« Avec un robot de traite, il est impératif d`anticiper tous les

Transcription

« Avec un robot de traite, il est impératif d`anticiper tous les
59
Fienvillers
80
02
60
« Avec un robot de traite,
il est impératif d’anticiper tous les problèmes »
Le Gaec du Manoir se place en tête de l’édition 2013/2014 du Palmarès Lait en système de traite robotisée*. La
forte productivité par animal est une des conséquences de sa localisation géographique. Fienvillers, au nord
d’Amiens dans la Somme, est en effet situé dans une zone de plus en plus vouée aux cultures de vente. Les
surfaces fourragères subissent donc la logique économique.
Le Gaec du Manoir regroupe trois associés.
Stéphane et Régine Caron se consacrent
à la conduite du troupeau laitier, alors
que Laurent Caron s’occupe de la plaine.
Sur les 240 hectares de surface totale, 54
sont voués à la production fourragère (33
ha de maïs ensilage et 21 ha de prairie).
Sur la campagne laitière 2013/2014, la
quantité de lait livré a atteint 1 051 000
litres, soit un ratio de près de 19 500 litres
de lait par ha de SFP.
n Une meilleure productivité
Stéphane Caron (à gauche)
en compagnie de Franck Petit, conseiller
spécialisé Robot à Avenir Conseil Élevage
L’exploitation
•
•
•
3 UTH : Stéphane Caron, Régine et
Laurent Caron
240 ha SAU (blé, escourgeon, colza,
pomme de terre fécule, maïs ensilage,
prairie permanente)
2 robots de traite
La production laitière 2013 - 2014
Données ACE et Sodiaal
•
•
•
•
•
•
96 vaches laitières à 11 760 kg
930 000 L de référence à 43,7 de MG
TB : 38,2 ‰
TP : 30,8 ‰
Cellules : 267 000
Prix moyen perçu : 360 €/1 000 litres
* NDLR : à égalité avec le deuxième sur le lait à 7%
mais premier sur les taux.
4
Il y a dix ans, la production laitière du Gaec
s’élevait à 624 000 litres. En 2014, le quota
est de 930 000 litres. Cette augmentation
n’est pas le fruit d’agrandissements en
surface, mais d’attributions de droit à
produire. Pour y répondre, la taille du
troupeau n’a pas beaucoup évolué. En
revanche, la productivité par animal a
connu une croissance d’environ plus
2 700 kg.
Cette évolution du niveau d’étable a été
possible grâce à la construction d’un
bâtiment pour améliorer le confort des
animaux, et à l’installation de robots de
traite. Evidemment d’autres éléments
complètent l’analyse des résultats.
n Le travail de trois générations
« Au Gaec du Manoir, le troupeau actuel
avec sa génétique est le fruit du travail de
trois générations d’éleveurs tous passionnés.
Sans forcément chercher la génétique
d’Outre Atlantique, la productivité des
animaux a toujours été un critère de choix
important pour l’élaboration des plans
d’accouplement », explique Franck Petit,
conseiller d’Avenir Conseil Élevage. « Pour
l’avenir, la solidité des membres, la qualité
des mamelles sont devenus des critères
essentiels. En système robotisé, les pattes et
les mamelles sont les clés de la réussite ! »,
complète Stéphane Caron.
La ration des vaches laitières est identique
toute l’année. Entre 2006, date de mise
Évolution de la productivité du troupeau
Données ACE
« Tous les matins, l’analyse des données des
robots me prend 10 minutes »
Vue d’ensemble du bâtiment et
ci-contre le plan de conception
et favoriser la circulation des
animaux. », explique Stéphane
Caron. Les couloirs entre les
logettes sont tous équipés
de racleurs automatiques qui
fonctionnent 3 fois par jour.
Outre son rôle sanitaire, cet équipement
permet d’accroître l’activité des animaux,
augmentant la fréquentation aux robots.
n Anticiper les problèmes pour ne
pas en subir les conséquences
en service du nouveau bâtiment, et 2012,
mise en route des robots, il n’y avait plus
de DAC. Pendant cette période, Stéphane
estime que le potentiel des animaux
n’était pas exprimé, ce que les robots ont
permis.
Toutes les vaches à plus de 50 kg et
l’ensemble des primipares à plus de
40 kg reçoivent 200 g de propylène
glycol par jour pendant 50 à 60 jours.
Au-delà de cette période, la courbe
de lactation moyenne du troupeau se
maintient à un haut niveau. Si bien que
la complémentation est adaptée pour
réduire la production 3 semaines avant le
tarissement.
n Un bâtiment au carré !
En 2006, le troupeau a intégré le bâtiment
actuel. Plusieurs problématiques sont
à l’origine de sa construction : manque
de place dans l’ancienne stabulation,
manque de main-d’œuvre depuis le
départ en retraite des parents en 2002,
et des conditions de travail difficiles. Dès
le début de leur réflexion, les associés
ont projeté l’installation de robots de
traite pour améliorer l’efficacité du travail
(moins de pénibilité et gain de temps).
« La mise en route du robot de traite
s’est très bien passée. Je m’attendais à
avoir des difficultés comme des vaches à
pousser au robot pendant plusieurs jours
voire plusieurs semaines, des vaches à
réformer. Mais finalement, sans dire qu’il
n’y a eu aucun problème, ces difficultés se
sont avérées largement surmontables »,
témoigne l’éleveur. L’installation du
robot a totalement modifié l’approche
du métier de Régine et Stéphane. Alors
qu’ils passaient beaucoup de temps
en salle de traite et à l’alimentation du
troupeau, le robot a permis de gagner du
temps d’astreinte. Aujourd’hui, l’analyse
des données est devenue un élément
essentiel de leur travail. L’ordinateur
leur indique les vaches « en manque de
traite », celles à soigner ou à surveiller.
« En traite robotisée, l’élément qui fait la
différence, c’est la fréquentation au robot »,
explique Franck Petit. Les résultats du
Gaec du Manoir sur ce critère sont sans
appel, ce sont les meilleurs du groupe
« Robot » d’ACE. Le graphique ci-dessous
indique le nombre de traites par heure,
l’objectif étant d’avoir une répartition la
plus homogène possible. Les 3 lavages
quotidiens de 25 minutes chacun sont
bien visibles (4-5h, 12-13h et 20-21h). En
moyenne, les vaches passent au robot
toutes les 7h53, soit un peu plus de 3
traites par jour. Une bonne fréquentation
permet une vidange régulière de la
mamelle, et par conséquent des traites
courtes.
On considère une traite comme étant
optimale lorsque la quantité de lait est
comprise entre 8 et 16 kg et l’intervalle de
traite entre 6 et 12 heures. Au Gaec du
Manoir, 72% des traites remplissent ces
conditions.
Propos recueillis par
Martin LENNE
Fréquentation des robots sur 24 heures
Données ACE
Une des particularités du bâtiment est la
présence de deux couloirs d’alimentation.
Cette
conception
permet
d’avoir
beaucoup de places à l’auge tout en
conservant un bâtiment très compact.
« Ces deux couloirs nous ont permis de
concevoir un bâtiment presque carré, la
forme idéale pour l’implantation de robots
5