pour se soigner - Carrefour AddictionS
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Date: 04.06.2016 Le Quotidien Jurassien 2800 Delémont 032/ 421 18 18 www.lqj.ch Genre de média: Médias imprimés Type de média: Presse journ./hebd. Tirage: 18'637 Parution: 6x/semaine N° de thème: 729.006 N° d'abonnement: 729006 Page: 1039 Surface: 61'739 mm² Vapoter du cannabis pour se soigner MÉDECINE Dans une nouvelle étude, des chercheurs du CHUV suggèrent d'utiliser des cigarettes électroniques pour la consommation thérapeutique de cannabis ue ce soit en Allemagne, aux Pays-Bas, dans États certains américains ou techniques plus ou moins ris- substances soupçonnées d'être quées pour y parvenir, relate dangereuses pour la santé, dont Vincent Varlet, chercheur au des composés organiques volati- Centre universitaire romand de les (COV). «Les résultats monmédecirie légale, l'un des au- trent que notre préparation encore en Suis- teurs de l'étude. Nous nous n'émet pas davantage d'aérosols se, le cannabis sommes inspirés de ces techni- que les e-liquides classiques, inest de plus en plus fréquem- ques pour mettre au point une dique Vincent Varlet. Ce qui est ment utilisé à des fins thérapeu- solution adaptée au contexte sûr, c'est que ces émanations sont beaucoup moins nocives tiques. Mais il n'est pas recom- médical.» Leur recette? En premier lieu, que celles de la cigarette tradimandé aux malades de fumer le cannabis avec du tabac, comme fabriquer du BHO, ou Butane tionnelle.» «Ce travail est super-intérescela se fait le plus couramment Hashish Oil, une huile hauteen usage récréatif, cette pratique ment concentrée en cannabinoï- sant, s'enthousiasme la doctoétant elle-même mauvaise pour des - ce sont les molécules psy- resse Barbara Broers, responsala santé. Alors comment s'y choactives du cannabis, dont la ble de l'Unité des dépendances prendre? Dans une nouvelle plus connue est le tétra-hydro- au service de Médecine de Preétude publiée le 26 mai dernier cannabinol (THC). Les scientifi- mier Recours des HUG. Tout ce dans la revue Scientific Reports, ques ont ensuite mélangé cette qui permet d'éviter aux gens de des chercheurs du CHUV de huile avec du propylèneglycol, fumer des joints est bienvenu, Lausanne suggèrent de recourir une substance couramment en particulier pour ceux qui à un vecteur inattendu: la ciga- employée dans les liquides des- consomment du cannabis avec rette électronique. Le «cannava- tinés aux cigarettes électroni- un objectif thérapeutique et qui ping» permettrait selon eux ques. Le liquide ainsi obtenu a ne souhaitent pas s'exposer à d'éviter les effets délétères liés ensuite été testé à l'aide d'une e- des risques.» au tabac et de mieux contrôler la cigarette standard vendue dans À dire vrai, des appareils perle commerce. mettant d'inhaler du cannabis qualité du produit. L'un des objectifs était d'étu- sans souffrir des méfaits du tadier les aérosols émis lors de bac existent déjà. Ces vaporisaÉmanations moins nocives Ces chercheurs ne sont pas l'atomisation du liquide en teurs chauffent directement les premiers à tenter de transfor- question. L'innocuité des ciga- l'herbe ou la résine à une tempémer une e-cigarette en «e-joinb>. rettes électroniques demeure en rature suffisante pour en libérer «Les forums Internet spécialisés effet sujette à caution, ces ins- les principes psychoactifs sans fournissent une profusion de truments émettant diverses provoquer de combustion. «Cet- Observation des médias Analyse des médias Gestion de l'information Services linguistiques ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich Tél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Réf. Argus: 61802174 Coupure Page: 1/2 Date: 04.06.2016 Le Quotidien Jurassien 2800 Delémont 032/ 421 18 18 www.lqj.ch Genre de média: Médias imprimés Type de média: Presse journ./hebd. Tirage: 18'637 Parution: 6x/semaine N° de thème: 729.006 N° d'abonnement: 729006 Page: 1039 Surface: 61'739 mm² nombre d'autorisations a pro- choisissent de se procurer du gressé, et atteint plusieurs cen- cannabis de manière illégale», taines de cas par an. souligne Barbara Broers. De L'année dernière, l'OF SP a plus, l'administration de cannarendu public un rapport com- bis par voie orale n'est pas idéamandité à des experts britanni- le, car la disponibilité des subsques qui liste toute une série de tances actives varie de jour en maladies pour lesquelles un tel jour, en fonction notamment de même: le cannavaping permet traitement peut être indiqué: ce que la personne a mangé. La une micro-administration, pou- spasmes liés à la sclérose en pla- voie pulmonaire est beaucoup vant être répétée plusieurs fois que ou d'autres maladies neuro- plus directe. te méthode est une des meilleures alternatives actuelles, reconnaît Vincent Varlet. Mais la plupart des modèles sont de grande taille et ne sont pas aussi maniables qu'une cigarette électronique. La quantité de cannabinoïdes délivrés n'est pas non plus la au cours de la journée.» Cela évi- logiques, douleurs dues au can- Le «cannavaping» permettrait terait les nausées dues à des do- cer, perte de poids chez les perses trop élevées de cannabinoï- sonnes atteintes du SIDA, naudes. sées causées par la chimiothérapie, mais aussi syndrome de Gil- enfin théoriquement de développer des liquides avec une composition et une concentra- En Suisse, l'accès au cannabis troubles du sommeil. médical demeure très encadré. Pour l'heure, les seuls modes «Il n'est jamais prescrit en pre- de délivrance médicaux autorimière intention, mais seule- sés en Suisse sont des gouttes ment à des personnes chez les- d'huile ou d'alcool enrichies en quelles les traitements tradition- cannabinoïdes à ingérer et un nels n'ont pas montré d'efficaci- extrait de THC synthétique à té», poursuit Barbara Broers. sprayer sous la langue. «Mais Chaque demande doit être moti- ces traitements sont coûteux et vée par le médecin auprès de ne sont que rarement pris en l'Office Fédéral de la Santé Pu- charge par les assurances, si blique (OFSP). Cependant, le bien que de nombreux patients sont en effet indiqués selon le Accès très encadré tion en cannabinoïdes bien les de la Tourette ou encore contrôlées. Différents dosages type de pathologie et la sensibilité du patient. «Si on parvenait à mettre au point un outil facile à utiliser, permettant de dire au patient quel nombre de bouffées sont nécessaires pour obtenir un effet donné, ce serait vraiment une avancée», estime Barbara Broers. PASCAUNE MINET, Le Temps Vapoter du cannabis est beaucoup moins nocif que de le fumer, ce qui intéresse médecins et malades. Observation des médias Analyse des médias Gestion de l'information Services linguistiques ARCHIVES ROGER MEIER ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich Tél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Réf. Argus: 61802174 Coupure Page: 2/2