Lire un ECG (électrocardiogramme)
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Lire un ECG (électrocardiogramme)
Lire un ECG (électrocardiogramme) Formation sur le langage et la lecture d’un ECG destinée aux techniciens ambulanciers paramédics de la région Chaudière-Appalaches Mars 2007 Le langage et la lecture de l’ECG Ligne isoélectrique Le PQRST L’onde P Le segment PR Le QRS Le segment ST L’onde T Méthode de calcul de la fréquence cardiaque La méthode des 300 est la méthode la plus rapide et la plus utilisée. Sur le papier de l’ECG: un petit carré = à 0,04 seconde chaque bloc de 5 petits carrés est marqué en trait gras. 60 secondes = 1 500 petits carrés. Une méthode de calcul de la fréquence cardiaque Repère d’une onde R coïncidant avec un trait gras L’onde R suivant permet d’indiquer la fréquence cardiaque en relation avec le trait gras correspondant. Comme il y a 5 petits carrés entre chaque traits gras, si le prochain R est sur le prochain trait gras, on calcule: 1500 carrés pour 1 minute / 5 carrés = 300 battements/min. Et ainsi de suite, si la 2ième onde R survient sur le 2ième trait gras: 1500/10 = 150 battements/min. On retient donc la fréquence ainsi 300 – 150 - 75 – 60 – 50 – 43 – 37 – 33 – 30 - …battements/min. Méthode de calcul de la fréquence cardiaque Une méthode d’analyse de tracé Pour éviter toute erreur, il faut prendre quelques précautions préalables : Vérifier l’ étalonnage de l’appareil: 25 mm/s. Contrôler le bon positionnement des électrodes (pas d’électrodes précordiales inversées, par exemple) Vérifier la bonne qualité du tracé de l’ECG (pas de parasite ou artéfact). Une méthode d’analyse de tracé Il faut être rigoureux, systématique et méthodique dans la lecture : Lire l’ECG dans l’ordre des dérivations de DI à V6 Lire chaque segment de l’ECG de gauche à droite (de l’onde P vers l’onde T) Ne pas s’attacher à une anomalie dans une dérivation unique souvent sans valeur Toujours penser que l’ECG correspond à l’activité électrique du myocarde d’une personne et qu’il est à confronter à la clinique Éviter les pièges liés à des inversions d’électrodes : les complexes en AVR doivent être négatifs Ne pas hésiter à refaire un tracé s’il y a un doute ou s’il est parasité Enfin, toujours avoir en tête ce que peut révéler un ECG. Une méthode d’analyse de tracé Une méthode de lecture : apprécier l’aspect général : rythme régulier ou non, sinusal ou non fréquence normale, tachycardie ou bradycardie Une méthode d’analyse de tracé Une méthode de lecture : lire les tracés : onde P présente ou non segment PR normal ou bloc auriculo-ventriculaire complexe QRS fin, bloc de branche, onde Q segment ST isoélectrique ou sus-décalage onde T asymétrique, symétrique ou ischémie Un rythme sinusal normal LES ANOMALIES À RETENIR Les anomalies sinusales Le rythme sinusal prend naissance dans le nœud sinusal. La systole dépolarise successivement les oreillettes et les ventricules à une fréquence entre 60 à 100 battements/minute. L’analyse de l’ECG montre autant d’ondes P que de QRS, chaque onde P entraînant un QRS fin. Le segment ST est isoélectrique. Les anomalies sinusales La bradycardie sinusale Rythme régulier, sinusal de moins de 60 battements/min. Ce rythme peut être normal chez un athlète, par exemple. Les anomalies sinusales La tachycardie sinusale Rythme régulier, sinusal de plus de 100 battements/min. chez l’adulte. Ce rythme peut être normal après un effort physique, un sursaut,… Les anomalies auriculaires Le flutter auriculaire Accélération régulière de la fréquence auriculaire à environ 300/min. Souvent accompagné d’une réponse ventriculaire à 150/min. Les anomalies auriculaires La fibrillation auriculaire Hyperexcitabilité des oreillettes avec de multiples foyers ectopiques et de réentrées. Ondes auriculaires anormales donnant un aspect de ligne isoélectrique ondulée, chaotique et changeante dont la fréquence avoisine 400 à 600/min. Réponse ventriculaire irrégulière avec des complexes d’aspect et de fréquence irrégulière lente ou rapide. Tracé irrégulièrement irrégulier. Les anomalies auriculaires La fibrillation auriculaire Les anomalies de la conduction auriculo-ventriculaire Les blocs auriculo-ventriculaires du 3e degré ou bloc AV complet Absence complète de conduction entre oreillettes et ventricules. Aucun lien entre les ondes P (auriculaires) et les QRS (ventriculaires): les P n’entraînent plus les QRS; chaque niveau bat à son propre rythme. Les anomalies de la conduction auriculo-ventriculaire L’asystolie Absence totale d’activation ventriculaire: ligne droite sur le tracé. Les ventricules ne sont plus activés ni par l’impulsion supraventriculaire ni par les centres automatiques de relève Les anomalies ventriculaires L’extrasystole ventriculaire Impulsion électrique qui prend naissance prématurément dans un foyer ventriculaire ectopique d’aspect identique si elles proviennent du même foyer, sinon elles peuvent présenter des formes différentes. Au tracé, on observe: une absence de l’onde P un complexe QRS prématuré un complexe QRS large et déformé une pause entre le QRS et l’onde T, une onde T géante et souvent inverse au QRS. Les anomalies ventriculaires La tachycardie ventriculaire Succession de plus de 3 complexes d’origine ventriculaire avec une fréquence > 100/min. 3 critères sont nécessaires : une succession de QRS large, de fréquence régulière > 100/min. avec élévation du ST et ondes T inversées une dissociation auriculo-ventriculaire présence de quelques complexes QRS fins d’origine sinusale, appelés complexes de capture Les anomalies ventriculaires La fibrillation ventriculaire Désorganisation complète de l’activité électrique et mécanique des ventricules. QRS très anormaux, méconnaissables, variables des uns aux autres tant en amplitude, en durée ou en fréquence. Les anomalies de la repolarisation ISCHÉMIE LÉSION NÉCROSE ISCHÉMIE PROLONGÉE INTERRUPTION COMPLÈTE D’O2 RÉVERSIBLE RÉVERSIBLE IRRÉVERSIBLE ONDE T MODIFIÉE SEGMENT ST MODIFIÉ ONDE Q PATHOLOGIQUE MANQUE D’O2 Les anomalies de la repolarisation La lésion L’ECG est un reflet indirect de la vascularisation du myocarde et donne une approche de l’état anatomique des artères coronaires. La lésion affecte la polarisation, la dépolarisation et la repolarisation des ventricules. Le signe majeur est un sus-décalage du segment ST. Les anomalies doivent se retrouver au moins dans 2 dérivations d’un même territoire. Le terme d’infarctus du myocarde repose sur une définition anatomique où une plage de nécrose systématisée est de surface > à 2 cm2. Les anomalies de la repolarisation Les signes d’infarctus récent Au début, on observe de grandes ondes T positives, amples, pointues, symétriques montrant une ischémie sous-endocardique. Puis, apparaît progressivement un sus-décalage du segment ST qui va en s’amplifiant, pouvant englober l’onde T. Ensuite une onde Q peut apparaître, augmente en durée et en profondeur ; le sus-décalage se tasse progressivement et l’onde T se négative. Les anomalies de la repolarisation Dérivations Territoires D1 – AVL Antérolatéral D2-D3-AVF Inférieur V1-V2-V3-… Antéroseptal à partir de ces territoires, il est possible de faire des combinaisons… D1- AVL + VI-V2-V3-… Antérieur étendu D2-D3-AV + VI-V2-V3-… D2-D3-AVF + D1-AVL Septal profond Postéro-latéral D1-D2-D3 + AVL-AVF + V1 à V6 Circonférentiel Les zones observées
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- Auriculaires : onde P anormale prématurée / QRS normal : nœud sinusal
envoie onde irrégulière.
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normal (ne pas confondre avec...