Sophie Jabès :: Dossier ::

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Sophie Jabès :: Dossier :: Librairie Comme un roman
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Biographie de Sophie Jabès
Productrice et écrivain français
Née à Milan en 1958
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Biographie - Résumé - Critique - Extrait Presse
Après une enfance et une adolescence à
Rome, Sophie Jabès s'embarque pour les
États-Unis, et fait ses études à Boston.
Elle s'y passionne pour le cinéma italien et
américain. Elle devient productrice de
télévision et travaille sur des
documentaires et des fictions notamment
pour France 3 et TF1. En 1994, elle
s'installe à Singapour et parcourt l'Asie,
en faisant escale à Hong Kong, Taipei,
Kuala Lumpur. Elle publie son premier
roman, 'Alice la Saucisse' en 2003 et
revient 2004 avec 'Caroline assassine'.
Résumé du nouveau roman de Sophie
Jabès : Caroline assassine
Lorsque sa mère lui interdit la lecture,
Caroline décide de se venger. Elle n’a que
sept ans, et déjà « une pure œuvre à
accomplir » : tuer sa mère et fuir une
famille infernale.
En attendant de lui offrir la meilleur mort
possible, elle rêve à son père absent
qu’elle ne connaît pas mais qui, c’est sûr,
viendra l’enlever de cette maison de fou.
Un jour, il revient. Mais il est pire que les
autres. Alcoolique et incestueux.
Comment vivre quand on vous vole vos
rêves ?
Avec ce conte romanesque sur l’enfance et
sur la quête de soi, Sophie Jabès signe,
après le très remarqué Alice la Saucisse,
le deuxième volet d’une trilogie où elle
explore et explose nos tabous les plus
secrets.
La Critique de Karine Henry
Sophie Jabès nous avait enchanté avec
Alice la Saucisse, un roman exubérant
drôle ou tragique selon les lectures. Avec
Caroline Assassine, elle reste fidèle à cette
forme qui lui est propre. La proche
consonance des titres pouvait le laisser
supposer. Caroline est une fillette de 7
ans qui étouffe dans un milieu familial
hystérique. Heureusement elle a la lecture
pour y échapper jusqu'au jour où sa mère
la découvre dans les toilettes, seul lieu de
calme dans un appartement de fous, en
train de lire Les Misérables. La mère jette
le livre et lui interdit de lire. Caroline
décide alors de tuer sa mère. En attendant
l'exécution, elle rêve à son père qu'elle ne
connaît pas jusqu'au moment où il
revient, alcoolique et incestueux .La
situation empire, le désenchantement de
la petite aussi. Mais ce qui pourrait n'être
que tragédie, n'est pourtant pas que cela,
c'est, croyez-moi, drôle, baroque,
burlesque. Un véritable bijou dans le
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métissage des tons, un conte romanesque
moderne sans équivalent en littérature
française. Deuxième volet d'une trilogie
sur nos tabous.
EXTRAITS de "Caroline Assassine"
La bibliothécaire avait hésité. Elle avait
peur pour Caroline. Peur qu'elle
comprenne trop et trop vite. Elle redoutait
ces lectures pour une petite fille de sept
ans. L'enfant avait insisté. Tu crois
vraiment? Oui. Vraiment. Caroline
découvrit le mal. Il la fascinait. Elle essaya
de le regarder en face. Tentant ainsi de
dompter sa terreur. Sa compassion était
immense. Pour Aliocha, le Petit Chose,
Davis Copperfield, François le Champi. Elle
refusait l'énormité du crime, jugeait
insuffisant le châtiment. Caroline
apprenait dans les livres la passion, les
excès, l'injustice, la puissance aussi.
L'écriture l'emmenait vers l'infini des
possibles. A travers les souffrances de ces
êtres de lettres, se développait un
impérieux désir de justice. Clair. Limpide.
Caroline se sentait investie d'une mission
à accomplir, qu'elle seule aurait la force et
le courage de mener à son terme.
Chapitre : 1 - Page : 13 - Editeur : Lattès
- 2004
Recontre avec Sophie Jabès (Nouvel
Observateur - 19/08/2004)
Sophie Jabès : Ivre de livres par Ruth
Valentini
Elle a une figure toute ronde, auréolée
d’une masse de cheveux en torsade,
illuminée par un sourire malicieux. Fort
jolie tête mais aussi forte tête: Sophie
Jabès a décroché une maîtrise d’histoire et
un master of science à l’université de
Boston, où elle a étudié la production et la
réalisation télévisuelles. Autre
caractéristique de celle qui est née à Milan
voici 45 ans et a grandi à Rome: la
bougeotte, toujours en vadrouille entre
différents lieux et autant de langues!
Après les Etats-Unis, elle a suivi son mari
à Singapour où elle s’est mise à écrire.
Aujourd’hui Sophie, petite-nièce
d’Edmond Jabès, vit à Paris mais
déménage tous les deux ans. Une nomade
dans l’âme, sans doute parce que ses
parents d’origine juive durent quitter
l’Egypte. Après «Alice la saucisse», un
premier roman très remarqué en 2003,
Sophie Jabès récidive avec «Caroline
assassine» (1), livre qui comme le
précédent grossit le trait et bascule dans
le fantastique.
Le Nouvel Observateur. - Jamais deux
sans trois. Comment s’appelle votre
prochaine héroïne?
Sophie Jabès. -Je tairai encore son nom
mais il est vrai que le dernier volet de ma
trilogie est déjà écrit. S’il faut un lien
entre les trois contes romanesques, c’est
sans doute la violence. Alice la saucisse
développe une violence qu’elle retournera
contre elle-même, dans une confusion
totale de souffrance et de jouissance.
Caroline essaie de s’en sortir par un projet
macabre, annoncé dès la première phrase
du livre:« C’est à l’âge de sept ans que
Caroline décida d’assassiner sa mère.»
Quant à la troisième fillette à paraître sous
peu, disons qu’elle s’éclate. Elle vit!
N. O. - Tout de même, assassiner sa
mère, quel malheur!
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S. Jabès.-Justement, le matricide commis
par les filles est tabou dans la mythologie
et la littérature, hormis Electre qui tue
Clytemnestre mais par le bras d’Oreste,
son frère. Pour une femme, tuer sa mère
est un acte impossible. Il y a même des
femmes qui tuent la mère qui est en elles
pour ne pas avoir à tuer leur propre mère.
Melanie Klein explique ainsi certains cas
de stérilité.
N. O. -Mais quel sujet délicat pour un
auteur qui est elle-même mère de
deux enfants?
S. Jabès.-J’ai deux garçons,
heureusement! Ils ont 11 et 14 ans et,
quand ils ont senti que j’étais dans
l’impasse totale pour écrire la fin de mon
histoire, ils m’ont aidé en optant pour
l’épée. Pour eux, il n’y avait aucun
problème pour tuer la mère. Cela m’a
libérée!
N. O. -La famille de Caroline originaire
du Maroc vit à six dans un
deux-pièces-cuisine. Son père absent
est un ivrogne, sa grand-mère la traite
de sale juive et, pour la mère sadique,
lire est une perte de temps!
S. Jabès. -Pour s’évader de son
environnement, Caroline entre en lecture
comme on entre en religion. Elle dévore
«les Misérables» et «les Frères
Karamazov», qu’elle emprunte à la
bibliothèque de l’école, et y découvre le
mal. Mais la mère, exaspérée, noie Victor
Hugo dans les WC! D’où l’obsession de la
fillette d’éliminer cette mère négative –
acte libératoire mais aussi acte de
salubrité publique: Caroline veut sauver
tous les enfants du monde de l’injustice.
N. O.-Vous aussi, vous dévorez les
livres…
S. Jabès. -Pour moi, le livre, c’est la
liberté qui permet d’exister. Il façonne des
univers et incite à la création. Je fais
partie du peuple de la diaspora qui
pratique la religion de l’écrit. Je me
souviens de mon premier beau livre,
«Notre-Dame de Paris». C’était une joie
immense et, pour l’embrasser avec
ferveur et à l’abri de tous, je me suis
isolée dans un coin.
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