La Roche Vineuse en 1817 qui s`appelait alors St Sorlin

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La Roche Vineuse en 1817 qui s`appelait alors St Sorlin
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La Roche Vineuse en 1817 qui s'appelait alors St Sorlin
A l'heure où fleurissent un peu partout les panneaux indiquant aux visiteurs la direction à
prendre ou le lieu où ils se trouvent, il m'a semblé intéressant de rechercher dans le plan
cadastral de 1817, les lieux-dits indiqués, oubliés ou disparus. Je commencerai par le Vieux
Saint-Sorlin, le cœur de notre commune. Ce nom, remis au goût du jour ces dernières années,
ne représente plus la vieille église romane qui pendant des siècles rythmait la vie des
habitants. On peut considérer que le vieux Saint-Sorlin a disparu en 1870 lors de sa
démolition totale et son remplacement par l'église néogothique que nous voyons actuellement.
Est-ce une réminiscence du passé qui a guidé nos édiles ? Pour les anciens ce lieu restera :
vers l'église.
En 1817 le lieu-dit la Rochette n'existait pas encore. La Genière situait les vignes accrochées
aux pentes occidentales de notre montagne. Tout près de la Genière, de l'autre côté du chemin
de Saint-Sorlin en Forêt (chemin qui monte vers le château d'eau de la Rochette) le lieu-dit:
Derrière la Tour, indiquait tout naturellement sa situation par rapport à la Tour, vestige du
château détruit pendant les guerres de religion vers 1450, à l'emplacement de cette tour
démolie au tout début du 19ème siècle pour la construction du tinailler des Touziers, se situe
la partie la plus ancienne du cimetière actuel datant de 1844. En continuant le chemin, sur
notre droite, quelques maisons ont été construites sur le lieu-dit: en Tartevas. Toutes maisons
situées sur la Genière, derrière la Tour ou en Tartevas se trouvent maintenant au lieu-dit : la
Rochette.
En 1817 le lieu-dit en Talon ne figurait pas au cadastre, aussi les maisons construites sur cet
emplacement peuvent faire des Rez-de-Veau leur situation. La Croix de Montceau n'existait
pas en 1817 mais le lieu-dit s'appelait tout simplement : à la Croix, ce qui laisse supposer
qu'une croix devait être érigée peut-être au carrefour du chemin qui mène à Somméré et de
celui qui conduit au hameau de Montceau. D'ailleurs pas très loin de cet embranchement
existe encore un vieux puits près duquel il y avait un lavoir qui servait aux habitants des vieux
quartiers, ce qui nous laisse penser que cet endroit était assez fréquenté. Ce lavoir fut démoli
et les pierres servirent à aménager le lavoir qui se trouve sous la terrasse de l'église.
Nous continuons notre exploration et nous découvrons de lieux-dits qui aujourd'hui tendent à
disparaître : la Charme, le grand Champ, Montensu. Les Pommerats semblent avoir résisté, un
chemin leur est consacré. Les quatre maisons construites le long de ce chemin devraient
normalement porter trois noms différents : le Grand Champ, les Pommerats et aux Vigneries
(appelé actuellement le vignerey). Cela simplifiera donc la tâche du facteur, car tous ces
habitants auront la même adresse : chemin des Pommerats.
Pour rester dans le cadre des vieux quartiers situés près de l'église, La Boisserole semble avoir
disparu aujourd'hui au profit de deux lieux-dits maintenant signalisés: la Grange du Dime
(nom mentionné au cadastre de 1817) et les Patennes bien connues pour la qualité des vins qui
s'y récoltaient.
Toujours dans les vieux quartiers, les Touziers sont signalés par le chemin qui le traverse. La
montée des Touziers nous donne une idée de la rudesse de la dénivellation. En 1817, les
géomètres auteurs des plans de ces vieux quartiers avaient mentionné le Pied du Mont qui
représentait alors un petit îlot entre la Boisserolle et les Touziers. Cet îlot depuis la
construction des écoles tend à devenir une presqu'île absorbée par son voisin qui fut à un
certain moment le centre de la Roche Vineuse par l'implantation de la Mairie et du Monument
aux Morts de la guerre de 1914-1918. Inexorablement le centre s'est déplacé vers des quartiers
moins accidentés, plus vivant et plus ouverts aux nouvelles voies de communications. SaintSorlin a bien changé. La Roche Vineuse, qui à son tour se transforme d'année en année, doit
malgré tout rester le village que tous ceux qui sont venus s'y fixer, ont recherché sa
tranquillité et son agrément. A l'heure où l'on parle beaucoup de qualité de la vie et de son
cadre, nous devons tous, les uns les autres, œuvrer pour améliorer l'un et l'autre.
R. LACHARME
Juillet 90
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Pourquoi La Roche Vineuse ? Pourquoi Saint-Sorlin ?
Avant la Révolution de 1789, il n'y avait pas encore de communes dans nos
campagnes mais des groupes d'habitants rattachés à une paroisse. En ce qui nous
concerne, la vieille église romane placée sous le vocable Sanctis-Saturmini était le
centre de cette communauté. Sanctis-Saturmini devait au cours des siècles devenir
Saint-Saturnin puis Saint-Sorlin après 962. La communauté ainsi groupée autour de
l'église et du Château prenait le nom du Saint patron de l'église.
Malgré les guerres et les dévastations, Saint-Sorlin appauvri demeurait le centre de la
vie de nos ancêtres. C'était, avant 1789, une bien pauvre paroisse que n'avait pas
enrichi l'union, réalisée en 1608, avec la petite paroisse de Nancelles et son église
dédiée à Saint-Martin.
En 1793, pour supprimer tout ce qui pouvait rappeler la religion, on devait supprimer
Saint-Sorlin en le remplaçant par Roche-Vineuse.
En 1801, avec le concordat, Roche-Vineuse disparaissait et Saint-Sorlin revenait.
En 1908, de nouveau notre village changeait de nom et prenait celui de : "La Roche
Vineuse".
Pourquoi ces changements répétés ?
Une explication largement donnée, nous apprenait que, suite aux lois de séparation, de
nouveau on donnait la chasse aux saints et qu'il fallait revenir à un nom moins
engagé ! Cette façon d'interpréter ne résiste pas à une analyse objective. Pourquoi
n'avoir supprimé que notre Saint-Sorlin et pas tous ceux qui nous entourent ? SaintPoint, Saint-Véran, Saint-Amour, Saint-Martin Belleroche, etc. n'ont pas été destitués
et continuent d'être.
Nous avons donc cherché ailleurs une explication. Saint-Sorlin, pour beaucoup de
gens, ce sont les vieux quartiers de l'église et de la Boisserolle. Pour ceux de
Nancelles, du Gros-Mont ou de Somméré, ils considèrent que le nom de leur hameau
suffit à les situer. Pour mettre tout le monde d'accord, il fallait donc trouver un nom
qui rassemble tous les lieux-dits.
En 1878, une société musicale était créée par une vingtaine d'habitants voulant se
distraire ensemble. D'où étaient-ils ? Nous ne savons pas, mais il semble certain que
tous n'étaient pas des quartiers entourant l'église du Vieux Saint-Sorlin et qu'il fallait
bien qu'ils puissent faire broder un nom sur leur bannière. "Les enfants de La RocheVineuse" étaient nés et organisés pour faire de la musique.
Nous étions en 1878, soit trente années avant le changement de nom de notre
commune. Ce nom dut plaire, car quelques années plus tard, un industriel de SaintSorlin les Mâcon, Antoine Thomachot, inventait la liqueur "La Roche-Vineuse". On
buvait donc avant 1900, à la maison ou au café, une "La Roche-Vineuse" comme on
boit actuellement un kir ou une chartreuse. Ce nom étiqueté sur toutes les bouteilles
devait être tout naturellement connu d'assez loin et était un excellent ambassadeur de
notre commune viticole. Ce nom était à lui seul tout un programme qui ne pouvait
servir qu'à faire mieux connaître les vins de notre terroir. Avant 1900, nos vignerons
cultivaient 379 hectares de vignes. Au concours de Mâcon, les vins rouges de
Somméré, des Ronzettes et de Marancy étaient classés en deuxième catégorie, ce qui
était fort honorable. Dans La Roche-Vineuse, il y avait donc le mot vin et ce nom
devait mettre en valeur et faire connaître notre production.
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Maintenant, pourquoi Roche ?
Eh bien tout simplement parce que la colline principale de notre commune s'appelle
"la Rochette" sans doute par le fait qu'à son sommet, il y a une roche maintenant
dissimulée par une végétation en plein développement. Au pied de cette roche, sur les
pentes, les meilleurs vins y sont produits. Depuis des siècles, des générations de
vignerons ont arrosé de leur sueur le sol argilo-calcaire si propice à la culture de la
vigne.
Autre raison pour expliquer le mot "Roche". Vers 1627, un Seigneur de Berzé,
revendiquait déjà le fief de Saint-Sorlin. Antoine d'Aumont de "Roche" Baron, était le
nom du nouveau seigneur de Saint-Sorlin qui a bien pu donner son nom à l'autre.
Roche, Rochette, Roche-Baron, La Roche-Vineuse, voilà bien un sujet de discussion
que nos anciens ont sans doute déjà eu.
Maintenant, pour mettre tout le monde d'accord, pourquoi n'appellerions-nous pas les
habitants de La Roche-Vineuse, tout simplement les saint-sorlinois ? Si l'on consulte
l'annuaire de Saône-et-Loire de 1903, on trouve que les habitants de Saint-Sorlin, à
l'époque, s'appelaient les saint-sorlinois et non les sorlinois comme on l'entend dire
souvent à tort.
le débat est ouvert. Y a t-il d'autres versions ?
Raymond Lacharme
SAINT SORLIN, 1608-1940 : 400 ans de vie de La Roche Vineuse
Après l'exposition "Saint-Sorlin d'hier - La Roche-Vineuse d'aujourd'hui", un bilan
riche d'enseignement en a été dégagé.
Cette exposition a apporté aux visiteurs des informations et des précisions
profitables. Les nombreux documents offerts au public, le réalisme des paysages et la
qualité de la présentation ont été un plaisir pour ceux qui ont su regarder vers notre
passé, vers nos racines. Plus de 300 amateurs d'histoire sont passé dans la salle de
l'Eau Vive. tous ont appris quelques chose sur notre village. Bien que terminée, cette
exposition sera conservée et restera dans les archives de la Roche-Vineuse et peutêtre qu'un jour, une salle spécialement aménagée nous permettra de la remettre en
place de façon permanente.
Si, dans notre présentation des faits, certains avaient décelé quelques erreurs ou
quelques lacunes, il serait toujours possible, preuves à l'appui, de faire passer leur
message. Un descendant d'une des plus vieilles familles de Saint-Sorlin, Bernard
OGER, nous a fait part de "sa vérité" sur le chalet du Général Bréart. En fait, ce ne
serait pas le Général qui l'aurait fait construire, mais tout simplement acheté vers
1893. Nous attendons les preuves et nous ne manquerons pas d'apporter les
rectifications intéressantes dans le prochain journal municipal. Nous remercions
Bernard OGER d'avoir éveillé notre attention.
Parmi tous ceux qui ont participé au succès de cette manifestation, il faut mentionner
l'équipe de base : Mme Daubrosse, René Gaillard, Pierre Reynard et notre
photographe, Jean-Jacques, Mesdames 0. Reynard, P. Dethieux, G. Desroches, B.
Lacharme et Melle Angéline Michel pour la partie transcription et dactylographie,
Monsieur le Maire de La Roche et son personnel qui ont apporté parfois le petit coup
de pouce nécessaire, Madame Melin de l'Eau Vive et Monsieur le Président des
Foyers Ruraux de Saône-et-Loire qui ont assuré la partie matérielle : mise à
disposition de la salle et des panneaux indispensables. Que tous soient remerciés de
nous avoir aidés si spontanément et si gentiment.
Cet important travail accompli, nous le devons à la participation des passionnés
d'histoire locale de notre village.
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Mon propos serait incomplet si je ne mentionnais pas les artistes qui ont aimablement
mis leur talent à notre service : Marie Papillon, calligraphe mâconnaise qui a conçu
et réalisé notre affiche et les titres évocateurs que tous ont remarqués ; André
Danjean, Ancien de La Roche Vineuse, pour les dessins de la place du Chaucher et
de son carcan de 1789 ainsi que celui de la vieille église romane St Saturnin
aujourd'hui disparue tout comme le château qui la protégeait ; Georges Gaillard,
représentant d'une très vieille famille du pays, bien connu par les gravures et les
tableaux qu'il nous a confiés et que vous avez appréciés.
Avec tous, nous avons marqué un essai. Il a été transformé. Bravo et bien
amicalement !
Raymond LACHARME
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Saint-Sorlin en 1817 et La Roche Vineuse de nos jours
Dans le bulletin municipal de janvier dernier, nous avions repéré les lieux dit nouveaux et
anciens situés autour des vieux quartiers de l'église. On peut considérer que cette partie de
notre village constitue le Vieux Saint-Sorlin.
Poursuivant notre étude, nous consacrerons cet article au hameau du Chauchet et aux lieux
dits qui gravitent autour. Le Chauchet, devenu au cours des siècles le Centre Commercial et
Administratif de la Commune, représente maintenant le véritable bourg. Cependant les
quartiers autour de l'église, chers aux anciens, ont dans les décennies passées influencé les
responsables de notre village dans le choix de la construction des écoles et du monument aux
morts. Cette implantation s'est fait à mi-distance du nouveau bourg et de l'ancien. Pour le
Monument aux 59 Enfants du pays morts au cours de la Grande Guerre, un référendum fut
organisé par le Maire de l'époque, Monsieur Magnin, pour en fixer l'emplacement : 147
habitants votèrent pour l'avenue de la Gare, 174 pour le terrain offert par la famille Arcelin
aux Touziers. L'équité était respectée et tout le monde devait accepter la décision. Depuis,
notre commune a bougé. De nouvelles écoles ont été construites dans ce même secteur et la
Mairie a déménagé vers le Chauchet dans l'ancienne maison Trouillet puis au Calvaire dans
d'anciens bâtiments du Moulin Lasnier. Un prochain déménagement est de nouveau envisagé,
mais toujours dans cette partie de la Commune. Avec l'automobile, le Gros-Mont et Nancelles
se sont rapprochés du Chauchet. En 1817, un tel déplacement relevait de l'exploit pour qui
voulait faire cet aller-retour dans la matinée du jeudi matin, jour de marché. Ce marché créé
vers 1790 pour procurer aux habitants un approvisionnement diversifié permettait aussi aux
paysans d'y venir vendre les produits de leurs cultures ou de leur élevage. Avec deux siècles
de vie, cette manifestation locale semble toujours tenir bon.
Le Chauchet, le Chausset, le Chaussée désigne donc ce bourg relativement important sur la
route Mâcon-Cluny. L'orthographe a changé au cours des années et la plus ancienne à notre
connaissance serait "Chaussée". Quel peut bien être l'origine de ce nom ? Chaussée veut dire
lieu de passage. Ce terme datant du XIIème siècle signifiait voie pavée de chaux. Serionsnous sur une voie romaine ? Ce pourrait être aussi une levée de terre ou un talus servant de
chemin. Ce peut être également une élévation de terre au bord d'un étang ! Toutes ces
définitions empruntées au Petit Robert désignent un endroit où l'on circule. Admettons que
notre bourg est bien bâti sur un lieu de passage qui remonte peut-être aux romains! Cette
vallée du Fil était véritablement un endroit obligé pour qui voulait se rendre à l'importante et
puissante abbaye de Cluny. Situé au carrefour des routes de Bussières, Verzé et MâconCluny, la géographie a fait de ce hameau un endroit privilégié pour la rencontre des
populations.
Les premières constructions du Chauchet étaient vraisemblablement des auberges et relais de
diligences. Les voyageurs pouvaient s'y restaurer et passer la nuit avant de s'engager sur la
petite route étroite et dangereuse qui passait le Bois-Clair aux mille dangers. Cet endroit
cachait en permanence des détrousseurs de braves gens. Dans les archives du bailliage de
Mâcon ou dans celles de la Justice Mage de Cluny, on trouve trace d'assassinats dans cette
contrée boisée et déserte à l'époque. Mieux valait donc y passer le jour que la nuit, et les relais
du Chaussée avaient pleinement leur utilité. En 1817, une quinzaine de maisons étaient
alignées le long de la rue principale. Toute la vie du village se passait alors près de l'église.
Un hameau plus important séparé du Chauchet par la rivière le Fil et le pont construit en 1830
est Maintenant défiguré par le passage de la route-express et du TGV, c'est Linde : vieux
quartier assez important, axé sur le chemin de la Roche Vineuse à Milly, (le chemin des
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Allemands maintenant appelé chemin du Hameau de l'Eau Vive). Quittant Linde, nous allons
au hameau de l'Eau Vive où se concentre un peu la mémoire de notre village par la population
qui y réside. De construction récente et fonctionnelle les bâtiments modernes et coquets de ce
hameau s'insèrent bien dans le cadre boisé qui le dissimule de la route D 7 (ex. RN79). Un
peu plus loin, toujours en direction de Milly, quelques cases rescapées de ce qui fut le village
du "Bout du Monde". Au même endroit en 1817 existait encore le vieux moulin de Boissy.
Toujours tout près de Linde se trouvait-il y a quelques années la gare de la Roche Vineuse
Milly. Les bâtiments vendus à des particuliers ont été transformés en habitations qui pâtissent
sans doute plus que d'autres des désagréments du TGV. Le lieu-dit Verdier tout à côté de cette
ancienne gare mentionne maintenant une zone artisanale.
L'implantation du TGV et de la route-express ont profondément modifié l'aspect de ces
différents lieux-dits. Pour le nouvel arrivé, il n'est sans doute pas facile d'apprécier l'ampleur
de ces changements importants.
Revenons vers la RD 17 (ex. grand chemin de Mâcon à Cluny), en direction de Mâcon, tout
un paysage a été transformé. De multiples maisons occupent les terres du Chanelet et plus
près du bourg, celles des Prés Pommiers. Cette urbanisation récente apporte à notre bourg un
peu plus de consistance. Si nous nous dirigeons vers Cluny, à l'autre bout du village, plusieurs
lieux-dits de 1817 et même d'avant cette date se sont plus ou moins confondus. C'est le
quartier de la mairie et de la salle des fêtes, du parc municipal, du calvaire, de SaintChristophe et de Notre-Dame. Quelques changements depuis 1817, et surtout quelques
constructions nouvelles sont venues modifier l'aspect de l'extrémité ouest de notre commune.
A cet endroit, Milly et Berzé-la-Ville sont à moins d'une demi-lieue et on peut penser que ces
quelques lieux-dits d'inspiration religieuse devaient rappeler aux voyageurs de saluer au
passage un calvaire, une statue de la Vierge ou Saint-Christophe patron des voyageurs, pour
être rassurés !
Maintenant nous quittons la route et prenons l'un des chemins qui gravit la première pente de
la Montagne de la Fa. Nous sommes dans un tout nouveau et important lotissement: c'est la
Belouse. Berzé-la-Ville en occupe à peu près la moitié. Tout près, d'autres lieux-dits: le Miller
et et le Château Gaillard. En 1817, la Belouse, le Milleret et le Château Gaillard ne
représentaient que quelques maisons isolées. Le Château Gaillard a complètement disparu... y
avait-il un château ? C'est probable, mais il y a bien longtemps. Toujours pas très loin du
Chauchet, au Nord, une zone urbaine: les terres des Ecoins et de la Combe de Vaux sont
devenues des lieux de résidence. Le chemin du Champ de Foire les sépare. Ce chemin fut
pendant très longtemps et quelques années avant 1817 la seule route pour aller de Verzé à
Bussières par le carrefour du Chauchet. Le projet de la route de Verzé par la Combe de Vaux
date de 1810. La réalisation s'est terminée vers 1812.
Tout au bas de la Combe de Vaux, entre les Touziers et le Chauchet on découvre la
Carrijacques et ses vieilles demeures. Ce petit lieu-dit doit son nom à un propriétaire nommé
Jacques Accary. Ce nom déformé au cours des siècles a donné ce que nous connaissons
aujourd'hui. Encore de nos jours des géographes peu pointilleux sur les noms de lieux,
déforment à qui mieux-mieux l'orthographe de ce qui peut nous paraître immuable et pourtant
bien changeant.
Plus au Nord, nous trouvons à la limite avec Verzé, la Greffière avec son château XIXème qui
fut propriété d'une famille très connue et très influente en Mâconnais. L'un de ses membres,
Louis Siraudin, était Maire de Saint-Sorlin en 1817 alors que Jean-Baptiste Pascal, docteur
d'Alphonse de Lamartine, était son adjoint.
Nous ne voudrions pas terminer ce petit tour de village sans évoquer une industrie pres
qu'aussi vieille que le monde mais aujourd'hui complètement disparue de chez nous : nous
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évoquerons les moulins-usines sur la rivière Fil. Cette rivière qui encore là a vu son nom pas
mal modifié au cours des années, s'appelait en 1817 : La File, parfois on trouve la Grosne, la
rivière des sept fontaines, le Gourd Fredon. Pour l'heure, c'est le Fil qui nous intéresse. Dans
la traversée de la Commune, le Fil ne faisait tourner pas moins de sept moulins :
- le moulin Péron, entre Berzé-la-Ville et Milly, est tout près de la limite de la Roche Vineuse.
- le moulin de Boissy, porté au cadastre de 1817, situé vers les terres de Boissy, est
aujourd'hui disparu.
- le moulin Lasnier, dont quelques-uns des anciens bâtiments sont occupés par différents
services municipaux et la Mairie. Ce moulin, à la fin du XIXème siècle, pulvérisait le plâtre
des carrières de Berzé-la-Ville.
- le moulin Boullay, au Chamonard, dont il ne reste plus que l'écluse dans la propriété Boulte,
en amont du Pont de Linde.
- le moulin Poncet ou moulin Tustalier ou moulin du Curé de Saint-Sorlin. A la fin du
XVllème siècle, le Curé de Saint-Sorlin avait un droit de prélèvement sur les grains amenés
par les paysans de Saint-Sorlin et de Montceau.
- le moulin Garnier, aujourd'hui complètement absorbé par l'Entreprise Foulon.
- le moulin Préaud ou moulin de la Glacière à l'extrême limite de la Roche Vineuse avec
Prissé. Installation complètement absorbée elle aussi par la scierie Bénat.
Tous ces moulins ont conservé le nom d'un de leurs propriétaires successifs. Péron, Lasnier,
Chamonard, Boullay, Poncet, Garnier et Préaud étaient tous des habitants ou des propriétaires
à Saint-Sorlin.
Le but de mon article n'est pas de faire un cours de géographie locale, mais simplement de
mieux faire connaître et aimer notre beau village. La liberté que nous avons pu prendre avec
certains quartiers, lieux-dits du Hameau, n'engage que notre responsabilité et si cela vous a
permis de mieux nous suivre, ce sera bien, car notre but sera atteint.
Dans le prochain Bulletin Municipal, nous poursuivrons notre promenade du côté de
Somméré et des hameaux et lieux-dits de ce secteur de la Roche Vineuse.
Raymond LACHARME
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Saint Saturnin de 962 à 1729
L'église de la Roche Vineuse que nous voyons actuellement n'a absolument rien à voir
avec la modeste chapelle dédiée à Saint Saturnin, blottie près du château qui fut, avant sa
démolition partielle par les troupes du Duc de Bourgogne, vers 1470, une place forte du
Mâconnais. Cette chapelle après bien des modifications devait complètement disparaître en
1870.
En 962, Saint-Saturnin dépendait de l'Abbé de Cluny. Devenue par la suite église
paroissiale, elle dépendait alors de l'archiprêtre de Vérizet. Saint-Saturnin devenu Saint-Sorlin
était une paroisse à part entière. En 1608 la paroisse de Nancelles dédiée à Saint Martin, était
annexée par St-Sorlin. Nancelles trop pauvre ne pouvait plus subvenir à ses propres besoins
en raison de sa faible population. Les sept ménages qui représentaient une trentaine de
communiants, formaient la paroisse de Nancelles. L'Évêque de Mâcon, Gaspard Dinet, devait
donc, avec tout le cérémonial nécessaire, le 28 septembre 1608, déclarer Nancelles unie à StSorlin à perpétuité. Une restriction cependant à cette annexion définitive, est que si la
population redevenait nombreuse, St-Martin de Nancelles retrouverait son autonomie ! Nous
sommes en 1990 et Nancelles fait toujours partie de la Roche Vineuse.
A partir du 28 septembre 1608, le Curé de St-Sorlin devait assurer le culte à Nancelles en
échange des modiques revenus attachés à cette ancienne paraisse. Ces revenus consistaient en
une petite partie de la dîme perçue par les abbés de Cluny sur leur doyenné de St-Martin à
Somméré : cela pouvait représenter en commune année : sept asnées (1) de froment, deux
asnées de seigle, une asnée d'orge et une botte (2) de vin. Le Curé de St-Sorlin pouvait donc
compter sur cette "portion congrue" qui s'ajoutait aux revenus propres à la Cure de Nancelles
qui consistaient en une botte de vin de Somméré et quatre mesures de blé(3). Le vin était
produit par une vigne d'environ cinq ouvrées(4). Un petit pré produisait une brouette de foin.
Aucune rente, aucun service, aucun accord de transaction de droits curiaux. Aucun droit payé,
aucun droit de coupe… En 1990 ces revenus énumérés nous semblent dérisoires… et pourtant
en leur temps ils étaient un moyen de survie. Une lieue(5) environ sépare les deux églises.
Malgré le temps et les révolutions, St-Martin de Nancelles a survécu alors que la vieille église
de St-Sorlin a été remplacée depuis plus d'un siècle.
Cent ans après la fusion des deux paroisses, nous sommes en 1706, le curé de St-Sorlin et
Nancelles nommé depuis quelques mois s'appelle Pierre Mulin. Il demande qu'on fasse un état
des lieux constatant l'état des églises et de la cure de St-Sorlin. La cure de Nancelles est
complètement en ruine et inhabitable. J'ai transcrit très fidèlement ce procès verbal
d'inventaire fait le 30 novembre 1706 : "Le 30 novembre 1706 à midi, le jour de la fête de
Saint André apôtre, devant le peuple sortant d'entendre la sainte messe et au devant de la
porte principale entrée de l'église paroissiale où étaient assemblés au son de la cloche à la
manière accoutumée Monsieur Abel Poncet d'Eglemont conseiller du Roy, contrôleur grenier
à sel de Mâcon, sieur Claude Descrivieux bourgeois demeurant à Mâcon, Jean Mathieu
échevin, Noël Louis Malice, échevin de l'année, Alexandre Dubief, Philibert Garnier, Claude
Dubief des Boutheaux, Philibert Dubief, Laurent Compin, Pierre Riot, Pierre Page, autre
Pierre Riot et Antoine Bobole, manance (6) habituelle de la paroisse composant la plus saine
et grande partie de celle-ci a comparu devant le notaire Royal soussigné en présence des
témoins requis : Honnête Jean Dufour de Crèches et Jacques Martinier marchand de
Mascon, Messire Pierre Mulin prêtre Curé du dit St-Sortin et Nancelles son annexe. "
Pierre Mulin qui avait constaté, à son arrivée dans la paroisse, la vétusté de l'église et de la
Cure, tenait beaucoup à ce que cet état des lieux fut fait afin qu'à son départ on ne puisse lui
imputer les dégradations.
Voici donc la suite telle qu'elle a été écrite par le notaire:
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"Commençant par l'église et après en avoir examiné les vases sacrés et les ornements
ainsi que ceux de l'église de Nancelles, il a été constaté que ceux-ci étaient dans le même état
que lors d'une précédente visite faite par l'Archiprêtre de Senozan Messire de la Balme le 4
novembre 1705. La visite de l'Église terminée tout s'est transporté à la maison presbytériale
où il a été constaté une vétusté incroyable. Toutes les portes plus ou moins pourries et
cassées. Plus de carreaux aux fenêtres, les planchers en très mauvais état et avec des ais (7)
manquantes. Le carrelage de la cuisine complètement cassé avec des trous partout. L'hiver,
par jour de pluie, ou de vent, la maison est inhabitable. De plus aucune porte extérieure n'est
en état de sécuriser les habitants occupants. Tout menace ruine si on n'y fait pas rapidement
les réparations nécessaires. Des gouttières à la toiture font qu'il pleut dans les chambres..."
Le notaire Royal Maître Henry rédigeait cet état des lieux le 2 décembre 1706(8). Faisant
suite à cet état des lieux le Curé de St-Sorlin écrivait à son évêque à Mâcon, une lettre dans
laquelle il faisait part de l'état dans lequel se trouvait l'Église et la maison presbytérale. Pierre
Mulin craint pour lui et ses ouailles des accidents qui pourraient leur arriver en raison de la
vétusté, de la pauvreté et de l'indécence de l'Église et de son habitation. Il précise, dans sa
lettre, que le ciboire n'est que de cuivre jaune et que le tabernacle est fort usé. Pour le prêtre
c'est de l'acrobatie que d'aller exposer le Saint Sacrement au dessus de l'autel. Une mauvaise
échelle en partie vermoulue risque à tout moment de craquer condamnant à une chute certaine
le pauvre curé ! Les vaissaux (9) des saintes huiles sont percés et perdent l'huile. Un
particulièrement pour porter l'extrême onction aux malades.
"L'Église est pleine de bancs sans agenouillons ni accoudoirs qui ne rapportent rien à la
fabrique (10). Les quatre chasubles sont fort usées... Il en manque une de couleur verte. Les
nappes de l'autel sont toutes usées et pleines de trous. En ce qui concerne les surplis un seul
semble être en bon état, les autres étant tous usés... L'autel est recouvert d'un très mauvais
tapis... Les missels sont tous rompus... L'église elle-même aurait grand besoin d'être blanchie.
Aucune porte ne ferme le cimetière ainsi ouvert aux animaux errants qui peuvent aussi passer
par les pans de murs écroulés."
En ce qui concerne l'église de Nancelles (13), annexe de St-Sorlin, le curé Mulin précise à
son évêque : "Le Calice a été rafistolé par du plomb jeté dans le pied par le Curé. Il n'y a pas
de soleil (11). Le tabernacle est vieux avec quelques peintures dessus. Pas de surplis, les
nappes qui couvrent l'autel sont pleines de trous et il n'y a qu'un méchant devant… Pas de
tapis, le chœur et la nef ne sont ni cadettés (12), ni carrelés… La voûte et les piliers qui
portent le clocher sont fendus et menacent ruine… Pas de lambris, pas de confessionnal ni de
chaire à prêcher … La porte de l'église est toute pourrie… aucune lampe devant le saint
sacrement… un méchant missel presque tout rompu avec un ancien rituel complètent le tout…
l'intérieur de l'église n'est pas plâtrée ni en dedans ni en dehors où des pierres se détachent
en plusieurs endroits. La cloche est cassée."
Pour le presbytère de Saint-Sorlin Pierre Mulin en fait une description telle que l'état des
lieux du 2 décembre 1706 le mentionnait. Le lecteur constatera que ce n'était guère brillant.
Ce récit fera l'objet dans la prochaine revue municipale d'une suite à notre histoire locale.
Raymond LACHARME
Le Pied du Mont
(l) Une asnée représentait en volume 300 titres et servait à mesurer
les céréales.
(2) Une botte de vin du Mâconnais égale 430 titres.
(3) Une mesure de blé égale 30,389 litres
(4) Une ouvrée égale une coupée soit 396 m2.
(5) Une lieue de Paris égale 3 km 898.
(6) Manance : un ensemble d'habitants (de manants).
(7) ais : ??
(8) soit deux jours après l'état des lieux sur place.
(9) Vaissaux : récipient pour garder les saintes-huiles.
(10) Fabrique: assemblée de notables qui assurent la
gérance de la paroisse.
(11) Soleil: ostensoir pour l'exposition du SaintSacrement
(12) Cadetté : non dallé de pierre.
(13) actuellement chapelle privée dépendant du
château.
3
HISTOIRE LOCALE : 1729 à Saint-Sorlin
Tout comme de nos jours à un moment de l'année il faut penser à faire sa déclaration de
revenus. Fin juin 1729 Pierre Mulin, Curé de Saint-Sorlin, doit donc se plier à la demande de
l'assemblée générale du Clergé de France datée du 17 décembre 1726 qui oblige les Curés à
établir chaque année la liste de leurs divers revenus. Ces revenus étaient très nombreux à
défaut d'être importants, et le pauvre Curé ne manquait pas dans sa déclaration de mentionner
tout ce qui pouvait en minimiser l'importance. En gros, on pouvait dire que pour sa
subsistance, le Curé de Saint-Sorlin percevait environ 300 livres net. Il déclare d'ailleurs 305
livres et 7 sols pour sa portion congrue ! Pierre Mulin était en outre curé de Nancelle et à ce
titre, quelques revenus supplémentaires lui étaient accordés. Pour aujourd'hui, nous ne
parlerons pas de Nancelle qui fera l'objet d'un autre compte rendu en janvier prochain.
(Début de la déclaration de revenus du Curé de Saint-Sorlin, Pierre Mulin. Original écrit le 30 Juin 1729. )
Les Moines de Cluny avaient droit de dîme à Saint-Sorlin, et c'est le Curé qui était chargé
de ce prélèvement impopulaire comme on peut le penser. Mais cette pratique était depuis bien
longtemps entrée dans les mœurs et les pauvres paysans de Saint-Sorlin bon gré mal gré se
laissaient faire. Pour ce travail et cette responsabilité, Pierre Mulin recevait le septième de la
dîme. Les Moines quant à eux se réservaient les 6/7e. Ceci ne concernait que le vin. Pour les
blés et les légumes il n'y avait rien pour le Curé et tout était destiné aux Bénédictins de Cluny.
En année moyenne, la part de vin du Curé représentait 10 poinçons1 dont la moitié en Chanay2
et l'autre moitié en ordinaire. La botte3 de vin était estimée à 25 livres pour le chanay et 10
livres pour l'ordinaire. Une seconde dîme était prélevée par le Curé qui devait en reverser la
moitié à partager entre les Messieurs de Saint-Vincent de Mâcon et Madame d'Ecole. En
année moyenne cela pouvait représenter une douzaine de poinçons estimés à 25 livres la
botte. Dans cette seconde dîme, le Curé avait droit à sa part de blé, et autres grains et de
légumes. Le blé et les différents grains représentaient 37 livres et 10 sols, et les légumes 4
livres et 10 sols. Quelques poignées de chanvre pour 12 sols plus un char de paille pour 12
livres.
D'après un acte passé par le Curé Hodelin, un des prédécesseurs de Pierre Mulin, avec
l'abbé de Cluny le 19 septembre 1630, celui-ci devait donner au Curé de Saint-Sorlin et à ses
successeurs en plus de sa part de dîme une somme de 70 livres par an. En cette année 1729,
un procès était en cours pour obliger les Moines à respecter leur engagement. Les 70 livres
promises étaient très difficiles à obtenir et l'Abbé de Cluny semblait se faire tirer l'oreille.
En plus des revenus énumérés plus haut, le Curé de Saint-Sorlin avait le rapport d'une
vigne de deux ouvrées et demi4 située en Marence5. En 1728, cette vigne avait rapporté la
valeur d'un quarteau6 de vin, soit 7 livres et 10 sols. Bien sûr, avait été déduit le salaire du
vigneron qui faisait la vigne !
Juste en dessous de la cure, dans les jardins en terrasses, une demi ouvrée était plantée en
vigne. C'était des muscats destinés à être mangés tels quels, ou pour faire des présents aux
amis.
1
Poinçon en langage actuel veut dire:pièce, exemple une pièce de vin.
Le vin Chanay était le vin pris à la cuve par la châne avant la mise sur le pressoir (Châne: cannelle, robinet de fort
calibre).
3
Une botte: 2 tonneaux ou 2 poinçons, soit 418 litres environ.
4
Ouvrée: coupée de Mâcon = 396 m2.
5
Marence : Marancey, lieu dit entre la Montagne de Montceau et les Ronzettes.
2
6
Quarteau : le 1/4 d'un poinçon, soit 52 litres environ
4
Sur la rivière près du Gourd Fredon, le Moulin Fustalier apportait sa part de revenus au
Curé. Ce moulin était exploité à l'époque par François Collon, époux d'Adrianne Poncet 7. Une
transaction passée par le Curé de Saint-Sorlin devant Maître Berger, notaire, le 19/10/1701,
assurait un droit de prélèvement sur tous les grains apportés au moulin par les paysans. Le
meunier était responsable de ces prélèvements et chaque année il devait remettre à son Curé
35 coupes8 de grains. Les paysans appelaient aussi ce moulin, le moulin du Curé de SaintSorlin.
En plus de ce prélèvement au moulin, les paysans devaient à leur Curé deux coupes
(mesure de Mâcon) de blé. En fait, la répartition n'était pas facile, du fait de la pauvreté qui
régnait à cette époque. Le Curé se contentait de demander aux habitants ayant bœufs ou bêtes
de travail, une coupe comble. Pour les autres, une coupe rase suffisait. Malgré des années de
procédures ruineuses, le Curé n'avait jamais pu obtenir en tout de ses ouailles plus de trois
asnées9 alors qu'il en escomptait six. Les vignerons étaient trop pauvres et avaient besoin de
toute leur récolte pour subsister. Les manouvriers étaient encore plus pauvres et ne pouvaient
faire davantage. Il ne fut jamais possible au Curé de faire valoir pleinement les droits que lui
avait concédés un arrêt du parlement de Paris le 28/7/1728. En 1729, les trois asnées de blé
récupérées tant bien que mal représentaient environ 45 livres.
Il y avait bien aussi un petit pré à la Barre 10 qui devait rapporter 4 quintaux11 de foin et une
vigne située près de la Grange du Dime qui devait rapporter 20 deniers tournois 12. Le petit pré
et la vigne de la Grange du Dime n'ayant jamais été repérés de même que l'exploitant, ces
revenus étaient plus théoriques que réels ! Pourtant, le 30/06/1612, l'évêque de Mâcon,
Gaspard Dinet, en avait reconnu le droit pour le Curé, en présence de Benoît Bouillard de
Saint-Sorlin. Près d'un siècle s'était passé et le pré de la Barre, et la vigne de la Grange du
Dime n'avaient sans doute pas été perdus pour tout le monde ! C'était manifestement un
manque à gagner pour Pierre Mulin en cette année 1729.
Pour les fonctions propres à son ministère, le Curé de Saint-Sorlin pouvait compter sur un
casuel de 6 livres environ dans le cas où l'argent rentrait bien. Un enterrement était payé 10
sols, pour un enfant 5 sols seulement et un mariage 10 sols également. A ce revenu, Pierre
Mulin pouvait ajouter 3 livres pour une procession le jour de l'octave du Saint-Sacrement. Il
fallait parcourir une lieue et demie13 avec messe et vêpres. Cette procession avait été
organisée par une transaction du 12 juin 1689 entre le Curé Claude Soldat de Saint-Sorlin et
les habitants de la paroisse. D'après Pierre Mulin, cette transaction était plus une charge qu'un
avantage ! A cela s'ajoutaient quelques fondations créant quelques revenus moyennant
certaines obligations de messes à des époques bien précises. Nous citerons la fondation faite
par Catherine Desblanc du 9/12/1653. Celle de Demoiselle Olivier veuve héritière du sieur
Jean Chambre partagée entre le Curé et le sonneur de cloches. Celle de Antoine Chardigny
donnée par testament passé chez Maître Olivier notaire royal pour le Curé, le sonneur et le
luminaire. Toutes ces fondations rapportaient la somme de 13 livres, 1 sol et 6 deniers. Tous
ces revenus énumérés, Pierre Mulin fait aussi un compte rendu des dépenses qu'il a dû
engager :
7
Adrianne Poncet, vraisemblablement la fille du meunier qui a donné son nom au moulin Poncet qui fut le moulin Fustalier
et le moulin du Curé de Saint-Sorlin.
8
Coupe : mesure de capacité pour les grains; la coupe de Mâcon représentait un peu plus de 13 litres; celle de Tournus
presque 17 litres.
9
Asnée : mesure de capacité pour les grains correspondant à la charge que pouvait porter un âne soit 21 coupes rases ou
près de 274 litres. En blé, l'asnée de Mâcon pèse 205,592 kg.
10
La Barre, ancien lieu dit aujourd'hui disparu. La Barre était située le long de la D 17 à la place des maisons construites
sur la droite avant le chemin des Goutalles en allant vers le Calvaire.
11
Un quintau: mesure de poids représentant 48,951 kg.
12
Denier tournois: monnaie frappée à Tours et devenue monnaie royale, un denier représentait les 1/12, d'un soi qui, lui,
représentait le 1/20e d'une livre.
13
Une lieue et demie de Mâcon: 7,300 km environ.
5
22 poinçons neufs à 3 livres et 10 sols
Nourriture et salaires des ouvriers chargés de la récolte
Transport de vin, 20 sols par botte
Total
77 livres
90 livres
11 livres
178 livres
De plus, chaque communiant14 donne à son curé environ 3 sols et 6 deniers par an. SaintSorlin compte 500 communiants; et pour les années où Montceau et les Bouttaux font partie
de la paroisse de St Sorlin, il faut en compter une centaine de plus, soit en tout 600 pour 1729
qui rapportèrent 132 livres et 6 sols. Il y a des frais supplémentaires que le Curé doit
supporter: le tiers du coût des réparations à l'église et à la cure et le tiers des luminaires 15. En
raison de l'étendue de sa paroisse, Pierre Mulin fait remarquer qu'il ne peut se passer d'un
cheval qui lui coûte de nombreux décimes !
Voilà donc un inventaire des revenus du Curé de Saint-Sorlin en 1729. A cela, il faudrait
ajouter les revenus propres à l'église Saint-Martin de Nancelle 16, ce sera l'objet de notre
prochain article.
Raymond LACHARME
14
15
16
L'importance d'une paroisse s'estimait par le nombre de communiants, c'est-à-dire par le nombre de pratiquants adultes.
Luminaire dans une église: ensemble des sources d'éclairage.
Saint-Martin de Nancelle fut annexé à Saint-Sorlin en 1608.
1
Histoire locale
Suite à notre article paru dans le bulletin municipal de juillet dernier, nous poursuivons notre
étude sur l'histoire de notre village. Nous sommes vers la fin de l'année 1729. Pierre Mulin,
Curé de St -Sorlin et de Nancelles son annexe, doit soumettre aux autorités du moment le
montant de ses revenus. Pour St-Sorlin c'est fait, et, si les revenus ne sont pas faciles à estimer
avec précision, par contre, Pierre Mulin en sait parfaitement où en sont les dépenses: 178
livres. Maintenant Pierre Mulin est aussi Curé de Nancelles et, à ce titre, une seconde
déclaration de revenus doit être envoyée au syndic du diocèse de Mâcon.
Voici donc la déclaration pour l'annexe de Nancelles dont l'église est placée sous le vocable
de St-Martin et la juridiction des Moines de Cluny : "Le tiers du dixme de Someray dont
Messieurs les Moines de Cluny en ont les deux autres tiers. Le dit dixme a pour confins du
côté de Matin le dixme du dit Nancelles et de soir le Grand dixme de St-Sorlin. Dont le tiers
du dixme de Someray rapporte quinze pièces de vin tant Chanay 1 que commun2 qui peut
valoir à communes années trente livres la botte3 soit 195 livres. En plus, il y a une quinzaine
de coupes4de bled froment5 tout frais faits et deux coupes de légumes et une dizaine de
poignées de chanvre. Tous ces produits valent treize livres et dix sols à communes années. Le
bled à quinze sols la coupe représente 11 livres et 10 sols, les deux coupes de légumes 30 sols
et 10 sols les dix poignées de chanvre, soit notre total de 13 livres et 10 sols.
Il y a aussi une vigne à Nancelles de la contenance d'environ 5 ouvrées 6 où il peut-il cueillir
quand il l'a fait faire par un vigneron un poinçon 7 de vin à sa part et qui n'est pas trop bon et
qui peut valoir 10 livres à raison de 20 livres la botte8. Cette vigne a pour confins: De Matin
Leclerc du dit Nancelles, le chemin entre deux Noly9 et de Midy le chemin qui vient de
l'église de St-Sorlin.
Il y a aussi un petit pré d'environ un bon char de foin ou trois brouettes 10 qui peut valoir tout
frais faits en communes années dix livres par an. Ce pré a pour confins : de soir le pré de
Monsieur Tarrat et de Midy, celui de Monsieur Noly. Sur le dixme de Nancelles, le Curé peut
prendre une botte de vin, 44 coupes de froment et 22 coupes de seigle et 11 d'orge par acte
passé avec les moines de Cluny entre le Curé Hodelin, curé de St-Sorlin en 161011 reçu par
Leschère, notaire royal. La botte de vin qui n'est pas des meilleurs vaut 20 livres et le bled 15
livres l'anée12 le seigle et l'orge 10 livres l'anée, soit pour le dixme de Nancelles 67 livres. Sur
Someray l'annexe de St-Sorlin pouvait prétendre à une petite brouette de paille valant 4
livres"
Le total des recettes de Nancelles déclarées par Pierre Mulin représentait 299 livres et dix
sols, plus un casuel de deux livres en communes années en raison d'une faible population
d'environ de 20 à 30 communiants13.
A ces revenus Pierre Mulin indique qu'il a du acheter 18 poinçons pour entonner le vin. Ces
poinçons ont été achetés 63 livres, déduction faite des frais et autres charges. Pour acheminer
1
Le vin de Chanay est le vin tiré directement à la cuve avant pressage. C'est le meilleur.
Le vin commun est le vin venant du pressoir: nettement moins agréable à boire que le Chanay.
3
Une botte de vin : 2 pièces ou 2 poinçons de 209 litres.
4
Une coupe de bled de froment: 13 litres pour la coupe de Mâcon.
5
Le bled de froment est l'ancienne appellation du blé.
6
Ouvrée : le travail d'un homme ou une journée soit 396 m2.
7
Un poinçon : une pièce de vin, environ 209 litres.
8
Une botte de vin : 418 litres.
9
Monsieur Noly trésorier des états du Mâconnais et gros propriétaire à Nancelles, où il avait son château.
10
Brouette : Brette : charette à deux roues.
11
C'est sous le ministère du curé Hodelin que Nancelles fut annexé à St-Sorlin.
12
Une anée de grain : ce que pouvait transporter un âne Soit pour l'anée de Mâcon 21 coupes de 13 litres = 273 l.
13
Communiants : hommes ou femmes en âge de travailler.
2
2
le produit des dixmes aux moines de Cluny, le curé de St-Sorlin et Nancelles a du débourser 9
livres. Pour la nourriture et le payement des ouvriers qui ont fait l'amas du vin 45 livres.
Ayant besoin d'un vicaire pour assurer le culte à Nancelles, il faut débourser en plus 150
livres. Sauf erreur de calcul, les frais occasionnés par le service de l'annexe de Nancelles se
montent à 177 livres14 avec en plus 32 livres pour la nourriture du dit vicaire. D'après les
comptes de Pierre Mulin, il semblerait que l'annexe de Nancelles soit plutôt une charge qu'un
réel revenu.
Le Curé déclare que dans son énumération et n'a omis aucun des lieux qui dépendent de
l'annexe, en foi de quoi il a signé le dernier jour de 1729 le présent signé : Mulin, Curé de StSorlin et Nancelles
Comme on peut le constater un curé dans la campagne mâconnaise en 1729 n'était pas
particulièrement riche, mais pouvait néanmoins vivre à peu près tranquille avec son vicaire.
On remarquera aussi que si les recettes sont énumérées sans grande précision, les dépenses
sont nettement chiffrées. De nos jours rien ne semble changé !
Raymond LACHARME
14
Une livre=20 sols. Après la Révolution on ne parlait pas de livre mais de franc. Une livre=1 franc.
1
Saint-Sorlin avant 1917 et la Roche-Vineuse de nos jours ...
La découverte de notre village nous conduit vers Somméré, Nancelle et le Gros Mont.
Ce sont là les hameaux les plus importants autour desquels gravitent des lieux habités anciens
et nouveaux de moindre population.
Tout d'abord Somméré, ancien fief des seigneurs de Salornay qui se disaient baron
d'Igé, Seigneur des Pierres, Sathonnay, Salornay, Chevagny, Somméré et autres lieux. Grâce à
un plan terrier consulté au Château de Salornay (Hurigny) nous savons qu'il y avait dans ce
hameau une grange du dîme. Cette grange qui contenait deux cuves et un pressoir était située
à une trentaine de mètres de la Place en prenant le chemin du Mollard et sur la gauche. Les
moines de Perrecy ayant quelques rentes en cet endroit semblent avoir bénéficié du dîme de
Somméré. Les moines de Cluny ayant eux, le dîme de Saint-Sorlin et celui de Nancelle, dont
nous reparlerons.
Somméré, petit bourg vers 1817, avait ses commerçants, ses artisans et ses notables et,
bien sûr, ses nombreux vignerons dont les vins avaient bonne réputation. Ce quartier, vu du
chemin qui vient de Prissé, semble plus important qu'il n'est en réalité par la proximité
immédiate des hameaux de Montceau et des Boutheaux. Cette agglomération, avant la
révolution de 1789, était desservie par le Curé de Saint-Sorlin une année sur deux. Les
communaux de la Lie et de la Croix de Montceau étaient à la disposition des habitants des
trois hameaux, bien que situés sur le territoire de la paroisse de Saint-Sorlin. Une certaine
entité géographique existait donc à cette époque.
La création des Communes a quelque peu bouleversé les vieilles habitudes. Blotti contre
la Rochette, abrité du vent du Nord, Somméré jouit du calme et de la tranquillité, loin des
nuisances modernes. En 1888, il existe à Somméré une petite usine qui fabrique des tuyaux en
tôle et bitume à vis et joints précis. On remarque encore de nos jours l'atelier à quelques
dizaines de mètres du lavoir du chemin de Montceau. Tout autour de ce hameau des
constructions nouvelles nous font connaître des lieux dits : le Rocher, les Pérelles, Noyeret, en
Prin.
Nous dirigeant vers Nancelle nous passons au Mollard, puis le Bois Saint-Martin en
laissant sur notre gauche deux lieux dits isolés dans les teppes et les bois : La Tanière et Gros
Bois. Ce dernier lieu-dit fut propriété du Docteur Pascal, ami de Lamartine, qui en 1845 y
avait fait construire les bâtiments que nous voyons encore actuellement. Ce bon Docteur
Pascal devait décéder au Château de Montceau chez son ami qu'il était allé soigner.
Le 19 novembre 1860 il était inhumé dans sa propriété de Gros Bois selon ses dernières
volontés. Quittons ces lieux pleins de souvenirs et poursuivons notre chemin jusqu'aux
Allogniers, dernier hameau de l'ancienne paroisse de St-Sorlin.
Les Allogniers : quelques vieilles maisons et quelques constructions neuves
maintiennent le caractère rural de ces lieux dans le calme de la campagne. Tout près de
Nancelle les habitants des Allogniers ont bénéficié de 1903 à 1928 des affouages réservés à
l'ancienne paroisse de Nancelle.
Pourquoi dans une même commune il y a certains privilèges pour les uns et rien pour
les autres ? Cette question beaucoup de nos concitoyens l'ont posée sans en avoir cherché les
raisons. Curieux par nature en ce qui concerne notre histoire locale, j'ai voulu savoir le motif
de ces deux poids deux mesures. Lors de l'annexion de la paroisse de Nancelle par SaintSorlin en 1608, les habitants peu nombreux avaient à leur disposition des bois propriétés des
moines de Cluny. L'usage de cet avantage remonte très loin dans la nuit des temps et les
habitants de la paroisse de Nancelle en avaient fait un droit jalousement gardé.
A la révolution de 1789 ces bois devinrent propriété communale mais toujours au
bénéfice des habitants de Nancelle. Lorsque la petite commune de Nancelle fut rattachée à la
Roche Vineuse en 1794, il fut prescrit que les bois communaux seraient exclusivement
réservés aux habitants du lieu. De génération en génération le privilège se perpétua sans que
personne n'en prenne ombrage. En 1867, l'ex-commune de Nancelle comptait 126 habitants et
à l'initiative d'un conseiller municipal très influent du fait de sa position, une section syndicale
2
fut créée et la propagande en vue d'un rattachement à Chevagny s'intensifia. Mr Guigue de
Champvan, le plus important propriétaire de Nancelle était ce conseiller municipal qui
manœuvrait pour que Nancelle quitte Saint-Sorlin. Pendant près de cinq ans M. de Champvan
fit sa propagande auprès de ses vignerons, de ses fermiers, de ses domestiques et de tous les
autres habitants de sa section. Un référendum fut organisé pour connaître la volonté de la
population. Aucune majorité ne se dégageait pour rejoindre Chevagny. Avant de se prononcer
pour ou contre cette sécession, les habitants de la section de Nancelle avaient clairement fait
savoir à Chevagny que, au cas où ils rejoindraient cette commune, il n'était pas question qu'ils
abandonnent les privilèges d'affouage dont ils bénéficiaient à Saint-Sorlin. Cette prétention
donna à réfléchir à Chevagny qui sembla beaucoup moins pressé d'admettre cette nouvelle
population exigeante. Jouant sur les deux tableaux à la fois la population sécessionniste
faisant connaître à la Municipalité de St-Sorlin qu'ils resteraient bien à St-Sorlin à condition
qu'on ne remette pas en cause les avantages dont ils jouissaient depuis un temps immémorial.
On connaît la suite et, vers 1872 cette affaire était classée définitivement.
La section de Nancelle restait attachée à St-Sorlin avec tous ses avantages. Depuis il y a
toujours à la Roche Vineuse un traitement différent pour Nancelle et le Gros Mont sans doute
pour compenser l'éloignement du Centre Administratif et des Écoles. L'église de Nancelle
placée sous le vocable de St-Martin était propriété des moines de Cluny avant la Révolution.
Ces moines disposaient aussi d'une grange pour resserrer le dîme de Nancelle. Deux cuves et
un pressoir y étaient installés. U faut savoir que dans nos pays de vignobles, le dîme se
prélevait au moment de la vendange et non sur le vin, ce qui explique la présence de cuves et
pressoir en ces lieux. Nancelle ne fut jamais une paroisse importante comparée à Saint-Sorlin.
Vers 1480, Nancelle comptait 8 feux alors que St-Sorlin en comptait 37 et Mâcon 226. En
1785, il y avait 65 vignerons à St-Sorlin pour 9 à Nancelle. Pour 193 imposables à St-Sorlin,
il y en avait 35 à Nancelle. Ces quelques chiffres nous donnent la mesure des deux paroisses
dans ces temps lointains. Au moment de la tentative de sécession, le propriétaire du Château
de Nancelle, Mr de Champvan qui fut Préfet du Gard et secrétaire de Lamartine au temps de
sa splendeur, possédait pas moins de 87 ha; 9 vignerons exploitaient pour lui 800 coupées de
vignes (32 ha), c'était à l'époque une surface considérable et l'on comprend bien l'influence de
ce propriétaire sur la population de l'époque.
Maintenant cet ancien chef lieu de paroisse et de commune s'est un peu étoffé. Mêlées
aux vieilles maisons ou en lotissement comme à la Grande Burette des constructions neuves
ont vu le jour et une population plus importante anime ce quartier.
Si nous continuons notre route plus à l'est, nous arrivons au Gros Mont, vieux lieu-dit
mais bien rajeuni par de nombreuses maisons neuves ou joliment restaurées. Dans ce même
quartier des lieux-dits pas toujours bien connus des habitants de la Roche Vineuse,
s'éparpillent jusqu'aux limites d'Hurigny, de Laizé et de Chevagny : l'Armoirie, Appeugny, à
la Brasse, en Frémelon, à la Côte, ce dernier aux confins avec Laizé possédait deux maisons
en 1817. Maintenant tout est mort, les habitants sont partis et les maisons sont en ruine. C'était
là le lieu-dit le plus éloigné du centre administratif et des écoles.
Pour les habitants du Gros Mont et de cette partie de notre commune, la proximité du
village d'Hurigny et de Mâcon fait que nous avons beaucoup moins d'occasion de nous
rencontrer. A part les contacts obligés avec la Mairie et les Écoles, les sept kilomètres qui les
séparent du Chauchet sont parfois un obstacle à ce déplacement vers nos commerces locaux.
Bien sûr nous n'y pouvons pas grand chose et chacun s'en accommode sans doute au mieux.
Nous avons fait ensemble une belle promenade dans notre village, nous sommes passés
dans tous les quartiers et hameaux. Nous avons fait un peu d'histoire locale. Si j'ai oublié
quelques écarts qui dans mon esprit pouvaient êtres rattachés à des lieux plus connus, je prie
le lecteur de bien vouloir m'en excuser.
Dans les prochains bulletins je conterai, si l'on m'en donne la possibilité, la petite
histoire de la Roche Vineuse, hameau par hameau. Ces histoires truculentes parfois, cocasses
ou tristes seront intéressantes pour les amoureux de notre village.
Raymond LACHARME