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^ Année 1949. Le Numéro : 5 francs. — N° 1 1 7 A . N . Vendredi 23 Décembre 1949. ^ JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE DÉBATS PARLEMENTAIRES ASSEMBLÉE PO NATIONALE A' *V COMPTE RENDU IN EXTENSO DES SÉANCES QUESTIONS ÉCRITES ET RÉPONSES DES MINISTRES A CES QUESTIONS Abonnements à l'Édition des DÉBATS DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE : MÉTROPOLE E T FIEL A.1ST C E D'OUTRE-MER : 700 f r . ; : 2 . 5 5 0 fi*. 0Compte chèque postai : 1 0 0 . 9 7 , Paris.) FEIÉRE DE JOINDRE LA DERNIÈRE BANDE AUX renouvellements et réclamations DIRECTION, RÉDACTION E T ADMINISTRATION QUAI VOLTAIRE, IV' 31, PARIS-7 a lre POUR LES CHANGEMENTS D'ADRESSE AJOUTER 1 5 FRANCS LÉGISLATURE SESSION DE 1949 — COMPTE RENDU IN EXTENSO — 2493 SÉANCE l r e Séance du Jeudi 22 D é c e m b r e 1949. SOMMAIRE % — Procès-verbal. % — Demandes, de discussion d'urgence de projets de loi. 3. — Dépôt, avec demande de discussion d'urgence, de propositions de loi. 4. — Dépôt, avec demande de discussion d'urgence, d'une proposition de résolution. 0. — Demande de d : scussion d'urgence d'une (proposition de loi. 5. — Ouverture de crédits spéciaux d'exercices clos et périmés. — Discussion, en deuxième lecture, d'un projet de loi. M. Barangé, rapporteur général. Art. 1er. — Etat A. Présidence du conseil. — Services de presse. Amendements de .'M. Mont et do M. André Noël, ayant le môme objet: MM. Mont, André Noël, Pierre-ïlenri Teitgen, ministre d'Etat, chargé' de l'information; Tourtaud. Bétoiaud. — Adoption. Adoption de l'ensemble de l'article modifié. Adoption, - au scrutin, de l'ensemble du »projet de loi. 7, — Contrôle des organismes de la sécurité sociale.- — Discussion, en deuxième lecture, d'un projet de loi. M. Barangé, rapporteur général. Demande de renvoi du projet de loi a la commission du travail : MM. Boutavant, * Bétoiaud, Croizat, Segelle, ministre du tra- i v.a il .-et de la sécurité sociale ; Via lté, rapporteur pour avis de la commission du travail et de la sécurité sociale; Gozard, le rapporteur général Patinaud. — Rejet au scrutin. Art. 1 er (texte du Conseil de la Républi- S. — Loi de finances pour l'exercice 1950. — que]. Suite de la discussion d'urgence d'un projet de loi. Amendement de M. Viatte tendant à reprendre le texte de l'Assemblée nationale: Discussion générale (suite) : MM. Gozard, Maurice-Petsche, ministre dos finances et MM. Viatte, Bétoiaud, le rapporteur général, des .affaires économiques. le ministre du travail et de la sécurité sociale. — Adoption au .scrutin. Renvoi de la suite de la discussion k la proc.liaine séance. Art. 2 (introduit par le Conseil de la Ré9. — Ordre du jour. publique). MM. Boutavant, le président, Viatte, Lamps. PRESIDENCE DE M. EDOUARD HERRIOT Amendement de M. Patinaud, tendant à La séance est ouverte à neuf heures et la suppression de l'article: rejet au scrutin. demie. Premier amendement de M. Lamps: M. Lamps^ — Rejet. — 1 Deuxième amendement de M. Lamps : PROCES-VERBAL (M. Lamps. — Rejet. Amendement de M. Bourbon: M. Bourbon. M. le président. Le procès-verbal de la — Rejet. troisième séance d'hier a été affiché et disAmendement de M. Boutavant: M. Bouta- tribué. vant. — Rejet. Il n ' y a pas d'observation Amendement de M, iMafcc Dupuv : M. Marc Le procès-verbal est adopté. Dupuy. — Rejet. Amendement de (M. Lamps: M. Lamps. — Rejet. — Amendement de M. Bourbon: M. Bourbon. DEMANDES DE DISCUSSION D'URGENCE - R^jet. >C DE PROJETS DE LOI Amendement de M. Boutavant: M. Boutavant. — Rejet. M. le président. M. le président du conAdoption, au scrutin, de l'ensemble de seil demande la discussion d'urgence d u l'article. j1 projet de loi portant institution d'une Art. 3 à. 6: disjoints. taxe additionnelle à la taxe à l'achat, e n Explications de vote: MM. Patinaud, Béto- remplacement de la taxe sur les céréales :aud. qui alimente le budget annexe des prestaAdoption, au scrutin, de l'ensemble du tions familiales agricoles, qui a été renvoyé à la commission des finances. projet d-e loi. * (2 f.) 269 M', le président du conseil demande la discussion d'urgence du projet de loi tendant à assurer la mise en œuvre du régime de l'allocation de vieillesse des personnes non salariées et la substitution de ce régime à celui de l'allocation temporaire, qui a- été renvoyé à là commission du travail et de la sécurité sociale. M. le président du conseil demande la discussion d'urgence du projet de loi rela^ tif à la taxe additionnelle aux taxes sur le chiffre d'affaires, qui a été renvoyé à la commission des finances. M. le président du conseil demande la discussion d'urgence du (projet de loi tendant à mettre fin au régime des réquisitions de logement, qui a été renvoyé à la commission de la justice et de législation. Il va être procédé à l'affichage' et à la notification des demandes de discussion 4'urgence. —3 — A DEPOT, AVEO DEMANDE. ÙB DISCUSSION D'URGENCE, DE PROPOSITIONS DE LOI M. le président. J'ai reçu de M. Garcia, avec demande de discussion, d'urgence, une proposition de loi tendant à augmenter les allocations familiales versées aux travailleurs indépendants en les calculant sur la même base que celles des salariés: à compter du 1 er octobre 1949. La proposition sera imprimée sous le n° 8812, distribuée et, s'il n ' y a pas d'opposition, renvoyée à la commission du travail et de la sécurité sociale. (Assentiment.) J'ai reçu de M. Pouyet, avec demande de discussion d'urgence, une proposition de loi tendant à accorder aux carburants agricoles u n dégrèvement de 33 p. 100. La proposition sera imprimée sous le n° 8810, distribuée et, s'il n ' y a pas d'opposition, renvoyée à la commission de la production industrielle. (Assentiment.) Il va être procédé à l'affichage et à la notification des demandes de discussion, d'urgence. —4 — DEPOT, AVEC DEMANDE DE DISCUSSION D'URGENCE, D'UNE PROPOSITION DE RESOLUTION M. le président. J'ai reçu de M. Guiguen, avec demande de discussion d'urgence, une proposition de résolution tendant à inviter le Gouvernement à prendre d'urgence les mesures de protection contre l'envahissement de la mer à Gâvres et à Larmor-Plage (Morbihan). La proposition se?ra imprimée sous le n° 8811, distribuée et, s'il n'y a pas d'opposition, renvoyée à la commission de l'agriculture. (Assentiment.) Il va être procédé à l'affichage et à la notification de la demande de discussion d'urgence. _ 5— y « > l ? DEMANDE DE DISCUSSION D'URGENCE D'UNE PROPOSITION DE LOI M. le président. J'ai reçu de Mme Claeys une demande de discussion d'urgence pour sa proposition de loi n° 8502 tendant à accorder aux familles, pour les fêtes de Noël et du Nouvel an, un treizième mois d'allocations familiales, qui a été renvoyée à la commission du travail et de la sécurité sociale. Il va être procédé à l'affichage et à la notification de la demande de discussion d'urgence* chiffres votés par l'Assemblée nationale' en première lecture, à savoir: Pour l'article 1 er , le total de 12.182.934.523 OUVERTURE DE CREDITS SPECIAUX francs ; D'EXERCICES CLOS ET PERIMES Et pour l'état A, « Présidence du conseil' Discussion, en deuxième lecture, — Services de presse », le chiffre de d'un projet de loi. 245.512.609 francs. M. Mont, d'une part, M. Noël, d'autre MÎ le président. L'ordre du jour ' appelle ¿¡part, ont déposé chacun un amendement la discussion, en deuxième lecture, du pro- ton fiant h reprendre : jet de loi portant ouverture de crédits Pour l'article 1 er , le total de 12.237.344.52$ spéciaux d'exercices clos >et d'exercices francs-; os périmés (n 8737-8790). Et )our l'état A, « Présidence du conseil. La parole est à M. Barangé, rapporteur — Services de presse », le chiffre de' général. 299.922.609 francs. La parole est à M. Mont, auteur du preM. Charles Barangé, rapporteur général. mier amendement. * Le projet de loi portant ouverture de créW. Claude P*ont. I s crédits proposés á¡ dits spéciaux d'exercices clos et d'exercices périmés nous ¡revient du Conseil de la notre ratification sont de deux ordres et viRépublique uniquement pour le crédit ou- sent à couvrir des dépenses engagées,vert au profit de l'agence France-Presse d'une part, pour l'amélioration du réseau sur lequel l'Assemblée nationale avait de- distribution ^es nouvelles françaises, opéré, conformément aux propositions de rl'autee part, au titre des augmentations sa commission, un abattement de 54 mil- de salaires. (des deux sortes de dépenses ont un calions 410.000 francs. La seconde assemblée propose de réta- ractère d'urgence et de nécessité incontesblir à 257.410.000 francs les reliquats de table. C'est pourquoi je demande à l'Asde vouloir bien reprendre le o.ré« subventions à allouer à l'agence France- samblée dit qui avait été proposé par le: GouvernePresse au titre des exercices 1946 et 1947* ment. Je rappelle que l'Assemblée nationale Je signale, au surplus, que ces dépenses avait ramené, en première lecture, au ont été engagées alors que les services inmontant de l'avance consentie par le Tré- téressés avaient reçu l'accord des deux misoir à' l'agence France-Presse, soit 203 mil- nistres chargés la tutelle,, le ministre lions, le crédit global sur exercices clos des finances et lede ministre chargé de l'inà ouvrir au profit de cet organisme. formation. Il m'apparaît donc que toutes Il lûi était apparu, en effet, que les sub- garanties nous sont données à cet égard. ventions importantes accordées à l'agence Quand le texte est revenu du Conseil de< France-Presse au titre des exercices 1948 la République, la commission des finances — soit 851 millions — et 1949 — soit s'est prononcée pour la reprise de ses pre1.005 millions — lui avaient assuré une miers chiffres, parce que, sauf erreur, il trésoirerie suffisante. lui était indiqué qu'aucun projet de réLe ministre chargé de l'information a organisation de " l'agence France-Presse fait valoir, au Conseil de la République, n'avait été déposé sur le bureau d.5 que si l'agence France-Presse avait réussi à l'Assemblée nationale. régler, avec ses ressources propres et une A la vérité, quatre projets de réorganisapartie de la subvention de 1948, la frac- tion de l'agence France-Presse nous sont tion de son déficit s'élevant à 54.410.000 actuellement proposés et j'informe l'Asfrancs, elle avait néanmoins besoin, pour semblée que, dans quelques minutes, je apurer définitivement ses comptes, de la vais rapporter un texte en ce sens devaiit totalité des crédits prévus dans le projet la commission de la presse. gouvernemental. Dans ces conditions, je demande à l'AsVotre commission ne s'est pas rangée semblée de rétablir le crédit initialement à cette manière de voir que j'avais cru proposé par le Gouvernement. (Applaudispouvoir soutenir devant elle. Élle estime sements au centre.) que l'apurement des comptes de l'agence M. le président. La parole est à M. Noël, France-Presse pourrait tout aussi bien résulter de prélèvements sur les ressources auteur du second amendement. propres de cet organisme ou sur les subM. André Noël. J'approuve entièrement ventions déjà allouées au titre des exerci- les arguments développés par M. Claude ces 1948 et 1949. Mont. Elle fait observer, au surplus, que le M. le président. Quel est l'avis du Goudéficit de l'agence France-Presse qu'il con- vernement ? viendrait de résorber ne s'élève qu'à 237 M. Pierre-Henri Teitgen, ministre d'Etat millions 410.000 francs, inférieur donc de Mesdames, mes20 millions au crédit demandé par le Gou- chargé de l'information. sieurs, le Gouvernement vous demande vernement. Dans ces conditions votre commission a d'adopter l'amendement qui vous est prédécidé, par 16 voix contre 11, de rejeter senté. Personne ne conteste la régularité des purement et simplement l'amendement du dépenses effectuées en 1946, 1947 et 1948 Conseil de la République. par l'agence en cause et qui figuraient M; le président. Personne ne demande clans le cahier collectif de crédits qui vous la parole dans la discussion générale ?... a été soumis. Je consulte l'Assemblée sur le passage Ces dépenses correspondent à dès augà la discussion des articles. mentations de salaires votées par le Parle(L'Assemblée, consultée, décide de pas- ment et à des dévaluations enregistrées à l'étranger, constituant pour Pagence des ser à la discussion des articles.) charges inéluctables. Les commissions M. le président. Je vais appeler l'Assem- successives n'en ont pas nié la régularité blée à se prononcer sur les conclusionser de et les ministres chargés de la tutelle les la commission, portant sur l'article 1 et avaient approuvées avant qu'elles soient l'état A y annexé, amendés par le Conseil engagées par l'agence. de la République. Nous avons été obligés de vous demanLa commission propose de rejeter le der de régulariser ces dépenses dans le texte proposé par le Conseil de la Répu- collectif, mais l'on a objecté qu'il fallait blique pour l'article 1 er et l'état A y annexé distinguer entre celles qui avaient été couet de reprendre, pour ces deux textes, les vertes par des avances de trésorerie con— ; 6 — senties par le ministère des finances et celles que l'agence France-Presse était oensce avoir payées sur ses ressources propres. " . En réalité, cette seconde catégorie dç dépenses, comme la première, a été payée pur avance du Trésor, mais consentie à l'agence, celle-là, par les agents comptables du Trésor à l'étranger. De telle sorte que, dans ce cas aussi, l'agence se trouve aujourd'hui obligée de rembourser au Trésor. Elle ne le pourrait si vous ne consentiez, à la suite du Conseil de la République, à régulariser ces dépenses. La commission des finances de \ssemiblée nationale a tiré argument du îait que le statut de l'agence France-Presse n'avait encore été soumis au Parlement. Claude Mont a bien voulu nous dire quelle était la situation. Non seulement un projet de loi portant statut a été présenté par le Gouvernement, mais encore j'ai déjà été entendu par la commission sur ce sujet et, d'un commun accord, commission et Gouvernement ont décidé de vous demander de vous saisir le plus lot possible, dès que la commission aura terminé son examen, du projet de statut de l'agence France-Presse. Dans ces conditions, je vous demande de bien vouloir adopter l'amendement. (Applaudissements au centre.) M. Se président. La parole est à M. Touriaud. M. Auguste Tourtaud. Mesdames, messieurs nous nous sommes déjà prononcés, dans cette enceinte, contre le rétablissement de ces crédits. La commission des finances a maintenu sa position et les arguments développés par M. Mont et par M. le ministre d'Etat ne sont pas susceptibles de nous faire changer d'opinion. Il s'agit, nous dit-on, de dépenses dont la régularité a été constatée et remontant aux années 1946 et 1947. Ce n'est qu'aujourd'hui,. à la fin de l'année 1949, qu'on nous demande de régulariser ces dépenses. Nous sommes opposés à ce procédé qui consiste à engager les crédits dépassant ceux votés par-l'Assemblée, de même que iHjU6 continuons à nous opposer à la procédure budgétaire de la loi des maxinia qui ne permet aucun contrôle efficace de l'Assemblée sur les différents budgets. Nous ne pouvons tolérer que se perpétue de tels procédés. C'est pourquoi, nous maintenons notre position de principe et nous voterons contre le rétablissement des crédits qui nous est proposé. M. Robert Bichet, Je demande le G cru tin. M. le président. La parole est à M. le rapporteur général. M. le rapporteur général. L'argument essentiel à retenir de l'intervention de M. ie ministre d'Etat chargé do l'information est qu'un projet est désormais soumis à la commission compétente et sera examiné par l'Assemblée. Cet argument consiste h lever ce cloute perpétuel que nous avons quant aux déficits de l'agence France-Presse. Il faudra bien arriver — c'est sans doute l'objet du projet gouvernemental — à remédier, d'une façon complète, aux déficits d'un organisme qui en a déjà trop connu jusqu'alors. L'Assemblée doit se prononcer sur la régularisation des -exercices 1946 et 1947. La commission des finances maintient son point de vue et, bien entendu, c'est l'Assemblée qui arbitrera. M, Robert Bétolaud. Je demande la parole, pour répondre h la commission,. r M. I© président, La parole est à M. Béio_ 1 iaïul, pour répondre à la commission. M. Robert Bétolaud. Mesdames, mesCONTROLE DES ORGANISMES sieurs, je suis de ceux qui, à la commisDE LA SECURITE SOCIALE sion des finances, avaient demandé la suppression du crédit. Discussion, en deuxième lecture.« Nous avions alors fait observer qu'il d ' u n projet de loi» n'était pas évident que des efforts suffisants de remise en ordre aient été opérés M, le président. L'ordre du jour appelle malgré les objurgations antérieures de la la discussion, en deuxième lecture, du procommission. Nous avions donc pensé que jet de loi tendant à étendre le contrôle dece'crédit pouvait, sans inconvénient, être là cour des comptes aux organismes do disjoint, quitte au Gouvernement â en de- sécurité sociale (n os 8620-8792). mander' le rétablissement dans le budget La parole est à M. Barangë, rapporteur de l'information. général. Mais, ayant é t e n d u les explications saM. Charles Barangé, rapporteur général. tisfaisantes, dans Tensemble, de M le ministre d'Etat chargé de l'information, nous L'Assemblé« nationale avait voté au mois pouvons, sans inconvénient, rétablir main- de juillet dernier un projet de loi tendant tenant le crédit, puisque satisfaction nous à étendre le contrôle de la cour des a été donnée, et que notre demande de comptes aux organismes de sécurité sodisjonction n'avait d'autre objet que de ciale. C'est ce projet que nous devons aujourprovoquer ces explications. C'est pourquoi je voterai 3e rétablisse- d'hui examiner en deuxième lecture. Le premier amendement du Conseil de la Ré» ment du crédit. publique apporte une légère modification M. le président. Je mets aux voix l'amen- à l'article 3 adopté en première lecture. dement de M. Mont. Suivant l'avis exprimé par le Conseil de la Je suis saisi d'une demande de scrutin République, il ne serait plus nécessaire do présentée au nom du groupe du mouve- recourir à une loi ultérieure pour fixer les ment républicain populaire* sanctions susceptibles d'être appliquées à Le scrutin est ouvert. la suite du contrôle de la cour des comptes, ces sanctions ne pouvant, au surplus, être (Les votes sont recueillis.) différentes de celles qui sont prévues en M. le président. Personne ne demande matière de sécurité sociale par les lois et plus à voter ?... règlements en vigueur. Le scrutin est clos. Cette modification n'a soulevé aucune (MM. les secrétaires font le dèpauïlle- objection le la part de votre commission ment des votes.) qui vous demande de bien vouloir l'adopM. le président. Voici le résultat du dé- ter. Quant au second amendement, qui intropouillement du scrutin ; duit cinq articles nouveaux dans le texte Nombre des votants. G02 voté par l'Assemblée nationale, il ne fait c. Majorité absolue . . . . . * . . * < b . . 302 que reprendre, avec quelques modifications, le texte d'une lettre rectificative qui Pour l'adoption. *. * c 0 420 a été soumise par le Gouvernement à l'AsContre .„.„.. 182 semblée nationale lors de la première lecture. L'Assemblée nationale a adoptée Cette lettre rectificative tendait, il vous Je mets aux voix l'article 1 er au nouveau en souvient, à autoriser la création d'emchiffre de 12 milliards 237.344.523 francs plois à la cour des comptes, à augmenter résultant de l'amendement adoptée de trois unités le nombre de« conseillers (L'article 1CT, ainsi modifié, mis aux référendaires, à accorder certaines facilités pour le recrutement des auditeurs de voix, est adopté.) deuxième classe, enfin, à ouvrir des créM. le président« Personne ne demandé dits, la parole ?... Votre commission, par 25 voix contre 1S, Je mets aux voix F ensemble du projet a accepté la partie de l'amendement du de loi. Conseil de la République relative aux créa(Une épreuve à main levée est déclarée tions d'emplois. Tel est l'obj-et de l'article 2 du projet do douteuse par le bureau. — Protestations à loi qui vous est soumis en seconde lecture. Vextrême gauche.) Tout en regrettant que le problème do M. Robert Bichet. Je demande le scrutin. r augmentation des effectifs de la cour des comptes ait été posé par le biais d'un proM. le président. Je suis saisi d'une de- jet destiné à renforcer le contrôle des ormande de scrutin présentée au nom du ganismes de la sécurité sociale, votre comgroupe du mouvement républicain popu- mission estime, en effet, qu'on ne saurail tarder plus longtemps à donner à la cour Le scrutin est ouvert des comptes, qui est aujourd'hui 1e seul grand corps de contrôle financier à com(Les votes sont recueillis.) pétence générale, les moyens d'exercer M. le président, Personne ne demande efficacement sa mission dont le cadre —plus à voter?..» il faut le noter en passant — s'est singu^ fièrement élargi, depuis la libération. Le scrutin est clos. En revanche, sur la proposition do (MM. les secrétaires font le dépouilleM. Bétolaud, appuyée par M. Bourgesment des votes.) Maunoury, votre commission a écarté les m. le président. Voici le résultat du dé- articles 3 et 4 nouveaux, estimant, selon pouillement du scrutin: les avis exprimés par nos deux collègues., / qu'il ne convenait pas, dans un texte de Nombre des votants 802 circonstance, de modifier, ne serait-ce que Majorité absolueE..,„ S EO. C 9 E 6 302 sur des points de détail, les conditions de recrutement et d'avancement des maPour l'adoption«. 419 gistrats de la cour. Contre e *.. 183 Enfin, la commission vous invite h dis> I/Assembléo nafionalQ s adopte» joindre également les articles 5 et 6 non- veaux, introduits par le Conseil de la République, il y a déjà un certain temps d'ailleurs, qui tendent à ouvrir des crédits au titre de l'exercice 1949. Il semble que ces dispositions n'aient plus leur obiet à la date où nous sommes. 11 appartiendra donc au Gouvernement de nous soumettre, par une lettre rectificative sur l'exercice 1950, les crédits nécessaires à l'application de l'article 2. Sous le (bénéfice de ces observations, la commission vous demande de bien vouloir adapter le texte qu'elle m'a chargé de vous soumettre aux lieu et place de M. Rainette, rapporteur du projet de loi en première lecture,, qui s'est prononcé contre tous les amendements du Conseil de la République relatifs aux créations d'emplois et qui m'a demandé de rapporter à .sa place. M. Je président. Dans la discussion générale, la parole est M. Boutavant. M. Rémy Bouta vant. Le projet de loi soumis à l'Assemblée en deuxième lecture comporte de profondes modifications par •rapport au texte qu'elle avait adopté dans sa séance du 13 juiTet. Il comporte, en particulier, comme le faisait remarquer M. le rapporteur général, cinq articles nouveaux qui, certes, faisaient l'objet d'une lettre rectificative, mais qui, je le rappelle, avaient été rejetés par l'Assemblée le 13 juillet par 377 voix contre 201. C'est pourquoi, s'agissant d'un projet qui intéresse le fonctionnement de la sécurité sociale et afin que la commission du travail et de la sécurité sociale puisse en délibérer, j'en propose le renvoi devant cette commission et, au nom du groupe communiste, je demande le scrutin. {Applaudissements à l'extrême gauche*}M. le président. La parole est à M. BétolautL VU. Robert BétotatKl. Mesdames, messieurs, M. le rapporteur général a indiqué, en termes excellents, les mobiles qui avaient déterminé la position de la commission des finances. En première lecture, l'Assemblée nationale avait adopté, pour l'article 1 er , un texte très légèrement différent dans la forme, mais identique quant au fond, à celui du projet du Gouvernement, article qui décide que les organismes de sécurité sociale sont soumis au contrôle de la cour. Mais l'Assemblée avait refusé de donner à la cour des comptes les moyens d'exercer ce contrôle, car ce n'est» un secret pour personne que la cour des comptes, chargée de tâches multiples et nouvelles, dispose actuellement d'effectifs insuffisants et ne peut y satisfaire. Confier cette mission nouvelle à la cour des comptés sans lui donner le personnel correspondant, c'était très exactement — pardonnez-moi-l'expression — formuler un vœu de conseil d'arrondissement. B nous est apparu, à l'examen du texte ' en deuxième lecture, que, dès lors que l'Assemblée avait décidé ce contrôle, il lui fallait être logique avec elle-même et créer ies emplois nouveaux demandés. Telle est la signification du vote qui a été émis. Au reste, nous n'avons pas estimé nécessaire d'apporter quelque modification que ce soit au statut de la cour des comptes, qui pourra recruter le personnel nécessaire suivant les règles traditionnelles Pourquoi innover, dans une semblable matière, pourquoi improviser ? S'il est vrai, comme le pensent certains, que le statut de la cour des comptes doive faire l'objet d'une modification profonde, nous verrons, au moment de la discussion éventuelle de ce statut, s'il y a lieu ou non de modifier les règles de recrutement. Jusqu'à ce jour, elles demeurent valables. Mais suspendre l'application de l'article 1er jusqu'au moment où un statut éventuel de la cour des comptes sera voté, c'est rendre le projet inopérant. Or, je suis de ceux qui sont fermement attachés à ce contrôle pour des motifs que j'ai eu l'occasion de développer il n'y a pas très^ longtemps. Voilà, mesdames, messieurs, les motifs pour lesquels j'ai été de ceux qui ont demandé instamment que fût voté l'article 2; il l'a été en définitive par la commission. Nos collègues du groupe communiste viennent de demander le renvoi à la commission du travail. Pour ma part, je ne vois pas très bien quel est l'objet de cette ; demande de renvoi. S'agit-il d'examiner l'article 1èr ? Je répondrai qu'il a déjà été adopté... M. Marius Patinaud. C'est inexact. M. René Lamps. Il a été modifié. H. Robert Bétolaud. Voulez-vous me permettre de terminer ma phrase. ... à une très légère modification de forme près. ML Marius Patinaud. G'est une modification de fond, ce n'est pas une modification de forme. M. Robert BételaucL Cette modification, si vous voulez bien lire le rapport qui a a été déposé au nom de M, Rainette... M. René Lamps. Par erreur, vous le savez très bien, ifcarisieur Bétolaud. NI. le rapporteur générât» Je l'ai dit. M. Robert Béto4aud. ... — et c'est, d'ailleurs, évident à la comparaison des deux textes — ne change rien au fond de cet article qui a pour objet d'instituer un contrôle. Par conséquent,- la commission du travail ne découvrira rien de particulier dans la nouvelle rédaction... M* Marius Patînaud. Alors, pourquoi vous opposez-vous au renvoi à la commissifm du travail ? M. Robert Bétolaud. Je vais vous le dire si vous me laissez poursuivre. ... qui avait pour objet de combler une lacune. La commission du travail me paraît tout à fait incompétente, malgré le respect que je lui dois, pour examiner l'article 2 qui a tsait au recrutement du personnel de la cour des comptes. Ce n'est pas son rôle. Dans ces conditions, je ne vois pas ce •qu'elle pourrait avoir à dire; mais ce que je vois très bien, c'est le but que visent nos collègues communistes lorsqu'ils demandent le renvoi. 11 s'agit d'une manœuvre dilatoire car ils savent parfaitement que, si le renvoi était ordonné, plusieurs semaines seraient gagnées. Or, nous savons tous que nos collègues communistes ,redoutent particulièrementdes mesures de contrôle dans un organisme où ils bénéficient largement des abus qui ; peuvent exister. (Exclamations à Vextrême gauche.) M. Marius Patinaud. C'est là une-insulte gratuite qui vous déshonore. M. Robert Bétolaud. Voilà pourquoi je voterai contre le renvoi à la commission et pour l'adoption du texte rapporté par la commission des finances. (Applaudissements à droite et sur divers bancs au centre.) M, le président. La parole est $ M. Croizat. M. Am&roiss Croizat. Mesdames, mes* sieurs, je tne bornerai à rappeler certains faits Conformément à la loi, les organismes de sécurité sociale sont l'objet d'un con* trôle très sévère. Au ministère du travail même, un corpsf d'inspecteurs expérimentés assure d'une* manière constante le contrôle de toute la gestion. De plus, dans le conseil d'admU nistration de la caisse nationale de la sécu* rité sociale figurent des représentants de tous les ministères intéressés et même, si mes souvenirs sont exacts, des commis-saires aux comptes et un contrôleur des dépenses engagées qui dépendent directement du ministère des finances. En un mot. du haut en bas de sa strue-* ture, la sécurité sociale est contrôlée de; façon quasi permanente par l'Etat. Je note, en passant, que quelques mil-* liers de fonctionnaires de F administration', centrale, y compris les 32 contrôleurs de la sécurité sociale, sont toujours — comme au début — rémunérés sur les fonds de la sécurité sociale, ce qui revient à dire que le corps de contrôle, qui appartient a u ministère du travail, n'émarge pas au budget de ce ministère, mais est payé par: la sécurité sociale. Nous sommes donc assurés d'un contrôlé permanent, ce qui est une garantie, à la fois pour l'opinion publique et pour les? assurés eux-mêmes. Cependant, à la suite d'une campagne' de discrédit lancée dans le pays contre la sécurité sociale, le problème" du contrôle s'est posé en juin dernier, devant l'Assemblée nationale. Il n'était pas question de créer un orga-> nisme supplémentaire de contrôlé, mais d'admettre, éventuellement, en principe et pour certaines situations déterminées, u n droit de regard de la cour des comptes. Les administrateurs de la sécurité sociale, ouvriers ou patrons, visés par ces campagnes mensongères organisées par les éléments rétrogrades du pays et les ennemis de la sécurité sociale, ont généralement admis le principe de ce droit éventuel de regard de la cour des comptes. Mais jamais il n'a été question d'autre chose! Et cela, précisément, pdnr éviter de compliquer à l'excès un système de contrôle déjà suffisamment lourd. On parle beaucoup, ces temps-ci, de faire des économies sur le plan civil, sinon sur le plan militaire. Et c'est le moment que l'on choisit pour nous proposer la création de postes nouveaux à la cour des comptes uniquement pour contrôler la sécurité sociale, alors que c'est ailleurs, dans des administrations où les abu* sont notoires, que le contrôle devrait s'exercer. Pourquoi créer ce nouveau corps de fonctionnaires qui coûtera des millions 1 Pour brimer et tracasser de toutes fa« çons la sécurité sociale. Soyez donc conséquents avec vousmêmes. Vous réclamez des économies ? Ne faites donc pas des propositions de ce' genre. D'ailleurs — et je crois que M. le ministre du travail ne me démentira pas — l'expérience de ces dernières années nous autorise à dire que les services de contrôle du ministère du travail sont à la hauteur de leur tache pour exercer ce contrôle et. qu'ils offrent toutes les garanties dési-* rables. Nous devons donc revenir au texte qui a été voté au mois de juillet dernier et qui reconnaît à la cour des comptes u n droit de regard. Pourquoi s'y refuser ? Pourquoi, par •voie (le conséquence, créer des fonctionnaires nouveaux ? C'est absolument inutile. Il suffit, je le répète, à l'Assemblée na- , jtionale de reprendre purement ef simplem e n t le texte voté à une majorité très importante en juillet dernier et de prendre fcn considération la suggestion du groupe Communiste qui tend à renvoyer à la commission du travail, pour un examen complémentaire, le texte qui nous est transmis par le Conseil de la République. (Àjiplau flissements à l'extrême gauche.) M. le président La parole est à M. le ïninistre du travail et de la sécurité soldai e. M. Pierre Ségeile, ministre du travail et ye la sécurité sociale. Je comprendrais, comme je l'ai comprise dans le passé, l'émotion de la commission du travail, s'il «s'agissait de prévoir des sanctions nouvelles à fixer par une autre loi. La superposition dé deux lois, pour le Règlement d'une matière relativement minime, eût abouti à la création d'un appareil bien lourd. En revanche, je ne comprends pas du tout l'émoi qui se manifeste aujourd'hui : ce texte ne prévoit pas de sanctions différentes de celles qui existent déjà. C'est dans le cadre des lois et règle-iments en vigueur que les sanctions seront appliquées et rendront efficace le contrôle jde'la sécurité sociale. Dans ces conditions, on peut dire que "te débat sur le contrôle par la cour des ¿comptes est un prétexte. Ce que l'on veut mettre en cause, c'est le principe du contrôle de la cour des ¡comptes sur la sécurité sociale. Or, je suis ¿très partisan de ce contrôle. Les organismes de la sécurité sociale 'doivent, de toute évidence, être des maisons de verre sur lesquelles l'Etat doit ¡absolument avoir un droit de regard. Il n'est pas admissible que des organismes qui manient des sommes aussi importantes ne soient pas soumis au contrôle 'de l'Etat. Or, le contrôle de la cour des comptes en est une des formes. Ce contrôle est donc utile, indispensable même, et je m'explique mal la mystique particulière de la sécurité sociale dont certains d'inspirent. S'il s'agit de tout mettre e.n œuvre ¡pour défendre la grande loi humaine que constitue la sécurité sociale: d'accord! prétendre qu'il ne faut jamais toucher taux organismes de la sécurité sociale isous le prétexte qu'ils appliquent la loi, c'est faire preuve d'un état d'esprit dangereux. N'est-ce pas celui qui anime actuellement M. Croizat et le groupe communiste ? M. Ambroise Croizat. Là n'est pas la ¡question. M. le ministre du travail et de la sécurité sociale. La meilleure garantie pour Ses organismes d* sécurité sociale, c'est de savoir qu'ils sont contrôlés par des fonctionnaires hautement qualifiés et dont personne.. M. Ambroise Croizat. Vous condamnez fros services. Vos collaborateurs sont donc [des incapables ? M. ie ministre du travail et de la sécurité 'sociale. Monsieur Groizat, on dirait "vraiment que vous n'avez jamais été ministre du travail. Le contrôleur du ministère du travail peut-il surveiller tous les régimes spéciaux qui échappent complètement, vous le savez très bien, à mon autorité 2 Vous ne pouvez, de bonne foi, déclarer que le contrôle du ministre du travail peut suffire. Et vous le savez bien ! Le contrôle de la cour des comptes, même dans le cas où il est exercé par» les services du ministère du travail, sera extrêmement utile. Je considère qu'il est bon, pour les organismes de sécurité sociale, de faire l'objet d'un contrôle que nul ne doit contester. Discuter pour renvoyer ce texte à la commission du travail "afin d'y parler de sanctions déjà existantes, o u ' b i e n , imaginer des « brimades » et des tracasseries nouvelles — pour employer une expression de M. Croizat — c'est perdre son temps. En revanche, je prétends — si c'est là l'objet du débat — que le contrôle de la cour des comptes sur les organismes de sécurité sociale est nécessaire, comme je l'ai déjà affirmé devant le congrès de la fédération nationale des organismes de sécurité sociale. Personne n'a alors protesté, parce que c'est, pour la fédération la meilleure garantie. J'invite donc l'Assemblée à ne pas renvoyer devant la commission du travail, un texte extrêmement simple. Comme l'a dit M. Bétolaud, une décision de renvoi devant la commission serait préjudiciable à*Tefficacité du projet. (Applaudissements à gauche, sur divers bancs au centre et à droite.) m. ie président. La parole est à M. Viatte, rapporteur pour avis de la commission du travail et de la sécurité sociale. il. Charles Viatte, rapporteur pour avis de la commission du travail et de la sécurité sociale. J'ai été rapporteur pour avis de ce projet en première lecture et je demande instamment à l'Assemblée de permettre, à nouveau, à la commission du travail d'examiner le texte qui nous est transmis pas le Conseil de la République. Celte affaire pose, en effet, une question de principe. Il est clair qu'en matière de sécurité sociale, la commission du travail a les décisions tes plus graves à ¡prendre et il s'agit là d'une question grave. 11 ne s'agit plus, comme on voudrait le faire croire, de -distinguer dans cette Assemblée, ceux qui sont pour et ceux qui sont contre le contrôle par la cour des comptes des organismes de sécurité sociale. 13. Vincent Badie. Si ! H, le rapporteur pour avis. Nous avons tous voté en ¡première lecture le principe de ce contrôle. Je dis bien: « tous ». La question n'est tpas là. Mme Francine Lefetovre. Très bien! M. le rapporteur pour avis. Dans le texte qui revient du Conseil de la u rRépublique, nous relevons, à l'article l , une rédaction différente de celle que nous avons votée. Cette différence de rédaction tpeut a priori paraître anodine à ceux de nos collègues qui n'étudient pas ces choses avec précision. Le rapport actuel, je vous le rappelle, m'a été déposé que le 20 décembre et n'est imprimé que depuis hier. Il exige une étude approfondie. (Très bien! trps bien! au centre.) Je lis, en effet, qu'un règlement d'administration publique fixera les conditions d'application des sanctions prévues par les lois et règlements en vigueur. Je voudrais être sûr que la commission des finances a recherché quels sont toutes les lois et tous les règlements en vigueur. Je me demande, en particulier — en tout cas, cela ne figure pas dans le texte — quelles pourraient être, sur ie texte actuel, les incidences éventuelles de la loi du 17 août 1948 sur les pleins pouvoirs.M. Raymond Tri boulet. C'est une clause de style. M. le rapporteur pour avis. Ce n'est certainement pas une clause de style et je m'en excuse, car de telles formules peuvent avoir des conséquences que nous n'avons pas prévues lors d'un vote rapide. Il me semble qu'il serait sage de permettre à la commission du travail, saisie, en général, au fond pour toutes les questions concernant la sécurité sociale, d'examiner le texte qui nous est soumis. Il ne s'agit pas d'une manœuvre dilatoire ¡puisque ce texte, adopté le 20 décembre par la commission des finances, nous est soumis en seconde lecture dès aujourd'hui. La commission du travail ipeut se réunir rapidement et présenter ses conclusions soit après-demain, soit au cours d'une séance de la semaine prochaine. Elle a l'habitude de travailler honnêtement et rapidement. J'insiste donc en ma qualité de rapporteur pour avis pour qu'on lui permette d'examiner ce texte. M. Vincent Badie. Vous vous opposez donc au contrôle de la cour des comptes ! (Exclamations au centre et à VexUême, gauche.) M. Jean Cayeux. Vous savez que c'est faux, monsieur Badie, comme, ce que avez déclaré à la tribune. M. le président. La ¡parole est à M. Gozard. M. Gilles Gozard. Mesdames, messieurs, je m'excuse auprès de M. le rapporteur, pour avis de la commission du travail, mais je ne crois vraiment pas qu'il y ait lieu de renvoyer ce texte devant la commission du travail. En effet, M. le rapporteur invoque, tout d'abord, une disposition nouvelle qui a été insérée dans l'article 1 er . Remplaçant celle qui figurait initiale-» ment dans le texte de l'Assemblée nationale, cette disposition précise que ce n'est pas une ioi, mais un règlement d'administration publique qui — non pas: édictera des sanctions — mais déterminera leurs conditions d'application. St chaque fois que des sanctions déjà prévues dans des textes en vigueur doivent être appliquées, nous devons voter une loi nouvelle nous n'en finirons plus de légiférer. (Très bien! très bien!) On nous reproche de voter trop de textes. S'il en est un qui doit être un texte réglementaire, c'est bien celui qui est prévu par l'article 1 er . C'est pourquoi la commission du travail du Conseil de la République a agi fort sagement en insérant la disposition considérée. La deuxième question qui se pose est celle de la nomination, prévue à l'article 2 dii projet amendé par le Conseil de la République, de magistrats à la cour des comptes. ' Là encore, le Conseil de la République et votre commission des finances ensuit© ont fort bien fait de prévoir la nomination de magistrats nouveaux, car il ne sert à rien, en effet, d'instituer un contrôle si on ne donne pas en même temps à l'organisme chargé de ce contrôle les moyens de l'effectuer. Or, savez-vous quel était le. nombre des magistrats de la cour des comptes en 1907 ? P. était de 143 unités. Et savez-vous quel est actuellement ce n o m b r e ! 11 esi de 150, et même de 142 unités si l'on tient compte des détachements. Si l'on peut reprocher à certains organismes administratifs d'avoir par trop augmenté leurs effectifs, on ne peut certes pas adresser ce reproche à la cour des comptes! En outre, nous avons fort justement prévu dans la Constitution que la cour «des comptes apportera son concours au Parlement, et elle le lui apporte constamment en matière financière, en particulier à la commission des finances, pour nous permettre de suivre de plus près la gestion des finances de l'Etat. Nous avons, d'autre part, iJ y a quelque temps, institué une cour de discipline budgétaire et un certain nombre des magistrats dont, les postes vont être créés par la loi seront justement chargés de la faire fonctionner. D'autres devront contrôler les entreprises publiques de l'Etat. Il existe deux moyens de détruire les nationalisations ou la sécurité sociale. L'un consiste à les attaquer ouvertement, l'autre, dans lequel vous excellez, messieurs (Vorateur s'adresse à l'extrême gauche), à les saboter à l'intérieur, à les désagréger, à rendre pertinentes les critiques qui leur sont adressées. M. Ambroise Croizat. Vous insultez les administrateurs des caisses de la sécurité sociale. M. Gifles Gozard. Eh! bien, nous ne voulons pas de cela. Nous entendons que la sécurité sociale fonctionne parfaitement et que les travailleurs reçoivent les services qu'ils en attendent légitimement. C'est pourquoi nous sommes partisans de cc contrôle. Nous demandons à l'Assemblée de ne pas suivre M. le rapporteur de la commission du travail et de permettre la nomination des membres de la cour des comptes qui doivent appliquer le texte que nous avons adopté en première lecture. {Applaudissements à gauche et à droite.) M. le président La parole est h M. le rapporteur général. M. le rapporteur général. Je n'interviendrai pas — ce serait discourtois sur Ja proposition de renvoi, mais je ferai observer que des indications pertinentes ont été fournies par l'honorable sénateur qui a rapporté, au nom de la commission du travail du Conseil de la République, ledit projet. M. Abel-Dnrand, qui est presque mon compatriote, déclara dans son rapport : « Le renvoi par une loi à un autre texte législatif pour déterminer les conditions .de sa propre application est une anomalie qui doit autant que possible être évitée. Une loi doit se suffire à elle-même ou, si elle a besoin d'être complétée par un texte d'application, le règlement d'administration publique, avec les formalités et les garanties qu'il comporte est la forme qui doit comporter ce complément. Si le législateur estime ne pouvoir conférer cette délégation, il doit lui-même compléter le texte. » Je crois qu'il y a là, mesdames, messieurs, une affirmation juridique incontestable et solide. Puis, de quoi s'agit-il ? Il s'agit tout simplement, dans le cadre même des sanctions déterminées, de préciser la compétence de la cour des comptes. Celle-ci varie, vous le savez bien, selon la qualité des ordonnateurs. II ne s'agit point, dans le texte qui nous est renvoyé par Je Conseil de la République, d'augmenter telle ou telle sanction, mais tout simplement d'ajuster, dans io let dernier, à propos du contrôle de h sécurité sociale, disait textuellement: (( L'organisation du contrôle actuel a p p e l l e quelques observations. Les moyens actuels de contrôle permettent de connaître de manière précise et complète tout ce qui se passe dans les organes do sécurité socialo du régime général. ^ M. le président. La parole est à M. le M. Virgile Barel. C'est clair. ministre du travail et de la sécurité soM. le ministre du travail et de la sécu* ciale, rité sociale. Mais au bout de combien do M. le ministre du travail et de la sécurité temps, monsieur Pat in au d ? sociale. Mesdames, messieurs, le conflit ré M. Mari us Patinaud. Soyez sans crainte, side seulement dans la question des sancje vous répondrai, monsieur le minisire, tions. « Par les directions régionales, par les Sous le prétexte, ou pour le motif réel do ces directions, par le corps de retarder une décision eur les sanctions, inspecteurs du contrôle général de la sécurité sociale, vous allez, en réalité, retarder tout le con- le ministre est, en principe, en contact trôle de la cour des comptes. • permanent avec les administrateurs et les Pour que la cour des comptes puisse Ira dirigeants des caisses. II est ainsi au couvailler efficacement, dès cette année, il faut rant qu'elle se mette à la tâche immédiatement nismes.de» toute l'activité de ces orgaou dans les semaines qui viennent. « D'autre part.., — poursuivait le mi* Ce n'est que dans un certain nombre de nistre du travail — ... le ministère des mois, et probablement de longe mois, qu par l'organe des comptables pules conclusions du rapport de la cour des finances, du Trésor et par les sondages, évencomptes sur la sécurité sociale permettront blics tuellement faits par l'inspection générale 1 application des sanctions. des finances, es! en mesure de contrôler la Dans ces conditions, à titre de transac- régularité ou les irrégularités de la gestion, si l'on peut dire, je suggère à tion financière et comptable de ces orgaM,, Via?11 o de* reprendre 3a partie de l'arnismes. » ticle l ï du texte initial qui prévoyait la cc II est possible d'affirmer, disait lo définition des sanctions par un texte ulté- ministre du travail, que l'administration rieur. connaît d'une manière exacte et permaJ'ai dit tout à l'heure, qu'en principe, nente l'évolution de la gestion des orgaje n'y étais pas favorable, parce qu'il en nismes, est en mesure d'émettre uno résulterait un retard appréciable et une appréciation sur la qualité dé la gestion cascade "de textes législatifs peut-être inu- de chacun d'eux et ne saurait ignorer tile.. les interventions irrégulières ou inopporToutefois, ¿i vous acceptiez de reprendre tunes de l'un d'entre eux. » à votre compte uniquement la partie de l'article 1 er du texte ancien qui renvoyait M. Gilles Gozard. Voulez-vous me pcr=> la définition des sanctions à un texte ulté- mettre un mot, monsieur Patinaud ? rieur, d'une part, cela nous permettrait M. Marius Patinaud. Non I Je ne vous Je de décider le contrôle, par la cour des permets pas. (Applaudissements à Vex» comptes, des organismes de sécurité so- trême gauche. interruptions à gauche.) ciale — et je ne peux pas croire que vous Vous aurez tout loisir de prendre la vouliez les y soustraire - - et, d'autre pari, cela nous donnerait un délai pour exami- parole après mon intervention, si vous lo ner les sanctions qui, de toute façon, ne désirez. seront applicables que dans plusieurs mois. M. Gilles Gozard. Lo contrôle de la cour • Si vous acceptiez une telle proposition, des comptes est appelé à renseigner lo le Gouvernement s'y rallierait. Parlement, M. Marius Patinaud. Je regrette, monsieur M. ie président. La parole est à M. Patinai nL (Applaudissements à l'extrême gau- Gozard, que votre position, dans ce cas précis, et cela malgré l'avis même exprimé che.) par la commission du travail, soit en conM. Marins Fatiiiaud, Mesdames, mes- cordance avec l'opinion d'un hommo sieurs; lorsqu'il s'est agi hier soir do comme M. Bétolaud, dont on sait qu'il est fixer Tordre du jour de cette séance, un des adversaires irréductibles de la (Applaudissements à au nom du groupe communiste, j'avais sécurité sociale. protesté contre l'inscription à l'ordre du l'extrême gauche.) jour de la discussion, en deuxième lecM. Gilles Gozard. C'est vous qui la sabo* ture. do deux projets de loi, dont celui tez, la sécurité sociale ! qui fait l'objet du présent débat. M. Marius Patinaud. L'adversaire prinM. Barangé, rapporteur général, nous avait assuré qu'en un quart d'heure les cipal de Ja sécurité sociale, monsieur deux question seraient réglées et que, Gilles Gozard, c'est la politique suivie par par conséquent, cette inscription ne ris- le Gouvernement qui, en instaurant lo quait pas de retarder Ja discussion, d'une chômage dans notre pays, crée les condipart, du projet de loi de finances, d'autre tions de la ruine rapide et complète de la (.Applaudissements à part; dii projet de loi sur les conventions sécurité sociale. Vextrême gauche.) collectives. Nous avions souligné qu'en réalité le M, Gilles Gozard. À l'aide du plan texte qui nous était proposé, en retour du Marshall ? Conseil de la République, no nous donnait M. le ministre du travail et de la sécupas satisfaction. Il n'est que de voir combien sont vio- rité sociale. Pourquoi, en première leci lentes les pressions exercées pour le faire ture, avez-vous vous-mêmes accepté lo accepter par des hommes qui combattent principe du contrôle ? ouvertement la sécurité sociale, pour en M. Marius Patinaud. Je vais vous diro mesurer toute la nocivité. pourquoi, monsieur le ministre, nous en Je répondrai à M. le ministre du tra- avons voté le principe. vail en lui faisant porter la contradiction Dans un précédent débat, nous avons par son prédécesseur, M. Daniel Mayer, expliqué que le contrôle était suffisant et qui, dans cette même enceinte, le 11 juil- nous avons souligné que c'est la sécuriU) cadre même des sanctions définies par les textes, les possibilités de compétence de la cour des comptes, Je crois que c'est à peu près tout, et que ce qui serait exhaustif à ces modestes propres procéderait, ou de la passion, ou peutêtre, momentanément, d'incompréhension. fsociale ëlle-même qui fait les frais du ¡personnel de l'administrai ion centrale .[Article 1er.] ¡chargé de ce contrôle pour plus de 10 milM. le président. erLa commission propose, liards de francs, qu'ainsi c'est avec l'argent des assurés sociaux qu'est payé le pour l'article 1 , d'accepter le texte amendé par le Conseil de la République. [corps de contrôle. Nous avions demandé que la charge du Ce texte est ainsi rédigé : {corps de contrôle soit supportée par les a Art. 1 er . — Les organismes de sécurité fcaisses de l'Etat. sociale sont soumis au contrôle de la Cour Je le répète, le contrôle nous parassait des comptes dans les conditions et selon Suffisant. Mais, comme les organismes de les modalités qui seront fixées par un $a sécurité sociale avaient eux-mêmes de- règlement d'administration publique. Cemandé le contrôle a posteriori dé la cour lui-ci déterminera, d'autre part, les con[des comptes — et cela répond aux calom- ditions de l'application, à la suite de ce nies' de M. Bétolaud — nous avons accepté contrôle, des sanctions prévues en matière ce contrôle et voté le' texte correspondant de sécurité sociale par les lois et règleSans les conditions que je viens de définir. ments en vigueur. Après la décision du Conseil de la Répu« Les dispositions de la présente loi . tblique, il suffisait de. lire les journaux ¡adversaires de la sécurité sociale $our sont applicables à tous les organismes de ^connaître l'objectif poursuivi. On veut, par droit privé jouissant de la personnalité ciice contrôle tatillon et de chaque instant, vile ou de l'autonomie financière et assurpar les possibilités qui „seront données .par rant en tout ou partie la gestion d'un ré;décret au Gouvernement, intervenir (dans gime légalement obligatoire d'assurance la gestion de la sécurité sociale, contre Les contre la maladie, la .maternité, la vieillesse, l'invalidité, le décès, les accidents intérêts des assurés sociaux eux-mêmes. du travail et les maladies professionnelles M. le ministre du travail et de la sécurité ou de prestations familiales, ainsi qu'aux Sociale. Au Conseil de la République, les unions ou fédérations desdits organismes. Communistes ont voté l'ensemble du pro« Les frais du contrôle institué par la jet de loi! présente loi seront supportés par le budget M. fflarius Patinaud. C'est pourquoi j'in- générai. » siste en faveur du renvoi à la commission Je suis saisi d'un amendement de M. u travail qui, dans l'intérêt des assurés Viatte tendant à reprendre, pour l'arti0r o ci aux eux-mêmes, devrait revoir le texte cle l , le texte de l'article unique voté en première lecture par l'Assemblée natiodu Conseil de la République. (Applaudisnale. sements à Vextrême gauche.) M. le président. La parole est à M. Viatte, M. 'Charles Viatte, rapporteur pour avis. Rapporteur pour avis. Mes chers collègues, la discussion générale H. Charles «Viatte, rapporteur pour avis. a certainement éclairé l'Assemblée sur le Mes chers collègues, je veux faire deux sens de mon amendement. Remarques. Je désire, contrairement à ce que proD'une part, vous comprenez parfaitement pose le Conseil de la. République, que les Uu'en tant que rapporteur pour avis je sanctions éventuelles à prendre en cas suis tenu de défendre les prérogatives de d'irrégularités constatées par le rapport de commission du travail. la COUT des comptes soient fixées par une D'autre part, pour répondre à M. le mi- loi. liistre du travail, j'indique tout de suite Pourquoi par une loi nouvelle et non ¿qu'il était ibien dans mon intention, si le pas simplement d'après les lois et règleRenvoi n'était pas prononcé, de reprendre ments en vigueur ? C'est pour^la raison ¡par voie d'amendement le texte adopté en très simple que les lois et règlements en • [première lecture par l'Assemblée natio- vigueur ont été établis avant l'institution nale. du contrôle, et parce que les sanctions M. le président. Personne ne demande qu'ils édictent, nous le savons tous, manp u s la parole quent par trop de souplesse. Je consulte l'Assemblée sur le renvoi-du Ainsi la seule sanction prévue contre un .[projet à la commission du travail et de la conseil d'administration défaillant est sa sécurité sociale, demandé par le groupe - dissolution. Communiste. Il me semble qu'une progression doit in j Je suis saisi d'une demande de scrutin tervenir dans les sanctions éventuelles, et présentée au nom du groupe communiste. seule une nouvelle loi peut la. déterminer. Le sorutin est ouvert. C'est pourquoi je vous demande de re(Les votes sont recueillis.) prendre le texte, cjtae vous avez adopté à M. le président. Personne ne demande' l'unanimité en première lecture. ¡plus à voter ?... Le scrutin est clos. M. le .président. La parole est à M. Béto{MM. les secrétaires font le dépouille- laud, contre l'amendement. firient des votes.) M. Robert Bétolaud. Je ne suis pas perM, le président. Voici le résultat du désonnellement partisan de l'amendement. pouillement du scrutin : Je considère qu'une loi renvoyant à une loi ultérieure est une mauvaise formule du Nombre des votants.., €01 point de vue juridique. Majorité absolue — 301. Je préférerais que l'on prévoie l'applicaPour l'adoption 203 tion des lois actuellement existantes, qui Contre 398 est écartée par l'amendement de^ M. Viatte. L'Assemblée nationale n'a pas adopté. Néanmoins, je pense avec M. le ministre - Je consulte l'Assemblée sur le passage du travail et "de la sécurité sociale, qu'il est urgent d'aboutir et, puisque l'amendeIl la discussion des articles. (.I/Assemblée, consultée, décide de pas- ment de M. Viatte semble pouvoir réunir l'adhésion de la majorité de l'Assemblée, fer à la discussion des articles.) je m'y rallierai, quoique sans enthouM. le président. Je vais appeler l'Assem- , siasme*. b l é e à se .prononcer sur les conclusions de jja commission portant sur les articles j M. le président La parole est à M. le rapfimendés par le Conseil de la République. I porteur général. ' '' t M. le rapporteur général. Dans l'esprit de l'auteur de l'amendement, et sans doute • aussi du Gouvernement, il semble que la loi à intervenir sera plutôt une loi de codification qu'une loi susceptiibe d'ouvrir une .jurisprudence nouvelle. „ Pour cette raison, la commission des finances ne fait aucune objection à l'amendement de M. Viatte. M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ? M. le ministre du travail et de la sécurité sociale. Le Gouvernement accepte l'amendement. M. le .président. Je mets aux voix l'amendement de M. Viatte, accepté par la commission et par le Gouvernement. 'M. Gilles Gozard. Nous demandons le scrutin. le président. Je suis saisi d'une demande de scrutin, présentée au nom du groupe socialiste. Le scrutin est ouvert. (Les votes sont recueillis.) M. le président. Personne ne demande plus à voter ?... Le scrutin est clos. (MM. les secrétaires font le dépouillement des votes.) M. le président. Voici le résultat du dépouillement du scrutin: Nombre des votants Majorité absolue Pour l'adoption Contre L'Assemblée nationale 601 301 601. 0 a adopté. [Article 2.] M. le président. La commission propose d'accepter l'article 2 nouveau introduit par le Conseil de là République, et ainsi conçu: « Art. 2. — Sont* autorisées à la Cour des comptes les créations d'emplois ciaprôs: « 1 emploi de président de chambre; « 5 emplois de conseiller-maître; « 8 emplois de conseiller référendaire de re l classe ; « 8 emplois de conseiller référendaire de 2e c*"ssc; " « 6 emplois d'auditeur de-l r ee classe; « 3 emplois d'auditeur de 2 classe; « 4 emplois de secrétaire sténo-dactylographe ; « 6 emplois de sténodaetylographes. » La parole est -à M. Boutavant. M. Rémy Boutavant. Je m'étonne, monsieur le président, que vous mettiez en discussion l'article 2. Nous venons de voter la reprise de l'article unique. En bon français, qui dit. article unique dit un seul article. Par conséquent, les autres articles deviennent caducs. M. Henri Mallez. Vous êtes unique, et pourtant vous n'êtes pas le seul député communiste. (Rires à droite.) M. le président. L'Assemblée a voté, non pas la reprise de l'article unique... M. Rémy Boutavant. Je vous demande pardon. M. le président. Ayez la bonne grâce, pour une fois, de me" laisser achever mes explications. L'Assemblée, par son vote, a repris le texte de l'article unique qu'elle avait adopté en première lecture, pour le substituer au texte de l'article 1er proposé par le Conseil de la République. Mais ce vote n'implique pas qu'elle substitue à l'ensemble clu projet tel qu'il nous revient du Conseil de la République, l'article unique qu'elle avait précédemment adopté. . M. Rémy Boutavant. Monsieur le président, c'est une véritable escroquerie morale. (Exclamations sur de nombreux bancs.) L'Assemblée a repris le texte qu'elle avait adopté en première lecture, et qui ne comportait qu'un article unique. Vous lui demandez maintenant de se déjuger par rapport à son vote du 13 juillet. M. Charles Viatte, rapporteur pour avis. Je relis pour M. Boutavant le texte de mon amendement, que l'Assemblée vient d'adopter : . « Amendement tendant à reprendre, pour l'article 1 er , le texte dë l'article unique voté en première lecture par l'Assemblée nationale. » Vous voyez donc bien que c'est à l'article 1 er , et non pas à l'ensemble du projet, que j'entendais substituer l'article unique adopté en première lecture. M. Rémy Boutavant. Mais un contre-projet se substitue bien à l'ensemble du texte en discussion. M. le président. Il ne s'agissait pas d'un contre-projet. Personne ne demande la parole sur l'article 2 ? M. René Lamps. Je demande la parole. M. le président. La parole est à M. Lamps. M. René Lamps. Mesdames, messieurs, nous sommes hostiles à l'article 2, qui autorise la création de 43 emplois nouveaux, en contradiction absolue avec la politique actuelle du Gouvernement. Ceux-là même qui se préparent à. licencier 37.000 fonctionnaires, sans compter les cheminots, demandent la création de 43 emplois nouveaux, à laquelle nous sommes opposés. (Applaudissements à Vextrême gauche.) J'ajoute, d'ailleurs, que ce n'est pas par le moyen de ce p r o j e t que devraient être créés ces emplois. 'S'ils devaient l'être, ce serait seulement lors de l'examen du budget des finances, où sont inscrits Tes crédits afférents au fonctionnement de la cour des comptes, que nous devrions juger de l'opportunité de telles créations d'emploi. Pour ces raisons, le groupe communiste demande la suppression de l'article 2 et dépose une demande de scrutin. {Applaudissements à Vextrême gauche.) M. le président. M. Patinaud a, en effet, déposé un amendement tendant à supprimer l'article 2. Quel est l'avis de la commission ? M. le rapporteur général. La commission demande à l'Assemblée de maintenir l'article 2. M. le président. La parole est à M. Lamps. M. René Lamps. L'adoption de cet article par la commission a conduit M. Rainette à renoncer à rapporter. Aussi, sui»>-je étonné de voir son nom figuirer sur le rapport qui nous est présenté. M. Marius Patinaud. C'est une/deuxième escroquerie morale! M. le président.^Un erratum publié au feuilleton a remplacé son nom par celui de M. Barangé. Je mets aux voix l'amendement de M. Patinaud. Je suis saisi d'une demande de scrutin, présentée au nom du groupe communiste. Le scrutin est ouvert. (Les votes sont recueillis.) M. le président. "Personne ne demande plus à voter ?... Le scrutin est clos. (MM. les secrétaires font le dépouillement des votes.) M. le président. Voici le résultat du dépouillement du scrutin: Nombre des votants . . . . . . . . 585 Majorité absolue 293 Pour l'adoption 185 Contre 400 L'Assemblée nationale n'a pas adopté. M. Lamps a présenté un amendement tendant à supprimer le deuxième alinéa de l'article 2, ainsi conçu: « 1 emploi de président de Chambre. » La parole est à M. Lamps. M. René Lamps. Au nom du groupe communiste, je viens de combattre la création d'emplois nouveaux prévue à l'article 2 du projet. J'estime, en effet, que, avec le personnel existant, la cour des comptes peut contrôler la sécurité sociale ainsi que le prévoit l'article, 1 er . " J'ai d'ailleurs été assez étonné de voir avec quel acharnement certains de nos collègues ont demandé ce contrôle qu'ils prétendent efficace, quand on sait le peu de cas qu'ils font des rapports de la cour des comptes, surtout quand ils visent certains de leurs ministres. (Applaudissements à l'extrême gauche.) M. Henri Teitgen. Ne parlez pas de corde dans la maison d'un pendu. Pensez à M. Tillon !M. Rémy Boutavent. Qu'attendez-vous pour publier le rapport de la cour des comptes ? M. Ambroise Croizat. Insulteurs de la classe ouvrière, vous faites tout pour abattre la sécurité sociale ! M. le président. Personne ne demande plus la parole ?... Je mets aux voix l'amendement de M. Lamps. (L'amendement, mis aux voix± n'est pas adopté.) M. le président. M. Lamps a déposé un autre amendement, qui tend à remplacer les. mots: « cinq emplois de conseillermaître » par les mots : « un emploi de conseiller-maître ». La parole est à M. Lamps. M. René Lamps. Cet amendement procède du même esprit que le précédent. Un seul c.onseiller-maitre suffira pour la tâche demandée à la Cour des comptes. M. le président. Personne ne demande plus la parole ?... Je mets aux voix l'amendement de M. Lamps. fL'amendement, mis au voix, n'est pas adopté.) M, le président. M. Bourbon a déposé à l'article 2 un amendement, qui tend à remplacer les mots : « huit emplois de conseiller référendaire de première ciasse » par les mots : « un emploi de conseiller référendaire de première classe. » La parole est à M. Bourbon. M. Henri Bourbon. Mes arguments sont les mômes que ceux de M. Lamps. M. le rapporteur pour avis. Ils ne valent pas mieux 1 M. Henri Bourbon. M. Lamps s'est d'ailleurs référé aux arguments de M. le ministre du travail, qui semblent n'avoir pas convaincu, le groupe socialiste. M. Gilles Gozard. Mais non ! M. Henri Bourbon. Un emploi de conseiller de première classe suffira, la Cour des comptes ayant déjà assez de personnel pour faire le travail qu'on lui demande« M. Robert Bétolaud. Demanderez-vous aussi la réduction du nombre des dacty* lographes ? M. Henri Bourbon. Parfaitement! M. le président. Personne ne demandé plus la parole ?.,.> Je mets aux voix l'amendement do M. Bourbon. (L'amendement, mis aux voix, n'est pat adopté.) M. le président. J'ai reçu un amendement de M. Boutavant tendant à remplacer, dans; l'article 2, les mots: « 8 emplois de conseiller référendaire de 2e classe », par les motse : « 1 emploi de conseiller référendaire de 2 ciasse. » La "parole est à M. Boutavant. M. Rémy Boutavant. Mon argumentation; sera identique... M. Henri Maliez. Et son résultat également ! M. Rémy Boutavant. ... à celle de me<$ collègues. Nous protestons contre la création dé! nouveaux emplois à la Cour des comptes.: M. le président. Personne ne demandé! plus la parole ?... Je mets aux voix l'amendement M. Boutavant. (L'amendement, mis aux voix, n'est pà§ adopté.) M. le président. M. Marc Dupuy a pré-» w sente un amendement tendant à remplacer! les mots : « 6 emplois d'auditeur de; l r e .classe »,r e par les mots: « 1 emploi d'au-! diteur de l classe ». La parole est à M. Marc Dupuy. M. Marc Dupuy. Mesdames, messieurs,* au moment où le Gouvernement veut licencier des milliers de cheminots, et où' de nombreux collègues — dont certains ricanent maintenant — parlent d'écono-1 mies, il me paraît nécessaire de réduire de 6 à 1 le nombre d'emplois d'auditeur de' l r e classe, car c'est seulement ainsi que nous ferons de véritables économies pour ce qui concerne le projet qui nous est soumis. M. le président. Personne ne demande! plus la parole ?... Je mets aux voix l'amendement <}$ M. Marc Dupuy. (L'amendement, 7uîs aux voix, n'est pa$ adopté.) M. le président. M. Lamps a déposé uiï amendement tendant à remplacer les mots: « 3 emplois d'auditeur de 2e classe », par ceux-ci: « 1 emploi d'auditeur de 2e classe ».< La parole est à M. Lamps. M. René Lamps. 3 e n'ajouterai rien au* arguments qui. ont déjà été présentés. M. te président. Personne ne demandé! plus la parole ?... Je mets aux voix l'amendement de! M. Lamps. (L'amendement, mis aux voix, n'est pa$ adopté.) M. le président. M. Bourbon a déposé un; amendement tendant à remplacer, d a m l'avant-de mi ère ligne de l'article 2, le nombre 4 par le nombre 1. . La parole • est à M. Bourbon. VA. Henri Bourbon. Je ferai seulement ¡remarquer, pour répondre à M. Bétolaud, que nous sommes iogiques avec nousmêmes, et qu'après avoir demandé la suppression d'emplois àèm président de chambre et de conseillers maîtres, nous proposons également.la suppression d'emplois de sténodactylograplxes. M. le président. Personne ne demande plus la parole ?... Je mets aux voix l'amendement de |M. Bourbon. (Uamendement, mis aux voix, n est pas adopté.) M. le président. M. Boutavant a déposé <un amendement tendant à remplacer dans la dernière, ligne de l'article 2, le nombre 6 par le nombre 1. La parole est à M. Boutavant. M. Rémy Boutavant. Les- arguments sont les mêmes que ceux qui ont été déjà développés. M, le président. Personne ne demande plus la parole ?... Je mets aux voix Pamendement de M. Boutavant. (L'amendement, mis aux voix, n'est pas adopté.) M. te président. Je mets aux voix l'article 2. Je suis saisi d'une demande de scrutin présentée au nom du groupe communiste. Le scrutin est ouvert. (Les votes sont recueillis.) M. le président. Personne ne demande, plus à voter ?... Le scrutin est clos. (MM. les secrétaires font lé dépouillement des votes.) ' M. le président. Voier le résultat du dépouillement du scrutin: Nombre des votants Majorité absolue Pour , l'adoption Contre 585 293 400 ,185 auditeurs appartenant à la -même promotion. » Personne ne demande la parole ?... Je consulte l'Assemblée sur la disjonction de l'article 4 nouveau proposée par la commission. (L'Assemblée, consultée, prononce la disjonction.) [Article 5.] M. !e président. La commission propose de disjoindre l'article 5 nouveau introduit par le Conseil de là République, et ainsi conçu : « Art. 5 (nouveau). — R est ouvert au ministre des finances et des affaires économiques, au titre du budget général (services civils) pour l'exercice 1949, en addition aux crédits ouverts par la loi n° 481992, du 31 décembre 1948, portant fixation du budget général pour l'exercice 1949 (dépenses ordinaires civiles), modifiée par la loi n° 49-559 du 20 avril 1919 et .par des textes spéciaux, des crédits s'élevant à la somme totale de 2.088.000 francs et applicables aux chapitres ci-après du budget des finances et des affaires économiques (I. — Finances) : « Chapitre 126. — Traitement du personnel de la cour des comptes 1.338.000 F. « Chapitre 315. — Matériel et frais divers de la cour des comptes 750.000 » « Total 2.088.000 F. » Personne ne demande la parole ?... Je consulte l'Assemblée sur la disjonction de l'article 5 nouveau, proposée par la commission. (L'Assemblée, consultée, prononce la disjonction.) [Article 6.] M. le président. La commission propose de disjoindre l'article G nouveau introduit par le Conseil de la République, et ainsi L'Assemblée nationale a adopté/ conçu : « Art. 6 (nouveau). — Sur les cré'•[Article 3.] dits ouverts au ministre des finances et des affaires économiques au titre du budM. le président. La commission propose get des finances et des affaires économide disjoindre l'article 3 nouveau introduit ques (I. — Finances) pour l'exercice 1919, par le Conseil de la République, et ainsi par la loi n° 48-1992 du 31 décembre 1918 conçu : et par des textes spéciaux, une somme de « Art. 3 (nouveau). — Ler e nombre des 2-088.000 francs est définitivement annuconseillers référendaires de l classe sus- lée au chapitre 053: « Intérêts des bons ceptibles d'accéder à la classe^ exception- du Trésor à court terme et valeurs assinelle, dans les conditions prévues par l'ar- milées ». ticle 2 de la loi du 16 mai 1911, est porté Personne ne demande la parole ?... à 9. » Je consulte l'Assemblée sur la d?sjoncPersonne ne demande la parole ?... tion de l'article 6 nouveau, proposée parJe consulte l'Assemblée sur la disjonc- la commission. tion de l'article 3 nouveau proposée par la (L'Assemblée, consultée, prononce la commission. disjonction.) (L'Assemblée, consultée, prononce la M. le président. La parole est à M. Padis j onction.) tinaud, pour expliquer son vote sur l'ensemble. [Article 4.] M. Marius Patinaud. Mesdames, mesM. le président. La commission propose sieurs, nous ne voterons pas l'ensemble de disjoindre l'article 4 nouveau introduit du texte qui nous est proposé. par le' Conseil de la République, et ainsi M. le ministre du travail et de la sécuconçu : rité sociale. Ce n'est pas comme au Con« Art. 4 (nouveau). — Les emplois d'auseil de la République ? diteur de 2e classe seront attribués rux M. Ambroise Croizat. Cela importe peu. anciens élèves de l'école nationale d'administration, issus de l'une des promotions Kl. le ministre du travail et de la sécu« France combattante », « Croix de Lor- rité sociale. C'est une tactique. raine » et « Union française », à raison M. Marius Patinaud. Je voudrais répond'un emploi par promotion. « Les candidats à un emploi d'auditeur dre à M. le ministre et aux membres de seront choisis selon leur rang de sortie la majorité qui ont ironisé sur le fait que nous avons demandé la suppression, ou de l'école nationale d'administration. « Les auditeurs ainsi nommés seront re- plus exactement la non-création de 43 classés daus.Tes mêmes • conditions que les postes. M. Bétolaud, en particulier, nous a demandé si nous proposerions la modification du nombre d'en/plois prévus pour les sténodactylographes de la cour des comptes. Nous l'avons proposée. Mais nous considérons qu'il est odieux que vous ironisiez sur le fait que nous nous opposons à cette création d'emplois, alors que vous portez, avec le Gouvernement. la responsabilité du fait qu'il y a actuellement 250.000 chômeurs totaux et 500.000 chômeurs partiels, et que le chômage augmente à une cadence accélérée. (Applaudissements à Vextrême gauche.) M. le ministre du travail et de la sécurité sociale. Où avez-vous pris ces chiffres ? M. Marius Patinaud. Nous ne sommes pas dupes des mauvaises raisons que vous donnez pour instituer le contrôle dont il s'agit. Dans vrnre esprit, il n'est pas destiné à améliorer le fonctionnement d¿ la sécurité sociale, n a i s bien, comme vous l'écrivez chaque jour dans vos journaux, à étiangler cette institution. Fort heureusement, le triste spectacle que donnent, depuis quelques jours, la majorité gouvernementale et le Gouvernement, porte témoignage qu'il vous devient de plus en plus difficile de tromper les travailleurs. M. le ministre du travail et de la sécurité sociale. C'est vous qui les trompez en déclarant qu'il y a 250.000 chômeurs totaux. C'est faux. Il y en a 42.000. (Protestations à l'extrême* gauche.) M. Marius Patinaud. Je vais vous prendre sur votre propre terrain, monsieur le ministre. D'après vos chiffres officiels, 37 p. 100 des chômeurs totaux seulement sonf inscrits au tonds de chômage. M. le ministre du travail et de la sécurité sociale. Vous discutez sur des chiffres que vous m'avez prêtés. C'est invraisemblable ! M. Marius Patinaud. Vous truquez volontairement les chiifres. M. le ministre du travail et de la sécurité sociale, Et vous, r lors! M. Charles Via«*. Un peu de pudeur, je vous en prie. M. Marius Patinaud. Vous ne comptez pas comme chômeurs totaux les chômeuvs employés dans les chantiers départementaux, que vous faites "ravailler à 56 francs de l'heure. 11 y a actuellement 250.000 chômeurs totaux et plus de 500.000 chômeurs partiels, et vos mensonges n'y changeront rien. (Applaudissements à l'extrême gauche. — Protestations à gauche et au centre.) M. ïe ministre du travail et de la sécurité sociale. Ah non ! c'est vous qui mentez. M. Ambroise Croizat. Voilà le résultat du plan Marshall! M. le ministre du travail et de la sécurité sosîate. Ça y est: le plan Marshall! Le mot est lâché ! M. Marius Patinaud. Mais oui, le plan Marshall. M. le ministre du travail et de la sécurité sociale. 11 y a i.j.e manière de supprimer le chômage: c'est de mettre les chômeurs dans des camps de concentration. M. Marius Patinaud. Chaque jour, maintenant, les organisations "-patronales et, en particulier, * chambres svndical.es- patronales nous demandent de prendre leur défense contre votre politique. {Exclamations à gauche et au centre.) ' M. Charles Viatï*. Les petits patrons avec mous ! M. Jean Le Coutaller. Alors, les. ouvriers •ont le devoir de réfléchir. M. Marius Patïnaud. Hier, le journal La France industrielle comparait vôtre propagande pour le plan Marshall à la p r o p a - ' gande faite par les Boches pendant l'occupation. M. Charles Viatte. Cela juge La France industrielle. M. Marius Patinaud. Par conséquent, ce projet aussi s'insère dans le cadre de votre politique réactionnaire. Mais, fort heureusement, les travailleurs, en s'unissant, sont en train de, créer les conditions pour améliorer lâ situation de notre pays en jetant à la porte ce Gouvernement qui ne représente plus personne, ïApplaudissements à Vextrême gauche.) M. le président. La parole est à M. Bétolaud. M. Robert Bétolaud. Mesdames, messieurs, je n'ai pas l'habitude de m'émou voir beaucoup des attaques du groupe communiste. Je veux simplement Souligner deux langages différents que nous avons entendus ce matin. M. le ministre du travail et de la sécurité sociale a réclamé le contrôle, dans l'intérêt ¡même" de la sécurité sociale, parce que, a-t-il dit, ce doit être une maison de verre. D'autre part, les membres du groupe communiste font tout pour repousser;ce contrôle ; ce qui vraiment nous fait croire que celui-ci les gêne' singulièrement. Nous verrons demain ce que donnera ce contrôle, s'il révèle des abus. Nous savons d'ailleurs par avance quels en sont' les bénéficiaires. En ce qui concerné-les attaques personnelles dirigées contre moi, je les méprise Je "ne prends en considération que les critiques de ceux qui respectent la dignité de cette Assemblée: , Le numéro de cirque auquel vient de se livrer le groupe communiste n'est pas digne de l'Assemblée. (Applaudissements a droite.) M. René Lanipa. C'est vous le clown! M. le président. Avant de mettre aux voix l'ensemble du projet d,e loi, j'indique à l'Assemblée que le Conseil de la République a émis son avis à la Majorité absolue des membres le composant. Je rappelle que, dans ce cas, l'article 20 in fine de la Constitution et l'article 59 in fine du règlement disposent que, lorsque l'Assemblée nationale s'est prononcée pour le rejet total ou partiel des amendements du Conseil de la République, le vote en seconde lecture de l'ensemble de la loi doit avoir lieu au scrutin public, à la majorité absolue des membres composant l'Assemblée nationale. Je mets aux voix, par scrutin, l'ensemble du projet de loL Le scrutin est ouvert. (l.es voies sont recueillis.) M. le président. Personne ne demande plus à voter ?... Le scrutin est clos., (MM. les secrétaires font le dépouillement des votes.) M. le président. Voici le résultat du dé^" pouiliement du scrutin; Nombre des votants Majorité, requise Pour l'adoption Contre 597 311 415 182 L'Assemblée nationale a adopté. M. Francis Leenliardt. Un jour viendra.|A. Gilles Gozard. Nous l'espérons, monsieur Leenliardt. LOI DE FINANCES POUR L'EXERCICE 1950 Aucun des gouvernements qui se son! succédé depuis dette date n'a saisi le ParSuite de la discussion d'urgence lement d'aucun projet. d'un projet de loi, . Cependant, la commission des finances, elle, s'en est préoccupée. Elle a constitué M. le président. L'ordre du jour appelle une sous-commission que préside actuella suite, de la discussion d'urgence du lement notre collègue M. DussertuLx. et projet de loi de finances pour l'exercice qui m'a fait l'honneur de me nommer son 195Ô (n os 8336-8425-8789-8808). rapporteur. Dans la suite de la discussion générale, Pour être en possession de tous les éléla parole est à M. Gozard. ments techniques, cette sous-commis-ion M. Gilles Gozard. Mesdames, messieurs, a demandé, cfaccord avec M. le ministre nous avons repris l'examen de la loi de des finances de l'époque, à une commisfinances, après que le Gouvernement nous sion de l'Institut de droit comparé de eût demandé }<J renvoi devant la commis- Paris, présidée par M. le contrôleur génésion des finances pour nous saisir d'une ral Jacomet, de préparer un avant-projet. Lorsque ce texte a été prêt — et cela lettre qui devait êtm rectificative. M. le Malheureusement, la commission a dû remonte déjà à plusieurs mois constater que, si cette lettre contenait un ministre des finances a fait savoir à la certain nombrr de suggestions, elle ne sous-commission qu'en raison de la nature prenait pa6 le moins du monde la lorme et de l'importance de la question, le Gouhabituelle d'une lettre rectificative, et vernement considérait qu'il lui apparqu'au fond, elle ne contenait que des indi- tenait, et qu'il appartenait à lui seul, de déposer un projet de loi. cations. assez vagues. Nous nous sommes inclinés. La comIl n'est donc pas étonnant, dans ces conditions, que m u s nous retrouvions, après mission a attendu. Mais nous devons à la quarante-huit heures d'interruption, du vérité de dire que nous attendons toudébat, dans oes circonstances identiques à jours. Aussi, la commission, dans le texte qui celles .où nous étions lundi dernier. Aussi, je voudrais t j u t d'abord qu'il n'y vous est 'présenté sur la suggestion de ait, en ce qui concerne l'attitude du groupe M. Leeourt, a-t-elle prévu d'ajouter à la loi de finances un article 51 invitant Je socialiste, .aucune équivoque. à déposer ce projet de loi La commission des finances a voté .le Gouvernement texte qui vous est soumis. Mais nous ne organique avant le 31 juillet 1950. J'espère que l'Assemblée acceptera ce l'avons voté que pour permettre à l'Assemblée d'être saisie, d'un rapport sur la loi texte et que M. le ministre des finances de finances. Car nous sommes bien loin, ne s'y opposera pas et ne suggérera pas un délai plus long que celui hélas 1 d'être d'accord sur le contenu de d'accorder imparti clans cette disposition. ce texte. ti apparaît cependant certain que les Mais le seul moyen que nous ayons de difficultés rencontrées ces dernières sel'améliorer n'est-ii pas justement d'ame- maines au cours de l'examen de la loi de ner l'Assemblée à en discuter et à en mo- finances par la commission sont nées en difier les dispositions ? grande partie de l'absence de cette loi orCependant, nous devons aus«si, dès ganique. Il ebt inutile de minimiser ces l'abord, faire des réserves en ce qui con- difficultés, qui eussent certainement été cerne, la forme même de la loi de finances- bien moindres si, au lieu d'une loi de Des lois de finance; traditionnelles, elle finances du type de la loi des maxima, le n'a que le nom. Elle s'en éloigne très lar- budget avait été présenté selon les prin-. gement dans l'esprit. Dans les intentions cipes qui devront inspirer ladite loi orgadu Gouvernement — ]e crois d'ailleurs aue nique. M. le ministre des finances ne s'est pas Ces principes découlent du rôle noufait faute de, m u s le préciser — c'est bien veau de l'Etat. Certains, figés dans un implutôt une nouvelle loi des maxima ana- mobilisme retardataire et réactionnaire,logue à celle de l'an dernier. peuvent, niant l'évidence, se refuser & Or, l'an dernier, monsieur le ministre, accepter pour l'Etat les tâches nouvelles la* loi (Jes maxima présentée par vous- qui sont les siennes. même, n'étai> qu'un palliatif destiné à perLe torrent des faits les emportera. mettre. une fois pour toutes, espérionsJadis, le rôle de l'Etat se limitait à asnous, de redresser l'horaire des travaux surer l'ordre public et la sécurité du terri-« budgétaires. Elle n'était malgré tout, qu'un toire, à protéger )a vie et les bien- des pis aller, dont nous ne pouvions en tout individus H à dispenser partout et pour /as, admettre la pérennité. tous une saine justice. Ses dépenses Comment se présente la loi des " n'avaient alors que peu d'influence dans, maxima ? la vie de la nation. Corrélativement, l'évoElle se résout dans une simple réparti- lution économique n'influait que de fation des ressources dont dispose l'Etat çon insensible sur les ressources dont entre des grandes masses de dépenses, pouvaient disposer les pouvoirs publics. assortie d'une interdiction de dépasseDieu vite, cependant, les nécessités prament de crédits globaux prévus pour cha- tiques devaient faire s'élargir les tâches que catégorie de dépenses, et en outre, de et les attributions de l'Etat et craquer ces dispositions créant de« ressources particu- cadres trop étroits. lières, tandis que d'autres sont affectées N'est-ce pas Adam Smith lui-même, à des fins spéciales. qu'invoquent volontiers nos libéraux d'au1 Ainsi très sommairement analysés, Lr jourd'hui, qui déclarait que « l'Etat avait! structure et l'esprit le la loi des maxima non seulement le droit, mais le devoir, apparaissent singulièrement éloignés de ce d'ériger et d'entretenir certains ouvrages que doit être la loi organique de présen- publics et certaines institutions, que l'intation de budget, prévue par l'article 16 térêt privé d'un ou de plusieurs particude la Constitution, pour répondre aux né- liers ne pourrait jamais les porter à ériger cessités financières, monétaires et aussi ou à entretenir eux-mêmes, parce que jaéconomique^ d'un pays moderne. mais le profit rembourserait la dépense, parce qu'à l'égard d'une grande société Cette loi organique' de présentation de budget, nous 1 l'attendons en vain depuis ce profit dépasse, en réalité, la dépense ? )> novembre 1916. —5 — # ASSEMBLEE NATIONALE — Lorsque certains critiquent, au nom des principes du libéralisme, certaines dépenses de l'Etat, ils pourraient peut-être, au préalable, méditer ces lignes d'Adam Smith. Depuis cette époque, le développement de l'ère industrielle n'a fait qu'accroître la sollicitation de l'Etat pour des activités extérieures à son domaine de pure souveraineté. Pouvait-il se désintéresser des victimes de la course eiïrénée au profit ? Cette assistance s'est peu à peu systématisée; elle est maintenant heureusement devenue obligatoire par sa transformation en un système de sécurité sociale. Mais bientôt, l'Etat n'a pu se contenter de se préoccuper de la seule répartition des ilchesses. Il a dû aussi s'intéresser à l e u r production. Il est intervenu progressivement dans l'économie pour la contrôler, pour la réglementer, en définitive pour y participer, en dirigeant lui-même un large secteur de cette production. M. Francis Leenhardt. Il serait bon de souligner que les premières interventions de l'Etat dans le domaine économique ont en lieu à la demande des chefs d'entreprise eux-mêmes qui savaient fort bien appeler l'Etat à leur secours lorsqu'ils se trouvaient en situation difficile. On pourrait citer de nombreux exemples. M. Maurice-Peîsclie, ministre des finances et des affaires économiques. Et ce'a continue actuellement, je tiens à le dire, ; .BOUS forme de lettres d agrément. M. Gilles Gozard. Je remercie M. le ministre des finances et M. Leenhardt de ces remarques complémentaires qui sont pertinentes. Les libéraux ne veulent aucun contrôle de l'Etat. Mais lorsqu'ils éprouvent une gêne quelconque, ils se précipitent vers les caisses de l'Etat et lui demandent un secours. M. Henri Teiigcn. Ils sont pour le dirigisme à la hausse et pour la liberté à la baisse. ' M. Gilles Gozard. C'est co que j'allais dire. L'intervention de l'Etat a été provoquée à la fois par des circonstances politiques et par des circonstances économiques. Ce sont les défaillances du système capitaliste libéral qui l'ont amenée. ' Ainsi que le signalait si justement M. le président de la commission des affaires économiques, les initiatives individuelles étaient impuissantes à pallier ces défaillances. Qui peut nier, s'il est de bonne foi, la nécessité de la mobilisation totale des ressources et des activités du pays et de leur intégration dans un vaste ensemble dirigé par l'Etat en vue d'assurer la défense de la nation contre une menace extérieure et son indépendance économique, comme en cas d'agression militaire, la même mobilisation"permet de garantir l'intégrité du territoire national ? Qui peut nier, s'il ne veut systématiquement tourner le dos à la vérité, l'obligation de réglementer étroitement la mise en œuvre des ressources matérielles et financières par l'établissement do plans nationaux de rééquipement économique, lorsqu'il s'agit de relever les ruines accumulées par la guerre ? .Qui peut nier, à moins d'être le défenseur systématique des oligarchies capitalistes. la nécessité de détourner au bénéfice de la collectivité le courant de certaines activités économiques entraînées ver s la concentration monopolitique ? S'il en est dont l'opinion est différente, qu'ils prennent s impie me ni la peine de 4re SEANCE DU 22 DECEMBRE regarder vers un pays qu'ils nous donnent à chaque instant en exemple. Les EtatsUnis d'Amérique, que certains citent comme le type des pays les plus libéraux, sont, cependant, l'un de ceux où une législation cohérente s'attaque précisément avec vigueur aux abus de certaines des entreprises capitalistes. L'accroissement des obligations et des fonctions de l'Etat commande inéluctablement la nécessité d'amplifier les moyens d'action dont il dispose. Le pourcentage que représente, par rapport aux ressources de la nation, l'ensemble des dépenses publiques, qu'elles soient financées par l'impôt ou par l'emprunt, conduit tout naturellement à se préoccuper des incidences réciproques des unes et des autres. Le budget n'est plus simplement un plan financier. L'Etat est un consommateur important en même temps qu'un producteur dont l'activité tend sans cesse à s'accroître. Cette consommation et cette production étant nécessairement parties intégrantes de la production et de la consommation nationale et l'Etat étant chargé d'importants transferts de richesses, il devient impossible d'établir un budget des services publics sans le placer dans le cadre du budget national. Ainsi qu'un auteur l'a dit récemment, « le budget et la comptabilité de la nation constituent pour ainsi dire les coulisses de la scène où se joue le jeu des dépenses et des recettes de l'Etat ». Cette liaison est d'autant plus nécessaire que l'Etat est aussi bien responsable du bien-èire de la nation que de l'efficacité des services dont il a la charge directe. L'œuvre budgétaire doit donc être soustraite à un isolement qui ne se conçoit plus. . „ , Comme l'indique M. le professeur Laufenberger, spécialiste en la matière: « Il ne suffit plus de chiffrer les dépenses et les recettes du budget. 11 faut avant tout les peser en confrontant les premières avec l'ensemble des dépenses de la collectivité. les secondes avec les ressources globales, tant en revenu qu'en capital liquide et mobilisable.. » C'est ce que nous aurions voulu trouver en examinant le budget de 1950. Nous aurions aimé que ce budget, préjugeant en quelque sorte ou faisant la transition vers celle loi organique financière que nous attendons depuis si longtemps, soit assorti d'éléments nous permettant d'apprécier les conséquences économiques et nous donnant l'assurance qu'il avait été établi à partir des données économiques. Nous aurions voulu que les dépenses comme les recettes prévues soient pesées par rapport an revenu national et à sa répartition. M. Francis Leenhardt. Il est secret, le revenu national l M. Gilles Gozard» Oui, et nous nous heurtons à de singulières résistances lorsque nous cherchons à en déterminer les éléments. Tout au plus, la loi de finances qui nous est soumise s'est-elle trouvée assortie d'un document massif, sans doute intéressant, qui a pour titre : « Statistiques et documents pour la mise au jour de l'inventaire de la situation financière », de cet inventaire qui a été présenté par M. Robert Schuman lorsqu'il était rue de Rivoli. Mais je voudrais bien savoir combien de nos collègues ont eu le temps de s'assimiler ce document. Quel qu'en soit l'intérêt, son insuffisance est patente. Au demeurant. M, le 1949 7139 ministre des finances n'a pas tellement insisté ù son égard. Peut-être aurons-nous a u cours de ce débat quelques surprises. Mais jusqu'à présent, les exposés que M. le ministre des finances et des affaires économiques, M. le secrétaire d'Etat aux affaires économiques et M. le sous-secrétaire d'Etat aux finances et aux affaires économiques ont fait devant la commission des finances ne nous ont pas apporté beaucoup d'éclaircissements sur le plan économique. Nous avons eu l'impression que la loi de finances qui nous était présentée était assez analogue à l'ordonnance que rédigerait un médecin qui se préoccuperait, non pas des causes du mal dont est atteint le patient, mais uniquement des manifestations apparentes de ce mal. Parmi les augmentations de dépenses prévues pour 1950 par rapport à celles effectuées en 1949, nous en avons trouvé qui sont parfaitement justifiées, comme celle qui résulte de l'accroissement des charges de la dette publique, encore que nous ayons pu mesurer ainsi l'ampleur du coût de l'opération financière qui a été menée cette année. Nous avons trouvé également parfaitement justifiée l'augmentation des dépenses résultant de la mise en œuvre de la péréquation des pensions et retraites comme de l'exécution des engagements pris à l'égard des fonctionna ire-s. Mais nous aurions bien voulu voir figurer dans le projet de budget certaines dépenses comme celles que provoqueraient la revalorisation normale de la retraite du combattant, le rajustement des pensions des victimes dé la guerre et le payement du pécule des prisonniers de guerre. Nous avions l'espoir de voir prendre ces dernières mesures, sachant que M. le soussecrétaire d'Etat aux finances et aux affaires économiques est le président du groupe des députés anciens prisonniers de guerre. Hélas! nous avons été déçus. D'autre part, nous n'acceptons ¡pas la réduction des crédits destinés aux travaux d'investissement et à la reconstruction. Au cours de cette discussion, mon ami M. 3e président Leenhardt s'étendra plus longuement que moi-même sur ce point. Cependant, nous savons tous que la France doit lutter contre le chômage, améliorer le niveau de vie des travailleurs et mener une politique de plein emploi. Elle ne peut le faire que si des sommes suffisantes sont consacrées à la reconstruction et à l'équipement. Nous aurons, d'ailleurs, au cours de la discussion des articles et du projet spécial sur les crédits d'équipement et d'investissement, à critiquer la répartition détaillée des crédits d'investissement. Nous proposerons sans doute des modifications mais, de toute manière, c'est le maintien du montant total de ces derniers crédits initialement prévu que nous demandons, à l'exclusion de toute clause de blocage qui rendrait problématique l'exécution des travaux, gênerait la passation des commandes, entraînerait la fermeture immédiate de certaines usines la mise au chômage d'un nombre important d'ouvriers. M. Francis Leenhardt Très bien i M. Gilles Gozard. Par contre, il est d'au* très dépenses que nous aurions voulu voir comprimer plus largement: ce sont celles qui ont trait au fonctionnement administratif des services publics, en particulier en ce qui concerne les crédits de matériel. A cet égard, nous avons eu la satisfaction de voir le gouvernement faire un pas dans notre sens. La commission a réduit le montant de ces crédits de 58 milliards. Nous ne pouvons qu'applaudir» Voilà en ce qui concerne les dépenses. Quant aux charges nouvelles proposées par la loi de finances, nous .voulons d'abord rappeler un fait patent: à aucun moment, au cours des années difficiles de • redressement financier et monétaire que le pays vient de traverser, le parti socialiste n'a reculé devant ses responsabilités. Il a toujours su, et à tout moment, les prendre pleines et entières. Maintes fois même, faisant passer l'intérêt supérieur du régime, de la démocratie et de la République avant le sien propre, il a accepté de voter des mesures qu'il n'approuvait pas entièrement (Applaudissements à gauche) — ou qu'il aurait voulu compléter par certains adjuvants qui les auraient neutralisées — dans le seul but de maintenir la cohésion de la majorité républicaine et de ne pas faire le jeu de ceux qui, d'un côté ou de l'autre, aspirent à u n e dictature. Mais nous ne pouvons pas oublier, et nous ne l'oublions jamais car il est toujours présent à nos yeux, le sort des travailleurs, salariés, artisans, commerçants, industriels et agriculteurs qui nous ont fait confiance. Certains, fidèles à une démagogie qu'ils n e prennent plus eux-mêmes au sérieux» proposent toujours des dépensés nouvelles en se refusant constamment à donner à l'Etat des ressources lui permettant de faire face à ses obligations. M. René Lamps. Quand' on vous en propose, vous votez contre. M. Gifles Gozard. Oui, mais vous n'osez même pas motiver vos propositions de réduction, tellement elles sont ridicules. (Exclamations à l'extrême gauche.) Lorsque vous demandez des réductions, fc'est dans le but de. maintenir en état !de mauvais fonctionnement une institution que, par ailleurs, vous prétendez défendre. M. René Lamps. C'est pour faire cesser la guerre au Viet Nam, que vous soutenez. M. Jean Gristofot. Il est ridicule de vouloir que cessé la guerre au Viet Nam ? M. Gifles Gozard. Je vous répondrai sur ce point en une -autre occasion. Pour l'instant. il n'est pas question des crédits militaires. Mme Eugénie Buvernoîs. Cela vous gêne d'en parler. m. Gilles Gozard. Nullement. Notre position a été maintes fois exposée devant l'Assemblée. Nous savons que, sans ressources suffisantes, l'Etat ne peut vivre, assurer les services indispensables à topte la nation, rémunérer convenablement ses fonctionnaires, payer les dettes de la nation, les pensions des anciens combattants et des victimes de la guerre, verser aux sinistrés les sommes nécessaires pour que ceux-ci ¡retrouvent un toit et doter le pays des moyens de production qui accroîtront le niveau de vie des travailleurs. C'est pourquoi nous acceptons aussi la responsabilité de voter ces ressources, ¡Celles-ci doivent être demandées dans une large mesure à l'impôt. Mais nous ne voulons pas de n'importe quel impôt. Nous sommes partisans de celui qui réalise le maximum de justice fiscale en même [temps que nous voulons — nous avons insisté à maintes reprises sur ce point — ¡que cesse la fraude fiscale. Vous avez tous présents à la mémoire, mesdames, messieurs, les remarquables exposés de M. le président de la commission, notre ami Jean-Raymond Guy on, dans lesquels il a si magistralement stigmatisé la fraude. Quant aux recettes, la loi de finances gui nous était proposée par le Gouverne- ment en contenait auxquelles nous ne pouvions souscrire. Je ne les examinerai pas en détail. Mes amis ou moi-même auront l'occasion de préciser la position du gioupe socialiste au cours de- l'examen des articles. Cependant, en dehors de l'impôt, il est des dépenses pour lesquelles l'Etat peut légitimement, doit même, pour ne pas écraser la génération présente sous des charges impossibles, recourir à l'emprunt. Telles sont, en particulier, les dépenses d'investissement qui doivent mettre à la disposition des générations futures des moyens accrus de production. N'est-ce pas le cas aussi des dépenses de rec instruction destinées à réparer les dommages causés par la guerre et à reconstituer le capital national détruit? Or, le Gouvernement n'a prévu, pour 1950, le recours à l'emprunt que pour une somme de 155 milliards, et même, pourrait-on dire, de 130 milliards puisqu'une situation particulière est faite à une somme de 25 milliards. M. Se ministre des finances et des affaires économiques. Vous oubliez les 25 milliards de francs empruntés à la. caisse des dépôts et consignations pour les habitations à bon marché, ce qui porte le total à 180 milliards de francs au moins. Vous oubliez également l'obligation de l'Etat d'emprunter pour les besoins de sa trésorerie des comptes spéciaux et des comptes monétaires. M» Gilles Gczard, Je vous donne volontiers acte de cette, précision, monsieur le ministre, mais je n'oublie pas non plus que certains comptes de trésorerie sont inclus dans les propositions de dépenses générales. M. le ministre des finances et des affaires économiques. Mais il en reste encore dont le montant s'élève à 8G milliards. La lecture du projet de loi sur les comptes spéciaux vous l'aurait appris, monsieur Gozard. M. Gifles Gozard. Je. l'ai lu, monsieur le ministre, car je me précipite tsur les documents que vous nous distribuez, si parcimonieusement, d'ailleurs, que nous ne risquons pas d'être ensevelis sous l'avalanche. Une partie des anciens comptes spéciaux du Trésor se retrouve donc dans le bud go t. M. le ministre des finances et des affaires économiques. II reste 80 milliards à couvrir. It. Gilles Gozard. Qu'il s'agisse de 155 milliards ou de 180, l'évaluation parait bien modérée. Sans doute, à plusieurs reprises, pour hf justifier, êtes-vous venu devant la commission et nous avez-vous dit que vous n'aviez pu emprunter en 1910 qu'une somme de 149 milliards M*. le ministre des finances et des affaires économiques. Je vous demande, monsieur Gozard, d'éviter l'erreur que l'on s'est plu à répandre dans un document dont le fondement est malheureusement inexact. La notion d'endettement ne correspond pas exactement à la notion d'emprunt net. Tous les emprunts qui accroissent la dette de l'Etat ne se traduisent pas ¡par des rentrées d'argent frais. - Quand je parle d'une possibilité d'en, dettement, je ne garantis pas des ressources réelles correspondantes. Je conjure l'Assemblée de se montrer très prudente en ces matières complexes. 11 appartient an distingué président de !a caisse autonome d'amortissement de l'être encore plus que quiconque. M. Gilles Gozard. Monsieur Je ministre, vos précisions et vos distinctions sont évidemment utiles et nécessaires. H n'en résulte pas moins que vous avez indiqué à la commission — je pense que vous ne modifierez pas vos chiffres à moins de puiser dans vos archives des informations nouvelles — que l'Etat n'avait pu empiuntei en 1919 que 146 milliards soit 109 milliards avec l'emprunt 5 p. 400, 12 milliards de bons d'Electricité de France et 2o milliards de crédits à moven term<e. Une discussion approfondie, sur laquelle je ne reviendrai pas, s'est instituée devant la commission. M. le ministre des finances et des affaires économiques. Me permettez-vous de vous interrompre de nouveau ? H. Gilles Gozard. Je vous en pn>, monsieur le ministre. W. le ministre des finances et des affaires économiques. Monsieur Gozard, vous ne comptez en la matière que les empiunts à long terme. Il faut, je l'ai dit déjà, tenir compte des bons du Trésor. La ifoestfon est d'impoitance. Elle mérite que j'apporte des précisions devant 1'Assemhîée. Au début de l'année dernière, l'Etat a emprunté à long terme 109 milliards. Au 15 novembre dernier, il avait obtenu 45 milliards de souscription aux bons du Trésor. Mais 15 milliards avaient été souscrits par les banques en remploi des remboursements effectués par le Trésor sur les crédits à moyen terme c o n ^ n t i s en 1947 aux entreprises nationalisées pour leur équipement, sans qu'il v ait eu, par conséquent, d'apport d'argent frais. De même, 17 milliards ont été souscrits par des banques étrangères en remploi des indemnités qui leur ont été versées au titre de la garantie de change de leurs avoirs en francs. Par contre, nous avons reçu des caisses d'épargne 45 milliards de francs de bons du Trésor, qui ont été consolidés en emprunt 5 p. 100. Cette somme a constitué une recette définitive pour le Trésor. Mais elle a été compensée à peu près exactement par les excédents de remboursement de traites. Nous avions décidé d'éliminer progressivement ce mode de pavement. Les chèques postaux oyt donné 25 milliards do francs, et l e s dépôts des correspondants du Trésor se sont accrus d'environ 105 milliards. Tels étaient les chiffres centralisés vers le milieu du mois de novembre. Les souscriptions aux bons du Trésor se sont sensiblement ralenties au cours des dernières semaines. Aussi, au lieu d'un endettement total de quelque 280 milliards de francs, chiffre que j'ai donné l'autre jour à la commission des finances, mes rentrées s'étant révélées inférieures de 21 milliards de francs aux prévisions, l'endettement total de 1949 ne dépassera guère, sans doute, 260 milliards de francs. Je rappelle, en outre, la double notion que je vous indiquais tout à l'heure. S'il y a eu 263 milliards d'endettement, les rentrées d'argent frais n'auront guère dépassé 230 milliards. C'est pourquoi, si séduisant que soit votre raisonnement, il n'est pas exart. je m'excuse de vous le dire. M. Gilles Gozard. Je vous remercie de ces précisions, monsieur le ministre. Mais n'avez-vous pas oublié quelque 70 milliards de francs qui proviennent des excédents de dépôt des caisses d'épargne ? prunt ? N'est-il pas possible aussi de faire prochent. Je vous demande d'insister auappel, au cours de 1950, pour un certain près de l'Assemblée pour que ne soit pas nombre de travaux locaux, à des possibili- retardé le début de la prochaine séance. tés d'emprunts locaux qui existent certaiSur de nombreux bancs. À quinze nement, j'en ai eu la preuve récente dans heures ! mon département. La direction du Trésor résiste à autoriser des emprunts, mais lorsM. le président. C demande que la proqu'elle les autorise, ils sont couverts très chaine séance soit fixée à quinze heures. rapidement, presque intégralement. Il n ' y a pas d'opposition M. le ministre des finances et des affaires 11 en est ainsi décidé. économiques. Je ne m'oppose pas du tout à ces emprunts, à la condition qu'au —9— préalable j'aie pu couvrir les besoins essentiels de l'Etat. C'est ce que j'ai toujours ORDRE BU JOUR dit. M. Gilles Gizard. Monsieur le ministre, M. le président. Aujourd'hui, à quinze je vois qu'au fond, au I w et à mesuré que heures, deuxième séance publique: M. le ministre lias finances et des affai- cette discussion se prolonge, vous êtes Suite de la discussion d'urgence du prores économiques. Monsieur Gozard,, le re- beaucoup moins endurci sur les positions jet de loi de finances pour l'exercice 1950 cours à l'emprunt sous toutes ses formes que vous aviez prises au début. (n 08 8336-8425-8789-8808 — M. Jean-Raya été prévu, a u commencement de 1919, M. le ministre des finances et des affaires mond Guyon, président de la commission jpour 210 milliards de francs. L'endette- économiques. Non. des finances, rapporteur) ; m e n t s'est élevé à 263 milliards de francs Suite de la discussion d'urgence: I. du M. Gilles Gozard. En tout cas, nous vous à la suite d'événements dont je ne souprojet de loi relatif aux conventions colhaite pas le renouvellement, c'est-à-dire demandons de faire preuve, dans le finan- lectives et aux procédures de règlement le déficit massif de la S. N. C. F. et d'au- cement de l'ensemble des dépenses de des conflits collectifs du travail; IL des tres événements extérieurs que vous l'Etat, d ' u n peu plus de hardiesse en ma- propositions de loi: 1° de M. Joseph Dutière de crédit public. On dénigre trop n'ignorez pas. mas, tendant à u n retour de la liberté des Or, je pars, cette année, avec le chiffre dans ce pays le crédit de l'Etat. Dr, en réa- salaires dans le cadre des conventions collité, le crédit de l'Etat demeure très grand ftnal de l'année 1949, en ne prenant aulectives ; 2° de M. Lespès, modifiant la loi c u n e marge de sécurité pour l'année 1950. et l'épargne française existe malgré tout- n° 46-2924 du 29 décembre 1946 relative Nous en avons des preuves chaque jour. {Et c'est dans ces conditions que vous me aux conventions collectives de travail; demandez de m ' e n g a g e r à corps perdu M. le ministre des finances et des affaires 3° de M. Patinaud et plusieurs de ses coldans des dépenses gagées sur l'emprunt ? économiques. Heureusement I lègues, tendant au rétablissement de la , 3e ne le peux pas. M. Gifles Gozard- Monsieur le ministre, liberté des salaires dans le cadre des conM. Gilies Gozard. Monsieur le ministre, tel est l'état d'esprit aans lequel le groupe ventions collectives et à la détermination vous venez de faire vous même allusion socialiste, dont je ¿>uis ici l'interprète, d'un salaire minimum garanti (n 0S 8444, à un certain nombre d'événements qui se aborde l'examen de la loi de finances. 6377-6921-8597-8506-7130-8615. — M. Moisan, sont déroulés e n 1949. L'un, assez récent, Nous voulons, quant à nous, que d'ici la rapporteur) ; f u t la dévaluation de la livre sterling. Discussion du projet de loi portant oufin de l'année la France soit dotée d'un M. le ministre des finances et des affai- budget, mais nous vouions aussi, non seu- verture de crédits et autorisation d'engares économiques. Il n'a à peu près aucun lement que ce budget soit équilibré du gement de dépenses au titre du budget général de l'exercice 1949 (subventions au point de vue financier et garantisse la sta rapport avec 3e sujet qui nous occupe. bilïté de la monnaie, qui est une de nos fonds d'investissement pour le développeM. Gilles Gozard. Il a eu quand m ê m e préoccupations essentielles, mais aussi ment économique et social des territoires u n certain nombre de répercussions. nous voulons «[u'il concoure à l'équilibre d'outre-mer (F. I. D. E. S.) et au fonds économique du pays; nous voulons qu'il d'investissement pour le développement M. le ministre dos finances et des affai- permette au pays de vivre et ne soit pas économique et social des départements res économiques. Qui se chiffrent, au total, pour lui une cause d'asphyxie. d'outre-mer (F. I. Dt 0. M.) (n o s 8059à 3 milliards de francs. 8776. — M. Burlot, rapporteur) ; Nous vouions que ce budget soit une Discussion en deuxième lecture du proW§. Gilles Gozard. C'est, malgré tout, trois étape vers une amélioration du niveau de milliards. Mais je pense que vous n'envi- vie des travailleurs 4e toutes les catégo- jet de loi tendant à instituer un laboratoire sagez pas, pour 1950, des événements de ries. Nous vouions qu'il soit humain "au national du ministère de la santé publique et de la population, groupant en laborasens profond d u terme. cet ordre. C'est pourquoi nous avons pensé que la toire unique le laboratoire central du miJe n'entrerai pas dans le détail des •sommes empruntées, car je ne veux pas commission des finances se devait de saisir nistère de la santé publique et de la popu-^ abuser des instants de l'Assemblée, mais il l'Assemblée. Alors même que l'ensemble lation, le laboratoire de contrôle des méantivénériens et l'institut supéexiste peut-être des emprunts que vous des dispositions du projet remanié de la dicaments s os 8106-8390-8791. — loi de finances ne leur donnait pas satis- rieur de vaccine (n avez omis de chiffrer. M. Barrot, rapporteur) : faction, les membres socialistes de la J'ignore si, dans la statistique que vous Discussion du projet de loi relatif à lâ nous avez communiquée vous avez compte commission des finances ont voté pour que l ' e m p r u n t du Crédit foncier, émis tout ré- le débat s'ouvre ici le plus rapidement taxe locale additionnelle aux taxes sur le elrffre d'affaires (n° 8734) ; cemment, ni si vous avez compté à leur possible. Discussion du proiet de loi relatif à la) Au cours de ce débat nous nous emjuste valeur l'emprunt émis en Suisse par la S.N.C.F. et u n certain nombre d'autres ploierons à amender les textes en nous contribution des patentes et à diverses efforçant de faire triompher nos thèses, dispositions concernant les impositions déemprunts. Quant à notre décision finale, monsieur le partementales et communales (n° 8763) ; ^ M. le ministre des finances et des affaires ministre des finances et des affaires éconoDiscussion du projet de loi portant instiéconomiques. Bien-entendu, tout cela fait miques, et vous le comprendrez facile- tution d'une taxe additionnelle à la taxé partie de l'ensemble des ressources du Trément, elle sera fonction du texte définitif à l'achat en remplacement de la taxe s u r sor. les céréales qui alimente le budget a n qui résultera des débats de rAssemblée h nexe des prestations familiales agricoles gauche.) M. Gilles Gozard. Vous vouliez bien, tout [Applaudissements (n° 8424); à l'heure, monsieur le ministre, faire allu ¿M. le président. L'Assemblée voudra sans Discussion dm projet de loi tendant à sion à une certaine fonction qu:e j'occupe doute renvoyer la suite du débat à la pro assurer la mise en 'œuvre du régime de par la confiance du ministre des finances chaine séance. (Assentiment.) ^allocation de vieillesse des personnes non qui siège sur ce banc. Sur quelques bancs. A quinze heures et salariées et la substitution de ce régime à' M. le ministre des finances et des affaires demie. celui de l'allocation temporaire "(n° 8715V. économiques. J'espère que cette confiance La séance est levée. M. Jean-Raymond Guyon, président de la est réciproque. {Sourires.) (La séanoe est levée à midi quinze micommission. Monsieur le président., nous M. Gilles Gozard. Je parle de la confiance pourrions renvoyer la suite du débat à nutes.) technique,, non de la confiance politique, quinze heures. Le Chef du service de la sténographie monsieur le ministre. de VAssemblée nationale. RI. le ministre des finances et des affaires N'est-il pas possible à l'Etat de recourir PAUL LAISSY. au créait qu'ont certains organismes auto- économiques. 11 reste encore un grand '' (J) ijfl^ 1.1 Il ji_ nomes pour élargir ces possibilités d'em- , nombre d'orateurs inscrits. Les fêtes ap M. le ministre tles finances et des affaires économiques. Cette somme se trouve comprise clans le montant des dépôts des correspondants d u Trésor. M. Gilles Gozard. Je vous remercie de icette précision complémentaire, monsieur Le ministre. Mais il faudrait que nous redisions tous ces chiffres. En tout cas, ceux que vous venez de communiquer à l'Assemblée, qu'il s'agisse de possibilités d'emprunt ou de possibilités d'endettement — la langue française est riche en nuances mais le fond reste le même —, montrent qu'en réalité vous avez, en 1949, dépassé très largeanent le chiffre que vous nous proposez pour 1950. ANNEXES AU PROCES-VERBAL DE LA 1 re séance du Jeudi 22 décembre 1949. SCRUTIN (N° 2918) Sur les amendements de MM. Mont et André Noël au projet relatif aux exercices clos et périmés [Deuxième lecture) (Reprise du crédit voté par le Conseil de la République). Nombre des v o t a n t s . . . . . . . . . . . . . . 601 Majorité a b s o l u e . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301 Pour l'adoption 419 Contre . 182 L ' A s s e m b l é e nationale a adopté. Ont vote pour s MM. Abelin. Àku. Allonneau. Amiot (Octave). André (Pierre)» Antier. Anxionnaz. Apithy. Aragon (d')._ Archidice. Arnal. Ass-eray. Aubame% Auban. Aubry. Audeguil.; Augarde, Aujoulat. Aumeran. Babet Raphaël)., Bachelet. Bacon. Badie. Badiou. Barangé (Charles), Maine-et-Loire. BaTbier. Bardoux (Jacques). Barrachin. Barrot. Bas Paul Bastid. Baudry d'Asson (de); Baurens. Baylet. Bayrou. Beauquier. Bêche. Becquet. Bégouin. Ben Aly Chérif. Benchennouî. Béné (Maurice). Bentaieb. Ben Tdunes. Béranger (André). frergasse. Bergeret. Bessac Bétolaud. Beugniez. Bianchini. Bichet. Bidault (Georges), Billères. Binot. Blondi. Blocquaux. Bocquet. Boganda. Edouard Bonnefous, Bonnet. Borra. Mlle Bosquier. Bouhey (Jean)* Boulet (Paul). Bour. Bouret (Henri). Bourgès-Maunoury. Xavier Bouvier, Ille-et-Vilaine. Bouvier - O'Cottereau, Mayenne. Bouxom. Brusset (Max). Bruyncel. Burlot. Buron. Cadi xAbdelkadcr). Caiilavet. Capdeville. Capitant (René). Caron. Cartier (Gilbert), Seine-et-Oise. Cartier (Marcel), Drôrhe Casteiiani. Catoire Catrice. Cayeux (Jean), Gayol. Cerclier. Chaban-Delmas. Chaînant. Chariot (Jean). Charpin Chassaing. Chastellain. Cliautard. Chaze Chevalier (Fernand), Alger. Chevallier (Jacques), Alger. Chevallier (Louis), Indre. Chevallier (Pierre), Loiret. Christiaens. Clemenceau (Michel). Clostermann. Coffin. Colin. Condat-Mahaman. Cordonnier. Coste-Floret (Alfred), Haute-Garonne. Coste-Floret (Paul). Hérault. Coudray. Courant. Couston. Crouzier, Dagain. Daladier (Edouard). Damas. D.arou. David (Jean-Paul), Seine-et-Oise. David (Marcel), Landes. Defferre. Defos du Rau, Dégoutté. Mme Degrond. Delxonne. Delachenal. Delahoutre. Delbos (Y von)'. Delcos. D.enais (Joseph). Denis (André), Dordogne. Depreux (Edouard). Deshors. De sjardins, Desson. Devemy. Devinât Dezarnaulds, Dhers. JDioilo (Yacineî; Mlle Dieneseh. Uixmier Domnjon. Doua .a Doutrellot. Draveny. Duforest Dumas (Joseph), Dupraz (Joannôs). Mlle Du puis ! José) „ Seine. Dupuy (Marceau)3 Gironde. Duquesne. Dur roux DusseauiX. . Uuveau. Elain Errecaï-t. Evrard. Fahre Fagon (Yves). Faraud Farine (Philippe), Farinez. Faure (Edgar). FauveL Félix Finet. Fonlupt-Esperaber. Forcmal Fouyet Frédéric-Dupont. Frédet (Maurice), Froment. Furaud. Gabelle. Gaborit. Gaillard. Galle t. Galy-Gasparrou. Garavel. Garet Gau Gavini. Gay (Francisque). Gazier. Geoffre (de), Gernez. Gervolino, Giacobbi. Godin. Gorse Gosset. Gouin (Félix)'» Gourd on. Gozard (Gilles). Grimaud. Guérin (Maurice), Rhône. Guesdon. Guilbert. Guillant (André). Guille. Guilkrn (Louis), Finistère. Guissou (Henri). Guitton. Guyomard. Guyon (Jean-Raymond), Gironde. Halbout Hénault. 1-Iennegueile. Horma Ould Babana, llueues (Emile). Alpes-Maritimes. Hugues (JosephAndré). Seine. Hulin. H us s et. Hutin-Desgrècs« ïhuel. Jacquinot. Jaquet. Je an-More au, Jeanmot. Joubert. Jouve (Géraud)1. Juglas. Jules-Julien (Rhône). July. Kauiïmann. Kir. Krieger (Alfred). Kuehn (René). Labrosse. Lacaze (Henri), Lacoste. Lalîe. Lcunarau^CaMo, Lambert (EmileLouis), Doubs. Mlle LainbDn. Lamine-Guèye. Laniel (Joseph}. Lapie (Pierre-Olivier). Laribi. La tire in. La H rens 'Camille), Cantal. Laurent (Augustin), Nord. Le Bail. Le cour t. Le Coûtai 1er. Le en banii (Francis). Mme Lefebvre U;ran- Palewski. Sohmitt (Albert). Pa n ta 1 oui. Bas-Rhin. Penoy. Schmitt (René), Peut (Eugènc-ClanManche. dius) Schneiter. Schuman (Robert), Petit (Guy), Moselle. Basses-Pyrénées. Schumann (Maurice) j Mme Germaine Nord. Peyroles, Ségellc. Pevtei Senghor. PiÛmlin. Serre. Philip (Ancîré). Sesmaisons (de). Pierre-Grouès. Siefridt. Pineau Sigrist. Pleven (René). Silvandrc. Poimbœuf. Mme Poinso-Chapuîs. Simoun et. c i n e ) , Seine. S ion. Polrot (Maurice). Leièvre-PontaEs. Sissoko (Fiîy-Dabo). Poulain. Legcndre. Smaïl. Pourtier. Le j eun e ( M ax}, S o m m e. Mlle Prevert. Soliuhac. Mme Lempereur. Sourbet. Prigent (Robert), Le Sciellour. Taillade. Nord. Lescorat. Teitgen (Henri), Prirent (Tanguy), Lespès. Gironde. Finistère, Le touni eau. Teitgen (Pierre), Queuilîe. Le Troquer (André). llle-et-Vilaine. Quilici. Levindrey. Temple. Rabier. Liquard. Terpend. Ramadier. Terrenoire. Livry-Leveh Ramarony. Theetten. Loustau. Ramonet. Thibault. Louvel. Ravmond-LaurenL Thiriet. Lucas. Reeb Thomas (Eugène)» Charles Lussy. Regaudie. Thoral. Mabrut. Rcille-Soult. Tinaud (Jean-Loul s). Mac ou in. Rencurel. Tinguy (de). M al bran t. Tony Révillon. Toublanc. Mallcz. Reynaud (Paul). Triboulet. Mamba Sano. Ricou Truffaut. Marcellm. Riga](Eugène), Seine. Valay . Moxc-Sangnier. Rincent. Valentino. Marie (André). Roclore. Vée. Marin (Louis)» Roilin (Louis). Vendroux. Maroscili. Roques. Verneyras. Martel (Louis). Boulon Very (Emmanuel). Martineau. ^ Rousseau. Viard. Masson (Jean), Saïd Mohamed Cheikh. Viatte. Haute-Marne. Saravane Lambert. Viollette (Maurice). Maurellet. Sauder. Vuillaume. Maurice-Petsche, Schafï Wagner. Mauroux. (Charles). Wasmer. Mayer :DanieI), Seine. Schaufflcr Seherer (Marc). Mlle Webcr. René Mayer, Schmidt (Robert), Woliï. Constaiitine. Haute-Vienne. Yvon. Ma«el. Mazier. Mazuez (PierreOnt voté contre 5 Fernand). Meck MM. Chausson, Médecin. Airoldi. Cherrier. Mehaignerîe. A Rio t. Citerne. Mekki. Mlle Archimède. Mme Claeys,Mendès-France. Arthaud. Cogniot. Menthon (de). AstierdeLaVigerie;d'), Costes (Alfred), Seines Mercier (André-Fran- Auguet Pierre Cot. çois), Deux-Sèvres. Ba ¡langer (Robert), Coulibaly Ouezzin. Métayer. Seine-et-Oise. Cristofol. Jean Meunier, Baret. Croizat. Indre-et-Loire. Barthélémy. Mme Darras. Mi chaud (Louis), Bartolini. Dassonville. Vendée. Mme Bastide (Denise), Denis (Alphonse), Michelet. Loire. Haute-Vienno. Minjoz. Benoist (Charles). Djcmad. Mitterrand. Berger. Mme Douteau. Moch (Jules)'. Hesset. Dreyfus-Schmidt. Moisan. Billat. Duclos (Jacques), Mollet (Guy). Billoux. Seine. Mondon. Biscarlet. Duclos (Jean), Monin. Bissol. Seine-et-Oise, Monjaret. Blanche t. Du four Mont. Boecagny. Dumct (Jean-Louis)sMonleil (Ândré)'3 Bonté (Florimond). Duprat (Gérard). Finistère. Bourbon. Marc Dupuy (Gironde)'* Montel (Pierre), Mme Boutard, . Dutard. Montillot. Boutavant. Mme Duvernois. Morice. Brault. Fajon (Etienne). Moro-Giaifeni (de). Mme Madeleine Braun. Fayet. Mouche t. Brillouet. Félix-Tchlcaya. Moussu. Cachin (Marcel); Fievez. Moustier (de). Calas. Mme François. Moynet. Camphin. Mme Galicier, Mut ter (André)'. Cance. . Garaudy. Nazi Boni. Cartier (Marins), Garcia. Ninine. Haute-Marne. Gautier. Nisse. Casanova. Genest. Noël (André), Castera. Ginestet. Puy-de-Dôme. Cermolacce. Mme Ginollin. Noguères. Césaire. Giovoni. Olmi. Chambeiron. Girard. Orvoen. Chambrun (dey, Girardot. Mme ChaihonneL Ouedraoiro Mamadou, Gosnat. ¡ Goudoux. ;Gouge. .Greffier. ¡Grenier (Fernande Gresa (Jacques). Gros. Mme Guérin (Lucie), Seine-In&érieure. l i m e Guérin (Rose), Seine. IGuiguen. jGruillon (Jean), Indre-et-Loire. IGuyot (Raymond), Seine. Hamani Diori. H a mon (Marcel). Mme Hertzog-Cachin. JSoup houe t-Boigny. Hugo n nier. Joinville (Alfred - iVflalleret). Juge. Juliau (Gaston), Iiautes-Alpes. (Kriegel-Valrimont. Lambert (Lucien), Bouches-du-Rhône. Mme Lambert (Marie Finistère. Lamps. Lareppe. Lavergne. Lecœur. Mme Le Jeune (Hélène), Côtes-du-Nord. Lenormand. Lepervanche (de). L'Huillier (Waldecli). Lisette. Liante. Lozeray. Mail loche au. M amadou Konate. Manceau. Marty (André). Masson (Albert), Loire. Maton. André Mercier, Oise. Meunier (Pierre), Côte-d'Or. Michaut (Victor), Seine-Inférieure. Michel. MWoL MokhtarL Montagnier. Môquet. Mora. Morand. Mouton. Mudry. Musmeauï. Mme Nautré. Mme Nedelec. Noël (Marcel), Aube. Pâtinaud. Paul (Gabriel), Finistère. Paumier. Perdon (îlilaire). Mme Péri. Pérou (Yves). Petit (Albert), Seine. Peyrat. Pierrard. Pirot. Poumadère. Pourtalet. Pouyet. Pronteau. Prot. Mme Rabaté. Ramette. Renard. Mme Revraud. Rig al (Albert), Loiret. Rivet. Mme Roca, Rochet (Waldeck), Rosenblatt. Roucaute (Gabriel), Gard. Boucaute (Roger), Ardèche. Ruife. Mlle Rumeau. Savard. Mme Schell. Servin. Siguor. Mme Sportisse. Thamier. Thorez (Maurice). Thuillier. Till on (Charles). Touchard. Toujas. Tourne. Tourtaud. Tricart Mme VaillantCouturier. Vedrines. Vergés. Mme Vermeersch. Pierre Villon. Zunino. N'ont pas pris part «au vote : MM. Bou k a ileum, peído ur. Khider. Lamine Bebaghlne. Lécrivain-Servoz. Mezerna. Oopa Pouvanaa. Raulin-Laboureur (de). lie peuvent prendre part au vote : MM. . Rab e m an-an jar a. Rascia. : Ravoahangyâ , Recy (de). Excusés ou absente par congé MM. Charpentier. Che vigilé (áe)i Martine. Naegelen (Marcel). Pinay. Ribeyre (Paul).; Villard. M'a pas pris part au vote ; M. Edouard Herriot, président de l'Assemf)lée nationale, qui présidait la séance. Les nombres annoncés en séance avaient i t é de; Nombre des votants.. Majorité absolue .n Pour l'adoption. Contre . . . . 602 m r> s 420 182 Mais, après vérification, ces nombres ont 'été rectifiés conformément à là liste de scrutin cl-dessus. SCRUTIN (N° 2019) Sur Vensemble du projet relatif aux exercices clos et périmés lDeuxième lecture). Nombre des votants Majorité absolue Pour l'adoption g ' Contre ,» 601 301 418 183 L'Assemblée^ nationale a adopté.. Ont voté pour: MM. Abclin. Aku. Allonnean. Araiot (Octave. André (Pierre). Antier. Anxionnaz. Apilhy. Aragon (d'). Archidice. Arnal. Asserav. Aubame. Au ban. Aubrv. Audeguil. Augarde. Aujoulat. Au mer an. Babet (Raphaël). Bachclet. Bacon. Badie. Badiou. Barangé (Charles), Maine-et-Loire. Barbier. Bardmix (Jacques). Barrachin. Barrot. Bas Paul Bastid. Baudry d'Asson (de). Baurons. Baylet. Bayroù. Bc'ouquier. Bêche. Becquet. Bégouin. Ben Aly Chérif, Benchennouf. Béné (Maurice)» Bentaieb. Ben Touncs. Béranger (André). Bergasse. Bergeret. Ressac. Bélolaitd. Beugnle/i. Biauchini. Bichet. Bidault (Georges). Billèrcs. Binot. Bioudi. Blocquaux. Bocquet. Boganda. Edouard Bonnefous. Bonnet. Borra. Mile Bosquier. Bouhey (Jean). Boulet (Paul). Bour. Bouret (Henri). Bourgès-Maunoury. Xavier Bouvier, Illect-Vilaine. Boiavier-O'Cottereau, Mayenne. Bouxom. Brusset (Max). Bruyneel. Buriot. Buron. , . Cadi (Abdelkader). Caillavet. Capde ville. Capitant (René). Car on. Cartier (Gilbert), Seine-el-Oisc. Cartier (Marcel), Drôme. Castcliani. Catoire. Gatrice. Cayeux (Jean). Cayol. Cerclier. Chaban-Delmas. Ch aman t. Chariot (Jean). Charpin. Chassa ing. Chastellain. Chautard. Chaze. Chevalier (Fernand), Alger. Chevallier (Jacques), Alger. Chevallier (Louis), Indre. Chevallier (Pierre), Loiret. Christiacns. Clemenceau (Michel). Cîostcrmann.' Coffin. Colin. Condat-Mahaman. Cordonnier. Coste-Floret (Alfred), Haute-Garonue. Coste-Floret (Paul), Hérault. Coudray. Courant. Couston. Crouzicr. Dagain. Daïadier (Edouard). Damas. Darou. David (Jean-Paul), Seine-et-Oise. David (Marcel), Landes. Deiïerre. Defos du Rau. Dégoutté. Mine Degrond. Be^xonne. Delachenal. Dclahoutre. Delbos (Yyon). Delcos. Deuais (Joseph), Denis (André h Dordogne. Depreux (Edouard). Deshors.. Desjardins. Desson. Devemy. Devinât. Dezarnaulds. Dhers, Diallo (Yacine). Mlle Dienesch. Dixmier. Domiujon. Douala. DoutreJlot. Draveny. Du for est. Dumas- (Joseph). Dupraz (Joarmès). Mlle Dupuis (José), Seine. Dupuy (Marceau), Gironde. Duauesne. Durroux. Dusseaulx. Du veau. Elain. Errccart. Evrard. Fabre. Fagon (Yves). Faraud. Farine (Philippe). Farinez. Faure (Edgar). Fauvet. Félix. Fi ne t. Fonlupl-Esperaber. Forcinal. Fouyet. Frédéric-Dupont. Frédet (Maurice). Froment. Furaud. Gabelle. Gaborit. Gaillard. Gallct. Gaty-Gasparrou. Garavel. Garet. G au. Gavini. Gay (Francisque). Gazler. Geoffre (de). Gcrnez. Gervolino. Giacobbi. Godin. Gorse. Gosset. Gouin (Félix). Gourdon. Gozard (Gilles). Grimaud. Guérin (Maurice)1, Rhône. Guesdon. Guilbert. G ni liant (André). ^ Guille. Guillou (Louis), Finistère. Guissou (Henri). Guitton. Guyomard. Guyon (Jean-Raymond), Gironde. Ilaibout. Renault. Henneguelle. llorma Ould Babana. Hugues (Emile), Alpes-Maritimes. Hugues (Joseph- ' André), Seine. ITulin. Ilussel. llutin-Desgrées. Ihuel. Jacquinot. Jaquct. Jean-Moreau. Jeanmot. Joubert. Jouve (Géraud). Juglas. Jules-Julien, Rhône. July Kauffmann. Kir. Krieger {Alfred), Kuehn (René), Labrosse. Lacaze (Henri), Lacoste. Lalle. Lamarque-Cando. Lambert (Emile-Louis) Doubs. Mlle Lamblin. Lamine-Guèye. Laniel (Joseph). Lapio (Pierre-Olivier). Laribi. Laurelli. Laurens (Camille), Cantal. Laurent (Augustin), Nord. Le Bail. , Lecourt. Le Coutaller. Leenhardt (Francis). Mme Leîcbvre (Franchie), Seine. Lclèvce-Pontalis. Legendre. Lejeune(Max), Somm# Mme Lempereur. Le Sciellour. Lcscorat. Lcspès. Letourneau. Le Troquer (André). Levindrey. Liquard. Livry-Level, Loustau. Louvel. Lucas. Charles Lussy. Mabrut. Macouin. Malbrant. Mallez. Mamba Sano. Marccllin. Marc-Sangnier. Marie ( André )€ Marin fLouis)/ Maroselli. Martel (Louis)'. Martin eau. Masson (Jean), Haute; Marne ' Maurcllet. Maurice-Petsche. ' Mauroux. Mayer (Daniel), Seine. René Mayer, C on s tan Une. Mazel. Mazier. Mazuez (Pierre-Fer* nand), Meck. Médecin. Mehaignerie. Mekki. Mendès-France. Menthon (de). Mercier (André-Fran* çois), Deux-Sèvres. Métayer, Jean Meunier, Indreet-Loire. Michaud (Louis), Vendée. Michelet. Minjoz. Mitterrand. Moch (Jules). Moisan. Mollet (Guy).. Mondon. Moniu. Monjaret. Mont Monteil (André), Finistère Montel (Pierre). Montillot. Morice Moro-GiafTerri (de).. Moucher. Moussu. Moustier (de), Movnet. -Mutter (André)^ Nazi Boni. Ninine. Nisse. Noël (André), Puy-deDôme. Noguères. Olmi. Orvoen. Ouèdrago Mamadou. Paiewskl. Pantaloni. Penoy. Petit (Eugène-Claudius). Petit (Guy), BassesPyrénées. Mme Germaine Peyroles. Peytel. Pflimlin. PhiliQ (André), Piërrë-Grouès. Pineau. Pleven (René). Poimbœuf. Mme Poinso-Chapuis. Poirot (Maurice). Poulain Mlle Prevert. Prigent (Robert), Nord. Prigent (Tanguy), Finistère. Queuille. Qui liei. Rabier Ramadier. Ramarony. Ramon et. Raymond-Laurent. Reeb. Regaudie. Reille-Soult. Rencurel, RencureL Tony^Révillon. Tony^ Ré villon. Reynaud (Paul). Ricou. Rigal (Eugène), Seine. Rinc-ent. Roclore. Roelore. RolHn (Louis). Roques. Roülon. Roulon. Rousseau. Saïd Mohamed Cheikh Said Saravane Lambert. Saud er. Schaff. Schauffler (Charles). Seherer Sch er er (Marc). Schmidt (Robert), [Robert), Haute-Vienne. Hautc-Vienne. Schmitt (Albert), BasRhin. Schmitt (René), Manche. Schneiter. Schuman (Robert), Moselle. Schumann (Maurice), Nord. Ségelle Senghor. Serre. Sesmaisons (de). Sicfridt. Sicîridt. Sigrisl. Silvandre Sknonnet. Si on. Sissoko (Fily-Dabo). Smaïl. Solinhac. Sourbet. Taillade. Teitgen (Henri), Gironde. Ille Teitgen (Pierre), Illeet-Vilaine. Temple. Terpend. Terrenoire. Theetten. Thibault. Thiriet. Thomas (Eugène). Thoral. Tinaud (Jean-Louis). Tinguy (de). Toublanc. Triboulet. TrulTaut. TruiTaut. Valay. Valentino. Vée. Vendroux. Verneyras. Very (Emmanuel). Yiafd. Viatte. Viollette (Maurice). VuiUaume. Wagner. Wasmer. Mlle Weber. Wolfl. Yvon. Ont voté contre: MM. Airoldi. Alliot. Mlle Archimède. Arthaud. Astier de LaVigerie (â'). Auguet. Ballanger (Robert), Seine-et-Oise. Barel. Barthélémy. Bartolini. Mme Bastide (Denise), Loire. Benoist (Charles). Berger. Besset. Billat. Billoux. Biscarlet. Bissol. Blanc h et. Boccagny. Bonté (Florimond). Bourbon. Mme Boutard. Boutavant. Brault. Mme Madeleine Braun Brillouet. Ca-chin (Marcel). Calas. Camphin. Cance. Cartier (Marius), Haute-Marne. Casanova. Castera. Cermolacce. Césaire. Chambeiron. Chambrun (de). Mme CharbonneL Chausson. Cherrier. Citerne. Mme Claeys. Cogniot. Costes (Alfred), Seine. Pierre Cot. Coulibaly Ouezzin. Cristofol. Croizat. Mme Darras. Dassonville. Denis (Alphonse), Hautc-Vienne. Djemad. Mme Douteau. Dreyfus-Schmidt. Duclos (Jacques), Seine. Duclos (Jean), Seineet-Oise. Bufour. Dumet (Jean-Louis). Duprat (Gérard). Marc Dupuy, Gironde. Du tard. Mme Duvernois. Fajon (Etienne). Fayet. Félix-Tchicaya. Fievez. Mme François. Mme Galicier. Garaudy. Garcia. Gautier. Genest. Ginestet. Mme Ginollin. Giovoni. Girard. Girardot. Gosnat. Goudoux. Gouge. Greffier. .Grenier (Fernand). Gresa (Jacques). Gros. Mme Guérin (Lucie), Seine-Jnférieure. Mme Guérin (Rose), Seine. Guiguen. Guidon (Jean), Indreet-Loire. Guyot (Raymond), Seine. Ilamani Diori. Hamon (Marcel). Mme Hertzog-Cachin. IIouphouet-Boigny. Hugonnier. Joinville (Alfred Malleret). Juge. Julian (Gaston), Hautes-Alpes. Kriegel-Valrimont. Lambert (Lucien), Bouches-du-Rhône. Mme Lambert (Marie), Finistère. Lamps. Lareppe. Lavergne. Lecœur. Mme Le Jeune (Hélène), Cùtes-du-Nord Lcnormand. Lepervanche (de). L'Iiuillier (Waldeck). Lisette. Liante. Lozeray. Maillocheau. Mamadou Konaté. Manceau. Marty (André). Masson (Albert), Loire. Maton. André Mercier, Oise. Meunier (Pierre), Côte-d'Or. Mi chaut (Victor), Seine-Inférieure. Michel. MidoL Mokhtari. Montagnier. Môquet. Mora. Morand. Mouton. Mudry. Musmeaux. Mme Naùtré. Mme Nedelec. Noël (Marcel), Aube. Patinaud. Paul (Gabriel), Finistère. Paumier. Perdon (Hilaire). Mme Péri. Pérou (Yves). Petit (Albert), Seine. Peyrat. Piérrard. Pirot. Poumadère. Pourtalet. Pourtier. Pouyct. Prouteau. Prot. Mme Rabalé. Ramette. Renard. Mme Reyraud. Rigal (Albert), Loiret. Rivet. Mme Roca. Rochet (Waldeck). Rosenblatt. Roucaute (Gabriel), Gard. Roucaute (Roger), Ardèche. Ruiîe. Mlle Rumeau. Savard. Mme Schell. Servin. Sjgiïor. Mme Sportisse. Thamier. Thorez (Maurice). Thuilller. Tillon (Charles). Touchard. Toujas. Tourne. Tourtaud. Tricart. Mme VaillantCouturier. Vedrines. Vergés. Mme Vermeersch. Pierre Villon. Zunino. SCRUTIN (N° 2020) Sur le renvoi à la commission du travail, soi* sie pour avis, du projet relatif au contrôla des organismes de la sécurité sociale. Nombre des votants Majorité absolue Pour l'adoption Contre 599 300 203 396 L'Assemblée nationale n'a pas adopté. Ont veté pour : MM. Mme François. Airoidi. Mme Galicier. Aku Garaudy. Alliot. Garcia. Apitky. Gautier. Mlle Archimède. Genest. Arthaud. Ginestet. Astier de La Vigerie (d'). Mme Ginollin. Aubame. Giovoni. Auguet. Girard. Bahanger (Robert), Girardot. Seine-et-Oise. Gosnat. Barei. Goudoux. Barthélémy. Gouge. Bartolini. Greffier. Mme Bastide (Denise), Grenier (Fernand). Loire, Gresa (Jacques). Benoist (Charles). Gros. Béranger (André), Mme Guérin (Lucie), Berger. Seine-Inférieure. Besset. Mme Guérin (Rose), Beugniez. * Seine. Billat Guiguen. Billoux. Guidon (Jean), Biscarlet. Indre-et-Loire. Bissol. Guissou (Henri). Blànchet. Guyot (Raymond), Boccagny. Seine. Bonnet. Ilamani Diori. Bonté <Florimond). Hamon (Marcel). Bourbon Mme Hertzog-Cachin. Houphouet-Boigny. Mme Boutard. Hugonnier. Boutavant. Joinville (Alfred Bouxom, leret). Brault. Mme Madeleine Braun. Juge. Julian (Gaston), Brillouet Hautes-Alpes. Cacinn (Marcel). Kriegel-Valrimont. Calas Lambert (Lucien), Camphin. Bouches-du-Rhône. Cance. Mme Lambert (Marie^ Cartier (Marius), Haute-Marne. Finistère. N'ont pas pris part au vote: Casanova. Lamps. Castera Lareppe. MM. Lécrivain-Servoz. Cermolacce. Laribi. Boukadoum. Mezerna. Césaire. Lavergne. Derdour. Oopa Pouvanaa. Chambeiron. Lecœur. Khider. Raulin-Laboureur (de. Chambrun (de). Mme Lefebvre (Fran-» Lamine Debaghine. Mme CharbonneL cine), Seine. Chausson. Mme Le Jeune ;Hélène)j Ne peuvent prendre part au vote: Cherrier. Côtes-du-Nord. Citerne. Lenormand. MM. Ravoahangy. Mme Claeys. Lepervanche (de)l. Rabemananjara. Recy (de). Cogniot. Le Sciellour. Raseta. Costes ;Alfred), Seine. L'Huillier (Waldeckï* Lisette. Pierre Cot. Liante. Coulibaly Ouezzin, Excusés ou absents par congé : Lozeray. Cristoîol. Maillocheau. MM. Naegelen (Marcel). Croizat. Mamadou Konatc. Charpentier. Pinay. Mme Darras, Mamba Sano. Chevigné (de). Ribeyre (Paul). Dassonville. Manceau. Martine. Viilard. Denis (Alphonse), Marty (André). Haute-Vienne. Masson (Albert), Djemad. N'a pas pris part au vote : Loire. Mme Douteau. Maton. M. Edouard Herriot, président de l'Assem- Dreyfus-Sçhmidt. Meck. blée nationale, qui présidait la séance. Duclos (Jacques), André Mercier, Oisé# Seine. Meunier (Pierre), Duclos ;Jean), Côte-d'Or. Les nombres annoncés en séance avaient Seine-et-Oise. Michaut (Victor), été de: Dufour. Seine-Inférieure Dumet (Jean-Louis). Nombre des v o t a n t s . . . . . . . . . . . . . . 602 Michel. Duprat (Gérard), Maj orité ab solue 302 Marc Dupuy (Gironde). MidoL Moisan. Pour l'adoption... * . . . . . . • 419 Duquesne. Mokhtari. Dutard. Contre 183 Montagnier. Mais, après vérification, ces nombres on1 Mme Duvernois. Môquet. été rectifiés conformément à la liste de scru- Fajon (Etienne). Mora. Fayet tin ci-dessus. Morand. Félix-Tchicaya. ; * Mouton. Fievez. I Mudry. Musmeaux, ^ Mme Nautré. Nazi Boni. Mme Nedëlee. Noël (Marcel), Aube. Ouedraogo Mamadou. Patinaud. Paul (-Gabriel), Finistère. Paumier Perdon (Ililâire). Mme Péri. Péron (Yves). Petit (Albert), Seine. Peyrat. Pieprard. Pirot. Poumadère. Pourtaiet. Pouyet. Mlle Prevert. Pronteau, Prot. Mme Rabaté. Ramette. Renard. Mme Revraud. Rigal (Albert), Loiret. Rivet Mme Roca. Rocliet (Waldeck). Rosenblatt. Roucaute (Gabriel), Gard. Roucaute (Roger), Ardèche. Rufïe. Mlle Rumeau. Saravane Lambert. Savard. Mme Schell. Senghor. Servin. Signor, Mme Sportisse. Thamier. Thorez (Maurice). Thuillier. Tillon (Charles). Touchard. Toujas. Tourne. Tourtaud. Tricart. Mme Vaillant-Couturier. Vedrines. Vergés. Mme Vermeersch. Viatte. Pierre Villon. Zunino. Ont voté contre : MM Abeiin. Allonneau. Amiot (Octave). André (Pierre). Antier. Anxionnaz. Aragon (d'). Avchiûice. ArnaL Asseray. Àuban. Aubry. Audeguil. Au garde. Aujoulat. Aumeran. Babet (Raphaël). Bachelct Bacon. Badie. Badiouv Barangé (Gharles), Maine-et-Loire. Barbier. Bardoux (Jacques). Barrachin. Barro t. Bas, Paul Bastid. Baudry d'Asson (de). Baurens. Baylet. Bayrou. .< Beauquier. Bêche. Becquet. Bégouin. Ben Al y Chérif. Bencheilnoui. Béné (Maurice).. Bentaieb; ' Ben Tounes, Bergasse. " BergercL Bessac.n Bétolaud. Bianchini. Bichet. Bidault (Georges), Billères. Binòt. Biondi. Blocquaux. Bocquet. Boganda. Edouard Bonnefous. Borra. Mlle Bosquier. Bouhey (Jean). Boulet (Paul). Bour. Bouret (Henri)1. Bourgès-M-aunoury. ; Xavier Bouvier, Il;e-et-Vilaine. Bouvier - O'Cottereau, Mayenne. Brusset (Max). Bruyneel. Burlot. Buron. Cadi (Abdelkader). Caillavet. Capdevilie. Capitant (René). Caron. Cartier (Gilbert), Seine-et-Oise. Cartier (Marcel), Drôme. Casteilani. Catoire. Catrice. Cayeux (Jean). Cayot. Cerclier. Chaban-Delmas. Charriant. Chariot (Jean). Charpin. Ctussaing. Chastellain. Chautard. Chaze. Chevalier (Fernand), Alger. Chevallier (Jacques), Alger. Chevallier (Louis), Indre Chevallier (Pierre). Loiret. Chris tiaens. Clemenceau (Michel). Clostermann. Coffin. Colin. Cordonnier. Coste-Floret (Alfred), Haute-Garonne. Coste-Floret (Paul), Hérault. Coudray. Courant. Couston. Crouzier. Dagain. Daïadier (Edouard). DamasDarou. David (Jean-Paul), Seine-et-Oise. David (Marcel), Landes. Defïerre. Defos du Kau. Dégoutté. Mme Degrond. Deixonne. Delachenal. Delahoulre. Dt'lbos (Ïvon). Delcos. Denais (Joseph). Denis (André), * Dordogne. Depreux' (Edouard). Deshors. Desjardins. Desson. Devemy. Devinât. Dezarnaulds. Dhers. Diallo (Yacine). Mlle Dienesch. Dixmier. Dominjon. Doua la. Doutrellot. Draveny. Duforest. . Dumas (Joseph). Dupraz (Joannès). Mlle Dupuis (José), Seine. Dupuy (Marceau), Gironde. Durroux. Dusseaulx. Du veau. Elain. Errecart. Evrard. Fabre. Fagon (Yves). Faraud. Farine (Philippe), Farinez. Faure (Edgar). Fauvel. Félix. Finet Fonlupt-Esperaber. Forcinai. Fouyet. Frédéric-Dupont. Frédet (Maurice). Froment. Furaud. Gabelle. Gaborit. Gaillard. Gallet. Galy-Gasparrou. Garet. Gau Gavini. Gav (Francisque). Gazier. Geoilre (de). Gernez. Gervolini). Giacobbi. Godin. Gorse. Gosset. Gouin (Félix). Gourd on. Gozard (Gilles). Grimaud. Guérin .Maurice), Rhône. Guesdon. Guilbert. Guillant (André), Guille. Guillou (Louis), Finistère, Guitton. Guyomard. Guyon (Jean-Raymond), Gironde. Halbout. Hénault. Ilenneguelle. H'orma Ould Babana. Hugues (Emilej, Alpes-Maritimes. Hugues (JosephAndré), Seine. Hulin. Ilussel. IIutin-Desgrèes. thuel. Jacquinot. Jecquet. Jean-Moreau. Jeanmot. Joubert. Jouve (Géraud). Juglas. Jules-Julien, Rhône. July. Kaufîmann. Kir. Krieger (Alfred), Kuehn (René). Labrosse. Lacaze (Henri). Lacoste. Lalie. Lamarque-Cando. Lambcn (EmileLouis), Doubs. Mlle Lamblin. Lamine-Guèye. Laniel (Joseph). Lapie (Pierre-Olivier). Laureili. Laurens (Camille), Cantal. Laurent (Augustin), Nord. Le Bail. Lecourt. Le Coutaller. Leenhardt (Francis). Lefèvre-Poutalis. Legendre. Lejeune (Max), Somme. Mme Lempereur. Lescorat. Lespès. Letourneau. Le Troquer (André). Levindrey. Liquard. Livry-Level. Loustau. Louvel. Lucas. Charles Lussy. M a brut. Macouin., Malbrant. M allez. Marcellin. Marc-Sangnier. Marie (André). Marin (Louis). Maroselli. Martel (Louis). Martmeau. Masson (Jean), Haute-Marne. Maurellet. Maurice-Petsche. Mauroux, Mayer (Daniel), Seine. René Mayer, Constantine. Mazei. Mazier. Mazuez (Pierre - Fernand). Médecin. Mehaignerie. Mekki. , Mendès-France. Menthon (de). Mercier ( André-François ), Deux-Sèvres. Métayer. Jean 'Meunier, Indre-et-Loire. Michaud (Louis), Vendée. Michelet. Minjoz Mitterrand Moch (Jule.8). Mollet (Guy). Mondon. Monin. Monjaret. Mont. Monteil (André), Finistère. Mon tel (Pierre). Montillot. Morice. Moro-Giafîerri (del. Mouchct. Moussu. M ou s ti cr (de). , MoyneL Schaulfler (Charles). Scherer (Marc). Sçhmidt (Robert)^ Haute-Vienne. Schmitt (Albert), Puy-de-Dôme. Bas-Rhin Noguères. Schmitt (René), Olmi. Manche. Orvoen. Schneiter. Palewskï. Schuman (Robert), Pantaloni. Moselle. Penoy. 1 Petit K Eugène * Clau- Schumann (Maurice) , Nord. dius). Ségelle. Petit (Guy), Serre. Basses-Pyrénées. Sesmaisons (de). Mme Germaine Sieiridt. Peyroles. Sigrist. Pevtel. Silvandre. Pfiimlin. Simonnet. Philip (André). Sion. Pierre-Grouès. Sissoko (Fily-Dabû). Pineau. Smaïl. Pleven (René). Solinhac. Poimbœuf. Sourbet. Mme Poinso-Chapuis. Taillade. Poirot (Maurice). Teitgen (Henri), Poutain. Gironde. Pourtier. Teitgen (Pierre). Prigent (Robert), Ille-et-Vilaine. Nord, Temple. Prigent (Tanguy), Terpend. Finistère. Terrenoire. Queuille. Theetten. Quilici Thibault. Rabier. Thiriet. Ramadier. Thomas (Eugène)'. Ramarony. Thoral. Ramonet. Tiriaud (Jean-Louis)« Raymond-Laurent. Tinguy (de). Reeb Toublanc. Regaudie. Triboulet. Reille-Soult. Truffaut. Rencurel Valay. Tonv Révillon. Valentino. Reyhaud (Paul). Vée. • Ricou. Vendroux. Rigat (Eugène), Seine. Verneyras. Rincent. Very (Emmanuel)'. Roclore. Viard. Rollin (Louis). Viollette (Mauriceï. Roques. Vuillaume. Roulon. Wagner. Rousseau. Wasmer. Sard Mohamed Cheikh. Mlle Weber. Sauder. WoliL Schafî. Yvon. Mutter (André). Ninine. Noël (André), N*ont pas pris part au votes MM Boukadoum. Condat-Mahaman. Derdour. Garavcl. Khider. Lamine Debaghine. Lécrivain-Servoz. Mezerna. Oopa Pouvanaa. Raulin-Laboureur (de)* Ne peuvent prendre part au vote MM. Rabçmananjara. Rase ta. Ravoahangy. Recy (de). Excusés ou absents par congé : MM. Charpentier. Chevigné (de). Martine. Naegelen (Marcel). Pinay. Ribeyre .(Paul), Villard. N'a pas pris Part au vote : M. Edoftar<l Ilerriot, président de l'Assemblée nationale, qui présidait la séance. Les nombres annoncés en séance avaient été de: Nombre des votants 601 Majorité absolue ¿01 Pour l'adoption 203 Contre 398 Mais, après vérification, ces. nombres ont été rectifiés conformément à la liste de scrutin ci-dessus. — ; «••<»» Gaillard. Mme Galicier, Gallet. Galy-Gasparrou., Garaudy. Garcia. Gare t. G au. Gautier. Gavini. Gay (Francisque). Dagain. Gazier. Daladier (Edouard). Genest. Damas. Geoiïre (de). Darou. Cernez. Mme Darras. Gervolino. Dassonville. " Giacobbi. David (Jean-Paul), Ginestet. Seine-et-Oise. Mme Ginollin. David (Marcel), Giovoni. Landes. Girard. Deiïerre. Girard o t. Defos du Rau. Godin. Dégoutté. Gorse. Mme Degrond, Gosnat.Deixonne. Gosset. Detachenal. Goudoux. Delahoutre. Gouse. Deibos (Yvon)'. Gouin (Félix)'. Delcos. Gourdon. Denais (Joseph). Gozard (Gilles)'.Denis (Alphonse), Greffier. Haute-Vienne. Grenier (Fera and )\ Denis (André), Dordo- Gresa (Jacques). gne. Grimaud. Depreux (Edouard). Gros. Deshors. Mme Guérin (Lucie), Pesjardins.; Seine-Inférieure. Desson. Giiérin (Maurice), Devemy, Rhône. Devinât. Mme Gu-çrin (Rose), Dezarnaulds. Seine. Dhers. Guesdon. Diallo (Yacine). Guiguen. Mlle Dienesch. Guilbert. Dixmier. Guilïant (André). Djemafl. Guille. Dominjon. Guillon (Jean), IndreDouala. et-Loire. Mme Bouleau. Guillou (Louis), FinisDoutrellot. tère. Draveny. Guissou (Henri). Dreyfus-Schmidt. Guitton. Dnclos (Jacques), Guvomard. Seine, Guyon (Jean - Rayfluelos (Jean), Seinemond), Gironde. et-Oise. Guyot ("Raymond), Duforest. Seine. Pufour. Halbout. Dumas (Joseph), Ilamani Diori. Dumet (Jean-Louis). Ilamon (Marcel)'. Duprat (Gérard). Renault. Dupraz (Joannès). Henneguelle. Mlle Dupuis (José), Mme Hertzog-Cachin. Seine. Horma Ould Babana. Marc Dupuy, Gironde, Houphouet-Boigny. Du pu y (Marceau), Hugonnier. Gironde. Hugues (Emile)', Duquesne. Alpes-Maritimes. Durroux. Hugues (JosephDusseaulx. André), Seine. Dutard. Hulin. Duveau. Ilussel. Mme Duvernois. Hutin-Desgrèes. Elain. IhueL Errecart. Jacquinot.Evrard. Jaquet. Fabre. Jean-Moreau. Fagon (Yves). Jeairmot. Fajon (Etienne). Joinville (AlfredFaraud. Mail eret) . Farine (Philippe )9Joubert. Farinez. Jouve (Géraud). Faure (Edgar)j Juge. Fauvel. Juglas. Favet. Jules-Julien, Rhône. Félix. Julian (Gaston), HanFélix-Tchicaya. tes-Alpes. Fievez. July. Fine t. Kauffmann. Fonlupt-Esperaber. Kir. Forcinal. Kriegel-Valrimont. Fouyet. Krieger (Alfred). Mme François. Kuehn (René). Frédéric-Dupont. Labrosse. Frédet (Maurice). Froment. Lacaze (Henri). Furaua. Lacoste. Gabelle. Lalie. Gaborit. Lamaraue-Cando. Coste-Floret (Paul), Hérault. Costes (Alfred), Seine. hpr l'amendement de M. Viatte à Varticle Ie* Pierre Cot. du pwjet relatif au contrôle des organismes Coudray. de sécurité sociale. Goulibaly Ouezzin. Courant. Nombre des votants ©00 Couston. Majorité absolue Cristofol. Croizat. 600 Pour l'adoption.. Crouzier. 0 Contre SCRUTIN (N° 2021) L'Assemblée nationale a adopté. Ont voté pour: MM. [Abelin. Airoldi. iAku. Edouard Bonnefous. Bonnet. Bonté (Florimond)i Borra. Mliot. Mlle Bosquier. îAllonneau. Bouhey v(Jean). lAmiot (Octave)a Boulet (Paul)^ André (Pierre>s Bour. Antier.. Bourbon. Anxionnaz. Bouret (Henri). 'Apithy. Bourgès-Maunoury* Aragon (à')\ Mme Boutard. ArchidiceBoutavant. Mlle Archimède. Xavier Bouvier, IlleÀrnal. et-Vilaine. 'Arthaud. Bouvier - O'Cottereau, jAsseray. Mayenne. ; Aslier de la Vigorie (d'). Bouxom. 'Àubame. Brault. lAuban. Mme Madeleine Braun. t&ubry. Brillouet. AudeguiLj Brusset (Max). Augarde. Bruyneel. Auguet. Burlot. Aujoulat. Buron. Àumeran. Cachin (Marcel). Babet (Raphaël) s Cadi (Abdelkader). Bachelet. Caillavet. Bacon. Calas. Badie. Camphin^ BadiouCanee. pali anger (Robert), Capdeville. Seine-et-Oise. Capitani (René).. larangé (Charles)', Caron Maine-et-Loire. Cartier (Gilbert), Barbier. Seine-et-Oise. Bardoux (Jacques)'. Cartier (Marcel), Barel. - Drôme. Cartier (Marius), Barrachin. (Haute-Marne). Barrot. Casanova. Barthélémy^ Castellani. Bartolini. Castera. Bas. Catoir ci•Paul Bastid, p m e Bastide (Denise), catrice. Cayeux (Jean). Loire. £audry d'Asso» k(de). Cayol. Cerciier, Baurens, Cermolacce*©aylet. Césaire. Bayrou. Beauqùier. Chaban-Delmas. Bêche. Chaînant. Becquet. ChambeironBégouin. Chambrun (de). Ben Aly Chérlf. Mme Charbonneli Benchennouf. Chariot (Jean). Béné (Maurice)'. Charpin. Benoist (Charles)! Chassaing. Bentaïb. Chastellairu Ben Tounes. Chausson. " Béranger (André) 3 Chautard. Vergasse.; Chaze. Berger. Cherriez Bergere!, Chevalier (Fera and), Bessac. Alger. £esset Chevallier (Jacques), Bétolaud. Alger. . Beugniez. Chevallier (Louis), itianchinL Indre. Bichet. Chevallier (Pierre), Loiret. Bidault (Georges)1. Christiaens. Billat. Citerne. tolères. Mme Claeys. Billoux. Clemenceau (Michel). Binot. Clostermann. Biondi. Coffin. Bissarle t^ Cogniot. Bissol. Colin. Blanchet. Blocquaux. Condat-Mahaman. Boccagny. Cordonnier. Bocquet. Coste-Floret (Alfred), Bosanda* Haute-Garonne« Lamnert (Emile Louis), Doubs. Lambert (Lucien), B'ou ch e s -d u-Rhône. Mme Lambert (Marie), Finistère. Mlle Lamblin. Lamme-Guèye. Lamps. Laniel (Joseph). Ldpie (Pierre-Olivier). Lareppe. Laribi. LaurellL Laurens (Camille), Cantal. Laurent (Augustin), Nord. Lavergne. Le Bail. Lecœur. Le cour t. Le Coutaller. Leenhardt (Francis).Mme Lefèvre (Francine), Seine. Lefèvre-Pontalis. Legendrp. Mme Le Jeune (Hélène), Côtes-du-Nord. Le jeune (Max),Somme. Mme Lempereur. Lenormand. Lepervanche (de). Le Sc^llour. Lescorat. Lespès. Letourneau. Le Troquer (André). Levindrev. L'Huillier (Waldeck). Liquard. Lisette. Lîvry-Level.: Liante. Loustau.^ Louvel. Lozeray. Lucas. Charles Lussy. Mabrut. Macouin. Maillocheau. Malbrant. Mallez. Mamadou Konate. Mamba Sano^ Manceau. Marcellin. Marc-Sangnier. Marie (André Marin (Louis).: Maroselli. Martel (Louis)'.: Martineau. Marty (André); Masson (Albert), Loire. Masson (Jean), HauteMarne. Maton. Maurellet. Maurice-Petsche. Mauroux. Mayer (Daniel), Seine. René Mayer, Constantine. Mazel. Mazier. Mazuez (PierreFernand), Meck. Médecin. Mehaignerie. Mekki. Mendès-France. Menthon (de). André Mercier (Oise)\ Mercier (André-François), Deux-Sèvres, Métayer. Jean Meunier, Indreet-Loire. Meunier (Pierre), Côte-d'Or. Michaud (Louis), Vendée. Mi chaut (Victor), Seine-Inférieure. Michel. Michelet. Midol. Minjoz. Mitterrand. Moch (Jules)'. Moisan. Mokhtari. Mollet (Guy);.. Mondon. Mon in. Monjaret. Mont. Montagnier. Monteil (André)1, Finistère. Montel (Pierre),.. Montillot. Môqunt. Mora. Morand. Morice. Moro-Giafïerri (de). Mouchet. Moussu. Moustier (de)'a Mouton. Moynet. Mud^y. Musmeaux. Mutter (André).. Mme Nautré. Nazi Boni. Mme Nedelec.j Ninine. Nisse. Noël (André), Puy-de-Dôme. Noël (Marcel), Aube t Noguères, Olmi. Orvoen. Ouedraogo MarnadoiL Palewski. Pantaloni. Patinaud. Paul (Gabriel), Finis* tère. Paumier. Penoy. Perdon (IIilaire)£ Mme A Péri. Péron (Yves), Petit (Albert), Seine. Petit (EugèneClaudius). Petit (Guy), BassesPyrénées. Peyrat. Mme Germaine Pevroles. Peytèl. Pflimlin. Philip (André);.; Pierrard. Pierre-Grouès. Pineau. Pirot. Pleven (René)'.Poimbœuf. Mme Poinso-Chapui5s Poirot (Maurice) Poulain. Poumadère. Pourtaleti Pourtier. Pouyet. Mlle Prevert. Prigent (Robert);, Nord. Prigent (Tanguy), Finistère^ Pronteau. Prot. Queuille. Quilici. Mme Rabaté.j Rabier. Ramadier. vRamarony. Ramette. Ramonei. Raymond-Laurent Reeb. Regaudle. Reille-Soult, Renard. Rencurel. Tony Révillon. Reynaud (Paul). Mme Reyraud. Ri co li. Bigal (Albert), Loiret. Rigai (Eu gè ne), Scine. Rincent. Rivet. Mme Roca. Rochet (WaLîeck). Roclore. Rollili (Louis). Roques. Rosenblatt. Roucaule (G abriel), Gard. Roucaute (Roger), A r dèehe. Boulon. Rousseau. Ruiîe. Mlle Rumeau. Saïd Mohamed Cheikh. Saravane Lambert. Sauder. Savard. Shafï Schauffler (Charles), Mme S cheli. Scherer (Marc). Schmidt (Robert). Haute-Vienne. Schmitt (Albert), Bao Rhin. Schmitt (René), Manche. Schneiter. Schuman (Robert), Moselle. Scliumann (.Maurice), Nord. Ségelle. Senghor. Serre. Servili. Sesmaisons (de). Sieiridt. Signor. Sigrist. Silvandrc. Si monne t. Sion. ¿issoko (FiJy-Dabo). Sinaïl. Sol in hoc. Sourbet. Mme Spor tisse. Taillade. Teitgen (Henri), Gironde. Teitgen (Pierre;, 111; et-Viîaine. Temple. Terpènd. Ter renoue. Tlnmier. Theetten. Thibault. Thiri'U. Thomas ŒuaèneL Tlioral, * ' Thorez iMatiri?e). Thuulioi'. Titlun (Charles), Tinaud f Jean-Louis), Tinguy (de), Toublanc. ToucharJ. Toujas, Tourne. Tourtaud. Triboulct. TrjcarL Truffa ur. Mme VaillantCouturier. Valav. Va te h Un o. Vedrines. Vée. Vend roux. Vergés. Mme Ver m ce: 9 3 II Vemeyras. Ver y (Emmanuel). Viard Viatte. Pierre Villon. Violletlo Maurice), Vuiilaume, Wagner. Wasmer. Mlle Web or. Wolff. Yvon. Zunino. N'ont pas pris part au vote : MM. Boukadotim. Derdour. Garavel, Kinder. Lamine Debaghine. Lécrivain-Servoz. Mezerna. Oopa Pouvaana. Rau lin-Laboureur (de). Ne peuvent pas prendre part au voie: MM. lì ab emanan jar a. Ra se ta. Ilavoabangy. Ree y ;de). Excusés ou absents par congé: MM. Charpentier. Chcvigné (de). .Martine. Naegclen (Marcel), Pin av. Ribeyre (Paul), Villar J. N'a pas pris part au vote : M. Edouard Herriol, président de F Assemblée nationale, qui préskiait ta séance. Les nombres annoncés en séance avaient été de: N'ombre des votants Majorité absolue. Pour l ' a d o p t i o n . , , . . , , . . , , Contro 601 301 601 0 Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés conformément à la liste de scrutin ci-dessus. SCRUTIN (N° 2022) Sur l'amendement de M. Patinaud à l'article 2 du projet relatif au contrôle des caisses de sécurité sociale {Deuxième lecture)'. Nombre des votants Majorité absolue .,, 576 289 Pour l'adoption. , 185 Contre » . . . . . . . . . . 3S1 L'Assemblée nationale n'a pas adopté» Ont voté pour: MM. Giovonl. Airoldi. Girard. Ailiot. Girard o t. Mlle Areliimèdn. Gosnat. Arthaud. Goudoux. A s l le r d e La Vigeri e (d ' ). Gouge. Alloue t. Greilier. Ballanger (Robert), Grenier (Femand). Seine-et-Oise. Gresa (Jacques). ' Barel. Gros. Barthélémy. Mme Guérin (Lucie), Bar ioli ni. Sein f'-Inférieure. Mme Bastide (Denise, Mme Guérin (Rose), Loire. Seine. Renoibt (Charles). Guiguen. Berger. Gui 1 ton (Jean), Indre Besset. et-Loire. Billat. Guyot (Raymond), Billoux. Seine.. Biscariet Hamani Diorî. Bis sol. Hamon (Marcel). . Blanche t. Mme Hertzog-Cachin. Boccagny. IIouphouet-Boigny, Bonnet. Hugonnier. Boute (Florimond). Joinville (Alfred Bourbon. Malleret). Mme Bou tard. Juge. Bouta van t. Julian (Gaston), Brault. Hautes-Alpes. Mme Madeleine Braun. Kriegel-Valrimont. Brillouet. Lambert (Lucien), Cachiu (Marcel). Bouches-du-Rhône Calas. Mme Lambert (Marie) Camphin. Finistère. .Cance. Lamps. Cartier (Marins), Lareppe. Haute-Marne. Lavergne. Casanova. Lecœur. Cas ter a. Mme Lcfebvre (FranCermolacce. chie), Seine. Césaire. Mme Le Jeune (HéChambciron. Ch a m brun (de). lène), Côtes-du-Nord. Mme CharbonnoL Lenormand. Chausson, Lepervanche (de). Cherrier. L'IIuilIier (Waldcck). Citerne. Lisette. Mme Clacys. Liante. Cosmiot. Lozeray. Costes (Alfred), Seine. Mailloèheau, Mamadou Konale, Pierre Cot. Manceau. Coulibaty Ouczzin, M art y (André). Cristofol. c Masson (Albert), Croizat. Mriib Darras. Loire. Dasion ville. Maton. Denis (Alphonse}, André Mercier, Oise, Rau te-Vienne. Meunier (Pierre), Djema.L Cùtc-d'Or. Mme Doutcau. Michaut (Victor), Preyfus-SchmidL Sein e-Inféri euro. Duclos (Jacques), Michel. Seine. Midol. Du dos (JeorO, Seinc- MokhtarL et-Oise. Montagnier. Du four. Moque t. Dumet (Jean-Louis), Mora. Duprat (Gérard). Morand. Marc Dupuy, Gironde. Mouton. Dutard. Mu dry. Mme Duvornoi«. M usine aux. Fajon (Etienne). Mme Nautré. Fayet. Mme Nedelec. Fél'ix-Tchicaya, Noël (Marcel), Aube. Fievez. Patin aud. Mme François». Paul (Gabriel), Mme Goheier. Finistère. Garaudy. Paumier. Garcia. Perdon (Hilaire), Gautier. Mme Péri. G en es t. Péron (Yves). GinesteL Petit (Albert), Seine. Mme GLnoIiin. Pevivi. Pierrord. Pi rot. Poumadèrc. Pourtalet. Pouyet. Mlle Prevert Pronteau. Pro t. Mme Rabato. Ramette. Renard. Mme Reyraud. Rigal (Albert), Loiret. Rivet. Mme Roc a. Rochet (W al deck), Rosenblatt. Roucaute (Gabriel), Gard. Roucaute (Ilcgcr), ArdôcJic. Ruiie. Mlle Rumeau. Savard. Mme SchelJ. Servin. Signor. Mme Sportisse. Thamier. Thorez (Maurice), Thuitlier. Tilion (Charles). Touchard. Toujas. Tourne. Tourtaud, Trie art. Mme VaillantCouturier. Vedrines. Verges. Mme V orme ers ch. Pierre Villon, Zunino. Ont voté contre! MM. Abelin. Aku. Allonneau. Amiot (Octave). André (Pierre), Antier. Anxionnaz. Apithy. Aragon (d'). Archidice. Amai. Asseray. Aubame.j Auban. Aubrv. AudeguiL Augarde. Aujoulat. Aumeran. Babet (Raphaël), Bachelet. Bacon. Badiou. Barangé (Charles), Maine-et-Loire. Barbier. Bardoux ¡Jacques). Barra chim Barrot. Bas. Paul Bast;d. Baudry d'Asson dej, Bau refis. Baylet. Beauquier, Bêche. Becquet. Bégouin. Ben Aly Chérif. Benchennouf. Béné (Maurice)» Bentaieb. Ben Tounes. Béranger /André). Bergasse. Bergeret. Bessac. Bétolaud. Beugniez. BianchinL Bichet. Bidault 'Georges). Billères. Binot. Blondi. BlocqucauXj. Bt cquet. Br.galida. Edouard Boaiv:l3U.:. Borra. Mlle Bosquicr. Bouhey (Jean). Boulet (Paul). Bour. Bouret iHenri). B'ourgès-Maunoury. Xavier Bo'uvier, 111 eet-Vilaine. Bouvier O'Cotteroau, Mayenne. Bouxom. Brusset (Max). BruyneeL BurloL Buron. Cadi (Abdelkader\ Caillavet. Capdeville. Caron. Cartier (Gilbert), Seine-et-Oise. Cartier (Marcel), Drôme. Ca Loire. Catrice Cayeux (Jean). Cayol. Cerclier. Chaban-Delmas Chaînant. Chariot (Jean), Charpin. Chassaing. Chaslellaln. C h au tard. Chaze. Chevalier ;Fernandy, Alger. Chevallier 'Jacques), Alger Chevallier <vLouis), Indre. Chevallier (Pierre), Loiret. Christiaens. Clemenceau 3Iichel)t CoiTin. Colin. Condat-Mahanian. Cordonnier. Coste-Floret Alfred), Haute-Garonne. Coste-Floret (Paul), Hérault. Coudray. Courant. Couston. Crouzier. Dagain. Paladier .Edouard). Damas. Darou. David iJean-Paul), Seine-el-Oise. David ¡Marcel), Landes. De (ferre. Defos du Ram Dégoutté. Mme Degrond, Deixonne. Del a chenal. Detahoutre. Delbos ,Yvon). Delcos. Denais (Joseph), Denis (André), Dordogne. Depreux (Edouard)', Deshors. De s jardins, Desson. Devemy. Devmat. Dezarnaulds. Dhers. Diallo (Yacine), Mlle Diencsch. Dixmier. Dominjon. Douala. Doutrellot. Draveny. Duforest. Dumas ^Joseph). Dupraz (Joannès). Mlle Dupuls (José), Seine. Dupuy (Marceau), Gironde. Duquesne. Durraux. Duveau Elain. Errecart. Evrard. Fabre.Fagon (Yves). Faraud. Farine (Philippe). Farinez. Faure (Edgar). Fauvet. Félix. Finet. Fonlupt-Esperaber. Forcinal. Fouyet. Frédéric-Dupont. Frédet (Maurice). Froment. Gabelle. Gaborit Gaillard. Gallet. Galy-Gasparrou. Garet. Gau Gavini. Gay (Francisque). Gazier. Geoffre (de). Gernez. Gervolino. Giacobbi. Godin. Gorse. Gosse t. Gouin (Félix). Gourdon. Gozard (Gilles). Grimaud. Guérin (Maurice), Rhône. Guesdon. Guilbert. Guilïant iAntfré),Guiile. Guillou (Louis), Finistère. Guissou (Henri). Guitton. Guyomard. Guy on (Jean-Raymond), Gironde. Halbout, Renault Henneguelle. Horma Ould Babana. Hugues (Emile), Alpes-Maritimes. Hugues (JosephAndré), Seine. Ilulin. Hussel. Hutin-Desgrèes. lliuel. Jacquinot. laque t. ' Fean-Moreau. ieanmot. Joubert Jouve (Géraud). Jugtas. Juies-Julien, Rhône. July. Kir Labrosse. Lacaze (Henri).. Lacoste. La lie. Lamarque-Cando. Lambert (Emile-Louis) Doubs. Mlle Lamblm Lamine-Guôye Laniei (Joseph). Lapie (Pierre-Olivier). Laribi. Laurell» Laurens (Camille), Cantal. Laurent (Augustin), Nord. Le Bail. Lecourt. Le Coutaller. Leenhardt (Francis). Lefèvred^ontalis." Lejeune (Max), Somme. Mme Lempereur. Le Scieilour. Lese oral. Letourneau. Le Troquer (André). Levindrey. Lonstau. Louvel. Lucas. Charles Lussy. Mabrut. Mac ou in. Malîez. Mamba Sano. Marcellin. Marc-Sangnier. Marie (André). Marin (Louis).' Maroselii. Martel (Louis). Martin eau. Masson (Jean), HauteMarne. Maurellet. Mauriee-Petsche. Mauroux. Mayer (Daniel), Seine. René Mayer, Constantjne. Mazet. Mazier. % Mazuez (PierreFernand). Meck. Médecin. Mehaignerie. Mekki. MendèSrFrance. Menthon (de). Mercier (Ancfré-François), Deux-Sèvres. Métayer. Jean'Meunier (Indreet-Loire. Micliaud (Louis), Vendée. Minjoz. Mitterrand. Moch (Jules). Moisan. Mollet (Guy). Monin. Moniaret. Mont. Monteil (André), Finistère. Montel (Pierre). Mordillot. Morice. Moro-Giatferri (de). Mouchet. Moussu. Mou-tier (de). Movnct. Mutter (André). Nazi Boni. Nmine. Noël (André), Puy-deDôme. Noguères. Olmi. Orvocn. Ouedraogo Mamadou. Pantaloni. Penov Petit' ( EugèneClaudius). Petit (Guy), BassesPyrénées. Mme Germaine Peyrolcs. Pevtel. Pffimlin. Philip (André). Pierre-Grouès. Pineau. Pleven (René). Poimbœuf. Mme Poinso-Chapuis. Poirot (Maurice). Poulain. Prigent (Robert),. Nord. Prigent (Tanguy), Finistère. Queuille. Quiliei. Rabier. Ramadier. Ramarony. Ramone t. Ravmond-Laurent. Reèb. Regaudie. Reille-Soult. Rencurel. Tony Révillon. Reyhaud (PaillJ. Riéou. Rigal (Eugène), Seine. Rincent. Roelore. Rolii» (Louis). Roques. Rôuton. Rousseau. Saïd Mohamed Cheikh. Saravane Lamkert. Sauder. Scîiaff. Schaufîler (Charles). Scherer (Marc). Schmidt (Robert), Haute-Vienne. Schmitt (Albert), Bas Rhin. Schmitt (René), * Manche. Schneiter. Schuman (Robert), Moselle. Schurnann (Maurice), Nord. Ségelle. Senghor. Serpe. Sesmaisons (de). Sieîridt. Si gris t. Silvandre. Simonnet. Sion. Sissoko (Fily-Dabo). Smaïl. Solinhac. Sourbet. Taillade. Teitgen (Henri), Gironde. Teitgen (Pierre), Ilteet-Vilaine. Temple. Terpènd. Thibault. / Thiriet. Thomas (Eugène). ThoraJ. Tinaud (Jean-Louis). Tinguy (de). Toublanc. TriJioulet. Trulfaut. Valay. Valentino. Vée. Verneyras. Very (Emmanuel). Viard. Viatte Viollette (Maurice). Vuillaume. Wagner. .Wasrner. Mlle Weher. Yvon. SCRUTIN (N° 2023) Sur l'article 2 m projet relatif au contrôle des organismes de sécurité sociale {Deuxième lecture). Nombre des votants Majorité absolue Pour l'adoption Contre $79 290 394 185 L'Assemblée nationale a adopté. Ont voté p o u r : MM. AbéiiïL Aku. AHonneau. Ainiot (Octave). André (Pierre). Antier Anxionnaz. Apithy. Aragon <d'), Archidice. Car '^r Maroel), Drôme. Catoire. Catrice. Cayeux (Jean). Cayol. Geraher Chaban-Delmas. Chamant. Chariot (Jean). Charpin. Arnal. Chassaing. Asseray. ChasteDain. Aubame. Chautawï. Auban. Chaze. Aubry. Chevalier (Fernand). \udeguit. Alger.. Augarde. Che va Hier (Jacques), Aujoulat. Alger. Aurneran. Chevallier (Louis), Babet (Raphaël). Indre. Bachelet. Chevalier (Pierre), Bacon. Loiret. Badie. Christiaens. Badiou. Clemenceau (Michel). B a rangé (Charles), Coffin Colin Maine-et-Loire. Condat-MahamaiL Barbier. Cordonnier. ^Bardoux (J acques). Coste-Fioret (Alfred), Barrachin. Wùnt pas pris port au v o t e : Haute-Garoime, Bârrot. Coste-Floret XPaul), * Bas MM. Legendre. Bastid (Paul), Hérault. Badie. Lespès. Baudry d'Asson (de). Coudray. Bayrou. Liquard. Courant. Baurèns. Boukadoum. Livry-Levcl. Couston. Baylet Capitani (René), M ali rant. Crouzter. Beauquier. Castellani. Me zern a. Dagain. Bècbe Clostermann, Michelet. Daladier (Edouard). Becquet. Derdour. Mondon. Damas. Bésouin Dusseaulx. Nisse. Darou Ben AIv Chérit. Furaud. Oopa Pouvanaa. David Jean-Paul), Renche'nnoul. Garavel. Palewski. Seine-et-Oise. Béné (Maurice). Kaulîmann. Pour tier. David (Marcel), Bentaiéb. Khider. R au 1 i n -L abo^u re ur ( de ). Ben Landes. Tounes. Krieger (Alfred). Terr en cire. Defîerre. Béra nger (André). ^ Kuchn (René). Theetten. Defos du Rau. Bergasse. ^ Lamine Debaghine. „ Vendroux. Dégoutté. Bergeret. Lécrivaiu-Servoz v;oliì. Mme Degrond. Ressac. Deixonne. Bétolaud. Deiachenat. Beugniez. He peuvent prendre part au vote: Detahoutre. Bianchini. Delbos (Yvon). Bichet. I Ravoohangy. MM. Delcos Recy (de). Bidault (Georges). Rabemannnjara. Denais Joseph). Billères. Rascta. Denis (André), Bm-ot. Dordogne. Bioncii Depreux (Edouard). Excusés ou absents par congé : Biocquaux. Deshors Bocquet. Desjardins. MM. Nacgelen (Marcel). Boganda. Desson. Charpentier. Pinay. Edouard Bonneîous. Devemy. Chevigné (de). Ribeyre (Paul). Borra Devinât Martine. Vil-ard. M:te Bosquier. i>ezarnaulds. Bouhey (Jean). Dhe/> M'a pas pris part a u vote : Boulet (Paul). Diallo (ïacine). BOUT Mlle Dienesch. M. Edouard Herriot, président de l'Assem- Bouret v Henri). Dixmier blée nationale, qui présidait la séance. B j u rg è s - M a unoury . Dominjon. Xavier Bouvier. 111e- Douala. et-Vuaine. Doutrellot. Les nombres annoncés en séance avaient Bouvier O'Cottereau, Draveny. été de: Mayenne. Duforest. Bouxôm. Dumas (Joseph). Nombre des votants." 5S5 'Brusset (Max). Dupraz (Joannês). Majorité absolue 293 Bruvneei. Mlle Dopuis (José). Burl-ot. Seine Pour l'adoption 185 Buron Dupuy (Marceau), Contre 400 Cadi (Abcelkader). Gironde. Mais, après vérification, ces nombres ont C ail lave t. Duquesne. été Tectitiés conformément à la liste de scru- Capdeville. Durroux. tin ci-dcssus. Duveau. Caron Elain. Cartier (Gilbert), Errecart. Seine-et-Oise. ASSEMBLEE Evrard. Fabre. Fagon (Yves). F ara ud Farine (Philippe) Farinez Faure (Edgar). Fauvei. Félix. Finet Fonlupt-Esperafc&r, Foreina.. Fouyet. Frédéric-Du pont Frédet r Maurice). Froment. Gabelle. Gaborit. Gailîard. GaPet , Galy-Gaspairrou Gar'aveu i Garet Gau* Gavini. Gay (Francisque). Gazier. Geoffre (de). Gernez Gervolnro. Giacobbi. Godïn. Gôrse Gosset. Gouin (Félix). Gourdon. Gozard (Gilles). Grimaud Guerm (Maurice), Rhône Guesdon, Gutibert Guillant (André). Guille Guillou ..Louis), Finistère. Guissou : Henri). Guitton Guyomard Guvon ;Jean Raymond», Gironde Balbout Renault. Llenneguelle H or m a Ould Babana Hugues Emii^u Alpes-Maritimes. Hugues JosepfeHulin Husse. Hutin-Desgrôes. Ihuel Ja^qumot. Jacjuet Jean Moreao, Jeanmot. Joubert Jouve (Gérâ#é) Jus) a s Ju'es-Julien, Rhône Ju!v Kir Labrosse Lacaze 'Beruij Lacoste. Lalie Lamarque-Cando Lambert (EmileLouis), Doubs. Mite Larnblm Lamine-Guèye La nie! 'Joseph h Lapie Pierre-Olivier) Laribi Laurel H Laurens (Camille* Cantal Laurent (Augustin), Nord. Le Bail. Leeourt Le Coutaller. Leenhardt (Francis). Lefèvre-Pontalis. Lejeune (Max), Somme. Mme Lemperem Le Sciellour Lescorat Letournea»" Le Troquer (André).^ Levindrev Loustau. Louvel. LucasCharles Lussy. Ma bru t. Macouin. Ma! lez Mamba Sano. Mareellin. Marc-Saugnier. Marie NAndré). Marin (Louis). Maroselli Martel 'Louis). Martineau Ma550n (Jean). HauteMarne Maureilet Maurice-Petsche. Mauroux Mayer 'Daniel), Seine René Mayer, Constantine. Mazeî Mazier Mazuez (PierreFernand). Meck Médecin Mehaignerie. Mekki. Mendès-France. M en thon (de). Mercier (André-Er&n ço:s), Deux-Sèvres Métayer Jean" Meunier. Indreet-Loire Michaud (Louis), Venéée Minjoz Mitterrand. Moch 'Jules). Moisan Mollet {Guy). Monin. Mon j aret Mont. Monteit (André), Finisîere. Monte! (Pierre). MoFUtillôt. Morice Moro-Giafferri (de). Viouchet Moussu. Moustier (de). Moynet. MuUer iAndré). Naz Boni Nmine. y Noël (André), Puy-deDôme Noguères. Olmi Orvoen Ouedraogo M amadou.' Paniaiom NATIONALE SEANCE Reille-SoöJrt. Rencurei. Tony Révìllon. Reyiiaud (Paul). Kicou. Rigai (EugéneL Seme. Rincent. R oc! ore. Rollin (Louis). Roqu.es Roulon Rousseau Sa'id Mohamed Cheikh. Saravane Lambert. Sauder Schaff Schaufiler (Charles* Scherer (Marc). Schmidt ( Robert*, Haub-Vienne. Schmitt (Albert), BasRhin Schmitt (René), Manche. Schneiter. Se human 'Robert),, Mossile. Sc hu m ann i Maurice*. Nord Sé gelle, ¿•enghor. Silva n are Simonnet. Sion Sissoko (Fily-Daho). ¿smaïl 'Soiinbac. Sourbet. Taillade. Teitgen ; Henri), .! Gironde. Teitgen (Pierre), Hleet-Vi laine. Temple, 'Par pend. Thibault. Thîriet Thomas (Eugène). Thoral. Tinaud CJ^an-Louis) Pmguy (de). Tou blanc. Tri boulet. TruiTaut. Valay. Valentino. tare Scsmaisons (dsL Sriefridt. Sigrist. DU 22 DECEMBRE 1919 Vétì. Verneyras Ver y Emmanuel,. Viard Via ti e Violi ette {Maurice). Vuillaume. Wagner Wasmer. \fiJe VVeher. Ym n Ont voté c«Mitre : MM. ÄirOtdL Alliot: M:le Arctiimôde. ârthaud Afstier de La Vigerie «Ft Au guet BaHanger (Robert), Seine-et-Oise. Rarei • Harthôiémy. ttartolim. Mme Basti&e (Denise), Loire Btenmsf .Charles). Renier. Besäet. Billat Efilloux ESiscarleL Rissol Blanchet. Bsoecagny. Sonnet. Honte ; Florimond). Bourbon Mme Boutard. t fibutavant. Krault Mme Madeleine Braun Britlouet P^MON Cachin ; Marcel) . Petit* (EugêneCalas. Claudius). Peui ,Guy), Basses- Camp hin. Can ce. Pyrénées. Cärtier (Marins), Mme Germaine Haute-Marne. Peyroles. 1 Casanova. Pcyte. Càstera. Pîlimlin ùermuiacce. Philip (André), Césaire. pieri'fj-i; roues ChambeironPineau. Chambrun (de). Pleven (René). Mme Charbonnei PoimbœuL Chausson. Mme Poinso-Chapuis Ctierner Poirot (Maurice), CiternePoulain Mme Claeys. Pour lier. Cogniot. Prisent (Robert), Costes vAlfred), Seine Nord. Pierre Got. Prigent (Tanguy), Coulibaly Ouezzin. Finistère. CristofoL. Queuille. Croizat Ùuili'ci. Mme Darras. Rabier. Dassoiîville Ramadier. Denis (Alphonse* Ramarony, Haute-Vienne Ram on et Djemad Raymond-Laurent. Mme Douteau Reeb. Dreyf US-Schimm Reiîaudie ttuclos (Jacques), Seine. Ducios (Jean) Sein«et-Oise. Buiour Dmnet (Jean-Louisi. Duprat (Gérard). Marc Dupuv, Gironde Du tard Mme Duvernois. Fajon .Etienne^. Fayet Félix-Tchicaya. Fievez Mme François , Mme G a licier. Gâraudy, Garcia Gautier, (i en est. Ginestet. Mme Ginollin. Giovoni. Girard Girardot. Gosnat. ^Goudoux. Gouge Greit'ier. Grenier (Fernand). Gresa Jacques). Gros Mma Guerm (Lucie), Seine-Inférieure. Mme Guérin (Roseh Seine Guiguen Guillon :Jeam, indreet-Loire Guyot (Raymond) Seine Hamani Dion. Hamon ;MarceI). Mme Hertzoe-Cachin Houphouet-Boigny. Hugonnier. loin ville Alfred - Mialleretj . Juge Tulïan (Gaston), • Hautes-Alpes. Rriegel-Valnmont. Lambert (Lucien). Bouches-du-Rhône. Mme Lambert ftîarie), Finistère. Lamps Lareppe LavergnF Lecœur Mme Lefebvre (Francine), Seme. Mme Le Jeune (Hélène), Côte a-d U-Nord Lenormand: Lepervanche fde> L'Huiilier (Waldeck). Liseite, , Liante Lozeray Slaillocheau Mamadou Konate. Manceau Martv (André). Masson : Albert), Loire Maton André Mercier, Oise. Meunier (Pierre), Côte-d'Or Michaut (Victor), Seine-inférieure. Michel Mido. Mokhtari. Montaenier. Môquet. Mora Morand Mouton. Mudry. Mu sm eaux. Mme Naufré. Mme Nedeîec. Noël 'Marcel), Aube. Palinaud Paul (Gabriel), Finistère. Raurmer Perdon iHilaire). Mme Péri. Péron (Yves). P^tit f Albert), Seine Peyrat 7140 Pierrard. Pirot Poumadère. Pourtatet. Pou y et. Mlle PreveïL Pronieau, Prot. Mme Rabaté. Ramette, Renard. Mme Reyraud. Riga! (Albert). Loiret«, Rivet. Mme Roca Rochet (Waldeck). Rosenblatt Roucaute (Gabriel)', Gard Roucaute fRogei, Ardèche. Riiffe. Mlle Rumean. Savard. Mme Schell. Serviii SisnorMme Sportisse.. Thamier. Thorez (Maurice). Thuillrar. Tilton (Charles). Tûuchard. Tbujas. Tourne. Tourtaud. Tricart. Mme VaillantCouturier. Vedrines. Vfergès Mme Vermeersch. Pierre Villon. Zunino. H'otit p»5 »ris part au votes MM. Bayrou. B}ukadoum. Capitanr ;René). Gastejlani. G tost ermann. Derdour Dusseaulx. Rurauu Kauifmann. Khider Rrieger (Alfred). Kuehn (RenéL Lamine Debagjiine. Lécrivain-bervoz. Legendre ;Lespès Liquard. : Livry Level. Mai brani. Mezerna. Michelet. - Mond on, Nisse Oepa Pouvaana. Palewski. Raulin-Laboureur (dejs Terrenoire. Theetten. Vendroux Wolff. Ne peuvent prendre part au vote? MM. Ra be m an an jara. Raseta. Recy de IRavoahangy. v Excusés ou absents par congé: MM. Charpentier. Chevigné (de). Martine Naegelen (Marcel). Pi nay. Ribeyre (Paul). Villa rd M'a pas pris part au vote: M. Edouard Herriot, président de TAsseiïfc blée nationale, qui présidait la séance. Les nombres annoncés en séance avaient été de • Nombre des Votants 585 Majorité absolue 293 Pour l'adoption 400 Contre 185 Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés conformément à la liste de scrutin ci-dessus. — / SCRUTIN (M0 2024) Sur Vensemble du projet relatif au contrôle des organismes de sécurité sociale (Deuxième lecture). Nombre des votants Majorité requise Pour l'adoption Contre ,601 311 410 182 L'Assemblée nationale a adopté. Ont voté pour: MM. Âbelin Aku Allonncau. Amiot :Octavc}. André Pierre). Antier. Anxionnaz. Apithy. Aragon d'L Archidice. Arna. A se*ei ay. Aubame. Au ban Aubry Audeguil. Augarde. Aujoinat. Aumeran. Babet (Raphaël). Bacnelet. Bacon. Badie Badiou Ba rangé Charles}, Maine-et-Loire. Barbier Bardoux Jacques). Barrachin. Barrot Bas Pau, Bastid. Baudry d'Asson ;de). Baurens. Bavlet. Bayrou Beauquier. Bêche. Becquet Béaouin. Ben A'y Chériî. Ben^hennouf. Béné (Maurice). BentaieD Ben Tonnes Béranger (André), Bergasse. Bergeret. Bcssnc Bétolaud. Beugmez. Bianrnmi. Bichet. Bidault (Georges}. Bilîères. Binot Bïondi B toc q u aux. Bocquet. Boganda. Edouard BonneLms. Bonnet. Borra Ml1* Rosauter. Bouhey Jean). Boulet Paul). Bour Bouret Henri). Bour^ès-Maunoury, Xavier Bouvier. Ille-et-Vilaine. Bouvier O'Cottcrenu Mayenne. Bouxom. Brusseî Max). Bruynecl. Buriot. Duron Cadi Abdelkadcr). Gailiavct Capdeville. jCanitant (René], Caron. Cartier {Gilbert), Seine-et-Oise. Cartier (Marcel), Drômc. Castellani. Catoire. Catncc. Cayeux (Jean), Cayo* Cercher C lia ban-De im as. Cliamant. Chariot Jean). Charpin. Chassaing. Chas te lia in. Chautard Cfiaze Chevalier (Fernand;. Alger. Chevallier (Jacques), Alger. Chevallier •: Louis), Indre. Chevallier ¡Pierre), Loiret Christiaens. Clemenceau (Michel). Clostermann. Coffln Colin Condat-Mahaman. Cordonnier. Coste-Floret (Alfred), Haute-Garonne. Coste-Floret (Paul) % Hérault. Coudray. Courant. Cou s ton. Crouzier. Dagain Daladicr Edouard h Damas Darou David Jean-Paul), Seine-et-Oise. David (Marcel). Landes. Defferre Defos du fi au. Dégoutté. Mme Degrond. Deixonne Detachenai. Delahoutre. Delbos (Yvon). Delcos Denais ÎJoseph}, Denis .André) Dordogne. Depreux (Edouard], Deshors Des jardins. Desson Devemy. Devinât. Dezarnaulds, Dîïers. DiaLo .ïacine], Mlle Dienesch, Dixmier Dominjon. Douala Doutrellot. Draveny. Duforest Dumas Josephh Dupraz (Joannèsî. Mile Dupuis (José], Se'; ne. Dupuy ; M arce au h Gironde. Duquesne. Durroux. Dusseaulx. Duveau Elain •Errecart. Evrard, í abre. Fagon (Yves). Faraud.Far,ne (Philippe}. Farinez. Faure (Edgar). Fauvei. Félix. Emet Foniupt-Esperabcr, Fore, nal Fouyet. Frédéric-Dupont. Frédet 'Maurice}, Froment. Furaud. Gabelle. Gahorit. Gaillard. Gallet Gaiy-Ga^parrou. Garavel Garet. Gau G a vin i Gav (Francisque). Gazier Geo tire (de). Gernez Gervolino. Giacobbi. Godin. Gorse. Gösset. Gouin . Félix}, Gourdon. Gozard (Gilles). Gnmaud Guérm (Maurice), Rhône. Guesdon. Guilbert. Guilïant (indré). Guille Gui lio u (LoiliS], Finistère. Guissou (Hemi). Guitton. Guyomard Guyon Jean-Raymond), Gironde. Hatbout. Hénault. Henneguel e Horma Ould Habana. Hu sues (Emile), Alpes-Maritimes. Hugues ; JosephAndré). Seine, Hui in Hassel. Hutin-Desgrèes, Ihue. Jacquinot. Jaque t. Jean-Moreau. Jeanrnot. Joubert. .Jouve (Géraudj, Juilas. Jules-Julien, Rhùne July Kaiiiïmano. Kir Krieger .Aliiccî . Kuehn 'René). Labrosse Lacazo (Henri?. Lacoste. Laile Lamarqüe-Cando. Lambert EmileLouis). Doubs. Mlle Larablin. Lamine-Guèye. Laniel (JoœplO. 1*1 pie (Plerre-OUvlcn. Laribi Laurelli. Laurens (CÜ?TV;ÍC\ Cantal. Laurent ' (Augustin), Nord. Le Bail. Lecourt. Le Coutaîler. Leenhardt (Francis). Mme Lefebvre (Fran cine), Seine. Lefèvre-Pontaïis. Legendre. Lejeune (Max), Somme Mme Lempeieur. Le Sciciiour. Lescorat. Lespès. Letournean Le Troquer (André). Levindrey. Liquard. * Livry-Lcvcl. Loustrui. Loir*el. Lucas. Charles Lussy. Ma brut. Macouin. Malbrant. M al lez Maiiibû Sa no. Maicelbn. Marc-Sangnier. Marie .André), Mann (LouiSj. M a rose il i Martel (Louis}. Martin eau Masson (Jean), Haute-Marne. Maurellet Maurice-Pctsche. Mauroux. Mayer «Daniel ), Seine René Mayer, Constaidine, Mazel. Mazier. Mazuez (Pierr:.Fernarid ; . Meck Médecin. Mehaigner?'« Mekki. Mendès-France. Menthoo (de). Mercier (André-François), Deux-Sèvres. Métayer. Jean Meunier, Indre-el-toire. Michaud (Louis Vendée. Michelet. Minjoz Mitterrand. M oc h (Jules). Moi sa n. Mollet (Guy). Mondcn. Moniïi. Monjarct Mont Motiieii (André' Finistère. Monte! (Pierre}. Montillot. Morice. Moro-Giaflerr! (de). Mouche t. Moussu. Mousticr (de:. Mo v ne t. Mutter Ahûiô). Nazi-Boni Ninine. Nisse. NToël '(André}. Puy-de-DOme. Noguères. 01ml. Orvoen. Ouedraogo M amadou Palewslu. Pantalon!. Penoy Petit- ( Eugène-Ci dius). Petif (Guy). Basses-Pyrénées Mme Germaine Pemdes. Pc-vlei. Pflimlin. Pili li 'idré). Pierre-C roiiès. Pmeau. Pleven (René), PoimbceuL Mme Poinsc-Chapuis. Poirot (Maurice). Poiilain. Pourtier. Mite Prévert. Prigent (Robert), Nord. Prig.iii ('jungivi. Finisière. Q uè ni] le. Quillci. Babicr. Ramadier. Ravaarony. Bamoriet. Raymond-Laii rem. Reeb. Regali die. Reille-Sorili. Rencurel. Tony Bévi non. Reyhaud (Paul;. Ricou. Rigai Fugènp), Scine. Rincent. Hoc) ore. Rollin ; Louis}, Roques. Rouion. Rousseau. Sai'd Moli ani ed Oh e!Lh. Saravar:e Lainberi. Sauder SchaiT Se ha uf Her (C h arie3} Scherer (Marc;. Schmidt (Roberti, Haute-Vienne. Schmitt (AìberP, Bas-Rlìin. Schmitt (René), Manche. Sclmeiter. Schuman (Robert), Moselle. Schumann (Maurice), Nord. Ségelle. Senghor. S en e S^sniaisons (de). Sieîridt. Sigrist. Silvandre. Simonne u Sion Sissoko (Fily-Dabo'. Smaïl. Solinhac. Sourbet. Tai'.tade Teitgen (Henri), Gironde. Teitgen (Pierre), Ille-et-Vilaine. Temple. Terpend. Terre noire. Theetlcn. Thibault. Thiriet Thomas ; Eugène). Thora4. Tinaud (Jean Louis). Tinguv (de). Tou blanc. Tri boulet. Truffa ut. Valay. Valentino. Vé3 Vend roux, Verneyras. Ver y '(Emmanuel). Viard Viatte. Violîetle (Maurice). Vuillaume. Wagner. Wasmer. Mlle Wcber. Woifî. lvon. Ont voté contre: MM. Airoidi. AlliOt Mile Archim^de, Arlhaud. As tier de LaVigerieid'). Auguet. Ballanger (Roberts Seine-et-Oist1. Bare;. Bart rev. BartoBni. * Mme Baslide '(Deijise). Loire. Ben05st (Ciiaiiesi. Berger. Be sst t. Billat Bilious BiscarlcL Bissol. BlanchtL Roccagny. Bonté ..^nmcïi?,} Flor Bourbon. Mme Boutard. Bouta vani. Brailli Mme Madeleine Braun Bri Houe t. Cachili 6: Calas Camphiii. Canee. Cartier (M^r-rH au te-Mari: e. Casanova. Cast era. Cermolacce. Césaire. Chambeiron. Chambrun (df^ Mme Charboi;: Chausson. G berner. CiioTUf. Mme Claevs. Cogniot. Co.steo (Alfred), Seïne. Pierre Cot. CoulibaJy Ouczzin. Cristoîoi. Cro.zat. Mme Barras. Dassonville. Denis .Alphonse'. Haute-Vienne. Djemad Mme Doutes.u. Dreyfus-Schmkll. Du clos Jacques}. Seine Ducios (Jean), Sein^-et-Oise, Dufour. Dumet (Jean-LoulSi Duprat (Gérard). Marc Dupuy, Gironde Du tard Mme Duvernois. Fajon (Etienne» Favet. Félix-Tchicaya. Fievez. Mme François. Mme Galicier. Garaudy. Garcia Gautier. Genest. Ginestet. M m e GUIO'!:M:. Giovoni. Girard. Girardot. Gosnat. Goudoai. Gouge. Greffier Grenier (Fcrnsni:) Cresa (Jacques^ Gros. ASSEMBLEE Mme Guérin (Lucie), Seine-Inférieure» Mme Guérin Utose), Seine. Guiguen. Guilion (Jean), Indre-et-Loire. Guyot (Raymond). Seine. Hamani Diori. Hamon (Marcel). Mme Hertzog-Cachin. Houphouet-Boigny. Jlugonnier. Joînville (Alfred- Malleret). Juge Julian (Gaston), Hautes-Alpes. Kriegei-vatrimont. Lambert (Lucien), Bouches-du-Phône> Mme La m hert (Marie). Finistère. Lamps. Lareppe. Lavergne. Lecœur. Mme Le Jeune (Hélène). Côtes-du-Nord. Lenormand. Lepervanche fde). L'HuillieR (Waldeck). Lisette. Liante. Lozeray, Maillocheau. M amadou Konate. Manceau. Marty (André). Masson (Albert), Loire. Matoik André Mercier, Oise. Meunier (Pierre), Côte-d'Or. Michaut (Victor), Seine-Inférieure. Michel. MidoL Mokhtarî. Montagnier. Môquet. Mora. Morand. Mouton. Mu dry. Musmeaux. Mme Nautré. Mme Nedelec. Noël (Marcel), Aube. Patinaud Paul (Gabriel), Finistère. Paumier Perdoi* (HilaireL Mme Péri. Péron (Yves). Petit (Albert), Seine. Peyrat Pierrard. Pirot. Poumadère. Pourtalet. Pouyet. Pronteau. Prot Mme Rabaté. Ramette. Renard. Mme Reyraud. Risal (AÎbertj, Loiret Rivet. Mme Roca. Roc h et (Waldeck). Ros^nblatt. Roucaute Gabriel), Gard Roucaute (Roger), Ardèche. Ruiïe. Mlle Rumeau. Savard. Mme Schell. Servin. Signer. Mme Spovtisse. T damier. Thorez (Maurice). NATIONALE — lre Thuillier. Tillon (Charles). Touch ard. Toujas. Tourne. Tourtaud. Tricart. SEANCE DU 22 DECEMBRE Mme Vaillant-Couturier, V ed ri nés. Vergés. Mme Vermeersch. Pierre Villon. Zunino. N'ont pas pris part au vote: MM. Boukadoum. Derdour. Khider. Lamine Debaghine. Lécrivain-Servoz. Mezerna. Oopa Pouvanaa. Rauiin-Labotireur (de). 7151 1949 Rectification au compte rendu in extenso de la 2e séancç du 19 décembre 1949. (Journal officiel du 20 décembre 1949.) Dans le scrutin (n° 2005) sur le projet de loi concernant la vaccination obligatoire par vaccin antituberculeux B. C. G. (deuxième lecture) : M. Gosset, porté comme ayant voté « pour ôéclcire avoir voulu .voler « contre ». Ne peuvent prendre part au vote: MM. Rabemananjara. Raseta. Ravoaharigy. Recy (de). Excusés ou absents par congé: MM. Charpentier. Chevigné ide), Martine. Naegelen (Marcel). Pinay. Ribeyre (Paul). Villard. Rectifications au compte rendu in extenso de la 2e séane% du 20 décembre 1949. (.Journal officiel d* 21 décembre 1949.) M. Edouard Ilerriot, président de l'Assemblée nationale, qui présidait la séance. Dans le scrutin (n° 2013) sur l'amendement de M. Moussu à l'article 1 er des conventions . collectives (suppression de l'alinéa relatif aux proiession-s agricoles) : MM. Abelin, Defos du Rau, Robert Sehmidt, Solinhac et Villard, • portés comme « n'ayant pas pris part au -oie », déclarent avoir voulu voler « pour ». Les nombres annoncés en séance avaient été de: Nombre des votants 597 Majorité requise. Bit Pour l'adoption 415 Contre 1S2 •Mais après vérification, ces nombres ont été rectifiés conformément à la liste - de scrutin ci-dessus. Dans le scrutin (n° 2014) sur l'amendement! de M. Joubert à l'article 1er du projet relatif aux conventions collectives (suppression desr mots « gens de maison ») : M. Defos du Rau, porté comme ayant VÔWL « contre déclare avoir voulu s'abstenir. MM. Abelin, Robert Sehmidt et Villard, p e r lés comme ayant voté « contre », déclarent avoir voulu voler « pour », N'a pas pris part au vote : l r e LÉGISLATURE SESSION DE 1949 — COMPTE RENDU IN EXTENSO — 250° SÉANCE 2° Séance du Jeudi 22 D é c e m b r e 1949. PRESIDENCE DE M. ROBERT PRIGENT, vice-président. SOMMAIRE 1. — Procès-verbaL La séance est ouverte à quinze heures. 2. — Demande d'interpellation. 3. — Loi de finances pour 1950. — Suite de la discussion d'urgèncé d'un projet de loi. Discussion générale {suite): MM. Courant, Maurice Guérin, Legendre, Jean* Masson, Félix Kir, Boulet, Dreyl'us-Schmidt, Theetlen, Garet, Maurice-Petsche. ministre des finances et des affaires économiques; Crouzier, Guv Petit, Emile Hugues, Louis Rollin, Pierre Montel, Marc Dupuy, Malleret-Joinville, Pierre Montel, Djemad, Arthaud, Lisette, Lamps, Mme la présidente, MM. Leriormand, Leenhardt, Gaillard, Bergeret, Devemy, Marcel David, Valentino, Bentaïeb, Edgar Faure, secrétaire d'Etat aux finances. Clôture, Passage à la discussion des articles. M. Gtorges Bidault, président du conseil. Demande du Gouvernement tendant à la prise en considération de son projet. — Question de confiance. Décision de voter sur la question de confiance le samedi 2i décembre, £r zéro heure et de tenir, en outre, line séance demain soir, à vingt et une heures. 4. — Inscription a b d'urgence. suite d'une discussion 5. — Prorogation du délai pour le vote de la loi de finances. g, __ Retrait d'urgence. d'une demande de discussion J. — Rappel d'inscription d'uno affaire sous réserve qu'il n'y ait pas débat. — Avis conformes du Conseil de la République. 9. — Décisions du Conseil économique. |0. — Dépôt de projets de loi. 11. — Dépôt^de propositions de loi. J2. — Dépôt de rapports. 13. — Dépôt d'avis. 14. — Ordre du' jour. PROCES-VERBAL M. le président. Le procès-verbal de la première séance de ce jour a été affiché et distribué. Il n ' y a pas d'observation ? .. Le procès-verbal est adopté. — 2 — DEMANDE D'INTERPELLATION M. le président. J'ai reçu de M. Defos du Rau une demande d'interpellation sur les mesures que le Gouvernement a décidé de prendre en vue d'empêcher la pollution "des eaux de l'Adour et d'autres cours d'eau des Landes par les papeteries et pour pallier les inconvénients graves de cette pollution prolongée. La date du débat sera fixée ultérieurement. — 3 — LOI DE FINANCES POUR L'EXERCICE 1950 Suite de la d:scussion d'urgence d'un projet de loi. M. le président.. L'ordre du jour appelle la suite de la discussion d'urgence du projet de loi de finances pour l'exercice 1950 (n o s 8336-8425-8789). Dans la suite de la discussion générale, la parole est à M. Pierre Courant. M. Pierre Courant. Mes chers collègues, au cours du débat sur l'investiture, j'ai rappelé à M. le président du conseil la misère des sinistrés non relogés. Je lui ai demandé de se soucier de cette misère et d'essayer d ' y porter rapidement remède. Il m'a presque fait des promesses. Il m ' a laissé entendre qu'il se souviendrait de la solidarité nationale proclamée à ce propos par M. le Président de la République. Aujourd'hui, le m o m e n t est venu de voir si i'eiïort financier de la France correspond à ces promesses et si les sinistrés vont pouvoir être efficacement secourus, à commencer par les plus malheureux d'entre eux. J'ai examiné le budget et les différents projets qui nous sont présentés en me souciant de rechercher si l'effort de la France, cette année, permettrait de porter remède à u n mal pressant, qui exige une solution urgente, qu'il est regrettable de ne pas avoir encoue trouvée étant donné Ta tristesse des gens qui souffrent . Monsieur le ministre des finances, je voudrais vous poser diverses questions et continuer, dans u n b u t constructif, le colloque que j'ai commencé le jour où le ministère dont vous faites partie est entré en fonctions. Quels sont donc ces sinistrés et que peuvent-ils bien demander ? Je tiens d'abord à préciser qu'ils savent parfaitement que les ressources financières de la France, à l'heure actuelle, sont limitées et qu'il est difficile, sinon impossible, de ffapper la masse des contribuables de nouveaux impôts. Aussi bien, n'est-ce pas ce qu'ils demandent. Ils ont un droit, comme toutes ¡es victimes de la g u e r r e : contrôler, d ' u n e façon très précise, l'emploi des deniers publics et demander que, dans l'établissement des priorité^, on se soucie de ne point créer d'injustices, qu'on ne donne point une priorité à ce qui n'est pas prioritaire, aux dépens des sinistrés ou tout au moins de ceux d'entre eux qui ne peuvent pas attendre et qui ont absolument besoin qu'on leur vienne en aide. Ici, je voudrais d'abord faire une distinction et un choix. Hier, vous avez dit, monsieur le ministre des finances: Il faut choisir; on ne peut pas tout faire et le Parlement devra faire ce choix. Je suis d'accord. Tout est une question de choix en pareille matière. Allant plus loin que vous, je dirai même qu'il n'est pas nécessaire de choisir entre la reconstruction, lés investissements ou FelTort ordinaire du budget. En effet, tous les Français pensent qu i] faut venir en aide aux sinistrés, r a j e u n i r l'équipement industriel du pays et que T effort accompli dans ce domaine, lorsqu'il est rentable et s'applique à des besoins prioritaires, est bon. Mais il faut discerner les dépenses-qui sont vraiment prioritaires de celles qui ne le sont pas. Or, les sinistrés ont l'impression q u ' a u cours de ces dernières années on a fait passer en priorité u n grand nombre de tâches qui n'étaient [pas prioritaires et qu'on a oublié les besoins essentiels. 11 faut se soucier de cela. Si le Gouvern e m e n t et 'le Parlement n'examinaient pas ce problème avec la plus grande attention, vous auriez découragé — et cela serait 1res grave — u n e partie de la population qui a particulièrement souffert pour le pays. Or, en raison même de ces souffrances," celle-ci a pu légitimem e n t espérer qù'on penserait à elle et q u ' o n ne l'oublierait pas, au profit d'autres catégories qui, peut-être, ont surtout été atteintes dans leurs intérêts matériels. Je voudrais préciser quels sont les droits prioritaires dos sinistrés. Monsieur le ministre des finances, vous représentez l'ensemble du Gouvernement, •auquel mes paroles s'adressent plutôt q u ' a u ministre des finances seul. Il y a deux .choses qu'il ne faudrait pas confondre. Tous les grands pays atteints par la guerre ont, dans le domaine de la leconstruction, accordé la priorité au relogement des sinistrés, relogement provisoire ou définitif. Tous les grands pays, à l'exception peutêtre de Y Allemagne, ont achevé cette tâche, €hez nous, elle n'est pas faite; elle a été à peine abordée. C'est infiniment regrettable. Il ne s'agit pas d'abord, en effet, d ' u n problème d'indemnisation de biens perdus, Il ne s'agit pas de rembourser immédiatement ce qu'ils ont perdu aux Français qui ont souffert de la guerre dans leur fortune. Il s'agit d'aborder la partie du problème qui est la plus humaine, c'est-àdire de fournir u n toit à ceux qui peutêtre n'étaient m ê m e pas propriétaires d'un bien sinistré, mais qui ont perdu le logem e n t qu'ils habitaient. Ils n ' e n retrouveront ipas si l'on ne construit pas, parce que, le plus souvent, dans la ville où ils travaillent, il n ' y a plus assez de toits pour loger les gens. Je désire m'expliquer plus longuement . s u r ce point. On m'objectera que partout sévit u n e crise du logement. C'est exact. Il y en aurait u n e dans les villes sinistrées comme celle que j'administre. En 1939,' déjà, il y avait u n e crise dans cette ville et m ê m e si la guerre ne l'avait pas frappée il y aurait la m ê m e crise qu'à Paris et partout ailleurs, et peut-être m ê m e plus aiguë, car son activité s'est accrue. Mais, en outre, 55 p. 100 des maisons du Havre ont été détruites. A l'incidence normale de la crise du logement qui sévit . sur le pays, il faut ajouter le fait que 55 p. 100 des habitants qui devraient être logés, résident actuellement dans des taudis, des greniers ou des caves. Il n'est pas nécessaire de vous dépeindre leur situation; elle est humiliante. Je peux cependant vous citer le cas, qui m ' a été soumis ces jours derniers, d ' u n ouvrier qui, depuis' quatre ans, habite avec sa famille dans une étable située dans la banlieue du Havre. Cet ouvrier a été prévenu, il y a quelques semaines, que l'étable n ' a y a n t pas Blé entretenue par son propriétaire depuis quatre ans. menace de s'effondrer d ' u n jour à l'autre. Cet ouvrier travaille toute la journée dans u n e usine du Havre, après avoir accompli u n trajet de 40 kilomètres, partie à pied, partie ' en chemin de fer. avec l'anxiété d'apprendre, en rentrant chez lui le soir, que l'étable s'est effondrée sur sa famille qui l'habile. Malheureusement, ce cas n'est pas isolé. Dans la seule ville que j'administre, 11.600 familles sinistrées ne sont pas encore relogées. Si le problème posé présente certains rapports avec la crise du logement qui existe dans les autres villes, il n ' y a aucune commune mesure entre eux. Dans tous les pays qui ont élé frappés par la guerre, le problème du relogement des sinistrés a été réglé. En Anglelerre où, vous le savez, la reconstruction des grandes villes a été à peine ébauchée, le relogement a été a s s u r é , parfois, je le' reconnais, avec des moyens de fortune. C'est ainsi, par exemple, que tout les Londoniens sinistrés — je me suis renseigné sur ce point et j'ai obtenu cette assuiance — ont été relogés dans des maisons provisoires. Ces maisons sont assez peu - solides, mais les sinistrés peuvent altendre. 11 en est de m ê m e dans toutes les grandes villes anglaises. Il suffit d'avoir visité l'Italie pour se rendre compte de l'effort qui a été lait à cetégard dans les villes du Nord de ce pays. En Hollande, en Belgique, le problème a été également résolu. Dans la ville que j'administre, où il y a 85.000 sinistrés totaux, on a « relapé » comme on a pu les baraquements habités par les soldats américains, en utilisant tous les matériaux qu'on a pu se procurer à cet effet. On a pu reloger ainsi 20.000 personnes sur 85.003. Les autres demeurent dans des caves, des greniers., des écuries, des étables, des remises ou des porcheries. Quelquefois, ils sont oinq ou six dans ces locaux. Pour ces gens, qui sont cependant des h u m a i n s , tout est bon. Cela dure depuis cinq ans, pour certains m ê m e depuis neuf ans, car il en est qui ont été chassés de leur maison depuis 1940. Je n'ai pas besoin de dire les conséquences physiques ou sociales qui en résultent. Dans u n camp de réfugiés, on a constaté que le pourcentage de la mortalité infantile atteignait 11 p. 100, dans la première année, tandis qu'il est en moyenne, en France, de 5 p. 100. Nous perdons donc des petits Français, des êtres humains, qui ont droit en qualité d'êtres h u m a i n s à notre respect, à notre aide chaleureuse, au'secours du pavs. Pourtant, ils n'ont nullement démérite parce que leurs .parents, pendant cinq ans, ont connu la tragédie des populations entières, sous les bombardements c ms ants, menant l'existence effroyable du front, cette vie précaire entrecoupée d'émotions. Je ne crois vraiment pas que, pour cette raison, i's aient le moins du monde mérité leur malheur. Que leur oiïre-t-on dan^ le budget de 1950 en fonction de ce malheur et de leur droit à la réparation ? Dans ce document, 251 miFiards de crédits sont affectés à la reconstruction, mars 99 milliards de francs seu'ement sont destinés à la construction de locaux d'habitation. C'est déjà peu par rapport aux 720 milliards de francs traclu'sant l'effort que fait le pays p . u r j l ' e n s e m b l e de sa reconstruction et de son équipement. Mais — fait ¡beaucoup plus grave — en réalité sur les 99 milliards de francs consacrés aux constructions d'habitations, au titre des dommages de guerre, 38 milliards de francs seulement sont disponibles pour des programmes nouveaux; 01 milliards de francs, en effet, sont affectés à la continuation des opérations commencées. Or, monsieur le ministre — je crois qu'il faut le dire, même à cette tribune, et qu'il ne servirait à rien de le cacher — par suite d ' u n certain nombre de circons- tances, les villes les plus sinistrées ont été jusqu'à présent les moins bien traitées. Pour diverses raisons, on a commencé à rcconslru-ire dans les départements moins al teints par la guerre, et, à l'heure actuelle, la Seine-Inférieure et le Nord qui, sur la foi des plus récentes statistiques, arrivent en tète du triste palmarès des départements touchés par la guerre, sont nettement en retard. Ils sont en retard pour les réalisations, en retard pour les crédits engagés, si bien que ces départements vont profiter moins que les autres de ces crédits. Le seul moyen de leur venir en aide, et, en général, de secourir les régions les plus malheureuses de France, était de pouvoir utiliser des crédits frais pour engager de nouveaux programmes ¡réalisables à très brève échéance. Sur ce point, je signalerai au Gouvernement ainsi qu'à l'Assemblée, qui a tout de même à cet égard des devoirs m a j e u r s , . q u e l'un des maux dont souffrent nos régions résulte du fait que l'on n ' a pas commencé par le plus simple pour aboutir au plus compliqué, que l'on n ' a pas d'abord construit rapidement et à moindres frais un grand nombre de maisons simples, pour arriver ensuite, dans des années plus heureuses, aux formules architecturales compliquées et à édification lente. Au contraire, on a commencé par des constructions architecturales dont certaines, au bout de quatre ans, ne sont pas encore près d'être terminées. La population constate, souvent avec indignation, que ces travaux se poursuivent sans aucune hâte, alors que tant de Français se trouvent d a n s ' l a situation matérielle dont je vous ai parlé. Pour accomplir des travaux permettant un mieux-être, il faudrait disposer de crédits frais et construire des maisons en i m an. Que pourra-t-on faire avec les 38 milliards qui restent -et qu'on engagera dans l'ensemble du pays ? Les sinistrés craignent au'on ne leur donne en vain de grandes espérances. Car on avait dit aux départements m a l h e u r e u x qu'il fallait commencer la reconstruction dans l'ensemble du pays pour en terminer rapidement dans les" départements peu sinistrés. Et on leur donnait rendez-vous pour 1949. « En 1949, disait-on, l'effort d u pays se portera sur les départements les plus malheureux, avec des formules standardisées, avec l'emploi de moyens matériels immenses ». En 1919, 1950 et 1951 on devait restituer , aux * sinistrés leurs moyens d'existence. Or, c'est justement en 1949 et 1950 qu'on se trouve dans l'impossibilité de leur donner satisfaction. M. le ministre de la reconstruction déclarait, il y a quelques jours; que la reconstruction pourrait être achevée en dix ans, à la condilion cfy consacrer 500 milliards par an. Cette année, on lui consacre 251 milliards, dont 99 milliards seulement pour les habitations et 60 milliards environ pour d'autres dommages. Voilà qui ne représente même pas 250 milliards de reconstruction effective. Nous sommes loin de la reconstruction en dix ans 1 Cependant, la France profile encore de l'aide Marshall. Que se passera-t-il en 1952, se demand e n t , avec angoisse les sinistrés, quand les 250 milliards de francs fournis par l'aide Marshall ne s'inscriront plus au crédit de la France, qui devra dès lors, par son propre effort, accomplir la besogne de reconstruction ? Dams ce projet de budget, la reconstruction n'est donc pas bien traitée. Pourquoi en est-il ainsi ? Pour quelle raison n e peut-on consentir à ce titre- que ,99 milliards de francs, somme insuffisante (pouiï reconstruire les maisons d'habitation sinistrées du fait de la guerre ? le. vous disais à l'instant, monsieur le amnistie, que les sinistrés avaiènt le droit et le devoir de se demander si Teffort de l'Etat était harmonieux," si cette carence, ¡partielle sans doute, mais bien nette cependant, n'était pas la conséquence de dépenses moins utiles. Je n'allègue pas que certaines dépenses* proposées soient inutiles; mais s'agissant de (priorités dans l'effort, j'estime qu'il faut rechercher si toutes sont de même •ordre. Pour être fixés à cet égard, les sinistrés # ' o n t qu'à ouvrir les yeux. * Le déficit de la Société nationale des Chemins de fer .français peut être évalué À 87 milliards de francs. Or personne ici tie se fait d'illusion ; la plus grande partie devra en être couverte par prélèvement sur les deniers publics. Si l'on n'a inscrit au budget que 30 milliards de f r a n c s de crédits à cet effet, il faudra Men une année ou une autre, de quelque imaaière que ce soit, que le ¡pays fasse frais de ce déficit. Ë a faveur de la Société nationale des chemins de fer français,- 32 milliards figurent encore au budget au titre de la reTcoïïsiruction, et autant à peu près au chapitre des investissements. Gela fait un total de quelque 151 milliards ipour cette société, contre 99 milliards, je l'ai dit, ppour les maisons d'habitation détruites p a r opérations de guerre. Or, lorsque les sinistrés de nos régions éôtières voyagent en train, ils voient avec •emprise qu'on a reconstruit par ¡priorité, non seulement les gares détruites du fait des opérations de guerre, ce qui est admissible, mais aussi de petites gares restées , bien solides, encore que démodées, et q u ' o n a remplacées par des gares modernes. M. le secrétaire d'Etat aux finances dir a i t hier que, si nous' entrions dans les 'détails d'application, il faudrait examiner Jfmelles gares doivent être reconstruites et quelles gares doivent, au contraire, attendre.. 3'aurais pu lui répondre qu'il conf i e n t d'ajourner la démolition et la re•«•«nstruction de toutes les gares, afin d'édit e r f>lus utilement, avec l'argent ainsi épargné, des maisons pour ceux qui n'en ; !ont «pas et qui doivent être mieux placés dans l'ordre des ¡priorités. On nous dit: « 11 faut que la France 's'équipe et puisse, en 1952, reprendre sa (place, exporter »face à la concurrence mondiale- ». D'accord. Mais en quoi la recons-; . traction d'une gare de voyageurs un peu «tocienne va-t-elle améliorer notre équipeteient. ? Quel rendement supplémentaire en ¡obtiendrons-nous ? De tels exemples foisonnent. Partout sont ^entrepris des travaux qui, si leur exécution est acceptable, voire souhaitable, ne « u r a i e n t soutenir la comparaison avec /Ceux qui tendent à la reconstruction des maisons sinistrées des travailleurs, base d'activités indispensables. Base d'activités indispensables, monsieur t e ministre, car lorsque les usines n'ont |jas été détruites par la guerre, lorsqu'un i o r t a été réparé, jl faut penser au problème du logement des ouvriers. Pour assurer l'activité des éléments essentiels de l'activité nationale il faut maintenir sur place les travailleurs. C'est d'ailleurs la doctrine appliquée dans les mines. J'ai constaté, en effej, — je n'en fais -grief à personne — que l'effort de construct i o n de maisons de mineurs se chiffrera & 38.500 millions de -francs au total, pour h période 1946-1950. Je m'étonne qu'on n'ait pas fait montre jâu même état d'esprit en oe qui concerne < 4es travailleurs des por,ts ét des chantiers navals, les ouvriers des industries essen- je l'ai dit, j'ai la conviction qu'un certain tielles, les industries exportatrices notam- nombre de travaux entrepris ne répondent ment. pas à ce critère, que leur utilité, en 1952, Comment ne s'est-on pas rendu compte sera contestable, que beaucoup d'entre que les industries exportatrices perdront eux ont un caractère nettement sompde leur activité si l'on ne maintient pas tua ire, comparés à la reconstruction néces-. sur place leurs techniciens principaux en saire des maisons sinistrées. leur assurant le logement, des conditions Voilà qui est grave, monsieur le mide vie acceptables 'pour eux et leurs nistre, et met au cœur des plus malheufamilles ? reux, ceux qui attendent depuis des anNombreux sont, dans la région nor- nées, une amertume infinie, d'autant plus mande, les exemples d'investissements qui regrettable qu'elle est parfaitement légiont surpris les sinistrés, ne leur paraissant time. pas rentables. Je ne veux pas développer davantage A cinquante kilomètres du Havre, voici ces idées simples. Je suis convaincu que une région de pêche et de chasse: le ma- si le pays savait, s'il était informé, il les rais Verni-er. Depuis cènt cinquante ans on admettrait sans hésitation. 11 ne peut pas envisageait de drainer ces terres — quel- y avoir de doute à cet égard. Ce que les sinistrés peuvent craindre, ques milliers d'hectares — pensant en tirer ftn certain rendement agricole. 11 est c'est que le pays ignore leur misère, ne très normal qu'on ait inscrit ce travail soit, mal informé, convaincu de la priodans le plan d'équipement et je suis très rité de leurs besoins et que, par suite, on heureux que la Jâche soit fort avancée, ne les ouMie. Si le pays était au courant presque terminée même. Mais je pose la de leurs besoins, il ne pourrait les ouquestion: y avait-il là priorité par rapport blier. Permettez-moi, monsieur le ministre, dé aux travaux dont je vous ai parlé, par rapport au sauvetage des vies humaines, rappeler des paroles qui' ont profondéau sauvetage des petits enfants que la ment ému les sinistrés du Havre et qui mort guette et qui souffrent, au sauvetage seront la meilleure conclusion de cet de ce que nous avons de plus précieux, exposé : notre capital humain, notre capital de tra« Nos sinistrés qui, avec abnégation, vailleurs"? ont admis la nécessité prioritaire des Ne pouvait-on ajourner ces travaux pen- tâches de rééquipement national, cette dant quelques années, les faire coïncider première étape atteinte, ont droit mainteavec l'effort architectural à accomplir plus nant, non seulement à toute la sollicitude tard dans les conditions que j'ai définies ? des pouvoirs publies, mais à la solidarité On m'a dit, monsieur le ministre, que effective de toute la nation. » l'atelier de réparation de locomotives de Qui a dit cela ? C'est M. le Président de Sotteville, près de Rouen, détruit par faits la République, répondant au discours que de guerre, a été reconstruit d'après des je prononçais en sa présence le 18 juilnormes telles qu'il peut suffire aux be- let, quand il remit la croix de la Légion soins qui furent ceux de Ja Société natio- d'honneur à la ville du Havre. nale des chemins de fer français pendant Je vous assure, monsieur le ministre, les années 1916 et 1947, c'est-à-dire au que ces paroles du chef de l'Etat ont eu moment où presque toutes les locomotives clans le cœur des sinistrés, non seulement françaises nécessitaient des réparations. du Havre, mais encore de toutes les villes Mais il est maintenant inutilisable, étant meurtries par la guerre, un retentissement donné ses dimensions et la prétention qui I considérable et ont fait naître une ima marqué sa conception. On m'a même mense espérance. indiqué — vous avez sans doute, sur ce L'accueil enthousiste reçu par M.- le Prépoint, des renseignements — que l'admi- sident de la République au Havre a été nistration intéressée envisagerait de le la démonstration de cette émotion et la céder à l'industrie privée. preuve de cette espérance. Si je cite ces informations, c'est, croyezCe langage est celui de la France ellele. parce que mes sources sont sérieuses. même, monsieur le ministre, de la France N'a-t-on pas, en accordant une telle noble et généreuse, qui a relevé les ruipriorité à ces travaux, commis une faute ? nes des départements sinistrés, en 1919, Je pourrais, durant des heures, citer de avec la conscience des priorités véritables, tels exemples. Je «l'en ferai rien. J'avais de ce qui était indispensable, dans les toutefois le devoir, au nom des sinistrés, premiers mois et les premières années, et de vous dire, ce qu'en pensent ceux-ci. Ils de ce qui l'était moins. n'en pensent pas de bien. Ces tparoles répondent à la vocation de Quand on leur refuse les crédits néces- notre pays noble et généreux. C'est pour saires à la cons truc lion de maisons sim- les rappeler, en fournissant les renseigneples. destinées à des familles qui ne pos- ments et les chiffres précis qui en démonsè lent plus rien, ils s'indignent à la pen- trent l'utilité, que je suis venu vous apsée qu'on exécute des travaux d'utilité porter la plainte des sinistrés. contestable et non rentables. Dans les jours prochains, la commission' J'accepte qu'on entreprenne tels travaux de la reconstruction demandera l'augmensusceptibles d'assurer la modernisation de t a t i o n des crédits affectés à l'indemnisanotre équipement, en vue du relèvement tion des sinistrés. de la France, sous réserve qu'ils puissent Je ne rouvrirai pas, à ce sujet, la controcire financés par des apports de capitaux verse dont les impôts nouveaux ont été privés. Mais lorsqu'on parle de construc- l'occasion. Je suis persuadé que l'Assemtion de deux téléfériques, de pistes de blée aurait plus de facilité à équilibrer les neige aménagées à Chamonix grâce aux ressources et les dépenses de l'Etat si elle crédits d'équipement, j'estime que de tels se préoccupait davantage des prioritaires efforts devraient être financés par le re- dont je vous ai parlé. cours aux ressources locales. Ainsi les créEn réfléchissant à la misère de certains, dits consentis au titre du plan d'équipe- en effet, elle acquerrait vite la conviction ment pourraient-ils être affectés à la cons- que telles tâches qu'on lui ¡propose ne sont truction de maisons pour Tes petits qui vraiment pas essentielles dans l'à présent meurent trop nombreux. C'est là, plutôt, et que, par conséquent, des coupes sombesogne nationale. bres peuvent être faites au détriment de J'accepte volontiers tout ce qui est de v certaines activités dent l'urgence n'est nature ^à enrichir le pays, à le rajeunir, qu'incertaine. La tâche du Gouvernement, à permettre de faire travailler davantage loin d'en être compliquée, serait grandeses ouvriers, afin de lui rendre sa place «; ment simplifiée. lace à la concurrence internationale. Maisi ; XJn budget clo misère^ monsieur le m b nistre, doit constituer malgré tout une pensions ou des maigres subsides qui leur harmonie. Le budget qui nous est pré- sont alloués, les sinistrés la réparation senté ne réalise pas, hélas ! cette harmo- des dommages qu'ils ont subis, les agrinie. Il appartiendra au Parlement de réta- culteurs des garanties de prix, ou que les blir u n e concordance contre les efforts et contribuables de diverses catégories proles urgences, entre les priorités réelles et testent contre la montée régulière des impôts et l'accroissement périodique des celles qui ne sont qu'apparentes. . Lorsque le reclassement sera fait, je suis charges qui les accablent, nous ne poupersuadé que les sinistrés auront retrouvé vons rester insensibles à leurs doléances. Les Intérêts qu'ils défendent sont, sans leur place. Mme Lucie Guérin. Il ne servira à rien doute, les intérêts particuliers mais légide reclasser les prioritaires si l'argent times de leurs familles, de leurs collabom a n q u e . Oa% vous avez voté les crédits mi- r a t e u r s ou de leurs professions respectilitaires. Mettez donc vos actes en harmo- ves. S'il est faux de penser que la somme nie avec vos paroles ! (Applaudissements des intérêts particuliers constitue l'intérêt a l'extrême gauche. — Protestations sur général de la nation, nul ne peut nier plusieurs bancs à gauche, au centre et à qu'en donnant de légitimes satisfactions à certains d'entre eux on sert la prospédroite.) rité commune. M. Pierre Courant. Ce n'est pas îe moPour réaliser cette harmonieuse synment de reprendre une question à laquelle thèse des légitimes intérêts particuliers et il a été maintes fois répondu de manière de l'intérêt général, l'Etat, on le disait décisive. L'Assemblée n ' a pas de temps à hier soir, doit réformer ses méthodes et perdre. {Applaudissements sur plusieurs certaines parties de ses structures. bancs à gauche, au centre et à droite. — À ces réformes, il faudra bien sérieuseExclamations à l'extrême gauche.) m e n t penser un jour. Il me suflit, pour M. le président. La parole est à M. Mau- a u j o u r d ' h u i , d'avoir tâché de faire enrice Guérin. tendre, m ê m e très brièvement, à ceux qui M. Maurice Guérin. Mesdames, mes- nous adressent leurs revendications, que sieurs, j'aurais voulu poser au Gouverne- si nous avons mandat de les défendre m e n t plusieurs questions sur la loi de contre les abus ou les erreurs de la puisfinances, mais le débat se prolongeant plus sance publique, nous avons aussi j^y que je ne l'avais prévu, je préfère les ré- mission de défendre l'intérêt général server pour la discussion de certains arti- contre d'autres erreurs et d'autres abus cles et je me bornerai, pour l'instant, à dont les Français risquent de souffrir siline brève déclaration. non de périr tous ensemble. (ApplaudisDans votre discours de lundi matii , sements au centre et sur quelques bancs à monsieur le ministro des finances, vous droite.) nous avez demandé — je cite textuelleM. Yves Fagon. Tous les orateurs dem e n t le compte rendu analytique — de vraient suivre l'exemple de M. Guérin! « dresser une digue infranchissable contre Ainsi le débat serait vite épuisé. Je îlot montant des intérêts qui assaillent M. le président. La parole est à M. Leles finances publiques ». gendre. Je crois que vous aviez raison. J'en M. Jean Legendre, Mesdames, messieurs, trouve la preuve dans les innombrables mises en demeure que nous recevons ré- les orateurs de tous les< groupes qui se gulièrement avant le vote de certaines lois sont suc cédé à cette tribune n'ont pas èt principalement du budget. Des grou- marqué beaucoup d'enthousiasme à l'égard pements d'intérêts contradictoires nous du budget. Vous comprendrez aisément que soixantes o m m e n t d'obéir à leurs mots d'ordre, d'épouser leurs vues, sous peine de sept parlementaires appartenant à des n'avoir plus à compter sur le suffrage de groupes divers aient pris l'engagement public, dans u n manifeste, de ne pas voter leurs mandants. Si encore ces sommations concordaient d'impôts nouveaux. Il ne s'agit pas, pour ces représentants entre ¿lies, si elles convergeaient vers le m ê m e but, la conciliation des intérêts par- du peuple, de se refuser.,. M. Fernand Bouxom. A voter les déticuliers avec les intérêts généraux du penses ! pays sera relativement aisée. Malheureusement, c'est le contraire qui M. Jean Legendre. ...à ce qui est, en effet, se produit. un devoir. Il s'agit de m a r q u e r , d'une Les intérêts ¡particuliers nous demandent façon éclatante, leur réprobation à l'égard moins d'arbitrer leurs conflits que — cha- d'ûno politique financière qui, depuis cun — de prendre parti pour lui, même si quelques années, a trop demandé à l'impôt oe doit être contre les autres. et pas assez aux économies, ainsi que la Ce n'est plus la lutte des classes décrite comparaison de chiffres comparables nous par Karl Marx et Engels dans le manifeste permet aisément de le constater. communiste : bourgeois d'un côté, et proLe budget ordinaire des dépenses civiles létaires de l'autre ; c'est la lutte de tous était, en 1949, de 761 milliards de f r a n c s ; contre tous, la lutte entre les multiples il est, en 1950, de 995 milliards de francs, groupes professionnels, économiques, so- soit en augmentation de 234 milliards de ciaux, voire la lutte à l'intérieur d ' u n francs. même groupe, sans préjudice de celle meDans son discours, M. le ministre des née conjointement contre l'Etat. finances nous a certes indiqué que des Au Parlement et au Gouvernement, augmentations de dépenses provenaient de sommés de se plier aux volontés de tous la volonté manifestée par cette Assemblée en m ê m e temps et de sauver le franc, — afin de venir en aide, en particulier, aux d'équilibrer le budget de l'Etat et de don- économiquement faibles, aux infirmes, aux ner une nouvelle impulsion à l'économie rentiers — qu'il fallait aussi faire face à nationale, il ne reste plus q u ' à rechercher la troisième tranche du reclassement proJa quadrature du cercle. mise aux fonctionnaires et qu'il y avait Cependant, il faut être juste et recon- enfin l'augmentation de la dette publique naître que tous les intérêts particuliers et de la dette viagère. ne sont pas illégitimes, tant s'en faut ! Mais ces charges nouvelles, qui provienPar exemple, lorsque les salariés récla- nent de décisions prises à l'unanimité par m e n t le m i n i m u m ' vital et les fonction- l'Assemblée, ne représentent que 146 milnaires le reclassement, lorsque les anciens liards de francs. 11 reste, tout de même, combattants, les victimes de guerre, les une augmentation de 88 milliards de francs, petits retraités, les économiquement fai- qui constitue l'accroissement des dépenses bles demandent la revalorisation de leurs des ministères, Vous n'avez pas justifié cette augmentation-là, monsieur le ministre des finances. M. Maurice-Petsche, ministre des finances et des affaires économiques. Si! M. Jean Legendre. Vous avez bien dit, à cette t r i b u n e : Nous avons refusé plus de 600 milliards de crédits supplémentaires qui nous étaient demandés par les diverses administrations. Mais cet argument vous condamne. Comment ! Vous n'avez pas mis à la porto sur l'heure les directeurs de ministères qui, se moquant du Gouvernement, do l'Assemblée et de l'opinion publique tout entière, ont osé vous présenter des demandes de crédits notoirement exagérées 1 M. le ministre des finances et des affaires économiques. Ces demandes ont été présentées notamment au nom du conseil municipal de Paris. (Rires au centre.) . M. Jean Legendre. Je vous parlerai tout a 1 h e u r e de la politique de quelques conseils municipaux et vous aurez, monsieur le ministre, à y prendre de salutaires leçons, M. Charles Viatte. Ils ont été mis en place par le général, de Gaulle. M. Jean Legendre. Vous n'avez pas fait cet acte d'autorité que îe pays attendait. Si vous aviez renvoyé l'un de ces h a u t s fonctionnaires, l'exemple eut été salutaire et les autres eussent certainement compris. Or, mes chers collègues, des économies nous ont ici été promises. Je me souviens de l'amendement qu'avait présenté M. Pleven lorsqu'il siégeait dans cette enceinte sur un banc situé aux frontières do la majorité et de l'opposition, amendement par lequel il demandait qu'on supprimât au cours de l'année 1940, 150.000 fonctionnaires. L'amendement a été adopté. M. le ministre des finance« et des affaires économiques. 147.000 fonctionnaires ont été supprimés, monsieur Legendre. M. Jean Legendre. Vous avez supprimé, dites -vous, 147 000 fonctionnaires; m a i s combien en avez-vous supprimé uniquem eut sur le papier ? Autrement dit, combien avez-vous supprimé de postes qui n'étaient pas pourvus d'emplois ? 53.000. M. Henri Teitgen. C'est du budget qu'il est question. M. Fernand Bouxom. Vous devriez, a u contraire, féliciter le Gouvernement I M. Charles Viatte. Vous avez voté co matin la création de 43 fonctionnaires nouveaux, monsieur Legendre. 11 ne faudrait pas l'oublier cet après-midi. M. Jean Legendre. Je vais montrer à l'Assemblée comment on procède, en effet, à la suppression de fonctionnaires. Je me réfère au Journal officiel, lois et décrets, du 20 octobre dernier. Je lis à la page 9805: « Décret n° 49-1340 * du 30 septembre 1949 portant suppression d'emplois vacants. 5» Voici ce que dispose l'article 1 er de co décret. Ecoutez ! c'est intéressant: c« Sont supprimés, à compter du 1 er juillet 1949, dans les services du ministère de la reconstruction et de l'urbanisme, les emplois ci-après: administration centrale : cinq commis, deux auxiliaires de service; services extérieurs : cinquante commis, cent soixante auxiliaires de bureau, quarante auxiliaires de service. » Ce décret porte les signatures de M. Queuille, de M. Petsehe, de M. ClaudiusPetit et de M. Edgar Faure. Or, dans le mémo numéro du Journal officiel, exactement trois pages p us loin, vous pouvez lire que les emplois suivants ont été créés au m ê m e ministère. A l'administration centrale : trois contrôleurs d e s habitations à bon marché, huit emplois de rédacteurs, uu emploi d'infirmière, dix empiois d'auxiliaire de bureau, de^ix emplois d'auxiliaire do service ; dans les services extérieurs : cent dix emplois âe rédacteurs, soixante-six emplois de 'commis, deux cent trente emplois d'auxiliaires. Ainsi, dans le même numéro du Jour'nal officiel, à trois pages de distance, on supprime 257 emplois dans un cas et on en rétablit 430 dans l'autre. (Applaudissements sur divers bancs à droite et à gauche. — Interruptions au centre.) M. Fernand Bouxom. Et, malgré cela, 3147.000 emplois ont. été supprimés dans l'année ! M. Jean Legen#re. Voilà comment, d'an¡née en année, s'enfle le budget des dépenses et s'accroît le déficit I M. Henri Teitgen. Mais il s'agit de savoir Combien l'Etat paye de fonctionnaires. M. Jean Legendre. Je veux démontrer, fen prenant des exemples précis dans des ministères différents, qu'il est possible de réaliser des économies. Noblesse oblige, on me permettra "de ¡commencer par le haut, c'est-à-dire par le ¡Ministère lui-même. M. Bidault a organisé son équipe, un jpeu comme jadis, de Moscou, Napoléon organisait une illustre maison, où l'on d o n n e également la comédie et où l'on 'dispense beaucoup de talents: une troupe de sociétaires à part'entière — ce sont ies {ministres — et une^ troupe de pensionnaires qui suivent, si nous en croyons, ¡tout au moins, la radio,les cours de l'école ministérielle e n f a n t i n e : ce sont les secrétaires- et sous-secrétaires d'Etat. (Mouvements divers.) M. Bidault, qui disait dans sa déclaration 'd'investiture vouloir réaliser le m i n i m u m d'austérité dans un maximum de justice, a réalisé; en présentant son équipe* le min i m u m d'austérité ministérielle, dans un m a x i m u m de justice distributive. (Très %ienl très bien! sur certains bancs à droite 'jét à gauche.) Nous* prétendons que des ministères ent i e r s , notamment les services de l'inforImatiou qui sont une survivance du temps d u dirigisme, voire du temps de Vichy, {peuvent avec d'autres encore être complèt e m e n t supprimés. Mais dans chacun des ministères qui demeurent et doivent dem e u r e r il est possible de faire des économ i e s de gestion. Je prends un exemple. Pendant la crise {ministérielle, au mois d'octobre, les fonctionnaires du ministère de l'agriculture se demandaient à quoi ils pourraient bien ¡employer leurs loisirs. . C'est ainsi qu'ils arrivèrent à créer u n Concours de tracts pour encourager la cul- t u r e du blé. Jusqu'alors je pensais que les tracteurs ¡étaient plus utiles que les tracts, mais les .hauts fonctionnaires du ministère de l'agriculture, ont, sur ce point, des vues •¡personnelles et particulières. Or, qui dit concours, dit, bien entendu, [distribution cle prix. Ainsi, au m o m e n t où nous cherchons à (réaliser des économies, les fonctionnaires 'du ministère de l'agriculture ont découvert u n crédit de 200.000 francs qui restait inemployé. Avec ce crédit, ils comptent récompenser les meilleurs envois. Eh b i e n ! je veux apporter mon concoure âu leur. Le meilleur tract que vous pourriez faire pour encourager la culture du 'blé. serait ainsi libellé: « Que le Gouvern e m e n t tienne donc ses promesses, les ¡agriculteurs tiendront les leurs ». Puisque nous sommes dans le domaine l û l'agriculturei k citerai fluelques-uns de* abus • et des gaspillages relevant de des années, on avait lutté contre les abus l'offtce national interprofessionnel des cé- et contre les gaspillages, on ne demanderéales. Voici iwi exemple : j rait pas 200 milliards d'impôts nouveaux Le 1 er et le 15 juin dernier, alors que • aux contribuables français. nous allions atteindre la soudure, les serM, Fernand Bouxom. Cela n'a rien à vices de r o . N. I. C. de l'Aisne recevaient ! des services de Paris l'ordre d'expédier ! voir avec le budget. 15.000 quintaux de blé dans le Nord et 1 M. Charles Viatte. L'exemple que vous 15.000 quintaux de blé à Dunkerque, pour j avez pris ne concerne pas le budget de l'Etat. C'est de la malhonnêteté, monsieur être exportés. Lorsque ces deux expéditions furent -ef- Legendre, et c'est d'autant plus malhonfectuées, on s'aperçut qu'il n ' y avait plus, ] nête de voire part que le régime de la ni «blé, ni farine dans le département? de . sécurité sociale .a été mis en place pai l'Aisne. D'urgence on dut importer de la j une ordonnance du général de Gaulle. farine américaine et je ne sais combien i M. Ja©f$iies Fonlufrt-Esperaber. C'est de de milliers de quintaux de seigle polonais. la propagande électorale î Car, au moment même où nous exporf l . Jean Legendre. M. Viatte me dit qu'il tions du blé français à 2.300 francs le ne s'agit pas du ibuiget de l'Etat. Je le quintal, nous importions du seigle polo- reconnais. nais à 2.800 francs, politique logique aux Mais s'agissant d'une malade qui ¡bénéyeux de ces mestsieurs de l'O. N. I. C., ficie de l'assistance médicale gratuite, ce peut-être, mais incohérente aux yeux des sont les contribuables qui payent le ticket Français. modérateur. Lorsqu'on s'aperçut que le blé et la Vos interruptions me prouvent que j'ai farine allaient manquer dans le départe- probablement touché juste ment de l'Aisne, on fit également revenir Je veux citer un autre exemple. dans ce département la farine du départeIf existe un vaste nlan de réorganisation ment du Nord, les 15.000 quintaux de blé hospitalière de la France, pour lequel on qui devaient être embarqués dans le port nous demandera de voter des crédits d ' u n de Dunkerque. Au moment où ils reve- montant de 35 milliards de francs. Il s'agit naient, la récolte française étant terminée, d'installer, dans chaque département, u n les silos étaient pleins et l'on n e savait centre hospitalier. Dans le département de plus où les mettre. Voilà une incohérence l'Oise, sont construits deux grands hôpiqui coûte cher, car ces expéditions et ces taux, qui répondent aux services que l'on réexpéditions sont payées par le consom- attend des centres hospitaliers. Ce sont mateur de pain, puisque, sur chaque quin- ceux de Beauvais et de Compiègne. tal de farine, est effectué u n prélèvement Or, la commission des fonctionnaires compensateur pour couvrir les frais de chargée de procéder à l'étude du plan transport. veut faire édifier, dans une troisième Je vais citer d'autres exemples, pris ville du département, un hôpital dont la dans d'autres ministères. construction coûterait 250 millions, alors En voici u n qui met en cause la sécurité qu'avec une somme de 10 millions on sociale et dont j'ai eu personnellement à pourrait réaliser ailleurs le centre hospiconnaître. talier départemental. Est-ce là une poliUne femme subit une opération chirur- tique saine 1 gicale à l'hôpital de Compiègne. Son état Vous eiterai-je un exemple qui intenécessite, après l'opération, un traitement de radiothérapie profonde. Aucun traite- resse cette fois la Société nationale des ment de ce genre n'est pratiqué à l'hô- chemins de fer français ? Les colis destiCompiègne, venant de Paris, font pital. On s'adresse, en ville, à u n radio- nés logue. Celui-ci demande 17.000 francs d'ho- un peu comme les figurants du théâtre du noraires. La sécurité sociale .refuse de Châtelet, qui passent et repassent sur la payer les 80 p. 100 des 17.000 francs. On scène. Les colis passent sans s'arrêter à lui demande pourquoi. Elle déclare qu'elle la gare de Compiègne, vont à Saint-Quenne pourrait payer que si la malade avait tin et, de là, reviennent à Compiègne. été opérée et traitée dans un établissement Ils font ainsi 120 kilomètres supplémenpossédant u n service de radiothérapie pro- taires et inutiles. Ne pourrait-on .réaliser, à ce point de fonde. Il n'existe de tels établissements qu'à vue, des allégements et des économies t Paris. La malade aurait d û être hospita- Car je crois savoir que la gestion de la lisée pendant 80 jours. Chaque jour d'hos- : Société nationale des chemins de fer franpitalisation dans un service de chirurgie çais accuse un déficit assez considérable. Vous citerai-je d'autres exemples ? coûte, à Paris, 2.500 francs. Ainsi la sécuDans ma ville, qui est sinistrée, le mirité sociale s'interdit de payer les 80 p.100 de 17.000 francs, mais s'oblige à paver les nistère de la reconstruction et de l'urbanisme me demanda d'envisager la cons80 p. 100 de 200.000 francs! Voilà où passe l'argent des cotisations! truction d'un centre administratif qui coûJe pose celte question : Quel est le plai- tera €0 à 80 millions, et c'est l'argent des contribuables qui est en cause. santin qui a « pondu » ce texte et oui Or, dans la m ê m e ville, tandis que les gaspille ainsi l'argent des salariés et des administrations de l'Etat sont logées dans contribuables ? des maisons construites en dur, alors que M. Charles Viatte- Ce n'est pas l'argent les sinistrés sont logés dans des baraques, des'contriibuable-s! Qu'est-ce que cette re- il existe dans une aile du château de m a r q u e a à voir avec le budget ? Compiègne 64 bureaux parfaitement insM. Fernand Bouxem. M. Legendre ne tallés et absolument vides ! Si l'Etat veut réaliser des économies, ii le sait même pas. M. Charles Viatte- Vous parlez de ques- faut qu'il loge ses fonctionnaires et ses services dans ses bâtiments. tions que vous . n'avez jamais étudiées, Je pourrais citer de multiples exemples monsieur Legendre! de gaspillage. M. Fernand Bouxom. C'est de la démaM. Jean Masson. Voulez-vous me pergogie ! mettre de vous interrompre ? M. Jean Legendre. Je prends l'Assem- | M. Jean Legendre. Volontiers. blée à témoin... j! M. Jean Masson. Dans m o n département, M. Henri Teitgen. Oh! oui. Elle l'est, jI dans deux ou trois semaines, commencei M. Jean Legendre, ...pour répondre à ront, financés par l'Etat, les travaux de I P i n t e r r u p t i o n de mes collègues du mou- construction d'une cité administrative dont yement républicain populaire. Si, depuis le coût esl de. 200 millions cle francs. m Pau* H l i H n - D e s g r F a i t e s - y apposition ! M; Maesoii. J'ai déployé tous mes efforts dans ce sens auprès du. conseil général. Mais j'ai été battu. If. Je*n Legendre. Ceux qui, emportés par la passion, m'ont interrompu tout à l'heure, ont eu tort de le faire. J'ai, en effet, la conviction — .je le prouverai en formulant, dans quelques instants,. des propositions c o n c r è t e s q u ' a v e c la collaboration de tous les parlementaires, voire de l'opinion publique française, on peut déceler partout les gaspillages et les reprimer. J e pourrais' citer d'autres exemples, mais je ne veux pas abuser.... ML Henri Tèitgen. Nous sommes'd'accord. Nous connaissons tous de ces exemples. M. Jfcan Legendre. C'est parce que j'ai la conviction que l'on peut triompher du gaspillage, qu'avec un peu trop de passion — ce dont je m'excuse — j'ai insisté sur ces points. Mais je ne visais personne. Je suis resté dans le. domaine des idées et des faits. J'ai la conviction que c'est seulement par des, économies que nous pourrons -rétablir la situation financière de. notre pays. J'ai cette conviction parce que j'en ai fa:.t l'expérience. Avant de conclure, toutefois, pour u'oublier personne, vous me permettrez bien de vous citer un dernier exemple de gaspillage1. J'ai ¡parlé des administration* viles. Les militaires-font aussi bien; quelquefois ils font1 mieux. C'est ainsi qu'à l'heure actuelle, on appelle à Paris, pour une période obligatoire de trente-six heures, les officiers de réserve de l'armée de terre" et' de l'armée de l'air. Ils viennent à Paris de leur lointaine province... M. André Monte!L C'est par région qu'on les convoque. M» Jean Legendre. ... on leur fait remplir un questionnaire, un officier les interroge, ils sont libres au- bout de .quelques heures et on* leur dit de passer le lendemain à la caisse. L'exemple que je vais citer vous servira de base d'appréciation : pour la v$le de Compiègne, qui est à 80 kilomètres de Paris — c'est la grande banlieue — et pour un sous-lieutenant, c'est-à-dire le grade lé moins élevé,, l'opération coûte 2.200 francs. M. Fernand Bouxom. C'est parfaitement exact. M. Jean Legendre. Je vous laisse'¿^penser ce que cela peut coûter pour un colonel. qui vient de Bordeaux, de Quimper ou de Brest, et il y en a! Voilà comment on gaspille l'argent des contribuables ! (Applaudissements à droite et sur quelques bancs au centre.) On m'a dit que ces officiers étaient convoqués par région de recrutement. J'en suis bien d'accord, mais, comme certains n'habitent plus leur région de recrutement, on les fait venir de l'autre bout de la France à Paris ou à leur ancienne région de recrutement. Ne pourrait-on pas, dans cette armée qui compte bientôt plus d'officiers que de soldats, désigner des militaires qui, dans nos sous-préfectures, feraient remplir lesdits questionnaires aux officiers de réserve de la région et leur feraient passer des tests ? Ce serait logique. Et je compte sur M. Pleven, qui, lorsqu'il était, sur nos bancs, réclamait, avec la plus grande énergie, des économies, nour les réaliser là où l'on peut en faire. (Applaudissements à droite et au centre.) Au centre. Et au conseil municipal de J'entends dire, dans un colloque, que je Paris» suis honnête. Je remercie le collègue pour cette opiif, ternt Legendre. Mes chers collègues, nion; mais s'il l'exprime, c'est probable- si je cite ces exemples, c'est pour que» la ment- qu'elle n'était pas partagée par ses politique dont ils s'inspirent gagne cette voisins. Je le regrette. Ils doivent en être enceinte et la rue de Rivoli. maintenant convaincus. (Mouvements di A gauche. Et la ville de Paris ? vers.) M. le président. Monsieur Legendre, M» Fêmand Bouxom. Le vrai se mêle veuillez conclure. au faux, comme toujours. M. Jean Legendre. J'ai été inttrrompu, M. Jean Legendre.. Je me porte garant monsieur le président, et je tiens* à aller de l'exactitude absolue de tous les faits jusqu'au bout de mon exposé. que je viens de citer et j'attends un déCes exemples démontrent aussi que les , menti de la part des autorités compé- administrateurs municipaux qui ont eu à tentes. Je pourrai l'attendre longtemps ! cœur de surveiller les services et de réaMardi malin, dans le journal Le Figaro, liser des économies, tant de personnel que je lisais ceci en première page: de gestion, ont réussi le tour d^ force « Un exemple à suivre. d'établir des budgets en équilibre et « Pas d'impôts nouveaux dans le dépar- i môme quelquefois en superéquilibre sans tement de l'Isère. La nouvelle est à peine surcharger les contribuables, croyable et paraîtrait fantaisiste si le f Tandis que de 1958 à 11)50, le budget de conseil générai du. département n'en avait I l'Etat augmentait de 10D p. 100, les dépenainsi décidé après une longue session de d e s de la vil le de Compiègne n'augmentravail. i talent que de -40 p. KK)/ (Mouvements di« Et la ville de Vienne bouclera aussi vers.) , son budget de plus de 150 millions de I C'est un exemple. J'ai cilé aussi celui francs sans augmentation d'impôts d'au- I de la. ville administrée par M. IIusscl. cune sorte. C'est presque de la magie: • A Vextrême gauche. La campagne élec« M. Hussel, qui en est le maire, mais torale n'est pas ouverte. qui est aussi député et questeur de l'AsM. Pauf BmMet. Permettez-moi de pré«« semblée nationale, ne pourrait-il confier senter une observation. , *on secret à ses collègues du Parlement ? » Jean Legendre. Je vous en prie. li. Lucien Gof&n. Monsieur Legendre, si M. Pafcl Boulet. Si, dans certaines villes l'on voulait faire de M. Russel un ministre des finances, vous voteriez contre lui. comme celle que j'ai l'honneur d'adminis(Rires sur de nombreux bancs.) Î trer (Sourires), le. volume du budget a pu 1 f#. Jean Legendre. Cela dépendrait uni- diminuer et non pas seulement les centiquement de son- programme et de sa poli- mes additionnels — car tout dépend de la j valeur du centime — il faut bien convenir tique. ! que les maires n'ont pas à. supporier Ja M. Robert BJçhet. Et des ordres qui vous charge écrasante d'un budget de ia guerre* seraient donnés î j (Applaudissements, à F extrême gauche.) M. Jean LegenOre. Je ne reçois d'ordres j. W. ^Marcel Paititfeaeuf. A qui la faute si que de ma conscience. Je l'ai démontré, ces charges sont écrasantes f moi qui suis gaulliste, en votant contre le ! M. Jean- Legendre. Mes chers collègues,-, gouvernement du général de Gaulle lors- voir applaudir un orateur du centre par ifuîë les mesures qu'il préconisait ne cor- nos collègues d'extrême gauche est un respondaient pas à mon sentiment. / spectacle nouveau qui me réjouit particufi. Fernand Bouxom. C'est qu'alors vous lièrement. n'étiez pas gaulliste. M; Pau* Boulet. Je n'ai jamais regardé M* Jean Legendre. Je ne reçois de mot de quel côté on m'applaudissait. d'ordre de personne. M* Jean Legendre. C'est pourtant très Je ne connais pas le secret de notre utile quelquefois. excellent collègue et questeur M. Hussel. Cela montre, mes chers collègues, que Mais puisque nous sommes sur ce sujet, les administrateurs locaux peuvent donner je puis lui livrer le mien. des leçons à M. le ministre des finances. (M. Hussel gagne son banc. Il est salué À tout le moins, pourrait-il s'inspirer de par les applaudissements et les rires des leurs méthodes. députes siégeant à gauche, au centre et à M; Edgar Faure, secrétaire d'Etat aux droite.) f finances. Voulez-vous me permettre de ff. Jean Legendre* Il n'est pas moins'ef- vous interrompre ? ficace, mon cher collègue, que le vôtre, M. Jean Legendre. Je vous en prie, car, non seulement les impôts ne seront monsieur le ministre. pas augmentés dans la ville de Compiègne M. le secrétaire d'Etat aux finances. Je pour 1950, mais ils seront diminués. (Exclamations et rires sur de nombreux désire vous interrompre parce que vous " m'avez regardé en prononçant vos derbancs.) nières paroles. [Sourires.) M. PaiH Boulet. Il en sera de môme à M. Jean Legendre. C'est parce que vous Montpellier. êtes au banc du Gouvernement. Mi Robert Bïehet. Legendre aux finanM. le secrétaire cfEtat aux finances. Je ces! suis heureux à la fois de m'y trouver et M. Fernand Bouxom. Il n'y a que Paris de recueillir votre regard. (Nouveaux sourires.) qui ne soit pas dans ce cas-là. Sachez donc que, dans mon propre • déM. Félix Kir. Il y a des gens qui croient avoir inventé les mathématiques. (Rires.) partement. je suis considéré comme inAu conseil général de la Côte-d'Or, nous suffisamment « fiscal ». J'ai été mis en avons diminue les charges du budget de minorité par la majorité du conseil gé100 millions de francs. Au conseil muni- néral, qui a estimé devoir voter plus de cipal de Dijon, nous avons voté égale- 1 centimes que je n'en proposais moi-même. Cela vous démontre que tout est relatif. ment, lundi dernier, la réduction des cen,11 y a, par exemple, des départements times additionnels. C'est une formule, vous le voyez bien, dans lesquels l'entretien des routes coûte qui se généralise! (Rires et applaudisse- plus cher que dans d'autres. ments à droite, au centre et à gauche.) Il y a partout des. difficultés. M. Roger Roucaute. Sauf dans les mi11 y en a aussi pour établir le budget lieux gouvernementaux. de l'Etat; et bien que ces dernières soient de même .ordre, elles se situent sur une échelle bien supérieure. M. Jean Legendre. Je ne méconnais pas les difficultés qui sont propres au budget de l'État. D'abord, le ministre n'est pas en contact permanent avec ses services et ne peut pas l'être. A peine cst-ii arrivé et a-t-il pris contact avec chacun de ses chefs de service qu'il est aussitôt parti et remplacé, par un autre. M. Henri Teitgen. Mais vous votez en permanence contre le Gouvernement. M. Jean Legendre. Je vous ferai remarquer, mon cher collègue, que nous n'avons jamais renversé de gouvernement. Ils sont tous tombés d'eux-mêmes, par la faute de leur propre majorité et la trahison de leurs amis. (Applaudissements à droite.) M. Jacques Fonlupt-Esperaber. Vous avez renversé Robert Schuman. M. Jean Legendre, Monsieur le secrétaire d'Etat aux linances, vos difficultés ne m'ont pas échappé et je veux, pour vous aider à les résoudre, vous faire deux suggestions. (Mouvements divers.) Si vous confiez la réforme administrative et la réforme des méthodes de l'administration aux fonctionnaires eux-mêmes, vous n'aboutirez jamais. Ils ont avant tout l'esprit conservateur (Rires), conservateurde ce qu'ils considèrent comme, étant leur chose propre. Il faut, par conséquent, faire exécuter la réforme par d'autres qui sont qualifiés. Je propose que chaque ministre adjoigne à son cabinet un ingénieur technicien en organisation. (Exclamations au centre.) Mais oui î M. André Monteil. Très bien! M. Pierre Mouchet. Vous créez donc des emplois nouveaux. M. Jean Legendre. Mais voyons! pourquoi l'Etat ne ferait-il ipas ce que font cle grandes entreprises, ce qui leur permet de diminuer quelquefois leurs prix de revient de 20. de 30 p 100. leurs frais généraux de 40 à 50 p. 100, alors que ledit Etat est de plus en plus industriel et commerçant, mauvais industriel et mauvais commerçant ? Les mêmes méthodes ne peuvent pas ne pas produire les mêmes effets, {ApplaudisMoments à droite.) Telle est ma première proposition, Je sais, monsieur le ministre, que vous aurez beaucoup de ipcinc à la faire admettre pair vos bureaux, mais je vous demande de donner au pays l'exemple rare et peut-être unique d'un ministre qui sait imposer sa volonté et ses décisions à propres services. M. Paul Hutin-Desgrèes. Assurez d'abord la stabilité gouvernementale. M. Jean Legendre, Mais la stabilité gouvernementale n'est menacée que par la majorité elle-même ! (Interruptions au centre.) Quels sont les orateurs du mouvement républicain populaire, du parti socialiste ou du «parti radical, qui ont dit du bien de ce budget ? (Rires à droite.) Parmi tous ceux que j'ai enteiidus, il n'en est pas un seul qui n'ait critiqué, d'une- façon plus violente et moins consfructive que je viens de le faire, les propositions du .Gouvernement, (Exclamations et rires au centre.) Mais parfaitement! Je fais donc ma deuxième proposition: On a supprimé la commission du ravitaillement. Elle est morte de sa belle mort« Nous regrettons, d'ailleurs, que son aimable présidente ne soit plus au poste qu'elle occupait avec tant de charme et de dis= tinction. (Applaudissements à gauche2 au pentre cl à droite.) Au mois de janvier prochain, nous allons nommer de nouvelles commissions. Je demande la création d'une commission parlementaire permanente des économies. (Très bien! li^ès bien! à droite ci sur de nombreux bancs au centre.) Je demande qu'elle ait un pouvoir d'enquête dans toutes les administrations et dans tous les services de l'Etat. (Applaudissements à droite.) M. Jean Cayeux. Parfait ! Ce sont les propositions mêmes du M. R. P. ! M. Jean Legendre. J'ai donné quelques exemples de gaspillage. Je suis sûr qu'il n'est pas un seul cle nos collègues qui ne puisse en citer autant, sinon plus. Je suis sûr aussi que l'on pourrait créer dans le pays un climat nouveau en faisant appel k la collaboration de tous les contribuables, de toutes les victimes de la dictature des (bureaux, qui en ont assez de vivre sous le joug pesant et coûteux d'une administration que le monde ne nous envie plus. (Applaudissements à droite.) M. le président. La parole est à M. Dreyfus-Schmidt. (Applaudissements à Ve^treme gauche^) M. Pierre Dreyfus-Schmidt. Mes cheis collègues, jadis, à l'école de droit, on nous'apprenait que les qualités d'un budget étaient la clarté, la sincérité et l'équilibre. On n'ajoutait pas — mais cela semble aller de soi — qu'il fallait également que ce budget fût discuté. Je ne crois pas que le budget que l'on nous propose soit très clair. Sans doute, il comporte des chiffres extrêmement simples, du moins nous l'expliquc-t-on abondamment, mais cette clarté est apparente seulement, car nous ne savons pas ce qu'il y a sous ces chiffresSincère, le budget ne l'est certainement pas et je vais vous en donner rapidement des exemples. Tout d'abord, le budget comporte une augmentation de recettes de 100 milliards de francs, en raison de la conjoncture économique, ce qui semble supposer que îa période est favorable du point de vue économique. En même temps, il comporte 15 milliards de dépenses pour le chômage, cc qui suppose une situation contraire. Deuxième exemple : dans les charges militaires, on n'a pas pu comprendre les charges nouvelles du pacte de l'Atlantique. On nous parie actuellement de quatorze divisions à mettre sur pied. Il est évident que, dans la logique de la politique qu'entend suivre le Gouvernement, ces charges ne sont pas comprises dans lè budget qui nous est présenté. Enfin, il nous est impossible de savoir si ce budget est. équilibré, puisque, précisément, nous considérons qu'il n'est pas sincère. Mais surtout —- je ne puis pas dire que ce budget n'est pas discuté, car les discours, n'est-il pas vrai ? ont été suffisamment nombreux — je prétends qu'il est mal discuté et que la méthode proposée cette année par le Gouvernement à l'Assemblée ne permet pas clc l'examiner réellement. Je considère que cette méthode est à l'origine du malaise politique actuel. En d'autres termes, je voudrais démontrer que le Gouvernement est victime de sa propre méthode budgétaire, ou plutôt de celle qui lui a été imposée par ses bureaux. Que devrait être la discussion Luc!cataire ? < Je lis: I « Selon de très anciennes habitudes, la préparation du budget général était crdre- prise, avant la guerre, quelque huit a. neuf mois avant le début d'exercice. « Dans le courant du mois cle mai au plus tard, le ministre des finances invitait ses collègues a lui faire parvenir leurs prévisions de dépenses, sous un délai très bref et rarement supérieur à un mois. Les administrations v discutaient des besoins puis les justifiaient dans les fascicules pendant la période des vacances. « Dès la rentrée, le Parlement disposait presque toujours de la plus grande partie des documents budgétaires. « Cette procédure permettait au Gouvernement de recenser, de justifier avec soin les dépenses qu'il estimait devoir couvrir. Elle offrait aux Chambres la possibilité d'exercer le plus étroit coptrôle sur l'ensemble et sur le détail des finances publiques ». Ce n'est pas moi qui m'exprime ainsL Les lignes que je viens de lire sont signées de MM. Henri Queuille et Maurice-. Petsche et figuraient l'année dernière en tète d'un projet de loi destiné à simplifier la procédure de vote du budget général de l'exercice 1949. Ces termes avaient tellement plu à notre rapporteur général, M. Barangé, qu'il les avait reproduits textuellement dans son rapport. Ainsi, nous savons, par des déclarations que personne ne contestera, ce que devrait être un budget normalement discuté. Je voudrais, très rapidement, vous rap* peler ce qu'a été, en fait, depuis la libération, la discussion budgétaire. En 1945, entre le moment où l'Assen> blée consultative provisoire a terminé ses travaux et celui où l'Assemblée nationale constituante a été réunie, on a créé pour 45 milliards de dépenses nouvelles. Voici, encore une citation — je vous cri ferai quelques-unes, elles seront brèves — qui est également cle M. Barangé: f Les pouvoirs cle l'Assemblée consultative provisoire vinrent à expiration lo 21 octobre 1945. D'autre part, la nouvelle assemblée, qui devait se réunir le 6 novembre, ne put pratiquement commencer à fonctionner avant le 20."Cette intersession permit au Gouvernement d'aggravée sensiblement le déficit du budget clc 1945 sans en référer au Parlement ». Et plus loin, commentant le même fait, M. Barangé disait: (( 'Il a semblé inadmissible que l'avantveille du jour où l'Assemblée constituante allait commencer ses travaux, le Gouvernement pût spontanément promulguer sans contrôle un texte qui venait accroîtra les dépenses du budget général cle l'exercice 1915 de 43 milliards environ. La hâto avec laquelle ce dernier texte a été pris a donné h penser que, clans une certaine mesure, le contrôle parlementaire n'avaU pas été jugé souhaitable. « On no peut que protester contre de telles méthodes, qui, en raison des circonstances, étaient difficilement admissibles. En 1950, vous vous en souvenez, ce hil le vote du budget ministère par ministère, et la plupart d'entre vous ont encore pré sent à la mémoire le magnifique discours que prononça alors le président Herriot | poui indiquer que la discussion du (budget chapitre par chapitre avait été une c o o quête des régimes Libéraux. , A ce moment, d'ailleurs, si l'AssembléeI adopta cette procédure, elle ne le fit pas sans réserves, Voici comment s'exprimait alors le rapporteur du budget, qui était M, Christian Pineau: I « Il est ¡bien entendu que cette proceI dure n'est acceptée par nous qu'en raison ilei circonstances particulières de cctiQ année, et nous ne pourrions pas admettre ; qu'elle pût constituer pour Tannée pro- 1 chaîne un précédent dont le Gouvernement pourrait faire état. Il est incontestable que cette anhéâ nous avons un retard1 considérable... » Et, pour conclure: <( Je rappellerai qu'une tradition formelle, respectée dans toutes les -assena-blées françaises, veut que le vote du budget soit le fait de l'Assemblée ellemême. Ce n'est pas parce que cette année nous adoptons- une procédure spéciale que ce principe doit être abandonné ». Or, l'année, suivante, en 1947, on usa d'un nouvel expédient : vote du budget pour trois mois et de douzièmes provisoires, avec promesse du Gouvernement que, pour l'exercice suivant, les députés seraient en possession des , cahiers budgétaires en temps utile.. Pour 1948, le budget fut reconduit, avec de nouvelles déclarations dans le même sens. L'année dernière, pour le budget de 1919, ce fut la loi des maxima et, en vertu d'une procédure spéciale, à nouveau le. vote du budget ministère par ministère, mais là encore avec des réserves. Rappelez-vous — cela est important au moment où nous discutons le budget de 1950. — que M. Châties Barangé, rapporteur général, s'exprimait en ces termes: « Le budget qui vous est soumis, une fois de plue, tend à instituer une procédure exceptionnelle du vote du budget général. La procédure légale en vigueur est celle qui résulte de l'article 30 de la loi du 3lQ septembre 1871. C'est à cette procédure qu'il s'agit d'apporter, à titre exceptionnel, une nouvelle dérogation ». Et le président du conseil, M. Henri Queuille, au cours du débat — ce sont des promesses .faites l'an passé qui, n'estil pas vrai ? ont, au moment où nous discutons de la procédure, une singulière importance — s'exprimait en ces termes: « Je suis, hélas! un vieux parlementaire, et je souhaite que l'on en revienne dans cette Assemblée à ce qui était la pratique des assemblées de la IIIe République, en sorte que chacun puisse ici donner le meilleur de son temps à l'examen d'un budget préparé à date utile, •car le devoir du Parlement est de se livrer à cet examen chaque fois qu'il est possible... ». Plus loin: « Pour sortir de cette situation exceptionnelle, il faudra que dès le début de l'année prochaine les services aient une base de préparation du budget de 1950, afin que le Parlement soit saisi du projet dès la fin de la première ¡partie de la session ». Ainsi, on noue a fait, l'année passée, des promesses, et on nous a indiqué que la procédure employée ne l'était qu'à titre exceptionnel. En bref, chaque année, la nouvelle procédure •exceptionnelle doit permettre que l'année suivante on présente les cahiers budgétaires en temps utile. Si les promesses avaient été tenues cette année, c'est avant toute crise ministérielle que les cahiers budgétaires auraient dû être présentés au Parlement. Or, quelle est la caractéristique du budget présenté ? Au lieu des deux documents normaux: la loi de finances, avec ses développements qui feont les cahiers budgétaires, et la loi sur les voies et moyens, vous avez huit documents en sus des cahiers budgétaires, savoir: Une loi dite de synthèse — le mot « synthèse » revient souvent — qui porte le numéro 8336. et sur laquelle s'est déroulée toute la discussion devant la commission des finances; Pour la gestion, des services de l'Etat, trois projets, dont l'un, celui relatif aux services 'militaires, n'est pas encore déposé ; . Pour les dommages de guerre et les investissements, deux, projets-; Pour les recettes, développements et voies et moyens, deux projets; Pour les comptes spéciaux du Trésor, un projet. Cela fait huit projets. Je prétends que l'on ne simplifie pas la procédure en déposant hait projets, là ou, autrefois, il y en avait deux'. De même, je dis que ce budget de synthèse a l'inconvénient d'entraîner, a la commission des finances, une discussion de synthèse. On a discuté sur des masses dont" oh ne savait pas exactement ce qu'elles étaient. M. !e ministre des finances et des affaire® économiques- Oh! KL Pierre Dreyfus*S®frmidt. Nous y reviendrons, monsieur le ministre des finances. J'ai tenu à assister à certaines séances de la commission des finances qui ont été, à ce point de vue, particulièrement instructives. M. Jean-Raymond Guyon, président de la commission. Et la commission s'en flatte. M. Pierre Dreyfus-Schmidt. Enfin, l'inconvénient majeur de cette procédure est qu'on vous demande de voter le projet avant le 31 décembre et de vous prononcer — c'est là le principal objectif du Gouvernement, on ne s'en cache pas — sur les recettes avant d'avoir voté les dépenses. On comprend, dans ces conditions, que, lorsqu'on vous propose le vote de 200 milliards de francs d'impôts nouveaux, il y ait quelque inquiétude, et parmi les membres de la commission des finances, et chez de nombreux collègues. Les traits dont je viens de parler sont communs au budget de cette année et à celui de l'armée dernière. Mais, il y a queb que chose de plus grave dans la présentation budgétaire de cette année, c'est que, pour la première fois, on hypothèque l'avenir. En effet, on ¡renonce à la discussion mi' nistère par ministère. On nous dit que la discussion des cahiers budgétaires chapitre par chapitre s'échelonnera au cours de l'année 1950. Nous savons donc déjà que, pendant six mois de l'année 1950' sans doute, nous allons discuter les cahiers budgétaires àe 1950. Nous savons déjà que le budget de 1951 ne sera pas prêt à temps. M. le secrétaire d'Etat aux finances. Si. fit. Plerr© Breyfus-S©hmîdt. Vous me permettrez, monsieur le ministre, de faire quelques réserves. Vous répétez ce qu'ont dit vos prédécesseurs en pareille circonstance et aucun, jusqu'à présent, n'a tenu sa promesse. Vous êtes certainement une exception. ; Je vous souhaite de l'être et je me permets de vous donner rendez-vous à l'année prochaine. M. le secrétaire d'Etat aux finances. Cela dépendra de la confiance que vous noue accorderez. M. Pierre Dreyfus-Sehmfctt. Ce qu'il y a de grave, c'est qu'on veut faire de la loi des maxima un mode permanent de discussion budgétaire et ce qu'il y a de nouveau dans les documents présentés cette année, aussi bien dans le projet de loi cle finances que dans le rapport," c'est Y espèce d'hymne d'euphorie qu'on y trouve quant à l'appréciation des- méthodes budgétaires de ce lie aimée* Voici quelques passages de l'exposé des mo t ifs: « L'ensemible de ces documents est ap-" pelé à former la charte budgétaire l'exercice 1950. « L'innovation, de forme ainsi introduite ne saurait, en aucune manière", porter atteinte à l'unité de la discussion budgétaire. C'est dans un but de clarté et de commodité qu'a été . adoptée une formule permettant d'échelonner les débats,, sans, imposer au Parlement un ordre cle déîihé« ration trop strict. « Tel est b souci de présentation d'ensemble auquel répond le projet de loi que nous avons l'honneur de déposer sur le bureau de l'Assemblée. « A cet égard, le Gouvernement considère comme un signe révélateur du progrès accompli dans la remise en o»rdre des finances publiques, que se trouve restaurée, conformément au vœu émis par les deux Assemblées, la discussion budgétaire traditionnelle sur des bases claires et dans des délais raisonnables ». Plus loin : « Les progrès acquis en ce domaine sont encore trop récents pour que le projet du. budget de 1950 présente, sous ce rapport, une perfection absolue dans tous ses détails. Il n'en est pas moins vrai que des améliorations importantes ont été d'ores et déjà apportées à la contexture du budget et au classement des dépenses ». Enfin, au sujet de l'intégration des comptes spéciaux du Trésor: « A vrai dire, l'intégration ainsi réalisée ne constitue pas seulement, dans le sens de la clarté, un progrès de forme et de présentation. * Elle confirme l'aboutissement d'une véritable réforme administrative. Elle a exigé, depuis plusieurs années-, de ia part tiu département des finances, un effort continu dont il est nécessaire de mentionner les étapes pour en dégager toute, la portée. » Vous le voyez, l'administration des finances n'est pas mécontente de ce travail, et M. le rapporteur du budget — en vérité, je ne sais pas si c'est le rapporteur permanent ou le rapporteur de ce budget, puisqu'on a eu soin de faire figurer les deux noms sur le document qui nous a été remis — entonne le même hymne à la nouvelle procédure proposée : « Ce texte, appelé communément loi des maxima en 1949, prend dans le budget de 1950 le titre traditionnel de loi de finanees, qui lui confère ainsi une pérennité justifiée par son importance et par la permanence des besoins auxquels il répond. » Ainsi, mesdames, messieurs, on n'est pas mécontent du côté de la commission des finances, semble-t-il, ni du côté du Gouvernement, de la procédure proposée. On peut se demander si cette satisfaction de soi est justifiée. Personnellement, je ne le pense pas. D'abord, cette procédure est contraire 4 une règle classique, règle pratiqua et nécessaire : celle de la primauté du vote des dépenses, qui seule permet économies et contrôle. En second lieu, elle a, pour l'ensemble du travail parlementaire, des- inconvénients que je vous signalais tout à l'heure : notre ordre du jour sera encombré toute l'année par les discussions budgétaires; cette procMnro rendra ensuite un peu vaine la disci^ion de.s cahiers budgétaires — quand nous les discuterons le problème sera déjà résolu et la dépense votée — et surtout difficile la discussion de loi des maxima. car on ne sait pas SUT* quoi l'on discuto. ! Je faisais aïlusion tout, à Yhmm à ce qui s'est passé à la commission • des finances. J'y suis allé,un jour et — vous m'en e x c u s e z f a ! -ra assister à un dialogue de sourds. M. Je ministre des finances se plaignait qu'oïl ait opéré des réductions massives sur les propositions qu'il v v a i t faites. Il disait: « Vous avez fait porter vos réductions sur tel ou tel chapitre. « Et l'un des commissaires de lui répondre : « Mais nôn ! Vous nous avez proposé des dépenses globales. Nous proposons des réductions globales. » Ce dialogue a duré longtemps, et, quand iî a été terminé, personne ne savait exactement ni ce qui avait été proposé, ni ce qui avait été réduit. Vous conviendrez avec moi, mesdames, messieurs, qu'il en est exactement de même en séance publique. Nous avons assiste successivement, de la part du •Gouvernement. à des demandes d'urgence et A des demandes de renvoi. Pourquoi ? Parce qu'il arrive qu'enfin le Parlement s'insurge contre la prétention de l'administration de lui faire voter les recettes avant les dépenses Si, dans un ordre normal et depuis quelques mois, nous avions voté les crédita ligurant aux cahiers budgétaires, il n ' y aurait aucune des difficultés que-nous rencontrons aujourd'hui pour voter le budget. Cela dit. mesdames, messieurs — et vous voyez que jusqu'ici mon intervention a porté surtout sur la procédure — il me reste à présenter encore quelques brèves observaiions sur le budget lui-même. Il est trois moyens qu'on préconise généralement et qui sont les termes d'ailleurs d'un équilibre budgétaire: l'impôt, l'emprunt, les économies. En ce qui concerne les économies, les procédés employés ces dernières années, avec un manque de variété évident, ont toujours consisté d'abord en des pourcentages massifs de diminution des dépenses, dont, nous n'avons jamais su exactement ce qu'ils avaient donné pratiquement, pn's en la création cle commissions. Chaque année, on a annoncé la création de nouvelles commissions d'économies. Dans ce projet cle budget encore, vous avez vu qu'une commission sera chargée de recueillir le travail d'autres commissions et de proposer ensuite u n plan de réductions budgétaires qui semble devoir être un plan Vie réforme administrative conçue de' manière quelque peu empirique. En réalité, quand on veut réellement faire des économies, on ne dispose pas de nombreux moyens. Le premier, c'est la discussion normale d e s , c a h i e r s de dépenses. Je me rappelle que certain rapporteur particulier de la commission des finances, pour chaque budget, trouvait des économies à proposer k ses collègues. Il s'appelait M. MauricePetsche. Aucun d'entre nous, je pense, n ' a oublié les interventions par lesquelles, par le jeu normal du budget, il proposait à l'Assemblée des économies que normalement elle pouvait décider. Un autre moyen consiste, non dans la réforme administrative empirique — vous permettrez au président de la commission de la réforme administrative de vous le •dire — que vous proposez sous la forme d ' u n plan de réductions, mais dans une réforme administrative, dont chacun reconnaît la nécessité, réalisée de façon normale, en commençant par le commencement, la question devant faire l'objet d'une étude spéciale et ne pas être traitée à la faveur d'un débat budgétaire. Un autre moyen de faire des économies, enfin, est d'ordre politique. Il consiste, sur certains points au moins, à changer de politique et à abandonner certaine aventure -ruineuse dont tout le monde sait ¡gu'elle ne peut plus mener à rien. Voilà ce que je voulais dire au sujet des 1 substance : Cette fois, vous ne sauverez pas la tête de votre client. économies. Quant à l'emprunt, on en a beaucoup A cinq heures du soir — c'était un jour discuté. Avant la guerre, les emprunts ga- de Noël — Lachaud commençait à plaider. geaient 40 p. 100 des budgets et, dans des A six heures il plaidait encore. Sept budgets qui comportent des investisse- heures, huit et neuf "heures passèrent ments, il serait normal, on l'a souvent dil Lachaud plaidait toujours et on s'accorà cette tribune, que les investissements dait à trouver qu'il était moins habile qu'à soient gagés par l'emprunt. J'entends bien l'ordinaire et un peu long. Quand enfin que des difficultés se présentent. sonnèrent les douze coups de minuit, LaJe sais bien que l'emprunt de M. Mau- chaud, se tournant vers les jurés, leur d i t : rice-Petsche dont on a dit tant de b i e n , «Messieurs, à cette heure un être divin l'année dernière, ne facilitera pas, vu les est né qui vous commande la clémence ». conditions dans lesquelles il a été placé' Vous imaginez sans peine comment il dans le pays et ensuite coté sur le mar- put broder i>ur ce thème. Et c'est ainsi ché, les opérations d'emprunt pdur l'ave- qu'il sauva la tete de son client! (•Sounir. rires:) Mais, à mon avis, il est possible de trouMes chers collègues, ma parabole conver des formules d'emprunt. 11 n'y a, siste en ceci : d'ailleurs, pas de stabilisation possible Je crains que le Gouvernement ne mette sans emprunts qui devraient rapporter son budget sous la protection du père beaucoup plus de disponibilités que les Noël (Rires et applaudissements), auquel emprunts n'en ont produites les années d'ailleurs son chef croit sans aucun cloute, passées. ne serait-ce que par doctrine, et qu'il ne Enfin, reste l'impôt. Lorsque l'impôt est compte beaucoup sur la grève des confiexcessif, c'est la fuite de la matière impo- seurs pour adoucir un peu l'atmosphère. sable, c'est l'inflation par manque de renEh bien, je me permets, quoique dans trées fiscales. Et, en somme, le débat l'opposition, de donner au chef du Gouauquel nous nous livrons est vain, car on vernement un conseil amical. Il ferait nous demande de choisir entre deux modes mieux de se placer sous la protection du d'inflation : l'inflation directe, l'inflation Parlement, d'exiger que ses ministres pure et simple quand le budget n'est pas soient réellement « inflexibles », comme doté de certaines recettes, et l'inflation on l'a dit à un moment. Que cette énergie indirecte qui résultera d'un manque de se traduise non par des manifestations ou rentrées fiscales. des contre-manifestations plus ou moins D'ailleurs, l'année' dernière, mesdames, spectaculaires, mais par la volonté d'eximessieurs, en prétendant combattre l'in- ger et d'obtenir des services le dépôt des cahiers budgétaires en temps utile! flation — on l'a affirmé plusieurs fois — on est arrivé à des résultats sans rapport M. le secrétaire d'Etat aux finances. Ils $vec ce qu'on espérait, l'opération ayant sont là! présenté beaucoup d'inconvénients, sans M. Pierre Dreyfus-Schmidt. Maintenant qu'on en ait aperçu les avantages : nous c'est un peu tard, vous en conviendrez, avons été conduits à la hausse des prix monsieur le secrétaire d'Etat. à l'intérieur et à la dévaluation. Que nos ministres imposent à leurs serVous savez d'ailleurs que certains économistes, à l'instar de lord Keynes, pré- vices des économies, et l'exécution des détendent que lorsque l'inflation sert à finan- cisions prises par cette Assemblée, soucer les investissements, elle peut s'exercer vent à l'unanimité. En bref, il faudrait que le Gouverneutilement dans une certaine mesure. De toute façon, Le budget de 1950 est un ment n'ajoutât pas de difficultés techniques aux difficultés politiques que nous budget d'inflation du fait des moins-vaines normales et filiales des rentrées fiscales. vivons actuellement. Croyez-en un membre de l'opposition. Alors, me direz-vous, pourquoi ce débat? Parce qu'il marque le point culminant de Si le Gouvernement défendait l'Assemblée, la lutte qui s'est pour-suivie depuis cinq l'Assemblée le défendrait ! {Applaudissegauche et sur quelques ans entre les administrations et le Parle- ments à Vextrême centre.) ment en vue de la suppression définitive bancs à gauche et au du contrôle a priori des - dépenses, dont M. le président. La parole est à autrefois M. Maurice-Petsche était un des M. Theetten. champions. M. Paul Theetten. Mesdames, messieurs, Le débat s'est envenimé peu à peu parce je désire formuler quelques observations qu'on a voulu, par une procédure d'ur- générales au nom de mes amis du groupe gence. escamoter la discussion budgétaire, d'action démocratique et sociale et en et le Gouvernement semble victime de son mon nom personnel, en qualité de repréprocédé, dé son expédient ou tout simple- sentant du département du Nord qui intément de la méthode qu'il nous propose. resse tout particulièrement M. le ministre Je sais que M. le président du conseil des finances, car ce département, à lui aime les paraboles, ayant pu le constater seul, équivaut à environ quarante déparpersonnellement-. tements français pour l'importance des reVous me permettrez de lui dédier cette couvrements fiscaux. parabole que M. le secrétaire d'Etat, repréIl est de mon devoir de parlementaire sentant ici le Gouvernement, et qui la de chercher à connaître de façon précise goûtera certainement, car elle a trait à comment la maison France a été gérée une profession qui est la sienne, voudra durant l'année qui vient de s'écouler et bien lui transmettre. comment les recettes ont été réparties Je me souviens d'une histoire, qu'à entre les différents secteurs de la vie nal'époque "où j'étais -jeune avocat le tionale. bâtonnier Henri-Rotbert racontait et qui L'ont-elles été d'une façon raisonnable ? concernait son illustre prédécesseur, le Ont-elles été, au contraire, dilapidées par bâtonnier Lachaud, qui f u t , à la fin du la faute, involontaire ou inconsciente, ce siècle dernier, u n très grand avocat. qui est à mon avis plus grave, de ceux Lachaud devait u n jour défendre, dans qui en avaient la charge ? Nous avons le une petite ville des Arclennes, un parri- droit et le devoir de demander des compcide dont le crime avait été accompli dans tes au Gouvernement. des conditions particulièrement odieuses. Le total des crédits demandés s'élève Lorsqu'il arriva dans cette ville, il y fut à plus de 2.000 milliards de f r a n c s : 1.082 reçu par son adversaire et ami le procu- millions pour les dépenses civiles, 420 reur Chaix d'Est-Ange, lequel lui dit en milliards oour les dépenses militaires, 329 milliards pour la reconstruction, 378 milliards" pour des opérations de prêts et de garanties, conformément à la loi relative aux dépenses d'investissement, soit un [total d'environ 2.200 milliards. Cette somme est en augmentation, sensible sur celle que l'Assemblée a votée l'année dernière. Nous sommes, à l'heure actuelle, un des rares pays de l'Europe 'occidentale à'avoir un budget en augmentation sur l'année précédente. Quelles sont les causes de cette situation ? Quel est ce mal qui nous ronge •aujourd'hui et qui nous empêche de rejriettre en état les finances de notre pays ? C'est ce que vous auriez dû nous dire, ïnorisieur le ministre des finances, en même temps que vous auriez dû exposer les moyens par lesquels vous entendez [prévenir ou guérir ce mal. Voilà le vrai problème î . La situation du Gouvernement apparaît de jour en jour plus sérieuse. Vous allez tenter, vou<s tentez régulièrement de jeter un peu de 'est pour pouvoir durer "plus longtemps; mais vous ne ferez qu'ajouter aux capitulations des gouvernements précédents, qui, pour durer, ont dû renier ce qu'ils avaient promis. 11 semble que la grande force des gouvernements de la IVe République consiste à contourner les obstacles plutôt qu'à les surmonter ou les faire disparaître par les ¡mesures qui s'imposent. Il faudrait reviser la législation relative aux nationalisations, réformer les mefthodes de travail et l'Qrganisation intérieure des entreprises nationalisées. Il faudrait reconsidérer la sécurité sociale. Il faudrait rebâtir, sur des principes nouveaux, une administration vieillie, en balayant les méthodes routinières, rappeler que son rôle est d'exécuter, quelquefois de conseiller, mais jamais de décider, ,ce qui est notre mission. Ainsi pourrait v a i m e n t être allégé le jtra-in de vie beaucoup trop lourd de fEtat. Cela m'amène, monsieur le ministre, à y ou s poser une question: est-ce "par impossibilité naturelle que l'on ne peut, à l'heure actuelle, réaliser des économies, ou bien s'agit-il d'une impuissance d'ordre poiitique ? Je reconnais que ma question est assez pertinente et qu'il vous sera difficile, monsieur le ministre, de nous dire ici .tout haut ce que vous pensez tout bas. M. Se secrétaire d'Etat aux finances. Monsieur Theetten, me permettez-vous de yous répondre immédiatement ? M. Paul Theetten. Je vous en prie, monsieur le secrétaire d'Etat. M. le secrétaire d'Etat aux finances. Il n'est pas du tout impossible de faire des économies. La preuve, c'est que nous en avons fait. J'ai eu l'occasion de le dire hier, nous avons effectivement réalisé milliards d'économies sur les dépenses de personnel et de matérielSi ce chiffre parait faible, c'est en raison de la fable que certains propagent dans le pays et selon laquelle des centaines de milliards seraient dépensés pour le personnel et pour le matériel des services de l'Etat, ce qui est faux. Les dépenses de personnel et de matériel des services de l'Etat, l'an dernier, se sont montées à 325 milliards en tout. Nous avons déjà économisé 7 milliards et nous avons établi un plan de compressions qui prévoit 25 milliards d'économies supplémentaires pendknt les six premiers mois de 1950. Et cependant, monsieur ineetkm, quand nous - vous proposons ces économies, vous ne voulez pas les voter. A ce propos, voici quelques précisions qui vous permettront, mesdames, messieurs, d'apprécier le sérieux d'un certain nombre de critiques qui ont été formulées à cette tribune. Hier, un orateur brandissant l'Inventaire de M. Maurice-Petsche — ce document, soit dit en passant, prouve le désir de clarté du Gouvernement dans la présentation du budget — nous à dit: « Comment! il y a 150.000 fonctionnaires de plus qu'avant ? » Il s'était contenté de lire la première ligne d'une page où il avait v u : « titulaires, plus 150.000 » et n'avait même pas pris la peine de lire le reste de la page. Il aurait constaté alors qu'il s'agissait, en application de décisions votées par l'Assemblée, de. titularisations d'emplois et de transformations de personnels locaux en personnels de l'Etat, et que, tout compte fait, le solde était en diminution de 63.000 unités et non pas en augmentation de 150.000. M. Paul Theetten. Je vous remercie, monsieur le secrétaire d'Etat, de vos observations, qui ont certainement intéressé l'Assemblée et j'en prends personnellement acte. Avant tout, monsieur le ministre, il faut créer un climat fiscal. Il importe de montrer clairement à l'ensemble des contribuables que la masse des impôts à percevoir est fixée non pas en fonction de telle doctrine, de tel système ou de telle idéologie, mais en fonction des .tâches réelles qui incombent à l'Etat dans un laps de temps précis. il s'agit aussi d'inciter les régies fiscales à renoncer à leur parti pris d'après lequel tout contribuable, touché ou non par un « avertissement », est un « prévenu » mis perpétuellement en accusation, et tout contribuable de bonne foi est un fraudeur qui s'ignore. C'est" en vertu d'un tel parti pris que l'Etat, prétendant perdre sur chaque contribuable, affecte chacun de ses prélèvements d'une ample marge de sécurité auprès de laquelle la valeur des marges commerciales est bien pâle. Si dévalué que soit, l'esprit civique, ne serait-il pas plus rentable de remplacer cette suspicion permanente par la confiance faite a priori au citoyen contribuable ? A condition toutefois que les sanctions appliquées'aux fraudeurs soient à la fois sévères et décidées par des organismes offrant toutes garanties d'impartialité. « Si nous nous sommes résignés à demander à la France des impôts nouveaux, a dit M. Petsche, en présentant son ibudget, c'est que nous avions la certitude qu'il n'était pas possible de réduire d'un centime les dépenses budgétaires... ». Depuis que cette phrase a été prononcée, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. En réalité, c'est là la clé du problème. Si l'on écoutait M. le ministre des finances il n'y aurait qu'à payer, mais je suis au «regret de dire qu'il n'exprime par la vérité . Il suffit de jeter un regard sur le tableau des dépenses'de 1950 pour se refuser à admettre cette affirmation. Il n'est pas vrai qu'il soit indispensable de recourir à l'impôt pour combler les milliards du déficit de la S. N. C. F. provenant d'une mauvaise gestion et de tarifs voyageurs beaucoup trop bas. Nous nous refusons à voir charger les prix industriels d'un' décime supplémen taire sur la taxe à la production, ou d'une taxe sur les transports routiers pour per mettre à M. Dubois ou à M. Durand d'aller voir tous les dimanches à Nantes ou à Bordeaux sa tante ou sa belle-mère avec un billet au coefficient 10 par rapport à 1938. Il n'est pas vrai non plus qu'il soit indispensable de demander à l'impôt de combler les 40 milliards d'équipement des houillères. Le rapport secret de M. Laffitto ne déclarait-il pas, il y a quelques mois, qu'aucune modification du prix de revient n'en résulterait ? Si certains travaux sont indispensables, notamment dans le bassin du Nord, il est inconcevable qu'on inscrive au budget un programme de travaux de 11 milliards pour les houillères des Cévennes. Jamais, du temps où ces houillères n'étaient pas nationalisées, on aurait imaginé de jeter autant d'argent par les fenêtres. Il n'est pas vrai enfin qu'il soit indispensable pour la France d'avoir un appareil de fonctionnaires qui lui coûte 470 milliards de dépenses de personnel et 75 milliards de dépenses de matériel. J'ai pris note de votre réponse sur ce point, monsieur le secrétaire d'Etat. U est inadmissible que le Gouvernement prenne la responsabilité d'écrire qu'il n'y, a pas là-dessus « un seul, centime à économiser ». Un seul chiffre juge l'ensemble'du problème: par rapport à 1938, la charge fiscale du budget national sera, en 1950, au coefficient de 31,5. Si l'on tient compte des - charges fiscales complémentaires afférentes aux budgets des collectivités locales et d'une fraction des ressources budgétaires qui figurent dans le projet gouvernemental, sous la rubrique « charges non fiscales », mais dont la p;us grande partie est bien effectivement d'ordre fiscal, c'est aux environs de 1.900 milliards que se fixera la charge fiscale imposée à la nalion. Les propositions des services ne conduiraient-elles pas à un total de dépenses supérieur encore de 650 milliards à celui qui a été finalement; retenu par le Gouvernement ? Quelle meilleure preuve vou< lez-vous de l'aveuglement te) tal des dits services ? Cette charge est, de surcroît', répartie de manière à en faire peser, hélas, la plus grande partie sur le commerce et l'industrie, directement ou indirectement. On notera particulièrement que sur les 190 milliards d'impôts nouveaux, environ 180 sont; demandés au commerce et à l'industrie, et viendront, une fois de plus, charger; les prix industriels. Que le Gouvernement vienne nous dire après cela que l'article 44 de son projet prévoit, sous peine de prison, l'impossibilité de répercuter dans les. prix les charges nouvelles ! 11 suffira, pour lui répondre, de lui faire observer qu'il a lui-même,par avance, escompté cette hausse des prix, en admettant que les impôts de 1949 accuseront en 1950 une plus-value de 90 milliards, plus-value dont le projet déclare, qu'elle sera due à la fois à une augmentation cle production — bien improbable, semble-t-il — et à une augmentation du revenu imposable, ce qui, en bon français, veut dire que le Gouvernement joue la hausse des prix pour l'équiM-bre d'un budget qui, en principe, déclare l'interdire ! M. le secrétaire d'Etat aux finances. Me permettez-vous de vous interrompre, monsieur Theetten? M. Paul Theetten. Je vous en prie. M. le secrétaire d'Etat aux finances. Votre interprétation n'est nullement exacte. Le Gouvernement, en effet, a escompté l'augmentation de la production, à concurrence de 5 p. 100v Plusieurs orateurs, hier, ont estimé que c'était insuffisant. Vous trouvez, vous que c'est excessif. L'avenir dira où est la vérité. Je puis, en tout cas, indiquer que les prévisions de l'année passée, reposant sur une semblable augmentation, se sont révélées exactes, et cela en grande partie grâe£ aux investissements que vous critiquiez tout à l'heure. Quant à l'augmentation des revenus, il s'agit simplement de prévisions d'évaluations fiscales fondées sur le fait que nous imposons maintenant les revenus de l'année passée, lesquels ont été plus élevés, cette année que l'année- précédente. On n'est done nullement fondés à dire que le Gouvernement escompte une augmentation des revenus par un phénomène de hausse des pris. m. Pairt Tteetten. Eh ce qui concern^ précisément l'augmentation de la production en 1950, je serais très heureux qyu'au cours de votre exposé à la fin de cette discussion générale, vous répondiez, monsieur le secrétaire d'Etat, à la question précise que je vous ai posée l'autre jour au sujet de la répartition des crédits provenant du plan Marshall,.entre les industries nationalisées et l'industrie privée. Rien ne rassurera autant le contribuable et ne lui permettra de disposer de ses facultés contributives que de lui donner la garantie d'une utilisation sage et efficace des deniers, publics. L'égalité fiscale, c'est d'abord l'égalité entre les responsables de la fiscalité et les assujettis à la fiscalité. Sanctions contre les fraudeurs, . certes, mais également sanctions contre íes mauvais utilisateurs de l'argent de tous. C'est là une revendication conforme à la justice et d'autant plus nécessaire que si le contribuable n'est pas un volontaire, le Gouvernement élu en est un. Le Parlement doit être mis en mesure et en demeure de reprendre sur ce plan l'activité de contrôle qui est la première de ses tâches. Voilà ce que nous demandons, depuis quelques années, mes amis et moi-même. Tous les malheurs de nos finances publiques et privées proviennent de la distinction établie entre le citoyen et le contribuable. Les règles d'une saine gestion financière veulent quelles dépenses d'investissement et de reconstruction soient couvertes par l'emprunt et non par l'impôt. C'est aux épargnants et non aux contribuables, monsieur le ministre, qu'il faut demander d'équilibrer les charges du Trésor pour 1950. Votre Gouvernement en est-il capable ? Que peut-il faire ? Jusqu'à un certain point, peut-être accorder l'amnistie fiseale aux capitaux non déclarés se trouvant à l'étranger et plus particulièrement dans les pays prêteurs, comme la Suisse paT exemple, rembourser les actionnaires étrangers de certaines de nos entreprises nationalisées au coefficient 7, au détriment d'ailleurs des actionnaires français do\it la situation est lamentable. Le Gouvernement pourrait alors trouver quelques prêteurs à l'étranger, comme il vient d'en trouver pour renouveler à court terme un emprunt de 75 millions de dollars au prix d'une garantie or. Il pourrait aussi émettre un emprunt indexé, qui serait un aveu d'impuissance et de défiance vis-à-vis de la monnaieRépétons, en conclusion, comme nous l'avons toujours dit, m e j amis et moi, que seul un gouvernement fort et stable, dans le cadre d'un Etat restauré, pourra retrouver le climat de confiance nécessaire à la mobilisation de toute l'épargne, y compris la thésaurisation or.. Pour ce gouvernement-là, il n'y aura plus, mesdames, messieurs, de problème de trésorerie. (Applaudissements à droite et sur certains bancs à gauche.) M. le pré&Mei*t. La parole est à M. Garet. (Mme Germaine Voinso-Chapuis, viceprésidente, remplace M. Robert Prigent au fauteuil de la présidence.) fort supplémentaire qu'on va lui demander' ne sera malheureusement pas plus utileque les autres. N'est-ce pas parce que l e Gouvernement! en est lui-même convaincu qu'il court de l'emprunt impossible à l'impôt abusif ? La comparaison des rentrées fiscales e a 1948 et 1949 révèle une augmentation PRESIDENCE d'ensemble considérable. Le total des renD€ Mme GERMAINE POmSQ-CHAPUlS, trées dépassera sans doute cette année vice-présidente. 1.200 miliiarfls; il faudra que l'année proM. Pierre • Garet. Mes chers collègues, chaine il soit supérieur à 1.500 milliards dans le court délai caù m'est imparti, je Je ne parlerais pas ainsi, mes chers colI ¿><TTTCC '. 3 si ci j'étais vA+nin de f\ ceux /-> r> n ttqui ont toujours 4- ~ t - , désire présenter au Gouvernement deux lègues, observations. L'une est d'ordre général, combattu les gouvernements qui se sont succédé depuis plusieurs années à la tête l'autre porte sur un point particulier. Ma première observation, monsieur le du pays. Ceux-là,., et je le leur dis, ont eu. ministre, est celle que fait à l'heure tort. L'effort de redressement national exiactuel^ le Français mo-yen, c'est-à-dire geait et exige encore des. sacrifices et il' celui qui ne cache pas et qui n'a jamais n'était pas possible de demander qu'on fît caché ce qu'U possède, et grâce à qui quelque chose avec rien. Ce n'est sans doute pas davantage posle pays a toujours vécu, parce que l'impôt sible maintenant, mais il ne s'agit pas a toujours été payé. Qu'a-t-on donné à ce Français depuis le seulement d'un effort de redressement. U 15 août 1945, date à laquelle on l'invitait s'agirait aussi de faire face à des dépenses à supporter l'impôt de solidarité natio- inutiles. Aussi dois-je dire au Gouvernenale ? Une cascade de lois portant, sous m e n t : Pour cela, je ne vous suis plus, il les titres les plus divers, création de res- y a des limites à ne pa dépasser. Je ne me place pas, parlant, ainsi, sur lê sources fiscales et toujours nouvelles. Et les contribuables appauvris n'ont jamais plan politique, mais sur le plan du hou cessé de payer des impôts croissants. sens,, sur le plan de la raison. Ajouterai-je, monsieur le ministre, que (Très bien! très bien! à droite.) Sans doute a-t-on promis, lors du vote les derniers incidents à propos1 de la disde chaque texte, que c'était la dernière cussion actuelle n'ont pas à mon sens fois qu'on agissait ainsi. Sans doute a-t-on amélioré la situation ? Comment expliquera-t-on qu'on ait pu répété qu'il n'était question que d'un ultime effort qui servirait enfin à quelque envisager de réduife, le 20 décembre, de chose, et que le devoir de chaque Français quelque cinquante milliards de francs, un était d'accepter volontiers les mesures les budget dont, si j'en crois le journal le plus dures et les plus pénibles parce qu'el- Mondef l'actuel ministre de l'information les étàient nécessaires pour assurer en disait, le 17 décembre, qu'il était absolu« même temps notre redressement et l'équi- ment incompressible ? La stabilité politique, la nécessité do libre de notre monnaie. Malheureusement — et vous le savez maintenir une coalition gouvernementale bien, monsieur le ministre —• dans le ne sauraient, monsieur le ministre, détermême temps, on a appris qu'il y avait des miner les partisans de cette stabilité et de abus et qu'on oubliait trop souvent de cette coalition à faire n'importe quoi et à faire des économies là où il était certai- voter ce que leur demandent, non pas des ministres, mais des administrations qui, nement possible d'en réaliser. On a pu vérifier l'existence d'adminis- peut-être, ne se rendent pas compte. Il faut un budget, j'en suis d'accord. trations et de bureaux pléthoriques. On a connu les dépenses des sociétés nationa- Mais il faut que le Gouvernement corn-* lisées. On a su que le budget de la sécu- prenne qu'il ne doit pas nous imposer un rité sociale atteignait maintenant 800 mil- budget inacceptable. Voici ma deuxième observation. Ce serai liards de francs. Et l'on n'a pas trouvé trace du moindre démenti dans les décla- la dernière, puisque j'ai dit que je m© rations officielles qui ont été faites à ce limiterais, ne voulant pas reprendre ce qui a déjà été d i t sujet. En votant la loi du 28 octobre 1946, qui C'est M. Moch, mes chers collègues, qui le 13 octobre dernier disait à l'Assemblée consacrait le principe de la réparation innationale: Le train de vie de l'Etat doit tégrale des dommages de guerre,, l'Assemblée nationale constituante savait qu'il être réduit, des économies s'imposent. Huit jours plus tard, M. René Mayer n'était pas possible de donner satisfaction soulignait les Bienfaits d'institutions nou- immédiatement à l'ensemble des sinistrés velles dont l'administration et les métho- puisqu'elle ne pouvait, à l'époque, prévoit des — je cite — « devaient être sans cesse un plan méthodique de reconstruction, améliorées avec le souci d'économies et de notamment en raison du manque de ma<tériaux. répression des abus ». Enfin, M. Georges Bidault, le 27 octobre, Elle envisageait dans l'avenir l'établis* s'exprimait ainsi: « La stabilité monétaire sement d'un plan de financement qui seréclame la réduction des dépenses publi- rait proposé par le Gouvernement. C'était ques au minimum compatible avec la vie l'objet de l'article 4 de la loi du 28 ocd'un grand Etat moderne ». tobre 1946. Le Français moyen qui sait très bien A la fin de l'année 1948,> les conditions que ces chefs de gouvernement sont les représentants d'une majorité qui est de- de la reconstruction étant devenues norpuis longtemps au pouvoir, qui a entendu males, l'Assemblée nationale, en accord parler* d'une réforme administrative qui avec le Gouvernement, a inséré dans la loi paraît çaalheureusement n'avoir abouti des maxima un article 12, aux termes duqu'à la constitution ici même d'une quel le Gouvernement devait prendre les grande commission -spéciale, qui s'est dispositions nécessaires en vue de lui sourendu compte que la réforme fiscale d'il mettre ce plan de financement avant le y a quelques mois n'était — qu'on me 30 juin 1949. Ce délai n'a pas été observé. Le projet permette de le dire — qu'une plaisanterie et qu'on ne poursuivait pas mieux de plan a été soumis, j'en conviens, à un qu'avant¿ hélas ! le contribuable malhon- comité composé de représentants des minête, ce Français moyen, mes chers col- ¡ nistères des finances et de la reconstruclègues, et aujourd'hui ¡peruadé aue l'ef- 1 tion. Il a fait l'objet d'études de la part du Conseil économique, et le conseil d'administration de la caisse autonome de la reconstruction a été tenu au courant des travaux. Enfin, M. le ministre de la reconstruction a fait à son sujet, si je ne m'abuse, différentes communications à la presse. Il n'y a h peu près, reconnaissons-le, que le 'Parlement qui, cri résumé, n'en a jamais entendu parler. J'avais déposé à cë propos une demande dInterpellation. Elle n'a, bien entendu, jamais pu donner lieu à une discussion en séance, fût-ce pour fixation de date, l'Assemblée perdant par ailleurs son temps, le plus souvent pour des raisons et dans des conditions sur lesquelles je n'insiste pas M. le président de la commission. Très bien!' M, Pierre Garet. Il faut tout de même que nous sachions où nous allons. Il faut que les sinistrés, vis-à-vis "de qui, à bon droit, on a pris des engagements, sachent comment et quand ceux-ci seront tenus. L'établissement d'un plan de financement suppose : 1° Que l'on ait évalué le montant des dommages restant à réparer. C'est fait. Nous savons qu'il faut compter sur une somme de 4.000 milliards environ. 2° Que l'on ait fixé la durée nécessaire à cette .réparation. Les sinistrés demandent dix années, et c'est là line prétention à tons égards raisonnable. 3° Que* l'on ait trouvé les ressources ûnanciôres corr e spon dan tes. • C'est évidemment là qu'est le problème; il est impossible de ne pas le résoudre. Le budget de la reconstruction ne peut pas demeurer à la remorque des autres budgets. Il n'est pas concevable qu'on en s o i t c e t égard à discuter du montant des crédits, comme pour toutes les autres parties prenantes. On affecte cette année à la reconstruction et à la réparation des dommages de guerre 251 milliards. Pourquoi pas davantage ? Pourquoi pas moins ? Nous sommes dans le domaine de l'arbitraire le plus absolu. Le Gouvernement se rend-il bien compte du problème de solidarité nationale et du problème social que pose la réparation des •dommages de guerre ? Se rend-il bien compte de la façon dont vivent les sinistrés, de la patience dont ils ont déjà fait preuve ? Se rend-il compte de l'importance des travaux de reconstruction et du chômage qu : eu traînerait leur arrêt même partiel ? Or, les déclarations faites hier par M. le ministre des finances sont particulièrement inquiétantes. D'après lui, la reconstruction et la réparation des dommages de guerre ne s'effectueront dans l'avenir que dans la mesure où elles seront financées par la fiscalité. % M. le ministre des finances a-t-il définitivement perdu tout espoir de retour à une période de confiance qui permettrait à l'épargne de se mettre à la disposition de l'Etat, pour le financement normal, par l'emprunt, de tout ce qui n'est pas budget ordinaire ? M. le ministre des finances et des affaires économiques. Voulez-vous me permettre de vous interrompra ? til* Pierre Garet, Je v o u s en prie, M. te ministre des finances et des affaires économiques. Je crois que ma déclaration d'hier a été fort mal interprétée. ; J'ai dit d'abord que je tenais à ne pas faire de fausses promesses aux sinistrés. •en acceptant à première vue un pro gramme qui ne pourrait pas être réalisé. Je considère, en effet, que ce serait la pire des choses. J'ai tenté, parce que cela m'a paru indispensable, de dégager pour eux des recettes permanentes. J'ai également appelé l'attention de l'Assemblée sur le fait qu'un financement par le moyen de l'emprunt, à raison des charges financières qu'il comporte, accroît dangereusement les fiais de reconstruction. II parait, par conséquent, normal de financer la reconstruction, non pas exclusivement par l'emprunt, mais essentielie'ment par des ressources fiscales. (Protestations à droite.) Ne protestez pas. Il est au surplus un fait qu'il faut bien souligner dans toute sa cruauté : clans deux ans, vous ne bénéfciercz plus de l'aide apportée par le plan Marshall... Mme Lucie Guérin. Tant mieux! M. le ministre des finances et des affaires économiques. ... à l'ensemble de l'équipement français. Par conséquent, vous aurez à résoudre des problèmes financiers extrêmement graves, et vous devez vous armer en conséquence. M. Marc Dupuy. Ce qui est grave, c'est que le Gouvernement ait abandonné les réparations. M. Jean Crouzier. Voulez-vous me permettre, à mon tour, de vous interrompre, monsieur Garet, et de répondre à M. le ministre ? M. Pierre Garet. Volontiers, M. Jean Crouzier. Je m'étonne, une nouvelle fois, des déclarations de M, le ministre des finances. Soutenir que la reconstruction devra être financée exclusivement, ou en presque totalité, par l'impôt, constitue, selon moi, une hérésie.. Vous dites que dans deux ans l'aide américaine aura cessé. C'est exact. Mais si les fonds provenant de T'aide américaine avaient été judicieusement employés, clans deux ans, normalement, la confiance serait revenue. Vous pourriez alors envisager de lancer ces vastes emprunts destinés à la reconstruction, dont je vous ai parlé hier, lors de mon intervention. (Applaudissements à droite et sur certains bancs à gauche.) M. Marc Dupuy. Affectez â la reconstruction les milliards de la préparation â la guerre ! M. Pierre Garet. Je suis heureux de ces interruptions qui ont permis de mettre en lumière le problème auquel se heurtent les sinistrés, et qui démontrent que la question du plan de financement est liép à celle des moyens cle financement. Mais je veux aller plus loin. Au cours de l'hiver dernier, les presses du ministère de la reconstruction et de l'urbanisme ont sorti lin ouvrage qir avait pour titre : « Se loger ». La plupart d'entre nous ont constaté, non sans surprise, que, pour certains» le problème cle la réparation intégrale des dommages de guerre se posait encore. Il en est qui soutiennent que l'application cle la loi du 28 octobre 1946 n'est pas possible et. qu'il faut revenir sur ses dispositions essentielles. Ce qui est plus grave, c'est que ceux qui émettent ces idées font en général partie du ministère et que leurs efforts sont poursuivis* Il y a seulement quelques jours ma délégation départementale m'offrait un exemplaire do ce volume. Je veux n\r voir qu'une coïncidence. Mais permettez-moi de souligner encore que les sinistrés entendent parler beaucoup plus souvent de constructions que de reconstructions. N'y aurai MI plus alors cle plan de financement, non pas seulement parce qu'il n'y aurait plus de moyens de financement, mais parce que, le cas échéant, on envisagerait de ne plus vouloir financer ? Voilà le problème. Je n'ai pas besoin de souligner combien il est pesant pour ceux qu'il concerne. Le silence du Gouvernement, le retard apporté par lui dans le dépôt d'un texte qu'il a pourtant promis pour une date déterminée, ne font, bien sûr, qu'aggraver la situation et permet les pires hypothèses. Voilà, mes chers collègues, les" deux observations que je voulais vous présenter« Je serais désireux qu'on me réponde d'une façon précise et pertinente sur la seconde. Car M. le ministre des finances peut essayer de justifier le non-dépôt d'un plan de financement. Il n'en est pas moins vrai qu'il nous en faudra un. J'ai dit que je ne me trouvais pas sur le plan politique et que je ne voulais point m'y trouver. Je souhaite, mes chers collègues pouvoir voter un budget. Je ne veux point d'aventure, mais je ne veux pius voter en résigné. Mon vote final ne sera donc favorable que si des apaisements me sont d'abord donnés et si ce projet de loi, que j'ai déjà qualifié d'inacceptable, sort de nos travaux considérablement amendé et amélioré. (Applaudissements à droite et sur certains bancs à gauche.) Mm® I» présidente. La parole est à M. Guy Petit. M. Guy Petit. Mesdames, messieurs, c'est un triste privilège pour M0 le président Georges Bidault et pour son ministre des finances, M. Mauricc-Petsche, que de présenter à l'Assemblée et au pays le budget le plus élevé que la France ait jamais connu, Tels les acteurs d'une tragédie grecque» DOS ministres semblent porter sur leurs épaules comme une sorte de fatum. Accablés par l'enchaînement des causes et des effets, pour toujours condamnés à rester ensemble, ils offrent le produit de leurs cogitations en l'accompagnant du traditionnel « ayez du courage », ;;ui est la clause de style des exécutions» {Sourires.) Si encore l'enflure du budget n'était que nominale, si elle n'était que le résultat scriptural — pour employer un mot à la mode — des dévaluations monétaires i Mais c'est en valeur absolue que le gonflement des besoins de l'Etat doit être calcule. 3.000 milliards, tel est le compte, en cliiifres ronds, des charges fiscales et parafiscales, les unes ne pouvant, pour le payant et assujetti, être séparées- des autres. Voici, en gros, comment se décompose ce chiffre: Charges budgétaires, 1.800 milliards: budgets des collectivités locales, 300 milliards: charges parafiscales à caractère social, 800 milliards; charges parafiscales économiques, dont on parle actueilemen! fort peu, 200 milliards; ce qui fait bien 3.100 milliards, total que je crois exact puisque ce qui peut être demandé à l'emprunt et à la contre-valeur du plan Marshall a été déduit des 2.300 milliards. En 1913, les chaiges additionnées de l'Etat et des collectivités locales s'élevaient à C milliards-or. Si l'on applique le coefficient 120 — qui n'est pas, je m'empresse de le dire, celui du ministère des finances, qui utilise un coefficient b e a u c o u p p l u s m b d e s t e q u a n d il s'agit dûs b e s o i n s de sa cause, m a i s qui p a r a î t être le coefficient n o r m a l — ces 6 milliards-or r e p r é s e n t e n t 720 milliards de notre m o n n a i e actuelle. La ponction de l'Etat sur le r e v e n u national est donc q u a t r e fois- plus forte. Les services r e n d u s par l'Etat aux citoyens sont-ils q u a t r e fois plus importants ? Telle est la q u e s t i o n que n o u s d e v o n s n o u s poser. C o m m e n t , d ' a u t r e p a r t , la charge globale est-elle répartie ? Elle est d ' a b o r d diluée entre la m a s s e d e s c o n s o m m a t e u r s , les i m p ô t s ou cotisations étant, quelle que soit leur n a t u r e , i n c o r p o r é s dans les prix. E n s u i t e , en fait, sinon en droit, ce q u ' o n appelle les classes m o y e n n e s , dont la g a m m e va du p a y s a n et de l ' a r t i s a n au b o u r g e o i s , tous c e u x qui a p p a r t i e n n e n t au s e c t e u r privé, dont les r e s s o u r c e s échappent de m o i n s en m o i n s à l'inquisition fiscale, et y é c h a p p e r o n t encore m o i n s en 1050. si le f a m e u x plan de lutte contre la f r a u d e est mis en application, f o u r n i s s e n t u n ? quote-part de plus e n plus lourde du p r o d u i t de l e u r activité. Certes, selon u n e loi h i s t o r i q u e , les excès de la puissance p u b l i q u e f r a p p e n t r e l a t i v e m e n t d a v a n t a g e les p l u s p a u v r e s , , l e s plus d é m u n i s , les salariés de b a s e , les é c onomi que m en t f xibles. Mais la h i é r a r c h i e , là aussi, est écrasée p a r l ' a r a s e m e n t fiscal. Considérons, en effet, le r e v e n u national que M. P e t s c h e , d a n s son i n v e n t a i r e , évalue à 7.000 milliards. Une partie provient du r e v e r s e m e n t des d é p e n s e s publiques. Le r e v e n u n a t i o n a l réel et p r o p r e à ¿'activité d e s i n d i v i d u s est ainsi i n f é r i e u r à 6.000 milliards. D'où il r é s u l t e q u e 50 p o u r 100 d e ce r e v e n u sont a b s o r b é s p a r le« b e s o i n s d u m o n s t r e étatisé. Une a u t r e c o m p a r a i s o n éclaire cette évidence q u e le point de s a t u r a t i o n est larg e m e n t d é p a s s é : le m o n t a n t total a n n u e l des salaires et t r a i t e m e n t s distribues a t t e i n t à peine 3.000 milliards, c'est-à-dire m o i n s q u ' i l n e f a u t p o u r satisfaire l ' a p p é t i t de l ' E t a t . En s o m m e , t o u t e s les disponibilités du r e v e n u n a t i o n a l sont captées p a r lui, au point q u e , m a l g r é les v e r t u s et les m é r i t e s r e c o n n u s de l ' a u t o f i n a n c e m e n t privé, si j u s t e m e n t v a n t é s p a r M. J e a n Monnet, l ' é q u i p e m e n t c e p e n d a n t i n d i s p e n s a b l e du secteur privé est d e v e n u impossible, tandis que celui du secteur nationalisé est imparf a i t e m e n t assuré. M. le affaires économiques. Voulez-vous m e perm e t t r e de v o u s i n t e r r o m p r e ? KL Guy Petit. Je vous en prie, fit. le ministre des finances et des affaires éconocni^ues. Vous dites q u e l ' é q u i p e m e n t C\ s e c t e u r privé est impossible. Ok\ l ' e x a m e n de la situation financière des sociétés a m o n t r é que le m o n t a n t des i n v e s t i s s e m e n t - a été l ' a n n é e dernière de «00. milliards. M. Guy Petit Ce f i n a n c e m e n t , m o n s i e u r le m i n i s t r e , s'est-il t r a d u i t effectivement p a r des i n v e s t i s s e m e n t s ? m. le mmistre des finances et des écettotmaues. Sûrement. .... , S û r e m e n t , ou est-ce u n f i n a n c e m e n t p l u s ou m o i n s c o m p t a b l e , plus ou m o i n s fiscal ? M. le mintsfcre des finances et des é c o n o m i q u e s . Cela deviendrait très g r a v e s'il en était ainsi. - M. Guy f*etit, Cela deviendrait t r è s grave ! Je crains q u e , m a l h e u r e u s e m e n t , en ne puisse c o n s t a t e r cette g r a v i t é . Tandis, disais-je, que l ' é q u i p e m e n t d u s e c t e u r nationalisé est imparfaitement Les origines de nos m a u x r e m o n t e n t , a s s u r é , la contre-valeur de l'aide Marshall f u t l a r g e m e n t utilisée a u profit de ce der- certes, à l ' e n t r e - d e u x g u e r r e s , m a i s il laudnier, qui bénéficia de 219 milliards de e n v o i r . l a cause d é t e r m i n a n t e dans cette sorte de r u é e destructrice q u i m i l à b a s à prêts, c o n t r e 25,8 milliards a u s e c t e u r la l'ois n o s i n s t i t u t i o n s et nos réserves.privé, a g r i c u l t u r e comprise. Nous savons ce q u ' i l en est des c o m p t e s , Après la Libération, alors q u ' i l fallait* c'est-à-dire du b u d g e t . accorder à la F r a n c e , épuisée p a r la g u e r r e Comment se p r é s e n t e la caisse, c'est-à- et l ' o c c u p a t i o n , le t e m p s de se r e m e t t r e dire le Trésor ? de ses f a t i g u e s , n o u s a v u n s v u l'Etat transM. Maurice-Peische a fait m e t t r e de l'or- f o r m e r l ' œ u v r e sociale accomplie par les dre d a n s les écritures e n r é d u i s a n t le m o d é r é s et les d é m o c r a t e s populaires n o m b r e d é m e s u r é des comptes spéciaux, a v a n t la g u e r r e en u n m o n s t r e d é v o r a t e u r ; dont certains ont été r é i n t é g r é s d a n s le la sécurité sociale. budget. Un s y s t è m e i n d i s p e n s a b l e d ' a s s i s t a n c e , Je l ' e n félicite. inspiré par des c o n s i d é r a t i o n s de j u s t i c e , Des f i s s u r e s sans contrôle effectif ont devenait ainsi u n o r g a n i s m e de « redispu a in-i êire colmatées. t r i b u t i o n des r i c h e s s e s » et s u r t o u t de gasMais, par suite de l ' i n t e r d é p e n d a n c e des pillages. dépenses b u d g é t a i r e s et du Trésor, ainsi Nous a v o n s vu l'Etat s ' e m p a r e r des in* que des gaspillages a n t é r i e u r s , le Trésoi dustries clés et m ê m e de q u e l q u e s a u t r e s , s o u f f r e d ' u n e h y p e r t r o p h i e encore plus j e t a n t l i t t é r a l e m e n t p a r les f e n ê t r e s p l u s , m a r q u é e que le b u d g e t . de 1.000 milliards en q u a t r e ans. La nationalisation du crédit bancaire, Ces s o m m e s e u s s e n t été b e a u c o u p m i e u x la constitution d ' é n o r m e s m a s s e s moné- e m p l o y é e s à la r e c o n s t r u c t i o n des logetaires à la eais-e des dépôts et consigna- m e n t s 1 et des ateliers. tions, qui reçoit les fonds de la . sécurité En fait, la condition p r o l é t a r i e n n e d e s sociale, le d é v e l o p p e m e n t du s y s t è m e des travailleurs n ' a pas été modifiée car l a c h è q u e s postaux placent, en fait, sous le nation s'est l o u r d e m e n t a p p a u v r i e . contrôle du Trésor la m a j e u r e partie de Nous a v o n s v u l ' E t a t spolier les légila m o n n a i e scripturale et toute la m o n n a i e t i m e s p r o p r i é t a i r e s , petits a c t i o n n a i r e s fiduciaire, à l'exception du volant r e s t r e i n t p o u r la p l u p a r t , des i n d u s t r i e s e t entreaccordé au crédit privé et du reliquat de prises nationalisées. Nous l ' a v o n s vu insplus en plus léger "de cet Eldorado ima- tituer u n i m p ô t sur ie capital, calculé sur, ginaire que les h a b i t a n t s des villes ont sa p r o p r e faillite le plus s o u v e n t , l ' e n r i l o n g t e m p s c o n n u sous le n o m de lessi- c h i s s e m e n t p r é t e n d u r é s u l t a n t des d é v a veuse. luations. L ' é t u d e du p h é n o m è n e dont je v i e n s Nous l ' a v o n s vu m e t t r e la m a i n sur des de parler a conduit M. Joseph Laniel billets a u x q u e l s il avait accordé ia gaà dégager, il y a p l u s i e u r s m o i s d é j à , les r a n t i e d u c o u r s forcé, r e n i a n t a i n s i sa pro^ principes d ' u n e véritable loi p h y s i q u e , pre s i g n a t u r e . dont le d é v e l o p p e m e n t r e n d a b s o l u m e n t M. Lottts « « S i n . Et t u a n t l a c o n f i a n c e ! vaine toute t e n t a t i v e d ' é q u i l i b r e budgétaire p a r le m o y e n classique d ' i m p ô t s supM. Guy 1*etft. Nous l ' a v o n s v u e m p r u n p l é m e n t a i r e s ou d ' e m p r u n t s . ter à 100 f r a n c s et, q u e l q u e s s e m a i n e s plus, En effet, c h a q u e fois que l'Etat exige t a r d , laisser dévaluer à m o i n s de 80 f r a n e $ ou sollicite du pays u n e m a j o r a t i o n de ia créance de 106 f r a n c s q u ' i l v e n a i t d<§ s e s v e r s e m e n t s , les c o n t r i b u a b l e s ou les solliciter. s o u s c r i p t e u r s réglant par c h è q u e s s u r leurs Nous l ' a v o n s vu r e n i e r ses e n g a g e m e n t s b a n q u e s ou par retraits d e s caisses pu- e n v e r s les o u v r i e r s , e n v e r s les p a y s a n s b l i q u e s , c'est une ressource m o n é t a i r e cor- glorifier l ' a g r i c u l t u r e q u a n d il a v a i t ber e s p o n d a n t e qui vient à m a n q u e r au soin de ses p r o d u i t s et la m é p r i s e r d è s Trésor. q u ' i l p u t faire a p p e l a u x p r o d u i t s de. Il ne reste alors à l'Etat q u ' u n seul l ' é t r a n g e r . m o v e n de faire face à ses obligations N'a-t-il pas « r é q u i s i t i o n n é » les a v o i r s T inflation. à l ' é t r a n g e r pour les v e n d r e et n'a-t-il p a s La p r e u v e en est que p e n d a n t l ' a n n é e dilapidé l'en caisse-or de la B a n q u e de> de l ' i m m o b i l i s m e que les l a u d a t e u r s trop France ? zélés ont pris pour u n e stabilisation, à Comment u n pays peut-il résister à t a n t 333 milliards e n v i r o n de prêts consentis de coups en si peu de t e m p s ? à l'Etat ^ous diverses f o r m e s ont corresL ' é p a r g n e , source h i s t o r i q u e de tous n o s p o n d u 330 milliards de ¡billets n o u v e a u x . r e l è v e m e n t s m i r a c u l e u x , est a u j o u r d ' h u i Le m o n s t r e s e m b l a b l e au Catoplébas v i r t u e l l e m e n t détruite. A la page 142 dè, f a b u l e u x en est r é d u i t , pour s ' a l i m e n t e r , son i n v e n t a i r e , M. Maurice-Petsche publie, à- <e m a n g e r les pieus-" u n t a b l e a u é d i f i a n t : en f r a n c s or, la vaMais c o m m e n t en s o m m e s - n o u s a r r i v é s leur des successions déclarées était eut là ? Comment la F r a n c e , ce pays r i c h e 1913 de 5.532 m i l l i o n s ; elle n ' é t a i t p l u s d ' i n é p u i s a b l e s ressources, t e r r e d'élection que de 967 millions en 1947; encore l e de l ' é p a r g n e , dont les r e d r e s s e m e n t s , mal- coefficient de d é v a l u a t i o n , 72, utilisé pour, gré les e r r e u r s politiques et les désastres ces calculs, est-il b i e n i n f é r i e u r à la r é a e x t é r i e u r s , ont t o u j o u r s stupéfié le m o n d e , lité. apparaît-elle a u j o u r d ' h u i c o m m e u n e vicLa f o r t u n e p r i v é e ^ s t donc a m p u t é e del time ligotée, réduite à s ' a l i m e n t e r des plus des cinq sixièmes. subsides le l'étranger ? Toutes les f a u t e s ont été c o m m i s e s . CeSouvenez-vous, m e s d a m e s , m e s s i e u r s , p e n d a n t , m e s amis et m o i - m ê m e n ' a v o r t é du tribut imposé par Bismarck, cinq mil- pas m é n a g é les a v e r t i s s e m e n t s . liards de francs-or souscrits i n s t a n t a n é J'ai, d'ailleurs, le s o u v e n i r des avertis-» m e n t en 1871. s e m e n t s p e r t i n e n t s , v i g o u r e u x et élo« Souvenez-vous de la stabilisation opérée q u e n t s q u ' a d r e s s a i t à la m a j o r i t é de l'épo* en 1926 par M. Polncaré, du b u d g e t équi- que, l ' u n des n ô t r e s qui faisait partie d e libré de M. Chéron, de l ' e m p r u n t de la l'opposition, et qui n ' é t a i t a u t r e que l'ae* Libération que la F r a n c e , c e p e n d a n t t u e l m i n i s t r e des f i n a n c e s , M. Maurice« e x s a n g u e , a consenti a n g é n é r a l de Gaulle. Petsche. Dans u n r é c e n t article, M. Giscard d'Estaing p o u v a i t écrire q u ' e n 1038, m a l g r é de l o u r d e s charges militaires, la France Je v o u s r e m e r c i e de cet « a pu p a y e r , sans m ê m e s'en a p e r c e v o i r , éloge, que je m é r i t e encore p l u s au jour« le déficit élevé de 667 millions de dold ' h ù i en d é f e n d a n t ie bien de l ' E t a | l a r s ». comme je t e n t e de le faire. lift, (kty Petit. Nous n'en disconvenons pas, monsieur le ministre. !§. le minislre des finances @t des affaires économiques. Je suis heureux que vous le reconnaissiez. M. Guy Petit. Vous nous apparaissez, ton te Vis, un peu et même beaucoup comme u n syndic de faillite. (Exclamalions à gauche et au centre.) «t. Jean Le G&uteiler. De votre faillite. » . Guy Petit. Nous formions en 1915, 1946 et 1947 avec nos voisins immédiats, cette minuscule opposition que le tripartisme triomphant, le tri partis me aux lendemains qui chantent, tolérait à peine et qu'il couvrait de ses sarcasmes. Nous étions, selon l'image mise en réserve au magasin des accessoires, la droite classique, les conservateurs vieillis au cœur desséché. Nous avons souffert de ces injures parce que nous ne les méritions pas. Cassandre n'avait pas le cœur desséché, mais une claire vision des choses et des hommes. Aujourd'hui, M. le président Bidault nous demande d'apposer notre signature au. bas de la facturation qu'il présente. Nous refusons, non .parce que notre responsabilité est dégagée, mais parce que nous savons que la note ne peut ctre payée. Le goût des paraboles, violon d'Ingres de M. le président du conseil (Exclamations au centre.) ne su "fît pas pour nous ramener à la simplicité des temps bibliques. M. le ministre des finances et des affaires économiques. "Cette attaque personnelle est tout à fait inutile, en l'absence de M. le président du conseil. M. Guy Petit. L'Etat conserve son appareil luxueux. Les promesse? et les affirmations d'économies se traduisent, en fin de compte, par des augmentations massives de dépenses. Les méthodes employées pèchent par deux vices. Le premier est relatif à la forme. Votant une loi des maxima, nous approuverions une façade sans savoir comment l'intérieur de l'immeuble est distribué. La façade de la commission, pour être plus étroite, ne nous renseigne pas mieux sur ce qu'elle cache. Le second vice concerne le fond. Il s'agirait avant tout, en effet, d'étudier la capacité de payement Français, d'en fixer les liantes ^raisonnables et, à l'intérieur de ce cadre rigide, d'ajuster les dépenses de l'Etat. Or, le Gouvernement et son administration procèdent en un sens diamétralement opposé. NOU3 faisons au projet du Gouvernement,* comme à celui de la commission, le grief, pour nous essentiel, de ne pas embrasser au moins dans l'exposé des motifs la totalité des charges fiscales et parafiscales. il. Eugène Rigal. Très bien! M. Guy Petit. De ces dernières, il n'est tenu aucun compte. C'est cependant, encore une fois, M. Maurice-Petsche qui, dans son texte, à la page 153, s'exprime ainsi à leur sujet: « Un prélèvement aussi massif — il atteint couramment 35 et même 40 p. 100 dans l'industrie et le commerce — diminue nécessairement la capacité fiscale du pays. Il arrive même, dans certains cas, à l'absorber entièrement. » Alors, est-il sain, est-il probe de fragmenter l'étude d'un problème qui forme un -tout indivisible ? Quand les maxima de dépenses seront autorisés, il faudra bien, d'une façon ou d'une autre, trouver les voies et moyens pour y pourvoir et, quel que soit le visage que nous 'donnerons' à l'impôt, sa masse sera toujours écrasante. C'est à M. Maurice-Petsche que l'avantdernier numéro de l'hebdomadaire Carrefour attribue la rélîexion qu'il faudrait « repenser » toute notre politique. M. le ministre des finances a fVi: fleurs' usé de la même expression dans son discours du 19 décembre. 11 serait temps de penser à y repenser, à dix jours de la Saint-Sylvestre. Réduire et simplifier les besognes de l'Etat et de ses agents, ' rendre à l'initiative privée tout le secteur commercial dont l'Etat s'est emparé, réduire les modalités progressives de l'impôt, véritable virus de sclérose économique et de fraude, tenir ses engagements de façon rigouieuse, de manière à inspirer de nouveau confiance: voilà un programme facile à énoncer, difficile à exécuter, car il se heurte à un murcie mauvaises habitudes. Oui ne voit à sa base la nécessité de simplifier et de codifier les textes legisla tifs et réglementaires ? Plus, en effet, la législation élargit son champ d'application, plus elle s'éloigne des principes, plus aussi elle persécute l'individu, faisant peser sur ses actes les plus naturels une tyiannie insupportable, et plus il lui faut d'agents pour exercer et développer cette tyrannie. Mais les réformes, en une matière où le peuple paye, sont du ressort de ses représentants:' les membres du Parlement. La preuve est faite que l'administration est incapable de se réformer elle-même, et cela, convenez-en, mesdames, messieurs, est assez humain. Les bons esprits toujours gouvernementaux, quel que soit le gouvernement, nous menacent, si le budget, ce géant mai équarri, n'est pas voté, d'une crise de régime. N'est-ce pas une crise de régime, et la pire, cette démission des partis. devant l'administration souveraine, dont les ministres sont trop souvent les agents d'exécution ? N'est-il pas scandaleux que le pouvoir exécutif, tenant de nous ses pouvoirs, ait délibérément abusé du mandat accordé par la loi du 17 août 1948 en créant de toutes pièces une fiscalité aggravée qui bouleversait les finances locales, ce qui lui était expressément défendu ? Mesdames, messieurs, le refus du budget est, nous le savons et le sentons, un acte exceptionnellement grave. Nous nous y résignons cependant, mes amis et moi, après mûre réflexion, parce que nous considérons qu'il serait encore plus dangereux et moins courageux de ne pas marquer par un vote hostile notre volonté de construire une barrière devant la crue désordonnée des dépenses publiques. A l'abri de cette barrière, il y a lieu d'organiser d'arrache-pied la recherche des économies, en opérant, cette fois, des réformes profondes. A ce prix seulement, nous mettrons en ordre nos finances et notre économie. (Applaudissements à droite.) Mme la présidente. La parole est à M. Emile Hugues. Ü. Emile Hugues. Monsieur le ministre, j'ai le sentiment, en développant les critiques que je vais apporter à cette tribune, de vous faire un procès de tendance. Je veux vous demander quelle politique vous entendez suivre à l'égard de la propriété immobilière. Est-ce celle qui trouve son expression dtans l'augmentation des droits de mutation à titre onéreux qui frappent les immeubles urbains et ruraux ? Ces valeurs sont essentiellement représentatives de la fortune des classes moyennes, car il y a longtemps que la propriété immobilière, sous sa forme personnelle et individuelle, ne figure plus dans le patrimoine des grandes fortuites et des fortunes spéculatives. Par contre, elle matérialise aujourd'hui l'épargne des classes moyennes. Toute augmentation des droits qui frappent la propriété immobilière aboutit, en fait, à un nouvel écrasement de ces classes. N'ont-elles pas déjà été suffisamment atteintes dans leur épargne ? Permettez-moi, à ce sujet, de rappeler les fluctuations de l'annuité successorale qui permet de suivre la fortune des classes moyennes et dans laquelle les y aleurs immobilières 'figurent pour uno grande part. En prenant pour base la valeur du frana en 1913, l'annuité successorale s'élevait, en 1913, à 5.532 millions de francs. En 1938, elle n'était plus que de 2.442 millions; en 1947, elle tombe au-dessous de 970 millions. Des lois successives, restrictives du droit de propriété, ont déjà porté atteinte & la valeur immobilière et détourné la plupart des Français de cette forme classique de l'épargne. En élevant les droits de mutation, vous détournez de l'accession à la propriété un grand nombre de personnes, alors que, nous voyons dans l'accession à la propriété un facteur de stabilité sociale. D'autre part, en élevant les taux de mutation à titre onéreux, sur les propriétés immobilières, vous taxez lourdement l'épargne qu'elle représente. Ce qui paraît plus grave — j'en viens au procès de tendance — c'est l'intention qu'on retrouve à travers notre fiscalité de frapper lourdement et maladroitement les formes les plus élémentaires du droit de propriété, je pourrais même dire les formes les plus naïves, car ce sont celles qui s'offrent à toutes les investigations. Vous acceptez, ou tout au moins vous êtes impuissant contre la fraude qui se pratique sous la forme de cession cle parts sociales. Les tarifs, en la matière, ne sont pas rigoureux et quand la propriété immobilière est l'expression d'un patrimoine individuel et personnel, vos tarifs augmentent alors de rigueur. M. te secrétaire d'Etat aux finances. Vous vous souvenez sans doute que le Gouvernement, en proposant le décret de réforme fiscale dont on a dit tant de mal, avait prévu des mesures sévères, mais efficaces, contre la fraude en matière de cession de parts sociales. Ces mesures ont été abrogées par l'Assemblée. Nous ne pouvons donc aller au delà. M. Emile Hugues. Je le reconnais volontiers et mes critiques vont, sur ce point, à une majorité plus qu'au Gouvernement. M. Eugène Rigal. Le Gouvernement voulait instituer un monopole au profit des notaires. M. Emile Hugues. Quand une personne a' le courage et la naïveté, car il faut à la fois ces deux qualités, de devenir acquéreur aujourd'hui d'une propriété immobilière, l'Etat lui réserve toutes ses flèches. Est-ce de bonne politique ? Quels sont os arguments ? J'imagine que vous cherchez dans l'augmentation des droits de mutation une compensation aux dissimulations sur les ventes immobilières. Ainsi envisagé, ce relèvement serait un compromis' avec la fraude. Ce n'est pas là une politique propre à renforcer l'autorité de l'Etat. (Très bien! très bien! sur de nombreux bancs.) Fourrez-vous surtout contester que ce compromis avec la fraude — que je ne veux pas nier — aboutit à pénaliser les honnêtes gens — il s'en trouve —- et les mineurs dont les biens ne peuvent se vendre que par adjudication, c'est-à-dire là où il n'y a pas de fraude possible ? M. Eugène Rigal. Très bien ! M. Emile Hugues. Croyez-vous que la fraude serait aussi importante si les droits étaient plus modérés ? Ne savez-vous pas que votre système de répression de la fraude, ainsi que je le démontrerai, aboutit à des résultats qui s'apparentent à ceux d'une loterie ? ' Aux rigueurs fiscales françaises, permettez-moi d'opposer l'exemple de l'étranger» En Belgique, le taux des droits de mutation est de 11 p. 100 et il est réduit de moitié en vue de faciliter l'accession à la petite propriété immobilière. En Italie, il est de 10 p. 100 et le tarif y est également réduit pour les mêmes opérations. En Espagne, le taux est de 6 p. 100. En Hollande, il est de 5 p. 100 depuis l'aggravation de la fiscalité votée en 1942; il était de 2,5 pour 100 avant cette date. Au Luxembourg, le taux est de 5 p. 100. En Suisse, il est de 2 p. 100 et il est réduit à 1 p. 100 quand il s'agit de parcelles contiguës à d'autres terrains agricoles, appartenant à l'acquéreur, et si le prix de chaque parcelle n'excède pas 3.000 francs. En Angleterre, le taux des droits, fixé à 2 p. 100, est réduit à 1 p. 100 pour les propriétés d'une valeur inférieure à 1.500 livres sterling. En regard, quelle est la situation de la France ? Vous nous proposez aujourd'hui un taux de 12 p. 100 Si l'on y ajoute la taxe de première mutation, les droits perçus au profit des communes. les droits de transcription, les frais d'acte, on arrive à des tarifs de 20, 24 et même 25 p. 100 pour les mutations immobilières. Dans l'esprit du Gouvernement, c'est la fraude qui justifie l'augmentation des tarifs. Je ne nie pas qu'une certaine fraude existe en ce domaine. Variable selon les régions et la sévérité des inspecteurs, elle est la conséquence de l'exagération des droits et des pratiques suivies en liiatière de répression. Si les valeurs vénales déclarées sont inférieures aux valeurs vénales réelles, c'est qu'en la matière, chacun tente sa chance et chacun se réserve la possibilité d'une discussion avec les inspecteurs de l'enregistrement. Cette discussion est plus ou moins avantageuse, scion les qualités respectives des deux interlocuteurs et dépend souvent de leur faculté de résistance physique et de leur habilité dialectique, Le système est-il bon qui fait dépendre le montant de l'impôt à payer du résultat d'une négociation avec l'administration ? Ne serait-il pas plus sage de dissocier les valeurs fiscales des valeurs vénales, de manière que le montant des droits de mutations soit assis sur des valeurs forfaitaires et indiciaires, en dehors de toute discussion avec l'administration ? Cete méthode, appliquée dans divers pays étrangers, vous permettrait d'abroger toute la législation concernant les insuffisances et les dissimulations. L'Etat ne t>e prêterait plus à ces marchandages qui diminuent l'autorité de l'administration : vous supprimeriez par ce moyen les contrôles et libéreriez une partie du personnel qui pourrait se consacrer à d'autres tâches. M. Louis Rollin, Voulez-vous me permettre de vous interrompre, mon cher collègue ? M. Emile Hugues. Volontiers ! M. Louis Rollin. J'approuve entièrement vos observations relatives à l'exagération des droits de mutation et, d'une façon générale d'ailleurs, à l'excès' de la fiscalité, On parle de fraudes. Mais l'excès de îa fiscalité est une véritable prime à la dissimulation et à la fraude. Je ne dirai pas qu'elle est nécessaire, mais dans tous les cas, elle incline à quelque indulgence quand on constate des taux auèsi excessifs. Je rappellerai un souvenir. Lorsque M, Poincaré a été appelé au pouvoir... M. Henri Teitgen. Ah! Poincaré ! M. Louis Rollin. Oui, Poincaré ! Et il serait souhaitable qu'il y en eut encore quelques-uns parmi nous. Lorsque M. Poincaré fut rappelé au ¡pouvoir, pour rétablir la confiance qui était singulièrement compromise, il eut le mérite, lui, d'atteindre ce but. Il avait aussi fait appel à la fiscalité 11 avait élevé, notamment, le taux dos droits de mutation, et de telle manière qu'on dût constater que le volume des transactions avait si considérablement diminué qu'en fait, le (produit de. l'impôt était devenu inférieur à ce qu'il était avant la majoration des droits, et l'administration dut se résigner à les abaisser. De même, l'administration fixa autrefois un taux excessif de la taxe de luxe. Quel fut le résultat ? Elle se refusa à le réduire, malgré les protestations qui s'éJevèrent au Parlement, malgré les campagnes qui furent menées contre cette taxe qui était, cependant, littéralement meurtrière. Le commerce de luxe disparut et l'administration fut alors obligée de supprimer la taxe de luxe. Mais le mal était fait: il était trop tard. Nous sommes donc d'accord avec M. Hugues et nous nous associons pleinement à ses critiques à l'égard d'une superfiscalité qui est un encouragement à la fraude et à la dissimulation et qui paralyse toute l'économie du pays. (Applaudissements à droite et sur certains bancs à gauche.) M. Emile Hugues. Je remercie M. Rollin de l'appui qu'il m'apporte. Je tenais à indiquer au Gouvernement que ce système de dissociation des valeurs fiscales et des valeurs vénales existe déjà dans certains (pays. J'ai la conviction qu'en l'instituant en France, l'Etat se procurera des recettes stables et ¡permanentes, ce qui lui permettra de diminuer de moitié le taux des droits, tout en obtenant des recettes au moins égales, sinon supérieures à celles dont il dispose actuellement M. le secrétaire d'Etat aux finances. Je remercie vivement M. Rollin d'avoir bien voulu comparer M. Petsche à M. Poincaré. Cette comparaison est flatteuse. M. Louis Rollin. J'ai beaucoup d'estime pour M. Petsche, mais ne me faites pas dire que j'ai fait cette comparaison. (Sourires.) Me le secrétaire d'Etat aux finances. Je dois constater, monsieur Rollin, que votre comparaison porte, au moins sur un point: M. Poincaré, comme M. Petsche, a proposé — et d'ailleurs fait voter — l'augmentation du taux des droits de mutation. M. Louis Rollin. Dans un cas particulier, M, Poincaré a commis une' erreur. Mais cette erreur a été redressée. Pour ce qui est de votre budget, les erreurs soïit innombrables et nous constatons, malheureusement, que vous ne voulez pas les redresser. De surcroît, M. Poincaré était le symbole de la confiance. Il a permis à l'Etat d'emprunter et de ne pas financer la reconstruction par la fiscalité — hérésie incroyable — tandis qu'aujourd'hui on a tué — je ne prétends pas que ce soiî vous - - la confiance, do telle, sorte qua l'Etat ne peut plus lancer d'emprunts. Voilà la différence avec M. Poincaré. M. le secrétaire d'Etat aux finanças. Je rappellerai à M. Rollin, puisqu'il a luimême invoqué son autorité, les propos suivants de M. Poincaré : « Il nous fallait des rendements immédiats et continus, que les impôts directs de ce moment ne pouvaient nous-fournir et que les impôts de consommation étaient seuls, clans une crise de cotto sorte, de nature à nous assurer. » Ces propos pourraient s'appliquer, i>iu* lati s mu tan dis, à la situation actuelle. Quant à l'argument selon lequel la diminution des droits est une manière do lutter contre la fraude, je considère qu'il a de la valeur. Aussi bien, le décret do réforme fiscale s'en était-il inspiré et avait» il diminué les taux, tout en prenant certaines mesures contre la fraude. Mais l'Assemblée estima que ce décret était mauvais. On l'abrogea donc sur ce point. M. Loufe Rollin. 11 n'était pas mauvais en la matière. M. le secrétaire d'Etat aux finances. SI on doit l'annuler dans ses dispositions visant la répression de la fraude, on doif logiquement le faire en ce qui concerno les atténuations qu'il apportait à titre de compensation. J'ai regretté que l'Assemblée, malgro d'ailleurs l'avis de M. Emile Hugues luimême qui était d'accord avec le Gouvernement sur ce point, ail «condamné les diverses mesures que nous avions propo* sées, notamment l'unification du contea* lieux et le contrôle dos cessions de parts sociales. Nous n'augmentons donc pas les droits de mutation, mais abolissons simplement sur ce point la réforme fiscale que le Parlement n'a pas reconnue satisfaisante. M. Pierre Montel. Me permettez-vous présenter à mon tour une observation monsieur Hugues ? M. Emile Hugues. Volontiers. M. Pierre Montel. Monsieur le secrétaire d'Etat, je vous offre un moyen de répondre à l'objection concernant la fraude Vous nous dites que vous augmentez le taux des droits parce que vous voulez récupérer partiellement la fraude. Mais il y a, en la matière, des cas où toute fraudo est impossible. Je veux parler des ventes judiciaires, en particulier des ventes aux enchères en cas de décès ou de partage. M. Jean Crouzîer. Li dos adjudications amiables. M. Pierre Montel. Je me permets de signaler que j'ai déposé un amendement tendant, quelle que soit îa décision prise quant au relèvement du taux, à maintenir le tarif ancien pour les ventes faites aux enchères, par autorité de justice ou à l'amiable. M. le secrétaire d'Etat aux finances. La question posée par votre amendement est à l'étude. M. Emile Hugues. A ce sujet, je cl c ni an ^ derai à l'Assemblée d'étendre iè principe défendu par M. Mon ici à toutes les ventes par adjudication. Dans de nombreux cas, en effet, les ventes de biens de mineurs sont renvoyées devant notaire et non pas seulement devant le tribunal. Quant à M. Rollin, je lui répondrai quo nous payons aujourd'hui encore les impôts de M. Poincaré, sous la forme de la taxe de première mutation instituée en 1926 et qui est toujours en vigueur. Vous avez donc, à propos du rappel du souvenir de M. Poincaré/ une satisfaction 7 'dans les impôts que l'on paye actuellement. M. Louis ReJlin. IL faut bien en garder quelques-uns. HL Emile Hugues. Le système des droits de mutation à titre onéreux doit donc cire modifié. ' Le Gouvernement devrait s'inspirer de la législation suisse et, au besoin, de la législation espagnole. L'une et l'autre, en •effet, dissocient la valeur fiscale de la valeur vénale et se réfèrent à des valeurs forfaitaires et indiciaires qui ne prêtent à aucun marchandage avec l'administration, opération -qui compromet l'autorité Ses contrôleurs. Ce que je ne comprends pas, monsieur le ministre, c'est votre fiscalité à l'égard de la propriété immobilière. Elle serait compréhensible si vous tendiez à la suppression de cette propriété. Cette fiscalité pourrait être l'expression du groupe .communiste dans sa volonté de destruction de la 'propriété immobilière; il répondrait ainsi d'ailleurs aux résolutions du Kominîorm, aux paroles de Lénine dans La MalaWe infantile du communisme, que* pour n e pas prolonger le débat, je m'abstiendrai $e citer à cette tribune. Mais une te'U® fiscalité est incompréhensible de la part d ' u n gouvernement qui se réclame encore, je r e s p è r e — et nous le verrons, je pense, 'dans la suite de la discussion budgétaire — [de certains principes de libéralisme. C'est pour cela, monsieur le ministre, ¿que je vous demande très sérieusement "et très sincèrement de vouloir bien revoir yotre politique de fiscalité à l'égard de la propriété immobilière. J'ai le regret de vous dire que si cette politique n'était pas revisée, si certains apaisements ne nous étaient pas apportés, lious ne pourrions pas voler les -mesures Comportant augmentation des droits de ¡mutation à titre onéreux. Et je n'oublie pas pour cela que c'est pourtant la seule mesure qui ait trouvé grâce devant la commission des finances. [Applaudissements sur certains bancs à gauche et à !droite.) Mme la présidente. La parole est "h M. Marc Dupuy. {Applaudissements à l'extrême 'gauche.) M. Marc Dupuy. Mesdames, messieurs, smon intervention dans ce débat ouvert à propos de la loi de finances portera surtout sur les mesures réactionnaires et de régression -sociale proposées par le Gouvernement et le ministre des travaux publics, des transports et du tourisme à l'égard des cheminots et de la Société nationale des chemins de fer français. Quelles sont donc les raisons profondes 'des dispositions d'ordre financier, économique et technique dont nos amis Lamps, Àuguet et Waldeck Rochet ont déjà parlé hier à cette tribune ? Ces dispositions sont contenues dans ce que les cheminots appellent à juste titre le plan Pineau, dont les grandes lignes ont été définies par le ministre des transports à son retour d'un voyage aux EtatsUnis et sont résumées par lui dans la form u l e : repenser le chemin de fer. En tout premier lieu, ce qui est â la •base du plan Pineau et de la réorganisation des transports, ce sont les exigences du plan Marshall et du pacte de l'Atlantique Nord de préparation accélérée à la guerre antisoviétique et de mobilisation économique. Gela fait partie de l'exécution •Ses décisions de la récente conférence ten u e à Paris par les douze ministres des pays signataires du pacte de l'Atlantique. Ën effet, pour les impérialistes fauteurs r de guerre le système ferroviaire français, tel qu'il est actuellement, l'économie et la production française étant sacrifiées aux objectifs de guerre du plan Marsnill et du pacte de l'Atlantique Nord, est devenu inutile ou tout au moins a perdu de son importance passée. Le ministre de la défense nationale, pariant récemment des rôles respectifs des transports ferroviaires et des transports routiers, a pu insister tout particulièrement sur la nécessité, dans la conjoncture internationale présente, d'avoir en France de grandes routes stratégiques. De plus, il faut dire que les chefs d'étatmajor des pays signataires du pacte de l'Atlantique ont, en particulier pour les transports ferroviaires, tiré les enseignements de la deuxième guerre mondiale, au sujet du fait que les glorieux francs-tireurs et'partisans français, les combattants des forces françaises de l'intérieur, avec les cheminots, ont pu, grâce à leur action de masse et cle sabotage, dans des moments décisifs, parvenir à paralyser sur certains points les transports de l'ennemi hitlérien et, ainsi, retarder l'arrivée des divisions allemandes sur le front, notamment lors du débarquement en Normandie. (Applaudissements à l'extrême gauche.) C'est ce que M. le ministre des transports a lui-même souligné dans un . passage de sa conférence tenue aux Ambassadeurs, le 11 mars. 1949, et qui, était intitulée: « La France, point de départ des grands itinéraires internationaux ». Parlant des leçons de l'histoire, il disait: « La guerre a, d'une manière générale, transformé profondément les données des problèmes que je viens d'exposer. » Il s'agissait des problèmes de transports. M. Pineau ajoutait: « La France s'est, nettement orientée vers une solution politique de ces problèmes de transports. Elle a bénéficié, de ce fait, d'un équilibre administratif remarquable, mais elle n'a pas su tirer tout le parti possible, du point de vue économique, de sa situation médiane entre le monde anglo-saxon et l'Europe. Aujourd'hui où le problème se pose avec une acuité particulière, son système de transports comporte des lacunes qu'il appartient à notre génération de combler. » On sait ce que cela veut dire au moment même où les Américains annoncent l'envoi massif de leurs rossignols d'armes lourdes, tanks et canons, et ou des zones franches militaires américaines sont déjà installées ou en ~oie d'installation dans nos ports. A ce propos, je veux, de cette tribune, saluer l'action courageuse et patriotique des dockers, des marins, des cheminots^ qui. avec l'aide des populations, luttent pour la paix en refusant de charger ou dé transporter du matériel de guerre, notamment pour la sale guerre du Viet Nam. Vifs applaudissements à l'extrême gaume. — Vives protestations au centre et à droite.) M. Henri Teitgen. Un tel langage est inadmissible ! A l'ordre ! M. Maurice Guérin. C'est de la trahison. Voix nombreuses à Vextrêfhe gauche. A bas la guerre:! > Mme 4a présidente. Monsieur Dupuy, un tel langage, à cette tribune, est intolérable. Je vous rappelle à l'ordre et vous prie de mesurer désormais vos paroles. M. Marc Dupuy.. Madame la présidente, je remplis ici mon devoir comme je l'ai rempli sous l'occupation, alors que les autres trahissaient. {Vives réclamations au centre et à droite. —- Applaudissements ù l'extrême gauche. — Bruit.) M. Pierre Monte!. Permettez-moi de vous interrompre, monsieur Dupuy. • M. Marc Bupuy. Je n'accordé 1 cçtte v pei>i mission à personne. (Exclamations à drotîë et au centre.) M. Henri Teitgen. A la porte ! M. Louis R&ilîn. Vous voulez empêche* de nourrir et d'armer nos soldais. Vous tenez un langage de trahison. M. Mare Dupuy. Je n'ai de leçon de patriotisme à recevoir de personne. (Exclamations à droite.) M. Paul Theetten. Parlez donc devant les combattants d'Indochine comme vous ve< nez de le faire. Vous verrez comment vous serez reçu ! M. Marc Dupuy. Parlant des tâches, M. Pineau ajoute qu'il faut faire de la France un centre de dispersion du commerce Atlantique-Europe. Sachant tout naturellement qu'il s'agit de favoriser les dessekis de l'Union occidentale et poursuivant l'application de son plan, le ministre en vient à poser la quest i o n que voici: « Mais nos grandes routes nationales, en particulier celles que nous entendons con^ sacrer à une activité internationale, correspondent-elles aux besoins du trafic intense dont notre pays devrait être tin jour le point de départ et d'arrivée ? » Et M. Pineau répond : « Je ne le crois franchement pas. » Et, pour sa perspective de préparation" à la guerre, il fixe les grands itinéraires susceptibles d'être revisés. M. Pierre Seauquier. Aucun rapport! M. Marc Dupuy. Ce n'est pas par hasard que ces révisions sont envisagées. Voici du reste les itinéraires dont M. Pineau demande la revision: Il y en a sept: 1° "Baltique-Adriatique, par Hambourg, Berne, Genève, Milan; 2° Moscou-Afrique, par Varsovie, Prague, Strasbourg, Troyes, Bayonne, Madrid, Gis brait a r ; 3° Manche-Baltique, du Havre à Léningrad, par Reims, Francfort, Berlin et Riga ; 4° Clycle-Bosphore, la route du Moyen-. Orient, par Londres, Calais, Paris, Lvon, Milan, Venise, Belgrade, Sofia, Istamboul; 5° Atlantique-Mer Noire, de Brest à Odessa, par le Mans, Troves, Belfort,\ienne, Budapest. Belgrade, Bucarest; 6° Atlantique-Méditerranée, de Brest à l'Italie,' par Nantes, Toulouse et Nice ; 7° Lôire-Zuiderzée, de Nantes à Amsterdam, par Rennes, Rouen, Lilla et Bruxelles. Et M. Pineau ajoute.: « Tous ces intinéraires, sauf le premier, passent par la France et la plupart, ce qui est, plus 'intéressant encore, se recoupent en France. Voilà qui est très clair pour qui sait ce que fait actuellement le Gouvernement. M. Herçri T&îi&en. C'est la géographie qui le veut ainsi et -l'on n'y peut rien. M. Marc Dupuy. Ce sont là les voies traditionnelles cle l'invasion et de la marche vers l'Est, au delà de l'Elbe, des armées des conquérants, suivies notamment pen-^ dant la dernière guerre par les envahisseurs hitlériens, ce qui s'est terminé à Berlin par l'écrasement de l'armée hitlérien ne par l'armée, rouge. (Applaudissements à Vextrême gauche.) M. »André MonteL Comme démonstration, c'est impeccable! M. Marc Dupuy. C'est à la lumière de ces faits qu'il faut voir la portée et la raison des mesures d'ordre économique et financier proposées par M. le ministre des transports. ETes aboutiraient, si elles étaient appliquées, à un démembrement de la Société nationale des chemins de fer français et à.la division du.réseau national . en. deux' catégories de -ignés, la pre» mière, celle dite des grandes lignes, comportant 24.000 kilomètres, ou l'exploitation serait maintenue, et la deuxième, celle des lignes dites secondaires, comportant. 16.000 kilomètres, ou le trafic serait partiellement ou totalement supprimé. Il est facile de mesurer les néfastes répercussions qu'aurait l'application d'un tel plan sur la vie des populations ouvrières et paysannes et les conséquences •économiques désastreuses qui en résulteraient pour les petits et moyens indus triels et commerçants. M. Charles Rousseau. Vous les traiteriez si bien, vous! M. Marc Dupuy. Maie c'est surtout aux cheminots que le Gouvernement, en particulier son ministre des travaux publics, veut faire supporter le poids principal de ces mesures- draconniennes et illégales. Ce que vous voulez, messieurs du Gouvernement, c'est, avec le démembrement de la Société nationale des chemine de fe* français et l'arrêt du trafic des lignes, opérer des licenciements massifs donl vous ne voulez pas fixer le chiffre, cependant que vous parlez de licencier immédiatement 5.000 auxiliaires et que M. Lissier, président de la Société nationale des chemins de fer français, indique que 12.000 cheminots, pour l.e moins, appartenant aux cadres, permanents, seraient également licenciés en 1950. Ainsi 17.000 à 18.000 cheminots seraient jetés au chômage. Voilà ce que vous voulez. Mais soyez iassurés, messieurs du Gouvernement, que dans leur ensemble les cheminots ne vous laisseront pas faire. Ce que vous voulez surtout, c'est licencier les" cheminots par milliers parce que vous n'êtes pas sûrs d'eux, car vous savez bien — c'est à leur honneur — que jamais ils. n'accepteront !(Interruptions à gauche et au centre. — Applaudissements à Vextrême gauche.) M. Pierre Beauquier. C'est une insulte aux cheminots. M. Jean Masson. Seriez-vous menacé d'épuration, monsieur Dupuy ? M. Marc Dupuy. . .d'assurer des transports de matériel -de guerre venant. d'outre-Atlantique ou d'ailleurs pour la guerre que vous préparez, ou pour le réarmement de l'Allemagne occidentale contre le grand pays du socialisme, l'Union soviétique, et'contre les républiques de démocratie populaire. Les cheminots veulent conserver la paix, ils ont trop souffert, eux et leurs amis, avec'les populations des centres ferroviaires. sous les terribles bombardements allemands et aussi sous ceux des •alliés anglo-américains ; ils ne veulent plus voir"cela. Voilà pourquoi ils luttent pour la paix. (Interruptions à droite.) De plus, les'cheminots comprennent que l'aboutissement de leurs justes et modestes revendications, tout particulièrement en ce qui concerne l'indemnité provisionnelle de 3.000 francs, est conditionné par la défense et le maintien de la paix. C'est parce que le Gouvernement est engagé dans cette voie de la préparation à la guerre, qu'il veut, avec le ministre des transports, enlever aux cheminots les droits qu'ils ont arrachés dans le passé, au prix de dures luttes et de grands sacrifices, aux magnats des grandes compagnies de chemins de fer, à ce patronat de droit divin dont avait parlé Noiblemaire, Maintenant, c'est vous, Etat patron, qui [voudriez ramener les cheminots, sur le plan social, à des dizaines d'années en arrière, en portant atteinte arbitrairement, illégalement, aux conditions d'obtention et d'ouverture d-u« droit à la retraite. comme du droit aux soins, médi- caux, au remboursement du prix des produits pharmaceutiques et au régime de la caisse de prévoyance. Les cheminots ne sont pas dupes des efforts que fait ]e ministre des travaux publics, et qu'ils déjoueront, pour minimiser et masquer les conséquences et les buts de son plan d'agression sociale dirigé contre eux. Car ce que vous craignez, c'est leur colère et leur indignation, qui se manifestent chaque jour et dont ils ont témoigné hier encore dans la cour de* la direction de la Société nationale des chemins de fer. Dans un passé récent k toutes vos tentatives de division ont échoué. Malgré vous, contre votre œuvre de misère et de guerre,^ les cheminots se sont unis dans l'action,** de la base au sommet. Plus de 1.000 comités d'unité d'action agissent déjà pour la défense de leurs revendications, de leurs droits et pour la défense de la paix. (Applaudissements à Vextrême gauche.) Ils ont resserré leur fraternité de combat dans la lutte commune lors de la grève de vingt-quatre heures, le 25 novembre dernier. Elle unit l'homme d'équipe à l'inspecteur, le manœuvre et le mécanicien à l'ingénieur, l'employé aux cadres de direction. Et cette unanime volonté s'exprime dans le mémorandum commun, adressé au chef du Gouvernement et au président du conseil d'administration de la Société nationale des chemins de fer français par cinq organisations nationales représentatives des cheminots, la confédération générale du travail, la confédération française des travailleurs chrétiens, force ouvrière, la confédération autonome et la confédération générale des cadres. Voici ce que disent, entre autres choses, dans leur mémorandum, ces cinq organisations, qui représentent, que vous le vouliez ou non, la quasi-totalité des cheminots, sur les mesures de licenciement, les causes et les responsabilités du déficit, les atteintes aux droits acquis. A propos des licenciements, elles déclarent : « Avaliser une telle mesure d'autorité prise arbitrairement signifierait que nous acceptons de faire supporter aux cheminots les conséquences d'une crise économique dont ils ne sont pas responsables. » Elles ajoutent: « Nous ne pouvons pas nous associer à une telle demande et nous considérons que le Gouvernement, qui avait la responsabilité du pouvoir, pouvait prendre ies mesures qui s'imposaient pour empêcher le développement de la crise g é n é r a l e . » Plus loin, ces organismes disent: « De plus, nous attirons votre attention sur le fait que ces mesures pétivènt être considérées comme des brimades à l'égard klu personnel, car elles n'apportent pratiquement aucune économie dans le budget de Ja Société nationale des chemins de fer français. » Je signale en outre que les cheminots sont indignés des propos calomnieux tenus à leur égard ces jours-ci par M. Pineau dans une allocution radiodiffusée, propos qui, d'ailleurs, sont dignes de ceux proférés contre les chefs de gare par l'un de ses prédécesseurs, M. Jules Moch, lors des grèves de 1947. M. le ministre des travaux publics, des transports et du tourisme a prétendu que les cheminots ne voulaient pas faire de sacrifices. Il tentait ainsi de dresser contre' eux l'opinion publique, qui ne se laisse pas abuser, et il a tiré argument des farin é s de circulation accordées aux travailleurs du rail. Cependant, M. Pineau sait bien que, suivant le rapport de M. Tissior lui-même, il s'agit de sommes insignifiantes, et ne repré- sentant que 1,1 p. 100 de la masse des dé* penses de personnel. Au surplus, monsieur le ministre, en ctf qui concerne les sacrifices, les cheminoW n'ont de leçon à recevoir de personne. (Ap< plaudissemenls à l'extrême gauche.) Ils ont toujours montré qu'ils faisaient passer leurs intérêts (particuliers après véritable intérêt national, après celui du pays domt ils ne peuvent être, à aucun moment, séparés. M. Philippe Farine. Prenez exemple s u r eux. M. Marc Dupuy. Ils l'ont montré notam* ment pendant la guerre en prenant place, dans le combat national et patriotique contre l'envahisseur allemand et contre les vichystes. Leur sacrifice, c'est celui des cheminots de tous rangs et de tous grades, fusillés,déportés, tombés dans la lutte et dans l'insurrection nationale. Leur sacrifice, c'est celui de leur secrétaire général Pierre Sémard, fusillé par l'es hitlériens. (Applaudissements à l'extrême gauche.) C'est celui de Jean Catelas, guillotiné par les vichystes. (Applaudis semcnts sur, les mêmes bancs.) C'est celui de Georges Wodli, ipendu en Alsace par les bourreaux nazis. (Applau-. dissements sur les mêmes bancs.) Leur sacrifite, c'est, après la libération, leur immense effort pour la reconstruction. Pendant plusieurs années, ils ont travaillé cinquante - quatre, heures par semaine pour réaliser une politique progressiste et de paix et pour faire remonter, notre pays de l'abîme. Est-ce cela qui vous tourmente, maintenant, que les cheminots aient travaillé à' la reconstruction de notre pays* pour l e faire remonter de l'abîme où la plupaai d'entre vous l'ont plongé ? (Applaudisse ments à l'extrême gauche. — Protestation| à gauche, .au centre et à droite.) C'est l'hommage que leur a rendu l'an* cien directeur général de la S. N. C. F.* M. Lemaire, chassé ipar M. Pineau de son poste parce qu'il ne se pliait pas avec assea de docilité à vos plans de régression sociale et de destruction Des sacrifices, monsieur le ministre, les cheminots en feront, mais pour sauvegarder et améliorer leur niveau de vie et celui de leur famille, pour la défense de leurs revendications et pour sauver la' paix. C'est pourquoi, sachez-le bien, messieurs du Gouvernement, les cheminots s'uniront plus encore.; ils agiront pour faire échec à votre politique monstrueuse, à laquelle ils s'opposent i>ar tous les moyen-, afin d'obtenir un autre gouvernement d'union démocratique (Exclamations au centre),, national et patriotique, seul capable de promouvoir une politique de paix et de progrès social. (Applaudissements à l'extrême gauche.) M. Albert Schmïtt. Vous défendez très mal les cheminots! Mme la présidente. La parole est à M. Malleret-Joinville. (Applaudissements à Vextrême gauche.) M. Alfred Mallerel-Joinville. Mesdames, messieurs, le Gouvernement nous,demande l'inscripiion au budgej; général de 420 milliards de francs pour les dépenses militaires de 1950. On peut dire ce que l'on veut de ce chiffre, sauf qu'il est honnête et sincère. En effet, il faut y ajouter des dizaines de milliards de francs de crédits de guerre figurant dans le budget de la présidence du conseil, du ministère des travaux publics, du ministère de l'intérieur, d'autres ministères encore. En outre, personne n'ignore dans cette .Assemblée que des collectifs d'aménagé- tnent augmenteront encore considérablement cet ensemble cle crédits au cours de l'année qui vient. , En réalité, c'est plus de 600 milliards 'de francs qui seront exigés des contribuables français en 1950 pour les dépenses militaires. Le chiffre de 420 milliards de francs ne correspond à rien. Il ne représente pas les dépenses prévisibles; il ne •représente pas un maximum; il est purement indicatif et seulement destiné à entretenir la fiction qu'il existerait un budget militaire contrôlable-par le Parlement. Or, chacun- sait qu'un tel contrôle est . devenu illusoire en cette matière. Ce qu'on nous demande, en fait, c'est de signer un chèque en iblanc sur lequel le Gouvernement inscrira, en fin de compte, les sommes qu'il lui plaira. En tout cas, i l ' e s t certain que les dépenses militaires vont atteindre un nouveau record en . 1950. Cinq ans après la libération, donc, et dans un pays qui doit encore relever presque toutes ses vi'lles ruinées, on nous présente un budget de ¡préparation à la guerre, un budget de guerre. J'ai dit: un budget dé guerre. En effet, depuis trois ans, line guerre injuste, criminelle, stupide, se poursuit au Viet Nam. (Interruptions au centre.) Depuis trois ans, des dizaines de milliers de Français se font tuer là-bas pour une cause qui n'est pas celle de la France. (Protestations au centre, à droite et à gauche. — Applaudisserne-nts à Vextrême gauche.) M. Philippe Farins. Provocateur! M. Alfred Matleret-Joînville. L'intérêt de notre pays, la justice et le bon sens, tout indique qu'il faut négocier avec le président du Viet Nam, faire la paix et rapatrier le corps expéditionnaire. (Applaudissements à l'extrême gauche. — Mouvements divers.) Mais le Gouvernement ne prend pas ce Êhemin... M. Pierre IjlQnteL Heureusement î M. Alfred Malleret-Joinville. ... au contraire. il réclame 37 milliards de plus pour l'année prochaine. M. Pierre Monte!. Il a raison. M. Alfred Malleret-Joinville. Comme la part des dépenses en Indochine de la marine et de l'aviation s'élève au moins à 21 milliards de francs, on peut estimer que le chiffre global s'établira pour 1950 autour de 200 milliards de francs. Les effectifs, qui étaient en moyenne de 131.000 hommes pour l'année, vont être encore augmentés. Voilà qu'avec des milliers d'anciens S. S. et d'anciens miliciens, qui donnent l'exemple de leurs méthodes au corps expéditionnaire, le Gouvernement se charge maintenant de nourrir par dizaines de milliers les bandits de Tchang-Kai-Tchek (Exclamations à droite. ->- Applaudissements à Vextrême gauche.) M. Charles Rouss3au. Vous vous y connaissez I M. Alfred Malïerei-Joinville. C'est à croire qu'il s'est donné la mission de ramasser les débris de tous les fascismes vaincus ! (Applaudissements à l'extrême gauche.) Quoi qu'il en soit, on semble décidé, pour le plus grand profit des intérêts désormais anglo-saxons de la Banque d'Indochine, à jeter encore dans ce gouffre des milliers cle nos jeunes gens et des milliards de francs ' arrachés au travail des Français. M. Gharles Desjardins. Un tel langage est abominable! M. Alfred Malleret-Josri ville. Mais 'énoriàité ' du b u d g e t ' militaire • n'a -pas 1 seule- ment pour cause la poursuite de cette guerre inexpiable. Si l'on dépense, en outre, des centaines de milliards de francs, ce n'est pas pour créer l'appareil de protection dont notre pays aurait besoin, s'il était indépendant, pour défendre ses libertés. Dans ce cas, en effet, il s'agirait d'instruire les Français dans le métier des armes pour former l'armée de la nation et il serait alors possible d'économiser la moitié des crédits qui nous sont demandés. Il n'est pas question de cela aujourd'hui. La politique du Gouvernement qui désorganise, émiette les unités par des prélèvements continuels destinés à l'Indochine, rend impossible toute organisation de ce genre. D'ailleurs, la même politique démoralise si complètement l'ensemble du corps des officiers et des sous-ofiiciers vivant désormais dans l'angoisse, dans le cauchemar du tour de départ pour une guerre criminelle dix fois perdue qu'il est devenu impossible de penser créer quoi que ce soit qui ressemble à une armée française. . M. Pierre Mouchet. Vous vous en chargez ! M. Alfred Malleret-Joinville. La mutilation et la désorganisation des unités ne diminuent pas pour autant les dépenses. Bien au contraire, leurs frais généraux demeurent à peu près constants; chaque fraciiormement augmente le gaspillage des crédits. De plus, l'utilisation de l'armée comme une police contre les mouvements sociaux est une nouvelle cause de dispersion et de déplacements inutiles, donc une nouvelle cause de dépenses abusives. Enfin, voici que le Gouvernement, en dépit de cette pagaïe généralisée et de son incapacité à nourrir et à vêtir convenablement les effectifs présentement mobilisés, nous avertit que l'armée de terre va passer de 300.000 à 310.000 hommes ! Cela ne peut s'expliquer que par sa volonté d'avoir sous la main -le plus de monde possible, afin de constituer les grandes unités dont M. Pleven a annoncé la création .aux commissions compétentes de l'Assemblée. Comme par hasard, il se trouve que ce projet gouvernemental coïncide très exactement avec ce que l'état-major de Washington exige de notre pays.' Il est donc certain que ies crédits militaires qui nous sont demandés n'ont pas seulement pour but de financer la guerre au Viet Nam. mais encore de préparer celle que les dirigeants américains projettent contre l'Union^ soviétique. (Applaudissements à Vextrême gauche.) M. Pierre Mouchet. Parlez-nous du budget de l'Union soviétique! M. Alfred Malleret-Joinville. D'ailleurs, à ce propos, on peut se demander avec quoi on armerait les grandes unités annoncées, puisque les fabrications d'armements français ont été pour une part considérable arrêtées ou ralenties. M. Charles Rousseau. C'est l'œuvre de M. Tillon. M. Alfred Malleret-Joinville. M. Pleven a répondu à cette question devant la commission des finances. 11 attend l'approbation de M. Trurnan aux décisions prises par les ministres de la guerre atlantique à la conférence de Paris, pour recevoir des armements américains d'une valeur d'un milliard de dollars, soit 350 milliards de franc-. M. Pleven a ajouté que le budget qui nous est proposé n'avait été établi à ce chiffre « si bas », disait-il, que parce qu'il avait, par avance, tenu compte de ce « cadeau ». En fait de « cadeaux » américains, nous savons à quoi nous en tenir, depuis le plan Marshall ! Nous avons donc l'assu- rance, puisque les cadeaux économiques j mènent à la désagrégation de notre ceo! nomie, que ce sont des flots de sang frani çais qui devraient payer les « cadeaux » 1 militaires des Etats-Unis. (Applaudissej ment s à Vextrême gauche.) | M. Chartes Rousseau. Si vous nous amenez les Russes, c'est ce qui se passera. C'est vous qui nous aurez fait des cadeaux. » M. Alfred Malîeret-Joînville. D'ailleurs, les dirigeants américains ne font pas.mystère de leurs conditions. Le rapport du département d'Etat de mai 1949, sur le Programme d'Assistance Militaire des Etats-Unis, a expliqué que les Etats assistés doivent, non seulement adopter le « concept stratégique » de l'état-major américain et augmenter considérablement leurs dépenses militaires, mais encore accepter le contrôle des techniciens et des instructeurs yankee. Plusieurs pays ont déjà tenté cette expérience. M. Charles Rousseau. La Pologne, par exemple ! M. Alfred MaHeret-Joinville. Même si du point de vue de Wafl Street, elle n'a pas toujours eu des résultats merveilleux, tels ceux qui ont été obtenus par les ins- demeure pas moins une des conditions obligatoires de l'aide militaire des EtatsUnis. Qu'on ne nous" objecte pas que le nombre des contrôleurs américains en France sera moins grand que celui qui a été initialement" exigé par M. Truman. C'est le principe qui est honteux, puisqu'il consacre l'asservissement de notre pays. M. Philippe Farine. Nous n'avons pas encore de maréchal russe dans notre pays. M. Alfred Malleret-Joinville. C'est un député anglais qui l'a le plus justement qualifié en demandant à son ' gouvernement de ne pas accepter des conditions aussi humiliantes, aussi infamantes, dironsnous, que celles qui sont actuellement imposées... M. Henri Teitgen. A la Pologne! M. Alfred Malleret-Joinville. ...à la France. (Applaudissements à Vextrême gauche.) C'est dans cette atmosphère, avec ces conditions, que se négocie actuellement le traité militaire bilatéral entre la France et les Etats-Unis. M. Pleven a d'ailleurs bien voulu confirmer que c'était en fonction de la nature et de la qualité des armements en provenance des Etats-Unis qu'il entendait procéder à une réorganisation de notre appareil militaire. Cela signifie clairement que le sort de la marine, de l'aviation, de l'armée de terre, de. toutes les forces armées de notre pays est finalement suspendu aux décisions que voudra bien prendre M. Truman. Mais comme, sous la pression de l'opinion française, en particulier sous la pression des cadres de notre armée, que révolte cette honteuse subordination, les dé« putés pourraient être amenés à ruer dans les brancards, le Gouvernement demande le vote d'un article 39 cle la loi de finances. Cet article doit lui permettre de faire, sur le plan militaire, tout ce qui lui plaît, c'est-à-dire tout ce qui plaît à Washington, sans qu'il soit besoin d'une autorisation de l'Assemblée. L'article 39 donne au ministre de la défense nationale des pouvoirs absolument exorbitants, tels que n'en eût jamais M. Daladier au temps des décrets-lois, t e l j 'que le général de Gaulle n'en demanderait pas d'autres, encore que la présente d'un gaulliste a u ministère de la défense nationale puisse lui donner immédiatement bien des facilités. {Applaudissements à l'extrême gauche.) M. Guy Petit. Staline en a certainement moins ! M. /Mfred Malleret-Joinville. L'article 39 permet au Gouvernement de virer des crédits d'un chapitre à un autre chapitre de telle façon, par exemple, qu'une partie des sommes affectées à l'alimentation de la troupe pourrait être reversée par simple décret à la réparation des automobiles. (Interruptions au centre.) M. Paul Theetten. C'est une plaisanterie 1 M. Alfred Malleret-Joinville. Bien plus, par simple décret, le Gouvernement pourrait faire passer des dizaines de milliards destinés à la marine à l'achat de matériel pour la guerre au Viet Nam. A la limite, par simple décret, le Gouvernement pourrait supprimer toute l'aviation s'il en avait le désir. (Mouvements divers.) _ Mi Charles Rousseau. Vous exagérez, général-! M; Alfmfr Malleret-Joinville. Peut-on dire que ces possibilités ne soient qu'une vue de l'esprit, alors que malgré toutes les dénégations, et avec moins de facilités législatives, nous avons vu M. Pierre-Henri Teitgen d'abord, M. Ramadier ensuite, étrangler l'aviation française sous prétexte de la. réorganiser? (Exclamations au centreà droite et à gauche, —t.Applaudissements à Vextrême gauche.) Au centre et à droite. Et Tillon ? M. Philippe Farine. N'avez-vous pas connu un M'. Tillon ? Il a rénové l'aviation française ! Voix diverses au centre. Et Pierre Cot! Mi Alfred Malleret-Joinville. M. Pleven n'a-t-il pas, à la commission, déclaré qu'il fallait fermer plusieurs usines d'aviation et de matériel aéronautique ? C'est M. Charles Tillon qui a fait renaître dans les conditions les plus difficiles' l'aviation française; c'est votre majorité qui Ta détruite. (Applaudissements à l'extrême gauche. —Interruptions au centre et à droite.) M, Charles Rousseau. Est-ce que par hasard on arriverait à voler avec des casseroles* {Rires à droite et au centre.) M. Alfred Malleret-Joinville. En vérité, si, par l'article 39, on demande de tels pouvoirs, ce n'est pas pour obtenir quelque facilité d'organisation, c'est pour avoir la possibilité de modifier de fond en comble l'appareil militaire du pays, selon la nature et la quantité de matériels américains que l'état-major de Washington doit déposer sur notre territoire. Si le Gouvernement a fait dire qu'il s'autorisait à poser la question de confiance sur cet article, c'est bien qu'il le considère comme essentiel pour poursuivre sa politique militaire, plus exactement la politique militaire du gouvernement américain en France. Il est déjà l'une des conditions, avant celle du Programme d'Assistance Militaire, imposées par M. Truman pour nous envoyer ses tanks démodés, (interruptions à droite.) Par conséquent, ceux qui voteront la confiance sur l'article 39 sauront qu'ils votent la confiance à la .politique jd.e M. Truman. Dans ces conditions, le budget militaire pour 1950 n'est à aucun titre un budget de défense nationale, il ne représente que la contribution française au bud- get de guêtre des Etats-Unis. (Applaudissements à l'extrême gauche.) Si le Gouvernement actuel en vient, au moins partiellement, à avouer ce qu'il a essayé honteusement de cacher depuis deux ans, c'est parce que la politique de guerre de Washington est ouvertement appliquée en France. Cela est dû au fait que les dirigeants américains sont pressés. Comme l'a écrit M. Servan-Schreiber, ils ont le sentiment que le temps travaille contre eux, c'est-à-dire contre leur régime qui pourrit sur pied. ((Applaudissements à l'extrême gauche.) Les dirigeants américains estiment que, puisque le Gouvernement actuel de notre pays ne parvient pas à convaincre F opinion française, il doit lui imposer les mesures nécessaires à la préparation de leur guerre antisoviétique, il doit leur imposer le « concept stratégique » de 1"état-major de Washington. Le concept stratégique en question aboutit, en ce qui concerne l'Europe, à créer une infanterie franco-aile-mande, avant-garde sacrifiée d'avance de l'armée d'agression. Les Européens se font d'ailleurs rudement rappeler à l'ordre lorsqu'ils prétendent sortir de ce cadre. Des mesures "économiques et poliiiques ont déjà été prises dans l'Allemagne de l'Ouest pour reconstituer la Wehrmacht. On nous invite maintenant à favoriser les mesures militaires qui la feront renaître. Voter les crédits militaires qu'on nous demande et qui sont fmidés sur le concept stratégique américain, c'est donc, quelles que soient les déclarations qui ont été faites dans un autre sens, accepter la renaissance du militarisme allemand, c'est contribuer à sa résurrection. (Applaudissements à Vextrême gauche. — Exclamations à droite.) Fonder notre politique militaire sur le concept stratégique américain, c'est finalement accepter que notre pays devienne le champ de bataille, le coussin atomique d'une troisième guerre mondiale, c'est admettre m toute hypothèse la destruction de la France. (Applaudissements à l'extrême gauche.) Pour qui ? Pour quels intérêts ? Au non? de quoi ? Par qui sommes nous donc menacés ? Répondant à M. Paul Revnaud qui demandait à la commission des finances si la sécurité de l'Europe de. l'Ouest était assurée contre un « agresseur » éventuel, M. Pleven disait en substance : Il existe un état de fait; malgré la faiblesse militaire de l'Europe, occidentale, il n'y a pas de guerre. Il ajoutait: Bien entendu nous renforcerons nos forces armées. C'est donc bien pour une guerre d'agression qu'on vous demande aujourd'hui 420 milliards qui deviendront 600 dans quelques mois. (Exclamations sur divers bancs. — Applaudissements à l'extrême gauche.) M. Henri Teitgen. Votre raisonnement est splendide. C'est de la stratégie américaine. M. Alfred Malleret-Joinville; C'est bien la guerre d'agression que le capitalisme américain veut faire à l'Union soviétique, parce ;que celle-ci a le tort de demontrer quotidiennement par la pratique que la solution qu'elle a donnée aux problèmes économiques modernes est la bonne solution. M. Jean Masson. Avec cent-cinquante divisions sous les armes! M. Alfred Malleret-Joinville. On peut dire que les crédits militaires qui nous sont demandés sont ceux d'un budget de guerre et de ruines. Ils ne constituent pas les éléments d'un budget français, mais ceux d'un budget étranger. Comme fraction des crédits militaires dit' gouvernement américain, ils impliquent Ia; renaissance de ce militarisme allemand qui a dévasté la France trois fois en soixante-dix ans. Ils permettent un pas important dans la voie qui nous conduit au désastre. Mais,; heureusement pour notre pays, le peuple^ "prend chaque jour une conscience plus claire de cette situation. Vos explications* embarrassées et vos dénégations lui fonf de moins en moins illusion. 11 a appris,; depuis deux ans et demi, à faire la différence entre les déclarations gouvernementales et les actes des ministres. Les faits lui ont constamment montré! que vos paroles n'avaient pas d'autre but que celui de dissimuler la réalité de votre d é sa sir e u s e poli ti qu e. Depuis quelque temps, vos journaux! parlent volontiers de désarroi de l'opinion publique. La vérité, c'est que l'immense majorité' des Français n'est pas désorientée, mais écœurée par la direction que vous donnez aux affaires du pays. La vérité, c'est que des citoyens, d'opi* nions et de croyances aussi diverses que; possible, sont en train de s'unir et corn* mencent à agir pour que cesse la guerre au Viet Nam. Les soldats, les marins, les ; cadres de l'armée, en particulier, se mon^ , îrent de plus en plus impatients de voir; ! se terminer ce crime. Ils le disent et commencent à. en tireç toutes les conclusions nécessaires. D'autre part, les dockers, les cheminots et aussi la population qui les entoure^ avertis du débarquement prochain de la qu'elle est : ferraille américaine, savent j d'abord destinée à tuer les ouvriers f r a n j çais avant de servir à la guerre antisovié[1 tique. (Vives interruptions au centre, à: droite et à gauche. — Applaudissements à Vcxtrêmc gauche. — Bruit.) Voix nombreitses au centre. Censure! M. Alfred Maileret-iomvilie. Ils se décla* rent chaque jour plus nombreux, résolus à empêcher l'arrivée de ces instruments de mort (Applaudissements à l'extrême gauche. — Mouvement divers), sur n'im« porte quel point du territoire, à comment cer par les éventuels ports francs et les éventuelles zones franches. (Applaudisse ment s à l'extrême gauche. — Bruit.) A droite. A Moscou I M. Alfred Maileret-Jbinvilie. Ils savent que la troupe qui serait appelée à les remplacer n'aurait pas une attitude différente de la leur, car la troupe est composée de fils de travailleurs qui savent qu'en agis^ sant ain-i ils défendraient leur vie. Toutes ces actions se placent dans le cadre du mouvement des partisans de La paix (Exclamations et rires à gauche, au centre et à droite), qui se développe de telle façon qu'on peut espérer qu'il fera complètement échec au plan des fauteurs de guerre. Enfin, si le peuple do notre pays est décidé à s'opposer de toutes ses forces à votre politique de guerre, il comprend aussi qu'il doit, s'il veut vivre, imposer sa politique à lui, imposer un gouvernement national qui le représente vraiment.. (Exclamations à droite et au centre.) Ce gouvernement du peuple est possible.  cet égard, on doit se souvenir de l'appel que lançaient, le 10 juillet 1940, Maurice Thorez et Jacques Duclos (Vives interruptions au centre et à droite. — Vifs applaudissements à l'extrême gauche),* dans des circonstances non sans analogie avec la siînation actuelle. « C'est dans le peuple, disaient-ils, que résident les grands espoirs de libération nationale et sociale. Et c'est autour de la classe ouvrière, ardente et généreuse, pleine- de confiance et de courage, que p e u t se constituer le front de la liberté, de l'indépendance et de la renaissance de la France ». (Applaudissements à Vextrême gauche. — Exclamations à gauche, au centre et à droite.) C'est pour exprimer cette volonté du peuple et son espoir que nous voterons 4 contre les crédits "de guerre que vous demandez. C'est aussi pour dire notre conviction que sera donne à la France u n gouvernem e n t qui restaurera notre indépendance nationale (Exclamations à gauche, au centre et à droite), u n gouvernement qui s'attachera à défendre la paix. (Vifs applaudissements à Vextrême gauche. — Exclamations sur de nombreux bancs.) M. Pierre MonieL Je demande la parole pour un rappel au règlement. Mme la présidente. La parole est à M. Montel. pour u n rappel au règlement. M. Pierre Montai. Je m'étais fait inscrire dans la discussion générale; j'ai renoncé ii (a parole, me réservant, bien entendu, d'intervenir dans l'examen des crédits militaires, loirs de la discussion générale qui s'instaurera à leur sujet. Mais étant donné ce qui s'est passé, .étant donné les paroles que nous avons •entendues, et m'excusant de recourir au biais d'un rappel au règlement, je demande à l'Assemblée qui pense français, de bien vouloir adresser à tous nos combattants d'Indochine l'expression de son estime et de son affection. (Applaudissements à droite, au centre et à gauche. — Exclamations à Vextrême gauche.) M. Jean Pronteau. Vous leur envoyez des fleurs. Eux, ils donnent leur sang ! M. Pierre Montel. Pour ma part, j'ai su d o n n e r le mien. Quand vous en aurez fait autant, vous pourrez parler ! (Applaudissements à droite et au cçntrc.) Mme la présidente. La parole est à M. Djemad. M. Atoderrahme Gfterif Djemad. J'interviens sur le projet de loi de finances, au n o m des communistes algériens, étant donné que ce projet concrétise la politique gouvernementale... (De nombreux députés, au centre et à droite, quittent la salle des séances. — Vives protestations à l'extrême gauche.) Nombreuses voix à l'extrême gauche. A Vichy! Racistes! Négriers! (Mouvements divers.) M. Henri Bourbon. Les colonialistes s'en vont ! Mme la présidente. Je vous en prie, messieurs, laissez parler M. Djemad. M. Jean Pronteau. Madame la présidente, vous pourriez rappeler "a f o r d r e les parlementaires qui s'en vont d'une manière indigne. (Protestations au centre.) M. Abderrahmane Chérif Djemad. J'interviens, disais-je, sur le projet de loi de finances, au nom des comriiunistes algériens, étant donné que ce projet concrétise la politique gouvernementale — puisqu'il en est une sorte de programme chiff r é — politique qui est entièrement orientée vers la préparation à la guerre contre l'Union des républiques socialistes soviétiques et contre les démocraties populaires. Cette politique est illustrée, notamment, par la violation des engagements solennels pris envers les peuples de l'Union française, contenus dans la Constitution votée par le peuple français, et par le retour aux conceptions surannées et rétrogrades de l'oppression colonialiste. Le projet que nous discutons fixe les chiffres de l'ensemble des recettes et des dépenses du budget de la France pour 1950. 11 intéressé les Algériens parce que s ' y trouvent incluses les dépenses de la guerre d'Indochine, les dépenses en!rainées par la prétendue défense nationale, considérée maintenant dans 'le cadre du pacte Atlantique, les dépenses de l'appareil de répression: police, gardes mobiles, sécurité du territoire etc. C'est sur ces divers points que je veux exprimer l'avis des populations algériennes. Si nous nous référons à la loi de finances et aux discussions qui se sont instituées à la commission des finances, nous constatons que 200 milliards de crédits sont demandés pour la poursuite de la guerre au Viet-Nam. Ce chiffe ne manquera pas de souligner, pour le peuple algérien, la volonté du Gouvernement actuel, comme de ses prédécesseurs, de poursuivre une guerre injuste et criminelle contre un peuplé qui veut vivre libre. Telle la façon dont ces gouvernem e n t s conçoivent l'Union française ! En même temps que la guerre se poursuit au Viet Nain, la terrible répression sévit à Madagascar, frappant illégalement ses représentants élus de la peine de mort. C'est encore l'emprisonnement des membres du comité directeur du rassemblement démocratique africain, depuis de longs mois, et qui actuellement font la grève de la faim. En Algérie même, la répression s'aceer; lue, les journaux démocratiques et pro grossistes sont l'objet de p o u r s u i t e s / l e s militants ouvriers sont arrêtés. Pour couronner le tout, a été décidée la tragique" expédition de Sidi Ali Bonn ad, dont l'Assemblée a eu quelques échos dernièrement. Ce qui provoque une indignation profonde parmi ces peuples, c'est que les gouvernements, non seulement tournent le dos à la Constitution, mais encore utilisent dans cette guerre innommable les populations qu'ils oppriment. C'est ainsi que des milliers de jeunes algériens sont embarqués pour l'Indochine contre leur volonté. Disant cela, je n'exagère rien. On sait que, dans nos marchés et dans nos douars, spéculant sur leur immense misère, des agents recruteurs de l'armée, grâce à l'appât de quelques billets de mille francs, décident ces jeunes gens à s'engager sans m ê m e leur dire Je but véritable de cet engagement. Leurs familles les voient partir, mais ne les voient pas r e v e n i r ; aucune nouvelle ne leur parvient de leurs enfants. Combien de ces jeunes tombent pour une cause qui n'est pas la leur ! Mais d'autres, parmi les jeunes, rejoignent le camp de la liberté, comme en témoigne le texte d'un appel parvenu en Algérie. ! Les combattants ne sont pas les seuls, maintenant, à dénoncer le véritable caractère de cette guerre. Des femmes, des mères de notre pays, directement touchées par la perte d ' u n des leurs, appellent leurs sœurs à agir pour la paix au Viet Nam Ainsi cette veuve dont le mari a été tué au Viet Nam en mars 1947 et qui écrit au (bas d'un appel: « Je signe pour qu'il n ' y ait plus d'orphelins comme ma petite fille ». Cette autre maman d'Alger, dont le fils vient d'être tue, écrit do son côté : « Je ne veux pas que d'autres m a m a n s soutirent comme moi ». Nous ne pouvons que saluer le courage de ces mères et" de ces femmes, ainsi d'ail, leurs que la décision si fermement appii- quée par nos dockers de ne rien embaruer pour la guerre du Viet Nam. (Applaudissements à Vextrême gauche.) Malgré le chômage qui va s'ampiiiiani dans les ports, puisqu'un docker ne travaille, en moyenne, que deux jours par semaine, ces hommes ont été les premiers à refuser de charger du matériel de guerre. (Applaudissements, sur les mêmes bancs.) Aujourd'hui, le mouvement s'est amplifié. I o n s les dockers des ports de Franco ont pris la même résolution. Les mineurs, les cheminots, les ouvriers métallurgistes du Saut-du-Tam, les j e u n e s rapatriés du Viet Nam — en un m o t . t o u t e la classe ouvrière de France entrent hardiment clans la lutte active, m o n t r a n t ainsi leur solidarité totale avec les peuples opprimes dont la cause est la leur. ("Souveaux applaudissements sur les mêmes bancs.) Notre peuple comprend que cette guerre contre le peuple du Viet Nam est u n aspect de la préparation à la guerre que les impérialistes voudraient faire à l'Union des. républiques socialistes soviétiques et aux républiques populaires. Quelle meilleure preuve que cette tentative des impérialistes b a t t u s en Chine et qui, sur le territoire du Viet Nam, essayent de constituer des divisions aux côtés "des uni lés colonialistes, dans le but évident, d'une part, de venir au secours de ces forces défaillantes et, d'autre part, do constituer un foyer d'agression contre la Chine p o p u l a i r e / C'est le Gouvernement français qui sollicite l'intervention directe des Etats-Unis, afin que ceux-ci soutiennent le fantoche Bao Daï avec des millions de dollars. Et, pendant que les Algériens tombent au Viet Nam, notre pays est compris dans le dispositif stratégique .des impérialistes américains.-D'ores et déjà, il est promis au rôle de théâtre d'opérations et de zone de repli stratégique. Il est inutile d'en faire à nouveau la démonstration à cette tribune. Nos interventions, lors de la discussion relative au pacte Atlantique, l'ont amplement souligné. Je me bornerai à rappeler ce f r a g m e n t d'article d ' u n journaliste américain : « Les intérêts monétaires et culturels que beaucoup d'Américains ont en Afrique du Nord se trouvent appuyés, pour les Etats-Unis, par de nouveaux intérêts économiques et stratégiques.., « La signification stratégique du Maghreb a été mise en lumière par le rôle de coin de pénétration qu'il a joué pour les forces alliées pendant la seconde guerre mondiale. o Du point de vue militaire, le pays est Important comme bastion stratégique ef¿ comme source de potentiel humain. » C'est ce qui se concrétise avec ce plan a u j o u r d ' h u i avancé qui prévoit la création des fameux combinats s'étendant sur des zones d'organisation industrielle destinés a desservir les bases essentielles, terrestres, aériennes et navales en Afrique. La prendere de ces zones intéresserait les confins algéro-marocains On comprend maintenant les raisons do ces conférences répétées entre les trois représentants du Gouvernement dans les trois pays de l'Afrique du Nord et leurs états-majors, pour la mise en œuvre do tels combinats. Naturellement, il est fait appel aux capitaux privés, français et surtout américains. C'est là l'application du fameux quatrième point Traman : « Aido aux pays arriérés ». Les promoteurs mêmes de cette nouvelle surexploitation de notre pays avouent qu'il ne s'agit pas de l'amélioration de la situation de notre population, qu'il convient, affirment-ils. de ne pas rassembler 'dans de grandes concentrations indus' trielles — et ce, pour des raisons d'ordre politique et social, — mais de maintenir dans un état semi-industriel et semiagricole. Ce qui revient à dire qu'on entend perfectionner le dispositif stratégique, le compléter par la création d'industries de guerre, en utilisant les Algériens comme main-d'œuvre/ sans toutefois les spécialiser ni améliorer leurs conditions de vie actuelles, en les spoliant au contraire des richesses de leur pays. D'autre part, alors' qu'il n'est pas question de poursuivre la réalisation du plan de scolarisation, on demande 40 milliards de francs pour l'achèvement des travaux cle la base navale de Mers-El-Kébir, laquelle, ainsi que l'écrit l'Echo d'Oran du 8 novembre dernier, est appelée à devenir, en Méditerranée, le premier port de guerre, supplantant Bizerte et Toulon et rivalisant avec Brest lui-même. C'est pourquoi le Gouvernement, simple exécutant des volontés de Washington, en poussant sa préparation à la guerre dans notre pays veut évidemment assurer ses arrières en créant un climat politiquement sûr. Cette politique se traduit par Faccentuajtion de la misère des travailleurs: refus des augmentations de salaires, refus d'accorder la prime de 3.000 francs tous les mois et pour tous, alors que les salaires ne suffisent plus à nourrir les travailleurs et leurs familles. Par ailleurs, la volonté populaire ayant 'été étouffée dans les différentes élections — en particulier dans celle des membres de l'Assemblée algérienne — la répression s'abat sur le peuple algérien avec une brutalité cligne des temps de la conquête. On enregistre des arrestations en masse de militants ouvriers soumis à la rigueur de lourdes condamnations, des poursuites intentées contre les journaux, et des interdictions ; tout dernièrement a eu lieu l'expédition punitive de Sidi A l i ^ o u n a b . C'est contre cela que le peuple algérien se dresse, fout entier, derrière les partisans de la paix et de la liberté, qui organisent dans toute l'Algérie, du 7 au 15 janvier, une semaine de lutte contre la répression. Notre peuple est convaincu f en participant activement à cette campagne, qu'il lutte effectivement pour la paix. II attend avec impatience la sous-commission nommée par la commission de Pintérieur pour enquêter sur les événements de Sidi Ali Bounab. II est certain que 'toutes ces initiatives nuisent à l'établissement d'un climat politiquement sûr. La misère du peuple algérien n'est pas un vain mot. En effet, quoi de plus lamentable que cet exode de jeunes gens et de pères de famille vers la France, simplement pour trouver du travail et se nourrir. « Un peuple qui s'expatrie est un peuple malheureux », disait à cette tribune notre grand ami André Marty. Oui, notre pays est une colonie! II est pour les trusts une source de matières premières, un débouché pour leurs produits manufacturés, une réserve de maind'œuvre à bon marché et de chair à canon pour leur guerre impérialiste, offrant, de surcroît, le moyen de mater éventuellement la. classe ouvrière de la métropole. Bans une colonie, les trusts impérialistes organisent le pillage cle toutes les richesses du sol et du sous-sol et les dirigent sur la métropole. Ils empêchent toute industrialisation du pays, d'une part, pour éviter la naissance d'un prolétariat, d'autre part, pour conserver un débouché à leurs marchandises qu'ils imposent au prix fort. Ils accaparent les terres les plus fertiles, dont ils transforment les anciens propriétaires en salariés qui « .triment » d'un bout à l'autre de l'année pour des, salaires de famine. Ils contrôlent les banques, les entreprises, le commerce et orientent l'économie du pays dans le sens de leurs intérêts et non' de ceux des habitants. Ils installent une administration colonialiste serviîe, dont la tâche consiste à coordonner tous les services en vue de maintenir l'exploitation et l'oppression des populations. Ils étouffent la culture nationale et s'ingénient à entretenir la division pour perpétuer leur domination. Pour délivrer notre pays de la. misère et de l'ignorance, il n'est qu'une solution: la suppression du système colonialiste et l'institution d'un parlement algérien, nommant un gouvernement algérien qui gérerait lui-même les affaires algériennes. [Applaudisse me M s à l'extrême gauche.) Parlons un peu des travailleurs algériens en France. Au lendemain de la libération, à laquelle ils ont participé avec tant d'héroïsme, ils étaient considérés comme un a ; ppo/t essentiel au relèvement de la France. Mais depuis, ta situation a changé. Les dispositions du plan Marshall, prémices du pacte Atlantique, plongent le peuple français luimême dans la misère et le chômage; mais les travailleurs algériens sont les premiers licenciés des usines et des entreprises. Une odieuse campagne, menée avec la complicité du Gouvernement, accompagne ces licenciements, essayant de salir ces travailleurs et de dresser contre eux la population française. Je ne pe^x, à ce propos, que joindre notre protestation à celle d'une délégation qui s'est rendue à la préfecture de la Seine. Cette délégation, composée d'un certain nombre de NordAfricains et conduite par M. Yalaoui, des cadres de la sécurité sociale, comprenait MM. Vautier et Denis, conseillers généraux communistes, M. Villa, du mouvement républicain populaire, et M. Huet, socialiste. Elle a fait part à M. le préfet, d'abord, de l'émotion ressentie par la colonie algérienne et les Nord-Africains de France à la suite de l'infâme campagne de presse dont ils ont été les victimes, ensuite, de son désir que soit examinée la situation des Algériens et des Nord-Africains de la région parisienne, notamment en ce qui concerne l'habitat, eniln de son intention de réclamer le désaveu officiel de cette campagne de presse. J'ai à peine besoin de dire, qu'il n ' y a jamais eu de désaveu. Les conseillers généraux ont partagé l'indignation ressentie par la colonie algérienne et les Nord-Africains de France. Au lieu d'encourager de telles campagnes, on ferait mieux de remédier à la lamentable situation des Nord-Africains et Algériens de France et de réaliser les promesses qui leur ont été faites de leur donner des logements sains, des conditions de travail normales et de parfaire leur formation professionnelle. M. Henri Teitgen. Pourquoi n'a-t-on rien écrit sur votre papier qui ait trait au budget ? II. Abderrahmane Chérif Djemad. J'ai eu l'occasion, depuis trois ans, de compléter ce que je savais déjà par expérience personnelle de la situation des travailleurs algériens. M. David Rousset et ses amis, s'ils pouvaient se rendre compte de cette situation rougiraient de honte pour eux-mêmes et pour le Gouvernement réactionnaire. Au centre. Quel rapport ces observations ont-elles avec le budget français ? M. Abderrahmane Chérif Djemad. ...en constatant l'abominable vie d'enfer que le patronat français de la sidérurgie, des mi- nes et des produits chimiciues fait subiif aux travailleurs nord-africains. M. Robert Bichet. Sans doute allez-vous demander des crédits pour leur permettre de se rendre en Russie ? M. Abderrahmane Chérif Djetirtarf. Ceuxci sont soumis à la plus odieuse et à la plus inhumaine des exploitations. Ils sont voués à une mort lente dans des taudis presque impossibles à décrire. A Alès et à la Grand'Combe clans le Gard, les Algériens vivent dans des camps qui datent de la guerre de 1914-1918. J'ai vu à Nouzonville près de 450 Algériens vivant, pour 1a, plupart, dans d'immondes taudis couchant à même le sol, sur des journaux, des sacs de ciments, avec une seul couverture en lambeaux et pavant cinq cents francs par mois. A Flize, une cinquantaine d'Algériens habitent dans trois ou quatre pièces appartenant à l'entreprise, éclairées le soir par une seule ampoule, jetant une lumière blafarde sur les objets,' leurs vêtements, leur ravitaillement, entassés s\ir des étagères, noires de fumée. Ils couchent sur des restants de lits de fer, sur lesquels sont jetées, en guise de matelas, des broussailles ramassées le long du canal. A Sedan, il y a quelques jours, les gendarmes ont surpris des Algériens dormant sous un pont. Ils les en ont chassés; cependant que de beaux et solides baraquements sont réservés, comme à Saint-Michel-de-Maurienne, aux aciéries Renault, aux travailleurs allemands, dont certains ont été faits prisonniers par les Algériens eux-mêmes. (Applaudissements à l'extrême gauche.) En Savoie, à Ugine, à la société électrométallurgique, à Villard-du-Planay, dans les usines Bozel-Mal&traz, les Algériens sont .logés dans des pièces de quinze mètres carrés, tout près des hauts-fourneaux, des machines, dans u n bruit infernal et au milieu cle nuages de poussière; à Plombières,- les Algériens sont parqués comme des bètes, alors crue les prisonniers cle guerre allemands sont couchés dans des chambres; à Petit-Cœur, Château-Feuillet, certains de nos compatriotes ont pu avoir des logements . un peu plus commodes grâce à Faction- du maire communiste. En Meurthe-et-Moselle, à Gouraincourt, à Longwy, clans les Cévennes, à la GrandCombe, à Alès, partout où il y a des Algériens, la situation matérielle "est tragique. Tous ces travailleurs comprennent que ce n'est qu'en luttant au côté des ouvriers français, en particulier clans la grande Confédération générale du travail, qu'ils obligeront le patronat féroce et le Gouvernement à satisfaire leurs revendications légitimes. Ils ont déjà prouvé leur haute conscience de travailleurs solidaires de tous les prolétaires, en participant notamment aux grèves des mineurs et des dockers. D'ailleurs, les travailleurs français sont unanimes à reconnaître le courage et la combativité des travailleurs algériens. (Applaudissements à' l'extrême gauche.) Ces derniers comprennent chaque jour davantage que leur situation changera s'il? réussissent, avec leurs frères de lutte en France- et en Algérie, à frayer la voie à un gouvernement d'union démocratique. C'est, en effet, grâce à la participation à la lutte grandissante de tous les opprimés pour la paix et la liberté que se renforce clans le monde le camp démocratique anti-impérialiste. Derrière la grande union des républiques socialistes .soviétiques et son chef vénéré, le maréchalissime Staline — que j'ai l'honneur aujourd'hui, au nom des Algériens, de saluer du haut de cette tri- ibune... [Applaudissements à Vextrêmegauche. — Interruptions sur de nombreux panes.) M. Hachemï Benchennouf. Non! pas au nom des Algériens! M. Abderrhamane Chérit Djemad. ...avec les démocraties populaires, avec les combattants de la paix dans le monde, le peuple algérien suivra la seule voie qui le mènera, vers sa libération nationale. C'est la voie de l'union.et de l'action, la voie de la paix et de la liberté. (Applaudissements à Vextrême gauche.) M. Mohamed Bentaïeb. Après les élections vous ne pourrez plus parler à cette tribune ! Mme la présidente. La parole est à M. Arthaud. (Applaudissements à V extrême gauche.) M. René Arthaud. Le Gouvernement a •demandé et la majorité de la commission des finances lui a accordé 420 milliards ¿de crédits au titre des dépenses militaires. Le tiers de ces crédits, soit 140 milliards, sera consacré, selon les déclarations de M. le ministre de la France d'outre-mer, &ux dépenses militaires dans les territoires <dont il est responsable. La majeure partie de ces crédits —- près de 120 milliards — constitue la note de irais officiellement présentée au contribuable français pour la poursuite de la guerre au Viet Nam. Quelles sont les justifications apportées a ces demandes de crédits dont M. le ministre a pris grand soin de nous aviser Qu'ils constituent le montant des dépenises « actuellement prévisibles » ? On invoque la nécessité d'armer, d'équiper et d'entretenir un corps expéditionm i r e de 131.000 hommes, en augmentation ¡de 16.000 hommes sur l'effectif de 1949 et nous avons, d'ailleurs, été dûment avertis ¡que ce chiffre serait à coup sûr dépassé en £ours d'exercice. Mais, mesdames, messieurs, cela n'est 'qu'une justification comptable, non une ¿justification politique, encore moins une (justification morale ; car il n'est pas possible à ce gouvernement de justifier politiquement et, bien moins encore, moralement, son attitude au regard de la guerre $11 Viet Nam. On ne peut se satisfaire — bien que la majorité s'en soit contentée — des phrases aussi brèves qu'obscures par lesquelles M. le président du conseil a prétendu définir la politique du Gouvernement en cette matière, lorsque, le 27 octobre, il sollicitait l'investiture de notre Assemblée; pas plus qu'on ne peut se satisfaire des dérobades successives de M. le ministre de la France d'outre-mer devant ia commission compétente. Tout au plus, pourrons-nous retenir son Affirmation, par deux fois répétée, qu'il entendait reprendre et poursuivre la poliJique de son prédécesseur. Force nous est donc de constater que l e Gouvernement semble fuir ce débat nécessaire sur la guerre au Viet Nam. S'agit-il en l'occurence d'une affaire de secondaire importance ? En aucune manière. Bien au contraire, il n'est peut-être pas, îdans le moment présent, de problème qui éveille un écho aussi profond au cœur de notre peuple, qui suscite plus d'angoisse et de réprobation. D'ailleurs, n'est-il pas vrai que plusieurs ¡parlementaires ont déposé, à ce sujet, des ¡demandes d'interpellation ? N'est-il point yrai qu'un quotidien parisien lui a consacré une longue enquête, pendant plus 0'une semaine et sur une page entière ? Ces manifestations sont le signe, jusque flans cette enceinte, de l'inquiétude de notre peuple, de la condamnation par lui de cette guerre qu'il ne comprend pas plus qu'il ne l'approuve. Elles sont le signe de l'anxiété et de la colère qui étreignent nos jaunes gens, leurs parents, leurs mamans, de l'indignation qui s'empare de nos travailleurs, de nos paysans, des résistants, des victimes de la guerre, devant le.rôle odieux dévolu à nos soldats et contre lequel il y a quel-que jours s'élevaient, soutenus 'par une jeunesse ardente, les rapatriés du Viet Nam. (Applaudissements à V extrême gauche.) C'est, en premier lieu, cette colère qui explique les {hésitations du Gouvernement à affronter un débat public, car il se refuse d'.entendre le cri puissant de la nation: Que finisse cette guerre ! La seconde raison qui rend le Gouvernement si avare de précisions, qui incite ses ministres à de si prudentes réserves, c'est que, dans ce domaine comme dans tant d'autres, il n'est que l'exécutant d'une politique tracée ailleurs. C'est bien ce que montre l'expression du ministre de la France d'outre-mer relative aux « dépenses militaires actuellement prévisibles ». « Gouverner, dit la sagess« des nations, c'est prévoir ». En avouant votre incapacité de prévoir, vous avouez, du même coup, que vous n'êtes point les véritables gouvernants. En bref, il .reste tout d'abord que le corps expéditionnaire du Viet Nam voit son effectif de base porté de 115.000 à 131.000 hommes, en augmentation de 16.000 hommes et que vous laissez prévoir son accroissement futur; ensuite, que les crédits nécessaires sont portés à 119.300 millions de francs en augmentation sur 1949, et que l'accroissement prévu des effectifs conduira inéluctablement au gonflement de ces crédits. C'est une lourde contribution que vous demandez au peuple de France, un lourd fardeau financier, un lourd tribut de sang, et vous chargez le peuple français d'un lourd déshonneur devant l'histoire, d'un lourd poids de honte et de réparation envers les patriotes vietnamiens qui défendent, les armes à la main, l'indépendance de leur pays. (Applaudissements à l'extrême gauche. — Vives protestations sur de nombreux bancs.) Mme ta présidente. Monsieur Arthaud, je vous rappelle à l'ordre. Je ne puis accepter que de telles paroles soient prononcées à cette tribune. A Vextrême gauche. Pourquoi ? M. René Arthaud. Madame la présidente, le rappel à l'ordre que vous venez de m'infliger est pour moi un honneur. Puisquç le Gouvernement se dérobe, il est de notre devoir... M.' Marcel Poimbœuf. Si nous avons la guerre en Indochine, la responsabilité en incomfce au communisme internationaliste, [Exclamations à l'extrême gauche.) M. René Arthaud. Retournez à Vichy, monsieur Poimbœuf ! M. Gabriel Roucaute. Rappelez-vous la charte du travail ! M. Marcel Poïmbœuf. Je ne m'appelle pas Billoux! M. René Arthaud. Mais puisque le Gouvernement se dérobe, il est de notre devoir, à l'occasion de ce débat financier, au cours duquel il réclame les moyens de poursuivre sa politique, d'exiger de lui qu'il présente ses comptes, qui ne s'inscrivent pas tous, hélas ! en termes de finances. Combien de centaines de milliards ontils été jetés, depuis trois ans. dans cette honteuse aventure ? Combien de dizaines de milliers de jeunes gens malades, blessés, mutilés ou tués ? Combien de ces jeunes gens auxquels, selon la poignante expression d'un' rapatrié, « vous avez escroqué leurs âmes », en les dévoyant, en les pourrissaint comme vous avez fait de ce jeune soldat condamné à mort pour viol et assassinat et qui a formellement accusé son commandant impuni, pas même inquiété, de lui avoir donné ordre et exemple. Ce bilan, vous le devez au pays! Vous devez aussi lui dire le compte des richesses détruites et du sang vietnamien qui, mois après mois, semaine après semaine, rougit arroyos et rizières. Vous devez dire les raisons de ces ruines, de ces carnages. Car le pays vous pose ces questions. Pourrez-vous sans rougir écouter la lecture de cette lettre parmi tant d'autres ? « C'est un père, c'est une mère, une sœur et un petit frère éprouvés qui protestent de tout leur cœur; on leur a tué leur enfant, leur frère, on nous le rendra dans un cercueil, notre petit. Je veux que l'on sache aussi que si notre Gilbert avait donné sa vie dans le combat que, dès 1943, à dix-sept ans, il mena contre l'envahisseur, nous aurions eu la suprême consolation, la légitime fierté aussi de le savoir mort pour la France. « Mais il est mort en Indochine. Et notre douleur est d'autant plus vive et d'autant plus grande que no\is sommes sûrs, moi son père et sa pauvre mère, que, là-bas, il n'est pas mort pour elle. « Et c'est atroce, monsieur, d'avoir son enfant tué et de se demander pour quoi et pour qui ? » Pourquoi ? Pour qui ? Voilà la véritable question. Celle à laquelle il faut répondre et à laquelle vous ne pouvez répondre! (Applaudissements à l'extrême gauche.) 11 n'est pas possible d'y répondre sans rappeler la brutalité, la cruauté de la guerre de rapine coloniale qui, au cours de vingt-huit longues années de souffrances et de larmes, a placé la péninsule indochinoise sous la domination de la France. (Vives exclamations au centre et à droite.) M. le ministre des finances et des affaires économiques. Ces propos sont abominables. M. René Arthaud. Il n'est pas possible d'y répondre, sans rappeler la férocité de l'exploitation coloniale, que ne compensent en rien les investissements uniquement consentis pour renforcer l'exploitation du peuple vietnamien et un meilleur rendement du pillage de ses richesses naturelles, riz, anthracite, caoutchouc. M. le secrétaire d'Etat aux finances. Vous avez suivi l'école ! M. Gabriel Lisette. Voulez-vous me permettre de vous interrompre, monsieur Arthaud ? M. René Arthaud. Volontiers. M. Gabriel Lisette. Mon interruption sera brève. Je veux apporter un témoignage des méfaits de l'exploitation coloniale, dont les férocités ne sévissent pas seulement au Viet Nam et à Madagascar, mais s'étendent également à l'Afrique noire. M. Philippe Farine. Et en Pologne. M. Marcel Poimbœuf. En Tchécoslovaquie ! M. Gabriel Lisette. Je donnerai lecture d'un télégramme que nous venons de recevoir d'Abidjan, et qui /montre jusqu'où peut aller l'exploitation coloniale. Elle va jusqu'au meurtre. Ge télégramme nous a été envoyé par MM. Houphouet-Boigny, président du rassemblement démocratique africain, et Gabriel d'Arboussier, secrétaire général de ce mouvement. M. le secrétaire d'Etat aux finances. Cela n'a aucun rapport avec le budget. M. Gabriel Lisette. Il est ainsi rédigé : « Camarades de Bassam poursuivent grève iaim. Trois d'entre eux dans état extrême faiblesse. Mouvement protestations s'amplifie. Fraternellement. » J'attire à nouveau l'attention de l'Assemblée nationale sur la gravité de la situation en Cote d'Ivoire. Cette assemblée doit se pencher sur les événements qui se déroulent dans ce territoire, car trois hommes sont en train de mourir là-bas. Et si cet argument ne. suflit pas à certains rie nos collègues, ils doivent penser que le mouvement de protestation qui se développe actuellement en Côte d'Ivoire et qui a conduit la population à cesser tout achat de produits d'importation, peut aller très loin. L'Assemblée a son mot à dire dans l'affaire. Sa responsabilité serait engagée si, immédiatement, elle n'acceptait de discuter cette question. (Applaudissements à Vextrême gauche.) J'ai demandé à l'Assemblée de bien vouloir accepter d'inscrire à l'ordre du jour Ja fixation de la date de mon interpellation. Elle a repoussé ma proposition. Mme la présidente. Monsieur Lisette, vos observations n'ont pas de rapport avec la discussion générale du projet de loi de finances qui se déroule en ce moment. M. Gabriel Lisette. Nous allons maintenant déposer une proposition de résolution concernant la situation en Côte d'Ivoire. J'appelle à nouveau l'attention de l'Assemblée sur la gravité de cette situation et lui demande de prendre ses responsabilités. (Applaudissements à Vextrême gauche. — Exclamations sur divers bancs au centre et à droite.) Mme la présidente. Monsieur Lisette, il n'est pas question pour le moment de fixer la date de discussion d'une interpellation. Il s'agit de la discussion du budget et je demande aux orateurs de ne pas s'écarter du sujet. . M. René Arthaud. Pourquoi ? Pour qui ? 11 n'est pas possible de répondre à cette question, sans rappeler que l'explication prefonde de la « présence française » réside dans la pénétration parallèle à la pénétration militaire des puissances du commerce et de la banque, sans rappeler la constitution et le monstrueux développement de la sinistre Banque d'Indochine. Faut-ii rappeler qu'à l'origine, en 1875, le capital social de cette banque s'élevait à huit millions et que la dernière assemblée générale du 7 décembre, constatant pour l'année 1949, un bénéfice net de 92.051.821 francs, contre 53.304.126 francs en 1948. vient de porter ce capital à 1.275 millions, le nominal des actions passant de 500 à 1.250 francs, donnant, en outre, l'autorisation de le porter à 2 milliards de francs. Car on a des perspectives à la Banque d'Indochine ! Faut-il rappeler que Faction étant cotée a 10.400 francs en bourse, c'est à un capital coté en Bourse de 10 milliards et demi que nous atteignons. Faut-il rappeler que ïe total du bilan atteignait à la fin 1948, 131.706.503.470 francs, le dixième du budget ordinaire de la France ! Faut-il rappeler que la banque contrôle l'ensemble de l'économie de la péninsule ? Nous avons ainsi la première partie de la réponse à la question posée. Depuis .bientôt cent ans coulent la sueur, les larmes et le sang de jeunes gens français, des travailleurs vietnamiens pour que s'ac- cumulent ces insolents bénéfices. (Applau- vrait échapper aux coups des communistes ». dissements à Vextrême gauche.) Ainsi donc, même l'argument le plu?? Il y a longtemps que ces messieurs ont su opérer la transmutation du sang en or classique, le iplus éculé du colonialisme, et vraiment leurs dividendes sont dégout- celui de la te présence française », du « patants du "sang des opprimés! (Nouveaux trimoine ». s'effondre sous les coups do applaudissements sur les mêmes bancs. — boutoir du a brave » général Revers. Exclamations au centre et è droite.) Messieurs les planteurs, messieurs les La présence française ? Elle n'a servi ni banquiers, messieurs les maîtres des le peuple français, à qui elle a apporté conseils d'administration, ce n'est mémo; impôts accablants et deuils, ni le peuple plus le fruit de vos pirateries que vous apd'Indochine, à qui elle a apporté la,ruine, pelez « le patrimoine de la France » ; ce que la mort, la misère, l'alcool, l'opium et vous demandez à nos jeunes gens d'aller la famine. Elle a servi uniquement les in- défendre au prix de leur santé morale et térêts do quelques privilégiés de la fortune physique, au prix de leur honneur, au que le peuple vietnamien et le peuple prix de leur sang, au prix de leur vie, c'est français identifient, chaque jour avec plus votre régime capitaliste, et vous êtes prèts^, de précision, comme leur commun ennemi. pour cela, à tout céder à vos maîtres d'outre-Atlantiquc. (Applaudissements pro(Applaudissements à l'extrême gauche.) Ce n'est pas la création artificielle d'un longés à l'extrême gauche. — Exclamations gouvernement fantoche, ne disposant ni au centre et à droite.) d'une base morale, ni d'une base juriM. Jules Ramarony. Cela n'a rien à voir dique, ni d'une base politique, qui obscur- avec le budget! (Réclamations à l'extrême cira cette notion, chaque jour plus claire, gauche. — Interruptions à• droite et an, que vous faites la guerre à un peuple qui centre.) se veut libre, qui a su mériter sa liberté M. Arthur Ramette. h Cela > coûte nar son attitude courageuse pendant l'occupation japonaise, tandis que votre 120 milliards. M. Jules Ramarony. Cela n'a rien à voir « élite » coloniale se vautrait dans la plus repoussante des collaborations. (Exclama- avec le budget. C'est tout ce que je dis! M. René Arthaud. Vous êtes prêts à leuil tions au centre et à droite. — Applaudissedonner le Viet Nam avec ses richesses, ments à l'extrême gauche,) Vous savez bien que vous avez en face avec son peuple courageux et fier pour de vous tout un peuple luttant derrière qu'ils puissent s'en servir comme d'un son gouvernement du Viet Minh et son verrou de sûreté... (Interruptions à droite. président, le docteur Ho Chi Minh. Vous — Bruit) dans la grande chaîne qu'ils tensavez bien que vous n'en viendrez pas à tent cle forger autour des pays où triombout tout seuls. Rappelez-vous que l Aube phent, fleurissent ot grandissent le sociadu 27 juin 1949 écrivait: « Le clan des lisme et la paix. pessimistes est nombreux ». Pour les précipiter dans la guerre, déVous vous rappelez que M. O.-P. Gilbert, truire leurs pacifiques conquêtes et les raen conclusion à son enquête, écrivait dans mener asservis dans votre monde de VAurore : haine, cle ruses, de violences et cle men« C'est à nos morts, à ceux qui nous gou- songes, mamans de France, on continue $ vernent que, pesant mes mots, et aiprès un se battre au Viet Nam, on continue à verlong débat angoissé, je crie: il faut cesser ser le sang de vos enfants, on pourrit la lutte en Indochine. L'Indochine est trop l'âme et le corps de vos petits pour pré« loin pour que nous ayons une vraie, une ¡parer une nouvelle guerre cent fois plus seule chance de vaincre. » cruelle, cent fois plus meurtrière où cent Vous connaissez la conclusion pessimiste fois plus de mamans devront pleurer des du rapport d'inspection du général Revers : larmes cle sang si vous n'arrêtez, et le « La France ne peut abdiquer. » ¡peuple avec vous, le bras des criminels.* Bien sûr! Eh bien non, messieurs, le peuple clo M. Raymond Triboulet. Ne parlez pas de la France! Il n'y a rien de irançais dans France ne permettra pas ¡plus longtemps ce que vous dites! (Applaudissements à le crime; il n'acceptera plus longtemps que vous le déshonoriez, (Interruptions au droite et au centre.) et à droite. — Applaudissements à C'est un étranger qui parle. (Vives pro- centre l'extrême gauche.) testations à l'extrême gauche.) Il se souviendra, il se souvient de U M. Jean Pronteau. Cela ne vous gêne pas, madame la présidente, d'entendre de tels leçon que lui donnèrent il v a (rente années André Marty, Charles' Tillon et les propos ? M. Arthur Musmeaux. Ce n'est pas vous autres mutins de la Mer Noire. (Frnis interruptions au centre et à droite. — la France, monsieur Triboulet! prolongés à l'extrême M. René Arthaud. Ce sont les paroles Applaudissements gauche.) du général Revers que je vous cite. Il sait que votre guerre est inconstituJe ne sais si vous estimez que le général Revers n'est pas français, mais c'est une tionnelle et que de ce fait tout acte est appréciation dont je vous laisse la respon- légal qui tend à l'arrêter. sabilité. Il salue, nous saluons avec lui la ba« La France se doit d'autant plus de taille des dockers algériens et français qui réussir que tout échec ou toute abdication refusent de charger les munitions et les dans cette région serait le signal de la armes à destination du Viet Nam. (Applaudislocation. » dissements ci l'extrême gauche.) Echec, abdication, dislocation... Il salue, nous saluons les travailleurs du Vraiment 1 o général Revers i r a ¡pas Saut-du-Tarn qui ont imposé une fabricagrande confiance en l'autorité de M. Bao tion de ¡paix en place cïune fabrication d<î Daï. guerre. A la vérité, un mot court sur toutes les 11 salue, nous saluons tous ceux et tonlèvres : « guerre perdue ». tes celles qui, selon leurs moyens, aux A moins... di.t le général Revers... postes où ils se trouvent, entament chaque ...A moins que nous ne revendiquions — jour plus nombreux le même combat. je cite — « l'appui des puissances étrangèIl réclame la fin cle la tuerie. Il veut 3e res et, particulièrement, des Etats-Unis, retour de ses enfants et clame: Ramenez pour défendre, non pas notre patrimoine... » le corps expéditionnaire! Du travail aux — vous entendez bien, mesdames, mes- rapatriés! Des soins pour les malades! sieurs —- « mais bien pour défendre une Appareillez les mutilés! Rendez les corps des dernières péninsules de l'Asie qui de- de ceux que yous avez fait tuer à leurs fnamans au lieu de matraquer ces dernières. (Applaudissements à l'extrême gauche.) Aux jeunes gens, nous disons: vous avez raison de ne pas écouter .les sergents . recruteurs qui vous trompent et vous mentent. Là-bas, c'est à la fois la guerre contre un* peuple qui n'a commis d'autre crime que de se vouloir libre, mais aussi contre une nature implacable et hostile. Comment, dans ces conditions, ne pas ¿comprendre le geste de jeunes soldats qui, 'chaque jour plus nombreux, comprenant ',1e rôle odieux qu'on leur fait jouer, refusent de partir, voire passent du côté où se bat la Liberté. (Vives protestations au centre, à droite et sur de nombreux bancs à gauche. — Vifs applaudissements à i'extrême gmche.) M. Jutes Gastellani. C'est un appel à la Tebellion ! Mme la présidente. Ces paroles constituent un véritable appel à la désertion et ne sont pas admissibles. (Protestations à Vextrême gauche.) Je vous rappelle à Tordre avec inscription au procès-verbal et vous invite à conclure. flerié Arthaud. Vous me donnez tort, madame la présidente, mais la Constitution jne donne raison qui, dans son préambule, affirme que « la France n'emploiera jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple ». (Vifs applaudissements à l'extrême gauche.) Elle nous impose à nous, députes français, respectueux de la volonté populaire, de lutter pour qu'elle soit écoutée. C'est pourquoi, mesdames, messieurs, Exigeant le retour du corps expéditionnaire et la fin immédiate des hostilités, nous proposerons -la suppression des crédits militaires pour les territoires d'outremer pour qu'enfin cesse la sale^guerre au Viet Nam. (Vifs applaudissements à l'extrême gauche. •— Exclamations sur divers bancs à gauche, au centre et à droite.) M. Jules £aste(lani. Assassin î M. Raymond Triboulet. Vous avez fait u n « sale » discours ». (Exclamations à l'extrême gauche.) M. Arthur Mtismeaux. Vous êtes bleu de honte. M. Henri Teitgen. Ce sont les déviationnistes qui viennent donner des gages à Ja tribune. Mme la présidente. Je dois prévenir le groupe communiste qu'il a dépassé de treize minutes son temps de parole, le débat étant organisé. Toutefois, étant donné les facilités qui ont été accordées à d'autres groupes, je propose à l'Assemblée d'entendre encore M. Lenormand, orateur communiste inscrit dans le débat. De^cette ïaçon, tous Tes groupes auront f été également traités, étant entendu que le temps de parole de M. Lenormand ne dépassera pas huit à dix minutes au total et qu'il sera le dernier orateur du groupe communiste. M. René Lamps. Je demande la parole pour u n rappel au règlement. Mme la présidente. La parole est à M. Lamps, pour un rappel au règlement. M. René 'lamps. Mesdames, messieurs, je dois rappeler à l'Assemblée qu'il avait été convenu, à la conférence des présidents, qu'une minute serait accordée par député. Or, si l'on calcule bien, compte tenu des minutes dues au Gouvernement, le débat aurait dû se .prolonger pendant ; 580 minutes. Nous avons eu effectivement les 167 minutes qui nous étaient promises. Mais si l'on totalise le temps accordé à l'ensemble des groupes, on trouve 744 minutes, c'est-à-dire plus de 50 p. 100 de plus que ce qui était prévu. Deuxième observation: Je fais remarquer à l'Assemblée, après Mme la présidente, qu'au groupe du parti républicain de la liberté,. par exemple, M. Laniel a parlé, alors que le temps de parole du parti républicain de la liberté était dépassé; d'autre part, que M. Theetten a parlé, lui aussi, alors que le temps du groupe de l'action démocratique et sociale était déjà dépassé de 20 minutes. Je sais qu'on a pu lui accorder quelques .minutes prélevées sur un autre groupe. Au total, l'ensemble des groupes qui siègent de l'autre côté de l'Assemblée disposaient de 250 minutes; ils ,ont épuisé plus de 350 minutes, c'est-à-dire près de 50 p. 100 de plus que Je temps qui leur était accordé. On pourrait, je pense, accorder au groupe communiste, au moins en partie, ce qui a été' toléré pour les autres groupes. De la sorte, les orateurs de notre groupe (fui sont encore inscrits pourraient tous parler, sans qu'on puisse dire qu'ils ont excédé leur temps de parole. (Applaudissements à l'extrême gauche.) Mme îa présidente. Je vous répondrai par deux observations. Tout d'abord, il s'agit d'un débat organisé. Votre groupe était représenté à la conférence des présidents et votre délégué n'a pas protesté contre le temps qui lui était attribué. M. René "Lamps. Des modifications ont eu lieu ultérieurement. Mme la président«. Il n'est pas admissible, par conséquent, que, lorsque l'accord s'est fait entre tous les groupes sur l'organisation d'un débat, on remette tout en question en séance publique. Autant vaudrait, alors, renoncer à organiser quelque débat que ce soit. M. Arthur Ramette. Vous ne devez pas réserver vos observations au seul groupe communiste î 'Mme la présidente. Monsieur Ramette, M. Lamps a parlé. Laissez-moi terminer. Je vous donnerai la parole ensuite, si vous le désirez. ¿M. Arthur Ramette. Vous êtes, vous aussi, une présidente à sens unique. (Exclamations au centre et à droite.) Au centre. Insolent ! (Interruptions à l'extrême gauche.) "Mme la présidente. Monsieur Ramette, je vous prie de me laisser continuer mes explications. M. Arthur Ramette. Adressez-vous également aux autres groupes. Mme la présidente. Ma seconde observation, c'est que vous avez calculé les divers temps de parole d'une façon pour le moins singulière. Vous avez, en effet, retenu et le temps imparti au Gouvernement et celui qui a été utilisé par les orateurs des divers groupes. A l'extrême gauche. Vous pouvez vérifier! Mme la présidente. Il est exact que nous avons dépassé le temps prévu par la conférence des présidents. Je vous l'ai dit moi-même et je viens de proposer à l'Assemblée d'entendre un orat e u r ^ e plus de votre groupe. M. Laniel, je le reconnais, a pris la parole, bien que son groupe eût épuisé son temps de parole. M. Theetten est intervenu dans les mêmes conditions. M, Charles Schauffter. Ils ont parlé français. eux! Mme la présidente. Mais, comme le temps de parole imparti à votre groupe a été dépassé de treize minutes, je répète qu'en accordant à M. Lenormand sept à huit minutes, vous bénéficiez d'une marge substantielle. Il est entendu, par ailleurs, que lorsque M. Lenoraiand se sera fait entendre, le temps de parole du groupe communiste sera épuisé. (Assentiment.) La parole est à M. Lenormand. M. André Lenormand. Mesdames, messieurs, au nom du groupe communiste, je me bornerai à l'analyse des crédits affectés à la caisse autonome de la reconstruction, vue de l'indemnisation des dommages de guerre. Mais, auparavant — et compte tenu de l'émoi qui règne actuellement chez lee sinistrés — je rappellerai qu'au lendemain du vote de'la loi du 28 octobre 1946, un grand enthousiasme régnait parmi les sinistrés. On .se souvient qu'à l'époque, après avoir donné aux sinistrés leur charte, un ministre communiste de la reconstruction, notre ami François Billoux, s'évertua à réaliser le déblaiement aussi rapidement que possible et aussi à reloger les sinistrés en provisoire. Puis est venue l'exclusion des ministres communistes du gouvernement, sur l'ordre de l'étranger. C'était l'époque où notre comité central, réuni à Gennevilliers, déclarait que pour Ja reconstruction, il fallait mettre en œuvre toutes les possibilités des industries d'Etat et privée pour imprimer l'impulsion nécessaire à la politique de reconstruction et de construction, afin de reloger les sinistrés et de donner aux innombrables jeunes gens sans logis la possibilité de fonder un foyer. Depuis, les sinistrés ont fait la douloureuse expérience que cette exclusion des ministres communistes n'était que le résultat d'une orientation politique nouvelle, mettant au premier rang des préoccupations gouvernementales la préparation à une nouvelle guerre, au lieu du relèvement rapide de nos ruines. Un orateur du groupe du mouvement républicain populaire, lors de son intervention dans^ce débat, a reconnu lui-même qu'après les travaux de déblaiement, de déminage et l'érection de constructions provisoires, rien d'autre n'avait été fait jusqu'en 1949. C'est l'aveu éclatant du travail négatif des ministres de la reconstruction... M. Georges Gmitiray. De Billoux, de Tillon, M. André Lenormand. ... qui se sont succédé après le départ de François Billoux et de Charles Tillon. Par ailleurs, peut-on dire qu'en 1949 on a suffisamment réalisé en laveur des sinistrés ? Certes non, comme l'attestent Jes crédits insuffisants mis à leur disposition en 1949 et qui, de l'ordre de 270 milliards de francs, ont été ramenés à 234 milliards de francs en cours d'année, à la suite d'un blocage. Certes non, lorsque l'on sait qu'à la suite de ce blocage les sinistrés mobiliers ont vu les crédits qui leur étaient alloués ramenés de 12 à 9 milliards de francs, soit une amputation de 25 p. 100. Aussi, au moment où nous sommes appelés à nous prononcer sur ce projet de loi de finances qui fixe à 251 milliards de francs le maximum des crédits destinés à la reconstruction pour 1950, est-il indispensable do dire combien sont grands les besoins actuels de la reconstruction, cinq ans après la libération ? D après les dernières statistiques officielles, le nombre des bâtiments entière- m e n t détruits est de l'ordre de 500.000; qu'ils revendiquaient — et ce, avec juste celui des immeubles ¡partiellement détruits raison — u n crédit qui ne soit pas infédépasserait largement le million ; cela veut rieur à 350 milliards de francs, c'est-àdire qu'il y a plus de 800.000 logements dire une augmentation de 100 milliards entièrement détruits et qu'il faut recons- de francs du crédit prévu. A la commission des finances, notre truire. On nous a dit, on nous répète, qu'il ami Lamps a défendu un amendement faudrait construire 20.000 logements par dans ce sens,- qui a été repoussé. Par conmois pour assurer le relogement des sinis- t r e . à la commission de la reconstruction trés. Mais qu'a-t-on fait depuis le départ et des dommages de guerre, notre collèau des ministres communistes ? En 1947, on gue Marie Lambert, et moi-même a construit 7.000 logements; en 1948, conseil d'administration de la caisse autonome die la reconstruction nous avons 22.000 et, prétend-on, 45.000 en 1949. Mais il est clair que c'est insuffisant, proposé un amendement identique qui a surtou: si l'on considère qu'en 1950, ce été accepté. Ce sera donc en définitive à crédit disponible de 251 milliards de francs notre Assemblée qu'il appartiendra de se nous permettra de reconstruire 35.000 loge- ! ¡prononcer sur ce crédit et sur l'augmen1 | tation cle 100 milliards de francs que nous ments et d'en commencer 40.000. On est loin, en vérité, de la rigoureuse ; proposerons par voie d ' a m e n d e m e n t , selon nécessité de 20.000 logements par ' mois le désir des sinistrés. et la cadence actuelle ne couvre m ê m e Nous voulons croire que les parlemenpas le quart des besoins. taires appartenant à tous les groupes de voilà D'après le ministre de la reconstruction l'Assemblée, qui applaudissaient lui-même, il serait possible, technique- quelques jours aux renvendications des m e n t , de reconstruire les logements né- sinistrés, présentées au cours de leur conférence d'iuformation, tiendront à ne cessaires en moins de dix ans. Reste à résoudre la question du finan- pas se déjuger dans notre Assemblée et feront bloc avec nous ipour voter l'augcement. Cette question ne peut être réellement mentation des crédits en faveur des sinisà Vextrême gauet pleinement résolue que dans le cadre trés. (Applaudissements d'une politique gouvernementale 6e pro- che.) Si nous tenons à mettre nos collègues posant des objectifs de paix et non des objectifs de guerre et de nouvelles ruines- j en face de leurs responsabilités dès mainLe plan de financement a été prévu dans j tenant, c'est que, dans les semaines qui les lois du 28 octobre et du 8 avril. On vont suivre, va se poser le problème de la attend toujours que le Gouvernement répartition du crédit global entre les différentes catégories cle sinistrés. veuille bien le déposer. On peut dire qu'une telle carence n ' e s t Avec force, les sinistrés exigent ^ pas due au hasard. pour les dommages mobiliers, 10 p. 100 Hier matin, M. le ministre des finances du crédit global, en tenant compte que a fait connaître sa volonté de résoudre ceux-ci représentent 16 p. 100 de l'ensemla question du financement de la recons- ble des dommages et que la cadence actruction au moyen exclusif d'impôts nou- tuelle d'indemnisation des dommages de guerre s'échelonne sur plus d'un^ demiyeaux Il est clair qu'une telle solution ne peut siècle. Peut-on décemment admettre que que concourir à rendre insuffisantes les les sinistrés attendront des dizaines et des ressources qui peuvent être ainsi obte- dizaines d'années avant d'avoir l'indisn u e s et à dresser les contribuables contre pensable pour pouvoir organiser leur intérieur ? les sinistrés. Par ailleurs, ce moyen de financement .Cette revendication est des plus légibasé très largement sur raccroissepient times, et, au moment de la répartition des impôts risque de rendre aléatoires les des crédits, il ne faudra pas renouveler ressources prévues pour la reconstruction, la tactique ministérielle du mois d'avril et nous craignons que les 251 milliards qui consistait à tenter de dresser les sipromis ne soient pas attribués effective- nistrés immobiliers contre ceux d'entre m e n t en cours d'année. nous qui, après avoir exigé un crédit gloMais, m e s chers collègues, en tenant bal plus important, revendiquaient pour m ê m e ces 250 milliards pour assurés à les sinistrés mobiliers des crédits qui ne la reconstruction, il est absolument né- soient pas dérisoires. cessaire de faire ressortir qu'ils sont très Enfin, en ce qui concerne le financement insuffisants au regard des dommages de des 100 milliards de francs supplémeng u e r r e qui restent à indemniser et qui taires que nous réclamons pour les sinissont de l'ordre, chiffres officiels, de 4.300 trés, nous rappellerons brièvement que dimilliards. vers orateurs de notre groupe ont fait saIl faut reconstruire en dix ans, proclame voir quelles sont les économies et les resle ministre de la reconstruction, au cours sources nouvelles qui peuvent, selon nous, de ses voyages parmi nos villes sinistrées. être trouvées. Mais pour pouvoir reconstruire en dix ans, Je les rappelle pour m é m o i r e : nous il faudrait un budget qui atteigne 500 mil- demandons d'abord une économie de 200 liards par an, c'est-à-dire exactement le milliards de francs sur les budgets milidouble de ce qui nous est proposé. t a i r e s ; la fin de la guerre en Indochine — Ainsi donc, si l'Assemblée s ' e n tenait les sinistrés ne veulent pas faire les frais aux chiffres que nous propose le Gouver- de la guerre d'Indochine, comme l'a indinement, ce n ' e s t pas en 1960 que serait qué si justement le président de leur terminée la reconstruction, mais au delà confédération au cours de leur assemblée générale, le 27 mai dernier. de 1970. H s'avère donc que prononcer de beaux Nous réclamons 120 milliards de francs discours s u r la nécessité de reconstruire d'impôt exceptionnel sur les superbénéfices en dix ans est une chose, mais qu'accepter des sociétés, la rentrée d ' u n e centaine de u n crédit insuffisant de moitié en est u n e milliards de francs au titre des profits illiautre. cites et nous exigeons, avec tous les sinisIl est inutile d'insister sur le fait que trés et l'immense majorité du peuple franles sinistrés ne sont pas dupes de telles çais, que l'Allemagne paye les réparations. déclarations ministérielles, comme en font (Applaudissements à Vextrême gauche.) foi les nombreuses résolutions émanant Dans la loi qui fixe les modalités d'addes organisations de sinistrés. ministration de la caisse autonome, les ré. Dans une conférence qu'ils ont tenue parations allemandes sont prévues au titre ces jours,--ci,*, les sinistrés, ont fait savoir de ses ressources., Mais j'indique, en passant, que si, l'an; dernier, un proiet de doi prévoyait une rentrée de 3 milliards de francs en faveuf de la caisse autonome, au titre des répa-. rations, au 30 novembre dernier, 047 millions de francs seulement avaient été versés à 3 a caisse. On peut alot's se demander ce que recevrai la caisse autonome a.i titre des réparafions sur les deux milliards de francs que Toi}' nous propose d'admettre en recettes. Il est à craindre qu'elle 112 reçoive pas u n seul million, du fait m ê m e de la politique actuelle du Gouvernement en matière de réparations. Mais nous voulons ajouter à ces remarques combien il est scandaleux, aux y m X des sinistrés et de tous les Français, q u ' a u moment m ê m e où l'Allemagne se propose de reconquérir sa place sur les marchés mondiaux, la politique gouvernementale ait pour conséquence l'abandon des réparations. Ce l'ait, entre beaucoup d'autres, prouve une fois de plus combien est nuisible a u pays, et partant aux sinistrés, la politique gouvernementale actuelle, faite de soumission à l'impérialisme américain, d'abandon de notre sécurité, d'abandon des répara-, tions et cle relèvement prioritaire de l'Aile« magne. A la lumière de ce débat sur la loi de finances, qui fixe la part des crédits attribués à la reconstruction, les sinistrés pourront mesurer u n e fois de plus combien nous avons raison de lutter pour u n Gouvernement d'union démocratique qui s'attachera de toutes ses forces à reconquérir notre indépendance, exiger le payement des réparations et relever les ruines de notre pays dans le cadre d ' u n e politique de paix. (Applaudissements à Vextrême gauche.) Mme la présidente. Le Gouvernement et l'Assemblée désirent-ils cjue le débat soit pours u ;v* ou inte rr ompu ? M. le ministre des finances et des affaires économiques. Madame la présidante, nous; sommes très en retard sur l'horaire- Le Gouvernement désirerait que la discussion générale fut terminée ce soir. Il demande, que le débat continue. Mme la présidente. Le Gouvernement demande que le débat continue. Il n ' y a pas d'opposition • Il en est ainsi décidé. Dans la suite de la discussion générales la parole est à M. Leenhardt. (Applaudissements à gauche.) M. Francis Leenhardt. Le groupe socialiste m ' a mandaté pour attirer l'attention du Gouvernement et de l'Assemblée nationale sur l'importance capitale qu'il attache au problème des investissements et c'est à ce seul aspect du budget que je vais» consacrer cette brève intervention. Mon intention était d'intervenir sur le; chapitre des investissements, mais, v i j l'imminence de la question de confiance qui va être posée par le Gouvernement, v u également certaines interventions de m e s amis MM. Catrice et Berger et, du groupe du mouvement républicain populaire, qui ont fait des réserves qui m ' o n t beaucoup in-< quiété, sur la poursuite de l'effort d'investissement, le groupe socialiste a jugé pré* férable que j'intervienne dans la discussion' générale. Ce qui nous émeut profondément, c'est' que de toutes les grandes masses budgétaires, c'est la masse des investissements qui a subi, au cours de la discussion devant la commission des finances, comme dans la' lettre rectificative adressée par le Gouvernement, l'abattement global le plus important. Je dois dire qu'il y aurait beaucoup de réserves à faire sur la procédure nouvelle, qu'institue la loi des maxima. Nous avons pris connaissance avec beaucoup d'intérêt des développements et des justifications de notre éminent rapporteur général M. Barangé dans le tome 1er du rapport, pour justifier le maintien, cette année, d'une procédure qui, l'année dernière, nous avait été présentée comme une procédure de circonstance. Certes, la kù d'équilibre général gagne en clarté dans la mesure où elle constitue ànc synthèse. Mais comment ne pas mesurer qu'en réalité, nous privant de l'analyse préalable du budget, elle nous oblige à nous prononcer sans une discussion approfondie, Si bien que nous finissons par improviser des réductions de 'principe sans pouvoir vraiment les justifier ? Nous mettons en quelque sorte 'la charrue avant les boeufs. Dans cette Assemblée, nous aurons certainement à procéder à une discussion approfondie au moment où la loi de présentation du budget, que la Constitution nous a fait un devoir d'apporter, viendra en discussion. /A propos précisément des investissements, nous mesurons combien cette procédure nous gêne- En effet, elle aboutit à une réduction de principe de 30 milliards de francs, alors que l'on n'a pas pu examiner, poste par poste et sur les grands ensembles, le budget pour constater si éventuellement des réductions se justifient. Par conséquent, on est amené à porter un jugement de valeur sur le principe même de l'effort d'investissement. Le groupe socialiste estime qu'il est grave de porter un jugement de valeur contre l'effort d'investissement, puisque c'est sur la masse des investissements que la commission et le Gouvernement prévoient les abattements globaux les plus importants. (Applaudis se me ni s à gauche.) M. Félix Gaillard. Voulez-vous me permettre de vous interrompre ? - M. Francis Leenhardt. Je vous en prie. M. Félix Gaillard. Je m'excuse de vous interrompre. * Je liens à préciser, monsieur Leenhardt, que lors de la dernière réunion de la commission des finances, la majorité de cette commission a voté une proposition de . M. Lecourt en vertu de laquelle la somme primitivement prévue à l'article 5 du projet de loi de finances était rétabhe quant aux investissements. En compensation, la commission demandait au Gouvernement de, prévoir une augmentation du plafond de l'emprunt, de ce que M. le ministre des finances appelle « l'impasse », à due concurrence, c'est-à-dire de 30 milliards de francs. M. le ministre des finances et des affaires économiques. Au delà des 130 milliards de francs prévus. M. Félix Gaillard. La discussion et le vote ayant été rapidement menés, il a pu se glisser dans l'esprit de quelques-uns de nos collègues une certaine confusion. Mais je crois avoir compris que le vote de la commission ne" prévoyait aucun blocage. En tout cas, dans làr rédaction figurant au rapport supplémentaire, un second alinéa a été ajouté à l'article 5. Je n'ai pas ce texte sous les veux... M. Francis Leenhardt. Je l'ai. M. Félix Gaillard. ... Mais je puis affirmer de la manière la plus nette que jamais la commission des finances n'a voté cet alinéa. C'est pourquoi je m'étonne qu'il se trouve dans le rapport. M. Francis Leenhardt. N'étant pas membre de la commission des finances, je ne puis juger que. sur le texte qui nous a été distribué. Or, je lis dans l'exposé des motifs des décisions de la commission des finances, à la page 2 du rapport supplémentaire, que la commission des finances « a admis le rétablissement de 30 milliards de crédits sur les investissements productifs, sous réserve du blocage de ces crédits ». Or, le texte de l'article 5 adopté par la commission des finances comporte un deuxième alinéa ainsi rédigé: « Sur le montant des crédits ouverts par J e précédent alinéa, une somme de 30 mill i a r d s ne pourra faire l'objet d'aucune disposition ou d'aucun engagement effectif avant que des ressources d'emprunt, d'un montant équivalent n'aient été obtenues en excédent de celles comprises dans l'évaluation figurant à l'article 33 ciaprès. » M. René Lamps. Cet alinéa a été ajouté après coup. M. Félix Gaillard. Je dois déclarer que jamais la commission des finances n'a eu à se prononcer sûr cet alinéa. M. René Lamps. C'est parfaitement exact. Voix diverses. Que dit la commission ? Mme la présidente. La commission n'est provisoirement pas représentée. M. Gaston Defferre. L'Assemblée ne peut pas continuer à discuter dans de telles conditions. M. Francis Leenhardt. Je ne peux prendre comme base que ce texte. Je veux souligner aussi que la position prise par le Gouvernement dans sa lettre rectificative est peut-être, et même certainement, moins grave en soi que celle de la commission, mais elle ne l'est pas moins pour nous, .car elle aboutit, à un mot près, celui de « blocage », àf un résultat équivalent. Voici, en effet, les termes de cette lettre... M. le ministre des finances et des affaires économiques. VoMez-vous me permettre de vous interrompre ? M. Francis Leenhardt. Je vous en prie. M. le ministre des finances et des affaires économiques. Je désire simplement interpréter ma pensée que je connais peut-être mieux que d'autres. Le système du blocage est une condition. Mais, nous fixons un terme, ce qui est tout à fait différent. . Nous avions indiqué qu'en tout état de cause, il y aurait les ressources nécessaires, puisque nous donnions l'option à la commission des finances ou d'emprunter, au delà des 130 milliards de francs prévus, les 30 milliards de francs nécessaires, ou, si ces 30 milliards supplémentaires ne pouvaient pas être obi en us par l'emprunt, d'établir des ressources fiscales nouvelles. Donc, pour nous, il n'y avait qu'un terme. M. Francis Leenhardt. Il y avait un délai, donc un élément conditionnel. M. le ministre des finances. Non, parce que, dans les dèux cas, nous avions prévu les ressources nécessaires. M. Francis Leenhardt. Je vais venir à cette disposition. Si je me réfère au texte même de la lettre rectificative, je lis: « Le Gouvernement ne peut souscrire par contre à la réduction de 30 milliards du volume des investissements produc^/ tifs... » Sur cette affirmation, nous avons satisfaction. « ... celte réduction lui semblant de nature à provoquer, par l'arrêt des chantiers, un accroissement du chômage et la diminution, à long terme, du potentiel économique de la France. Afin de rechercher toutefois un mode de financement qui ne fasse appel aux facultés contributives de la nation qu'après avoia- épuisé tous les concoure de l'épargne, le Gouvernement accepte que soit d'fîeré jusqu'au deuxième semestre rengagement effectif d'un tel volume de travaux. » Je répète : « que soit différé jusqu'au deuxième semestre l'engagement effectif d'un tel volume de travaux. » M. le ministre des finances et des affaires économiques. C'est un terme. \ M. Francis Leenhardt. Vous ajournez donc l'engagement de ces travaux. Ce qui nous préoccupe, monsieur le ministre, c'est que ces décisions, celles du Gouvernement comme celles rie la commission, aboutissent à un arrêt inûmdiafc des travaux. M. le ministre des finances et des affaires économiques- Pas pour trente milliards de francs' M. Francis Leenhardt. Piéeisément, pour trente milliards de francs, dans la mesura où, vous le savez bien, les opérations nouvelles ne portent cette année que sur très peu de postes. Elles portent sur les centrales thermiques qui vont être établies, sur les quinze milliards de francs consacrés aux opérations de l'agriculture, sur certains programmes intéressant l'Afrique du Nord, enfin su* les cinq milliards de francs destinés aux territoires d'outre-mer. Tout le reste correspond à des opérations déjà engagées. Par conséquent, quand je dis que cela aboutit dans l'immédiat'à un arrêt des travaux, mon langage correspond bien à la réalité. M. le ministre des finances et des affaires économiques. Me permettez-vous de vous interrompre, mon cher collègue ? M. Francis Leenhardt. Volontiers. M. le ministre des finances et des affaires économiques. Il y a d'autres travaux neufs, monsieur Leenhardt. Vous avez, par exemple, des constructions d'usines de goudronnage à Gaz de France qui viennent juste d'être entreprises dès lai^parulion de la loi. Il y a quand même la possibilité de gagner quelque chose. RI. Francis Leenhardt. Je pourrais croire que vous avez cette marge si, en réalité, les chiffres que vous nous proposez pour les investissements n'avaient pas déjà fait l'objet, au cours des discussions gouvernementales et dans la préparation du budget, - d'un effort de compression considérable... M. le ministre des finances et des affaires économiques. Incontestable ! M. Francis Leenhardt. ...que vous-reconnaissez vous-même et qui se traduit déjà, dans plusieurs branches de la production, par des licenciements plus importants que ceux dont l'Assemblée s'était émue vers le milieu de l'année. Pour la Société nationale des chemins de fer français, vous avez déjà environ 25.000 licenciements qui sont le résultat de l'effort de compression fait avant même que le projet ne soit présenté à l'Assemblée nationale. 1 A Electricité de France, des chantiers ^nt été arrêtés, qui n'ont pas repris, ce qui représente 6.000 licenciements! Par conséquent, vous n'avez pas dô marge. Il faut voir les faits tels qu'ils sont. Le nombre des opérations nouvelles est très restreint. Les chiifres que vous noîis apportez représentent déjà un tel effort de compression que nous savons d'ores et déjà que le résultat immédiat de l'acceptation par l'A^emWt&e nationale de cet abatte« ment de 30 milliards de francs Ce sera l'arrêt de nombreux travaux, le licenciement de 70.000 à 80.000 travailleurs, en sus des licenciements que les chiffres actuels représentent déjà. En même temps, précisément parce que les opérations nouvelles sont très peu nombreuses et qu'il s*agit d'achever des travaux déjà engagés, il faudrait prévoir des dédits très élevés atteignant, dans certains cas, la moitié de l'abattement. Ce seront également les indemnités de chômage que vous aurez à paver, sans parler des moins-values sur toutes les recettes fiscales que vous avez évaluées en •escomptant une augmentation de l'activité économique. De telle sorte que les pertes résultant cle cet abattement global de 30 milliards de francs peuvent être évaluées approximativement comme suit: 5 milliards de francs d'indemnités de chômage, 5 milliards de francs environ de débits, 10 milliards de francs de pertes «ur les recettes, fiscales indirectes ou sur Les cotisations à la sécurité sociale. Finalement, pour ne pas déjpe^ser 30 milliards, vous allez en perdre 20. Et sur quels chapitres ? Sur les investissements productifs par excellence, sur les seuls chapitres du budget qui constituent un montant récupérable, un véritable enrichissement de la nation. Vous comprenez l'émotion de notre groupe et la position qu'il a prise, lors de son congrès, en face des menaces qui pèsent sur les efforts d'investissements. M. Charges Lwssy. Ce sont des économies qui coûtent trop cher. M. 1e ministre des finances et des affaires économiques. Voulez-vous me permettre cle vous interrompre, mon cher collègue ? M. Francis Leenliaritt. Volontiers. M. le ministre des finances et des affaires économiques. Il convient de faire une mise au point, car la solution préconisée par M. Gaillard est nn peu trop facile. M. Gaillard nous dit qu'il faut ajouter 30 milliards de francs à la masse à emprunter. La formule du Gouvernement n'était pas très différente, mais cet emprunt supplémentaire de 30 milliard^ ne devait intervenir qu'après la réalisation de l'emprunt de 130 milliards de francs correspondant aux dépenses qui figurent au ¡budget, et notamment aux dépenses 4'équipement. #A quoi servirait-il, au risque de déprécier la monnaie, d'ajouter aux sommes à demander à l'emprunt 30 nouveaux milliards, alors que vous n'auriez pas trouvé les 130 premiers milliards ? Ce serait u n très mauvais calcul, tout à fait contraire à l'intérêt même de l'équipement. M. Francis Leenliar4t. Je me tourne ¿maintenant vers nos amis du mouvement iTépublicain populaire qui,- pour la première fois dans un débat de cette nature, ont, fait, sur l'effort d'investisement à poursuivre, des réserves qui nous ont feeamcoup émus. Je fais notamment allusion à l'intervention de mon ami M. Catrice, avec lequel /j'ai l'habitude de collaborer à la commission des affaires économiques et avec lequel je me trouve si souvent d'accord. M. Catrice a déclaré que des retouches profondes devaient être apportées aux objectifs du plan Monnet, lequel, notamment, ne tenait pas compte des projets européens. Je dois dire que des projets européens, aujourd'hui, à mon grand regret, je n'en •connais plus. En effet, ainsi que je'le rappelais à cette tribune il y a quelques jours, l'Organisation européenne de coopération •économique a renoncé à son travail de coordination des (plans nationaux'de pro- duction et se lance maintenant dans une œuvre entièrement nouvelle, dont nous avons dénoncé les dangers, celle de la libération précipitée et trop souvent inorganisée des échanges Mais les retouches aux objectifs du plan Monnet — si retouches il ' y a — nous aurons tout le loisir de les envisager au moment où nous ciiscuferons, dans peu de semaines, je pense — un mois sans doute — le projet de loi de développement des dépenses d'investissement. Sous aurons, en effet, à examiner chapitre par chapitre les dépenses affectées aux grands ensembles. Nous aurons en particulier à.nous prononcer .sur l'état C. Si nous jugeons alors qu'un effort doit être effectué sur un ensemble plutôt que . sur un autre, nous aurons toute latitude de le faire. Mais aujourd'hui, nous prenons une position de principe sur la part à faire aux investissements. Mon ami M. Catrice s'est plaint ensuite de ce que, malgré plusieurs interventions législative?, nous ne soyons toujours pas saisis d'une loi portant approbation du plan Monnet. Comme auteur de l'amendement devenu l'article 5 de la loi du 17 août 19-18. amendement qui réclamait que le plan de modernisation soit soumis au Parlement, je me déclare, pour ma part, totalement satisfait depuis la mise en distribution non seulement du fascicule n° 8582, mais de son annexe « état donnant l'avancement et les prévisions d'achèvement des opérations du plan de modernisation et d'équipement ». La réponse à cette préoccupation de l'Assemblée est exprimée dans les termes les plus clairs, page 7 de l'exposé des motifs du projet de'loi relatif au développement des dépenses d'investissements. Après avoir énuméré les divers documents que je viens de citer, annoncé le deuxième rapport de la commission d'investissement, rapport qui nous manque encore, mais qui, paraît-il, va nous être distribué ces jours-ci, l'auteur du projet écrit : « La remise au Parlement de ces derniers documents répond à la demande exprimée à maintes reprises par le Parlement et dont la dernière expression se trouve dans la loi du 8 avril 1949. Ces documents montrent lee opérations d'investissements auxquelles seront affectés les crédits demandés pour 1950, ainsi que les résultats qu'elles permettront d'atteindre en 19o2 ». Nous avons donc tous les objectifs sous les veux,, avec l'échelonnement des échéances et l'effort financier correspondant. Je conlinue ma citation: « Dans ces conditions, le Parlement se trouve en mesure de se prononcer, comme il en a maintes fois exprimé le vœu, sur les crédits ahnuels dans le cadre du plan à long terme qui a pour objet d'assurer le développement de la production nationale et l'équilibre de la balance des comptes ». Effectivement, nous ne pouvons pas souhaiter un état plus détaillé que celui qu'enfin on nous a distribué, car pour chacun des grands ensembles, en face des chiffres d'engagement pour cette année, nous voyons les chiffres pour les années suivantes et les objectifs auxquels ils correspondent. Chacun peut trouver là les éléments qui lui permettront même de suivre les opérations qui peuvent se faire dan«s sa région. Nous disposons enfin d'un document qui peut servir de modèle à toutes les autres administrations, car vous savez combien il est difficile d'obtenir, dans tous ies domaines, des précisions sur l'utilisation des crédits que nous, avons votés. Pour cette fois, nous avons satisfaction. Notre collègue M. Jean-Marie Louvel a luimême exrdmé cette satisfaction lorsqu'il intervenait à cette tribune, voilà peu de jours, en qualité de président de la commission de la production industrielle. 11 avait souligné l'effort considérable qui avait été fait pour répondre à notre demande et précisé que "nous avions maintenant en main les documents que nous avions souhaités. M, Henri Rergeret. Voulez-vous me permettre de vous interrompre ? M. Francis Leenhardt. Volontiers. M. .Henri Eergereti Je suis heureux dë pouvoir appuyer votre démonstration. Toutefois, il convient de dire à nos collègues que les documents dont vous parlez, s'ils donnent, en effet, des renseignements sur l'emploi des crédits depuis 1946 ou 1947, ne nous fournissent aucune indication sur leur rentabilité. Or c'fcst là, je pense, le principal souci de ceux qui voudraient. avant d'aller plus loin, connaître le résultat des sommes employées dans certaines branches d'activités et savoir si, en vérité, la productivité a été améliorée. Il convient, en effet, de signaler qu'outre les documents distribués par M. Jean Monnet, il en existe d'autres que peuvent se procurer nos collègues, notamment un rapport relatif aux charbonnages 'de France, auquel j'ai fait allusion lorsque* j'ai rapporté l'avis de la commission des affaires économiques. On peut lire dans ce rapport que le total des crédits à investir jusqu'en 1952 "clans les houillères nationales pour obtenir une amélioration de 3 p. 100 du prix de revient s'élévera à 234 milliards. On est, dans ces conditions, en droit de se demander si tous les travaux ont été décidés à (bon escient. Ne voyez pas dans cette observation, mon cher président, aucune remarque désagréable au sujet des chiffres aue vous avez cités. Mais admettez que l'Assemblée n'est pas encore suffisamment renseignée sur la rentabilité des milliards déjà dépensés en investissements. il. Francis Leenhardt. Nous pourrons en discuter au moment où nous parlerons des objectifs et des crédits relatifs à ces investissements. M. Henri Bergeret. Nous n'avons jamais eu encore de discussion sur ce sujet. M. Francis Leenhardt. Mais rien dans votre observation ne justifie une hostilité de principe à l'effort d'investissement qu'il convient de consentir. Je pourrais vous lire à ce propos une déclaration particulièrement significative, faite par M. Jean Monnet devant une commission du Conseil de la République, et dans laquelle ce dernier précise bien que les investissements ne visent nullement à un suréquipement de notre pays, mais à rattraper son sous-équipement. A cet égard, M. Catrice a évoqué hier le rapport de M. Pleven de février dernier, soulignant que parmi les sommes consacrées aux investissements, 42 p. 100 seulement étaient consacrées à augmenter notre potentiel de production par rapport à l'avant-guerre. Or, il semble que ce pourcentage ne soit pas apprécié à sa juste valeur par M. Catrice. Il est pourtant considérable. Nous avons eu à faire face au maintien et à la reconstitution du capital ancien qu'on avait laissé dégrader ou qui avait été détruit par la guerre, de sorte que ce chiffre, loin de me paraître faible, me paraît au contraire remarquable,. MM. Bergeret, Catrice, Mauroux, Duforest, Voici ce que disait M. Monnet: « Pour des raisons où les erreurs de qui a été adopté par l'Assemblée nationale politique monétaire, économique et sociale le 23 décembre dernier: « Il sera adressé chaque semestre à l'Aset la carence des initiatives privées ont mêlé, avec la régression démographique et semblée nationale, pour être transmis aux les circonstances internationales, leur part commissions compétentes, un compte de responsabilité, c'est un lait qu'avant j rendu de l'emploi des crédits prévus au même les destructions et les spoliations de , présent article. 11 devra être donné à l'ap1939-1945, notre capital productif avait ' pui de ce compte rendu des justifications subi, entre • les deux guerres, sous la par nature de ces travaux que ces crédits forme d'un insuffisant renouvellement, ont été utilisés à des investissements proune dégradation plus insidieuse mais non ductifs. )> Je veux dire aux auteurs de ce texte moins profonde. (( Installation des houillères vieilles do qu'ils pourront renouveler leur existence trente ans, alors que leur âge normal légitime à propos de l'article 4 du projet n'aurait pas dû dépasser seize ans; usines du Gouvernement. Cet article prévoit sidérurgiques remontant pour les plus ré- qu'un rapport sur l'utilisation des prêts centes à 1918; broches et métiers de l'in- sera présenté tous les trois mois à la dustrie cotonnière, antérieurs, pou? plus commission des investissements par le de la moitié, à 1919; parc de marchine*- i commissaire général du plan, il leur outils de 25 ans d'âge en moyenne contre appartiendra, au moment de la discussion 1 à 9 ans en Angleterre et 5 à 7 ans aux de cet article, de reprendre leur amendeEtats-Unis. Ce vieillissement général de ment, de façon que ce soit dans les trois notre outillage avait* eu pour effe.t un mois et non dans les six mois que les recul très net de la part occupée par la commissions compétentes soient tenues au France dans l'économie du monde. » j courant de l'utilisation des crédits, utiliSi j'arrête là ma citation, c'est parce que sation à laquelle nous avons raison d'attamon collègue et ami, M. Louvel, a cité cher beaucoup d'importance après avoir lui-même, pour la période qui s'étend de voté les crédits. M. Henri Bergeret. Cet article 4 du projet •1913 à 1938, les pourcentages de la régression de la production française clans l'en- du Gouvernement prévoit en réalité un semble de l'économie du monde auto-contrôle. C'est le commissaire qui M. Paul Theetten. Voulez-vous nie per- ordonne les crédits, qui en contrôle l'emploi tandis que nous voudrions, nous, que mettre une question ? ce contrôle soit fait par le Parlement. M. Francis Leenhardt. Volontiers. M. Francis Leenhardt. Je voudrais metM. Paul Theetten. Pouvez-vous nous dire quelles sont les raisons de la situation tre en garde nos amis du M. R. P. contre la gravité des attaques que subissent acque vous rappelez ? Je m'excuse ' d'intervenir sur ce point tuellement les investissements. Ces attaques visent en réalité les entreprécis, mais il s'agit d'une question que je connais particulièrement bien, je fais prises nationales. Connaissant la part que !e M. R. P. a prise dans l'œuvre de - naallusion à l'industrie cotonnière. Au cours d'une réunion avec des repré- tionalisation, il serait grave que ces attasentants do l'industrie cotonnière, j'ai ques puissent l'influencer. D'ailleurs, c'est un faux problème, il - (posé la question suivante: pouvez-vous utiliser les crédits provenant du plan Mar- n'y a pas ue majorité dans cette assemshall à l'achat de matériel pour l'in- blée pour vouloir détruire les nationalidustrie cotonnière, de la même manière sations et il n'existe pas aujourd'hui de qu'on peut les employer à l'achat de ma- groupe financier qui ait des moyens suffisants pour racheter des ensembles tières premières ? Il m'a été répondu que c'était pratique- comme ceux que nous avons nationament impossible, qu'on ne pouvait pas uti- lisés. Cependant, il est un fait qu'il faut souliser ces crédits pour acheter du matériel limité en nombre et qu'on ne pouvait les ligner. Les entreprises nationales ne sont employer que pour acquérir des masses pas seules à bénéficier de cette activité t économique; les sommes qui leur sont considérables de marchandises. Ainsi se confirme ce que vous venez de accordées ne font que transiter chez elles; dire: on ne peut pas affecter les crédits elles vont en réalité vers leurs fournisdu plan Marshall au renouvellement du seurs. Le groupe socialiste s'est vivement in matériel de filature et de tissage de l'industrie cotonnière française, qui est pour- quiété du fait que le total des investissetant le matériel le plus vieux du monde, ments puisse être exagéré par des superbénéfices que les fournisseurs des entrepuisqu'il date de 1919. , prises nationales risqueraient de faire sur M. Francis Leenhardt. Votre observation, les grands travaux, en réalisant une enmon cher collègue, s'adresse sans doute tente entre eux, entente qui leur permetau Gouvernement. Je m'excuse, ayant un trait d'imposer des prix excessifs et nous temps de parole limité de ne pouvoir en- conduirait à voter des sommes exagérées. gager avec vous une conversation sur ce J'ai reçu l'assurance quo ces préoccupasujet. Je vous demando, donc la permission tions étaient partagées et que les crédits do poursuivre mon exposé. avaient été étudiés cette fois-ci sous cet 11 est un dernier point sur lequel je angle. Le Gouvernement nous a promis deveux répondre à M. Catrice. Il s'est plaint puis longtemps une loi antitrust; nous lu fait que n'a pu s'exercer le contrôle avons hâte de la voir venir en discussion. s e mes tri el, que plusieurs de nos collègues Elle sera probablement moins efficace avaient réclamé par un amendement qu'une autre disposition sur laquelle le adopté le 23 décembre dernier et dont je groupe socialiste attirera l'attention de vais donner lecture, car j'ai l'impression l'Assemblée, c'est - à - dire la nécessité que le Gouvernement, lorsque M. Catrice d'étendre purement et simplement le conl'a évoqué, ho se souvenait plus du tout trôle de l'Etat aux fournisseurs des entreque ce texte avait été voté. "Je dirai, en prises nationales lorsqu'une part imporguise de consolation à M. Catrice, que si tante du chiffre d'affaires de ces derniers le Parlement a du mal à obtenir que le provient des ventes effectuées aux entreGouvernement respecte ses décisions, le prises nationales. (Applaudissements à Gouvernement a plus de ma] encore à gauche et au centre.) l'aire respecter par ltadministration celles I C'est par ce contrôle permanent que qu'il prend lui-même. I nous pourrons détruire la source de ces Voici donc îe tcxle de Tarn en clément de suporbénéilces. M. Paul Theetten. Voulez-vous me permettre une autre interruption, monsieur Leenhardt ? W. Francis Leenhardt. Excusez-moi, mon cher collègue, mais mon temps de parolo est limité et un autre orateur de mon groupe doit me succéder à la tribune. Ce sujet pourra certainement être repris au coins d'un débat non organisé. Je me laisserai alors interrompre autant qu'il le faudra, mais ce soir, je ne puis y consentir. Je voudrais attirer sur un dernier point l'attention de nos amis. Dans, ces attaques contre les investissements, il n'est pas possible que certains n'aient pas d'arrièrepensée politique. Considérez que ces attaques sont menées pour la première fois au moment où précisément nous discutons des conventions collectives et de la liberté des salaires. Comprenez-vous l'intérêt immense qu'il y aurait pour certains et le calcul qui peut se cacher derrière ces attaques, à la penséo que, par la réduction globale des 30 milliards que nous avons critiquée, vous jetteriez sur le marché du travail 70.000 à 90.000 chômeurs supplémentaires, modifiant gravement en faveur du patronat lo rapport des forces dans cette libre discussion des salaires ? 11 n'est pas impossible que cette arrièrepensée n'inspire certains, quoique je río puis pas croire qu'elle puisse trouver audience parmi ceux qui m'écoutent. M. Francisque Gay. Me permettez-vous do vous interrompre, monsieur Leenhardt ? M. Francis Leenhardt. Volontiers. M. Francisque Gay. Vous paraissez prendre un peu trop au tragique les observations présentées par quelques-uns de mes amis. Mais, vous le savez, et vous devriez lo reconnaître ici, nous sommes avec vous complètement et sans réserve pour quo figure et soit maintenu dans le budget tout ce qui est nécessaire pour assurer, la poursuite du plan d'investissement. S'il y a eu un groupe qui ait salué avec? joie, enthousiasme et reconnaissance l'effort qui a été fait par M. Jean Monnet pour donner à la France un plan de rééquipement, c'est bien le groupe du mouvement républicain populaire. Comme vous avez eu l'air tout à l'heure, de nous interpeller pour des critiques et des observations de détail, jo voudrais bien que vous sentiez et sachiez qu'il ne s'agit que de problèmes secondaires, mais que sur l'essentiel nous sommes totalement avec vous. (Applaudissements au centre et à gauche.) M. Francis Leenhardt. Je vous remercie vivement de votre déclaration. Si mon émotion, ce soir, est telle, et si je m'adresse tout particulièrement à vous, c'est précisément parce que votro groupe a toujours été a nos côtés dans ce combat pour la modernisation de notre pa, 'est pourquoi, je me suis inquiété davantage de certaines réserves apportées ici ces jours derniers. J! est particulièrement étonnant que les abattements sont faits précisément sur les investissements les plus productifs. Ils no portent pas sur l'équipement d'es collectivités, l'équipement militaire, dont nous connaissons bien l'importance, mais qui n'ont pas sur l'activité économique et la»' productivité de notre pays la même incidence. Les abattements sont faits précisément sur ceux qui sont une source d'augmentation de la vie économique. Je pourrais m'adresser à M. Daladier, s'il était à son banc,, qui a dit que la 'seule solution était dans l'accroissement de l'activité économique du pays. ; Il ne peut pas soutenir cette thèse et être en même temps partisan d'un abattement global sur les investissements. (Applaudissements à gauche et au centre.) Au terme de cette courte intervention, /je voudrais avertir le Gouvernement que 4e groupe socialiste qui, en maintes circonstances, a consenti à la solidarité de la coalition ministérielle tant de sacrifices, attache une importance essentielle au rétablissement intégral de ces 30 milliards d'investissements, parce que c'est là un point qui engage gravement l'avenir de l'économie nationale. Nous sommes prêts à prendre en considération le ¡projet de budget, en nous réservant de présenter nos critiques et nos observations et de l'amender, mais n'attendez pas ùe nous des concessions sur le plan que je viens d'évoquer. Nous iprélérons le dire loyalement, car * l'exigence que nous exprimons sur ce point est fondée sur la raison.' Je n'ai pas tenu un langage de partisan. Je n'ai développé mes arguments qu'en m'appuyant sur le simple bon sens. Je j>e©se que, dans ces conditions, notre appel sera entendu et qu'on ne maintiendra ni abattements ni blocage, car la réduction dos investissements, c'est le chômage, la réduction des investissements, c'est une atteinte certaine à l'indépendance économique que nous voulons trouver en 1952. La réduction des investissements, c'est l'atteinte certaine à notre {prospérité, c'est le premier pas sur le plan glissant de la 'décadence. Nous ne pouvons pas concevoir que l'Assemblée, qui est née dfe la Résistance, de la révolte contre l'esprit de défaite, contre l'esprit ùe Vichv, puisse accepter d'entrer dans la voie de la déchéance nationale, en renversant l'effort magnifique auquel «lie s'est associée jusqu'à présent et en entrant ainsi dans la voie du reniement. Aussi, nombreux ici seront ceux qui 'comprendront qus le groupe socialiste ait ,:vouiu ce soir jeter ce cri d'alarme. (Applaudissements à gauche et au centre.) Mme la présidente. La parole est à M. Devemy. M. Roger Devemy. Mesdames, messieurs, la majorité de l'Assemblée désire, c'est évident, avoir un budget en équilibre, mais elle désire aussi appliquer la formule dont beaucoup se souviennent: Un minimum d'austérité dans u n maximum de justice Or, la lecture du projet de budget nous conduit inévitablement à élever une protestation indignée entre les crédits ridiculement bas proposés pour les victimes de la guerre. C'est 57 milliards de francs, plus les 4 milliards de francs de votre lettre rectificative, monsieur le ministre des finances, soit 61 milliards de francs, que vous nous proposez pour 1950, au lieu des 62.428 millions, de francs de 1949. Les pensions des victimes de la guerre seront-elles pour autant diminuées alors que leur situation s'aggrave chaque année ? Mais non, elles seront majorées, quoique insuffisamment. Commenjt, alors, avec des crédits inférieurs, à ceux de 1949, pourrons-nous donner plus aux victimes de la guerre ? J'ai dit qu'elles ne seraient pas majorées suffisamment. L'écart entre la revalorisation des pensions des victimes de la guerre et celle des traitements des fonctionnaires, <déjà important en 1949, sera encore plus grand en 1950. Les crédits de 1950, bien qu'inférieurs k ceux de 1949, permettraient néanmoins une revalorisation, ce qui signifie qu'il y avait quelque chose d'anormal dans le budget de 1949, et j'ai déjà eu l'occasion de dénoncer ici à plusieurs reprises l'anomalie de ces crédits gonflés. Le 5 juillet 1949, lors de la discussion des interpellations sur les anciens combattants, j'attirais l'attention du Gouvernement sur la nécessité de faire preuve d'un peu d'imagination! Ni mes observations, ni celles qui émanaient des associations de victimes de la guerre, ne furent entendues par les ministres successifs des anciens combattants et victimes de la guerre. Or, hier, nous avons eu la surprise d'entendre le ministre des anciens combattants du précédent gouvernement soutenir des thèses qu'il n'aurait probablement pas défendues s'il avait été encore ministre. Je voudrais tout de même lui rappeler la lourde responsabilité qui pèse sur lui et sur son prédécesseur. Aux miiiisU'es des ao-ciens combattante et victimes de la giierre et aux ministres des finances d'alors,, je rappelle que des crédits importants votés par l'Assemblée nationale, qui allaient de 5 à 7 milliards de francs pour les exercices 1947 et 1948, et qui atteindront 12 milliards de francs, pour l'exercice 1949, sont restés inemployés, pendant que des anciens combattants, des veuves, des .grands invalides, étaient dans une situation frisant le désespoir. M. André Tourné. €'est une escroquerie ! M. Roger Devemy. Faire du sentiment sur cette question n'est pas de mise, mais en tpensant à ce manque d'imagination criminelle chez des ministres des anciens combattants, je leur demande s'ils n'ont pas sur la conscience le suicide de ces deux grands invalides, survenu à moins de trois mois d'intervalle. Je leur demande s'ils ne pensent pas avoir manqué à leur devoir en n'utilisant pas les crédits que l'Assemblée avait mis à leur disposition. M. Jacques Duclos. Et vos ministres sont solidaires d'eux. Ils sont dans le même gouvernement pour faire la même politique. Ce sont vos hommes qui font cette politique ! M. Roger Devemy. Monsieur Du clos, j'ai l'habitude de ne pas interrompre vos collègues. Vous me permettrez de poursuivre ma démonstration. M. Jacques Duel os. C'est de la démagogie un peu trop grossière. Ces ministres étaient des vôtres! M. Roger Devemy. Monsieur Duclos, je ne vous ai interrompu qu'une fois et avec votre autorisation. C'était pour vous rappeler la déclaration faite par l'un des vôtres lorsqu'il occupait les bancs ministériels et qu'il avait sous sa responsabilité les victimes de la guerre. Ne m'obligez pas à vous la rappeler de nouveau. M. Jacques Duclos. Et quel était le président du gouvernement ? Dites-le donc I M. Roger Devemy. J'incrimine en ce moment ceux qui sont responsables du budget des anciens combattants. M. Jacques Duclos. Le président du gouvernement de l'époque était un des vôtres ! M. André Tourné. Monsieur Devemy, rappelez-vous que, lorsque M. Laurent Casanova était ministre, des centaines de milliers de prisonniers et de déportés revenaient d'Allemagne, qu'il fallait nourrir et habiller. Des efforts admirables ont été faits par lui. Voilà la vérité ! (Mouvements divers.) 71. Aoger Devemy. Nous avons entencta un autre son de cloche dans les journaux d'anciens combattants, et notamment dans \e journal de la Fédération de la Seine des anciens prisonniers. .11. ¿André Tourné. Parlez-nous plutôt de Ja gestion de M. Frenay! fñ. -Roger Devemy. Si nos collègues communistes veulent bien admettre que nous avons, nous aussi, droit à la parole, je vais poursuivre mon exposé. Je disais qu'il était insupportable de voir Inemployés des crédits inscrits au budget des anciens combattants. » J'ai dénoncé ces crédits gonflés, et l'administration des finances a prêté l'oreille à nos observations. Chose effarante, des crédits qui se montaient à 39.605 millions de francs en 1949 ont été ramenés à 31.400 millions de francs dans le projet de budget de 19.50. Cependant, le Gouvernement à l'intenion d'accorder une revalorisation aux vicimes de la guerre. Nous avons eu l'occasion en d'autres circonstances, et nous aurons encore l'occasion de le faire lors de la discussion des articles, de rappeler quelques principes essentiels. Mais il faut tout de même que l'Assemblée et le Gouvernement se souviennent qu'une loi a été votée ici le 27 février 1948, que cette loi a été interprêtée d'une façon malhonnête, dans un décret pris le 9 novembre 1948 par le pré-, cèdent ministre des anciens combattants et qui bafoue d'une façon systématique la volonté de l'Assemblée. Que disait l'article 11 d-e la loi du 27 février 1948 ? Il disait qu'il fallait établir un rapport constant entre les pensions des victimes de la guerre et le traitement des fonctionnaires, pour -éviter que les victimes de la guerre Lassent figure de perpétuels quémandeurs, ce qui n'est digne ni d'eux ni de la Nation. (Très bien! très bienl an centre.) Le principe même du rapport constant n'est pas contestable et le ministre des anciens combattants de l'époque lui-même a précisé que le rapport constant sans la mise à parité préalable était une duperie. Cherchons une base solide à cette mise à parité. La loi du 31 mars 1919, véritable charte des victimes de la guerre, a donnée de 1935 à 1938, à peu près satisfaction aux victimes de la guerre. C'est à cette période 1935 à 1938 que nous devons nous référer. Nous avons, dans d'autres discussions, cité des chiffres que je ne rappellerai pas aujourd'hui, mais il faut que le principe du rapport constant soit respecté, après que, ainsi que l'a reconnu le gouvernement précédent, la mise à parité préalable, aura été établie, sans quoi la revalorisation que vont permettre, je le reconnais, les crédits qu ; on propose, va augmenter l'écart qui existe déjà au désavantage des victimes de la guerre entre le taux de leurs pensions et celui du traite-, ment des fonctionnaires. Monsieur le ministre, nous aurons l'occasion, soit par le canal de la commission des finances, soit en séance, de vous de- mander une certaine augmentation des crédits. Nous n'avons pas la prétention de demander au Gouvernement, en cette fin • d'année 1949 de rattraper un retard de dix ans. Nous n'avons pas l'intention de le rattraper en une seule fois, mais nous vous demandons de mettre au 1 er janvier 1950 les victimes de la guerre dans la situation où elles auraient dû être au 1 er janvier 1939. ¡Rattrapez le retard constaté au début de l'année et déclarez d'une façon formelle £t sans .équivoque que les troisièmes reclassement. Ce qui est promis, n'est-ce pas ? est chose due. D'autres promesses ont été faites aux anciens combattants, aux victimes de-la guerre. Faut-il oublier tout cela au moment d'examiner et de voter le budget ? plan dis se ment s à gauche et au centre.) Peut-on opérer le financement de ces mesures promises sans risquer d'asphyxier la vie économique du pays ? C'est la deuxième question que nous posons. C'est dans cet esprit; que les membres socialistes de la commission des finances ont étudié le projet de loi de finances. Bien vite, les positions se précisèrent: économies, sinon massives, au moins imp o r t a n t e s ; abattements, sinon massifs, au moins importants sur certains chapitres. Pouvait-on équilibrer le budget en dimi' nuant, par exemple, de 60 milliards les ;: subventions économiques, de 40 milliards les investissements, de 20 milliards les charges sociales ? Sans doute, des critiques fort pertinentes sa sont élevées contre l'attribution de certaines subventions, contre le fonctionnement de certains offices. Un contrôle énergique s'impose à l'égard de certaines gestions. iSoit'l Mais cette ivresse dans l'abattement nous conduirait vers une immédiate hausse des : prix, notamment pour le pain et pour les : transports. Et nous pensons que la posi,: tien moyenne prise par la commission est un pis-aller et que, sans danger, on ne saurait: aller plus loin. Est-il possible d'espérer sur les crédits ; de là. défense nationale des abattements nouveaux ? Nous y avons songé un instant. Mais les renseignements fournis par M. le ministre de. la, défense nationale nous ont fait renoncer à notre projet. Et nous avons constaté sans surprise que les plus féroces partisans d'économies ' étàiont aussi les plus ardents ' défenseurs de ces crédits. Un slogan se propage dans le pays : Supprimez des fonctionnaires. Qu'un plan d'organisation rationnelle apporte des réductions de dépenses, nous ; l'espérons. Nous soutiendrons un tel plan. ' Nous avons accepté un abattement de 13i milliards pour inviter le Gouvernement , à réaliser un plein emploi de spn person. nel. C'est beaucoup. Si l'Etat développe ses interventions, si, PRESJ&ENCS DE M. LE TROQUER comme le disait M. Vioiïette. hier, l'administration pénètre dans l'activité de chavise-président. cun d'entre nous, à qui la fautè ? M% Je président La parole est à M. Mar- , Les individus, écrasés par les guerres et cel David. ; leurs, pénibles conséquences économiques, ML Marcel' David. Mes chers collègues, si ont dû se grouper plus étroitement chaje devais donner un titre à ma courte ; que jour pour demander à une collectivité intervention, je l'intitulerais: Cas de. : syndicale ou nationale T'aide et le secours conscient. qu'ils n'auraient pu obtenir dans leur isoEn effet, le budget présenté par le Gou- Ï tement ou dans leur faiblesse. vernement a été accueilli par un cri de L'individu attend son plein épanouisseralliement bien dangereux pour un bud- ment du groupement auquel il appartient. get: Pas d'impôts nouveaux! Ses exigences ainsi se précisent, s'augOn a même murmuré : Ce que nous vou- mentent sans doute, et ne peuvent être salons, c'est un budget de reconduction. tisfaites que par l'action même de ce grouUn budget de reconduction, pas d'impôts pement. nouveaux; c'est peut-être une solution Mais en échange des services rendus, agréable ou facile. Mais est-ce une solution une part de notre libre décision disparaît. possible ? Nous ne pouvons que l'accepter comme Voilà la question que d'abord le groupe : une évolution inéluctable cle cette société socialiste s'est posée et à propos de la- à forme capitaliste. quelle chacun devra prendre ses responEt si nous demandons beaucoup, sinon sabilités. tout,.à l'Etat, comment voulez-vous que On a voté, je crois, à une assez i a r g e ce dernier, pour répondre à tant de sollimajorité, des mesures en faveur des aveu- citations, n'augmente pas le nombre . et gles civils — qui n'ont encore, je crois l'importance de ses services ? bien, rien touché — les petits rentiers, les Ceux qui préconisent une réforme fonéconomiquement faibles, mesures qui en- damentale de l'Etat ne songent-ils pas traînent des charges nouvelles. qu'il serait judicieux d'opérer au préalable Aax fonctionnaires, on avait promis le une réformé des esprits l fct quatrième tranches de reclassement qui-ne seront pas accordées au 1 er janvier aux victimes de la guerre leur seront réservées pour une date aussi proche que possible. M. Joseph Defos du Rau. Très bien ! M. Roger- Devemy. Mais, de grâce, ne laissez pas le retard s'accumuler. Il y a quelques instants, je recevais ici la lettre d'une veuve de guerre, veuve d'officier. Les veuves de guerre ont conscience du rôle qu'elles doivent jouer, non seulement vis-à-vis de la nation,, mais visà-vis des enfants que nos camarades disparus leur ont laissés. Mais nous, par respect pour ceux qui sont tombés à nos côtés, par respect pour la France, nous, ne pouvons pas permettre que les pensions des veuves restent aux chilïres actuels. Nous ne pouvons pas permettre que se perpétue l'injustice- dont sont victi^ mes les veuves d'officiers qui avaient moins de quinze ans de service.. On me cite le cas, monsieur le ministre, de la veuve d'un officier qui avait treize ans de service. A cette femme, mère de six enfants, on refuse les suppléments familiaux, sous prétexte que son mari a eu le malheur de tomber dans cette guerre de 1939-1945 alors qu'il n'avait pas encore accompli ses quinze années de service. De tels scandales ne peuvent pas laisser le Gouvernement insensible. A vous qui avez la responsabilité des finances de l'Etat, permettez-moi de dire tout simplement en terminant: Vous avez connu, comme moi et comme beaucoup de nos collègues', la misère des années 1940 à 1945. Il vous est peut-être arrivé, dans votre vie de combattant, de voir une maison s'écrouler, dans laquelle îl y avait des êtres vivants. Le premier souci des sauveteurs était de retirer les victimes restées sous les décombres; on se penchait sur l'enfant ou la mère qui «étaient blessés avant de penser à relever le toit. C'est un peu ce que je vous demande pour les victimes de la guerre. Certes, il faut reconstruire, mais les plaies qui saignent, les* veuves, les grands invalides; doivent passer avant tout. (Applaudissements au centre.) (3L André Le Troquer remplace Mme Poinso-Ckapuis au fauteuil de la présir dence.) Un budget a des nécessités. Il suppose de légitimes dépenses de fonctionnement. Admettez un minimum indispensable, avee précaution. La commission a accepté un abattement de 30 milliards sur les investissements.. Mon ami M. Leenhardt s'est expliqué longuement et parfaitement sur ce point. Je n'y insiste pas. Il nous paraît ainsi difficile de comprimer davantage et massivement les postes de dépenses les plus importants. Mais si nous renonçons à faire appel à toute création d'impôts nouveaux, comment assurerons-nous l'équiliibre de ce budget ? On a parlé de l'emprunt. Nous avons entendu, sans surprise, affirmer eontradictoiremeirt les possibilités les plus larges du pays et l'épuisement des trésoreries privées.' L'emprunt que vous projetez est illusior, affirmait hier soir M. Daladier. Augmentez de 20 milliards le plafond prévu, ont proposé à la. commission ses propres amis. Où se trouve la vérité"? M. le ministre des finances a-t-il voulu nous ménager une surprise heureuse ou fiou-s éviter une amère désillusion ? Je connais sa sagesse et celle de M. le secrétaire «l'Etat. J'apprécie leur compétence et je ne distingue aucune malice dans leurs évaluations. Mon ami M. Gozard affirmait ce matin qu'on pouvait espérer un rendement de 180 milliards. En commission, MM. Bourgès-Maunoury et Gaillard insistaient également sur l'heureux effet psychologique des économies réalisées. Dans cette conjoncture difficile, je voudrais vous réconforter, monsieur le secrétaire d'Etat. Laissez-vous aller à plus d'optimisme et pensez que notre France n'est à ce point ni appauvrie, ni boudeuse. M. Marcel Poimbœuf. Très bien ! M. Marcel David. Nous ne vous proposerons pas des recettes nouvelles par un contre-projet. Nous voulons éviter toute position trop ferme qui nous engagerait sans retour. Nous préférons discuter article par article et présenter à l'assentiment de l'Assemblée des amendements utiles. 11 est une possibilité de recettes qui a toutefois retenu notre attention: la situation prospère, de certaines sociétés. WL Henri Reefo. Bravo! M. Marcel David. Qu'on ne nous objecte pas qu'en demandant à certains bénéfices de participer davantage aux charges de l'Etat, on supprimerait la possibilité précieuse d'investissements privés, la chance de réussite d'un emprunt. Les chiffres cités à cette tribune n'Qnt pas été démentis. Nos collègues communistes ont présenté une proposition de loi instituant un impôt sévère sur les superbénéfices. Et M. Rigal propose la réévaluation obligatoire des bilans pour l'exercice clos en 1949. « Le projet communiste a tout d'abord retenu notre attention. Mais il nous est apparu que le rendement ne serait pas aussi important qu'ils l'avaient eux-mêmes estimé, que ce rendement ne correspondrait pas à l'effort demandé, que dans la définition même du superbénéfice subsistait une obscurité, voire quelque lacune, et qu'enfin il s'agirait d'un impôt rétroactif — c'est un argument que le groupe communiste a luimême utilisé, et je le lui retourne — frappant des bénéfices distribués ou dissimulés dans des bilans d'où il serait difficile •et long de les déceler. M. Jacques Duclos. Mais non, on a tous tie, de réductions de tarifs lorsqu'ils utili- trace des blessures que la guerre lui a les éléments pour cela. Il suffit de vouloir, sent les chemins de fer. infligées et pour atteindre toutes ses ¡poset M. le secrétaire d'Etat le stfit bien. Les-- contribuables des départements sibilités de relèvement économique. Le président Bidault a rappelé avec M. Marcel David. Nous aurons peut-être d'outre-mer, eux, ne peuvent avoir les donc raison, ces jours derniers, que le travail l'occasion d'en parler encore et de con- mêmes compensations. J'estime fronter nos points de vue très loyalement, qu'un impôt nouveau sur les véhicules était pour nous le plus sûr moyen d'en comme nous avons l'habitude de le faire. lourds ne saurait, sans injustice, être sortir. appliqué dans les départements d'outreCe n'est point dans l'instabilité gouverM. Gaston Auguet. Nous en reparlerons mer. nementale qu'un pareil effort peut être certainement. Les véhicules routiers sont indispensa- mené à bien'. M. le secrétaire d'Etat aux finances. bles à l'économie de ces pays. Ils constiA trois reprises, cette Assemblée a Permettez-moi une simple observation, qui tuent le seul moyen de transport per- accordé l'investiture à des hommes haun'est d'ailleurs pas en contradiction avec mettant les importations et les exporta- tement soucieux de l'intérêt national. Dans votre exposé s- intéressant. leurs déclarations ministérielles, ils se tions. Accroître les charges, soit de la con- sont retrouvés sur les lignes générales M. Marcel David. Je vous en prie. M. le secrétaire d'Etat aux finances. Le sommation, soit de la production, mettrait d'un programme comprenant notamment Gouvernement a partagé votre sentiment l'économie de ces départements dans une la sauvegarde de notre monnaie et l'équipuisque, dans le système d'ensemble situation dangereuse, et' je suis certain libre du budget. H serait paradoxal de refuser au Gouqu'il propose, la charge fiscale des so- que le Parlement no voudra pas l'envivernement les moyens de réaliser une policiétés serait doublé, en 1950, de ce qu'elle sager. Depuis deux ans, le groupe socialiste a tique qui a largement reçu l'accord cle la a été l'année précédente. Et puisque, en vous adressant plusieurs consenti à laisser à des élus le soin de majorité. Accepter des dépense^ et refuser systéfois à moi, vous m'avez en quelque sorte s'occuper du financement des dépenses autorisé à vous interrompre, permettez- publiques dans les nouveaux départe- matiquement toute possibilité d'équilibrer les recetles en conséquence est difficilemoi aussi de rOus dire combien j'ai appré- ments. Cette décision est sage. A chaque discussion du budget, nous ment scutenable. cié les réflexions pertinentes que vous veavons l'occasion de constater que les bases r Nous ne saurions nous contenter d'un nez de faire. Car — je ne sais pas si votre mémoire sur lesquelles ont peut établir un budget équilibre factice obtenu par je ne sais a conservé plus de souvenir que la ne sont pas les mêmes dans les départe- quelle gymnastique arithmétique. Mais prenons garde que des solutions de mienne — je n'ai pas entendu un seul ments d'outre-mer que dans la* métropole. orateur qui, en proposant la reconduction Il est impossible par exemple, d'appliquer facilité - qu'on nous propose ne se tradu budget, se soit prononcé contre le re- purement et simplement des charges fis- duisent à brève échéance par une hausse classement des fonctionnaires, l'augmenta- cales établies pour la métropole aux dé- générale des prix qui serait infiniment plus lourde à supporter par le contribuable tion des crédits de la reconstruction ou partements d'outre-mer. Au coure de la discussion des. articles, que des charges fiscales raisonnablementl'équipement des territoires d'outre-mer. (Applaudissements à gauche et au centre.) j'aurai l'occasion de présenter, en accord calculées et justement réparties. Ce que nous souhaitons, c'est la justice avec le groupe socialiste, certains amenM. Marcel David. Il fallait que cela fût dements qui concrétiseront en quelque dans l'effort qui sera demandé à chaque [lit, et vous trouverez légitime que ce soit sorte mes observations. citoyen. un socialiste qui le dise. (ApplaudisseCertains souhaitent la dissolution, mais Mais j'ai tenu à les présenter dès mainments à gauche.) tenant, pour éviter que, sur ces problèmes nous ne savons pas encore quels sont les M. le secrétaire d'Etat aux finances. Je particuliers, sur lesquels l'esprit s'arrête remèdes qui, d'après eux, pouvaient perm'en félicite, monsieur David, et je vous très peu, on propose par la suite des so- mettre de sortir de l'impasse qu'ils décrien félicite aussi. lutions qui viendraient, oserai-je dire, vent chaque jour dans une certaine presse. (Applaudissements au centre et a M. Marcel David. Ne me coiftpromettez comme des cheveux sur la soupe. pas trop, monsieur le secrétaire d'Etat. Autant je comprends les soucis expri- gauche.) (Sourires.) Nous attendons qu'on nous fasse des més dans cette enceinte, ainsi que les Le projet de M. Rigal nous apparaît difficultés auxquelles se heurtent l'équi- propositions Pour critiquer, il faut être comme lin effort minimum à demander. libre du budget et la satisfaction de capable de faire mieux que ceux qu'on ' Nous nous réservons d'ailleurs de besoins incompréhensibles,, autant on doit critique. Pour nous, représentant des départel'amender au cours de la discussion des comprendre la nécessité de créer, dans nos articles, si elle a lieu. départements d'outre-mer, le«s ressources ments français algériens, nous songeons Un débat sérieux, voire sévère, va s'en- nécessaires au fonctionnement des services avec angoisse aux répercussions que no manquerait pas d'avoir un retour brusqué gager devant l'Assemblée. Le parti socia- publics. liste l'abordera avec sa modération et sa En un mot, les moyens par lesquels, devant les électeurs, en pleine confusion. Au lendemain de la libération, il fallut bonne foi coutumières. dans la métropole, vous couvrez les déIl offre aux partis, à tous les partis et penses publiques ne peuvent être adaptés repartir de zéro. Nous voici à mi-chemin. Veillons à ne pae tomber dans l'ornièrè au surtout à ceux de la majorité, son à nos départements d'outre-mer. concours loyal. Il sera sans doute enCe que nous demandons, c'est que nous moment cle nous engager dans la dernière tendu, car 'il s'agit d'éviter l'aventure. soit laissée la responsabilité de trouver les étape. (Applaudissements à gauche et au cen- ressources nécessaires au fond ion ne me ni Il nous reste deux ans pour accomplir l'effort décisif. Cet effort n'est pas autre.) de nos services. M. le président. La parole est à M. VaCette responsabilité, nous la revendi- dessus de nos possibilités si nous accepquons. car nous savons qu'il n'-est pas de tons de prendre'chacun. loyalement, notre lent: no. M. Paul Valentino. Mesdames, messieurs, société organisée sans contribution pu- part. Mais nous n'avons pas de U'inps ù perdre: la grandeur de la France* passo en dépit de toutes les difficultés auxquelles blique. Mais nous .revendiquons aussi le droit avant la grandeur de chaque parti. (Apnous nous heurtons pour élaborer le budget, il est hors de doute que la France de reconnaître la légitimité des charges plaudissements au centre et à gauche.) que l'on impose et de décider par quels aura un budget pour 1950. M. le président. La parole est à M. lo L est certain aussi qu'en dépit des ré- moyens nous y ferons face. (Applaudisse- secrétaire d'Etat aux finances. ments à gauche et au centre.) serves que les uns et les autres peuvent M. le secrétaire d'Etat aux finances. M. le président. La parole est â M. Benformuler contre »certaines créations ou Mesdames, messieurs, au terme de ce Mimak)rations dêimpôt, on songe à instituer taïeb. une taxe sur les véhicules lourds. M. Mohamed Bentaïeb. Mesdames, mes- ti is cu ss ion générale et comme je l'avais Pour justifier cette taxe, on met en pa- sieurs, le Gouvernement qui assume avec d'ailleurs promis à plusieurs oratems, jo rallèle la situation de la Société nationale courage les très lourdes responsabilités désire apporter quelques précisions techdes chemins de fer français, qui assume du pouvoir entend mener à bien une niques, non pas sur tous les sujets qui ont de lourdes charges d'exploitation, et celle tâche difficile dans des circonstances sans été évoqués — il y faudrait un temps très long et des connaissances encyclopédiques des véhicules routiers, qui n'ont pas de cesse plus délicates. Les critiques surgissent, de toutes parts. — mais sur certains points qui se réfèrent charges comparables. Je ferai seulement observer que les con- Et à entendre certains discours, on serait â l'objet même du débat, qui e<d le budget tribuables de la métropole peuvent dans tenté .de penser que l'intérêt électoral, de la France. Au demurant, en insistant en cet instant line certaine mesure supporter le déficit les préoccupations personnelles, dominent d'exploitation de la Société nationale des l'intérêt général de la nation. (Applaudis- sur la portée technique de mon intervention, je n'entends pas oublier que je suis chemins de fer français, pour la raison que sements à gauche et au centre.) Notre pays doit accomplir un effort sans un homme politique: ayant présenté le les familles nombreuses, les anciens combattants. les victimes de la guerre, les vic- fissure pour retrouver sa place éini.nente budget aux côtés de M. "le président ch; times du travail bénéficient, en contrepar- dans le monde, pour faire disparaître Ta conseil et de M. le minisirc des finances. «je n ' e n t e n d s nullement en décliner la res- ' ponsabilité. Les problèmes posés par ce débat ont provoqué une série de critiques. Parmi ces critiques, je retiendrai plus particulièrement celles qui visent deux domaines que j'ai spécialement étudiés. Je 'veux parler des économies et de la fiscalité. On parle beaucoup des économies. Il est, en effet, plus facile d'en parler que d ' e n f a i r e . ( A p p l a u d i s s e m e n t s à gauche au centre.) et * Je suis b i e n placé pour le dire, car il f u t u n temps où j ' e n parlais beaucoup et il y a un temps, qui est celui-ci, où j'en fais quelques-unes ; peu, peut-être, mais certains de nos collègues, qui insistent aujourd'hui sur ce thème ont eu l'occasion d'en pratiquer et j'attends avec intérêt que leurs résultats soient confrontés avec ceux que nous pouvons vous présenter. (Vifs applaudissements bancs.) sur les mêmes M. Femand Bouxom. Il est dommage qu'il v ait des absents sur ces bancs. M. le secrétaire d'Etat aux finances, Il y a eu, évidemment, une période où les services de l'Etat ont été gonflés. Il ne faut peut-être pas, d'ailleurs, critiquer trop sévèrement les responsables de cet état de choses, car il v avait eu la guerre, il y avait eu la confusion des pouvoirs, il y avait eu, comme on l'a dit, l'époque où la France avait plusieurs administrations, il y avait eu la suite du légime de l'intendance, une prolifération et' un chevauchement des services. Mais enfin, tout cela, aujourd'hui, est en voie de disparition. On parle beaucoup du ravitaillement. Considère-t-on qu'il y a eu 30.000 agents dans les services du ravitaillement, qu'ensuite il y en a eu 8.000 et que, maintenant, il n ' y en- a que quelques centaines '? On parle de l'O. C. R. P. I. Mais des dispositions ont été prises, en accord avec le Parlement, pour liquider peu à peu ce service, non pas de la veille au matin, ce qui serait absurde, non pas en mettant dehors tous les employés, en jetant les dossiers à "la rue, mais graduellement. Une première loi a ramené les effectifs à 680 personnes. Puis, par l'accord que j'ai pris avec mon collègue du département intéressé, ce chiffre ser:, réduit chaque trimestre, de telle sorte que, dans u n an ou un an et demi, il n ' e n restera plus, à moins que, sous la pression publique,nous en maintenions, Nous recevons, en effet, de nos correspondants, qui demandent toujours hautement des économies, un certain nombre de demandes tendant au maintien de l'emploi de tel ou tel' fonctionnaire, même occasionnel, dont ils apprévient, à juste raison paut-être, les services comme très utiles à leur activité économique. (Sourires.) Il y a aussi les services courants de l'Etat, dans lesquels il y a toujours eu des abus. 11 y en a eu u n peu plus à une certaine epoque, il y en a un peu moins maintenant et, pour vous parler franchement, à mon avis, il y en aura toujours. 11 y a' les petits abus, mais il y a aussi les grandes sottises. Je veux citer un cas où la malignité et l'ignorance s'exercent le plus volontiers: c'est celui des suppressions d'emplois vacants. D'abord, on s'étonne que nous supprimions des emplois vacants. N'e.st-il pas tout de m ê m e plus intelligent de supprimer des emplois en profitant de certaines vacances pour n'être pas obligé de payer des indemnités, de licenciement et de*se pencher sur des cas humains toujours difficiles à régler ? .Certains organes, périodiquement, malgré les démentis qu'on leur donne, trouvent spirituel de présenter le Gouvernement en contradiction avec lui-même, en citant des extraits du Journal officiel, comme si c'était un journal humoristique, : et opposent — comme c'est drôlè ! — un arrêté supprimant des emplois à un arrêté de recrutement pour d'autres •emplois. .On feint de croire qu'il y a Jà une contradiction, alors qu'il ne s'agit que' de deux aspects complémentaires d'une politique juste, intelligente et, permettez-moi de le dire, -efficace. Que se passe-t-il, en effet ? Lorsqu'une administration compte u(n certain nombre d'emplois vacants, à c;e moment-là, grâce aux règles d'interdiction de dérogations que le Parlement nous à, à juste titre, prescrites, nous disons , à l'administration intéressée: Profitons de ces vacances pour examiner s'il serait possible de restreindre le nombre des emplois. Cela ne veut pas dire qu'un supprimé exactement ceux qui étaient occupés pair u n agent qui n'est plus là. Mais on peut faire un transfert. j * Quand nous avons, par exemple, mu lé emplois vacants, nous passons , un accord avec le ministre pour la suppression de 300 emplois. On les s u p p r i m e : c'est UÎI dégonflement des services publics et c'est une économie pour l'Etat." Mais la garantie ayant opéré, nous autorisons, non pas la création d'au 1res emplois, mais le recrutement de titulaires pour les 700 autres emplois vacants dont le maintien a été jugé parfaitement justifié. Voilà u n exemple. J'en ai donné un autre tout à l'heure, sur lequel je nf excuse de revenir. ; S'emparant de l'inventaire, que nou£ avons publié — ce qui, permettez-moi dé le souligner en passant, prouve que loii) d'empêcher le Parlement d'exercer soi! contrôle, nous cherchons à ie lui facii liter — M. Violette a dit hier : Il y a eil 153.000 fonctionnaires de plus depuis trois ans. Cette affirmation est une erreur et prol cède d'une confusion. « i - Notre collègue a vu le chiffre des titularisa l ions. Or, il faut voir le total. La titu4 larisation d'un fonctionnaire n'est pas une création d'emploi. Nous croyons, nous, qu'il faut remettre de Tordre dans la fonction publique, qu'il faut donner le statut le plus*stable possible à ceux qui sont disposés à y faire carrière et supprimer peu à peu, non seulement les agents contractuels dont l'utilisation correspondrait à une exigencepassagère, mais également ceux dont le statut hybride, la condition souvent difficile n'est pas le gage d'un bon rendement,. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que l'Assemblée a voté, à l'unanimité, le principe de la titularisation. Si notre contradicteur avait pris la peine, non pas de lire tout l'inventaire — il né faut pas être trop exigeant — ni même beaucoup plus loin que la page 65, mais, étant parvenu à cette page, de lire un peu au delà de la première ligne, il aurait vu le compte total des suppressions d'emplois intervenues depuis trois ans. La majorité républicaine et le Gouvernement qui la représente ont procédé à des suppressions d'emplois au nombre respectable de 117.000. : Cependant, le solde apparent est ramené à 63.000. Pourquoi cette différence ? Parce qu'on a transféré au budget de l'Etat. 80.000 agents environ payés a n t é rieurement sur les budgets des • collectivités locales ou des territohes d'outre-mer. Il y a donc suppression réelle de 143.000 emplois. On raille parfois le pian d'économies que nous* avons établi, le plan de compression des dépenses publiques qui t e n d à la réalisation d'économies. Mais à u n e époque où l'on à fait des plans, d'ailleurs parfaitement justifiés, pour exposer des dépenses, pourquoi ne ferait-on^pas aussi un plan d'économies ? Rien ne doit se faire dans l'improvisation. Il est facile de demander la suppression de fonctionnaires quand on ne les connaît pas. De'même qu'un orateur siégeant s u r ces b a n c s (Vorateur montre la droite) a dit avec raison que, derrière l e s personnes morales il y a les .personnes physiques, de même il faut savoir que, derrière l'administration, se trouvent les membres de l'administration qui ont u n nom. un passé, une carrière, des mérites, une famille, et sur le cas desquels nous nous penchons souvent, sur quelque b a n c que nous siégions — même sur ceux où l'on nous demande de faire des économies — pour dire: Voilà un h o m m e qui est intéressant et qu'il faudrait « reca». centre.) (Applaudissen\ents à gauche et att* Nous avons donc fait un plan. Il n'eslpas si ridicule qu'on le dit, puisqu'il coin-* portera une réduction de 2o milliards de dépenses en 1950.-Nous avons eu l'imprudence ou 1a, témérité de regarder jusqu'en; 1951 et nous avons dit q u ' u n e nouvelle, diminution de 25 milliards devra interve* nir alors, ce qui donnera u n e d i m i n u t i f totale de dépenses de 75 milliards de francs en deux ans d'exercice ibudgétairé.Confrontons les chiffres. Comme je l'ail répété deux ou trois fois déjà, mars comme-il sera utile de le redire une fols i de plus ce soir, et peut-être d'autres U u encore, il ne faut pas croire que les dë. penses de personnel, le payement des fonctionnaires et celui du matériel des services civils de l'Etat représentent tout k* budget ou même la moitié. Elles se chiffrent, au total, par u m somme de 3*25 milliards de francs en chiffre rond, la troisième tranche de reclasse« ment non comptée. Si, considérant le déficit initial du hud-< get, nous xavions voulu appliquer la me* thode remarquable et miraculeuse q u ' r a préconise et qui consiste à tout arrangée ; en supprimant des fonctionnaires, il aurait fallu les supprimer tous sans exception. Nous avons donc fait un plan — après? avoir déjà réalise effectivement 7 milliards d'abattements initiaux — et f pour assurer l'exécution de ce plan, nous avons recouru à tous les m o y e n s d'information,notamment à. l'institution de commissions' départementales doht les travaux s e r e n i terminés le 31 décembre e f dont, par plusieurs rapports que j'ai à mon dossier, j # puis déjà affirmer que les conclusions se-, ront intéressantes et permettront de supV primer certains abus. Pour me. résumer sur cette p r e m i è r e question, je dirai: Des économies, oui, n o n pas seulement d'ailleurs pour faire de$. économies,de crédits, mais aussi pour as-, surer plus d'ordre et un meilleur emploi! des ressources vives de la nation. Ce que je reproche surtout à un fonction naiie inutile ou mal employé, ce n'esfe pas son traitement, c'est son inutilité même, le* trouble qu'il peut causer par uneaction inopportune et le fait qu'il pe&t; constituer u n élément de déséquilibre dans un pays qui doit être organisé. (Applaudissements à gauche et au centre.) Nous lisons-parfois, je le disais m o i même récemment « Comme c'est ciH. n e u x î le budget du ravitaillement prévoit 6 milliards et demi. » On fait une règle d e trois et Ton en conclut qu'il y a encore 15.000 ou 20.000 fonctionnaires au ravitaillement. On pourrait épargner à l'opinion ce g e n r e de réflexions, qui sont u n véritable ¡poison pour la conscience civique du pays. (Applaudissements sur les mêmes banc s.) Ces 6.500 millions comportent essentiellem e n t les reliquats des comptes de comm e r c e , y compris le solde de la gestion ouv e r t e pendant la guerre et en période de p é n u i i e , alors que le ¡personnel, comme je fe disais .tout à l'heure, n'atteint pas u n millier au 1 er janvier et est en voie de résorption complète. J'arrive à la question sur laquelle porte le sunlight de ce débat. Le leitmotiv, que ¡j'ai, plus que certains m e m b r e s de l'Assemblée, des raisons particulières de connaître, c'est le cri de g u e r r e : Pas d'impôts nouveaux! Il est évidemment plus ¡propre à remuer l ' e n t h o u s i a s m e des foules que le slogan: Des impôts nouveaux î (Rires et applaudissements à gauche et au centre.) Je ne suis pas disposé à m'engager dans ¡ce paradoxe, mais je veux dire que c'est là une question m a l posée. Pas d'impôts ' n o u v e a u x ? Mais est-ce que tous les impôts anciens sont bons ? C'est dans son ensemble qu'il faut exam i n e r le problème de la fiscalité. Certes, le.s charges fiscales sont lourdes; mais le IFrançais, malgré la démagogie, malgré ¡L'intérêt personnel, malgré une situation parfois très pénible, est disposé à faire »un très gros effort pour le relèvement de . s o n pays.. Le Français, qui a donné son sang, ne refuse pas son argent. La vérité, c'est qu'il se plaint surtout de deux c h o s e s : d'abord de la répétition des sacrifices, ensuite de leur inégale répartition Voilà les critiques profondes qui sont faites à la fiscalité. Ce n ' e s t # p a s le mont a n t même des charges qui est principal e m e n t en cause — le Français est disposé à l'effort le plus extrême devant la nécessité nationale — c'est la répétition de l'effort et, surtout, sa répartition qui le trouible, l'inquiète et parfois le révolte. Et alors, en premier lieu, on vous dit: ¡C'est inutile, nous connaissons déjà la 'chanson; on nous a demandé le cinquième quart de l'impôt de solidarité, puis on nous a demandé le prélèvement, • .ensuite le double cïécime. On n ' e n finit plus avec ce système, nous dit-on, on ne .¡voit pas l'issue. Il faut, à ce p r o p o s nous mettre en garde contre cette illusion facile q u ' u n palier peut toujours être atteint dans un ;temps rapproché. Il n ' y a pas de paner dans la v i e : les difficultés se suivent, elles changent parfois, mais elles sont perma- ' nenies. C'est, une tendance d'esprit erronée que de dire: un jour, tout ira bien. Les jours passent et, si tout ne va pas lus mai, quelquefois, c'est déjà bien, .'illusion, parfois, no^us fait projeter dans le passé une date où nous croyions que $out allait bien. Nous avons entendu hier des exposés £[ui s'inspiraient de cette tendance. Or, à ces époques auxquelles on se référait, on faisait exactement, au régime d'alors, les gnêmes critiques q u ' a u j o u r d ' h u i ou on lui faisait d'autres critiques dont certaines 'étaient peut-être, d'ailleurs, plus justes ou p l u s graves. Il y a eu le crescendo des sacrifices; t n a i s ' i l y a eu aussi le crescendo des résultats, J-'entendais hier des orateurs de l'opppUtion critiquer le ministre dés finances E et son collaborateur sur l'évaluation dos recettes. On leur disait: Ce n'est pas assez, l'économie de la France peut garantir des recettes plus élevées. Oublie-t-on qu'en 1935 la production était à 35 par rapport à l'indicç 100 de 1938, qu'elle est maintenant à 125 et que nous nous contentons de prévoir 130 pour l'an prochain ? Et grâce à quoi cet optimisme qu'ils opposent à notre pessimisme, sinon à l'effort demandé et accompli, à ce -sacrifice incessant mais bénéfique, à ces mesures difficiles qu'ils n'ont pas votées ? (Applaudissements à gauche et au centre.) La seconde critique, qui est plus exacte, porte sur l'inégale répartition des sacrifices. --Voici, mesdames, messieurs, la tâche sérieuse à laquelle nous devons nous app l i q u e r : la réforme d'une fiscalité qui est évidemment démodée et désuète. La be-ogne est difficile, car les problèmes qui se posent à l'occasion d'un impôt dont le taux est de 3 ou 4 p. 100 deviennent plus complexes lorsqu'il s'agit d'un impôt qui atteint 30 à 40 p. 100, la tendance à la fraude étant alors plus grande.Une réforme fiscale a été tentée en 1918. Elle ne vous satisfait pas ? Moi non , plus. Il faut . poursuivre,- s'attacher à l'ensemible. Mais c'est une œuvre de longue haleine et aussi une œuvre de sérénité, possible seulement avec u n budget en équilibre et non pas avec u n budget en déséquilibre et une trésorerie en folie. 'Applaudissements sur íes mêmes bancs.) * Nous avons déjà pris quelques mesures. Certaines sont consacrées, d'autres font l'objet des documents que l'on discute. Où n ' e n parle pas. Pourquoi ? Il y a la lettre de voiture qui permet de mettre fin à l'évasion fiscale dans un grand nombre de cas. Il y a la proposition, que je ferai, d'appliquer la pénalité de l'abus de confiance à certains cas de fraude sur les impôts indirects. Car si, sans l'excuser, on peut comprendre le réflexe de défense du contribuable frappé d'impôts directs très élevés, alors que le m i n i m u m „vital* n'est pas garanti à toutes les catégories de contribuables et q u ' u n e disparité existe par suite, notamment, de la modification de l'impôt sur les salaires, des modalités de calcul des bénéfices agricoles, par contre, le contribuable exerçant une activité économique et qui perçoit une dîme p$ur le compte de l'Etat, qui agit comme agent de celui-ci et qui garde l'argent dans sa poche, commet u n véritable acte de concurrence déloyale d'abord, un délit ensuite. (Applaudissements à gauche, au centre et sur divers bancs à droite.) Voilà des points sur lesquels il faudra prendre des mesures d'ordre réglementaire ou législatif au besoin, et des nfesures de contrôle. Il ne faut pas, en effet, se plaindre à la fois du taux de l'impôt e.t du contrôle. Je vous demande de dire à vos m a n d a n t s que ces deux doléances sont contradictoires. Les honnêtes gens le comprendront, et peut-être les autres aussi. On ne peut à la fois dire qu'on est trop imposé e.t se plaindre des brimades du contrôleur. C'est grâce au contrôleur que Je contribuable peut espérer ne pas être imposé davantage et peut-être, u n jour,l'être moins. (Applaudissements à gauche et au centre.) Je me félicite que M. le ministre des finances ait déclaré hier publiquement que la règle essentielle était de ne pas modifier le taux des impositions directes, de façon à donner au contribuable le sentiment de la sécurité, à écarter ce prétexte de réaction contre l'augmentation du taux par la 1 malice des procédés de la fraude et à arriver peu à peu, dans ce pays, à réaliser une contribution honnête de tous. Elle est en voie, d'ailleurs, car, si la fraude est encore importante, elle est cependant en diminution. Nous avons obtenu, l'an dernier, grâce à la lutte contre la fraude, 63 milliards de francs. Nous comptons, cette année, sur 80 milliards de francs, et l'on nous dit que c'est trop peu. Mais si lés chiiTres que nous inscrivons étaient aussitôt suivis de versements dans l$s caisses, je souscrirais volontiers au mouvement chaleureux de mes amis les meilleurs quand ils disent: « Vous n'avez pas prévu des recouvrements assez abondants au titre de la lutte contre la fraude fiscale ». Mais ne faut-il pas, là encore, être raisonnable ? ^ 60 milliards de francs à faire rentrer, l'un après l'autre, c'est b e a u c o u p : et 20 milliards de francs de plus, ce ne sera pas négligeable î D'autre part, un budget est un ensemble d'évaluations, où les excédents compensent les insuffisances de rendement. Enfin, si les rentrées dépassent nos prévisions, nous ne serons pas embarrassés. Il y a ici dans nos cartons, dans nos dossiers, assez de doléances légitimes, assez de revendications. On vous a parlé des pensionnés de guerre, des invalides, des vieillards. Cet argent ira à eux. Il ne sera pas perdu pour tout le monde. (Applaudissements à gauche et au centre. — Exclamations à l'extrême gauche.) Mais nous sommes ici, malheureusement, le ministre des finances et moimême,, placés en dehors de la poésie. Nous sommes des comptables et nous devons vous proposer des mesures sérieuses, comme à des gens sérieux que vous êtes. C'est pourquoi, si nous vous avons proposé une évaluation de 20 milliards de francs supplémentaires à escompter de la lutte ccn.tre la fraude fiscale, c'est parce que nous avons estimé que c'était une évaluation raisonnable. Je ne veux pas retenir trop longtemps votre attention. Je n'ai pas discuté, de façon svstématique, les problèmes du budget'; mais j'ai tenu à donner quelques éléments d'appréciation sur les deux points où l'on nous attaque le plus volontiers. M. le président. Vous avez su intéresser TAssemblée, qui vous La d'ailleurs prouvé. (Applaudissements à gauche, au centre et sur de nombreux bancs à droite.) M. te secrétaire d'Etat aux finances. Voici, mesdames, messieurs, ma conclusion: On peut évidemment estimer que les projets de budget sont parvenus à l'Assemblée trop tardivement. Mais enfin ils sont là. (Exclamations à l'extrême gauche.) Ils ont cette première qualité que n'avait pas la j u m e n t de Roland, c'est-àd h e l'existence. Mais des parlementaires aussi avertis que vous, même ceux qui font quelque bruit en ce moment (l'orateur s'adresse ô Vextrême gauche)... M. le président. Très gentiment d'ailleurs. M. le secrétaire d'Etat aux finances. . . . e n f i n tous ceux qui siègent dans cette Assemblée n'ont pas besoin de compulser tous les volumes des budgets pour s^ faire une opinion. Car un budget a été voté l'an dernier. Certains l'ont critiqué, mais rien n'y a fait scandale. Or, ce qu'il faut voir, c'est la différence des charges. C'est là le fond du problème financier que nous nous sommes attachés à résoudre. M. le président. La discussion générale Or, nous avons quelque 170 milliards de ' réintégration de comptes de trésorerie. On est close. Je consulte l'Assemblée sur le passage vous l'a dit, ce sont des dépenses qui existaient, qui résultent de lois que vous à la discussion des articles. (L'Assemblée, consultée, décide de pasavez votées. C'est dans u n b u t de simplification et ser à la discussion des articles.) de clarté que nous les avons réincorporées M. Georges Bidault, président du conseil. a u budget, conformément aux vœux de Je demande la parole. l'Assemblée d'ailleurs. M. le président. La parole est à M. le Ce sont ensuite 110 milliards de francs président du conseil. de dépenses supplémentaires inévitables, M. le président du conseil. Mesdames, entraînées par l'augmentation de la dette messieurs, le Gouvernement qui sait publique, de la dette viagère, et ce sont tenir compte des réalités, est amené des postes obligatoires que l'on ne peut à. constater que les délais acceptés pas contester. par, lui en vue d'aboutir à u n accord avec Qu'v a-t-il d'autre ? la commission des finances quant à la Voici, mesdames, messieurs, le décompte fixation des données fondamentales du des postes en excroissance. Lear total re- budget n'ont pas aboutit j u s q u ' à présent présente à peu prèô exactement la masse à u n résultat Satisfaisant. de la fiscalité supplémentaire, dont on disL'appel que j'ai formulé devant l'Assemcute. blée pour que la distance qui séparait le 11 appartiendra donc aux orateurs qui Gouvernement et la commission fût franseront opposés à nos thèses de dire quels chie d ' u n côté et de l'autre n'a pas abouti postes ils proposent de supprimer ou de j u s q u ' à présent. C'est u n fait et il est honréduire. (Très bien! très bien! au centre.) nête de le constater. ' Il y a le reclassement de la fonction puLe Gouvernement est assuré d'avoir fait blique, soit 76 milliards de f r a n c s ; les sa part pour aller à la .rencontre de la crédits affectés au fonds de chômage, dont 'commission des finance*. Le rejet à peu le Gouvernement a accepté la réduction; près complet et fort rapide de ses propol'augmentation des crédits ¡pour indemni- sitions nouvelles place donc l'Assemblée ser "les sinistrés; l'augmentation des cré- en présence d'une situation qu'aucune tendits de reconstruction pour les territoires tative n'a pu jusqu'à présent modifier. d'outre-mer. Nous nous trouvons ainsi en présence Les postes d'investissements de la So- d'un projet de budget qui, quels que puisciété nationale des chemins de fer français, sent être ses mérites, s'avoue lui-même de la marine marchande et des entreprises en déficit. nationalisées, sont tous en diminution. Les Au cours du débat qui s'est poursuivi autres postes en augmentation sont ceux durant deux jours, nous avons entendu des investissements du secteur privé et critiquer, non sans motif, la superposition ceux des investissements clans les territoi- des impôts et même le recours à l'emres d'outre-mer. prunt. Ce qui importe au Gouvernement, Dans cette séance u n peu longue maièv c'est u n budget en équilibre vrai. intéressante, on a posé beaucoup de quesGontre son gré, mais selon sa mission, tions au Gouvernement. 3'ai répondu à quelques-unes; des voix plus autorisées ré- le Gouvernement se trouve ainsi conduit pondront aux autres ou à celle qui les en- à vous demander, à la fin d ' u n ample débat, de mettre un terme aux incertitudes globe toutes. Mais un jour arrivera aussi, et peut-être du pays. Je répète qu'il n ' y a aucun secest-il proche, où le Gouvernement pourra, tarisme de doctrine ou de parti dans l'atà son tour, poser ces questions très sim- titude du Gouvernement. Ce n'est p a s . l e Gouvernement qui a besoin d ' u n budget, ples à ceux qui critiquent le b u d g e t : au cenVoulez-vous ou non le reclassement des c'est la nation. (Applaudissements tre. à gauche, et sur divers bancs à droite.) fonctionnaires ? La ménagère fait ses comptes, la France Voulez-vous les crédits aux sinistrés ? Voulez-vous ou non l'équipement de ces doit faire les siens. On nous propose parfois de reconduire magnifiques territoires de l'Union française sur lesquels nous 'avons entendu le budget de 1949. Si c'était possible, le tout à l'heure avec tant de peine des pro- Gouvernement aurait été heureux de siépnrgner bien du travail, bien des diffipos vraiment pénibles? Voulez-vous cela ou ne le voulez-vous cultés, bien des soucis. On sait que ce n'est pas possible, ou l'on devrait le sapas? A ces questions du Gouvernement, bien voir. Car le budget de 1949 ne comporte qu'il ne soit pas l'interpellateur mais l'in- ni la nouvelle tranche de reclassement terpellé, à ces questions posées devant le des fonctionnaires, ni l'annuité, qu'il faut pays, et peut-être pour longtemps, il fau- couvrir, de l ' e m p r u n t de février 1949, ni dra bien répondre. (Applaudissements à les ressources correspondant aux avantages sociaux que vous avez accordés à cergauche et au centre.) Mesdames, messieurs, je m'excuse taines catégories en votant des disposid'avoir retenu trop longuement votre at- tions qui sont en cours d'exécution, ni tention. Je reconnais que les propositions l'effort que vous souhaitez u n a n i m e m e n t qui vous sont faites et dont je prends, pour en faveur des anciens combattants et des m a part, l'entière responsabilité technique victimes de la guerre, ni les crédits coret politique, ne sont pas des propositions respondant à l a - t r a n c h e de 1950 du plan parfaites et intangibles. Mais si je puis de reconstruction et d'équipement. Alors, je réponds comme naguère u n yous dire en quelques mots l'expression profonde de ma conscience, je m'exprime- autre président du conseil dans des circonstances analogues, quoique anciennes, rai ainsi : Je vous assure que le destin d ' u n grand et qui se nommait Briand: « Voilà — disait-il — qui montre bien peuple, sa vie quotidienne, l'effort de sa reconstruction,, l'effort pour se maintenir que, même en dehors du public, dans des dans la voie de la justice sociale, tout cela milieux qui devraient être avertis, on emn'est pas bon marché. Et si nous deman- 1 ploie volontiers certaines formules sans dions le prix de 3a liberté aux peuples qui se demander ce qu'elles évoquent et l'ont perdue, peut-être nous diraient-ils quelles possibilités ou quelles impossibique le budget de<la France n'est pas trop lités elles recouvrent ». cher. (Applaudissements prolongés à g au- , On nous dit aussi : Voyez la date où çhe, au centre et sur de nombreux bancs nous sommes ! Pourquoi h e prenez^v'ous à droiteA pas votre temps ? On n ' e n m e u r t pas. Certes, on n'en m e u r t pas, mais peutêtre y-a-t-il d'autres h o m m e s qui en meuirent. Et l'on ajourne les difficultés dans des conditions fâcheuses pour le Trésor-; on ajourne aussi tout ce que je viens d ' é n u mérer et qui, n'étant pas dans le budget de 1949, ne figurerait p a s ' n o n plus dans les mesures qui sont, à bon compte,-con-? seillées. Nous ne sommes pas dans des t e m p s faciles; il convient q u ' u n e Assemblée courageuse en prenne acte. On tente aussi, par ces mêmes m o y e n s d'affaiblir l'autorité du Gouvernement, de telle sorte qu'on dise ensuite qu'il n'a pas su, en temps utile, régler les comptes de la nation. Mais en m ê m e temps qu'on affaiblit l'autorité du Gouvernement,. on porte atteinte au prestige des institutions libres. Je refuse, pour nous, pour vous et surtout pour la nation. Je dis à l'opposition, où qu'elle se t r o u v e : renversez le Gouvernement, si vous le pouvez et si vous le croyez b o n , Mais, détenteurs présents des pouvoirs qui assurent la continuité nationale et la sauvegarde dies libertés humaines, nous m pouvons pas accepter qu'on détruise peu à peu, à longueur de journée, ce qu'on réclame à l'autorité de l'Etat tous tes matins et qu'on lui enlève t o u s - l e s soirs. (Applaudissements au centre et à gauche.) Car tout est en cause, y compris cette France dont on dit qu'elle change sans cesse, en face d'un monde qui, lui. hostile ou amical, ne change que trop peu, qui nous regarde et qui nous juge. Prenez u n e décision franche et f e r m é , mais ne permettez pas que l'on pervertisse ce régime dont le rétablissement dans la liberté nous a coûté tant de peines, que nous voulons maintenir et que nous v o u s demandons de ne pas détruire. L'ayant défendu, j'ai maintenant le droit de vous appeler à le défendre avec nous. Songez à l ' u n des plus vieux proverbes de notre histoire nationale, • q u i dit que' quand on a taillé, il faut recoudre. Il est plus facile de tailler que de recoudre; tous les ministres des finances le savent. Et nous, tâchons de l'apprendre aussi. Ne pensez pas au Gouvernement, dans cette affaire, plus qu'il ne pense à luimême, Il est ce qu'il est. C'est vous qui l'avez investi, Il ne se présente pas, je crois, en cette occasion, autrement que ne l'aurait fait aucun de ses prédécesseurs, et il est prévisible q u ' a u c u n de ses successeurs ne pourrait otfrir à votre décision des propositions plus agréables; peut-être m ê m e serait-ce le contraire, car tandis que nous délibérons, rien n e s'améliore. La discussion générale, où ont été exposés les points de vue des différents groupes et aussi quelques points de vue personnels, est désormais close. L'article 73 de notre règlement dispose qu'avant l'examen des contre-projets ou de l'article 1 er , le Gouvernement peut demander la prise en considération de son texte initial régulièrement déposé sur le bureau de l'Assemblée. Le Gouvernement, usant de cette faculté, vous demande de décider la prise en considération de son texte initial modifié par la lettre rectificative qui avait motivé, il y a trois jours, sa demande de renvoi à la commission. Il pose sur cette demande la question de confiance en la forme constitutionnelle, en m a r q u a n t que, dans son esprit, la prise en considération signifie l'adhésion de la majorité aux principes d ' u n équilibre budgétaire réel et sincère et de sa réalisation selon les dispositions essentielles du projet gouvernemental ainsi aménagé. M. Jacques Duclos. C'est l'heure du Bien entendu, les modalités pourront 'être envisagées au cours de'la discussion crime! (Sourires.) M. le président. Peut-être 1 (Sourires.) ¿es articles, et le Gouvernement est disPour éviter à l'Assemblée de se réunir posé à les accueillir dans le plus large esprit de conciliation, mais dans la seule seulement à minuit, je lui propose de mesure où les suggestions présentées ne tenir une séance demain soir, à vingt et risqueraient pas de compromettre l'équi- une heures, pour reprendre la discussion libre, ne remettraient en cause ni les cré- du projet de loi sur les conventions collecdits indispensables à l'Etat, n i la garantie tives. r de la poursuite des travaux du plan, ni la Il n ' y a pas d'opposition?..« nécessité de fournir l'exact équivalent des Il en est ainsi décidé. [dépenses sans dépasser dans la voie de l'emprunt le plafond! fixé par le ministre des finances ni de recourir à des surévaluations imprudentes de recettes. INSCRIPTION A LA SUITE Sans (remords, sans menace et sans inD'UNE DISCUSSION D'URGENCE quiétude, je demande à l'Assemblée de donner dans lös délajs normaux un budget M. le président. Au début de la première équilibré à u n pays qui est sage, coura- séance d'aujourd'hui, M. le président du geux et -calme. (Applaudissements au conseil a demandé la discussion d'urgence centre et à gauche.) du projet àe loi tendant à mettre fin au M, le président. Comme vient de le rap- régime des réquisitions de logement. )eler M. le président du conseil, iî y a La commission de la justice et de léieu d'appliquer l'article 73 du règlement, gislation a accepté l!urgence. d'après lequel, avant l'examen des contreConformément au {paragraphe I de l'arprejets ou de l'article 1 er , le Gouvernement ticle 63 du règlement, l'urgence est acquise peut demander la prise en considération de plein droit. âe son texte initial régulièrement déposé En outre, la commission a déposé son sur le bureau de l'Assemblée. Cette demande a la priorité sur les autres contre- rapport qui a été distribué sous le n° 8719 et porte également s u r : 1° les proposiprojets et amendements. tions de loi de M. Minjoz et plusieurs de La demande du Gouvernement a donc ses collègues (n° 997), de M. Pflimlin Ja priorité. (n° 1186), de M. René Coty (n° 1703), de Le Gouvernement pose la question de M. Frédéric-Dupont (n° 2684), de M. Angeconfiance pour la prise en considération letti et plusieurs de ses collègues (n° 2876), de son projet de loi de finances pour l'exer- de Mme Malhilde Péri et plusieurs de ses cice 1950 et de la lettre rectificative audit collègues (n° 3724),. do M. Mondon (n° projet. 4516), de MM. Frédéric-Dupont et Bergasse le rappelle qu'aux termes de l'article 49 (n° 8080), de M. Minjoz et plusieurs de 3e la Constitution, « le vote sur la ques- ses collègues (n° 8395), de M. Chautard et tion de confiance ne peut intervenir qu'un Mme Poinso-Chapuis (n° 8539) ; 2° les projour franc après qu'elle a été posée de- positions de résolution de M. André Burlot (n° 3694) et ùe M. Delachenal (n° 4988). vant l'Assemblée ». ' Quel jour l'Assemblée entend-elle proJ'informe l'Assemblée qu'en application céder à ce vote ? du huitième alinéa, in fine, de l'article 63 Voix nombreuses. Samedi matin. du règlement, cette discussion d'urgence ÄL le président. L'Assemblée entend-elle, est inscrite d'office à la suite de celles dans l'intervalle, suspendre ses débats ou déjà inscrites à son ordre du jour. aborder l'examen des autres affaires inscrites à l'ordre du jour ? — 5— 1 Voix nombreuses. Suspendons les débats! PROROGATION 0U DELA! POUR LE VOTE DE LA LOI DE FINANCES M. le président. L'Assemblée tiendrait donc séance samedi prochain pour le vote M. le président. La discussion d'urgence de la question de confiance. de la loi de finances ayant commencé lundi Voix nombreuses. Samedi matin î M. Je président. Je pose la question d'une dernier 19 décembre, ie délai de trois jours er îaçon très précise. Dans une affaire de francs imparti par l'article 64 (aiiné* 1 ) du règlement pour le vote de l'ensemble cette importance, il convient que l'Assemexpire ce soir à minuit. blée se prononce très clairement, Conformément au deuxième alinéa de ©uel est l*avis du Gouvernement ? fl. ie président du conseil. Le Gouver- l'article 64 du règlement, M. le président nement s'en rapporte à la sagesse de l'As- du conseil demande à l'Assemblée de prolonger de quatre jours francs — c'est-àsemblée. dire jusqu'à mardi 27 décembre à minuit M. le président. Tous nos collègues pa- — le délai imparti pour le vote sur l'enraissent d'accord pour procéder au vote semble de la loi de finances. sur la question de confiance samedi ma11 n ' y a pas d'opposition ?... tin. (Assentiment.) La prolongation demandée est accordée. A quelle heure l'Assemblée désire-t-elle Jenir cette séance? Voix diverses. Neuf heures trente ! Zéro heure ! bf M. le président. J'entends proposer deux RETRAIT D'UNE DEMANDE DE DISCUSSION heures différentes. D'URGENCE Je consulte l'Assemblée sur l'heure la M. le président. J'ai reçu une lettre par plus éloignée, c'est-à-dire neuf heures laquelle M. le président du conseil déclare trente minutes. \UAssembléet consultée, n'adopte pas retirer la demande de discussion d'urgence qu'il avait formulée le 22 décembre 1949 cette proposition.) M. ie président. Je consulte maintenant pour le projet de loi tendant à assurer la l'Assemblée sur la proposition tendant à mise en œuvre du régime de l'allocation tenir la séance de samedi matin à zéro de vieillesse des personnes non salariées et la substitution de ce régime à celui de heure. (L'Assembléei consultée, adopte cette; l'allocation temporaire. proposition.) 1 Acte est donné de ce retrait. Î —7 — RAPPEL D'INSCRIPTION D'UNE AFFAIRE SOUS RESERVE QU'IL N'Y AIT PAS DEBAT M. le président. Conformément à l'article 36 du règlement et à la décision de la conférence des ¡présidents du 13 ; décembre 1949, il y a lieu d'inscrire, sous réserve qu'il n'y %ait pas débat, en tête de l'ordre ' du jour du troisième jour de;1 séance suivant la séance d'aujourd'hui, la deuxième lecture du projet de loi tendant à instituer un laboratoire national du ministère de la santé publique et de la ¡popu-1 lation groupant en laboratoire unique le laboratoire central du ministère de la santé, publique et de la population, le laboratoire de contrôle des médicaments mtU vénériens et l'institut supérieur de vaccine (il08 8106, 8390, 8791), AVIS CONFORMES DU CONSEIL DE LA REPUBLIQUE M. le président. J'informe l'Assemblée que j ' a i reçu de M. le président du Conseil1 de ]a République une communication d'où il résulte que le Conseil de la République, dans sa séance de ce jour, a émis u n avis conforme sur la proposition de loi ¡portant ouverture d'un crédit supplémentaire applicable aux dépenss de l'Assemblée nationale pour l'exercice 1949. Acte est donné de cet avis conforme. Le texte adopté par l'Assemblée nationale dans sa séance du 20 décembre 1949, étant devenu définitif, sera transmis au Gouvernement aux fins de promulgation. J'informe l'Assemblée que j'ai reçu d!ô M. le président du Conseil delà République une communication d'où il résulte que le Conseil de la République, dans sa séance de ce jour, a émis un avis conforme sur la ¡proposition de loi tendant à proroger les dispositions de l'article 2 de l'ordonnance du 2 novembre 1945 relative aux caisses d'épargne fonctionnant dans les départements du Bas-Rhin, du Haut* Rhin et Oc la Moselle. Acte est donné de cet avis conforme. Le texte adopté ¡par l'Assemblée nationale dans sa séance du 19 décembre 1949, étant devenu définitif, sera transmis au Gouvernement aux fins de promulgation. J'informe l'Assemblée que j'ai reçu die M. Je président du Conseil d la République une communication d'où il résulte q u e le Conseil de la République, dans sa séance de ce jour, a émis un avis conforme sur le projet de loi autorisant le Président de la République à d-énoncer Ja convention internationale du 31 mai 1929 pour la sauvegarde de la vie humaine en mer et à ratifier la convention diu 10 juin 1948 se substituant à la précédente. Acte est donné de cet avis conforme. Le texte adopté par l'Assemblée nationale dans sa séance du 8 décembre 1949, étant devenu définitif, sera transmis au Gouvernement aux fins de promulgation. J'informe l'Assemblée que j'ai reçu de M. le président du Conseil de' la République une communication ' d'où il résulte que le Conseil de la République, dans sa' séance de ce jour, a émis un avis conforme sur la proposition de loi tendant à refuser l'homologation de la décision votée ipar l'Assemblée algérienne au cours de sa session extraordinaire de janvier, 1949 étendant à l'Algérieer les dispositions de fond de la loi du 1 septembre 1948 réglant les rapports entre bailleurs et locataires ou occupants de locaux d'habitation ou à usage professionnel. Acte est donné de cet avis conforme. Le texte adopté par l'Assemblée nationale dans sa séance du 30 juillet 1949, étant devenu définitif, sera transmis au Gouvernement aux fins de promulgation. J'informe l'Assemblée que j'ai reçu de M. le président du Conseil de la République une communication d'où il résulte que le Conseil de la République, dans sa séance de ce jour, a émis un avis conforme sur la proposition de loi tendant à refuser l'homologation de la décision votée par l'Assemblée algérienne au cours de sa session ordinaire de février-mars 1949* portant restriction à la prorogation résultant de l'extension à l'Algérie de la loi n° 482009 du 31 décembre 1948 concernant certains locaux à usage commercial, industriel ou artisanal. Acte est donné de cet avis conforme. Le texte adopté par l'Assemblée nationale dans sa séance du 30 juillet 1949, étant devenu définitif, sera, transmis au Gouvernement aux fins de promulgation. J'informe l'Assemblée que j'ai reçu de M. le président du Conseil de la République une communication d'où il résulte que le Conseil de la République, clans sa séance de ce johr, a émis un avis conforme sur le projet de loi relatif à la prorogation de certains baux de locaux ou d'immeubles à usage commercial, industriel ou artisanal. Acte est donné de cet avis conforme. Le texte adopté par l'Assemblée nationale dans sa séance du 16 décembre 1949, étant devenu définitif, sera transmis au Gouvernement aux fins de promulgation. - 9— DECISIONS DU CONSEIL ECONOMIQUE M. le président. J'informe l'Assemblée qu'en application de l'article 2 (§ 2) de la loi organique du 27 octobre 1946, le Conseil économique a décidé de se saisir pour avis du projet de loi relatif au développement des dépenses d'investissement pour l'exercice 1950 (prêts et garanties) (n° 8582.) Acte est donné de cette décision. J'informe l'Assemblée qu'en application de l'article 2 (§2) de la loi organique du 27 octobre 1946, le Conseil économique a décidé de se saisir pour avis du projet de loi relatif au développement des ¿iépenses d'investissement pour l'exercice 1950 (réparation des dommages de guerre) ; ( n° 8581.) Acte est donné de cette décision. 10 - • DEPOT DE PROJETS OE LOI le président. J'ai reçu de M. le mirustre de l'intérieur un projet de loi portant attribution d'un édifice cultuel au directoire d'Alsace ei de Lorraine de l'église évangeisque de la confession d ' A ugsbou rg. Le prejet de loi sera imprimé sous le b° 8815, distribué et, s'il n'y a pas d'opposition, renvoyé à la commission de l'intérieur. (Assentiment.) J'ai reçu de M. le minisire de l'intérieur an projet de loi portant abrogation des articles 1 er et 2 do l'acte dit loi du 27 août 1940. * Le projet de loi sera imprimé sous le 8816, distribué et, s'il n ' y a pas d'opposition, renvoyé à la commission do Y m1 crie n r. {Ass c nlim eut.) ~~ 11 - — 13 DEPOT DE PROPOSITIONS DE LOI DEPOT D'AVIS M. le président J'ai reçu de M. Edouard Daladier une proposition de loi relative au titre de « combattant volontaire ». La proposition de loi sera imprimée sous Je n° 8818, distribuée et, s'il n'y a pas d'opposition, renvoyée à la commission des pensions. (Assentiment.) J'ai reçu de Mi Gabriel Roucaute el plusieurs de ses collègues une proposition de loi tendafnt à la modification du décret n° 48-1986 du 9 décembre 1948 portant aménagements fiscaux en matière de bénéfices agricoles et de revenu foncier. La proposition de loi sera imprimée sous le n° 8819, distribuée et, s'il n'y a pas d'opposition, renvoyée à la commission M, le président. J'ai reçu de M. Jean Guitton un avis, présenté au nom de la commission de ia reconstruction et des dommages de guerre, sur : I. Le projet de loi tendant à mettre fin au régime des réquisitions de logement ; IL Les propositions de loi 1° de M. Minjoz et plusieurs de ses collègues tendant à modifier l'ordonnance n° 45-2394 du 11 octobre 1945 instituant des mesures exceptionnelles et temporaires en vue de remédier à la crise du logement : 2° de M. Pllimlin tendant à modifier l'ordonnance n°_ 45-2394 du 11 octobre 1945 instituant des mesures exceptionnelles et temporaires en vue de remédier à la crise du logement ; 3° do M» René Coty tendant à suspendre, dans les communes les plus sinistrées, l'application du dernier alinéa de l'article 21 de l'ordonnance n° 45-2394 du 11 octobre 1945 instituant des mesures exceptionnelles et temporaires en vue de remédier à la crise du logement; 4° de M. Frédéric-Dupont ayant pour objet de permettre aux sociétés d'habitations à bon marché d'imposer à leurs locataires des échanges d'appartements en vue d'une meilleure utilisation familiale; 5° de M. Angeletti et plusieurs de ses collègues tendant à compléter et à rendre applicable l'ordonnance n° 45-2394 du 11 octobre 1945 instituant des mesures exceptionnelles et temporaires en vue do remédier à la crise du logement ; 6° de Mme Péri et plusieurs de ses collègues tendant à modifier l'article 18 de l'ordonnance du 11 octobre 1945 relative aux locaux insuffisamment occupés; 7° de M. Mon don tendant à modifier les articles 7, 21 et 30 de l'ordonnance du 11 octobre 1945 sur la location des locaux à usage d'habitation ou professionnel; 8° de MM. Frédéric-Dupont et Bergasse tendant à modifier l'article 3 de la loi n° 48-1978 du 31 décembre 1918, prorogeant l'ordonnance du 11 octobre 1945 instituant des mesures exceptionnelles en vue de remédier à la crise du logement ; 9° de M. Minjoz et plusieurs de ses collègues tendant à proroger et à modifier l'ordonnance n° 45-2394 du 11 octobre 1945 instituant des mesures exceptionnelles et temporaires en vue de remédier à la crise du logement; 10° de M. Chautard et Mme Pomso-Chapuis tendant à assurer une meilleure utilisation des immeubles à usage d'habitation ; lïl. Les propositions de résolution: 1° de M. Burlot tendant à inviter le Gouvernement à modifier le décret instituant une taxe sur les locaux insuffisamment occupés, en assimilant le départ d'un enfant au décès de l'un des conjoints; 2° ,de M. Delachcnal tendant à inviter le Gouvernement à modifier l'article 4 du décret du 11 octobre 1945 relatif à la taxe sur les locaux insuffisamment occupés (dispositions tendant à proroger les attributions d'office de logement en cours à 03la date du 31 décembre 1949). (Voir les il 6895 - 997-1186-1703-2684-2876-3724-4518« 8080-8395-8530-3694-4988-7535-758^8719.) des finances. {Assentiment,) _ — DEPOT DE RAPPORTS M* le président. J'ai reçu de M. Delaliout.ro un rapport, fait au nom de la commission de la justice et de législation, sur la proposition de loi de MM. Delahoutre, Devemy et E.-L. -Lambert tendant à compléter les dispositions de l'article 7 de la loi n° 49-1098 du 2 août 1949 portant revision de certaines rentes viagères constituées par les compagnies d'assurances, par la caisse nationale des retraites pour la vieillesse ou par des particuliers moyennant l'aliénation de capitaux en espèces (n° 8579). Le rapport sera imprimé sous le n° 8813 et distribué. J'ai reçu de M. Reeb un rapport, fait au nom de Ja commission de la marine marchande et des pêches, sur la proposition de résolution de M. Reeb tendant à inviter le Gouvernement à organiser un service d'entretien des canots de sauvetage en faisant appel à des mécaniciens de la marine nationale (n0 8661). Le rapport sera imprimé sous le n° 8814 et distribué. J'ai reçu do M. Alionneau un rapport, fait au nom de la commission des moyens de communication et du tourisme, sur la proposition de résolution cle M. Reeb et plusieurs de ses collègues tendant à invr ter le Gouvernement à étudier d'urgence la modification de la législation (rançaise sur la sécurité de la navigation aérienne et maritime, afin de rendre obligatoire la présence de pommades spéciales contre les brûlures provoquées par les Incendies bord des avions, des bateaux-citernes, des paquebots à chauffe au mazout aussi bien que dans les stations aériennes et installations portuaires (n° 8465). .Le rapport sera imprimé sous le n° 8820 et distribué. J'ai reçu de M. Albert Schmiti un rapport, fait au nom de la commission des moyens de communication et du tourisme, sur le projet de loi relatif au transfert des licences des bullets et buvettes des gares dans l'enceinte du domaine public des chemins de fer in 0 703). Le rapport sera imprimé sous le n° 8822 et distribué, J'ai reçu de M. Minjoz un rapport, fait au nom de la commission de la justice et de législation, sur la proposition de loi de M. Minjoz et 'plusieurs de ses collègues tendant à compléter par erun article 22 6*9 la loi n° 48-1360 du 1 septembre 19-18 sur les loyers fn° 6612). Le rapport sera imprimé sous le n° 8823 et distribue. L'avis sera imprimé sous le n° S817 et distribué» J'ai reçu de M. Reeb un avis, présenté au nom de la commission de la marine marchande et des pêches, sur la proposition de résolution de M. Reeb et plusieurs de ses collègues.tendant à inviter le Gouv e r n e m e n t à 'étudier d'urgence la modification de la législation française sur la sécurité de la navigation aérienne et maritime afin de rendre obligatoire la présence de oommades ^péeiitlcs contre les brûlures provoquées par les incendies à bord des avions, des bateaux-citernes, des paquebots à chauffe au mazout, aussi bien que dans les stations aériennes et installations portuaires (n° 8465). L'avis sera imprimé sous le n° 8821 et distribué. J'ai reçu de M. Dagain u n avis, présenté au nom de la commission des finances, sur la proposition de loi de Mme Bevraud et plusieurs de ses collègues tendant à créer dans l'administration des postes, télégraphes et téléphones u n cadre provisoire de dame inspecteur adjoint, dame inspecteur, en vue de l'intégration dans ce cadre des dames commis, ancienne formule, surveillantes et surveillantes principales des postes, télégraphes et téléphonss, issues des ex-dames employées et dames commis des postes, télégraphes et téléphones (n o s 5817-6978). L'avis sera imprimé sous le n° 8824 et distribué: _ 14 — ORDRE DU JOUR M. le président. Demain vendredi 23 décembre, à vingt et une heures, séance publique : Vote de la proposition de résolution de M. Mu dry et plusieurs de ses collègues tendant à inviter le Gouvernement à prendre toutes dispositions utiles pour favoriser là percée d'un tunnel routier sous le Fréjus afin d'assurer une liaison routière rapide France-Italie (n o s 7970-8649. — M. Dufour, rapporteur) (sous réserve qu'il n ' y ait pas débat) ; Vote de la proposition de loi de M. Si on et plusieurs de ses collègues tendant à accorder un^ indemnité unique, aux prestataires de la caisse autonome nationale des m i n e u r s ; IL de la proposition de résolution de M. Gabriel Roucaute et plusieurs de ses collègues tendant à inviter le Gouvernement à accorder à tous les prestataires de la caisse autonome des mines, en attendant le vote de l'augmentation de 25 p. 100 des retraites, une prime de vie chère de 3.000 francs, payable le 1 er décembre et renouvelable (n 0 8 8408-8360S709). — M. Deixonne,- rapporteur) (sous réserve qu'il n ' y ait pas débat) ; Vote de la proposition de loi de M. Meck et plusieurs de ses collègues tendant à modifier les conditions dans lesquelles sont institués les comités d'entreprises ( n o S 1211-2116-7421-8479. — M. Gazier, rapporteur) (sous réserve qu'il n ' v ait pas défiât) ; Suite de la discussion d ' u r g e n c e : I. du proj-et de loi relatif aux conventions collectives et aux procédures de règlement des conflits collectifs du travail; II. des propositions de loi: 1° de M. Joseph Dum a s tendant à u n retour de la liberté des salaires dans le cadre des conventions collectives; 2° de M. Lespès, modifiant la loi n° 46-2924 du 29 décembre 1946 relative a u x conventions collectives de travail; 3° de M. Patinaud et plusieurs de ses collègues tendant au rétablissement de la liberté des salaires dans le cadre des conventions^ collectives et à la détermination d ' u n salaire m i n i m u m garanti (n o s 84446377-6921-8597-8566-7130-8615. — M. Moisan, rapporteur). Samedi prochain, 24 décembre, à zéro h e u r e , séance publique : Vote de la proposition de résolution de Wane Degrond et plusieurs de ses collègues tendant à modifier l'article 14 du règlem e n t de l'Assemblée nationale en vue de la suppression de la commission du ravitaillement in o s 8048-8486-8653. — M. Min- joz, rapporteur) (sous réserve qu'il n ' y ait pas débat) ; | Vote sur la question de confiance posée j pour la prise en considération, demandée I par le Gouvernement, de son projet de loi 1 de finances pour l'exercice 1950 et de la lettre rectificative audit projet de loi i (n ûs 8336-8125-8789-8808. — M.' lean-Ray- ! mond Guyon, président de la commission des finances, rapporteur) ; i Suite de la discussion d'urgence du projet de loi de finances pour l'exercice 1950 et de la lettre rectificative audit projet de , loi (il 08 8330-8425-8789-8808. — M. Jean- 1 Raymond Guyon, président de la commission des finances, rapporteur) ; Suite de la discussion d ' u r g e n c e : I. du projet de loi relatif aux conventions collectives et aux procédures de règlement des conflits collectifs du travail; IL des propositions de loi: 1° de M. Joseph Dumas tendant à un retour de la liberté des salaires dans le cadre des conventions collectives; 2° de M. Lespès, modifiant la loi n° 46-2924 du 29 décembre 1916 relative aux conventions collectives de travail; 3° de M. Patinaud et plusieurs de ses collègues tendant au rétablissement de la liberté des "salaires dans le cadre des conventions collectives et à la détermination d'un salaire m i n i m u m garanti (n o s 84446377-6921-8597-8566-7130-8615. — M. Moisan, rapporteur) ; Discussion d'urgence: I. Du projet de loi tendant à ' m e t t r e fin au régime des réquisitions de logement; IL Des propositions de loi: 1° de M. Minjoz et plusieurs de ses collègues t e n d a n t ' à modifier l'ordonnance n° 45-2394 du 11 octobre 1945 instituant des mesures exceptionnelles et temporaires en vue de remédier à la crise du logement; 2° de M. Pilimlin tendant à modifier l'ordonnance n° 45-2394 du l t octobre 1945 instituant des mesures exceptionnelles et temporaires en vue de remédier à la crise du logement; 3° de M. René Coty tendant à suspendre, dans les comm u n e s les plus sinistrées, l'application du dernier alinéa de l'article 27 de l'ordonnance n° 45-2394 du 11 octobre 1945 instituant des mesures exceptionnelles et temporaires en vue de remédier à la crise du logement; 4 e de M. Frédéric-Dupont avant pour objet de permettre aux sociétés d'habitations à bon marché, d'imposer à leurs locataires des échanges d'appartements en vue d'une meilleure utilisation familiale; 5° de M. Angeietti et plusieurs de ses collègues tendant à compléter et à î entire applicable l'ordonnance n° 45-2394 du 11 octobre 1945 instituant des mesures exceptionnelles et temporaires en vue de remédier à la crise du logement; 6° de Mme Péri et plusieurs de ses collègues tendant à modifier l'article 18 de l'ordonnance du 11 octobre 1945 relative aux locaux insuffisamment occupés; 7° de M. Mondon tendant à modifier les articles 7, 21 et 30 de l'ordonnance du 11 octobre 1945 s u r la location des locaux à usage d'habitation ou professionnel; 8° de MM. Frédéric-Dupont et Bcrgasse tendant à modifier l'article 3 de la loi n° 48-1978 du 31 décembre 1948, prorogeant l'ordonnance du 11 octobre 1945 instituant des mesures exceptionnelles en vue de remédier à la crise du logement; 9° de M. Minjoz et plusieurs de ses collègues tendant à proroger et à modifier l'ordonnance n° 452394 du 11 octobre 1945 instituant des mesures exceptionnelles et temporaires en vue de remédier à la crise du logement; 10° de M. Chautard et Mme Poinso-Chapuis tendant à assurer une meilleure utilisation des immeubles ' à usage d'habitation; III. Des propositions de résolution: 1° de M. Burlot tendant à inviter le Gouver- nement à modifier le décret instituant une taxe s u r les locaux ûtsufilsaroment occupés, en assimilant le départ d'un enfant au décès de i'un des conjoints; 2° de M. Delacherial tendant à inviter le Gouvernement à modifier l'article 4 du décret du 11 octobre 1945 relatif à la taxe sur les locaux insuffisamment occupés. (Dispositions tendant à proroger les attributions d'office de logement en cours à la date du 31 décembre 1959.) 6895-997-11861703-2684-2876-372 M 5 ! f> - 8080 - 8395 - 85393694-4988-7535-7587-8710-8817. — M. Garet, rapporteur) ; Discussion du projet de loi portant ouvertur de crédits et "autorisation d'engagement de dépenses au titre du budget général de l'exercice 1949 (Subventions au fonds d'investissement pour le développement économique et social des territoires d'outre-mer [F. I. D. E. S.] et au fonds d'investissements pour le développement économique et social des départements d'outre-nier [F. L D. 0. M.l) (n o s 8059-8776, — M. Burlot, rapporteur) ; Discussion en deuxième lecture du projet de loi tendant à instituer un laboratoire national du ministère de la santé publique et de la population groupant en laboratoire unique le laboratoire central du ministère de la santé publique et de la population, le laboratoire de contrôle des médicaments antivénériens et l'institut supérieur de vaccine (n° 3 8106-8390-8791. — M. Barrot, rapport) ; Discussion du projet de loi relatif à la taxe locale additionnelle aux taxes sur le clififre d'affaires (n° 8734) ; Discussion du projet de loi relatif à la contribution des patentes et à diverses dispositions concernant les impositions dépar- tcmentales et communales (n° 8763) ; Discussion du projet de loi portant institution d'une taxe additionnelle à la taxe à l'achat en remplacement de la taxe sur* les céréales qui alimente le budget annexe des prestations familiales agricoles (n° 8424) ; Discussion du projet de loi tendant à assurer la mise en œuvre du régime de l'allocation de vieillesse des personnes non salariées et la substitution de ce régime à celui de l'allocation temporaire (n° 8715). La séance est levée. (La séance est levée à vingt et une heure quarante-cinq minutes,) Le Chef du service de la sténographie de VAssemblée nationale, PAUL LAISSY. Erratum au compte rendu in extenso de la l r d séance du 20 décembre 1949. DÉPENSES DE L ' A S S E M B L É E NATIONALE POUR L'EXERCICE 1949 (L. 2164) Page 7032, l r e colonne, 10e alinéa (art. 1 e r ), i f * et 2 e ligne : Lire: « Art. 1 er . — Il est ouvert au ministre des finances... ». Nwnïnatïûfis de rapporteurs. AGRICULTURE Kl. Dur roux a été nommé rapporteur de la proposition de loi (n° 8467) de M. PicrreFernand Mazuez et plusieurs de ses collèguevs tendant à organiser, dans le cadre départemental, une défense technique coordonnée contre la grêle. ASSEMBLEE M. Btemhet a été n o m m é rapporteur 'de la proposition de résolution (n° 8610) de M. Julian et plusieurs de ses collègues tendant à inviter le Gouvernement à prendre toutes les mesures pour la réalisation ries travaux de parachèvement, réparations, améliorations et extensions du canal d'irrigation de Ventavon (HautesAlpes). M, Gérard Yée a été nommé rapporteur de la proposition de résolution (n° 8626) de M. Gozard et plusieurs de ses collègues tendant à inviter le Gouvernement à appliquer les dispositions du code du blé prévoyant le versement d'une prime de conservation aux producteurs de blé et le warantage des blés. M. Castera a été nommé rapporteur de la proposition de résolution (n° 8667) de M. Montagnier et plusieurs de ses collègues tendant à inviter le Gouvernement à exonérer les producteurs des formalités du titre de mouvement pour le transport des céréales secondaires et du seigle destinés aux besoins de leur exploitation. M. de Sesroateons a été nommé rapporteur de la proposition de résolution adoptée le 8 décembre 1949, invitant l'Assemblée nationale à soumettre à l'avis de l'Assemblée de l'Union française le projet de loi n° 7911 relatif à la préparation, à l'exécution et à l'expolitation du recensement agricole mondial de 1949-1950 dans la métropole, ¿'Algérie, les départe ments d'outre-mer, les territoires d'outre m e r et les territoires associés. BOISSONS 1 VA. Zunitio a été nommé rapporteur de la proposition de résolution (n° 8-608) de M. Moynet tendant à inviter le Gouvern e m e n t à accorder aux viticulteurs un abattement de 5 p. 100 sur les impôts dont ils sont redevables. FINANCES M, Châties Barangé a été nommé rapporteur pour avis de la proposition de loi (n° 7987) de M. Hutin-Desgrèes tendant à modifier l'article 75 de la loi de finances du 3d décembre 1936 relative aux loteries, renvoyée pour le fond, à la commission de l'intérieur. M. Blocquaux a été nommé rapporteur pour avis de la proposition de loi (n° 8713) de M .Mudry et plusieurs de ses collègues tendant à compléter l'article 15 de la loi n° 46-628 du 8 avril -1946 sur la nationalisation du gaz et de l'électricité, en vue d ' e m p ê c h e r ' la restitution illégale aux anciennes compagnies du gaz et de l'électricité, des biens transférés à la nation en 1946, renvoyée pour le fond à la commission de la production industrielleINTÉRIEUR M. Djemad a été nommé rapporteur de la proposition de loi (n° 8545) de M. Djemad et plusieurs de ses collègues tendant à abroger l'article 6 du décret-loi du 23 avril 1946, portant règlement de l'acquisition et de la détention des armes de chasse en Algérie. M. teur (n° pour Dreyfus-Scftmidt a été nommé rapporpour avis du projet de loi de finances 8336) pour l'exercice 1960, renvoyé le fond à la commission des finances. NATIONALE — JUSTICE 2® SEANCE ET DU 22 DÉCEMBRE LÉGISLATION M. Gourdon a été nommé rapporteur de la proposition de loi (n° 6997) de M. Charles Lussy et plusieurs de ses collègues tendant à obliger les établissements de crédit à communiquer au ministère des finances les comptes courants et dossiers des titres n'ayant pas donné lieu à opérations depuis cinq ans, en remplacement de M. De preux. M. Courant a été nommé rapporteur de la proposition de loi (n° 8609) de MM. Frédéric-Dupont et Edouard Barraclmi ayant ipour objet de modifier l'ordonnance, du 30 juin 1945 relative à la constatation, la poursuite et la répression des infractions à la législation économique. UL Roques a été nommé rapporteur de la proposition de résolution (n° 8625) de M. Minjoz et plusieurs de ses collègues tendant à inviter le Gouvernement à adapter au niveau actuel des prix les tarifs des frais de voyages des parties et témoins fixés par le décret du 27 décembre 1920. M. Grimaud a été nommé rapporteur de la proposition de loi (n° 8689) de M. AndréFrançois Mercier et plusieurs de ses collègues tendant à accorder aux jeunes tpropriétaires d'immeubles ou d'appartements une reprise rapide. 7189 M $ PRODUCTION INDUSTRIELLE M. Elaïn a été nommé rapporteur de 1a proposition de résolution (w* 8180) de M. Livry-Level tendant à inviter le Gouvernement à doter les représentants de la France à l'étranger d ' u n e voiture automobile. RI. Le Scîeitour a été nommé rapporteur de la proposition de loi (n° 8627) de M. Desson et plusieurs de ses c* lègues tendant à accorder aux ouvriers mineurs le payement de la journée chômée de la Sainte-Barbe. M. Mallez a été nommé rapporteur de la .proposition de loi (n° 8644) de M. Krieger tendant à mettre à la charge de l'Etat, les pertes subies par les exploitations gazières du fait de la réglementation officielle des prix et des circonstances d:e guerre e t d'après guerre. TERRITOIRES I>'0UTRE-MER M. Lamine-Guèye a été m#nmé rapporteur du projet de loi (n° 6640) relatif à l'accession de certains citoyens français au statut civil particulier, au statut civil de droit commun. If. Bogaitda a été nommé rapporteur d e la proposition de loi (n® 8688) de M. BoM> Tinaud a été nommé rapporteur du ganda tendant à réprimer le travail forcé projet de loi (n° 8695) tendant à abroger ? en territoires d'outre-mer et complétant la l'article 46 de la loi du 29 juillet 1881 s u r loi du 11 avril 1946. • la presse. PENSIONS M. Le CoutaJI«r a été nommé rapporteur de la proposition de loi (n° 8610) de M. Jacques Chevallier et plusieurs de ses collègues. tendant à modifier l'article 36-1 de la loi n° 45-1450 du 20 -septembre 1948 portant réforme du régime des (pensions civiles et militaires. M. Le Coutelier a été nommé rapporteur de la proposition de loi (n 0 8616) de Mme Marie Lambert £t plusieurs de ses collègues complétant les dispositions de l'article 62 (§ III, alinéa 5) de la loi du 20 septembre 1948 portant réforme du régime des retraites civiles et militaires. M. Mouton a été nommé rapporteur de la proposition de loi (n° 8617) de M. Boutavant et plusieurs de ses collègues tendant au payement intégral des soldes mensuelles pendant leur captivité et à l'abrogation des articles 13 et 14 de l'ordonnance (i° 45-948 du 11 mai 1945. M. Rosenblatt a été nommé rapporteur de la proposition de résolution (n° 8633) de M. Wolff et plusieurs de ses collègues tendant à inviter le Gouvernement à prendre toutes dispositions utiles au déblocage d'avoirs en « Reichmark » déposés dans une banque allemande en zone française d'occupation et appartenant à des Français déportés au camp de Schirmeck pendant l'occupation allemande. QUESTIONS ÉCRITES REMISES A LA PRESIDENCE DE L'ASSEMBLEE NATIONALE LE 22 DECEMBRE 194$ (Application des articles 94 à 97 du règlement.) « Art. 94. — „ . . « Les questions doivent être. très, sommairement rédigées et ne contenir aucune imputation d'ordre personnel à l'égard de tiers nommément désignés. » « Art. 97. — Les questions écrUes. sont pu* bliées à la suite du compte rendu in extenso; dans le mois qui suit cette publication, les réponses des ministres doivent également y être publiées. « Les ministres ont toutefois lse faculté de déclarer pur écrit que l'intérêt publie leur m* terdit de répondre ou, à titre exceptionnel, qu'ils réclament un délai supplémentaire prntr rassembler les éléments de leur réponse; ce délai supplémentaire ne peut excéder un mois. » ANCIENS COMBATTANTS ET VICTIMES DE LA GUERRE 12711. — 22 d é c e m b r e 1949. — M. Joseph Denais d e m a n d e à M. le ministre des anciens combattants et victimes de la guerre si la délivrance de la carte à double barre rouge, s'agissant d'un grand invalide reformé à 100 p. 100 depuis quinze ans, est normalement renouvelable chaque année, après examen de deux médecins qui imposent un déplacement pénible à des infirmes. PRESSE M. Thuillier a été nommé rapporteur pour avis du projet de loi (n° 8695) tendant à abroger l'article 46 de la loi du 29 juillet 1881 sur la presse, renvoyée pour le fond à la commission de la justice et de législation. 12712. — 22 décembre 1949. — M. Auguste Touchard demande à M. le ministre des anciens .combattants et victimes de la guerre quel est actuellement, par département, le nombre des titulaires de la carte du combattant et des bénéficiaires de la retraite du combattant. DEFENSE NATIONALE 12713. 22 décembre 1949. — M. Edmond Barrachin demande à M. le ministre do la défense nationale s'il n'estime pas qu'il conviendrait, pour les promotions dans la Légion [l'honneur des réserves, de faire bénéficier d'une priorité absolue les combattants victorieux de 1914-1918, qui ont combattu à nouveau en 1939-1-940 et ont continué la lutte après l'armistice dans les rangs des forces françaises libres, de l'armée d'Afrique ou de la première armée qui comptait, dans ses effectifs, tant d'évadés de France. 11 fait remarquer que les légionnaires qui réunissent ces trois conditions sont peu nombreux et qu'il semble juste qu'ils passent avant ceux qui ne totalisent que des annuités sans signification de mérite équivalente, 12717s — 22 décembre 1919» — M. 'Marin se référant a la réponse faite le 23 septembre 1949 à sa question écrite IJ° 10873 signale à M. le ministre de l'éducation nationale que» s'il est exact qu'un décret du P-r juillet 1947, modifiant un article du décret du 27 février 1946, autorisait, jusqu'au 15 juillet 1949, ta représentation sur la scène de la salle Luxembourg des œuvres d'auteurs français et étrangers montéeser pour la première fois en France depuis le 1 juillet 1880, cette autorisation n'était accordée que jusqu'au 1 er juillet 1949 et non au delà. Il lui demande, dès lors, pourquoi l'on représente; sur la scène de la salle Luxembourg, depuis le mois de septembre 1949, des pièces telles que Le Voyage de M. Perrichon et Cyrano de Ber- gerac, pour T'G citer que ces deux-là qui y sont fréquemment, représentées. EDUCATION NATIONALE 12714. — 22 décembre 4949. — M. Eugène Chassaing demande à M. le ministre de l'éducation nationale si l'enseignement exclusif de l'écriture droite ou celui exclusif de l'écriture penchée à l'école primaire fait l'objet d'instructions précises et formelles. 12715, — 22 décembre 1949. — M. Louis Marin se référant à la réponse faite Je 23 septembre 4949 à sa question écrite n° 40871 Bignaie à M. le ministre de l'éducation nationale que reconnaître que « des recherches ont été faites en vue de procurer â la Comédie-Française une seconde scène proche de la salle Richelieu » correspond à reconnaître le caractère éminemment « provisoire » de l'installation de la Comédie-Française k la salle Luxembourg (ancien Odéon) et à reconnaître, aussi, que la disparition du second Théâtre-Français no devait être que « temporaire » ; que l'accord est unanime aujourd'hui pour déplorer cette disparition, pour constater que le provisoire actuel ne saurait se prolonger plus longtemps sans causer un grave préjudice aux intérêts généraux du théâtre en France. 11 lui rappelle que la réponse h la question posée semble impliquer que la Comédie-Française ne saurait se passer d'une seconde scène, principe qui est loin d'être exact: la Comédie-Fnmçaise n'a nul besoin de deux salles pour prospérer et remplir dignement sa mission. De sa fondation en 4G80 h 1916, elle n'occupa qu'un seul immeuble et s'en trouva bien, chaque fois qu'elle fut bien administrée. C'est dans la salle Richelieu, où elle est installée depuis 4799, qu'elle a connu ses plus grands succès et augmenté son prestige et son rayonnement à l'étranger. D'autre part, la preuve est faite désormais que l'on s'est vu, depuis trois ans, dans l'impossibilité absolue d'attribuer à la seconde salle — soidisant indispensable — le rôle nettement défini qui lui avait été attribué en 4946 par la commission de réforme. Il lui demande pourquoi maintenir une seconde salle h la Comédie-Française, et pourquoi ne pas rendre la salle de la rue de Vaugirard (Luxembourg} à sa véritable destination d* « Odéon, Second Théâtre-Français ». 12716. — 22 décembre 1949. — M. Louis Marin se référant à la réponse faite le 23 septembre- 1919 à sa question écrite n° 10872, si-gnale a M. le ministre de l'éducation nationale que, s'il est évident que « la remise en état de la salle Luxembourg s'imposait depuis fort longtemps », il n'en demeure pas moins que « la modification de l'inclinaison de la scène « ne se justifiait en rien du fait que, par définition, l'installation de la Comédie Française, salle Luxembourg, ne devait être que « provisoire »; que, d'autre part, les travaux exécutés en septembre 1947 pour rendre accessibles, à la salle Luxembourg, les décors de la salle Richelieu, sont d'autant moins justifiés que, aux termes du décret de février 1916, le répertoire des deux salies devait être totalem nt différent. Il lui demande pourquoi, à une installation provisoire, à des répertoires totalement différents, on a cru devoir engloutir une somme considérable pour [les iiavmx notoirement inutiles. 12718. — 22 décembre 1949. — M, Louis Marin se référant à la réponse faite le 23 septembre 1949 â sa question écrite n° 10875, signale à M. le ministre de l'éducation nationale que la subvention de la Comédie Française était, en 1946, de 14.750.000 francs. En groupant cette subvention avec celle de rancien Odéon, on ne dépassait certainement pas 25 millions de francs. Or, l'apport de l'Etat atteint actuellement au moins 1G0 millions de francs (chiffre officiellement indiqué et probablement inférieur à la réalité), soit une différence de 135 millions de francs par an. Considérant que l'augmentation des salaires et les charges nouvelles de la Comédie Française ne sauraient justifier une majoration aussi exorbitante en trois ans, il lui demande pourquoi ne pas revenir au principe d'une subvention fixé, beaucoup moins onéreuse, et pourquoi maintenir les articles 8 et 9 du décret du 23 avril 1946, qui sont la cause d'une si lourde charge pour les finances de l'Etat 12719, <-« 22 décembre 1949. — M. Louis Marin se référant à la réponse faite le 23 septembre 1949 k sa question écrite n° 10876, signale à M. le ministre de l'éducation nationale que, s'il est exact que « l'aiticle 6 du décret due 27 février 1946 a été modifié par l'article I * du décret du 27 septembre 1947 aux termes duquel des congés peuvent être accordés pendant toute l'année ». ledit décret du 27 septembre 1947 maintient néanmoins l'article 6 du décret du 27 février 1946 concernant l'interdiction de « l'activité des sociétaires et pensionnaires hors de la Comédie du 1 er septembre au 15 février ». La modification apportés au décret de 1946 n'est qu'une dérogation donnant licence â l'administrateur d'autoriser cette activité hors de ta Comédie à titre exceptionnel. Dans ces conditions, il lui demande pourquoi ce qui ne devait être Qu'une exception est devenu la règle, du fait des autorisations presque quotidiennes accordées aveuglément, surtout en •ce qui concerne les émissions radiophoniques et les activités cinématographiques. 12720. - - 22 décembre 1949. - - M, Louis Marin, se référant à la réponse faite le 23 septembre 1949 à sa question écrite n° 10877, signale à M.' le minisire de l'éducation nationale que, s'il est exact « qu'il n'appartient pas au ministre de l'éducation nationale d'apprécier les raisons ytii on! permis à un fonctionnaire du département des finances de ratifier certaines dépenses », il appartient au ministre de l'éducation nationale d'apprécier l'opportunité des dépenses ainsi ratifiées. Ces dépenses, qui s'avèrent pour la plupart notoirement inutiles, grèvent lourdement le budget de la Comédie et, du fait du statut actuel, la participation financière de l'Etat. Il lui •demande, dès lors, pourquoi le département de l'éducation nationale n'intervient pas auprès du ministre des finances et pourquoi il n'attire pas l'attention de celui-ci sur l'inutilité flagrante de certaines dépenses inconsidérément engagées 12721. — 22 décembre 1949. — M. Louis Marin, se référant à la réponse faite le 23 septembre 1949 à sa question écrite n° 10878. demanda h M» le ministre de l'éducation na* tionaleÏ 1° en ce qui concerne l'engagement des élèves du Coréen atoire, si « l'obligation de restreindre les dépenses » empêche l'engagement à la Comédie-Française des lauréats du Conservatoire ; pourquoi l'on trouve le moyen d'y engager (tout à fait arbitrairement) de jeunes comédiens ne sortant pan de notre école nationale, au détriment des lauréats récents sortis dp celle-ci; 2° si l'on peut admettre à la rigueur (car le fait demeura parfaitement contestable) que « la qualité dea spectacles actuels est supérieure à celle de .s spectacles de l'ancien Odéon », il est incontestable, par contre, que la variété du répertoire, tant classique que moderne, de l'ancien Odéon constituait, pour les étudiants et pour la jeunesse des écoles, une valeur culturelle beaucoup plus grande, pourquoi maintenir, envers et contre tous, la «réquisition de l'Odéon au bénéfice de la Comédie-Française, dont le répertoire actuel, déplorablernent restreint, no constitue pas « une valeur culturelle > suffisante. 12722. - - 22 décembre 1949. — M. Louis Ma* rin, se référant à la réponse faite le 23 septembre 1949 à sa question écrite n° 10879, signale à M, le ministre de l'éducation natio* naie que, en -dépit, du décret récemment publié « réduisant" de six semaines à un mois la période de fermeture annuelle de la Comédie-Française », il n'en demeure pas moins que la Comédie-Française ne donne pas une seule représentation pendant toute la durée du mois d'août, ce qui est des plus fâcheux. La nécessité invoquée d'assurer « les congés du personnel et des artistes M ne suffit pas <» justifier ce mois de fermeture totale II lui demando pourquoi la Comédie n'ouvrirait pas les portes au moins d'une de se s deux salles, les congés du personnel et des artistes étant assurés par roulement — comme on le faisait jadis et comme cela se pratique, d'ailleurs, dan? toutes les industries. 12723. - 22 décembre 1949. — M. Louis Ma. rîn signale à M. le ministre tie l'éducation nationale que, en ce qui concerne le statu! actuel de la Comédie-Française, les .mollifications imposées audit-statut par les décret.s de 1947 portent de graves atteintes au décrei de février 1946, Il lui demande: 1° comment les modifications dont s'agit ont pu être imposées sans avoir pris conseil de la commission de réforme- qui avait été chargée d'éla* borer, en 1946, le statut nouveau de la Cornédie-Française ; 2° pourquoi' on n'a pas nommé une commission nouvelle appelée à étudier, avant qu'elles ne soient ratifiées, les dérogations et abrogations diverses, * « 12724. - 22 décembre 1C 49. — M. Louis Marin rappelle k M. le ministre de l'éducation nationale que, depuis 1946, Ja Comédie-Française n'a représenté que cinq pièces nouv e l l e s : le lever Peine capitulef Jeanne la folle: du soleil, le Tourbillon, la les Femmes du bœuf el q u e le Tourbillon n'obtint qu'un nombre dérisoire de représentations: que les Femmes du bœuf, un seul acte, qui n'eut, lui aussi, que quelques représentations, constitue néanmoins la seule nouveauté de le saison 1947-1943; que Jeanne la folle fut un échec total. 0 lui demande la liste complèto des pièces reçues par le comité de lecture, avec la daîe de leur réception. 12725. — 22 décembre 1949. — M, Maurice Vîollette demando à M. le ministre de l'éduca* tîon nationale; 1° comment il peut se faire que, dans le cas de deux professeurs certiliés, d'ancienneté égale, ¿vani passé l'agrégé lion, A en 1918, R en .1949, depuis l'integratici: dans le Cadre unique, B qui.a échoué en 194S. n'ait aucun retard par rapport à A qui a été reçu h l'agrégation ; que, ibicn au contraire. "P> o uno éehcl!e ir.dlriwc cP: 45 roii.ls îieure e t trois ans d'ancienneté de classe de plus que son collègue; 2° s'il n'apparaît pas q u e de telles réglementations sont de n a t u r e à justifier les protestations les plus énergiques e t les plus amères. le groupement national d'achat du riz (G. N. A. ÎR.), le groupement national d'achat des tourteaux (G. N. A. T.). Il lui demande quels sont exactement les groupements d'achat qui sont prorogés. FINANCES ET AFFAIRES ECONOMIQUES INFORMATION 12726. — 22 décembre 1949. — M. Louis Chrâtiaen* expose à M. le ministre des finances e t des affaires économiques q u ' u n projet de titularisation dans le cadre complémentaire des agents de l'ancien service d'apurement et de liquidation des dommages de. guerre ,(1914-1918.) reclassés dans d'autres administralions est en instance depuis le d é b u t de 194.1 d a n s les services du ministère des finances ,(un certificat médical a été produit par les intéressés, à leur frais, en mars 1949), alors q u e les agents, qui étaient encore en fonction au service d'apurement et de liquidation des dommages de guerre en 1946, sont titularisés, depuis trois ans;, il. d e m a n d e si. les intéressés peuvent espérer obtenir satisfaction cette année, ou a n plus tard en janvier 1950. 12727. — 22 décembre 194a. — M. Joseph De nais demande à M. le ministre des finances et des affaires économiques quelles considéralions déterminent, alors, que les exploitations nationalisées s'avèrent incapables de couvrir leurs frais et que le Trésor doit être ménager des deniers de l'Etat, l'attribution de crédits d'investissement ou. de garanties à des créations telles qu'une Taîiinerie de soufre par la Société languedocienne (204 millions), le triplement de l'usine de distillation dë Caz de France, à Sairt-Denis (lr® tranche, 600 millions), etc. 12728, — 22 décembre 1949. M. Josepl* Déviais demande à M. le ministre «tes finances et des affaires économiques quelles instruct i o n s ont été données quant au remboursem e n t des sommes retenues à la source, au titre de l'impôt cédulaire, sur le traitement des fonctionnaires antérieurement, au début de septembre* 1948, si le principe du reversem e n t de trop-perçu est m a i n t e n u et si les intéressés ont droit au remboursement intégral des sommes à eux retenues. / ^2729. — 22 décembre 1949. — M. Jacques Grésa demande à M. le ministre des finances et des affaires économiques, considérant le récent décret sur « l'invalidité », de lui préciser quels sont les droits, au regard de la retraite, des fonctionnaires se trouvant en disponibilité au 19 octobre 1946 par suite de l'épuisement des congés de longue durée accordés eu vertu de l'article 51 de la loi du 31 mars 1929. 12730. - - 22 décembre 1949. — M. Louis Marin rappelle à M. le ministre des finances q u ' u n fonctionnaire des .finances a été délégué à la Comédie-Française par u n arrêté en date du 5 avril 1946 afin de contrôler toutes les dépenses de la Comédie pour chaque crédit supérieur à 100.000 francs. Il lui demande quel contrôle est exercé sur les dépenses autorisées par ce fonctionnaire et si le ministre de l'éducation nationale n e peut apprécier l'opportunité de dépenses ainsi certifiées, quand elles grèvent lourdement le budget de la Comédie et, du fait du statut actuel, la participation financière de l'Etat. 12731. — 22 décembre 1949. — M. Bernard Paumier rappelle à M. le ministre des finances et des affaires économiques q u ' u n communiqué officiel annonce, en effet, q u ' a u nombre des groupements d'achats qui sont prorogés pour des durées variables, mais au m a x i m u m jusqu'à la fin de 1950, figurent : le groupement national d'achat des produits oléagineux (G. N. A. P. O.), le groupement national des produits laitiers (G. N. P. L.), JUSTICE 12734. — 22 décembre 1949. — M. Jeeepti Denaîs demande* à M. le ministre cfe la ju&» tice quelles sent l e s obligations d ' u n clero stagiaire n o n appointé qui, sollicitant sa nomination de notaire, n e peut produire l'attestation de la caisse de retraites des clercs ftfSL a régulièrement versé, à cet organisme, les' primes sur salaires. 12J3&. — 22 décembre 1949. — Mlle José Duputs demande à. M- le ministre- d'Etat chargé de l'information quelles mesures il compte prendre pour que les journalistes ayant refusé d'écrire dans les journeaux aux— 22 décembre 1949. — Mite José quels ils appartenaient, lorsque ces journaux Du12735. demande à* M. le ministre de la fus» ont collaboré avec l'ennemi -entre 1940 et tteepuis s'il ne pense pas qu'il serait souhaifaMô 1944, puissent recouvrer les créances établies d'exanérer (fpoiis habituellement perçus* & leur nom pour u*e somme équivalente aux les familles des q u i désirent u n i r à leur n o m paappointements dont ils se sont volontaire- tronymique le n o m de jeune fille de mère m e n t privés dans u n b u t patriotique. ; voué à disparaître par suite de la mort a u ! -champ d ' h o n n e u r des frères, de cette dernière. INTERIEUR 12733. — 22 décembre 1949. — M. Jean-Paul Palewslt* expose à M. le ministre de l'intérieur le cas d'un grand nombre de secré^ taire de mairie des communes de moins de 2.000 habitants qui se voient aujourd'hui contester les reclassements précédemment acceptés par l'autorité de tutelle et remis en cause par l'administration des finances, avec pour conséquence, non seulement u n e réduction de traitement mais encore le rappel d'un arriéré trop-perçu qu'ils sont évidemment dans l'impossibilité de payer. De nombreux conseils municipaux ont appliqué au début de cette a n n é e les dispositions de la circulaire n° 13 du 7 janvier 1949 qui dispose: « aucun indice n ' a été prévu en faveur des secrétaires de mairie des c o m m u n e s de moins de 2.000 habitants. L'article 5 du premier des arrêtés du 19 novembre rend ainsi à la très grande majorité des conseils municipaux la liberté de fixer la rémunération des secrétaires de< mairie, pour tenir compte du caractère e x t r ê m e m e n t diversifié des tâches incombant aux agents en cause. Les assemblées locales auront à apprécier, dans la limite des rémunérations correspondant aux indices des secrétaires de mairie des communes de 2.000 à 5.000 habitants, la rémunération due dans chaque cas particulier ». De nombreux traitements f u r e n t ainsi fixés e t approuvés quand u n texte ultérieur (dont les municipalités n'ont pas eu connaissance) aurait disposé que « en cas de reclassement d'échelon, le reclassement doit se faire a u traitement égal ou immédiatement supérieur à celui servi au 31 décembre 1947 ». En application de ce texte les receveurs des finances exigent la réduction des traitements servis et le remboursem e n t du « trop-perçu ». On se trouve ainsi, le plus souvent, dans u n e impasse: en effet, les- secrétaires de mairie des communes de moins de 2.000 habitants voyaient leur traitem e n t régi, au 31 décembre 1947, par le barème de 1945 qui leur allouait u n fixe de base de 36.000 francs, augmenté de 6 francs, par habitant. L'augmentation à l'ancienneté, par échelon, se traduisait par u n supplément du traitement égal au dixième par échelon. De ceci il résulte qu'il est impossible de comparer le taux ancien et celui établi par le barème nouveau. Ainsi, u n secrétaire d ' u n e commune de 1.000 habitants, touchait en classe: 36.000 plus 1.000-x6=42.000 francs. Il lui fallait parvenir à la 3 e classe (au moins 10 ans d'ancienneté) pour obtenir, grâce au système des augmentations par dixièmes, u n traitement de 62.592 francs, permettant de l'assimiler tout au plus à la 7e classe du barème nouveau. En conclusion, si l'on doit appliquer les instructions nouvelles, il apparaît que la plupart des secrétaires de mairie des communes de moins de 2.000 habitants ne vont bénéficier d'aucun reclassement et que, seuls, ceux ayant une ancienneté déjà considérable pourront être reclassés dans la dernière classe nouvelle; il lui demande quelles mesures il compte prendre pour faire appliquer l'esprit et la lettre des arrêtés du 19 novembre, battus en brèche par les instructions contradictoires qui ont suivi et qui ont abouti, par u n biais, à supprimer le reclassement des secrétaires de mairie des petites communes. RECONSTRUCTION ET URBANISME 12736. — 22 décembre 1949. — M. Joseph Delacfrenal demande à M. le ministre de lit reconstruction et de l'urbanisme quelles formalités doit remplir u n ' propriétaire, pour construire sur u n terrain clos de m u r s : 1® \ m h a n g a r ou u n garage à voitures; 2* u n e maison dont la oo&struction s'effectuera en dixans environ. 12737. — 22 décembre 1949. — M. Pierre Hénauît expose â M. le ministre de la recens« truction et de l'urbanisme: 1° le cas des sinistrés occupant des baraquements provisoires, mis à leur disposition par le M. IL IL auxquels d e s sommes parfois très élevées sont réclamées représentant le loyer de c e s b a r a q u e m e n t s en planches, avec effet rétroactif du l » octobre 1945. Ces sommes doivent être réglées dans les dix jours et, en v e n a n t acquitter ces redevances, il est d e m a n d é a u x sinistrés de prendre connaissance et de signer im engagement d'avoir à payer un loyer annuel variant entre 6.000 et 14.000 F payable d'avance et trimestriellement; 2° qu'il y a lieu de distinguer deux catégories d'occup a n t s : les propriétaires d'immeubles détruits dont le commerce se trouvait dans ceux-ci, et les locataires ayant leur commerce dans des locaux qui ont été sinistrés. Pour ces derniers, si u n loyer est r é d a m é , il devrait être' t e n u compte de la surface exacte des locaux TOCUpés et de la non-sécurité offerte p a r ces baraquements (vols, détérioration m a r c h a n d i s e s : eau ides pluies, température, rats, etc.) : 3° que, de toutes * façons, é t a n t donné l'importance des sommes demandées, 1» g r a n d i majorité des sinistrés est dans E t o p ^ s i M l l t é ae les acquitter. D lui d e m a n d e : a) s'il serai? possible de faire partir le règlement de ces loyers du 1» janvier 1949, ainsi d'ailleurs q u i l en a donné l'assurance à la séance du Conseil de la République du 6 avril 1949; h) s'il n e pense pas qu'en ce qui concerne la catégorie des personnes occupant leur propre immeuble, celles-ci devraient être totalement exonérées, étant donné qu'elles sont en droit de réclamer u n e indemnité de privation de jouissance de leur immeuble détruit, 12738. — 22 décembre 1949. — M. René Schmitt attire l'attention de M. le ministre de la reconstruction et de l'urbanisme sur le fait que des transferts de dommages immobiliers avaient pu être accordés par le ministère (et ce, en opposition avec les avis des délégations départementales et des préfectures), h des sinistrés dont les propriétés avaient déjà é t é incluses dans des projets de remembrem e n t urbain. 'En clair, cela signifie que, dans les bourgades do moindre importance, il y autra u n terrain vague dans la rue qui ruinera •ainsi l'effort de propreté et d'élégance si difficilement entrepris. Il lui demande quelles mesures seront prises' pour éviter semblable état de choses. 7192 ASSEMBLEE NATIONALE — 2e SEANCE DU 22 DECEMBRE fixée îorfaitakement pour 1949 à 7.000 francs ; 2% même -cotisation à la caisse d'allocations vieillesse des agents généraux d'assurances: 7.000 francs, ce qui lui ferait, pour 1949, un total de cotisations de 32.480 francs, chiffre au-dessus de ses possibilités budgétaires. 1949 12747. — 22 décembre 1949. — M. Marcel Noël expose à M. le ministre des travaux publics, des transports et du tourisme, que, sur le territoire de la commune de la Chapelle-Saint-Luc (Aube), la Société nationale •des chemins de fer français a procédé à l'achat d'un immense terrain .situé entre la 12743. — 22 décembre 1949. - M. Auguste ligne de chemin de fer Paris-Belfort, et la Touchard demande à M. le ministre du tra- route nationale Paris-Dijon. Sur ce terrain, vail et de la sécurité sociale dans quelles des bâtiments étaient construits, ils furent conditions les titulaires de la carte d'ancien, démolis. D'importants travaux de terrassecombattant peuvent demander, à cinquante- ment d'apianissement à l'aide de machines cinq ans. la liquidation anticipée de leur puissantes furent exécutés. Des fosses k retraite des assurances sociales, et à quel piquer, des réservoirs d'eau furent construits, taux elle est fixée: 1° de cinquante-cinq à l'établissement d'égoûts collecteurs était fait. 12740. — 22 décembre 1949. — M. Henri soixante ans d'abord; 2° à partir de soixante L'adduction d'eau fut installée. Ces travaux semblent être le résultat d'une première Oallet appelle l'attention de * M. le ministre ans. phase dont le but était la construction d'un de la santé publique et de la population sur nouveau dépôt. Or, depuis des mois, les tral'intérêt présenté par la qualité du verre ufiê Jisé pour la fabrication d'ampoules destinées 12744. — 22 décembre 1949. — M. Auguste vaux sont arrêtés: 11 lui demande: 1» si l'idée h recevoir des médicaments; il lui rappelle Touchard demande à M. le ministre du tra- de la construction de ce dépôt est abandon„flue, depuis la libération, un très gros effort a vail et de la sécurité sociale: 1° quel est le née ; 2° à combien se montent les sommes enété fait dans la fabrication du « verre neutre », nombre des anciens combattants bénéficiaires gagées dans cette première partie des traau point que l'ensemble de l'industrie phar- de la retraite mutualiste des anciens combat- vaux; 3° quelles sont les raisons qui ont démaceutique peut être, à l'heure actuelle, nor- tants, constituée par les lois des 4 août 1923 terminé l'arrêt de cette construction; 4° commalement approvisionnée. Il lui demande : et 30 décembre 1923 avec bonification de bien l'entreprise de terrassement a reçu, au û.° s'il est exact que, sous la pression d'inté- l'Etat; 2° quel e^t, actuellement, le nombre titre location, pour son matériel immobilisé rêts .particuliers, ses services auraient l'inten- des inscrits cotisants pour obtenir cette re- depuis un an sur le chantier. tion de revenir sur les normes récemment traite bonifiée par l'Etat. Imposées par le Codex au corps pharmaceutique; 2° s'il ne compte pas au contraire 12748. — 22 décembre 1949. — M. Maurice veiller'à la stricte application des arrêtés en •t 12745. — 22 décembre 1949. — M. Jacques Vtoilette demande à M. le ministre des tra* cause; > quelles incidences aurait, sur le prix Vendroux expose à M. le ministre du travail vaux publics, des transports et du tourisme d'un médicament présenté en ampoules, l'ap- et (le la sécurité sociale qu'un ancien salarié, comment on pourrait penser, à supprimer la plication stricte de ces textes; 4<> pour écarter bénéficiaire de la retraite vieillesse de la sécu- •lilgne de Dreux à KVlaintenon que la ¡toute interprétation d'ordre commercial, de rité sociale, ainsi que du régime ¡particulier seule gare de Nogent-le-Roi a alors un trafic de prendre, comme type de ce calcul, quelques- de retraites propre à l'établissement où il 2.500 tonnes de marchandises par unis; que uns des sérums et vaccins fabriqués et vendus était employé, s'est établi commerçant; que des gares fort importantes, notamment Villepar l'institut Pasteur. l'intéressé, actuellement âgé de soixante-sept meux, sont situées sur ce parcours de 13 kiloans, se voit réclamer, par la caisse profes- mètres, et qu'un certain nombre d'embransionnelle dont il relève au titre de sa nou- chements particuliers aboutissent à cette TRAVAIL ET SECURITE SOCIALE velle activité, une cotisation dont le paye- ligne, notamment celui des moulins de RuN ment doit lui garantir ultérieurement le droit fin qui donnent 15.000 tonnes par an, de la 12741. — 22 décembre 1949. — M. Maurice à une troisième retraite, à laquelle, person- briquetterie de Chaudon qui donne aussi ua Frédet demande à M. le ministre du travail nellement, il ne prétend d'ailleurs pas. 11 lui tonnage extrêmement important; qu'en outre, et de la sécurité sociale; 1° si la loi fait une demande s'il estime conforme à la logique à un autre point de vue, il faut considérer, obligation h un artisan maçon employant un de contraindre au payement de la cotisation que si le viaduc de Gherisy saute, la seule peut ouvrier de payer ses cotisations à la en cause un retraité qui, par l'adjonction communication ferroviaire entre la ligne de* caisse des congés payés du bâtiment et des d'un petit commerce, s'est créé une situa- Chartres et la ligne de Granville est précitravaux publics; 2° les .sommes payées par tion d'appoint, ou de lui préciser si cette sément par cette bretelle Dreux-Maintenon. )ui étant très supérieures à celles touchées par exigence de la caisse répond à une notion son ouvrier, s'il est autorisé à régler directe- moins sociale que ¡parafiscale. ment les congés payés à cet ouvrier. 12749. — 22 décembre 1949. — M. Maurice Viollette demande à M. le ministre des traTRAVAUX PUBLICS, TRANSPORTS K 12742. — 22 décembre 1949. — M. Germain vaux publics, des transports et du tourisme, Rincent expose à M. le ministre du travail et ET TOURISME si ce n'est pas pour masquer des abus intolérables que l'administration n'a pas encore de la -sécurité sociale le cas d'un principal 12746. — 22 décembre 1949. —»Mlle José répondu à sa question, 12010 du 4 novembre clerc de notaire, travaillant assidûment le temps légal dans une étude, -cotisant de ce Dupuïs demande à M. le ministre des tra- 1949 qui demandait: 1° quel est le crédit vaux publics, des transports et du tourisme affecté annuellement au commissariat au toufait à la caise de retraites, 16, rue de la [Pépinière, à Paris, à raison de 7 p. 100 de ses s'il ne considère pas qu'il serait juste que risme et. aux services annexes; 2» quelle.« appointements (soit, pour 1949, sur un plafond les enfants morts victimes de la guerre, et sont les attributions respectives du tourisme, mensuel de 22.000 francs, une cotisation de dont l'acte de décès porte la mention « Mort du comité national du tourisme du centre na48.480 francs), exerçant, en oubre, et sans pour la France », puissent prendre rang dans tional de tourisme; 3° à quelle date et sous employé, les fonctions de greffier de paix et la famille, pour ¡permettre a celle-ci de bé- quel gouvernement ont été créés les comités les ¡d'agent général d'assurances. Il lui demande néficier des réductions prévues pour les régionaux de tourisme; 4° quelles sont s'il peut être contraint à verser: 1° à la caisse familles nombreuses dans les chemins de fer régions qui en sont pourvues; 5°. quel5* sont d'Kllocations vieillesse de officiers ministériels et moyens de transport qui accordent ces les crédits affectés au fonctionnement et aux dépenses de chacun de ces comités. (00, boulevard de Courcelles)* la cotisation avantages. SANTE PUBLIQUE ET POPULATION 12739. — 22 décembre 1949. — Mlle José Dwpuis demande à M. le ministre de la santé publique et de la population: l ^ s ' i l est exact que la -cornmission des thérapeutiques nouvelles ne s'est pas réunie depuis fort longtemps; 2° suivant quelles modalités sont examinées, actuellement, les thérapeutiques nouvelle« pour lesquelles l'autorisa lion est sollicitée; 3° s'il envisage la réunion prochaine de celle commission et la reprise d'une pro-^ ç-édure associant les malades aux médecins. Paris. — Imprimerie des Journaux officiels, 31, quai Voltaire.