le_monde_2005/pages 19/01/07

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Des Livres
Dossier
Elfriede Jelinek
Essai
« L’Ours. Histoire
d'un roi déchu »,
de Michel Pastoureau
www.lemonde.fr
Vendredi 19 janvier 2007
63e Année - N˚19280 - 1,30 ¤ - France métropolitaine ---
La polémique sur
le patrimoine des
candidats relance
le débat sur l’ISF
Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Jean-Marie Colombani
Brésil Les forces fédérales de sécurité se déploient à Rio
Présidentielle Nicolas Sarkozy déclare des biens
imposables pour un montant de 1 137 000 euros
avoris des sondages, Ségolène Royal
et Nicolas Sarkozy, paient l’impôt de
solidarité sur la fortune (ISF), tout
comme Jean-Marie Le Pen et Corinne
Lepage. La polémique sur le patrimoine
des candidats à l’élection présidentielle
s’est enflammée depuis que la candidate
socialiste a révélé, mardi 16 janvier, qu’elle
payait depuis deux ans avec son compagnon, François Hollande, l’ISF. Mme Royal
a accéléré la publication de son patrimoine
en raison de fausses rumeurs sur Internet
prétendant que le couple Hollande-Royal,
qui déclare un patrimoine imposable de
934 000 euros, avait eu recours à un montage juridique pour échapper à l’ISF.
Mme Royal a dénoncé une « campagne
de racailles » de l’UMP. Nicolas Sarkozy a
fait savoir qu’il avait payé en 2006 l’ISF
pour la première fois, à hauteur de 1 988
euros, et que son patrimoine imposable
s’élevait à 1 137 000 euros. M. Sarkozy et
Mme Royal font partie des 397 000 Français (chiffres de 2005), assujettis à l’ISF
parce que leur patrimoine – hors œuvres
d’art et outil de travail, notamment – dépasse 760 000 euros (barème 2007). Leur
nombre est en hausse en raison de l’envolée de l’immobilier.
Une polémique sur la fortune des candidats avait déjà animé la campagne présidentielle de 1995. Edouard Balladur avait
été attaqué en raison des plus-values réalisées quelques années plus tôt sur les titres
de l’entreprise GSI, qu’il avait présidée.
En 2002, le débat avait été plus calme, le
patrimoine de Jacques Chirac étant connu
depuis 1995, tandis que Lionel Jospin dis-
F
posait essentiellement d’une maison à
l’île de Ré.
L’affaire alimente le débat sur l’éventuelle réforme de l’ISF. « Ce n’est pas parce
qu’on paie l’ISF qu’on en demande la suppression », a indiqué le socialiste Michel
Sapin, président de la région Centre. « Si
nous sommes élus, Ségolène Royal ne paiera
plus l’ISF. C’est tout le mal que je lui souhaite », a lancé le député UMP, Pierre Lellouche. La France est l’un des rares pays en
Europe à taxer globalement le capital.
M. Sarkozy propose de le réformer profondément, en interdisant de prélever plus de
50 % du revenu d’un ménage par an. Cette
proposition est dans la ligne d’une décision de la Cour constitutionnelle allemande des années 1990. Elle avait conduit Helmut Kohl a supprimer la taxation de la fortune en Allemagne. M. Hollande a au
contraire indiqué au Monde, en décembre,
vouloir revenir sur le « bouclier fiscal », qui
limite depuis le 1er janvier 2007 à 60 % l’imposition totale du revenu (71 % en
incluant impôt locaux, CSG et CRDS).
« Nous ferons en sorte que les entreprises
familiales ne soient pas rachetées pour des
raisons fiscales », avait toutefois précisé
M. Hollande. L’ISF a été accusé de faire
fuir les fortunes et les entreprises hors de
France, surtout après son durcissement,
en 1996, par Alain Juppé. A droite, le sujet
est brûlant depuis vingt ans. En 1988, Jacques Chirac avait estimé avoir perdu l’élection, notamment parce qu’il avait supprimé l’impôt sur les grandes fortunes. a
Arnaud Leparmentier
S’amuser à la montagne,
même sans la glisse
Lire page 11
SEBASTIAO MOREIRA/EPA/SIPA
Militaires en faction dans les rues de Rio de Janeiro,
le 17 janvier, alors que plusieurs présidents sud-américains
étaient attendus au sommet du Mercosur. Les premiers
effectifs de la Force nationale de sécurité (FNS) sont arrivés
dans l’ancienne capitale du Brésil pour veiller à la sécurité des
personnes et lutter durablement contre les trafics d’armes et
de stupéfiants. Fin décembre 2006, des attaques du crime
organisé avaient fait 24 morts, dont 8 personnes brûlées vives
dans un autobus incendié. En 2005, le Brésil a enregistré plus
de 55 000 homicides, dont 9 467 à Rio de Janeiro. Lire page 5
Les hôpitaux marquent des points
contre les infections nosocomiales
es établissements de santé français
progressent dans la lutte contre les
infections nosocomiales. Selon une
enquête nationale menée par l’Institut de
veille sanitaire (InVS) et rendue publique, jeudi 18 janvier, par le ministre de la
santé, Xavier Bertrand, près de 5 % des
patients contractent une infection au
cours de leur hospitalisation. Tout en restant importante, cette proportion est en
légère baisse, de 4 %, par rapport à la précédente enquête, réalisée en 2001. Le
ministère de la santé, qui publie pour la
deuxième année un tableau de bord des
infections nosocomiales, regroupant plusieurs indicateurs de qualité et de sécurité
L
(consultable sur www.sante.gouv.fr), estime ainsi que plus d’un hôpital sur deux a
progressé, entre 2004 et 2005, dans la gestion du risque infectieux.
L’enquête de l’InVS a concerné
2 337 établissements de santé publics et
privés (soit 95 % des lits d’hospitalisation)
et plus de 350 000 patients. L’objectif était
de mesurer, un jour donné, la prévalence
des infections nosocomiales. Ces pathologies peuvent être contractées de façon
endogène (le patient s’infectant avec les
germes dont il est porteur, lors d’un acte
chirurgical ou invasif, par exemple).
Jacques Chirac
fait entrer les Justes
au Panthéon
Cécile Prieur
n rendant hommage aux Justes de
France, jeudi 18 janvier, au Panthéon, Jacques Chirac parachève le
travail de mémoire engagé en 1995. « Oui,
nous pouvons être fiers de notre histoire ! Oui,
nous pouvons être fiers d’être Français ! »,
devait déclarer le président. Une histoire
regardée « en face », assumée avec sa part
d’ombre et ses héros modestes, comme les
Justes, qui sauvèrent des milliers de juifs.
Simone Veil, présidente de la Fondation
pour la mémoire de la Shoah, devait l’accompagner au cours de cette cérémonie. a
Lire la suite page 14
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PAGE TROIS
E
1907 • 2007
Les ennuis de la monarchie belge
« Nom ? – De Belgique. – Prénom ? – Laurent. » C’est
ainsi que le second fils du roi Albert II a répondu au
questionnaire d’identité du tribunal correctionnel de
Hasselt, devant lequel il était convoqué le 9 janvier. Sa
mise en cause dans une affaire de fausses factures
a rouvert la contestation des moyens alloués à la maison
royale et des pouvoirs constitutionnels du roi.
Aéronautique
Succès et déboires d’EADS
Le conseil d’administration du groupe se réunit
vendredi 19 janvier, dans un contexte de crise, après
l’annonce de pertes par Airbus mercredi. Alors que deux
des actionnaires historiques, le français Lagardère
et l’allemand DaimlerChrysler, ont amorcé un retrait
au printemps 2006, deux scénarios sont évoqués
pour l’avenir de la société. Focus pages 22-23
Piste de ski à Wengen, en Suisse, le 12 janvier. THOMAS COEX/AFP
uand la neige manque, les
stations doivent trouver
d’autres activités à proposer
aux vacanciers que les sports de
glisse. En moyenne montagne, où
la présence du manteau blanc n’est
jamais garantie, on sait depuis
longtemps valoriser les parcoursdécouvertes et les visites à la ferme.
Aux Rousses, dans le Jura, la fréquentation a augmenté de 30 %
aux vacances de Noël, malgré le fai-
Q
ble enneigement. Les stations de
plus haute altitude commencent
elles aussi à faire preuve d’imagination en développant les murs d’escalade et l’« accrobranche » pour
cheminer en sécurité dans la ramure des arbres. Beaucoup de stations offrent des centres aquatiques pour les enfants et de la balnéothérapie pour les parents. a
Lire page 26 et les prévisions
d’enneigement des stations page 32
Culture
La fréquentation des théâtres
nationaux en chute libre
Les cinq institutions nationales – Comédie-Française,
Odéon, Chaillot, Théâtre de la Colline et Théâtre
national de Strasbourg – ont perdu un quart de leurs
spectateurs en cinq ans. Les autres scènes
subventionnées, en banlieue parisienne et en province,
ont eu de meilleurs résultats. Page 28
Grasset
U N
S I È C L E
D ’ É D I T I O N
Algérie 60 DA, Allemagne 1,80 ¤, Antilles-Guyane 1,90 ¤, Autriche 1,90 ¤, Belgique 1,30 ¤, Cameroun 1 300 F CFA, Canada 3,25 $, Côte d’Ivoire 1 300 F CFA, Danemark 18 KRD, Espagne 1,90 ¤, Finlande 2,50 ¤, Gabon 1 300 F CFA, Grande-Bretagne 1,20 £, Grèce 1,90 ¤, Hongrie 575 HUF, Irlande 1,90 ¤, Italie 1,90 ¤, Luxembourg 1,30 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 22 KRN, Pays-Bas 1,90 ¤, Portugal cont. 1,90 ¤,
Réunion 1,90 ¤, Sénégal 1 300 F CFA, Slovénie 490 SIT/2,04 ¤, Suède 22 KRS, Suisse 2,80 FS, Tunisie 1,7 DT, USA 3,00 $, Afrique CFA autres 1 400 F CFA,