Tout sev F est stable par combinaison linéaire, c`est-`a
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Tout sev F est stable par combinaison linéaire, c`est-`a
61 Proposition : Tout sev F est stable par combinaison linéaire, c’est-à-dire : ∀n ∈ ∗ , ∀(~x1 , . . . , ~xn ) ∈ F n , ∀(λ1 , . . . , λn ) ∈ n , n X λi · ~xi ∈ F i=1 Démonstration : Par récurrence sur le nombre de termes dans la combinaison linéaire. Pour n = 2, on prend ~x1 , ~x2 ∈ F . Une combinaison linéaire de ~x1 et ~x2 s’écrit λ · ~x1 + µ · ~x2 avec λ, µ ∈ . Cette combinaison linéaire est encore dans F par définition d’un sev. Supposons que F soit stable pour toute combinaison linéaire de n vecteurs et soit {~x1 , . . . , ~xn+1 } une famille de n + 1 vecteurs de F . Soit λ1 , . . . , λn+1 ∈ . Alors n+1 X λi · ~xi = i=1 n X λi · ~xi + λn+1 · xn+1 . i=1 Dans le second membre, la première somme est un élément de F d’après l’hypothèse de récurrence, le second terme également par stabilité par multiplication par un réel, et la somme des deux appartient à F par stabilité par l’addition. cqfd Proposition : Soit F = (f~i )i∈I une famille de vecteurs de E. Il y a égalité entre : 1. L’ensemble de toutes les combinaisons linéaires de F. 2. L’intersection de tous les sev de E qui contiennent F. 3. Le plus petit sev de E, au sens de l’inclusion, qui contient F. C’est un sev noté Vect(F) et appelé sous-espace vectoriel engendré par F. Démonstration : Notons F1 le premier ensemble, F2 le second et F3 le troisième. Il est facile de voir que F2 = F3 . En effet, par définition F2 ⊂ F3 puisque F3 fait partie des ensembles dont on fait l’intersection, mais, puisque l’intersection d’espaces vectoriels est un espace vectoriel, F2 est un espace vectoriel qui contient F et donc F3 ⊂ F2 par définition de F2 . Ensuite, il est facile de voir que F1 est un sev qui contient F et donc F3 ⊂ F1 . Mais, F3 contient F et est un sev donc stable par combinaison linéaire, il contient donc toute combinaison linéaire d’éléments de F c’est à dire F1 . cqfd Proposition : Soit (f~i )i∈I une famille de vecteurs de E telle que l’un de ses vecteurs f~i0 (i0 ∈ I) soit combinaison linéaire des autres : X f~i0 = µi · f~i i∈J0 où J0 est une partie finie de I \ {i0 }. Alors, Vect(f~i , i ∈ I) = Vect(f~i , i ∈ I \ {i0 }). Démonstration : L’inclusion ⊃ est claire. Inversement, ~x ∈ Vect(fi , i ∈ I) s’écrit ~x = X i∈J λi · f~i 62 avec J partie finie de I. Si i0 6∈ J, c’est fini, ~x ∈ Vect(f~i , i ∈ I \ {i0 }). Si i0 ∈ J, on écrit P ~x = i∈J\{i0 } λi · f~i + λi0 P = i∈J\{i0 } λi · f~i + λi0 P = i∈(J∪J0 )\{i0 } αi · f~i avec λi + λ i 0 µ i λi µ i αi = 0 λi · f~i0 P · i∈J0 µi · f~i si i ∈ J ∩ J0 si i ∈ J0 \ J si i ∈ (J \ {i0 }) \ I On conclut bien que ~x ∈ Vect(f~i , i ∈ I \ {i0 }). cqfd Théorème : Si un espace vectoriel E possède une famille génératrice à n éléments, alors toute famille ayant au moins n + 1 vecteurs est liée et, par conséquent, toute famille libre possède au plus n éléments. Ce théorème affirme qu’une famille libre a toujours moins d’éléments qu’une famille génératrice. Démonstration : On procède par récurrence sur n. Si n = 1, on suppose que E admet pour famille génératrice {~g1 }. Cela signifie que tout vecteur de E s’écrit λ ·~g1 avec λ ∈ . Pour ~g1 6= ~0, E est une droite vectorielle et si ~g1 = ~0, E = {~0}. Toute famille de deux vecteurs {f~1 , f~2 } est telle que f~1 = λ1 · ~g1 , f~2 = λ2 · ~g1 . Si l’un des λ1 , λ2 est nul, la famille {f~1 , f~2 } contient ~0 donc elle est liée. Si λ1 6= 0 et λ2 6= 0, on a 1 1 ~ f1 − f~2 = ~0 λ1 λ2 et la famille {f~1 , f~2 } est liée. On constate donc que toute famille ayant au moins deux éléments est liée. Supposons maintenant que la propriété soit vraie à l’ordre n (n ∈ ∗ ) c’est à dire que l’on suppose que dans un espace vectoriel E ayant une famille génératrice à n éléments, toute famille de n + 1 éléments au moins est liée. Essayons alors d’obtenir ce résultat au rang n + 1. On se place donc dans un espace vectoriel E ayant une famille génératrice à n + 1 éléments {~g1 , . . . , ~gn+1 }. On considère alors une famille à n + 2 éléments {f~1 , . . . , f~n+2 } et on va prouver que cette famille est liée. Pour tout k ∈ {1, . . . , n + 2}, on peut écrire f~k comme combinaison linéaire de {~g1 , . . . , ~gn+1 } c’est à dire f~k = λk,1 · ~g1 + · · · + λk,n · ~gn + λk,n+1 · ~gn+1 avec λk,1 , . . . , λk,n+1 ∈ . Notons ~xk = λk,1 · ~g1 + · · · + λk,n · ~gn et µk = λk,n+1 de sorte que f~k = ~xk + µk · ~gn+1 et on remarque que ~xk ∈ Vect(~g1 , . . . , ~gn ). • Si µ1 = . . . = µn+2 = 0, cela signifie que f~1 , . . . , f~n+2 sont n + 2 vecteurs dans l’espace vectoriel Vect(~g1 , . . . , ~gn ) qui admet une famille génératrice à n éléments. En appliquant l’hypothèse de récurrence, on en déduit que la famille {f~1 , . . . , f~n+2 } est liée. • Supposons maintenant que les µ1 , . . . , µn+2 ne sont pas tous nuls. Par exemple, on supposera que µ1 6= 0. Alors 63 f~1 = ~x1 + µ1 · ~gn+1 d’où ~gn+1 = 1 · (f~1 − ~x1 ) µ1 et par ailleurs, pour k ∈ {2, . . . , n + 2}, f~k = ~xk + µk · ~gn+1 d’où µk ~ f~k = ~xk + · (f1 − ~x1 ) µ1 et donc µk µk ~ · f1 = ~xk − · ~x1 ∈ Vect(~g1 , . . . , ~gn ). f~k − µ1 µ1 Ainsi, la famille µk ~ · f1 , k ∈ {2, . . . , n + 2} f~k − µ1 est une famille de n + 1 vecteurs dans Vect(~g1 , . . . , ~gn ) qui admet une famille génératrice de n vecteurs, donc elle est liée par hypothèse de récurrence. Ainsi, il existe des réel α2 , . . . , αn+2 non tous nuls tels que ! n+2 n+2 n+2 X X X α k µk µ k ~0 = αk · f~k − · f~1 + αk · f~k . · f~1 = − µ1 µ1 k=2 k=2 k=2 Cette dernière écriture prouve que la famille {f~1 , . . . , f~n+2 } est liée et cela achève la preuve par récurrence. cqfd Proposition : 1. Une base est une famille libre maximale, c’est à dire qu’aucune sur-famille stricte n’est libre. 2. Une base est une famille génératrice minimale c’est à dire qu’aucune sous-famille stricte n’est génératrice. Démonstration : Démonstration de 1 : Considérons une famille libre (f~i )i∈I qui est maximale. Cela implique que, pour tout vecteur ~x, la famille {f~i , i ∈ I} ∪ {~x} est liée. Donc, on peut écrire X λi · f~i + λ̂ · ~x = ~0 i∈J avec J finie et les coefficients λi et λ̂ non tous nuls. Alors, λ̂ 6= 0 car sinon cela contredit la liberté de (f~i )i∈I . On a donc : X λi · f~i ~x = − λ̂ i∈J et on a écrit tout vecteur ~x comme combinaison linéaire des (f~i )i∈I , cette famille est donc génératrice et donc une base. Inversement, considérons une base. C’est par définition une famille libre. Reste à voir qu’elle est maximale. Notons la (f~i )i∈I . Rajoutons lui un vecteur y~. Comme (f~i )i∈I est une base, elle est génératrice et le vecteur ~y s’écrit comme une combinaison linéaire de cette famille : X αj · f~j ~y = j∈J avec J finie. On a alors 64 X αj · f~j + (−1) · y~ = ~0 j∈J et donc la sur-famille {f~i , i ∈ I} ∪ {~y} est liée. Démonstration de 2 : Considérons tout d’abord une base B d’un espace vectoriel E. C’est bien sûr une famille génératrice et en plus elle est libre. Soit F une sous-famille stricte de B. Supposons que F soit encore une famille génératrice. En plus F est libre car sous-famille d’une famille libre. Ainsi F est une base et B est une sur-famille stricte de F. Par 1., B est liée. Contradiction. Réciproquement, soit G une famille génératrice de l’espace vectoriel E telle qu’aucune sous-famille stricte n’est génératrice. On va prouver que c’est une base c’est à dire qu’elle est libre. Supposons que ce n’est pas le cas c’est à dire qu’il existe un entier N ∈ , des vecteurs ~g1 , . . . , ~gn ∈ G et des réels non tous nuls λ1 , . . . , λN tels que : λ1 · ~g1 + · · · + λN · ~gN = ~0. Quitte à changer les indices de ces vecteurs, on peut supposer que λ1 6= 0 et donc : ~g1 = − λN λ2 · ~g2 − · · · − · ~gN λ1 λ1 c’est à dire que ~g1 est combinaison linéaire de ~g2 , . . . , ~gN et donc de G \ {~g1 }. On sait alors que Vect(G) = Vect(G\{~g1 }) et donc que G\{~g1 } est génératrice de E alors que c’est une sous-famille stricte de G. Contradiction. cqfd Théorème (Théorème de la base incomplète) : Soit E un espace vectoriel, L une famille libre et G une famille génératrice. Alors il existe une base B de E telle que L ⊂ B ⊂ G ∪ L. B s’obtient en complétant L avec des vecteurs de G. Démonstration : Nous n’allons l’effectuer que dans le cas où E est de dimension finie n. On considère les familles libres contenant L et incluses dans L ∪ G. Parmi celles ci, on en choisit une de cardinal maximal. On la note B et on note F = Vect(B). Si F 6= E, on peut trouver ~g ∈ G qui n’appartient pas à F . Mais alors, B ∪ {~g} est encore une famille libre contenant L et incluse dans L ∪ G. En plus elle contient strictement B, ce qui contredit la maximalité de B. cqfd Proposition : Soit E un espace vectoriel, F et G deux sev de E de dimension finie, alors F ⊂G dim F = dim G ⇒F =G Démonstration : Soit F une base de F . Alors c’est une famille libre de G par l’inclusion. Or, elle a le même nombre d’éléments que la dimension de G puisque dim F = dim G, c’est donc une base de G et G = Vect(F) = F . cqfd 65 Proposition : Soit (f~i )i∈I une famille de vecteurs d’un espace vectoriel E. Cette famille est une base de E si et seulement si pour tout ~x ∈ E, il existe une unique famille de réels (λi )i∈I tous nuls sauf un nombre fini tels que ~x = X λi · f~i . i∈I λi 6=0 Démonstration : L’existence est une conséquence du fait qu’une base est une famille génératrice. Pour l’unicité, supposons que nous ayons deux familles (λi )i∈I et (µi )i∈I de réels satisfaisant aux conditions de la proposition. Posons J = {i ∈ I, λi 6= 0 ou µi 6= 0}. Il faut remarquer que J est fini et que nous avons ~x = X λi · f~i = i∈J X µi · f~i . i∈J Cela implique que X (λi − µi ) · f~i = ~0 i∈J et donc, la famille étant libre, que ∀i ∈ J, λi = µi . Pour i 6∈ J, λi = 0 = µi . cqfd Proposition : F1 + F2 est un sev de E et même F1 + F2 = Vect(F1 ∪ F2 ). Démonstration : F1 + F2 est non vide, ~0 = ~0 + ~0 ∈ F1 + F2 . Prenons deux éléments ~x et ~y dans F1 + F2 . Alors ~x s’écrit ~x = ~x1 + ~x2 avec ~x1 ∈ F1 et ~x2 ∈ F2 . De même, y~ = ~y1 + ~y2 avec ~y1 ∈ F1 et ~y2 ∈ F2 . Considérons une combinaison linéaire de ~x et ~y : soit α, β ∈ , α ·~x + β · ~y = α · (~x1 + ~x2 ) + β · (~y1 + y~2 ) = (α · ~x1 + β · y~1 ) + (α · ~x2 + β · ~y2 ) | {z } | {z } ∈F1 ∈F2 ∈ F1 + F 2 . Donc F1 + F2 est bien un sev de E. Il contient F1 car il contient tout ~x1 = ~x1 + ~0. De même, il contient F2 , donc il contient F1 ∪ F2 et F1 + F2 ⊃ Vect(F1 ∪ F2 ). Mais, par ailleurs, la définition de F1 + F2 montre que F1 + F2 ⊂ Vect(F1 ∪ F2 ). cqfd F1 + F2 est directe Proposition : ⇐⇒ F1 ∩ F2 = {~0} ⇐⇒ ∀~ x = ~x1 + ~x2 2, ~ x1 , ~x2 ) ∈ F1 × F x ∈ F1 + F2 , ∃!(~ ~x1 + ~x2 = ~0 ⇐⇒ ~x1 ∈ F1 ⇒ ~x1 = ~x2 = ~0 ~x2 ∈ F2 (1) (2) (3) 66 Démonstration : La première équivalence est la définition de la somme directe. (1) ⇒ (2). Supposons que (1) est vrai et que ~x ∈ F1 + F2 s’écrit ~x = ~x1 + ~x2 = ~y1 + ~y2 avec ~x1 , ~y1 ∈ F1 et ~x2 , ~y2 ∈ F2 . Alors ~x1 − ~y1 = y~2 − ~x2 ∈ F1 ∩ F2 donc est le vecteur nul. Ainsi ~x1 = ~y1 et ~x2 = ~y2 . (2) ⇒ (3) trivial en regardant la décomposition ~0 + ~0 = ~0. (3) ⇒ (1) Si ~x ∈ F1 ∩ F2 , alors ~0 = ~x + (−~x) |{z} | {z } ∈F1 d’où, par (3), ~x = −~x = ~0. cqfd ∈F2 Théorème : Dans l’espace vectoriel E, tout sev F admet un supplémentaire c’est à dire qu’il existe un sev G tel que E = F ⊕ G. Démonstration : On sait que F admet une base F qui est une famille libre de E. Par le théorème de la base incomplète, il existe une famille G telle que F ∪ G est une base de E. Alors G = Vect(G) est un supplémenatire de F . En effet, F + G = Vect(F) + Vect(G) ⊃ Vect(F ∪ G) = E donc F + G = E. De plus, si ~x = F ∩ G, on a : ~x = X λi · f~i = i∈I X µj · ~gj j∈J avec I, J finies et {f~i , i ∈ I} ⊂ F, {~gj , j ∈ J} ⊂ G, ce qui s’écrit X i∈I (−λi ) · f~i + X µj · ~gj = ~0. j∈J Comme F ∪ G est libre, cela implique que tous les λi et tous les µj sont nuls et donc ~x = ~0. Ainsi F ∩ G = {~0}. cqfd Théorème : Soit E un espace vectoriel de dimension finie, F et G deux sev de E. Alors dim (F + G) = dim F + dim G − dim (F ∩ G). Par conséquent : F + G directe ⇐⇒ dim (F + G) = dim F + dim G. Démonstration : La proposition précédente montre déjà que si F + G est directe, dim (F ⊕ G) = dim F + dim G. 67 Dans le cas général, considérons un supplémentaire F1 de F ∩ G dans F et un supplémentaire G1 de F ∩ G dans G: F = (F ∩ G) ⊕ F1 G = (F ∩ G) ⊕ G1 Alors, F + G = (F ∩ G) + F1 + G1 . {z } | F1 De plus, si ~x ∈ F ∩ G1 , on a ~x ∈ (F ∩ G) ∩ G1 et donc ~x = ~0. On peut donc écrire d’où F + G = (F ∩ G) ⊕ F1 ⊕ G1 dim (F + G) = dim G1 + dim F1 + dim (F ∩ G). Mais dim F dim G = dim (F ∩ G) + dim F1 = dim (F ∩ G) + dim G1 . Au total, dim (F + G) = dim F + dim G − dim (F ∩ G) cqfd