N° 6888 du mardi 22 novembre 2016
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PAGE 3 N° 6888 du mardi 22 novembre 2016 Prix : 2500 FC Éditeur GROUPE DE PRESSE Siège social 873, av. du Bas-Congo, Kinshasa – RD Congo Membre du réseau Médiaf 35ème année La passion d’informer sans passion Sommaire Événement Samy Badibanga : le choix de la discrétion PAGE 3 Politique La loi-cadre de santé publique passée au peigne fin à l’Assemblée nationale PAGE 5 É conomie P. 2 Les étudiants de l’Unikin s’engagent dans le projet de relance du secteur agricole PAGE 6 Communication Mise en garde de la SONAS contre collectif d’anciens agents faussaires PAGE 12 For um orum CPI : les doutes du procès Bemba PAGE 10 S por ts ports Linafoot : Dragons se mesure à V. Club au stade des Martyrs PAGE 14 À haute voix Le gouvernement et la mangeoire L E POTENTIEL Le gouvernement Badibanga pourra être formé à la fin de la semaine en cours. Des tractations ont lieu dans les étatsmajors des plates-formes politiques. (Suite à la page 2) Hommages mérités à l’abbé Richard Mugaruka PAGE 16 SUIVEZ RADIO 7 SUR 106.1 MHZ 2 La Une Le Potentiel www.lepotentielonline.com A haute voix Primature de la transition Le gouvernement et la mangeoire Les premiers obstacles sur le parcours de S. Badibanga (Suite de la page 1) L’équipe Matata a tenu hier son dernier conseil des ministres et sa dernière réunion stratégique hebdomadaire de chaque lundi. Au regard de tractations en cours, il est probable que le prochain conseil soit présidé par le nouveau premier ministre, Samy Badibanga. Seulement, la taille du gouvernement pose problème et fait débat. Les avis des acteurs politiques sont partagés. Selon que l’on est de la majorité présidentielle ou de l’opposition ayant pris part au Dialogue politique du camp Tshatshi. Un gouvernement, soi-disant d’union nationale pour les dix-huit mois qui nous séparent de la prochaine élection serait, en principe, inutile. Comme d’habitude, comme à l’ère Mobutu, Kabila voudrait bien ouvrir la mangeoire gouvernementale à ses partisans et surtout aux débauchés de l’opposition. Cela dans le but non seulement de faire taire les opposants mais aussi de donner la donner la possibilité à chacun des membres de se faire une santé financière pour mieux se préparer aux joutes électorales. Le gouvernement Matata avait 48 postes ministériels (trois vicePremiers ministres, deux ministres d’État, trentetrois ministres et dix viceministres). Comme il faut essayer de contenter tout le monde, le partage équilibré ne peut se faire qu’en fonction de postes. D’avis des uns et des autres, il faut un gouvernement éléphantesque. Lequel ne pourra être que budgétivore. Alors que la mission confiée à ce gouvernement est l’organisation des élections et l’amélioration du social des Congolais. Ce qui signifie qu’il faut de l’argent à l’État congolais parce qu’il n’en a pas. C’est pourquoi, si on ne veut pas être buté au problème épineux de financement des élections, l’équipe Badibanga devrait comporter moins de postes que celle sortante de Matata. Pour essayer d’économiser le peu qui pourrait l’être. D’ailleurs, en principe, la durée de vie de ce gouvernement, tel que rappelé in supra, n’est que de 18 mois. Conformément à l’Accord politique du camp militaire Tshatshi. N°6888 du mardi 22 novembre 2016 Nommé Premier ministre le jeudi 17 novembre 2016, Samy Badibanga arrivé en terre inconnue. Banni de l’UDPS, parti sous le label duquel il a été élu député national en 2011, Samy Badibanga est politiquement affaibli. Sur un autre tableau, Samy hérite d’un environnement socioéconomique hostile. Ses premiers pas seront scrutés à la loupe. Entre le défi de conduire l’action gouvernementale et l’impératif de gagner le pari des élections, les premiers obstacles se dressent déjà sur le parcours de Samy Badibanga. LE POTENTIEL L a formation du gouverne ment Badibanga est imminente. Les différentes composantes signataires de l’accord politique, à savoir la Majorité présidentielle, l’Opposition et la Société civile de la cité de l’Union africaine ont mis à profit le week-end pour accorder les violons. La semaine s’annonce décisive. A la Primature, le Premier ministre Matata et toute son équipe font déjà leurs valises. Le dernier conseil des ministres a eu lieu lundi – presqu’en mode urgence. La réunion n’a duré que quelques minutes – le temps de se dire au-revoir. Tôt dans la matinée, la Troïka stratégique avait aussi sa dernière réunion hebdomadaire autour de Matata. Les conclusions de la Troïka stratégique ne présagent pas des lendemains sécurisés sur le plan économique, financier et monétaire. Si la RDC est assurée de terminer l’année 2016 avec un taux d’inflation supérieur à 6%, quoi que positif, le taux de croissance ne dépasserait pas la barre de 5%. Les dernières projections le situent à 4,3%, niveau largement audessus de la moyenne africaine. Apparemment, les indicateurs conjoncturels tentent de résister à la tempête. L’on ne sait pour combien de temps encore. Ce qui n’est pas le cas des réserves en devises de la RDC qui piquent du nez depuis quelques mois. Selon les derniers chiffres de la Troika stratégique, arrêtés à la date du 18 novembre 2016, les réserves internationales se situent largement en dessous de la barre symbolique d’un milliard de USD, soit à peine 863 millions USD, équivalant à 3,82 semaines d’importations. Même si le cours du cuivre, principal produit d’exportation de la RDC, s’est quelque peu raffermi, se fixant à 5457 USD la tonne métrique, ce n’est pas évident que les réserves en devises suivent la même pente ascendante. Les experts craignent plutôt un assèchement de réserves en devises de l’Etat au regard de la très forte demande qui pourrait résulter, notamment du processus électoral. Il faut craindre le pire. Ces chiffres qui donnent des vertiges, le tout nouveau Premier ministre, Samy Badibanga, va les découvrir dans tout les prochains jours. Un baptême de feu l’attend pour inverser cette tendance. C’est le premier obstacle. LE DEUXIÈME OBSTACLE En politique, le Premier ministre entrant est pressé de toutes parts. Porté à ce poste en vertu de l’accord politique ayant sanctionné la fin des travaux du dialogue de la cité de l’UA, Samy Badibanga se frotte déjà à une forte résistance de ses amis de l’Opposition présents à ces assises. S’ils ne peuvent pas tous faire partie du gouvernement, ils exigent du moins un gouvernement le plus large possible pour donner la chance à la plupart d’entre eux d’avoir voix au chapitre. Pressenti Premier ministre, selon plusieurs bookmakers, Vital Kamerhe, président de l’UNC, n’a pas désarmé. Si son parti ne s’est pas clairement prononcé sur sa participation au gouvernement Badibanga, on laisse entendre que Kamerhe monterait terriblement les enchères pour mieux se positionner dans ce gouvernement. De l’autre côté, la Majorité présidentielle n’entend pas non plus jouer le second rôle. Dans ce brouhaha politique, Samy Badibanga est dans la position d’un homme pris entre les vagues. Comme Robinson Crusoé, il doit composer avec les éléments en sa possession pour survivre – politiquement. Banni de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi qui a porté sa candidature à la députation nationale en 2011, Badibanga retrouvera l’Hôtel du gouvernement avec un sérieux handicap politique. C’est un Premier ministre sans repère politique. Car, à l’UDPS, on considère qu’il s’est auto-exclu par le fait d’avoir désobéi en 2011 aux consignes du président du parti selon lesquelles les élus de l’UDPS devaient renoncer à leurs sièges à l’Assemblée nationale. C’est dire que Samy Badibanga n’a de lien politique qu’avec le dialogue de la cité de l’Union africaine, d’où il tire d’ailleurs sa légitimité. CERISE SUR LE GÂTEAU Le tout nouveau Premier ministre accède à la Primature dans un contexte politique et économique particulièrement tendu. L’assèchement des réserves internationales est un mauvais signe pour celui qui a pour mission principale d’organiser les élections suivant le chronogramme tracé dans l’accord politique du 18 octobre 2016. La grande crainte – elle est bien réelle – est que la RDC court le risque de se retrouver en panne sèche de devises étrangères, particulièrement le dollar américain. Il y a quelques années, le pays avait connu une pareille situation. Mais, il a dû recourir à des facilités exceptionnelles du FMI et de la Banque africaine de développement pour se refaire une certaine santé financière. Une hypothèse à exclure pour les prochains mois ; le FMI et la BAD ayant suspendu tout appui budgétaire en faveur de la RDC. Comment le gouvernement va-t-il financer toutes les dépenses en devises liées au processus électoral ? Devrait-on sacrifier certaines dépenses urgentes en devises de l’Etat, telles que le paiement du service de la dette, au profit du financement des élections ? Par quel miracle Samy Badibanga vat-il réapprovisionner le compte en devises de la RDC ? Comment s’en sortir ? Autant de questions qui donnent du tournis. Autant d’obstacles qui se dressent sur son parcours au moment où Badibanga s’apprête à prendre ses fonctions de Premier ministre. A tout prendre, Samy Badibanga n’aura pas la tâche facile. Il a hérité d’une fonction de Premier ministre à un mauvais moment. Si la situation devrait pourrir, tant politiquement qu’économique, c’est lui qui sera le premier à être visé. En acceptant ce poste, Samy Badibanga s’est mis dans la position d’une victime expiatoire. Au moment où il finalise la liste complète de son gouvernement, Samy Badibanga mesure sûrement la hauteur de la tâche qui l’attend. Elle est titanesque. Le chef de l’Etat le lui a d’ailleurs rappelé dans son dernier message au Parlement réuni en congrès. 48 heures avant la nomination de Samy Badibanga, le président Kabila promettait de «désigner incessamment le Premier ministre qui aura la charge de former le gouvernement d’union nationale dont la mission principale sera de conduire le peuple aux élections, tout en préservant les acquis éconnomiques et sociaux des quinze dernières années». C’est la feuille de route qui attend Samy Badibanga. Obligé d’évoluer dans un cadre macroéconomique austère, le radar du Premier ministre ne présente pas beaucoup de visibilité quant à l’avenir. Tout dépendra de la tactique qu’il mettra en œuvre pour sortir de ce traquenard ; notamment en imaginant la manière la meilleure d’amortir le choc en cas d’une chute brutale. Evénement 3 Le Potentiel www.lepotentielonline.com N° 6888 du mardi 22 novembre 2016 Dernière réunion de la Troïka stratégique : le mot d’au-revoir de Matata Plus que quelques jours pour Matata de céder le flambeau à Samy Badibanga, son successeur à la tête du gouvernement. Pour sa dernière réunion de la Troïka stratégique, Matata s’est ouvert à la presse. Occasion pour Modeste Bahati, ministre sortant de l’Economie, de plaider pour la pérennisation de cette structure, qui a joué le rôle avant-gardiste pour préserver les équilibres économiques fondamentaux. F.K. P remier ministre démissionnaire, Matata Ponyo Mapon vit ses derniers jours à l’hôtel du gouvernement. Hier lundi, pour la dernière réunion de la Troïka stratégique, cet organe technique du gouvernement qui se réunissait lundi matin autour du Premier ministre, Matata a brisé la tradition en se confiant sur le perron de la primature aux questions de la presse. Pour une dernière réunion de la Troïka stratégique, Matata a voulu en donner une touche spéciale. En effet, la Troïka stratégique, c’est son œuvre. Quoi de plus normal qu’il en explique le fonctionnement, avant de rendre le tablier à son successeur, Samy Badibanga. « Comme c’est la dernière réunion de la Troïka stratégique au terme de cette mandature de quatre ans et sept mois d’exercice, je me suis fait l’honneur d’être ensemble avec cette équipe qui a travaillé en harmonie, en cohésion avec moi », a dit Matata Ponyo, estimant qu’il avait « cette obligation de l’honorer, de la féliciter pour le travail de qualité qui a été fait sur la gestion conjoncturelle de l’économie et des finances de l’Etat pendant près de quatre ans et sept mois ». Par ailleurs, le Premier ministre sortant a fait remarquer que cette équipe a « le mérite d’avoir travaillé d’arrache-pied pour le maintien de la conjoncture économique dans le radar de la politique économique telle qu’exigé par le président de la République ». LE PLAIDOYER DE BAHATI Souvent incompris du grand public, le concert de la Troïka straté- gique a été l’objet de diverses interprétations. Qui d’autre à part Matata pouvait donc l’expliquer pour dissiper tout malentendu. C’est l’exercice auquel s’est soumis, hier lundi, Matata Ponyo Mapon. D’entrée de jeu, il a indiqué que « la Troïka stratégique est une réunion très structurée qui commence par un briefing politique ». Ce briefing permet au Premier ministre, en tant que chef du gouvernement, d’être informé de l’actualité politique la plus récente. Après ce tour d’horizon de l’actualité politique, Matata note que juste après, le Premier ministre présente « la topographie de l’économie et des finances au cours de la dernière semaine ». « Ceci ne se limite pas au niveau national », a-t-il tenu à préciser, relevant que l’économie congolaise étant extravertie, « nous prenions cette topographie et nous l’insérions dans le tableau économique mondial ». Puis vient l’état des lieux de la situation économique, financière et monétaire. Il s’agit, note Matata, « de voir quelles sont les corrections qu’il faut apporter pour essayer de préserver la machine économique dans la trajectoire de l’économie internationale ». C’est au terme de ce tour d’horizon aussi bien politique qu’économique que la Tr oïka stratégique définit des actions pour « corriger les insuffisances et essayer de renforcer les résultats jugés positifs ». Pendant quatre ans et sept mois, c’est dans cette ambiance et suivant cette séquence que les membres ont été conviés chaque lundi matin, de 7 heures à 8 heures, à cette Matata a fait remarquer que son équipe a « le mérite d’avoir travaillé d’arrache-pied pour le maintien de la conjoncture économique telle qu’exigé par le président de la République » réunion de haute portée dans le suivi de la mise en œuvre de la politique économique du gouvernement. Intervenant à la suite de Matata Ponyo Mapon, le ministre de l’Economique, également porte-parole de la Troïka stratégique, Modeste Bahati Lukwebo, a plaidé pour la pérennisation de ces réunions hebdomadaires. « Je souhaite, au nom de mes collègues membres de la Troïka stratégique, que même le gouvernement qui viendra puisse s’inspirer de ce que nous faisions à la Troïka parce que nous estimons que si cet instrument n’existait pas, peut-être qu’il aurait eu des dérapages très importants dans un contexte économique très difficile caractérisé par des chocs extérieurs qui ravagent les économies ». Modeste Bahati reste convaincu que, grâce aux actions de la Troïka straté- gique, la RDC a pu « résister et sortir du lot, notamment en termes de croissance », largement au-dessus de la moyenne africaine. Prochain locataire de l’Hôtel du gouvernement, Samy Badibanga suivra-t-il les sages conseils aussi bien de Matata que de Bahati ? C’est tout ce qu’on peut espérer. En attendant, après six ans d’une présence discontinue au gouvernement central, en passant par le ministre des Finances jusqu’à la Primature, Matata a laissé une marque qu’il ne sera pas facile d’effacer de sitôt. Par sa méthode de gestion, sa rigueur et sa gestion du temps, Matata a convaincu plus d’uns. Il a combattu le bon combat. Sans doute la RDC lui réservera, en temps utile, la couronne qui sanctionne son parcours de champion. Samy Badibanga : le choix de la discrétion S amy Badibanga n’a pas immédia tement réagi à sa nomination au poste de Premier ministre le 17 novembre. Comme s’il avait eu besoin de temps pour enfiler ce lourd costume. Comme s’il lui en fallait, aussi, pour rompre avec la discrétion qu’il s’est imposée ces dernières semaines. Outsider dans la course à la primature, ce député de 54 ans l’a finalement emporté sur le favori, Vital Kamerhe. Les deux hommes avaient accepté de participer au « dialogue» voulu par le chef de l’État, qui s’est conclu le 18 octobre par un« accord» en forme de marché: le report de l’élection présidentielle à avril 2018 contre le choix d’un Premier ministre issu des rangs de l’opposition. Pendant toute cette séquence, Samy Badibanga est resté en retrait, évitant de faire des vagues. TI est apparu plus flexible que l’ambitieux Kamerhe, lequel saisissait tous les micros tendus par les médias avec une assurance qui a irrité certains caciques de la majorité, tout comme les opposants réfractaires au dialogue. Or la personnalité clivante de Kamerhe ne cadrait plus avec les objectifs du chef de l’État. Joseph Kabila, dont le dernier mandat constitutionnel arrive à échéance en décembre, souhaite avant tout apaiser les tensions pour passer ce cap sans encombre. « Badibanga est un élu de la capitale, dont on nous dit qu’elle est un obstacle pour nous (lire pp. 3639), confirme Barnabé Kikaya bin Karubi, un des conseillers du président. Et il est originaire du Kasaï, dans le centre du pays. Cela permet un rééquilibrage régional puisque son prédécesseur venait de l’est.» Cette nomination est, surtout, une pierre dans le jardin d’Étienne Tshisekedi, irréductible opposant de 83 ans et lui aussi originaire du Kasaï. Pendant des décennies, Samy Badibanga l’a côtoyé: sous Mobutu, certaines réunions clandestines de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) se tenaient même au domicile familial des Badibanga. Important commerçant, le père du nouveau Premier ministre était muluba (comme Tshisekedi) et très proche des fondateurs du parti. Dans les années 2000, Samy devient un des principaux conseillers de Tshisekedi, jusqu’à la rupture de 2012. Arrivé deuxième à la présidentielle selon des résultats officiels très contestés, « le vieux » refuse de reconnaître sa défaite. Il interdit à ses députés élus de siéger. Samy Badibanga s’affranchit de ces consignes pour créer et présider le groupe parlementaire « UDPS et alliés », Dès lors, Tshisekedi refuse de le recevoir. Mais Badibanga reste très proche de la famille de l’opposant, et notamment de son fils, Félix. « Kabila veut nous diviser, mais cela ne changera rien à notre mobilisation, jure ce dernier. Nous avions de toute façon coupé les ponts avec lui depuis sa participation au dialogue. » TACTICIEN Jusqu’à ces dernières semaines, Badibanga avait gardé un discours d’opposant dur: il refusait le maintien au pouvoir de Kabila à la fin de son mandat et s’était même fait photographier en tête du cortège des très violentes manifestations de janvier 2015. Pourtant, ce fils de bonne famille, qui a étudié en Belgique et qui a longtemps vécu entre Bruxelles et Kinshasa avant de devenir consultant pour des groupes miniers, est bien plus un tacticien d’appareil qu’un leader populaire. Il est l’artisan de la rencontre entre Félix Tshisekedi et Moïse Katurnbi à Paris, en décembre 2015, prélude à leur alliance six mois plus tard. Sa bonne connaissance des arcanes de l’opposition compense, aux yeux du pouvoir, son déficit de notoriété. Pour mener à bien ses missions - réconcilier le pays et organiser les élections -, le nouveau Premier ministre disposera toutefois de moyens limités: le budget de l’État est en net recul. Et avant son départ, l’équipe sortante a verrouillé les principaux offices de perception des recettes de l’État par des nominations de dernière minute. J EUNE AFRIQUE 4 Politique Le Potentiel www.lepotentielonline.com N°6888 du mardi 22 novembre 2016 Lutte contre la criminalité transfrontalière : Kampala et Kinshasa décident de travailler ensemble L’Ouganda et la RDC sont déterminés à renforcer la surveillance aux frontières. Ils appellent les responsables de leurs services respectifs à se contacter régulièrement pour renforcer la lutte contre la criminalité transfrontalière. O. DIOSO L’Ouganda et la RDC s’accordent à combattre la criminalité dans leurs frontières communes. Les deux États ont levé cette option, samedi 19 novembre, à l’issue de la rencontre bilatérale tenue à Nebi, district ougandais frontalier au territoire congolais de Mahagi. La délégation congolaise a été conduite à ces assises par le gouverneur de l’Ituri, Abdallah PeneMbaka, renseigne l’édition en ligne de Radio Okapi. Les deux parties se sont engagées à combattre la criminalité à leurs frontières communes en proie à la cir- culation des groupes armés. « Les deux parties doivent s’activer à identifier les criminels dans leurs juridictions. Les responsables des services doivent se contacter régulièrement pour renforcer la lutte contre la criminalité transfrontalière », a souligné la ministre provinciale de la Santé de l’Ituri, Laurence Makusi. L’Ouganda et la RDC ont également pris la décision de renforcer la surveillance aux frontières et de répertorier les entrées illicites des engins roulants pour stopper le phénomène de vol des véhicules d’occasion en Ouganda. Ces véhicules sont vendus du côté congolais. Les deux pays s’accordent, par ailleurs, d’accélérer le processus de démarcation de frontière commune, du côté du lac Albert, pour limiter les conflits, conformément aux accords signés entre Yoweri Kaguta Museveni et Joseph Kabila en 2007. Cet accord est signé six semaines après que la RDC avait récupéré plusieurs villages frontaliers en territoire d’Aru (Ituri) revendiqués par l’Ouganda voisin. RÉCUPÉRATION DES VILLAGES REVENDIQUÉS PAR L’OUGANDA Plusieurs villages frontaliers en territoire d’Aru, province de l’Ituri revendiqués par l’Ouganda voisin ont été dernièrement récupérés par la RDC, a fait savoir à la presse, le ministre provincial de l’Intérieur de l’Ituri, Étienne Unega Egee. Revenant de la 10ème session tenue à Arua en Ouganda entre les experts de deux pays, il a précisé qu’à la suite des travaux de démarcation, 51 bornes ont été placées. « On a récupéré une bonne partie de localités prétendument appartenant au district voisin de l’Ouganda. C’est pourquoi, aujourd’hui, la population d’Aru est très calme et satisfaite du travail fait par la commission », a-t-il indiqué. La Société civile d’Aru a salué ce résultat qui permet de mettre fin aux conflits souvent enregistrés entre les populations frontalières. Le gouvernement provincial de l’Ituri avait aussi annoncé que la zone Rukwanzi vers la plaine du lac Albert constitue la prochaine étape de ces travaux de démarcation qui vont se dérouler sur quatre zones s’étendant de l’Ituri au Nord-Kivu, sur une distance de près de 700 km. Goma : le parlement d’enfants s’insurge contre l’utilisation des enfants dans les manifestations « Les enfants ne doivent plus être utilisés pour gonfler les rangs des manifestants pour des causes politiques », dénonce Laetitia Malira, membre du parlement d’enfants du NordKivu qui déplore l’utilisation des enfants dans des manifestations politiques dans cette province. Cette position a été prise à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de l’enfant, dimanche 20 novembre. Ce regroupement des enfants se propose de mener une campagne de sensibilisation et un plaidoyer pour que les enfants ne soient plus utilisés par les acteurs politiques. Pour Laetitia Malira, l’enfant est apolitique. LE NOMBRE À L’ÉCOLE PRIMAIRE A DOUBLÉ EN ITURI « Des avancées significatives sont enregistrées dans le domaine de l’accès à l’éducation de l’enfant en Ituri ces dix dernières années », a affirmé le chef du bureau du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) dans cette province, Laurent Campigotto, toujours à l’occasion de la Journée internationale de l’enfant, célébrée cette année sous le thème « Équité pour chaque enfant ». Laurent Campigotto note que les avancées ont été enregistrées dans le domaine de l’utilisation des enfants dans les manifestations de la protection, de la maltraitance et de l’éducation de l’enfant en Ituri. L’UNICEF reconnaît cependant que la gratuité de l’enseignement primaire reste un défi. « Le nombre d’enfants inscrits à l’école primaire a plus que doublé pour passer de 5,5 mil- lions à 12,6 millions d’élèves », s’estil félicité. Les autorités provinciales indiquent que la présence des groupes armés dans le Sud d’Irumu et dans le territoire de Mambasa constitue encore un blocage pour l’éducation des enfants dans cette région. Cela entraîne des déplacements des enfants privés de leurs droits à l’éducation, fait remarquer le ministre provincial des Mines, représentant le gouverneur de la province. O.D/R.O Cinq questions à James Wharton (*) 1 . À Kinshasa, vous avez rencontré le premier ministre congolais ainsi que le leader de l’opposition congolaise, De quoi avez-vous parlé? On a eu des réunions très positives. On a beaucoup parlé de termes de coopération entre nos deux pays, du développement et de la collaboration économique ? Nous avons aussi parlé de la situation et de la manière dont les choses doivent se dérouler. J’ai aussi clarifié la position du gouvernement britannique, de ce qu’on attend des participants au dialogue politique. Notre gouvernement ne veut pas de la violence et est très regardant pour ceux qui violent les lois de la RDC et les lois in- ternationales. voir l’hydro-électrique. 2. Au-delà de ça, quelle 4. Vous appuyez des pro- est la position de votre gouvernement par rapport à la situation politique actuelle en RDC ? Nous sommes préoccupés par le fait qu’on n’aura pas d’élections en RDC dans les délais. Notre souhait est qu’on ait les élections dans les jours proches, en même temps, nous demandons à tous les leaders politiques de travailler de manière pacifique afin d’éviter la violence et des cas de mort d’hommes. 3. Quelles sont vos impressions après avoir visité les projets de développement que votre gouvernement finance, notamment dans le terri- toire de Rutshuru ? Nous sommes un grand partenaire le plus important en ce qui concerne le développement ici en RDC. Notre programme est environ de 300 millions de livre sterling par an. J’ai vu beaucoup d’activités qui ont un impact important positif. Par exemple, par rapport à l’approvisionnement en eau que j’ai vu à Goma mais aussi j’ai été à Rutshuru pour jets de développement dans une province qui fait face à l’insécurité. Quel est l’apport de votre gouvernement dans l’instauration de sécurité au Nord-Kivu ? Vous avez tout à fait raison. La sécurité est très importante pour le développement. J’ai eu l’opportunité de parler avec des soldats britanniques qui sont ici au Nord-Kivu au sein de la Monusco. Nous avons parlé de l’importance de la sécurité dans la région mais aussi des perspectives pour améliorer la sécurité précaire. 5. Comment appréciez- vous la collaboration en- tre l’armée congolaise (FARDC) et la force de la Monusco ? Je crois qu’un État et son armée doivent être capables de gérer la sécurité dans un pays. C’est clair que la Monusco peut faire plus dans la gestion du pays mais au même moment, la RDC devrait faire un effort. Même si on a quelques difficultés qu’on a pu améliorer mais c’est clair que c’est l’armée et le gouvernement de la RDC qui sont responsables de la sécurité du pays et de ses habitants. TIRÉES DE RADIO OKAPI/ G OMA (*) Ministre britannique chargé de développement en Afrique Politique 5 Le Potentiel www.lepotentielonline.com N° 6888 du mardi 22 novembre 2016 La loi-cadre de santé publique passée au peigne fin à l’Assemblée nationale L’examen de cette proposition de loicadre a permis au député national Henri-Thomas Lokondo de questionner sur la position de la RDC sur le clonage thérapeutique. PITSHOU MULUMBA L ’Assemblée nationale examine, de puis hier lundi 21 novembre, la proposition de loi-cadre de santé publique, initiative des députés Dr Edumbadumba Pierre-César et Lusenge Grégoire. Il s’agit d’une proposition de loi-cadre qui détermine le système national de santé avec comme clé : la résolution des problèmes majeurs dans ce secteur. Ce texte a, entre autres particularités, d’intégrer, dans l’arsenal juridique national, des dispositions d’instruments juridiques internationaux ratifiés par la République démocratique du Congo, de combler le vide juridique sur la vaccination et la santé de la reproduction entendues comme moyens efficaces et efficients de réduction de la mortalité infantile et maternelle. C’est ainsi que, dans son intervention, le député national Henri-Thomas Lokondo a interrogé sur la position de la RDC sur le clonage thérapeutique. « Partant de l’article 108 de cette proposition de loi, je suis d’accord pour l’interdiction du clonage humain reproductif car c’est immoral et contre l’espèce humaine. Il n’y a aucun pays où le clonage humain est explicitement autorisé dans un document officiel. Mais pour ce qui concerne le clonage thérapeutique, l’Assemblée générale des Nations unies avait recommandé d’interdire le clonage même à des fins thérapeutiques. La RDC avait voté pour ou contre ? Si elle avait voté oui, la proposition de loi doit interdire également le clonage thérapeutique pour rester en harmonie avec son vote », a-t-il déclaré. Vle député national Henri-Thomas Lokondo a interrogé sur la position de la RDC sur le clonage thérapeutique. Auparavant, l’élu de Mbandaka avait remercié le président de l’Assemblée nationale ainsi que ses collègues députés nationaux, toutes tendances confondues, pour le geste de sympathie et de réconfort posé en sa faveur à la suite d’un malaise de santé qu’il avait connu en plein hémicycle lors du Congrès le 15 novembre. Acclamé à cet effet par ses pairs, Lokondo a témoigné et reconnu l’unité qui caractérise la Chambre basse du Parlement à l’image d’une véritable famille. Dans la foulée, les autres intervenants se sont appesantis sur les dé- finitions, les orientations des systèmes de santé et les juridictions de recours. Le texte présenté a, par ailleurs, le mérite de contribuer au renforcement de la lutte anti-tabac, étant donné qu’il a été observé que la consommation du tabac et des produits du tabac entraîne des effets nocifs sur l’individu, la société et l’économie. Parmi les innovations, l’on note la catégorisation du personnel de santé en professionnels et en non-professionnels de santé. Ce qui rend justice aux nouvelles disciplines ouvertes par les progrès de la technologie. Opération d’enrôlement : le CSFE sollicite le « soutien efficace » du nouveau Premier ministre L.C. L e Comité de suivi du fichier électoral (CSFE) invite le nouveau Premier ministre et chef du gouvernement, Samy Badibanga Ntita, à soutenir efficacement les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs en cours en République démocratique du Congo. C’est ce qui ressort d’une communication de cette structure parvenue à la Rédaction du journal Le Potentiel. Selon la source, le CSFE « exhorte le nouveau Premier ministre à consulter le plus largement possible des leaders de différentes tendances politiques et sociales ». Cela, « afin de la mise en place d’un gouvernement de grand consensus ». L’occasion faisant le larron, le Comité de suivi du fichier électoral dit « prendre acte de la désignation, le jeudi 17 novembre 2016, du nouveau Premier ministre » et s’engage à « offrir sa disponibilité républicaine à collaborer efficacement avec le nouveau Premier ministre aux fins d’accompagner utilement son action gouvernementale ». Après les « irrégularités » observées lors des élections présidentielle et législatives de 2011, l’ensemble de la classe politique avait qualifié d’«obsolète » le fichier électoral. Pour ce faire, la Majorité et l’Opposition avaient demandé à la Céni de procéder à la révision du fichier électoral. Lancée le 31 juillet 2016 dans la province pilote du Nord-Ubangi, l’opération de la révision du fichier électoral devait se clôturer officiellement à la fin du mois d’octobre dernier. Le taux de réalisation de l’enrôlement dans le Nord-Ubangi est de 95% dont 46% de femmes enrôlées et 54% d’hommes enrôlés. La Centrale électorale a procédé dernièrement au lancement des opérations de la révision du fichier électoral dans les provinces de la première et de la deuxième aires opérationnelles constituées de 11 provinces au total. Les provinces de Sud-Ubangi, Mongala, Tshuapa, Equateur, HautKatanga, Haut- Lomami, Lualaba, Tanganyika composent la première aire opérationnelle. La deuxième aire opé- rationnelle est composée de Nord-Kivu, de Sud-Kivu et de Maniema. Les kits d’enrôlement et les experts formateurs de la Céni sont déployés sur le terrain pour assurer le déroulement des opérations d’enrôlement des électeurs. Le CSFE est composé d’entités représentatives de la Majorité parlementaire, de l’Opposition parlementaire et extra-parlementaire, de la commission de l’éducation civique et de l’observation électorale de la Société civile. Ces entités avaient pris part en 2015 aux travaux de la Mission internationale d’audit de fichier électoral de la RDC-Mission conduite par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Ce cadre, voulu structurel, est appelé, « notamment à assurer le monitoring des recommandations formulées par le rapport final de cet audit ». Rappelons qu’alors député national, le nouveau Premier ministre Samy Badibanga faisait partie des membres du CSFE qui ont composé le comité ad hoc pendant l’audit du fichier électoral mis en place par l’OIF. Gouvernement : les anciens groupes armés espèrent être récompensés Marginalisés, oubliés et délaissés dans les précédents gouvernements et services publics de l’État, les principaux responsables de la Dynamique des partis politiques issus des accords de paix de Goma insistent sur l’application de ces accords comme gage de la restauration de la paix dans l’Est du pays. Pour cela, ces cadres, contre toute surprise, tiennent sur l’intégration politique convenue avec le gouvernement de la République à Goma. Ils ont salué la nomination d’un nouveau Premier ministre issu de l’accord politique de la Cité de l’Union Africaine, avant d’espérer que, cette fois-ci, Samy Badibanga n’agira pas comme ses prédécesseurs. Voilà pourquoi sur leur liste de quatre noms transmis au chef de l’État le 30 octobre 2016, deux seulement sont les plus capables de relever les défis. Il s’agit de Bitaki Weteshe Didier et de Nziraboba Mudosa Buda. Selon des informations recoupées, si la chance leur est accordée d’être comptés parmi les ministres, ils ne vont pas participer au gouvernement comme tous les autres Congolais, mais ils veulent être dedans, afin d’œuvrer pour la paix chèrement acquise en Rd Congo. Et ce, à travers l’activation du processus DDR (Désarmement, démobilisation et réintégration) de tous les mouvements insurrectionnels congolais pour un aboutissement heureux du processus de paix en RDC. Aussi, leur présence tant au gouvernement que dans les entreprises du portefeuille de l’État permettra de mettre un terme aux frustrations qui sont souvent à la base de la résurgence de conflits armés aux conséquences incalculables. Accorder un poste tant au gouvernement que dans les entreprises du portefeuille de l’État aux principaux responsables de la Dynamique des partis politiques issus des accords de paix de Goma ne sera que justice, pour corriger ce qui a été mal fait. La Dynamique se dit prête à collaborer avec le nouveau Premier ministre qu’elle considère capable de relever le défi de l’insécurité dans l’Est au moment où tous ses prédécesseurs ont échoué. DNM 6 Économie Le Potentiel www.lepotentielonline.com N°6888 du mardi 22 novembre 2016 Les étudiants de l’Unikin s’engagent dans le projet de relance du secteur agricole Le Projet de développement du pôle de croissance ouest (PDPC) de la Banque mondiale vise à augmenter la productivité et l’emploi dans les chaînes de valeur de filières huile de palme, riz et manioc dans le Kongo Central. B IENVENU IPAN D ans le cadre du mois de l’agricul ture, la Banque mondiale vient de partager avec les étudiants de la faculté des Sciences agronomiques de l’Université de Kinshasa (Unikin), son engagement à la relance du secteur agricole en RDC. Ce, à travers, notamment, le projet d’appui à la réhabilitation et à la relance du secteur agricole en République démocratique du Congo (PARRSA) et le projet de développement du pôle de croissance Ouest (PDPC). Ce sujet a fait l’objet d’une conférence organisée, le vendredi 18 novembre 2016, dans la salle de défense de la faculté des Sciences agronomiques de cette Alma mater. Le professeur Bodo, qui a représenté le coordonnateur du PDPC, a rappelé que pour ce projet, le gouvernement congolais a obtenu de la Banque mondiale le financement de 110 millions USD. Le projet est réalisé par la Cellule d’exécution des financements en faveur des états fragiles (CFEF), sous la tutelle du ministère des Finances. Quant aux avantages, le professeur Bodo a indiqué que le projet qui couvre la période de 2013 à 2019 devrait permettre de générer environ 11 000 emplois, d’accroître les revenus de près de 50 000 agriculteurs, de faire bénéficier à au moins 10 grandes entreprises et 30 PME de l’avantage des terrains industriels sécurisés et entretenus dans la Zone économique spéciale (ZES) de Maluku. Le projet contribue au deuxième pilier du document stratégique du gouvernement pour la réduction de la pauvreté-PRSP-2-diversification de l’économie. Il comprend quatre composantes, à savoir le développement de chaînes de valeur agricoles dans le Kongo Central ; la mise en place de la ZES de Maluku ; le développement proactif des affaires ; et l’appui à la coordination, contrôle, communication et évaluation des impacts. RÉALISATIONS Évoquant les principales réalisations du PDPC, le représentant du coordonnateur, Alain Lungungu Kisoso, a indiqué que dans sa composante 1, le projet a déjà eu à produire 11 tonnes de semences de base de riz, 1.448.668,8 mètres linéaires des boutures primaires de manioc, 11.886 plantules de palmiers à huile, 40,9 tonnes de semences de riz, 2.513.603 mètres linéaires des boutures saines de manioc. Le PDPC a aussi comme réalisations, dans sa composante 1, la réhabilitation des infrastructures dans 3 stations de l’INERA, l’équipement de 3 laboratoires à l’INERA Mvuazi, la réhabilitation en cours de 542,2 km des pistes rurales, la réalisation des études pour la construction des plateformes agroindustrielles, le recrutement de l’entreprise pour la construction de la ligne électrique moyenne tension Moenge-Lukula. Dans sa composante 2, le projet PDPC a eu à apurer plus de 90% du foncier de la ZES de Maluku. Dans sa composante 3, le PDPC a appuyé l’ANAPI sur la communication des réformes du Doing business, puis sur la réalisation de cinq études thématiques sur le climat des affaires. Dans sa composante 4, le PDPC a mis en place l’équipe de gestion du projet ; il a aussi monté une stratégie de communication ; implémenté le progiciel Tompro pour la gestion ; et rédigé un manuel de suivi-évaluation et communication des résultats. Le chargé du projet à la Banque mondiale, Amadou Ba, a rappelé que l’engagement de son institution à la relance du secteur agricole en RDC consiste à appuyer le gouvernement congolais à réaliser ses programmes. C’est dans ce contexte qu’il a lancé un appel aux autorités congolaises à capitaliser cet accompagnement pour rendre durables ses institutions telles que le ministère de l’Agriculture ou les services publics dont l’INERA, le SENASEM. Au terme de cet échange, plusieurs recommandations ont été formulées, à savoir mener des études pour la production à grande échelle de safoutiers comme alternative à la production du palmier à huile ; approfondir les études de faisabilité en rapportant avec la mise en place des parcs agroindustriels, en tenant compte des aspects sociaux, fonciers et environnementaux ; l’agence exécutant ce projet de la Banque mondiale devra travailler en collaboration avec les étudiants pour les encourager à embrasser cette filière de formation en Sciences agronomiques. Les forêts du bassin du Congo à l’ordre du jour de la 16ème réunion du PFBC à Kigali O LIVIER KAFORO L es pays membres de la Commis sion des forêts d’Afrique centrale (Comifac) se sont donné rendez-vous à Kigali (Rwanda), du 21 au 26 novembre, pour l’organisation de la 16ème réunion du partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC). Au cours de cette réunion annuelle, il est entre autres, questions que les Etats-membres de la Comifac échangent sur la coordination de leurs activités prioritaires. Ils ont également la possibilité de proposer des actions relatives aux questions émergentes et de partager des informations entre différents partenaires et autres réseaux actifs. Parmi les organisations de la Société civile environnementale qui s’activent à mieux défendre la nature, l’on cite le Réseau des aires protégées d’Afrique central (Rapac). Jadis considéré comme un canard boiteux, le Réseau des aires protégées d’Afrique central (Rapac) se fait de plus en plus une place parmi les organisations militantes. Des spécialistes sont d’avis qu’aujourd’hui, le Rapac compte parmi les institutions les plus actives de la sous-région. Après une série de reformes entamées depuis près de deux ans par son comité de gestion, le Rapac prend une part active à la 16 ème réunion du PFBC où il présentera les « retombées de ces réformes » qui, selon ses membres, ont redonné espoir aux gestionnaires des aires protégées d’Afrique centrale. « Plus que jamais le Rapac est sur la bonne trajectoire. Nous encou- rageons l’équipe dirigeante à avancer dans la même direction, car aujourd’hui il est possible de compter avec un réseau capable de relever le défi de la bonne gouvernance », a témoigné le directeur général de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), Cosma Wilungula. Lors de cette 16 ème réunion de Kigali, le Rapac entend mener des plaidoyers pouvant permettre d’élever les ambitions des gestionnaires d’aires protégées. Il espère trouver des nouveaux alliés pour les aires protégées, en engageant la Société civile et les autres partenaires dans le plaidoyer en faveur des Aires protégées. La réunion des parties du partenariat pour les forêts du Bassin du Congo est aussi une occasion pour cette Organisation non gouvernementale d’inviter, une fois de plus, les Etats-membres à la prise de conscience face aux menaces qui pèsent sur les aires protégées et la biodiversité, l’insécurité et la précarité dans laquelle pataugent les éco-gardes, souvent victimes des attaques de braconniers lourdement armés. Les agents et cadre de la direction des recettes du Haut-Katanga invités à maximiser les recettes Les agents est cadres de la direction provinciale des recettes du Haut-Katanga ont été invité, samedi, dans la salle de conférence du bâtiment Granat à Lubumbashi par le gouverneur de la province, Jean Claude Kazembe Musonda, a redoubler d’efforts pour maximiser les recettes afin de donner les moyens qu’il faut pour que le gouvernement provincial puisse réaliser les différents projets de construction. Le gouverneur de province à promis de sanctionner tout agent qui ira à l’encontre des règlements intérieur de la DRHKAT où au détournement des fonds du trésor public. Des chefs d’entreprises apprennent les techniques de gestion de leurs affaires Le centre de Mentorat Pathway, en collaboration avec l’Université canadienne au Congo a organisé, mardi 15 novembre à Kinshasa, un séminaire sur la création du «Business plan stratégique» menant à l’octroi des crédits internationaux et nationaux sans garantie hypothécaire. Objectif de cette session : outiller les participants sur les techniques de gestion pour une bonne optimisation de leurs affaires. «On a constaté que les hommes d’affaires africains et particulièrement congolais manquent des capacités de pouvoir agir au niveau international pour que nos produits demain puissent être exportés et consommés ailleurs», a indiqué le professeur Dan Kuba de l’Université canadienne au Congo. Ce séminaire a été initié à l’intention des membres de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et des chefs d’entreprises. Modernisation du marché « Delvaux » dans la commune de Ngaliema Le marché « Delvaux », situé dans la commune de Ngaliema, a été modernisé avec la construction de 600 tables d’étalage sur fonds propres du gouvernement avec l’appui des partenaires. Mme Fatouma Inoni Sengi, bourgmestre de Ngaliema, a indiqué, vendredi, au cours de la cérémonie d’inauguration, que ce marché est construit selon les normes modernes. Elle a émis le vœu de voir d’autres marchés de sa municipalité, notamment les marchés « Anciens combattants » et « UPN », subir la même transformation. Elle a également saisi cette opportunité pour inviter les bénéficiaires de prendre soin de ce bien public et de l’entretenir. Société 7 Le Potentiel www.lepotentielonline.com N° 6888 du mardi 22 novembre 2016 Kongo Central : Mgr Fidèle Nsielele lance le 1er synode diocésain de Kisantu « Réfléchir ensemble sur des réalités de l’Eglise et celles de la vie du peuple de Dieu afin d’adopter un comportement digne de soutenir son Eglise », tel est le vœu exprimé par Mgr Fidèle Nsielele lors du lancement officiel du premier synode diocésain de Kisantu. REPORTAGE DE LUCIE NGUSI M. L a cathédrale Notre-Dame de 7 douleurs (Saint Pierre) a servie de cadre, le dimanche 20 novembre 2016, au lancement officiel du 1er synode diocésain de Kisantu, dans la province du Kongo Central. Cette cérémonie, présidée par Mgr Fidèle Nsielele Siku, évêque du diocèse de Kisantu, a été rehaussée de la présence de différentes personnalités dont la vice-présidente de l’Assemblée provinciale, Mme Marie-Josée Mfulu Massaka. Pour le responsable du diocèse de Kisantu, cette célébration renferme un triple événement, à savoir la fête du Christ-Roi au niveau universel ; la clôture à Rome au Vatican, par le pape François de l’année de la miséricorde Mgr Fidèle Nsielele en train de s’adresser à la communauté diocésaine et, enfin, à Kisantu, l’ouverture du 1 er synode diocésain. A travers ce synode, a souligné Mgr. Nsielele, la communauté et le diocèse arriveront à découvrir les problèmes auxquels ils sont confrontés et envisageront des solutions. Une nouvelle étape pour le diocèse Le synode est une réunion de délégués des prêtres et de laïcs convoquée pour réfléchir sur leurs vies et les réalités de l’Eglise. Cela se fait dans chaque diocèse à la demande d’un évêque. « Si nous procédons à l’ouverture de ce synode, c’est parce que nous voulons que notre diocèse entre dans une nouvelle étape », a révélé l’évêque du diocèse de Kisantu. Et de poursuivre : « nous allons consacrer ce temps à la consultation synodale où chaque fidèle aura à vérifier sa foi et sa vie spirituelle pour se rendre compte de là où ça ne marche pas». Le synode peut se faire aussi en famille en se réunissant pour une même cause et trouver une solution pour la bonne marche de la famille. Par ailleurs, le prélat a exhorté le peuple de Dieu à rester fidèle à l’Eglise et à leur foi. Quant au modérateur du Synode et prêtre du diocèse de Kisantu, l’Abbé Jean-Marie Mayoni, a fait savoir que le synode est une instance du dialogue où l’on réfléchit sur les questions fondamentales qui concernent la vie d’une communauté ainsi que le diocèse. C’est une occasion offerte pour découvrir des problèmes que l’on connaît dans le milieu et trouver des orientations communes, concertées. Il a affirmé qu’au cours cette période qui va de novembre 2016 à novembre 2017, les activités diocésaines vont se dérouler en fonction du calendrier établi. « Tous les curés sont appelés à le respecter pour la bonne marche du diocèse », a insisté le modérateur du Synode. Il sied de rappeler que le diocèse de Kisantu a été créé en novembre 1959. Aujourd’hui, il totalise 55 ans d’existence. Depuis tout ce temps, ce n’est que maintenant que l’on a pensé organiser le synode. Le nouveau comité de l’Assanef entre en fonction VÉRON K. « Moi, Fred ne Tiabu, président gé néral de l’Assanef (Association nationale des anciens élèves des Frères des écoles chrétiennes), en présence du Frère visiteur provincial de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes du district du Congo-Kinshasa et des membres de l’Assanef ici présents, j’accepte de servir avec amour, et dans le respect des textes réglementaires de notre association, les lassaliens évoluant ensemble et par association ». C’est cette déclaration faite par Fred ne Tiabu lors de l’intronisation de son comité par le Frère visiteur provincial, Firmin Phambu, le dimanche 20 novembre 2016. Avant cette déclaration, le Frère visiteur provincial a fait porter au président général et aux deux viceprésidents généraux les gilets Assanef réservés aux membres du comité général. Il a fait autant pour les membres du conseil général élus le même dimanche. Il s’agit des MM. Pascal Pombo à la présidence, Remy Minga à la vice-présidence, James Lebuabanga et Paul Makuiza, rapporteur et rapporteur adjoint. Frère Firmin Phambu qui s’est réjoui de la manière dont se sont déroulés en son absence les travaux du congrès électif les 22 et 23 octobre 2016, a félicité les heureux élus et tous les assanéfiens pour avoir privilégié la paix afin que les élections soient organisées dans des bonnes conditions. L’espace présidentiel en gilet pose pour la postérité avec le Frère visiteur provincial (en blanc) et le Frère assesseur (en noir) Dans son mot de circonstance, le président général de l’Assanef, Fred ne Tiabu, avait, auparavant, remercié le Frère visiteur et toute la Congrégation des Frères des écoles chrétiennes pour l’encadrement et l’attention qu’ils ne cessent à l’endroit de l’Assanef. Fred ne Tiabu a également reconnu les mérites des organisateurs du congrès et de l’assemblée générale, assises qui se déroulées dans un climat de paix , de fraternité et se sont terminées par des élections jugées par tous équitables et transparentes. Par rapport au thème du con- grès « l’Assanef face aux défis du développement de notre pays », le constat fait par le président général est que toutes les sections veulent désormais jouer un rôle actif dans la société, agir pour leur propre développement et celui des communautés. Elu le 23 octobre 2016, le nouveau comité de l’Assanef s’assigne la mission d’améliorer l’image publique de l’association ; d’assainir et moderniser son administration et ses finances ; faire renaître la pleine confiance entre les comités dirigeants et les sections ; s’occuper du social des membres , notamment par un abonnement à une mutuelle de santé ; booster les activités des sections par un soutien constant à leurs projets ; augmenter les effectifs en attirant les jeunes et en créant de nouvelles sections partout où c’est possible ; promouvoir le rassemblement des lassaliens , toutes catégories confondues , anciens, FECs, enseignants, élèves , l’association des parents et la Fraternité. En outre, le président général de l’Assanef a, dans sa décision n°CMG/3.01.002/2016 du 20 novembre 2016, nommé aux postes ciaprès : Clément Vununu Pemba (conseiller spécial attaché à l’espace présidentiel, chargé des projets socioéconomiques, jeunesse, sports et loisirs) ; Célestin Bokongama (secrétaire général et chargé des archives) ; François Tshintshiompo Futi (Conseiller chargé du patrimoine et directeur du Home Assanjef) ; Guy Wissa Makumaya (trésorier général) ; Véron Kongo ( Conseiller chargé de la culture, des Relations Publiques, Presse et directeur de publication du bulletin trimestriel de liaison Signum Fidei) ; Evariste Boika (conseiller chargé des relations avec les FEC, les associations lasaliennes, UMAEL et de la reprise des sites abandonnés) ; Joachim Umba ( conseiller chargé des matières juridiques) ; Hubert Ilunga (conseiller chargé de la sécurité des personnes e des biens de l’ASSanef) ; Ferdinand Kimpioka (conseiller chargé de la comptabilité), Dada Oniembe (secrétaire général adjoint) ; trésorier général adjoint (à pourvoir). 8 Faits divers Le Potentiel www.lepotentielonline.com N°6888 du mardi 22 novembre 2016 A propos de l’article « Constat à l’atelier du CERJI : grave détérioration de la liberté d’expression en RDC » Le ministère de la Communication et Médias écrit au Potentiel E mmenés par le Centre d’échan ges pour des Réformes Juridiques et Institutionnelles (CERJI), des professionnels des médias (UNPC, Kin 24, Top Congo, Collectif 24, Freedom House, Tempête des Tr opiques, OSCE, Le Potentiel, La Référence Plus, OMC, La Fédération des Radios, OLPA, FFJ, RTCE, CCTV, Antenne A et la Prospérité) ont publié le 19 novembre 2016 une dénonciation de ce qu’ils considèrent comme «une grave détérioration de la liberté d’expression en général et de la liberté de la presse en particulier en RD Congo(par) la fermeture, le brouillage et la censure des médias ». Ils ont pris à partie l’Arrêté Ministériel N°CAB/ M-CM/LMO/010/2016 du 12 novembre 2016 du Ministre de la Communication et Médias portant réglementation de l’exploitation de la radiodiffusion sonore et de la télévision en ROC par des personnes physiques et morales étrangères qui, à leur avis, « viole les dispositions de l’Acte Uniforme relatif au droit des Sociétés Commerciales et Groupements d’Intérêt Économique de l’OHADA ». A ce sujet le Ministère fait la mise au point ci-après: 1°) Cet Arrêté est conforme à la Loi 96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la presse en ROC (article 61) qui vise la protection des Intérêts Nationaux et ceux des opérateurs Congolais du secteur de l’audiovisuel. 2°) Les dispositions du Traité de PortLouis instituant l’OHADA selon lesquelles tous les actes uniformes s’appliquent automatiquement dans les Etats membres et ne font pas l’objet de transposition préalable dans la loi interne de même que le principe de la« supériorité juridique des engagements de la RDC dans le cadre du droit OHADA par rapport aux règles de droit interne conformément à l’article 215 de la Constitution» brandis par la pétition ne sont pas abrogatoires des stipulations dudit Traité sur les sociétés commerciales et les groupements d’intérêt économique dans l’espace OHADA et de l’Acte uniforme sur le commerce général qui, tout en prévoyant la possibilité de création d’entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée, ne réglementent que la forme de ces entreprises et non leur mode de fonctionnement qui fait l’objet de l’Arrêté querellé. 3°) L’article 20 du Chapitre 4 de l’Acte Uniforme stipule que «toute société doit avoir un objet licite» c’est-à-dire non interdit par la loi du pays. L’article 21 précise que « lorsque l’activité exercée par la société est réglementée, la société doit se conformer aux règles particulières auxquelles ladite activité est soumise ». Il ne suffit donc pas de créer une société conforme au droit OHADA pour s’affranchir des lois internes d’un pays membre quant à son fonctionnement qui sont les seules à déterminer la licéité d’une activité dans ledit pays. Une société même créée conformément au droit OHADA ne peut exercer ses activités dans un pays de l’espace OHADA en marge du droit national régissant son domaine d’activité dans ledit pays. 4°) Dès lors que l’Arrêté ministériel 010 du 12 novembre 20160uvre notamment la possibilité du maintien de l’identité d’une entreprise étrangère opérant dans le secteur de la radiodiffusion et de la télévision, quitte à conclure des partenariats avec des entreprises nationales, ou la création d’une entité de droit national pour diffuser ses productions en continu en RDC ainsi que l’exige la loi de 1996 moyennant une participation majoritaire des Congolais dans le capital de l’entreprise, il n’y a pas violation du droit OHADA. Il en est ainsi de toute société, fut-elle de droit OHADA qui ne peut vendre des armes et munitions de guerre, même au nom de la liberté de commerce, que conformément à la loi et aux règlements régissant cette activité dans le pays ; ou, en matière de fiscalité, de la perception en RDC d’un Impôt exceptionnel sur les rémunérations versées au personnel expatrié (IERE) à hauteur de 25% à charge de l’employeur, en sus de l’impôt professionnel sur les rémunérations (IPR),conformément à l’Ordonnance Loi N° 69/007 du 10 février 1969, du fait que le droit OHADA n’a jamais eu vocation à annihiler la souveraineté des Etats membres et ce, bien qu’un certain nombre parmi ces derniers aient décidé souverainement de renoncer à pareille double imposition. En conclusion, cet Arrêté qui est une mesure d’application d’une loi interne en vigueur dans un domaine déclaré sensible par le législateur congolais n’énerve ni l’ordre juridique interne, ni le droit international en général et encore moins le droit OHADA. Il est curieux que ce soient des opérateurs congolais des médias, premiers bénéficiaires de la loi et de l’arrêté qui les attaquent pour complaire à des homologues de France ou de Belgique (RFI ou RTBF) qui, eux, ne relèvent même pas du droit OHADA. FAIT À KINSHASA, LE 21 NOVEMBRE 2016 POUR LE MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION ET MÉDIAS D IEUMERCI MUTOMBO DIRECTEUR DE CABINET Les ONGDH de la RDC instituent une Mission d’enquête sur les spoliations d’immeubles D ONATIEN N GANDU MUPOMPA D ans le communiqué de presse conjoint N° 001/ONGDH/2016 daté du vendredi 18 novembre 2016, les organisations de défense et de promotion des droits de l’Homme, de Développement démocratique ainsi que de Lutte contre la corruption et pour la bonne gouvernance informent l’opinion tant nationale qu’internationale, qu’à l’occasion de l’examen de la plainte portant tentative de spoliation de la parcelle sise n° 33 avenue Kananga, quartier Binza/Pigeon, commune de Ngaliema dont elles sont saisies, elles ont découvert des indices graves de culpabilité et des motifs sérieux concourant à l’établissement de l’existence d’un réseau mafieux de spoliateurs d’immeubles dans la ville de Kinshasa qui opérerait sous le parrainage et / ou avec la complicité de certaines personnalités. Vu l’ampleur et la récurrence des faits portés à leur connaissance ainsi que la fiabilité des preuves qui les portent, les organisations de défense et de promotion des droits de l’Homme, de Développement démocratique ainsi que de Lutte contre la corruption et pour la Bonne gouvernance instituent une Mission d’enquête sur les spoliations d’immeubles constituée des professionnels en investigations des violations des droits de l’Homme et des crimes économiques. Cette Mission est installée dans les nouveaux bureaux de la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (V.S.V), sise n° 72, avenue Bongandanga, entre les avenues Assossa et Shaba), dans la commune de Kasa-Vubu. Le rapport de la Mission ainsi que ses recommandations seront examinés et endossés par les organisations nationales et internationales des droits de l’Homme, de lutte contre la corruption et pour la bonne gouvernance de grande renommée. TOUT LE MONDE INVITÉ À SE MANIFESTER Ainsi, les organisations des droits de l’Homme, de Développement démocratique ainsi que de Lutte contre la corruption et pour la Bonne gouvernance invitent-elles toutes les personnes victimes de spoliations ou de tentatives de spoliations d’immeubles de se manifester auprès de la Voix des Sans Voix (VSV 0995814266), de l’Observatoire Congolais des Droits Humains (OCDH, 0998323335), des Amis de Nelson MANDELA pour les Droits de l’Homme (ANMDH, 0815075174), des Œuvres Sociales pour le Développement (OSD, 0999901263), de l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO, 0998306105), de la Ligue des Electeurs (L.E. 0851794660), de Toges Noires (0998391523), de la Voix des Handicapés pour les Droits de l’Homme / CJR1325 (0998329716), de l’Action Contre l’Impunité pour les Droits Humains (AClDH, 0998916930), du Forum pour Les Droits des Jeunes et Enfants au Congo (FRODJEC, 0998910856), du Comité des Droits de l’Homme et Développement (CODHOD, 0998211469), de la Synergie Congo Culture pour le Développement (0974394535). Les agents de l’Etat et toutes les personnes qui détiendraient des informations utiles sur les spoliations ou les tentatives de spoliations d’immeubles perpétrées sous le parrainage et / ou avec la complicité de certaines personnalités sont priés de se manifester auprès de cette Mission d’enquête. Les organisations des droits de l’Homme et de Développement démocratique ainsi que de lutte contre la corruption et pour la bonne gouvernance intéressées par la question sont priées de passer au siège de la Voix des Sans Voix pour s’inscrire sur la liste du Comité d’examen et d’endossement du Rapport d’enquête ainsi que de plaidoyer pour la prise en compte de ses recommandations. Aussi, la Commission nationale des droits de l’Homme, déjà saisie des mêmes préoccupations, est invitée à poursuivre et finaliser aussi ses enquêtes et en publier le rapport dans le meilleur délai. Provinces 9 Le Potentiel www.lepotentielonline.com N° 6888 du mardi 22 novembre 2016 Kinshasa : la paroisse Christ-Roi souffle sur ses 65 bougies Maniema : des frais d’adhésion au Conseil de l’ordre jugés exorbitants Cent mille francs congolais de droit d’adhésion au Conseil de l’ordre des infirmiers sont jugés exorbitants par les infirmiers de la ville de Kindu après quelques jours de prestation de serment de huit infirmiers et de l’investiture de leur président par le ministre provincial de la Santé et Affaires humanitaires, rapporte l’Agence congolaise de presse (ACP). Les infirmiers dénoncent ce qu’ils qualifient de tracasserie dont ils sont victimes de la part des membres du Conseil provincial de l’ordre des infirmiers. Selon certains d’entre eux, ce montant fixé unilatéralement par le conseil dépasse même les salaires mensuels dont ils bénéficient. Ils demandent aux membres de ce conseil de revoir leur calcul. Interrogé, le président provincial de l’Ordre des infirmiers, Baruani Musenge, a indiqué que ce montant entre dans le compte du Trésor public, avant d’appeler ses pairs à fournir plus d’effort car, at-il dit, c’est en payant ce montant fixé comme droit d’adhésion qu’on devient membre de cette corporation. L’ACC/Maniema dénonce les tracasseries policières Le président provincial de l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO)/section provinciale du Maniema, Justin Ndelema, a dénoncé les cas de tracasseries dont sont victimes les membres de son association par les agents de la Police de circulation routière (PCR) dans la ville de Kindu. Selon Justin Ndelema, ces agents sont auteurs de plusieurs cas d’accidents enregistrés dans la ville, où ils sautent sur les motards lorsqu’une moto arrive dans leur bureau en exigeant des amendes allant jusqu’à 100 000 francs congolais et cela sans quittance. Le cas le plus récent est celui d’un motard qui s’est fracturé dernièrement la main droite sur l’avenue Lumumba, au rond-point INSS de la commune de Kasuku, suite à une bagarre avec un policier qui voulait lui ravir la clé de contact de sa moto. Cette situation a provoqué des échauffourées entre les motards et les éléments de la Police de circulation routière qui ont débouché en fin de semaine dernière sur des journées sans motos dans la ville de Kindu. Pour éviter le pire, Justin Ndelema a appelé les autorités politico-administratives à se pencher sur cette situation et à rappeler les éléments de la PCR le respecter de la loi dans l’accomplissement de leur mission régalienne, celle de réguler la circulation des personnes et de protéger leurs biens. UNE SÉLECTION DE LA RÉDACTION Plusieurs autorités ont assisté à l’office religieux marquant le 65ème anniversaire de la fondation de la paroisse Christ-Roi de l’archidiocèse de Kinshasa. FLORENT N’LUNDA N’SILU M gr Donatien Bafuidinsoni, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Kinshasa, a présidé dimanche 20 novembre la cérémonie marquant le soixante-cinquième anniversaire d’existence de la paroisse Christ-Roi de l’archidiocèse de Kinshasa situé dans la commune de Kasa-Vubu, à Kinshasa. L’événement a été marqué par un office religieux auquel ont assisté plusieurs autorités. Il a coïncidé avec la célébration de la solennité du Christ, roi de l’univers, la clôture de l’année jubilaire de la miséricorde et l’installation officielle du curé de la paroisse Christ-Roi. Un des officiants a épinglé, parlant du soixante-cinquième anniversaire d’existence de la paroisse Christ-Roi, le fait qu’il y a « des gens qui ont travaillé pour l’édification de cette paroisse ». « Nous célébrons la solennité du Christ, roi de l’univers », a-t-il déclaré avant de rappeler que la fête du Christ-Roi a été instituée par le Pape Pie XI le 11 décembre 1925. « Le Christ est Roi pour trois raisons », a-t-il expliqué. La première, c’est parce que le Christ règne sur les intelligences humaines, la seconde, c’est parce qu’il règne sur les volontés humaines et la troisième, c’est parce qu’il est le roi des cœurs. Il a ensuite attiré l’attention sur le fait que pour comprendre le sens de cette royauté, il faut méditer la passion de Jésus-Christ. Le Christ l’a instituée par sa mort et sa résurrection. Le Christ, a-t-il noté, n’est pas un roi à la manière des « grands » de ce monde. C’est un roi, mais spécial. Illustrant ses propos, il a affirmé que « les rois de la terre ont des gardes du corps, s’habillent des pare-balles, ont une armée, portent des vêtements précieux, vont s’habiller chez des grands couturiers ce de monde. Le Christ porte une couronne d’épines, vient en nous en toute humilité, en toute simplicité. Les rois de la terre prélèvent des impôts. Comme si cela ne suffisait pas, ils se servent de l’argent public, etc. ». INSTALLATION DU CURÉ « Nous devons prier pour que le règne de Dieu vienne et cela, au travers de la paix, l’amour, la vérité, etc. », a-t-il conseillé. Toutefois, il a averti que travailler pour que le règne de Dieu comporte des risques, cela au prix de sa vie. Le culte religieux s’est clôturé par l’installation officielle du curé de la paroisse Christ-Roi, l’abbé Albert Nani, aux termes du décret du 16 juillet 2016 de l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, portant mise en place des curés dans l’archidiocèse de Kinshasa. A l’occasion, l’abbé Albert Nani a reçu les symboles de la charge à lui confiée. Il a reçu mission « d’introduire les fidèles dans la maison de Dieu ». En prenant cette charge, il s’est engagé à croire en un seul Dieu, un seul Seigneur, etc. Né le 15 décembre 1959 à Kinshasa, l’abbé Albert Nani a été curé dans plusieurs paroisses de l’archidiocèse de Kinshasa avant d’être nommé à la tête de celle de Christ-Roi. Peu avant la fin du culte religieux, des couples ont été mariés religieusement pour se conformer à l’identité chrétienne. Des cadeaux, constitués d’une vache, don de la paroisse Christ-Roi, et autres, dont le contenu n’a pas été révélé, ont été remis à Mgr Donatien Bafuidinsoni, pour clôturer la cérémonie. Le CNONGD en atelier sur les méthodes de suiviévaluation des initiatives de lutte contre la pauvreté B.K/VCK L e Conseil des ONG de développe ment de la République démocratique du Congo (CNONGD) a organisé, les 16 et 17 novembre 2016 à la paroisse Sacré-Cœur à Gombe, à Kinshasa, un atelier sur les méthodes de suivi-évaluation et monitoring des initiatives/programmes de lutte contre la pauvreté avec l’appui de la Fondation Konrad Adenauer. Selon le chargé de la coopération Amérique-Asie-Océanie au ministère du Plan et modérateur des travaux, le professeur Nono Kanzumba, cet atelier, qui se déroulait dans un contexte de pauvreté généralisée, a ciblé trente délégués de la Société civile et des médias en vue de renforcer la capacité des parties prenantes sur la thématique de l’atelier. Six modules animés par des experts du CNONGD ont tourné autour du cadrage des notions de suivi, d’évaluation et de monitoring, ainsi que de la méthodologie et outils de suivi-évaluation avec un focus sur les programmes/projets de lutte contre la pauvreté. Le représentant de la Fondation Konrad Adenauer, Félicien Kabamba Mbambu, chef de projet « Un monde sans faim », a justifié le choix de la thématique spécifique par l’actualité de la question qui demeure un sujet de grande préoccupation pour la majorité des Congolais qui ont maille à partir avec l’accès aux services sociaux et économiques de base et la protection sociale qui connaît certes des progrès très mitigés et parfois en régression. Pour la Fondation Konrad Adenauer, a-t-il indiqué, « il est question que le prochain Plan national stratégique de développement (PNSD) connaisse une forte implication des parties prenantes à différentes étapes des initiatives et programmes de lutte contre la pauvreté, notamment à l’étape de suivi-évaluation et de monitoring. AMÉLIORER LA PERFORMANCE Auparavant, le secrétaire exécutif national du CNONGD, Gene Rigo, avait circonscrit le cadre et le contexte de la tenue de cet atelier qui fait suite à un autre animé l’année dernière. Cela, afin de répondre aux multiples défis des engagements pris par la République démocratique du Congo dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et dont les retombées de la stabilisation du cadre macroéconomique jugé satisfaisant par le gouvernement ne sont pas encore à la hauteur des attentes de la population dont le train de vie quotidienne demeure insatisfait. De son côté, le rapporteur de la Commission santé, sociales et culturelles du Conseil économique et social, Guy Mudumbula Makola, abordant le cadre théorique et fonctionnel du suivi-évaluation, a fait une sorte de mise à niveau des participants par le rappel en liminaire, des notions de suivi, d’évaluation et de monitoring avant d’expliciter l’objet, le but et les définitions des concepts clés. Il a ensuite passé en revue les principales caractéristiques du suivi de l’exécution, ainsi que des effets, établissant du coup, le rapport et la différence entre ces deux notions (suivi et évaluation de l’effet) notamment. Le suivi et l’évaluation, a soutenu Guy Mudumbula, permettent d’améliorer la performance, d’obtenir des résultats probants et de mesurer la performance afin de mieux gérer les effets et produits appelés résultats. Ce passage en revue a abordé autant le suivi des effets et de l’exécution que des notions d’évaluation en ce qu’il porte un jugement judicieux sur l’atteinte des résultats, en ce qu’il dégage des enseignements, des conclusions et même des recommandations. Par ailleurs, M. Jérôme Mansweki du Conseil régional des ONG de développement de Kinshasa (CRONGD/Kinshasa) a planché sur l’orientation pratique relative à la planification, l’organisation et l’exécution des activités de suivi et d’évaluation. Structurée en trois points, son intervention a énoncé les principes de base d’une planification. Il a soulevé les questions liées à la collecte et l’analyse des données, l’appui et le retour de l’information par respect au principe de redevabilité avant l’établissement du rapport approprié. Les exercices de simulation ont été menés au niveau des carrefours. 10 Forum Le Potentiel www.lepotentielonline.com Libre opinion N°6888 du mardi 22 novembre 2016 CPI : les doutes du procès Bemba * Y a-t-il vraiment eu crimes contre l’humanité à Bangui en 2002 et 2003 ? Le 24 mai 2008, Jean-Pierre Bemba, sénateur et ancien Viceprésident de la République Démocratique du Congo de 2003 à 2006, est arrêté en début de soirée dans sa résidence de Rhode Saint Genèse, un quartier périphérique de Bruxelles, en exécution du mandat d’arrêt international lancé contre lui par le procureur près la Cour Pénale Internationale. Il sera transféré, après neuf jours de détention dans la Capitale belge, à la prison de la CPI de Scheveningen, un faubourg de La Haye. Il y est, à ce jour. Jean-Pierre Bemba répond des « crimes de viols, de meurtres et de pillages » qui auraient été commis par les troupes de l’Armée de Libération du Congo, ancienne branche militaire du MLC (Mouvement de Libération du Congo), envoyées à Bangui au secours du président de la République Ange-Félix Patassé, élu démocratiquement le 22 octobre 1993, qui faisait face à une rébellion déclenchée en mai 2001 par le chef d’Etat-major des Forces armées de Centrafrique, le général François Bozizé. L’accusation affirme que Bemba – qui n’était pas avec ses hommes à Bangui - « savait » que ces derniers commettaient des crimes et qu’il n’avait pas pris « toutes les mesures nécessaires et raisonnables qui étaient en son pouvoir pour empêcher leur commission ». Crimes pour lesquels il a été condamné à 18 ans de prison par la Chambre de première instance VII de la Cour. Condamnation contre laquelle il a fait appel. Jean-Pierre Bemba mérite-il une telle sévère sanction ? DU MANIEMENT DES CHIFFRES À CELUI DES ARMES Après sa prise de pouvoir dans l’ex-Zaïre en mai 1997, le défunt président Laurent-Désiré Kabila avait aussitôt installé un pouvoir dictatorial : interdiction des activités des partis politiques, répression de toute manifestation contre son pouvoir, fermeture des médias privés, nombreuses arrestations d’acteurs politiques, des journalistes et autres activistes de la société civile, massives expropriations sans motifs, sans jugements de justice et sans indemnités, etc. L’urgence de sauver la démocratie s’était imposée. Il fallait vite stopper les dérives du nouveau régime. Quelques vaillants congolais avaient ainsi levé l’option de recourir aux armes, unique moyen, avaient-ils estimé, de contrer la tyrannie du marxiste-léniniste et nouveau maître du pays. Jean-Pierre Bemba, acteur économique de son état, décidera, lui aussi, d’apporter sa part à cette entreprise de libération (politique) du pays par une insurrection…armée. Du maniement des chiffres, le diplômé en gestion de l’ICHEC de Bruxelles et entrepreneur prospère passe à celui des armes. Bien que sans vocation initiale à l’art de la guerre, il lance, après une brève formation militaire en Ouganda, un mouvement armé que le gouvernement central de l’époque ne fut jamais parvenu à mettre en échec. Ayant renoncé à sa très confortable vie citadine, l’homme connaîtra celle, non joyeuse, de troupier et passera cinq ans à guerroyer, parcourant cours d’eau, montagnes, brousses et forêts. Au fil des conquêtes territoriales, l’Armée de Libération du Congo occupera presque toute la partie Nord du pays qui fait notamment frontière avec la République de Centrafrique. Dans son livre « Le choix de la liberté », Jean-Pierre Bemba parle de la raison de l’expédition de ses soldats en Centrafrique. « 28 mai 2001, deux heures du matin, la sonnerie du téléphone retentit. Au bout du fil, le président Patassé. Il m’informe du drame qui se déroule au cœur de la capitale centrafricaine (…) A sept heures, le président Patassé me rappelle et m’informe que les troupes qui sont restées fidèles sont incapables de reprendre la situation en main (…) En l’absence d’une intervention de l’Armée de Libération du Congo, tout semble perdu ». Le roman de son arrestation et de son incarcération à la CPI peut ainsi bien s’écrire comme l’histoire d’un fatal coup de fil nocturne d’un papa et la bienveillance d’un fils animé par un double sentiment de devoir : sauver physiquement un « père » et, aussi, la démocratie - qu’il était lui-même en train de défendre dans son propre pays, la RDC – que Patassé incarnait par le pouvoir issu du suffrage universel qui fut le sien, démocratie que mettait à mal un officier en rébellion qui voulut être calife à la place du calife, mais qui, pendant dix ans et jusqu’à sa chute en mars 2013, n’aura pas su en assumer dignement la charge. APPEL DES VICTIMES ET DES TÉMOINS PAR RADIOS « Que les personnes qui auraient été victimes des exactions de tous genres de la part des soldats du MLC viennent se présenter en nos bureaux afin d’aller témoigner au procès de Jean-Pierre Bemba à La Haye». C’est par ce communiqué diffusé par les radios de Bangui que les enquêteurs du procureur ont pu rencontrer les victimes et enregistrer leurs dépositions. De 135 au début du procès, le nombre a atteint 1861 plaignants en novembre 2011. D’où ce commentaire humoristique d’un kinois sur cet appel des témoins : « Si j’étais à Bangui à cette période, j’aurais également répondu à cet appel. J’aurais raconté des balivernes, inventé n’importe quoi et ainsi avoir la possibilité de visiter gratuitement un pays européen». Et également cette observation d’un spécialiste du droit international : « C’est la première fois dans l’histoire de la justice internationale qu’un groupe aussi nombreux soit autorisé à participer à un procès ». Un grand nombre de victimes et des témoins – opportunément invités à la pelle - devait, pour l’accusation et on le comprend aisément, crédibiliser la plainte. Et comme dans tout procès, les victimes sont appelées à prouver à la fois que des exactions ont été commises, qu’elles en ont subi des préjudices corporels ou matériels et surtout, dans le cas présent, que Bemba était au courant de la commission de ces exactions. Ce que victimes et témoins peinent à démontrer à la CPI. La Fédération du MLC-France en donne les raisons dans une de ses déclarations: « La majorité de ces témoins de viol proviennent d’une Ong dirigée par une ministre du gouvernement de François Bozizé (…) Un problème de crédibilité s’est dégagée après l’audition de plusieurs témoins : fausses identités, falsification des actes, contradiction de récits de faits lors de demandes de participation et les dépositions devant les enquêteurs du procureur dans le chef des mêmes témoins. En outre, toutes les victimes de viol n’ont aucun témoin ayant assisté ou vu les scènes de viol ».La crédibilité globale des témoignages a davantage été mise en doute lorsque, pap exemple, M. Mbata, un magistrat de Bangui, a déclaré au procès que sa maison avait été « complètement » pillée. « Avais-tu porté plainte à l’époque ? », l’interrogea la défense de Jean-Pierre Bemba. Réponse du juriste : « Non ». M. Mbata a préféré porter (tardivement) plainte…à la CPI que de saisir (d’abord)les juridictions de son pays juste après le préjudice subi, lesquelles auraient dû en faire aussitôt le constat ! Ce qui, de nouveau, fait dire à la Fédération du MLCFrance : « Aucune victime, aucun témoin n’a officiellement porté plainte durant la période de la présence des troupes du MLC à Bangui. De ce fait, il est quasi impossible que Bemba ait été au courant des exactions commises sur place. D’autre part, aucune autorité n’était informée sur ces faits, d’où impossibilité d’en faire part à Bemba qui était à des milliers de kilomètres de terrains des opérations ». « En rendant son jugement, note la défense de Bemba, il y a eu confusion dans le chef de la Chambre en appliquant le standard de « should have know (aurait dû savoir)» pour dire que Jean-Pierre Bemba « knew (savait)» alors que les éléments de preuve établissent que Jean-Pierre Bemba ne savait pas ». ENQUÊTE PARTIALE ET BÂCLÉE Dans son réquisitoire, le procureur Moreno affirme que « Jean-Pierre Bemba a sciemment permis aux 1500 hommes qu’il commandait de commettre des centaines de viols, des centaines de pillages. Jean-Pierre Bemba était, dit-il, le commandant militaire avec l’autorité effective et le contrôle des troupes qui ont commis les crimes ». Charges auxquelles avait répondu, dès le début du procès, Maître LirissKwebe, le défunt avocat du président du MLC : « Le procureur a mené, durant plus de huit ans, une enquête partiale et bâclée qui en définitive n’apporte absolument pas aux juges ce qu’ils sont en droit d’attendre, c’est-à-dire des preuves audelà de tout doute raisonnable ». Science de rigueur, le droit est avide et se nourrit de pièces à conviction. Jusqu’à la fin de son mandat et son remplacement par Fatou Bensouda, le procureur Moreno n’est pas parvenu à démontrer - de toutes les forces combattantes présentes à Bangui (les soldats libyens, les troupes de la communauté des Etats sahélo-sahariens qui soutenaient également les forces gouvernementales, les Tchadiens qui guerroyaient en faveur de Bozizé, l’armée régulière de Patassé, les différentes milices ethniques locales, etc.) –que seuls les Congolais du MLC, animés, à y croire, par une sorte de cruauté qui le serait propre, auraient perpétré les atrocités décriées durant toute cette période des hostilités à Bangui. « Ces derniers faisaient-ils la guerre contre de doux et gentils enfants de chœur qui, eux, n’auraient violenté personne et ne tiraient que sur les mouches ? », s’interroge la députée nationale et secrétaire générale du MLC Eve Bazaïba. Et comment victimes et témoins distinguaient-ils les militaires du MLC des autres belligérants ? Au procès, le Témoin 38 déclare avoir vu les hommes de Bemba :« Ces soldats portaient des bottes en caoutchouc, ils avaient des bérets noirs, rouges, violets. Ils n’avaient pas d’insignes de corps ». Bien des observateurs qui suivent le procès se demandent si l’on peut se fier à ces genres des descriptions « vagues », de témoignages manifestement douteux. « Les critères d’identification par la langue ou les uniformes, estime un observateur, ne peuvent constituer des éléments de preuve solides car les présumés victimes, étant sous traumatisme, pouvaient facilement faire des confusions et erreurs ». A la première audience de confirmation des charges le 15 janvier 2009, « le procureur n’a pas apporté de preuves, mais a seulement montré qu’il existe de raisons substantielles de croire que la personne a commis les crimes présumés », écrivent les observateurs de «Open Society Foundations» qui suivent journalièrement le procès, lesquels notent également : « Le procureur a cherché à accuser M. Bemba d’avoir directement commis les crimes. Les juges lui demandaient maintenant d’envisager de requalifier les faits en responsabilité de commandement qui signifie que les dirigeants qui exercent un contrôle effectif sur leurs troupes peuvent être tenus comme légalement responsable des crimes commis par ces troupes ». (A suivre) (WINA LOKONDO ) Afrique/éco 11 Le Potentiel www.lepotentielonline.com N° 6888 du mardi 22 novembre 2016 La chute des cours du pétrole continue d’aggraver le déficit commercial de l’Algérie Malgré les efforts du gouvernement pour réduire le déficit commercial engendré par la chute des prix du pétrole, l’Algérie a enregistré un déficit commercial de 15,8 milliards de dollars en 2016 contre 13,7 milliards de dollars en 2015. Le pays dont 95% des exportations concernent les produits pétroliers, a affiché des recettes d’exportations de 22,7 milliards de dollars en octobre, soit une baisse de 23,44% par rapport à la même période, l’année dernière. Cette situation a énormément fragilisé l’économie locale au point où les importations ont reculé de 11,3%, fin octobre. L’Algérie a importé 38,5 milliards de dollars de matières premières contre 43,5 milliards en octobre 2015, selon le site d’information marocain, le360.ma. Une politique d’austérité a été votée pour mieux faire face à la situation. Spécifiquement, elle vise à contrôler le déficit commercial en bloquant les investissements dans certains secteurs et en imposant des mesures restrictives sur les importations. Des quotas sont désormais appliqués aux véhicules, au ciment et aux matériaux de construction. Dans la zone Cemac, 16 banques sur 52 ont enregistré des pertes au 30 juin 2016 Sur la base des comptes déclarés par les 52 établissements bancaires en activité dans la zone CEMAC au 30 juin 2016, seize d’entre elles ont enregistré des pertes, a-t-on appris au sortir d’une récente réunion regroupant les responsables des banques de cet espace communautaire et la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), le gendarme du secteur. A en croire Lucas Abaga Nchama, le gouverneur de la banque centrale des Etats-membres de la Cemac et président de la Cobac, deux banques ce sont ainsi ajoutées à ce groupe d’institutions déficitaires cette année, puisqu’elles n’étaient que quatorze sur la même période en 2015. Cette contre-performance, a cependant souligné Lucas Abaga Nchama lors du dernier comité de politique monétaire de la BEAC, n’empêche pas à la zone CEMAC d’avoir un secteur bancaire «solide». Avec un produit net bancaire qui s’établit à 444 milliards de francs Cfa sur la période sous revue, soit sensiblement au même niveau que celui de l’année 2015. UNE SÉLECTION DE LA RÉDACTION Bénin : l’essence de contrebande, talon d’Achille du gouvernement L’essence de contrebande est roi au Bénin. Toutes les stratégies mises en place ont échoué jusqu’ici au point que les contrôles douaniers et policiers paraissent inefficaces. Désormais, le gouvernement mise sur la baisse des prix dans les stations pour dissuader les automobilistes à recourir au trafiquant de rues. AMK AVEC AGENCE ECOFIN A u Bénin, mettre fin au commerce de l’essence de contrebande reste un véritable casse-tête pour le nouveau gouvernement. La problématique s’était inscrite au cœur des préoccupations de l’ancien régime qui, malgré tous les efforts entrepris s’était résolu à faire machine arrière. Interrogé sur les stratégies à mener pour éradiquer ce commerce visiblement réfractaire à la rupture que prône l’administration Talon, M. Abdoulaye Bio Tchané, le ministre d’Etat en charge de la planification et du développement, a étalé les difficultés que rencontre le gouvernement dans ce sens. « Ce sont des sujets difficiles à régler […] On ne peut pas régler ce problème uniquement par les contrôles policiers et douaniers. Si cela était suffisant, la contrebande d’essence aurait été déjà éradiquée», selon des propos rapportés par le quotidien La Nouvelle Tribune. En effet, le responsable fait, entre autres, allusion au solide lobby de commerçants qui défendent ardemment l’activité depuis plusieurs années mais aussi à la politique mise en œuvre en amont au Nigéria. Une persistance qui représente, selon lui, une parade à la dépréciation du Naira, la monnaie nigériane, en raison de la faiblesse des prix du pétrole. D’autres produits sont déversés illégalement sur le marché béninois comme la bière ou encore le ciment. « Aujourd’hui, le pays est inondé de bière. La Béninoise (marque de bière brassée au niveau local) est en difficulté. Il y a des personnes qui déversent des bières dans le pays du simple fait de la dépréciation du naira. C’est pareil pour le ciment. C’est pareil aussi pour d’autres produits», a fait remarquer l’officiel. En outre, le territoire du Delta du Niger, d’où est produite et importée l’essence incriminée, par des pro- ducteurs illégaux qui siphonnent le pétrole des installations réglementaires de production, est très peu contrôlé par le gouvernement fédéral. L’insurrection armée y fait la loi depuis plus de 20 ans et maintient Abuja sous pression. Dans ce contexte, il paraît inimaginable pour les autorités nigérianes de s’attaquer à l’essence de contrebande, au risque d’envenimer la situation. L’activité fait vivre des millions de personnes dans le Delta et, paradoxalement, participe à une certaine stabilité économique dans la zone. Au Bénin, ce commerce nourrit plusieurs milliers de Béninois et on estime la part de consommation de l’essence de contrebande, à plus de 75%. Pour finir, M. Abdoulaye Bio Tchané a reconnu l’inefficacité de la stratégie déployée pour combattre la filière, préconisant la recherche d’une autre option. La stratégie du nouveau gouvernement, non encore mise en branle, consiste à rapprocher les prix sur le marché informel et ceux pratiqués dans les stations-service, de façon à inciter les consommateurs à privilégier le produit de la station, vu que l’essence de contrebande est réputée être de mauvaise qualité. Aujourd’hui, le litre d’essence importée illicitement vaut 275 Fcfa tandis qu’à la pompe, il faut débourser plus de 400 Fcfa. La Banque mondiale débloque 500 millions Usd pour la Centrafrique L a Banque mondiale a annoncé, dans un communiqué publié le 17 novembre, qu’elle s’est engagée à débloquer 500 millions de dollars, au cours des trois prochaines années, pour financer la reconstruction de la République centrafricaine (RCA), après plus de trois ans de violences intercommunautaires. Jan Walliser, vice-président de la Banque mondiale pour la croissance équitable, la finance et les institutions, a fait part de cette décision, au cours de la Conférence des bailleurs de fonds sur la Centrafrique qui s’est tenue à Bruxelles, le 17 novembre 2016. Ce programme ambitieux, financé par le régime de soutien au redressement (turn-around facility) de l’Association internationale de développement (IDA), un fonds de la Banque mondiale destiné à soutenir les États fragiles dans leurs processus de transition, constitue un financement cinq fois plus élevé que les montants traditionnellement alloués par la Banque mondiale à la Centrafrique. Il servira à appuyer la gestion des finances publiques ainsi que la réinsertion des anciens combattants et des personnes déplacées. Ce financement vise également à créer des emplois en réhabilitant un axe routier important et en relançant le secteur agricole. «La République centrafricaine, l’un des pays les plus pauvres et les plus fragiles au monde, se remet à peine d’une des crises les plus violentes de son histoire. Mais aujourd’hui, pour la première fois, le pays peut instaurer la paix, la stabilité et les conditions d’un développement durable», a souligné Makhtar Diop (photo), viceprésident de la Banque mondiale pour l’Afrique. Bien qu’elle connaisse encore des tensions, la République centrafricaine possède désormais un président et une Assemblée nationale élus démocratiquement. Elle a aussi réussi à maîtriser ses finances publiques. Mais ce pays a besoin d’investissements à long terme. Près de 2,3 millions de personnes, soit environ la moitié de la population du pays, ont toujours besoin d’aide humanitaire. AFRIQUE EXPANSION/LP 12 Communications Le Potentiel www.lepotentielonline.com N°6888 du mardi 22 novembre 2016 COMMUNIQUE VODACOM Le 1 er diplôme vert décerné à Vodacom Congo Le Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Développement durable de la RDC, a décerné à la société de télécommunication Vodacom Congo le « diplôme vert » le lundi 7 novembre 2016 dans la salle de conférence du Jardin Botanique de Kinshasa. La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre honoraire de l’Environnement et Développement Durable, Son Excellence Monsieur Robert Bopolo Bogeza et a connu la participation des membres du Gouvernement Central ainsi que de quelques membres du parlement. La cérémonie a été organisée en marge du sommet sur le climat, la COP 22, qui s’est ouvert le 7 novembre à Marrakech (Maroc). Ce sommet a été marqué par l’entrée en vigueur de l’accord de la COP21 de Paris en 2015, qui consistait à réduire l’émission de gaz à effet de serre mondiale. L’accord de la COP 21 était ratifié par 97 Etats, représentant 67,5 % des pays considérés comme les grands pollueurs de la planète. La remise du diplôme vert, institué par le gouvernement congolais, est une récompense pour encourager les acteurs non-étatiques qui luttent contre le changement climatique en RDC. Ce diplôme est considéré comme un apport en industrie dans les relations avec les partenaires de développement durable en général et ceux de la lutte contre le réchauffement de la planète en particulier. D’après le Ministre honoraire, Robert Bopolo Bogeza, Vodacom Congo a été primée à cause de son engagement pour l’économie verte en RDC et invite tous les acteurs non-étatiques à appliquer les meilleures pratiques environnementales dans leurs activités afin de lutter contre le réchauffement de la planète. Le Directeur Général Adjoint de Vodacom Congo, M. Paulin Ikwala, a remercié les organisateurs pour cette marque d’honneur et a démontré par quelques exemples combien Vodacom soutient les objectifs de développement durable en RDC, entre autre par la publication des résultats officiels des éditions d’Examen d’Etat par SMS. Cette pratique a rendu les procédures de publication des résultats plus aisées en faveur du Ministère de l’Education Nationale et a contribué à la lutte contre le déboisement d’environ 240 arbres utiles à l’impression des journaux officiels annonçant dans le temps les résultats de ces épreuves de fin de cycle secondaire. Dans cette optique et toujours dans le souci de veiller au bien être de la population, Vodacom a lancé en 2013 le projet « Rural Coverage System » (RCS). Ce dernier consiste à utiliser l’énergie solaire pour toute activité technologique en zone rurale. Ce système dispose d’une flexibilité adaptée à ces zones et d’un coût réduit d’installation de panneaux solaire et de maintenance. Cette technologie est renouvelable et non polluante grâce à l’usage de l’énergie solaire. Le diplôme vert attribué à Vodacom la positionne aujourd’hui comme la première société privée à investir dans le secteur de l’environnement en RDC. Fiers d’être Vodacom, fiers d’être une entreprise écologique. COMMUNIQUE Le Président du Conseil d’Administration de la Société Nationale d’Assurances, SONAS S.A. en sigle, attire l’attention du public que depuis un certain temps, un groupe d’ex agents de l’Entreprise s’évertuent à répandre par des courriers adressés à différentes autorités étatiques, des propos mensongers et diffamatoires contre le Conseil d’Administration et la Direction Générale de ladite Société, dans le but de jeter le discrédit sur l’ensemble de l’Entreprise et ses organes dirigeants. Ce groupe d’individus qui se présente comme un « Collectif des agents de la SONAS» est en réalité une bande d’anciens agents faussaires et autres contrevenants, révoqués de l’Entreprise il y a de cela deux ans; ils n’ont donc aucun droit à faire valoir auprès de la Société et moins encore qualité de parler au nom de son personnel qui est légalement représenté par des syndicats bien reconnus. Dénonçant cette campagne menée pour ternir l’image des responsables de la SONAS S.A, son Conseil d’Administration lance une mise en garde sévère à l’endroit de ce groupe d’individus. Kinshasa, le 21 novembre 2016 Monde 13 Le Potentiel www.lepotentielonline.com N° 6888 du mardi 22 novembre 2016 Election présidentielle française 2017 Primaire de la droite et du centre : un duel FillonJuppé au second tour Une surprise et une humiliation dimanche soir, à l’occasion du premier tour de la primaire de la droite. Longtemps considéré comme le quatrième homme de cette élection, François Fillon domine largement le scrutin selon les résultats officiels publiés par la Haute Autorité de la primaire. Alain Juppé, favori des sondages, arrive en deuxième position. L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, est éliminé et annonce et a annoncé son retrait de la vie politique. ROBERT KONGO, CORRESPONDANT EN F RANCE François Fillon a largement remporté le premier tour de la primaire de la droite et du centre avec 44, 2% des suffrages, devant Alain Juppé qui recueille 28,5% des voix. Nicolas Sarkozy totalise 20,7%, selon les chiffres publiés portant sur 3,8 millions de votants. Loin derrière, figurent Nathalie Kosciusko-Morizet (2,6%), puis Bruno Le Maire (2,4%), JeanFrédéric Poisson (1,5%) et JeanFrançois Copé (0,3%). DYNAMIQUE DE CAMPAGNE François Fillon a réussi son pari : se qualifier au second tour. Il a ainsi confirmé la dynamique qu’il avait créée durant la campagne. L’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy a sereinement creusé son sillon jusqu’à s’identifier à une droite modérée sur la forme mais fermement libérale et conservatrice sur le fond. Une synthèse qui a trouvé son électorat à droite. de son parti. Les affaires, avec deux mises en examen, se sont en outre invitées durant toute la campagne pour la primaire. Une page se tourne à droite, dont il était l’homme fort depuis 2004 et sa première élection à la présidence de l’UMP. Jupé et Fillon « Je voterai pour François Fillon au second tour de la primaire », a d’emblée déclaré Bruno Le Maire. Jusqu’en septembre-octobre, il y avait pourtant deux favoris : Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Tandis que François Fillon, lui, disputait à Bruno Le Maire la troisième place. Les résultats ont donc confirmé les tendances des derniers sondages d’intentions de vote : montée de François Fillon, baisse d’Alain Juppé, stagnation de Nicolas Sarkozy. RÉUSSITE DE L’OPÉRATION « STOP SARKOZY » L’idée d’une primaire ouverte à tous les sympathisants de droite a été imposée par Alain Juppé et François Fillon à Nicolas Sarkozy, qui a ultérieurement feint l’avoir voulue. Il s’agissait d’une opération « Stop Sarkozy » afin de retirer aux adhérents du parti Les Républicains, réputés sarkozystes, le choix du candidat à la présidentielle. La primaire a donc atteint son objectif. « Je ne suis pas parvenu à convaincre une majorité d’électeurs », a constaté Nicolas Sarkozy en précisant qu’il votera pour François Fillon dont « les choix politiques » lui sont « plus proches ». Pour Nicolas Sarkozy, l’humiliation est totale. C’est un échec terrible. Il a reconnu sa défaite, tout en annonçant « une vie avec moins de passions publiques et plus de passions privées » et en souhaitant « bonne chance à la France ». Comme une manière de dire, une nouvelle fois, adieu à la vie politique. Depuis son retour dans la vie politique active, en septembre 2014, Nicolas Sarkozy n’est pas parvenu à reprendre la main. Sa réélection à la présidence de l’UMP, en novembre 2014, avec 64,5% des suffrages exprimés, avait montré qu’il fallait reconquérir l’opinion jusqu’au sein même FRANÇOIS FILLON OUVRE LE JEU Arrivé deuxième lors de ce scrutin, Alain Juppé a affirmé avoir « décidé de continuer le combat », « C’est un combat, projet contre-projet, qui s’engage. Ce premier tour consiste en une surprise, dimanche prochain sera une autre surprise », a-t-il déclaré. Le duel entre Alain Juppé et François Fillon vient considérablement bouleverser la donne. Alain Juppé a en effet en grande partie misé sur un rejet de Nicolas Sarkozy en attirant à la primaire un électorat du centre, voire de gauche. Nul ne sait comment se comportera, dimanche 27 novembre, cet électorat, qui n’est pas de droite. Autre incertitude : même si le Mouvement Démocrate (MoDem) ne participe pas en tant que tel à la primaire, François Bayrou avait indiqué qu’il souhaitait la victoire d’Alain Juppé et qu’il serait candidat en cas de victoire de Nicolas Sarkozy. Or, son attitude en cas de victoire de François Fillon dimanche prochain n’est pas connue. Une candidature ou non de François Bayrou peut changer la donne, aussi bien pour le candidat Les Républicains (LR), que pour celui du Parti socialiste (PS) ou pour Emmanuel Macron. Corée du Sud : possible interrogatoire direct de la présidente Park L a présidente de la Corée du Sud fait aux pressions de la rue et de la justice dans le cadre de l’affaire de sa confidente Choi Soon-sil. Selon un média chinois, le parquet sud-coréen prévoit de convoquer au plus vite la présidente Park Geun-hye à un interrogatoire direct, bien que l’avocat de celle-ci ait déclaré que la présidente rejetterait toute demande d’interrogatoire de la part du parquet. Le parquet pourrait ordonner l’interrogatoire à tout moment, a indiqué lundi un responsable d’une unité d’enquête spéciale du Bureau du procureur du district central de Séoul, cité par les médias locaux. L’avocat de la présidente a déclaré dimanche que Mme Park rejetterait toute demande d’interrogatoire de la part du parquet, mais pourrait accepter une enquête d’une entité indépendante, dirigée par un procureur La présidente sud coréenne Park spécial. Le projet de loi sur l’enquête indépendante a été adopté par l’Assemblée nationale la semaine dernière. S’il est approuvé lors de la réu- nion du cabinet de mardi, le procureur spécial devrait débuter son enquête au début du mois prochain, avec l’appui de quatre conseillers in- dépendants, 20 procureurs spéciaux et 40 enquêteurs. Le parquet chargé de l’affaire impliquant la présidente et sa confidente de longue date, Choi Soon-sil, a déclaré dimanche que Mme Park avait été complice de Mme Choi et de ses deux anciens conseillers dans de nombreux actes criminels. Mme Choi et les anciens conseillers de la présidente ont été inculpés pour de multiples accusations, y compris pour abus de pouvoir et extorsion. Mme Park est devenue le premier président sud-coréen à être visé par une enquête pour conspiration criminelle. En vertu de la Constitution du pays, un président en exercice ne peut être pénalement poursuivi jusqu’à la fin de son mandat, mais peut faire l’objet d’une enquête pour des accusations criminelles. X INHUA/ LP 14 Sports Le Potentiel www.lepotentielonline.com N°6888 du mardi 22 novembre 2016 Linafoot : Dragons se mesure à V. Club au stade des Martyrs Battu à l’aller (1-0), Dragons reçoit V. Club ce mardi 22 novembre au stade des Martyrs, en match de la 11 ème journée de la zone Ouest. Une victoire sur V. Club, relancera les choses du côté de Dragons. A RMEL LANGANDA L ’AS V. Club reçoit Dragons en match de la 11 ème journée de la 22ème Ligue nationale de football (Linafoot), le mardi 22 novembre au stade des Martyrs. C’est en match de la 11ème journée de la zone de développement Ouest. Les Dauphins noirs de la capitale n’ont pas droit à l’erreur cet aprèsmidi. Ils sont à un point de DCMP et Renaissance qui comptent chacun 22 points, avec un match en retard des Oranges. Le match V. Club – Dragons a toujours été un grand derby. Pour rappel, lors de la manche aller de cette phase, les hommes de Florent Ibenge ont éprouvé de difficultés énormes pour renverser les Monstres (1-0). L’unique but des Dauphins noirs a été inscrits par l’international rwandais Ernest Sugira. Actuellement, Dragons occupe la sixième place du classement provisoire avec 13 points. V. Club pour sa part, se hisse à la troisième place avec 21 points. Tout reste serré pour l’instant au niveau de la zone Ouest. L’AS Dragons a encore 8 matches pour se rattraper. Une victoire cet après midi Les Dauphins noirs de la capitale n’ont pas droit à l’erreur cet après-midi face aux Dragons. (Photo d’archives) face aux Dauphins noirs, permettra aux Monstres de passer à la cinquième position. V. Club qui a retrouvé ses victoires après une série de matches nuls lors de la phase aller, ne veut rien lâcher. L’objectif, c’est de se retrouver parmi les trois premiers de la zone, synonyme de la qualification pour la phase du play-Off. AS NDOMBE – RENAISSANCE À KINSHASA Le match de la 11ème entre AS Ndombe de Bandundu et FC Renaissance du Congo se jouera ce mercredi au stade des Martyrs de la pentecôte. Au match aller disputé à Mondial 2018 : la Caf suspend l’arbitre du match RSA-Sénégal COMMUNIQUE OFFICIEL DU CPCC SEMINAIRE SUR L’ARRETE DES COMPTES 2016: PRODUCTION DES ETATS FINANCIERS ET IMMINENCE DE LA CONVERGENCE DU SYSCOHADA VERS LE REFERENTIEL IFRS Du 07 au 13 décembre 2016 Sous -le Haut patronage de Son Excellence Monsieur le Ministre des Finances, le Conseil Permanent de la Comptabilité au Congo « C.P. C. C.» informe les Dirigeants d’entreprises, les Professionnels de la comptabilité, les Cadres Comptables et Financiers des entreprises ainsi que tous les agents économiques, qu’il organise à Kinshasa, un séminaire sur J’Arrêté des Comptes 2016. Ce séminaire aura pour but de permettre à tous les Opérateurs économiques et aux professionnels de la comptabilité de la RDC, de clôturer leurs états financiers de J’année 2016, en tenant compte de toutes les nouveautés et innovations intervenues au cours de l’année 2016 dans le domaine de la comptabilité, des finances et de la fiscalité. L ‘occasion est également offerte aux Cadres Comptables et Financiers des entreprises, de meîtriser et de surmonter toutes les difficultés liées à la mise en œuvre du SYSCOHADA dont la convergence vers les normes internationales d’information financière (IFRS) est déjà amorcée. Le Séminaire se tiendra dans la Ville Province de Kinshasa, du mercredi 07 au mardi 13 décembre 2016 au Centre CARITAS-CONGO, sis a venue BA SOKO n° 26 dans la Commune de la Gombe. Les inscriptions se prennent en ligne sur le Site WEB du CPCC: www.cpcc-rdc.org et par e-mail: [email protected] ou au siège du Conseil Permanent de la Comptabilité au Congo, sis Avenue du Grand-Séminaire n°51, dans la Commune de KINTAMBO, Quartier NGANDA, du vendredi 18 novembre au mardi 06 décembre 2016. Compte tenu de la qualité des thèmes et surtout du nombre limité des places disponibles, il est ‘demandé aux professionnels de la Comptabilité, aux chercheurs, aux Cadres Comptables et Financiers ainsi qu’aux opérateurs économiques de prendre toutes les dispositions nécessaires pour s’inscrire à ce séminaire au plus tard le mardi 06 décembre 2016. Fait à Kinshasa, le 16 novembre 2016 André FOKO TOMENA Kinshasa, le team vert-noir est tombé sur la note de 1-4. Pourtant programmé à Bandundu, AS Ndombe a jugé utile que cela se dispute à Kinshasa pour des problèmes liés aux recettes. Depuis le début de la compétition, Ndombe ne fait que distribuer des points dans la zone de développement Ouest. Une fois de plus, les Oranges croiseront les « villageois » devant leur public du stade des Martyrs, pour cette manche retour. Les hommes du coach Eric Tshibasu ont la possibilité de se maintenir en première place du classement provisoire. Pour sa part, le Daring Club Motema Pembe a réussi à surclasser la formation de MK FC sur la note de 3-0, le dimanche 20 novembre au stade des Martyrs. C’est grâce au doublé de Ricky Tulenge et le but de Diarra. Daring garde intacte ses ambitions de se retrouver parmi les trois meilleures de la zone éligibles au playoff. Classement provisoire FC Renaissance 22 points DCMP 22 pts V. Club 21 pts RCK 20 pts Shark XI FC 15 pts Dragons 13 pts MK FC 12 pts Veti Club 11 pts Rojolu 6 pts AS Ndombe 0 pt ARMEL L/ATS I l ne prendra plus part à la 31ème édition de la Coupe d’Afrique des nations « Gabon 2017 ». C’est l’arbitre ghanéen Joseph Lamptey qui a officié la rencontre Afrique du Sud – Sénégal, comptant pour la 2è journée de la phase de groupes des éliminatoires du Mondial 2018. La CAF a finalement décidé de sanctionner l’arbitre ghanéen. Cette rencontre s’est jouée le 12 novembre à Pretoria. Joseph Lamptey a notamment accordé un penalty très litigieux aux Bafana Bafana et s’est attiré de nombreuses critiques de plusieurs observateurs du football continental et mondial. A la fin du match, la FSF (fédération sénégalaise de football) avait décidé de porter plainte auprès de la CAF et de la FIFA. Une plainte entendue. Hier lundi, à travers un communiqué de la FSF, on note les sanctions prises par l’instance continentale contre le Ghanéen. « Faisant suite à la lettre de contestation et de protestation de la Fédération Sénégalaise de Football sur l’arbitrage du match Afrique du Sud-Sénégal, la CAF informe que sa Commission d’Arbitrage a pris la décision de suspendre l’arbitre Lamptey pour 3 mois, ce dernier étant donc ainsi exclu de la prochaine CAN au Gabon, en raison de sa faible performance », peut-on lire. Ce n’est pas la première fois que Lamptey est sanctionné par la Commission d’arbitrage de la CAF. Il avait été suspendu 6 mois après un match entre l’Espérance de Tunis et Al Ahly en Ligue des champions en 2010. Culture 15 Le Potentiel www.lepotentielonline.com N° 6888 du mardi 22 novembre 2016 Théâtre de chez nous : la pièce « Malchance » fait sensation à Mbuji-Mayi Quotidien d’informations générales FONDATEUR Modeste Mutinga Mutuishayi le 12 octobre 1982 Autorisation n° 04/00015/DI/82 Siège social : 873, av. du Bas-Congo Kinshasa-Gombe B.P. 11 338, Kinshasa I, RDC E-mail : [email protected] www .lepotentielonline.com DIRECTION GÉNÉRALE ADMINISTRATEUR-DÉLÉGUÉ Willy Kabwe 099 99 99 546 C ONSEILLER TECHNIQUE Ben-Clet Kankonde Dambu 081 525 09 89 RÉDACTION DIRECTEUR DE PUBLICATION Faustin Kuediasala 081 904 17 63 R ÉDACTEUR EN CHEF Amédée Mwarabu K. 085 489 82 27 S ECRÉTAIRES DE RÉDACTION Richard Ngapi 081 685 05 14 St Augustin Kinienzi 081 515 86 44 POLITIQUE Olivier Dioso 082 516 48 03 Pitshou Mulumba 081 476 61 56 Médard Muyaya 081 069 11 22 Ludi Cardoso 081 302 64 40 ÉCONOMIE Olivier Kaforo 081 525 45 55 SOCIÉTÉ & PROVINCES Véron Kongo 099 852 69 77 Donatien Ngandu M. 081 507 53 87 Florent N’Lunda 081 493 78 50 Lucie Ngusi 081 001 42 22 SPORTS Armel Langanda 081 194 58 60 INTERNATIONAL Cyprien Kapuku 097 047 77 70 C ULTURE & NTIC Bienvenu Ipan 089 827 34 11 COLLABORATEURS EXTERIEURS Thembo Kash (Caricaturiste) Robert Kongo (France) RÉALISATION METTEURS EN PAGE José Kapwasa 081 324 96 68 Odon Modjiri 099 824 14 10 DOCUMENTATION Delphin Bateko 081 223 73 93 LEPOTENTIELONLINE.COM R ÉDACTEUR EN CHEF Stanislas Ntambwe 097 143 99 69 ADMINISTRATION & FINANCES CHEF DE SERVICE Albert Tshiambi 081 493 47 53 C AISSIÈRE Colette Kankunku 0997 69 81 07 INTENDANT Constantin Mpoyi 099 853 36 48 MARKETING & COMMERCIAL C ONSEILLER Franck Lukusa 081 197 76 09 AGENTS COMMERCIAUX John Rushimba 099 899 85 72 IMPRIMERIE 7 CHEF DE SERVICE Paulin Nkongolo 085 395 42 26 Édité par Groupe de presse MEDIA 7 Les comédiens du groupe Salongo séjournent depuis quelques jours à Mbuji-Mayi où ils produisent des saynètes en public, avant de présenter le nouveau spectacle. B IENVENU I PAN E n séjour à Mbuji-Mayi, les comédiens du groupe de théâtre Salongo de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) se préparent à présenter la pièce «Malchance». Une façon pour cette troupe théâtrale de valoriser la vie traditionnelle de la province du Kasaï Oriental et faire ainsi découvrir aux téléspectateurs, les différents sites de la ville. C’est ce que rapporte une dépêche de l’ACP qui cite le metteur en scène Kwedi Mayimputu. Mbuji-Mayi, appelée Bakwanga jusqu’en 1966, est une ville située sur la rivière Mbuji-Mayi (l’eau de la chèvre). Les origines de la ville remontent à 1913, mais elle fut fondée en 1914. Elle est le chef-lieu de la province du Kasaï Oriental, située sur la rive droite de la rivière MbujiMayi. Depuis les années 1980, la ville a vu sa population multipliée par trois, ce par l’afflux de Kasaïens du Katanga au début des années 1990, et également par l’engouement anarchique des exploitations de diamants, devenus le premier produit d’exportation du pays depuis la crise minière au Katanga. La Miba ayant fait faillite à cause de la mauvaise gestion étatique, l’extraction du diamant se fait en général clandestinement. La ville est désormais la deuxième du pays pour ce qui est de la population, devant Lubumbashi. La construction d’une ligne de chemin de fer jusqu’à Kananga a été proposée. Bakwanga fut de 1960 à 1962 la capitale de l’État sécessionniste du Sud-Kasaï. La ville est organisée en 5 communes, à savoir Bipemba, Dibindi, Diulu, Kanshi et Muya. L’espace urbain de Mbuji-Mayi est limité par trois rivières constituant les limites naturelles de la ville. La rivière Muya au Nord ; la rivière Kanshi au Sud ; la Mbuji-Mayi à l’Est. A l’Ouest par une ligne joignant la confluence Kanshi Nzaba à celle de la Muya et Bipemba. (Bakwanga, les descendants de Mwamba Mukwanga), le territoire peuplé dès le XVe siècle de tribus luba, est soumis par la force publique au début du XXe siècle, les Africains ne pouvant résister à l’arme à feu. Le premier diamant est découvert en 1906, mais l’hévéa (caoutchouc) y sera également exploité. Le territoire étant densément peuplé, les Belges décident de déporter de nombreux Luba vers le Katanga (Élisabethville, Jadotville, Kamina). Les originaires du site qui accueille la ville sont les Bakwanga, une tribu Luba du Kasaï. Plus précisément, ce site était une constellation de 11 villages appartenant au clan de Bakwa-Nyanguila, une subdivision de la tribu Bakwanga. La Ville de Mbuji-Mayi a onze villages historiques, à savoir Bakua Nkumba ; Bena Dipunda ; Bakwa Dianga ; Bena Tshibwabwa ; Bena Kaseka ; Bena Mbombu ; Bena Kabongo ; Bena Mabika ; Bakwa Kapanga ; Bena Kansele et Bena Tshibuyi. Les autres sites connus dans la genèse de la ville sont Disele (du clan BakuaTshimuna chez les Bakwanga actuellement occupée par le polygone de la Miba), Lukelenge (groupement de Bakwa-Ndoba secteur de Nsangu) et Bonzola. En 1960, lors de l’indépendance de la colonie, la province du Sud-Kasaï fait sécession, avec Albert Kalonji un Luba comme président. Bakawanga sera la capitale du nouvel État sécessionniste. Le Premier ministre Patrice Lumumba, un Tetela, sera accusé de réprimer la sécession avec l’armée nationale en massacrant les Luba, ce que l’ONU considèrera comme génocide. « Les massacres de Bakwanga » sont notamment à la base d’une hostilité séculaire tacite, latente ou parfois ouverte entre les Luba et les Tetela. Mbuji-Mayi est considéré comme l’aînée des villes congolaises, du fait qu’elle est la première à obtenir le statut de ville après l’indépendance du Congo, au contraire des villes telles que Kinshasa ou Lubumbashi qui avaient déjà ce statut bien longtemps avant l’indépendance du Congo et qui sont donc des villes coloniales. La sécurité, enjeu majeur du Sommet de la Francophonie À quelques jours du Som met de la Francophonie à Madagascar, Michaëlle Jean juge «essentiel» que le Canada se réengage dans les missions de paix en Afrique francophone. Ottawa soupèse toujours ses options pour l’envoi de quelque 600 casques bleus en mission de paix en Afrique, mais certains s’attendent à ce que les troupes soient déployées au Mali. En entrevue à La Presse canadienne, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a insisté sur l’importance de l’implication canadienne sur la scène internationale et dans les opérations de paix en particulier. Même si elle n’est pas Michaëlle Jean et Philippe Couillard (Photo Jacques Boissinot /La Presse Canadienne) à l’ordre du jour au 16e Sommet de la Francophonie les 26 et 27 novembre à Antananarivo, la question du pays qui sera choisi par le Canada pour y envoyer ses troupes risque fort d’être un sujet de choix dans les corridors. RADICALISATION La sécurité mondiale sera assurément à l’ordre du jour. Le Québec présentera notamment une résolution appelant à combattre et à prévenir la radicalisation menant à la violence, un geste pour donner suite à la Conférence Québec-UNESCO qui s’est tenue sur la question au début du mois. La sécurité est également l’une des motivations du Canada lorsqu’il distribue son aide à l’étranger. Si on ne s’occupe pas des jeunes dans les pays les plus vulnérables, ils iront gonfler le flot de migrants, ou pire, se joindront à des groupes armés, signale la ministre Bibeau. «Et là, ça devient un enjeu de paix et de sécurité», dit-elle. Pour que le Sommet soit réussi, il devra accoucher d’engagements concrets, selon le directeur de l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaire, François Audet. LE MÉTRO 16 Dernière Heure Le Potentiel www.lepotentielonline.com N°6888 du mardi 22 novembre 2016 Hommages mérités à l’abbé Richard Mugaruka L’Eglise catholique en général et l’archidiocèse de Bukavu en particulier ont rendu un vibrant hommage au premier abbé de cette province ecclésiastique en la personne de l’abbé Richard Mugaruka que Dieu a bien voulu rappeler dans sa félicité. LE POTENTIEL C ’est le dimanche 6 novem bre que le professeur abbé Mugaruka Mugakangabo a rendu l’âme à la Clinique du cinquantenaire, situé dans la commune de Kasa-Vubu, à Kinshasa, des suites d’une maladie. Comme l’illustre disparu partageait désormais sa vie entre les deux provinces ecclésiastiques de Kinshasa et de Bukavu, deux journées lui ont été consacrées dans la capitale. Durant la journée du mercredi 9 novembre 2016, une messe a été dite à l’intention de tous les ressortissants du Grand Nord à la paroisse Sacré-Cœur de la Gombe. TÉMOIGNAGE DU PÈRE AIMÉ MATE KULE L’officiant du jour, le père Aimé Mate Kule, s.j, a axé son propos sur la première lecture tirée du livre de la Sagesse 4,7-15, qui stipule : « Dieu voit le cœur de l’homme et non sa durée de vie ». Pour le prédicateur, l’abbé Richard Mugaruka était un homme plein d’amour dont la bonté de cœur était celle d’un sage : « Il avait l’amour du sacerdoce et l’amour de ceux qui sont ses petits frères dans le sacerdoce. Deux mois avant sa disparition, il me faisait part de son souci de voir chacun de prêtres vivre pleinement la consécration dans la vie religieuse. Comme aîné d’une famille biologique, il se souciait aussi de nous qui sommes ses jeunes frères dans la foi. Au-delà de sa qualité de prêtre, comme professeur d’universités, il se souciait aussi de ses étudiants qu’il accompagnait avec un grand amour, il était devenu un compagnon au lieu de demeurer, par exemple, un Secrétaire Académique avec un sens très élevé de l’écoute et d’attention puis de patience. C’est pourquoi, il s’est rapidement fait remarquer dans les milieux estudiantins. Il s’est par la suite fait remarquer par ses interventions dans les débats télévisés sur des questions sociopolitiques toujours à la recherche de la vérité. Tout le monde était marqué par ses interventions à travers lesquelles il exprimait l’amour. La sagesse n’a point besoin de cheveux blancs, il a réalisé de grandes choses en peu de temps. L’abbé Richard avait besoin de l’épanouissement de l’homme et son intelligence a fait de lui un monument. La bonté de son cœur l’a rendu sage, ce qui est une interpellation pour nous aujourd’hui, c’est un appel à devenir des hommes vivant dans la sagesse et la pénétration intellectuelle travaillant pour le développement de la patrie », a-t-il conclu. LE PARCOURS DE L’ABBÉ RICHARD Toujours à Kinshasa, la journée du jeudi 10 novem- bre 2016 a été consacrée à la levée du corps de l’hôpital du Cinquantenaire pour la cérémonie académique à l’Université catholique de Kinshasa (UCC), où l’illustre disparu avait été secrétaire administratif (1988) et secrétaire académique avant de devenir doyen de la faculté de Théologie (2000-2003), puis professeur à temps plein (20072013) jusqu’à son éméritat en 2014. Après cette cérémonie, le corps a pris la direction de la paroisse Sacré-Cœur à Gombe, où une messe a été dite par Mgr Donat Bafuindisoni, évêque auxiliaire de Kinshasa suivie de la veillée mortuaire. Le matin du vendredi 11 novembre 2016, la délégation de Kinshasa composée de MM. Joseph Ruhana Mirindi, Lando Lurhakumbira, abbé JeanPierre Muhingisa, abbé JeanBosco Bahala Fidèle Mugaruka, Bernard Balibuno et Mmes Elodie Muzigirwa et Maneno, tous membres de la communauté Cinyabuguma a accompagné la dépouille mortuaire à Bukavu en passant par Goma. A l’arrivée, la dépouille mortuaire fut accueillie par des pleurs en voyant plutôt un gros cercueil à la place du grand malabar que l’on appelait affectueusement « Mzee André ». Le cortège funèbre a pris alors la direction de la Cathédrale Notre-Dame de la Paix de Bukavu, où une messe a été dite par Mgr François Maroy, archevêque de Bukavu, qui a reconnu en ce dernier un serviteur bon et fidèle. Puis vint le moment ultime, l’inhumation qui a été précédé de l’absout avant que le corps soit déposé au cimetière ecclésiastique de Mwanda-Katana, où l’abbé Richard Mugaruka Mugarukangabo, repose désormais pour l’éternité, le samedi 12 novembre 2016. Né à Bukavu, le 18 novembre 1948, ordonné prêtre par Mgr Mulindwa, archevêque de Bukavu, le 11 août 1974 avant d’entrer dans la félicité de Dieu le 6 novembre 2016 (premier prêtre à être ordonné dans la ville de Bukavu). Docteur en Théologie de l’Université Catholique de Louvain (1991) avec mention grande distinction, professeur ordinaire en 2013, après son ordination, il occupa plusieurs fonctions dont celle de curé de la cathédrale Notre-Dame de la Paix de Bukavu (1975) ; il fut durant ses années pastorales : directeur du Centre diocésain de la pastorale, catéchèse et liturgie, curé doyen de Bukavu (1976), coordinateur régional et diocésain des Ecoles conventionnées catholiques pour la province ecclésiastiques de Kivu (19771980), vicaire épiscopal chargé des finances et de l’économie (1983), professeur d’hébreu et d’herméneutique biblique au Grand séminaire de Murhesa (1984), économe général et supérieur des œuvres sociales du diocèse. Hors les postes occupés à l’UCC, il a été secrétaire de la commission doctrinale de la conférence épiscopale du Zaïre (1991-1994), membre du Conseil international pour la catéchèse (1994-1999). L’Unesco réclame une enquête sur l’assassinat du journaliste de la RTNC/Mbuji-Mayi AMK L AVEC L ’AFP es condamnations vien nent de partout sur l’assassinat du journaliste Marcel Lubala de la télévision nationale. La dernière en date est celle de la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova. Dans un communiqué publié hier lundi, elle a condamné l’assassinat la semaine dernière de ce journaliste congolais par des hommes armés dans la ville de Mbuji-Mayi dans la province du Kasaï-Oriental, rapporte l’AFP. « Je condamne le meurtre de Marcel Lubala» », écrit la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova dans un communiqué publié à Paris.»Les journalistes doivent pouvoir mener à bien leur mission, qui consiste à informer les citoyens, sans craindre pour leur vie. Je compte sur les autorités du pays pour qu’une enquête approfondie soit diligentée et que les auteurs de ce crime soient traduits en justice», ajoute le texte. Journaliste à la Radiotélévisionnationale congolaise (RTNC), Marcel Lubala a été abattu par des hommes armés dans la nuit du 14 au 15 novembre à MbujiMayi, capitale de la province du Kasaï-Oriental.Le corps du journaliste « est encore à la morgue » de la ville et « la date de l’enterrement n’est pas encore fixée », a indiqué à l’AFP Guy Robert Mulopo, directeur provincial de la RTNC au Kasaï-Oriental. Cet assassinat a été condamné par plusieurs organisations qui dénoncent la multiplication des « attaques ciblées » contre la presse en RDC.Selon les autorités provinciales du Kasaï-Oriental, une enquête a été ouverte sur cette affaire.Les ONG et associations congolaises de défense de la presse fustigent le fait que l’assassinat de Marcel Lubala a eu lieu au moment où un couvre-feu est décrété à Mbuyi-Mayi de 22H00 à 5H00 locales. Âgé de 59 ans, M. Lubala a travaillé à la RTNC depuis 15 ans et présentait une émission de télévision sur l’hygiène et l’environnement. Depuis l’annonce de son assassinat, la station nationale de la RTNC à Kinshasa n’en a jamais fait écho.La RDC est minée par une crise politique liée au report de la présidentielle à une date non fixée à la suite d’un accord conclu en octobre entre la majorité et une frange minoritaire de l’opposition. En application dudit accord, le président congolais Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter, a nommé jeudi un nouveau Premier ministre, Samy Badibanga, issu de l’opposition, et entend rester à son poste après le 20 décembre.La RDC occupe la 152ème place sur 180 pays dans le classement 2016 sur la liberté de l’information établi par Reporters sans frontières. APOSTROPHE Fanfaronner à Kin BEN-CLET L e 27 ème sommet de l’Union africaine a confié au président rwandais, en juillet dernier, la mission de réformer l’institution africaine afin de la rendre plus efficace. Paul Kagame devra rendre sa copie en janvier 2017. Sans se départir de son flegme, il s’est choisi neuf experts africains pour réfléchir sur le sujet. Ceux-ci, représentant huit nationalités, viennent de milieux économique et politique ainsi que du business. Citons l’économiste rwandais Donald Kaberuka, ancien président de la Banque africaine de développement (Bad), désormais professeur à la prestigieuse université américaine de Harvard. Un autre économiste de renom : le Bissau-guinéen Carlos Lopes, qui s’est récemment illustré en qualifiant le franc CFA de «mécanisme désuet». Citons encore Tito Mboweni, l’ancien gouverneur de la banque centrale d’Afrique du Sud. Strive Masiyiwa, le magnat zimbabwéen des télécoms, fondateur du groupe Econet Wireless. Et le Camerounais Acha Leke, associé principal du cabinet mondial Mc Kinsey & Co. Quatre femmes complètent la shortlist : Amina J. Mohammed, l’actuelle ministre de l’Environnement du Nigéria. Cristina Duarte, l’ancienne ministre des Finances et du Plan du Cap Vert. Mariam Mahamat Nour, ministre de l’Économie et de la Coopération internationale du Tchad. Vera Songwe, la Camerounaise qui dirige le bureau Afrique de l’Ouest et Afrique centrale de la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé). Pour notre malheur : aucun compatriote de Kabila dans le top 9. De quoi sont-ils donc capables les tonitruants griots de la Majorité sur la scène africaine, sinon fanfaronner à Kin, saigner le trésor public et faire bombance ?