La certification des comptes de l`État, de 2006 à aujourd`hui
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La certification des comptes de l`État, de 2006 à aujourd`hui
Synthèse // Réflexion // Une entreprise/un homme // Références AUDIT-COMPTABILITÉ PUBLIQUE La certification des comptes de l’État, de 2006 à aujourd’hui Chaque année depuis l’entrée en vigueur de la LOLF le 1er janvier 2006, la Cour examine les comptes de l’État et rend publique sa position sous la forme d’un acte de certification. Sa publication intervenue le 28 mai dernier, pour la huitième année consécutive, au titre des comptes de l’exercice 2013, constitue une occasion de rappeler ce que sont les comptes de l’État soumis à la certification de la Cour, de s’intéresser aux spécificités de cette mission et de présenter le résultat des certifications intervenues sur les comptes des exercices 2006 à 2013. Par la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) du 1 er août 2001, le législateur a voulu que l’État se dote d’outils lui permettant d’apprécier sa situation financière et son patrimoine, de connaître ses coûts et de mieux évaluer ses résultats afin d’améliorer le pilotage budgétaire et la performance des politiques publiques. Il a ainsi souhaité rénover en profondeur les obligations comptables de l’État : alors que sa comptabilité ne visait essentiellement qu’à retranscrire les seuls encaissements et décaissements, l’article 27 de la LOLF a prévu que l’État devait désormais tenir « une comptabilité générale de l’ensemble de ses opérations » et que ses comptes avaient vocation à « être réguliers, sincères et donner une image fidèle de son patrimoine et de sa situation financière ». Résumé de l’article Depuis 2006, l’État a l’obligation d’établir des comptes annuels selon des règles proches de celles des entreprises et de les faire certifier par la Cour des comptes. Celle-ci réalise un audit comparable à celui d’un commissaire aux comptes mais exprime sa position dans un document qui présente des spécificités sans équivalent dans un rapport général. Après une certification des comptes de l’État de l’exercice 2006 assortie de treize réserves substantielles, la dynamique de progrès engagée a conduit à une amélioration progressive de la fiabilité de ces comptes, certifiés la dernière fois en mai 2014 avec cinq réserves substantielles. 48 Ce principe général a été par la suite doté d’une portée constitutionnelle par la révision du 23 juillet 2008 qui l’a introduit dans l’article 47-2 de la Constitution et a été étendu à l’ensemble des administrations publiques. La LOLF a donc marqué une inflexion majeure en engageant un rapprochement des règles de comptabilité publique et privée et en fixant un niveau d’exigence comparable en matière de fiabilité des comptes, préoccupation secondaire dans un secteur public jusqu’alors animé par le seul besoin de sécuriser l’exécution du budget annuel. C’est dans ce contexte que le 5° de l’article 58 de la LOLF a confié à la Cour des comptes la mission de certifier la régularité, la sincérité et la fidélité des comptes de l’État, cette certification visant à éclairer le Parlement chargé, conformément au III de l’article 37 de la LOLF, d’approuver les comptes de l’État. Les comptes soumis à la certification de la Cour La tenue et l’établissement des comptes de l’État Les comptes de l’État retracent les opérations des services, établissements ou institutions de l’État non dotés de la personnalité juridique. Ce périmètre inclut les pouvoirs publics au sens de la Constitution (principalement les assemblées parlementaires, la présidence de la République et le Conseil constitutionnel), les administrations centrales et déconcentrées de l’État, mais aussi les budgets annexes, les comptes de commerce et tous les fonds qui n’ont pas la personnalité juridique mais sur lesquels l’État détient des droits au sens des normes comptables qui lui sont applicables. Les entités dotées de la personnalité juri- // N°480 Octobre 2014 // Revue Française de Comptabilité Par Laurent ZÉRAH, Expert-comptable, Expert à la Cour des comptes dique sont, en revanche, comptabilisées en tant qu’immobilisations financières pour une valeur représentative des droits détenus par l’État. En application de l’article 30 de la LOLF, la comptabilité générale de l’État est fondée sur le principe de la constatation des droits et obligations et sur des règles qui ne se distinguent de celles applicables aux entreprises, qu’en raison des spécificités de son action. Ces règles et principes sont énoncés dans le recueil des normes comptables de l’État, approuvé par arrêté du Ministre des finances et des comptes publics, après avis du Conseil de normalisation des comptes publics. Aux termes de l’article 31 de la LOLF, la responsabilité de la tenue et de l’établissement des comptes de l’État incombe aux comptables publics, dans le cadre du décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique, et les états financiers annuels sont préparés par le comptable centralisateur des comptes de l’État, en application des articles 86 et 169 du décret précité. L e s c o m p t e s s o n t a r rê t é s p a r l e Ministre des finances et des comptes publics (le 16 mai 2014, pour ceux de l’exercice 2013) après avoir pris connaissance de la teneur des motivations détaillées de la position de la Cour des comptes. Ils sont ensuite joints au projet de loi de règlement pour l’exercice clos examiné et voté par le Parlement, accompagnés de l’acte de certification de la Cour. Le compte général de l’État et les documents qui l’accompagnent Conformément à l’article 54 de la LOLF, les comptes de l’État – dénommés AUDIT-COMPTABILITÉ PUBLIQUE “Compte général de l’État“ – comprennent un bilan (appelé tableau de la situation nette), un compte de résultat (composé de trois parties : le tableau des charges nettes, le tableau des produits régaliens nets et le solde des opérations de l’exercice), un tableau des flux de trésorerie et une annexe. Au titre du même article, ces comptes sont accompagnés d’un rapport de présentation : il expose les faits marquants intervenus dans la réalisation des missions de l’État et présente les comptes de manière synthétique ainsi que leur environnement (contrôle inter ne et système d’information, ressources humaines, développement durable). Deux autres documents, que la LOLF n’impose pas, sont joints aux comptes au moment de leur publication : un rapport sur le contrôle interne comptable de l’État qui s’attache à décrire les actions réalisées au cours de l’exercice pour renforcer la maîtrise des risques financiers et une plaquette de communication financière qui présente les comptes sur quatre pages. Seul le compte général de l’État est soumis à la certification de la Cour en vertu de la LOLF. Cependant, conformément aux normes d’audit auxquelles elle se réfère, la Cour prend connaissance des informations données dans les trois autres documents afin d’en vérifier l’exactitude et la concordance avec celles qui figurent dans les comptes. Un audit comparable à celui d’un commissaire aux comptes, une opinion présentée de manière différente Le cadre général de la mission de la Cour En tant qu’institution membre de l ’ O rg a n i s a t i o n i n t e r n a t i o n a l e d e s institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI), la Cour des comptes se réfère dans ses différents contrôles aux normes internationales des institutions supérieures de contrôle (ISSAI). Dans le domaine de la certification des comptes, les normes ISSAI sont une transposition directe des normes inter nationales d’audit (ISA) et de la norme internationale de contrôle qualité en matière d’audit financier (ISQC 1), édictées par la Fédération internationale des experts comptables (IFAC) et traduites en français par la Compagnie nationale des commissaires aux comptes et le Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables. À ce titre, la Cour mène ses vérifications dans le cadre du code des juridictions financières et en se référant aux normes ISA et ISQC 1, à l’exception de certaines de leurs dispositions qui ne sont pas applicables compte tenu des spécificités de sa mission (notamment la norme ISA 570 “Continuité de l’exploitation“, cette notion étant inapplicable à l’État, et les normes ISA 800, 805 et 810, ces trois normes concernant des missions sans équivalent dans le cadre de la certification des comptes de l’État). La réalisation de cette mission depuis 2006 a conduit la Cour à s’organiser pour disposer d’une collégialité dédiée, de procédures adaptées – notamment les articles R. 143-8 à R. 143-11 du code des juridictions financières qui organisent la procédure de contradiction avec l’administration – et de compétences spécialisées en audit financier. des étapes de la contradiction intervenue à ce titre avec l’administration. Ce compte rendu, explicitement prévu par la LOLF, détaille notamment : • les normes d’audit appliquées dans le cadre des vérifications réalisées ; • le déroulement des vérifications (phases, délais, etc.) ; • les sujets, nouveaux ou récurrents, ayant nécessité des investigations approfondies ; • les vérifications réalisées en matière de contrôle interne et de systèmes d’information ; • les modalités des échanges avec le producteur des comptes (réunions, lettre d’affirmation, documents de synthèse, communiqués, etc.) ; • les travaux de tiers éventuellement exploités ; • l’incidence financière des demandes de correction formulées à l’issue de l’audit et acceptées par le producteur des comptes ; • le suivi réalisé de réserves ou points d’audit levés l’année précédente. Elle exprime de manière indépendante sa position sur les comptes dans un document appelé “acte de certification“, selon les modalités de présentation généralement applicables en matière de certification d’états financiers, en conformité avec les normes précitées : une certification avec ou sans réserve, une impossibilité de certifier ou encore un refus. Enfin, la position sur les comptes est exprimée en faisant état : • des points d’audit sur les comptes de l’exercice précédent qui ont été résolus et pour lesquels les parties de réserves correspondantes ne sont pas reconduites ; • des réserves reconduites ou nouvelles sur les comptes de l’exercice sous revue ; • du résultat des vérifications opérées sur les documents qui accompagnent les comptes de l’État. Les spécificités de l’acte de certification Si on retrouve ici les première et troisième parties du rapport général La Cour des comptes s’assure du bon emploi de l’argent public et en informe le citoyen. Ses publications s’adressent à un large public et doivent permettre d’éclairer au-delà des seuls professionnels du chiffre. Cela vaut également pour l’acte de certification, qui présente à ce titre des spécificités sans équivalent dans un rapport de commissaire aux comptes. Ainsi, l’acte comporte tout d’abord une introduction qui présente l’objet de la certification, le cadre juridique dans lequel s’exerce la mission de la Cour et la manière dont celle-ci se prononce. Elle rappelle le périmètre des comptes de l’État et la manière dont ils sont produits et arrêtés, et expose le contexte dans lequel s’est déroulé l’exercice comptable sous revue. Ensuite, une partie est consacrée à la présentation, en une dizaine de pages, des vérifications d’audit réalisées et Abstract Since 2006, the French Central Government has to prepare annual financial statements in accordance with rules similar to those applicable to companies and have them certified by the French Supreme Audit Institution, the Cour des comptes. The audit performed is comparable to those conducted by private sector auditors but the Cour des comptes expresses its position in a document with specific features. After a certification of the financial statements for 2006 with thirteen substantial qualifications, the improvements undertaken have led to a gradual improvement in the reliability of these accounts, last certified in May 2014 with five substantial qualifications. Revue Française de Comptabilité // N°480 Octobre 2014 // 49 Synthèse // Réflexion // Une entreprise/un homme // Références AUDIT-COMPTABILITÉ PUBLIQUE du commissaire aux comptes (opinion sur les comptes annuels, vérifications et informations spécifiques), la place faite dans l’acte de certification à la justification des appréciations y est significativement plus importante : une soixantaine de pages environ est ainsi consacrée aux motivations détaillées de la position de la Cour, c’est-à-dire à l’explication des anomalies non corrigées et des incertitudes qui affectent certains postes des comptes et, le cas échéant, des limitations rencontrées dans la mise en œuvre des vérifications. Au total, l’acte de certification des comptes de l’État comporte environ quatre-vingt-dix pages, contre deux à trois pages habituellement pour un rapport général de commissaire aux comptes. Retour sur huit années de certification 2006 : premiers comptes, première certification La position de la Cour sur les premiers comptes de l’État produits sous l’empire de la LOLF, ceux de l’exercice 2006, comportait treize réserves, regroupant chacune de manière conventionnelle de nombreux points d’audit, toutes qualifiées de substantielles, de manière à souligner tout à la fois l’importance des problématiques soulevées et leur caractère durable. Compte tenu de l’ampleur et de la multiplicité des anomalies relevées, u n re f u s o u u n e i m p o s s i b i l i t é d e certifier auraient été théoriquement fondés. Cependant, il s’agissait d’un premier exercice de certification sans précédent comparable dans le secteur public français ou à l’étranger, où les situations étaient de toute façon trop diverses pour pouvoir s’y référer de manière pertinente. En outre, les comptes de l’État et leurs destinataires étaient (et sont) fondamentalement trop différents de ceux d’une entité du secteur privé pour pouvoir se référer à la pratique et aux critères habituellement appliqués par les commissaires aux comptes pour déterminer leur opinion. Enfin, dans le cadre d’un exercice totalement nouveau, les anomalies relevées n’étaient pas intentionnelles mais traduisaient plutôt les difficultés des services de l’État à appliquer des règles et des procédures nouvelles, compte tenu de l’ampleur de la tâche et des délais très contraignants imposés par la réforme, ce qui avait donné lieu à une information complète en annexe. 50 Ces raisons expliquent le choix d’une certification initiale assortie d’un nombre élevé de réserves – plutôt que celui d’un refus ou d’une impossibilité auxquels aurait conduit une application “mécanique“ des normes d’audit – dans la perspective d’accompagner de manière constructive une réforme comptable ambitieuse mais fragile, reposant sur une mobilisation considérable et inédite des services de l’État. 2007 à 2012 : une trajectoire pluriannuelle d’amélioration Par la suite, au travers d’un dialogue constant entre le producteur des comptes et le certificateur, des progrès significatifs ont été réalisés chaque année dans la tenue d’une comptabilité générale de l’État en droits constatés, dans le cadre d’une trajectoire exigeante de fiabilisation dont seule la réalisation pouvait donner un sens au positionnement initial de la Cour. Ainsi, le nombre de réserves formulé est passé de 13 sur les comptes de l’exercice 2006, à 12 sur ceux des exercices 2007 et 2008, puis 9 sur ceux de l’exercice 2009, et 7 sur ceux de l’exercice 2010. Ce nombre est resté inchangé sur les comptes des exercices 2011 et 2012, témoignant d’une pause dans la dynamique d’amélioration. En effet, la mise en place progressive à partir de 2009 du progiciel de gestion intégrée Chorus (SAP), en remplacement des anciennes applications comptables dites du Palier LOLF, et le passage définitif de la comptabilité générale de l’État dans ce nouvel environnement au 1 er janvier 2012, a fortement mobilisé l’administration au cours de cette période. La mise en place de Chorus s’étant achevée avec succès en 2012, la dynamique de progrès qui avait été constatée dans les premières années de la certification a pu être relancée. La position sur les comptes de l’exercice 2013 En mai 2014, la Cour a certifié les comptes de l’État pour l’exercice 2013 en reconduisant cinq réserves substantielles, contre sept, un an auparavant. La première réserve concerne le système d’information financière de l’État. Si cet ensemble – que forme le progiciel Chorus avec dix-neuf applications informatiques qui lui transmettent des écritures comptables ainsi qu’un grand nombre d’applications ministérielles de gestion – est désormais stabilisé, sa grande complexité et les risques qu’il entraîne encore en matière de fiabilité et // N°480 Octobre 2014 // Revue Française de Comptabilité d’intégrité des données le rendent, dans sa configuration actuelle, insuffisamment adapté à la tenue de la comptabilité générale de l’État et à la mise en œuvre des vérifications de la Cour. La deuxième réserve porte sur le contrôle inter ne et l’audit inter ne ministériels, aussi bien sur les aspects de gouvernance que s’agissant de l’effectivité et l’efficacité des contrôles sur les processus qui sous-tendent le fonctionnement et l’action de l’État. Ta n t l a c a p a c i t é i n s u ff i s a n t e d e s ministères à organiser et à piloter leur contrôle interne, que les insuffisances qui affectent celui-ci sur des processus à enjeux, tels que par exemple la trésorerie ou les charges de personnel, font peser un risque significatif sur la fiabilité des comptes. La troisième réserve formulée par la Cour a trait à la comptabilisation en droits constatés des produits régaliens, parmi lesquels notamment la taxe sur la valeur ajoutée, l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés. Les difficultés liées à des applications informatiques de gestion fiscale souvent anciennes, les insuffisances du contrôle interne notamment en matière d’opérations d’inventaire, la justification insuffisamment exhaustive, formalisée et documentée des comptes en fin d’exercice ou encore l’impossibilité de traduire systématiquement dans les comptes les incidences significatives des dispositions fiscales en vigueur, sont autant d’incertitudes relevées par la Cour dans sa réserve et d’obstacles à ses vérifications. La quatrième réserve de la Cour sur les comptes de l’exercice 2013 porte sur les actifs du ministère de la défense, c’est-à-dire les stocks, matériels, terrains et constructions qu’il gère, et sur les passifs qui s’y attachent, notamment en matière de démantèlement et de dépollution. D’importantes incertitudes sont ainsi relevées par la Cour à l’issue de ses vérifications, notamment des inventaires physiques incomplets ou mal retranscrits dans les comptes, des évaluations non systématiquement justifiées, des politiques de dépréciation hétérogènes, des méthodes comptables non conformes à celles prescrites par le recueil des normes comptables de l’État, des provisions significativement sous-évaluées. Enfin, la cinquième et dernière réserve concerne les immobilisations financières de l’État, c’est-à-dire ses participations financières dans d’autres entités, les créances rattachées à ces AUDIT-COMPTABILITÉ PUBLIQUE participations, les prêts qu’il accorde et les entités ad hoc sur lesquelles il détient des droits. Parmi les difficultés relevées par la Cour, figure notamment l’insuffisante fiabilité des comptes d’une part significative des établissements publics et des autres entités que l’État contrôle, rendant incertaine la valeur d’inventaire des participations c o r re s p o n d a n t e s , i n s c r i t e s à s o n actif. La Cour fait également état d’un désaccord avec le producteur des comptes au sujet du classement et de l’évaluation dans les comptes de l’État des établissements publics de santé et du Fonds d’épargne, entité sans personnalité morale gérée par la Caisse des dépôts et consignations. réussi à Chorus l’année précédente et, d’autre part, la première mise en œuvre de la norme comptable relative à l’information sectorielle, introduisant dans l’annexe une information comptable présentée par regroupements de missions de l’État (finances, défense, éducation et culture, etc.). Deux autres réserves formulées sur les comptes de l’exercice 2012 concernant, respectivement, le patrimoine immobilier de l’État et ses passifs non financiers, n’ont en revanche pas été reconduites, la Cour ayant constaté d’importantes avancées dans ces deux domaines en 2013, notamment : • la fiabilisation des données relatives aux biens immobiliers contrôlés par l’État ; • le recensement et l’examen des dispositions légales et réglementaires de mise aux normes de ces biens ; • la poursuite de l’analyse comptable des dispositifs significatifs que l’État met en œuvre au titre de sa mission de régulateur économique et social ; • le renforcement des procédures en matière de recensement et d’évaluation des garanties qu’il accorde. Depuis l’entrée en vigueur de la LOLF en 2006, la France est l’un des rares pays – avec, notamment, la GrandeBretagne en Europe, les États-Unis, le Canada et la Nouvelle-Zélande ailleurs dans le monde – dont l’État établit des comptes selon des principes proches de ceux des entreprises et les soumet à une certification annuelle de son institution supérieure de contrôle, la Cour des comptes. La levée de ces deux réserves intervient dans le contexte d’un exercice 2013 qui a vu, d’une part, la stabilisation du cœur du système d’information financière de l’État après le passage de ces comptes, qui ont été certifiés la dernière fois en mai 2014 avec cinq réserves substantielles. C’est la reconnaissance de l’effort engagé depuis 2012, après un essoufflement en 2010 et 2011, qui met en valeur les résultats positifs d’une implication accrue de l’administration et appelle à sa poursuite. C’est donc une démarche de longue haleine à laquelle contribue, année après année, la certification voulue par le législateur organique, de par son incitation forte et continue au changement. C’est aussi un facteur important de la modernisation de l’action de l’État, qui est conduit à mieux évaluer et à suivre tant son patrimoine que ses risques et à en rendre compte de manière transparente. *** Bibliographie Si cette certification répond à des normes et à des méthodes identiques à celles d’un commissaire aux comptes, la position exprimée sur les comptes est, en revanche, accompagnée de motivations détaillées et d’un compte rendu des vérifications opérées. La dynamique de progrès engagée à la suite de l’établissement des premiers comptes de l’État en droits constatés, ceux de l’exercice 2006, et de leur certification avec treize réserves substantielles en mai 2007, a conduit à une amélioration progressive de la fiabilité • L’acte de certification des comptes de l’État – exercice 2013 : https://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/ Certification-des-comptes-de-l-Etat-exercice-2013 • Le compte général de l’État et les documents qui l’accompagnent – exercice 2013 : http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/ budget-comptes-etat/comptes-etat/approfondir/ actualite/comptes-etat-2013#.U9pFvfl_vHs • La loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances (LOLF) : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte =JORFTEXT000000394028&categorieLien=cid%20_ blank • Le code des juridictions financières, art. R. 143-8 à 143-11 : http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessioni d=768208BA915E8A0FF1AD2FE807CD70AC.tpdjo16 v_1?idSectionTA=LEGISCTA000027255465&cidTexte =LEGITEXT000006070249&dateTexte=20140731 • Le recueil des normes comptables de l’État (février 2013) : http://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_ services/cnocp/RNCE/versions/RNCE_modifie_par_ arrete_18_fevrier_2013.pdf • Le décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte =JORFTEXT000026597003&categorieLien=id MISSION DE PRÉSENTATION DES COMPTES ANNUELS - GUIDE PRATIQUE S’approprier une méthodologie de travail pour sécuriser ses missions quotidiennes Ce guide précise les modalités d’application des obligations normatives de la mission de présentation. Il propose le déroulement de la mission en 7 étapes. 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