Benjamin`s press book
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Benjamin Rodger Dossier de presse Press book Les textes sont dans leur langue d’origine Texts are in their original language Table des matières / Contents C’est la faute aux couleurs s’il est devenu peintre (Automne 2010, Numéro 149) Liaison, (Ottawa) ……………………………………3 Benjamin Rodger leads the Pop Shop at Orange Art Gallery, (2010, June 28) Ottawa Citizen (Ottawa) ……………………………………………8 Quatre têtes au Carré, (2010, 26 juin) Le Droit, (Ottawa) ……………………….10 Passer au salon, (2010, 10 juin) Voir, (Ottawa-Gatineau) ………………………12 Ben Rodger’s paintings put on a big show in Gatineau, (2010, 20 February) Ottawa Citizen, (Ottawa) ……………………………………..13 Créer au rythme des rencontres, (2009, 3 octobre) Le Droit, (Ottawa) ….......14 Let the art begin…, (2009, 30 September) Ottawa Citizen, (Ottawa) ………….16 Entre le décoratif et le figuratif, Rodger a trouvé sa niche (2009, 15 août), Le Droit, (Ottawa) ……………………………………………........18 Un artiste peintre d’Ottawa aux Jeux de la Francophonie (2009, 29 avril), Le Voyageur, (Sudbury) …………………………………….........21 Un franco-ontarien aux Vies Jeux de la Francophonie (2009, 23 avril), L’Express, (Ottawa) ………………………………………………..22 5 questions with Benjamin Rodger (2009. 20 April) 24 hours (Ottawa) ……. 23 2 3 149 · 47 · Arts visuels C’est la faute aux couleurs Ontario | Liaison s’il est devenu peintre J C E- ’ Souvent, elles ouvrent des gueules d’ogre ou de Saturne dévorant ses enfants et on y perçoit le génie d’un Francisco Goya. L’image n’est pas gratuite. Et cet appel, Benjamin Rodger l’a entendu très jeune. Sans qu’il en saisisse toute l’ampleur, progressaient en lui des tons de rouge, de bleu et de jaune dans la foulée de Claude Tousignant et de Guido Molinari, dont on présente les tableaux au Musée des beaux-arts du Canada. Né en 1982, Rodger appréciait d’instinct ces tubes d’acrylique et d’huile pressurés jusqu’à donner des lignes de téléviseurs en folie, des cibles chromatiques, des volutes d’hallucinogènes, en fait tout le vocabulaire des années Pop Art (courant en plein essor dans les années 60). Contrairement à ce que vous pourriez penser, devant ses œuvres, Benjamin Rodger n’a pas évoqué le pape Andy Warhol, les portraits-fantasmes de Roy Lichtenstein ou les hamburgers de Claes Oldenburg, même si son père en mange un avec la gourmandise d’un dieu patriarche dans un de ses tableaux datant de 2009, les yeux exorbités comme le Cronos goyen en appétit. En fait, son influence, à part les centaines de souvenirs grappillés au cours de son adolescence nord-américaine et qui ont formé sa psyché d’artiste décapant, est un magasin de tissus à Nice. Nice? Ce sont d’abord ses études au niveau de la maîtrise en 2008-2009, mais surtout ces vitrines qui affichaient les soldes de vieux tissus vendus au kilo. Cette géométrie éclatée, ces fleurs, ces carreaux, ces lignes droites qui partent dans toutes les directions de l’imaginaire lui servent de vocabulaire. Il achète. Compulsivement. Et peu à peu, face à l’interrogation de ses amis, de ses confrères de classe, de ses professeurs, sa pensée se met à créer un réseau de liens, un lexique, entre tissu et peinture. Et les liens deviennent ceux d’une toile d’araignée dans laquelle il est définitivement pris au piège. Il décortique, philosophe sur le monde des imprimés industriels des années 1950-1960 et celui du peintre contemporain qui imite ou reproduit la réalité. Préférant les tissus 100% coton parce qu’ils se rapprochent de la toile de l’artiste, il délaisse les autres, les moins nobles, les tend sur des cadres comme des canevas et les cloue au mur. Première étape : il était une fois la couleur. Deuxième étape : les tissus. Troisième étape : la démarche artistique ou l’art qui se joue avec humour des conventions en opposant, sur une même toile, décoratif et figuratif, acrylique et huile, yin et yang. Vernissage à l’Orange L’Orange Art Gallery d’Ottawa présentait, du 23 juin au 18 juillet 2010, l’exposition Popshop de Benjamin Rodger, un Franco-Ontarien atteint du génie de la couleur. Huit tableaux de grand format étaient offerts au public ; il valait mieux visiter l’exposition le ventre vide, Photos : gracieuseté de Benjamin Rodger Autoportrait 2, acrylique et huile sur toile, 48 x 72 po, 2009 149 Ontario | Liaison | Arts visuels · 48 · Zora Acrylique et huile sur toile 51 x 76 po 2008 149 Ontario | Liaison | Arts visuels · 49 · Davidoff Acrylique et huile sur toile 51 x 76 po 2008 149 Ontario | Liaison | Arts visuels · 50 · Le chandail à Nico Acrylique et huile sur toile 75 x 75 po 2008 tellement on pouvait se rassasier de portraits qui éclosent et éclatent comme du maïs soufflé à la surface ou entre les interférences des lignes, des imprimés, du tissu ou du papierpeint joliment démodé. Quelquefois, comme dansAutoportrait, la peinture est précise comme une photographie, et le rendu hyperréaliste au milieu du pointillisme donne presque une dimension de vieux western spaghetti au héros mâchouillant sa cigarette. Cette œuvre qui se voulait un hommage à Chuck Close, pour la parenté des âmes créatrices, a valu à Rodger de représenter le Canada aux Jeux de la Francophonie au Liban l’an dernier. Là-bas, les artistes choisis aux quatre coins de la planète bénéficiaient d’un atelier où le multiculturalisme régnait. Leur consigne : créer une autre œuvre en lien direct avec celle réalisée et présentée au Palais de l’UNESCO de Beyrouth. Rodger a donc, en quelques coups de gros pinceau de peintre en bâtiment et avec du bleu digne d’Yves Klein, pondu Autoportrait 2. Cette fois on le voit en gros plan, affichant un sourire de réclame de dentifrice, le pouce en l’air signifiant au regardeur que tout va bien, tout est parfait; expression inversée du cow-boy en noir et blanc d’ Autoportrait, plus introspectif, désillusionné ou hagard. Pareille dichotomie ne résulte pas du hasard, encore une fois elle figure dans Zora et Davidoff. Ce diptyque oppose l’homme et la femme, le yin et le yang, les couleurs chaude et froide, les imprimés de chemise à carreaux du bûcheron et les fleurs pourpres des robes d’été frivoles. Par contre, c’est Autoportrait Acrylique sur toile 48 x 72 po 2009 aussi le portrait de l’homme qui fume désinvolte, derrière ses lunettes Ray-Ban et vêtu d’un perfecto qui a droit aux fleurs, motif à connotation carrément féminine, et non celui de la femme blonde, menue, en tablier de cuisine, que l’on surprend le couteau à la main. Repas du soir ou tueuse en série? Les mises en scène de Rodger sont des mises en orbite où les acteurs (des tableaux) sont énigmatiques, souriants ou déroutants, toujours aux prises avec des motifs hérités des années révolues où l’innocence et la joie de vivre étaient monnaie courante. Le peintre joue le jeu de la transparence, passe une main ou un sourire au travers de ses lignes pareilles à des stores verticaux. Les visiteurs de la galerie Orange, en juin et juillet, ont eu droit au clin d’œil de connivence de l’artiste, qui alimente si bien la curiosité par ses appels à l’imaginaire collectif. || Bachelier en arts et en communication de l’Université d’Ottawa, José Claer a travaillé comme relationniste et adjoint aux communications dans des galeries d’art et des centres d’artistes du Québec. Benjamin Rodger leads the Pop Shop at Orange Art Gallery SIMPSON, Peter (2010, June 28), Ottawa Citizen, (Ottawa), pp. D1-D2 Benjamin Rodger is giving it to Ottawa in both ends, literally. Rodger has simultaneous exhibitions in the city’s east and west ends — at the Shenkman Arts Centre in Orleans, and at the Orange Art Gallery in Wellington West. Only a few months ago he had the northern front covered as well, with a feature exhibition at the Maison de la Culture in Gatineau. It’s a lot for a chap who only got home from art school in the south of France a year ago. I first wrote about Rodger last fall, while he was working on some of the paintings now on display (one of which he took to the Francophone Games in Lebanon as Canada’s representative in painting in the Games’ cultural competition). He had recently returned to Ottawa with an MFA from École nationale supérieure d’art de la Villa Arson in Nice, France, and after studying at Concordia University in Montreal. His work immediately takes you to the 1960s. He’s doing pop-artish portraits of his friends, and sometimes of himself, as realism or photo-realism, such as the Francophone Games self-portrait included in the new exhibition, Pop Shop, at the Orange gallery. The large, acrylic portraits are set against vibrantly coloured backgrounds of competing lines or mingling dots, and the subjects in them seem to be romping happily in some psychedelic playground. As we stood in his studio last fall Rodger mentioned artists like Chuck Close and Gerhard Richter. “What were the paintings that I saw as a child or a teen that really caught my eye and made me say, ‘yeah, I want to paint’?” What he’s come up with, according to the Canadian jury that selected him for the Francophone Games, is “post pop art.” It seems as good a label as any. Rodger isn’t the only artist in Pop Shop, but he is very much the core of the show. It’s another local complement to the Pop Life exhibit at the National Gallery of Canada, and it includes a half-dozen local artists who have found their way into the new gallery near the Parkdale Market. (It’s around the corner from the old Cube Gallery, which has moved to a new place up on Wellington Street.) Ingrid Hollander, one of the artists in Pop Shop and co-owner of the gallery with her husband and fellow artist Matthew Jeffrey, says they wanted the gallery to be “poppy.” “It’s just fun,” she said on Thursday afternoon. “Ottawa needs a bit more fun in the galleries. A lot of the galleries are too stiff, you know. We’re trying to do something where everything goes.” 8 The show includes Megan D’Arcy’s energetic cityscapes. D’Arcy cuts out photos of skyscrapers from cities around the world, reassembles them to her liking, paints the background and covers it all with resin. The resin is key, as it gives the skylines a glossy sheen that befits a dynamic city core. Alison Smith-Welsh has made purses and bustiers and boots out of cut tin, and has edged her creations with knives, forks or — in one tin purse — fake, jagged teeth. She has a full-sized tin dress on a pole, and it made me think, “Hey, maybe Jana Sterbak’s “meat dress” came out of that tin dress.” Smith-Welsh’s creations are eccentric and fun. Pop Shop continues to July 18 at Orange Gallery, 233 Armstrong Rd. Paintings for Squares continues to July 5 at the Shenkman Arts Centre. Ingrid Hollander, Owner of Orange Art Gallery, with a self-portrait by Benjamin Rodger. (Photo by Peter Simpson, Ottawa Citizen) 9 Quatre têtes au carré LESSARD, Valérie, (2010, 26 juin), Le Droit, (Ottawa) p.A5 L’artiste visuel Benjamin Rodger est devenu, le temps de concevoir sa plus récente exposition, Paintings for Squares, metteur en scène. Non seulement l’Ottavien de 27 ans a-t-il dirigé ses modèles – pour leurs « costumes » aussi bien que dans leur posture – pour ensuite peindre leur « portrait », mais il a aussi élaboré un décor par lequel il poursuit sa réflexion sur ce que sont la peinture, la transparence et la perspective. Prolongée jusqu’au 3 juillet, Paintings for Squares, a été spécialement pensée et montée par Benjamin Rodger en fonction de l’espace qui a été mis à sa disposition à la Galerie de l’École d’art d’Ottawa du Centre des arts Shenkman. D’un côté de la salle, les quatre personnages attirent d’emblée le regard. La trame de fond, composée de nombreux carrés de couleurs vives et sur laquelle est superposée leur visage, ressort ici et là, donnant une curieuse impression de pixellisation. Comme si le décor cherchait à prendre le dessus sur l’humain. Les quatre hommes font face à un étonnant salon aux espaces délimités par des bouts de duct tape et où sont accrochés, tels des tableaux renvoyant à une autre époque, des tissus aux motifs vieillots tendus sur de faux cadres. De ce côté, c’est le figuratif qui se détache du décor. « Le mot square, en anglais, veut bien sûr dire carré. Il peut également renvoyer à quelque chose de ringard, de démodé, mentionne Benjamin Rodger. Et comme j’avais envie de pousser plus loin ce que je pouvais faire pour parler de peinture sans utiliser nécessairement de la peinture – d’ou le ruban gris qui rappelle le trait d’un crayon et la couleur du graphite, et d’où l’utilisation des tissus – j’ai eu l’idée de jouer en plus avec le mot salon. Mais pas seulement le salon tel qu’on l’entend aujourd’hui. Celui, aussi, du XIXe siècle où les murs étaient souvent surchargés de tableaux, de tentures, de motifs, du plafond au plancher. » Depuis son retour au pays, après avoir obtenu sa maîtrise en beaux-arts à l’École nationale supérieure d’art de la Villa Arson, à Nice, et après avoir représenté le Canada aux Jeux de la Francophonie, en septembre 2009, Benjamin Rodger est passablement occupé. En plus de Paintings for Squares, il présente, jusqu’au 18 juillet prochain, six toiles à la toute nouvelle Galerie Orange, sise rue Armstrong, à Ottawa. Rassemblées sous le titre de Pop Shop, ces œuvres grand format (incluant l’Autoportrait, qui lui a permis d’être sélectionné pour les Jeux de la Francophonie et celui qu’il a commencé au Liban) avaient déjà été soumises au 10 regard du public à la Maison de la culture de Gatineau, de février au 5 juin dernier, dans le cadre de Nice Paintings. « Pop Shop fait bien sur référence au côté Pop Art de mon travail, mais aussi au fait que cette galerie d’art loge dans une ancienne usine de boisson gazeuse » raconte celui qui aime autant jouer avec les mots et les expressions pour nourrir sa création que pour nommer ses expositions. Benjamin Rodger prendra par ailleurs part au prochain Bluesfest à sa manière : il fait partie de la douzaine d’artistes visuels et de photographes choisis pour s’inspirer de l’événement pour créer une œuvre originale, laquelle sera ensuite exposée dans le cadre de Faces of Bluesfest, en août. Une autre exposition solo est prévue pour février 2011, à la Nouvelle Scène. (Photo : Patrick Woodbury, Le Droit) 11 Passer au salon LE VAN, Katy, (2010, 10 juin), Voir, (Ottawa-Gatineau), p. 15 Pour ceux qui n'auraient pas encore mis les pieds au Centre des arts Shenkman, le déplacement en vaut le détour. Y est dévoilée, à la Galerie du campus d'Orléans de l'École d'art d'Ottawa (l'une des quatre galeries du lieu), l'exposition Painting for Squares, de Benjamin Rodger, où le spectateur est confronté à deux propositions qui semblent puiser dans le contexte historique de la peinture, remettant en question la propre pratique picturale du créateur. D'un côté, le témoin familier avec sa production reconnaîtra les portraits plus grand que nature de personnages qui pourraient s'avérer inconnus de la majorité des visiteurs -à l'exception peut-être du tableau Avec titre (Étienne), inspiré par nul autre que M. Gélinas, peintre de la région (voir photo)- et réalisés suivant de près les règles de l'hyperréalisme. S'amènent pour toile de fond des centaines de petits carrés, flottant parfois dans les visages, et aux couleurs vibrantes, clin d'oeil assuré à l'abstraction géométrique, au pop art... Vu la grandeur des images, cette section de l'expo force une proximité dérangeante avec les protagonistes anonymes, desquels l'observateur, maintenant voyeur, tend néanmoins à vouloir deviner ou connaître la provenance, à la manière du portrait d'histoire. Même si le caractère novateur de la proposition n'est pas explicitement révélé, l'intégration d'une installation murale, face aux tableaux, démontre tout de même la consistance de la réflexion. Contours d'un mobilier complet d'une salle de séjour dessinés au duct tape, cotonnades à motifs apprêtées, puis tendues sur faux-cadres, la référence aux Salons du 18e siècle ne passe pas inaperçue. Avec cette expo, l'artiste parvient à repenser sa peinture et à rendre son propos captivant. Jusqu'au 26 juin. À voir si vous aimez / Serge Lemonde, Angela Leach, l'exposition La vie en pop au MBAC. Benjamin Rodger, Avec titre (Étienne), 2010. Acrylique et huile sur toile, 183 x 183 cm 12 Ben Rodger's paintings put on a big show in Gatineau SIMPSON, Peter, (2010, 20 February) Ottawa Citizen, (Ottawa), p. G8 Benjamin Rodger studied art in France. He has a thing for textiles, and for the abstract expressionism and in-your-face photorealism of the 1960s. All of this can be seen in his new exhibit in the espace Odyssée at the Maison de la Culture de Gatineau. The show –titled “Nice Paintings by Benjamin Rodger,” a tip du chapeau to the French city where he studied – consists of large-scale paintings in acrylic and oil. Like the show’s title, they often display a coy sense of humour, as his subjects seem to be trapped in, or bursting out of, patterns that echo bold, bright textiles. “I was thinking back on, why am I painting?” Rodgers said, when I interviewed him in his Ottawa studio last fall, before he left to represent Canada in the painting competition at the Francophone Games in Lebanon. “Why am I in art school? What were the paintings that I saw as a child or a teen that really caught my eye and made me say, ‘yeah, I want to paint.’” The committee that chose him to represent Canada called his style “post pop art,” and it seems to fit. It’s unique yet familiar, arresting yet fun. Read more about Rodger here. Rodgers’ exhibition continues to June 6 at the cultural centre, 855 Boulevard de la Gappe in Gatineau. "Nico’s Shirt," by Benjamin Rodger. (Photo courtesy the artist.) 13 Créer au rythme des rencontres ________________________________________________ TURCOT, Geneviève, (2009, 3 octobre) Le Droit, (Ottawa), p. 41 Benjamin Rodger vit pleinement ses premiers Jeux de la Francophonie. Joint au Liban, où il partage un coin d’atelier avec des représentants du Cameroun et de l’Île Maurice, le peintre ottavien – et représentant canadien au concours culturel de peinture – crée au rythme des rencontres. Malgré les grésillements de la ligne plutôt mauvaise, l’enthousiasme de Benjamin Rodger est palpable. Le peintre de 27 ans dit profiter de chaque instant. Installé dans les récents pavillons des beaux-arts de l’Université de Beyrouth, il passe ses journées à peindre et à échanger. « Nous avons ici une liberté totale. Plusieurs Africains ont apporté leurs tam-tams et jouent jusqu’à tard dans la nuit. On parle, on rit et on partage des repas. Les gens sont très chaleureux », explique celui qui avait encouragé la veille le groupe Karkwa, en compétition dans le volet chanson. « J’y suis allé avec la délégation canadienne. Nous avons eu une très belle soirée. » Benjamin Rodger tentera de remporter les honneurs en peinture avec son œuvre Autoportrait, une peinture grand format inspirée du travail de l’Américain Chuck Close. Il doit aussi réaliser sur place une deuxième peinture, sur laquelle il sera également jugé. « Ma première rencontre avec le jury s’est bien déroulée. J’ai reçu beaucoup de commentaires positifs. Les juges vont aussi nous noter sur la façon dont nous allons créer cette semaine, sur notre façon d’échanger avec les autres », poursuit Benjamin Rodger, qui a choisi de poursuivre avec une toile grand format (6 pieds par 4 pieds) pour cette deuxième peinture. Cette dernière doit avoir un lien avec l’œuvre déjà sélectionnée, précise Benjamin Rodger, qui doit compléter le tout en seulement quatre jours. « Un défi artistique » Bien qu’il n’ait pas en main tout le matériel dont il aurait besoin – on lui a remis des pinceaux de peintre en bâtiments – l’artiste qui a étudié à Concordia avant d’aller parfaire son art sur la Côte d’Azur, prend le tout avec un brin de philosophie et un grand sourire. « C’est un défi artistique très intéressant. Je dois m’adapter et trouver des solutions », poursuit celui dont le travail a attiré l’attention de quelques médias libanais. Pour plonger à distance dans l’esprit des Jeux, les internautes peuvent consulter le site de TV5 Québec Canada au www.vivez-lesjeux.tv5.ca. On peut y voir 14 Benjamin Rodger, qui a participé au tournage de l’un des reportages sur les canadiens qui sont présentement au Liban. Les artistes en arts visuels (peinture, photographie et sculpture) exposent au Palais de l’Unesco. L’exposition sera présentée jusqu’au 4 octobre. Reste que les Jeux se déroulent en plein cœur de Beyrouth et que l’on prend très au sérieux la sécurité des participants. Ces derniers ne peuvent sortir des zones de compétitions sans être accompagnés et même leurs chambres sont équipées de détecteur de métal. « C’est spécial. Il y a un soldat aux dix mètres, mais je me sens très en sécurité », assure Benjamin Rodger. La capitale fédérale est aussi représentée aux Jeux de la Francophonie par la photographe Geneviève Thauvette, elle aussi en compétition. Les Jeux de la Francophonie se déroulent tous les quatre ans et regroupent près de 3000 athlètes et artistes provenant de 56 pays et états membres de la Francophonie. (Photo : courtoisie Patrimoine canadien) 15 Let the art begin… SIMPSON, Peter, (2009, 30 September), Ottawa Citizen, (Ottawa), pp. B6-B8 There is something admirably French in the one thing, besides language, that distinguishes the Francophone Games from other global festivals of sport. The Francophone Games have a second field of competition – culture. A dozen or so of the 300 Canadians at the Games – under way in Beirut to Oct. 6 - are artists, and they too are striving to win medals for their country. Canada’s medal hopefuls in painting and photography are two of Ottawa’s young, rising artists, Benjamin Rodger and Geneviève Thauvette. Rodger sits in his apartment in Vanier and talks about artists who, like Gerhard Richter, appropriated styles and designs from various sources. He also mentions the illustrative, figurative style of Norman Rockwell, and Canadian abstract expressionism of the 1960s. He laughs quietly at his own “indecision.” There’s nothing indecisive about his painting, a 48-inch by 72-inch acrylic based on a 1968 self-portrait by yet another influence, American artist Chuck Close. Rodger’s face, with stubble and cigarette, is surrounded by a flurry of coloured dots, as if he’s looking through one of those beaded curtains in the back of a hippie van. “I was thinking back on, why am I painting? Why am I in art school? What were the paintings that I saw as a child or a teen that really caught my eye and made me say, ‘yeah, I want to paint.’” He started drawing as a kid in Lowertown. His grandmother, Aline Piché, a professional artist, would set up a canvas and let the boy go. (There’s a library named for her in Trois Rivieres. Her brother, Alphonse, won the GovernorGeneral’s Award for poetry in 1976. Rodger remembers another great-uncle singing O Canada at the Montreal Forum.) Rodger studied at Concordia University and got his MFA at École nationale supérieure d’art de la Villa Arson in Nice, France. A solo exhibition of his work will open at the Maison de la Culture in Gatineau in February. The Canadian jury – which submitted its choices to an international jury in France that decided which 30 nations out of 56 in the Francophonie would compete in the cultural events at the Games – called his painting “post pop art.” The face in the portrait is photo-realistic, and only as you lean in close does the image dissolve into thousands of tiny strokes of varying shades of grey. He holds up the tiniest brush you an imagine, like one a mouse artist would use in a Disney film. 16 “I’m going to be representing Canada. I wanted to do something that was a challenge for me and something that aesthetically would be in the same vein of what I was working on but would be over my expectations, or over what I was previously doing . . . ” He searches for words. “A personal best,” I suggest? “Ya,” he says enthusiastically, “a personal best.” (Photo : Bruno Shlumberger, Ottawa Citizen) 17 Entre le décoratif et le figuratif, Rodger a trouvé sa niche ________________________________________________________________ TURCOT, Geneviève, (2009, 15 août), Le Droit, (Ottawa) pp. A12-A13 L'artiste peintre Benjamin Rodger pliera bientôt bagage pour le Liban. Choisi pour représenter le Canada aux prochains Jeux de la Francophonie, l’Ottavien ira croiser le pinceau avec des représentants issus de 56 pays. Fraîchement rentré de Nice, où il a complété une maîtrise en beaux-arts à l'École nationale supérieure d'art de la Villa Arson, Benjamin Rodger puise son inspiration dans le métissage entre le décoratif et le figuratif. A son arrivée sur la Côte d'Azur, ses professeurs l'ont mis au défi de faire de la peinture sans peinture. Un questionnement qui l'a mené à travailler avec des tissus et à jouer avec les motifs. Les trois années qu'il a passées sous le soleil du Midi l'ont poussé à complètement revoir sa façon de peindre. Laissant de côté ses pinceaux, il s'est mis à « peindre » avec des rouleaux de duck tape en quantité industrielle et des bouts de tissus achetés dans le centre de liquidation qui se trouvait en face de sa petite garçonnière. Ses rouleaux de tissus sous le bras, réels vestiges des années 1960 avec ses grosses fleurs et autres motifs psychédéliques, Benjamin Rodger a commencé à créer des œuvres uniques et à redéfinir les espaces où il exposait. « Je cherchais quelque chose qui avait la même force qu'un trait de crayon. J'ai essayé plein de choses. C'est de cette façon que je suis tombé sur le duck tape. A partir des tissus, j'ai ensuite commencé à reproduire les motifs en peinture », explique Benjamin Rodger, nouvellement installé dans un atelier du Centre Jules-Desbiens du secteur Hull, à Gatineau. Peu à peu, des personnages, pour la plupart inspirés de gens qui l'entouraient, se sont glissés dans ses toiles géantes, également influencées par l'esthétique des babillards d'époque. Lentement, il a laissé ses motifs interagir avec ses personnages, les fondant les uns dans les autres tout en exploitant diverses techniques, que ce soit les transparences ou les jeux de perspectives. L'idée de travailler avec des grands formats est en fait un concours de circonstances. Pendant ses études à Nice, il a travaillé comme assistant d'un peintre qui affectionnait les formats géants. Ce dernier devait se délester de plusieurs faux cadres. Il les a simplement offerts à Rodger, qui s'est empressé d'accepter ce cadeau inestimable. 18 Cette fascination pour la figuration ne date pas d'hier. Enfant, il passait des heures au Musée des beaux-arts du Canada devant les cercles de Claude Tousignant ou encore devant la célèbre toile Voix de feu de Barnett Newman. « J'étais fasciné par ces cercles, ces lignes, mais aussi par tous ces gens qui venaient voir ces toiles, souvent simplement pour se plaindre! », relate-t-il en riant. « J'ai essayé plein de choses. C'est de cette façon que je suis tombé sur le duck tape. A partir des tissus, j'ai ensuite commencé à reproduire les motifs en peinture. » Tout en poursuivant sa démarche artistique, il a aussi commencé à créer sa propre peinture, question de mieux comprendre et tester ce médium. « J'avais une grande soif technique, mais aussi historique. Deux côtés qui sont toujours séparés, mais qui pourtant, sont indissociables. » C'est en répondant à un appel public que Benjamin Rodger a posé sa candidature aux Jeux de la Francophonie. « Cinq mois plus tard, je recevais un coup de téléphone me disant: Félicitations, vous avez été choisi! J'étais sous le choc! » se rappelle Benjamin Rodger, tout sourire à l'idée d'aller fraterniser avec des artistes d'un peu partout. Ces Jeux se tiennent tous les quatre ans et regroupent près de 3000 sportifs et artistes de 56 pays et Etats membres de la Francophonie. On compte également 14 pays observateurs. Les Jeux proposent un volet sportif, mais aussi un concours culturel en chanson, danse, sculpture, peinture, photographie, conte et littérature. Le Québec et le Nouveau-Brunswick comptent eux aussi des délégations. Les Jeux de la Francophonie avaient été présentés dans la région de la capitale nationale en 2001. La délégation du Canada a choisi sa toile Autoportrait (122cm par 183cm). Cette toile est inspirée du travail de l'Américain Chuck Close, qui à la fin des années 1960, avait peint son autoportrait après avoir terminé sa maîtrise. « Comme lui, je rentrais au pays et je venais de terminer mes études. Il y avait plusieurs similitudes », explique Benjamin Rodger, dont la toile a déjà pris le chemin du Liban. En attendant de se pointer à la cérémonie d'ouverture, le peintre prendra la route la semaine prochaine pour les Jeux du Canada à l'Ile-du-Prince-Edouard. Il ira représenter la délégation des Jeux de la Francophonie, tout en explorant l'île avec ses pinceaux. 19 Benjamin Rodger fera aussi l'objet d'une exposition à la Maison de la culture de Gatineau en février 2010. (Photo : Michel Lafleur, Le Droit) 20 Un artiste peintre d’Ottawa aux Jeux de la Francophonie ________________________________________________________________ CHIROL, Sandy, (2009, 29 avril), Le Voyageur, (Sudbury), p. 17 Benjamin Rodger a été sélectionné pour représenter le Canada en peinture lors des concours culturels des VIes Jeux de la Francophonie, qui auront lieu du 27 septembre au 6 octobre 2009 à Beyrouth, au Liban. L’artiste travaille depuis un mois et demi sur la toile qu’il présentera lors du concours international. Diplômé de l’École nationale supérieure d’art de Nice, Benjamin Rodger a bénéficié d’une approche assez conceptuelle et a spécialisé son art dans le médium de la peinture. C’est une technique qu’il s’applique à maîtriser et avec laquelle il espère se démarquer des autres concurrents. Il explique que l’enjeu de ses toiles est d’être capable de « comprendre la peinture sans le matériel de la peinture pour ensuite revenir au pinceau ». Une démarche structurée. L’artiste crée d’abord des motifs à l’aide d’objets, qui peuvent être par exemple des chutes de tissus tendus sur châssis. Puis l’appropriation des motifs vont être reproduits en peinture. « La peinture matérielle devient alors l’imitation de la peinture conceptuelle et de l’appropriation », ajoute-il. Sa solide formation en art – Benjamin Rodger a également obtenu un baccalauréat en beaux-arts à l’Université Concordia à Montréal – l’amène à jouer habilement avec le mélange des genres, influencé par différents mouvements ou références artistiques dont Norman Rockwell. Le rendu de ses toiles, qui sont souvent de très grand format, oscille entre le décoratif et le figuratif. Le décoratif avec l’utilisation de la peinture acrylique qui fait référence à la peinture des années 1960 et le figuratif qui apporte un style beaucoup plus classique avec l’utilisation des vieilles méthodes de peinture à l’huile. « La combinaison du figuratif et du décoratif est un métissage pour créer quelque chose de nouveau », souligne l’artiste. Mais sa sélection aux Jeux de la Francophonie n’est pour lui pas uniquement une compétition. Avoir l’occasion d’y participer représente également un engagement personnel et une expérience humaine. « Cette nomination combine ma passion à l’intérêt que j’ai pour la francophonie. Depuis l’école secondaire je m’engage dans des causes francophones. En ce moment, je travaille à la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), où je participe à l’organisation des 16es Jeux franco-ontariens à Sault-Ste-Marie ». Puis d’ajouter : « Je suis très fier de pouvoir représenter mon pays dans cette compétition d’enverguer internationale. Ce sera pour moi un apprentissage et une chance de pouvoir rencontrer et échanger avec des gens venus des 56 pays de la Francophonie ». Les toiles de Rodger sont exposées à la Galerie la petite mort à Ottawa 21 Un Franco-Ontarien aux VIes Jeux de la Francophonie ________________________________________________________________ BRAZEAU, Kristina, (2009, 23 avril), L’Express, (Ottawa), p. 12 Un Franco-Ontarien, Benjamin Rodger, s’envolera l’automne prochain vers Beyrouth, au Liban, afin de représenter le Canada lors des VIes Jeux de la Francohonie. M. Rodger a été sélectionné dans les concours culturels dans le domaine de la peinture. Ancien de l’École secondaire publique De La Salle et ayant obtenu un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia, à Montréal, il revient tout juste de la Côte d’Azur, où il a complété sa maîtrise en beaux-arts à l’École nationale supérieure d’art de la Villa Arson, à Nice. Celui qui se concentre sur le médium de la peinture depuis son baccalauréat voit une occasion de conjuguer ses deux passions à l’occasion des Jeux de la Francophonie. «J’ai toujours été beaucoup impliqué au niveau de la francophonie ontarienne. Ça a toujours fait partie de moi», indique celui qui travaille pour la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO). Les Jeux seront aussi une belle opportunité pour lui de faire des rencontres. «Ce sera toute une expérience de rencontrer des gens de 56 pays de la francophonie et de connaître leurs différents points de vue en arts visuels. Ce sera aussi une occasion de rapporter des façons de faire différentes de pays que je n’ai jamais visité et aussi idéalement une médaille!», indique le principal intéressé. Benjamin Rodger est revenu de la France en novembre et a exposé ses œuvres trois fois depuis dans une galerie d’Ottawa. Son travail, souvent de très grand format, gravite entre le décoratif et le figuratif. C’est surtout l’interaction entre les deux, leur métissage, qu’il explore. «J’aime travailler des motifs, me les approprier. J’essaye de concevoir la peinture sans le matériel de la peinture, comprendre la peinture sans peinture pour pouvoir mieux revenir vers le pinceau. Je mélange les styles et les techniques.» Ses œuvres sont exposées à la Galerie La petite mort, à Ottawa. Les Jeux de la Francophonie se tiendront du 27 septembre au 6 octobre. 22 5 questions with Benjamin Rodger ________________________________________________________________ ASCAH, Adrienne, (2009, 20 April), 24 Hours, (Ottawa), p. 4 Ottawa native Benjamin Rodger is representing Canada in the painting competition at the sixth edition of the Jeux de la Francophonie in Lebanaon this fall. 24 hours sat down with Rodger, 26, to talk about his work and the competition. Q: How would you describe your artwork? A: It started off appropriating different patterns from fabrics and clothes and the reproducing those patterns with paint. It’s kind of going with the imitation of the imitation. It gives very decorative backgrounds with acrylics and over that I paint figures, narratives, in oil paints. It’s kind of like two genres colliding. Q: Were you chosen to represent Canada in Lebanon for a single painting or a body of work? A: It was based on a body of work … There are two painting competitions. One is a painting that I make for the games here in Canada. The second one is done over two weeks in Beirut based on a subject and materials they give us. Q: Are you nervous? A: I’m looking forward to it, meeting people from 56 countries in the world. It’s interesting to see how different people perceive art. Q: You recently returned to Ottawa after three years in the French Riviera. How do the sights and sounds of Ottawa compare to the French Riviera? A: It’s quite different. There I was (completing a masters of fine art degree) so I could dedicate all my days to (art) and I had a huge studio overlooking the Mediterranean. Here I have a small studio space in Vanier and a day job. Q: Does it bother you that most artists must balance a day job and their artwork, especially in the beginning? A: A few weeks ago there was research published on the state of Canadian artists and how many of them can’t live without day jobs or grants. It’s quite a hard world, especially in these economic times when people are buying less art, 23 but I hope hard work will pay off eventually. (Photo: 24 hours) 24