Communiqué de presse CROI 2014

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Communiqué de presse CROI 2014
Paris, le 7 mars 2014
Actualités de la CROI
Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes
Boston 3–6 mars 2014
Note de presse
La 21ème conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI 2014) s’est
déroulée à Boston du 3 au 6 mars 2014. Parmi les études soutenues par l’ANRS (France
REcherche Nord&sud Sida-hiv Hépatites), plusieurs concernaient l’amélioration de la prise
en charge thérapeutique au Nord comme au Sud et les bénéfices d’un traitement précoce.
1 - Traiter tôt les patients infectés par le VIH : un bénéfice confirmé
Les avancées majeures réalisées en termes de prévention et de traitement ont permis de freiner
l’épidémie VIH et d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes. L’obstacle majeur à la rémission
reste l’existence de réservoirs viraux dans lesquels le virus est à l’état latent et sur lesquels les traitements
antirétroviraux ne sont pas efficaces. Plusieurs études apportent des éclairages nouveaux sur les
réservoirs et insistent sur la nécessité de traiter très tôt les personnes infectées afin de préserver le
système immunitaire dès les premières attaques du virus.
La première, ANRS OPTIPRIM 147, dont l’investigateur coordonnateur est le Docteur Antoine Chéret (Hôpital
de Tourcoing), est un essai randomisé multicentrique. Son objectif principal est de parvenir à diminuer le
niveau des réservoirs viraux du VIH-1 dès la primo-infection. 90 patients tout récemment infectés ont été
répartis en deux groupes : les patients du groupe 1 ont reçu un traitement antirétroviral optimisé, une
pentathérapie (raltégravir, maraviroc, darunavir/ritonavir et emtricitabine/ténofovir), et le groupe 2 une
trithérapie classique (darunavir/ritonavir et emtricitabine/ténofovir). Le traitement a été administré pendant
24 mois et le suivi s’est déroulé jusqu’à 30 mois. (Abstract 1)
Après 24 mois de traitement, on constate une efficacité similaire des deux schémas thérapeutiques sur la
diminution des niveaux des réservoirs viraux et sur le gain de cellules CD4. La pentathérapie n’apporte pas
de bénéfice additionnel à la trithérapie. Des études sont en cours pour déterminer le rôle de deux molécules
de la pentathérapie (maraviroc et raltégravir) sur cette réponse paradoxale. L’observation à 30 mois (soit 6
mois après l’arrêt des traitements) montre que la majorité des patients ont eu un rebond viral et ont repris
leur traitement. On observe toutefois qu’un patient présente un contrôle de la réplication virale après 18
mois d’arrêt ce qui le définit comme étant un patient « Contrôleur après traitement ». Cette observation doit
être confirmée sur un temps d’observation plus important.
Une sous-étude réalisée sur les patients de l’essai ANRS OPTIPRIM 147 a cherché à disséquer l’impact des
deux schémas thérapeutiques sur les différentes populations de lymphocytes T CD4, cellules qui sont les
principaux réservoirs du VIH. Au terme de 24 mois de traitement, on constate que les cellules TCD4 naïves
(TN) et TCD4 mémoires centrales (TCM) sont peu infectées. Ces cellules ont des rôles majeurs sur l’équilibre
à long terme des défenses immunitaires. Les protéger apparait donc essentiel. Les chercheurs concluent
qu’initier un traitement en primo-infection permet de préserver ces cellules et donc de maintenir un
système immunitaire efficace. (Abstract 2)
Cette préservation des défenses immunitaires semble être l’une des caractéristiques des patients du groupe
d’étude ANRS VISCONTI dont l’investigateur principal est le Professeur Christine Rouzioux (Hôpital Necker et
Université Paris Descartes) et le responsable scientifique le Docteur Laurent Hocqueloux (Centre Hospitalier
Régional d’Orléans). Ces patients de type « Contrôleur après traitement » en rémission de longue durée, ont
initié un traitement antirétroviral dès la primo-infection et contrôlent leur infection plusieurs années après
l’arrêt de tout traitement. Les chercheurs démontrent pour la première fois que ces patients ont plus de
lymphocytes anti-VIH-CD4+ polyfonctionnels, sécrétant au moins deux cytokines1, que des patients traités en
primo-infection mais toujours sous traitement. Les défenses immunitaires des patients du groupe d’étude
ANRS VISCONTI seraient donc plus efficaces contre le VIH en raison de la présence de ces cellules T
polyfonctionnelles. Traiter précocement permettrait de protéger ces cellules ce qui participerait au contrôle
du VIH même après la fin du traitement. (Abstract 3)
Tous ces résultats confirment les bénéfices virologiques et immunologiques essentiels de la mise en place
d’un traitement antirétroviral dès la primo-infection. En diminuant la taille des réservoirs viraux, on protège
le système immunitaire. Ces données sont importantes pour toutes les équipes qui travaillent avec comme
objectif d’éradiquer le VIH.
Contacts scientifiques
Abstracts 1, 2 : Dr Antoine Chéret. Email : [email protected]. Tél. : 04.94.61.63.40
Abstract 3 : Pr Christine Rouzioux. Email : [email protected]. Tél. : 01.44.49.61
Pr Brigitte Autran. Email : [email protected]. Tél. :01.42.17.74.03
2 - Initiation du traitement anti-VIH : une nouvelle alternative thérapeutique
Les trithérapies de première intention sont d’une grande efficacité. Néanmoins, la présence d’inhibiteurs
nucléosidiques ou nucléotidiques de la transcriptase inverse (INTI) dans ces combinaisons thérapeutiques
peut présenter des inconvénients sur le long terme : risques de toxicité, d’effets secondaires… Afin
d’améliorer la qualité de vie des patients, de limiter les effets indésirables des traitements et de
1
Les cytokines jouent un rôle dans la régulation de la réponse immunitaire de l’organisme contre les infections.
déterminer la possibilité d’alternative thérapeutique, le premier essai du réseau européen NEAT
(European AIDS Treatment Network) étudie en première intention l’efficacité virologique d’un schéma
thérapeutique, ici une bithérapie, épargnant les INTI.
L’essai randomisé NEAT001/ANRS 143 est un essai de grande ampleur avec comme Président du comité
exécutif international, le Professeur François Raffi (CHU Nantes, France) et comme investigateur
coordonnateur le Professeur Christine Katlama (Hôpital Paris VI Pitié Salpêtrière, INSERM U943, Paris). Il a
été réalisé grâce au soutien de la Commission européenne (6ème PCRD - Recherche – Santé)2, de l’ANRS
(France REcherche Nord&sud Sida-hiv Hépatites) et de plusieurs firmes (Janssen Pharmaceutica NV, Merck
Sharp & Dohme Chibret et Gilead). Il concerne 805 patients naïfs de traitement antirétroviral, ayant un taux
de CD4 inférieur ou égal à 500/mm3 et une charge virale supérieure à 1000 copies/mL, provenant de 15 pays
différents. Deux traitements ont été administrés par tirage au sort. Le groupe 1 a reçu un traitement de
référence, une trithérapie, composé d’un inhibiteur de protéase [darunavir + ritonavir (DRV/r)] associé à
deux INTI [ténofovir/emtricitabine (TDF/FTC)]. Les patients du groupe 2 ont reçu une bithérapie associant
un inhibiteur de protéase [darunavir + ritonavir (DRV/r)] à un inhibiteur d’intégrase [raltégravir (RAL)].
Le critère d’évaluation était le délai de survenue d’un échec virologique (l’absence d’une diminution
significative de la charge virale) ou d’un échec clinique au cours de 96 semaines de traitement. La différence
du taux d’échec entre les 2 groupes de traitement a montré que la bithérapie RAL + DRV/r n’était pas
inférieure à TDF/FTC + DRV/r. Aucune différence n’est observée entre les deux groupes en ce qui concerne
l’augmentation du nombre de cellules CD4, la survenue d’effets indésirables graves, ou la fréquence d’arrêt
pour événement indésirable. Néanmoins, des analyses ultérieures ont montré que pour les patients ayant à
l’initiation du traitement un taux de CD4 inférieur à 200/mm3, la bithérapie est inférieure à la trithérapie.
Ces résultats montrent que la bithérapie RAL + DRV/r représente une alternative à la trithérapie faisant
intervenir deux INTI. Epargner cette dernière classe de médicaments est donc possible pour un traitement
de première intention chez des patients ayant un taux de CD4 supérieur à 200/mm3. D’autres études
portant, entre autres, sur l’adhérence, la toxicité ou encore la qualité de vie doivent être maintenant
menées afin de confirmer l’efficacité et d’évaluer la sécurité de ce schéma thérapeutique alternatif.
Contact scientifique
Abstract 4 : Pr François Raffi. Email : [email protected]. Tél. : 02.40.08.33.72
3 - Afrique : efficacité des traitements de deuxième ligne avec inhibiteur de
protéase
La prise en charge des patients dont le traitement de première intention a échoué est dictée par les
recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ces recommandations nécessitent d’être
évaluées dans les pays à ressources limitées où le suivi biologique et virologique des patients est encore
trop limité. En effet, en l’absence de mesure de la charge virale, le diagnostic d’un échappement
thérapeutique arrive très fréquemment tardivement avec pour conséquence l’accumulation de
nombreuses mutations de résistance y compris vis à vis de molécules que le patient ne prenait pas. C’est
pourquoi l’essai multicentrique randomisé ANRS 12169 2-Lady, mené avec le soutien d’EDCTP (European
2
A travers l’Istituto Superiore di Sanità, Rome
& Developing Countries Clinical Trials Partnership), qui évalue en Afrique l’efficacité de trois combinaisons
thérapeutiques de seconde ligne, est important.
451 patients, tous en échec virologique (charge virale supérieure à 1000 copies/ml) d’un premier schéma
thérapeutique comportant un inhibiteur non-nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI) y ont
participé. A l’inclusion, 98% des patients présentaient des résistances à au moins une molécule de leur
traitement de première ligne, et 40% à toutes.
Pendant 48 semaines, trois schémas thérapeutiques de seconde ligne, comprenant un inhibiteur de protéase
« boosté » par le ritonavir comme recommandé par l’OMS, ont été évalués. Le premier groupe (A) a
bénéficié du traitement de référence actuel selon l’OMS (ténofovir/emtricitabine et lopinavir/ritonavir). Le
groupe B a reçu un schéma thérapeutique composé de molécules plus anciennes (didanosine + abacavir et
lopinavir/ritonavir) et le groupe C un traitement faisant intervenir un nouvel inhibiteur de protéase le
darunavir (ténofovir/emtricitabine et darunavir/ritonavir). Ce dernier schéma présente l’avantage de ne
nécessiter qu’une prise par jour, favorisant ainsi l’observance, grande cause d’échec thérapeutique.
Globalement, après 48 semaines de traitement, 65% des patients ont une charge virale indétectable
(inférieure à 50 copies/mL) et 90% ont une charge virale en-dessous du seuil préconisé par l’OMS définissant
un échec virologique (1000 copies/mL). L’analyse des données n’a pas permis de mettre en évidence la non
infériorité des 2 options thérapeutiques alternatives proposées à la recommandation de l’OMS. Aucune
différence en ce qui concerne le gain de cellules CD4, les effets secondaires et la mortalité n’a été observée
entre les trois groupes.
Cette étude, menée par le Professeur Eric Delaporte (UMI 233 « TransVIHMI », Centre IRD, Montpellier) et le
Professeur Sinata Koulla Shiro (FMSB/UY1, Hôpital Central de Yaoundé, Cameroun), illustre à quel point le
diagnostic tardif de l’échec thérapeutique engendre chez les patients le développement de virus présentant
de nombreuses mutations de résistance. Malgré la présence de ces mutations, l’utilisation d’un régime
thérapeutique de seconde ligne comprenant un inhibiteur de protéase « boosté » apparaît comme
globalement satisfaisant. La recommandation de l’OMS est donc une option valide pour les pays à ressources
limitées.
Avec l’accès élargi au traitement antirétroviral dans les pays à ressources limitées le nombre de personnes
en échec thérapeutique ne va cesser de croitre. Les diagnostiquer tôt afin de limiter le risque d’émergence
de taux élevés de résistance dans la population générale est une priorité. L’accès de ces patients à un
traitement de seconde ligne tel que validé dans cette étude augmente leur chance de survie et représente
un atout considérable en santé publique.
Contact scientifique
Abstract 5 : Pr Eric Delaporte. Email : [email protected]. Tél. : 04.67.41.61.46
4 - Allaitement : Résultats définitifs d’un essai sur le bénéfice de traiter l’enfant
pendant l’allaitement
Les premiers résultats de l’essai thérapeutique ANRS 12174 Promise-PEP présentés à la CROI en 2013 ont
révélé qu’un traitement prophylactique de l’enfant allaité par sa mère séropositive était capable de
réduire considérablement le risque d’infection3. Les données analysées ne permettaient pas à l’époque de
définir la supériorité d’un traitement sur un autre [en l’occurrence la lamivudine (3-TC) d’une part, et la
combinaison lopinavir/ritonavir (LPV/r) d’autre part]. Les données présentées à la CROI en 2014
confirment l’efficacité de cette démarche prophylactique et permettent aux chercheurs de recommander
l’utilisation de l’un ou de l’autre schéma thérapeutique.
Aujourd’hui, on sait éviter au maximum la contamination de l’enfant par la mère séropositive pendant la
grossesse et l’accouchement, notamment par la mise sous antirétroviraux de la mère. Néanmoins, le
traitement de la mère ne permet d’éviter qu’environ 50% à 60% des infections transmises à l’enfant par
l’allaitement. L’alimentation artificielle, qui élimine l’exposition de l’enfant au virus présent dans le lait
maternel, expose celui-ci à un risque de mortalité important en raison d’un déficit en nutriments et
d’anticorps transmis par le lait maternel, et de conditions d'hygiène insuffisantes pour préparer le lait, ce qui
est le cas dans l'immense majorité des pays d'Afrique sub-saharienne.
L’essai randomisé ANRS 12174 Promise-PEP, mené par le Professeur Philippe Van de Perre (INSERM U1058,
Université de Montpellier 1, Montpellier) et le Professeur Nicolas Meda (Centre Muraz, Bobo-Dioulasso,
Burkina Faso), a été mis en place en mai 2009. Il est cofinancé par l’EDCTP (European & Developing Countries
Clinical Trials Partnership), l’ANRS et le Conseil de la Recherche de Norvège et rassemble des équipes
européennes (France, Norvège, Suède) et africaines (Afrique du Sud, Burkina Faso, Ouganda et Zambie). Il a
concerné, en Afrique, 1273 enfants, nés de mères séropositives et dont l’état de santé ne nécessitait pas
qu’elles prennent un traitement (CD4 supérieur à 350 cellules/mL). A partir du 7ème jour de vie, les nouveaunés non infectés par le VIH ont reçu comme traitement prophylactique soit la lamivudine (3-TC), soit la
combinaison lopinavir/ritonavir (LPV/r), et ce jusqu’à 1 semaine après le sevrage (636 ont été traités par
LPV/r et 637 par 3-TC). La durée maximale de traitement était de 50 semaines. La lamivudine, dont l’usage
est recommandé chez l’enfant, peut induire une résistance si l’enfant s’infecte, mais cette résistance ne
s’étend pas à l’ensemble des molécules de la même classe (INTI). Le second traitement est un inhibiteur de
la protéase du VIH, qui n’engendre pas ou beaucoup moins de résistance.
L’étude s’est terminée en mai 2013. Les résultats finaux présentés à la CROI cette année confirment les
premières données d’efficacité révélées en 2013 et les précisent quant à l’efficacité de chaque schéma
prophylactique.
Dix-sept infections ont été diagnostiquées : 8 dans le bras LPV/r et 9 dans le bras 3-TC. Le taux de
transmission à un an était de 1,4%, taux le plus bas jamais observé dans une étude. Il est encore plus faible
(0,5%) si l’on ne considère que les enfants ayant effectivement pris le traitement prophylactique. En ce qui
concerne l’efficacité comparative des traitements, on n’observe pas de différence significative entre les deux
groupes. Aucun effet indésirable grave attribuable aux molécules n’a été observé. Par ailleurs, le taux de
survie des nouveau-nés qui restent non-infectés jusqu’à 50 semaines (96.5%) est le plus élevé jamais
rapporté dans une étude. Ces dernières données corroborent les bienfaits qu’apporte l’allaitement
maternel. Les analyses sur les résistances potentiellement acquises pendant l’étude sont en cours d’analyse.
L’étude ANRS 12174 Promise-PEP représente une avancée importante pour les femmes africaines vivant
avec le VIH et leurs enfants. Elle montre que le schéma prophylactique utilisant soit la lamivudine soit le
lopinavir/ritonavir, pendant la période complète d’allaitement, est applicable, très bien toléré et permet
3
Cf note de presse ANRS du 8 mars 2013 (http://anrs.fr/Rubriques-transversales/Presse)
d’éliminer le risque résiduel de transmission observé jusqu’ici. Avec cette étude est validé le concept de
prophylaxie pré-exposition (Prep) chez le nourrisson allaité, concept validé ou encore à l’étude dans d’autres
groupes de populations très exposés au risque d’infection (hommes ayant des relations sexuelles avec des
hommes, usagers de drogues par voie intraveineuse …). D’autres études doivent être maintenant conduites
afin d’évaluer l’efficacité et la tolérance d’adjoindre la prophylaxie chez l’enfant pendant l’allaitement dont
les mères seraient mises sous traitement antirétroviral continu. Ces résultats chez l’enfant doivent enfin être
discutés en regard des actuelles recommandations de l’OMS sur le traitement des femmes séropositives
pendant la grossesse et l’allaitement.
Contact scientifique
Abstract 6 : Pr Philippe Van de Perre. Email : [email protected].
Tél. : 04.67.33.58.86
5 - Co-infection VIH – VHC : résultats complémentaires de deux traitements contre
l’hépatite C
Les premiers résultats de deux essais, ANRS-HC26 TelapreVIH et ANRS-HC 27 BocepreVIH, présentés à la
conférence de la CROI 2013 donnaient de bons résultats sur des associations de médicaments comprenant
des nouvelles molécules anti-hépatite, le bocéprévir et le télaprévir, chez des patients co-infectés par le
VIH et le VHC et en échec d’un premier traitement4. Cette année des résultats complémentaires présentés
à la CROI vont dans le sens des résultats de l’an passé et valident l’intérêt d’utiliser les nouvelles
molécules anti-VHC chez les patients co-infectés.
Respectivement 64 et 69 patients ont suivi un traitement composé de peginterféron-ribavirine-bocéprévir
[essai thérapeutique ANRS-HC 27 BocepreVIH avec comme investigateur coordonnateur principal le Docteur
Isabelle Poizot-Martin (Hôpital Sainte Marguerite, Marseille)] ou de peginterféron-ribavirine-télaprévir
[ANRS-HC26 TelapreVIH dont l’investigateur coordonnateur principal est le Docteur Laurent Cotte (Hôpital
de la Croix-Rousse, INSERM U1052, Lyon)]. La durée totale du traitement, était comprise entre 48 et 72
semaines. Les résultats présentés cette année sont définitifs pour le télaprévir.
Les résultats montrent, que 34 patients de l’essai ANRS HC27 Boceprevih, soit 53% d’entre eux, présentent
une réponse virologique soutenue (une indétectabilité de l’ARN-VHC) 12 semaines après l’arrêt de la
trithérapie. Aucun échappement virologique pour le VIH ou décès n’est constaté. L’évaluation de l’efficacité
du traitement doit continuer afin de s’assurer du maintien, 24 semaines après l’arrêt du traitement, du taux
d’ARN-VHC sous le seuil de détection. (Abstract 7)
L’association PegIFN-RBV-télaprévir évaluée dans l’essai ANRS-HC26 TelapreVIH montre également une
excellente efficacité chez 55 patients, soit 80% d’entre eux, pour lesquels l’ARN-VHC reste indétectable 24
semaines après l’arrêt du traitement. (Abstract 8)
Chez des patients co-infectés par le VIH, l’efficacité de ces deux traitements sur le VHC semble similaire à
celle observée chez les sujets infectés par le seul VHC. Cependant, des effets secondaires obligent à l’arrêt
du traitement chez 14% des patients recevant peginterféron-ribavirine-bocéprévir et 20% sous
peginterféron-ribavirine-télaprévir. Une altération minime mais significative de la fonction rénale a été
observée chez les patients recevant du télaprévir. Une étude a donc été menée afin de comprendre cette
4
Cf note de presse du 8 mars 2013 (http://anrs.fr/Rubriques-transversales/Presse)
altération déjà rapportée chez les patients mono-infectés. Les résultats suggèrent que l’association PegIFNRBV-télaprévir augmenterait les concentrations de ribavirine ce qui majorerait la toxicité hématologique de
cette dernière. (Abstract 9)
Ces résultats montrent que l’utilisation de nouvelles molécules contre le VHC chez les patients co-infectés
peut permettre d’obtenir des taux d’éradication du VHC plus important qu’avec les traitements
traditionnels. L’arrivée de nouvelles classes de molécules permettra encore d’améliorer les résultats obtenus
dans ces deux essais.
Contacts scientifiques
Abstract 7: Docteur Isabelle Poizot-Martins. Email: [email protected]. Tél. : 04.91.74.49
Abstracts 8 et 9: Docteur Laurent Cotte. Email: [email protected]. Tél.: 04.72.41.30.79
Sources
Abstract 1 - Paradoxical impact of maraviroc/raltegravir added to HAART in acute HIV infection: ANRS 147 trial
A. Cheret1,2, G. Nembot3, A. Mélard1,4, Camille Lecuroux5, C Lascoux6, I.Ravaux7, J. Reynes8, P. Miailhes9, L. Meyer3, C. Rouzioux1,4, for
the OPTIPRIM-ANRS 147 trial Group.
1
EA 3620 Paris Descartes Sorbonne-Paris-Cité University ~ 2Department of Infectious Diseases, Tourcoing Hospital ~ 3INSERM U1018,
APHP Bicêtre Hospital, Faculty of Medicine Univ Paris-Sud , Le Kremlin-Bicêtre ~ 4Virology Laboratory, AP-HP, Necker Hospital Paris ~
5
Inserm U1012,Univ Paris-Sud ~ 6Department of Infectious Diseases, AP-HP, Saint-Louis Hospital, Paris ~ 7Department of Infectious
Diseases, La Timone Hospital, Marseille ~ 8Department of Infectious Diseases, Guy de Chauliac Hospital, Montpellier ~ 9Department of
Infectious Diseases, Croix Rousse Hospital, Lyon FRANCE
Abstract 2 - Early HAART in Primary HIV Infection protect TCD4 central memory cells and can induce HIV
remission
Antoine Chéret1,2,*, Charline Bacchus3,*, Adeline Mélard2, Georges Nembot4, Catherine Blanc5, Assia Samri3, Veronique AvettandFenoël2, Asier Saëz-Cirion6, Brigitte Autran3, Christine Rouzioux1 for the OPTIPRIM ANRS 147 Study Group.
1
EA 3620 Paris-Descartes University, Sorbonne Paris-Cité, Virology Laboratory, Necker Enfants-Malades Hospital, Paris ~ 2Infectious
Diseases Department, Dron Hospital, Tourcoing ~ 3Pierre & Marie Curie University Paris VI, INSERM UMR-S 945 Immunity & Infection,
Pitié-Salpêtrière Hospital, Paris ~ 4Epidemiology and Public Health Department, Inserm U1018, Le Kremlin-Bicêtre, Univ Paris Sud,
APHP ~ 5CyPS Flow Cytometry Platform, Pierre & Marie Curie University, Pitié-Salpêtrière Hospital, Paris ~ 6Institut Pasteur, Unity of
regulation of retroviral infection, Paris, France.
* The first two authors contributed equally to the study.
Abstract 3 - Characterization of functional profile of HIV-specific CD4+ T cells in VISCONTI group of patients
Samri A1, Bacchus C1, Hocqueloux L2, Emarre A1, Saez-Cirion A3, Rouzioux C4, Autran B1, and VISCONTI ANRS study group
1
UPMC Univ Paris 06, UMR-S945, Laboratory Immunity and Infection, U945, Laboratory Immunity and Infection, Paris, F-75013, France
~ 2Infectious and Tropical Diseases Department, Regional Hospital Center, Orléans, France ~ 3Institut Pasteur, Unité de Régulation des
Infections Rétrovirales, Paris, France ~ 4Paris-Descartes University, Sorbonne Paris-Cité, EA 3620, Virology Laboratory, Necker EnfantsMalades Hospital, Paris, France
Abstract 4 - First-Line RAL + DRV/r is Non-Inferior to TDF/FTC + DRV/r: the NEAT001/ANRS143 Randomised Trial
François Raffi1, Abdel G Babiker2, Laura Richert3, Jean-Michel Molina4, Elizabeth C George2, Andrea Antinori5, Jose Arribas6, Stefano
Vella7, Geneviève Chêne3, Anton L Pozniak8, and NEAT001/ANRS143 Study Group
1
University Hospital, Nantes, France ~ 2MRC Clinical Trials Unit at UCL, London, UK ~ 3INSERM U897, Bordeaux, France ~ 4St Louis
Hospital and University of Paris 7, France ~ 5INMI L Spallanzani, Rome, Italy ~ 6Hospital La Paz, IdiPAZ, Madrid, Spain ~ 7Istituto
Superiore di Sanità, Rome, Italy ~ 8Chelsea and Westminster Hospital, NHS Foundation Trust, London, UK
Abstract 5 – Randomized
Lady/ANRS/EDCTPStudy
Comparison
of
Three
Second
Line
ART
Regimens
in
Africa:
the
2
Sinata Koulla–Shiro1, Laura Ciaffi2, Vincent Le Moing2, Cheikh Tidiane Ndour3, Adrien Sawadogo4, Sabrina Eymard-Duvernay2, Avelin
Aghokeng5, Jacques Reynes2, Alexandra Calmy6, Eric Delaporte2, on behalf of the 2-Lady study group
1
FMSB/UY1, Hôpital Central de Yaoundé, Cameroun ~ 2UMI 233, IRD/UM1, Montpellier ~ 3CRCF, Dakar, Sénégal ~ 4CHU Sanou Sauro,
Bobo Dioulasso, Burkina Faso ~ 5CREMER/IMPM, Yaoundé Cameroun ~ 6HIV Unit, Geneva University Hospital, Geneva Switzerland
Abstract 6 – Infant lopinavir/r vs. 3TC to Prevent Postnatal HIV-1
Chipepo Kankasa1, Nicolas Nagot2,3, Nicolas Meda4,5, James K. Tumwine6, Amwe Aku7, Debra Jackson7, Roselyne Vallo2,8, Thorkild
Tylleskar9, Philippe Van de Perre2,3, ANRS 12174 Trial Group
1
University Teaching Hospital, Dept of Paediatrics and Child Health, Lusaka, ZAMBIA ~ 2INSERM U1058, Montpellier, FRANCE ~ 3CHU
Montpellier, Montpellier, FRANCE ~ 4Université de Ouagadougou, Centre de Recherche Internationale pour la Santé (CRIS),
Ouagadougou, BURKINA FASO ~ 5Centre Muraz, Bobo-Dioulasso, BURKINA FASO ~ 6Makerere University, Dept of Paediatrics and
Child Health, Kampala,UGANDA ~ 7University of Western Cape, School of Public Health, Cape Town, SOUTH AFRICA ~ 8Université de
Montpellier I, Montpellier, FRANCE ~ 9University of Bergen, Centre for International Health, Bergen, NORWAY.
Abstract 7 – Boceprevir for Previously Treated HCV-HIV Coinfected Patients : the ANRS-HC27 BocepreVIH Trial
Isabelle Poizot-Martin1,2, Eric Bellissant3,4, Philippe Colson5,6, Alain Renault3,4, Lionel Piroth7, Caroline Solas8,9, Marc Bourlière10,
Rodolphe Garraffo11, Philippe Halfon12, Jean-Michel Molina13,14, and the ANRS HC27 BOCEPREVIH Study Group
1
Aix Marseille University, APHM Sainte-Marguerite, Service d’Immuno-hématologie Clinique, Marseille, France ~ 2INSERM U912
(SESSTIM) Marseille, France ~ 3Rennes 1 University, Rennes, France. Rennes University Hospital, Department of Clinical
Pharmacology, Rennes, France ~ 4INSERM 0203 CIC-P Clinical Investigation Centre, Rennes, France ~ 5Aix Marseille University, AP-HM
Timone, Fédération de Microbiologie Hospitalière, Marseille, France ~ 6URMITE UM 63 CNRS 7278 IRD 198 INSERM 1095, Marseille,
France ~ 7Infectious Diseases Department, University Hospital, Dijon, France ~ 8Aix Marseille Univ, APHM Timone, Service de
Pharmacocinétique et Toxicologie, Marseille, France ~ 9CRO2 INSERM U911, Marseille, France ~ 10Service d’Hépato-GastroEntérologie, Hôpital Saint-Joseph, Marseille, France ~ 11Faculty of Medecine of Nice, Hôpital Pasteur, Laboratoire de pharmacologie,
Nice, France ~ 12Hôpital Européen, Marseille, France ~ 13Infectious Diseases Unit, Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP) –
Saint-Louis Hospital, Paris, France ~ 14Paris VII – Denis Diderot University, Paris, France
Abstract 8 - Telaprevir in Treatment-Experienced HIV-HCV G1 Coinfected Patients (ANRS HC26 TelapreVIH)
L. Cotte1, C. Vincent2, P. Sogni3, I. Fournier2, H. Aumaitre4, P. De Truchis5, I. Rosa6, S. Chevaliez7, JP Aboulker2, JM. Molina8 and the
ANRS HC26 study group
1
Hospices Civils de Lyon, Croix-Rousse Hospital and INSERM U1052, Lyon, France ~ 2INSERM SC10-US019, Villejuif, France ~
3
Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Cochin Hospital and Paris Descartes University, Paris, France ~ 4Saint Jean Hospital,
Perpignan, France ~ 5Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Raymond Poincaré Hospital, Garches, France ~ 6Centre
Hospitalier Intercommunal, Créteil, France ~ 7Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Henri Mondor Hospital, Créteil, France ~
8
Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Saint-Louis Hospital and University of Paris VII Denis Diderot, Paris, France
Abstract 9 – Telaprevir Increases Ribavirin Toxicity through eGFR Decrease in HIV-HCV Coinfected Patients
L. Cotte1,2, A. Barrail-Tran3,4, C. Vincent5, M. Valantin6,7; I. Fournier5, K. Lacombe8, S. Chevaliez9,10, JP. Aboulker5, A. Taburet3,4, J.
Molina11,12
1
Infectious Diseases, Hospices Civils de Lyon, Lyon, France ~ 2U1052, INSERM, Lyon, France ~ 3Clinical Pharmacy, Kremlin Bicêtre,
Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), Paris, France ~ 4Ea4123, Faculty of Pharmacy, Paris-Sud Univ., Chatenay Malabry,
France ~ 5SC10-US019, INSERM, Villejuif, France ~ 6Pitié-Salpêtrière Hospital, Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP), Paris,
France ~ 7Umr-s943, INSERM, Paris, France ~ 8Saint-Antoine Hospital, Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP), Paris, France ~
9
Henri Mondor Hospital, Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), Créteil, France ~ 10U955, INSERM, Créteil, France ~ 11SaintLouis Hospital, Assistance Publique Hôpitaux de Paris (-AP-HP), Paris, France ~ 12Univ. Of Paris VII Denis Diderot, Paris, France.
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