9. [3] Leke RJI, de Gil MP, Távara L, Faúndes A. The FIGO Working Group on the Prevention of Unsafe Abortion: Mandate and process for achievement. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S20–4. [4] United Nations. Report of the International Conference on Population and Development. Cairo, September 5–13, 1994. New York: United Nations; 1995. [5] World Health Organization. Unsafe abortion: Global and regional estimates of the incidence of unsafe abortion and associated mortality in 2003. 5th ed. Geneva: WHO; 2007. [6] Fielding JE, Williams CA. Adolescent pregnancy in the United States: a review and recommendations for clinicians and research needs. Am J Prev Med 1991;7(1):47–52. [7] Center for Reproductive Rights. The World’s Abortion Laws, 2003. Wall Chart. [8] Mayi-Tsonga S, Oksana L, Ndombi I, Diallo T, de Sousa MH, Faúndes A. Delay in the provision of adequate care to women who died from abortion-related complications in the principal maternity hospital of Gabon. Reprod Health Matters Nov 2009;17(34):65–70. [9] Consensus Statement: International Federation of Gynecology and Obstetrics (FIGO), International Confederation of Midwives (ICM), International Council of Nurses (ICN), and the United States Agency for International Development (USAID). Family planning: a key component of post abortion care. 25 September 2009. Available at: http://www.usaid.gov/our_work/global_health/ pop/techareas/pac/fp_component.pdf. Accessed February 26, 2010. Les auteurs n’on aucun conflit d’intérêt à déclarer. Références [1] Serour GI. World Report on Women’s Health 2009: Reproductive and Sexual Health Rights: 15 years after the International Conference on Population and Development. Int J Gynecol Obstet 2009;106(2):99–188. Annexe A. Résumé des objectifs fixés dans les plans d’action, par pays et par région Tableau 1 Amérique du Sud Pays Argentine Bolivie Brésil Chili Colombie Pérou Uruguay Venezuela Sous-total Augmenter la disponibilité (prévalence d’utilisation) d’une contraception moderne + + + + + + + 7/8 Sensibiliser les décideurs politiques/les autorités Plaider en faveur d’un meilleur accès à l’avortement sans risque Mettre à disposition des services d’avortement adéquats + + + + + + + + + Introduire/ améliorer les soins intégrés après avortement + + + + Obtenir des données plus nombreuses et de meilleure qualité Promouvoir/ Faciliter le processus introduire d’adoption l’éducation sexuelle + + + + + + + 6/8 + 3/8 + + + + 5/8 3/8 3/8 3/8 2/8 Sensibiliser les décideurs politiques/les autorités Plaider en faveur d’un meilleur accès à l’avortement sans risque Mettre à disposition des services d’avortement adéquats Introduire/ améliorer les soins intégrés après avortement Obtenir des données plus nombreuses et de meilleure qualité Promouvoir/ Faciliter le introduire processus l’éducation d’adoption sexuelle + + + + + + + + + Tableau 2 Amérique Centrale et Caraïbes Pays Augmenter la disponibilité (prévalence d’utilisation) d’une contraception moderne Costa Rica Cuba République dominicaine Salvador Guatemala Honduras Nicaragua Panama Sous-total + + + + + + + 7/8 + + + + + 5/8 + + 1/8 4/8 + + + + 7/8 + + + + + + + 6/8 + + + + + 6/8 3/8 15 F. Mirembe et al. / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S25–S28 (Traduction) Tableau 3 Afrique de l’Ouest et centrale Pays Augmenter la disponibilité (prévalence d’utilisation) d’une contraception moderne Sensibiliser les décideurs politiques/les autorités Bénin Cameroun Côte d’Ivoire Gabon Nigéria Sous-total + + + + + 5/5 + + + 3/5 Plaider en faveur d’un meilleur accès à l’avortement sans risque Mettre à disposition des services d’avortement adéquats + + + Introduire/ améliorer les soins intégrés après avortement Obtenir des données plus nombreuses et de meilleure qualité Promouvoir/ introduire l’éducation sexuelle dans les écoles Améliorer les services de santé sexuelle et reproductive conviviaux pour les adolescents + + + 1/5 2/5 + + 2/5 Plaider en faveur d’un meilleur accès à l’avortement sans risque Mettre à disposition des services d’avortement adéquats Introduire/ améliorer les soins intégrés après avortement Obtenir des données plus nombreuses et de meilleure qualité + + + + + + + + 1/5 3/5 + 1/5 Promouvoir/ introduire l’éducation sexuelle dans les écoles Améliorer les services de santé sexuelle et reproductive conviviaux pour les adolescents Tableau 4 Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud Pays Augmenter la disponibilité (prévalence d’utilisation) d’une contraception moderne Sensibiliser les décideurs politiques/les autorités Ethiopie Kenya Mozambique Afrique du Sud Tanzanie Ouganda Zambie Sous-total + + + + + + + + + 7/7 + + + + 5/7 1/7 + + + 7/7 Plaider en faveur d’un meilleur accès à l’avortement sans risque Mettre à disposition des services d’avortement adéquats + + + + 3/7 1/7 + 3/7 + 2/7 Tableau 5 Afrique du Nord/Est de la Méditerranée Pays Augmenter la disponibilité (prévalence d’utilisation) d’une contraception moderne Sensibiliser les décideurs politiques/les autorités Egypte Syrie Soudan Tunisie Turquie Sous-total + + + + + + 2/5 Introduire/ améliorer les soins intégrés après avortement + + + Obtenir des données plus nombreuses et de meilleure qualité Promouvoir/ introduire l’éducation sexuelle Introduire/améliorer les services de santé sexuelle et reproductive conviviaux pour les adolescents + + 1/5 1/5 Introduire/améliorer les services de santé sexuelle et reproductive conviviaux pour les adolescents + 4/5 0/5 + + 2/5 3/5 + + 3/5 Plaider en faveur d’un meilleur accès à l’avortement sans risque Mettre à disposition des services d’avortement adéquats Introduire/ améliorer les soins intégrés après avortement Obtenir des données plus nombreuses et de meilleure qualité Promouvoir/ introduire l’éducation sexuelle + + + + + + + + + + Tableau 6 Asie du Sud/Sud-est Pays Augmenter la disponibilité (prévalence d’utilisation) d’une contraception moderne Sensibiliser les décideurs politiques/les autorités Bangladesh Inde Népal Pakistan Sri Lanka Thaïlande Sous-total + + + + + + + 5/6 + + + + + + 4/6 + + 2/6 + 5/6 4/6 + 2/6 Obtenir des données plus nombreuses et de meilleure qualité 4/6 1/6 Promouvoir/ introduire l’éducation sexuelle Introduire/améliorer les services de santé sexuelle et reproductive conviviaux pour les adolescents Tableau 7 Europe de l’Est et Centrale Pays Augmenter la disponibilité (prévalence d’utilisation) d’une contraception moderne Sensibiliser les décideurs politiques/les autorités Plaider en faveur d’un meilleur accès à l’avortement sans risque Mettre à disposition des services d’avortement adéquats Introduire/ améliorer les soins intégrés après avortement Géorgie Kirghizstan Macédoine (ARYM) Moldova Sous-total + + + + + + + + + + + + 4/4 + 4/4 + 3/4 + 3/4 1/4 + + 1/4 1/4 0/4 16 International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S30–S33 (Traduction) Organisations internationales et ONG : un exemple de collaboration internationale pour améliorer la santé des femmes par la prévention des avortements à risque Shahida Zaidi a, *, Ezzeldin Osman Hassan b , Stelian Hodorogea c , Robert J.I. Leke d , Luis Távara e,f , Marina Padilla de Gil g a Institut d’échographie et clinique d’échographie, Karachi, Pakistan Société égyptienne de gynécologie/obstétrique, Le Caire, Egypte c Département de gynécologie/obstétrique, Université médicale d’Etat et Centre de formation en santé reproductive, Chisinau, République de Moldova d Université de Yaounde 1, Cameroun e Université nationale Federico Villarreal, Lima, Pérou f Collège médical du Pérou, Lima, Pérou g Institut de Sécurité Sociale, El Salvador b I N F O S A R T I C L E Mots clés : Collaboration internationale Organisations internationales ONG Prévention des avortements à risque Santé des femmes R E S U M E La collaboration internationale avec des organisations et des agences est une exigence fondamentale pour le succès de l’initiative de la FIGO pour la prévention des avortements à risque et de leurs conséquences. De nombreuses activités mises en œuvre par les organisations font partie des plans d’action de tous les pays participant à l’Initiative. Il n’a donc pas été difficile d’obtenir leur collaboration pour la mise en œuvre des plans d’action. Cet article décrit les nombreuses façons dont elles ont collaboré et continuent à le faire. Cette collaboration a permis d’économiser du temps, d’éviter la duplication des efforts et elle a également satisfait au Programme d’Action d’Accra en réduisant la fragmentation de l’aide. Elle a déjà contribué à prévenir les avortements à risque et à réduire la morbidité et la mortalité maternelle associée aux avortements à risque et elle devrait y contribuer de manière encore plus significative dans les mois et les années à venir. © 2010 Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique. Publié par Elsevier Ireland Ltd. 1. Introduction Les articles précédents de ce Supplément ont décrit comment l’initiative de la FIGO pour la prévention des avortements à risque a été conçue, la responsabilité du groupe de travail de la FIGO, le mandat reçu du comité exécutif de la FIGO, le processus à suivre pour atteindre les buts préétablis et les objectifs des plans d’action définis par les pays participants [1–3]. Cet article discute de l’importance de la collaboration internationale et nationale pour la planification et la mise en œuvre des interventions visant à prévenir les avortements à risque. Dès le tout début, la nécessité d’une collaboration internationale a été comprise comme une condition préalable à l’initiative de la FIGO. La FIGO était consciente que de nombreuses autres organisations et agences partageaient les mêmes objectifs de prévention des grossesses non désirées et des avortements à risque et de leurs conséquences. Ces organisations étaient des alliés logiques puisque leurs programmes comportaient déjà des activités nécessaires pour réduire les avortements à risque. * Auteur correspondant: Dr. Shahida Zaidi, Institute of Ultrasonography and Ultrasound Clinic, 140 R, Block 2, PECHS, Karachi 75400, Pakistan. Tél. : +92 21 3455 2129/3455 1455 ; fax : +92 21 3431 2525. Adresse e-mail: [email protected] (S. Zaidi). On reconnaissait également que la réduction de la mortalité maternelle et l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ne seraient pas possibles sans une plus grande appropriation par les pays, une moindre fragmentation de l’aide et des partenariats plus efficaces, comme l’avait recommandé le Programme d’Action d’Accra [4]. Sur ces bases, l’initiative a cherché à obtenir l’engagement des gouvernements et insisté sur l’appropriation des plans d’action par les pays, tout en impliquant simultanément toutes les organisations internationales travaillant dans la région et en améliorant la communication entre elles. La réponse généreuse et efficace de nombreuses agences internationales et organisations non gouvernementales (ONG) pour la planification et la mise en œuvre de l’initiative de la FIGO au niveau national est décrite ci-après. 2. Etapes préliminaires Dès que la création du groupe de travail et la nomination du président, plusieurs organisations, principalement la Fédération internationale de la parenté planifiée (IPPF) et l’Ipas, ont proposé de collaborer à la définition de l’initiative de la FIGO. En effet, la lettre d’invitation initiale adressée à toutes les sociétés membres de gynécologie-obstétrique avait également été envoyée à toutes les associations affiliées à l’IPPF et elle avait été signée par les présidents de la FIGO et de l’IPPF. © 2010 Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique. Publié par Elsevier Ireland Ltd. Tous droits réservés. 17 S. Zaidi et al. / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S30–S33 (Traduction) La première activité mise en œuvre dans le cadre de l’initiative, à savoir une réunion de consultation technique tenue en mai 2007 à New York, a représenté un premier exemple de collaboration. La consultation a été soutenue financièrement par l’Ipas et logistiquement par l’IPPF/Région de l’hémisphère occidental (IPPF/WHR). Y ont participé des représentants du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), de l’Ipas, de l’IPPF, de la Coalition internationale pour la santé des femmes (IWHC), du Centre pour les droits reproductifs (CRR), de l’Université de Columbia, d’EngenderHealth ainsi que des représentants de sociétés membres de la FIGO en Asie, Europe, Afrique et Amérique Latine. Le processus d’identification des candidats aux postes de coordinateurs régionaux a également été mis en œuvre en consultation avec les responsables de plusieurs agences. En outre, la collaboration généreuse des collègues de l’Ipas a été essentielle dans la préparation d’une proposition de projet à présenter à un donateur potentiel. Par conséquent, depuis le tout début, cette initiative de la FIGO a pu compter sur le soutien généreux et inconditionnel de plusieurs agences et organisations. 3. Analyse de situation et préparation des plans d’action Bien que la préparation de l’analyse de situation ait principalement relevé de la responsabilité des points de contact qui, dans certains pays, ont réalisé cette tâche sans assistance particulière, tous les pays ont pu compter sur la collaboration de l’Institut Alan Guttmacher pour leur fournir les données disponibles au plan international. Les données des études réalisées par l’OMS, le Conseil de la population et le Bureau de référence de la population ont été utilisées, ainsi que celles disponibles auprès de l’Institut Guttmacher et d’autres organisations. En outre, les représentants locaux d’organisations internationales et d’ONG telles que l’UNFPA, l’OMS, l’Ipas et l’IPPF, parmi d’autres, ont travaillé avec les points de contact et les responsables gouvernementaux dans chaque pays pour préparer l’analyse de situation. Plusieurs organisations ont collaboré avec les sociétés de gynécologie-obstétrique pour la publication et la distribution des rapports et pour le soutien à la tenue des ateliers nationaux. Les principales organisations impliquées à ce stade ont été les associations membres de l’IPPF, les bureaux locaux de l’UNFPA et de l’Ipas ainsi que la Fondation Packard. Il est souvent arrivé que les mêmes organisations aident également à préparer les plans d’action de plusieurs pays participant à l’initiative. 4. Ateliers régionaux Les organisations ayant collaboré aux phases précoces de l’Initiative ont été invitées à participer à la première série d’ateliers régionaux, qui se sont tenus entre juin et août 2008. Les organisations qui ont participé à au moins un atelier ont été Ibis Reproductive Health, le Consortium international pour l’avortement médical, l’Ipas, l’IPPF, Marie Stopes International, la Fondation Packard, la Fondation Pathfinder, le Conseil de la population, Population Services International, l’UNFPA et l’OMS. Elles ont eu la possibilité de présenter leurs programmes pour les régions respectives et ont reçu les plans d’action si elles ne les connaissaient pas ; en retour, leurs représentants ont formulé des suggestions et pris des engagements en vue d’une collaboration future possible. 5. Mise en œuvre des plans d’action La FIGO n’a alloué aucun fonds pour soutenir les activités incluses dans les plans d’action, la justification à cela étant que la fin du projet (et l’arrêt de l’aide) n’annoncerait pas la fin des activités. La meilleure façon de garantir la continuité des activités intégrées dans les plans d’action serait de les inclure dans les plans généraux des gouvernements. On savait toutefois que l’Initiative englobait des pays dans lesquels les budgets étaient limités et les demandes multiples, signifiant qu’ils auraient besoin d’un soutien extérieur pendant un certain temps. Il était là encore prévu que la collaboration des organisations et des agences internationales comble ces insuffisances puisque nombre des activités proposées faisaient déjà partie des programmes de ces pays. Pour identifier les agences et les organisations ayant des buts et des objectifs similaires à ceux des interventions proposées, le coordinateur général a effectué une recherche systématique et partagé les informations obtenues et toute la correspondance pertinente avec les coordinateurs régionaux. Il a également fourni à ces agences et organisations des informations sur l’initiative de la FIGO, la liste des pays participants et les plans d’action des pays dans lesquels chaque organisation opérait. En outre, toutes les organisations ont été invitées à participer à une série d’ateliers régionaux de suivi, qui se sont tenus en juillet et août 2009. Vingt organisations ont par la suite participé à l’un au moins de ces ateliers régionaux. Ces organisations et les régions dans lesquelles elles opèrent sont énumérées dans le tableau 1. Certaines, dont Gynuity Health Projects, l’IPPF, l’UNFPA et l’OMS, ont été actives dans les 7 régions dans lesquelles l’initiative était conduite, tandis que d’autres se sont limitées à au moins une région (tableau 1). La participation de ces organisations aux ateliers a favorisé l’intégration de leurs programmes nationaux au plan d’action national pour la prévention des avortements à risque dans ce pays. Elle a également fourni des informations sur ce que faisaient les autres organisations/agences de la même sphère et avec qui elles collaboraient, évitant dès lors la duplication des efforts. Elle a également permis “une fragmentation moindre de l’aide et des partenariats plus efficaces”, comme l’a recommandé le Programme d’Action d’Accra pour atteindre les OMD [4]. Si les objectifs et les activités de certaines des organisations se recoupent largement avec les plans d’action, le mandat d’autres agences pourrait être limité, parfois par leurs propres règles, à Tableau 1 Organisations collaboratrices et régions dans lesquelles elles ont collaboré à l’initiative de la FIGO (date limite : septembre 2009) Agence/organisation Région AS AC&C AOC AECS ANEM ASSE EEC Amnesty International ✓ Asia Safe Abortion Partnership Fondation Concept DKT International EngenderHealth Global Doctors for Choice ✓ Institut Guttmacher ✓ Gynuity Health Projects ✓ Ibis Reproductive Health ✓ Consortium international pour l’avortement médical Ipas ✓ Fédération internationale de la parenté planifiée ✓ Marie Stopes International ✓ Fondation Packard Pathfinder ✓ Conseil de la population ✓ Population Services International Bureau de référence de la population UNFPA ✓ OMS ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Abréviations : AS, Amérique du Sud ; AC&C, Amérique Centrale et Caraïbes ; AOC, Afrique de l’Ouest et centrale ; AECS, Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud ; ANEM, Afrique du Nord/Est de la Méditerranée ; ASSE, Asie du Sud/Sud-est ; EEC, Europe de l’Est et Centrale. 18 S. Zaidi et al. / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S30–S33 (Traduction) Tableau 2 Domaines dans lesquels les organisations collaborent ou pourraient collaborer avec les plans d’action Agence/organisation Sensibiliser les décideurs politiques Recherches sur l’avortement Accès à la contraception Amnesty International Asia Safe Abortion Partnership Fondation Concept DKT International EngenderHealth Global Doctors for Choice Institut Guttmacher Gynuity Healthcare Ibis Reproductive Health Consortium international pour l’avortement médical Ipas Fédération internationale de la parenté planifiée Marie Stopes International Fondation Packard Pathfinder Conseil de la population Population Research Bureau Population Services International UNFPA OMS ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ certains éléments spécifiques des plans. Le tableau 2 énumère les domaines dans lesquels les organisations collaborent ou ont l’intention de le faire à l’avenir. Les domaines auxquels la plupart des organisations ont collaboré sont la sensibilisation des décideurs politiques et des professionnels de santé (n = 18), suivie de la fourniture de soins après avortement (n = 15), qui englobe un vaste éventail d’activités allant d’une amélioration des techniques et de l’humanisation des soins à l’inclusion d’une contraception après avortement. Au total, 13 organisations travaillent à améliorer l’accès à la contraception, tandis que 12 facilitent l’accès aux services d’avortement sans risque dans toute la mesure permise par la loi et 11 travaillent dans le domaine des recherches sur l’avortement. Les domaines dans lesquels le nombre d’organisations impliquées est le plus faible sont le plaidoyer pour des lois permettant un accès plus large aux avortements sans risque (n = 7) et l’éducation sexuelle (n = 5). Les différents domaines dans lesquels les organisations collaborent avec les équipes nationales sont discutés ci-dessous de manière plus détaillée. 5.1. Sensibiliser les décideurs politiques et les professionnels de santé Presque toutes les agences et organisations ont souhaité collaborer sur cet objectif, qui a été inclus dans de nombreux plans d’action. L’OMS a aussi été incluse dans le tableau car elle est une source fréquente d’informations et d’“opinions d’experts”, qui participe à sensibiliser les décideurs politiques et les professionnels de santé à l’importance de la question de l’avortement à risque. Global Doctors for Choice, Gynuity Health Projects, EngenderHealth, l’Ipas, l’IPPF, Marie Stopes International et l’UNFPA ont participé activement à la sensibilisation des décideurs politiques aux avortements à risque dans plusieurs régions du monde. Amnesty International est actif en Amérique du Sud et Global Doctors for Choice en Amérique du Sud et en Afrique. Le Bureau de référence de la population a été actif en Asie du Sud/Sud-est au travers de son projet ENGAGE, de même que la Fondation Packard. 5.2. Améliorer les soins intégrés après avortement De nombreuses organisations collaborent à différents aspects des soins intégrés de qualité après avortement. Nombre d’entre elles collaborent à l’introduction de techniques nouvelles, plus performantes et plus sûres, comme l’aspiration manuelle intra-utérine Education sexuelle Services d’avortement sans risque ✓ ✓ ✓ ✓ Plaidoyer en faveur de l’avortement sans risque ✓ ✓ Soins après avortement ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ (AMIU) par le vide et l’avortement médicamenteux, tandis que l’Ipas a été au premier plan pour favoriser le remplacement de la dilatation et curetage (D&C) par l’AMIU. L’Ipas a par ailleurs assuré la formation des médecins et, plus récemment, des sages-femmes à l’utilisation de l’AMIU, méthode plus sûre que la D&C pour évacuer les produits de la conception. Plusieurs autres organisations/agences collaborent sur ce sujet : l’UNFPA a inclus le matériel d’AMIU dans sa liste des équipements essentiels ; Gynuity Health Projects a introduit le misoprostol comme alternative médicale à l’AMIU pour la prise en charge de l’avortement incomplet. D’autres organisations soutiennent la contraception après avortement, instrument de base pour éviter les grossesses non désirées et les avortements. 5.3. Améliorer l’accès à la contraception afin de réduire le nombre des grossesses non planifiées/non désirées Certaines organisations comme l’IPPF et l’UNFPA sont actives depuis plusieurs dizaines d’années pour fournir des services de planification familiale à l’échelle mondiale. D’autres, comme Marie Stopes International et la Fondation Concept, interviennent dans plusieurs régions, mais pas toutes (tableau 1). La Fondation Pathfinder et Ibis International fournissent des services de planification familiale en Amérique du Sud, en Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud et en Asie du Sud/Sud-est, tandis que Population Services International fournit des services de planification familiale en Asie du Sud/Sud-est. 5.4. Fournir des services d’avortement sans risque Marie Stopes International, les associations membres de l’IPPF et l’Ipas collaborent pour fournir des services légaux en matière d’avortement sans risque, en particulier dans les pays dans lesquels les lois sont moins libérales. Gynuity Health Projects et la Fondation Concept favorisent l’accès à l’avortement médicamenteux dans presque toutes les régions, tandis que le Consortium international pour l’avortement médical fournit ce soutien dans la région Afrique du Nord et Est de la Méditerranée et en Europe de l’Est et Centrale. Son équivalent en Asie, l’Asia Safe Abortion Partnership (ASAP), et Population Services International interviennent en Asie du Sud/Sudest. La Fondation Concept met à disposition les médicaments abortifs mifépristone et misoprostol à un prix abordable au travers de son programme “Accès aux médicaments”. S. Zaidi et al. / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S30–S33 (Traduction) 5.5. Recherches sur l’avortement L’OMS et l’Institut Alan Guttmacher ont tous deux fait un travail remarquable pour fournir les meilleures statistiques mondiales possibles sur les taux d’avortements provoqués et d’avortements à risque et sur la mortalité maternelle liée à l’avortement pour chaque région et sous-région. D’autres organisations, comme le Conseil de la population, ont apporté des données plus locales. Plusieurs autres ont effectué des recherches dans d’autres domaines liés à l’avortement, depuis la recherche opérationnelle jusqu’à la recherche biomédicale. 5.6. Plaidoyer en faveur de l’avortement sans risque Un cinquième seulement des pays a intégré cet objectif dans les plans d’action [3] ; peu d’organisations travaillent activement dans ce domaine sensible malgré les recommandations de la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes, tenue à Beijing en 1995, qui appelle les pays à réviser les lois qui prévoient des mesures punitives à l’encontre des femmes ayant eu recours à un avortement illégal [5]. Amnesty International, Global Doctors for Choice, le Consortium international pour l’avortement médical, l’ASAP, l’Ipas, l’IPPF et Pathfinder sont tous prêts à collaborer en direction de cet objectif dans les limites de leurs propres règlements internes, si le pays concerné leur en fait la demande. 5.7. Assurer une éducation sexuelle et mettre en place des services de santé reproductive conviviaux pour les adolescents 19 concernant les éléments des plans d’action mis en œuvre par les sociétés de gynécologie-obstétrique et les gouvernements. Ce dialogue et cette aide à la mise en œuvre sont un exemple constructif de collaboration internationale visant à améliorer la santé des femmes. Il est important toutefois de reconnaître que certaines limites se sont manifestées. L’Initiative n’a pas réussi à attirer plusieurs organisations et agences pour travailler sur des interventions clés visant à prévenir les avortements à risque et leurs conséquences ; par ailleurs, peu d’agences souhaitent travailler dans certains des pays participants, en particulier les pays d’Afrique de l’Ouest et centrale et les pays d’Europe de l’Est et Centrale. L’initiative de la FIGO doit consacrer des efforts importants pour combler ces lacunes dans les mois à venir afin de garantir l’utilisation optimale de toutes les ressources disponibles pour la mise en œuvre d’interventions qui contribueront de manière efficace à la prévention des avortements à risque. La prévention de la souffrance humaine et de la mortalité liées aux grossesses non désirées et aux avortements à risque nécessitera les efforts concertés de toutes ces organisations et agences. Remerciements Les auteurs tiennent à remercier de leur collaboration le Dr Florence Mirembe, représentant l’Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud, qui a fourni les informations régionales incluses dans cet article, et le coordinateur général, le Dr Anibal Faúndes, qui a examiné attentivement le manuscrit. Conflit d’intérêt Les adolescents constituent un groupe important qui a besoin d’une éducation sexuelle et de conseils en matière de contraception pour éviter les grossesses non désirées ; mais peu d’organisations intègrent l’éducation sexuelle dans leur champ d’activité. L’IPPF, la Fondation Pathfinder et l’UNFPA ont mis en place des consultations conviviales pour les adolescents dans plusieurs régions et le Conseil de la population fournit ce service aux filles indigènes au Guatemala. 6. Commentaires et conclusions Comme prévu, la collaboration des agences qui travaillent dans ce domaine a été essentielle au succès de cette initiative de la FIGO à l’échelle nationale. L’un des principaux acquis de l’initiative de la FIGO a été de rassembler un nombre relativement grand d’organisations pour discuter de ce que chacune faisait, notamment Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêt à déclarer. Références [1] Shaw D. The FIGO initiative for the prevention of unsafe abortion. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S17–9. [2] Leke RJI, de Gil MP, Távara L, Faúndes A. The FIGO Working Group on the Prevention of Unsafe Abortion: Mandate and process for achievement. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S20–4. [3] Mirembe F, Karanja J, Hassan EO, Faúndes A. Goals and activities proposed by countries in seven regions of the world toward prevention of unsafe abortion. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S25–9. [4] 3rd High Level Forum on AID Effectiveness. Accra agenda for action. Accra, Ghana. September 2–4, 2008. Avaliable at: http://www.undp.org/mdtf/docs/ Accra-Agenda-for-Action.pdf. Accessed March 3, 2009. [5] United Nations. Report of the Fourth World Conference on Women. Beijing: United Nations; September 4–15, 1995. 20 International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S34–S37 (Traduction) Prévention des avortements à risque dans les pays d’Europe Centrale et de l’Est et d’Asie Centrale Stelian Hodorogea *, Rodica Comendant Département de gynécologie/obstétrique, Université médicale d’Etat et Centre de formation en santé reproductive, Chisinau, République de Moldova I N F O S A R T I C L E Mots clés : Complications de l’avortement Europe Centrale et de l’Est Contraception Mortalité maternelle Associations professionnelles Avortement à risque R E S U M E Malgré des lois permissives et un réseau bien développé d’établissements, l’incidence des avortements à risque et de la mortalité maternelle qui en résulte est inacceptablement élevée en Europe Centrale et de l’Est et en Asie Centrale, le quart des décès maternels étant la conséquence d’un avortement. Parmi les raisons qui obligent les femmes à se soumettre à des procédures à risque, on trouve les nouveaux obstacles législatifs à l’accès aux interruptions de grossesse, les inégalités de répartition des services d’avortement et des prestataires de soins, l’augmentation des coûts des services d’avortement ou des paiements non officiels, couplés à l’augmentation du nombre de personnes pauvres et défavorisées. La qualité des services d’avortement reste très médiocre. Les techniques d’avortement sans risque, notamment l’aspiration manuelle intra-utérine par le vide sous anesthésie locale et l’avortement médical, sont lentement mises en œuvre. Les méthodes plus à risque, comme la dilatation et curetage et l’anesthésie générale sont largement utilisées. Les techniques à risque sont également largement utilisées pour les avortements du deuxième trimestre. De nombreuses femmes de ces régions du monde comptent encore sur l’avortement comme moyen de contrôle de la fécondité et acceptent cette situation. Même si les avortements ont diminué de manière significative en Europe de l’Est ces dix dernières années, aussi bien en chiffres absolus qu’en taux, cette région continue à avoir les taux d’avortement les plus élevés au monde. Des efforts concertés des gouvernements, des associations professionnelles et de donateurs internationaux sont nécessaires pour réduire les conséquences de l’avortement à risque. © 2010 Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique. Publié par Elsevier Ireland Ltd. 1. Introduction L’avortement à risque et ses conséquences restent un problème de santé maternelle important dans les régions où les services d’avortement sans risque sont très limités, absents ou de mauvaise qualité. L’accès des femmes d’Europe Centrale et de l’Est et d’Asie Centrale à l’avortement légal sans risque est sensiblement supérieur à celui des femmes d’autres régions du monde. Les lois sur l’avortement sont libérales dans presque tous les pays de ces régions et, dans la plupart des cas, les interruptions de grossesse sont pratiquées en milieu médical par des médecins qualifiés utilisant des techniques médicales approuvées. Ces dernières décennies, des programmes ont été mis en œuvre à l’échelle nationale afin d’améliorer l’accès à une contraception moderne et d’accroître son utilisation. La situation est toutefois loin d’être parfaite, puisque les taux d’avortement restent extrêmement élevés et que de trop nombreuses femmes continuent à mourir des complications liées à l’avortement. Cette situation justifie l’inclusion des pays d’Europe Centrale et de l’Est et d’Asie Centrale dans l’initiative de * Auteur correspondant: Stelian Hodorogea, Spitalul Clinic Municipal N1, Rovinari 5 Str., Chisinau 2017, Republic of Moldova. Tel. : +373 22 720515 ; fax No : +373 22 273339. Adresse e-mail: [email protected] (S. Hodorogea). la FIGO pour la prévention des avortements à risque et de leurs conséquences. Cet article discute des progrès qui ont récemment été réalisés et des difficultés qui persistent pour obtenir des interruptions de grossesse légales et sans risque ainsi que des facteurs qui sont à l’origine du taux élevé de mortalité maternelle liée à l’avortement en Europe Centrale et de l’Est et en Asie Centrale. Les activités entreprises par des structures et organisations nationales et internationales afin de maintenir l’accès légal, d’améliorer la qualité des services d’avortement et de réduire les conséquences des l’avortement à risque dans ces régions sont présentées. 2. Progrès et difficultés Le rapport 2007 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l’Institut Alan Guttmacher a évalué les progrès réalisés ces dix dernières années concernant la légalité, la sécurité et l’accessibilité des services d’avortement dans le monde et il a énuméré un certain nombre d’évolutions positives intervenues à l’échelle mondiale et dans les diverses régions géographiques. Ce rapport montre que l’Europe de l’Est est la région du monde où la réduction du taux d’avortement a été la plus importante, passant de 90 pour 1000 femmes en âge de procréer en 1995 à 44 pour 1000 en 2003 (tableau 1). Le rapport a souligné que la chute des taux d’avortement dans les pays de l’ex-Union Soviétique explique © 2010 Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique. Publié par Elsevier Ireland Ltd. Tous droits réservés. S. Hodorogea, R. Comendant / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S34–S37 (Traduction) 21 Tableau 1 Comparaison des taux d’avortement dans le monde et en Europe de l’Est (1995 et 2003) Région et sous-région Monde Pays plus développés Pays moins développés Europe de l’Est Taux total d’avortement Taux d’avortement à risque 1995 2003 1995 2003 35 39 34 90 29 26 29 44 15 3 18 12 14 2 16 5 Source : Singh et coll. [2]. l’essentiel de la diminution des avortements entre 1995 et 2005 à l’échelle mondiale [1–3]. Malgré cette amélioration très significative, les ratios d’avortement et les nombres absolus d’avortements restent élevés dans les pays de cette région. Il y a eu en 2005 plus d’avortements que de naissances vivantes dans la Fédération de Russie (1022 avortements pour 1000 naissances vivantes) et, selon la base de données européenne de la Santé pour tous, les taux d’avortement restent élevés en Roumanie, Bulgarie, Estonie et Belarus, en Ukraine et dans plusieurs autres pays (tableau 2) [4]. De nombreux experts considèrent les données officielles comme étant largement sous-notifiées. Pour de nombreux prestataires, l’avortement est devenu une source importante de revenu non officiel et les interventions sont réalisées clandestinement dans les établissements médicaux, soit en ne les enregistrant pas, soit en les enregistrant comme étant des avortements spontanés. Par ailleurs, les avortements sont sous-notifiés par un nombre croissant de cliniques privées. L’énorme divergence entre les statistiques officielles et les enquêtes réalisées dans certains pays de la région confirme l’importante sous-notification des données relatives aux avortements (figure 1) [5]. La seconde tendance positive rapportée est une diminution du nombre des avortements à risque et de la mortalité maternelle qui en résulte dans les pays d’Europe de l’Est. Le taux d’avortement à risque dans la région a diminué de 12 % en 1995 à 5 % en 2005, soit, en termes absolus, une diminution de 800 000 avortements à risque en 1995 à 400 000 en 2003. Le nombre annuel estimé de décès maternels liés à l’avortement a diminué de 500 au début des années 1990 à 300 en 2000. Cette réduction peut être attribuée à l’amélioration de la situation socioéconomique, à une Tableau 2 Ratios d’avortement dans certains pays d’Europe de l’Est et Centrale et d’Asie Centrale en 1985, 1995 et 2005 Pays Arménie Azerbaïdjan Belarus Bulgarie Croatie République tchèque Estonie Géorgie Hongrie Kazakhstan Kirghizstan Lettonie Lituanie République de Moldova Roumanie Fédération de Russie Slovaquie Tadjikistan Ukraine Ouzbékistan Communauté des Etats Indépendants (CEI) Républiques d’Asie Centrale Ratios d’avortement 1985 1995 2005 422 – – 1098 822 611 1508 667 629 825 540 – – 1105 844 – 505 – 1488 – – 1488 627 200 804 1349 284 502 1308 701 686 807 231 1200 759 1013 2124 1887 575 108 1452 135 286 1452 291 138 714 588 107 258 670 419 499 450 115 593 326 441 739 1022 355 64 568 85 176 568 Source : base de données européenne de la Santé pour tous [4]. Figure 1. Taux d’avortement d’après des enquêtes et d’après des sources gouvernementales dans certains pays d’Europe de l’Est et d’Eurasie (pour 1000 femmes en âge de procréer). Source : Europe de l’Est et Eurasie : rapport comparatif [5]. tendance aux avortements plus précoces, à une meilleure formation des médecins-avorteurs et à la mise en œuvre de techniques d’avortement plus sûres, ainsi qu’à la diminution du nombre global d’avortements. Il est difficile d’estimer l’évolution du niveau des avortements à risque en Asie Centrale car on ne dispose pas de données fiables en la matière. Malheureusement, le nombre d’avortements à risque estimé en Europe du Sud n’a pas diminué et il reste autour de 100 000 par an [1,2]. Même si l’incidence des avortements à risque a diminué de manière importante, les complications de l’avortement restent l’une des principales causes de mortalité maternelle dans de nombreux pays d’Europe Centrale et de l’Est et d’Asie Centrale. Au Kazakhstan, 22,5 % des décès maternels survenus en 2003 étaient liés à l’avortement. Dans la Fédération de Russie, ce chiffre était de 18,5 % et, au Tadjikistan, de 13 % [6]. Au cours des 3 années entre 2006 et 2008, 17,2 % des décès maternels en Moldova ont été le résultat de complications d’avortements, tous réalisés en milieu non médical ou auto-administrés. Une étude conduite dans la Fédération de Russie a également trouvé que 67 % des femmes décédées de complications liées à l’avortement avaient eu leur interruption de grossesse pratiquée en milieu non médical et 78 % de ces cas étaient des avortements du deuxième trimestre [7]. Il est difficile de comprendre pourquoi tant de femmes continuent à se soumettre à des avortements à risque pratiqués en milieu non médical par des non-médecins dans des pays où l’avortement est légal et où des installations stériles sont disponibles. Le nombre croissant de mouvements et d’initiatives législatives visant à interdire l’avortement dans de nombreux pays européens ainsi que la dangereuse tendance à limiter l’accès aux interruptions de grossesse du deuxième trimestre dans d’autres représentent une menace importante pour l’accès des femmes à l’avortement légal sans risque. En Lituanie, par exemple, des comités parlementaires réfléchissaient à un projet de loi (connu sous le nom de loi de la République de Lituanie sur la protection de la vie humaine prénatale) visant à limiter sensiblement l’accès à l’avortement [8,9]. Des organisations pro-vie, soutenues par l’église orthodoxe macédonienne, ont engagé une campagne d’affiches agressive et anonyme montrant d’horribles images de fœtus, dont le but était aussi de limiter l’accès légal aux services d’avortement. Plusieurs mesures législatives fortement susceptibles de limiter l’accès des femmes à l’avortement ont été prises dans la Fédération de Russie. Le décret gouvernemental de 2003 a réduit de manière significative le nombre d’indications sociales pour les avortements du deuxième trimestre, de 13 à 4 [10]. Le nombre d’indications médicales a également été limité. L’application de la définition de 22 S. Hodorogea, R. Comendant / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S34–S37 (Traduction) l’OMS de ce qu’est une naissance vivante et l’obligation d’enregistrer tous les nourrissons nés après 22 semaines de grossesse et/ou pesant plus de 500 g ont encore limité l’accès à l’avortement du deuxième trimestre dans la région. Dans un certain nombre de pays (Ukraine, Russie et Moldova), il est complètement interdit d’interrompre une grossesse après 22 semaines, y compris en cas de malformation fœtale. Alors que la plupart des décès maternels liés à l’avortement dans la région se produisent à un âge gestationnel avancé, le nombre croissant d’obstacles à l’accès à l’avortement du deuxième trimestre (modification de la loi, non-éligibilité à un avortement légal ou exigences parmi lesquelles la nécessité d’une autorisation officielle de la part d’un vaste comité sur les avortements, d’où une limitation de la confidentialité) pourrait empêcher à l’avenir la réduction du nombre de femmes qui meurent à la suite d’un avortement. L’accès à l’avortement sans risque en Europe Centrale et de l’Est et en Asie Centrale est plus difficile aujourd’hui, et pas seulement à cause des obstacles légaux. Les femmes doivent faire de longs trajets pour trouver un médecin-avorteur car de nombreuses cliniques en milieu rural ont été fermées ou parce qu’il n’y a pas de gynécologue dans l’établissement existant. Par ailleurs, le coût plus élevé d’un avortement n’est plus couvert par l’assurance maladie ou par l’Etat. Ce n’est pas un problème pour les femmes qui ont les moyens, mais les femmes pauvres, les femmes sans emploi, les adolescentes, les femmes déplacées et les femmes vulnérables appartenant à d’autres catégories sociales sont celles qui souffrent le plus. Le manque de médecins est une sérieuse difficulté pour proposer des services d’avortement dans les pays les plus pauvres d’Europe Centrale et de l’Est et d’Asie Centrale, en particulier dans les pays où seuls les gynécologues sont légalement autorisés à pratiquer ces interventions. Une autre préoccupation régionale majeure touche à la mauvaise qualité des services d’avortement, concernant plus précisément la technique utilisée, la pratique de prévention des infections et de prise en charge de la douleur, les interactions patiente-médecin, la fourniture d’informations sur l’intervention et les soins de suivi appropriés, la contraception après avortement et le respect de la vie privée et de la confidentialité. Alors que les décès de femmes qui subissent une interruption de grossesse dans un établissement médical sont presque exclusivement dus aux complications d’avortements du deuxième trimestre, des méthodes à risque telle que l’injection d’une solution hypertonique salée ou de prostaglandines continuent à être utilisées à cette fin. Le fait que le tiers des décès maternels liés à l’avortement en Russie se produisent après une interruption de grossesse pratiquée dans des établissements médicaux est très préoccupant [7]. Le troisième acquis rapporté dans ces régions est le fait que davantage de femmes utilisent des contraceptifs pour éviter les grossesses non désirées [1,2]. La diminution mentionnée ci-dessus du nombre des avortements et des complications liées à l’avortement a coïncidé avec l’augmentation importante de l’utilisation de contraceptifs dans un certain nombre de pays d’Europe Centrale et de l’Est, qui a atteint des taux comparables à ceux atteints en Europe occidentale. Cela dit, les données de l’OMS indiquent une différence importante des taux d’avortement entre ces deux régions. Cela s’explique par la proportion élevée de femmes qui utilisent des méthodes contraceptives traditionnelles en Europe Centrale et de l’Est et en Asie Centrale en raison du choix limité des méthodes ; des idées fausses concernant la sécurité ; des coûts élevés de la contraception moderne, qui ne sont pas couverts par l’Etat ; et de la mauvaise qualité ou de l’absence de programmes d’éducation sexuelle. Dans le même temps, dans certains pays, principalement en Asie Centrale et dans le Caucase, l’utilisation de contraceptifs chez les femmes mariées âgées de 15 à 49 ans a diminué de 60 % en 2000 à 53 % en 2005 en Arménie, de 66 % en 1999 à 50,7 % en 2006 au Kazakhstan et de 60 % en 2002 à 47,8 % en 2007 au Kirghizstan. De faibles taux d’utilisation de contraceptifs ont été rapportés dans de nombreux pays d’Europe du Sud (Bosnie-Herzégovine 35,7 %, Monténégro 39,4 % et Serbie 41,2 %), tandis que le taux d’utilisation de contraceptifs dans l’ancienne république yougoslave de Macédoine (ARYM) est classé comme extrêmement faible, à 13,7 % [4]. 3. Actions Pour faire face aux difficultés existantes, de nombreuses organisations professionnelles, gouvernementales et non gouvernementales des pays d’Europe Centrale et de l’Est et d’Asie Centrale ont fait des efforts collaborateurs énormes pour maintenir l’accès légal à l’avortement, diminuer le nombre d’avortements et améliorer la qualité des services d’avortement. Les actions collectives visant à s’opposer aux tentatives de criminaliser l’avortement en Lituanie en sont un bon exemple. Préoccupé par les conséquences de l’adoption de lois restrictives en matière d’avortement, le directoire de la société lituanienne de gynécologie/obstétrique (LSOG) a adressé une déclaration spéciale au Seimas (le parlement de la république de Lituanie). La LSOG a participé à une conférence sur l’avortement au sein du parlement lituanien, organisée par l’association pour la planification familiale et la santé sexuelle de Lituanie et un groupe parlementaire sur le développement, la santé reproductive et les droits, qui visait à aider les hommes politiques et les décideurs à comprendre la nécessité de maintenir la législation en l’état [9]. Un autre exemple de collaboration concerne l’ARYM, où 7 ONG nationales ont mis en place une coalition pour la santé reproductive des femmes et uni leurs efforts pour s’opposer aux campagnes anti-avortement lancées dans les médias par les mouvements pro-vie et à l’intention du gouvernement d’adopter des réglementations plus restrictives sur l’avortement. La législation en matière d’avortement n’a pas été modifiée dans ces pays. Plusieurs coalitions d’ONG ont été créées dans le domaine de la santé et des droits sexuels et reproductifs (SDSR) et travaillent efficacement au niveau régional, comme par exemple le réseau des femmes d’Europe Centrale et de l’Est pour la santé et les droits sexuels et reproductifs (ASTRA). Ce réseau d’ONG soutient les droits des femmes à un choix libre et éclairé et à l’accès à l’avortement, à une contraception moderne, à l’information, à des programmes éducatifs et à des services de SDSR. ASTRA fait des mises au point régulières à l’intention du public et des prestataires au travers de bulletins électroniques mensuels portant sur les derniers développements en matière de SDSR aux niveaux international, national et régional. En 2008, des représentants d’organisations et d’institutions de 11 pays d’Europe de l’Est et d’Asie Centrale (anciennes républiques de l’Union soviétique), avec le soutien du Consortium international pour l’avortement médical (ICMA), ont créé l’Alliance européenne pour le choix en matière de reproduction. Le but de l’Alliance est de protéger les droits reproductifs des femmes au travers de l’amélioration de l’accès à des services intégrés d’avortement, par l’analyse de la situation de l’avortement en Europe de l’Est et en Asie Centrale, l’élaboration de programmes d’information et d’éducation et l’organisation de campagnes de plaidoyer sur l’avortement médical dans les pays membres. Pour engager la mise en œuvre du concept de soins intégrés, centrés sur la patiente, en matière d’avortement, les ministères de la santé et un large éventail d’acteurs nationaux d’un certain nombre de pays d’Europe Centrale et de l’Est, soutenus par l’OMS, l’Ipas et d’autres organisations internationales, ont appliqué l’Approche stratégique de l’OMS pour le renforcement des politiques et des programmes de santé sexuelle et génésique [11]. La première étape de cette approche était une évaluation exhaustive des services d’avortement et de planification familiale. Les équipes d’évaluation composées de représentants d’institutions gouvernementales et universitaires, d’ONG et d’autorités locales ont interrogé un grand S. Hodorogea, R. Comendant / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S34–S37 (Traduction) nombre de décideurs, de prestataires de soins et de femmes, identifié les principales carences dans la qualité des soins en matière d’avortement et d’accès aux services d’avortement et de planification familiale et proposé des actions prioritaires pour surmonter les problèmes existants. Des évaluations stratégiques ont été effectuées en Roumanie (2001) [12], Moldova (2005), ARYM (2008), Ukraine (2008) et dans la Fédération de Russie (2009). Cette approche à l’amélioration des services d’avortement et de santé reproductive est également envisagée par d’autres pays [6]. Les sociétés nationales de gynécologie/obstétrique de 7 pays d’Europe Centrale et de l’Est et d’Asie Centrale ont rejoint l’initiative de la FIGO sur la prévention des avortements à risque et de leurs conséquences et effectué une analyse de situation de l’avortement à risque dans leurs pays respectifs. Sur la base de cette analyse, 6 associations professionnelles, leurs ministères de la santé, les organisations internationales et les ONG nationales travaillant dans ce domaine ont élaboré des plans d’action nationaux afin de réduire le nombre d’avortements à risque et leurs complications. Malheureusement, confirmant la prédominance des partisans antiavortement dans les gouvernements de certains pays, deux plans d’action intégrés, ceux de Slovaquie et de Lituanie, n’ont pas été adoptés par leurs ministères de la santé respectifs. Dans 4 autres pays (Géorgie, ARYM, Moldova et Kirghizstan), les plans d’action ont été adoptés et un effort collaborateur efficace a été mis en œuvre avec les organisations partenaires. En Géorgie, par exemple, l’association de gynécologie/obstétrique (GOGA) et l’association HERA XXI (membre de l’IPPF) sont intervenues avec l’Ipas dans 6 villes de l’Ouest de la Géorgie pour mettre en place la technique d’aspiration manuelle intra-utérine par le vide et avec le Gynuity Health Projects dans deux autres régions pour mettre en place l’avortement médical. En 2009, Gynuity Health Projects a tenu une conférence à Tbilissi sur “L’avortement médical dans les pays de l’ex-Union Soviétique : défis et promesses” avec la participation d’environ 80 experts, décideurs politiques et représentants d’organisations non gouvernementales internationales et locales de 15 pays d’Europe de l’Est et de l’Ouest, d’Asie Centrale et des Etats-Unis. Gynuity travaille dans nombre des pays de ces régions (Arménie, Azerbaïdjan, Moldova, Russie et Ukraine), conduisant des recherches cliniques et des études introductives sur l’avortement médical dans l’objectif d’augmenter l’acceptabilité de cette méthode. En Moldova, l’ONG Centre de formation en santé génésique (RHTC), a pris la tête d’un mouvement visant à améliorer la qualité des services d’avortement. Initialement soutenu par la Fédération nationale de l’avortement, basée aux Etats-Unis, le RHTC a travaillé sur l’institutionnalisation de la technique d’aspiration manuelle intra-utérine par le vide au sein de son propre établissement et à l’échelle nationale [13]. Plus tard, en collaboration avec le personnel hospitalier, le RHTC a conduit plusieurs projets sur des soins en matière d’avortement qui soient centrés sur les femmes. Le RHTC met actuellement en œuvre le concept de soins intégrés d’avortement (CAC) à l’échelle nationale au travers d’un partenariat collaborateur impliquant le ministère de la santé, le Centre national de santé de la reproduction et de génétique médicale, l’OMS, Gynuity, l’UNFPA et l’Ipas. Les partenaires offrent un soutien technique et financier pour l’élaboration et l’introduction de normes et lignes directrices nationales pour des CAC, la révision du programme national de formation à l’avortement sur la base des nouvelles lignes directrices et l’introduction et l’évaluation des CAC dans deux cliniques modèles. Le processus d’élaboration de lignes directrices nationales pour l’avortement sans risque a également débuté en Macédoine (ARYM). Le premier atelier national a été organisé par l’OMS en 2009, avec la participation de gynécologues, de représentants du ministère de la santé et de professionnels de la santé publique, afin d’élaborer ces documents. La Fondation Concept travaille avec l’association 23 macédonienne de gynécologie/obstétrique et des distributeurs locaux pour obtenir l’enregistrement de “Medabon” (association de mifépristone/misoprostol) et la mise en place de l’avortement médical a débuté. Il est important de mentionner que l’activité a été planifiée lors de l’atelier de suivi de la FIGO sur la prévention des avortements à risque en Europe Centrale et de l’Est, tenu en juillet 2009 à Istanbul, avec la participation active d’autres agences internationales collaboratrices. Le seul pays de la région Asie Centrale à rejoindre l’initiative de la FIGO, le Kirghizstan, a également tiré les bénéfices de la participation au projet de la FIGO. L’Association des obstétriciens, des gynécologues et des néonatalogistes, le ministère de la santé, l’Alliance pour la santé reproductive (associée de l’IPPF) et d’autres organisations partenaires (OMS, UNFPA, USAID) organisent des rencontres régulières pour coordonner les activités de prévention des grossesses non désirées et améliorer la qualité des services d’avortement dans ce pays. 4. Conclusion Des difficultés importantes pour parvenir à des avortements sans risque et de qualité persistent dans certains pays d’Europe Centrale et de l’Est et d’Asie Centrale. Des efforts plus concertés de la part des gouvernements, des associations professionnelles et de donateurs internationaux sont nécessaires pour augmenter la prévalence d’utilisation de méthodes contraceptives modernes, réduire le nombre d’avortements provoqués, maintenir l’accès légal à l’avortement et améliorer la qualité et diminuer les conséquences de l’avortement. L’initiative de la FIGO sur la prévention des avortements à risque et de leurs conséquences est une bonne occasion de rationnaliser ces activités collaboratrices. Conflit d’intérêt Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêt à déclarer. Références [1] World Health Organization (WHO). Unsafe Abortion: Global and Regional Estimates of the Incidence of Unsafe Abortion and Associated Mortality in 2003, 5th ed. Geneva: WHO, 2007. [2] Singh S, Wulf D, Hussain R, Bankole A, Sedgh G. Abortion Worldwide: A Decade of Uneven Progress. New York: Guttmacher Institute, 2009. [3] Sedgh G, Henshaw S, Singh S, Åhman E, Shah IH. Induced abortion: rates and trends worldwide. Lancet 2007;370:1338–45. [4] European Health for All database (HFA-DB). Copenhagen, WHO Regional Office for Europe, 2009. Available at: http://www.euro.who.int/hfadb. Accessed February 12, 2009. [5] Sullivan JM, Serbanescu F, Goldberg H. Abortion. 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Antre Nous 2005;59:13–6. 24 International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S38–S42 (Traduction) Prévention des avortements à risque : analyse de la situation actuelle et tâche à venir Anibal Faúndes a, *, Shahida Zaidi b a b Centre de recherche en santé reproductive de Campinas (CEMICAMP), Campinas, SP, Brésil Institut d’échographie et clinique d’échographie, Karachi, Pakistan I N F O S A R T I C L E Mots clés : Obstacles Facteurs facilitants Plans d’action Prévention Avortement à risque R E S U M E Une évaluation de la situation actuelle relative à la mise en œuvre des plans d’action pour la prévention des avortements à risque montre que plus de la moitié des pays sélectionnés pour l’initiative avaient progressé comme prévu ou avaient dépassé les attentes. Les obstacles majeurs à un progrès plus rapide ont été l’insuffisance des ressources ou des infrastructures et la sensibilité de la question, ainsi que l’absence d’un engagement plus actif des sociétés de gynécologie/obstétrique et de leurs membres. Les facteurs facilitants les plus souvent mentionnés ont été la force du projet/le leadership de la FIGO, l’engagement des agences collaboratrices et l’intégration des activités des plans d’action dans le programme du ministère de la santé. L’engagement des sociétés de gynécologie/obstétrique et de bonnes relations entre ces sociétés et leur ministère de la santé ont également été mentionnés comme étant des facteurs facilitants importants. Sur le plan opérationnel, les visites de monitorage et les ateliers régionaux ont été considérés comme facilitants par respectivement les trois quarts et les deux tiers des pays. La FIGO s’est engagée à poursuivre le soutien technique et politique aux sociétés impliquées dans cette initiative, en favorisant des stratégies pour surmonter les obstacles tout en tirant pleinement avantage des facteurs facilitants. © 2010 Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique. Publié par Elsevier Ireland Ltd. 1. Introduction D’autres articles de ce Supplément ont brossé un tableau exhaustif du travail réalisé à ce jour dans le cadre de l’initiative de la FIGO pour la prévention des avortements à risque [1,1–4]. A la fin 2009, les 43 pays participant à l’initiative étaient en phase de mise en œuvre de leurs plans d’action. Le rythme auquel ces plans ont été mis en œuvre a varié d’un pays à l’autre, de même que le degré d’engagement des gouvernements respectifs et l’ampleur de la contribution apportée par les diverses organisations internationales et nationales. Une analyse des progrès réalisés dans la mise en œuvre des plans d’action a été réalisée. De plus, les principaux obstacles et facteurs facilitants affectant le rythme auquel les plans ont été mis en œuvre et le degré de réussite obtenu ont été identifiés par les points de contact et les coordinateurs régionaux. Les résultats de cette analyse, avec le succès ou l’échec relatif de l’initiative à attirer la collaboration d’agences internationales collaboratrices, donne un aperçu de ce que l’initiative a réalisé de bien et des domaines dans lesquels les performances pourraient être améliorées. L’objectif du présent article est de décrire cette analyse et de proposer les principales actions nécessaires pour mener à bien les tâches restant à accomplir dans le but de réduire de manière significative les avortements à risque et leurs conséquences, contribuant * Auteur correspondant: Dr. Anibal Faúndes, Investigador Senior, Center of Research on Reproductive Health of Campinas (CEMICAMP), P.O. Box 6181, 13.083-970 Campinas, SP, Brésil. Tél. : +55 19 3289 2856 ; fax : +55 19 3289 2440. Adresse e-mail: [email protected], [email protected] (A. Faúndes). dès lors à réduire la morbidité et la mortalité maternelle élevée toujours présente dans nombre des pays participants. 2. Evaluation du niveau de mise en œuvre des plans d’action en septembre–novembre 2009 Comme l’ont décrit Leke et coll. [2], chaque point de contact, en collaboration avec le ministère de la santé correspondant et d’autres alliés, a présenté une évaluation des progrès réalisés dans la mise en œuvre des plans d’action lors d’une série d’ateliers régionaux tenus entre juillet et août 2009. Cette évaluation a été actualisée au cours des mois suivants en préparation du congrès mondial de la FIGO, où la plupart des données incluses dans cet article ont été présentées lors d’une séance spéciale consacrée à cette initiative de la FIGO. De plus, certains ajustements ont été apportés au cours des mois qui ont suivi le congrès. Sur la base de ces informations et des résultats des visites de monitorage dans les divers pays, les coordinateurs régionaux ont effectué une évaluation qualitative du niveau de mise en œuvre des plans d’action, en tenant compte des différentes dates auxquelles chaque activité avait été engagée et du délai d’exécution proposé. Comme le montre le tableau 1, une forte proportion de pays (44 %) n’avait pas réussi à mettre en œuvre le plan d’action conformément au calendrier, tandis que la moitié environ avait progressé comme prévu (47 %) et 4 (9 %) avaient dépassé les objectifs initiaux. Si l’on considère que certains des plans étaient plutôt ambitieux et que leur mise en route a souvent été retardée par des facteurs extérieurs, tels que la proximité d’élections dans © 2010 Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique. Publié par Elsevier Ireland Ltd. Tous droits réservés. 25 A. Faúndes, S. Zaidi / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S38–S42 (Traduction) Tableau 1 Niveau de mise en œuvre des plans d’action en fonction de la région Région Progrès dans la mise en œuvre du plan d’action En dessous des attentes AS AC&C AOC AECS ANEM ASSE EEC Total 6 1 2 4 3 2 1 19 (44) Comme prévu 2 6 2 2 2 4 2 20 (47) Tableau 2 Principaux obstacles à la mise en œuvre des plans d’action dans les 43 pays, tels que perçus par les points de contact et les coordinateurs régionaux Au-dessus des attentes Obstacles 0 1 1 1 0 0 1 4 (9) Gouvernements/ministère de la santé (MS) Insuffisance des ressources et des infrastructures Manque d’engagement/de politique de santé reproductive du MS Inertie dans les sphères de la santé et les sphères politiques Changements dans le personnel/l’administration du MS Faible motivation du personnel du MS Culturels/nationaux Sensibilité de la question (avortement) Opposition de groupes conservateurs Situation politique/proximité d’élections Migration des professionnels de santé Société GO Manque d’engagement de la société GO Faible motivation des membres de la société GO ou manque de temps Points de contact ayant des priorités concurrentielles Opérationnels Plans trop ambitieux Enregistrement inadéquat et manque de données sur l’avortement Diffusion insuffisante de l’information Manque de coordination avec le MS Manque de coordination avec ou entre les ONG Manque d’incitations/faible motivation Abréviations : Amérique du Sud ; Amérique Centrale et Caraïbes ; Afrique de l’Ouest et centrale ; Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud ; Afrique du Nord et Est de la Méditerranée ; Asie du Sud/Sud-est ; Europe de l’Est et Centrale. plusieurs pays, ces résultats, bien qu’ils ne soient pas idéaux, ne sont pas malgré tout décourageants. Certaines régions ont fait mieux que d’autres qui ont obtenu de mauvais résultats, comme en Amérique du Sud, où 6 des 8 pays ont fait moins bien que ce qu’ils avaient prévu et où aucun n’a dépassé les attentes (tableau 1). L’Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud et l’Afrique du Nord et l’Est de la Méditerranée ont été les 2 autres régions dans lesquelles le nombre de pays ayant obtenu de mauvais résultats a dépassé le nombre de pays ayant obtenu de bons résultats. Dans les 4 autres régions, Amérique Centrale et Caraïbes ; Afrique de l’Ouest et centrale ; Asie du Sud/Sud-est ; et Europe de l’Est et Centrale, le nombre de pays ayant progressé comme prévu ou ayant accompli plus que prévu a dépassé le nombre de pays dans lesquels les résultats étaient en dessous des attentes (tableau 1). Des informations détaillées, pays par pays, sont présentées à l’Annexe A. 3. Obstacles à la mise en œuvre des plans d’action Les difficultés éprouvées par certains pays pour mener à bien leurs plans ont été liées aux obstacles rencontrés dans le processus de mise en œuvre. L’identification de ces obstacles ainsi que des facteurs ayant contribué à faciliter la mise en œuvre des plans a été une étape nécessaire pour surmonter ces obstacles. Bien que chaque point de contact et chaque coordinateur régional aient décrit les obstacles séparément et en termes différents, il a été possible d’identifier 18 idées différentes pouvant être classées en 4 catégories : les obstacles dépendant du gouvernement du pays ou du ministère de la santé ; les obstacles de nature culturelle ou dépendant de circonstances spécifiques dans un pays donné ; les obstacles liés aux gynécologues-obstétriciens et à leurs associations nationales ou internationales ; et les obstacles attribués à la façon dont l’initiative de la FIGO a été planifiée et mise en œuvre dans chaque pays, obstacles classés comme “opérationnels”. L’obstacle le plus fréquent a été l’insuffisance des ressources ou des infrastructures, mentionnée par les deux tiers des pays. L’absence d’engagement des ministères de la santé ou l’absence d’une politique de santé reproductive, l’inertie dans les sphères politiques et les changements dans le personnel/l’administration du ministère de la santé ont été considérés comme des obstacles par un cinquième à un quart des pays (tableau 2). La sensibilité de la question a été considérée comme un obstacle par près de 60 % des pays et l’opposition de groupes conservateurs par un tiers. La situation politique, y compris la proximité d’une élection, a représenté un obstacle pour 30 % des pays ; et, d’une manière générale, elle a constitué un obstacle extrêmement important. Et enfin, le problème de la migration des professionnels de santé a été perçu comme un obstacle par deux pays seulement d’une même région (tableau 2). La faible motivation des membres des sociétés de gynécologie/obstétrique (GO) ou leur manque de temps ainsi que le manque Nb. (%) 29 10 8 11 3 (67) (23) (19) (26) (7) 25 14 13 2 (58) (33) (30) (5) 19 (44) 20 (47) 13 (30) 11 10 14 12 8 3 (26) (23) (33) (38) (19) (7) d’engagement de la société GO nationale ont été perçus comme des obstacles par près de la moitié des pays. Les points de contact ayant des priorités concurrentielles ont également été perçus comme un obstacle par 30 % des pays (tableau 2). Un plan d’action excessivement ambitieux a constitué un obstacle pour à peine plus d’un quart des pays. Un enregistrement inadéquat et un manque de données sur l’avortement ainsi qu’une diffusion insuffisante de l’information sur la question ont été mentionnés comme des obstacles par respectivement près d’un quart et un tiers des pays. Le manque de coordination entre la société GO et le ministère de la santé a représenté un obstacle pour près des deux cinquièmes des pays, tandis que le manque de coordination avec les ONG locales ou entre ONG a été mentionné par près d’un quart des pays. Et enfin, le manque d’incitations/faible motivation des personnes responsables de la mise en œuvre du plan a été mentionné comme un obstacle par 4 pays seulement (tableau 2). Les obstacles mentionnés comme gênant la mise en œuvre des plans d’action ont varié d’une région à l’autre et d’un pays à l’autre au sein d’une même région. L’insuffisance des ressources a été mentionnée comme un obstacle par tous les pays d’Afrique de l’Ouest et centrale et d’Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud, contre un seul pays d’Asie du Sud/Sud-est. Le manque d’engagement du ministère de la santé et l’inertie dans les sphères politiques n’ont pas été mentionnés comme des obstacles en Amérique du Sud et en Amérique Centrale et dans les Caraïbes ou en Asie du Sud/Sud-est, alors que ces problèmes ont été cités comme des obstacles dans la plupart des pays d’Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud (tableau 3). La sensibilité de la question de l’avortement et l’opposition de groupes conservateurs ont été considérées comme des problèmes dans de nombreux pays d’Amérique du Sud, dans les deux régions d’Afrique subsaharienne et en Europe de l’Est et Centrale ; elles n’ont toutefois pas été mentionnées comme des obstacles dans la région Afrique du Nord et Est de la Méditerranée. La migration des professionnels de santé a été considérée comme un obstacle uniquement en Europe de l’Est et Centrale (tableau 3). Le manque d’engagement des sociétés GO et la faible motivation de leurs membres ou leur manque de temps ont été considérés comme des obstacles dans tous les pays d’Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud et, dans une moindre mesure, dans les autres régions, bien que la faible motivation des membres de la société 26 A. Faúndes, S. Zaidi / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S38–S42 (Traduction) Tableau 3 Nombre de pays dans lesquels des obstacles sélectionnés ont été mentionnés, en fonction de la région Obstacles Gouvernements/ministère de la santé (MS) Insuffisance des ressources et des infrastructures Manque d’engagement/de politique de santé reproductive du MS Inertie dans les sphères de la santé et les sphères politiques Changements dans le personnel/l’administration du MS Faible motivation du personnel du MS Nationaux/culturels Sensibilité de la question (avortement) Opposition de groupes conservateurs Situation politique/proximité d’élections Migration des professionnels de santé Société GO Faible engagement de la société GO Faible motivation des membres de la société GO ou manque de temps Points de contact ayant des priorités concurrentielles Opérationnels Plans trop ambitieux Enregistrement inadéquat et manque de données sur l’avortement Diffusion insuffisante de l’information Manque de coordination avec le MS Manque de coordination avec ou entre les ONG Manque d’incitations/faible motivation AS AC&C AOC AECS ANEM ASSE EEC Total 6/8 0/8 0/8 2/8 0/8 4/8 0/8 0/8 2/8 0/8 5/5 2/5 3/5 1/5 1/5 7/7 5/7 4/7 3/7 1/7 3/5 1/5 1/5 1/5 2/5 1/6 0/6 0/6 0/6 0/6 3/4 2/4 0/4 2/4 0/4 29/43 10/43 8/43 11/43 4/43 5/8 3/8 6/8 0/8 3/8 1/8 2/8 0/8 5/5 4/5 1/5 0/5 6/7 3/7 3/7 0/7 0/5 0/5 0/5 0/5 3/6 1/6 0/6 0/6 3/4 2/4 1/4 2/4 25/43 14/43 13/43 2/43 1/8 6/8 2/8 3/8 4/8 3/8 3/5 2/5 2/5 7/7 7/7 3/7 1/5 1/5 1/5 2/6 0/6 4/6 2/4 0/4 0/4 19/43 20/43 14/43 0/8 4/8 1/8 1/8 1/8 0/8 0/8 3/8 2/8 2/8 2/8 0/8 5/5 0/5 5/5 1/5 3/5 2/5 0/7 0/7 3/7 6/7 0/7 1/7 3/5 3/5 1/5 2/5 1/5 0/5 3/6 0/6 2/6 0/6 0/6 0/6 0/4 0/4 0/4 0/4 1/4 0/4 11/43 10/43 14/43 12/43 8/43 3/43 Abréviations : Amérique du Sud ; Amérique Centrale et Caraïbes ; Afrique de l’Ouest et centrale ; Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud ; Afrique du Nord et Est de la Méditerranée ; Asie du Sud/Sud-est ; Europe de l’Est et Centrale. GO ou leur manque de temps ait également été perçu comme un obstacle par les trois quarts des pays d’Amérique du Sud (tableau 3). Des plans d’action trop ambitieux ont été considérés comme un obstacle dans tous les pays d’Afrique de l’Ouest et centrale mais dans aucun des pays des deux régions d’Amérique du Sud, de l’Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud ou de l’Europe de l’Est et Centrale. Un enregistrement inadéquat et un manque de données sur l’avortement ont été considérés comme des obstacles uniquement dans les pays d’Amérique du Sud et dans la région Afrique du Nord et Est de la Méditerranée ; ce problème n’a toutefois été mentionné comme un obstacle dans aucune des autres régions. Une diffusion insuffisante de l’information a été considérée comme un obstacle dans tous les pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, mais dans moins de la moitié des pays des autres régions. Le manque de coordination entre la société GO et le ministère de la santé a été mentionné comme un obstacle dans tous les pays d’Afrique de l’Est, du Centre et du Sud sauf un, mais dans très peu de pays des autres régions. Le manque de coordination avec ou entre les ONG a été vu comme un obstacle par plus de la moitié des pays d’Afrique de l’Ouest et centrale uniquement, tandis que le manque d’incitations/la faible motivation des personnes responsables de la mise en œuvre des plans a également été mentionné dans cette seule région ainsi que par un pays d’Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud (tableau 3). 4. Facteurs facilitants Dix facteurs ont été identifiés comme ayant facilité la mise en œuvre des plans d’action. Ces facteurs ont été classés dans les 4 mêmes catégories que les obstacles. Un facteur mentionné par la grande majorité des pays (81 %) a été l’avantage que le plan d’action soit intégré au programme du ministère de la santé (tableau 4). Un pourcentage encore plus grand de pays a mentionné le leadership de la FIGO et la force du projet comme représentant un facteur facilitant important. De bonnes relations entre les sociétés GO et le ministère de la santé et l’engagement des sociétés dans l’initiative de la FIGO ont été mentionnés par respectivement près des deux tiers et plus de la moitié des pays (tableau 4). L’engagement des agences collaboratrices a été l’autre facteur facilitant mentionné par près de 85 % des pays, tandis qu’une bonne Tableau 4 Principaux facteurs ayant facilité la mise en œuvre des plans d’action dans les 43 pays, tels que perçus par les points de contact et les coordinateurs régionaux Facteurs facilitants Gouvernements/ministère de la santé (MoH) Plans d’action intégrés dans le programme du MS Société GO Leadership de la FIGO/force du projet Bonnes relations/coordination entre la société GO et le MS Engagement de la société GO Agences collaboratrices Engagement des agences collaboratrices Leadership, bonne coordination, dialogue avec les ONG locales Opérationnels Les visites de monitorage améliorent la coordination interinstitutionnelle Ateliers régionaux/occasion de rencontrer les agences collaboratrice Persistance du coordinateur régional Soutien et encouragement du coordinateur général Nb. (%) 35 (81) 36 (84) 27 (63) 24 (56) 36 (84) 27 (63) 32 29 26 15 (74) (67) (60) (35) coordination et dialogue entre la société GO et les ONG locales a été perçu comme un facteur positif par près des deux tiers des pays (tableau 4). Près des trois quarts des points de contact ont perçu les visites de monitorage comme un facteur ayant facilité la coordination interinstitutionnelle dans le pays. Deux tiers ont convenu que les ateliers régionaux avaient contribué à faciliter la mise en œuvre des plans en fournissant l’occasion d’une interaction et la possibilité d’identifier les opportunités de collaboration avec les organisations et agences internationales. Dans 60 % des pays, la persistance des coordinateurs régionaux a été perçue comme un facteur ayant facilité la mise en œuvre des plans, tandis qu’un peu plus d’un tiers des pays a mentionné le soutien et l’encouragement du coordinateur général (tableau 4). Il y a eu quelques différences régionales dans les facteurs facilitants ; ces différences n’ont toutefois pas été aussi importantes que les différences interrégionales retrouvées pour les obstacles. 5. La tâche à venir L’initiative de la FIGO a réussi à élever les attentes des collègues de nombreux pays du monde concernant leur capacité à contribuer à réduire la lourde charge des grossesses non planifiées et des A. Faúndes, S. Zaidi / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S38–S42 (Traduction) avortements à risque dans leurs communautés. L’initiative de la FIGO est une occasion en or de contribuer à limiter la douleur des avortements à risque subie par les femmes les plus marginalisées de nombreuses sociétés. Les gynécologues-obstétriciens sont les témoins de la terrible situation à laquelle sont confrontées les femmes qui sont incapables d’éviter une grossesse qu’elles n’ont pas planifiée à un moment où elles sentent qu’elles ne peuvent pas avoir d’enfant (ou un autre enfant), en particulier dans les pays où les lois sur l’avortement sont restrictives. Il est donc naturel que ces médecins aient été impatients de collaborer à une initiative visant à résoudre ce problème, en particulier une initiative lancée par l’organisation qui dirige leur profession à l’échelle mondiale. La FIGO ne peut pas élever ces attentes, puis laisser les sociétés GO nationales sans leur accorder son soutien technique et scientifique. La FIGO s’est donc engagée à continuer à aider les sociétés participant à cette initiative. Cette aide soit se baser sur les leçons apprises au cours de la période initiale de mise en œuvre, résumées dans la liste des obstacles et des facteurs facilitants décrits ci-dessus. L’initiative de la FIGO n’a peu ou pas le pouvoir de surmonter le manque de ressources et d’infrastructures dans les pays concernés ; elle est toutefois capable d’apporter une aide pour résoudre des besoins très spécifiques, qui ne sont peut-être pas coûteux mais qui pourraient représenter un obstacle insurmontable dans une situation dans laquelle les ressources sont extrêmement rares. Un exemple du type d’aide qui pourrait être accordée concerne l’achat des médicaments, instruments ou petit matériel nécessaires ou le financement d’une formation locale peu coûteuse des prestataires de soins à l’utilisation efficace de ce matériel. Le manque d’engagement des ministères de la santé peut être lié à d’autres obstacles souvent mentionnés, comme la sensibilité de la question et l’opposition de groupes spécifiques. Ces deux obstacles peuvent aussi être un facteur impliqué dans le manque de motivation des gynécologues-obstétriciens dans certains pays et l’engagement insuffisant de certaines sociétés nationales. Nous pensons que cela reflète notre incapacité à décrire les objectifs de l’initiative de la FIGO de manière suffisamment claire, car il est difficile de croire que quelqu’un puisse s’opposer à la réduction du nombre de grossesses non désirées et d’avortements provoqués ou du nombre de décès et de complications résultant des avortements à risque. Cette observation souligne la nécessité d’engager des efforts plus concertés et plus efficaces pour décrire la signification réelle de l’initiative de la FIGO, d’abord à nos collègues puis aux média et au public général. L’inclusion de séances expliquant le programme et décrivant les plans d’action dans les congrès de GO tenus dans les pays impliqués dans cette initiative et la publication et la diffusion de la série d’articles inclus dans ce Supplément sont certaines des stratégies déjà mises en œuvre. L’enregistrement inadéquat des données sur l’avortement, le manque même de ces données et la diffusion inefficace des informations disponibles ont été cités comme étant des obstacles et pourraient au moins en partie expliquer le désintérêt des ministères de la santé et des sociétés GO pour cette question. C’est un bon indicateur du fait que l’initiative de la FIGO devrait stimuler les activités visant à améliorer l’enregistrement des données et à obtenir des données de qualité sur l’avortement, ainsi qu’à diffuser les informations de manière plus efficace. De plus, un enregistrement adéquat des avortements est nécessaire pour déterminer la modification éventuelle du nombre d’avortements provoqués et à risque. Le rôle important des ONG locales et des organisations et agences internationales a été mentionné à la fois comme un obstacle lorsqu’il était inadéquat et comme un facteur facilitant fondamental lorsqu’il était présent. L’encouragement continu à la collaboration mutuelle et à l’inclusion de nouvelles organisations est une tâche essentielle à la poursuite de cette initiative [4]. 27 Un effort plus grand reste nécessaire pour attirer ces organisations dans les régions où elles sont moins actives, comme les pays francophones d’Afrique de l’Ouest et centrale, ainsi qu’en Europe de l’Est et en Asie Centrale. Si les problèmes sont aigus et les besoins aussi urgents que dans d’autres régions, les organisations internationales semblent être moins bien informées des problèmes dans ces régions et moins intéressées. L’idée selon laquelle l’élaboration de plans d’action trop ambitieux représente un obstacle à leur mise en œuvre signifie qu’il est nécessaire d’adapter ces plans aux possibilités disponibles pour leur mise en œuvre. Cela pourrait vouloir dire qu’il faut abandonner certaines activités et en ajouter d’autres qui soient des moyens plus coût-efficaces d’atteindre les objectifs de prévention des grossesses non planifiées, des avortements à risque et de leurs conséquences. A titre d’exemple, on peut citer l’amélioration des soins après avortement, avec l’inclusion nécessaire de conseils en matière de contraception et la fourniture de services de planification familiale avant la sortie de l’hôpital. L’efficacité des visites de monitorage, qui ont contribué à améliorer la coordination entre les sociétés et les ministères de la santé, a également favorisé la participation des agences collaboratrices aux plans d’action. Les ateliers régionaux jouent un rôle similaire. Les visites de monitorage seront intensifiées et les ateliers seront rendus de plus en plus efficaces en créant une atmosphère de saine concurrence entre pays et en favorisant le dialogue entre les délégués du pays et les agences collaboratrices. En conclusion, l’évaluation continue des progrès réalisés dans la mise en œuvre des plans d’action et l’identification des obstacles et des facteurs facilitants nous fournissent la boussole dont nous avons besoin pour guider nos actions dans l’avenir immédiat. Il nous faudra encore un certain temps avant de savoir quelle a été l’efficacité de l’implication des gynécologues-obstétriciens dans la promotion des plans de prévention des avortements à risque par la réduction du nombre des grossesses non désirées et des avortements. Nous saurons cependant, si la question reçoit l’attention qu’elle mérite de la part des gouvernements, si les professionnels de santé ont été formés et si des services sont fournis et, ce qui est encore plus important, nous saurons si des nombres significativement plus importants de femmes reçoivent des soins appropriés dans les pays participant à cette initiative. Remerciements Les auteurs tiennent à remercier pour leur collaboration les coordinateurs régionaux de l’initiative de la FIGO sur la prévention des avortements à risque, les Dr Robert Leke (Afrique de l’Ouest et centrale), Florence Mirembe et Joseph Karanja (Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud), Ezzeldin Osman Hassan (Afrique du Nord et Est de la Méditerranée), Stelian Hodorogea (Europe de l’Est et Centrale), Luis Tavara (Amérique du Sud) et Marina Padilla de Gil (Amérique Centrale et Caraïbes), qui ont fourni les informations sur leurs régions respectives incluses dans cet article. Conflit d’intérêt Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêt à déclarer. Références [1] Shaw D. The FIGO initiative for the prevention of unsafe abortion. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S17–9. [2] Leke RJ: The tragedy of induced abortion Sub-Saharan Africa. In: Boniface T, editor. Contemporary issues in maternal health care in Africa. Luxemberg: Harwood Academic Publishers; 1994. p. 281–92. [3] Mirembe F, Karanja J, Hassan EO, Faúndes, A. Goals and activities proposed by countries in seven regions of the world toward prevention of unsafe abortion. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S25–9 28 A. Faúndes, S. Zaidi / International Journal of Gynecology and Obstetrics 110S (2010) S38–S42 (Traduction) [4] Zaidi S, Hassan EO, Hodorogea S, Leke R, Tavara L, Gil M. International organizations and NGOs: An example of international collaboration to improve women’s health by preventing unsafe abortion. Int J Gynecol Obstet 2010;110(Suppl 1):S30–3. Tableau 4 Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud Pays Niveau de mise en œuvre du plan d’action En dessous des attentes Annexe A. Evaluation du niveau de mise en œuvre des plans d’action dans chaque pays, septembre–novembre 2009 Tableau 1 Amérique du Sud Pays Niveau de mise en œuvre du plan d’action En dessous des attentes Argentine Bolivie Brésil Colombie Chili Pérou Uruguay Venezuela Total Comme prévu Au-dessus des attentes X X Guatemala Salvador Honduras Nicaragua Costa Rica Panama Cuba République dominicaine Total 2 0 Comme prévu Au-dessus des attentes X X X X X X X 6 1 Tableau 3 Afrique de l’Ouest et centrale Pays Niveau de mise en œuvre du plan d’action En dessous des attentes Benin Togo Cameroun Côte d’Ivoire Gabon Nigeria Total X 4 Comme prévu Niveau de mise en œuvre du plan d’action Egypte Soudan Syrie Tunisie Turquie Total Au-dessus des attentes X X X X 2 Comme prévu 1 Au-dessus des attentes X X X X X 2 3 0 Tableau 6 Asie du Sud/Sud-est Pays Niveau de mise en œuvre du plan d’action Pakistan Sri Lanka Inde Népal Bangladesh Thaïlande Total Comme prévu Au-dessus des attentes X X X X X X 2 4 0 Tableau 7 Europe de l’Est et Centrale Pays Niveau de mise en œuvre du plan d’action En dessous des attentes X 2 X 1 2 En dessous des attentes X 1 X X En dessous des attentes Niveau de mise en œuvre du plan d’action En dessous des attentes X X X Pays Tableau 2 Amérique Centrale et Caraïbes Pays Au-dessus des attentes Tableau 5 Afrique du Nord et Est de la Méditerranée X X X X X X 6 Ethiopie Kenya Mozambique Afrique du Sud Tanzanie Ouganda Zambie Total Comme prévu Géorgie Macédoine (ARYM) Moldova Kirghizstan Total Comme prévu Au-dessus des attentes X X X X 2 1 1 Tableau 8 Nombre de pays, en fonction de la région, dans lesquels certains facteurs facilitants ont été identifiés Facteurs facilitants Gouvernements/ministère de la santé (MS) Les plans d’action faisaient partie du programme du MS Société GO Leadership de la FIGO/force du projet Bonnes relations entre la société GO et le MS/bonne coordination avec le MS Engagement de la société GO Agences collaboratrices Engagement des agences collaboratrices Leadership, bonne coordination, dialogue avec les ONG locales Opérationnels Les visites de monitorage améliorent la coordination interinstitutionnelle Ateliers régionaux, activités/occasion de rencontrer les agences collaboratrices Persistance du coordinateur régional Soutien et encouragement du coordinateur général AS AC&C AOC AECS ANEM ASSE EEC Total 6/8 6/8 4/5 7/7 4/5 5/6 3/4 35/43 7/8 6/8 0/8 8/8 5/8 4/8 5/5 4/5 5/5 7/7 0/7 7/7 2/5 3/5 4/5 5/6 6/6 4/6 2/4 3/4 0/4 36/43 27/43 24/43 8/8 1/8 4/8 6/8 5/5 2/5 7/7 7/7 4/5 3/5 5/6 5/6 3/4 3/4 36/43 27/43 5/8 6/8 8/8 1/8 7/8 7/8 4/8 8/8 5/5 5/5 4/5 3/5 7/7 0/7 0/7 0/7 4/5 2/5 3/5 1/5 3/6 6/6 5/6 1/6 1/4 3/4 2/4 1/4 32/43 29/43 26/43 15/43 Abréviations : Amérique du Sud ; Amérique Centrale et Caraïbes ; Afrique de l’Ouest et centrale ; Afrique de l’Est, du Centre-Est et du Sud ; Afrique du Nord et Est de la Méditerranée ; Asie du Sud/Sud-est ; Europe de l’Est et Centrale.
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