l`espace hip-hop dans une société de gestion du risque

Transcription

l`espace hip-hop dans une société de gestion du risque
par
Manuel Boucher,
sociologue,
chercheur
à l’Institut
du développement
social, Rouen
1)- Il s’agit d’un endroit
ouvert où ont lieu les soundsystems (ensembles son
mobiles avec des platines,
des micros et des enceintes),
en Jamaïque. Par extension,
le dancehall désigne
un genre de reggae digital
qu’on assimile également au
rub-a-dub et au raggamuffin.
2)- Manuel Boucher,
Rap, expression des lascars,
L’Harmattan, “Peuple
et culture”, Paris, 1999.
Le hip-hop est un mouvement culturel hétérogène déchiré
entre plusieurs logiques – politique, économique, médiatique,
sociale et culturelle. De fait, dans une société de gestion du
risque, ce mouvement est en proie à l’instrumentalisation des
institutions politico-culturelles et du monde du business. Dans ce contexte,
s’ils désirent sortir de l’hétéronomie et développer leurs capacités d’action,
les acteurs hip-hop ont intérêt à dépasser la fascination pour la réussite
capitaliste et à affirmer leur propre positionnement esthétique et politique.
Nous avons écrit cet article en tant qu’acteur au sein d’une structure promouvant les mouvements hip-hop et dancehall(1) et comme
chercheur en sciences sociales, pour mettre en exergue des idées développées dans le cadre d’une “recherche-action” tant décriée par certains “puristes”. L’“observation participante” nous a permis d’affirmer que le mouvement culturel hip-hop est très hétérogène –
socialement et économiquement notamment – puisqu’il est déchiré
entre plusieurs logiques (politiques, économiques, médiatiques,
sociales et culturelles). Au sein de cet espace polymorphe, des
acteurs tentent difficilement de se construire comme sujets(2). En
outre, cette méthode a également suscité un ensemble de questionnements sur les enjeux politiques, économiques et sociaux des cultures émergentes dans une société du risque. Nous tenterons donc ici
de dire quelques mots sur les enjeux de la culture hip-hop dans une
société de “gestion du risque”.
Au regard de notre expérience de production et de diffusion d’événements hip-hop, nous avons entamé une réflexion sur la subversion
et l’instrumentalisation de ce mouvement. Il est devenu un champ
d’investigation incontournable pour les institutions sociales, politiques ou culturelles agissant dans les quartiers populaires, puisqu’il
permet de “positiver” les quartiers sensibles, de transformer l’énergie débordante des jeunes des cités en dynamisme culturel et artistique. Le hip-hop est un moyen ludique et festif de faire de la socialisation. Ainsi, d’abord “expression spontanée et inquiétante venue
de la rue”, il s’institutionnalise et entre peu à peu dans le circuit
culturel et artistique conventionnel.
Des institutions locales (municipalités, conseils régionaux, conseils
généraux…) et nationales (ministères de la Culture, de la Justice,
de la Ville, Fonds d’action sociale pour les travailleurs immigrés et
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DE GESTION DU RISQUE
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L’ESPACE HIP-HOP DANS UNE SOCIÉTÉ
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leurs familles…) voient dans la culture hip-hop un nouveau moyen
d’intervention sociale auprès des jeunes populations défavorisées et
issues de l’immigration. Des structures culturelles et artistiques
(théâtres, centres de danse…) y trouvent un nouveau souffle artistique. Dans ce contexte, des acteurs institutionnels veulent faire passer le hip-hop “de la rue à la scène”.
La tentative d’instrumentalisation
Quelques institutions veulent profesde formes culturelles émergentes
sionnaliser les acteurs hip-hop en les faitelles que le hip-hop montre que nous
sant entrer dans les “circuits culturels
sommes entrés dans une société
officiels”. Or, les structures qui privilégient cette démarche, en prenant le
de “gestion du risque”.
contre-pied de certains acteurs politiques qui ne voient que les aspects violents et inquiétants du mouvement, minimisent son “côté obscur” (culture agonistique luttant
pour la dignité, l’ouverture culturelle et le multiculturalisme mais
également culture agonistique xénophobe, raciste, sexiste, normative et conformiste). À travers le hip-hop, ces acteurs institutionnels
mettent en avant les aspects “positifs” du multiculturalisme et des
“expériences exemplaires” en milieu urbain, en censurant “l’esthétique de la violence” et les rapports sociaux à “l’état vif”, pourtant
partie intégrante de la réalité hip-hop.
LE HIP-HOP, OBJET DE NOMBREUX ENJEUX
Il existe un décalage entre, d’une part, les attentes et les représentations des acteurs institutionnels et, d’autre part, des acteurs hiphop en prise avec la réalité de cette culture multiforme. Les premiers
veulent voir dans la culture hip-hop l’émergence d’une nouvelle “élite
populaire” montrant de façon spectaculaire que l’intégration est possible(3). Pourtant, certains acteurs hip-hop, à travers un médium
artistique, décrivent quelquefois de façon radicale la dureté des rapports sociaux. D’ailleurs, contrairement aux acteurs institutionnels,
beaucoup d’agents économiques n’hésitent pas à se saisir de “l’imagerie guerrière” du mouvement puisqu’elle est une source de profit
financier. Dans ce contexte, il est intéressant de nous demander jusqu’à quel point l’intervention du monde institutionnel et du “business”
au sein de l’espace hip-hop empêche ou favorise la construction d’un
mouvement social mais aussi fabrique une culture hétéronome.
En fait, le hip-hop est l’objet de multiples enjeux sur des registres
socio-économiques, politiques et culturels : des institutions voient
dans la culture hip-hop un moyen d’agir auprès des jeunes des quartiers dits sensibles. D’autres, minoritaires, veulent faire reconnaître
cet art au même titre que d’autres arts contemporains aujourd’hui
3)- Cf. “Les transmusicales
accueillent un hip-hop
nouveau, progressiste
et poétique”, in Le Monde
du jeudi 30 décembre 1999,
p. 30.
5)- Robert Castel,
La gestion des risques.
De l’anti-psychiatrie
à l’après-psychanalyse,
éd. de Minuit, Paris,
1981, p. 145.
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4)- S. H. Fernando, The New
Beats. Culture, musique
et attitudes du hip-hop,
éd. Kargo, Paris, 2000, p. 25.
reconnus. Certains acteurs économiques veulent tirer bénéfice de l’engouement actuel pour cette culture. Et, légitimement, les acteurs hiphop eux-mêmes veulent être reconnus et vivre de leur art. Comme le
souligne S. H. Fernando, “le rap a engendré non seulement des
artistes, mais aussi des hommes d’affaires.”(4) En définitive, nous
pensons que la tentative d’instrumentalisation de formes culturelles
émergentes telles que le hip-hop montre que nous sommes entrés
dans une société de “gestion du risque”. Comme le souligne Robert
Castel, “un risque ne résulte pas de la présence d’un danger précis,
porté par une personne ou un groupe d’individus, mais de la mise
en relation de données générales impersonnelles ou – facteurs –
(de risques) qui rendent plus ou moins probables l’avènement de
comportements indésirables.”(5)
Du fait des transformations structurelles, comme la décomposition des États nationaux ou la globalisation (augmentation du commerce mondial, développement des entreprises transnationales, des
échanges financiers, des économies émergentes, de la société d’information, affirmation d’une culture de masse, installation de l’individualisme et revendication d’identités particulières), il existe une
crispation de la société. L’affaiblissement des liens sociaux traditionnels génère de la violence et installe un sentiment de peur. Un
climat pusillanime se développe, accompagnant une forte demande
de sécurité de la part de l’opinion publique. La perception des problèmes de sécurité est une des questions essentielles de la vie
urbaine. Face à la “pauvreté structurelle” dans les banlieues périphériques populaires, ce ne sont pas seulement les étrangers et les
immigrés qui apparaissent comme un problème mais bien plutôt leurs
enfants. Ainsi, dans les grandes villes et plus spécifiquement dans
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les quartiers populaires, les représentants de l’autorité politique et
les acteurs de la société intégrée sont inquiets devant le développement de phénomènes préoccupants pour la cohésion sociale.
LES MODES D’INTERVENTION
SONT OBSOLÈTES
6)- Le livre de Christian
Jelen, La guerre des rues.
La violence et les jeunes,
Plon, Paris, 1999, exprime
ce climat de suspicion
de représentants
de la société dominante
et médiatique envers
la jeunesse, notamment celle
issue de l’immigration.
Devant la violence à l’école, l’échec scolaire, les incendies de voitures dans les quartiers périphériques, la multiplication des actes d’incivilité (provocations, dégradations…), naît une peur des jeunes issus
de l’immigration et des classes populaires. Toute une partie de la jeunesse urbaine et multicolore devient le symbole de la formation d’une
nouvelle “classe dangereuse”(6). Comme le note Jean-Michel
Gaillard(7) à propos de l’histoire de l’immigration en Europe, à partir des années soixante-dix, de la même façon qu’au XIXe siècle, les
classes laborieuses étaient perçues
comme dangereuses, aujourd’hui, les
Pour maintenir l’ordre établi, l’action
“immigrés laborieux” d’hier venus du
culturelle et artistique devient
tiers-monde et leurs enfants deviennent
l’une des logiques multiples susceptibles
des “immigrés dangereux”. Il y a une
de désarmorcer une situation
peur face à la délinquance des jeunes qui
potentiellement explosive. Dans cette
exacerbe un sentiment d’insécurité.
stratégie, le hip-hop est largement mobilisé.
Alors que toute une partie de la jeunesse est entrée dans un processus
“d’exclusion”, les mécanismes d’intégration classiques paraissent
inappropriés. En effet, devant la crise de l’intégration républicaine
et, plus largement, celle des instances de socialisation de la société
industrielle dans certains quartiers, de nouvelles normes se sont imposées, comme la revendication de l’appartenance à un territoire ou à
une origine ethnique particulière. Pour garantir une relative paix
sociale et même tenter une “resocialisation” il faut, par conséquent,
inventer de nouvelles formes d’intervention sociale auprès de ces 7)- Jean-Michel Gaillard,
appel
jeunes ou bien de conjuguer différentes formes d’action. En ce sens, “L’irrésistible
de l’Europe”, in L’Histoire
il s’agit de mobiliser plusieurs types d’acteurs émergents ou institués (dossier “50 ans
d’immigration”), n° 229,
février 1999, p. 39.
de la socialisation.
Face à l’insécurité réelle ou perçue (l’effet des médias n’est pas
à négliger) dans les cités défavorisées, les représentants de l’ordre
public veulent diversifier les réponses en combinant des aspects préventifs et répressifs. Ainsi, pour les gouvernements successifs, de 8)- L’article 2
la Déclaration des droits
droite comme de gauche, malgré une dégradation effective d’une de
de l’homme et du citoyen
homogénéité sociale, il s’agit de réaffirmer le droit à la sécurité “pour affirme le droit à la sécurité
comme fondement du contrat
tous”(8). Nos sociétés modernes et “rationnelles” supportent de plus social.
en plus mal de ne pas avoir de prise sur les choses. Bien sûr, personne
L’EXEMPLE STRASBOURGEOIS
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ne croit à l’éradication complète des risques, mais la tendance générale dans tous les domaines de la vie des hommes vivant dans les sociétés modernes est de se rapprocher de ce “risque zéro”. Le débat autour
de la précaution amène une autre polémique autour de la responsabilisation des décideurs et des citoyens face aux risques. Étant donné
que l’ensemble des milieux sociaux et des territoires urbains ne sont
pas égaux devant le risque, à travers une diversité de logiques d’action, il s’agit donc de minimiser les risques de débordements sociaux
tels que les violences urbaines.
Concernant les violences urbaines dans les banlieues populaires,
désormais prévisibles à certains moments particuliers (fêtes de fin
d’année, bavures policières, rassemblements sportifs et festifs de
masse, manifestations lycéennes…), plutôt que de privilégier une
logique sur une autre, les autorités publiques préfèrent aujourd’hui
articuler plusieurs d’entre elles. Dans un environnement social complexe au sein duquel plusieurs acteurs (jeunes, journalistes, responsables politiques, forces de l’ordre…) entrent en interaction avec
des objectifs différents, il paraît plus opportun de multiplier des modes
d’intervention pour garantir un ordre social relatif. La complexité des
situations (sociale, économique, culturelle, politique) amenant la violence engendre la complexité des réponses. D’ailleurs, les fêtes de
fin d’année dans la banlieue strasbourgeoise nous semblent un bon
exemple illustrant cette tendance.
Durant les fêtes de Noël et de la Saint-Sylvestre en 1998-1999, prévoyant des violences rituelles fortement médiatisées depuis quelques
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EST CONVAINCANT
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années, les autorités strasbourgeoises ont décidé de limiter la casse
en conjuguant plusieurs logiques d’action. Ainsi, elles ont créé et
favorisé la tenue de manifestations culturelles importantes (festival Mix-Max avec concerts, représentations sportives spectaculaires)
et moins importantes (soirées au cœur de centres sociaux, pièces
de théâtre, cinéma…). Elles ont mobilisé un éventail d’intervenants
sociaux tels que des animateurs, des médiateurs, mais aussi des
forces de l’ordre comme la police municipale et nationale, et elles
ont enfin tenté de raisonner les médias pour qu’ils mettent l’accent
sur les aspects constructifs plutôt qu’agonistiques. Ainsi, comme le
souligne le journal Libération(9), c’est grâce à la mobilisation
conjointe de forces de l’ordre et de réseaux socioculturels multiples
que Strasbourg fait reculer les violences de la Saint-Sylvestre.
Comme le maire de Strasbourg l’indique aux médias, en organisant
des événements culturels (mêlant hip-hop, groove, ateliers rap, cybercafé, improvisation théâtrale, skate, roller, ateliers de danse
urbaine…), en mobilisant les intervenants sociaux, les associations
locales et les forces de maintien de l’ordre, au total, “ce sont près
de 2 000 personnes, forces de l’ordre, pompiers, concierges de bâtiments publics, mais aussi animateurs socioculturels qui ont été
sur le pied de guerre pour la soirée.”(10)
Ici, les acteurs culturels deviennent des surveillants d’une société
de gestion des risques. Pour maintenir l’ordre établi, l’action culturelle et artistique devient l’une des logiques multiples susceptibles
de désamorcer une situation potentiellement explosive. En fait, les
actions culturelles s’inscrivent dans une stratégie globale où il ne s’agit
plus seulement de “réparer ou parer à des déficiences, mais de programmer l’efficience” grâce à la combinaison de logiques disparates.
Dans cette stratégie, les créations hip-hop sont largement mobilisées.
ROMPRE AVEC LA MANIPULATION
Or, lors de nos observations, nous avons vu que les acteurs hiphop évoluent dans un espace en tension dans lequel, à travers plusieurs logiques d’action combinatoires(11), tout en s’imposant dans
l’espace public, ils tentent de se construire comme des acteurs-sujets.
Dans ces conditions, qu’ils revendiquent leur appartenance à un territoire, au monde de la rue et chroniquent la réalité des quartiers,
ou qu’ils pensent casser les stéréotypes banlieusards(12) en mettant
en avant une “virtuosité festive” agréable aux agents des systèmes
politico-institutionnels, les B-Boys(13) prennent toujours le risque –
même lorsqu’ils pensent eux-mêmes manœuvrer un système manipulateur – de perdre leur capacité d’action en se faisant instru-
9)- Cf. “Un nouveau ‘rite’
de la Saint-Sylvestre :
cotillons et baston”,
in Libération, samedi 2
et dimanche 3 janvier 1999.
10)- Cf. “Fête pare-flammes
à Strasbourg. Une semaine
d’animations, et un bilan
de la nuit qui réjouit préfet
et procureur”, in Libération,
samedi 2 et dimanche
3 janvier 1999, p. 3.
11)- Cf. M. Boucher, “Le rap
et les logiques d’action
des lascars”, in Pour, n° 163,
septembre 1999.
12)- Cf. “Le sens
de l’observation
et les acrobaties verbales
des princes du hip-hop”,
in Le Monde du vendredi
21 avril 2000, p. 28.
13)- Terme ancien
du mouvement hip-hop
désignant d’abord un danseur
(breaker-boy) et non pas
un bad boy (mauvais garçon).
Par la suite, ce terme désigne
tout membre du mouvement
hip-hop.
A PUBLIÉ
André Videau, “L’action culturelle : un filon pour sortir
les jeunes de l’exclusion ?”
Dossier Jeunesse et citoyenneté, n° 1196, mars 1996
André Videau, “Commedia dell’rap”
Dossier Arts du Maghreb, artistes de France, n° 1170,
novembre 1993
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14)- Synonyme de clan,
d’équipe, de “posse”.
mentaliser par les logiques du marché ou par les logiques des systèmes politico-culturels. En effet, le hip-hop reste un mouvement
culturel erratique dans lequel des individus ayant besoin d’une forte
reconnaissance sautent d’un pôle à un autre en associant plusieurs
logiques non hiérarchisées.
Par conséquent, pour sortir de l’aliénation et de l’hétéronomie,
les acteurs hip-hop doivent-ils non plus seulement développer un projet de réussite original, celui du clan ou du crew(14) – qui, lorsqu’il
s’accomplit, tient lieu d’exemple aux opportunistes “hip-hoppeurs”
aspirant eux aussi à la reconnaissance médiatique et à la réussite
financière –, mais bien plutôt affirmer une action individuelle et collective puisée dans l’expérience vécue underground. Les B-Boys ne
doivent-ils pas s’extraire des idéologies de la méritocratie et du “choix
rationnel” d’une société libérale où seuls les “hip-hoppeurs” sortis
de la scène underground et reconnus par le marché sont considérés
comme les “meilleurs” et ont droit à la “starisation” ? En combinant
des logiques stratégiques, identitaires mais aussi et surtout subjectives, ces acteurs ne sont-ils pas suffisamment prêts aujourd’hui pour
s’affirmer comme des “éducateurs de conscience”, en rompant avec
la manipulation, en sortant de la pure dénonciation des injustices
sociales et économiques – que bien souvent ils vivent – et de la valorisation de la société de consommation, de ses symboles luxueux, et
en développant une action réflexive sur le sens de la création hiphop ? Sortir de l’hétéronomie, n’est-ce pas renouer avec la genèse
de “l’esprit hip-hop” en construisant une prise de position esthétique
et politique subversive refusant les instrumentalisations et promouvant, à travers un médium artistique vibratoire et inventif, un projet
✪
d’éducation populaire renouvelé ?