It`s made in China !
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It`s made in China !
It’s made in China ! Vêtements, ustensiles de cuisine, ordinateurs,… Beaucoup de nos objets de tous les jours sont produits en Chine. Cette Chine géante, industrielle qui se développe à vitesse impressionnante nous interpelle. On en parle tous les jours dans nos médias. Nous avons été la voir de près . A Ningbo, nous nous rendons dans une usine qui confectionne du mobilier. Elle est détenue à 50/50 par un actionnaire belge et un actionnaire chinois. C’est ce dernier qu’on rencontre, Mr. Carder Li. |Thibaut Dehem & Christophe De Beukelaer à Ningbo (Chine) Le conseil Produire de la qualité Risque et challenge Carder Li Co-fondateur & manager de Caro Originaire de Ningbo. Caro JV belgo-chinoise Société crée en 2006 CA 12 millions d’€ 300 employés A 40 ans, Carder Li est aussi le gérant de l’usine. Diplômé de l’université de Nanjing, Carder Li décroche son premier emploi chez un géant chinois de l’import & export. Il y mène une brillante carrière dans la comptabilité et la finance jusqu’à obtenir la certification CPA (Certified Public Accountant). Ce titre lui permet d’intégrer une branche Chinoise d’un groupe hollandais de construction de meubles et d’y grimper jusqu’au poste de directeur général de la production. En 2005, tout bascule. « L’entreprise ne se développait plus. Je connaissais le métier et j’avais envie d’indépendance. » Profitant de sa connaissance du marché, il décide alors de créer sa propre entreprise de construction de meubles. « Toute décision a deux faces. Il y a d’une part le challenge qu’on rencontre et d’autre part le risque encouru. Je désirais plus du premier, et j’étais disposé à accepter davantage du second. » L’aventure prend forme et se développe dans un petit hangar non loin du port international de Ningbo. « La question à se poser n’est pas tant existet-il des opportunités, mais plutôt combien suisje prêt à m’investir pour tel projet. » Une rencontre décisive Mais le vrai envol ce sera en 2006. Carder Li apparaît à la foire de Shanghai, il essaie désespérément d’écouler sa production de meubles. Il faut dire que sa timidité et son faible niveau d’Anglais en font un piètre vendeur. Il entre pourtant en contact avec Jean-Paul Rogiers, un entrepreneur belge à la recherche d’un producteur local fiable comme fournisseur pour son enseigne de mobilier « PR Interiors » en Belgique. Le duo s’entend bien. Voulant bétonner leur accord et agrandir l’usine, ils envisagent un projet commun. Une joint venture est né. Elle est baptisée Caro, d’après l’acronyme du duo. Elle prévoit de tripler la capacité de l’usine en passant de 100 à 300 ouvriers. En outre, le duo se partage la tâche en travaillant dans ce en quoi il est bon. Le Chinois s’occupera de la production, le Belge de la commercialisation. Le cocktail est détonnant. En 5 ans, la production passe de 10 à 60 containers par mois. Le CA évolue proportionnellement de 2 millions $ à 12 millions $. Notre hôte prend le temps de nous faire visiter l’usine. C’est impressionnant. Le bois est séché, scié, laminé, sculpté et enfin traité. Une autre partie de l’usine sert à assembler les meubles. Certains de ceuxci terminent à l’étage pour y être recouverts de coussins et de tissus. Un travail ouvrier aussi rapide que précis. Le produit fini est un fauteuil, une table, un bureau, une chaise,… haut de gamme et de grande qualité. « La qualité est tellement bonne, que certains clients nous demandent de construire moins solide. C’est non évidemment, nous avons une image de marque à garder ! ». L’essentiel de la production va à l’exportation. Les clients sont des grossistes du monde entier. La demande est en croissance exponentielle. Au moment où nous écrivons ces lignes, l’équipe belge décroche quelques juteux contrats à la foire de Singapore. Des coûts en augmentation Le challenge pour le développement de Caro semble ailleurs. Carder Li nous le confirme « La difficulté réside dans la pression externe sur le marché chinois. Il y a tout d’abord le coût des matières premières qui augmente sans cesse. Le bois de chêne et de pin se fait de plus en plus rare. Et puis le Yuan toujours plus fort ne facilite pas les choses. La pression sur le coût de la main d’œuvre inquiète également. Au contraire de ce que l’on peut entendre, la main d’œuvre n’est pas –ou plus- abondante dans les villes. C’est le cas pour les ouvriers qualifiés. » L’inquiétude se lit d’ailleurs sur le visage de notre interlocuteur : au lendemain du nouvel an chinois, seuls 30% des ouvriers sont dans l’usine. Un risque important existe qu’ils aient pu trouver meilleur travail à proximité de chez eux. Du changement en vue Cet exemple incarne à merveille l’industrie chinoise actuelle. Le travail y est très manuel, et le mode de management direct. Les ouvriers sont payés à la pièce. Un système d’incitants est mis en place. Les meilleurs ouvriers se voient offrir un logement sur le lieu de travail. Mais on sent que l’augmentation du coût de la main d’œuvre, la flambée des prix des matières premières et l’évolution de la mentalité des chinois annoncent le changement dans le pays. Assisterait-on à la mutation de ce géant ? Questions & Discussion 1) Qu’est la comptabilité ? A quoi sert-elle ? Pensez à différents usages comme la logistique ou la fiscalité. 2) Le texte parle de la monnaie chinoise, le Yuan, qui est de plus en plus fort. Que signifie une monnaie forte ou faible ? Que cela implique-t-il pour le commerce du pays ? Pensez en termes d’importations et d’exportations. 3) Pour développer un tel partenariat avec un pays étranger, il faut que des Belges aillent vivre dans le pays. Accepteriezvous d’aller vivre en Chine quelques années dans le cadre d’une telle mission professionnelle ? Quels éléments vous attirent, lesquels vous repoussent ? Mot-clés : grossiste, matière première, fournisseur, une croissance exponentielle