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Partie 2 Annexe 3 FICHE SYNTHÉTIQUE Les banques coopératives RESPECT - ANNEXES DU BILAN QUALITATIF 2008 1 1. Définition et cadre règlementaire Une banque coopérative est une entité bancaire qui appartient à ses sociétaires. Ces derniers ont la double qualité d’associés et d’usagers, de propriétaires et de clients de leur banque. Les banques coopératives fournissent généralement à leurs sociétaires toute une gamme de services bancaires et financiers. Les banques coopératives se différencient des autres banques par leur organisation, leurs buts, leurs valeurs et leur gouvernance. Même si les règles organisationnelles peuvent varier en fonction des législations nationales, les banques coopératives partagent des caractéristiques communes : • Des organisations qui appartiennent à leurs clients : dans une banque coopérative, les besoins des associés rencontrent ceux des usagers, du fait que les sociétaires des banques coopératives sont les deux à la fois. Ainsi, le premier objectif d’une banque coopérative n’est pas de maximiser ses profits, mais de fournir les meilleurs produits et services possibles à ses sociétaires. • Liberté d’adhésion : l’adhésion dans une banque coopérative est généralement ouverte à toutes les personnes susceptibles de souscrire aux produits et services de la banque. L’application de ce principe peut varier en fonction des lois et réglementations nationales, mais dans tous les cas, le processus d’admission est transparent et précisé dans la loi nationale ou dans les statuts de la banque coopérative. • Contrôle démocratique des membres : les banques coopératives sont détenues et contrôlées par leurs sociétaires, qui élisent démocratiquement le Conseil d’Administration. Tous les sociétaires disposent du même droit de vote, selon le principe coopératif d’« une personne, une voix ». • Redistribution du résultat : dans une banque coopérative, une part significative du résultat, bénéfice ou excédent, est habituellement mise en réserve. Une partie de ce résultat peut aussi être redistribuée aux sociétaires de la banque coopérative, avec des limitations légales ou statutaires dans la plupart des cas. Les résultats ainsi redistribués peuvent l’être via une ristourne coopérative, qui est fonction de l’utilisation des produits et services de la banque par chaque sociétaire, ou via un dividende qui est fonction du nombre de parts souscrites par chaque sociétaire. Les banques coopératives sont profondément enracinées dans leurs régions et communautés d’appartenance. Elles sont très impliquées dans le développement local et contribuent au développement durable de leurs communautés, car leurs sociétaires et leurs administrateurs sont généralement issus des communautés dans lesquelles ils exercent leurs activités. En développant les crédits et l’accès bancaire dans des régions et des secteurs où les autres banques sont moins présentes (PME, agriculture, régions rurales ou enclavées), les banques coopératives contribuent à l’efficacité du système financier international. Leur forme d’entreprise spécifique, fondée sur les principes d’organisation mentionnés ci-dessus, ont prouvé leur succès, tant dans les pays en voie de développement que dans les pays développés. Le paysage français1 NOTE « En France, depuis 2003, on compte quatre réseaux : 1. Nous nous permettons de reprendre dans cette page, les extraits du développement du rapport 2007 du Conseil supérieur de la coopération, pp.21-23. 1. le réseau des Banques Populaires, composé de Banques Populaires régionales et de deux Banques Populaires nationales : la Casden et le Crédit Coopératif (depuis 2003). Il comprend aussi le Crédit Maritime mutuel et la Société centrale de Crédit Maritime mutuel, affiliés à la Banque Fédérale des Banques Populaires ; RESPECT - BILAN QUALITATIF 2008 2 2. le réseau du Crédit Agricole mutuel, constitué par les caisses locales et les caisses régionales de Crédit Agricole affiliées à Crédit Agricole SA ; 3. le réseau du Crédit Mutuel, composé des caisses locales et fédérales de Crédit Mutuel à vocation générale ainsi que des caisses à vocation agricole, toutes étant affiliées à la Confédération Nationale du Crédit Mutuel ; 4. le réseau des Caisses d’Epargne, formé des Sociétés Locales d’Epargne et des Caisses d’Epargne et de Prévoyance, ces dernières étant affiliées à la Caisse nationale des Caisses d’épargne et de prévoyance. » 2. Repères historiques Les origines des banques mutualistes et coopératives, en Europe sont diverses, tant par les courants idéologiques ou politiques qui les ont portées, que par les groupes socioprofessionnels qu’elles visaient comme publics. • 1837 : légalisation du statut des Caisses d’épargne ; cette institution a vocation à garantir les économies des travailleurs aux revenus modestes. • 1850-1867 : naissance d’un système bancaire moderne lié à la révolution industrielle. • 1941-1945 : organisation de la profession bancaire. Création de l’association française des banques (1941), nationalisation des principales banques de dépôts et de la Banque de France. • 1970 : création du Groupement Européen des Banques Coopératives, qui regroupe 27 banques dont 3 françaises : le groupe Banque Populaire dont fait partie le Crédit Coopératif, le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel. L’objectif de cette organisation est de favoriser l’entraide entre les banques coopératives européennes et de promouvoir l’idéal coopératif dans le secteur bancaire. • 1982 : nationalisation des plus grandes banques françaises, portant à 39 le nombre d’établissements appartenant à l’État. • 1984 : nouvelle loi bancaire. À partir de cette date, toutes les entreprises du secteur portent le nom d’« établissement de crédit». 3. Faits significatifs « Au cours des dernières années, les réseaux ont poursuivi un processus de regroupement de leurs établissements régionaux ou locaux pour une plus grande efficacité. Certains se sont rapprochés comme en témoigne l’entrée du Crédit Coopératif dans le Groupe Banque Populaire. Les rapprochements et fusions entre banques coopératives d’un même Groupe ont fait passer le nombre de banques régionales de 163 en 1996 à 120 en 2006. Les groupes bancaires coopératifs ont également engagé des opérations de diversification et de croissance externe. Dans le domaine bancaire et financier, ces opérations se sont traduites par des créations de nouveaux établissements, agréés comme banques, comme sociétés financières ou comme entreprises d’investissement ainsi que des prises de contrôle d’établissements existants. RESPECT - ANNEXES DU BILAN QUALITATIF 2008 3 Les principales opérations de reprise observées au cours de ces dernières années ont été celles de la Banque Indosuez puis du Crédit Lyonnais par le Groupe Crédit Agricole, celle de Natexis, et l’affiliation du Crédit Coopératif et du Crédit Maritime mutuel par le Groupe Banque Populaire, celle du Crédit Industriel et Commercial par le Crédit Mutuel, via la Banque Fédérative du Crédit Mutuel – BFCM, et celle du Crédit foncier de France et de la Banque San Paolo par les Caisses d’Epargne. En 2006, le Groupe Banque Populaire et le Groupe Caisses d’Epargne ont créé, par fusion de deux établissements Ixis et Natexis Banques Populaires, la banque de financement.». 4. Quelques chiffres repères « Dans les statistiques monétaires au 31 décembre 2006, les banques mutualistes ou coopératives représentaient (hors filiales) 31,3 % de la collecte des dépôts à vue en toutes monnaies (contre 30,9 % à fin 2005) et 36,5 % des crédits distribués aux agents résidents (contre 36,3 % à fin 2005). Avec l’ensemble de leurs filiales, les banques coopératives représentent près de 70 % de l’activité banque de détail en France. » Un développement économique important « On ne peut que constater le fort développement du secteur des banques coopératives, au regard des chiffres exposés dans le rapport CSC de 2002. Ceci est vrai pour tous les indicateurs : développement du sociétariat, des parts de marché, croissance nette du nombre de salariés, création de nouvelles agences, hausse du produit net bancaire et des résultats, développement des filiales et renforcement des fonds propres… » 5. Pour en savoir plus • Association Internationale des Banques Coopératives Association : www.icba.free.fr • Ekopedia : www.ekopedia.org • Le Groupe Crédit Coopératif : www.credit-cooperatif.coop • Le Groupe Banque Populaire : www.banquepopulaire.fr • Contribution de Maurice Parodi sur la Banque Coopérative, in Économie sociale de A à Z, Alternatives Economiques, Hors-série pratique n°22 – janvier 2006, pp.19-21. • Rapport 2007 du Conseil supérieur de la coopération : http://www.hlm.coop/IMG/pdf/gnc_rapport1.pdf • Patricia Toucas, Les coopérateurs, Collection Jean Maitron, Editions de l’Atelier/ Editions Ouvrières, Paris, 2005. RESPECT - ANNEXES DU BILAN QUALITATIF 2008 4