Nouveaux chiffre
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Nouveaux chiffre
Campagne décentralisée « obésité, protégeons nos enfants ! » : Réactualisation des chiffres et des argumentaires L'actualité récente a été riche en nouveautés sur le thème de l'obésité : - le colloque organisé le 12 décembre 2007 dans le cadre du Programme National Nutrition Santé (PNNS) a été l'occasion de publier les résultats de plusieurs études nouvelles qui permettent d'affiner notre connaissance sur l'obésité en France, ainsi que sur les comportements alimentaires ; - des professionnels ont annoncé au niveau européen leur engagement de diffuser moins de publicités-voire de ne plus en diffuser du tout lors des programmes pour enfants. 1°) Chiffres de l'obésité : • Adultes Bien peu de moyens humains et financiers ont été consacrés jusqu'à présent pour déterminer la part de la population française en situation d'obésité ou de surpoids. Ceci explique que l'on se soit contenté jusqu'à présent d'estimations peu fiables. Ainsi, la dernière enquête Obépi 2006, datant d'un peu plus d'un an, estimait à 12,4 % la proportion d'obèses et à 29,2 % celle des personnes en surpoids. La dernière enquête ENNS (Etude Nationale Nutrition Santé), établie selon une méthodologie plus robuste, décompte en fait : - 16,9 % d'adultes obèses (c'est-à-dire 4,5 points de plus qu' Obépi 2006 !) - 32,4 % d'adultes en surpoids (3,2 % de plus qu' Obépi) Au total 49,3 % des adultes sont en surcharge pondérale ! En examinant l'allure de la courbe de progression de l'obésité adulte, donnée par l’ Obépi sur les dernières années, certains experts ont cru pouvoir déceler un ralentissement de l'obésité. Compte tenu du manque évident de fiabilité de ces enquêtes, il est bien sûr impossible d'en tirer une conclusion aussi optimiste. La seule certitude que l'on ait, c'est que l'obésité chez les adultes est désormais bien installée en France, et à un niveau bien supérieur à celui que l'on estimait. • Enfants Jusqu'à présent, on disposait d'encore moins de données fiables sur l'obésité des enfants. Une enquête de 2005 (de la Cnam basée sur des données de 2002) avançait un chiffre global de 12 % pour le surpoids et l'obésité. Les derniers chiffres de l'enquête Enns 2006 donnent pour les enfants (entre 3 et 17 ans)les résultats suivants : 3,5 % d'enfants sont obèses 14,3 % d'enfants sont en surpoids Au total, 17,8 % des enfants sont en surcharge pondérale (c'est-à-dire 5,8 % de plus que l'étude de la Cnam !). Il faut savoir par ailleurs que le chiffre de 17,8 % d'enfants en situation d'obésité ou de surpoids constitue un chiffre considérable pour cette classe d'âge. En effet, toutes les études montrent que la proportion de personnes en surpoids ou obèses augmente inéluctablement avec l'âge, L’obésité est une maladie chronique, c'est-à-dire une maladie qui s'installe dans la durée, qui est difficile à faire régresser et qui est malheureusement évolutive. Ceci explique que pendant longtemps, seules les classes les plus âgées de la population française aient été significativement touchées par l'obésité, alors que les enfants n'étaient quasiment pas concernés. Les chiffres de l'enquête Enns 2006, montrent que tel n'est plus le cas et nous amènent à tirer deux conclusions : • l'obésité est désormais massivement installée chez les enfants, • compte tenu de l'évolution quasi inéluctable de l'obésité, cela signifie également que ces enfants sont annonciateurs pour les prochaines générations d'adultes, de fortes proportion de personnes en surpoids ou obèses. 2°) Données de consommation • Sédentarité Bien que l'on n'ait pas de mesure de la dépense énergétique, on sait par plusieurs indices qu'elle continue à diminuer. Un élément le confirme : l'enquête Enns a estimé le temps passé par les enfants chaque jour devant un écran (tv, ordinateur, console de jeu), et a démontré que 39 % des enfants passent au moins 3 heures par jour devant un écran ! On peut donc considérer que ce chiffre traduit une nette progression de la sédentarité chez les enfants, par rapport aux décennies précédentes. • Consommation de fruits et légumes Là encore une présentation ultra-optimiste insiste sur le fait que la consommation de fruits et de légumes chez les enfants aurait augmenté en moyenne de 16% sur les 8 dernières années, en oubliant d’indiquer que cette amélioration reste minime, et qu'elle ne permet pas d'inverser la tendance de fond confirmée par toutes les études : les enfants continuent à être la classe d'âge qui consomme le moins de fruits et de légumes. Ainsi, l'enquête Enns montre que seulement 19,7 % des enfants consomment les 5 portions de fruits ou de légumes recommandées par jour. Cela signifie que 80,3 % des enfants ont des consommations insuffisantes de fruits et de légumes. Par ailleurs, l'enquête INCA 2 montre que si la conso globale de fruits augmente, c'est en fait essentiellement du fait des compotes et des jus de fruits qui n'ont certainement pas le même intérêt nutritionnel qu'un fruit frais. Quant aux légumes, la baisse de consommation semblerait se stabiliser d'après l'étude lnca 2. Cependant., cette évolution récente ne permet pas d'inverser la tendance d'une sousconsommation préoccupante de légumes frais, encore plus marquée chez les enfants (rappelons que la consommation de légumes frais s'est effondrée de - 40 % en quarante ans). • Calcium 71% des enfants ont un apport en calcium inférieur aux recommandations officielles. • Glucides et sucres 78,5 % des enfants ne consomment pas suffisamment de glucides complexes. Les glucides complexes, encore appelés sucres lents ou féculents : farines,pain, riz, céréales, légumes secs, pois, haricots…dont il faut encourager la consommation. 65,2 % des enfants consomment trop de sucres simples, notamment le sucre ou saccharose, dont il faut diminuer les consommations. les boissons sucrées constituent la 2ème catégorie d'aliments la plus consommées (en quantités), alors qu'elle n'a aucune utilité en terme nutritionnels • Lipides (matières grasses) 60 % des enfants consomment trop de matières grasses par rapport aux recommandations. En particulier, les enfants consomment trop d'acides gras saturés qui représentent 39 % de l'ensemble des matières grasses consommées (alors que les recommandations donnent un maximum contre 35 %).