Croisières fluviales à Bordeaux : deux nouvelles
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Croisières fluviales à Bordeaux : deux nouvelles
© SudOuest - imprimer http://www.sudouest.fr/dyn/imprimer.php?link=http://www.sudouest.fr... © www.sudouest.fr 2012 Par Jean-Paul Vigneaud Bordeaux Croisières fluviales à Bordeaux : deux nouvelles compagnies sur la Garonne Uniworld River Cruises et Viking River Cruises confirment leur venue à Bordeaux (Croisieurope) 1 sur 3 Le futur "Cyrano de Bergerac" Il y a un seul bateau de croisière fluviale, à ce jour, à Bordeaux. Il y en aura quatre dans un an et demi. Croisieurope, le leader des croisières en Europe déjà présent dans le port de la Lune, va être rejoint par Uniworld River Cruises et Viking River Cruises, deux sociétés américaines. Les quatre navires seront basés à hauteur des Chartrons. Bordeaux, ainsi que les villes étapes de la Garonne et de la Dordogne que sont Cadillac, Blaye, Pauillac et Libourne, bénéficieront donc directement de l'essor des croisières fluviales. Un succès que peu imaginaient il y a dix ans. Surtout en Gironde. Or, ça marche fort. La réussite de Croisieurope, la première société à avoir misé sur Bordeaux, en témoigne. 5 000 clients en gros en 2011, autant cette année et, selon elle, la société « aurait pu faire plus encore avec un second navire. » Aussi, aura-t-elle un second bateau la saison prochaine. Un navire tout neuf baptisé « Cyrano de Bergerac ». « Le navire est en cours de construction. Il arrivera à Bordeaux en avril, mai au plus tard », confie Axel Araskewicz, chargé des relations extérieures à Croisieurope. Le bateau fera 110 mètres de long, 11,40 mètres de large, aura trois ponts et pourra accueillir 180 passagers. Et si ce second bateau ne suffit pas, l'entreprise strasbourgeoise complétera sa flotte avec un troisième, plus petit, à l'horizon 2016. Une clientèle anglophone À ces bateaux, s'ajouteront donc ceux d'Uniworld et de Viking, deux autres géants de la croisière fluviale. Les sociétés se connaissent bien pour fréquenter les mêmes fleuves mais, ne sont pas précisément concurrentes. Croisieurope remplit ses navires avec des Français et Européens. Viking, pour sa part, s'intéresse à la clientèle nord-américaine (95 % de ses passagers). Uniworld attire, lui, une clientèle anglophone, Américains et Africains du Sud, notamment. Les prix, eux, passent du simple au double, parfois au triple. Viking et Uniworld sont les plus chers avec des semaines vendues à 3 000 euros en moyenne. « Nous serons à Bordeaux en mars 2014 », révèle Pascal Taravella, directeur nautique à Viking, « avec un navire de 135 mètres de long, 11,40 mètres de large, avec 170 passagers et 50 membres 1 sur 2 11/12/2012 10:28 © SudOuest - imprimer http://www.sudouest.fr/dyn/imprimer.php?link=http://www.sudouest.fr... d'équipage. » Les bateaux de Viking sont baptisés « Drakkars ». Ce sont des navires hybrides (diesel-électrique). À l'intérieur, c'est le confort des paquebots, avec des suites et des cabines spacieuses, avec balcons. Viking proposera des croisières d'une semaine avec des étapes à Cadillac, Pauillac, Blaye, Libourne. Avec excursion dans la foulée jusqu'à Cognac, l'objectif étant de faire découvrir les plus beaux paysages (dont les sites Unesco) et les vignobles mondialement connus. Uniworld proposera des croisières sur le même thème avec les mêmes villes étapes. « Les croisières sur la Garonne et la Dordogne figureront sur notre prochain catalogue. Nous serons à Bordeaux début 2014 », annonce Louis Arnold, exploitant rattaché à la société. Il a révélé le nom du bateau : « Ce sera le ''River Royale'', un navire qui assure actuellement des croisières sur le Rhône, un bateau de 110 mètres de long, 11,40 mètres de large et qui peut accueillir 132 passagers. » Des retombées incontestables Ce ne sont pas seulement des bateaux, ce sont aussi des entreprises qui font travailler le commerce. L'arrivée de ces sociétés spécialisées dans la croisière fluviale est beaucoup plus qu'intéressante qu'il ne paraît. Ce ne sont pas uniquement des bateaux en plus dans le port de la Lune, en effet, ce sont des entreprises qui s'installent avec tout ce qui en découle. Prenons pour exemple Croisieurope. Avec deux bateaux l'an prochain, la société strasbourgeoise emploiera une soixantaine de personnes. Lorsqu'il y en aura trois, ce sera encore plus encore. Compte tenu de la croissance de ses activités, la société compte même ouvrir un bureau en ville. Les commerçants gagnants Croisieurope fait travailler aussi le commerce local et régional. Les repas servis à bord ont la saveur du Sud-Ouest. Beaucoup de produits sont donc achetés dans le secteur. 5 000 clients par an, cela représente des tonnes de marchandises et de victuailles. À titre d'exemple, en 2011, sa première année activités, Croisieurope a acheté un million de bouteilles de vins à une société de Barsac. La société fait aussi travailler l'aéroport (une partie de ses clients étrangers viennent par avion), la SNCF, les hôtels (les touristes arrivent parfois plus tôt ou prolongent leur séjour au niveau local) et les commerces du centre-ville (il est rare que les touristes repartent sans acheter un souvenir, ne serait-ce qu'une bouteille de vin). Ce qui est vrai avec Croisieurope sera tout autant avec Viking et Uniworld. Les sociétés américaines font régulièrement aussi travailler le commerce local et régional et arrivent avec de nombreux salariés. Chaque bateau emploie une cinquantaine de personnes. Et comme ils sont en grande majorité américains, leurs clients, tous ou presque, arrivent par les airs. Ce qui fera des passagers en plus à l'arrivée et au départ de l'aéroport de Mérignac. Les bateaux de croisières fluviales apportent plus, finalement, que les navires de grandes croisières. Les premiers vivent totalement sur place alors que les seconds ne font que passer. Jusqu'au jour où les compagnies de croisières en mer comprendront à leur tour que Bordeaux peut devenir aussi une ville de départ et non plus seulement une ville escale. Ce serait une belle cerise sur le gâteau. J.-P. V. 2 sur 2 11/12/2012 10:28