Lettre au Directeur (suite) (27/01/09)f
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Lettre au Directeur (suite) (27/01/09)f
Monsieur le Directeur, La présente lettre vient en complément de notre précédente lettre ouverte du 2 décembre 2008 à laquelle vous ne nous avez pas répondu officiellement puisque vous avez adressé à tous les agents de la DIRCOFI un simple communiqué le 5 décembre 2008 qui exclut les organisations syndicales. Le dialogue social Le dialogue social ne peut pas être remplacé par des rencontres entre vous et des agents sur les sites. Ces formes de rencontres sont toujours marquées par la relation hiérarchique qui empêche l’expression revendicative indépendante. Il doit donc nécessairement passer par des rencontres avec les organisations syndicales et leurs élus qui représentent les agents et qui disposent d’une évidente légitimité. Mais dans votre communiqué, au sujet des rencontres officielles paritaires, vous affirmez « qu’il est précisément de l’objet du CTPS de répondre aux questions des organisations syndicales ». Telle n’est pas notre conception du dialogue social ni du syndicalisme. Notre action, entre autres dans les organismes paritaires, consiste surtout à représenter les intérêts moraux et matériels des personnels et à revendiquer pour eux. Nous refusons d’être cantonnés au rôle d’un porte parole qui, après avoir interrogé la direction au CTPS, expliciterait les décisions prises ailleurs sans jamais la moindre négociation avec nous. Nous ne participerons pas à une forme de dialogue social dans les instances paritaires qui ne serait qu’une simple communication où serait annoncées et commentées vos décisions prises unilatéralement sans possibilité pour nous d’en discuter le fond. C’est en partie le sens de nos récents boycotts des CTPS. Le contrôle interne des ordinateurs Vous rappelez dans votre communiqué du 5 décembre 2008 que cette opération de contrôle des postes de travail informatiques est une action prévue dans le plan de contrôle interne de la DIRCOFIEST sur le respect des normes logicielles et la sécurité informatique et que les instructions administratives interdisent formellement de modifier la configuration du poste de travail, et en particulier d’y installer des logiciels autres que ceux autorisés par l’administration. Vous rappelez par ailleurs que les agents de la DIRCOFI-EST ont été informés de ce contrôle (qui aurait uniquement pour objet de s’assurer du respect de cette règle conformément au protocole d’utilisation de l’intranet) par un message du 26 novembre 2008, et que l’opération de contrôle exclut tout examen du contenu des documents. Cette opération, qui consisterait selon vous en une simple opération purement technique, a été confiée aux GSM et il n’y aurait pas d’ambiguïté sur le positionnement hiérarchique, dès lors que pour cette tâche, les GSM agissent sur ordre de la direction. Monsieur le Directeur, nous ne pouvons partager votre position, qui ne résiste pas à un examen approfondi du guide du contrôle interne 2008 de la DIRCOFI-EST qui décrit les opérations à effectuer par les GSM dans le cadre de ce contrôle interne. Cependant, à titre liminaire, nous nous devons de vous rappeler que nous ne nous opposons en aucun cas à une procédure portant sur le respect des normes logicielles et la sécurité informatique, dans la mesure où celle-ci est conforme à la charte ministérielle du 10 mars 2004 relative à l’utilisation de l’Intranet et à la loi « Informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée par la loi du 6 août 2004 qui garantit un certain nombre de droits aux personnes. Nous estimons, comme un certain nombre de GSM qui nous ont fait part de leurs réticences, que l’opération de contrôle interne telle qu’elle est prévue à la DIRCOFI-EST, porte atteinte à la vie privée et aux droits fondamentaux des agents de la DIRCOFI-EST. Sur cette importante question, peut-être pour mieux masquer votre embarras, votre communiqué est silencieux alors qu’il est sensé répondre à notre lettre ouverte du 2 décembre qui déjà vous faisait part de cette remarque. Les procédures à suivre par les GSM afin de réaliser les opérations visées dans le cadre du contrôle interne 2008 sont décrites dans le guide du contrôle interne 2008 de la DIRCOFI-EST et portent sur trois points. Sur le point n° 3 du guide (sécurité des postes de travail et anti-virus), nous n’avons pas d’observations à formuler. Le point n° 1 du guide du contrôle interne 2008 por te sur le respect des normes logicielles : - présence des logiciels bureautiques, présence des applicatifs fiscaux, applications autorisées, présence de messagerie autre que LOTUS NOTES, présence de logiciels personnels, présence d’autres anti-virus et outils de sécurité. Pour réaliser ce contrôle, le guide du contrôle interne 2008 préconise l’utilisation du logiciel BELARC ADVISOR. Sur ce point, nous souhaiterions avoir confirmation que, conformément à la loi « Informatique et libertés » et à la charte ministérielle du 10 mars 2004 relative à l’utilisation de l’Intranet, ce traitement automatisé a fait l’objet d’une déclaration à la CNIL et que l’utilisation du logiciel BELARC ADVISOR est conforme à la loi « Informatique et libertés ». Le point n° 2 du guide du contrôle interne 2008 aur ait pour objet de protéger les agents au regard de la législation. L’objectif serait de sensibiliser les agents à leur responsabilité pénale quant à la présence sur les postes de travail de fichiers musicaux et vidéo dont l’origine serait à démontrer par les agents. Pour ce faire, il est demandé aux GSM : - de vérifier le contenu des répertoires « Ma musique » et « Mes vidéos » ; d’effectuer une recherche de fichiers (pistes CD audio, fichiers MIDI, MP 3, MPEG et WAVE) ; d’ouvrir le lecteur multimédia et de regarder l’historique, notamment dans la bibliothèque ; d’ouvrir le lecteur DVD et de regarder l’historique des derniers fichiers ouverts en consultant les dernières sources ouvertes ; et bien entendu (ce sont les termes utilisés dans le guide), vérifier la corbeille, au cas ou les fichiers supprimés ne l’auraient pas été définitivement. Nous nous devons de vous rappeler Monsieur le Directeur que tout utilisateur d’un poste de travail à usage professionnel possède le droit au respect de sa vie privée ; y compris au travail, y compris dans le contenu du disque dur de son ordinateur professionnel. Ce principe fondamental est rappelé dans la loi « Informatique et libertés » et dans la charte ministérielle du 10 mars 2004 relative à l’utilisation de l’Intranet. Le contrôle informatique de la DIRCOFI-EST n’a donc pas seulement pour objet comme vous le soutenez, de s’assurer du respect des normes logicielles et de la sécurité informatique, mais il constitue au contraire une intrusion dans les données personnelles et privées des utilisateurs, dès lors que ce contrôle prévoit entre autre une vérification du contenu des répertoires « Ma musique » et « Mes vidéos », répertoires par principe privés. Rien n’interdit aux utilisateurs d’un poste de travail à usage professionnel de faire figurer des fichiers privés légaux dans les répertoires « Ma musique » et « Mes vidéos », dès lors qu’ils ne sont pas contraires à l’ordre public et aux bonnes mœurs et que leur présence ne met en cause, ni le bon fonctionnement technique des applications, ni leur sécurité. La recherche de fichiers (pistes CD audio, fichiers MIDI, MP 3, MPEG ou WAVE) ne nous paraît donc aucunement justifiée et constitue un abus de pouvoir. De même, rien n’interdit aux utilisateurs d’un poste de travail à usage professionnel d’utiliser à titre privé le lecteur multimédia ou le lecteur DVD. L’examen de l’historique des derniers fichiers ouverts et de la bibliothèque constitue sans aucune contestation possible une intrusion dans les données personnelles et privées des utilisateurs. Nous ne nous étendrons pas sur la procédure de vérification de la corbeille qui est d’elle-même assez parlante et révélatrice des motivations réelles de ce contrôle interne. Si l’on peut comprendre votre crainte d’être vous même pénalement poursuivi du fait d’éventuels usages de fichiers illégaux par des personnels placés sous votre autorité, nous ne pouvons pas admettre que cette crainte entraîne une telle chasse aux fichiers personnels qui aboutit à proscrire leur présence sur tous les disques durs des ordinateurs professionnels et à faire vérifier cette interdiction par un contrôle interne systématique. Nous croyons qu’un simple rappel de principe adressé à l’ensemble du personnel qui précise que le téléchargement, la détention et l’usage de fichiers illégaux sont interdits et constituent des infractions pénales est très nettement suffisant. Nous estimons également que par le message du 26 novembre 2008 à destination de tous les agents, ceux-ci n’ont nullement été clairement informés des champs précis de ce contrôle et notamment des nouveaux points identifiés par la CMI. De ce fait, ils ont été privés du droit de pouvoir réagir voire de refuser ce contrôle s’ils estiment qu’il peut y avoir atteinte à leur vie privée. E mail de la CMI Chers collègues, bonjour, Le plan de contrôle interne de la division 1 (DPA-2006/2008), prévoir l'engagement d'action de C-I en matière informatique. Une action a été menée en 2007, et en cette fin d'année 2008, il convient de procéder à une nouvelle action sur de nouveaux points identifiés par la CMI. Les axes retenus portent sur le respect des normes logicielles et sur la sécurité informatique. Aussi votre GSM, va-t-il intervenir sur votre poste de travail afin d'opérer les actions de contrôle que la CMI lui à demandé de réaliser. Je vous remercie, par avance de bien vouloir, lui réserver le meilleur accueil possible, et de lui laisser l'accès à votre poste de travail, sachant que cette période de l'année n'est pas la plus la favorable à la réalisation de cette action. Bien, entendu, je reste à votre disposition, pour toute question relative à l'application de ce contrôle interne. Bien cordialement (nota: ce contrôle interne est sans aucun rapport avec le sondage IPSOS) Nous considérons par ailleurs que le contrôle informatique tel qu’il a été mis en place à la DIRCOFIEST constitue un véritable contrôle informatique détaillé de chaque agent, et que par suite, comme le prévoit la charte ministérielle du 10 mars 2004, seule l’autorité hiérarchique d’un niveau suffisant peut donner son accord préalable à un tel contrôle. Les utilisateurs auraient dû par ailleurs être informés sur les modalités précises de ce contrôle comme le prévoit la charte. Les organisations syndicales auraient dues être informées et connaître le détail complet de l’opération avant le lancement de ce contrôle, et non être mises devant le fait accompli, fût-ce au motif qu’il ne s’agit pas du premier contrôle de cette nature. Nous ignorons d’ailleurs à ce jour quelle suite éventuelle a pu être donnée à l’occasion du précédent contrôle. Dès lors que ce contrôle informatique n’est pas une opération purement technique, elle ne devait être en aucun cas confiée aux GSM. Cette démarche, qui ne peut s’envisager sans un rapport hiérarchique (inexistant au cas présent), est contraire à la doctrine d’emploi des cadres A, B et C concernés, et, surtout, préjudiciable aux relations de confiance que doit avoir le GSM avec ses collègues dans le cadre de ses missions habituelles. Dans ces conditions, Monsieur le Directeur, nous vous demandons instamment au regard de ces arguments de revoir votre position et : - de suspendre l’opération en cours et de ne pas la confier aux GSM ; de saisir la Direction générale pour s’assurer de la régularité du contrôle interne 2008 de la DIRCOFI-EST avec la charte ministérielle du 10 mars 2004 ; de saisir la CNIL pour s’assurer de la légalité du contrôle interne 2008 de la DIRCOFI-EST et du respect du droit à l’information des agents ; d’empêcher toute poursuite de quelque nature que ce soit à l’encontre des GSM qui n’auraient pas exécuté le contrôle dans les délais impartis. Le remboursement des frais de mission des suppléants Dans votre communiqué, vous indiquez que la question des remboursements des frais de missions des suppléants qui siègent aux côtés des titulaires a été résolue conformément aux textes réglementaires qui s’imposent strictement à la direction. En vous référant à des textes qui empêcheraient ces remboursements, vous utilisez un raccourci que nous ne pouvons pas accepter. Les textes sur ce sujet précis sont les mêmes depuis le 28 mai 1982. Aucune disposition n’interdit le remboursement de tels frais de missions. Si vous aviez raison, comment expliquez-vous que tous vos prédécesseurs sans exception aient pu enfreindre les textes er depuis la création de la DIRCOFI le 1 septembre 2000 en autorisant constamment ces remboursements ? Vous affirmez que cette question est un non-problème puisque la simple désignation en qualité d’expert permet de faire rembourser ceux qui siégeront aux côté des titulaires. Vous omettez de préciser que le fait de remplacer les suppléants par des experts aboutit à restreindre les moyens de fonctionnement des OS. Vous nous privez ainsi de la possibilité d’associer un nombre suffisant de militants à la préparation et à la tenue des réunions paritaires. De ce fait vous empêchez les OS d’exercer sereinement la mission que les adhérents leur ont confié dans une direction où l’activité syndicale est déjà rendue difficile de par le seul éloignement des différents sites. Si cette question est un non-problème, pourquoi avez vous décidé brutalement un tel recul, et surtout, pourquoi avez vous affirmé pour vous justifier lors de la réunion du 9 septembre 2008 consacrée à la facilitation de l’activité syndicale dans la DIRCOFI qu’il y avait bien trop de réunions avec les organisations syndicales et avec bien trop de militants syndicaux ? Si cette question est un non-problème, pourquoi avez vous décidé brutalement un tel recul, et surtout, pourquoi avez vous affirmé pour vous justifier lors de la réunion du 9 septembre 2008 consacrée à la facilitation de l’activité syndicale dans la DIRCOFI qu’il y avait bien trop de réunions avec les organisations syndicales et avec bien trop de militants syndicaux ? S’il s’agit de gérer avec la plus grande rigueur les fonds publics, permettez-nous une suggestion : à l’instar de certaines collectivités locales, mettez fin à la cérémonie de vos vœux à Nancy qui doit, avec la location de salles au palais des congrès de Nancy, les repas, les boissons et tous les frais de déplacements, coûter bien plus cher que les quelques frais de missions 3 ou 4 fois par an de quelques militants syndicaux qui s’engagent dans la défense des intérêts collectifs des personnels. Enfin, nous vous rappelons que la Direction générale a toujours demandé à ses directeurs de faciliter l’exercice de l’activité syndicale ainsi que le dialogue social. C’est le sens et l’esprit du protocole sur le dialogue social récemment signé au niveau de la Fonction publique par le ministre et les organisations syndicales représentants l’immense majorité des fonctionnaires. En conséquence, nous vous demandons de revenir aux pratiques antérieurement admises et de rembourser les frais de mission engagés par tous les militants, qu’ils soient titulaires, suppléants ou experts, dans le cadre des organismes paritaires (préparation, tenue et compte rendu des réunions). Sur le document unique des risques professionnels Dans votre communiqué, vous affirmez attacher au Document Unique (DU) une très grande importance. Telle est aussi la volonté des OS qui n’ont fait que constater que les personnes désignées pour participer à l’élaboration de ce DU n’ont reçu ni information générale ni formation au fond afin de déterminer en connaissance de cause les différents risques sociaux professionnels supportés par les agents de la DIRCOFI. L’important pour les organisations syndicales est de pouvoir d’ores et déjà lister de façon exhaustive la totalité des risques encourus dans l’exercice de leurs fonctions par l’ensemble des agents de la DIRCOFI. Or, l’ordre du jour de la réunion du 5/12/2008 préconisait d’examiner, de compléter les risques professionnels recensés puis de passer d’emblée à la phase intermédiaire qui est de hiérarchiser les risques. Les réunions suivantes prévoyaient de préparer déjà le plan de prévention. Ce timing nous a semblé un peu court car la phase initiale revêt une grande importance puisqu’elle consiste à établir le listage des risques. Or, au moment de la réunion du 5/12/2008, ce listage avait été réalisé de manière unilatérale et incomplète par les différents services de la DIRCOFI. Cette phase déterminante ne peut se faire qu’avec des agents formés : or la plupart des agents représentants les différents services, grades et fonctions hors ACMO, convoqués par la Direction pour participer au groupe de travail Document Unique n’ont eu aucune formation. Seuls certains agents de la DIRCOFI participant au groupe de travail Document Unique ont eu une formation relative au Document Unique dispensée par la DSF 54 (soit 2 jours avant la date de la réunion) . Qu’en est-il des personnes concernées par le Document Unique en poste dans les autres départements de la DIRCOFI ? La DSF54 a bien précisé que ses propres membres du groupe de travail Document Unique allaient bénéficier d’une formation technique en la matière. Une formation identique est-elle prévue à la DIRCOFI ? La demande de report du groupe de travail Document Unique n’avait pas pour but de retarder la rédaction du Document Unique mais de permettre aux agents de travailler dans les meilleures conditions possibles à sa réalisation et de façon compétente. A ce jour, il est regrettable qu’aucune formation ne soit prévue et aucune nouvelle date n’ait été proposée par la DIRCOFI pour débuter la rédaction du Document Unique. Rappelons enfin que les Organisations Syndicales sont prêtes à apporter leur aide à l’administration dans l’élaboration du Document Unique, à travailler dans le meilleur esprit et de façon non conflictuelle pour rédiger le Document Unique final dont vous serez à terme le seul responsable. Veuillez, Monsieur le Directeur, l’expression de notre considération distinguée. Pour le SNUI Muriel GAGNEUR Pour le SNADGI-CGT Fabrice RINGARD