L`avenir des deux roues sur l`espace public - Mairie du 17e
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L`avenir des deux roues sur l`espace public - Mairie du 17e
Réunion publique du Conseil consultatif de quartier « Batignolles-Cardinet » Mercredi 24 octobre 2012 Thème L’avenir des deux roues sur l’espace public à la tribune Hervé BENESSIANO, conseiller de Paris, 1er adjoint au maire et délégué du maire Brigitte KUSTER, maire du 17e arrondissement Geoffroy BOULARD, adjoint au maire, chargé de la Sécurité, de la Prévention, à la Politique de la ville et au Développement économique Valérie PAPAREMBORDE, adjointe au maire, chargée de la Jeunesse et des Sports Anne PEYRICOT, adjointe au maire chargée des Transports et de l'Espace public Bruno AUTHAMAYOU, commissaire central adjoint, commissariat 17e Laurent MENARD, directeur de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) Alain QUEMENER, chef de circonscription à la Direction de la prévention et de la protection (DPP) *** Hervé BENESSIANO précise que le quartier des Batignolles, quartier au bâti dense, aux rues et trottoirs étroits, est particulièrement concerné par la problématique que pose la progression exponentielle de la pratique du deux roues à Paris depuis ces dix dernières années. Pourtant des solutions ont été apportées afin que les 2 roues quittent les trottoirs : création de 200 nouvelles places de stationnement dédiées aux 2 roues, stationnement longitudinal dans les rues étroites à la place du stationnement en épis…mais ces apports n’étant pas proportionnels à l’augmentation importante de la pratique du 2 roues, la visibilité reste limitée. Depuis la rentrée scolaire, le quartier est confronté à une recrudescence d’actes criminels. Ainsi, plusieurs incendies de 2 roues motorisés ont été constatés. Ces actes sont commis par un ou plusieurs individus, à ce jour, non identifiés car non surpris en flagrant délit. Ces incendies sont particulièrement dangereux de part les dégâts collatéraux qu’ils occasionnent ou occasionneraient. Ainsi, pour souvenir, en 2009, les habitants du 33, rue Truffaut ont dû quitter leur domicile pendant 3 mois suite à un incendie. Afin de rassurer les habitants, Hervé BENESSIANO a proposé quelques pistes non exhaustives de réflexion pour répondre à la demande légitime de stationnement des 2 roues : • Sur les ponts au-dessus des voies ferrées • Sur les chaussées bordant les espaces verts ou les voies ferrées • Sur les placettes, les larges trottoirs et les grandes oreilles • Près des façades aveugles des immeubles • Le stationnement longitudinal sur les surfaces planes • Réaliser des protections ignifugées sur certains parcs pour la sécurité des biens et des personnes Bien entendu ces propositions n’excluent pas pour autant une plus grande discipline des motards et une verbalisation policière sans faille contre le laxisme. Brigitte KUSTER confirme que le 17ème arrondissement est particulièrement touché par ces évènements au sein des quartiers des Batignolles et des Epinettes. Grâce à la mobilisation de chacun des actions sont entreprises pour stopper ces incendies. Dans le cadre du plan vidéoprotection de Paris, 42 caméras (70 à terme) sont en fonctionnement dans l’arrondissement, principalement sur les grands axes. La Préfecture a déployé rapidement des moyens supplémentaires en mobilisant 30 policiers, en civil, équipés de caméras mobiles pour effectuer des patrouilles nocturnes. Certains emplacements deux roues « à risque » ont été sanctuarisés. Une réflexion est menée pour trouver des emplacements de stationnement éloignés des habitations, a minima en dehors des portes cochères et étudier ainsi, rue par rue, ce qui peut-être envisagée. Bruno AUTHAMAYOU indique que 7 incendies ont été déclenchés sur le 17ème arrondissement, 3 en mai et 4 en septembre. Le 17ème est l’arrondissement le plus touché bien que des incendies se soient déclarés dans le 18ème. Actuellement, la police ne détient pas d’éléments de preuves, quelques suspicions mais pas de témoignages, ni même des empreintes. Le dispositif civil de nuit permet d’être discret et d’avoir plus de probabilités d’interpeller le ou les pyromanes. Le service d’investigation transversal, service judiciaire qui dépend de la police de Paris, participe également à cette enquête et examine toutes les pistes potentielles, aussi minimes soient-elles. Laurent MENARD explique que les scooters sont constitués de fibres de carbone et d’hydrocarbures et que ces matières sont très inflammables. Sous la chaleur le réservoir fond, l’essence s’enflamme et se répand, brûlant ainsi les scooters voisins. Les réservoirs n’explosent donc pas, ce sont les pneus qui explosent et qui alertent les riverains. L’inflammabilité des véhicules d’aujourd’hui pose problème et des solutions sont recherchées pour modifier ces nouvelles matières et réduire leur inflammabilité. Face à la multiplication des 2 roues sur les trottoirs, la Direction de la voirie a été amené, ces dernières années, à augmenter les places de stationnement 2 roues en donnant la priorité aux rues aux trottoirs étroits. Dès la création de ces emplacements 2 roues, les résidents motards les ont automatiquement utilisé, préférant ainsi se garer sur la chaussée que sur les trottoirs. Les zones de stationnement 2 roues sont occupées de manière très dense, ce qui implique de créer automatiquement d’autres places lorsqu’on envisage de réduire certaines zones. Aujourd’hui, il n’existe pas de dispositif matériel pour empêcher le stationnement 2 roues sur un trottoir comme les potelets pour les voitures. Les pistes de réflexions engagées pour réduire les risques sont de réaliser des zones motos moins longues que celles existantes et de ne pas les situer devant des portes d’entrée d’immeuble. Pour finir, la préfecture n’autorise pas la création de stationnement 2 roues sur les ponts pour éviter à la fois l’endommagement de la structure du pont en cas d’incendie et qu’un scooter ne passe par-dessus la rambarde et engendre un accident sur la voie de chemin de fer. *** Aux questions du public, Hervé BENESSIANO répond : • Il ne faut pas diminuer le nombre de places de stationnement 2 roues car cela amplifiera le stationnement sauvage et augmentera le risque lié aux incendies. • L’abri ignifugé sur les zones à risque est une solution à expérimenter • Le stationnement longitudinal est une forme adoptée par les motards sauf dans les rues en pente car les motos sont déséquilibrées. • Une incitation à stationner, au parking sous-terrain de la rue Cardinet, a échoué auprès des motards même avec des tarifs avantageux. • Les motards ne veulent pas stationner sous les arbres, notamment boulevard des Batignolles, car il y a des pigeons Brigitte KUSTER répond : • Il y a un vide juridique concernant le paiement du stationnement 2 roues, la verbalisation reste donc limitée. La mairie du 17ème est favorable au stationnement payant pour les 2 roues. • L’espace public à Paris est saturé. Il n’est pas question de diviser les uns et les autres car tour à tour, chacun peut être piéton, motard ou conducteur. Il est nécessaire de repenser l’espace public. Bruno AUTHAMAYOU répond : • Le commissariat reçoit plus de doléances de motards verbalisés que d’habitants se plaignant des 2 roues. • Les agents verbalisateurs ne travaillent pas la nuit, ils ne peuvent donc pas verbaliser la nuit. *** Hervé BENESSIANO conclut en rappelant que cette réunion publique n’est pas une fin en soi. Chacun est invité à participer : les habitants peuvent évaluer le manque de stationnement 2 roues, la Voirie doit anticiper la sécurité, les élus devront saisir les parlementaires afin de légiférer sur le stationnement des 2 roues... Ce sujet est l’occasion de se rassembler pour trouver des solutions.