info document - Fédération des Jeunesses Musicales Wallonie

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Dossier pédagogique
J e u n e s s e s M u s i c a l e s F é d é r a t i o n Wallonie Bruxelles
lightnin’
guy
blues,pop / rock / electro [belgique]
Blues & Roots
Slide guitare et harmonica façon Nouvelle-Orléans
et Chicago
Guy Verlinde : chant, guitare slide, harmonica
Philippe d’Hautcourt : basse
Willy Devleeschouwer : guitare
Marc Weymaere : batterie
Guy Verlinde, alias Lightnin’Guy, est né en Belgique, mais son âme voyage
sur les routes poussiéreuses du sud des États-Unis, traîne dans les bars
des grandes villes industrielles du nord et plonge dans les chaudes sonorités
du delta du Mississippi. Dès son plus jeune âge, Guy est atteint par le virus
de la musique : fabriquant lui-même ses guitares, s’improvisant «DJ de
chambre à coucher» et assurant ses propres mixages, chantant à la chorale
paroissiale, se donnant en spectacle lors de concours de play-back,
rejoignant la fanfare locale… Mais tout commence réellement lorsqu’il
achète sa première guitare et son premier harmonica à l’âge de 16 ans.
C’est à cette époque qu’il découvre également le blues au travers de la
collection de vinyls appartenant au père d’un ami. Peu après, il fonde son
premier band, «Smokin’ Chillums». Ses prestations énergiques lui valent le
surnom de «Lightnin’ Guy».
Chaque artiste a besoin de son maître, son guide, son mentor. Une fois
installé à Gand, Lightnin’ Guy fait la connaissance de Marino Noppe, le
guitariste slide du légendaire Maxwell Street bluesband. Il passe un nombre
incalculable d’heures chez Marino à écouter ses vieux vinyls et ses
innombrables anecdotes au sujet du blues. C’est en tant que guitariste du
band «Maxwell Street» que Lightnin’ Guy apprend tout de la vie «on the
road». Il part en tournée avec le band de Marino aux Etats-Unis et en Europe,
tournées internationales qui lui permettent d’accompagner de prestigieux
noms tels Hash Brown, Johnny Moeller et Roscoe Chenier, légende vivante
du blues de Louisiane.
Toujours avec Marino, il lance à 25 ans le band «Mo’ Rice», dans lequel il
s’applique à maîtriser l’art de l’harmonica. Et il se positionnera durant cette
période en tant que véritable maître de ce noble instrument ! Son style de
jeu sera fortement influencé par Sonny Boy Williamson II, Junior Welles,
James Cotton et Lester Butler. La slide guitare exerce un gros pouvoir
d’attraction sur Guy dès le début de sa carrière. Mais ce n’est qu’après avoir
été littéralement envoûté par Hound Dog Taylor qu’il comprend que la slide
est, pour lui, LA voie à suivre. Tel une éponge, il absorbe l’âme et la musique
de guitariste slide traditionnels tels que Fred McDowell, Bukka White, Elmore
James… et trouve également une source d’inspiration auprès de musiciens
contemporains tels que John Mooney, Anders Osborne, Sonny Landreth,
Chris Whitley, Ben Harper, John Butler… Le jeu de Lightnin’ Guy, tant à la
slide qu’à l’harmo, est unique, vrai et bourré d’émotion.
«Dans un monde rempli de plastique et de virtualité, les gens ont besoin de
©BRBF Peer
choses véritables». Sur scène, il propose des titres dévoilant le blues dans
tous ses états, des racines profondes du genre aux ambiances plus
contemporaines. Bluesman charismatique, il est également communicateur
hors pair. Quelle que soit l’audience, l’atmosphère devient électrique lors de
ses passages sur scène : ses concerts s’achèvent souvent dans une
ambiance déchaînée.
Depuis 2008, Lightnin’Guy a assuré de nombreux concerts et enregistré
son premier album «Live From The Heart». Il s’est également produit au
Gouvy Jazz & Blues Festival, dont il est l’une des révélations, et a signé un
contrat avec Parsifal Records. Il a déjà partagé l’affiche avec les plus
grands : John Fogerty, Jeff Beck, Steve Winwood, John Mayall, Joe
Bonamassa, Derek Trucks… On a également pu le voir en première partie
de The Fabulous Thunderbirds, Joe Louis Walker, Canned Heat, Eddie C.
Campbell, Dr. Feelgood…
Le Blues
Le blues, véritable ancêtre du jazz, est une forme musicale vocale et
instrumentale, dérivée des chants de travail et des gospels des populations
afro-américaines. Il a eu une influence majeure sur la musique populaire
américaine, puisque l’on en retrouve des traces dans le jazz, les big bands,
le rhythm and blues, le rock and roll, le hard rock, la musique country, la
musique pop, et même la musique classique.
Les plus anciennes formes de blues proviennent du Sud des États- Unis, à
la fin du 19ème siècle et au début du 20ème ; elles utilisent des instruments
simples, tels que la guitare acoustique, le piano et l’harmonica. La légende
raconte que l’un des premiers guitaristes bluesmen, Robert Johnson, aurait
signé un pacte avec le diable, ce qui lui aurait permis d’inventer le blues.
W.C. Handy est l’un des premiers musiciens à reprendre des airs de blues,
à les arranger et les faire interpréter par des chanteurs avec orchestre. Il est
également l’auteur de morceaux parmi les plus célèbres, tel le fameux
«Saint Louis Blues».
Du point de vue des textes, les premiers blues consistent souvent à répéter
un même vers deux ou trois fois, comme par exemple :
«Woke up this morning with the blues down in my soul Woke up this morning
with the blues down in my soul My baby gone and left me, got a heart as
black as coal.»
Les textes racontent principalement la dureté de la vie et ses injustices, ce
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Structure musicale du blues
D’un point de vue technique, le blues repose sur trois éléments :
* le rythme
* l’harmonie
* la mélodie
Le blues a eu une influence sur une très large variété de styles musicaux qui
ont intégré dans des proportions variables l’un ou plusieurs de ses éléments.
Si l’on ne peut alors plus parler de blues, on utilise fréquemment le qualificatif
«bluesy» pour indiquer cette coloration particulière apportée. Il est à noter
par ailleurs qu’au-delà de ses diverses techniques spécifiques, le blues se
caractérise par une humeur teintée d’une certaine langueur ou mélancolie.
Rythme
Le blues repose sur un rythme ternaire implicite en ce sens que le rythme,
écrit en valeurs binaires (deux croches par exemple) se joue
approximativement en valeurs ternaires (une noire suivie d’une croche, en
triolet). Le rythme peut être plus ou moins rapide bien que, traditionnellement,
le blues soit assez lent. Le «shuffle» indique généralement un tempo moyen,
tandis que le «boogie» utilise un rythme davantage appuyé et rapide.
Harmonie
Le blues traditionnel fait appel aux 3 degrés forts de l’harmonie tonale
(degrés I, IV, V) en tête de chacune des 3 phrases de 4 mesures constituant
la structure élémentaire. Dans ce cas on parle de “12 bar blues”. Les
harmonies les plus communément employées sont les accords de
septième. Dans ses formes un peu plus élaborées, le blues recours
fréquemment à des accords augmentés de la neuvième.
Mélodie
La gamme blues traditionnelle est simplement une gamme pentatonique
mineure à laquelle on a ajouté une note. C’est cette dernière (la quinte
diminuée ou quarte augmentée) qui donne la couleur blues au morceau,
d’où son nom de “blue note” (“note bleue”). Les 5 + 1 notes de la gamme
blues sont donc, dans le mode de ré par exemple : ré – fa – sol – sol # (blue
note) – la – do. C’est la tierce qui donne le caractère au mode blues : tierce
mineure mélodique (ré – fa), souvent combinée à la tierce majeure
harmonique pour la formation des accords.
Instruments
qui donne à tort au blues une réputation de musique du désespoir, alors
que les paroles sont au contraire souvent joyeuses et pleines d’humour.
«Rebecca, Rebecca, get your big legs off of me, Rebecca, Rebecca, get
your big legs off of me, It may be sending you baby, but it’s worrying the
hell out of me.»
Les années 1920 et 1930 voient l’apparition de l’industrie du disque, et donc
l’accroissement de la popularité de chanteurs et guitaristes tels que Blind
Lemon Jefferson et Blind Blake qui enregistrent chez Paramount Records,
ou Lonnie Johnson chez Okeh Records. Ces enregistrements étaient
connus sous le terme de race records (musique raciale), car ils étaient
destinés exclusivement au public afro-américain. Mais les années 1920
voient émerger également des chanteuses de blues extrêmement
populaires, telles que Gertrude “Ma” Rainey, Bessie Smith et Victoria
Spivey.
Dans les années 1940 et 1950, l’urbanisation croissante et l’apparition
des premiers amplificateurs mènent à un blues plus électrique (tel que le
Chicago blues), avec des artistes comme Howlin’ Wolf et Muddy Waters.
C’est ce blues électrique qui donnera plus tard ses racines au rock and
roll. Dans les années 60’, une nouvelle génération d’enthousiastes du
blues apparaît en Europe plus particulièrement en Angleterre. Les
principaux acteurs de ce que l’on appelle alors le British Blues Boom sont
les Yardbirds, les Blues Breakers menés par John Mayall ou encore les
Animals et incluent de nombreuses stars de la pop et du rock à venir :
Jimmy Page, Eric Clapton ou Jeff Beck (tous trois membres
successivement des Yardbirds) qui intègrent à leur musique des influences
psychédéliques et pop. Ces artistes parmi lesquels on compte également
Janis Joplin et Jimi Hendrix, tous influencés à la fois par le blues
traditionnel et le blues électrique, font découvrir cette musique au jeune
public de l’époque. L’interprétation que les artistes de cette génération
donnent au blues aura plus tard une influence très forte sur le
développement du rock and roll.
Depuis lors, le blues – tant traditionnel que contemporain – a continué
d’évoluer à travers le travail de Robert Cray, Bonnie Raitt et bien
d’autres...
Bien que le blues puisse être interprété sur tout type d’instrument,
certains sont plus traditionnellement utilisés que d’autres :
• la guitare
• l’harmonica
• le piano
L’Afrique, l’Amérique, l’histoire et le blues
L’histoire du blues est indissociable de ses racines africaines, de l’histoire de
l’esclavage et de la traite négrière. En effet, razziés, parqués dans les «captiveries»
en attendant d’être embarqués sur les bateaux qui effectuent le commerce
triangulaire, les Africains étaient véritablement entassés à fond de cale, dans des
conditions atroces. C’est là que commence le brassage culturel de nombreuses
ethnies africaines n’ayant ni le même langage, ni les mêmes codes sociaux, ni les
mêmes rites. Il faudra, à ces premières générations d’esclaves arrachées à leur
terre natale, apprendre à vivre ensemble, à se comprendre, à partager.
Sur le continent américain, c’est l’industrie du coton qui concentre dans le Sud
des États-Unis les plus grandes populations d’esclaves noirs. C’est là que naît
peu à peu une forme musicale originale. Culture et histoire, enchevêtrées en
permanence l’une à l’autre, marquent au fil du temps les différents changements
de cap du blues, à travers le drame humain d’un peuple livré au racisme, à la
ségrégation et à la haine... Plus tard, avec les générations successives nées sur
le sol américain, une nation Afro-Américaine trouve peu à peu sa propre identité.
Une nation avec une culture nouvelle se nourrissant des mémoires ancestrales
et de toutes les influences résidant sur le sol américain. Et à travers les
bouleversements culturels constants, mélangeant chants ancestraux de
l’Afrique, shouts, work-songs, spirituals, folklore irlandais, hill-billy, musique des
Indiens et bien d’autres, le Blues va naître.
Dans les années 1950, la lutte pour les droits civiques voit de nombreux bluesmen
s’engager dans le sillon de Rosa Parks, Martin Luther King... tandis que le Ku
Klux Klan incarne la version la plus terrible du refus de voir la société américaine
changer.
La musique afro-américaine évolue dès lors vers d’autres formes : rythm’n’blues,
soul, funk, et rap, tandis que dans les années 1960 à Londres, les musiciens
blancs du British Blues Boom redécouvrent le Blues à travers des groupes et
des artistes tels que John Mayall, The Cream, Led Zeppelin, les Rolling
Stones...
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James, Bo Diddley, Howlin‘ Wolf, Muddy Waters et Champion Jack Dupree.
Les Rolling Stones abandonneront ensuite ce genre pour se tourner vers un
rock plus classique, à la manière d‘un Chuck Berry.
L‘artiste emblématique du blues rock est le guitariste-chanteur Eric Clapton.
C‘est lui qui popularise le genre à travers ses prestations chez les Yardbirds,
John Mayall, Cream, Derek and the Dominos, puis en solo.
Autre membre des Yardbirds, le guitariste Jeff Beck transpose le blues rock
en version plus dure avec son Jeff Beck Group. Jimmy Page et son groupe
Led Zeppelin sera très influencé, surtout à ses débuts, par ce courant.
Quelques styles spécifiques de blues
Delta blues
Le Delta blues est un des premiers styles de blues qui tient son nom d‘une
région en forme de delta de l‘État du Mississippi entre Vicksburg et Memphis.
Le terme «delta» induit souvent une confusion avec la région du delta du
fleuve Mississippi (Louisiane).
La guitare (souvent jouée avec un «bottleneck») et l‘harmonica sont les
instruments les plus utilisés, alors que les voix peuvent être à la fois
introspectives et mélancoliques ou passionnées et fiévreuses.
Les premiers enregistrements de Delta blues datent de la fin des années
1920. Les enregistrements primitifs faisaient le plus souvent entendre une
seule personne chantant et s‘accompagnant d‘un instrument, bien que la
formation d‘un groupe soit plus commune lors des spectacles en public. La
préservation de ce patrimoine musical doit beaucoup à la personne de
John Lomax qui sillonna le sud des États-Unis à cette époque pour
enregistrer la musique jouée et chantée par des gens ordinaire.
Le Delta blues est donc tout autant un style qu‘une appellation géographique.
Ainsi, Skip James et Elmore James, qui ne sont pas nés dans le delta, sont
considérés comme des musiciens de Delta blues. De plus, le Delta blues a
débordé de son aire d‘origine, et s‘implantant dans d‘autres régions, a
donné naissance à de nouveaux styles, comme le Chicago blues et le
Detroit blues. Charley Patton et Robert Johnson restent les deux artistes
incontournables de cette région.
Chicago Blues
Le Chicago blues est une forme de blues qui s‘est développée à Chicago
dans l‘Illinois et qui est caractérisée par l’utilisation d‘instruments comme la
guitare électrique, la guitare basse, la batterie, le piano, voire des cuivres, à
la base classique du Delta blues.
L‘essor du Chicago blues est dû principalement à l‘exode rural, lors de la
Grande Dépression, des ouvriers noirs et pauvres du sud des États-Unis
vers les villes industrialisées du nord, Chicago en particulier, au cours de la
première moitié du 20ème siècle.
Soul Blues
La Soul blues est un style de blues qui s‘est développé à la fin des années 1960
et au début des années 1970, mélange de musique soul et de musique urbaine
contemporaine.
Ce style est apparu parce que des chanteurs et des musiciens ayant grandi en
écoutant du blues électrique traditionnel (Muddy Waters, Jimmy Reed, Elmore
James etc.), des chanteurs de soul (comme Sam Cooke, Ray Charles ou Otis
Redding) et du gospel ont voulu mélanger leurs styles musicaux préférés.
L‘un des pionniers de la soul blues fut le groupe Bobby Blue Bland et la chanson
«The Thrill Is Gone» de BB King fut un modèle de ce genre de musique.
Rock Blues
Le blues rock, parfois appelé blues blanc, est un genre musical hybride
combinant le blues et le rock‘n‘roll. Ce genre prend corps, au milieu des
années 1960, avec les Rolling Stones qui adaptent les vieux blues de Elmore
Un autre courant blues rock britannique se développe dès le début des
années 1960 autour d‘artistes comme Alexis Korner, John Mayall, Eric
Burdon et The Animals, le Fleetwood Mac de Peter Green et, plus tard, des
groupes tels Taste (le premier groupe de Rory Gallagher), Free, Ten Years
After.
Du côté américain, The Blues Project, Canned Heat, The Paul Butterfield
Blues Band, Mike Bloomfield, Roy Buchanan (qui fut pressenti pour
remplacer Brian Jones), Charlie Musselwhite, John Hammond ont précédé
ou suivi ce mouvement.
Au début des années 1970, certains groupes américains teintent, plus ou
moins fortement, leur rock sudiste d‘accents blues. On citera, d‘une part
The Allman Brothers Band, Lynyrd Skynyrd et d‘autre part, Johnny Winter,
The Fabulous Thunderbirds, Calvin Russell et ZZ Top. Beaucoup de groupes
de hard rock, comme AC/DC et Aerosmith, s‘essayeront également au
genre.
Le blues rock connait un renouveau, du début des années 1990 jusqu‘à nos
jours, avec Tracy Conover, Kenny Wayne Shepherd, Jonny Lang, Tommy
Castro, Bill Perry, Popa Chubby, Otis Taylor, Anthony Gomes, The Black
Crowes, Hootie & The Blowfish, The Black Keys, The White Stripes, Joe
Bonamassa et Steve Hill.
Quelques rythmiques caractéristiques
du blues
1. Le «shuffle»
Une rythmique shuffle, ce sont des croches jouées en ternaire alors
qu’elles sont écrites en binaire pour faciliter la notation.
2. Le «boogie»
C’est initialement une manière pianistique d‘interpréter le blues. Ce style se
caractérise par un accompagnement basé sur les accords du blues (12
mesures) et joué en ostinato (croche pointée - double croche) inlassablement
répété à la main gauche tandis qu‘à la main droite le pianiste brode des
variations improvisées sur la trame harmonique du blues. Avec son succès,
le boogie-woogie est devenu un style musical à part entière intégré par les
big bands et encore source d‘inspiration de nos jours (ex. «This Is the life» de
Amy Macdonald).
3. Le swing
La clé du rythme, pour une grande partie du jazz, et son essence même,
c‘est le swing.
Comment expliquer le rythme appelé «swing» hors du contexte jazz?
Difficile, mais une comparaison avec le principe rythmique de la valse peut
aider. Tout au long de celle-ci, on peut compter 1,2,3-1,2,3… (c‘est ce qu‘on
appelle «les temps», d‘où le pléonasme «valse à 3 temps»). En jazz on
compte 1, 2, 3, 4 - 1, 2, 3, 4 (on joue en quatre temps) mais chaque temps
est subdivisé en trois, ce qui donne:
1
2
3
4
1
2
3
4
etc.
1, 2, 3
1, 2, 3
1, 2, 3
1, 2, 3
1, 2, 3
1, 2, 3
1, 2, 3
1, 2, 3
(En musique classique, on parlerait de 6/8 au lieu de 3/4). La base du swing
consiste à jouer une note longue suivie d‘une courte, 1 et 2 n’étant qu’une
seule note dont la durée est deux fois plus longue que celle qui suit.
Autrement dit : «dooo - be - dooo - be - dooo - be - dooo....»
Notons au passage que «dooo» et «be» - prononcés «dou» (long) et «bi»
(bref) - sont des onomatopées typiques du scat, c‘est-à-dire des syllabes
que les chanteurs de jazz appliquaient aux notes pour improviser sans
contrainte de paroles.
D‘aucuns interprètent ce rapport et cette succession longue/courte longue/courte en termes psychologiques de tension (longue) / détente
(courte). D‘où l‘adéquation du rythme «swing» avec la danse, et la fascination
qu‘il exerce.
A noter toutefois une différence subtile mais catégorique entre la ternarité
classique et la ternarité jazz: les musiciens joueront différemment, dans
chacun des styles, une même alternance longue-courte.
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Pistes pédagogiques
Afin que les jeunes spectateurs puissent pénétrer les univers musicaux présentés, en constante évolution, et ainsi goûter la rencontre artistique proposée, il est essentiel de leur fournir quelques clés. Une préparation adéquate
décuplera les émotions et facilitera l‘imprégnation musicale. De même, une
exploitation judicieuse a posteriori favorisera la mise en commun des ressentis, des expériences et des savoirs. C‘est pourquoi nous vous invitons
à parcourir les pistes pédagogiques suivantes, à vous en inspirer, à les pratiquer, les développer, les enrichir… A l‘issue du spectacle, les élèves et les
enseignants qui le souhaitent ont la possibilité de poster un commentaire sur
le site des Jeunesses Musicales, dans la rubrique «Témoignages» (via Présentation). Une sélection des messages y sera peu à peu insérée.
1. Pistes à étudier par thème :
- La vie rurale à travers la découverte des textes du blues
- Découverte des instruments et des rythmes.
- Chant : chanter le blues, découvrir un texte, une émotion.
2. Apprentissages transversaux :
Démarche de découverte du monde: les élèves peuvent prendre conscience
de l’existence d’autres époques, découvrir des espaces lointains - en
l’occurrence, l’Afrique, les Etats-Unis - dans une période comprise entre les
Grandes Découvertes et l’époque contemporaine. Une mise au point
géographique et chronologique sera prévue.
A partir de diverses sources (voir plus loin), les élèves aborderont la diversité
des milieux et des modes de vie (habitat, nourriture, vêtements, moyens de
transport), en mettant en valeur ressemblances et différences, illustrant le sort
réservé aux populations noires, les conditions inhumaines de transport dans
les bateaux, le travail dans les champs de coton, la condition d’esclave (Code
Noir), la culture originale érigée par les Afro-Américains à travers l’assimilation
de matériaux existants combinés aux racines africaines.
L’approche d’œuvres artistiques capitales dans la musicologie du 20ème
siècle permettra aux élèves d’enrichir leurs références culturelles dans les
domaines concernés. Des artistes tels que Willie Dixon, Robert Johnson,
Lightin’Hopkins, John Lee Hooker sont désormais des “classiques” essentiels
pour qui veut comprendre l’évolution de la musique noire américaine jusqu’aux
rappeurs d’aujourd’hui.
3. Ecoute de morceaux devenus des standards dans divers styles blues.
Demander aux élèves de repérer les points communs et les différences.
Montrer qu’il s’agit également de témoignages ayant valeur historique et
sociologique.
4. Lire le livre «La case de l’Oncle Tom»
de Harriett Beecher Stowe (1852)
Synopsis : Tom est un esclave noir
loyal et généreux, Elisa est une jeune
mulâtresse, mère d’un petit Henry.
Leurs maîtres, des gens bienveillants,
sont obligés de les vendre. Tom
accepte son sort : acheté par le père
de la petite Evangéline il sera bien traité
; puis revendu à un maître sans pitié du
Sud... Elisa, elle, refuse de se voir
enlever son enfant et fuit avec lui vers le
Canada... Deux histoires en parallèle
vont tenir en haleine le lecteur.
Depuis sa publication, en 1852, le roman phare de la littérature antiesclavagiste,
ardent plaidoyer de la cause abolitionniste, est l‘un des livres vedettes de la
littérature mondiale. La même année, George Sand écrivait déjà : «Ce livre est
dans toutes les mains, dans tous les journaux. Il aura, il a déjà des éditions dans
tous les formats. On le dévore, on le couvre de larmes. Il n‘est déjà plus permis
aux personnes qui savent lire de ne pas l‘avoir lu, et on regrette qu‘il y ait tant
de gens condamnés à ne le lire jamais. «Quand, dix ans plus tard, en 1862,
Harriet Beecher-Stowe est reçue à la Maison-Blanche par Abraham Lincoln,
dont l‘élection vient de déclencher la sécession des Etats du Sud et la guerre
du même nom, il l‘accueille par ces mots : «Ainsi, vous êtes la petite femme
dont le livre a commencé une grande guerre»… Ne pas oublier de
recontextualiser le type d’écriture, les thèmes abordés outre celui de l’esclavage.
Etre attentif également aux préjugés sécrétés par le succès de l’ouvrage
notamment par le biais d’une caricature des personnages.
5. Visionner le film «Amistad» de Steven Spielberg (1998). Synopsis : Le film
s’inspire de faits authentiques. En 1839, «La Amistad», navire espagnol
transportant des esclaves africains venus de Sierra Leone, est pris dans une
violente tempête au large de Cuba. Une cinquantaine de prisonniers réussissent
à se libérer de leurs chaînes et se retournent contre leurs bourreaux, qu‘ils
passent par les armes. Cinque, leur meneur, oblige le capitaine à les ramener
vers l‘Afrique, mais celui-ci, profitant de son ignorance, met le cap sur
l‘Amérique. Lorsque le navire est arraisonné, les esclaves sont conduits aux
États-Unis où, jugés pour meurtre, ils attendent leur sort en prison.
Alors que les armateurs du navire déposent un recours en justice pour
récupérer leur «cargaison», un avocat de la ville demande que soit reconnu
le statut de réfugiés pour ces naufragés, et récuse l‘affirmation que ces
personnes soient traitées de marchandise.
La bataille acharnée autour de leur procès attire l‘attention de la nation tout
entière et met en cause les fondements du système judiciaire américain.
Mais pour les hommes et les femmes emprisonnés, il s‘agit tout simplement
du combat pour le respect d‘un droit fondamental et inaliénable : la liberté.
OU «La couleur pourpre» de Steven Spielberg (1985). Synopsis : On suit sur
trente ans le destin mouvementé de Célie, une jeune fille noire du sud des
États-Unis, dans les années 1900 qui vit avec sa sœur Nettie et son père
dans une plantation de coton avant d‘être mariée de force à 15 ans à un
homme qu‘elle n‘aime pas (Albert). Celui-ci la violente et l’humilie. Séparée
violemment de sa sœur par son mari, Celie finit par s‘effacer totalement. Les
années passent ; elle se lie d‘amitié avec la maîtresse de son mari, la
chanteuse de bastringue Shug Avery, qui l‘aidera à se libérer de ses chaînes
et conquérir son indépendance.
6. Qu’est-ce qu’un «bottelneck» ? Dans quel style de pratique musicale
est-il notamment utilisé ?
7. Ecouter de la musique classique binaire (dont pulsation se divise en deux),
exemple «Marche» issue de «Casse-Noisette» de Tchaïkovski et ternaire
(dont la pulsation se divise en trois), exemple : «Anitras Tanz» issu de «Peer
Gynt Suite n°1» et comparer les impressions ressenties.
8. Qu’est - ce qu’une «work song» ? Souvent, les rythmes des chants de
travail aident les ouvriers à synchroniser leurs mouvements dans un travail
d‘équipe (par exemple : ramer, scier, marcher au pas). Illustrer en prélevant
dans le patrimoine de chansons traditionnelles pour enfants : ex : «Scions,
scions, scions du bois».
Liens Internet
www.lightninguy.com
Rue Defacqz, 1
Bruxelles
Fédération des 1000
T +32 2 2071300
Jeunesses Musicales E [email protected]
Wallonie Bruxelles www.jeunessesmusicales.be
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T 02 653 36 11
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CHARLEROI-METROPOLE
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6041 Gosselies
T 071 70 23 12
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LIÈGE
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4000 Liège
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MONS-BORINAGE
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T 069 35 43 28
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Rue Camille Joset, 24
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T 063 41 22 81
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NAMUR
Avenue Reine Astrid, 22
5000 Namur
T 081 74 63 53
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