Vivre en communion les uns avec les autres

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Vivre en communion les uns avec les autres
COMMUNION 3 Lettre 8/3
FAMILLE DU CŒUR DE DIEU
11 mars 2008
Vivre en communion
les uns avec les autres
« Comblez ma joie en vivant en plein accord. Ayez un même
amour, un même cœur ; recherchez l’unité ; ne faites rien par
gloriole, mais, avec humilité, considérez les autres comme
supérieurs à vous. Que chacun ne regarde pas à soi seulement,
mais aussi aux autres. » Ph 2,2-4
St Paul ne parle pas de vivre en communion les uns avec les autres, mais de
vivre en plein accord, qu’est-ce à dire ? Les autres textes où cette expression est
utilisée (Rm 15,5 ; 2 Co 13,11) l’entendent au sens de : « être bien unis dans un
même esprit et dans une même pensée. » (1 Co 1,10-16) Dans sa bouche, cela
signifie partager la même foi en Jésus-Christ qui nous inspire « les mêmes
dispositions, le même amour, les mêmes sentiments. » Il y a donc des valeurs
communes auxquelles nous faisons références et que nous considérons comme
plus importantes que nos opinions personnelles. Elles sont aptes à rassembler
dans l’unité des personnes qui ont parfois – et même souvent – des conceptions
ou des approches différentes de la vie en société, de l’organisation
professionnelle, etc. Vivre en plein accord n’impose pas une pensée unique, ni
une manière d’agir identique, mais suppose un esprit commun. Cette
communion dans l’esprit est seule capable de nous garder unis malgré nos
différences de culture, de sensibilité, d’éducation ou malgré des façons de faire
qui sont propres à l’histoire, à la vocation et aux possibilités de chacun. Vivre en
communion les uns avec les autres implique que nous ayons le même idéal, le
même objectif et que nous partagions la même espérance. Ces valeurs
constituent le fondement de notre unité : être sur terre le Cœur de Dieu, en ce qui
nous concerne.
Qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous (1Co 1,10)
Le contraire de la communion est la division et tout ce qui a pour nom dissension,
discorde, mésentente, opposition, dispute, brouille, incompatibilité, divergence,
contestation, friction, incompréhension, querelle, rupture, zizanie, etc. Dans la
plupart des cas, nos dissensions ont pour origine des divergences d’ordre
religieux ou politique. Religion et politique sont les principaux points de désaccord
et de disputes entre les hommes. Ils ne laissent personne indifférents, car ils
conditionnent nos choix et nous obligent à prendre parti. Chacun de ces domaines
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influe sur l’autre. Complémentaires, mais non subordonnés, ils se trouvent
souvent en opposition alors qu’ils sont l’un et l’autre nécessaires à la bonne
marche de l’humanité. Pourquoi donc sont-ils si souvent rivaux et irréductibles ?
La raison de cette opposition est à rechercher dans les deux causes principales
génératrices division : l’orgueil et l’égoïsme.
Ne faites rien par gloriole
Le premier obstacle sur le chemin de la communion est l’orgueil. Il consiste en
une attitude qui cherche par tous les moyens à s’imposer aux autres comme
meilleurs qu’eux ou supérieurs à eux. Résultat : dans nos activités comme dans
nos responsabilités, on n’accepte ni critique ni remarque. L’orgueilleux possède la
science infuse. Il ne se remet jamais en question et peine à se faire aider. Il ne
reconnaît pas ses torts et ne sait pas s’excuser. Il a toujours raison et se justifie
en permanence ou, au contraire, il s’humilie à l’excès par crainte du regard et du
jugement des autres. Il ne supporte pas l’échec. Quand il se trompe ou commet
une erreur, il ne se le pardonne pas et s’en veut jusqu’à déprimer. Il agit pour être
remarqué et complimenté. Il s’attriste quand on ne souligne pas ses talents ou
qu’on oublie de le remercier. Il fait tout pour attirer l’attention sur sa personne et
capter l’intérêt. Facilement vantard, il éprouve le besoin d’être mis en valeur par
sa petite cour d’admirateurs et de fans. Il se croit au-dessus du commun des
mortels, estimant que les autres ont bien de la chance de pouvoir compter sur lui,
sur ses qualités et sur ses compétences. Il vise les premières places et les
situations bien en vue, ne laissant aux autres que la place à l’ombre. Il ne
supporte pas qu’en sa présence, on félicite quelqu’un d’autre que lui. Si tel est le
cas, il le critique et le démolit systématiquement. Par son comportement
l’orgueilleux suscite la rivalité entre les personnes. Son attitude détruit la
communion parce qu’elle écrase, humilie et utilise les personnes pour satisfaire
sa gloriole et ses intérêts : « Moi, je ! » Ce qui aboutit à priver les autres de
considération et de respect. Or dit St Paul, pour vivre en communion les uns avec
les autres :
«Ne soyez jamais intrigants ni vantards, mais ayez assez d’humilité
pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. » (Ph 2,3)
Ce que Paul affirme ici est très important. Il ne s’agit pas de se considérer comme
inférieurs aux autres – ce qui est une autre forme d’orgueil – mais d’avoir pour les
autres un regard et une attitude de respect qui les grandit au lieu de les amoindrir.
Que chacun soit préoccupé aussi des autres
« Moi, je… ! Moi d’abord ! » Orgueil et égoïsme sont frères siamois. La soif du
pouvoir et le désir de posséder offrent à l’orgueilleux les moyens de dominer et
d’étendre son influence sur les autres. Centré sur lui, l’égoïste ramène tout à lui. Il
veut tout contrôler. Il ne partage ni ses informations ni son pouvoir ni son avoir.
Jaloux de ses prérogatives, il veut tout pour lui. Il asservit les autres à ses projets
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et privilégie ses intérêts personnels. Tout doit tourner autour de lui et rien ne peut
se faire en dehors de lui. Il est le maître et ne pense qu’à lui. Il laisse aux autres
ce qui ne lui convient pas ou ce qui lui est superflu. Il ne se préoccupe ni de leurs
nécessités ni de leurs désirs. Il ne s’intéresse à eux que lorsqu’il en a besoin.
L’égoïste comme l’orgueilleux détruisent la communion par leur manière d’être et
de faire, car au lieu de penser au bien de l’ensemble, ils n’agissent que pour leur
compte. Ils n’ont aucun souci des autres à l’inverse de ce que recommande St
Paul :
« C’est un devoir pour nous, les forts, de porter l’infirmité des faibles et
de ne pas rechercher ce qui nous plaît. Que chacun de nous cherche
à plaire à son prochain en vue du bien, pour édifier. » (Rm 15,1-2) Que
chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des
autres. » (Ph 2,4)
Le pire ennemi de la communion : le mensonge
Si l’orgueil et l’égoïsme sont les principaux moteurs de la division, le pire ennemi
de la communion est le mensonge. Ce dernier a le pouvoir de pervertir nos
relations en prenant appui sur nos tendances naturelles à dominer et à posséder.
Le diable, le menteur, s’est employé à attiser l’orgueil et l’envie de l’homme en lui
faisant miroiter le pouvoir d’être « comme des dieux ». (Gn 3,5) Pour le détourner
du Seigneur, il a mis adroitement en doute la parole divine. La gravité du
mensonge est dans le fait qu’il s’attaque au fondement même de la communion :
la confiance. Là où elle n’existe plus, la communion est difficile si ce n’est
impossible.
Le mensonge qui consiste à laisser croire à l’autre, à affirmer ou à suggérer le
contraire de la vérité ou de la réalité est inévitablement source de division puisqu’il
casse la confiance qui unit et rassemble. Il revêt différentes formes comme le
« non-dit », le « ni oui ni non », le flou, « l’à peu près », autant de façons de
dissimuler la vérité sans la nier. Elles sont tout aussi destructrices d’unité que le
mensonge, car elles aboutissent au même résultat : la tromperie, la trahison, les
intrigues sournoises, toutes choses qui sapent la confiance et empêchent de
construire ensemble.
Rechercher l’unité
Vivre en communion les uns avec les autres exige que nous ayons le même
amour et partagions la même foi en Jésus-Christ. Ce que St Paul traduit ainsi :
« Ayez entre vous les dispositions que l’on doit avoir dans le Christ
Jésus. » (Ph 2,5)
La personne du Christ est au cœur de notre vie. Elle conditionne notre relation à
Dieu et aux hommes. À cause de lui nous acceptons de renoncer à nous-mêmes
pour penser d’abord aux autres, souhaiter leur bien-être et travailler à leur
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épanouissement, avant de rechercher notre bonheur ou notre satisfaction. Aimer
comme Jésus aime, c’est aimer avec humilité en considérant les autres comme
supérieurs à soi et ne pas se prendre pour le nombril du monde. C’est, par amour,
servir et s’effacer devant eux plutôt que de commander. Et, si l’on est appelé à
commander, le faire comme un service et non comme un pouvoir.
La pensée de Paul est claire. Il s’agit bien de rechercher l’unité. La communion
entre nous n’est jamais acquise. Elle est sans cesse à construire et reconstruire.
Cela demande un grand effort de dépassement de soi qui peut aller jusqu’au
renoncement. Cette recherche d’unité comporte des attitudes qui s’opposent
carrément à l’orgueil, à l’égoïsme et au mensonge. Ce sont la vérité, la bonté et le
dialogue. On ne peut vivre ensemble qu’en bâtissant notre confiance sur ces trois
piliers. La vérité nous établit dans des relations claires et dans la confiance. La
bonté nourrit ces relations de bienveillance, de tendresse, de patience et de
respect. Le dialogue favorise la communication et une meilleure compréhension
entre nous. Ce qui facilite l’accueil et la mise en commun de nos richesses et de
nos différences.
Le pardon
Ceci étant dit, il existe encore un autre aspect qui englobe les trois autres : le
pardon. Ce dernier nous permet en cas de défaillance de faire la vérité par le
dialogue et d’aller jusqu’au bout de l’amour, c’est-à-dire : être bon comme le Père
du ciel est bon pour nous. (Mt 5,43-48) Le pardon est, à n’en pas douter, ce qu’il y a
de plus difficile et de plus nécessaire pour la vie en communauté, qu’elle soit
familiale, sociale, professionnelle ou religieuse. À cause de nos limites et de notre
pauvreté, nous en avons besoin chaque jour pour. Sans lui, la vie commune est
impossible. La demande du pardon fait d’ailleurs partie de la prière que Jésus
nous a enseignée : le « Notre Père. » (Mt 6.9-15) Il n’y a que le pardon qui puisse
nous faire dépasser nos déceptions et nos blessures. Quand on ne peut combler
le fossé de la méfiance ou de la peur creusé par la trahison ou le mensonge, le
pardon permet de jeter des ponts qui rétablissent la communication de l’amour et
de la bonne volonté entre les personnes. Il permet de devenir les fils et les filles
de notre Père qui est aux cieux, lui qui fait lever sons soleil sur les mauvais et sur
les bons. (Mt 5,45)
P. Henri Caldelari msc
ECOUTONS LA PAROLE DE DIEU
1. Ph 2, 1-18
2. Rm 15,1-13
3. 1 Co 1,10-16
4. 2 Co 13,3-11
5. Mt 5,43-48
: Vivre en communion
: Soyez bien d’accord entre vous
: Qu’il n’y ait pas de division entre vous
: Soyez d’accord entre vous, vérifiez votre foi
: Fils de Dieu par le pardon
CONVERTISSONS-NOUS
Dans mes relations avec les autres et pour mieux vivre en communion avec eux selon le
désir du Christ, que dois-je améliorer concrètement ? Quel est le point principal qui fait
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obstacle ou handicape ma relation avec l’autre, ma confiance en lui ? Quel remède y
apporter ? Quelle démarche accomplir ?
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